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DÉBAT

Le Canada abrite-t-il une cinquième colonne qui veut l’islamiser? Les laïcs sont-ilsatteints de paranoïa? Les musulmans voient-ils l’islamophobie chaque fois qu’on s’in-

téresse à eux? Ce vieux débat, récurrent, mis côte à côte, éclaire, chacun selon son anglede vision, cette éternelle problématique. Autour d’une même question, la place de la reli-gion dans la société, et son corollaire, le comportement de ses sectateurs, les opinions

divergent, parfois durement. Hassan Jamali et Lamine Foura ne sont pas d’accord et dis-ent pourquoi.

endant que tous les projecteurs sont orientés vers la communautémaghrébine, on remarque qu’un certain nombre de journalistes et d’intel-lectuels maghrébins qui se disent démocrates et laïcs flirtent avec les inté-gristes. Parmi eux, Lamine Foura, très visible dans les médias, qui déclare, à laune d’un journal montréalais et à chaque occasion :«Pourquoi une femme voilée dans la rue de Montréal dérange plus qu’une

femme à moitié nue»? C’est exactement l’argument favori des intégristes qui classent lesfemmes en deux catégories : les vertueuses et les putes!Lamine Fourra, souvent invité à donner son opinion sur l’islam et les accommodementsraisonnables, aime aussi utiliser les arguments des islamistes qui nient le caractère laïcde l’État québécois et répètent que la France a mis 200 ans pour devenir laïque et quela laïcité à la française est radicale et inadaptée au Québec. Amina Benrhazi a portéplainte au Conseil de la Presse contre un journaliste de Radio-Canada qui l’accusait(faussement) d’incitation à la haine et l’islamophobie, à cause de propos humoristesdans lesquels il évoquait une revendication des Suédoises de pouvoir se baigner lesseins nus dans les piscines publiques. Le mis-en-cause aurait répondu, sur un tonironique, que ce type de revendications ne risquait pas de se produire au Québec comptetenu que la tendance actuelle, initiée par les pratiquants de l’Islam, y était plutôt de sebaigner tout habillé. J’ai pensé que seuls les intégristes n’avaient pas le sens de l’hu-mour !Mohamed Lotfi, dans une émission de télévision, a critiqué le journaliste Jean FrançoisLépine (considéré pro palestinien) à propos d’un reportage réalisé, en collaboration avecun journaliste algérien, sur la propagande islamiste dans un certain nombre demosquées de Montréal. Dans les deux cas, ces intellectuels dits démocrates et laïcs contribuent à donner uncoup de main aux islamistes qui militent dans le but de réduire au minimum la libertéd’expression et faire peur à tous ceux qui osent critiquer les dogmes religieux ou semoquer des comportements d’un certain nombre de musulmans.L’affaire de l’introduc-tion de la charia en Ontario illustre bien l’opportunisme et l’hypocrisie de ces intellectuels.Lorsque l’ancienne procureure générale de l'Ontario, Marion Boyd, recommande, dansun rapport transmis au gouvernement de l’Ontario, l’autorisation d’implanter des tri-bunaux islamiques en Ontario, aucun de ces mêmes intellectuels ne s’est prononcé con-tre. Mais lorsque Fatima Houda-Pepin (la seule femme maghrébine à l’Assembléenationale du Québec) a proposé une motion contre l’implantation des tribunauxislamiques qui a obtenu l’unanimité à l’Assemblée nationale du Québec le 26 mai 2005,ces mêmes intellectuels (à l’exception de Lamine Foura) ont mené une campagne desalissage vigoureuse contre la député, sous prétextes que la motion visait l’islam etaucune autre religion. L’un d’eux, Mohmed Lotfi écrivait : «La résolution adoptée le 2 juindernier à l’Assemblée Nationale vise une communauté en particulier au lieu d'aborder leproblème dans sa globalité. En France, si le voile est interdit à l'école, c'est pour se con-former à une loi qui interdit tout ''signe ostensible de religion''. Je ne peux pas reprocherà Madame Houda Pépin son ambition de devenir la prochaine Ministre de l'Immigration,mais avec un tel manque de nuance, elle risque plutôt de perdre la confiance deplusieurs membres de sa propre communauté». Pourtant, Mme Boyd avait reçu le man-dat de revoir la loi ontarienne, à la lumière de la requête de l’ Islamic Institute for CivilJustice, qui souhaite avoir recours aux préceptes de la chari’a dans les causes concer-nant le droit de la famille et des successions. Et le débat ne concerne que les musul-mans. On se souvient que la loi Stasi interdisant les signes religieux dans les écoles enFrance n’a pas mentionné le hidjab, mais tous ceux qui l’ont critiquée ont dit qu’il s’agis-sait de poudre aux yeux puisque se sont les musulmans qui étaient seulement visés. Onaurait entendu le même argument si la motion votée par l’Assemblée nationale faisaitla même chose en mentionnant les tribunaux religieux au lieu de tribunaux islamiques.N’oublions pas que grâce à la ténacité et la détermination de Fatima Houda-Pepin, legouvernement ontarien a rejeté les recommandations de Boyd. Le 20 mai 2007, l’ex-can-didate péquiste de La Pinière (le comté de Houda-Pepin), Salwa Hassoun, signe à la unedu journal montréalais Sada Al-Mashrek un article au vitriol accusant Fatima Houda-Pépin d’inciter à la haine. Aujourd’hui, plus que jamais, la communauté maghrébine abesoin des voix démocratiques et de laïcs courageux et honnêtes qui représentent unnombre important de gens qui sont attachés aux valeurs démocratiques et laïques, à laliberté d’expression et qui refusent que leur religion soit utilisée à des fins politiques oucomme tremplin pour la réalisation d’ ambitions personnelles.

Hassan Jamali

POù sont les intellectuels

maghrébins laïcs? ans le contexte islamophobe qui est le nôtre depuis quelques années, ilest un discours très payant pour tous ceux qui sont en mal d'une notoriétéà bon marché. Il suffit, en effet, de surfer avec la vague en faisant porterla responsabilité exclusive de l'échec de l'intégration de notre commu-nauté maghrébine à cette même communauté, à sa frange pratiquante età ses intellectuels. Pour tout dire, nous aurions aimé ignorer ce discourss'il n'avait comme seule conséquence que la promotion des intérêts decertains, à l'instar de Hassan Jamali qui croit ainsi pouvoir entretenir ses

liens avec les pouvoirs publics pour préserver des bénéfices telle la subvention récur-rente qui lui sert à publier son livre.

Il est d’ailleurs intéressant pour le lecteur de savoir que ce livre, un guide de l’emploi,destiné supposément à faciliter l’intégration des immigrants au marché du travail, ne sert,en réalité, qu’à supporter l’approche des pouvoirs publics qui consiste à pousser les nou-veaux arrivants à remplir les classes des CEGEP et des universités québécoises enmanque d’étudiants en leur faisant croire que leur échec d’intégration est lié seulementà leur incompétence. Malheureusement, les préjudices de ce discours ne s'arrêtent paslà. Outre le fait d'absoudre les pouvoirs publics de leur responsabilité face à cet échec,il renforce les préjuges établis dans la société québécoise envers notre communautémaghrébine.

En fait, Hassan Jamali, avec sa dernière missive, nous permet de mettre à nu l'ap-proche typique de ces personnes en mal de visibilité médiatique ou de gain politique.Celle-ci est aussi simple que le raisonnement simpliste sur lequel elle s'appuie. D'abord,diaboliser les pratiquants de la communauté musulmane afin de pouvoir s'attribuer le rôledu bon musulman, le musulman modéré, occidentalisé, celui qui, plus royaliste que le roi,monte aux barricades non pas pour défendre les valeurs occidentales, dont nous dou-tons qu'il saisie réellement, mais bien plutôt pour soutenir les versions les plusextrémistes qui s'expriment au nom de ces valeurs. Ensuite, digne des pseudo-démoc-rates des pays d'origine et des pseudo-libéraux des pays d'accueil, ces musulmansislamophobes, à court d’arguments, taxent de lâches ou de complices de l’islamismetous ceux qui ne sont pas d'accord avec leur position en faveur d'une laïcité radicale etintégriste.

Le plus ironique dans toute cette affaire c'est le fait, limpide pour la majorité des mem-bres de notre communauté, que ces accusateurs effrontés n'ont aucune leçon à donner.En effet, avant de jeter la pierre aux autres, qu'ils nous expliquent d'abord leur silencecomplice devant la discrimination systémique à l'emploi qui touche la communauté qu'ilsprétendent maintenant vouloir protéger du monstre islamiste. Pourraient-ils expliquer, parla même occasion, leur mutisme coupable face à l'islamophobie qui prend de plus enplus d'ampleur au Québec et au Canada comme le démontrent plusieurs études etsondages récents ? Qu'ils nous disent, par ailleurs, où étaient-ils lorsque le gouverne-ment libéral a proposé le projet de loi 53, visant la réduction de l'immigration maghrébinedont le nombre croissant est devenu dérangeant. Qu'ils nous éclairent donc au nom dequelle logique la pratique religieuse musulmane est devenue synonyme d’un monstre --qu'ils croient percevoir derrière le voile de chaque femme – et qui serait de surcroît plusdangereux pour l'intégration positive de la communauté maghrébine que la discrimina-tion qui laisse 30% de nos jeunes, hommes et femmes, sans emploi, hors du marché dutravail, à la marge de notre société.

Enfin, nous tenons à rappeler à Hassan Jamali (et à ses semblables) que notreengagement médiatique, contrairement au sien, ne se préoccupe pas de plaire àquiconque. En dépit des accusations gratuites qu'il profère, notre engagement s'inscritfermement dans deux aspects qui nous paraissent aussi complémentaires que néces-saires. Le premier vise à servir notre communauté, et ce, en dénonçant les injusticesdont elle souffre, que cela plaise ou non. Le deuxième aspect de notre action citoyenneconsiste à promouvoir les valeurs de notre société d'accueil. Seulement, contrairementaux pseudo-démocrates, nous voulons procéder ici dans le respect de nous-mêmes,c'est-à-dire en faisant en sorte que nos positions soient en cohérence avec ces mêmesvaleurs. Or, pour les besoins d'une telle cohérence, les intellectuels de notre commu-nauté, sauf quelques exceptions, savent que la liberté de la pratique religieuse auQuébec et au Canada est assurée par les valeurs fondamentales et démocratiques quirégissent notre société. Aussi, nous respectons le droit des membres pratiquants denotre communauté musulmane à jouir des mêmes droits que tous nos autres conci-toyens, de la même manière que nous respectons et défendons le droit des membresnon pratiquants de notre communauté musulmane à jouir du droit de ne pas se soumet-tre aux pratiques religieuses sans qu’ils ne soient montrés du doigt. C'est dans ce sens,que nous ne cesserons pas de poser la question suivante : en quoi une femme musul-mane qui choisit de son plein gré de porter le voile dérange-t-elle tant Hassan Jamali etses maîtres à penser ? En espérant que, avec un peu de chance, l'accusateur aura com-pris que lorsque nous nous demandons en quoi cette femme dérange-t-elle davantagequ'une femme à moitié nue, nous ne pensons guère à la question de la pudeur, maisnous soulignons plutôt « le deux poids deux mesures » face au respect de la liberté decelle-ci et de celle-là.

Lamine Foura

www.laminefoura.com

DAux maitres de la pensée

unique au nom de la laïcité.

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Hakim Maldji,une vie sur le tatami

alfa : Quand débute votre pratique enjudo?Hakim Maldji : Au début des années 80,dans un club d’El Harrach (Alger). J’aiensuite rejoint le GRBMA, le club de judode l’ASPTT. De là, j’ai bifurqué sur BordjEl Kiffan puis j’ai fait les championnatsd’Algérie en cadet, junior et seniors sansoublier tous les championnats universi-taires – 5 où 6 – auxquels j’ai participéainsi qu’à des championnats interna-tionaux organisés au pays. J’ai même, àl’époque, était membre fondateur d’unclub puis vice-président, pendant 6 ans,de la Ligue de Judo de Boumerdès.Quand je suis arrivé au Canada en 1991,j’ai tout naturellement pratiqué à l’aki-dokan de Raymond Damblant, l’un desfondateurs du judo québécois. Arrivé auQuébec 3ème dan, j’ai passé le 4ème icipuis j’ai été arbitre national de 1991 à2002

Quand avez-vous rejoint le club dejudo de Stanislas?Avec l’aide de Raymond Damblant, j’aifondé le club de judo du lycée Stanislas.Au départ, j’avais 8 athlètes, aujourd’hui200. J’ai des ceintures noires ainsi quedes champions canadiens de tous lesniveaux, juvéniles, juniors, seniors. Auniveau provincial, le club a participé àtoutes les compétitionsSur quelle philosophie s’adosse lejudo?Sur le respect. C’est l’aspect que je con-sidère le plus important. L’humilité, l’hon-nêteté, l’intégrité sont aussi d’importantesnotions. Tout cela fait partie de l’essence

du judo qui enseigne également per-sévérance et responsabilité.

À quel stade est rendu aujourd’hui lejudo?C’est un sport d’éducation plutôt d’exerci-ce martial. Par exemple, nombre d’en-fants qui s’inscrivent aujourd’hui auxcours ont un problème comportemental,d’attention. Le judo travaille ces aspectssans oublier le côté physique.

N’est-ce pas difficile de s’occuper, enmême temps, du spirituel et duphysique?Le judo les travaille en complémentaritécar il considère qu’on ne peut pas sépar-er un aspect d’un autre. L’esprit habite lecorps et l’anime mais le corps développeégalement son énergie. C’est dans cetéquilibre que le judoka se réalise

Le judo peut-il rétablir la confiance ensoi?En tout cas, il peut aider beaucoup, tantchez l’enfant que chez l’adulte. Le judoest un sport complet qui travaille autant lecôté physique que le côté mental. Le judorecherche un équilibre qui soit har-monieux où esprit et corps s’harmonisentet se complètent, où le judoka est en con-trôle de soi et possède la pleine maitrisede ses moyens physiques et intellectuels.

Comment peut-on évaluer, concrète-ment, la progression de cette maitrisede soi?Par l’observation directe. Il existe d’autresmoyens mais en observant le même indi-

vidu sur une période de 3 où 4 ans, onpeut mesurer l’évolution et dire que lamaitrise de soi s’est considérablementaméliorée, passant de 0 à 80%. Des per-sonnes arrivées au club sans prise surelles-mêmes arrivent à prendre confianceet mieux se contrôler.

Le judo est-il recommandé aux person-nes hyperactives?Dans la mesure où ce sport, comme je lementionnais, travaille à l’équilibre entrespirituel et corporel. Cependant, je recom-mande toujours aux parents de ne pasmettre leur enfant sous Ritalin avant del’envoyer aux cours de judo car la prise demédicament rend l’enfant amorphe.

En pratique l’hyperactivité diminue-t-elle?Je constate que l’hyper activité diminueau bout d’un an. Je travaille plus avec unenfant hyperactif pour lui enseigner, pourlui répéter toutes les fois que possible, lecomportement à éviter, en usant de tact etde pédagogie pour amener l’enfant hyperactif à prendre conscience de son com-portement jusqu’à l’amener à se corriger.Le judo est le seul sport – parmi les autresarts martiaux qui soit basé sur la défenseplutôt que sur l’attaque, au contraire dukaraté et dukung-fu dont la base et laphilosophie reposent sur l’attaque. Lejudoka n’attaque pas, il se défend, il meten échec un attaquant

À partir de quelle date, le judo a-t-ilencore évolué?En 1964, le judo est rendu sport

olympique. À cette date, les techniquesdu judo qui occasionnent des blessuressont proscrites de manière à ce que cesport soit pratiqué de façon sécuritaire.Aujourd’hui le judo peut être pratiqué dèsle plus jeune âge, y compris par desenfants dans les garderies dans les mini-judogi où des enfants peuvent pratiquer àpartir de 4 ans.

Les grades, eux aussi, ont connu uneévolution…Avant, il y avait les couleurs classiques,blanche, jaune, orange, verte, bleu, mar-ron, noir. Aujourd’hui, on nuance. On a lablanche/jaune. Des degrés intermédi-aires correspondent aux adaptationsentreprises pour mettre ce sport syn-chrone avec sa clientèle et les catégoriesd’âge qui le composent.

Le judo se féminise de plus en plus…Après les jeux de Séoul de 1988, aprèsles Jeux de Los Angeles de 1984 où lejudo était un sport de démonstration, celaa donné un élan remarquable au judo. Auclub Stanislas, j’ai 30% de filles et 70% degarçons. Les filles réussissent mieux queles garçons car elles sont plus insécures,veulent plus d’informations, posentdavantage de questions, s’investissentau-delà.

Dans le civil, il est dansl’inspection résiden-tielle. Au collègeStanislas, il estdirecteur technique duclub de judo où ilenseigne l’art de setenir debout.Contrairement auxautres sports martiaux,le judo enseigne lamaitrise de soi et lamise en échec desautres. Quand ils vousattaquent. Entre uneceinture et une autre,des souvenirs destemps anciens et desprojets d’avenir, cetteceinture noire de judolivre les impressionsd’une existence touteentière consacrée auxkatas et tatamis.

Hakim Maldji au dojo de Saint-Stanislas : «Le judo est un sport complet qui travaille autant le côté physique que le côté mental»

alfa

Hakim MaldjiDirecteur technique

Club de judo au collège Stanislas(514) 273-9521 # 268

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alfa : Quelle lecture faites-vous del’immigration telle qu’elle se pratiqueaujourd’hui au Canada?

Me Stephane Handfield : Il y a énormé-ment de problèmes au niveau de la ques-tion de l’immigration au Canada. Que l’onpense aux centaines de milliers de

dossiers quisont ena t t e n t ed’une déci-sion, de cescen ta inesde milliersde person-nes quia t t e n d e n td’immigreret ce depuisdes années– 3 à 4 -,qui sonts é p a r é e sde leur sproches, deleur famille.Sans parler

de tous ces dossiers de demandeursd’asile qui s’accumulent d’année enannée. On parle de plusieurs dizaines demilliers de dossiers qui sont toujours enattente de règlement, de personnes quicraignent d’être persécutés si jamais ilsétaient extradés vers leur pays d’origine.

Tous les domaines sont concernés. Qu’ils’agisse de parrainage, de résidence per-manente, de refuse, de motif humanitaire,cela prend de plus en plus de temps. Unpoint, en particulier, me parait essentiel.On ne doit pas pouvoir extrader vers leurspays d’origine des demandeurs d’asile quiont obtenu un droit de refuge ou même larésidence permanente. Quand il le fait, leCanada contrevient aux obligations qu’ils’est lui-même fixées..

Sans oublier que ces personnes ontfemmes et enfants…

On oublie souvent cet aspect de la ques-tion. Cette interminable attente pendantlaquelle des êtres humains souffrent dansleur chair et leur âme d’être éloignés deleur épouse, de leurs enfants, de leursparents, qu’ils doivent attendre 1 ou 2 ansavant de pouvoir raconter leur vécu, leurhistoire. C’est inacceptable.

Pourquoi cette situation? Où se situele goulot d’étranglement?

Le gouvernement tarde à nommer denouveaux commissaires à l’immigrationpour combler les postes vacants aveccomme conséquence immédiate l’al-longement des délais de traitement etl’étirement des listes d’attente. C’est unproblème sans fin. Le nombre desdemandeurs augmente, celui des com-

missaires ne suit pas cette courbe ascen-dante. On se retrouve devant une situa-tion de blocage qui parait indépassable.

La non installation de la Section d’ap-pel des réfugiés entre-t-elle dans lacatégorie des irritants que vous men-tionnez?

Tout à fait. D’autant plus que cette Sectiond’appel des réfugiés est prévue par la loi.Et on reste confondu devant ce délai inex-plicable et l’on se demande le pourquoi ducomment de la chose. Cette section, tousles réfugiés l’attendent depuis maintenantsix ans. Actuellement, une personne quise voit refuser le statut de réfugié n’aaucun droit d’appel. Elle n’a que la possi-bilité de demander un contrôle judiciairedevant la Cour fédéral. Ce n’est pas undroit d’appel. On en est même loin.

Les critères d’admission ont aussisubi des resserrements…

Il devient de plus en plus difficile d’immigr-er au Canada. Les gens s’imaginent deschoses. Qu’il suffit de pousser la porte,qu’on entre comme dans un moulin. Faux.C’est de plus en plus compliqué. C’en estdevenu inquiétant.

Quelles explications à ce durcisse-ment?

Depuis quelques années, le Canada sedistancie de plus en plus de ce qui le car-actérisait comme un pays humanitaire,ouvert sur le monde. J’ai trouvé dommageque ces points que j’ai évoqués et qui ren-dent de plus en plus complexe l’installa-tion au Canada n’aient pas été abordéspar nos politiciens tant au fédéral qu’auprovincial alors que le Canada dépend siévidemment de l’immigration. J’espècequ’avant l’élection provinciale du 8décembre, nos hommes politiques n’ou-blieront pas d’inclure dans leurs débatsces questions qui intéressent non seule-ment les principaux concernés mais toutela population, qu’il s’agisse de celle duQuébec ou celle du reste du Canada. Onne pourra pas faire l’impasse longtempsencore sur la levée de ces obstaclesquand on sait le nombre de personnes –des centaines de milliers- qui se présen-tent chaque année à nos frontières et quiont droit à ce que leurs dossiers reçoiventconsidération et célérité.

Cet avocat s’est fait un nomdans la défense des causesdifficiles. En février dernier,accompagnant sa clienteLaetitia Hangba, sur leplateau de Tout le monde enparle, il avait produit unémouvant témoignage, au-delà du cas particulier de sacliente, menacée de renvoivers son pays d’origine,pour tous ceux et celles quivivent la difficile situationd’être en attente de la régu-larisation de leur situation.

Sur le problème des délais,des garanties offertes auxdemandeurs de toutessortes, celui, irritant majeur,de la création de la Sectiond’appel des réfugiés,Stephane Handfield, avocatspécialisé en immigration,droit criminel et pénal, ades idées bien arrêtées surces questions.

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Me Stephane Handfield : les délaissont devenus inacceptables

Stephane Handfield : «Actuellement, une personne qui se voit refuser le statut de réfugié n’a aucun droit d’appel»

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Il devient de plusen plus difficiled’immigrer auCanada. Les genss’imaginent deschoses. Qu’il suf-fit de pousser laporte, qu’on entrecomme dans unmoulin. Faux.C’est de plus enplus compliqué.C’en est devenuinquiétant.

Me Stephane Handfield

83, rue Saint-Paul Ouest Montréal (Qc) H2Y 1Z1

(514) 288-6070stephaneh @sympatico.ca

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Gazelle du MarocPâtisseries et mets marocains

Tatouage avec hennéDécoration d'intérieur

Chez Aziza (450) 629-6477(514) 710-40555 cell

Repères

1er novembre, Au Club Avenir, on excelle. La cinquième édition du Club Avenir a délivréses récompenses. Le premier prix est allé à Mehdi Boubakeur, fondateur de la revue "RéussirIci " tandis que Sararah Aouchiche et Mehdi-Bilal Ghazi ont reçu le Grand Prix Jeune PotentielClub Avenir 2008. En augmentant le nombre de prix - huit catégories au total pour l'édition2008 -, la fondation Club Avenir se fixe comme objectif de mieux "reconnaitre les divers tal-ents et réussites des membres de la communauté". D'autres personnalités de la communautéont été ainsi récompensées : Ahmed Mahidjiba, dans la catégorie "Service communautairehors du commun", Lamine Foura dans "Service Média Communautaire Hors du commun".Touhami -Rachid Raffa a été désignée personnalité Exceptionnelle Club Avenir 2008, AhmedBensaâda et Bachir Mazouz sont co-lauréats dans Réussite professionnelle Hors duCommun.Pour en savoir plus : www.clubavenir.com

2 novembre : Le CCA, pour mémoire.Le Centre Culturel Algérien a marqué, par unecérémonie symbolique, le 54ème anniversairedu déclenchement du 1er Novembre. MortadaZabouri, politologue et enseignant, a donnéune conférence articulée autour du rôlerassembleur du mouvement qui a réussi à uni-fier les différentes tendances révolutionnairesautour de l'objectif final : l'indépendance. Afinque nul n'oublie.

3 novembre : Le maire Gérald Tremblayinvités chez les Arabes. Les Arabes ont mauvaise presse. Depuisle 11 septembre en général et les accom-modements raisonnables en particulierils ont été sommés de mettre bas le voilecomme d'autres font tomber lesmasques. L'année 2007 restera dans lamémoire collective communautairecomme celles des accommodementsraisonnables. Le Festival du MondeArabe, qui eut à pâtir de cette focalisationsur les racines et les origines, a, depuisce temps, remonté la pente mais, commeon dit, ici, il se souvient. Les organisa-teurs du FMA, Joseph Nakhlé et MarounChamoun, directeur du journal Founoun,ont invité le maire de Montréal, Gérald Tremblay, pour lui exprimer leur inquiétude de voir lacommunauté ostracisée et leur certitude de voir ces clivages artificiels dépassés. La rencon-tre, qui a réuni une nombreuse assistance et des personnalités de la communauté libanaise aété conviviale, malgré l'importance du débat et les des interventions sans fioriture et mêmeparfois carrées, s'est déroulée au restaurant Nuits de Mosaique où, pour la circonstance, IssaShuman, le propriétaire, a mis les petits plats dans les grands.

4 novembre : Le Consulat Générald'Algérie fait la fête.Le Consulat Général d'Algérie a commé-moré le 1er novembre en grande pompe.La solennité du moment et le souvenir dela lutte pour la libération nationale n'ontpas empêché que la fête se tienne.L'assistance nombreuse, Youcef Rais etMourad Djaafri, les chanteurs, lesenvolées de l'orchestre, un buffet riche etgouteux signé Mouloud, les pâtisseriesdélicates et parfumées de La TableFleurie d'Algérie, les petites merguezsavoureuses de Tassili, le méchoui d'AlDeyafa ont mis en jambes et en boucheune cérémonie qui aurait pu n'être queprotocolaire. C'est la toute première fois,lors de pareille commémoration, que le ÔCanada a retenti suivi immédiatement après de Kassaman, devant trois centaines de néo-Canadiens au garde-à-vous devant leur double appartenance. Des invitées ont étrenné demagnifiques caftans tandis que d'autres, tout aussi élégantes dans leurs chemisiers- tailleursou veston-pantalon, ont mis d'accord tradition et modernité pour le plus grand apparat d'unrassemblement tout de convivialité, de joyeuseté et de détente

10 novembre : Myriam Makeba perd la voix.Elle avait été la vedette du Festival Panafricaind'Alger en juillet 1969. Je me rappelle la foule quidansait et tapait des mains sur l'air de Pata pata Le président Boumediene - au fait, le 28 décembre,cela fait trente ans qu'il est mort - lui avait remis unpasseport algérien, elle qui était sans depuis que lerégime de l'apartheid l'en avait privée. Deux symboles ont disparu. Si les symboles pou-vaient jamais disparaitre.

Mortada Zabouri

Gérald Tremblay, Joseph Nakhlé, Maroun Chamoun

Youcef Rais et son orchestre

Myriam Makeba

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12 novembre : Questions à Patrick Parizot, ambassadeur du Canada en AlgériePatrick Parizot, ambassadeur du Canada enAlgérie, a rencontré des membres de la commu-nauté pour une séance de questions-réponses.Cette rencontre s'est tenue aux HEC de Montréalet a été rendue possible grâce à l'intercession deTaieb Hafsi, professeur. Parmi l'assistance, onnotait la présence de Omar Houache, de TenConsultant, de M. Benhaddadi, professeur asso-cié, Line Dubé, directrice au Bureau des RelationsInternationales de Polytechnique, Esma Aimeur,professeur et directrice de la maitrise en com-merce électronique à l'Université de Montréal,Ahmed Mahidjiba, président du CCA, FaridSalem, F.Bensebaa. Les questions ont tournéautour des irritants qui entravent toujours les rela-tions entre le Canada et l'Algérie. Il fut, tour à tour,question de transfert de technologie, du portail dugouvernement du Canada qui ne donnerait pas l'heure juste relativement à la questionsécuritaire en Algérie, de visas, toujours difficile à obtenir, de bourses d'études qui ne sontpas aussi nombreuses qu'elles le devraient . D'autres irritants ont été mentionnés qui, s'ilsétaient levés, permettraient à la coopération algéro-canadienne d'être ce qu'elle devrait.Patrick Parizot n'a pas fourni toutes les réponses aux questions posées, rappelant qu'auCanada, les domaines de compétences sont clairement délimités afin d'empêcher touteintrusion d'un champ dans un autre. D'où la frustration ressentie par les intervenants quin'ont pas obtenu toutes les réponses à leurs questions.

15 novembre : C'est magique.Je suis arrivé en retard. J'ai raté le numéro deFouad Filali. Mille excuses. Je n'ai pas perduune miette du reste. Organisé au profit deMagiciens sans frontières, le gala bénéfice quis'est déroulé au centre Léonardo Da Vinci aattiré la foule toujours prête à marcher.J'ai vu le numéro des colombes mille fois. Mais,comme toujours, c'était magique. Lillo Traina, quiconnait son métier sur le bout des doigts, a ter-miné très fort : entre colombes et caniches, j'ensuis resté baba.

La Voix des Arabes se fait entendreJ'ai ramassé à La Table Fleurie d'Algérie un nou-veau journal qui vient de paraitre. Son titre La Voix des Arabes. Le numéro 1 contient 32pages toutes en couleur. En français et en arabe, il fait le tour de cette immense superficieque recouvre le monde arabe. À la une, vingt-deux drapeaux sont autant de renvois pourdes articles qui concernent chacun des pays du monde arabe. Des articles sur l'Algérie, leMaroc, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, bien sûr, mais aussi les Comores, Qatar, Djibouti,

Bahreïn, l'Irak, le Koweit etc…Le monde arabe est un gros morceau mais avoir du pain sur la planche est toujours unplaisir quand on est motivé.Le directeur général de La Voix des Arabes est Lotfi Ghars et le rédacteur en chef HamdiGuerdelly. Sa périodicité est bi-mensuelle et son siège social est situé rue Belair, en pleinquartier Saint-Michel où se trouve rassemblés de nombreux commerces maghrébins.

Ibrahim Ameur tourneUn feuilleton à Montréal. J'ai surpris Ibrahim Ameurà tourner pendant la soirée-bénéfice organisée parMagiciens sans Frontières. Un passionné. À partlui, je n'ai vu ni script, ni directeur photo, niingénieur du son. Si ce feuilleton accroche le pub-lic, ce sera un vrai miracle. Sinon, il faut espérerque Ibrahim Ameur ait plus de moyens pour laprochaine fois. Le cinéaste a décidé de mettre enboite la communauté algérienne et ses problèmes.Fawzi Saichi a fait le déplacement. J'ai raté le tour-nage à l'étude de maitre Slimane Mostefaï, ayantcompris 23 heures au lieu de 11 heures.

Le Liban, petit mais grand.Les Libanais, toutes communautés confondues, sesont donné rendez-vous le vendredi 21 novembrepour célébrer le soixante-cinquième anniversairede l'indépendance du pays des Cèdres (22 novem-bre). Le Consul général, Khalil El Habre, dans unmessage très inspirant, a appelé ses compatriotesétablis au Canada de ne jamais oublier leur patrieet toujours se demander ce qu'ils pourraient fairepour leur pays. Gérald Tremblay, le maire deMontréal, qui lui a succédé à la tribune, a rappelé,que Montréal, multiconfessionnel, multiculturel,multiethnique, était un modèle qui pouvait s'ex-porter dans le monde entier ce qui expliqueraitpeut-être pourquoi le monde entier s'est établi àMontréal. Plus sobrement, Raymond Bachand,ministre de l'Économie en campagne, a tenu àsaluer la communauté libanaise de quelques motschaleureux. Ce rendez-vous annuel attire toujours la grandefoule. Le Liban, petite superficie, grande place dans l’Histoire.

M.C

Patrick Parizot

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Fouad Filali.

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Ibrahim Ameur

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Maria Mourani, Khalil Al Habre, Gérard Tremblay,Claude Bachand

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Le Québec, mode d’emploi Difficile quand on bronze à Tamentefoust d’imaginer le Québec sous la neige

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1. Le Québec est francophone mais si vous ne savez pas l'anglais, vous êtes en difficulté.Apprenez l'anglais dès votre arrivée ou dès que vous le pouvez. Dans la plupart des cas,le bilinguisme vous aidera à décrocher un emploi. 2. Retournez aux études : un diplôme canadien vous ouvrira plus facilement les portes dumarché du travail. Un diplôme de l'Université de Montréal, l'UQÀM, McGill ou Concordiavous aidera certainement. 3. Ce sont les immigrants qui ont le plus de difficultés à décrocher un emploi. Sachez quece sont les Arabes qui, statistiquement, peinent le plus avant d'intégrer le marché du tra-vail. Selon Statistique Canada, 30% des Maghrébins se trouvent sans emploi. C'est le plushaut taux de chômage devant les Noirs et les Latinos. 4. Impliquez-vous : la situation des communautés culturelles changera quand elles serontéquitablement représentées que ce soit au municipal, au provincial ou au fédéral. Le levierpolitique est indispensable pour peser sur le cours des choses. 5. Créez votre propre entreprise. Aujourd'hui, des entreprises géantes font faillite ou délo-calisent en Chine, en Inde, au Viêt-Nam ou en Amérique Latine. Même si votre micro entre-prise ne vous donne qu'un micro salaire, rappelez vous que charbonnier est maître chezsoi. Si vous avez une idée, des institutions comme le SAJE, la CDEC, la FTQ peuvent vousfournir le capital de démarrage dont vous avez besoin et vous prodiguer de précieux con-seils. 6. Ayez le moral. Quand vous êtes en phase dépressive, sachez qu'il y a toujours une solu-tion à un problème, sinon il s'agit d'un dilemme. Les premiers moments sont toujours lesplus difficiles. 7. La société capitaliste est individualiste. Faites preuve de patience et ayez confiance envous. Ne vous laissez pas abattre. Allez à la bibliothèque, pratiquez du sport, taillez unebavette autour d'un café, constituer votre réseau. Ne vous repliez pas sur vous-même.Socialisez, ça aide. 8. Lisez, voyez, entendez. La société d'accueil vous ouvre ses portes mais ne vous déroulepas le tapis rouge. Son cinéma, sa littérature, son histoire, sa géographie sont une pré-cieuse source de renseignements. Comprendre la société dans laquelle vous avez choiside vivre peut vous aider à l'intégrer plus vite. 9. Le Canada est un pays où les amplitudes varient considérablement. L'hiver est long, lesjournées noires. Beaucoup d'immigrants capotent en janvier et février. Ne boudez pas, neronchonnez pas. À quoi vous attendiez-vous? Au soleil d'Alger, de Casablanca ou deTunis? À la mer Méditerranée? Vous avez tourné la page. Surmontez votre nostalgie.Quand vous n'en pouvez vraiment plus, un mois au pays vous remontera le moral jusqu'àl'année suivante. 10. Préservez votre famille. Dans un foyer, la pression est le plus souvent sur la femme.Les couples maghrébins enregistrent un taux élevé de divorce. Et n'oubliez pas : quand la

famille va, tout va. Veillez à l'éducation de vos enfants. Beaucoup d'immigrants se sacri-fient véritablement pour eux afin qu'ils aient une meilleure chance que la leur de se faireune place dans une société ultra -compétitive. 11. Prenez vos précautions, n'oubliez pas que vous êtes au Canada. La communauté ne se protège pas assez. Un simple recours à un conseiller financier peutvous sauver de l'argent et du temps. Même quand ils sont établis depuis longtemps auCanada, très peu de Maghrébins se dotent d'une protection en matière de sécurité finan-cière dont les produits sont largement disponibles et à prix abordables. N'attendez pasd'être mal pris. Tard, ce ne veut pas dire trop tard.12. Défoulez-vous. Les chanteurs et les groupes sont nombreux et talentueux : Fayçal,Rachid, Yazid, Inès, Mustapha Boulal, Djamel Lahlou, Zohra, Dino, Youcef Rais. Desartistes d'Algérie, Nacer Eddine Chaouli, cheikha Hammdaouia du Maroc, d'autres artistesdu Maghreb se produisent assez souvent à Montréal. Trois heures sur la piste vous fer-ont bien commencer la semaine. 13. Quand vous aurez saisi le B.A BA, ne vous contentez pas de ce minimum. Soyezcurieux, approfondissez toujours et plus votre connaissance du Québec. Et n'oubliez pasd'avoir de l'imagination. Un complément indispensable.

Mustapha Chelfi

Vous venez d’arriver? Bienvenue. L’année 2007, vous étiez 7000 Maghrébins à avoir choisi de vous installer au Québec, laplus vaste province du Canada et celle où les Maghrébins sont les plus nombreux à y vivre. En cette fin d’année 2008, les

nouveaux arrivants auront été aussi nombreux à affluer. Les premiers mois sont toujours les plus difficiles. Pour éviter pertede temps et tournage en rond, sachez faire les bons choix. Et faites montre de patience.

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'ai passé ma jeunesse àdétester HouariBoumediene, particulière-ment en 1967 quand il fitinstaurer l'autorisation desortie après la défaite desarmées arabes contreIsraël. Cette année-là,

pour la première fois, je devais partir envacances à l'étranger. Ce n'est qu'en 1970,et après avoir fait le siège de la daïra deMiliana pendant soixante dix jours, que lesous-préfet daigna m'accorder le précieuxdocument. Je m'attendais à une sorte dediplôme enluminé, non, c'était juste unefeuille de papier ronéotypée.Cet homme-là avait tout faux. Quelquesannées plus tard, au début des années 80,j'observais, incrédule, mes camarades étu-diants prendre d'assaut les cars orange dela SNTV pour aller apprendre l'agricultureaux agriculteurs. Nous étions en pleine révolutions - avec trois R- et je me rappelle que pour me culpa-biliser mon ami Hassan me répétait : "Il se passe de grandes choses en Algérie et je plains ceux qui nele comprennent pas". Aujourd'hui, mon ami Hassan vit à Paris, il est antiquaire et à amputé son nom du"Bou" qui le signalait trop évidemment.Je n'ai jamais cru aux grands discours, ni au paradis sur terre, ni à l'enfer ailleurs. Je suivais les dis-cours enflammés de Boumediene et je regardais autour de moi. C'est sous Boumediene que les pre-miers milliardaires firent leur apparition. Des gens qui ne faisaient pas de politique, se contentant de s'enmettre plein les poches. Je me rappelle de ces pénuries humiliantes, de ces ventes concomitantes - unbidon d'huile et une pioche - de ces droits qu'il fallait mendier comme des faveurs aux plantons, aux sim-ples fonctionnaires, de ces semaines et ces mois avant de recevoir une simple réponse à la demandela plus ordinaire. En 1968, toujours à Miliana, un incendie géant dévasta le Zaccar, la montagne qui surplombe la ville.Le chef de daïra oublia de déclencher le plan ORSEC et envoya les civils se faire brûler par des flammeshautes comme des immeubles. C'était le 31 octobre et parmi les victimes, des camarades de classe oudes amis de quartiers : Abderrahmane El Foul, Ali Sebaihia, Mahfoudh Mohamed Aziz, MahfoudhTouahri. Les militaires étaient restés enfermés dans leur caserne et des jeunes dans la vingtaine,embarqués de force, au sortir du cinéma, avaient été envoyés se à la fournaise.Durant l'été 1972, j'ai travaillé à l'usine à sucre de Sidi Lakhdar. Des betteraves dans la plaine du Chélif.Où il pleut à peine 600 mm par an.J'ai applaudi en 1973, la nationalisation des hydrocarbures. Quand j'ai vu Houari Boumediene à la trib-une de l'ONU en 1974, je me suis senti fier d'être Algérien. Il faut dire que les occasions d'être fier d'êtrealgérien sont tellement rares qu'il faut sauter sur l'occasion quand il y en a une de vraie qui se présente.Cela ne m'empêchait pas d'avoir l'œil et le bon et ne pas succomber aux chants des sirènes. QuandBoumediene faisait un discours, je dressai l'oreille cependant. Cet homme savait parler. Il vous faisaitavaler de l'huile de foie de morue comme si c'était du Hamoud Boualem. Quand il fronçait les yeux, qu'ilpointait son index, qu'il lissait ses moustaches, j'avais des frissons. Je n'aimais pas cet homme mais j'é-tais fier de lui. Quand Houari Boumediene est mort en 1978, j'ai poussé un soupir. Enfin, on allait pouvoir respirer. Sonsuccesseur ne pouvait pas faire pire. Je me trompais. Devenu journaliste, je me suis intéressé au personnage. Cet homme avait été président de laRépublique, propulsé l'Algérie au rang des grandes nations, tutoyé Tito, donné la réplique au Che,organisé, en 1978, la paix entre le shah d'Iran et Saddam Hussein, reçu Giscard d'Estaing, avait voulule socialisme pour tous, une autre façon de croire au bonheur, s'était mariée tard, était mort tôt. Combiende milliards cet homme avait-il mis de côté? J'ai discuté avec des admirateurs et des adversaires. J'aientendu des choses et leur contraire. Personne, jamais, n'a fait état d'un dinar détourné. Cet hommes'était trompé de bonne foi. Il avait voulu son pays grand et son peuple heureux. Vaste programme. Tropvaste pour un seul homme.

Mustapha Chelfi

Houari Boumediene,le bonheur pour tous

Décédé à l'âge de 46 ans, l'ancien président de la Républiqueavait propulsé l'Algérie sur le devant de la scène.

JAbdelaziz Bouteflika, Houari Belkacem,Cherif Belkacem en 1966

D.R

Sur Wikipédia, El Hadj M'hamed El Anka est décédé en novem-bre 19978. Je ne veux pas jeter le blâme sur cette illustre ency-clopédie qui est faite par des contributeurs dont la mémoire peutdéfaillir. El Hadj M'hamed El Anka est mort juste avant ou justeaprès Boumediene, quelques jours avant ou quelques joursaprès. Comme quoi, question mémoire, je ne suis pasirréprochable.Comme je ne pouvais pas décemment écrire sur Boumedienesans faire pareil pour El Hadj M'hamed qui a tenu sous sa sujé-tion le peuple algérien plus longtemps que son concurrent decolonel, j'ai, en hâte, bricoler ce billet pour marquer le coup. Moi,mon idole, ce n'est pas El Hadj mais El Ghafour. Mais, bon, ElAnka était quand même un géant, faut pas nier.Sauf que, patatras, pas de documentation, je veux dire fiable.Enfin, fiable comme je l'entends. Ainsi nulle part, je n'ai trouvé mention de la chanson enregistrée en1962 par Hadj Mhamed El Anka, chanson commanditée par Shell et qui s'appelle justement Shell elBraq Shell. Je me souviens de ce 45 tours en vinyl que mon oncle Abdelkader faisait tourner sur sonpick up Teppaz jusqu'à ce qu'il me sorte par les oreilles.J'étais en train se sécher sur El Hadj quand - par quelle association d'idées?- j'ai appelé La Belle Bleuepour demander le prix de 6 brioches et 6 chocolatines pour accompagner un thé chaud et parfumé. Levendeur, débordé, m'a mis en attente. En arrière-fond - surprise- la voie d'El Hadj M'hamed El Anka etsa fameuse Meknassia. Du coup, adieu, thé, brioches et chocolatines. Je suis resté au téléphonejusqu'à ce que la chanson se termine. Le vendeur m'avait complètement oublié et moi de même. J'aireposé le téléphone à la fin de la chanson. El Hadj M'hamed mérite son surnom d'El Anka. Commel'oiseau mythique, il renait de ses cendres. Entre une brioche et une chocolatine.Allez, El Hadj, à la prochaine

M.C

El Hadj M'hamed El Anka à La Belle Bleue

L'artiste renait à l'endroit le plus inattendu, entre brioches et chocolatines

El Hadj M'hamed El Anka

D.R

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Deux pour le prix d’un, ce n’est pas tousles jours que cela arrive

Le 20 novembre - 0 -

Ghania Challam, on ne t’oublie pas. Enespérant que tu sois rétablie de ton acci-dent, tes amies pensent à toi et fêtent avectoi

Le 6 décembre.- 0 -

Smaïn Boukharouba : le 19 décembreest ton anniversaire. Personne ne l’oublie.Bonne fête.-Abdennour Houfel, le 31décembre, Tahar Benamor, le petit-fils, le 3janvier fêtent quasiment ensemble leuranniversaire. Bonne fête à tous deux.

- 0 -Isma Boudjatat, tes parents, tes ami(e)s,tout ce monde réuni, soufflent avec toi lesbougies. Happy birthday to you.

Le 10 janvier

Sarah est née au foyer de Samir Boudenaet Fatiha Djouder. Les ami(e)s du coupleleur présentent leurs meilleurs vœux.Longue vie au bébé et tout le bonheur dumonde aux parents

19 novembre

Torkia Saouli, épouse Bouhdida, dite«Toutou», est décédée à Tourcoing(France), le 3 novembre 2008, et a étéenterrée à Biskra (Algérie) le vendredi 7novembre 2008, laissant dans le deuilson époux, Logbi Bouhdida, ses enfantsKamel, Hamida, Noureddine, Brahim,Fayçal, sa mère Maïssa, son frèreMostfa dit «Safa», ses sœurs Chérifa,Fatima, Bachra, Salima, Houria etHafidha.

À Dieu nous appartenons, à Lui nousrevenons.

La fatiha du Saint-Coran est demandéepour le salut de sont âme.

26 alfa Gratuit. Mensuel. N0 116. Décembre 2008. 11ème année. 28 pages

CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET CARNET

Bon anniversaire à Lamine GamassiSa maman, Fatiha

Le 5 novembre- 0 -

Sofia,Meilleurs vœux de bonheur pour tonanniversaireTes parents, Ahmed et DjamilaTes frères, Mahrez et Hamza

Le 29 novembre

- 0 -Joheina, Tu as le plus joli prénom du monde et je tesouhaite le plus bel anniversaire qui soit. Tamaman qui t’adore. Hamida Benhacine

Le 26 décembre- 0 -

Tania, tu es le plus beau cadeau que la vienous donne chaque matin ! Et si nous ne tele disons pas tous les jours, c'est parce quela pudeur est aussi un de nos «fondamen-taux» !

- 0 -Joyeux 15e anniversaire, amour, santé,bonheur et de la joie tous les jours de ta vie.Mahdi, Amine, Fatiha et Kamal.

- 0 -Hamid Benguerine,Grenoble, c’est la porte à coté. Ton amiKamel de la rue Kleber te rendra visite aus-sitôt que possible pour lever un verre (deHamoud Boualem) à ta santé.Que la force soit avec toi

Le 31 décembre

Chafika et Yasmine Haouchine, la mamanet la fille, fêtent le même jour leur anniver-saire.Fatima et Schahra, la maman et la fille, leursouhaitent la meilleure des célébrations.

Anniversaires

Naissances

Condoléances

40 ème jour

Pensée

Décès

Sofia Houacine

Suite au décès de Mme Torkia Saouli,épouse Bouhdida, dite «Toutou», sonneveu Kamal Almi, les familles Almi, Saouliet Azzouz, de Montréal, Frankfurt,Tourcoing, Paris, Alger, Biskra, Tolga, s'as-socient à la peine de son mari et sesenfants et leur présentent les con-doléances. La fatiha du Saint-Coran est demandéepour le salut de sont âme.

Il y a trois ans, le 16 décembre, décédait, à Miliana,Salima Ladjadj, née Boumaza. Ses enfants, Fayçal,Smain, Yamina et Fatima, son époux Mohamed, sesouviennent avec émotion de celle qui les a accom-pagné pendant si longtemps et demandent une pen-sée à ceux qui l’ont connue et aimée. En particulier,son neveu Kamel qui garde le souvenir de son hospi-talité.

Une pensée et une prière est demandée à tous ceuxet celles qui ont connu et aimé Hassan Hamichedécédé le 27 octobre à l’âge de 41 ans à Montréal

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alfa Gratuit. Mensuel. N0 116. Décembre 2008. 11ème année. 28 pages 27

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asmina Khadra vient encore une fois de se surpasser. Il a réussi à me cap-tiver un mois durant pour passer à travers les quelque 400 pages de sondernier né. Une record personnel puisque d’habitude un tel ouvrage m’auraitoccupé pour au moins une saison (faut dire que je n’arrive à lire que durantle trajet métro-bus) Ce roman, j’en ai fait un véritable livre de chevet telle-ment sa lecture fut passionnante. D’aucuns diront que ce n’est qu’une autrehistoire d’amour impossible dont le dénouement est souvent prévisible. Mais

sous la plume d’un Khadra débordant d’imagination c’est une fresque éblouissante. Leroman recèle une multitude de morales dont on ne peut faire le décompte immédiatementaprès avoir déposé le livre une dernière fois. Chaque personnage, chaque passage, chaquerevirement renvoie à une morale tantôt perceptible à mille lieues tantôt infiniment subtile. Lepersonnage principal qui se meut au gré des situations entre ses noms Younes et Jonas subitplutôt passivement la vie qui passe dans une Algérie française à l’agonie et une Algériealgérienne en gestation. L’enfance de Younes fut malheureuse, non faute de parents atten-tionnés. C’est que parfois le destin s’acharne sur des gens vulnérables sans raison.

Arraché aux griffes de la misère noire par un oncle à cheval entre les deux Algérie (celle deGermaine la mère adoptive de Jonas et celle de son arrière grand-mère Lalla Fatma) Younesdevenant Jonas grandira dans une bulle qui vacillait entre deux mondes aux antipodes. Unarabe et misérable et l’autre pieds-noirs Judéo-chrétien et enchanteur. Un village (RioSalado) idyllique et Jenane Jato, un bidonville infâme. Jonas tout en se la coulant douceavec une bande d’ados plutôt attachants, n’empêchait pas Younes d’observer du coin de l’œilles fellaghas défricher jusqu’au sang, telle des bêtes de somme, des terres spoliées. Il verra(et assistera à sa manière) ces mêmes fellaghas se soulever contre l’ordre établi alors queson cœur est plus tourmenté que jamais par son amour absolu pour la belle Émilie. Unamour si accessible et pourtant si impossible. Homme de principe, il ne le savourera jamais.Pire, il le traînera comme un boulet de forçat à travers un Oran mis à sang et à feu et mêmeau delà de l’évacuation anarchique en 1962 des colons vers la métropole. Vers Marseille oùenfin en 2008, Younes-Jonas parvint à cicatriser une blessure ouverte depuis un baljeunesse. II récitera la Fatiha pour se recueillir sur la tombe de son amour impossible etavant de regagner une Algérie qui se redressait à peine d’une guerre fratricide , il adressaun triste au revoir à Jean-Christophe, l’ami d’enfance qui, en titubant, vint le voir à l’aéroportpour réconcilier son âme avec une Algérie révolue à jamais. « Ce que le jour doit à la nuit »(édition Julliard) est un coup de cœur en soit, mais le passage sur l’amour de la femme quevous rencontrerez quelque part au milieu du roman vous marquera à vie, tellement sublime.

Y

Ce que le jour doit à la nuit,un Khadra passionnant.

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