présentation - laboratoire parole et langage
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SOMMAIRE
Présentation ......................................................................................... 9
I- La transcription ............................................................................ 9
II- L‟oral soigné ............................................................................. 14
III- Les relations des locuteurs avec la norme ............................... 18
IV- Les énoncés complexes ........................................................... 20
Enfants ............................................................................................... 25
1. L'Alaska ........................................................................... 27
2. Les films .......................................................................... 33
3. Les parodies: chez le médecin ......................................... 39
4. Les parodies: le journal télévisé ...................................... 43
5. Les trois Petits Cochons .................................................. 51
Métiers, activités, explications ......................................................... 55
6. L'agriculteur: les olives et le chevalet ............................. 57
7. Le banquier ...................................................................... 63
8. La biologiste .................................................................... 67
9. Le concierge .................................................................... 73
10. Le cordonnier .................................................................. 79
11. La cuisinière: la recette de la bouillabaisse ................... 93
12. L'économiste: Raymond Barre ...................................... 99
13. L'électronicien: la puce ................................................ 105
14. La fleuriste ................................................................... 111
15. L'infirmière .................................................................. 137
16. L'informaticien ............................................................. 141
17. Le mineur ..................................................................... 147
18. Le professeur: réflexions sur l'enseignement ............... 151
19. Le professeur: cours radiodiffusé ................................ 157
20. Le répondeur téléphonique .......................................... 163
21. La secrétaire ................................................................. 167
22. Les vendeurs d'instruments de musique ...................... 171
Récits ................................................................................................ 179
23. L'accident ..................................................................... 181
24. L'aventure du Français Fondamental ........................... 189
25. La chasse au sanglier ................................................... 195
26. Le garagiste peu scrupuleux ........................................ 203
10 CHOIX DE TEXTES DE FRANÇAIS PARLÉ
27. La guerre de 39-45 ....................................................... 209
28. La guerre d'Algérie ........................................................ 215
29. L'Occupation ................................................................ 223
30. Les poulets à la chaîne ................................................. 227
31. Le voyage de noces ...................................................... 235
Témoignages .................................................................................. 239
32. La dame du Finistère ................................................... 241
33. La détresse ................................................................... 247
34. L'éditeur et les forêts .................................................... 273
35. Les gris-gris pour le quotidien ..................................... 281
36. Le saumon .................................................................... 307
Bibliographie ................................................................................... 321
PRÉSENTATION 11
Présentation
Connaître le français parlé est une nécessité, qu‟il n‟est maintenant
plus utile de démontrer. De nombreuses justifications en ont été
données pendant ces dernières années (Cf. Ambrose 96). On sait qu‟il
faut, pour établir sérieusement des données de langue parlée, une
application qui s‟apparente à celle des philologues (Cf.
Blanche-Benveniste et Jeanjean 1987 ; Edwards 1992). Et que, pour
rendre accessibles ces données en grande quantité, il est indispensable
de présenter, sur les réseaux informatiques, de grands “corpus”,
soigneusement établis (Cf. Sinclair 1991 ; Habert 1997). Toutefois,
nous avons pensé qu‟il était également utile de faire connaître des
échantillons de français parlé par une édition sur papier, accompagnée
d‟un disque.
Nous présentons ici trente-six extraits de transcriptions
d‟enregistrements. Ces textes ne forment pas un échantillon
représentatif de tous les types de locuteurs ni des diverses situations de
parole. Ils permettent cependant d‟observer une grande variété de faits
linguistiques, dont beaucoup n‟apparaissent pas dans les productions
écrites normées auxquelles nous sommes habitués. Les documents
sont répartis en quatre grands thèmes : celui des prises de parole par des
enfants, et, pour les adultes, celui de la description d‟activités, celui des
récits et celui des témoignages dans lesquels il entre “une part de
passion”.
Analyser les faits linguistiques intéressants que l‟on trouve dans
ces extraits reviendrait à faire une véritable grammaire du français
parlé. Il vaut mieux, pour cela, renvoyer aux ouvrages spécialisés. Nous
retiendrons seulement quelques rubriques, sur lesquelles il nous a paru
important d‟attirer l‟attention : certaines difficultés liées à la
transcription de l‟oral, les indices de la langue parlée “soutenue”, la
relation des locuteurs à la norme grammaticale et la question des limites
des énoncés dans la langue parlée.
I. La transcription
Les transcriptions d‟enregistrements sont différentes selon les buts
que l‟on se fixe pour l‟étude. Celles-ci ont été établies surtout pour
12 CHOIX DE TEXTES DE FRANÇAIS PARLÉ
étudier les structures syntaxiques des productions orales, à travers
d‟assez longs morceaux de textes. Elles doivent se situer entre deux
exigences : la fidélité à l‟enregistrement et la lisibilité du texte. Une
transcription vraiment réaliste, qui rendrait compte totalement de tous
les aspects de la production, est un mythe ; elle serait du reste tellement
surchargée qu‟elle serait illisible, donc inexploitable. Il est déjà très
délicat de vouloir représenter avec une certaine fidélité les formes
linguistiques produites par les locuteurs.
Les incertitudes sont particulièrement nombreuses lorsqu‟on
cherche à transcrire les propos des jeunes enfants. Lorsque les enfants
de cinq ans racontent les Trois Petits Cochons, nous sommes à la limite
des possibilités de transcription orthographique. Nous transcrivons “il y
avait un loup”, ou “il souffle”, en tentant de rendre compte, par une
note de bas de page de la prononciation qui est en fait quelque chose
comme “il [nave] un loup”, “il [flufl]”. Nous ne sommes pas certains de
la transcription donnée pour “déjà” (Les Trois Petits Cochons, ligne 8),
qui est prononcé avec une sorte de [i]. La petite fille qui raconte la
pollution dans l‟Alaska semble dire “vous irez (?) plus à la pollution”
(L’Alaska, 70), mais en réalité, elle prononce à peu près “vous [are]
plus à la pollution”.
La perception que l‟on croit avoir des sons entendus n‟est pas
toujours un guide infaillible. Ainsi, dans Les Films on pourrait
entendre :
ils transformeront en pierre (85),
avec une bizarre absence de complément du verbe. En écoutant
attentivement, et en tenant compte du contexte, on peut pourtant
légitimement proposer une version syntaxique plus satisfaisante :
ils te transformeront en pierre
C‟est que le [t] de te et celui de transformeront ne sont pas perçus
comme deux unités distinctes. On doit cependant les restituer si l‟on
veut comprendre ce qui est dit et transcrire en prêtant attention au sens.
Le même phénomène de contact entre consonnes semblables se trouve
pour [l] dans “le landau” :
les gens vont promener leurs enfants dans le landau (La Fleuriste, 322)
PRÉSENTATION 13
ou pour la rencontre entre le pronom me et un verbe commençant par
[m], comme dans il me manque :
il me manque quelque chose (Les Gris-gris, 239)
Il n‟est pas toujours facile de trancher. Le professeur a-t-il dit il
acceptera ou il l’acceptera ? il intégrera ou il l’intégrera ? (Réflexions
sur l’Enseignement, 31). Dans le doute, nous avons conservé les deux
possibilités. Comme nous nous en sommes aperçus lors des
transcriptions, les Français du sud perçoivent peu ces rencontres de
consonnes, souvent provoquées par les monosyllabes de, le, se, me, te,
prononcés sans “e muet”, de sorte qu‟il y peut y avoir, pour un même
texte, une perception du sud et une perception du nord :
au milieu la rue au milieu de la rue (La Fleuriste, 45)
j‟aimais mieux l‟argent j‟aimais mieux de l‟argent
(La Fleuriste, 11)
Père il me dit… le père il me dit…. (Le Saumon, 143)
La morphologie écrite contient une charge d‟orthographe
grammaticale dont il n‟y a pas d‟équivalent dans le parlé. Il en résulte
que, dans un grand nombre de cas, on ne peut pas distinguer par
l‟oreille le singulier du pluriel ou le futur du conditionnel. Lorsque le
contexte ne permet pas de trancher et qu‟aucun choix ne s‟impose, nous
conservons la double interprétation en plaçant le s final entre
parenthèses :
je les taperai(s), je les crierai(s), je dirai(s) (L’Alaska, 68)
Nous mettons également entre parenthèses le n’ de négation dans
on n’accroche pas, parce qu‟il se confond oralement avec le [n] de
liaison qu‟on aurait obligatoirement dans on accroche :
des gens avec qui on (n‟) accroche pas (Les Gris-gris, 161)
on (n‟) était pas tellement malheureux (La Guerre d’Algérie, 64)
Ce qui s‟entend [ki] correspond aussi bien à qui que à qu’il (le l
final étant régulièrement non-prononcé avant une consonne). Les règles
14 CHOIX DE TEXTES DE FRANÇAIS PARLÉ
orthographiques ordinaires (Cf. Grevisse, §686-b) nous enseignent
comment choisir entre ce qui me plaît et ce qu’il me plaît ou comment
différencier les deux [ki] que prononce la fleuriste (La Fleuriste, 93) :
c‟est moi [ki] fallait [ki] aille servir
c‟est moi qu’il fallait qui aille servir
Lorsque deux ou plus de deux transcriptions nous paraissent
également légitimes, nous utilisons des “transcriptions multiples”, par
exemple lorsqu‟on entend mal la différence entre haut et long, ou entre
un et le :
trente centimètres de /haut, long/ (La Biologiste, 20)
il y a /un, le/ cardan de cassé (Le Garagiste, 10)
ou parce que, dans un passage rapide, on peut aussi bien entendre un
élément comme est-ce que que rien du tout :
et /est-ce que, Ø/ c‟était la moyenne (Le Mineur, 62)
Il nous est arrivé d‟avoir à tenir compte de versions très
divergentes, que deux transcripteurs défendaient chacun de leur côté :
le troisième quand même /eh ben mon vieux, ah ben bon Dieu/ (Le
Saumon, 154)
L‟existence de ces multi-transcriptions met en lumière le fait que les
locuteurs, même s‟ils partagent la même langue, n‟entendent pas
forcément la même chose. Elle montre que certains secteurs de la
langue sont particulièrement propices aux difficultés d‟écoute : par
exemple, il est très fréquent que la différence entre le passé composé et
l‟imparfait du verbe être soit perçue de manière incertaine :
/j‟ai été, j‟étais/ très très sensible à ça (Les Gris-gris, 309)
Nous transcrivons les morphèmes et les suites de morphèmes en
orthographe standard, sans noter les effets de prononciation rapide bien
connus comme il y a réduit à [ja], parce que réduit à [pask], qui est à
[ke] ou tu as à [ta]. Nous notons par X les syllabes qui nous ont paru
incompréhensibles, avec autant de X que de syllabes perçues :
PRÉSENTATION 15
elles étaient gentilles elles étaient aux petits soins XXX on nous a mis
dans le train (La Guerre de 39-45, 99)
Souvent, les hésitations notées euh sont à comprendre davantage
comme l‟allongement du mot précédent que comme un segment isolé à
proprement parler. C‟est le cas dans :
on s‟occupait du financement pour le cinéma et aussi pour euh la
télévision (La Secrétaire, 15).
Quand la forme est facile à transcrire mais qu‟elle est cependant
étonnante du point de vue du sens ou des habitudes morphologiques
usuelles, nous transcrivons ce qui est entendu, tout en attirant
l‟attention sur le phénomène par une indication “sic”, en note de bas de
page :
il n‟était pas bien longue mais surtout il est vieille (Les Trois Petits
Cochons, 27)
on peut suiver (Les Trois Petits Cochons, 65)
j‟avais fait une fiche que j‟avais mis au dessus du téléphone
(La Fleuriste, 122)
Dans une typologie des transcriptions comme il en existe
aujourd‟hui (J. Sinclair 1991, Edwards 1992), celle que nous proposons
pour ce Choix de Textes peut être caractérisée comme “pauvre” : elle
est faite en orthographe standard, sans aucune indication de prosodie, ni
de gestes ou mimiques. La notation des pauses est très frustre : un trait
pour une pause courte et deux traits pour une pause longue. Les textes
sont transcrits sans aucune ponctuation et sans majuscule de début de
phrase :
pendant des années j‟avais pêché pêché je connaissais bien la rivière
pourtant - j‟avais regardé pêcher mon père pendant des années
(Le Saumon, 11)
Dans cet exemple, pourtant pourrait aussi bien se regrouper avec ce qui
précède, je connaissais bien la rivière, qu‟avec ce qui suit, j’avais
regardé pêcher mon père pendant des années. C‟est seulement au terme
d‟une analyse syntaxique et prosodique sérieuse qu‟on peut fixer des
16 CHOIX DE TEXTES DE FRANÇAIS PARLÉ
limites d‟énoncés, qui ne coïncident pas forcément avec ce qu‟on
attendrait des limites de “phrases” par écrit (Béguelin 2000).
Voici un résumé des conventions de transcription adoptées par
l‟équipe du GARS :
Pauses
pause brève - un peu plus que moi - certainement
pause longue - - on vole - - on fait beaucoup de bêtises
interruption /// dans la vie sociale actuelle ///
Incompréhension
une syllabe X et puis X il a ouvert ce bec
plusieurs syllabes XXX j‟attendais toujours XXX que le jour
se lève
Amorce d‟un mot trait j‟y repen- quand j‟y repense
d‟union
Chevauchement soulignement L1 ah elle est gentille
de paroles L2 elle a une flûte euh
Multi-transcription /…..,…./ /leur, Ø/ changer une ampoule
Hésitation (…) en revenir au(x) problème(s)
orthographique on (n‟) a plus qu‟à ramasser
II. L’oral soigné
Dans certaines prises de parole, et surtout dans les situations
contraintes, les locuteurs, enfants comme adultes, choisissent un
vocabulaire et des tournures grammaticales qu‟on pourrait désigner
comme caractéristiques de la “langue soignée”. Ce sont parfois des
indices isolés, comme lorsqu‟un enfant semble faire la citation d‟un
terme technique précis, sauvetage, avitailleurs :
une opération de sauvetage des oiseaux (Le Journal TV, 58)
la grève des avitailleurs se poursuit (Le Journal TV, 62)
PRÉSENTATION 17
ou lorsqu‟il dit que les tremblements de terre ont lieu à un certain
moment, alors que, dans la conversation, on attendrait il y a eu :
les tremblements de terre en Turquie ont lieu en août-septembre (Le
Journal TV, 33).
Mais les indices grammaticaux sont parfois plus subtils et tendent
à être groupés :
- le ne de négation :
le panier qui est réservé aux hommes ne servait pas pour les femmes
(L’Agriculteur, 8)
- car au lieu de parce que :
car bon il y a énormément de frais médicaux (La Détresse, 202)
car c‟est vraiment un petit peu semblable aux Misérables de Victor
Hugo (La Détresse, 307)
- les relatifs de forme dont et lequel :
malgré la difficulté dans laquelle elle vit (La Détresse, 279)
c‟est un genre de système d‟autodestruction dont elle ne sait pas
pourquoi elle fait ça (La Détresse, 581)
- les participes présents réputés rares à l‟oral :
mais arrivés le jeudi le vendredi les commandes s’accélérant le débit
des supermarchés augmentant nous étions obligés de travailler souvent
deux trois heures de plus (Les Poulets à la Chaîne, 111)
les saumons montant il y a forcément un moment où on va se croiser
(Le Saumon, 128)
La forme des sujets est particulièrement révélatrice. On remarque
que, dans les passages “soignés”, beaucoup de sujets ont des formes
nominales (alors que, dans les conversations, ce sont plutôt des
pronoms) :
dès que la statistique est publiée immédiatement le marché des changes
18 CHOIX DE TEXTES DE FRANÇAIS PARLÉ
bouge - le dollar monte - le dollar descend (L’Économiste, 31)
Les enfants en font un grand usage dans leurs parodies :
les associations françaises ont fait une grande collecte de jouets (Le
Journal TV, 11)
la SPA a ouvert ses portes exceptionnellement et les gens qui travaillent
la semaine peuvent aller le week-end adopter des animaux (Le Journal
TV, 13)
Ces sujets nominaux sont parfois postposés au verbe, par exemple dans
les relatives :
les paniers qu‟avaient les femmes n‟étaient pas les mêmes
(L’Agriculteur, 2)
ou lorsque le verbe est précédé par un complément de lieu :
du même puits de pétrole sortait la lessive sortaient euh les maquillages
sortaient toutes sortes de produits (La Secrétaire, 6)
Il arrive que le sujet soit mis en facteur commun devant une suite de
deux verbes :
malgré qu‟on habite dans une région ensoleillée toute l‟année l’hiver est
quand même froid et fait beaucoup de mal à ces personnes (La Détresse,
223)
ce recueil - le Gaspard de la Nuit n‟a paru que après sa mort - n‟a été tiré
à quelques exemplaires et n‟a eu aucun retentissement (Le Cours
Radiodiffusé, 33)
L‟emploi de nous comme sujet fait partie du même “outillage”
soigné, ainsi que la forme l’on pour on :
car il faut souligner quand même que nous avons près de deux cents
bénévoles (La Détresse, 98)
il faut en général avoir la pièce que l’on veut (La Secrétaire, 36)
Les interrogations “soignées” revêtent la forme cérémonieuse
qu’est-ce que + Groupe nominal quand elles portent sur l‟identité :
qu‟est-ce que la schizophrénie (L’Infirmière, 30)
PRÉSENTATION 19
qu‟est-ce que la vie qu‟est-ce que la mort (Les Gris-gris, 34)
Dans les autres cas, elles se font avec la postposition du sujet, ce que
les enfants ont parfaitement assimilé pour leurs histoires ou leurs
parodies :
dans quel doigt est ma magie (Les Films, 63)
quels ont été les jouets les plus vendus cette année (Le Journal TV, 51)
même s‟ils les mêlent à des formes d‟interrogation beaucoup plus
familières :
c‟est quand que vous ferez votre bébé (Le Journal TV, 78)
C‟est aussi ce que fait l‟informaticien quand il mêle une élégante
postposition de sujet avec un verbe du vocabulaire très familier :
alors comment après se démerde l‟ordinateur - en fait dans l‟ordinateur
il y a un pointeur (L’Informaticien, 1)
L‟usage du passé simple compte parmi les procédés nettement
cérémonieux. La jeune femme qui raconte son voyage de noces
l‟emploie au début de son récit et le jeune étudiant s‟en sert pour
raconter, sur le mode plaisant, ses “petits boulots” :
nous partîmes - c‟était un samedi (Le Voyage de Noces, 3)
mon second poste fut dans une pièce qui se situait donc à l‟aval de mon
poste précédent (Les Poulets à la Chaîne, 46)
Regroupés, comme ils le sont souvent chez les personnes qui
parlent en tant que “porte-parole” d‟un groupe, ces différents indices
confèrent au passage la tonalité d‟un “genre” très soigné :
car jusqu‟à présent […] il n‟y a pas d‟autre association qui fait ceci
(La Détresse, 95)
le petit-fils vit actuellement dans son H.L.M. accompagné de sa fiancée
euh et de de de tous ses enfants et profite(nt) un petit peu du logement
de la personne âgée et et ne se sentent pas en fait d‟aller voir ailleurs
(La Détresse, 365)
Mais le plus souvent, les marques de langue soignée apparaissent de
20 CHOIX DE TEXTES DE FRANÇAIS PARLÉ
manière éparse à l‟intérieur des textes. Par exemple, la jeune femme qui
raconte son voyage de noces accumule au début de son récit les indices
de langage formel puis elle abandonne progressivement le nous au
profit du on, puis le passé simple au profit du passé composé :
après notre mariage qui se déroula le 14 octobre 1990 nous partîmes -
c‟était un samedi et nous partîmes le lundi matin en avion - on partit -
on est parti de Nice le matin (Le Voyage de Noces, 2)
De même, le locuteur qui décrit l‟association Les Petits Frères des
Pauvres utilise le ne de négation et le pronom sujet nous en début
d‟énoncé, pour passer subitement à la tournure familière on pourrait
pas :
s‟il n‟y avait pas ça elle ne pourrait pas elle ne pourrait pas vivre c‟est
une femme qui est passionnée qui s‟attache énormément aux gens et
d‟ailleurs nous nous y attachons énormément car on pourrait pas on
pourrait pas euh - - faire un repas sans parler d‟elle (La Détresse, 292)
Ce caractère composite rend délicate l‟affectation des textes à un
“registre de langue” clairement défini : dans les textes oraux, il est rare
qu‟un locuteur donne une “unité stylistique” à l‟ensemble de son
intervention, surtout dans les textes longs ; les marques du langage de
cérémonie apparaissent souvent utilisées “par vagues”, mêlées à des
vagues de langage plus familier. Si bien que, s‟il est souvent possible
de décrire certains registres sur de courtes séquences, il est la plupart du
temps impossible de caractériser le registre d‟un texte dans son
ensemble.
III. Les relations des locuteurs avec la norme
Il n‟est pas question de passer en revue toutes les infractions à la
norme déjà dûment répertoriées dans les ouvrage spécialisés, comme
l‟absence du ne de négation ou les phénomènes de dislocation (Cf.
Gadet 1987, Blanche-Benveniste 1997, Blasco 1999). Notons tout
d‟abord que le respect de la norme n‟est pas toujours là où on l‟attend.
La journaliste respecte plus la norme que la personne qu‟elle interviewe
(Les Gris-gris, texte n° 35) et la secrétaire qui raconte sa vie (La
PRÉSENTATION 21
Secrétaire, n° 21) est plus normative que le professeur parlant de son
métier (Réflexions sur l’Enseignement, n° 18). Nous nous bornons ici à
relever quelques phénomènes moins connus qui nous ont étonnés.
Beaucoup d‟écarts relevés chez les enfants comme chez les adultes
tiennent à la forme des valences verbales :
je les crierai(s) (L’Alaska, 69)
ça lui éclabousse (Les Films, 122)
ou à l‟emploi des prépositions
le loup il a frappé dans la porte (Les Trois Petits Cochons, 1)
je souffle dans votre maison (Les Trois Petits Cochons, 3)
si tu devais traverser dans un mur de coton (L’Électronicien, 64)
il m‟a dit lundi prochain je pense de venir (Le Concierge, 95)
il se dirige à un garage tranquille (Le Garagiste, 7)
L‟absence de subjonctif est attestée, mais très rarement :
pour pas que la dynamite s‟en va (Le Mineur, 35)
putain comment ça se fait que tu es pas là (Le Répondeur, 51)
Une forme de régionalisme apparaît dans l‟emploi particulier de
l‟article partitif, d’ :
vous mettez bien d‟ail (La Recette de la Bouillabaisse, 76)
alors que la même personne emploie par ailleurs une forme plus
standard, de l’ :
il vous faut de l‟ail pas mal (La Recette de la Bouillabaisse, 3)
L‟emploi de beaucoup pour très serait aussi caractéristique du français
méridional :
nous étions pas armés comme les Allemands qui étaient beaucoup
armés c‟était perdu (L’Occupation, 29)
on est beaucoup touché quand on voit tous ces jeunes (L’Infirmière, 25)
L‟usage des pronoms est remarquable chez certains jeunes enfants :
22 CHOIX DE TEXTES DE FRANÇAIS PARLÉ
eux qui jetaient des papiers par terre je les renvoyais (L’Alaska, 45)
eux qui sont malpolis ils viendront plus (L’Alaska, 60)
eux qui-z-auront fait ça je les emmène (L’Alaska, 68)
Les locuteurs qui ont un niveau d‟études assez bas, comme le concierge
ou la fleuriste, produisent quelques formes non-standard de relatives,
surtout pour les relatifs sujets : que + elle, ou que + c’, là où on
attendrait qui :
c‟est ma femme qu‟elle s‟occupe un peu de ça (Le Concierge, 51)
c‟est un truc que c‟est unique en France (La Fleuriste, 343)
Nous ne trouvons pas l‟équivalent pour les formes de compléments. Les
locuteurs qui ont fait de plus longues études, comme l‟économiste ou
l‟électronicien, font plutôt des écarts sur dont et sur lequel :
commenter des chiffres dont on (n‟) est pas sûr du tout de la validité
(L’Économiste, 66)
il y a un petit circuit imprimé sur lequel il y a des composants dessus
(L’Électronicien, 40)
Beaucoup ont des réticences à employer ces deux formes et, lorsqu‟ils
commencent une tournure avec dont, il arrive souvent qu‟ils
l‟abandonnent, comme cette jeune femme qui parle au répondeur :
je tombe sur cette satanée machine dont - je déteste parler à l‟intérieur
(Le Répondeur, 37)
Une interprétation erronnée de la transcription pourrait faire croire que
cette locutrice commet une faute, mais il n‟en est rien : elle s‟arrête
après le dont. Il y a par ailleurs, comme on peut s‟y attendre, quelques
que non-normatifs, qu‟on rencontre surtout chez certains locuteurs :
la dame que je vous ai dit (Les Vendeurs, 11)
la personne qu‟on pensait (Les Vendeurs, 15)
le premier bombardement qu‟on a eu droit (La Guerre de 39-45, 12)
les Allemands ont occupé toute la France qu‟ils n‟avaient pas droit
(L’Occupation, 37)
voilà comment qu‟ils faisaient les clients (La Fleuriste, 188)
les liliums vous savez comment que c‟est (La Fleuriste, 528)
PRÉSENTATION 23
Les hésitations autour de ce que la grammaire traditionnelle appelle
“interrogation indirecte” (notamment l‟emploi de qu’est-ce que à la
place de ce que) se rencontrent aussi chez des personnes plus
éduquées :
je vais lire la valeur de qu‟est-ce qu‟il y a à telle adresse mémoire
(L’Informaticien, 57)
je pouvais plus me poser des questions sur qu‟est-ce que la vie
qu‟est-ce que la mort (Les Gris-gris, 33)
Ce dernier exemple est étonnant car on y trouve à la fois un écart par
rapport à la norme et une forme prestigieuse d‟interrogation. C‟est une
bonne illustration de l‟impossibilité de caractériser une fois pour toute
le rapport d‟un locuteur donné à la norme. Il faut aussi garder à l‟esprit
que la notion de norme recouvre des degrés divers de correction
langagière : doit-on considérer sur le même plan des exemples
clairement refusés par les grammaires comme je sais qu’est-ce que je
dis et ces exemples plus complexes, où la proposition apparaît derrière
une préposition ? Les grammaires normatives n‟offrent pas de réponse
claire à cette question (Cf. Grevisse, §411).
IV. La limite des énoncés : succession et emboîtements
Il est souvent difficile de placer des limites entre les énoncés
comme on les mettrait dans des productions écrites ponctuées. Deux
exemples sont particulièrement remarquables : celui des segments qui
se raccrochent aussi bien au contexte d‟avant qu‟à celui d‟après, et
celui des énoncés parenthétiques. Les segments “flottants” ne sont
interprétables qu‟après une écoute attentive de la bande, et encore pas
toujours. Nous avons remarqué que les pauses n‟indiquaient pas
forcément les frontières entre les constructions.
je rentrais chez moi en voiture j‟en avais pour cinq minutes (Les
Poulets à la Chaîne, 105)
je pensais pas que c‟était le plus important pour les malades c‟était
fondamental bien sûr mais c‟était pas suffisant (Les Gris-gris, 141)
24 CHOIX DE TEXTES DE FRANÇAIS PARLÉ
Ce phénomène est particulièrement fréquent dans la parodie de bulletin
météorologique, où il est quasi impossible de relier toutes les
indications climatiques à leur localisation :
il y aura beaucoup de nuages et des orages - dans les Pyrénées il y aura
beaucoup de flocons dans à Marseille il fera très beau très beau soleil à
Bastia et à Ajaccio il fera beaucoup de pluie (Le Journal TV, 125)
il fera beaucoup de soleil à Marseille - du soleil caché par des nuages à
Bastia et Ajaccio il fera beaucoup de soleil (Le Journal TV, 137)
Les énoncés parenthétiques revêtent des formes variées, parfois
assez complexes. Pour mieux faire apprécier cette complexité
syntaxique, nous fournissons ici les exemples en supprimant les
hésitations et les bribes qui pourraient les desservir et en proposant une
ponctuation standard. Certaines parenthèses sont signalées par
l‟expression entre parenthèses :
Donc nous, ce qu‟on essaye de faire (entre parenthèses au mieux,
c‟est-à-dire avec notre cœur et nos sentiments) on essaye d‟aider la
personne âgée à encaisser cette douleur (La Détresse, 85).
Le plus souvent, le locuteur reprend une portion de l‟énoncé interrompu
par la parenthèse :
Je travaille au sein de l‟équipe quartiers nord, donc j‟essaye de suivre
pour le mieux (malheureusement je dis pour le mieux, parce qu‟il y a un
manque évident de bénévoles dans ces quartiers-là) donc j‟essaye de
suivre pour le mieux les 13e, 14
e, 15
e et 16
e arrondissements de la ville
de Marseille (La Détresse, 115).
Mais il arrive aussi qu‟il enchaîne directement :
Par ailleurs, quand il s‟agit d‟écrire par exemple un texte quel qu‟il soit
quelle que soit la consigne peu importe, chacun dans le groupe
(théoriquement hein bien sûr, ça je parle de la théorie) va avancer une
solution (Réflexions sur l’Enseignement, 41)
Le recueil, qui contient une quantité considérable de textes tous très
courts par définition (puisque le poème en prose doit être court, sinon
c‟est une page de prose) est divisé en livres et chaque livre en poèmes
(Le Cours Radiodiffusé, 59)
PRÉSENTATION 25
Dans bien des cas, il est difficile de décider où exactement commence
et finit la parenthèse ; c‟est le cas lorsque plusieurs parenthèses
semblent être emboîtées l‟une dans l‟autre :
Parce qu‟il a dit que c‟est en lisant Aloysius Bertrand [auteur fort peu
connu, (ce qui était tout à fait vrai)], qu‟il a eu l‟idée de ses Poèmes en
Prose (Le Cours Radiodiffusé, 5)
ou quand le locuteur initie une parenthèse sans jamais revenir à sa
construction initiale, comme chez la dame du Finistère, par exemple :
D‟Aboville, peut-être que si un jour (vous allez me couper ça hein,
parce qu‟il faut pas qu‟il écoute ce que je dis moi, parce que moi je suis
un petit bigorneau à côté de celui-là et il a traversé hein mais quand je
l‟ai écouté à la télé hier ou avant hier nous dire ça, “Oui, j‟ai fait le
Pacifique, c‟est pas moi qui ai gagné c‟est la mer qui m‟a laissé passer”,
mais, naturellement ! (La Dame du Finistère, 74)
Les imbrications de subordonnées sont plus nombreuses et plus
complexes qu‟on ne pourrait le penser a priori. Elles sont
particulièrement fréquentes avec parce que, comme si l‟expression de
la cause entraînait un luxe de précisions, avec des subordonnées en si
ou en quand :
C‟est vrai qu‟on a besoin de montrer aux autres ce qu‟on fait parce que,
si on le montre pas, ça existe pas vraiment (Les Gris-gris, 225).
J‟ai raccommodé la fleur pour pas que ça se voie parce que, mon
patron, il m‟aurait sortie, hein, s‟il avait su ça (La Fleuriste, 563).
Les gens le voyaient pas parce que, vous savez, des fois, les roses,
quand elles étaient trop trop ouvertes, on les refermait
(La Fleuriste, 193).
Les explications techniques se font souvent avec des cascades de
relatives, comme dans cet exemple qui imbrique quatre relatives, qui,
qui, dans lequel, qui :
Il existe une firme japonaise puissante […], qui offrait une somme
absolument faramineuse pour les chercheurs qui trouveraient le support
dans lequel le courant passerait […] qui ne chaufferait pas
(L’Électronicien, 2).
26 CHOIX DE TEXTES DE FRANÇAIS PARLÉ
Certains passages particulièrement complexes combinent des
explications causales enchâssant d‟autres subordonnées avec des
relatives en cascade :
Alors, j‟ai un tas d‟auteurs que j‟adore, que je relis tout le temps. Et
quand je lis à quel point ils sont mal, à quel point ils sont agressifs
justement envers le quotidien, et en particulier avec notre société
actuelle occidentale, ça me fait un bien…., qui est un bien, bon, un petit
peu ambigu (parce que on peut pas être vraiment content que les choses
aillent mal et que les autres partagent cette idée-là), mais ça fait quand
même du bien, parce qu‟on se sent pas seul, et que, pour moi, la
solitude extrême, c‟est d‟être avec des gens à qui je peux pas dire que
ça va pas, parce que ils sont tellement ronronnants dans leur système
que ça déclenche chez moi une angoisse si affreuse que, la plupart du
temps, je m‟en vais (Les Gris-gris, 255)
PRÉSENTATION 27
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