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PARIS . GRAND PALAIS 2010


Décembre 2010

PARIS . GRAND PALAIS 2010PARIS . GRAND PALAIS 2010PARIS . GRAND PALAIS 2010PARIS . GRAND PALAIS 2010PARIS . GRAND PALAIS 2010PARIS . GRAND PALAIS 2010

Jules Barbey d’Aurevilly, Les Diaboliques n° 9



21, rue Fresnel. 75116 ParisT. +33 (0)1 47 23 41 18F. +33 (0)1 47 23 58 65

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N° de TVA. : FR21 478 71 326

varia 1

Quelques livres et manuscrits, par ordre alphabétique d’auteurs

PARIS . GRAND PALAIS 2010PARIS . GRAND PALAIS 2010PARIS . GRAND PALAIS 2010 7

[1] APOLLINAIRE, Guillaume. Calligrammes. Poèmes de la paix et de la guerre. (1913-1916). Paris, Mercure de France, 1918

RELIURE DE GAUCHE, LE RELIEUR DES SURREALISTES

EDITION ORIGINALE

In-8 (225 x 138mm)TIRAGE : exemplaire du tirage courantILLUSTRATION : portrait de l’auteur par Pablo Picasso gravé sur bois par R. JaudonRELIURE SIGNEE DE GAUCHE. Dos à nerfs et coins de maroquin rouge, tranche supérieure dorée, non rogné, couverture et dos conservés

Calligrammes, écrit entre la fin de l’année 1912 et 1917, décline toute la palette poétique d’Apollinaire, des vers simultanés et cubistes, aux poèmes graphiques ou «idéogrammes lyriques», en passant par des compositions plus élégiaques et les extraordinaires poèmes composés au front. Certains des vers figurent parmi les plus beaux jamais écrits par Apollinaire, tantôt piéton parisien, tantôt soldat :

«Je chante la joie d’errer et le plaisir d’en mourir».

2 500 €

[2] BAFFO, Giorgio. L’Oeuvre du Patricien de Venise, Giorgio Baffo. Paris, Bibliothèque des Curieux, 1910

PREFACE D’APOLLINAIREIn-8 (220 x 136mm). Titre imprimé en rouge et noirILLUSTRATION : portrait de Baffo reproduit en frontispiceRELIURE SIGNEE DE MONTECOT. Dos à la bradel en vélin, tranche supérieure dorée, non rogné, couverture et dos conservés

En 1908, les frères Briffaut créent la Bibliothèque des curieux, pour laquelle Apollinaire est mis à contribution. L’auteur du futur Alcools a un goût pro-noncé pour la littérature éclectique de seconde zone, et érotique. Il travaille à l’Enfer de la Bibliothèque nationale où il découvre des textes érotiques pour la Bibliothèque des curieux. Il a préfacé cinq des six ouvrages de la première série de la collection : Sade, L’Arétin, Mirabeau, Nerciat et Giorgio Baffo, «ce fameux vérolé, surnommé l’obscène, que l’on peut regarder comme le plus grand poète priapique qui ait jamais existé et en même temps comme l’un des poètes les plus lyriques du XVIIIe siècle» (Apollinaire)

100 €

Sur rendez-vous, uniquement

PARIS . GRAND PALAIS 2010PARIS . GRAND PALAIS 2010PARIS . GRAND PALAIS 2010 PARIS . GRAND PALAIS 2010PARIS . GRAND PALAIS 2010PARIS . GRAND PALAIS 20108 9

[3] BANVILLE, Théodore de.Les Camées parisiens. Paris, René Pincebourde, 1866-1876

EN RELIURE DE L’EPOQUE. LETTRES AUTOGRAPHES JOINTES

EDITION ORIGINALE

3 volumes in-12 (178 x 100mm, et 185 x 116mm)TIRAGE : «Tiré à petit nombre. Les deux premières séries se retrouvent le plus souvent seules» (Clouzot). Les deux premiers volumes sont imprimés sur vergé, le troisième sur papier chamoisILLUSTRATION : portrait de Banville imprimé à l’eau-forte, placé en frontispice du premier volume. Le portrait est entouré de camées où l’on reconnaît George Sand, Nadar et d’autresRELIURES DE L’EPOQUE. Dos à la bradel en toile rouge, non rognés, couvertures et dos conservésPIECES JOINTES : deux lettres autographes signées de Banville à Jean Moréas (5 pages à l’encre brune) -- trois photographies et trois extraits de presse

Quelques rousseurs

REFERENCE : Clouzot, Guide du bibliophile, 34

1 100 €

[4] BANVILLE, Théodore de. Esquisses parisiennes. Paris, Poulet-Malassis, 1859

EN RELIURE DE L’EPOQUE

EDITION ORIGINALE

In-12 (191 x 130mm)RELIURE DE L’EPOQUE. Dos à la bradel en percaline verte, non rogné, couverture conservée

Couverture légèrement salie


300 €

[5] BANVILLE, Théodore de. Gringoire. Paris, Michel Lévy, 1866

EXEMPLAIRE SICKLES. AVEC UNE LETTRE DE VICTOR HUGO REMERCIANT BANVILLE DE LUI AVOIR DEDICACE CE LIVRE

LA SEULE PIECE DE THEATRE DE BANVILLE

EDITION ORIGINALE

In-12 (191 x 127mm). Dédicace imprimée à Victor HugoRELIURE SIGNEE DE LAVAUX : dos à la bradel en percaline, non rogné, couverture conservéePIECE JOINTE : lettre autographe signée de Victor Hugo : “Dimanche 1er juillet. Je reçois votre lettre, et je suis ému. Vous me dédiez votre Gringoire. C’est de la gloire que vous me donnez, Victor Hugo» (une page in-8, à l’encre brune, montée sur onglet en tête du volume) PROVENANCE : colonel Daniel Sicklès (Paris, 18-19 février 1992, XI, n° 4148)

Restaurations à la couverture


300 €

[6] BANVILLE, Théodore de. Nouvelles odes funambulesques. Paris, Alphonse Lemerre, 1869

EXEMPLAIRE DE TETE SUR CHINE, RELIE A L’EPOQUE PAR PETIT POUR PAUL ARNAULDET, IMPORTANT BIBLIOPHILE DU XIXe SIECLE

EDITION ORIGINALE

In-12 (180 x 144mm)TIRAGE : un des dix exemplaires de tête sur chineILLUSTRATION : frontispice gravé à l’eau-forte par FlamengRELIURE DE L’EPOQUE SIGNEE DE PETIT. Dos à nerfs en maroquin citron, chiffre doré en queue du dos, tranche supérieure dorée, non rogné, couverture conservéePROVENANCE : Paul Arnauldet (ex-libris gravé par Bracquemond ; chiffre en queue du dos)


Dans les Nouvelles Odes, Banville évoque Shakespeare, Ronsard et Baïf et rappelle les combats littéraires menés aux côtés de Balzac, Daumier, Desbordes-Valmore, Hugo, Nerval, Sainte-Beuve et Sand.


1 200 €

[7] BANVILLE, Théodore de. Petit traité de poésie française. Paris, Bibliothèque de l’écho de la Sorbonne, 1877

ENVOI A ARSENE HOUSSAYE

EDITION ORIGINALE

In-8 (187 x 112mm)ENVOI : «A Arsène Houssaye, son ami fidèlement dévoué, Théodore de Banville» (à l’encre brune, sur la page de titre)RELIURE DE L’EPOQUE. Dos à la bradel en percaline verte, fleuron doré au dos, plat supérieur de la couverture conservé, non rognéPROVENANCE : Arsène Houssaye (envoi)

Arsène Houssaye était directeur des revues L’Artiste et La Presse dans les-quelles Banville et Baudelaire publièrent de nombreux poèmes. Baudelaire lui dédicaça son recueil Le Spleen de Paris. Houssaye sera l’un des rares (avec Verlaine) à suivre l’enterrement de Baudelaire.

Le Traité présente les principes de la poétique de Banville. Il y étudie suc-cessivement les règles mécaniques des vers, la rime, l’enjambement, les genres poétiques, les poèmes à forme fixe, les curiosités. Dès le début, Banville énonce deux axiomes : «Tout ce qui est poésie est chant» et «La poésie est l’expression définitive et parfaite d’une idée ou d’un sentiment».

REFERENCE : Clouzot, Guide du bibliophile français, 35 («peu commun. Recherché, avec raison»)

1 200 €

[8] BANVILLE, Théodore de. Les Poésies. Paris, Poulet-Malassis, 1857

BEL EXEMPLAIRE AVEC ENVOI, RELIE PAR CHAMPS.RECUEIL DE POEMES PUBLIE PAR POULET-MALASSIS, EN 1857, ANNEE DE PARUTION DES «FLEURS DU MAL»

Première édition collective

In-12 (194 x 127mm)ENVOI : «A Monsieur de Pongerville, hommage très respectueux, Th. de Banville» (à l’encre brune, sur le premier feuillet blanc)ILLUSTRATION : portrait de Banville gravé à l’eau-forte sur la page de titreILLUSTRATION AJOUTEE : deux portraits, l’un représentant Banville, l’autre, le peintre Alfred DehodencqRELIURE SIGNEE DE CHAMPS. Dos à nerfs et coins en veau glacé blond, non rogné, couverture et dos conservésPROVENANCE : Jean-Baptiste Sanson de Pongerville (envoi) -- Auguste Garnier (ex-libris)

Jean-Baptiste Sanson de Pongerville fut conservateur à la Bibliothèque Sainte-Geneviève puis à la Bibliothèque nationale de France. Il fut traduc-teur et poète lui-même.

«La plupart des bibliophiles rechercheront l’édition collective des Poésies, chez Poulet-Malassis, 1857» (Clouzot).

REFERENCE : Clouzot, Guide du bibliophile français, 36

1 200 €

PARIS . GRAND PALAIS 2010PARIS . GRAND PALAIS 2010PARIS . GRAND PALAIS 2010 13PARIS . GRAND PALAIS 2010PARIS . GRAND PALAIS 2010PARIS . GRAND PALAIS 201012

[9] BARBEY D’AUREVILLY, Jules. Les Diaboliques. Paris, E. Dentu, 1874

REMARQUABLE EXEMPLAIRE AVEC UN TRES BEL ENVOI MULTICOLORE A ALPHONSE HIRSCH

EDITION ORIGINALE

In-8 (180 x 118mm)

TIRAGE: exemplaire de première émission, avec les coquilles (p. 15 : vnos ; p. 25 : seulemen,t ; p. 121 : s’enrudir ; p. 124 : ai ; p. 186 : Hartfort ; p. 311 : lui et qu’il ; p. 322 produite)

ENVOI : «A Monsieur A. Hirsch !

Vous avez donc mis une blanche chemiseau dos des six drôlesses que voilàMerci, Monsieur, de l’avoir mise !

Qui l’a mis à présent, autrefois les leva...Jules Barbey d’Aurevilly»

(Reproduit en frontispice)

RELIURE DE L’EPOQUE. Bradel de percaline ivoire, plats de papier marbré, dos long avec titre et date en lettres noires. Etui-chemise de Semet et PlumellePIECE JOINTE : lettre autographe signée à M. Bouchery : «Hélas ! voilà plus d’une colonne, mais tassez, mon cher Bouchery. Trouvez-moi la citation, un petit texte, mais laissez la telle quelle est, elle est importante et nécessaire. Vous le comprendrez quand vous l’aurez lue. C’est la citation qui fait l’article et elle est dans la politique du journal. A vous, arrangez cela, ingénieux homme, Tout vôtre»PROVENANCE : Alphonse Hirsch, exemplaire relié pour lui, l’envoi se trouvant sur un feuillet de garde de la reliure elle-même

Légère décharge sur l’envoi due à l’acidité du papier d’une coupure d’un catalogue de libraire, où figurait cet exemplaire

Les Diaboliques sont publiées en novembre 1874. Tiré à 2 200 exemplaires, l’ouvrage fut épuisé en quatre jours. L’esclandre qui suivit la parution incita le Parquet de Paris à saisir les 480 exemplaires encore en fabrication, pour attentat à la morale publique. Barbey fit intervenir Arsène Houssaye et Léon Gambetta pour éviter un procès.

Alphonse Hirsch (1843-1884), dédicataire du présent exemplaire, était un peintre fortuné. Elève de Léon Bonnat, il est auteur d’eaux-fortes et de des-sins d’après les maîtres anciens. Il est aussi célèbre pour avoir été l’un des


premiers collectionneurs d’art japonais en France. Dès 1867, il fit partie, avec Philippe Burty, Fantin-Latour et Jacquemart, d’une société secrète appelée la Société du Jing-lar. On connaît de lui un tableau représentant «Les enfants Camondo dans la serre de leur hôtel particulier». Edgar Degas fit son portrait, qu’il grava. Félix Régamey, dans Verlaine dessinateur, dit qu’il participa avec Rimbaud et Verlaine aux «dîner des Sansonnets», cercle élargi des «Vilains Bonshommes». Enfin et surtout, Alphonse Hirsch était voisin de Manet. Sa fille fut peinte de dos sur l’une des plus célèbres toiles de Manet, Le Chemin de fer.

On ne connaît que quelques exemplaires avec envoi du chef-d’œuvre de Jules Barbey d’Aurevilly. Aucun d’entre eux n’a été vendu sur le marché international et national des ventes aux enchères depuis plus de vingt cinq ans, à l’exception de celui de l’ancienne collection Jacques Guérin portant un long envoi à Ernest Chaze (Paris, 20 mars 1985, n° 15, 150.000FF avec les frais). Un exemplaire, portant une très courte dédicace à Orsat, a été récemment proposé dans le commerce parisien. L’exemplaire portant un envoi à Louise Read, dernière maîtresse de Barbey, et relié par son relieur Gayler-Hirou, est conservé au Musée de Saint-Sauveur (Barbey d’Aurevilly 1808-1889, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 1989, n° 114).

REFERENCES : Carteret, Le Trésor du Trésor du bibliophile romantique et moderne I, p. 112 -- Clouzot, Guide du bibliophile français, p. 39

35 000 €

[10] BARBIER, Auguste. Iambes. Paris, Urbain Canel, 1832

BROCHE

EDITION ORIGINALE

In-8 (224 x 138mm)BROCHE. Chemise et étui

Dos fendu

Ce poète satyrique connut la célébrité en publiant, en août 1830, au lende-main de la Révolution de Juillet, une pièce de vers, «La curée» (Iambe II), satyre d’une énergie délirante contre la meute des solliciteurs du nouveau pouvoir.


500 €

[11] BATAILLE, Georges. Ma Mère. Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1966

EXEMPLAIRE SUR GRAND PAPIER

PREMIERE EDITION

In-8 (193 x 123mm)TIRAGE unique à 50 exemplaires sur vélin blanc Lana. Celui-ci numéroté 21RELIURE : dos et coins de chagrin noir, dos à nerfs, filets dorés, non rogné, couverture photographique et dos conservés

Ma mère est un récit sur l’inititation aux vices d’un fils par sa mère. Loin d’être simplement un roman provoquant (avec la suggestion évidente de l’inceste), il représente plutôt une synthèse des préoccupations de Bataille durant l’ensemble de son œuvre alliée à la totale maturité de son style lit-téraire. Son érotisme est une «ouverture entre les ouvertures pour accéder tant soit peu au vide insaisissable de la mort» (Michel Leiris)

500 €

[12] BATAILLE, Henry. Le Beau Voyage. Paris, Eugène Fasquelle, 1904

«L’UN DES HOMMES QUI ONT ECRIT LES PLUS BEAUX VERS FRANCAIS» (ARAGON)

EDITION ORIGINALE

In-12 (182 x 116mm)TIRAGE unique à vingt-cinq exemplaires sur vergé de hollande. Celui-ci numéroté 12ILLUSTRATION : autoportrait de l’auteur reproduit en frontispiceRELIURE DE L’EPOQUE SIGNEE DE HENRI BLANCHETIERE. Dos à nerfs orné et coins de maroquin rouge, filets dorés, tranche supérieure dorée, non rogné, couverture et dos conservésPIECE JOINTE : lettre autographe signée à propos de la prépublication d’un poème (2 pp. à l’encre brune montées sur onglet à la fin du volume)PROVENANCE : Auguste Garnier (ex-libris)

«Henri Bataille est, avec Baudelaire et Valmore, l’un des hommes qui ont écrit les plus beaux vers français… C’est chez Bataille qu’apparaissent pour la première fois le téléphone et la lampe électrique. Il a comme personne parlé des trains, vingt ans avant Apollinaire.» (Louis Aragon, Chroniques du bel canto, p. 132).

REFERENCE : Louis Aragon, Chroniques du bel canto, Paris, Skira, 1947

250 €


[13] BATAILLE, Henry. Vers préférés. Paris, Ernest Flammarion, Sans année

BEL EXEMPLAIRE AVEC UN ENVOI DE LA DERNIERE MAITRESSE DE L’AUTEUR, LA COMEDIENNE YVONNE DE BRAY, AU DRAMATURGE PAUL NIVOIX

Edition collective

In-12 (180 x 111mm). Titre imprimé en rouge et noirENVOI de la comédienne Yvonne de Bray : “A Monsieur Paul Nivoix, ce livre qui ne devrait pas être signé par moi, hélas. Yvonne de Bray, 1 mars 1923” (à l’encre bleue, sur la page de faux-titre)RELIURE SIGNEE DE LOBSTEIN. Dos et coins de maroquin rouge, dos à nerfs, tranche supérieure dorée, non rogné, couverture et dos conservésPIECE JOINTE : avis de messe célébrée pour Henry Bataille (carton monté sur onglets en tête du volume)

Yvonne de Bray fut la dernière compagne de Henry Bataille (mort en 1922). Elle joua dans ses pièces de théâtre, ainsi que dans des films de Jean Cocteau. Paul Nivoix, ami d’enfance de Marcel Pagnol, a été un prolifique auteur de pièces de théâtre.

200 €

[14] BAUDELAIRE, Charles. Souvenirs-Correspondance. Bibliographie, suivie de pièces iné-dites. Paris, René Pincebourde, 1872

EXEMPLAIRE DE GILBERT DE VOISINS. RELIURE DE L’EPOQUE

PREMIERE EDITION

In-8 (218 x 130mm)TIRAGE : un des quelques exemplaires imprimés sur vergé de HollandeRELIURE DE L’EPOQUE. Dos à la bradel en percaline verte, tranche supérieure verte, non rognéPIECE JOINTE : deux lettres imprimées du général Aupick (Mercure de France, 15 mars 1937, huit pages) PROVENANCE : comte Gilbert de Voisins (Paris, novembre 1940)

Le comte Auguste Gilbert de Voisins est un romancier et poète français (1877-1939), ami de Pierre Louÿs. Fasciné par l’exotisme, il rapporta Écrit en Chine (1913) d’un voyage en Asie avec Victor Segalen


650 €

[15] BAUDELAIRE, Charles, et Théophile Gautier. Théophile Gautier par Charles BaudelaireParis, Poulet-Malassis et de Broise, 1859

RELIURE DE L’EPOQUE

EDITION ORIGINALE

[Relié à la suite :] Théophile Gautier, Emaux et camées. Troisième édition «augmentée», Poulet-Malassis, 1858. Référence : Clouzot, Guide du bibliophile, 128. Sans le frontispice

In-12 (176 x 113mm). Pages de titres imprimées en rouge et noirILLUSTRATION : portrait de Théophile Gautier, gravé à l’eau-forte, placé en frontispiceRELIURE DE L’EPOQUE. Dos de percaline rouge, tranche supérieure dorée, non rogné

Plat supérieur partiellement démis

Les deux textes constituent deux entités typographiques différentes. Curieusement, le dos de la reliure n’indique que le titre et l’auteur du second texte


1 200 €

[16] BEAUMARCHAIS, Pierre Caron de. Oeuvres. Paris, Laplace, Sanchez et Cie, 1877

JOLIE EDITION ILLUSTREE

In-12 (173 x 109mm)ILLUSTRATION : quatre eaux-fortes d’après des dessins d’Emile Bayard, imprimées hors texte et rehaussées de couleursRELIURE DE L’EDITEUR. Percaline rouge avec des filets estampés à froid, dos à nerfs orné, tranches dorées

100 €

[17] BRILLAT-SAVARIN, Anthelme, et Honoré de Balzac. Physiologie du goût, suivi d’un Traité sur les excitants modernes par M. de Balzac. Paris, Charpentier, 1839


RELIURE DE L’EPOQUE. SUIVI D’UN PETIT TEXTE DE BALZAC EN EDITION ORIGINALE

[suivi de :] Balzac, Honoré de, Traité sur les excitants modernes. Même adresse, même date. Edition originale

In-12 (175 x 110mm)RELIURE DE L’EPOQUE. Dos en chagrin vert orné, filet doréREFERENCE : Clouzot, Guide du bibliophile, 31

250 €

[18] Le Cabinet satyrique ou recueil de vers piquans et gaillards....[Au Montparnasse], [De l’imprimerie de messer Apollon], [vers 1700]

BEL EXEMPLAIRE RELIE A L’EPOQUE EN MAROQUIN CITRON D’UN RECUEIL DE POESIES EROTIQUES. PROVENANT DE L’ANCIENNE COLLECTION HENRI BONNASSE

[suivi de :] Histoire du Prince Apprius, extraite des Fastes du Monde depuis sa Création... La Haye, Jaques van den Kieboom, 1719

Deux ouvrages dont le premier en deux tomes, le tout relié en un volume in-8 (150 x 90mm)RELIURE VERS 1780. Maroquin citron, triple filet doré en encadrement, dos long orné, tranches doréesPROVENANCE : Henri Bonnasse (ex-libris)

Habiles restaurations aux mors de la coiffe supérieure

Cette édition du Cabinet satyrique fut donnée vers 1700 par Lenglet du Fresnoy, jeune écclésiastique «qui fit plus tard carrière dans l’espionnage politique» (Pia). L’Histoire du Prince Apprius (anagramme de Priape) est un roman à clé (elle figure en annexe) mettant en scène, sous forme allégo-rique, une étonnante géographie de l’amour physique.

REFERENCE : (1) : Pia 151 ; (2) : cf. Pia 641-642, édition originale vers 1728, la présente édition étant demeurée inconnue de Pia

3 300 €

[19] CELINE, Louis-Ferdinand. Ballets sans musique, sans personne, sans rien. Paris, Gallimard, 1959

ENVOI A HENRI JEANSON

In-8 (206 x 141mm)

TIRAGE. Exemplaire du Service de Presse. Pas de grand papierILLUSTRATION : nombreux dessins d’Eliane Bonabel reproduits dans le texte

ENVOI : «A Henri Jeanson. Bien amicalement. L. F. Céline» (à l’encre bleue, sur le premier feuillet blanc)PIECE-JOINTE : feuillet d’annonce de parution de l’ouvrageRELIURE SIGNE DE MONTECOT. Dos et bandes de maroquin noir, filets dorés, tranche supérieure dorée, couverture et dos conservésPROVENANCE : Henri Jeanson (envoi)

Ce recueil comprend, avec de légères variantes, Foudres et flèches et Scan-dale aux abysses publiés séparément en 1948 et 1950. La Naissance d’une fée, Voyou Paul brave Virginie et Van Bagaren avaient paru en 1938 dans Bagatelles pour un massacre.

Il est remarquable que Céline et Jeanson soient restés en relation depuis la parution de Voyage au bout de la nuit, et après l’épreuve de la guerre.

800 €

[20] CELINE, Louis-Ferdinand. L’Ecole des cadavres. Paris, Denoël, 1938

EXEMPLAIRE BROCHE, TEL QUE PARU

EDITION ORIGINALE

In-8 (217 x 144mm)TIRAGE. Exemplaire numéroté 364, un des 400 sur alfa mousse BROCHE. Chemise, étui

Dans la préface de l’édition de 1942, Céline écrit : «Juste là donc deux trois mots avant l’oubli, sur les caractères, les façons, les petits mérites de ce livre. 1° Imprimé sous Daladier. 2° Il fit condamner son auteur le 21 juin 1939 sur plainte de M. Rouquès qui s’y trouvait diffamé [...] Ce livre eut donc le mérite d’être rejeté par toute la presse française (y compris l’antisé-mite), en totalité, au titre d’ordure totale, obscénité qu’il convient de traiter avec pincettes et par le silence».


Ce livre constitue le troisième volet des quatre pamphlets antisémites de Céline (après Mea Culpa publié en 1936, Bagatelles pour un massacre publié en 1937, et avant Les Beaux Draps publié en 1941). À l’exception de Mea Culpa, les pamphlets n’ont jamais été réédités, à la demande de sa veuve. Il sont de toute manière concernés par le décret-loi Marchandeau de 1939 et la loi Pleven de 1972 qui interdisent la provocation à la haine raciale.

«L’autre jour je déambulais comme ça, tout pensif, le long du halage entre la Jatte et Courbevoie, je songeais à des petites choses, j’avais des ennuis… J’allais pas me noyer, bien sûr… mais quand même j’étais tracassé, je ne trouvais pas la solution. La vie n’est pas drôle tous les jours. Je regarde un peu les alentours, je vois une péniche en pleine vase, renversée des-sus-dessous, gisante, ça faisait comme une sorte d’estacade… et puis un petit treuil, pendentif, qui remuait tout seul… Je regarde encore un peu loin… J’aperçois là-bas une sirène qui barbotait entre deux eaux, bour-beuses alors, très infectes… une fange pleine de bulles… J’en étais gêné pour elle… Je fis semblant de ne pas la voir… Je m’éloignai délicatement… - Yop ! Eh ! dis donc ! Hop ! Ferdinand ! Tu dis plus bonjour folichon ! Grand tordu ! Crâneur malpoli ! Où c’est que tu te précipites ?...»

1 000 €

[21] CELINE, Louis-Ferdinand. L’Eglise. [Paris], Denoël et Steele, 1933

ENVOI.CELINE DRAMATURGE

EDITION ORIGINALE

In-8 (183 x 177mm)ENVOI : «A Grozet, bien amicalement, L. F. Céline»TIRAGE : exemplaire du tirage courantRELIURE SIGNEE DE MONTECOT. Dos et bandes de maroquin noir, filets dorés, tranche supérieure dorée, non rogné, couverture conservée

1 800 €


[22] CELINE, Louis-Ferdinand. Guignol’s Band I. Paris, Denoël, 1944

BROCHE

EDITION ORIGINALE

In-8 (184 x 119mm). Titre imprimé en rouge et noirTIRAGE. Exemplaire du tirage courantILLUSTRATION : reproduction d’une photographie en frontispice dépliantBROCHE. Non rogné

Guignol’s Band, troisième roman de Céline, est en projet depuis 1936, et fait suite à Mort à crédit.

100 €

[23] CELINE, Louis-Ferdinand. Maudits soupirs pour une autre fois. Paris, Gallimard, 1985

UNE VERSION INEDITE

PREMIERE EDITION

In-8 (215 x 146mm). Edition établie et présentée par Henri GodardTIRAGE unique à 62 exemplaires sur vélin pur chiffon de Rives. Celui-ci numéroté 33RELIURE SIGNEE DE MONTECOT. Dos et bandes de maroquin noir, filets dorés, tranche supérieure dorée, non rogné, couverture et dos conservés

Il s’agit d’une version primitive de Féerie pour une autre fois qui com-porte beaucoup de détails sur Montmartre où vécut Céline

300 €

[24] CELINE, Louis-Ferdinand. Mea Culpa [suivi de :] La Vie et l’oeuvre de Semmelweis. Paris, Denoël et Steele, 1937

LE RETOUR D’URSS DE CELINE : SON TROISIEME ET DERNIER GRAND TEXTE D’AVANT-GUERRE.BEL EXEMPLAIRE SOIGNEUSEMENT RELIE

EDITION ORIGINALE

In-8 (182 x 117mm). Titre imprimé en rouge et noirTIRAGE : exemplaire n° 129, un des cent sur alphaRELIURE SIGNEE DE MONTECOT. Dos et bandes de maroquin noir, filets dorés, tranche supérieure dorée, non rogné, couverture et dos conservés

En 1936, année de parution de Mort à crédit, Céline est invité en Russie, notamment sous l’influence d’Elsa Triolet, pour toucher ses droits d’auteur. Il écrit à son retour son premier pamphlet, Mea culpa, charge impitoyable contre le régime soviétique, la même année que Le Retour de l’URSS d’An-dré Gide. Le style est le même que celui de ses deux premiers romans :

« La grande prétention au bonheur, voilà 1’énorme imposture ! C’est elle qui complique toute la vie ! Qui rend les gens si venimeux, crapules, imbu-vables. Y a pas de bonheur dans l’existence, y a que des malheurs plus ou moins grands, plus ou moins tardifs, éclatants, secrets, différés, sournois... «

La Vie et l’oeuvre de Semmelweis est le titre de sa thèse de médecine, déjà publiée en 1924

600 €

[25] CHARDONNE, Jacques. Les Varais. Roman. Paris, Bernard Grasset, 1929

BEL EXEMPLAIRE AVEC UN ENVOI DE JACQUES CHARDONNE A PAUL MORAND, DANS LES PREMIERS TEMPS DE LEUR RENCONTRE. UN GRAND ENVOI ENTRE DEUX ECRIVAINS QUE SARTRE AURAIT QUALIFIES DE «SALAUDS»

EDITION ORIGINALE

In-8 (187 x 120mm)ENVOI : “A Paul Morand, avec mon admiration, Jacques Chardonne”TIRAGE : exemplaire sur alfa santé outhenin chalandre, celui-ci appelé “exemplaire de presse”BROCHE, couverture d’origine, non coupé

1 500 €

[26] CHATEAUBRIAND, François-René de. Congrès de Vérone. Paris, Delloye, Leipzig, Brockaus et Avenarius, 1838

BEL EXEMPLAIRE RELIE A L’EPOQUE

EDITION ORIGINALE.


2 volumes in-8 (205 x 128mm)RELIURES DE L’EPOQUE. Dos longs ornés et coins en veau havane, plats de papier marbré, tranches mouchetées de vert

Quelques éclats aux dos. Très rares rousseurs

Ce livre relate les événements politiques de 1822 à 1824, période pen-dant laquelle Chateaubriand était ministre des Affaires étrangères. On trouve, parmi les passages remarquables, les portraits de Louis XVIII, du tsar Alexandre, la visite de Chateaubriand à Charles X, ainsi que des pages célèbres sur Waterloo.

«Texte dont l’importance a fini par apparaître. C’est en effet une partie, et non négligeable, des Mémoires d’Outre-Tombe.» (Clouzot)

REFERENCES : Carteret, Le Trésor du Bibliophile romantique, I, p. 163 -- Clouzot, Guide du bibliophile français, p. 66

2 000 €

[27] CHENIER, André. Oeuvres. Paris, la Cité du livre, 1927

L’UNE DES ELEGANTES MANIERES DE POSSEDER LES ŒUVRES DE CHENIER : EXEMPLAIRE RELIE PAR PAUL BONET POUR CARLOS SCHERER

3 volumes in-8 (186 x 127mm). Bandeaux et fleurons. Introduction et notices par Henri Clouard

TIRAGE. Exemplaire sur vergé à la forme des papeteries d’Arches, numéroté 776

RELIURES DE L’EPOQUE SIGNEES DE PAUL BONET. Dos et bandes de maroquin olive, dos ornés d’un décor géométrique de pièces de maroquin fauve mosaïquées et de filets argentés, nom de l’auteur en lettres argentées continues sur le dos des trois volumes, non rognés, tranches supérieures argentées. EtuiPROVENANCE : Carlos Scherer (Bibliothèque reliée par Paul Bonet, Paris, 1960, n° 30)

Petite marque au troisième volume

Ces reliures de type Art déco font partie des premières créées par Paul Bonet. Edouard Marty et Carlos Scherer furent parmi les premiers et prin-cipaux mécènes de Bonet qui donnèrent à sa carrière une impulsion déter-minante.

6 000 €


[28] CLAUDEL, Paul. Dodoitzu. Paris, NRF, 1945

EXEMPLAIRE BROCHE, TEL QUE PARU. ETAT DE NEUF

EDITION ORIGINALE

In-4 (283 x 218mm)ILLUSTRATION : nombreuses reproductions des compositions en couleurs du peintre japonais Rihaka Harada, représentant des paysages, des fruits, des fleurs, des oiseauxTIRAGE : exemplaire numéroté 1113BROCHE. Couverture illustrée

250 €

[29] CLAUDEL, Paul. L’Histoire de Tobie et de Sara. Paris, Gallimard, 1942

EXEMPLAIRE BROCHE. ENVOI

EDITION ORIGINALE

In-12 (186 x 119mm)

TIRAGE. Exemplaire du Service de Presse

BROCHE

150 €

[30] CLAUDEL, Paul. Le Livre de Christophe Colomb. Paris, NRF, 1933

EDITION ORIGINALE

In-4 (283 x 227mm)Encadrement de couleurs sur la page de titreILLUSTRATION : nombreux dessins de Jean Charlot reproduits en couleurs dans le texteTIRAGE. Un des 840 exemplaires sur vélin d’Arches

BROCHE

180 €

[31] CLAUDEL, Paul. Sous le rempart d’Athènes. Paris, NRF, 1928

EXEMPLAIRE BROCHE. ENVOI

EDITION ORIGINALE. Titre imprimé en rouge sur la couverture

In-4 (245 x 190mm)TIRAGE. Un des 350 exemplaires sans mention de papierBROCHE

ENVOI : «Pour M. E.P Hermitte. Claudel» (à l’encre noire, sur le premier feuillet blanc)

Dos légèrement insolé

200 €

[32] CLAUDEL, Paul. Trois poèmes de guerre. Paris, NRF, 1915

EXEMPLAIRE BROCHE

EDITION ORIGINALE

In-4 (255 x 189mm). Titre imprimé en rouge et noirTIRAGE. Exemplaire non numéroté sur vergéBROCHE

Couverture légèrement salie

150 €

[33] COCTEAU, Jean. Poésies 1916-1923. Paris, NRF, 1926

ENVOI A LA COMEDIENNE MARGUERITE MORENO

Première édition collective

In-8 (178 x 114mm)ENVOI : «A Madame Moreno, de tout coeur, Jean C., 1925» (à l’encre brune, sur le premier feuillet blanc)


TIRAGE : exemplaire de Service de Presse

RELIURE : dos à nerfs et coins de maroquin rouge, tranche supérieure dorée, non rogné, couverture et dos conservés

Marguerite Moreno, muse des symbolistes, amie de Mallarmé et femme de Marcel Schwob, fut l’une des comédiennes les plus en vue de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle

1 200 €

[34] Colonna, Francesco.Hypnerotomachie ou Discours du songe de Poliphile, Deduisant comme amour le combat a l’occasion de Polia. Soubz la fiction de quoy l’aucteur montrant que toutes choses terrestres ne sont que vanité, traicte de plusieurs matieres profitables, & dignes de memoire. Nouvellement traduicte de langage Italien en Francois.Paris, Jacques Kerver, 20 août 1546

BEL EXEMPLAIRE DE L’EDITION ORIGINALE DU POLIPHILE FRANCAIS, JOYAU DE L’ECOLE DE FONTAINEBLEAU : EXEMPLAIRE DESCAMPS-SCRIVE

EDITION ORIGINALE ILLUSTREE DE LA TRADUCTION FRANCAISE par Jean Martin, du plus beau et du plus célèbre livre italien de la Renaissance, publié en 1499 à Venise par Alde : c’est la première des trois éditions données par Kerver

In-folio (320 x 205mm)

Titre dans une grande bordure historiée, nombreuses initiales à fond criblé dans le texte et plusieurs sortes de bandeaux décorés gravés sur bois. Figure du feuillet B6v en premier état avant les modifications de Kerver pour ses éditions ultérieures. Initiales en arabesques contenant le célèbre acrostiche avec le nom de l’auteur encadrées d’une bordure, que l’on ne retrouve pas dans les deux éditions suivantes. Marque typographique

COLLATION : a*6 A-Z Aa-Bb6 Cc8 : 164 feuillets

ILLUSTRATION : 181 gravures sur bois dont 13 imprimées à pleine page

RELIURE DU XIXe SIECLE SIGNEE DE A. CUZIN. Maroquin rouge, dos à nerfs, tranches dorées

PROVENANCE : numéro d’inventaire d’Edouard Rahir et de la librairie Damascène-Morgand -- René Descamps-Scrive (ex-libris) -- Charles Miguet (ex-libris)


L’ouvrage est dédié à Henri de Lenoncourt, comte de Nanteuil-le-Haudouyn, gouverneur de Vallois, par le traducteur Jean Martin qui était secrétaire du cardinal de Lenoncourt. Dans sa dédicace, Jean Martin donne la seule indication sur la paternité de l’œuvre : Fut composé en Italien par vn Gentilhomme docte, & de maison illustre et révèle l’existence de l’acros-tiche formé par les lettres initiales de chacun des chapitres donnant la fameuse clef : Poliam Frater Franciscvs Colvmna Peramavit (Frère François Colonna brûla d’amour pour Polia). Dans son avis Avx lectevrs, Martin insiste sur le fait que la traduction du livre lui a été présentée par un de ses amis afin qu’il entreprit la charge de la reuoir et il se contenta surtout de transposer quelques motz qui retenoient encores de la fraze Italienne, tant corrompue. On trouve à la suite un long poème français au verso duquel il y a un sonnet italien précédé des initiales GPM et suivi, après le quatorzième vers, de cette devise italienne Per me stesso son sasso (par moi-même je suis une pierre, pour moi je suis pierre).

Par rapport à l’édition aldine de 1499 et à sa réimpression italienne de 1545, le livre présente de nombreuses différences. D’abord l’édition aldine, indépendamment de la condition des exemplaires possibles, se rencontre fréquemment tandis que la première édition française est par elle-même beaucoup plus rare. Mais surtout, il ne s’agit plus d’un livre italien mais d’un livre spécifiquement français. Le texte, dépouillé de pas mal de ses obscurités initiales, est devenu intelligible au public des années 1550. Le traducteur indique lui-même qu’il a œuvré à partir d’un langage italien meslé de Grec et de latin, si confusément mis ensemble que les italiens mesme, s’ilz ne sont plus que moyennement doctes, n’en peuvent tirer construction.

L’ornementation n’est plus celle des livres italiens mais celle de l’école de Fontainebleau. La trame antiquisante et symbolique de l’œuvre sert davan-tage de support aux tendances horticoles et architecturales dont la Renais-sance française marquera l’apogée. Si les artistes qui ont gravé ces planches ont suivi, souvent fidèlement en ce qui concerne la forme, le modèle italien, quatorze figures nouvelles ont été ajoutées, présentant principalement des sujets liés à l’architecture et aux jardins.

REFERENCES : Fairfax Murray French 99 -- Mortimer French 145

45 000 €


[37] COPPEE, François. Olivier. Paris, Alphonse Lemerre, 1876

DE POETE A POETE : ENVOI DE FRANCOIS COPPEE A VICTOR DE LAPRADE

EDITION ORIGINALE

In-12 (183 x 123mm)ENVOI : “A Victor de Laprade. Son admirateur, François Coppée (à l’encre brune, sur le faux-titre)BROCHE. Non rognéPROVENANCE : Victor de Laprade (envoi)

Victor de Laprade (1812-1883) fut professeur de lettres à la faculté de Lyon, député du Rhônes et poète. Ses poésies sont inspirées par Chateaubriand et Lamartine. Il fut élu à l’Académie française.

REFERENCE : Clouzot, Guide du bibliophile, p. 73

250 €

[38] CROS, Charles. Le Coffret de santal.Paris, Tresse, 1873

BEL EXEMPLAIRE EN RELIURE DE L’EPOQUE AVEC UN ENVOI AU MUSICIEN ARMAND GOUZIEN

EDITION ORIGINALE

In-8 (167 x 108mm)Fleurons et bandeaux gravésTIRAGE unique à 500 exemplaires sur vergé de Hollande

ENVOI : «A Armand Gouzien musicien, son poète Charles Cros»RELIURE DE L’EPOQUE. Dos à la bradel en percaline bleue, pièce de titre en maroquin havane, non rognéPROVENANCE : Armand Gouzien (envoi) -- note manuscrite d’un acheteur «exemplaire Armand Gouzien 20 mai 1893. 19 francs» (à l’encre brune sur la garde inférieure) -- Académie du Disque français (cachet) -- Gérard Souzay (ex-dono de l’Académie du Disque français)

Dos très légèrement passé

Armand Gouzien (1839-1892), fils de charpentier, dirigea la Revue des lettres et des arts à laquelle collaborèrent Verlaine et Villiers de l’Isle Adam.

[35] CONSTANT, Benjamin. Mélanges de littérature et de politique. Paris, Didier, 1839

BROCHE

EDITION ORIGINALE

In-8 (215 x 135mm). Avec le feuillet d’errataBROCHE. Non rogné, couverture de relai à la date de 1839. Chemise, étui

Quelques rousseurs. Dos fragile

Dernier ouvrage publié du vivant de Constant dans lequel il résume ses idées politiques

REFERENCES : Clouzot, Manuel du bibliophile français, 71 -- Carteret I, 180

300 €

[36] COPPEE, François. Contes en vers et poésies diverses. Paris, Alphonse Lemerre, 1881

DE POETE A POETE : ENVOI DE COPPEE A JOSE-MARIA DE HEREDIA.EXEMPLAIRE SICKLES

EDITION ORIGINALE

In-12 (186 x 120mm)ENVOI : «A José Maria de Heredia, son ami, François Coppée» (à l’encre brune, sur la page de faux-titre)RELIURE : dos à la bradel en chagrin rouge, non rogné, couverture et dos conservésPROVENANCE : Jose Maria de Heredia (envoi) -- colonel Daniel Sicklès (Paris, 23 octobre

1991, X, n° 3862)REFERENCE : Clouzot, Manuel du bibliophile français, 72

800 €


Musicien et critique dramatique à L’Evénement et au Gaulois, il fut un ami de Charles Cros, de Nerval et de Hugo. Il fut aussi directeur des Beaux-Arts. Il mourut à Hauteville House, à Guernesey, chez Victor Hugo.

Un autre envoi à Armand Gouzien figure sur un exemplaire des Contes cruels (1883) de Villiers de l’Isle Adam (cf. le présent catalogue, infra).

Gérard Souzay (1918 - 2004) à qui par la suite fut offert cet exemplaire était un chanteur classique qualifié de baryton. Une discographie de ses enre-gistrements a été publiée depuis, listant plus de sept cent cinquante titres. Il participa à un enregistrement intégral des mélodies de Fauré et Poulenc et il remporta à trois occasions le prestigieux Grand Prix du Disque, notam-ment pour son enregistrement des mélodies de Ravel.

Cet exemplaire aura donc appartenu successivement à deux musiciens ; ce qui n’est pas étonnant, étant donné l’intérêt que Cros, inventeur malheu-reux du phonographe, portait à la musique. En plus d’être poète, Charles Cros joua en effet un rôle important dans diverses inventions, dont celle de la photographie en couleurs et celle du phonographe, dont il exposa la théorie en 1879. Mais, pour l’invention du phonographe, il se fit devancer de peu par l’Américain Edison qui réussit les démonstrations pratiques et déposera un brevet.

L’ouvrage porte une dédicace imprimée à Nina de Villars - «À Nina, j’offre ce coffret de santal» -, qui tenait salon et devait inspirer à Manet une suite de portraits dont la célèbre «Dame à l’éventail». La rupture de celle-ci avec Charles Cros, en 1867, au bout de neuf ans de liaison, marquera l’époque du délabrement du poète, d’autant plus que dans l’orage de cette rupture, Nina jeta au feu le manuscrit de La Mécanique cérébrale, l’œuvre majeure de Cros. Celui-ci supprimera la dédicace du Coffret de santal lors de la seconde édition qu’il publiera, comme la première, à compte d’auteur, en 1879. Le livre sera encore réédité en 1903, aux frais de Renée Vivien.

Les pièces qui composent le recueil sont d’inspirations fort diverses. A côté de poèmes sentimentaux et amoureux, on trouve le très beau «Fleuve», dont Manet illustrera un peu plus tard une édition séparée.

REFERENCE : Carteret, Le Trésor du Bibliophile, I, p. 460

4 500 €


[41] DESBORDES-VALMORE, Marceline. Poésies. Paris, Théophile Grandin, 1822

EN MAROQUIN BLEU DE L’EPOQUE

Edition en partie originale. Seize pièces paraissent pour la première fois

2 volumes in-12 (144 x 92mm). Une vignette sur le titre

ILLUSTRATION : 4 eaux-fortes hors texte gravées d’après Chasselat

RELIURES DE L’EPOQUE. Maroquin marine, décor estampé à froid, encadrement d’une roulette dorée, dos à nerfs ornés, tranches dorées. Etui

Quelques rousseurs

REFERENCE : Clouzot, Manuel du bibliophile français, 84

2 000 €

[39] CROS, Charles. Le Coffret de santal. Paris, Tresse, 1879

BEL EXEMPLAIRE EN RELIURE CONTEMPORAINE

EDITION EN PARTIE ORIGINALE, augmentée de 46 pièces nouvelles

In-8 (185 x 120mm)TIRAGE unique sur vélinRELIURE VERS 1890. Dos de veau gris souris, dos à nerfs orné, couverture conservée, tête dorée, quelques témoins conservésREFERENCE : Carteret I, p. 460

Modeste accroc restauré à la couverture inférieure

Cette édition est la seconde du seul recueil publié par Charles Cros de son vivant, et la plus complète. Il publia ses premiers poèmes dans le Par-nasse contemporain, fréquenta les cercles et cafés littéraires de la bohème de l’époque (Cercle des poètes Zutistes - qu’il avait créé -, Vilains Bon-hommes, Hydropathes), ainsi que le salon de Nina de Villard qui fut sa maî-tresse jusqu’en 1877. De rage, Cros a d’ailleurs supprimé sur cette seconde édition la dédicace imprimée à la courtisane qui figurait en tête de l’édition de 1873.

1 300 €

[40] DESBORDES-VALMORE, Marceline. Les Pleurs. Paris, Charpentier, 1833

BEL EXEMPLAIRE

EDITION ORIGINALE

In-8 (205 x 132mm). Préface inédite d’Alexandre DumasTIRAGE : un des «très rares exemplaires sur papier de couleur» (Clouzot). Exemplaire sur papier vélin rose pâleILLUSTRATION : une vignette sur la page du second faux-titreRELIURE DE L’EPOQUE. Dos long orné en chevrette rouge, tranches mouchetées, non rogné

Rares rousseurs

REFERENCE : Clouzot, Manuel du bibliophile français, 84

2 500 €

n° 40 n° 41


[42] DESHOULIERES, Madame. Poësies. Paris, Veuve Sébastien Mabre-Cramoisy, 1688

ELEGANT EXEMPLAIRE RELIE PAR CHAMBOLLE-DURU DE «L’UNE DE NOS MEILLEURES ELEGIAQUES» (VALERY LARBAUD)

EDITION ORIGINALE

In-12 (168 x 110mm)Vignette gravée sur bois imprimée sur la page de titre, bandeaux, culs-de-lampe et fleurons. Imprimé sur un beau papier vergé finRELIURE SIGNEE DE CHAMBOLLE-DURU. Maroquin bleu, triple filet doré en encadrement, dos à nerfs orné, tranches dorées

Antoinette du Ligier de La Garde épousa à treize ans et demi le Sieur Des-houlieres, gentilhomme poitevin au service de Condé. Elle connut une vie brillante mais désargentée et demeure l’une des poétesses les plus célèbres de son siècle. A ce titre, cette édition originale, rare, appartient à une collec-tion de poésie française. Valéry Larbaud, grand découvreur de talent, ne s’y trompait pas : «Elle a introduit l’intonation féminine dans l’alexandrin de notre siècle d’or. Elle est une de nos meilleurs élégiaques. Grandes élé-gies pleines d’un pessimisme tendre et d’un violent amour de la vie.» En 2001, le chanteur Jean-Louis Murat, sur des arrangements de Daniel Meier et avec la voix d’Isabelle Huppert, lui rendit hommage en faisant revivre son inspiration baroque.

REFERENCE : Tchemerzine, Editions originales et rares, XVe-XVIIIe siècle, II, p. 806 et rep. fig. I

600 €

[43] DROUOT, Paul. La Chanson d’Eliacin. Edition de Psyché, 1906

RARE EXEMPLAIRE DE TETE. POEMES AUTOGRAPHES DE L’AUTEUR

EDITION ORIGINALE

In-8 (260 x 166mm)ANNOTATIONS : longue citation de Villiers de l’Isle-Adam écrite par Paul Drouot sur le faux titre, quatre vers autographes signés de Paul Drouot sur la page de titreTIRAGE : exemplaire “hors série” signé par l’auteur et imprimé, comme les vingt-cinq exemplaires de tête, sur papier de HollandeBROCHE. Non rogné

Aucun exemplaire n’a été proposé sur le marché national ou international des ventes aux enchères depuis plus de trente ans.

Paul Drouot (1886-1915) publia ses premiers vers à dix-huit ans dans la revue Psyché qu’il fonda avec son ami Louis Thomas. Cette revue qui se transforma deux ans plus tard en Editions de Psyché, édita également son premier recueil de poèmes, La Chanson d’Eliacin. Suivront La Grappe de raisin (1908) et Le Vocable du chêne (1910).

Le 8 juin 1915, un obus s’abattit sur l’abri où le poète était en train d’écrire. Un éclat perfora son portefeuille et le frappa mortellement au coeur.

Il avait laissé un testament avant de partir au front : «Je ne veux pas laisser de traces. Tout est vain, voyez-vous, ici-bas, oui, tout, excepté l’âme. Je ne laisse rien qui soit digne d’être publié. Je demande que tous mes papiers, notes, brouillons, débuts de poèmes ou vers isolés soient anéantis, ce qui ne les changera guère.»

Il est le petit-neveu du général Drouot, fidèle compagnon de l’Empereur.

3 200 €


[44] DUBUFFET, Jean. Le Mirivis des Naturgis. Collège de Pataphysique, 1963

BROCHE, TEL QUE PARU

In-4 (201 x 160mm)

Edition reproduisant la grande édition lithographique parue la même année

TIRAGE à 140 exemplaires

ILLUSTRATION : 16 lithographies de Jean Dubuffet imprimées à pleine page, dont deux pour la couverture

BROCHE. Couverture illustrée

REFERENCE : S. Webel, Catalogue raisonné II, pp. 23-31

300 €

[45] DUBUFFET, Jean. Plu kifekler mouinkon nivoua. Ler Dutan [Pierre Bettencourt], 1950

«SKELTANPAS...» : LONG ENVOI DE DUBUFFET A HENRI PARISOT. EXEMPLAIRE BROCHE, TEL QUE PARU

In-8 (193 x 123mm)

ENVOI : «En souvenir de la rencontre de Pierre Bettencourt à la Librairie de la Pléiade en décembre 1949 [Jean Dubuffet né en 1901] salue avec amitié Henri Parisot Mai 1950 SKELTANPAS Jean Dubuffet» (à l’encre brune, sur la page de faux titre)

TIRAGE. Exemplaire numéroté 156, un des 25 réservés à l’auteur (tirage total 175 exemplaires)

BROCHE. Couverture à rabats, imprimée en deux couleurs

PROVENANCE : Henri Parisot (envoi)

En 1947, dans la librairie qu’il a ouverte dans les éditions Gallimard, Henri Parisot présente Pierre Bettencourt à Jean Dubuffet. Ils se rendent ensemble au petit musée de l’Art Brut. A partir de là, le poète et l’impri-meur confectionneront de nombreux livres ensemble.

Ce recueil rassemble trois textes précédemment publiés par Jean Dubuffet :

Ler dla canpane (1948), An vouaiaje (1949) et La bonfam abeber (1950).

2 300 €

[46] DUBUFFET, Jean. Trémolo sur l’Oeil. Gaston Puel, 1963


EDITION ORIGINALE

In-4 (214 x 170mm)TIRAGE unique à 300 exemplaires sur papier d’ArchesILLUSTRATION : une lithographie de Jean Dubuffet imprimée à pleine page, dix pages de texte et lithographiesBROCHE, non rognéREFERENCE : S. Webel, Catalogue raisonné II, pp. 60-63

400 €

[47] [DURANT, Gilles, seigneur de La Bergerie]. Imitations du latin de Jean Bonnefons avec autres gayetez amoureuses de l’ invention de l’auteur . Paris, De l’imprimerie d’Anthoine du Brueil, 1610

UN AUTEUR DE POESIE EROTIQUE, QUI SERA ROMPU VIF

EDITION EN PARTIE ORIGINALE de ces vers érotiques dont la première édition a été donnée en 1587

In-8 (161x100 mm)Vignette gravée sur bois imprimée sur la page de titre, bandeaux et initiales gravésRELIURE VERS 1700. Veau fauve, filet d’encadrement estampé à froid, dos à nerfs très orné, tranches rouges

Rare recueil d’un des meilleurs poètes de la fin du XVIe siècle. La pre-mière partie contient une vingtaine de traductions françaises de l’oeuvre latine de Jean Bonnefons. La seconde partie qui représente les trois quart de l’ouvrage contient des vers teintés d’érotisme, les Gayetez amoureuses.

L’auteur, poète et avocat auvergnat né vers 1550, dont Brunet dit qu’il finira rompu vif en 1618, est proche du Ronsard des «folatries». Sainte Beuve sou-ligne la volupté tour à tour folâtre et mélancolique de Gilles Durant. L’au-teur de la notice consacrée à Durant, dans la célèbre anthologie des poètes français d’Eugène Crépet, à laquelle Baudelaire et Gautier participeront, écrit : «Où il faut surtout chercher et admirer Gilles Durant, c’est dans ses poésies amoureuses et élégiaques.»

REFERENCES : Brunet, Manuel du libraire, III, 710-711-- Poëtes français. Recueil des chefs-d’œuvre..., par Eugène Crépet, Paris, 1861, t. II, art. de Valéry Vernier, p. 330

1 800 €


[48] [Entrée de Henri II à Rouen]. Cest la dedvction du sumptueux ordre plaisants spectacles et magnifiques theatres dresses, et exhibes par les citoiens de Rouen ville Metropolitaine du pays de Normandie, A la sacrée Maiesté du Tres Christian Roy de France, Henry secõnd, leur souuerain Seigneur, Et à Tres illustre dame, ma Dame Katharine de Medicis, La Royne son espouse, lors de leur triumphant ioyeulz et nouuel aduenement en icelle ville… premier & second iours d’Octobre, Mil cinq cens cinquante.

Rouen, Iean le Prest pour Robert le Hoy, Robert et Iehan du Gord, 1551

BEL EXEMPLAIRE DE L’UN DES LIVRES LES PLUS ATTACHANTS DU XVIe SIECLE FRANCAIS : L’ENTREE DE HENRI II A ROUEN, SUPERBEMENT ILLUSTREE

EDITION ORIGINALE

In-4 (208 x 154mm)36 lignes à la page. 2 feuillets de musique gravés sur bois à la fin. Initiales, grandes et petites, marque typographique (Silvestre 376), ornements et culs-de-lampes gravés sur boisCOLLATION : π4 B-C4 D6 E2 F-G4 H6 I-K4 L2 M-R4 : 67 (sur 68) feuillets, sans le feuillet blanc p4ILLUSTRATION : remarquable illustration gravée sur bois comprenant 29 figures, dont 5 à double page, en partie inspirées des décors de Jean Goujon ; elles pourraient être dues aux frères Robert et Jean Dugort, éditeurs rouennais ayant imité (selon R. Brun, 180) un certain nombre de gravures de D. Janot.

RELIURE VERS 1840 A DECOR DE STYLE RETROSPECTIF. Veau blond, décor doré et estampé à froid, encadrements et fleurons foliagé aux angles, dos à nerfs orné, tranches dorées. BoîtePROVENANCE : collège des Oratoriens (ex-libris manuscrit sur la page de titre) -- Ch. Sauvageot (ex-libris, vers 1840) -- bibliothèque du château d'Anet (ex-libris du XIXe siècle)

Petite restauration angulaire à la page de titre

Edition originale de la relation de la fête somptueuse offerte par la ville de Rouen en 1550 à Henri II et Catherine de Médicis. Des poèmes, cantiques et élégies, restés anonymes, sont accompagnés de deux pages de musique notée.

Cette imposante solennité, pour laquelle on chercha de surprenantes et nouvelles inventions, présentait comme clou la fête brésilienne, célébrée


ILLUSTRATION : reproduction d’une estampe placée en frontispiceRELIURE DE L’EPOQUE. Dos de veau à nerfs orné, tranches marbréesPROVENANCE : Belay (ex-libris)

Fléchier était fort apprécié de Louis XIV pour ses talents de prédicateur. Il se vit confier l’oraison funèbre de Turenne et fut reçu à l’Académie fran-çaise le même jour que Racine. Nommé par Louis XIV au siège épiscopal de Nîmes, il fit preuve, tant dans ses mandements que dans son action, d’un esprit évangélique et humanitaire qui facilita les rapports avec la forte minorité protestante, apportant pendant la disette de 1709 les mêmes secours aux protestants qu’aux catholiques.Louis XIV ordonna la création d’un tribunal à Clermont en 1665 pour juger les délits, crimes et conflits juridiques qui désolaient la province. Le terme de «Grands-Jours» reste attaché au souvenir de la répression qui suivit le soulèvement d’une partie de la population contre le pouvoir absolu. Cette violente satire d’une assemblée provinciale aux multiples passions a fait l’objet d’une préface enthousiaste de Sainte-Beuve en tête de l’ouvrage. Fer-nand Vandérem considérait ce livre comme l’une des plus curieuses pein-tures de mœurs : «Comment un livre d’un tel intérêt, d’une telle qualité, d’une telle importance a-t-il jusqu’ici échappé aux regards des amateurs ?» (Bulletin du Bibliophile, juillet 1929, p. 291).

500 €

[50] FURETIERE, Antoine. Nouvelle allégorique ou Histoire des derniers troubles arrivez au Royaume d’Eloquence. Paris, Guillaume de Luyne, 1658

RARE. L’UNE DES MEILLEURES SOURCES SUR LES DEBATS LITTERAIRES DANS LES ANNEES 1650. AVEC LA BELLE CARTE GRAVEE REPRESENTANT LA MONDANITE LITTERAIRE ET PARISIENNE EN 1650

EDITION ORIGINALE

In-8 (156 x 103mm). Fleurons, bandeaux et initiales gravés sur boisCOLLATION : A6 [+ une gravure dépliante] A-F8 G8-1 H-K8 L6 paginés 1-171. Conformément aux annotations de Lucien Scheler sur Tchemezine, le feuillet G8 (pp. 109-110) a été supprimé, réimprimé, monté sur onglet et numéroté 107-108ILLUSTRATION : une gravure dépliante par et d’après François Chauveau. Elle manquait à l’exemplaire De Backer et montre les troupes de la princesse Rhétorique à l’assaut de la forteresse AcadémieRELIURE DU XVIIIe SIECLE. Veau raciné, encadrement d’un filet à froid, dos long avec titre en long, tranches mouchetéesPetit manque de papier dans la marge inférieure de E4 sans atteinte au texte. Charnière supérieure fendue

sur les bords de la Seine. Cinquante Brésiliens de la tribu des Tupinambas, entièrement nus et se livrant pour certains à des jeux badins, amenés par les navigateurs rouennais auxquels se joignirent des marins ayant séjourné au Brésil, présentèrent des scènes de la vie familiale et guerrière des Indiens. La grande planche double, intitulée Figure des Bresiliens, contient des renseignements intéressants sur les indigènes, leurs mœurs et coutumes ainsi que la description de l’exportation du bois de Brésil, princi-pal objet d’échange avec les Normands. Elle décrit aussi un combat figuré entre deux troupes d’Indiens appartenant respectivement aux tribus des Topinambaulx et des Tabagerres. La relation se termine par un cantique à quatre partitions, disposées sur deux pages, qui fut chanté en présence du roi et de la reine par les vénérables dames seantes au char de religion.

La remarquable illustration est en partie inspirée des décors de Jean Gou-jon et de Jean Cousin. Elle pourrait être dues aux frères Robert et Jean Dugort, éditeurs rouennais ayant imité un certain nombre de gravures de D. Janot (cf. R. Brun, 180).

Parmi les planches les plus remarquables, il faut signaler, à part la planche double, Figure des Brésiliens, celle du Triomphe de la rivière où l’on voit différents personnages, parmi lesquels des musiciens, chevauchant, dans le port de Rouen dont on aperçoit au loin les bâtiments, des chevaux marins qui suivent des chars aquatiques et d’autres embarcations. Les bannières et les costumes sont marqués tantôt du H couronné du roi, tantôt du crois-sant de sa maîtresse Diane de Poitiers. La musique joue un grand rôle dans cette illustration : la planche du Massis du roch à l’entrée du pont montre Orphée dans sa grotte jouant de la lyre. La dernière planche, Figure du Pont de Rebec, représente François Ier à qui la Science tend un livre écrit en hébreu. Au feuillet H5, on trouve la figure du dauphin à cheval.

REFERENCES : Mortimer French 203 -- Borba de Moraes, I, 174-177 : “Very rare book” -- Vinet 473 -- IFF XVIe, II, 310 -- Ornamentstichsammlung Katalog 2893

95 000 €

[49] FLECHIER, Valentin-Esprit. Mémoires sur les grands jours tenus à Clermont en 1665. Paris, Porquet, 1844


Deuxième édition

In-8 (210 x 128mm)


Cette édition originale semble d’une grande rareté. Aucun exemplaire n’a été présenté aux enchères françaises ou internationales depuis 1985. Le présent exemplaire est conforme à la collation donnée par Tchemerzine à l’exception d’un septième feuillet du premier cahier correspondant à un feuillet de privilège du 11 mars 1658 ajouté à la fin du cahier liminaire. Dans l’exemplaire de la BnF, il n’appartient pas au corps du texte mais est simplement monté à la suite. Cet exemplaire ne présente pas les cinq autres cartons aujourd’hui connus aux pages 15-16, 49-50, 107-108, 129-130, 161-162. Aux p. 129-130, cet exemplaire propose donc la la version primitive du texte, plus piquante, car elle évoque les mœurs socratique de Ménage, évocation qui disparaît dans la version expurgée.

Par ce texte, Furetière s’opposait à la Préciosité et cartographiait le monde littéraire et intellectuel de l’époque. Nodier écrivait dans sa Description raisonnée : «Cet ouvrage spirituel et piquant renferme une foule de parti-cularités curieuses sur l’histoire littéraire de l’époque où il a été écrit.... Il y a plus de faits singuliers et notables dans ce petit volume qu’on en trouve-rait dans cinquante ouvrages anecdotiques du même temps.»

REFERENCES : Tchemerzine III, 393, qui «ne connaissait pas la première édition chez De Luyne» -- Brunet II, Manuel du Libraire, 1426 -- Nodier, Description raisonnée, 1030

3 500 €

[51] GARY, Romain. Lady L.. Paris, Gallimard, 1963

L’UN DES TRES RARES EXEMPLAIRES DE TETE EN LANGUE FRANCAISE.L’UNE DES RARES EDITIONS ORIGINALES TRADUITES PAR L’AUTEUR LUI-MÊME. AVEC UN EXEMPLAIRE EN LANGUE ANGLAISE, TEL QUE PARU, SIGNE ET DATE PAR ROMAIN GARY

1/ EDITION ORIGINALE EN LANGUE FRANCAISEIn-8 (184 x 118mm)TIRAGE : exemplaire de tête numéroté 17, un des vingt sur hollande (tirage total : 175 exemplaires)BROCHE, non coupé2/ EDITION ORIGINALE EN LANGUE ANGLAISE. New York, Simon and Schuster, 1959In-8 (202 x 134mm). ANNOTATION : signée et datée 1959 par Romain Gary (à l’encre bleue, premier feuillet blanc). BROCHE. Jaquette illustrée à rabats, photographie de Romain Gary sur le second plat de la jaquette, dos à la bradel orné de roses rougesPROVENANCE : “Rose Brussal Sachs, April 1959” (ex-libris manuscrit)

On parle de deux éditions originales pour Lady L., l’une américaine (1959), l’autre française (1963). En 1959, Romain Gary s’était essayé, sûrement par

jeu, à écrire un roman en anglais. Puis, en 1963, bien plus que d’en donner une simple traduction de l’anglais, Romain Gary réécrivit lui-même son texte, en français. Le même cas de figure se présentera avec son roman The Ski Bum (1965), qu’il écrivit une première fois en anglais, et réécrivit, quelques années plus tard en français, et fit paraître sous le titre Adieu Gary Cooper (1969). L’identité multiple de Romain Gary et futur Emile Ajar, apparaît naturellement dans les différentes langues maternelles et d’adoption qui sont les siennes : le russe, le polonais et le français - langues qu’il pratiquait avec sa mère, puis l’anglais dans la diplomatie. Samuel Bec-kett, s’il n’est pas dans le même souci identitaire que Romain Gary, écrivit aussi ses plus grandes pièces simultanément en français et en anglais, refu-sant les infidélités de la traduction.Le personnage de Lady L. fut inspiré à Romain Gary par sa première femme, l’écrivain britannique Lesley Blanch. Il est alors Consul de France à Los Angeles, et, pour la première fois, il rédige un roman directement en anglais. Or ce roman est attendu par les critiques francophones : Lady L. suit Les Racines du Ciel (1956), qui lui valut l’obtention du prix Goncourt. On peut y voir un pied de nez aux critiques française.Toujours est-il que l’année suivant la parution de Lady L., paraissait l’autre chef d’oeuvre de Romain Gary, La Promesse de l’aube (1960). Le livre fera l’objet d’un film avec Sofia Loren en 1965.

REFERENCE : Myriam Anissimov, Romain Gary, Le Caméléon, Folio, 2006

7 000 €


POEMES EROTIQUES. JOLIE RELIURE DE L’EPOQUE

In-12 (178 x 108mm)ILLUSTRATION : un portrait lithographié d’après Benjamin Roubaud sur chineTIRAGE unique à 150 exemplaires sur hollande

ILLUSTRATION AJOUTEE : même portrait gravé sur chine à l’eau forte par H.ValentinRELIURE DE L’EPOQUE SIGNEE STROOBANT. Maroquin rouge, triple filet doré en encadrement, dos orné, tranches dorées, couverture conservéePROVENANCE : baron de Fleury (ex-libris) -- Lucien Allienne (ex-libris)

Cette édition in-12 parut la même année que l’édition in-8. Elle contient en outre le célèbre poème «Bonheur parfait».

1 250 €

[53] GAUTIER, Théophile. Emaux et Camées. Paris, Eugène Didier, 1852

UN BIJOU

EDITION ORIGINALE

In-16 (132 x 86mm)

RELIURE DE L’EDITEUR. Percaline bleue, grande composition dorée sur le plat supérieur, dos long orné, tranches dorées. Etui

Charnière fragile

Ce recueil annonce la naissance de la poésie parnassienne en même temps qu’il introduit la doctrine de «l’art pour l’art».

REFERENCE : Clouzot, Guide du bibliophile, 128 («peut se trouver dans le rare cartonnage d’éditeur, qui lui donne une nette plus-value»)

1 800 €

[54] GAUTIER, Théophile. Les Jeunes France. Amsterdam, A l’enseigne du coq [Poulet-Malassis], 1866

EN RELIURE DE L’EPOQUE SIGNEE DE ALLO

In-12 (190 x 120mm)

TIRAGE : un des deux-cents exemplaires sur vergé de Hollande, celui-ci numéroté 77

ILLUSTRATION : frontispice de Félicien Rops

RELIURE DE L’EPOQUE SIGNEE DE ALLO. Dos à nerfs orné et coins de maroquin bleu, filets dorés, tranche supérieure dorée, non rogné


1 800 €

[55] GAUTIER, Théophile Poésies qui ne figureront pas dans ses œuvres. Bruxelles, [Poulet-Malassis], 1873


[56] GAUTIER, Théophile. Poésies complètes. Paris, Charpentier et Cie, 1875

EXEMPLAIRE BRADLEY MARTIN. POEME AUTOGRAPHE SIGNE EN PIECE JOINTE2 volumes in-8 (182 x 120mm)TIRAGE unique à cent exemplaires sur vergé de Hollande, celui-ci numéroté 7RELIURES DE L’EPOQUE SIGNEE DE ALLO. Dos à nerfs ornés et coins de maroquin bleu, tranches supérieures dorées, non rognésPIECE JOINTE : manuscrit autographe signé du poème LXII Malheur, malheur à qui, dans cette mer profonde (une page à l’encre brune, montée sur onglets en tête du premier volume)PROVENANCE : Henry Bradley Martin (ex-libris)

2 000 €

[57] GAUTIER, Théophile. Voyage en Russie. Paris, Charpentier, 1867

EDITION ORIGINALE

Deux tomes reliés en un volume in-12 (182 x 145mm)RELIURE : dos de chagrin vert à nerfs, non rogné, couverture conservée

250 €

[58] [Pompéi] GELL, William, et John-P. GANDY. Pompeiana : the Topography, Edifices, and Ornaments of Pom-peii. London, Rodwell and Martin, 1817-1819

POMPEI VUE PAR LES ROMANTIQUES. BEL EXEMPLAIRE DE L’EDITION ORIGINALE EN RELIURE DE L’EPOQUE

L’UN DES GRANDS CLASSIQUES ANGLAIS SUR POMPEI

EDITION ORIGINALE. Vignettes en tête des chapitresIn-8 (232 x142mm)ILLUSTRATION : un frontispice, quatre plans dépliants et 75 planches gravées à l’eau-forte, dont deux imprimées en couleurs et une dépliante. La mauvaise numérotation des planches est signalée par FurchheimRELIURE DE L’EPOQUE. Veau, roulettes dorées et filets en encadrement, dos à nerfs orné, tranches dorées sur témoins

«One of the most curious and carefully executed earlier works on Pompeii» (Furcheim)

REFERENCE : Friedrich Furchheim, Bibliografia di Pompeia, Naples, 1972, p. 37

2 400 €

[59] GIDE, André. Paludes. Paris, Librairie de l’Art Indépendant, 1895

L’UN DES TROIS GRANDS TEXTES DE GIDE. ENVOI A ALBERT SAMAIN

ROLAND BARTHES QUALIFIAIT PALUDES DE «GRAND LIVRE MODERNE»

EDITION ORIGINALE

In-4 (195 x 189mm)

ENVOI : “A Albert Samain, en hommage, André Gide. Sit Tityrus Orpheus [nous : Que Tityre soit Orphée], Eglogua, VIII, 55» (à l’encre brune, sur la page de faux-titre)

TIRAGE : exemplaire sur papier de Hollande Antique numéroté 127 (sur 388, après 12 vélin d’Arches) et paraphé A. W. (André Walter)

RELIURE SIGNEE DE ROGER DEVAUCHELLE. Dos à nerfs et coins de maroquin noir, tranche supérieure dorée, non rogné, couverture et dos conservés

PROVENANCE : Albert Samain (envoi)

Exemplaire soigneusement lavé

«On ne parle pas assez de Gide. Il y a au moins un grand livre et un grand livre moderne de Gide : Paludes qui, sans aucun doute, devrait être réévalué par la modernité». (Roland Barthes, 1975)

Tout au long de sa carrière littéraire, Gide évoquera l’importance de Paludes. Il est remarquable qu’il l’associera toujours à cette période clé de son existence où la maladie, la découverte de sa sensualité et la lecture de Rimbaud placèrent son écriture dans un état de grâce.

En 1897, il publie une postface pour la seconde édition de son roman : «Paludes était seulement l’histoire d’une idée, l’histoire de la maladie qu’elle cause dans un esprit». Puis, en 1905, il écrit dans son Journal : «Je songe à cette heureuse fièvre qui, tout le temps que j’écrivais Paludes, maintenait mon livre en éveil. La lecture de Rimbaud, du VIe Chant de Maldoror, me fait prendre en honte mes oeuvres, et tout ce qui n’est qu’un résultat de la culture, en dégoût. Il me semble que j’étais né pour autre chose.» ( Journal, 28 novembre 1905).

Deux ans avant sa mort, Gide évoquera encore Paludes : «J’ai vécu là trois mois, en parfait étranger. C’est là que dans un état de solitude totale, je me lançai dans Paludes. J’étais certainement inconscient de ce que j’écrivais à ce moment-là» (Entretiens radiophonique avec Jean Amrouche, 1949). Au crépuscule de sa vie, il considérait son roman de jeunesse comme l’un de ses trois chefs d’œuvre : «Je n’ai guère connu, tout le long de ma carrière, que des fours [commerciaux] ; et même je peux dire que la noirceur du four a été en proportion de l’importance de l’œuvre et de son originalité,


[60] GILBERT, Nicolas. Oeuvres complètes. Paris, Dalibon, 1823

BEL EXEMPLAIRE IMPRIME SUR PAPIER FORT ET RELIE A L’EPOQUE PAR THOUVENIN.

L’UN DES DEUX POETES MODELES DES ROMANTIQUES, AVEC CHENIER

In-8 (237 x 149mm)

TIRAGE : exemplaire sur grand papier vélin

ILLUSTRATIONS : portrait de l’auteur placé en frontispice et quatre figures, gravés à l’eau-forte, en double état avant la lettre

RELIURE DE L’EPOQUE SIGNEE DE THOUVENIN. Maroquin vert à grain long, grande plaque dorée au centre des plats, filets dorés et roulette estampée à froid en encadrement, dos à nerfs orné, tranches dorées, doublures et gardes de papier moiré rose

PROVENANCE : Château des Rozais 1908 (ex-libris)

Nicolas Gilbert (1750-1780) passa l’épreuve de l’oubli post-mortem avec un certain succès, sous l’image du poète malheureux, maudit, rejeté par son siècle. A vingt-neuf ans, après une chute de cheval qui causera sa mort, il fut hospitalisé. Dans un délire, il avala sa clé. Quoique le poète ait connu une gloire littéraire certaine durant sa vie, grâce à son œuvre satirique, ce sont ses œuvres plus personnelles qui lui assureront de survivre dans les mémoires des siècles suivants, à savoir, Le Poète malheureux, et Les Adieux à la vie. Dès 1819, en effet, le Romantisme, en quête de figure tuté-laire, reprend à son compte la part élégiaque de Gilbert, au même titre que la dimension de révolte présente dans l’œuvre de Chénier : les deux noms sont bien souvent associés dans la pensée des Romantiques, notamment Vigny (il est l’une des trois figures emblématiques du Stello, avec Chatter-ton et Chénier)

REFERENCE : Vicaire III, 977

1 200 €

[61] GLATIGNY, Albert. Gilles et pasquins. Paris, Alphonse Lemerre, 1872

EXEMPLAIRE DE THEODORE DE BANVILLE, PUIS DU COLONEL SICKLES. RELIE A L’EPOQUE POUR BANVILLE PAR SON RELIEUR ATTITRE. POEMES AUTOGRAPHES JOINTS

de sorte que c’est à Paludes, aux Nourritures et aux Caves que je dus les pires». (Lettre à Louis Martin-Chauffier).

Quelques happy few goutèrent, quand il parut en 1895, le vin subtil et fort de Paludes : Mallarmé, Régnier, Valéry, Louÿs. Plus tard, Jammes et Claudel. Mallarmé devait répondre à l’envoi d’un exemplaire sur chine spé-cialement imprimé pour lui : «C’est bien de vous, Gide, ce génial, ce dis-cret, terrible badinage, à fleur d’âme» (Lettre du 21 juillet 1895).

Albert Samain (1858-1900), auquel fut envoyé cet exemplaire, influença les premiers recueils de vers du jeune André Gide encore publiés sous le nom d’André Walter. Il édita ensuite en 1897 le texte qui rendit célèbre d’André Gide (Les Nourritures terrestres) au Mercure de France, qu’il venait de fonder.

REFERENCES : Claude Martin, André Gide, Paris, Fayard, 1998 -- Pierre de Boisdeffre, Vie d’André Gide, Paris, Hachette, 1970 -- George Painter, Gide, Paris, Mercure de France, 1968 – Passages d’encre, bibliothèque Jean Bonna, Paris, 2008, pp. 475-478 -- Arnold Naville, Bibliographie des écrits de André Gide, 1949, p. 40, n° VIII -- Frédéric Canovas, L’Ecriture rêvée, « André Gide entre deux siècles : Libido scribendi, le récit de rêve de Paludes (1895) », Paris, L’Harmattan, 2000, p. 139-201 -- Gide, « Rimbaud », revue Poésie 41, oct.-nov. 1941 -- Gide, Oeuvres complètes, «Essais critiques», Paris, Gallimard, 1999, p. 314

6 000 €


dont l’absence aurait fait un trou dans mon livre» (une page à l’encre brune, montée sur onglets en tête du volume)

Quelques rousseurs

Le Journal des Goncourt, publié de 1887 à 1896, formera au total un ensemble de neuf volumes. Hippolyte Taine meurt en 1895. Les trois volumes qui lui sont ici adressés sont les trois premiers.

En 1866, Hippolyte Taine publie l’ouvrage phare de sa méthodologie : Introduction à l’étude de l’Histoire expérimentale (en même temps que Claude Bernard publie Introduction à l’étude de la médecine expérimen-tale). En Histoire, les événements seraient déterminés par des lois équi-valentes à celles du monde naturel. Chaque fait historique dépendrait de trois conditions : le milieu (géographie, climat), la «race» (état physique de l’homme : son corps et sa place dans l’évolution biologique), le moment (état d’avancée intellectuelle de l’homme). Mettant en place une méthode expérimentale et scientifique, presque médicale, pour étudier les fait his-toriques, Taine applique lui-même son programme en 1875 dans Les Ori-gines de la France contemporaine : «On permettra à un historien d’agir en naturaliste ; j’étais devant mon sujet comme devant la métamorphose d’un insecte...».

Les frères Goncourt puis Edmond seront très impressionnés par les thèses naturalistes de Taine qu’ils souhaitent appliquer au roman. Hippolyte Taine est sans cesse cité dans leur Journal.

1 000 €

[64] [GOURMONT, Rémy de]. Oraisons mauvaises. Paris, Mercure de France, 1900

EXEMPLAIRE DE TETE SUR JAPON. BROCHE

EDITION ORIGINALE

In-8 oblong (144 x 199mm)Motif floral imprimé en couleurs en bas de chacun des poèmesTIRAGE : exemplaire de tête numéroté 7, un des douze sur japon, justifié et signé par l’auteurBROCHE, couverture en papier gaufré à motifs floraux dorésREFERENCE: Talvart VII, 249

Brochure fragile

600 €

EDITION ORIGINALE

In-8 (179 x 118mm)RELIURE SIGNEE DE GUERIN. Vélin ivoire à rabats, titre peint et enluminé sur le dos, non rognéPIECES JOINTES : poème autographe signé de Théodore de Banville à Glatigny (12 vers datés de 1860 qui seront repris dans Nouvelles des funabulesques) -- poème autographe signé de Glatigny à Théodore de Banville. Tous deux montés sur onglets en tête du volumePROVENANCE : Théodore de Banville (ex-libris) -- colonel Sickles (n° 4336)

900 €

[62] GOMBAULD, Jean Ogier de. Les Epigrammes. Paris, Augustin Courbé, 1657

LE POETE DE MARIE DE MEDICIS. EXEMPLAIRE RELIE PAR CAPE

EDITION ORIGINALE

In-12 (218 x 147mm)Bandeaux, fleurons et culs-de-lampe gravésCOLLATION : a12 A-G12 H4 I2 : 102 feuillets

RELIURE SIGNEE DE CAPE. Maroquin rouge, encadrement de trois filets dorés, dos à nerfs orné, tranches doréesPROVENANCE : Bernard Jean (ex-libris)

«Il y a de lui quelques bonnes épigrammes, dont même on a retenu des vers» (Voltaire, 1751)

REFERENCE : Brunet, Manuel du Libraire, II, 1656 («C’est la partie des poésies de l’auteur qui conserve le plus de lecteurs»)

600 €

[63] GONCOURT, Edmond de. Journal des Goncourt. Paris, G. Charpentier, 1887

ENVOI A HIPPOLYTE TAINE, THEORICIEN DU NATURALISME HISTORIQUE, ET PRINCIPAL MAITRE DES GONCOURT ET DE ZOLA. RELIURES DE L’EPOQUE

EDITION ORIGINALE

3 volumes in-8 (175 x 115mm)ENVOI : «A Taine, Edmond de Goncourt» (à l’encre brune, sur le faux-titre)RELIURES DE L’EPOQUE. Percaline bleue (note du relieur : «Monsieur Dubois, pleine toile bleue, modèle de Goncourt)PIECE JOINTE : lettre autographe signée de Edmond de Goncourt à Hyppolite Taine et datée du 8 février 1885 : «Je te remercie de m’avoir communiqué les lettres de mon frère,


Ce catalogue de la collection de Gualtieri s’inscrit pleinement dans la grande tradition des livres de coquillage italiens, autant par la qualité de ses gravures que par sa mise en page. La plupart des coquillages sont repré-sentés en équilibre, dansant sur leur pointe et selon deux points de vue différents.

8 000 €

[67] GUERIN, Charles. L’Agonie du Soleil. Paris, Paul Ollendorff, 1894

DE POETE A POETE : ENVOI A ALBERT SAMAIN. EXEMPLAIRE SICKLES

EDITION ORIGINALE

In-8 (179 x 132mm)

ENVOI : «Au poète A. Samain, sympathiquement, pour Le Jardin de l’Infante, Charles Guérin» (à l’encre noire, en tête du volume)

RELIURE DE L’EPOQUE SIGNEE DE CHAMPS-STROOBANTS. Dos à la bradel et coins de maroquin orange, fleuron au dos, tranche supérieure dorée, couverture et dos conservés

PROVENANCE : Albert Samain (envoi) -- colonel Daniel Sicklès (Paris, 7 juin 1991, IX, n° 3671)

2 500 €

[68] GUERIN, Charles. Le Semeur de cendres. Paris, 1901

EXEMPLAIRE DU BOURG DE BOZAS

EDITION ORIGINALE

In-8 (248 x 162mm)

PIECE JOINTE : texte autographe “Couchants” signé de Charles Guérin (une page in-4, à l’encre noire, montée en tête du volume)

TIRAGE “spécial” à vingt exemplaires sur vélin d’Arches

RELIURE SIGNEE DE CANAPE. Maroquin janséniste rouge, dos à nerfs, tranches dorées sur témoins, couverture et dos conservés

PROVENANCE : du Bourg de Bozas (ex-libris)

1 000 €

[65] GRIMAREST, Jean Léonard Le Galois, Sieur de. Traité sur la manière d’ écrire des Lettres et sur le Cérémonial. Avec un discours sur ce qu’on appelle Usage, dans la Langue Françoise. La Haye, Adrian Moetjens, 1709

BEL EXEMPLAIRE EN VELIN DE L’EPOQUE

In-12 (123 x 75mm)Titre imprimé en rouge et noir. Dédié par l’éditeur Adriaen Moetjen s à Monsieur Léopold Le Bègue, baron de Germigny, né en 1700, filleul du duc Léopold de Lorraine dont il deviendra le chambellan. Fleurons, initiales, bandeau et cul-de-lampe gravé sur bois

RELIURE DE L’EPOQUE. Vélin ivoire, tranches mouchetéesPROVENANCE : Jules Bobin (ex-libris manuscrit, du XIXe siècle)

Grimarest est surtout connu pour être le premier biographe de Molière. Outre le traité sur le style épistolaire, ce livre contient aussi son intéressant Discours sur l’usage de la langue françoise (pp. 209 à 329) qui, en cette fin du XVIIe siècle, fait le point sur les divers usages de la langue (pronon-ciation, orthographe et vocabulaire).

350 €

[66] GUALTIERI, Nicolai. Index testarum conchylorium. Florence, Gaëtan Albizzini, 1742

SEDUISANT EXEMPLAIRE OU CHAQUE COQUILLAGE EST PRESENTE DES DEUX COTES

EDITION ORIGINALE. Nombreuses vignettes et initiales gravées. Titres de chapitre imprimés en rouge et noir

In-folio (455x 315mm)ILLUSTRATION : 110 eaux-fortes par Antonio Pazzi d’après G. Menabuoni, un frontispice à l’eau-forte d’après D. Cumpiglia, un portait de l’auteur à l’eau-forte d’après Maria M. Gozzi RELIURE : dos en basane, à nerfs et orné, plats de papier marbréPROVENANCE : Biblioteca di Pierpaolo Vaccarino (cachet)

Coiffes et nerfs un peu frottés

Niccolai Gualtieri (1688-1744), qui enseignait à Pise, était le premier méde-cin de Cosme de Médicis. Ils partageaient tous deux le même goût pour la collection de coquillages.


[69] GUERIN, Maurice de. Reliquiae. Paris, Didier, 1861

EXEMPLAIRE CITE PAR CARTERET

Edition en partie originale

Deux volumes in-8 (158 x 115mm)TIRAGE : un des rares exemplaires imprimé sur vergé fort de HollandeENVOI DE L’EDITEUR : «offert par l’éditeur à Monsieur E. de Cazalis en souvenir de Maurice de Guérin comme un témoignage personnel de profond respect. G. S. Trebutien» (à l’encre brune, sur le feuillet de faux-titre du premier volume)RELIURES SIGNEES DE NOULHAC. Dos à nerfs ornés et coins de maroquin aubergine, filets dorés, non rognésPROVENANCE : Parran (Paris, 1921) -- Armand Godoy (Paris, 1988, n° 99)REFERENCES : Carteret, Le Trésor du bibliophile, I, 365 -- Clouzot 139

1 200 €

[70] GUILLEVIC, Eugène. Elégies. Paris, Le Calligraphe, 1946


EDITION ORIGINALE

In-4 (22 x 171mm). Titre imprimé en rouge et noirTIRAGE : exemplaire numéroté 97, un des 296 sur B.F.K de RivesILLUSTRATION : une lithographie originale de Jean Duffet, imprimée en couleurs sur une double pageBROCHE. Non rogné

Petite fente au dos

1 200 €

[71] HUGO, Victor. Lucrèce Borgia. Paris, Eugène Renduel, 1833

EN RELIURE DE L’EPOQUE. EXEMPLAIRE DU PAROLIER D’EDITH PIAF, RENE ROUZAUD

EDITION ORIGINALE

In-8 (210 x 130mm)TIRAGE : un des quelques exemplaires en grand papier vélinILLUSTRATION : gravure imprimée sur chine, placée en frontispiceRELIURE DE L’EPOQUE. Dos en veau orné, papier marbré, tranches marbréesPROVENANCE : René Rouzaud (ex-libris)

Coiffes usées

René Rouzaud fut auteur-compositeur, notamment pour Edith Piaf (la Goualante du pauvre Jean)


2 800 €

[72] JAMMES, Francis. Le Deuil des Primevères 1898-1900. Paris, Mercure de France, 1901


EDITION ORIGINALE et collective. Certains des poèmes avaient déjà été publiés

In-8 (250 x 164mm)TIRAGE : exemplaire numéroté 4, un des vingt réimposés sur vélin d’arches réservés pour les «XX», signés et datés par l’auteurRELIURE DE L’EPOQUE SIGNEE DE CANAPE. Dos à nerfs et coins de maroquin brun, double couverture et dos conservés, tranche supérieure dorée, non rogné

800 €

[73] JOLIFFE, Thomas. Lettres sur la Palestine, la Syrie et l’Egypte. Paris, Londres, Picard-Dubois, Warrick, 1820

Traduction par Aubert de Vitry

In-8 (198 x 124mm)ILLUSTRATION : un plan, une carte et quatre lithographiesRELIURE DE L’EPOQUE. Veau moucheté, encadrement d’une roulette dorée, dos long orné, tranches marbrées

Seuls deux exemplaires ont été présentés sur le marché national et interna-tional des ventes aux enchères depuis plus de trente ans

800 €


[74] HUGO, Victor. Marie Tudor. Paris, Eugène Renduel, 1833

«A MA VRAIE JANE» : ENVOI GAINSBOURIEN DE VICTOR HUGO A JULIETTE DROUET.

EXEMPLAIRE CITE PAR CARTERET, PROVENANT DE L’ANCIENNE COLLECTION JACQUES DUCHE

Quatrième édition, parue la même année que l’originale

In-8 (228 x 142mm)ENVOI : «A ma vraie Jane. V.» (à l’encre brune, sur le faux-titre)BROCHE DANS SA COUVERTURE D’ORIGINE, non rogné. Chemise et étuiPROVENANCE : Juliette Drouet (envoi) -- Jacques Duché (1972)

Débroché, dos manquant

C’est lors des répétitions de Lucrèce Borgia (1833) que Juliette Drouet et Victor Hugo se rencontrent. Victor Hugo est déjà l’auteur à scandale de Her-nani (1830) et l’auteur populaire de Notre-Dame de Paris (1831). Juliette tient un petit rôle dans la pièce, celui de la Princesse Négroni. Cette même année 1833, Juliette monte pour la dernière fois sur les planches, encore dans une pièce du jeune Hugo, Marie Tudor. Elle campe cette fois-ci l’un des rôles principaux, celui de Lady Jane Grey. Le dramaturge, devenu depuis peu son amant, lui adresse alors cet exemplaire : «A ma vraie Jane. V». Juliette-Jane met alors fin à sa carrière théâtrale pour devenir la muse de Hugo.

La grande majorité des exemplaires portant un envoi de Victor Hugo à Juliette Drouet sont sur des éditions ou des textes tardifs. Les envois précoces à Juliette Drouet manquent à la plupart des grandes collections hugoliennes. Philippe Zoummeroff ne possédait pas d’édition de pièces de Victor Hugo témoignant du début de ses amours avec Juliette Drouet, les exemplaires de sa collection avec envoi à la comédienne datant de l’exil à Guernesey. Son édition de Hernani avec envoi à Juliette était une réédition de 1878. (Paris, 2 avril 2001, n° 126). Son exemplaire de Marie Tudor était celui du souffleur. Enfin, les envois plus tardifs de Victor Hugo à Juliette Drouet usent souvent de la même formule pontifiante, «A vous, ma Dame», ou de l’éternel «A vos pieds».

REFERENCE : Carteret, Le Trésor du bibliophile, I, p. 406

12 000 €

(taille réelle)


[75] KIENER, Louis Charles. Spécies général et Iconographie des Coquilles vivantes, compre-nant la collection du Museum d’Histoire Naturelle de Paris, la collection Lamarck, celle du Prince Masséna. Paris, Rousseau, 1834-1850

BON EXEMPLAIRE, BIEN RELIE

EDITION ORIGINALE. Texte en français

8 volumes in-8 (315 x 246mm)ILLUTRATION ET COLLATION : Vol. I (Conalifères I) : 90 pl. ; vol. II (Conalifères II) : 58 pl. ; vol. III (Conalifères III) : 80 pl. ; vol. IV (Purpurifères I) : 75 pl. ; vol. V (Purpurifères II) : 66 pl. ; vol. VI (Columellaires) : 99 pl. ; vol. VII (Ailées) : 48 pl. ; vol. VIII : 35 pl. (Ovule 6 pl., Ancillaire 6 pl., Scalaire 7 pl., Dauphinule 4 pl., Solarium 4 pl., Roulette 3 pl., Tornatelle 1 pl., Pyramidelle 2 pl., Thracie 2 pl.). Soit un total de 551 planches (sur 903), toutes rehaussées d’un brillant coloris d’époque à la main RELIURES UNIFORMES DE L’EPOQUE. Dos à nerfs ornés et coins en chagrin rouge, plats de papier marbré

Manquent 7 parties, soit 352 planches

REFERENCE : Nissen, ZBI, 2183

7 000 €

[76] LA FONTAINE, Jean de. Fables choisies mises en vers par Jean de La Fontaine. Desaint et Saillant, rue Saint Jean de Beauvais, Paris, 1755-1759

UNE RELIURE «FABULEUSE».BEL EXEMPLAIRE DE L’UN DES PREMIERS «LIVRE DE PEINTRES», CHEF-D’ŒUVRE DE JEAN-BAPTISTE OUDRY, RELIE PAR LOUIS DOUCEUR DANS SON CELEBRE DECOR ANIMALIER.

«VOICI A COUP SUR LA PLUS BELLE GALERIE DE TABLEAUX QU’UN ROI PUISSE SE VANTER DE POSSEDER.» (LOUIS XV)

4 volumes in-folio (425 x 286mm). Cul-de-lampe gravés sur bois, dessinés par le peintre ornemaniste Bachelier, gravés par Le Sueur et par Papillon, l’auteur du Traité de la gravure sur bois

SECOND TIRAGE, «Le Singe et le léopard», et non pas simplement

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