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ORDINATION ET CLASSIFICATION DE LA VEGETATION DES ZONES HUMIDES DU SUD-EST DE LA CÔTE D’IVOIRE M. L. O. KOUAME 1 , M. W. EGNANKOU 1 et D. TRAORE 1 1 Université de Cocody, Laboratoire de Botanique, UFR Biosciences, 06 BP 2818 Abidjan 06. E-mail : [email protected] RESUME Cette étude a porté sur l'analyse des relevés phytosociologiques effectués dans 28 stations en zones humides au Sud-Est de la Côte d'Ivoire. La matrice de données utilisée pour les analyses numériques a été constituée de 252 relevés et 398 espèces. L'analyse en composantes principales, la classification ascendante hiérarchique et l'analyse des espèces indicatrices ont été utilisées pour générer la classification des communautés végétales des zones humides. Le type de végétation dominante (herbacée ou boisée), l'hydromorphie, la salinité et le type de sol ont été les gradients environnementaux ayant permis de discriminer les communautés végétales étudiées. Ainsi, 22 communautés végétales ont été discriminées. Les espèces indicatrices des zones humides boisées du Sud-Est de la Côte d'Ivoire appartiennent à la classe des Mitragynetea Schmitz 1963, tandis que celles des zones humides herbacées, appartiennent aux classes des Phragmitetea Tüxen & Pressing 1942 et des Potametea Tuxen et Preising 1942. Mots-clés : Espèces indicatrices, ordination, classification, zones humides, Côte d'Ivoire. ABSTRACT ORDINATION AND CLASSIFICATION OF WETLAND VEGETATION IN SOUTH-EASTERN CÔTE DIVOIRE This paper analyses vegetation data from 28 sites of wetland in South-eastern part of Côte d'Ivoire. The datasets used for the analysis comprised 252 plots and 398 species. Principal Component Analysis, Cluster Analysis and Indicator Species Analysis were used to generate the wetland plant communities' classification. The dominant plants type, water level, salinity and soil types were the major environmental factors that best discriminate wetland plant communities. The different analysis of the data yielded 22 plant communities. Indicators species of the woody wetland in southeast Côte d'Ivoire belongs to the Mitragynetea Schmitz 1963 while herbaceous wetland indicator species belong to the Phragmitetea Tüxen & Pressing 1942 and the Potametea Tuxen & Preising 1942. Keys words : Indicator species, ordination, classification, wetland, Côte d'Ivoire.

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Agronomie Africaine 21 (1) : 1 - 13 (2009)

1Ordination et classification de la végétation des zones humides en Côte d’Ivoire

ORDINATION ET CLASSIFICATION DE LA VEGETATIONDES ZONES HUMIDES DU SUD-EST DE LA CÔTE D’IVOIRE

M. L. O. KOUAME 1, M. W. EGNANKOU1 et D. TRAORE1

1Université de Cocody, Laboratoire de Botanique, UFR Biosciences, 06 BP 2818 Abidjan 06.E-mail : [email protected]

RESUME

Cette étude a porté sur l'analyse des relevés phytosociologiques effectués dans 28 stations en zoneshumides au Sud-Est de la Côte d'Ivoire. La matrice de données utilisée pour les analyses numériques aété constituée de 252 relevés et 398 espèces. L'analyse en composantes principales, la classificationascendante hiérarchique et l'analyse des espèces indicatrices ont été utilisées pour générer la classificationdes communautés végétales des zones humides. Le type de végétation dominante (herbacée ou boisée),l'hydromorphie, la salinité et le type de sol ont été les gradients environnementaux ayant permis dediscriminer les communautés végétales étudiées. Ainsi, 22 communautés végétales ont été discriminées.Les espèces indicatrices des zones humides boisées du Sud-Est de la Côte d'Ivoire appartiennent à laclasse des Mitragynetea Schmitz 1963, tandis que celles des zones humides herbacées, appartiennent auxclasses des Phragmitetea Tüxen & Pressing 1942 et des Potametea Tuxen et Preising 1942.

Mots-clés : Espèces indicatrices, ordination, classification, zones humides, Côte d'Ivoire.

ABSTRACT

ORDINATION AND CLASSIFICATION OF WETLAND VEGETATION IN SOUTH-EASTERN CÔTE D’IVOIRE

This paper analyses vegetation data from 28 sites of wetland in South-eastern part of Côte d'Ivoire. Thedatasets used for the analysis comprised 252 plots and 398 species. Principal Component Analysis, ClusterAnalysis and Indicator Species Analysis were used to generate the wetland plant communities' classification.The dominant plants type, water level, salinity and soil types were the major environmental factors that bestdiscriminate wetland plant communities. The different analysis of the data yielded 22 plant communities.Indicators species of the woody wetland in southeast Côte d'Ivoire belongs to the Mitragynetea Schmitz 1963while herbaceous wetland indicator species belong to the Phragmitetea Tüxen & Pressing 1942 and thePotametea Tuxen & Preising 1942.

Keys words : Indicator species, ordination, classification, wetland, Côte d'Ivoire.

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2 M. L. O. KOUAME et al.

INTRODUCTION

La définition des communautés de plantes estun sujet qui intéresse beaucoup les scienti-fiques. Plusieurs techniques et approches declassification des communautés végétales ontété ainsi développées. Ces systèmes declassification ont fait l’objet de revues par diversauteurs (Shimwell, 1971 ; Whittaker et Gauch,1973 ; Mueller-Dombois et Ellenberg, 1974 ;Ecological Society of America, 2004).

Les méthodes d’analyse de gradients directeou indirecte permettent de connaître les typesde végétation avec leur composition floristiqueen fonction des gradients environnementaux ougéographiques (Gauch, 1982 ; Kent et Coker,1992 ; McCune et al., 2002 ; Podani, 2000).

Dans les zones humides, l ’étude descommunautés végétales et des gradientsenvironnementaux s’avère très importante enraison de leur position intermédiaire entre lesécosystèmes aquatiques et terrestres ainsi quedes contextes géographiques et géomor-phologiques où elles peuvent être rencontrées.Les méthodes d’analyses multivariées pourl’ordination et la classification de la végétationont déjà été utilisées avec succès pour larecherche de gradients écologiques dans lavégétation des zones humides (Hoagland, 2002).

En Afrique, ces méthodes d’analyse ont étéutilisées pour l’étude des forêts tropicaleshumides (Sokpon, 1995 ; Kokou, 1998) et dessavanes (Sinsin, 1993 ; Senterre, 2005). En cequi concerne la végétation des forêts ripicoles,des études ont été réalisées suivant cetteapproche, notamment au Bénin, par Sokpon etal. (2001), Natta (2002) et Adomou (2005).

En Côte d’Ivoire, les études sur la végétationdes zones humides ont été effectuées par lesméthodes classiques. La méthode des transectsest la plus couramment employée (Egnankou,1985, Traoré, 1985 ; Houenon, 1989 ; Konan-Brou et al., 1992 ; Kouamé, 1999 ; Sankaré etal., 1999). Les savanes marécageuses ont étéétudiées suivant une approche physionomiquepar Adjanohoun (1962). Guillaumet (1967) aaussi mis en évidence les groupes aquatiqueset sub-aquatiques dans la région du Bas-Cavally

suivant la méthode phytosociologique de Braun-Blanquet.

Cet article a pour but de montrer si l’associationdes méthodes d’analyse multivariées auxméthodes phytosociologiques classiquespermettent de discriminer les formationsvégétales et des communautés végétales deszones humides du Sud-Est de la Côte d’Ivoire,ainsi que des espèces caractéristiques et desgradients écologiques principaux qui lesrégissent.

MATERIEL ET METHODES

ZONE D’ETUDE

La zone étudiée fait partie de la région du Sud-Comoé qui est l’une des 19 régions admi-nistratives de la Côte d’Ivoire située au Sud-Estdu pays (Figure 1).

Le réseau hydrographique comporte en plus del’océan atlantique au Sud, un important systèmelagunaire comprenant les lagunes Ebrié, Aby etde petites lagunes comme la lagune Hébé etKodjoboué. Les principaux cours d’eau sont lefleuve Comoé, les rivières Bia et la Tanoé.

Le relief est caractérisé par des hauts plateaux(30 m d’altitude environ) au Nord des lagunes,des bas-plateaux dont l’altitude maximale sesitue entre 10 et 12 m et des cordonslittoraux aux côtes sableuses au Sud (SECA-BRL/BDPA/RCT, 2004).

Le climat de la région est du type sub-équatorial,caractérisé par l’abondance des précipitations(supérieures à 2000 mm par an), par destempératures élevées constantes (26,5°C enmoyenne à Adiaké) et par des amplitudesthermiques faibles (1,6 maximum à Adiaké). Larégion du Sud-Comoé est située dans le domainephytogéographique Guinéen. La végétation estdiversifiée et comprend des savanes littorales,des mangroves, des forêts marécageuses, desforêts ripicoles, des forêts sempervirentes dutype Diospyros sp. et Mapania spp.,Thuraeanthus africanus et Heisteria parvifoliaet la forêt à Eremospatha macrocarpa etDiospyros mannii.

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3Ordination et classification de la végétation des zones humides en Côte d’Ivoire

METHODES D’ETUDE

Inventaires phytosociologiques

Les inventaires phytosociologiques ont étéeffectués sur 28 sites de zones humides de larégion.

A chaque site, ont été choisies des stationshomogènes et représentatives où les relevés ontété effectués suivant la méthode classique deBraun-Blanquet. Les coordonnées géogra-phiques de chaque site ont été prises par unGPS (Global Positioning System). Compte tenu

de la diversité des habitats pris en compte dansl’étude, les relevés ont été stratifiés comme lesuggère Van der Maarel et al. (1987). Le typede végétation selon la classification deYangambi (Aubréville, 1957), a été assigné àchacun des relevés.

Dans les quadrats, les espèces présentes ontété notées avec leur coefficient d’abondance-dominance selon l’échelle classique de BraunBlanquet.

En bordure des cours d’eau, dans les stationsde forêts ripicoles, les observations ont étéeffectuées à l’intérieur de parcelles rectan-

Figure 1 : Carte de la zone d'étude et de quelques localités visitées

Study area map with location of some sites visited

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4 M. L. O. KOUAME et al.

gulaires de 500 m² comme celles utilisées auBénin par Natta (2003). Les relevés sontéquidistants de 100 m.

Dans les mangroves, les échantillons ont étépris sur des surfaces contigües de 10 m X 10 métablies le long de transects de longueursvariables, allant de l’eau libre aux endroits àhydromorphie temporaire.

Les relevés des forêts marécageuses ont étéeffectués sur des surfaces de 20 m X 20 m, surdes lignes de transects. Les relevés sontéquidistants de 10 m.

Pour les formations herbacées (prairies,végétation flottante, savanes herbacées), leséchantillons ont été pris sur des surfaces derelevés de 5 m X 5 m le long de transects delongueurs variables.

Des informations générales sur la texture et lepH des sols, la topographie (plateau, pente,vallée), le type d’hydromorphie, la salinité del’eau, ont été notées sur les relevés.

Les observations ont été effectuées sur environ4 ans (de Janvier 2002 à Septembre 2005) àdifférentes période de l’année : saison sèche(Février ou Septembre), et milieu de la saisondes pluies (Mai ou Juin). Au total 252 relevésont été effectués.

La nomenclature des espèces a été faite suivantcelle de Lebrun et Stork (1991 - 1997).

Analyse des données

Trois types d’analyses ont été réalisés : lesordinations, les classifications et l’identificationdes espèces indicatrices.

L’ordination des données floristiques a étéeffectuée à partir d’une analyse en composantesprincipales (ACP) avec le logiciel MVSP(Kovach, 2005). La matrice utilisée est unematrice de similarité construite avec le calculde l’indice de similarité de Bray et Curtis surdes données ayant subit des transformationslogarithmiques.

Les données d’abondance-dominance ont ététransformées en coefficient de type Van derMaarel, afin de ne pas donner trop de poids auxespèces dominantes (Dufrêne, 2004). Parailleurs, le poids des espèces rares a été réduità l’aide de l’option « downweighting of rarespecies » du logiciel MVSP (Kovach, 2005).

Vu que l’étude concerne plusieurs types devégétation, Kent et Coker (1992) ont suggéré

qu’il était souvent nécessaire de fragmenterl’analyse en plusieurs états pour avoir desrésultats satisfaisants. Donc, dans un premiertemps, tous les relevés ont été analysésensemble ; ce qui a permis d’avoir une vued’ensemble de l’organisation des données. Maisaprès la première ordination, des partitionssuccessives ont été effectuées jusqu’à ce quedes groupes de relevés représentatifs d’un typed’habitat soient mis en évidence (Gauch, 1982).

L’étape suivante a été la classification desrelevés qui a consisté à diviser les groupes misen évidence par l’ACP. Une classificationascendante hiérarchique des relevés a étéeffectuée à l’aide du logiciel XL STAT 2007. Ladistance de Bray Curtis a été utilisée commemesure de distance et le minimum de variancede Ward comme méthode d’agrégation.

Afin d’obtenir les espèces caractéristiques dechaque groupe obtenu avec la classificationhiérarchique des relevés, la méthode d’analysedes espèces indicatrices (Indicator SpeciesAnalysis ou ISA) de Dufrêne et Legendre (1997)a été utilisée. Pour chaque groupe mis enévidence par les dendrogrammes, la valeurindicatrice ou IV de toutes les espèces s’yretrouvant a été calculée avec le logiciel IndVal2.0 (Dufrêne, 2004). Un poids égal a été utilisépour les deux composantes de l’index et 499permutations ont été effectuées pour tester lavaleur significative à p< 0,05.

Par rapport aux résultats des travaux de Dufrêneet Legendre (1997), les espèces ayant une valeurindicatrice (IV) supérieure ou égale à 25 ont étéretenues.

RESULTATS

GRADIENTS ENVIRONNEMENTAUX ETIDENTIFICATION DES FORMATIONSVEGETALES

L’ordination de l’ensemble des relevés à partirde la matrice de 252 relevés et de 398 espèces(Figure 2) révèle, sur l’axe 1, un gradient desalinité qui sépare d’un côté les relevés desmangroves et de l’autre côté, vers la droite, lesrelevés des prairies et des forêts marécageusesd’eau douce. L’axe 2 sépare clairement lesrelevés en fonction du type de végétationdominant avec le noyau supérieur formé par lesrelevés effectués dans les zones humides àvégétation herbacée dominante appelé « zones

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humides herbacées ». Le noyau en dessousregroupe les relevés effectués dans lesformations à végétation ligneuse dominanteappelé aussi « zones humides boisées ».

Les relevés intermédiaires ou mixtes comprenantdes arbres, arbustes et quelques herbacées ontété réunis pour l’analyse des « zones humidesboisées ».

L’ordination partielle des relevés des « zoneshumides boisées » a permis d’isoler les relevésdes mangroves des relevés sur substrats nonsalés qui rassemblent les autres formationsforestières édaphiques (Figure 3). L’axe 1représente un gradient de salinité avec, àgauche, les relevés des mangroves. L’axe 2permet de séparer les relevés suivant les types

de sols, avec au-dessus, les relevés sur dessols hydromorphes organiques et en dessous,les relevés sur sols minéraux. Les relevés desforêts ripicoles qui se retrouvent dans le nuagedes relevés des mangroves correspondent auxforêts ripicoles estuariennes.

L’ACP de l’ensemble des relevés des « zoneshumides herbacées » n’a pas permis de séparerles marais herbacés des mangroves des autresformations végétales herbacées. L’ACP desrelevés des zones humides herbacées sursubstrats non salés a montré une séparationnette des prairies aquatiques, des prairiesmarécageuses et des savanes herbeuses. Lepremier axe représente un gradient d’hydro-période décroissant.

Prairieaquatique

Prairiemarécageuse

Savane Mangrove Forêtmarécageuse

Forêt ripicole

Axi

s 2

Axis 1

-0.1

-0.2

-0.3

-0.4

-0.5

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

-0.1-0.2-0.3-0.4-0.5 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5

Figure 2 : Représentation des 2 premiers axes de l'ACP de l'ensemble des relevés. Les symboles utiliséssont basés sur les types de formations végétales assignés a-priori à chaque relevéPlot of the first two axes of the floristic dataset correspondence analysis. The symbols used arebased on the a-priori habitat typology

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6 M. L. O. KOUAME et al.

Classification et communautésvégétales des mangroves

Les mangroves ont été caractérisées par undendrogramme à 5 classes a partir duquel lesespèces indicatrices ont été identifiées.

Communauté végétale 1 : Rhizophora race-mosa est la principale espèce indicatrice decette communauté qui est bien développée enbordure des lagunes Aby, au niveau du Parcnational des îles Ehotilés (Figure 4) et dans desstations de mangroves bien conservées auniveau de l’île Vitré en lagune Ebrié. Les solssont limoneux, avec des sables fins sablo-argileux en surface, et un pH acide (4,71 enmoyenne).

Communauté végétale 2 : Les principalesespèces indicatrices sont Rhizophora racemosaet Avicennia germinans. Cette formation mixtese développe sur les substrats vaseux ou sablo-vaseux.

Communauté végétale 3 : Elle correspond aufourré à Machaerium lunatum et Dalbergiaecastaphyllum, que l’on rencontre dans lesparties dégradées des mangroves.

Communauté végétale 4 : Elle comporte lesmangroves à Avicennia germinans et est souventseule ou quelquefois associée à Acrostichumaureum et Hibiscus tiliaceus. L’influence desmarées est intermittente. La texture des solsest sablo-argileuse.

Communauté végétale 5 : Elle représente uneformation mixte regroupant des espèces de la

zone estuarienne et des espèces communesavec les mangroves telles que Machaeriumlunatum et des plantes de forêts ripicolesnotamment Pterocarpus santalinoides et Crudiaklainei.

Classification et communautésvégétales des zones humidesboisées d’eau douce

Huit communautés végétales ont étédiscriminées pour ce sous-groupe.

Communauté végétale 1 : Elle rassemble laflore de la végétation dégradée des bordures deslagunes. Aucune espèce n’atteint sa valeurindicatrice maximale. C’est une communautémixte de grands arbres de forêts marécageusesou ripicoles comme Uapaca heudelotii, Parkiabicolor, Raphia hookeri, Cathormion altissimum,Spondianthus preussii, Uapaca sp., et Ficusovata. Cette communauté est présente enbordure de la lagune Ehy, à Allangouanou sursubstrat argileux, à Kodjoboué sur substratssableux et en bordure de la baie de N’guiémé.

Communauté végétale 2 : Cette communautévégétale se retrouve dans les sites dedépressions marécageuses qui forment un fourrédominé par Alchornea cordifolia, Macarangaheudelotii et Raphia hookeri.

Communauté végétale 3 : Elle correspond à lavégétation des stations des fourrés arbustifs desberges des cours d’eau qui comportent desespèces ubiquistes et des lianes commeCuviera macroura, Alchornea cordifolia,

Forêt marécageuse Forêt ripicole Mangrove

Axi

s 2

Axis 1

-0.1

-0.2

-0.3

-0.4

-0.5

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

-0.1-0.2-0.3-0.4-0.5 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5

Figure 3 : Représentation des 2 premiers axes de l'ACP des 147 relevés des zones humides boisées.

Plot of the first two axes of the 147 releves of the woody wetland correspondence analysis.

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7Ordination et classification de la végétation des zones humides en Côte d’Ivoire

Myrianthus serratus, Tetracera alnifolia,Quisqualis indica, Paullinia pinnata, Phyllanthusreticulatus et Allophylus africanus. Les solssubissent des inondations prolongées ou brèvespendant les périodes de crues. Leur texture varieentre argileux, argilo-sableux et limoneux-argileux.

Communauté végétale 4 : El le comporte lavégétation des forêts marécageuses. Lesespèces indicatrices de cette communauté sontde grands arbres comme Symphonia globulifera,Uapaca paludosa, Anthostema aubryanum,Nauclea pobeguinii et Hallea ledermannii.L’hydromorphie est permanente avec uneinondation en saison des pluies sur les sols platshydromorphes organiques. Le pH moyen est de4,8. Ces sols ont un horizon supérieur limoneuxet organique, mais la texture, en profondeur, estsablo-argileuse. Cette communauté végétale aété observée dans les dépressions maré-cageuses à Fatoukro et dans les bas-fondsinondables en bordure des rivières Toumanguiéet Tanoé (Forêt marécageuse de la Tanoé).

Communauté végétale 5 : Cette communautévégétale se met en place sur les substratsmarécageux dominés par Hallea ledermannii,Raphia hookeri et Spondianthus preussii. Onles rencontre dans les marécages à N’ganda-N’ganda et les forêts marécageuses à Fatoukro.

Communauté végétale 6 : Raphia hookeri est laprincipale espèce avec un recouvrement comprisentre 75 - 100 % dans certains relevés, formant

ainsi des raphiales. Cette communauté serencontre dans les stations de forêtsmarécageuses fortement dégradés à Nganda-Nganda et notamment dans les marécages dela Tanoé.

Communauté végétale 7 : Cette communautévégétale correspond aux prairies marécageusesdominées par les arbustes tels que Ficustrichopoda, Voacanga thouarsii, Raphia hookeriet Stipularia africana. La strate herbacéecomprend principalement Lasiomorphasenegalense et Cyclosorus striatus. Cettecommunauté se rencontre en lagune Kodjoboué,en baie de N’guiémé et dans les dépressionsmarécageuses sur substrat hydromorpheorganique inondé en permanence des sites deforêts marécageuses dégradés.

Communauté végétale 8 : Elle correspond auxformations ligneuses des berges des coursd’eau. On la rencontre notamment en bordurede la Comoé (pentes abruptes à Moossou etrelativement douces à Motobé), de la Bia et dela Tanoé (pentes abruptes et substrat argileux).Le substrat est argileux en bordure de la laguneOno à Adiaho. A Motobé, le pH moyen est de4,8, à Eholié il est de 4,31 et à Ehania de 5,23.Les espèces indicatrices comprennentPterocarpus santalinoides, Uapaca heudelotii,Cathormion altissimum, Crudia klainei etTreculia africana. Ces espèces sont observéesen premier plan au bord de l’eau (sur les bergesdes fleuves).

Figure 4 : Rideau de Rhizophora racemosa au Parc National des Iles Ehotilés (Egnankou Wadja Mathieu, 2007). Rhizophora racemosa at Ehotilés Islands National Parc.

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8 M. L. O. KOUAME et al.

Classification et communautésvégétales des zones humidesherbacées

L’analyse des espèces indicatrices montre quele dendrogramme à 14 classes de la classi-fication ascendante hiérarchique des flores desformations herbacées donne le maximum devaleurs indicatrices significatives à P < 0,05(196). Cependant, dans l’interprétation desattributs de ces classes, il semble nécessairede regrouper certaines classes, surtout quandcelles-ci ne représentent qu’une variationfloristique sans caractéristique environnementaleparticulière. Finalement, 9 types de commu-nautés végétales ont été retenus pourcaractériser des zones humides herbacées duSud-Est de la Côte d’Ivoire.

Communauté végétale 1 : El le compose lavégétation des marais d’eau douce. Cettecommunauté a été reconnue dans les marestemporaires des savanes herbeuses sur substratsableux à Moossou. Le pH varie entre 5 et 6 etles eaux sont douces. L’espèce distinctive decette communauté est Aniseia martinicensis.

Communauté végétale 2 : El le compose lavégétation des savanes herbacées littorales. Onla rencontre à Moossou et à N’ganda-N’gandasur les sols blanchâtres à texture sableuse(pseudo-podzol de nappe) et à un pH moyen de4,86. La nappe phréatique étant proche de lasurface du sol, ces savanes connaissent debrèves inondations durant la saison des pluies.Ces savanes présentent un faciès dominé parLoudetia phragmitoides et Anadelphia erectadont le recouvrement atteint 95 %. On yrencontre aussi des bosquets dominés parClappertonia ficifolia, et des fourrés marécageuxavec Stipularia africana, Ficus trichopoda etCyclosorus striatus.

Communauté végétale 3 : Cette communautévégétale correspond aux marais saumâtres bas.Elle se rencontre en arrière des mangroves oudans ses zones dégradées, sur des sols argileux,sableux compacts et salés. L’hygrométrie varieselon la saison : submergées en périodepluvieuse et fortement desséchées durant lasaison sèche. Les espèces indicatrices sont :Paspalum vaginatum, Cyperus articulatus,Mariscus ligularis, Sesuvium portulacastrum etBlutaparon vermicularis. Paspalum vaginatumforment des pelouses monospécifiques.Quelques jeunes plants de Rhizophora

racemosa s’observent dans cette communautévégétale. Cette communauté a été reconnue àl’estuaire de Grand Bassam, dans les alentoursde l’île Vitrée, à Ebrah, et au niveau du ParcNational des îles Ehotilé notamment sur l’îleBalouhaté.

Communauté végétale 4 : Elle comprend lesmares temporaires ou stagnantes dominées parles hydrophytes enracinées à feuilles étaléessur l’eau que sont Nymphaea lotus et Nymphaeamaculata. Ces mares s’enrichissent enhélophytes telles que Ludwigia stolonifera etEleocharis mutata. Cette communauté a étéobservée dans les mares temporaires dessavanes herbeuses sur substrat sableux àMoossou et les mares ou petites dépressionspermanentes isolées ou les bordures calmesdes plans d’eau. Le substrat de fonds estgénéralement sableux et le pH varie entre 5 et6. Les eaux sont douces.

Communauté végétale 5 : Elle est dominée parLemna aequinoctialis. On la rencontre sur lespetites retenues isolées peu profondes souventassociés à Wolffia arrhiza et à Azolla africana.

Communauté végétale 6 : Cette communautévégétale est dominée par Typha domingensisqui forme des roselières dans les zonesestuariennes, notamment à Grand Bassam dansla lagune Ouladine, à la sortie du Pont de laVictoire. Les sols sont argileux, toujours inondéset les eaux sont salées à moyennement salées,en fonction de la saison et de l’état del’embouchure. En période d’ouverture del’embouchure, en novembre 2004, une salinitéde 25 ‰ a été mesurée. Les autres espècesassociées à ces roselières saumâtres sont :Cyperus articulatus, Vossia cuspidata, Echino-chloa pyramidalis.

Communauté végétale 7 : Elle correspond à lavégétation flottante, avec comme noyau floris-tique de base, les macrophytes envahissantscomme Eichhornia crassipes, Salvinia molestaet Pistia stratiotes. C’est une communautévégétale quelquefois monospécifique. Lesespèces fréquemment associées sont Bacopacrenata et Ipomoea aquatica. Cette communautése rencontre sur toutes les lagunes et les fleuvesde la zone d’étude.

Communauté végétale 8 : Elle correspond auxprairies marécageuses des berges lagunairesou des dépressions marécageuses. Lesespèces de base de cette communauté sont

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9Ordination et classification de la végétation des zones humides en Côte d’Ivoire

les hélophytes tels que Echinochloa pyramidalisou Vossia cuspidata et les géophytesrhizomateux tels que Cyclosorus striatus etLasiomorpha senegalense. Des espècesligneuses comme Ficus trichopoda, Voacangathouarsii et Stipularia africana apparaissent plustard sur les substrats plus épais. On rencontreces prairies flottantes sur le plan d’eau deslagunes Tendo à N’guiémé, Ebouinda etKodjoboué. Le substrat est hydromorpheorganique et en bordure des lagunes, il estcomposé de débris végétaux. Le pH varie entre4,97 et 5,4.

Communauté végétale 9 : L’espèce caractéris-tique de ce groupe est Echinochloa pyramidalisqui forme des roselières fluviatiles et lagunairessouvent monospécifiques. On y rencontred’autres espèces tel les que Eichhorniacrassipes, Leersia hexandra et Pistiastratiotes. Ces roselières sont observables enbordure de presque tous les cours d’eau dela région du Sud-Comoé, notamment le longdu fleuve Comoé à Grand-Bassam (Figure 5),de la lagune Ono et en lagune Aby du secteurEhy à Tendo.

DISCUSSION

Les analyses successives ont abouti à laséparation des formations végétales et àl’identification des gradients environnementauxde la végétation.

La stratification à-priori des relevés dans lescatégories de végétation de la classification deYangambi (Aubréville, 1957) a été confirmée parl’ordination.

Orthmann (2005) dans son étude sur lesmosaïques savane-forêt du centre du Bénin aprocédé par une stratification suivant les typesphysionomiques de Yangambi (Aubréville, 1957)

et par une classification phytosociologique. Sesrésultats ont montré une meilleure discriminationau sein des groupes phytosociolologiques quedes groupes physionomiques.

Dans la présente étude, les ordinations ontseulement donné un aperçu général de laséparation des relevés et ont confirmé leregroupement selon les catégories physio-nomiques de végétation de Yangambi(Aubréville, 1957). Les ordinations uniquementn’auraient pas permis de relier les caracté-ristiques physionomiques à la composition enespèces des communautés végétales. Ce qui aété rendu possible grâce aux méthodes declassification et d’analyse des espècesindicatrices.

Figure 5 : Roselières à Echinochloa pyramidalis le long du fleuve Comoé à Grand-Bassam (Kouame OdeMarie Louise, 2008)Prairies of Echinochloa pyramidalis along the Comoe River in Grand-Bassam

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Menaut (1983) a suggéré que pour unecomparaison et une compréhension globale dela végétation, les catégories de Yangambi(Aubréville, 1957) soient utilisées. Mais il ajoutequ’il faudrait par la suite une classificationphytosociologique plus détaillée à l’intérieur dechaque catégorie de Yangambi.

Ceci a été appliqué par Poilecot et al. (1991) aunord-est de la Côte d’Ivoire et par Orthman (2005).

Hupalo (2000) a stratifié les zones humides duColorado suivant les sous-classes hydrogéomorphologiques de Brinson et al. (1995).Brinson et al. (1995) a mis en évidence que lesfacteurs hydrologiques et géomorphologiquesinfluencent le fonctionnement des zoneshumides. Il reconnait aussi que les commu-nautés de plantes des zones humides sontaussi indicatrices des forces hydrogéo-morphiques affectant ces écosystèmes.

Hupalo (2000) a aboutit a l’identif icationd’espèces indicatrices pour les différentesclasses hydrogéomorphologiques de Brinson etal. (1995) que sont zones humides dedépression, fluviales, de pente et d’étendueplate.

L’approche de Hupalo (2000) pourrait être utiliséeavec eff icacité avec des données plusimportantes et à plus grande échelle pour l’étudedes zones humides de la Côte d’Ivoire.

L’ordination et la classification ont montré quela végétation des zones humides est structuréele long de gradients que sont le type devégétation dominante, la salinité, le type de solet l’hydromorphie.

L’interprétation des gradients environnementauxresponsables de la typologie des communautésvégétales des zones humides est proche desobservations faites par d’autres travaux portantsur la végétation hydrophytique.

En effet, Nygaard (2004) considère le régimehydrologique comme l’un des plus importantsfacteurs dans les zones humides.

Pour Lebrun et al. (1954), à côté de la variationdu régime d’inondation, l’intensité du drainage,la physiographie des sites, le degré del’atterrissement ou de l’alluvionnement, la naturede l’eau et du substrat jouent aussi un rôle dansla typologie de la végétation hydrophytique.

De façon plus particulière, pour les forêtsripicoles, il a été montré par Sokpon et al. (2001)que la durée de la période de ressuyement ou

de l’inondation, la latitude et la topographie sontles facteurs qui discriminent aux mieux les forêtsédaphiques du Bénin. Natta (2002) a aussiconsidéré que les 5 facteurs responsables dela variabilité des forêts ripicoles au Bénin sontle relief, le type et l’importance des cours d’eau,la topographie, la latitude et la longitude.

Les méthodes d’analyses multivariées utiliséespermettent de conf irmer les facteursresponsables de la discrimination des formationsvégétales mises en évidence par les méthodesphytosociologiques classiques. En effet, d’unemanière générale, les résultats des ACP, desdendrogrammes et de l’analyse des espècesindicatrices (ISA) sont complémentaires etefficaces pour la partition des groupes de relevésbasés sur leur composition floristique.

Vingt deux communautés végétales ont étédécrites dans la présente étude. Lescommunautés végétales des zones humidesherbacées comprennent des espècesindicatrices qui peuvent se ranger dans laClasse des Phragmitetea Tüxen & Pressing1942 et la Classe de Potametea Tuxen etPreising 1942. Des espèces appartenant auxsubdivisions «Alliance» de ces Classes ont ainsiété reconnues :

− espèces indicatrices de l ’All iance del’Echinochloion tropicale avec Echinochloapyramidalis ;

− espèces indicatrices appartenant à l’Alliancedu Magnocyperion africanum Lebrun 1947comme Polygonum salicifolium, Rhynchosporacorymbosa et Cyperus articulatus ;

− espèces indicatrices caractéristiques del’Alliance du Papyrion Lebrun 1947 et del’Alliance du Jussieuon Léonard 1950 commeCyclosorus striatus et Lasiomorpha sene-galense.

En ce qui concerne les communautés végétalesdes zones humides boisées, elles peuvent seranger dans la Classe des Mitragynetea deSchmitz (1963). Les espèces indicatricesappartiennent aux subdivisions suivantes :

− espèces indicatrices de l’Alliance Alchorneioncordate comme Ficus trichopoda, Stipulariaafricana et des espèces indicatrices de l’AllianceUapacion heudelotii Lebrun et Gilbert 1954 ;

− espèces indicatrices de l’Alliance RaphionDevred 1958 et de l’Alliance Mitragyno-Symphonion Devred 1958.

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11Ordination et classification de la végétation des zones humides en Côte d’Ivoire

CONCLUSION

Les analyses numériques effectuées avec les252 relevés et 398 espèces ont révélés que lescommunautés végétales des zones humides duSud-Est de la Cote d’Ivoire se discriminentsuivant le type de végétation dominante, lasalinité, le type de sol et l’hydromorphie.

Cette étude donne un aperçu des gradients devégétation dans les zones humides naturellespeu perturbées.

D’autres études, un peu plus importantes etapprofondies dans le cadre d’un inventairenational des zones humides, sont nécessairespour une évaluation et une classificationcomplètes et prédictibles des types devégétation des zones humides de la Côte d’Ivoire.Elles devront intégrer des modificateurs tels queles changements induits par des facteursanthropiques ou les phénomènes environne-mentaux naturels comme les inondations, lesmodifications hydrologiques et les projets dedéveloppement de la région tels que laconstruction du Centre de Biotechnologie àGrand-Bassam.

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