piercings, phories verticales et contrôle postural : rapport de cas

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Piercings, phories verticales et contrôle postural : rapport de cas Piercings, phorias and postural control: A case report Groupe IRIS, Physiopathologie de la Vision et Motricité Binoculaire, CNRS FR3636, Neurosciences, UFR Biomédicale, Université Paris Descartes, 45, rue des Saints-Pères, 75006 Paris, France RFO 221 No. of Pages 5 Eric Matheron Zoï Kapoula Mots clés Piercings Conflit sensorimoteur Douleur Comorbidité Contrôle postural Phorie verticale Prévention Keywords Piercings Sensorial motor conflict Pain Comorbidity Postural control Vertical phoria Prevention Auteur correspondant. E. Matheron, Groupe IRIS, Physiopathologie de la Vision et Motricité Binoculaire, CNRS FR3636, Neurosciences, UFR Biomédicale, Université Paris Descartes, 45, rue des Saints-Pères, 75006 Paris, France. Adresses e-mail : [email protected] , zoi.kapoula@parisdescartes. fr (E. Matheron) RÉSUMÉ Les piercings, de plus en plus répandus, peuvent induire diverses complications, infectieuses, allergiques, cutanées ou dentaires... L'hétérophorie verticale (HV) et l'orthophorie correspon- dent, respectivement, à la présence ou l'absence de déviation verticale entre les deux yeux lorsque les images rétiniennes sont dissociées. Le présent rapport de cas concerne les phories verticales et le contrôle postural d'adultes jeunes porteurs de piercings faciaux, présentant différentes douleurs chroniques fonctionnelles. Après l'évaluation de la douleur (EVA), les HV systématiquement retrouvées ont été détectées et mesurées avec le test de Maddox. La performance posturale a été évaluée avec une plate-forme de force : yeux ouverts (YO), YO avec un prisme annulant l'HV, et yeux fermés ; sans les piercings, YO et yeux fermés. Un contrôle a été réalisé plusieurs jours après. Les HV sont annulées en retirant les piercings. L'annulation des HV avec un prisme renforce la stabilité posturale ; ce résultat est également obtenu après retrait des piercings. Le contrôle à distance permet ce même constat avec une diminution certaine de la douleur. Des piercings pourraient donc avoir davantage de complica- tions que celles actuellement décrites dans la littérature. Ce rapport de cas, appelant nécessai- rement d'autres études, conforte des suggestions antérieures : l'HV pourrait indiquer une perturbation d'informations somesthésiques (ici : piercings dans le territoire du trijumeau) ali- mentant des boucles sensorimotrices impliquées dans le contrôle postural. La persistance de tels conits pourrait induire des douleurs et modier la perception. © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. SUMMARY Piercings, which are on the increase, can induce various infectious, allergic, cutaneous or dental complications. Vertical heterophoria (VH) and orthophoria correspond, respectively, to the presence or absence of a vertical deviation between the two eyes when the retinal images are dissociated. The present case report concerns vertical phorias and postural control of young adults with facial piercings and presenting with differing chronic functional pain. Following pain assessment (VAS), the VH systematically found were detected and measured using the Maddox test. Postural performance was assessed on a force platform: with eyes open (EO), EO with a prism cancelling the VH, and eyes closed; and without the piercings eyes open and closed. A control was made several days later. The VH are cancelled when the piercings are removed. The cancellation of the VH with a prism reinforces postural stability; this result is also obtained when the piercings are removed. The control at distance leads to the same observation with a fair reduction in pain. Piercings could therefore have induced more complications than those described in the literature This case report, obviously requiring further studies, conrms earlier suggestions: VH could indicate disrupted somesthetic information (in our case: piercings in the trigeminal area) feeding the sensorial motor loops implied in postural control. The persistence of such conicts could well lead to pain and modify perception. © 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Revue francophone d'orthoptie 2014;xx:15 Recherche Pour citer cet article : Matheron E, Kapoula Z. Piercings, phories verticales et contrôle postural : rapport de cas. Revue francophone d'orthoptie (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rfo.2014.10.005 http://dx.doi.org/10.1016/j.rfo.2014.10.005 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 1

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RFO 221 No. of Pages 5

Revue francophone d'orthoptie 2014;xx:1–5 Recherche

Piercings, phories verticaleset contrôle postural : rapport de cas

Piercings, phorias and postural control: A case report

Eric MatheronZoï Kapoula

Groupe IRIS, Physiopathologie de la Vision et Motricité Binoculaire, CNRS FR3636,Neurosciences, UFR Biomédicale, Université Paris Descartes, 45, rue desSaints-Pères, 75006 Paris, France

RÉSUMÉLes piercings, de plus en plus répandus, peuvenallergiques, cutanées ou dentaires. . . L'hétérophdent, respectivement, à la présence ou l'absenclorsque les images rétiniennes sont dissociées. Lverticales et le contrôle postural d'adultes jeundifférentes douleurs chroniques fonctionnelles. Asystématiquement retrouvées ont été détectéeperformance posturale a été évaluée avec uneavec un prisme annulant l'HV, et yeux ferméscontrôle a été réalisé plusieurs jours après. LesL'annulation des HV avec un prisme renforce laobtenu après retrait des piercings. Le contrôle àdiminution certaine de la douleur. Des piercingstions que celles actuellement décrites dans la littérement d'autres études, conforte des suggestiperturbation d'informations somesthésiques (icimentant des boucles sensorimotrices impliquéestels conflits pourrait induire des douleurs et mod© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

SUMMARYPiercings, which are on the increase, can induce vcomplications. Vertical heterophoria (VH) andpresence or absence of a vertical deviation beare dissociated. The present case report concernadults with facial piercings and presenting with dassessment (VAS), the VH systematically found wtest. Postural performance was assessed on a foprism cancelling the VH, and eyes closed; and wcontrol was made several days later. The VH are ccancellation of the VH with a prism reinforces posthe piercings are removed. The control at distanreduction in pain. Piercings could therefore hadescribed in the literature This case report, obviosuggestions: VH could indicate disrupted somestrigeminal area) feeding the sensorial motor loopssuch conflicts could well lead to pain and modify© 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Pour citer cet article : Matheron E, KapoulaRevue francophone d'orthoptie (2014), htt

http://dx.doi.org/10.1016/j.rfo.2014.10.005© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clésPiercingsConflit sensorimoteurDouleurComorbiditéContrôle posturalPhorie verticalePrévention

KeywordsPiercingsSensorial motor conflictPainComorbidityPostural controlVertical phoriaPrevention

Auteur correspondant.E. Matheron,Groupe IRIS,Physiopathologie de laVision et MotricitéBinoculaire, CNRS FR3636,Neurosciences, UFRBiomédicale, UniversitéParis Descartes, 45, rue desSaints-Pères, 75006 Paris,France.Adresses e-mail :[email protected],[email protected] (E. Matheron)

t induire diverses complications, infectieuses,orie verticale (HV) et l'orthophorie correspon-e de déviation verticale entre les deux yeuxe présent rapport de cas concerne les phorieses porteurs de piercings faciaux, présentantprès l'évaluation de la douleur (EVA), les HVs et mesurées avec le test de Maddox. Laplate-forme de force : yeux ouverts (YO), YO; sans les piercings, YO et yeux fermés. UnHV sont annulées en retirant les piercings.

stabilité posturale ; ce résultat est égalementdistance permet ce même constat avec une

pourraient donc avoir davantage de complica-rature. Ce rapport de cas, appelant nécessai-ons antérieures : l'HV pourrait indiquer une: piercings dans le territoire du trijumeau) ali-dans le contrôle postural. La persistance deifier la perception.

arious infectious, allergic, cutaneous or dentalorthophoria correspond, respectively, to thetween the two eyes when the retinal imagess vertical phorias and postural control of youngiffering chronic functional pain. Following painere detected and measured using the Maddoxrce platform: with eyes open (EO), EO with aithout the piercings eyes open and closed. Aancelled when the piercings are removed. Thetural stability; this result is also obtained whence leads to the same observation with a fairve induced more complications than thoseusly requiring further studies, confirms earlierthetic information (in our case: piercings in theimplied in postural control. The persistence ofperception.

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Extrait du livre

Matheron E, Kapoula Z (2011) Piercings, phories ver-ticales et contrôle postural : rapport de cas. In:Defebvre L et Lacour M (Eds) Posture et Locomotion.Solal, Marseille, pp 321-327.

E. Matheron, Z. KapoulaRecherche

INTRODUCTION

Les piercings, de plus en plus répandus, peuvent induirediverses complications, par exemple infectieuses, allergiques,cutanées, ou dentaires [1–5].Pour maintenir le corps en équilibre en position debout orthos-tatique, le SNC doit réaliser les transformations appropriées etcoordonnées des informations visuelles, vestibulaires etsomesthésiques, et générer en permanence les réponsesmusculaires adaptées (e.g. [6–9]).L'hétérophorie (HV) et l'orthophorie (OV) verticales correspon-dent respectivement, à la présence ou l'absence de déviationverticale entre les deux yeux lorsque les images rétiniennessont dissociées, déviation annulée en vision binoculaire (e.g.[10,11]). Des études cliniques ont rapporté que chez despatients souffrant de douleurs chroniques non spécifiques(DCNS, i.e. sans cause connue) associées à une HV, untraitement fonctionnel basé sur des manœuvres propriocepti-ves au niveau des articulations temporo-mandibulaires (ATM),du bassin et/ou de l'oropharynx permettait de restaurer immé-diatement l'OV dans la majorité des cas [12], d'obtenir unediminution de l'intensité des douleurs, et l'amélioration de testsqualitatifs du contrôle de l'équilibre initialement perturbés[13,14]. Mais chez les adultes jeunes en bonne santé, ceuxprésentant une OV sont plus stables en position deboutorthostatique que ceux présentant une HV, c'est-à-dire pré-sentent des oscillations posturales moins importantes lors-qu'elles sont évaluées à partir des excursions du centre depression enregistrées à l'aide d'une plate-forme de force,notamment en vision de loin ; de surcroît, l'annulation del'HV par un prisme approprié permet de renforcer la stabilité[15]. Ceci pourrait être dû à une perturbation au niveau d'infor-mations somesthésiques participant aux boucles sensorimo-trices contrôlant l'équilibre en position debout [15].Le présent rapport de cas concerne les phories verticales et laperformance relative au contrôle postural en position deboutnon perturbée d'adultes jeunes porteurs de piercings faciaux,présentant différentes DCNS (rachidiennes et articulairespériphériques).

Figure 1. Piercings faciaux des sujets étudiés.Matheron et Kapoula.

MÉTHODES

Quatre sujets avec des piercings faciaux (Fig. 1), âgés de 25à 32 ans, trois femmes et un homme, souffrant de DCNS(rachidiennes et articulaires périphériques) accompagnéesde céphalées, fatigue visuelle, et autre sensation d'instabilité,comorbidité connue [16,17], ont retenu notre attention ; ilsprésentaient une HV sans relation avec les causes habituel-lement retrouvées–au niveau des articulations temporo-mandibulaires ou de l'occlusion dentaire, du bassin, de

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Pour citer cet article : Matheron E, Kapoula Z. Piercings,Revue francophone d'orthoptie (2014), http://dx.doi.org/1

l'oropharynx, ou de la vision/oculomotricité [12–14,18], ouau niveau des afférences plantaires [19]–, et ont ainsi étéétudiés. Les consultations médicales et examens complémen-taires (radios, IRM, scanner, et autres analyses) n'ont pasrapporté de lésion, ni de neuropathie ou rhumatisme inflam-matoire, ni de traumatismes répétitifs, mais des arthralgies etrachialgies chroniques fonctionnelles, c'est-à-dire non spéci-fiques [20,21], évoluant depuis plus de 6 mois selon les cri-tères de l'OMS [22]. Il n'y avait pas de traitement en cours, niphysique, ni médicamenteux.La douleur a été évaluée à l'aide d'une échelle visuelle ana-logique validée (EVA–[23,24]) entre « 0 » pour l'absence dedouleur et « 10 » la douleur maximale imaginable. Les HVsystématiquement retrouvées ont été détectées et mesuréesavec l'un des tests les plus appropriés, le test de Maddox (e.g.[25]). Le test a été pratiqué sur l'œil droit et sur l'œil gauche, lesréponses pouvant être différentes [11].La performance posturale a été évaluée à partir des excur-sions du centre de pression enregistrées à l'aide d'une plate-forme de force et échantillonnées à 40 Hz (TechnoConcept,Céreste, France) (Fig. 2)1) avec les piercings : yeux ouverts (YO), yeux ouverts avec unprismeannulant l'HV (Fig. 3)–(YO + Prisme), yeux fermés (YF) ;2) sans les piercings : YO et YF. Un contrôle a été réaliséplusieurs jours après, YO et YF. Pour chaque condition, 2enregistrements de 25,6 ont été effectués. La surfacemesuréeavec une ellipse de confiance incluant 90 % des positions duCdP, les points extrêmes étant éliminés [26,27] est ici pré-sentée, lors de la fixation d'une cible placée à 200 cmà hauteurdes yeux. Les données ont été moyennées.Tous les sujets ont été informés des conditions expérimentalespréalablement approuvées par le comité d'éthique, et ont

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Figure 2. Illustration du dispositif expérimental.Matheron et Kapoula.

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donné leur consentement libre et éclairé conformément à ladéclaration d'Helsinki.

RÉSULTATS

Les HV pour les 4 sujets, mesurées inférieures à 1 dioptrie (i.e.inférieure à 0,578), sont annulées en retirant les piercings,donc l'OV recouvrée.Les résultats relatifs au contrôle postural en position orthos-tatique non perturbée sont présentés ici pour la surface cou-verte par les déplacements du centre de pression au cours desenregistrements (Fig. 4). Conformément à d'autres études,l'annulation des HV avec un prisme approprié renforce lastabilité posturale YO [15] ; ce résultat est également observéaprès retrait des piercings, aussi bien YO que YF.Le contrôle réalisé à distance entre 2 et 6 semaines aprèsl'enregistrement initial selon les sujets, permet ce même cons-tat, avec une diminution certaine de la douleur (EVA) :� Sujet 1 : de 6,1 à 0/10 deux semaines plus tard ;� Sujet 2 : de 5,2 à 2,4/10 trois semaines plus tard ;

Pour citer cet article : Matheron E, Kapoula Z. Piercings,Revue francophone d'orthoptie (2014), http://dx.doi.org/1

� Sujet 3 : de 5,5 à 0/10 six semaines plus tard ;� Sujet 4 : de 4,8 à 0,3/10 trois semaines plus tard.

DISCUSSION

Des piercings, notamment faciaux, pourraient avoir davantagede complications que celles actuellement décrites dans lalittérature (e.g. [1,2,4,5]) et rapportées par l'académie natio-nale de médecine [3], comme des arthralgies et rachialgieschroniques non spécifiques, des hétérophories verticales, etune moindre performance dans le contrôle postural. Ce rap-port de cas, ne permettant pas de généraliser et appelantnécessairement d'autres études, est en accord avec des sug-gestions antérieures :� l'HV pourrait indiquer une perturbation d'informationssomesthésiques (ici : piercings dans le territoire du triju-meau) alimentant des boucles sensorimotrices impliquéesdans le contrôle postural [15].

� Les afférences trigéminales contribuent à la perceptionde la région orofaciale, à différents types d'intégration

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Figure 3. Annulation des HV à l'aide d'un prisme approprié (i.e.pour obtenir l'OV) e.g. ici avec le prisme sur l'œil droit ; le prismeélimine l'HV en vérifiant avec le test de Maddox pratiqué sur l'œildroit et sur l'œil gauche : la ligne et le point sont vus parfaitement

superposés.Matheron et Kapoula.

Figure 4. Moyennes de la surface de l'ellipse de confianceMatheron et

E. Matheron, Z. KapoulaRecherche

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Pour citer cet article : Matheron E, Kapoula Z. Piercings,Revue francophone d'orthoptie (2014), http://dx.doi.org/1

sensorimotrice [28,29], et sont notamment connues pourparticiper au contrôle postural en position debout non per-turbée (e.g. [30]).

� La persistance de tels conflits dus à la présence de piercingspourrait induire des douleurs et modifier la perception. Cettehypothèse est compatible avec lemodèle expérimental de ladouleur proposé par McCabe et al. [31,32].

En effet, ces auteurs ont mis en évidence que des conflitssensorimoteurs entre vision et somesthésie pouvaient induiredes douleurs et modifier la perception sensorielle chez dessujets sains. Les douleurs chroniques non spécifiques pour-raient résulter de tels conflits prolongés, ici entretenus par laprésence de piercing [33].

CONCLUSION

Ces différentes observations nous semblent suffisammentimportantes pour attirer l'attention des professionnels de lasanté, et plus largement des scientifiques et de la populationen général sur de possibles effets nuisibles liés à des pier-cings. Notons le côté réversible de la situation, c'est-à-dire quele retrait du bijou–l'orifice toujours présent–a permis d'observerune évolution favorable, d'une part immédiate sur l'alignementvertical entre les deux yeux lors de la dissociation des imagesrétiniennes et sur la performance posturale, d'autre part rapidesur l'intensité des douleurs. Il semblerait alors possible danscertains cas d'éviter dans le domaine médical des investiga-tions onéreuses en contrôlant au moins dans un premier

couverte par les déplacements du centre de pression.Kapoula.

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temps, le cas échéant, l'impact possible de piercings. Sansdoute serait-il intéressant de poursuivre les investigationsdans ce domaine.

Déclaration d'intérêtsLes auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d'intérêts en relationavec cet article.

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