petit bleu novembre 2010

SOMMAIRE

- Promenade littéraire sur les pas de Chateaubriand ………… p.1 - La Bibliothèque anglophone essaime dans le département .. p.2 - La 2ème édition de Festi’malles : bilan ………………………. p.2 - La revue Bouts du monde est de retour ………………………p.3 - L’expérience Graffiti avec la revue Dada ……………………. p.3 - « Comment un livre vient au monde » avec la BDP et l’Association LEC ………………………………………………. p.4 - Portrait de notre nouveau directeur, Pierre-Yves Renard …. p.5 - La bibliothèque de La Meignanne, un lieu ouvert et accessible à tous ………………………………………………... p.6

NUMÉRO 67 NOVEMBRE 2010

- page 1 - N° 67 - Novembre 2010

ÉDITO : Trois couleurs bleu

L’éditorial d’un bleu C’est un délicat honneur que de succéder à Bruno Dartiguenave à la direction de la BDP et à la signature de cet éditorial. C’est l’occasion de saluer ici son travail et celui de toute l’équipe de la BDP. C’est aussi le moment de dire ma joie et mon enthousiasme de rejoindre dans un même mouvement la lecture publique et le Maine-et-Loire. Aujourd’hui, et grâce aux professionnels et aux bénévoles du département, la lecture publique en Anjou est riche, solide et vivante. C’est une belle réussite qu’il nous revient à tous de faire fructifier et évoluer : en 2011, après une phase de dévelop-pement et de croissance ininterrompue de notre réseau, le département et la BDP proposeront aux communes et aux biblio-thèques de renouveler et de consolider leur engagement mutuel et capital en faveur de la lecture publique. Continuer à faire des bibliothèques des lieux ouverts, attractifs, des lieux de loisir, de réflexion, de culture et d’éducation, sur l’ensemble du territoire, voilà l’enjeu.

Le blues du bibliothécaire Évidemment, les obstacles sont nombreux et les incertitudes énormes. Le numérique, dans toutes ses dimensions, préoc-cupation première, n’en finit pas de bousculer les bibliothèques. Que devons-nous faire ? Ne pas être suivistes mais prendre acte des nouvelles pratiques ; savoir ce que l’on risque de perdre mais ne pas laisser les acteurs économiques de l’ancien monde imposer leur discours et leurs conditions, au moment où leur rente s’effrite ; visiter ces nouveaux territoires sans lâcher ce qui fait de la bibliothèque-lieu une expérience collective ; voilà quelques pistes que la BDP explorera, à travers ses modalités tradi-tionnelles d’action, qui sont éprouvées (formation, médiation, animation, information) et aussi via de nouveaux projets.

Un coin de ciel bleu Vous l’aurez compris, ce n’est certainement pas à la morosité et au repli que j’appelle, dans cet éditorial, les bibliothé-caires, professionnels et bénévoles d’Anjou. Les bases de notre action sont solides mais dans un monde changeant, l’erreur serait de se contenter de tenir nos positions. C’est pourquoi nous devons nous montrer audacieux. Partir du livre et revenir au livre. Expérimenter, mixer, oser. Nous ne sommes plus les gardiens du temple, statiques et intemporels, nous en sommes main-tenant les bâtisseurs éphémères. Le bibliothécaire est de moins en moins celui ou celle qui tient une bibliothèque, et de plus en plus celui ou celle qui construit un projet culturel pour son territoire.

L’important c’est le voyage, pas la destination.

PIERRE-YVES RENARD

5, rue Paul Langevin - Z.I. Croix-Cadeau - 49240 AVRILLÉ - � 02.41.33.03.20 - Fax : 02.41.33.03.29

P eu lu aujourd’hui, Chateaubriand reste néanmoins un monument de la littérature française par la beauté flam-boyante de son écriture. Qui n’a pas conservé le souve-

nir des textes évoquant les sombres années d’enfance passées au château de Combourg dans les Mémoires d’Outre-tombe ?

Convaincus qu’il n’est de meilleure approche d’un écrivain que par la promenade associée à la lecture, 30 bibliothécaires du réseau BDP sont partis sur les traces de celui qui a toujours porté haut sa qualité de gentilhomme breton.

Sous un soleil encore éclatant de fin d’été, nous avons abordé le château de Combourg, masse granitique austère mais ce jour-là plus avenante, avec des lectures d’extraits des Mémoires d’Outre-tombe et une visite guidée plus historique. Le midi, nous nous retrouvions pour un pique-nique sur la plage de Saint-Malo, face au large qui attira tant l’auteur de René et d’Atala. Quelques goélands, convives indésirables, s’invitèrent bruyam-ment au repas…

Puis une promenade sur les remparts nous permit d’évo-quer, à travers quelques textes, l’enfance très libre du jeune

François-René sur les grèves de Saint-Malo. La journée se pro-longea intra-muros autour de quelques Maloins célèbres dont pour certains on peut admirer les statues : les corsaires Duguay-Trouin et Surcouf, le navigateur Jacques Cartier, le philosophe Lamennais, le médecin Broussais…

Au final, nous avons passé une journée fort bien remplie qui aura, je l’espère, rendu au personnage de Chateaubriand un visage plus vivant et plus proche.

Jean-Pierre GLEREN

Le stand de la BDP

F esti’malles est un festival gratuit pour les animateurs, biblio-thécaires, médiateurs, salariés et bénévoles de la lecture. Il s’est déroulé du mercredi 29 septembre au vendredi 1er octobre

2010 au château de la Turmelière à Liré. Il offre un temps de découvertes, de réflexions, de partages et de rencontres sur les pratiques d’animation en lecture et en écriture et permet de faire connaître et valoriser les différents outils d’animation lecture des Pays de Loire…

La BDP a participé à l’organisation de ce projet, initié par l’Asso-

ciation de la Turmelière en partenariat avec de nombreuses struc-tures comme la DDCS et la DRCS (Direction départementale et régio-nale de la Cohésion sociale), les fédérations des œuvres laïques, la Bibliothèque départementale de la Sarthe… Ce festival est une formidable occasion de : � créer des temps de recherche, de réflexion et de formation, � démultiplier et encourager les pratiques de création de malles de documents et de jeux, � mettre en relation les différents médiateurs du livre.

Cette deuxième édition a été un franc succès. Les bénévoles et professionnels pouvaient visiter le forum où différentes structures et associations avaient installé leurs stands.

Le mercredi soir, Éclat de voix, l’atelier de lecture à voix haute de la BDP, a offert une promenade littéraire sur Joachim du Bellay dans les ruines du château.

Le jeudi matin, la Cie Les Livreurs a proposé une conférence- spectacle, « le son de lecture ou comment interpréter un texte » et en soirée, un bal littéraire avait lieu dans les salons du château.

Le vendredi matin, Alain Serres, des Éditions Rue du Monde, a mené un débat sur la médiation du livre lors d’une table ronde.

Les participants pouvaient également assister aux différents ateliers organisés sur les chœurs de lecteurs, les racontées d’histoire, l’art postal, le manga, la poésie…

Pour sa part, la BDP et les bénévoles de son réseau ont proposé dif-férents ateliers :

� La malle à prendre le temps ou comment se détendre avec des livres et des jeux, un atelier mené par Françoise Bossé (bibliothèque de Bécon-les-Granits), Marie-Anne Vitour (bibliothèque du Louroux-Béconnais) et Valérie Dieumegard (association l’Échappée belle).

� Présentation des tapis de lecture par Josette Ludard (bibliothèque de Daumeray) et Anne Deschennes (BDP). Les personnes présentes à l’atelier ont découvert les tapis de lecture de la BDP mais également ceux créés par Josette Ludard.

� Animer une promenade littéraire, atelier mené par Jean-Pierre Gleren et Martine Boutreux (BDP).

� Présentation de la malle « p’tit artiste junior » ou comment animer sur l’art avec des adolescents, par Pascale Gatineau (DDCS 49) et Marjorie Troupenat (BDP) dans le cadre du projet « l’Art se livre ».

Ce festi’malles fut riche en événements, en rencontres, en échanges. Nous espérons partager à nouveau cette expérience avec vous lors de sa prochaine édition.

Marjorie TROUPENAT


L e site de la BDP est en totale refonte et relookage. Nous

vous prions de nous excuser pour les désagréments que

cela va peut-être engendrer : rubriques vides, accès pertur-

bé, mises à jour retardées…

Il sera dès le mois de mars 2011 intégré au portail Culture et

Patrimoine. Nous ne manquerons pas de vous en reparler.

DDDD orénavant, la sélection de romans pour adultes sera dis-ponible en fichier PDF et sera envoyée systématique-

ment à toutes les bibliothèques qui possèdent une adresse courriel. Elle est également disponible (en consultation et télé-chargeable) sur le site de la BDP, rubrique Publications. Vous pouvez également l’obtenir personnellement sur demande adressée par courriel à Marie-Claude Grandin : [email protected]

DDDD ans le cadre d’un partenariat avec le Conseil Général via la BDP, la Bibliothèque Anglophone a proposé une adhésion

gratuite à certaines bibliothèques de notre réseau. L’offre a été faite aux bibliothèques informatisées, disposant d’un accès internet et fonctionnant avec un professionnel.

Aujourd’hui, les bibliothèques de Gennes, Mûrs-Érigné et Pouancé, ainsi que les médiathèques de Bouchemaine et Juigné-sur-Loire, sont concernées par un dépôt d’une trentaine de livres en anglais, pour une durée maximum de trois mois.

Ces livres sont mis à disposition gratuitement des usagers de leur propre bibliothèque mais également des usagers des bibliothèques avoisinantes, faisant partie du réseau BDP.

Enfin, un dépôt plus conséquent de 300 livres sera mis en place, dans les mêmes conditions, à la médiathèque de Segré dès janvier 2011.

Martine BOUTREUX Site de la Bibliothèque Anglophone : http://www.ellia.org/fr/index.html

Informations techniques :

Bouts du monde - Carnets de voyageurs

72, rue Baudrière - 49100 ANGERS

148 pages - Format 21/28, en carré collé, avec une couverture souple de 350 g et des pages intérieures en papier couché satiné de 135 g. Prix de vente : 15 € - Trimestriel, dernière sor-tie en octobre - Pas de publicité - Conçu, édité et distribué par Bouts du monde - ISSN : 1961-7518

www.boutsdumonde.com

Lien vers une vidéo très courte résumant l’esprit de la revue :

http://www.youtube.com/watch?v=HQ9jmPIBwbl Martine BOUTREUX


LLLL a revue sur les carnets de voyage Bouts du monde

qui, pour des problèmes liés à la distribution en kiosque, avait été contrainte d’interrompre momentanément sa parution, vient de revoir le jour. William Mauxion et Laurent Barbin sont deux angevins qui ont créé cette revue. Ils la portent à bout de bras et bénévolement au sein de l’association Bouts du monde.

Cette revue propose de publier les photos, les récits et les croquis des voyageurs, en offrant un regard neuf sur le monde, tantôt surpris, tantôt amusé, parfois philosophe et irrévérencieux. La ligne éditoriale est résolument différente des autres publications dites « d’évasion ». Ni guides pratiques ni reportages au sens strict ne figurent dans leurs pages. Bouts du monde, soutenue par des médias nationaux tels que France Inter et France Info, peut tout à fait trouver dans nos bibliothèques des relais des plus attentifs et des plus fidèles.

MMMM anifestation soutenue par la Bibliothèque Départemen-tale de Prêt (BDP), dans le cadre du projet « l’art se livre », en partenariat avec l’Echappée Belle, la biblio-

thèque et la municipalité de Saint-Augustin. Mercredi 13 octobre dernier, la BDP et la Revue

DADA sont venues à Saint-Augustin-des-Bois pour initier une douzaine d’enfants à la technique du graffi-ti. Dans le cadre de la manifestation L’art se livre, la BDP avait proposé ce projet à l’association partenaire l’Échappée Belle qui coordonne les bibliothèques de la Communauté de Communes Ouest Anjou. C’est ensemble et avec les béné-voles et la municipalité qu’elles avaient fait le choix de Saint-Augustin, une commune avec un grand centre de loi-sirs intercommunal et de tous nou-veaux locaux pour sa bibliothèque. Deux bonnes occasions pour sensibi-liser à d’autres formes d’expressions graphiques, à l’écriture et à la lecture.

Dès 9 heures du matin, Antoine et Stephan, respecti-vement directeur de publication et intervenant graffeur de la Revue d’art contemporain pour enfants DADA, sont arrivés au Centre Le bois enchanté. Très vite ils ont rassemblé avec les animateurs du centre de loisirs une

douzaine d’enfants de 7 à 12 ans autour de tables pour se présenter. L’atelier, qui s’est déroulé toute la matinée, a été chargé : présentation du mouvement graffiti et petit historique rapide, basé sur des photos et des livres appor-tés par la Revue DADA ; comment construire une lettre ; réalisation d’un graff sur papier ; mise en couleur du graff. Les enfants se sont vite pris au jeu et n’ont pas tardé à s’essayer sur les feuilles blanches. Avec hésitation et rete-nue pour certains, mais les intervenants n’étaient jamais loin : « Nous les accompagnons bien sûr dans l’élabo-ration de ce projet, et puis l’idée germe, se précise et l’imagination s’exprime parfois avec exubérance » confiait Stephan. Les travaux des enfants ont été exposés dès le samedi 16 octobre à la bibliothèque de Saint Augustin, à l’occa-sion de l’inauguration de ses nouveaux locaux. La revue DADA avait également prêté gracieusement pour l’occa-sion une exposition de ses plus fameuses couvertures. On pouvait également consulter un large choix de revues DADA et autres documents prêtés par la BDP ou les acquérir grâce au stand de vente de la librairie La Luciole. Valérie DIEUMEGARD Association L’Échappée belle

Accompagner et donner le goût

Bibliothécaires professionnels ou bénévoles, nous savons tous qu'il ne suffit pas que quelqu'un sache lire pour avoir envie d'ouvrir la porte d'une bibliothèque ou les pages d'un livre… Mais qui sait qu'en France, de nos jours, une personne sur 10 est "en situation d'illettrisme" ? Et que, offrir à ces personnes un accès au monde des livres, c'est contribuer à leur développement personnel mais aussi faciliter à terme leur insertion sociale et professionnelle, et le fait que leurs enfants puissent devenir lecteurs…

Suite à une convention entre l'asso-ciation LEC et la BDP, des approches originales ont été construites en 2010 pour leur permettre de découvrir le goût des livres… Susciter la curiosité, adapter,

répondre aux attentes

À partir d'éléments de l'exposition « Comment un livre vient au monde » empruntée à la BDP, Anne-Marie Cabon (3) a déve-loppé au LEC en avril-mai des animations diverses (4)

pour :

• offrir de multiples facettes de la découverte de l'uni-vers du Livre et de ses métiers.

• préparer la venue en juin de l'écrivaine et poète Colette Nys-Mazure dans le cadre de l'action Collec-tion « Mots-nambules ».

Participer à la mise au monde d'un vrai livre

La collection « Mots-nambules » existe depuis 2002. Il s'agit de "vrais livres", édités (5), diffusés, destinés à tous publics, qu'on peut acheter en toutes librairies, se procurer en biblio-thèques... Leur originalité, c'est leur "mise au monde". Un écrivain (6) qui a déjà publié et qui est reconnu pour son talent littéraire, anime des rencontres d'écriture avec des personnes très éloi-gnées des livres. Il se met ensuite à sa rédaction selon son style propre. Colette Nys-Mazure, acceptant la proposition du LEC d'être "anim-auteure" du 6ème livre (parution en 2011), a animé en juin 5 rencontres avec 10 apprenants volontaires pour vivre avec elle l'aventure « Mots-nambules ».

Découvrir les acteurs de la "chaîne du livre"

Colette Nys-Mazure est revenue à Angers le 19 octobre, ré-servant le matin la primeur de son manuscrit au groupe

d'apprenants. L'après-midi, dans le cadre magnifique proposé par le Château, le LEC a pu marquer l'événement, grâce à la force d'implication de tous les intervenants de son Action "Livre".

Devant plus d'une soixantaine de participants, c'est au milieu de livres « Mots-nambules » et de Colette Nys-Mazure, mais aussi de « livres d'artistes », que se sont exprimés écrivaine et "écrivants", l'éditeur Alain Mala, Jean-Pierre Meyniel (DRAC), Jean-Pierre Gleren pour la BDP, P. Prodhomme, bibliothécaire à la BM d’An-gers.

De façon plus inattendue, correspondant à la volonté du LEC de développer sa nouvelle dynamique dite « Mots-nambules tisse sa toile », des échanges ont également eu lieu à partir de la présentation de Michèle Le Ru, de l'Atelier des Liciers Angevins. Michèle Le Ru avait accueilli en juin le groupe d'écrivants pour une visite de son atelier. Colette Nys-Mazure a évoqué la fécondité de l'écriture qui s'en était suivie, et a révélé les titres des 2 parties de son manuscrit : « Tapisserie angevine », et « L'envers et l'endroit ».

C'est ainsi qu'au fil de rencontres "autour des livres" et avec la participation d'adultes qui en étaient très loin, une exposition

de la BDP aura très concrètement participé à la mise au

monde d'un livre que l'on trouvera en librairies au printemps 2011.

(1) L'association LEC, "Lire ~ Ecrire ~ Compter ", constituée en 1986 à Angers, lutte contre l’illettrisme et plus généralement contre toutes formes d'exclusion. Son équipe de formateurs accompagne des publics divers d'adultes et de jeunes de plus de 16 ans sortis du système scolaire, en situation d'illettrisme total ou partiel.

(2) L'illettrisme – à ne pas confondre avec l'analphabétisme - quali-fie la situation de personnes de plus de 16 ans qui, bien qu'ayant été scolarisées, ne parviennent pas à lire et comprendre un texte portant sur des situations de leur vie quotidienne, et/ou ne parviennent pas à écrire pour transmettre des informations simples.

(3) Chargée de mission "Livre" au LEC, et par ailleurs familière des ressources d'animation BDP en tant que bibliothécaire bénévole au Louroux Béconnais.

(4) Si des bibliothécaires souhaitent en savoir plus, pour la contacter : [email protected]

(5) Trois premiers ouvrages ont été édités par l'Idée Bleue. Les deux suivants, et le prochain le seront aux Editions Cénomane (Le Mans).

(6) Cinq écrivains ont déjà publié dans cette collection : Isabelle Rossignol, Serge Joncour, Thierry Crifo, Eric Pessan, Hubert Haddad. Anne-Marie CABON Association LEC

À PARTIR d’une exposition de la BDP

AVEC une association (1) de lutte contre l’illettrisme(2) COMMENT, au château d’Angers le 19 octobre, « un livre est venu au monde ».

Décor livres/tissages au château


P ierre-Yves Renard vient de prendre la direction de la BDP. Il était auparavant conservateur à la bibliothèque de l’INSEE. Passant d’une bibliothèque spécialisée à une

bibliothèque publique, le changement est d’importance. Avec son arrivée, c’est une nouvelle page de la BDP qui s’ouvre aujourd’hui.

Normand d’origine (il est né à Alençon), âgé de 37 ans, Pierre-Yves Renard a suivi à l’Université de Tours des études supérieures d’histoire jusqu’à la maîtrise (spécialité histoire de l’Antiquité). En 1998, il intègre l’ENSSIB (Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l’Information et des Biblio-thèques) dont il sort conservateur. Il est alors nommé au Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Dans ce poste, il est chargé du volet « bibliothèques » et des contrats entre l’État et les universités. À partir de 1990, les BU connaissent un nou-veau développement et des moyens sup-plémentaires sont affectés. De nouveaux projets voient le jour avec des dispositifs qui demandent un accompagnement ad-ministratif important. C’est également à cette période que Pierre-Yves Renard est chargé de piloter l’en-quête statistique auprès des BU (ESGBU, équivalent de l’enquête de la Direction du Livre et de la Lecture pour les biblio-thèques publi-ques). Il a également été, au sein de l’AF-NOR, président de la commission de nor-malisation consacrée à l’évaluation de l’activité des bibliothè-ques. À ce titre, il a participé au projet « Qualibib », qui visait à donner aux bibliothèques un référentiel de démarche quali-té. Démarche qualité : cette problématique est au cœur des préoccupations du Conseil général aujourd’hui et c’est une donnée essentielle dans la mise en œuvre des projets de la BDP. À ce titre, l’expérience de Pierre-Yves Renard dans ce domaine nous sera, à tous, très précieuse.

En 2003, Pierre-Yves Renard prend la direction de la bibliothèque de l’INSEE. Comme il le dit plaisamment : « Après m’être occupé des statistiques des bibliothèques, j’intégrai une bibliothèque de statistiques ». L’INSEE, créé en 1946, est une institution importante en France. Il s’agissait alors de moderniser cette bibliothèque, de lui donner perti-nence et efficacité à l’heure de l’information administrative numérique. Mission en partie accomplie, selon lui, malgré les lourdeurs administratives.

C’est avec ce bagage et cette expérience importante dans l’administration et la mesure de l’impact des bibliothèques, que Pierre-Yves Renard aborde aujourd’hui le monde de la lecture publique.

Sur les problématiques de la lecture publique, il arrive avec un regard neuf, dénué d’a priori et d’idées préconçues. Ses premières impressions :

* La grande conscience professionnelle et le souci du service public qui habitent les bibliothécaires, quels que soient leurs grades et leurs fonctions. Sans eux la lecture publique ne pourrait se développer.

* L’acquis important de la BDP de Maine- et-Loire depuis des années (à ce titre, il rend hommage à l’action de Bruno Dartiguenave).

* Le dynamisme du réseau départemental des biblio-thèques avec le rôle fondamental des bénévoles : l’action culturelle, la formation, les partenariats…

* La politique culturelle du Conseil général dans laquelle le rôle de la BDP est devenu majeur.

Pierre-Yves Renard est conscient que les BDP sont à l’heure actuelle entrées dans de profondes mutations. Il faut donc préparer l’avenir en faisant fructifier l’acquis, sans bruta-

lité mais avec détermination. Parmi les grands chantiers qui s’ouvrent pour la BDP :

* Le numérique. La révolution nu-mérique concerne tous les secteurs de la culture et bouleverse nos pratiques. Les bibliothèques n’y échappant pas, elles ont à redéfinir leur rôle et leurs missions. À partir du moment où, grâce à Internet, tout le monde peut avoir chez soi accès à des services numériques, qu’en sera-t-il des bibliothèques en tant que lieu d’accès au savoir et de par-

tage culturel ? Prenant en compte la pertinence de l’outil numérique, Pierre-Yves Renard souhaite, à l’aide de par-tenariats, développer 4 grands secteurs : la communi-cation, la formation, la médiation et la politique documen-taire.

* Le réseau. Le projet de nouveau conventionnement avec les communes est une première étape importante vers la modernisation de notre réseau de bibliothèques. Il s’agit, dans cette perspective, de faire tenir ensemble proximité de l’offre de lecture et qualité du service proposé. La ques-tion des modes de desserte est logiquement posée dans cette problématique, sans a priori d’aucune sorte. Par ail-leurs, la montée en puissance des nouvelles collectivités territoriales (Communautés de communes, Communautés d’agglomération) et la nouvelle réforme qui se profile réinterrogent le rôle et les missions de la BDP qui peut compter sur un acquis considérable qu’il faut consolider et développer : les réseaux intercommunaux de biblio-thèques.

On le voit bien, ces gros chantiers s’accompliront avec le temps mais, n’en doutons pas, l’opiniâtreté toute normande de notre nouveau directeur saura y contribuer grandement.

Réflexions, questions, évocations, la conversation file et au bout d’une heure d’entretien, nous passons à des choses plus légères. Père de 3 jeunes enfants, Pierre-Yves me dit consacrer beaucoup de ses loisirs au bricolage. Parmi ses lectures préfé-rées : les essais, la vulgarisation scientifique, les mangas, John Fante et parmi les classiques, J.K. Huysmans. Jean-Pierre GLEREN



Directeur de la publication : Pierre-Yves RENARD Rédacteur en chef : Jean-Pierre GLEREN Rédaction : l’équipe de la BDP Coordination : Martine BOUTREUX ISSN : 1250-0135 Dépôt légal : 4è trimestre 2010

LA BIBLIOTHÈQUE EN CHIFFRES

♦ Nombre d’habitants : 2153

♦♦♦♦ Surface : 160 m²

♦♦♦♦ Mobilier : BRM

♦ Logiciel : Microbib NOVALYS

♦ Budget 2010: 4.170 €, soit 1,93 €/habitant

♦ Coût de la rénovation : 79.000 €

♦♦♦♦ Collections : 7500 livres et revues

♦ Inscrits : 130 familles + 21 inscriptions individuelles

♦♦♦♦ Abonnement : 12,50 € par famille

♦♦♦♦ Nombre de documents empruntables : 12 livres pour

3 semaines + 5 CD + 2 DVD

♦♦♦♦ Ouverture : 5 h 30 au public + 4 h pour l’accueil des classes.

AAAA

ttendue depuis de nombreuses années, la nouvelle bibliothèque de La Meignanne est enfin devenue réa-lité en avril dernier. Elle a suivi un long chemin avant

de devenir ce lieu accueillant. Lors de l’inauguration en mai dernier, les élus ont souligné l’importance d’une telle structure communale, facteur de lien social et d’ouverture sur le monde et la connaissance.

Créée en 1983 à l'initiative de Meignannais, la bibliothèque a d’abord occupé une ancienne classe de l’école publique de 20 m². En 1990, elle bénéficie d’un espace de 68 m² avec un mobilier adapté. À la même époque, un bibliothécaire a été recruté pour une dizaine d’heures par semaine. Puis la biblio-thèque s’informatise en 1996-1997 et devient municipale en 2003. Très rapidement la volonté de s’agrandir et de se déve-lopper voit le jour. En 2006, une réflexion est menée sur un démé-nagement nécessaire et en 2010, la bibliothèque intègre ses nou-veaux locaux. Après un an de travaux, la commune peut enfin offrir à ses utilisateurs un espace bien mérité de 160 m² situé dans l’ancienne mairie rénovée.

Dès l’entrée, nous constatons que le plafond est très haut, ce qui change de l’ancien local. Nous sommes donc frappées par la grande luminosité qui rend chaleureux ce lieu où les lecteurs disposent d’un choix très varié parmi les quelque 7 500 docu-ments proposés.

Dans une première pièce se trouvent la banque de prêt et le coin pour les tout-petits. Des bacs à albums côtoient des petites tables ainsi que des banquettes aux joyeux coloris ; ceux-ci permettent aux jeunes lecteurs de se plonger dans de captivantes histoires.

Dans une seconde pièce dédiée aux plus grands, enfants et adultes, on trouve les collections (documentaires, romans, bandes dessinées et revues) mais également des bacs réservés à la musique. Les rayonnages sont aérés et laissent passer la lumière. Le mobilier BRM en bois clair ajoute une note de bien-être. Les lecteurs peuvent aussi profiter des confortables fauteuils du « coin-lecture ». Depuis peu, ils disposent égale-ment de deux ordinateurs, avec l’accès au catalogue et à Inter-net. À la fois lieu de passage mais aussi d’escale, la biblio-thèque invite à la flânerie et à la détente.

Depuis l’ouverture en avril, l’effet nouveauté a joué son rôle et la fréquentation est en progression. Le nombre de fa-milles adhérentes passe de 118 en 2009 à 130 en juillet dernier. Cela se répercute sur les prêts des documents qui ont également augmenté de façon importante. Environ 400 documents sont empruntés par semaine, ce qui réjouit la présidente de l’associa-tion MarieMarieMarieMarie----Claude Pineau Claude Pineau Claude Pineau Claude Pineau et la bibliothécaire Christine MercierChristine MercierChristine MercierChristine Mercier. Cette dernière, en poste depuis quelques années pour une quin-zaine d’heures hebdomadaires, est entourée d’une équipe de 18 bénévoles qui lui apportent un soutien pour la gestion des livres, les achats et pour la tenue des quatre permanences heb-domadaires. Le budget d’acquisition pour 2010 tourne autour de 2 euros par habitant. En 2009, 300 nouveaux ouvrages sont venus enrichir le fonds documentaire.

Outre le prêt de documents, des animations sont proposées pour tous les publics au sein de la bibliothèque mais également à l’extérieur. Par exemple, pour les adultes, des café-lecture sont organisés au foyer-logement en plus d’un dépôt de livres tous les quinze jours. Les lecteurs intéressés par le cinéma peu-vent participer à la découverte du Festival Premiers plans en lien avec la BDP. Les actions menées auprès des plus jeunes sont multiples : heure du conte, concours de lecture et prix des lec-teurs (prix Chronos), interventions auprès des écoles et des structures de la petite enfance. Des manifestations plus spéci-fiques sont aussi présentées. Cette année l’équipe propose et anime la « Malle à prendre le temps », malle composée de livres et de jeux. Une fois par an, une grande animation est organisée. En 2010, les enfants ont ainsi pu créer un album jeunesse au cours d’un atelier avec Christophe ALLINE.

Depuis septembre 2009, des rencontres interbibliothèques se sont organisées avec les communes voisi-nes : La Membrolle, Le Plessis-Macé, Saint-Clément-de-la-Place et St-Lambert-la-Potherie. Echanges de livres (coups de cœur) et heures du conte en intercommunalité ont permis aux habitants de ces villages de dé-couvrir de nouvelles conteuses à chaque séance, dans un lieu différent. L’animation commune du 10 septembre dernier, une balade contée autour du château du Plessis-Macé, a rencontré un très vif succès.

Christine Mercier souhaite ardemment faire de cet espace culturel un lieu ouvert et

accessible à tous. Toutes les passions des habitants peuvent y trouver leur écho. Actuellement, les aquarelles de l'atelier local y sont exposées. Ce lieu vivant et accueillant est ancré dans la vie de la commune.

Meignannais, n’hésitez pas et venez encore plus nombreux ! Joëlle BOURON et Cécile de FARCY de PONTFARCY

petit bleu novembre 2010

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