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PREMIERES RENCONTRES DU RESEAU UNESCO / UNITWIN « Culture, tourisme, développement » Paris, UNESCO, 18 Mars 2005 « Développement durable et valorisation de la diversité culturelle : comment l’enseignement du tourisme s’adapte-il à ces nouveaux enjeux ? » RAPPORT FINAL

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PREMIERES RENCONTRES DU RESEAUUNESCO/UNITWIN«Culture, tourisme, développement »

Paris, UNESCO, 18 Mars 2005

«Développement durable et valorisation de la diversité culturelle :comment l’enseignement du tourisme s’adapte-il à ces nouveaux enjeux? »

RAPPORT FINAL

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PREMIERES RENCONTRES DU RESEAUUNESCO/UNITWIN«Culture, tourisme, développement »

Paris, UNESCO, 18 Mars 2005

«Développement durable et valorisation de la diversité culturelle :comment l’enseignement du tourisme s’adapte-il à ces nouveaux enjeux? »

RAPPORT FINAL

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Pour tout renseignement, contacter :

M. Hervé BarréResponsable du programme « Tourisme, culture, développement »UNESCO, Division des politiques culturelles et du dialogue [email protected]

Professeur Bernard MORUCCICoordonnateur général du réseau UNESCO/UNITWIN « Tourisme, culture, développement »[email protected]

Site du réseauhttp://chaire-unesco.univ-paris1.fr

Ce rapport a été rédigé par Laure Veirier, consultante à l’UNESCO. L’auteur est responsable du choix et de laprésentation des faits figurants dans ce rapport ainsi que des opinions qui y sont exprimées, lesquelles nesont pas nécessairement celles de l’UNESCO et n’engagent pas l’Organisation.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION

SEANCE D’OUVERTURE

1. LES ENJEUX : LE TOURISME EST-IL UN FACTEUR DE PRÉSERVATION ETVALORISATION DE LA DIVERSITÉ CULTURELLE ET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DESTERRITOIRES ?

1.1. Développement durable, éthique et tourisme : un fragile équilibre

1.2. Tourisme culturel et valorisation de la diversité culturelle des territoires : des priorités qui ne sont pas toujours associées

2. QUELS ENSEIGNEMENTS DU TOURISME FAVORISER DANS LE MONDE POURRÉPONDRE A LA DIVERSITÉ DES BESOINS ?

2.1. Etat des lieux

2.2. Les problèmes et difficultés soulevés

2.3. Comment les enseignements peuvent-ils répondre à la transversalité de l’activitétouristique?

2.3.1. Comment les enseignements du tourisme s’adaptent-ils aux nouveaux enjeux de lapréservation et de la valorisation de la diversité culturelle ?

2.3.2. Comment les enseignements du tourisme intègrent-ils les enjeux du développementdurable?

3. EN QUOI ET COMMENT AMÉLIORER LE FONCTIONNEMENT DU RÉSEAUUNESCO/UNITWIN « CULTURE, TOURISME, DEVELOPPEMENT »?

CONCLUSION

DÉCLARATION FINALE

ANNEXES

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Afin de répondre aux nouveaux défis posés par lesexigences du développement durable et de la valori-sation de la diversité culturelle, les experts qui conçoi-vent les politiques de tourisme culturel et forment lesfuturs décideurs sont amenés à adapter le contenudes enseignements. Répondre à la transversalité dutourisme aujourd’hui implique un développement decompétences nouvelles et complémentaires. Ainsi,pour répondre aux nouveaux enjeux et besoins dutourisme durable, des modèles de formation adaptésdoivent être mis en place.

Les premières Rencontres du RESEAU UNESCO/UNIT-WIN s’inscrivent dans le cadre du réseau internationalUNESCO / UNITWIN “Culture, tourisme, développe-ment”, créé en novembre 2002 et présidé par leProfesseur Morucci de l’Université de Paris 1,Panthéon-Sorbonne. Ce réseau, qui compteaujourd’hui une vingtaine d’universités et en accueil-lera prochainement une quarantaine, des cinq régionsdu globe, se veut être un outil efficace pour le partagedes connaissances dans les domaines de la recherche,de la formation, de l’expertise et pour le renforcementdes capacités des institutions de l’enseignement supé-rieur, notamment des pays en développement.

Cette initiative s’inscrit également dans le cadre dela Décennie Internationale des Nations Unies pourl’Education au Développement durable (2005-2015),des objectifs des Nations Unies pour le Millénaire, enmatière de lutte contre la pauvreté et du plan d’ac-tion de la Déclaration universelle de l’UNESCO sur ladiversité culturelle.

La Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diver-sité culturelle (2002) “vise à la fois à préservercomme un trésor vivant, et donc renouvelable, unediversité culturelle qui ne doit pas être perçuecomme un patrimoine figé, mais comme un proces-sus garant de la survie de l’humanité”. Elle réaffirmeque la culture doit être considérée comme l’ensem-ble des traits distinctifs spirituels et matériels, intel-lectuels et affectifs qui caractérisent une société ouun groupe social. Le concept de « culture » prendainsi une double dimension identitaire et économi-que. Le plan d’action de cette Déclaration constituedonc un outil de référence pertinent pour mettre surpied des politiques de développement et en particu-lier de développement touristique, largement fon-

dées sur la valorisation de la richesse culturelle dumonde et le renforcement du dialogue interculturel.

Les objectifs des Rencontres étaient les suivants : • Discuter des modèles de formation qui doiventaider les étudiants et acteurs du tourisme dedévelopper des compétences leur permettantd’aborder leur métier de façon transversale.• Définir les modalités qui permettront de renforcerla place des thèmes du développement durable etde la culture dans les enseignements du tourisme.• Dégager des axes de coopération universitaireen matière de formation, de recherche appliquée,de diffusion d’information, de ressource docu-mentaire et de partenariat.

Le programme de la journée a été structuré autourde deux sessions thématiques introduites par uneséance d’ouverture :1) Comment les enseignements du tourisme répon-dent-ils aux nouveau enjeux du développementdurable ?2) Comment les enseignements du tourisme répon-dent-ils aux nouveaux enjeux de la préservation et dela promotion de la diversité culturelle? Une 3e sessiona été consacrée aux recommandations du réseau.

Une centaine de participants ont pris part aux tra-vaux, 25 pays étaient représentés(1), les intervenantsau nombre de 22, provenant de tous les continents,étaient des universitaires, des formateurs et consul-tants. Les trois axes retenus pour les communicationsdes intervenants étaient les suivants : les enjeux dutourisme aujourd’hui (selon le thème des sessions) ;les modalités d’enseignement ; le fonctionnement duréseau, les outils à mettre en place. Les présentationsont fait appel à des cas concrets, des projets derecherche et des exemples de terrain. Les deux lan-gues de travail étaient le français et l’anglais.

Ces Premières Rencontres n’auraient jamais pu voirle jour sans le concours scientifique de tous les inter-venants, le dévouement sans faille de la petite cel-lule organisatrice et le soutien efficace de plusieurspartenaires institutionnels. Chacun d’entre eux acontribué au succès de ces Rencontres, qu’ils ensoient tous vivement remerciés.

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INTRODUCTION

(1) Voir liste : annexe 3

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Hervé Barré Responsable du programme «Culture, Tourisme, Développement » de la Division des politiques culturelles et dudialogue interculturel de l’UNESCO

Après avoir souhaité la bienvenue à tous les partici-pants, Hervé Barré remercie tous les collègues qui ontcontribué à la tenue de ces premières Rencontres ; leProfesseur Bernard Morucci, Monsieur GeorgesHaddad, Madame Carmen Pinan, Madame AlineBory-Adams et Madame Laure Veirier. Il préciseensuite que le réseau international UNESCO/UNIT-WIN “Culture, tourisme, développement” a été créé le13 novembre 2002 par la signature de l’accord entreM. Kaplan, Président de la Chaire UNESCO et Recteurde l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, aunom des Universités du réseau et M. KoïchiroMatsuura, Directeur général de l’UNESCO.

Les objectifs généraux de ce réseau correspondent àceux proposés pour les Chaires et réseaux UNITWINpar le Forum Mondial des Chaires UNESCO qui s’esttenu à Paris en novembre 2002 : constituer un outilefficace pour le partage des connaissances ; renfor-cer les capacités des institutions de l’enseignementsupérieur des pays en développement ; permettred’atteindre les objectifs institutionnels del’Organisation dans le domaine de la paix, des droitsde l’homme, de l’égalité entre les hommes et lesfemmes, du développement durable, du dialogueinterculturel ainsi que de la diversité culturelle. Dansce cadre général, le réseau UNESCO / UNITWIN«Culture, tourisme, développement » est axé sur lacoopération universitaire dans les domaines de larecherche, de l’expertise et de la formation pourfavoriser les échanges d’expériences et les transfertsde connaissances entre les universités et les acteursqui le souhaitent.

La mise en valeur de la culture par le tourisme pourle développement et la réduction de la pauvretérépond aux objectifs des Nations Unies pour leMillénaire et à la Décennie Internationale desNations Unies pour l’Education au Développementdurable (2005–2015). Le nouveau paradigme de ladurabilité issu du Sommet de Johannesburg inclutdésormais la culture comme «quatrième pilier » de ladurabilité du développement au même titre quel’économie, l’environnement et l’éducation. En outre,

l’UNESCO considère la pauvreté à partir d’une appro-che globale comme une atteinte aux droits humains,une privation d’accès à l’éducation, à la santé et à laparticipation à la vie culturelle en particulier.

Revenant sur l’objet de ces premières rencontres,Hervé Barré pointe la question posée aux experts quiconçoivent les stratégies touristiques et forment lesfuturs décideurs dans les universités : commentaméliorer l’efficacité des politiques de tourisme cul-turel dans le sens de la durabilité du développementet de la lutte contre la pauvreté tout en intégrantmieux les paramètres culturels ? Les projets dévelop-pés par l’UNESCO et les experts du réseau doiventapporter des éléments concrets pour la mise à jourdes enseignements en vue d’une bonne préparationdes étudiants aux réalités transversales et complexesdu terrain. Il termine son intervention en précisantque les réponses à cette question doivent être envi-sagées en référence aux documents adoptés par lesNations Unies et en particulier ceux de l’UNESCOdont les Conventions dans le domaine de la culture(1954, 1970, 1972 et 2003), les conclusions de laConférence intergouvernementale sur les politiquesculturelles pour le développement (Stockholm,1998) et la Déclaration universelle de l’UNESCO surla Diversité culturelle.

Georges Haddad Directeur de la Division del’Enseignement Supérieur au Secteur de l’éducationde l’UNESCO

Georges Haddad souhaite d’abord la bienvenue auxparticipants et remercie les organisateurs de cetterencontre, en rendant un hommage particulier auProfesseur Morucci, collègue et ami de l’UniversitéPanthéon-Sorbonne. Il tient à souligner l’attache-ment du Directeur général de l’UNESCO, MonsieurKoïchiro Matsuura, au programme UNESCO/UNIT-WIN qui compte plus de 500 chaires dans le monde,couvrant tous les secteurs de compétence del’UNESCO. Ces réseaux UNESCO/UNITWIN ont pourobjectifs, à travers des recherches, projets, enseigne-ments et formations, d’enrichir et encourager ladiversité culturelle, de renforcer le développementdurable et le dialogue interculturel et ainsi de contri-buer à construire une dimension prospective de l’hu-manité – essence même de l’action de l’UNESCO –.

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SEANCE D’OUVERTURE

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Le tourisme couvre de nombreux champs de compé-tence de l’UNESCO : l’éducation et la formation, lessciences, la culture, le développement et la solida-rité, la coopération internationale, dimensions toutautant importantes que le secteur économique quiest souvent le plus relayé à travers l’industrie touris-tique. En effet, le touriste intelligent est avant toutun citoyen du monde qui veut contribuer àconstruire un avenir meilleur au delà de sa porte.

Revenant sur la coopération universitaire et surl’évolution du rôle des universités dans le mondeaujourd’hui, Georges Haddad souligne à quel pointles réseaux des chaires ne doivent pas être centrésuniquement sur des coopérations inter-universitai-res ; de même que les universités se tournent de plusen plus vers les sociétés, les réseaux de chaires doi-vent contribuer au développement culturel et éco-nomique à travers un dialogue constructif entreuniversités et partenaires de la société civile, acteursdu développement solidaire, secteur privé, etc. Ilillustre d’ailleurs cette nouvelle orientation en men-tionnant la création d’une chaire UNESCO sur ledéveloppement solidaire. Il termine ses propos ensouhaitant un vif succès à ces rencontres et en insis-tant sur le rôle essentiel des universités pour l’avenir.

Aline Bory-Adams Chef de la section del’éducation pour le développement durable ausecteur de l’éducation de l’UNESCO

Aline Bory-Adams présente la Décennie des NationsUnies pour l’éducation(2) en vue du développementdurable (2005-2014) qui a été adoptée en décembre2002 par l’Assemblée générale des Nations Unies etdont l’UNESCO est l’organe responsable de la pro-motion. Cette Décennie a pour objectif de promou-voir l’éducation comme fondement des sociétéshumaines et de renforcer la coopération internatio-nale sur la base de politiques et pratiques innovan-tes. Ainsi, l’éducation doit contribuer à promouvoirun développement satisfaisant d’un point de vuesocial et viable sur les plans économique et écologi-que. Le tourisme et la diversité culturelle sont doncpleinement concernés par cette décennie qui tient àassurer la promotion des quatre piliers du dévelop-pement durable à travers une vision élargie de l’édu-cation et une facilitation des échanges et dudialogue dans ces domaines cruciaux pour l’avenirde l’humanité.

Professeur Bernard Morucci Directeur de lachaire UNESCO «Culture, tourisme, développement»

Le Professeur Bernard Morucci, introduit la journéeen se référant aux travaux réalisés en amont des ren-contres, notamment le document de travail(3) dispo-nible sur le site de la chaire(4). Il remerciechaleureusement l’équipe d’organisation del’UNESCO, en particulier Hervé Barré et Laure Veirier,tout en rendant un hommage particulier à GeorgeHaddad, collègue cher mais aussi fondateur duconcept des chaires UNESCO dont il partage entière-ment le point de vue en ce qui concerne leur rôle etleur évolution aujourd’hui. Il ne manque pas nonplus de saluer amicalement ses anciens élèves deve-nus membres du réseau ainsi que ses amis et collè-gues présents.

Puis, il mentionne l’existence des deux chairesUNESCO dans le domaine du tourisme culturel : lachaire UNESCO «Culture, tourisme, développement »dont il assure la direction en tant que Professeurémérite de l’Université Panthéon – Sorbonne ainsique la chaire UNESCO sur le tourisme culturel pourla paix et le développement, présidée par leProfesseur Zorin, de l’Académie Internationale pourle Tourisme(5), de Russie.

La convivialité et l’amitié doivent accompagner l’at-mosphère de ces premières rencontres ainsi que letravail du réseau, basé sur le transfert et le partagedes savoirs en termes de recherche, d’enseignementet de mise en œuvre de projets aussi bien au niveauinter-universitaire qu’avec tous les acteurs de lasociété civile et professionnels concernés par le tou-risme culturel. Les plus jeunes doivent égalementêtre sensibilisés car ils sont les acteurs de demain dela préservation et de la valorisation des patrimoines.

Il termine son introduction en souhaitant un vif suc-cès à ces premières rencontres qui se reproduirontsur une base annuelle, en espérant que chacunpuisse soumettre à la discussion ses questionne-ments, ses besoins et également apporter des répon-ses, des outils, des pistes de coopération.

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(2) Pour en savoir plus : http://portal.unesco.org/education(3) Voir en annexe 2(4) http://chaire-unesco.univ-paris1.fr(5) http://www.iape.ru

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1.1 Développement durable,éthique et tourisme :un fragile équilibre

Le tourisme est devenu un phénomène de masse à ladeuxième moitié du XXe siècle, c’est donc un champrelativement nouveau et surtout caractérisé par unegrande complexité car il est étroitement lié à denombreux et nouveaux domaines. Le tourisme faitappel à une double réalité :1) il se présente comme une industrie qui s’inscritpleinement dans l’économie de marché ;2) l’activité touristique est spécifique et particulière-ment complexe car transversale et intrinsèquementliée aux enjeux du développement durable et à sescomposantes, notamment culturelles. En effet, l’éco-nomie touristique entretient un rapport étroit avec leterritoire, lieu d’expression de la culture et de sa diver-sité: ce sont tous les éléments constitutifs du patri-moine territorial (humain, naturel, climatique,historique, etc.) qui fondent son image, son attracti-vité, son positionnement et sa production. Ce sont lesacteurs du territoire dans leur multiplicité et leurdiversité (publics et privés, petits et grands) qui contri-buent à la production touristique. L’économie touristi-que pose donc de ce fait et de façon plus intense qued’autres économies, la question des impacts positifs etnégatifs sur l’environnement, le patrimoine matériel etimmatériel, les populations locales.

Le caractère multiforme du phénomène touristique,s’inscrit désormais dans une logique économique etune politique globale. Le tourisme culturel se déve-loppe avec une rapidité accrue et la question de laplace de l’homme se pose de façon centrale

lorsqu’on tient à s’assurer que l’industrie touristiquesoit au service des plans de développement sociauxet culturels et non l’inverse.

Revenons d’abord sur l’émergence du concept dedéveloppement durable. Accompagné d’argumenta-tions biologiques, économiques et plus rarementculturelles et sociales, ce concept apparaît au milieudes années 80, clairement marqué par l’importancede la protection de l’environnement. Largement dif-fusé après la parution du célèbre rapport Brundtlanden 1987, ce concept apparaît comme un moyenterme à vocation consensuelle associant sauvegardeet développement. Aujourd’hui, la durabilité com-mence dans certains pays à être associée aux autresdimensions sociales, culturelles et économiques eton reconnaît qu’il faut, à long terme, faire aller depair la cohésion sociale, la valorisation de la diversitéculturelle, la protection de l’environnement et lacroissance économique. Depuis le Sommet deJohannesburg, la notion de développement durablea pleinement intégré la dimension culturelle, qui sereflète peu à peu dans les stratégies nationales et lesprojets de terrain, plaçant d’avantage les popula-tions locales au cœur des décisions.

Logiquement, le tourisme s’est depuis inscrit dans cechamp de réflexion et d’action, notamment enmatière de protection des milieux naturels considé-rés comme la base même de son propre développe-ment. Par glissements successifs, le terme de durables’est retrouvé associé au mot tourisme comme pourrésumer « le tourisme dans une perspective de déve-loppement durable » ; cependant une certaine ambi-guïté mérite d’être levée. Si pour certains, la finalitéest la durabilité de l’activité touristique, d’autrespointent cette aberration. Le tourisme doit rester unoutil, un moyen et en aucun cas un but en soi. Il doit

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1. LES ENJEUX : LE TOURISME EST-IL UNFACTEUR DE PRÉSERVATION ETVALORISATION DE LA DIVERSITÉCULTURELLE ET DE DEVELOPPEMENTDURABLE DES TERRITOIRES?

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être développé dans une perspective de développe-ment durable, notamment d’un point de vue socio-culturel.

Significatif dans 11 des 12 pays les plus pauvres dumonde, dans la moitié des pays à faibles revenus etdans presque tous les pays à revenus moyens, le tou-risme peut être dans certaines conditions, un outilefficace de développement et de lutte contre la pau-vreté en contribuant au « redéveloppement » desespaces ruraux et urbains fragilisés. Souvent, cetteaffirmation économique bénéficie d’ailleurs aupatrimoine en justifiant l’attribution d’importantscrédits publics à des programmes de valorisation quinon seulement préservent mais aussi accentuent sesfonctions éducatives, identitaires et sociales.

Cette description, globalement positive ne doitcependant pas cacher l’existence de phénomènespréoccupants, qu’il s’agisse de surfréquentation, desurexploitation ou de comportements de rejet quipeuvent conduire à la destruction du patrimoine etdes identités locales. Pour éviter que ces phénomè-nes ne s’accroissent, on a sensiblement amélioré lesconditions de gestion des flux de visiteurs et imposépeu à peu une réflexion visant à améliorer la qualitédes produits afin de concilier protection, mise envaleur touristique et croissance économique dansune perspective de durabilité.

Dans un univers où l’offre touristique est foison-nante, les moyens d’y accéder démultipliés (informa-tion, réservation), la concurrence acharnée et lesbesoins financiers croissants, ce délicat équilibre estperpétuellement menacé. La précarité des situations,le court terme et l’avantage concret immédiat l’em-portent souvent sur les préoccupations de durabilitéaux dépends d’une mise en valeur respectueuse despatrimoines culturels et naturels. Dans ces condi-tions, l’alternative proposée qui consiste à différer laconsommation pour en assurer la durabilité nerecueille, à priori, l’adhésion que de minorités parconviction idéologique ou parce qu’insatisfaites parles produits et services qui leur sont offerts. Ilconvient d’être réaliste, sans toute fois céder à ce quiest de l’ordre du «non négociable » selon les proposd’Amareswar Galla(6) : préserver les patrimoines etaméliorer la vie des populations locales.

En outre, face au caractère saisonnier du tourisme,souligné par Jean Louis Ollivier(7), il convient de met-tre en place des projets visant la pluri-activité et lerenforcement de compétences transversales que les

acteurs peuvent réutilisées dans d’autres secteurs.Cependant, il est souvent très difficile de s’inscriredans cette perspective, notamment pour les entre-prises (comme les Tours Opérateurs), car elles n’ontpas les moyens de former les partenaires locaux quinon seulement ne restent pas forcement des interlo-cuteurs sur la durée ou parce que les mieux placés(les guides par exemple) ne parlent pas la langue dela clientèle à accompagner, ce qui incite ces entre-prises à former au métier d’accompagnateur desétudiants sans expérience mais parlant la languesouhaitée. Le tourisme solidaire et responsable estmentionné comme une forme de tourisme à privilé-gier pour renforcer les coopérations Nord / Sud, etnotamment soutenir le développement durable despays pauvres.

1.2. Tourisme culturel etvalorisation de la diversitéculturelle des territoires : despriorités qui ne sont pas toujoursassociées

Avant d’analyser les enjeux de l’interdépendance entretourisme et culture; il convient de préciser quelles sonttoutes « les cultures du tourisme». Selon Jafar Jafari(8),elles sont au moins au nombre de quatre:

• La culture d’accueil (« host culture ») : c’est cellequi est peut être la plus facilement repérable etqui pourtant n’est pas enseignée dans les univer-sités des pays hôtes, comme si les cultures natio-nales étaient connues des étudiants, alors quenous connaissons mal nos cultures tellement ellesfont partie de notre quotidien. Il est indispensa-ble de comprendre en quoi cette culture peutavoir une influence sur le tourisme proposé etnon pas comme c’est souvent le cas pour enextraire des attractions supposées intéresser lestouristes.• La culture du touriste hôte (« guestculture » / « tourist culture ») : il est important decomprendre comment le touriste se comporte endehors de chez lui ; comprendre comment unindividu « chez lui » se transforme en touriste

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(6) Université Nationale de Canberra (Australie)(7) Consultant en tourisme(8) Universités de Wisconsin (USA) et des Baléares (Espagne)

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émancipé avec des attentes et des comporte-ments particuliers, pas forcement respectueuxd’ailleurs de sa propre culture ni de celle de ladestination dans laquelle il se trouve.• La culture « résiduelle » (« residual culture ») :c’est la part de culture que le touriste porte en luilors de ses voyages ; c’est ainsi que l’on repèresouvent les touristes en fonction de leur paysd’origine (les touristes allemands, japonais, fran-çais, etc.) dans un contexte ou un pays donné.Ces touristes ont des attentes en commun et desreprésentations du pays d’accueil qui nécessitentd’être comprises et non stéréotypées. • La « corporate culture » : il s’agit de la culture del’industrie touristique, du business, de la gestion ;elle a sa spécificité et se différencie nettementdes autres industries.

Toutes ces cultures s’interpénètrent (« culture mix »)et ce qui en résulte est très variable et spécifique àchaque contexte et en fonction des marchés récep-tifs, ce qui explique en quoi les modèles standard ontune portée limitée car ils ne peuvent répondre àcette complexité. Il est donc important de distinguerle tourisme culturel des effets culturels du tourisme.Toute forme de tourisme exerce un effet socio-cul-turel d’une part sur le touriste lui même et d’autrepart sur les habitants des régions d’accueil. Ceseffets, qui se produisent au travers des rencontres,peuvent être positifs ou négatifs en fonction desstratégies mises en place.

Selon Marton Lengyel(9), l’interdépendance de laculture et du tourisme peut être démontrée par lesfaits suivants : du point de vue du tourisme culturel,la culture est la base des principales motivations duvoyage et les attractions principales des destinationssont composées, d’une façon générale, de valeursculturelles. Du point de vue de la culture : le tou-risme satisfait le besoin de diversité inhérent à lanature humaine ; il exerce un effet socio-culturel surles touristes et les habitants ; il contribue par la créa-tion de recettes à la sauvegarde des patrimoines.

En outre, comme le souligne Elena Turcov(10), ladiversité culturelle ne doit pas être limitée à sesdimensions patrimoniales ou marchandes, elles’étend à tout le champ de l’immatériel, l’ensembledes richesses, créations, modes de vie, identités, iti-néraires, etc. La diversité linguistique et le multilin-guisme ont également été mentionnés comme desdimensions importantes de la diversité culturelle parles intervenants de Russie qui ont souligné la fait

que le tourisme pouvait encourager les échangeslinguistiques et la préservation des langues minori-taires même s’il favorisait l’émergence de languesdominantes comme l’anglais.

Il est généralement admis que le tourisme intègre dés-ormais de plus en plus le domaine du patrimoine cul-turel dans sa production et le tourisme culturel s’estimposé comme une activité économique crédible,allant de pair avec une démocratisation accrue de laculture et du tourisme, surtout dans les pays riches. Lesdéclarations des conférences mondiales de Manille(1980) et Mexico (1982) posaient déjà les jalons desenjeux cruciaux d’aujourd’hui en terme de maintien etvalorisation de la diversité culturelle, mettant l’accentsur le dialogue interculturel et l’appartenance de tou-tes le cultures au patrimoine commun de l’humanité,soulignant que les ressources touristiques sont faites àla fois d’espaces, de biens et de valeurs à préserver,notamment en temps de conflits.

Les demandes des touristes ont quant à elles forte-ment évolué au cours des dernières années, ellessont très diversifiées, les touristes sont de plus enplus en attente de prestations de qualité, d’authen-ticité, d’expériences variées au sein d’un mêmevoyage. Les destinations se sont démultipliées maisla concurrence reste très forte, ce qui conduit lesprofessionnels à développer des stratégies pourrépondre à la spécificité des nouveaux marchés(notamment chinois et indiens) et à la compétitivité.Le Professeur Klaus Weiermair(11) a illustré ces pro-pos en se basant sur le tourisme alpin en Autriche :les décideurs encouragent les innovations, les coo-pérations régionales et soutiennent les formationsen tourisme. En effet, ce tourisme implique essen-tiellement des petites et moyennes entreprises quiont fortement besoin d’être sensibilisées et forméesaux enjeux de la durabilité et à l’importance de pré-server une certaine authenticité culturelle.

Les professionnels du tourisme, eux, doivent bénéfi-cier de meilleures qualifications et travailler plusétroitement avec les professionnels de la culture.L’ensemble des acteurs doivent en tous cas se prépa-rer aux changements de plus en plus importants liésau contact des cultures. Le cas du Festival dePrintemps de Budapest présenté par Marton Lengyela servi d’exemple pour illustrer une coopérationréussie entre secteurs. Initié par les acteurs touristi-

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(9) Ecole Supérieure Heller Farkas (Hongrie)(10) Université de Chisinau (Moldavie)(11) Université d’Insbrück (Autriche)

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ques en 1980, l’objectif de ce festival est de créerune attraction touristique en dehors de la saisontouristique, au mois de mars, plaçant la musique aucœur de la programmation associée à d’autres sup-ports tels le ballet, les beaux-arts, le folklore, lethéâtre, le film, etc. Ce festival, reconnu internatio-nalement, permet aujourd’hui de jouer un véritablerôle de catalyseur culturel à Budapest mais égale-ment sur l’ensemble du territoire national, ce qui luivaudra certainement le label de «Produit TouristiqueNational ».

Les activités d’écotourisme communautaire ont étéprésentées comme pouvant avoir une influence toutà fait positive sur la gestion des ressources naturelleset culturelles, tout en permettant aux populationslocales de se réapproprier leur patrimoine, de préser-ver leur modes de vie et ainsi de valoriser leur iden-tité. Les modèles de gestion des ressources descommunautés autochtones sont également des sour-ces d’enseignement au niveau international pourpréserver les systèmes vulnérables. Plusieurs exem-ples d’expériences novatrices menées en Norvège ouen Afrique du Sud sont mentionnés par SylvieBlangy(12). Le Professeur Beatriz Gonzalez de Bosio(13)

présente l’histoire et la culture des Indiens Guaraniau Paraguay en mentionnant le rôle des Jésuites, puisaujourd’hui des médias et du tourisme dans la pro-tection et la transmission de ces savoir-faire qui sontautant de richesses pour l’humanité. AmareswarGalla quant à lui insiste sur la biculturalité des popu-lations autochtones et le rôle central qu’elles peu-vent jouer dans le dialogue interculturel. Il a soulignéque la majorité de ces acteurs ne sont cependant pasimpliqués comme ils le souhaiteraient et ne bénéfi-cient pas de ce fait des revenus du tourisme.

D’autres présentations de cas permettent de pointerdes réussites et des échecs, dont l’ensemble des déci-deurs doivent tirer des leçons. Certains exemplesportent sur des sites classés sur la liste du patrimoinemondial, notamment en Russie, au Vietnam, auCambodge, en Italie, etc. Des exemples sont présen-tés ci-dessous à titre d’illustration des débats.

Au carrefour du Brésil, de l’Argentine et du Paraguay,le Parc d’Iguaçu est caractérisé par une biodiversitéexceptionnelle, la plus grande étendue de chutesd’eau du monde, une cohabitation culturelle et eth-nique régionale harmonieuse, une industrie hydro-électrique hautement développée et un fort attraittouristique. Le projet de développement intégré« centre des ethnies » présenté par Hendrikus

Bonda(14) répond à de nombreux objectifs : il stimulela coopération, la créativité et la solidarité, il faitconnaître la région au niveau international, il est uncatalyseur pour sensibiliser les acteurs publics et pri-vés aux enjeux de la préservation du patrimoine cul-turel et naturel et de la valorisation de la diversitéculturelle, il favorise l’expansion de l’économielocale et le développement des communautés, iloffre des opportunités professionnelles pour les étu-diants, les professionnels de la région et la commu-nauté locale et enfin, il constitue un support derecherche pour des groupes.

Le cas de la baie d’Ha-Long (Vietnam) est présentépar Amareswar Galla(15). Ce site classé sur la liste dupatrimoine mondial compte environ 1 600 îles etîlots qui créent un paysage marin doté d’un intérêtculturel et naturel exceptionnel pour des touristesde plus en plus nombreux. Malheureusement, l’en-vironnement s’est énormément dégradé, les infra-structures sont inadaptées pour recevoir autant devisiteurs, dont l’affluence n’a pas été accompagnéesuffisamment tôt d’un plan de gestion du territoire.Les actions entreprises ont pour but désormaisd’associer la conservation et le développement dusite en intégrant pleinement les populations loca-les dans les actions proposées afin de générer desrevenus durables, renforcer l’éducation, notam-ment des enfants et des populations en situationde pauvreté, adapter les infrastructures et sensibi-liser l’ensemble des acteurs. L’exemple de l’éco-musée de la baie d’Ha-Long est cité comme unprojet de développement intégré tout à fait nova-teur, associant formation, création d’emplois, pré-vention du sida, implication des acteurs locaux,amélioration de l’offre touristique.

Le tourisme au Cambodge, malgré les crises politi-ques des années passées, bénéficie d’une augmenta-tion régulière de visiteurs, avec une netteconcentration sur la zone de Siem Reap /Angkor. Lesopérateurs du tourisme ont été formés sur le tas etmême si les métiers du tourisme se révèlent commeautant de nouveaux débouchés, l’enseignement dutourisme ne fait pas l’objet d’un encadrement rigou-reux ; il reste très général, dispensé par des profes-seurs très peu qualifiés, avec des méthodesinadaptées (peu de stages sur le terrain). Par ailleurs,

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(12) Consultante et Enseignante à l’Université de Montpellier (France)(13) Université Catholique d’Asuncion (Paraguay)(14) Au nom de Fabio Hauagge do Prado, Universidad Dinâmica des Cataratas (Parana-Brésil)(15) pour en savoir plus : http://rspas.anu.edu.au (16) Université Royale de Pnohm Penh (Cambodge)

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l’écart est grand entre les principes de durabilitéévoqués dans les universités et les stratégies misesen œuvres sur le terrain par les opérateurs privés.Après dix années de sauvegarde, comme le soulignela présentation de Kerya Chau(16) le site d’Angkorentre dans sa phase de développement durable,cependant, à l’heure actuelle, les différentes straté-gies préconisant une maîtrise de l’impact des flux defréquentation sur l’environnement culturel, naturel,social et économique ne sont pas suivies de plansd’actions concrets qui permettraient de favoriservraiment un développement durable et de luttercontre la pauvreté. Les écarts et les déséquilibressont en train de se creuser, la pauvreté augmente etil semble urgent d’agir tant au niveau des orienta-tions politiques que sur le terrain et dans les instan-ces de formation.

En Tunisie, le tourisme est basé principalement sur lebalnéaire et est caractérisé par une assez faible valo-risation du potentiel culturel et naturel. Cela s’expli-que selon Jean Paul Minvielle(17) par la dynamiquehistorique du développement du tourisme depuis lesannées 60, par les stratégies des opérateurs privés,les types de formations délivrées, l’enseignement etla recherche.

Les oppositions, voire les conflits d’intérêt ou de per-ception ne sont pas la source exclusive des difficul-tés à mettre en œuvre des politiques susceptiblesd’assurer un développement durable. Il n’est pasfacile d’apprécier, dans une perspective de durabi-lité, le contenu et les modalités de sauvegarde dupatrimoine culturel, fragile, non reproductible, por-teur d’identités et de valeurs différemment appré-ciées selon les époques. De plus, la démarcheprospective que suppose une stratégie de dévelop-pement durable conduit nécessairement à s’inspirer,dans la plupart des cas, de modèles culturelscontemporains qui seront peut-être obsolètes dansune ou deux générations. On se trouve amené àgérer des projections qui intègrent difficilement lesmutations ou les ruptures dues en particulier auxévolutions démographiques et technologiques.

Le cas de la Moldavie présenté par Elena Turcov a per-mis de pointer les difficultés de la valorisation touris-tique du patrimoine culturel et les dangers d’unaménagement touristique dégradant pour le patri-moine culturel tout en indiquant des stratégies degestion territoriale dans lesquelles la culture s’inscritpeu à peu au cœur des politiques de développement.

Pour réussir une expérience de valorisation cultu-relle et touristique, un plus grand professionnalismes’impose ; il n’y a pas de formule miracle mais quel-ques recommandations méritent d’être soulignéesafin de maintenir la durabilité et la qualité de l’offrepatrimoniale :

• Décloisonner les deux secteurs du tourisme etdu patrimoine et coordonner les intérêts souventà priori divergents de tous les acteurs ; • Encourager un travail interministériel(Ministères du tourisme, de la culture, de l’envi-ronnement, de l’aménagement du territoire, etc) ;• Définir des stratégies touristiques au niveaunational permettant de conserver et valoriser lepatrimoine sur le long terme ;• Etablir des inventaires nationaux du patrimoineculturel et déterminer les plans de restauration etconservation nécessaires ;• Définir et faire respecter la capacité de chargedes destinations touristiques et contrôler leseffets des flux touristiques sur les patrimoines ;• Adapter le tourisme à l’évolution des demandestout en diversifiant et améliorant l’offre cultu-relle ;• Impliquer pleinement les populations dans ledéveloppement touristique et culturel, dont ellesdoivent tirer les bénéfices ;• Faciliter l’accès des visiteurs au patrimoine cul-turel (amélioration du balisage, panneaux inter-prétatifs, matériel d’information, hébergementdes visiteurs en fonction des objectifs patrimo-niaux fixés, etc.) ;• Assurer le développement des musées (organi-sation de cours de gestion ; amélioration de lapromotion des collections des musées, etc.) ;• Assurer le guidage professionnel du patrimoineet renforcer la diffusion des chartes et la créationde labels permettant de promouvoir les principeséthiques du tourisme et du développement ;• Renforcer la promotion des produits culturels ettouristiques à travers des réseaux larges de parte-nariats (institutions spécialisées, médias, Internet,ONG, opérateurs privés, salons internationauxconventionnels et spécialisés, forums, guides pourdes destinations spécifiques comme par exempleles «destinations indigènes »(18), etc.).

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(17) Université de Sousse (Tunisie)(18) www.indigene-editions.fr

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2. QUELS ENSEIGNEMENTS FAVORISERPOUR RÉPONDRE AUX BESOINS ET AUXENJEUX?

2.1. Etat des lieux

Les formations en tourisme sont relativement récentesau niveau international et elles commencent à peine àfaire partie intégrante des cursus universitaires dansbon nombre de pays . Aux Etats-Unis par exemple, lesformations ont démarré dans les années 70 et ont étéintégrées à part entière dans les programmes universi-taires dans les années 90. Il en a été de même enEurope (en France, par exemple, les premières forma-tions universitaires en tourisme ont été créées en 1962à la Sorbonne) et en Amérique Latine. En Afrique, ellesont été créées un peu plus tard avec des cursus davan-tage orientés vers l’hôtellerie. De fait, les approchesvarient considérablement au niveau international et setraduisent par des programmes, des formations et dessystèmes d’évaluation très hétérogènes.

Aujourd’hui, il convient de s’adapter à l’expansion decette industrie, ce qui constitue une double tache :d’une part, comprendre l’essence des changementset trouver les réponses aux questions qu’ils soulè-vent, et d’autre part, repenser et compléter lesconnaissances antérieures en fonction des nouveauxphénomènes. De façon générale, les participantsmettent l’accent sur l’importance de voir refléterdans les enseignements la pluralité des domainesconcernés par le tourisme et pas seulement sadimension économique qui est la plus largementtraitée. Cette incontournable pluridisciplinarité doitelle-même répondre aux priorités des contextes sin-guliers en fonction des besoins.

Selon Mike Robinson(19), 3 types de modèles de for-mation en tourisme dominent :1) le modèle «opérationnel » se caractérise par desformations ciblées,2) le modèle managérial est le plus répandu, il estcentré sur les dimensions économiques laissant trèspeu de place à l’approche socioculturelle,3) le modèle « libéral / critique » inclut les dimensionssociales, culturelles, historiques, géographiques, etc.

dans une perspective critique des modèles économi-ques dominants en s’appuyant sur des études de cas.Cette approche réflexive, la plus complète, est selonlui la seule qui puisse rendre compte de la com-plexité du phénomène ; elle est parfois difficile àtransmettre face à la volonté de nombreuses univer-sités de se concentrer sur une préparation rapide-ment professionalisante et devant répondre enpriorité à la demande de l’industrie touristique.

Selon le questionnaire établi en amont desRencontres et diffusé auprès de l’ensemble duréseau, lorsque la dimension culturelle du tourismeest abordée dans les enseignements, elle concerne leplus souvent la protection du patrimoine culturel, dela diversité culturelle et de paysages culturels (éco-tourisme), l’aménagement et la mise en valeur despatrimoines, le développement local et le patrimoinelocal (tourisme rural, tourisme social ou solidaire), lagestion du patrimoine. Les sujets les moins dévelop-pés dans les cursus sont ceux liés à la lutte contre lapauvreté par la mise en valeur des patrimoines cul-turel et naturel et le cadre juridique de la protectionet de la propriété du patrimoine. La réorientationdes programmes de formation pour répondre auxenjeux du développement durable et de la luttecontre la pauvreté constitue donc une préoccupa-tion majeure au niveau international. Il est égale-ment à noter que peu d’universités font référenceaux principes et instruments de l’UNESCO car il estdifficile de les rendre opérationnels.

Si généralement les universités trouvent importantd’accroître la place de la culture dans les enseigne-ments du tourisme durable, nombreuses sont cellesqui s’interrogent sur les contenus des thématiquessociologiques, géopolitiques et économiques pour yparvenir. La formulation des politiques d’enseigne-ment culturel liées au tourisme durable pour lesenseignants qui forment les futurs professionnels estdonc prioritaire pour répondre à leur préoccupations.

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(19) Université de Sheffield (Royaume Uni)

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De façon générale, il est souligné que les universitésdoivent être des ponts entre la société, les décideurspolitiques, les organisations internationales, les pro-fessionnels de terrain. Pour cela, elles doivents’adapter, être plus flexibles dans leur façon d’ensei-gner, valoriser le travail de terrain, constituer despôles d’expertises au service des différents acteurs.

2.2. Les problèmes et difficultéssoulevés

Des constats clairs ont été établis par de nombreuxparticipants :

• La majorité des pays ne disposent pas d’unestratégie nationale d’éducation et de formationtouristiques adressée à tous les futurs acteurs dutourisme ;• Les programmes d’enseignement supérieur entourisme intègrent souvent uniquement des dis-ciplines et techniques spécifiques et ne portentpas sur des objectifs d’éducation générale, ce quiexclue toute compréhension de la complexité etde la globalité du phénomène touristique ; • Les approches socio-culturelles et environne-mentales du tourisme sont souvent très limitéesdans les programmes de formation ou alors pré-sentées de façon superficielle ;• Il y a un manque de coopération effectiveparmi les formateurs du tourisme et les acteursdu terrain, notamment les spécialistes du patri-moine culturel ;• Le manque de coordination entre les besoins dusecteur touristique et les orientations de l’ensei-gnement supérieur porte préjudice à la profes-sionnalisation ;De nombreux établissements des pays en voie dedéveloppement ou en transition manquent dedocuments actualisés et n’ont pas facilementaccès aux recommandations des organisationsinternationales ;• Les échanges internationaux pour les forma-teurs et étudiants sont en nombre insuffisants ;• Dans certains pays, les formateurs manquent decompétence et d’expérience professionnelle enmatière d’élaboration des projets d’aménage-ment et de développement touristique liés à lavalorisation du patrimoine culturel ;• La recherche mériterait d’être mieux organiséeet plus transversale.

2.3. Comment les enseignementspeuvent-ils répondre à latransversalité de l’activitétouristique?

Afin que les politiques contribuent mieux à la sauvegardedu patrimoine et de la diversité culturelle, au dialogueentre les cultures, au développement local et à la luttecontre la pauvreté, les universitaires et chercheurs quiconçoivent les politiques de tourisme culturel et formentles futurs décideurs sont amenés à adapter le contenu etles méthodes des enseignements. En effet, répondre à latransversalité du tourisme implique une bonne connais-sance de la diversité des thématiques concernées et ungrand professionnalisme, donc un développement decompétences nouvelles et complémentaires.

L’approche systémique du tourisme peut être utilisée afinde faire comprendre que le tourisme est un phénomènehumain, en interdépendance étroite avec l’environne-ment naturel, social, culturel et économique. Le «systèmedu tourisme» ainsi conçu prend pleinement en comptel’importance de la durabilité et de la diversité culturelle etnaturelle. Selon Marton Lengyel, l’enseignement du tou-risme doit dès le début mettre en avant une présentationholistique et transversale et ainsi s’inscrire dans uneapproche transdisciplinaire intégrant des connaissancesd’économie, de géographie, de sociologie, de psychologie,d’anthropologie, d’écologie, d’histoire de l’art, etc.

Schéma de M. Lengyel

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Environnement naturel, social, culturel, économique

Environnement naturel, social, culturel, économique

Le système du tourisme

LA DEMANDELE TOURISTE

• motivation• revenu disponible• loisir

L’OFFRELE PRODUIT

TOURISTIQUE

• attraction• transport• infrastructure• hébergement• cuisine• hospitalité• autres services• information• sécurité et higiène• prix

voyage

secteurintermédiaire

marketing

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• Face à l’hétérogénéité des enseignements dis-pensés en tourisme, il a été souligné qu’il seraitutile d’essayer de trouver des référentiels auniveau international que chacun adapterait à sesbesoins, ce qui permettrait un certaine harmoni-sation et complémentarité des cursus et surtoutrenforcerait les liens entre la théorie et la prati-que à travers l’utilisation des cas issus du terrain. • Par ailleurs, il convient de renforcer la forma-tion professionnelle pour les formateurs et s’as-surer que la transmission des savoirs s’effectuepar des responsables qualifiés et expérimentés. • La recherche mérite dans de nombreux pays àêtre structurée différemment en constituant deséquipes pluridisciplinaires et pluri-institutionnel-les insérées dans les réseaux internationaux.

2.3.1. Comment les enseignements dutourisme répondent-ils aux nouveauxenjeux de la préservation et de lavalorisation de la diversité culturelle ?

Les questions posées en terme d’enseignement sontles suivantes :

• Comment doter les acteurs du tourisme d’ou-tils, de techniques et de méthodes permettantd’optimiser la « mise en tourisme durable » dupatrimoine culturel ?• Quels enseignements permettraient auxacteurs du tourisme de mieux appréhender etintégrer la dimension culturelle d’un territoire ?• Comment sensibiliser les acteurs à l’importancedu rôle du tourisme en tant que vecteur d’échan-ges interculturels ? • Comment intégrer dans les enseignements lesconcepts et principes d’action des instrumentsnormatifs liés à la culture adoptés par l’UNESCO?

Plusieurs axes de réponses sont avancés : • Intégrer dans toutes le formations touristiquesdes modules consacrés au concept de culture,aux dimensions culturelles et interculturelles duphénomène touristique : les étudiants doiventêtre sensibilisés à l’interculturalité à travers descours portant sur la communication et les com-pétences interculturelles.• Mieux appréhender l’importance de la dimen-sion culturelle d’un territoire, à traiter comme unaxe central du tourisme qui doit être enseignécomme étant le catalyseur des mesures visant àpréserver le patrimoine culturel ; les enseigne-

ments doivent donc intégrer une présentationdes lois nationales régissant la protection dupatrimoine et celles du tourisme culturel.• Promouvoir une approche critique dans lesenseignements portant sur l’importance, ladiversité, la fragilité et les potentiels des culturesdans le champ du tourisme. Cette approche sou-vent appréhendée de façon négative – parce quecritique – doit contribuer à sensibiliser les acteursdes secteurs publics et privés au lien qui existeentre culture et économie, culture et développe-ment (tout comme on a réussi à associer respectde l’environnement et économie).• Intégrer dans les syllabus des formations tou-ristiques les principes et modes de gestion dudéveloppement durable, la mesure et la gestiondes effets du tourisme, les modalités de valorisa-tion du patrimoine naturel et culturel, la ques-tion des droits culturels (en référencenotamment à la déclaration universelle del’UNESCO sur la diversité culturelle).• Permettre une véritable immersion des étu-diants et chercheurs dans la vie des communau-tés locales en complémentarité des séjours derecherche, des stages de sensibilisation, des sta-ges de volontariats, afin qu’ils soient immergésdans des contextes très différents – seule façonde dépasser tout égocentrisme –. • Accroître la participation des professeurs et desétudiants dans l’élaboration de projets pilotesportant sur le tourisme et la protection du patri-moine culturel afin de mieux comprendre lesréalités des communautés locales et de créer lesconditions d’un dialogue authentique.• Permettre à des étudiants issus de différentsmilieux sociaux et culturels de se former et d’êtredes acteurs compétents du tourisme, ce qui n’estpas toujours facile dans les pays pauvres.• Utiliser les ressources et modèles locaux pour ledéveloppement des projets et des enseignements.• Susciter, à travers l’éducation, une prise deconscience de la valeur positive de la diversitéculturelle et améliorer à cet effet tant la formu-lation des programmes scolaires que la formationdes enseignants, éducateurs, étudiants afin desensibiliser l’ensemble des sociétés aux enjeuxidentifiés.

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2.3.2. Comment les enseignements dutourisme répondent-ils aux nouveau enjeuxdu développement durable ?

Les questions posées en terme d’enseignement sontles suivantes :

• De façon générale, quels enseignementsdevraient permettre aux acteurs du tourismed’avoir la capacité d’intégrer la dimensionsociale, économique et environnementale dudéveloppement durable et d’effectuer les com-promis et arbitrages que cela nécessite ?• Quelles techniques et méthodes pour permet-tre aux futurs acteurs du tourisme de développerdes projets de tourisme durable au sein des com-munautés des pays en développement et d’opti-miser les retombées économiques et sociales ?• Quels types de compétences sont-elles néces-saires afin de déterminer les modes de «gouver-nance » permettant d’associer et de fairetravailler ensemble la multitude des acteurslocaux publics et privés contribuant au dévelop-pement touristique d’un territoire ?• Quels moyens, techniques et outils sont-ils à ladisposition des acteurs du tourisme pour évaluerles impacts des projets?

Plusieurs axes de réponses sont avancés :• Faire comprendre le phénomène touristiquedans son ensemble (sa nature, son rôle, son fonc-tionnement, sa gestion, ses effets) aux étudiantset acteurs du tourisme.• Elaborer des stratégies nationales d’éducationau développement durable et de formation tou-ristiques adaptées à tous les futurs acteurs dutourisme et à tous les âges (au niveau de l’écoleprimaire et secondaire, des centres de formationprofessionnelle, des universités, etc).• Mieux intégrer les principes et modes de gestiondu développement durable dans les formations etfaire comprendre que le développement touristi-que doit être satisfaisant pour les touristes, sup-portable à long terme sur le plan écologique,viable sur le plan économique et équitable sur leplan éthique et social pour les populations locales.• Intégrer et rendre opérationnels les objectifs duMillénaire de lutte contre la pauvreté dans lesprogrammes de recherche et d’enseignement.• Transmettre des outils et des méthodes pourpermettre aux futurs acteurs d’assurer le déve-loppement durable du tourisme, comme parexemple : la planification intégrée du tourisme, la

mise en oeuvre des instruments de gestion, laparticipation de tous les acteurs des secteurspublic et privé dans le processus de développe-ment, etc. • Renforcer les recherches et l’enseignement desindicateurs concrets de la durabilité.• Transmettre aux étudiants une vision à longterme du tourisme et des domaines auxquels l’ac-tivité touche tout en déterminant les actionsconcrètes pour atteindre les objectifs de durabilité.• Mieux préparer les étudiants à coordonner lesintérêts de tous les acteurs et faire respecter lacapacité de charge des destinations touristiques.• Renforcer la coopération internationale dansces domaines, à travers la mobilisation desréseaux et pôles de compétences existants, enassurant surtout la collecte et la diffusion de casafin d’en tirer les leçons pour améliorer la recher-che appliquée et les formations dispensées.

Ces recommandations sont appuyées par des exem-ples de cas dans plusieurs pays.

Les représentants de l’université de Barcelone, le DrJordi Juan Tresseras et le Dr Juan Carlos Matamala(20)

font part des modalités d’enseignement qui ont étéadaptées à la provenance et aux besoins des étu-diants formés ; ainsi l’enseignement sur le contexteespagnol a été élargi à l’Europe et à l’Amériquelatine, à travers de nouveaux partenariats entre uni-versités et avec le secteur privé, de nouveaux projetset thèmes de recherche ont été proposés portant surles politiques de tourisme culturel, la gestion dupatrimoine notamment dans les sites classés aupatrimoine mondial, les questions d’identités, la miseen marché du tourisme culturel, la gastronomie et letourisme, etc.

Le pôle scientifique et didactique de Rimini (Italie)décrit par Fiorella Dallari et Alessia Mariotti(21), pré-sente une offre diversifiée et favorise les possibilitésd’échanges et de stages à l’étranger (notammentdans le cadre des programmes européens du typeSocrates Erasmus, Leonardo, etc.). Ce pôle constitueun laboratoire qui permet de développer des thèmesde recherche et des projets novateurs, portantnotamment sur les itinéraires culturels et touristi-ques, la valorisation touristique dans les pays en voiede développement, la valorisation et la compétitivitédes territoires. Il fait également partie d’un réseau

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(20) Université de Barcelone (Espagne)(21) Université de Bologne (Italie)(22) Université Autonome de Nayarit (Mexique)

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inter-universitaire très actif en Europe du Sud-Est etconstitue un pôle d’excellence dans le cadre de lacoopération décentralisée.

Le professeur Antonio Aguirre(22) fait part du travailengagé au Mexique depuis plus de 25 ans dans lesuniversités, auprès des décideurs politiques et desacteurs locaux dans le but de les impliquer et defaire vraiment bénéficier les populations locales del’industrie touristique. Les stratégies mises en placeafin de sensibiliser l’ensemble des acteurs aux prin-cipes du développement durable dans ses dimen-sions environnementales et socio-culturelles setraduisent concrètement par la mise en œuvre deprojets respectueux des recommandations et règle-ments nationaux et internationaux, un renforce-ment des connaissances et des compétences enmatière de protection et gestion de l’environnement,des formations et outils pédagogiques diversifiés etde qualité permettant de sensibiliser un large publicà la protection de l’environnement (enfants, scolai-res, enseignants, étudiants, formateurs, décideurs,responsables d’ONG, employés, etc.).

Jean Louis Ollivier rend compte de l’expérience decoopération franco-mexicaine avec l’école de tou-risme de l’UAN (Mexique), basée sur l’adaptationd’un concept non conventionnel de tourisme inspiréde l’expérience du tourisme associatif français.Contrairement aux modèles standard exportés sansprise en compte des réalités locales ou aux modèlesà forte valeur exemplaire mais inadaptés aux desti-nations caractérisées par un tourisme de masse, ceconcept a été développé et intégré en fonction descaractéristiques sociales, culturelles et environne-mentales du milieu d’accueil. Les formations ontd’abord été adressées aux étudiants en tourisme,puis aux professionnels et aux formateurs ; les for-mations des étudiants s’effectuaient en alternantcours et stages en entreprises sur le terrain ; ce qui aeu des conséquences positives sur les stratégies desentreprises et a permis des créations immédiatesd’emplois. Ce concept était basé sur trois critères :1) les logiques et stratégies d’implantation des struc-tures (sensibilisation des élus et optimisation despartenariats locaux, négociation des cahiers descharges sociaux avec les promoteurs touristiques) ;2) l’optimisation de la formation et de la gestion desressources humaines (notamment des professionnelssaisonniers qui travaillent dans des conditions trèsprécaires) ;3) la valorisation de la culture et des savoir-fairelocaux à travers le développement de produits touris-

tiques novateurs qui suscitent la curiosité des touris-tes et l’authenticité des rencontres interculturelles.

L’Académie internationale de Russie du tourisme,présidée par le Pr. Zorin(23), et qui compte 79 filialesdans le pays, a établi un congrès international per-manent de l’enseignement touristique, permettantainsi de renforcer la formation des acteurs du tou-risme, d’améliorer les travaux de recherche et demettre en place des accords de coopération entreuniversités de différents pays.

En Astrakhan, Andrey Dimitrenko(24) présente unensemble de formations académiques davantageorientées vers l’écotourisme, avec une philosophie dedéveloppement durable plus environnementale queculturelle. Ces formations de niveau supérieur sontdispensées dans le cadre de la Chaire de «Tourismeécologique», du Centre de recherche et d’étudesexpérimentales «Ecotour» et du Laboratoire archéo-logique associé. A la demande du gouvernement dela région d’Astrakhan leurs recherches portent sur lacapacité de charge de l’écosystème du Delta de laVolga et le projet de sauvegarde de sa biodiversité. Lesouhait de l’université est maintenant d’élaborer etde démarrer un cursus de formation portant sur ledéveloppement touristique durable. Ce cursus seraintégré dans le programme de formation dans l’espritde la Chaire et de la philosophie de l’UNESCO, repo-sant sur l’expérience et les connaissances des mem-bres du Réseau UNITWIN / UNESCO « Culture,tourisme et développement».

En terme d’outil, la formation en ligne («on line edu-cation ») est présentée par Magali Jurado(25) commetout a fait pertinente ; en effet cet enseignementpeut permettre de couvrir un très large panel de thè-mes liés au tourisme tout en donnant aux étudiantsla possibilité de jouer les rôles qu’ils devront assurerdans leur vie professionnelle. Par exemple, appren-dre à écrire un plan touristique en jouant le rôle duprofessionnel à la recherche de fonds pour son pro-jet régional, ou analyser les pratiques touristiques encours dans une région et créer un nouveau plan dedéveloppement, etc. Les avantages de la formationen ligne sont les suivants : permettre à un grandnombre d’étudiants de bénéficier d’un suivi indivi-dualisé avec des enseignants qualifiés, apprendre destechniques complexes par des mises en situation,

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(23) Chaire UNESCO « Tourisme culturel pour la paix et le développement » (Russie)(24) Université d’Astrakhan (Russie)(25) Ciudad del saber et université de Panama (Panama)(26) Université de Liège (Belgique)

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diversifier et valoriser les savoirs et savoir-fairelocaux, utiliser et adapter le matériel dans différentscontextes, favoriser une meilleure sensibilisation à ladiversité des cultures.

Afin d’être complémentaire aux outils existants,l’axe de travail prioritaire de l’Observatoire du tou-risme et de la diversité culturelle présenté parTomke Lask(26) sera clairement culturel. Il devraitcouvrir 5 fonctions : de regroupement et d’intercon-nexion d’informations pluridisciplinaires et transver-sales, de monitoring (analyse des évolutions, desimpacts), de connaissance (accessibilité à un largepublic), de traduction (de compréhension). CetObservatoire se mettra en place en trois phases : 1) la recherche préparatoire répondra à la fonctionde regroupement (identification de tous les parte-naires), 2) la recherche pluridisciplinaire sur le terrain (étu-des de cas) permettra au delà du rassemblement desinformations, de répondre aux fonctions d’intercon-nexion et de monitoring à travers l’actualisation desinformations auprès d’un large réseau – notammentuniversitaire – et le marketing de l’observatoire, 3) l’exploitation selon les besoins des utilisateurs(traitement des données, diffusion des résultats –website, publications, conférences, etc. – répondraaux fonctions de connaissance et traduction. Ilconvient en priorité d’impliquer les partenaires auniveau international afin de rassembler des cas pilo-tes issus de contextes singuliers ; ce qui implique uninvestissement financier des partenaires et notam-ment des Etats.

La présentation de cet Observatoire a suscité un brefdébat qui mériterait d’être poursuivi sur les enjeuxposés par le partage et le transfert des connaissan-ces, les droits de propriétés intellectuelles, les inter-connexions entre réseaux déjà existants.

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La transversalité du fonctionnement et l’inter-insti-tutionnalité sont des préoccupations majeures quidevraient être au centre du réseau conçu commeune véritable plate-forme de travail et d’échanges.

En terme de fonctionnement, le réseau devraitd’abord mettre à jour le site web afin d’améliorer lacommunication virtuelle : le site web en cours deconstruction doit être actualisé régulièrementet êtreconçu comme un outil dynamique qui permette desinteractions entre les membres. Prochainement, lesite devrait constituer une véritable banque de don-nées, accueillir des projets en cours, constituer unespace de discussion à travers un forum. Il est ainsiproposé de pouvoir répondre à deux priorités diffé-rentes : posséder un espace d’échanges confidentiel(intranet) accessible uniquement aux membres duréseau et de laisser en accès ouvert à tous sur le siteinternet. Le réseau pourrait également contribuer aufonctionnement de l’Observatoire des politiques detourisme culturel, présenté par Tomke Lask.

Pour ce qui est du travail scientifique, plusieurs axessont abordés :

• Approfondir la réflexion sur l’enseignement àdistance et mettre en place des cours en ligne encomplémentarité des séminaires organisés encommun.• Se doter d’outils pour répondre aux préoccupa-tions diverses des membres du réseau (outils degestion, publications, méthodes, formations, gui-des, kit pédagogiques etc.).• Proposer des thèmes de recherche appliquéeporteurs et mettre la complémentarité des exper-tises au service d’un travail scientifique communsur des projets et / ou problématiques ciblées(exemple : communication et compétences inter-culturelles, mesure et gestion des effets du tou-risme sur le patrimoine culturel et naturel,indicateurs d’impacts, etc.).• Systématiser et publier les recommandations,

instruments normatifs et publications des orga-nisations internationales, notamment celles del’UNESCO.• Constituer un pôle d’expertise international,sous-régional et national afin de répondre àdes appels d’offre et à moyen terme de pouvoirêtre prestataire de services.

En termes de modalités d’échanges au sein duréseau ; plusieurs formes plus ou moins faciles àmettre en oeuvre sont proposées :Echanger des informations et des cours et ainsiconstituer un espace de diffusion des demandes,d’appels à compétences, de conseils, etc.

• Aider au montage de programmes universitai-res et de projets sur le plan technique mais éga-lement financier (l’«étiquette » de chaireUNESCO peut faciliter la recherche de fonds, cer-taines universités peuvent trouver des sponsorspour le fonctionnement du réseau, faire appel àleurs propres contacts auprès des agences debailleurs de fonds, des partenaires des paysriches, d’autres universités ayant des moyensfinanciers importants, souvent associées au sec-teur privé).• Organiser des échanges d’étudiants, favoriserles stages sur le terrain et dans les universités,renforcer les visites de professeurs.• Soutenir les réseaux existants et renforcer lescoopérations avec les agences des Nations Unies,les universités qui travaillent sur le tourismedurable, les bailleurs et réseaux de bailleurs.• Organiser sur une base régulière d’autres ren-contres du réseau UNESCO / UNITWIN afind’échanger les expériences et les derniers ensei-gnements, initier de nouvelles coopérations.

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3. EN QUOI ET COMMENT AMÉLIORER LEFONCTIONNEMENT DU RÉSEAU UNESCO/UNITWIN «CULTURE, TOURISME,DEVELOPPEMENT»?

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Les débats ont été particulièrement riches, tant surle fond que sur les approches présentées, permettantde renforcer la transversalité des connaissances surces questions au sein des cursus universitaires entourisme. L’importance d’adapter les contenus desenseignements en fonction des réalités du terrain etdes enjeux du tourisme culturel a été débattue, l’ob-jectif étant de sensibiliser les futurs décideurs dutourisme culturel à ces questions, contribuant ainsià promouvoir un tourisme conçu comme un outil auservice du dialogue et de la connaissance des cultu-res, du développement, de la préservation du patri-moine culturel et naturel.

Les participants ont reconnu qu’il était du devoir del’ensemble des acteurs de faire aller de pair la crois-sance économique avec la cohésion sociale, la pro-tection de l’environnement naturel et la valorisationde la diversité culturelle. Ce qui est en jeu, c’est éga-lement pour les générations futures le droit auvoyage, à la découverte ainsi qu’à la connaissance.Mais à ce droit correspond un devoir ; celui de pré-server dès aujourd’hui la diversité culturelle et natu-relle de la planète et de lutter contre les inégalités.

Etant donnée l’importance des enjeux du développe-ment touristique durable, la communauté universi-taire au niveau international se doit de les traiterdans ses programmes et d’engager des actions deformation appropriées pour limiter les effets néga-tifs et valoriser les facteurs positifs. Les universitésqui dispensent un enseignement en tourisme et quiaccorderont une place centrale à la culture et audéveloppement durable peuvent y contribuer, enparticulier, celles du réseau UNESCO / UNITWIN«Culture, Tourisme, Développement ».

Les participants ont salué le rôle de l’UNESCO et duréseau en tant que catalyseur de réflexion et de coo-pération entre universités. Il a été également souli-gné que l’UNESCO devait jouer un rôle accru dans lemonde du tourisme, afin de diffuser une réflexionoriginale éclairée par ses principes et instrumentsnormatifs à rendre plus opérationnels. De nouveauxpartenariats ont dores et déjà été proposés entreuniversités, entre l’UNESCO et des structures /revues / réseaux spécialisés et il a été souhaité deproposer d’avantage de conférences internationalessur les enjeux du tourisme culturel au sein de

l’UNESCO, tout en associant étroitement les réseauxde chaires UNESCO et les partenaires de l’UNESCOque sont notamment l’ICOM, l’ICOMOS et l’ICCROMdans les travaux futurs. Une prochaine rencontre estprévue en avril 2006 au Château des Templiers deGréoux les Bains (Alpes de Hautes Provence, France)et la suivante serait organisée dans la province bré-silienne d’Iguaçu, en mai 2007. Les rencontres sesont terminées par l’adoption par acclamation de laDéclaration présentée ci-dessous.

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CONCLUSION

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Le 18 mars 2005, les participants aux premières ren-contres du réseau UNESCO/UNITWIN « culture, tou-risme et développement » ont adopté la déclarationsuivante :

Rappelant que le programme UNESCO/UNITWIN estun instrument privilégié du transfert des connais-sances et du renforcement des capacités dans unesprit de solidarité avec et entre les pays en dévelop-pement en répondant aux besoins concrets des éta-blissements d’enseignement supérieur,

Rappelant également les principes, instruments nor-matifs et objectifs des Nations Unies et de l’UNESCOqui fixent le cadre de notre réflexion et de nosactions :

• Décennie des Nations Unies pour l’éducation audéveloppement durable (2005-2014)• Déclaration et objectifs du Millénaire, NationsUnies (Sept. 2002)• Déclaration de Rio (1992) et Plan d’action deJohannesburg (Sept. 2002)• Déclaration universelle de l’UNESCO sur ladiversité culturelle (Nov. 2002)• Conventions internationales de l’UNESCO sur lapréservation du patrimoine culturel et naturel(1972) et sur la préservation du patrimoine cul-turel immatériel (2003)• Charte internationale du tourisme culturel del’ICCOMOS (1999)• Charte d’éthique du tourisme, OMT / WTO(1999)

Rappelant en particulier que ces rencontres s’inscri-vent dans les objectifs de la Décennie des NationsUnies pour l’éducation au développement durabledont l’UNESCO est le chef de file, qui sont d’amélio-rer la qualité de l’enseignement et de mieux prendreen compte l’importance de la durabilité du dévelop-pement, afin de «rendre la société mondiale plushumaine, plus secourable et plus respectueuse de ladignité de chacun»(27).

Considèrent que la qualité des contenus et desméthodes de l’enseignement supérieur du tourisme

constitue un enjeu important de la durabilité dudéveloppement touristique afin que les étudiants –futurs décideurs du tourisme – disposent des outilspour relever les nouveaux défis posés par cetteindustrie à l’heure de la mondialisation :

• La préservation et la promotion pour les géné-rations futures du patrimoine naturel et cultureldans ses dimensions matérielle et immatérielle ;• La valorisation de la diversité culturelle à tra-vers la facilitation du dialogue entre les peuples,l’appréciation de la pluralité du patrimoine, l’au-thenticité des rencontres visiteurs-hôtes ;• Le développement durable et la réduction de lapauvreté, à travers une participation centrale despopulations locales aux projets, une formationdes acteurs du tourisme, une répartition et unréinvestissement équitables des bénéfices.

Proposent de renforcer les enseignements du tou-risme dans les directions suivantes :

• Sur le plan méthodologique : recourir à desoutils d’analyse systémique et de réflexion pros-pective destinés à intégrer les différentes dimen-sions quantitatives et qualitatives du tourismedurable tout en développant l’utilisation du e-learning ;• Sur le plan conceptuel : renforcer la pluridisci-plinarité en introduisant des disciplines commel’anthropologie, la sociologie, la psychologie ouencore la géographie humaine, et inclure lesprincipes et instruments normatifs des NationsUnies et de l’UNESCO en particulier afin d’inté-grer les aspects sociaux et culturels au domaineéconomique ;• Sur le plan pratique : adapter les programmesaux besoins spécifiques des futurs décideurs etdévelopper un esprit plus critique en ayantrecours aux expériences de terrain et études decas en partenariat avec les acteurs publics et pri-vés du tourisme

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DECLARATION FINALEParis, UNESCO, le 18 mars 2005

(27) formulation de l’engagement pris par les chefs d’Etats à Johannesburg

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Recommandent le renforcement du réseau d’univer-sités UNESCO/UNITWIN « culture tourisme et déve-loppement » par l’adhésion de nouvelles universitéset l’approfondissement de la coopération, notam-ment avec les institutions partenaires de l’UNESCO,telles l’ICCROM, l’ICCOMOS, l’ICOM et l’UICN, enparticulier dans les domaines de la recherche appli-quée et de l’expertise professionnelle.

Décident de : • Mettre en oeuvre une plate forme virtuelle des-tinée à structurer et optimiser la gestion des rela-tions et activités professionnelles et scientifiquesdes membres du réseau ainsi qu’à en assurer ladiffusion aussi bien en interne que sur Internet ;• Contribuer au fonctionnement d’unObservatoire des politiques de tourisme culturel,forum virtuel de discussion et d’élaboration indé-pendant, conçu comme un outil de réflexion etde proposition de bonnes pratiques et de modè-les de développement durable du tourisme ;• Organiser sur une base régulière d’autres ren-contres du réseau UNESCO / UNITWIN afind’échanger les expériences et les derniers ensei-gnements, initier de nouvelles coopérations.

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-1- Ordre du jour-2- Document de travail-3- Liste des intervenants-4- Présentations Power Point et / ou résumés des interventions-5- Diaporama de photos

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ANNEXES