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201620172018

Babel es-tu là ?

pascal pellanelizabeth saint-jalmes

les ateliers du vent présentent

« Il y aura une langue au nord de l’avenir…. » Paul Celan.

RESUME

Comment travaille-t-on ensemble ?

Deux artistes Elizabeth Saint-Jalmes (plasticienne, performeuse) Pascal Pellan (artiste sonore, comédien) et la structure associative les Ateliers du Vent proposent d’initier l’aventure Babel, es-tu là ? (2016/2018) en imaginant des temps de rencontre et de création à l’échelle internationale avec des artistes, des structures, des publics et des citoyens. Nous voulons défendre l’idée que ce qui nous unit se révèle toujours à venir et qu’il nous est nécessaire d’imaginer des récits communs qui activent le futur de notre société.

CONTEXTE

Du passé au futur

Réunis au sein du projet Quelles sont nos ruines ? initié par le metteur en scène Alain Hélou entre 2013 et 2015, Elizabeth Saint-Jalmes et Pascal Pellan ont collaboré avec des artistes russes à Nijni Novgorod en mai 2015.Forts de l’élan impulsé par cette aventure, et convaincus du potentiel d’une telle démarche, les deux artistes souhaitent la poursuivre et la développer; Ils veulent s’enraciner dans les ruines pour aller vers le futur, en collectif, avec le projet Babel, es-tu là ?

INTENTION

Actualiser le mythe de Babel

Cet avenir qu’on nous annonce dystopique se construit au moment même où l’on en parle. Ainsi, après avoir questionné ce qui fait du commun quand on s’intéresse à ce qui disparait, au temps et au matériau particulier qu’est la ruine, les artistes interrogent aujourd’hui la manière dont on construit le futur ensemble, ici et maintenant.Babel est une utopie et la construction de la tour est tentée par la mise en commun des forces, des volontés et du langage. Babel c’est aussi un récit fondateur à partir duquel nous voulons questionner notre capacité à élaborer notre futur ensemble en fabriquant des récits de manière collective. Le projet a comme enjeu de faire se déplacer et coopérer ceux qui y participent. Babel es-tu là ? est une invitation à bousculer sa propre pratique, ses habitudes. De ce fait, nous allons explorer de nouveaux modes de créations pour faire dialoguer nos pratiques, nos réflexions et notre rapport au monde. Notre « Babel » est une invitation adressée à des personnes issues de cultures différentes, éloignées tant au niveau culturel que géographique, à se réunir et se questionner pour ensuite partager.Pour chaque étape le groupe constitué devient l’ambassadeur d’une expérience artistique et citoyenne qui questionne la rencontre dans la diversité, le travail collectif à l’échelle européenne et internationale.

DEMARCHE

Fabriquer des récits communs.

Pour construire ce projet collectivement, nous souhaitons regrouper des artistes français, grecs, belges et russes. Nous avons choisi ces pays en particulier pour les différences de politiques culturelles, sociales et économiques qui y sont menées. Cette diversité propre à chaque pays est une base nécessaire à la nature pluri-culturelle de notre projet car elle est terreau d’échanges d’autant de points de vues et d’arguments pour établir une pensée multiple.

Nous chercherons particulièrement à aborder : • Qu’estcequinousunit?- Interroger la mise en œuvre du travail collectif, les manières de ses occurences. • Aborder le langageet les langues,oucommentcommunique–t-onentant qu’artistes, entre nous et avec un public en Europe et ailleurs ? • L’utopie et la dystopie sont-elles nécessaires à notre constructioncollective ?

MODALITES

Constituer un groupe multiculturel de coopération artistique.

Proposé en cinq étapes réparties sur trois années, Babel es-tu là ? prendra la forme de laboratoires où l’enjeu principal est l’expérimentation artistique dans la rencontre et dans la création. Les résidences proposeront un espace ouvert aux désirs de collaboration durant une semaine et seront clôturées par une performance collective de 24 heures ouverte au public. De ces performances et à chaque résidence nait une « pierre », une trace qui devient un point de départ pour le laboratoire suivant. Ainsi se forme au fur et à mesure une œuvre protéiforme qui, au terme du projet, permettra la circulation d’une certaine idée de Babel sous la forme d’une exposition/évènement.En 2016, nous avons commencé par une résidence en Grèce au théâtre Polychorosket (Athènes). En pratique, un groupe d’artistes de 6 à 10 personnes est constitué pour chaque étape. Sa composition évolutive rassemble les artistes porteurs du projet, des artistes locaux, des artistes ayant participé aux laboratoires précédents et des artistes invités par la structure d’accueil.En collaboration avec les structures partenaires et les artistes impliqués nous débattrons des autres formes possibles de monstrations : exposition, restes, conférence, traces, interventions espace public. L’idée étant d’initier, sur chacune des étapes de ce projet, des rencontres et de créer à partir d’un noyau de deux personnes référent un groupe d’artistes à géométrie variable.

LES TRACES

une œuvre protéiforme ou l’utopie naissante.

Chaque œuvre réalisée durant les temps de recherche aura le statut de trace. Les œuvres produites seront alors à considérer comme des arrêts sur image d’une élaboration en cours. Ces traces, densifiées, accumulées au fur et à mesure, nous serviront d’appui pour chaque nouvelle étape du projet. Elles seront réunies sous forme d’une exposition/évènement lors de la clôture de la dernière résidence aux Ateliers du Vent à Rennes en France. Cette exposition/évènement marquera la fin d’un processus de coopération artistique et sera pensée pour être proposée à la circulation auprès des structures partenaires en Grèce, Belgique, Russie. Voulue comme un nouveau départ, cette exposition/évènement participera de la coopération entre les structures participantes. Ainsi les traces sensibles de ces trois années de rencontres et d’expérimentations internationales continueront de rendre visible une pensée artistique en marche : l’après « Babel ».

PROCESSUS DE PRODUCTION ARTISTIQUE

workshop Athènes

En amont de ce premier laboratoire nous proposons à chaque participant de visionner le film l’An 01 réalisé en 1973 par Jacques Doillon, Gébé, Alain Resnais et Jean Rouch.Ce film est adapté de la bande dessinée L’An 01 de Gébé.Le film narre un abandon utopique, consensuel et festif de l’économie de marché et du productivisme. La population décide d’un certain nombre de résolutions dont la première est « On arrête tout » et la deuxième « Après un temps d’arrêt total, ne seront ranimés — avec réticence — que les services et les productions dont le manque se révélera intolérable. Probablement : l’eau pour boire, l’électricité pour lire le soir, la TSF pour dire “Ce n’est pas la fin du monde, c’est l’an 01, et maintenant une page de Mécanique céleste” ». L’entrée en vigueur de ces résolutions correspond au premier jour d’une ère nouvelle, l’an 01.

Les artistes qui animeront ce worshop : Pascal Pellan (plasticien sonore/comédien), Elizabeth Saint-Jalmes (plasticienne/performeuse), Leurs pratiques artistiques : sculpture, installations sonores et plastiques, musiques concrètes, dessin, danse, performance, vidéo et photographie.

DÉROULÉ DE LA SEMAINE

Jour 1Accueil et présentation du projet.Présentation de chaque artiste.Rencontre avec les étudiants.Visionnage du film l’An 01( étape athénes).

Jour 2Echange sur les intérêts de chacun autour du film et les projections possibles, pistes intellectuelles et formelles.Échanges sur les possibles thèmes communs, affinités intellectuelles et factuelles (formelles, humaines).

Jour 3Mise en commun des problématiques soulevés en solo puis petits collectifs.Articulation dans un collectif élargi: chaque personne peut articuler ses propositions en groupe ou en solo.Proposition de formes.

Jour 4Écriture de la partition de la performance des 24 heures.Expression des besoins pour la réalisation du projet individuel/collectifRencontre avec des étudiants.

Jour 5Mise en commun/construction/installation/répétitions. Point sur les besoins pour réaliser les 24 heures.

Jour 6 + 7Ajustements/finitions/présentation publique durant 24 heures.

Jour 8En accord avec le groupe constituté, rencontre pour un échange autour du workshop et de sa présentation publique.

CALENDRIER

2016 : • MiseenréseaudespartenairesenGrèce,Belgique,RussieetFrance • repérageAthènes,rencontreartistesetpartenaires,printemps • workshop/octobreàPolychorosket,Athènes(Grèce) • Présentationpubliquede24heures.2017 : • RenforcerlescoopérationsGrèce,Belgique,RussieetFrance • repérage/décembre,Belgique • workshop/automne,Belgique • Présentationpublique2018 : • workshop/Stpetersbourg(Russie) • Présentationpublique • workshop/AtelierduVent,Rennes(France) • Présentationpublique

LES INITIATEURS DU PROJET

Pascal Pellan

Artiste autodidacte, il pratique l’écriture sonore, le théatre d’objets, la performance. Il réalise des installations plastiques qui articulent l’ensemble de ses recherches.

Pluridisciplinaire, il est adepte de la marche statique et pratique l’écoute sonore et le bricolage intensif depuis son enfance, le jour où il a transformé en maternité pour grillons un aquarium à poissons. Après un parcours en photographie d’architecture et en musique traditionnelle brésilienne et espagnol, en France et à l’étranger, il se consacre au spectacle vivant dans l’espace publique en co-créant le collectif Kézako’s. Par la suite, Il délaisse la pratique traditionnelle de la guitare classique et des percussions pour commencer un travail de recherche sonore à partir de petites lutheries inventées, d’objets détournés et de « field recordings ».

Dans une approche mettant en rapport le son, le temps et la mémoire il invente une écriture sonore qui prend plusieurs formes d’écoute : concert, installation sonore et visuelle, pièce sonore, qui sont diffusés à l’occasion d’expositions, de festivals. Il profite de ses voyages réguliers en Europe, Afrique et Asie pour observer et capter les matières de ces futurs projets.

Actuellement, au sein de l’association Cocotte Mécanique , il développe un travail autour du théâtre d’objets et le son. Il mène aussi des expériences artistiques sous forme de happenings sonores de décongélation ou de réchauffement d’objets. Il est un membre actif du collectif d’artistes Les Ateliers du Vent basé à Rennes dans lequel il a son atelier.

En parallèle de sa production personnel il participe aux projets de plusieurs compagnies en tant qu’auteur sonore et ou comédien (le collectif les Becs Verseurs, La compagnie Le Chiendent, Les Ateliers du vent, le collectif la Sophiste). Il commence un travail de collaboration avec la Cie de théâtre d’objets La Bakélite et participe à la création du futur spectacle Road movie.

www.cargocollective.com/pascalpellan

De gauche à droite : Bruissement. installation cinétique sonore, 2015. Résonnance. installation visuelle et sonore pour 50 cymbales et hauts-parleurs, 2014. This’s good for you. concert à partir d’objets usuels, fabriqués, détournés, 2013

LES INITIATEURS DU PROJET

Elizabeth Saint-Jalmes

Depuis l’obtention du DNSEP à l’école supérieure d’arts de Brest en 2000, elle pratique le dessin, la sculpture, la photographie, la cuisine, la vidéo et la performance. Elle aborde la performance dans une transversalité plasticienne / théâtre / danse.

Depuis 2009, au sein de ses performances, elle invite des danseurs à activer des dispositifs performatifs en théâtre, en centre d’art, en galerie et en rue. (Théâtre de l’Étoile du Nord, Cab Grenoble, La Générale, Le Festival Aurillac, Pontempeyresques, Galeries G&G, Anne Perré, Galerie Brun Léglise, Une Galette dans l’art)Elle cosigne performances, vidéos et installations avec les musiciens et plasticiens JL Guionnet, Eric Cordier, Pigeon Pourri, Unglee Izi, Cyril Leclerc. Ses pièces ont été soutenues par Regards et Mouvements, Pontempeyrat de 2011 à 2014 et en 2015-2016 est produit et diffusé par le théâtre de l’Étoile du Nord à Paris.

Avec la chorégraphe Mathilde Monfreux, elle développe un travail de relation corps/sculpture. Elles sont soutenues et diffusées en région PACA (GMEM, Le Merlan, Théâtre d’Arles, Le Citron jaune, Drac, La friche La Belle de Mai) et à Paris ( Le Point éphémère, Réseau danse dense, le 104).

Elle mène une recherche autour de la « cuisine moléculaire comme matière de jeu pour la performance » avec la chercheuse Christine Liénard et le performer Sébastien Roux avec qui elle crée des performances et des laboratoires de recherche. Leur prochaine pièce est produite et diffusée par Le Théâtre Massenet à Lille en mars 2016.

Ses sculptures, dessins et vidéos sont régulièrement exposés en France lors d’expositions personnelles ou collectives (Welchrome, Galerie Cédric Bacqueville, Atelier Martel, L’APACC, Plateforme Paris, le 104). En 2013, représentée par la galerie Gabriel & Gabriel, elle reçoit le prix du jury sur le salon du dessin Dessin à Paris. Elle est aujourd’hui représentée par la galerie Santo Amor à Paris.

Depuis 2010, elle travaille en collaboration avec Hélène Crouzillat au sein de leur collectif Adélaïde&Co autour de problématiques qui leur sont communes : le sujet dans la société.

www.elizabethsaintjalmes.com

Ci-dessus : Révolution #4. Dessin. Encre de chine sur papier. 110/130 : cm 2015 et Pièce de forme. Sculpture : excréments d’escargots en cellulose. 2015. ci-contre, en haut : Ringo. Performance danse et costume. 2015.en bas : Empyrée. Vidéo sonore. 21 minutes. Musique Eric Cordier. 2011

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