paplar, scopitone 2009 - samedi
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Paplar, Scopitone 2009 - SamediTRANSCRIPT
Scopitone
Samedi 19 Septembre 009
Le magazine du festival
Sexy Sushi sort son billetLes jeunes de maintenant savent faire
la fête. Les danseuses catcheuses savent aussi la faire, la fête. Ce soir, on fait l’édito avec
Maud, elle vend nos dates, et El Pepito, c’est lui qui a trouvé l’idée de prendre en photo la sardine sous
préservatif. Quelle belle croûte ce Pepito. Mitch, t’as bien aimé le concert de ce soir ? Non, tu préfères les jeunes de Besançon. Les Besancenois. Même s’ils sont un peu trop à droite là-bas...Dans l’article de Ouest-France d’hier sur nous, on a découvert que Mitch était vendeur à Castorama et que moi, Rebecca, j’étais professeur aux Beaux-Arts. C’est cool... J’aurais bien aimé être prof aux Beaux-Arts,
comme mon héros, Gérard Hauray. Ça me ferait plaisir qu’il lise Paplar, Gérard Hauray, comme ça il saurait que c’est mon héros. Ici, dans les loges, on est comme des coqs en pâte même si ce n’est pas très propre. Ça sent le poisson. En faisant cet édito, j’ai l’impression d’écrire un essai, voire une nouvelle de Maupassant. On oublie trop la littérature dans les festivals électro comme Scopitone. Ce soir, c’était bien, les gens se frottaient. On aime bien quand ça sue sous les bras, quand ça colle. Une sudation qui nous donne un grand frisson à l’intérieur des cuisses. Ça nous excite la chair flétrie. Bon, puis l’odeur de poisson pas frais, on aime bien aussi. Finalement.
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Foule contact pour le set de DJ Kentaro. Il faut jouer des coudes pour apercevoir un bout d’écran où les doigts du virtuose des platines ne font que passer. Il faut être tout aussi rapide pour choper la fièvre jaune qui se répand plus vite que la grippe A sur le site de Scopitone, entre passage radio, catering et poses photo.
Atelier 24
« Trop frais ! »
FrAmIx FAIt lA SAISonOn ne va plus le quitter. Après Sco-pitone, Framix reviendra aux Trans-Musicales de Rennes le 3 décembre prochain. Aujourd’hui, il présente le résultat de ses travaux entamés lors de Chantier d’artistes au Lieu uni-que. Court-métrage, clip, tout ça, à la Friche numérique, vers 16 heures. Bon, on voulait le faire en portrait dans Paplar, mais il était trop pris hier... On remettra ça, promis.
tÉlExDans les toilettes de la Friche numé-rique, ne vous faites pas avoir, il n’y a pas d’eau. Alors ne vous savon-nez pas... ///// Ouest-France, parte-naire de Scopitone, a pour sponsor le Crédit Agricole. C’est bat’.
quAI DE lA FoSSEByetone, qui se produisait jeudi soir à Scopitone, s’est perdu dans les bas-fonds de la ville. La nuit nan-taise ne lui a pas réussi puisqu’il a perdu carte bleue et papiers, avant d’appeler en catastrophe l’organi-sation du festival. Au final, il a rallié Berlin. Enfin non, Munich…
AntEnnESÀ Scopitone, on est envahi par les radios. Nova, Jet FM... y en a par-tout. Chez Nova, on fume des ciga-rettes alors que c’est interdit. Chez Jet FM, on s’arrache les cheveux pour définir la programmation : «On prévoit des groupes en interview, ou des lives, et puis finalement on passe autre chose...».
Une patrouille d’extraterrestres commémorant les premiers pas sur la terre, un jardinier qui se transforme en serial killer d’enfants, une battle danse qui se finit en fight, autant de pitchs délirants imaginés, cette semaine, par les élèves du Collège Aristide-Briand. Encadrés par Supervision et Makiz’art, deux associations d’édu-cation à l’image, les cinéastes en herbe ont eu vingt-quatre heures pour écrire et réaliser leurs propres films à partir du thème « On a marché sur la pelouse ». « Ils ont tous réussi le challenge, explique Isabelle de Supervision. Le plus dur a été l’écri-ture à plusieurs. Mais après ils ont été contents de voir comment ça marche et de pouvoir toucher à tout. » Répartis en petits groupes, les élèves se sont retrouvés devant et derrière la caméra, ils ont même pu assister au montage. Le résultat de ce travail sera projeté ce samedi à la Friche numérique. « Ils ont tellement adhéré au projet qu’ils ont envie de le montrer à leurs proches. On va voir les réactions des parents et des professeurs. Nous les avons laissé complètement libres. Le mot d’ordre était : Exprimez-vous ! En tout cas, ils ne connaissaient pas Scopitone, ils ont pu visiter les installations et se rendre compte que les arts numériques les concernaient eux aussi. »
Il joue les momies de teenager sous sa casquette rouge, mais il a l’âge de nous décapsuler une bière sur le rebord de la fenêtre de son bunker en ferraille : « Hey, dix ans d’expérience en club, ça aide ! » Bunker, c’est le mot. Boys Noize n’aime pas la promo. « Pourquoi, je ferais de la promo, pour que ma mère ou la tienne m’écoute ? Je fais de la musique de niche, pas pour tout le monde. » Pourtant, tu produis bien Black Eyed Peas, non ? « Oui, il sont venus me voir l’an dernier. Ils sont fans de ma musique, je ne sais vraiment pas pour-quoi. En tous les cas, quand je produis quelque chose en studio, je fais de la musique pour moi. Tu aimes, tant mieux. Tu n’aimes pas, c’est pas mon problème. » En bon rat de laboratoire, le boy aime rogner les os. Sur la tournée précédente, il mixait devant un crâne géant. « C’est une œuvre d’un artiste allemand que je trouvais cool, alors j’ai repris le visuel avec son accord. » Aux vanités du XVIIe siècle, succède une boîte crânienne pleine de diamants, vide de sens, mais qui vaut des millions. « Ce truc coûte un max aujourd’hui, mais pour moi c’est juste un visuel qui peut signifier la mort, Jésus ou la religion, comme la croix de Justice pour des érudits mais je m’en fous. Je m’en suis lassé, donc je l’abandonne pour le deuxième album. » Pour-tant, ça aurait fait super bien à l’Eurovision 2008 face à la barbe de Sébastien Tellier s’il avait osé faire de son remix un objet de variété. « Ce n’est pas ma conception de la musique ! » Hier soir, t’as bien fait un DJ set alors que tu trouves ça « facile », ce « disque à disque » que tu faisais « à 14 ans » ? Les artistes et leurs contradictions…
l’Allemand est avare en interviews, encore plus en photos. on arrive tout de même à lui prendre le crâne dans le bungalow en acier qui lui sert de loge, après une session photos, le visage emballé dans une serviette blanche.
Hier soir, avant son set, Feadz nous a parlé
de la soirée Ed Banger/Warp à Paris qu’il
a manquée…
Tu es déjà passé à Nantes ?
Oui, je suis déjà venu jouer ici dans des conditions très différentes,
je ne sais pas du tout à quoi m’attendre. Je pense que je vais être
inspiré par ce que je vois en arrivant, notamment par la fin du set
de Laurent Garnier juste avant moi… Je fonctionne beaucoup avec
l’inspiration.
Tu as eu le temps de t’amuser dans les installations de la
Friche numérique ?
Pas du tout en fait... J’ai acheté des disques. Je suis allé chez un
très bon disquaire, Oneness Records. J’ai trouvé pas mal de per-
les, par exemple Twilight 22, j’ai chopé une réédition de la BO de
Captain Freedom de Gainsbourg et Michel Colombier, et tout plein
d’autres trucs…J’en ai eu pour une petite fortune.
Tu n’as sorti jusqu’ici que des EP. Tu planches sur un album ?
Oui, je prévois de sortir un album très bientôt, parce que ma vie a
changé, ma copine m’a quitté. Du coup, j’ai pris du temps pour
créer au lieu de me lamenter. J’ai toujours aimé le côté EP, mais
là, faut avouer que c’est vraiment la fin pour les vinyles et puis j’ai
envie de laisser une petite marque. Ce sera une sorte de concept
album, j’ai une idée qui me trotte dans la tête, mais je ne dévoilerai
rien pour le moment.
Dans la presse ou sur le Net, tu portes une casquette, sou-
vent différente d’ailleurs. Tu les collectionnes ?
J’ai une vingtaine de casquettes. Mais je ne suis pas collectionneur.
C’est comme les disques, je ne collectionne pas, mais j’en ai vrai-
ment beaucoup. Je n’en ai pas vraiment de fétiche, j’aime les sim-
ples, la casquette « Detroit », celle de Jay-Z…
Tu as réalisé plusieurs productions pour la chanteuse Uffie.
En ce moment, tu es dans une période solo. Plus tard,
tu comptes collaborer avec d’autres artistes?
Non, je n’ai rien de prévu. Par contre, sur mon album, je pense
envoyer des morceaux à certains artistes que j’aime, pour savoir
s’ils veulent faire des featurings. J’ai par exemple des gens qui me
doivent des remix. Boyz Noise ou Diplo m’en doivent justement. En
fait, je préfère les deal de remix plutôt que d’argent.
Pour toi, c’était une évidence d’être invité sur le festival
Scopitone ?Parfois, quand je vois de gros festivals, je me dis : « pourquoi ils
m’ont pas programmé ? ». Je suis content d’être là, mais en même
temps il y avait la soirée « Warp/Ed Banger » à Paris. Je m’étais en-
gagé pour Scopitone il y a longtemps. Si j’avais pu avoir le choix, je
serais quand même allé à Paris...
Déjà venu avant sur le festival, en tant que festivalier
peut-être ?Non, j’habite à Paris. Moi je suis DJ depuis que j’ai 16 ans. Je ne vais
pas me prendre un billet pour aller à Nantes voir un mec !
Feadzdans ta chambre
#1. Seins Tangui. #2.Pan ! #3. Jusqu’à l’os... #4. Fétichistes ?
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#5. Party is over. #6.Catcheur à moustache et à jean. #7. Yvette est dans la place. #8. Pouet pouet.
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Non, ne vous inquiétez pas. Vous n’avez rien pris. Vos hallucinations visuelles et sonores sont le fruit des productions d’artistes encore méconnus. Ça ne devrait pas durer. Passer à côté des installations de la Friche numérique, c’est comme louper un vol pour d’autres planètes. En testant chacune des installations, on se sent envahi par des créatures fan-tasmagoriques. Et ça, juste avec une bière. La force de tout ça, c’est le côté interactif. Pour les joueurs, ne
pas louper Levelhead, trois cubes, un labryrinthe et seulement trois gagnants jusqu’ici. Pour les danseurs, ne pas rater International Dance Party : au début, un cube noir inerte qui, quand on bouge, se réveille. Pour les matheux, se rendre absolument à Superfluidity, un univers de lignes et de croix. On clique sur une croix et se crée direct une symphonie moderne. Bon week-end…
« Et ça, juste avec une bière... »Friche numérique
—Yvette—
Rédacteurs en chef / Sylvain Chantal et Jerome Taudon – Invités / Sexy Sushi – Graphisme / H1N1 – Journalistes / DamePipi, Jean-Paul Kevin, Marie Gallic, Jean-Kevin Guezou, Patrice Letarnec – Photos / DoTheAndyGibbon, Mathieu Jouen – Thanks / Marieke, Jennifer et toute l’équipe de Scopitone – Imprimerie : Imprimedia – Mail / [email protected] magazine Paplar bénéficie du soutien du Conseil Régional des Pays-de-la-Loire et du Conseil Général de Loire-Atlantique.
Nantes, mon deuxième jour à Scopitone. Le Châ-teau des Ducs de Bretagne. Pour moi qui suis du Sud-Finistère, le Château des Ducs et de la Du-chesse de Bretagne, ça veut dire « la capitale de la Bretagne ». Deuxio, je vais à l’expo des poissons. À Concarneau, l’Ifremer avait déjà un aquarium de ce type dans les années 70, avec des poissons qui allumaient des lampes. Ils étaient à côté de l’aqua-rium de la Petite algue bleue. Je le recommande fortement. Le premier organisme qui avait un ADN et des ARN. Les voisins des raies-torpilles. Tu les touches dans les conditions ad hoc, tu t’en rappel-les. Ce n’est pas que ça ne m’a pas plu, mais ça ne m’a pas éberlué comme ça a pu le faire sur d’autres. Pour Ex-îles, j’ai filmé. Je me suis mise dans le rond.
Les gens croient qu’il se passe quelque chose, mais il ne se passe rien. Je vais le mettre en ligne. Le show de Percevalmusic, ça m’a fait penser à Mi-chel Houellebecq. Une vie toute grise, il ne se passe pas grand chose. Il ne se passe surtout rien. Après j’ai traversé Nantes, toutes les grandes enseignes sont là. Puis nous voilà à la Friche. Ce que j’ai bien aimé, c’est que tout est centralisé. Deux salles communiquent, mais avec un son individuel. Bien car pas évident . Un public tolérant, mais extrême-ment de bonne humeur. J’ai vu la fin des New Bites et le début de Laurent Garnier. J’aime beaucoup les visuels qui l’accompagnent. Laurent, je suis tou-jours impressionnée car il ne lâche pas le morceau. J’ai beaucoup de respect pour ça.
Le papier de DamePipi