projet éolien la madeleine - morbihan
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Projet éolien La Madeleine
Communes de Ploërdut
Département du Morbihan (56)
Note de présentation non technique
Dossier de Demande d’Autorisation
Environnementale (DDAE)
Juillet 2018
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1. Situation du projet
Le projet éolien de la Madeleine est situé au nord du département du Morbihan (56), sur le territoire de
la communauté de communes du Roi Morvan. Il est localisé sur la commune de Ploërdut, à environ 50
km au nord de Lorient et à environ 30 km à l’ouest de Pontivy. Les études environnementales ont été
menées sur la base d’une Zone d’Implantation Potentielle des éoliennes (ZIP) définie à 500 m des
habitations les plus proches et localisées sur la carte ci-dessous.
Figure 1 – Carte de localisation du projet de la Madeleine
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Figure 2 : Carte des aires d’étude du projet de la Madeleine
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2. Présentation du porteur de projet
Le demandeur de l’autorisation environnementale est la Société d’Exploitation du Parc Eolien La
Madeleine (S.E.P.E La Madeleine), une société de projet créée aux fins exclusives de la construction et
de l’exploitation du Parc éolien de la Madeleine.
Cette entité appartient à ENERCON, société dont le cœur de métier est la fabrication et la
commercialisation d’éolienne de grand gabarit. ENERCON, depuis plus de 30 ans, compte parmi les
leaders mondiaux des turbiniers grâce à ses avances technologiques et notamment sur le design des
pales et le système d’entraînement sans boîte de vitesse, garantissant des rendements optimums.
Le développement du projet éolien de la Madeleine a été assuré par la société ENERCON IPP France
SARL. Le chantier de construction et la maintenance seront assurés par ENERCON Service France.
Société d’exploitation du parc éolien La Madeleine (S.E.P.E La Madeleine)
330 rue du Port Salut, 60 126 LONGUEIL SAINTE MARIE
03 44 93 67 47
Chef de projet : Nicolas Boué
Enercon IPP France SARL
2 avenue de la Marionnais
35131 CHARTRES DE BRETAGNE
02 23 30 61 13
3. L’historique du projet
Le tableau ci-dessous liste les principales dates clés du développement du projet éolien de la Madeleine.
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Date Actions menées
A partir de 2011 Lancement par Roi Morvan communauté de la réflexion pour mettre en place un Plan Climat
Energie Territorial
Septembre 2012 Validation par le Préfet et Président de Région du Schéma Régional Eolien, où Ploërdut est en
zone favorable
Mai 2015 Premiers contacts entre ENERCON et la municipalité de Ploërdut et présentation du potentiel
éolien
Eté 2015 Premiers contacts avec les propriétaires et exploitants agricoles du site
Eté 2015 Information sur le projet donnée par le maire au bureau municipal puis au Conseil municipal
Novembre 2015 Présentation au maire de Ploërdut de la faisabilité du projet et du lancement des études
Décembre 2015 Lancement par Roi Morvan communauté du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal
Janvier 2016 Obtention d’une déclaration préalable pour l’installation d’un mât de mesure de vent de 135 m
(avis favorables de l’Armée et DGAC)
Janvier 2016 à début
2018 Réalisation des différentes études
29 avril 2016 Visite par des représentants du Conseil municipal du parc éolien ENERCON de Saint-Allouestre
(56)
Juillet 2016 Présentation de l’avancement du projet au Maire
2016 - 2018 Communication régulière auprès du public sur l’avancée du projet
21 septembre 2016 Présentation de l’avancement du projet au Conseil municipal
6 janvier 2017 Présentation de l’avancement du projet lors de la cérémonie des vœux aux habitants de
Ploërdut
Janvier 2017
Demande de rendez-vous aux maires des communes situées dans un rayon de 6 km (Langoelan,
Le Croisty, Lescouët-Gouarec, Lignol, Mellionec, Plouray, St Tugdual) et information sur la tenue
des permanences à Ploërdut.
20 et 21 janvier 2017 Permanence d’information en mairie, avec distribution de tracts, articles de presse et mise en
place d’un registre
28 mars 2017 Réunion de terrain avec un adjoint de Ploërdut et la technicienne du Bassin Versant du SAGE
Elle-Isole-Laïta, sur la problématique zones humides et cours d’eau
22 juin 2017 Débat en conseil communautaire sur le PADD du Plan Local d’Urbanisme intercommunal,
faisant apparaître le site de la Madeleine comme site éolien à développer
28 juin 2017
Pole éolien avec les services de l’Etat : DDTM 56 (Directeur adjoint, services « gestion des
procédures », « Nature, forêt, chasse » et « milieux aquatiques »), DREAL UD56 (gestion des
procédures environnementales)
Novembre 2017 Présentation au Maire et au 1er
adjoint du projet final
5 janvier 2018 Réunion de terrain avec les techniciens du Conseil Départemental, sur la problématique de
l’accès à la RD 128
5 janvier 2018 Présentation de l’avancement du projet et de la tenue des permanences lors de la cérémonie
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des vœux aux habitants de Ploërdut
23 Janvier 2018 Présentation au bureau municipal du projet final (maire et adjoints)
25 Janvier 2018 Présentation au Conseil municipal du projet final
Février 2018
Demande de rendez-vous aux maires des communes situées dans un rayon de 6 km pour
présentation du projet final (Langoelan, Le Croisty, Lescouët-Gouarec, Lignol, Mellionec,
Plouray, St Tugdual) et information sur la tenue des permanences à Ploërdut.
Du 19 au 24 février
2018
Exposition en mairie, présentant le projet final, avec distribution de tracts, articles de presse et
mise en place d’un registre (réponses personnalisées)
19 et 21 février 2018 Permanences d’information en mairie
12 avril 2018 Présentation en Conseil municipal de la convention de voirie
La démarche de communication a été mise en oeuvre par ENERCON dès les premières étapes de la réflexion menée autour du projet éolien, tout d’abord auprès des élus locaux, puis ensuite auprès de la population.
Une visite du parc éolien ENERCON de Saint-Allouestre (56) a été organisée le 29 avril 2016. Les élus du
conseil municipal de Ploërdut présents ont pu se rendre compte de la réalité d’un parc éolien ENERCON.
Figure 3 – Visite des élus de Ploërdut le 29 avril 2016 sur le parc de Saint-Allouestre
L’information pour le grand public a été distribuée sur la base de différents supports : Articles de presse dans la presse locale (Ouest-France, le Télégramme, Pontivy Journal) et sur les
blogs et sites internet correspondants ;
Bulletin municipal de Ploërdut ;
Site internet de Ploërdut.
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Figure 4 : Pontivy Journal du 30-09-2016
Cette communication a été complétée par deux permanences en mairie de Ploërdut, qui ont permis de présenter au public le projet, d’échanger et d’apporter des réponses personnalisées.
La première permanence s’est tenue les 20 et 21 janvier 2017 : des représentants d’ENERCON y présentaient des généralités sur l’éolien, la société ENERCON, les différentes étapes d’un projet et des exemples de réalisation ;
La seconde permanence s’est déroulée en deux phases :
o Une exposition sur le projet final, accessible librement au public aux horaires d’ouverture de la mairie, du 19 au 24 février 2018
o Deux permanences d’information les 19 et 21 février 2018, où un représentant d’ENERCON pouvait répondre aux différentes questions
Dans les deux cas, un registre était mis à disposition du public pour consigner les commentaires. Après la seconde permanence, des réponses personnalisées ont été apportées aux questions posées sur ce registre (voir annexe). Ceci a permis de répondre précisément aux remarques et interrogations de tous les habitants, qu’ils aient rencontré les représentants d’ENERCON pendant une permanence ou qu’ils soient juste passés consulter l’exposition en libre-accès. A chaque fois, l’information pour la tenue de ces permanences a été passée par :
Un encart dans le bulletin municipal de Ploërdut (distribué à tous les foyers de la commune) ;
La distribution de 200 tracts (en mairie de Ploërdut, de St Tugdual et en porte à porte aux foyers situés à moins de 1500 m du projet sur la commune de St Tugdual)
Un affichage dans les mairies situées dans un rayon de 6 km : Langoëlan, Le Croisty, Lescouët-Gouarec, Lignol, Mellionnec, Plouray, St Tugdual, Ploërdut) et dans les commerces de Ploërdut
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Articles dans la presse locale (et sites internet correspondants)
Figure 5 : Permanence d’information
Le projet de parc éolien de la Madeleine est développé par la société ENERCON IPP depuis mai 2015. Il
a fait l’objet de plusieurs étapes successives qui n’ont pas mis en avant d’incompatibilité du projet
avec son territoire d’implantation.
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4. Description du parc éolien de la Madeleine
Le projet s’organise en une ligne courbe de 3 éoliennes orientée NO-SE qui comprend l’ensemble des
équipements et utilités suivants :
3 éoliennes ENERCON E138, culminant à 150 m en bout de pale (hauteur de moyeu : 81 m,
diamètre de rotor : 138 m) d’une puissance unitaire de 3500 kW soit un parc de 10,5 MW au
total ;
un réseau de raccordement électrique enterré reliant les éoliennes les unes aux autres ;
un poste électrique de livraison contenant le compteur et les cellules de protection électrique ;
des voies d’accès ainsi que des plateformes au pied des éoliennes.
Les éoliennes installées permettront une production électrique de l’ordre de 22 300 MWh par an.
Figure 6 - Carte des aménagements du parc éolien de la Madeleine
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Le projet occupera environ 2 ha de terrains agricoles (prairies temporaires et cultures) durant la phase
de travaux puis seulement 1 ha durant la phase d’exploitation.
Une pré-étude a été réalisée auprès du gestionnaire de réseau Enedis pour évaluer les possibilités de
raccordement externe du parc éolien. Sans présager que cette proposition soit définitive, le projet
pourrait se raccorder sur le poste source de Locmal à environ 12 km au sud-est, via le branchement sur
une ligne aérienne HTA 20 kV.
Les éoliennes seront balisées conformément au nouvel Arrêté du 23 avril 2018 relatif au balisage des
éoliennes.
Le chantier de construction durera environ 7 ou 9 mois et débutera par le terrassement des accès et des
aires de grutage. Suivront ensuite les étapes de réalisation des fondations et le câblage inter-éolien pour
finir sur le montage des éoliennes. Une phase de test sera réalisée avant la mise en service du parc
éolien.
5. Remise en état du site
A la fin de la période d’exploitation du parc éolien et conformément à, le parc éolien sera démantelé et
le site remis en état, proche de l’initial.
Le Décret n° 2011-985 du 23 août 2011 modifié par l’arrêté du 6 novembre 2014 précise que « les opérations de démantèlement et de remise en état d'un site après exploitation comprennent :
Le démantèlement des installations de production ; L'excavation d'une partie des fondations ; La remise en état des terrains sauf si leur propriétaire souhaite leur maintien en l'état ;
La valorisation ou l'élimination des déchets de démolition ou de démantèlement dans les filières dûment autorisées à cet effet. »
En outre, l’Arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent au sein d'une installation soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 de la législation des installations classées pour la protection de l'environnement stipule que « les opérations de démantèlement et de remise en état des installations […] comprennent :
1. Le démantèlement des installations de production d'électricité, des postes de livraison ainsi que les câbles dans un rayon de 10 mètres autour des aérogénérateurs et des postes de livraison.
2. L'excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l'installation :
Sur une profondeur minimale de 30 centimètres lorsque les terrains ne sont pas utilisés pour un usage agricole au titre du document d'urbanisme opposable et que la présence de roche massive ne permet pas une excavation plus importante ;
Sur une profondeur minimale de 2 mètres dans les terrains à usage forestier au titre du document d'urbanisme opposable ;
Sur une profondeur minimale de 1 mètre dans les autres cas.
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3. La remise en état qui consiste en le décaissement des aires de grutage et des chemins d'accès sur une profondeur de
40 centimètres et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres à proximité de l'installation, sauf si le propriétaire du terrain sur lequel est sise l'installation souhaite leur maintien en l'état.
Les déchets de démolition et de démantèlement sont valorisés ou éliminés dans les filières dûment autorisées à cet effet. »
6. Garanties financières
L’arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent au sein d'une installation soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 de la législation des installations classées pour la protection de l'environnement prévoit un montant de garantie financière calculé selon la formule M = N * Cu (où N est égal au nombre d’unités de production d’énergie et Cu est égal à 50 000 €). Selon cette formule, le montant prévu des garanties financières pour le projet de la Madeleine est donc de 150 000 €.
7. La faisabilité du projet
Les éoliennes du projet de la Madeleine sont positionnées à plus de 500 m de toute habitation et zone
destinée à l’habitation dans les documents d’urbanisme en vigueur (RNU). Elles sont aussi situées à plus
de 300 m de tout bâtiment de bureaux ou toute autre installation ICPE.
Aucune route structurante ne se situent à proximité des installations ou aux abords du site de projet.
Celle-ci est uniquement desservie par une route départementale d’intérêt local (la RD28) et des chemins
agricoles. Le trafic est faible à très faible sur ces routes et chemins, les éoliennes respectent malgré tout
une distance d’au moins une hauteur totale des chemins agricoles (les éoliennes sont très éloignées de
la RD28).
La SEPE La Madeleine détient l’ensemble de la maîtrise foncière des terrains sur lesquels sont prévues
les installations (documents disponibles dans la pièce Dossier de Demande d’Autorisation
Environnementale – DDAE).
Le projet éolien est conforme au document d’urbanisme de Ploërdut : carte communale validée en
2005. L’ensemble des éoliennes est situé en zone dite « non constructible » dans laquelle les
installations d’intérêt collectif sont autorisées.
En retour à la consultation envoyée, la Direction de la Sécurité Aéronautique d’Etat indique que le projet
se situe sous un tronçon du réseau de vol à très basse altitude LF-R 56. La taille totale des éoliennes ne
devra pas dépasser 150 m afin de respecter les marges de franchissement des obstacles des aéronefs.
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Selon les services de la Défense, la ZIP est concernée par le radar de l’aérodrome de Lorient-Lann-
Bihoué. Les éoliennes (pales à la verticale) ne devront pas dépasser 357 m NGF. Un radar de défense
est aussi situé à proximité du projet (radar de Lorient). Ce dernier est toutefois situé à plus de 30 km du
site.
Le projet est par ailleurs éloigné à plus de 20 km du radar Météo-France le plus proche.
Le site du projet ne présente pas d’autre contrainte ou servitude rédhibitoire au projet.
Figure 7 – Carte de synthèse du scenario de référence du site de la Madeleine
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8. Le choix du site et de la variante d’implantation
Le parc éolien de la Madeleine est situé dans une zone propice au développement de l’éolien selon le
Schéma régional éolien Bretagne). Il est situé dans une zone édictée « assez peu favorable » du schéma
départemental d’implantation des éoliennes du Morbihan pour son insertion dans une ZNIEFF de type II
très vaste du « Bassin versant de l’Ellé ». L’apport d’électricité d’origine renouvelable sur le réseau
français va dans le sens des politiques nationales actuelles de transition énergétique mais aussi dans
celui du Pacte électrique breton qui vise à apporter une réponse durable au défi de l'approvisionnement
électrique de la Bretagne.
La communauté de commune du Roi Morvan a une volonté politique affirmée de développement des
énergies renouvelables, et notamment de l’éolien, déjà présent sur le territoire. La commune
d’implantation de Ploërdut a aussi marqué sa volonté de voir un parc éolien prendre pied sur leur
territoire.
Les particularités de l’habitat breton très dispersé entrainent une disponibilité de sites éoliens bien plus
réduits que dans d’autres régions. Le gisement de vent est suffisamment intéressant sur le site pour
permettre le développement d’un parc éolien de hauteur limitée à 150 m.
L’analyse de l’environnement local (sensibilités écologiques dues aux boisements et zones humides) ont
dirigé le développement d’un projet au sud de la Zone d’Implantation Potentielle (ZIP) avec la
recommandation paysagère d’orienter le projet Est-Ouest avec un motif simple. Les contraintes
aéronautiques ont limité le choix de machine vers une hauteur en bout de pale de 150 m.
Trois variantes d’implantation ont été proposées sur la partie sud de la ZIP :
Variante 1 : 4 éoliennes E82 à 2,35 MW, 108 m de mât, diamètre de rotor de 82 m, hauteur
totale de 150 m ;
Variante 2 : 3 éoliennes E82 à 2,35 MW, 108 m de mât, diamètre de rotor de 82 m, hauteur
totale de 150 m ;
Variante 3 : 3 éoliennes E138 à 3,5 MW, 81 m de mât, diamètre de rotor de 138 m, hauteur
totale de 149,8 m.
Ces variantes ont ensuite été comparées.
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La comparaison des variantes par rapport aux différents enjeux identifiés sur le territoire a montré que
les critères de production énergétique, paysagers et écologiques ont été déterminants pour le choix
de la variante finale. En effet, l’évitement des zones humides et des secteurs les plus sensibles pour
l’avifaune et les chiroptères a été observé. La variante présentant le motif éolien équilibré, sans effet de
domination sur les habitations les plus proches et lisible dans le paysage local a été choisie. La
comparaison des variantes 2 et 3 a montré que la variante 3 était la plus productrice en termes
Figure 9 – Variante 1
Figure 8 – Variante 2
Figure 10 – Variante 3
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d’énergie électrique. En tenant compte des possibilités de mesures de réduction efficaces notamment
pour l’environnement naturel, c’est ce critère de production énergétique qui a orienté le porteur de
projet vers le choix de la variante 3 comme variante finale d’implantation. Elle est la variante
présentant le meilleur compromis.
9. Prise en compte des enjeux du territoire – Impacts et mesures
9.1 Le milieu physique
La zone du projet s’inscrit dans le territoire Centre Bretagne qui offre un climat océanique tempéré. Le
site repose sur un sous-sol granitique. La zone du projet se situe en dehors des périmètres de protection
des captages d’alimentation en eau potable. Le projet s’inscrit dans le bassin versant de l’Ellé-Isole-
Laïta, au niveau de la masse d’eau souterraine du bassin versant de la Laïta (FRGG006), régis par le SAGE
du bassin de l’Ellé-Isole-Laïta qui visent notamment la préservation des zones humides. La perméabilité
des entités hydrogéologiques affleurantes rend la zone d’étude sensible aux pollutions de surface. Le
site d’étude est traversé par la rivière de l’Aër et deux de ses affluents : le Fallo et le ruisseau de Toul.
Les sols ne disposent pas d’une valeur agronomique importante. La zone d’implantation est située sur
les contreforts du Massif armoricain, un territoire de plateau gaufré d’une incessante succession de
vallons. L’aire d’étude immédiate est très vallonnée, de nombreux cours d’eau ayant creusé le plateau.
Localement, l’altitude ne dépasse pas 235 m, à l’est, 210 m au sud et 265 m au nord-ouest.
L’ensemble de ces mesures permettent d’atteindre un niveau d’impact résiduel faible pour ce thème.
Afin de limiter les impacts potentiels identifiés sur les sols et la ressource en eau, des mesures
d’évitement et de réduction sont prévues lors de la période de travaux et en exploitation pour limiter au
maximum le risque de pollution des eaux par des fuites accidentelles ou des apports de matières (kits de
dépollution, aires de stockage dédiées, arrosage pour réduire la formation de poussière, séparation des
terres pour conserver les terres végétales). Le risque d’inondation par remontée de nappe sera pris en
compte par la réalisation d’une étude géotechnique qui permettra de dimensionner et adapter les
fondations des éoliennes en conséquence. Le modèle Enercon E138 est conçu pour supporter la foudre
et les vents violents.
9.2 Le milieu humain
Les bourgs de Ploërdut et de Saint-Tugdual sont respectivement distants d’environ 2,3 km et 1,7 km de
la zone du projet éolien et ont une tendance démographique négative. Les hameaux les plus proches
sont situés à plus de 500 m des premières éoliennes. Aucun axe de communication structurant ne se
situe au sein ou aux abords de la zone du projet. L’ambiance acoustique générale est relativement calme
et typique des secteurs ruraux de Centre Bretagne, principalement influencée par le vent, la végétation
et l’activité agricole. L’activité économique du territoire est partagée entre l’agriculture, les commerces
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et les services. Sur la zone du projet, seule l’activité agricole est recensée. Sur ce territoire rural dominé
par l’agriculture, les risques industriels et technologiques sont particulièrement faibles. Les rares
installations classées pour la protection de l’environnement concernent des élevages de porcs ou de
volailles ne présentant pas de risque particulier pour un parc éolien.
Pour réduire les risques de dépassement des émergences acoustiques identifiés de nuit, un plan d’arrêt
des éoliennes sera mis en place la nuit. Celui-ci entraine un impact résiduel faible.
La pollution lumineuse nocturne sera réduite par la synchronisation des flashs lumineux réglementaires.
S’il est perturbé, le signal télévisuel sera rétabli chez les riverains impactés. La production de déchet sera
limitée au maximum (l’activité éolienne est très peu émettrice par définition) et la gestion de ceux-ci
optimisée. Les éoliennes Enercon sont conçues pour limiter au maximum l’émission de déchets.
L’ensemble des routes et chemins empruntés par les convois routiers prévus pour les travaux de
construction seront renforcés ou remis en état après le chantier. Les chemins d’accès aux éoliennes
seront entretenus durant toute la période de fonctionnement du parc éolien.
Le parc éolien présente une consommation de l’espace agricole réduite de 2 ha environ en phase de
travaux et à 1 ha en phase de fonctionnement. Les aménagements ont été conçu en respect des
pratiques agricoles locales (positionnement des éoliennes, chemins, plateformes, enterrement du
câblage inter-éolien). Le projet est par ailleurs dimenssionné en respect des contraintes aéronautiques
et radar avec l’utilisation d’éoliennes de 149,8 m en bout de pale.
Des impacts résiduels faibles sont attendus sur le milieu humain.
9.3 Le paysage
Concernant le paysage, Le projet éolien de La Madeleine s’insère dans l’unité paysagère de la
Cornouaille Intérieur qui est caractérisée par un plateau ondulé couvert de bocage et voué à l’élevage
induisant des vues principalement fermées (mais pouvant ponctuellement s’ouvrir à la faveur du relief
et de la végétation), diminuant sensiblement l’influence visuelle possible des éoliennes. Un relief
mouvementé parcourt l’aire d’étude rapprochée, créant ainsi un enchevêtrement de points hauts ou de
lignes de crêtes secondaires entrecoupées de rivières et vallons. De nombreux bois et bosquets couvrent
les points hauts ou s’insèrent dans le creux des vallons. Ce paysage peut être sensible à l’effet
d’écrasement mais la présence de fréquentes masses boisées limiteront fortement l’influence visuelle
du projet. Les sensibilités du paysage sur l’aire d’étude immédiate concernent principalement les
rapports d’échelle avec la vallée de l’Aër et le vallon du Toul Fallo.
Malgré une distance relativement importante du bourg de Ploërdut, la disposition du bourg au sud-est
et les effets du relief l’expose à des ouvertures visuelles vers le projet. Le bourg de Saint-Tugdual est
quant à lui moins exposé. Les nombreux hameaux entourant le projet présentent pour certains des
enjeux de visibilité du projet du fait de leur proximité.
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Peu de parcs éoliens sont recensés à l’échelle de l’aire d’étude éloignée (6). Toutefois aucun projet ou
parc éolien en exploitation n’est présent à moins de 7 km du projet. Les logiques d’implantation des
éoliennes sont assez diverses, en lien avec le relief très vallonné sans grande orientation définie.
Les principaux enjeux touristiques sont orientés vers le tourisme vert.
Le patrimoine naturel et architectural du territoire a été étudié sur l’aire d’étude éloignée (rayon de 20
km) révélant la sensibilité potentielle de certains monuments. Cette sensibilité reste très localisée à
proximité du projet car la grande majorité des éléments du patrimoine architectural n’est pas sensible
au projet. Dans l’aire d’étude rapprochée, seules la chapelle Saint-Guen à Saint-Tugdual et l’église de
Saint-Pierre à Ploërdut présente une sensibilité.
La démarche de choix du projet a tenu compte des sensibilités paysagères locales en favorisant une
implantation lisible dans le paysage et notamment depuis les axes de communication à proximité du
projet. Du fait des caractéristiques de relief et du bocage, le projet sera vite très peu visible à distance.
Les vues lointaines seront rares.
L’appréciation des photomontages font état d’un paysage éolien maîtrisé où les espaces de respirations
sont suffisants. Aucun phénomène de saturation n’est observé dans le paysage. Les photomontages
montrent un paysage peu modifié depuis les axes routiers, en raison notamment du maillage bocager
relativement dense et préservé au sein territoire étudié. Les covisibilités significatives sont limitées à
deux édifices : l’église Saint-Pierre de Ploërdut et la chapelle de la Madeleine, pour lesquels des mesures
d’accompagnement ont été proposées. Elles consistent d’une part en la participation au programme
d’enfouissement du réseau électrique de la commune de Ploërdut pour un montant de 75 000 €.
D’autre part, en relation avec l’Association des Communes du Patrimoine Rural de la Bretagne (dont est
membre la commune de Ploërdut) afin de mener des actions en lien avec la sauvegarde du patrimoine,
le porteur de projet prévoit de compléter des subventions de la Région destinées à des opérations de
restauration de bâtiments privés ou public, pour une enveloppe de 25 000 €.
Le projet est à l’échelle du paysage avec des effets de miniaturisation, sur les versants des vallées et
vallons, limités à des séquences proches de la zone d’implantation. Le paysage quotidien des riverains
est relativement préservé, parfois modifié localement par l’introduction du projet, comme depuis le
bourg de Ploërdut, les franges de Saint-Tugdual ou au sein des hameaux les plus proches, pour lesquels
des mesures ont été proposés. Elles consistent en la plantation de haies à la demande des riverains pour
une enveloppe de 15 000 €.
9.4 Le milieu naturel
La zone d’implantation potentielle du projet éolien de la Madeleine est entièrement incluse dans la ZNIEFF de type II « Bassin versant de l’Ellé ». Le site Natura 2000 le plus proche (2,3 km) concerne la zone spéciale de conservation « Rivière Scorff, Forêt du Pont Calleck, Rivière Sarre». Ces zonages situés à
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proximité de la ZIP attestent de la présence ponctuelle de secteurs à forts enjeux écologiques, notamment autour des zones humides et des chiroptères. A l’échelle régionale, et d’après le SRCE, le projet éolien de la Madeleine se situe au sein d’un des plus vastes réservoirs régional de biodiversité de Bretagne. Dans ce secteur, les corridors écologiques (verts et bleus) sont identifiés comme étant très nombreux, appelés même appelé corridor-territoire vu leur imbrication. Localement, le contexte bocager de la zone d’étude immédiate et ses alentours est caractéristique du
secteur. Malgré la différenciation des sous-trames de milieux boisés, les corridors écologiques locaux
sont très nombreux et semblent diffus, il est ainsi difficile de définir les axes majeurs. On pourra
cependant remarquer que le nord de la ZIP concentre le plus de connexion entre milieux boisés,
humides et cours d’eau alors que le sud de la ZIP est plutôt occupé par les parcelles cultivées et les
prairies pâturées.
Les recherches n’ont pas permis d’identifier d’espèces floristiques ni d’habitats « naturels » protégés.
La prise en compte des données du SAGE, les relevés floristiques et une investigation poussée a permis
de révéler la présence de zones humides sur le site sectorisées sur la partie nord de la ZIP.
Le niveau d’enjeu global lié aux habitats au sein de la ZIP est modéré, avec des enjeux identifiés au
niveau des zones humides, des prairies bocagères, des cours d’eau et milieu alluviaux, ainsi qu’au niveau
des haies interconnectées aux différents boisements.
Les inventaires de terrain mettent en avant un intérêt très faible du site pour l’avifaune en période
hivernale et l’absence de migration notable. En période de reproduction, la zone du projet présente
surtout un intérêt pour quelques espèces de passereaux nicheurs : Alouette lulu, Bouvreuil pivoine,
Bruant jaune et Verdier d’Europe, espèces patrimoniales surtout sensibles au maintien de leur habitat
(haies bocagères et lisières boisées) mais non sensible à l’éolien.
Avec 80 espèces d’oiseaux recensées majoritairement dominées par les passereaux, l’avifaune présente
sur le site du projet éolien de la Madeleine et ses alentours est relativement diversifiée. D’une manière
générale, le maillage bocager est très favorable pour l’avifaune en période de nidification (corridor
écologique, refuges, nichage, zones de chasse pour les rapaces). Le flux migratoire y est au contraire
faible. Le niveau d’enjeu ornithologique peut être considéré comme assez fort.
Au cours des inventaires, 15 espèces de chauves-souris ont été détectées dans la zone d’étude, la
diversité spécifique autour du projet peut donc être considérée comme forte. L’activité de chasse est
hétérogène et concentrée dans les secteurs humides et de boisements. Le niveau d’enjeu concernant
les chauves-souris est fort.
La présence d’habitats humides et bocagers favorables entraine des niveaux d’enjeux modérés pour les
insectes et assez forts pour les reptiles et les amphibiens.
L’analyse des impacts montre l’absence d’incidence du projet sur les objectifs de conservation des sites
Natura 2000, notamment de la zone spéciale de conservation de la « Rivière Scorff, Forêt du Pont
Calleck, Rivière Sarre ».
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Malgré la coupe de 125 m de haies arbustives pour l’accès aux éoliennes, le projet n’induit pas d’impact
significatif sur la trame verte et bleue locale car la fonctionnalité des haies coupées et leurs localisations
limitent les impacts possibles. Le projet évite par ailleurs les zones où les habitats sont les plus
favorables (nord du site). Une mesure de plantation de 430 m de haie multistrate à la valeur écologique
plus intéressante viendra compenser la coupe des haies.
Les zones humides identifiées ont été en majeure partie évitées par les aménagements du projet. Seul
l’enterrement d’un câble électrique de raccordement entre E1 et E2 nécessite la réalisation d’une
tranchée sur une surface de 130 m² de zone humide. Des mesures de réduction seront mises en
place pour le chantier :
Dans les prairies humides, la pelleteuse sera préférée à la trancheuse pour limiter les impacts. Le
fond de fouille sera colmaté avec des matériaux adaptés imperméables pour éviter le drainage
de la zone humide. Des bouchons d'argile seront placés tous les 30 m dans la tranchée pour
éviter le drainage.
Pour le passage au travers des boisements humides et cours d'eau : plutôt que de faire une
tranchée ouverte en surface qui entrainerait une destruction et un risque de drainage de la zone
humide/ruisseau, le choix s’est porté sur la réalisation d’un forage dirigé sous la zone humide
(sous la couche du sol imperméable (argile) qui permet l'existence de celle-ci). Pour éviter tout
drainage par le passage de câble, il sera placé des bouchons d'argile aux extrémités.
Afin de respecter la période de reproduction et de nidification de l'avifaune d’une part et de
reproduction des amphibiens d’autre part, les travaux de terrassement et de défrichement sont débutés
en dehors de la période sensible, donc débutés entre le 1er septembre de l'année N et le 31 mars de
l'année N+1. Ils peuvent démarrer en dehors de cette période sous réserve que l'exploitant fasse
effectuer un suivi de la nidification des oiseaux et de la migration des amphibiens et constate l’absence
de nids et d’amphibiens sur les emprises des travaux.
Des clôtures seront posées autour des fosses des fondations et des plateformes de grutage pour éviter
que les amphibiens y pénètrent.
Pour réduire les effets sur les chiroptères, un arrêt préventif des machines (régulation) sera mis en place
dès la première année de mise en fonctionnement du parc, consistant en un arrêt nocturne des rotors
dans des conditions de vitesse de vent faible (inférieure à 6m/s et toute la nuit lors de conditions de
températures supérieures à 10°C). A minima, un bridage préventif du 15 août au 30 octobre, lors de la
période de migration automnale sera mis en place (période où le risque de collision est le plus
important). Cette mesure permettra de limiter fortement les risques de mortalité liés aux installations
du parc éolien de la Madeleine.
Une mesure d’accompagnement sera aussi dédiée aux chiroptères avec l’organisation d’une campagne
de sensibilisation pédagogique du public scolaire.
Un suivi de mortalité sera réalisé au pied des 3 éoliennes, conformément aux recommandations du
protocole national 2018, à raison de 20 prospections réparties entre la mi-mai et octobre avec un effort
de prospection accru lors de la période de transit automnal (mi-août à fin octobre). Ce suivi mortalité
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sera couplé avec un suivi de l’activité des chauves-souris en hauteur des chiroptères. Ce suivi aura lieu
dès la première année de mise en service du parc éolien puis une fois tous les 10 ans. Des mesures de
correction pourront être mises en place en fonction des résultats de ce suivi.
L’ensemble des mesures mises en place permettent d’atteindre un niveau d’impact résiduel faible sur
le milieu naturel local.
10. Les risques de dangers de l’installation
Dans l’aire d’étude de 500 m autour des éoliennes sur laquelle est réalisée une l’étude de dangers,
l’environnement humain et naturel présentent très peu de potentiel de danger. La zone est
principalement composée de boisements, cultures, routes et chemins très peu fréquentés ainsi qu’une
ligne HTA aérienne.
De par sa nature, le parc éolien de la Madeleine a très peu de potentiels de dangers liés aux produits. En
effet, le fonctionnement de l’éolienne ne consomme pas de matière première et n’émet pas non plus de
déchet, émissions atmosphériques ou effluent. Les seuls produits consommés sont ceux nécessaires au
bon fonctionnement de l’éolienne (graisse, huile…) et aux produits de nettoyage. Ces produits sont en
très petites quantités et non stockés dans l’éolienne.
Les potentiels de risque du parc éolien sont plutôt liés à son fonctionnement. Les retours d’expérience le
confirment, les dangers potentiels liés à l’installation recouvrent plusieurs scénarios :
Projection de tout ou une partie de pale
Effondrement de l’éolienne
Chute d’éléments de l’éolienne Chute de glace Projection de glace
L’analyse détaillée de ces dangers potentiels pour le parc de la Madeleine a montré que tous avaient un
niveau de risque entre faible et très faible et se présentaient donc comme tout à fait acceptables.
De nombreuses mesures inhérentes à la mise en sécurité des éoliennes Enercon permettent d’atteindre
ce faible niveau de risque. Des mesures de prévention, conformément à la réglementation, seront aussi
mises en place avec par exemple l’implantation de panneaux à proximité des éoliennes prévenant du
risque de projection de glace.
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