ombres blanches · critique de son existence, fi n 1980, alors que sa compagne grace vient de...

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109 programme nov./déc. 2014 www.ombres-blanches.fr librairie en ligne à toulouse – librairie en ville ombres blanches

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109 programme nov./déc. 2014

www.ombres-blanches.fr librairie en ligneà toulouse – librairie en ville

ombres blanches

Décembre / Horaires et jours d’ouvertureÀ partir du 1er décembre la librairie sera ouverte tous les jours de 9 h 30 à 19 h 30.Ouverture exceptionnelle : les dimanches 14 décembre et 21 décembre, la librairievous accueillera de 10 h à 19 h

Paquets cadeauxDès la fi n du mois de novembre, des stands sont à votre disposition pour vos paquets cadeaux. Vous trouverez ces stands à proximité des deux cafés de la librairie. Comme tous les ans, Ombres blanches renforce son équipe en engageant des étudiants. Ils sont à votre service.

Site internet de la librairie :www.ombres-blanches.frVous pouvez commander vos livres, et ceux que vous souhaitez offrir en utilisant le moteur de recherches simple ou en passant par les tables proposées, ou bien encore par les nombreuses sélections établies par les libraires.Les règlements s’effectuent par carte bancaire et sont sécurisés par 3D Secure.L’expédition est faite par colissimo, rapide, sûr et effi cace.Nous tenons plus de 115 000 références disponibles à tout instant à Ombres Blanches. Pour ces titres, les délais de réception sont de 48 heures. Pour tous les autres, de trois à huit jours. Vous pouvez également choisir de retirer directement votre commande en magasin.Les achats sur le site internet de la librairie peuvent aussi faire l’objet d’un emballage cadeau et, comme lors de vos achats en magasin, ce service est gratuit.

Les cafésLe patio de la librairie, qui sera couvert dès le début de décembre, est toujours l’accès au café Côté Cour de la librairie.Vous découvrirez, si ce n’est déjà fait, Côté Mirepoix, notre nouveau café dans l’es-pace des rencontres et de la librairie en VO (sans oublier la Bibliothèque idéale que nous y proposons).Les deux cafés sont ouverts tous les jours (à l’exception des dimanches précédant Noël).

d e r n i e r r o y a u m e

PASCAL QUIGNARD est né en 1948 à Verneuil-sur-Avre. Il est l’auteur de plusieurs romans, citons notamment aux éditions Galli-mard Le Salon du Wurtemberg (1986), Tous les matins du monde (1991), Terrasse à Rome (2000), Villa Amalia (2006), La nuit sexuelle (Flammarion, 2007) et de nombreux essais où la fi ction est mêlée à la réfl exion : Petits traités (Clivages, 1981-1984) et Dernier royaume (Grasset, 2002-2014). Mourir de penser est le tome IX de Dernier Royaume, commencé avec Les ombres errantes en 2002.

Plus âpre« Penser n’est pas une fonction de l’esprit. C’est un sens du corps. À la vérité il y a quatre sens de l’es-prit. Rêver, lire, penser, méditer. »« L’une des beautés de Dernier Royaume, l’un des bonheurs troublants pour celui qui en entre-prend la lecture tiennent au fait qu’on ne sait identifi er avec cer-titude ce qui, dans ce matériau tissé de contes, de mythologie, de réminiscences littéraires, de médi-tation, d’hypothèses…, relève de l’érudition, de l’intuition, du rêve, de l’invention. C’est instable, sou-vent euphorisant. Inconfortable aussi, parfois. Mais c’est ainsi. Alors, aborder Pascal Quignard comme un philosophe ou un théoricien, ou disons un écrivain savant, n’est certainement pas la meilleure manière d’accéder à son œuvre. Même si la tentation existe peut-être, et tout particulièrement au seuil de ce Mourir de penser, neuvième volume de ce si vaste ensemble, a priori moins accueil-lant, plus âpre que les opus précé-

dents, sauf à se laisser porter par le souffl e, la musique, les images qui surgissent tandis que se déroule le poème.La pensée, écrit Pascal Quignard, caractérise, chez les hommes, des survivants parmi les vivants. […] Les penseurs, ces survivants, sont ceux qui éprouvent le besoin de tout reprendre à zéro pour com-prendre ce qu’ils ont vécu. Dans Mourir de penser, on retrouve ainsi les motifs, les interrogations, les lignes de force éternelles de l’auteur de Vie secrète. L’interro-gation sur l’homme, animal sans

genre, inhumain, sans essence, sans destin, sur la place de l’indi-vidu dans le groupe. Sur l’origine, le corps, l’animalité. Sur l’épreuve de l’originaire qu’est la naissance, sur les savoirs dont l’homme se défait à cet instant où il entre dans le monde, perte qui jamais ne sera pansée, calmée : Le Dernier royaume est ce singulier pays où la nudité animale et la langue culturelle se touchent perpétuelle-ment sans jamais pouvoir s’assem-bler. » ■

NATHALIE CROM, TÉLÉRAMA

Mourir de penser PASCAL QUIGNARD

vendredi 21 novembre à 17 h Au théâtre GaronneRencontre avec Pascal Quignard autour de son ouvrage Mourir de penser (Grasset).

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Le patio de la librairie, qui sera couvert dès le début de décembre, est toujours l’accès au café Côté Cour de la librairie.Vous découvrirez, si ce n’est déjà fait, Côté Mirepoix, notre nouveau café dans l’es-pace des rencontres et de la librairie en VO (sans oublier la Bibliothèque idéale que nous y proposons).Les deux cafés sont ouverts tous les jours (à l’exception des dimanches précédant Noël).

décembre la librairie sera ouverte tous les jours de 9 h 30 à 19 h 30.Ouverture exceptionnelle : les dimanches 14 décembre et 21 décembre, la librairieOuverture exceptionnelle : les dimanches 14 décembre et 21 décembre, la librairievous accueillera de 10 h à 19 h

Paquets cadeauxDès la fi n du mois de novembre, des stands sont à votre disposition pour vos paquets

Site internet de la librairie :www.ombres-blanches.frVous pouvez commander vos livres, et ceux que vous souhaitez offrir en utilisant le moteur de recherches simple ou en passant par les tables proposées, ou bien encore

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Collage numérique Maëlle Bonnet.

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MARIE-HÉLÈNE LAFON est originaire du Cantal et professeur de lettres classiques à Paris. L’en-semble de son œuvre est publiée aux éditions Buchet Chastel. Citons entre autres ; Le soir du chien (2001), Sur la photo (2003), L’an-nonce (2009) et Les pays (2012).

Double portrait« On peine à distinguer en ce Joseph un de nos contemporains, tant apparaît intemporelle la trame de son existence. Ouvrier agricole dans une ferme du Cantal, celui-ci semble en effet s’inscrire dans une manière d’éternel lignage au parcours tracé d’avance, avec un même horizon limité aux fermes alentour. S’il utilise une voiture,

ce n’est assurément pas pour s’évader ni seulement élargir son champ de vision. De la modernité il ne s’est approprié que le mini-mum nécessaire à son modeste besoin, dans l’univers d’apparence immuable du « désert central ». Une nouvelle fois, Marie-Hélène Lafon arpente son territoire d’ori-gine et de cœur. Son roman, avec ce trait d’épure qui constitue sa marque distinctive, d’un même mouvement saisit un être et une terre. Loin de tout pittoresque et de toute sentimentalité. Seulement au plus près de leur vérité. Mais avec une puissance d’évocation qui élève ce double portrait vers les hauteurs symboliques de l’art. L’on se trouve ici dans les parages

de Bergounioux, Michon et Millet. En Joseph s’incarne une part d’his-toire de ce monde à la semblance immobile. Il approche maintenant de la soixantaine : une trajectoire, dans sa banalité et ses singularités, commence de se donner à voir. Le récit s’attache à en restituer les grandes lignes. Une citation de Cézanne en épigraphe (C’est comme une carte à jouer, des toits rouges sur la mer bleue) suggère la nature du projet : aller à ce qui fait sens. De Joseph l’on découvre d’abord les mains « rondes et courtes », les ongles « coupés au ras de la chair », les poignets « solides, larges ». Puis la focale s’élargit. Un environnement surgit, frappé de la même rusticité. Et une vie qui en porte les caractères : rudesse, lenteur, silence, face-à-face avec soi-même. À peine perturbée aux alentours de la trentième année par le passage d’une femme venue d’ailleurs, avec ses souffrances et ses blessures. Mariage, séparation rapide, plongée dans l’alcool et interminable reprise de soi. Et toujours le travail à la ferme, les bêtes, la bonne distance par rap-port aux patrons, la vieille amitié secourable de Félicité la servante. La romancière nous offre ici un livre d’une beauté âpre, irradiant une formidable chaleur humaine. Joseph s’y présente à la fois comme fi gure métaphorique et témoin bien vivant d’un monde qui constitue le terreau nourricier de l’œuvre d’écriture entamée en 2001. Avec une évidence crois-sante, l’une des plus vigoureuses d’aujourd’hui. » ■

J.-C. LEBRUN, L’HUMANITÉ

JosephMARIE-HÉLÈNE LAFON

mardi 25 novembre à 18 h Rencontre avec Marie-Hélène Lafon autour de son roman Joseph (Buchet Chastel).

martèlement des sabots, le sang de la bête égorgée… Même si je reste toujours humain, un individu bien distinct, je veux cependant être ces natures dans ma conscience de « terrestre », sans quoi je ne serais qu’un électron, non pas libre mais déréglé qui agit contre le monde dans lequel il vit. Dans les sculptures, huiles, aquarelles et pierres noires que réunit ici Ober-son, tout se fi gure et se transfi gure. À travers une trentaine de poèmes, Nancy Huston commente les pré-tentions de notre espèce, qui sont à la mesure de sa fragilité. ■

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NANCY HUSTON est née à Cal-gary au Canada. Elle est l’auteur de nombreux romans et essais publiés chez Actes Sud et chez Leméac, parmi lesquels Instruments des ténèbres (1996), L’Empreinte de l’ange (1998), Lignes de faille (2006), Infrarouge (2010), Refl ets dans un œil d’homme (2012) et Danse noire (2013).

Bad GirlQuels sont les facteurs impro-bables qui transforment une enfant née dans l’Ouest du Canada au milieu du XXe siècle en une romancière et essayiste bilingue et parisienne ? Connaissant les écueils et les illusions du discours sur soi, Nancy Huston tutoie tout au long de ce livre le fœtus qu’elle fut et qu’elle nomme « Dorrit », afi n de lui raconter sur le mode inédit d’une « auto-biographie intra-utérine » le roman de sa vie. Arrière-grand-père fou à lier, grand-père pasteur, tante missionnaire, grand-mère féministe, belle-mère allemande, père brillant mais dépressif, déména-gements constants, piano omniprésent, mère dont les ambi-tions intellectuelles entrent en confl it avec son rôle fami-lial ; ainsi la création littéraire devient-elle pour Dorrit la seule

Yourcenar sans masque ELYANE DEZON-JONES

mardi 18 novembre à 18 hRencontre avec Elyane Dezon-Jones autour de la pièce Yourcenar sans masque (Viviane Hamy). La rencontre est organisée en lien avec l’Université du Mirail et sera animée par Isabelle Serça.

E. DEZON-JONES est spécia-liste des manuscrits modernes, en particulier ceux de Proust et de Yourcenar. Éditrice avec Michèle Sarde de la correspondance de Marguerite Yourcenar, elle est l’auteure de Yourcenar sans masque, pièce publiée en édition trilingue chez Viviane Hamy et déjà mise en scène à Bogota et à Washington. Elle a aussi publié aux mêmes éditions des « polars littéraires » (Meurtre chez Tante Léonie, Meurtre à Petite Plai-sance…) et vient par ailleurs de terminer un roman graphique Le Fantôme du petit Marcel, illustré par Stéphane Heuet, dont la sor-

tie chez Viviane Hamy est prévue le 18 novembre 2014.METTANT EN SCÈNE trois jours dans la vie de la première Académicienne à un moment critique de son existence, fi n 1980, alors que sa compagne Grace vient de mourir, Your-cenar est dans sa maison de Petite Plaisance, en Amérique, où elle attend un signe du jeune homme qui sera sa dernière passion avec plus d’impatience que la nouvelle de son élection à l’Académie française, Yource-nar sans masque fait le pari de déconstruire le « monument » pour le reconstituer autrement,

aujourd’hui, avec des « pierres authentiques » ; la pièce confronte image publique et vie privée de la femme et de l’œuvre, à partir de fragments de la parole de Your-cenar, glanée dans ses écrits, cor-respondance, entretiens, essais, fi ction, et ré-entendue sur scène. Il ne s’agit pas seulement de faire le « portrait d’une voix » mais de montrer Yourcenar en action, aux prises avec les demandes du quotidien, les déchirements per-sonnels et le besoin vital d’écrire, bref, une Yourcenar différente, « un pied dans la magie, un pied dans l’érudition ». ■

Bad GirlNANCY HUSTON

jeudi 18 décembre à 17 hÀ la médiathèque José CabanisRencontre-lecture avec Nancy Huston à l’occasion de la parution de deux ouvrages chez Actes Sud : le récit Bad Girl et le recueil de poèmes Terrestres, illustré des œuvres du peintre et sculpteur Guy Oberson. Rencontre en compagnie de Guy Oberson.

manière de survivre. Citant ses mentors, Beckett, Barthes, Gary, Weil, Woolf, mais aussi Anaïs Nin ou Anne Truitt. Nancy Huston donne ici un nouvel éclairage sur une part de son imaginaire.

TerrestresTerrestres explore notre rapport à la nature, à notre part animale, sédiments de nos comportements primitifs, nos croyances et mytho-logies, alors que dans la société contemporaine l’homme se tient bien souvent avec arrogance en dehors et au-dessus de la nature. Je veux être l’abeille, écrit Guy Oberson dans son journal d’atelier. Je veux être le cerf, la montagne, je veux être le vent et la pluie, le bourdonnement de la ruche ou le

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La première pierre PIERRE JOURDE

jeudi 20 novembre à 16 h 30 Rencontre avec Pierre Jourde autour de son roman La première pierre (Gallimard). Rencontreorganisée en lien avec l’Espace du Judaïsme Toulousain. Dont Pierre Jourde sera l’invité à 20 h 30.

PIERRE JOURDE est romancier et critique littéraire. Il enseigne la littérature à l’université Grenoble III. Il est entre autres l’auteur de Le Maréchal absolu, paru dans la col-lection Blanche en 2012.

Récit vibrant« Dans ces terres reculées, dans ces pays perdus, on vit toujours plus ou moins dans une légende, dans l’image d’un chapiteau roman historié de scènes naïves et

cruelles… » Pierre Jourde revient sur des événements qui en 2005 ont défrayé la chronique. Lors de la parution d’un de ses livres, Pays perdu, une partie des habitants du village d’Auvergne dont il était question dans le récit s’est livrée à une tentative de lynchage de l’au-teur et de sa famille. Pierre Jourde y décrivait la rudesse de la vie dans ce hameau lointain dont il est ori-ginaire, mais aussi une fraternité archaïque, solide, des relations humaines à la fois brutales et pro-fondes, tout cela raconté à l’occa-sion de la mort d’un enfant. Célé-bration du village aimé, le livre y a été reçu par certains comme une offense.La première pierre retrace les événements violents qui ont suivi la parution de Pays perdu, et propose l’analyse passionnante de leurs causes. Il offre aussi une magnifi que démonstration des puissances de la littérature, en même temps qu’un récit vibrant d’émotion et d’admiration pour ces contrées et ces gens qui vivent dans un temps différent de celui des villes. ■

JEAN LÉVY est né en 1942. Photographe, il a eu une longue carrière à travers les différents métiers de l’image ; fondateur à Toulouse de l’ETPA (école de pho-tos, de l’audiovisuel et du multi-média), qu’il a dirigé de 1974 à 2007. À travers Ce qu’il reste de l’oubli, il nous raconte la traver-sée du XXe siècle par une famille juive de France, des années 1900 à Mexico aux aventures parfois rocambolesques d’Albert Lévy, administrateur en Afrique Occi-dentale Française.CETTE VÉRITABLE SAGA nous fait découvrir la guerre et ses incroyables stratégies de survie, des familles qui se cachent dans la

OLIVIER ADAM est né en 1974. Il a travaillé à Paris dans une agence d’ingénierie culturelle puis aux Éditions du Rouergue en tant qu’éditeur. Il est l’auteur de nom-breux livres parmi lesquels Je vais bien, ne t’en fais pas (Le Dilettante, 2000), et aux éditions de L’Olivier citons À l’ouest (2001), Poids léger (2002), Passer l’hiver (2004), À l’abri de rien (2007), Le Cœur régulier (2010) et Les Lisières (Flammarion, 2012).

Un chant qui enfl e« Pour la première fois depuis Je vais bien, ne t’en fais pas, son pre-mier roman, Olivier Adam a choisi de ne pas écrire à la première personne, d’abandonner le « je » au profi t du « il » ou du « elle ». Sans intention de prendre ses distances vis-à-vis de ses personnages, mais au contraire pour se mettre clai-rement dans la position du porte-

parole. Du témoin d’une petite communauté d’une vingtaine de personnes liées par un territoire, une station balnéaire au bord de la Méditerranée, où les chemins des uns et des autres se croisent, se rencontrent, se nouent et se dénouent. Une sorte de ronde se met ainsi en place, chaque cha-pitre se focalisant sur un des pro-tagonistes. Antoine, ancien méca-nicien, le seul à revenir deux fois pour ouvrir et fermer le cercle, Marion, son ex, Coralie qui travaille avec elle dans un hôtel, etc. Ces courts portraits à la pointe sèche, écrits à dessein dans le même style janséniste, sont bouleversants de justesse et de précision. Toutes ces voix fi nissent par n’en former qu’une seule, composent un chant qui enfl e peu à peu et donne à entendre ceux qui n’ont jamais la parole, cette France invisible que l’on semble découvrir à chaque

élection quand claquent les scores de l’abstention et du Front natio-nal. Comme dans Passer l’hiver, son recueil de nouvelles paru en 2004, Olivier Adam dit la grisaille des jours qui défi lent dans le même uniforme, les vies en cage, les espoirs rabotés, les amours étouffées, la mort en embuscade. Inconsolable mélancolie. Mais si le regard n’a rien perdu de sa tendresse, le ton s’est durci, plus âpre, plus urgent, à l’image de la colère, de la violence qu’il traduit. Et qui trouve leur métaphore dans la tempête soudaine et sauvage qui balaie la station balnéaire où chaque personnage tente de sur-vivre. » ■

MICHEL ABESCAT, TÉLÉRAMA

Peine PerdueOLIVIER ADAM

samedi 22 novembre à 16 h Rencontre avec Olivier Adam autour de son roman Peine Perdue (Flammarion).

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Ce qu’il reste de l’oubli JEAN LÉVY

mercredi 19 novembre à 18 hRencontre avec Jean Lévy autour de son roman Ce qu’il reste de l’oubli (l’Harmattan).

région de Sainte-Foy-la-Grande en Dordogne, la résistance et ses drames, Le Chambon-sur-Lignon où la famille de Denise trouve refuge et l’aide d’une population courageuse et d’étonnants pas-teurs après que Denise ait réussi à extraire son mari d’un camp du Sud-Est, le drame et la farce s’entremêlent toujours pendant cette folle période. La traversée de l’Espagne jusqu’au Portugal où les bureaux de la France libre à Madrid sont dans le même immeuble que l’Ambassade d’Al-lemagne.Le départ en Afrique du Nord avec un bateau américain, les incroyables aventures d’Albert à

Alger où l’histoire se joue autour de quelques aventuriers qui ont bien failli permettre une res-tauration du trône de France. Marseille ou comment faire de la résistance en réparant des balances, la traversée de la France et le passage en zone libre par Yvonne et Claire, sa mère, une vieille dame qui ne réussit pas à comprendre l’univers fou où elle est projetée.Le départ en Argentine de la famille de Denise et Wim, une traversée folle où le cocasse est toujours là, tout près de la tragé-die, le bateau, le Monte Gorbéa, va d’ailleurs être coulé au voyage suivant par la Kriegsmarine. ■

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JEAN-BAPTISTE PARA est rédacteur en chef de la revue Europe.JULIEN ROUMETTE est profes-seur à l’Université de Toulouse Le Mirail et responsable du numéro spécial sur Romain Gary.

Enfant de l’exilRomain Gary fait fi gure de mar-ginal dans la littérature française. Cultivant le mythe de l’affranchi et du saltimbanque, sans frères de plume, sans compagnons de route, il est pourtant resté une fi gure marquante de notre littérature, au-delà même de l’extraordinaire « Affaire Ajar ». Lisant Gary, on ne

peut oublier qu’il est un enfant de l’exil, dont le destin originel a été déterminé par la violence de l’Histoire ; que sa vie s’est ter-minée par une balle dans la tête (cette balle, on l’entend siffl er dans ses textes) ; qu’il a risqué sa peau dans les combats aériens de la guerre avec une rare intré-pidité, par goût de l’aventure peut-être, mais aussi par éthique de l’exigence : au fi l des pages se profi lent la mort vue de trop près, la plongée de l’avion qui aurait pu ou dû tomber et s’écraser. On n’oublie pas non plus que sa vie aurait pu s’achever à Auschwitz. On est assailli, le lisant, par l’image du seigneur de la guerre autant que par celle du rescapé des mas-sacreurs. Le tragique du siècle est là, à chaque instant. Et aussi l’énergie et le sens de la dérision nécessaire pour mettre en lam-beaux la tunique de Nessus que pourrait représenter telle ou telle de ces images. On aime en Gary sa radicalité comique, ce qu’il doit

à la grande tradition déracinante de l’humour juif, ses angles de tir inattendus, ses formules en coups de fouet, sa façon souveraine de manier l’ironie, son art de jouer avec postures et impostures, de se dédoubler, de se multiplier, de faire le ventriloque, d’être résolument « « pour Sganarelle »… On aime son côté passe-muraille, passe-fron-tière des genres, des normes, des goûts. Il est vrai aussi que certains de ses livres paraissent lourds, pei-nant à maintenir une ligne d’envol. En même temps, l’époque ne se trompe pas en en faisant une des fi gures littéraires majeures d’hier, et d’aujourd’hui ? Un jugement bien balancé sur Gary risque fort de passer à côté de l’écrivain qu’il fut. Et il y a de l’impudence à venir chipoter ou ergoter sur l’œuvre de quelqu’un qui a pris de tels risques : les risques vitaux, mais aussi celui de ne pas se confor-mer aux réquisits littéraires de son temps, de se placer hors-jeu. ■

Romain Gary en EuropeJEAN-BAPTISTE PARA, JULIEN ROUMETTE

mercredi 26 novembre à 18 hDébat avec Jean-Baptiste Para et Julien Roumette autour du numéro spécial de la revue Europe consa-crée à Romain Gary. La rencontre sera précédée d’une évocation de l’histoire de la revue, fondée en 1923 par Romain Rolland.

Collection Poésie YVES DI MANNO

jeudi 4 décembre à 18 h Rencontre avec Yves Di Manno autour de son travail d’écrivain et d’éditeur auprès de la collection Poésie aux éditions Flammarion qu’il dirige depuis 1994.

YVES DI MANNO né en 1954, est poète, traducteur et éditeur. Citons entre autres aux éditions Flammarion ; Champs (collection Textes, 1984), qui fait l’objet d’une réédition cette année, Kambuja (1992), Partitions (1995), Un Prè (2003). Il a également traduit Wil-liam Carlos William (Paterson) et Ezra Pound (Los Cantos).Yves di Manno a publié sept livres chez Flammarion, où il anime depuis 1994 la collection Poésie, qui y a accueilli plus de 120 titres à ce jour, d’une cin-quantaine de poètes contempo-rains. Parallèlement à ses poèmes, il est l’auteur d’essais et de récits. Un nouveau traité de poétique : Terre ni ciel, paraît aux éditions Corti en même temps que la réé-dition de Champs.

Narration morceléeChamps. Un livre de poème 1975-1985. Du temps passe, un livre persiste, dont on espère qu’il aura su préserver dans sa lumière et ses ombres d’alors l’urgence qui l’avait dicté. À l’orée de son périple, et au fi l d’une dizaine d’années, l’auteur imaginait un livre-de-poèmes qui aurait relevé d’une narration morcelée, traver-sant les strates de la conscience et explorant les espaces, intérieurs ou extérieurs, que l’écriture lui révélait. Le ciel était encore à l’orage, si les premières éclaircies s’annonçaient : il s’agissait aussi, dans ces temps agités, de repenser la poésie sur des bases nouvelles, dans l’espoir qu’elle participe à une mutation plus essentielle de la « réalité ». C’est Bernard Noël qui avait accueilli Champs dans la col-

lection « Textes », voici tout juste trente ans. Cette nouvelle édi-tion propose la version défi nitive

(et élaguée) des deux volumes parus chez Flammarion en 1984 et 1987. ■

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Éditions Théâtrales HENRI BORNSTEIN, SYLVAIN LEVEY, PIERRE BANOS

vendredi 12 décembre à 17 hRencontre avec Henri Bornstein et Sylvain Levey auteurs de théâtre. En présence de Pierre Banos directeur des éditions Théâtrales.

liers dans plusieurs établissements scolaires. Une centaine d’enfants a ainsi pu découvrir ses potentiali-tés créatives à travers les enjeux de l’écriture dramatique.DU 5 AU 12 DÉCEMBRE, la manifestation Les Théâtrales de Desbals clôturera cette année de résidence impliquant près de 200 habitants, en proposant, autour de l’œuvre de Sylvain Levey, des spectacles invités ou produits à cette occasion. Cette manifesta-tion a été réalisée en co-produc-tion avec le Centre Culturel Henri Desbals et le soutien du Théâtre National de Toulouse. À cette occasion, Pierre Banos (Direc-

teur des éditions Théâtrales et maître de conférences à l’Uni-versité Paris Ouest Nanterre) viendra débattre des relations auteur/éditeur et de la question de l’implication d’un artiste sur un territoire dans le cadre d’une commande d’écriture avec Syl-vain Levey et Henri Bornstein. Cette rencontre est organisée par la compagnie et le Centre Régio-nal des Lettres Midi-Pyrénées. ■

L’ensemble du programme des Théâtrales de Desbals est dis-ponible sur le site de la compa-gnie : www.compagnienelson-dumont.fr

DEPUIS 2009, Henri Bornstein, auteur et directeur de la compa-gnie Nelson Dumont, mène un tra-vail d’écriture et de mise en scène avec les habitants des quartiers du Mirail, accompagné notamment par Marie Christine Jaillet (Direc-trice de recherche au CNRS). Deux spectacles sont nés de cette expé-rience : Faire tomber les Murs en 2011 et Ailleurs en 2013. Les deux textes ont été publiés aux éditions Erès enrichis d’analyses critiques d’universitaires.EN 2014, Sylvain Levey a été invité à rejoindre l’équipe dans cette démarche d’écriture pour animer, de janvier à juin, des ate-

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ALFONS CERVERA est jour-naliste, universitaire mais surtout écrivain, de langue castillane. Aux

éditions La fosse aux ours, il est l’auteur de Maquis (2010) et La couleur du crépuscule (2012).

Roman choralL’histoire se déroule à Los Yesares le jour de l’enterrement de Teresa, le personnage central du précé-dent roman d’Alfons Cervera, Ces vies-là. Le narrateur, un ami de la famille de la défunte, installé à Orange, revient dans son village natal pour assister aux funérailles. Les retrouvailles avec les habi-tants libèrent les souvenirs, bons et mauvais. Affl eurent les histoires d’amour et d’amitié, les morts, les peurs et les rêves frustrés. Resur-gissent les épisodes douloureux d’après-guerre, le maquis, le déra-cinement.Entremêlant la voix du narrateur et celles de nombreux autres personnages dans un va-et-vient de moments passés et situations présentes qui s’entrechoquent sans cesse, Alfons Cervera met en scène dans ce roman choral l’his-toire des habitants de ce village valencien, dévasté par la guerre et ravagé par deux vagues massives d’émigration : l’exil consécutif à la guerre civile et à la victoire de Franco et, dans les années 60, les départs pour des raisons écono-miques.« Je crois que les gens qui sont obli-gés de partir ou qui, comme moi, sont partis, n’ont plus d’endroit. Tant de larmes ont coulé depuis parle précisément du vide qui se produit dans ces endroits et aussi chez les gens qui partent de ces endroits. » ■

ALFONS CERVERA, VALENCIA, 2013

Tant de larmes ont coulé depuis ALFONS CERVERA

samedi 29 novembre à 11 h Dans le cadre de la journée du livre de l’exil espagnol, rencontre avec Alfons Cervera autour de son roman Tant de larmes ont coulé depuis paru aux éditions La contre-allée. Roman traduit de l’espagnol par Georges Tyras.

Le bourreau de Gaudí ARO SAINZ DE LA MAZA

vendredi 28 novembre à 18 h Rencontre avec Aro Sainz de la Maza autour de son roman Le bourreau de Gaudí paru aux éditions Actes Sud. Roman traduit de l’espagnol par Serge Mestre qui sera présent pour la rencontre.

ARO SÁINZ DE LA MAZA est né à Barcelone en 1959. Il est édi-teur et traducteur. Le Bourreau de Gaudi est sa première incursion dans le genre policier.

L’envers du décorUn corps en fl ammes est retrouvé pendu au balcon d’un des monu-ments les plus emblématiques de Barcelone, La Pedrera, d’Antonio Gaudí. Bien mauvaise publicité pour la ville à quelques semaines de la consécration par le pape de la Sagrada Familia. Les services policiers sont aux abois et réin-tègrent l’électron libre Milo Malart, révoqué par mesure disciplinaire. Tandis qu’il enquête en binôme avec une jeune sous-inspectrice, qui semble tout droit sortie d’une série américaine à succès, les meurtres s’enchaînent selon un rituel immuable : toujours des membres de l’oligarchie barcelo-

naise, férocement mutilés au sein des édifi ces du célèbre architecte qui fait la gloire de la ville. Barce-lone a vendu son âme au diable ; elle doit payer le prix de sa magni-fi cence.La chasse à l’homme est ouverte, mais qui cherche-t-on ? Un pré-dateur sadique assoiffé de ven-geance ou la victime d’un système politique arrogant et corrompu, qui sacrifi e les plus fragiles au faste tapageur de la ville et à sa manne touristique ? Pour répondre, il faut d’abord décrypter le symbolisme ésotérique des œuvres de Gaudí, aux formes proprement halluci-nantes. Dans une intrigue magis-tralement tenue jusqu’à la der-nière page, orchestrant pressions politiques, énigmes maçonniques, mœurs dissolues et presse à sen-sation, Le Bourreau de Gaudí plante l’envers du décor d’une cité unanimement saluée pour sa

beauté et sa prouesse architectu-rale. Une « Ville des prodiges » ter-riblement moderne et effroyable-ment archaïque. ■

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L’Ange gardien JÉRÔME LEROY

mercredi 10 décembre à 18 hRencontre avec Jérôme Leroy autour de son roman noir L’Ange gardien (Gallimard). Rencontre organiséeen lien avec l’association Polars sur Garonne. Rencontre animée par Ida Mesplède.

clin d’œil à l’Histoire des Treize de Balzac et au thème persistant des sociétés secrètes : en l’occur-rence sous la plume de Leroy, des polices si parallèles que personne ne parvient jamais à recouper leurs routes, mais dont il croit discerner l’ombre portée dans quelques-uns des « scandales » de la Ve République agonisante. Du coup, on croisera ainsi au fi l des révélations de Berthet ou des nombreux règlements de comptes (diablement bien exécutés), les

fantômes de Pierre Goldman, de l’éditeur et ami de Guy Debord Gérard Lebovici ou encore de François Duprat, le nationaliste révolutionnaire proche un temps de Jean-Marie Le Pen et dispersé « façon puzzle » dans l’explosion criminelle de sa voiture. Per-suadé que certains lui en feront reproche, Jérôme Leroy se défend de toute vision complotiste, et partant vaguement simplette, du passé et du présent. […] » ■

IN MARIANNE

JÉRÔME LEROY est né en 1964. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres (romans, nouvelles et poé-sie). Après Le Bloc (Gallimard, 2011), il poursuit avec L’ange gardien son exploration d’une société en crise.« APRÈS AVOIR ausculté sans tabou la psyché de l’extrême droite dans Le Bloc, le roman-cier Jérôme Leroy poursuit dans L’Ange gardien son voyage roma-nesque dans une France en voie de décomposition, minée par les confl its de toutes natures et l’action souterraine des polices parallèles. Désespérant et réjouis-sant. […] Naïf et cynique, ultra-violent ou alangui par les excès d’alcool, de nourriture et de sexe de ses personnages, écrit quelque-fois à la va-comme-je-te-pousse, mais sauvé par une vigueur nar-rative qui emporte le morceau, L’Ange gardien tient tout à la fois du conte biblique, du grand roman d’amour, comme du hard-boiled pur et dur, du constat social accablé et de la dénon-ciation des puissances obscures minant les fondements de démo-craties vacillantes. Trois, son titre non retenu, se voulait aussi A

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En France FLORENCE AUBENAS

vendredi 14 novembre à 17 h 30Médiathèque José Cabanis

Rencontre avec Florence Aubenas autour de son ouvrage En France (L’Olivier). Débat animé par Brice Torrecillas.

IIe Journéedu livrede l’exilespagnol samedi 29 novembre

de 10 h à 18 h

Maison des Associations.

81 rue Saint Roch

à Toulouse (quartier Saint-Agne)

II° Journée du livre de l’exil espagnol

organisée par le Centre Toulousain

de Documentation sur

l’Exil Espagnol (CTDEE).

FLORENCE AUBENAS née en Belgique, a été grand reporter au journal Libération. De 1986 à 2006, elle a couvert de nombreux événements au Rwanda, au Kosovo, en Afghanistan et en Irak, ainsi que plusieurs grands procès, dont le procès d’Outreau. Elle a rejoint Le Nouvel Observateur en septembre 2006 puis Le Monde en avril 2012. Elle est notamment l’auteur des livres La méprise : l’affaire Outreau (Seuil, 200), La fabrique de l’information (La découverte, 2007) et Le Quai de Ouistreham (éditions de l’Olivier, 2010).

EN FRANCE réunit ces reportages. Fidèle à l’esprit qui animait Le Quai de Ouistreham, ce livre s’at-tache avant tout à capter l’humain, en restituant le « ton », qu’il soit gouailleur, désabusé ou révolté, de tous ceux que Florence Aubenas a rencontrés. En France n’est pas, ou pas seulement, une galerie de portraits. C’est un livre politique, au sens noble du terme. Chômeurs, parents d’élèves, jeunes fi lles de banlieue, électeurs de gauche ou du Front national dessinent un visage de la France d’aujourd’hui, et l’un des visages possibles de celle de demain. ■

MARJANA GAPONENKO est née à Odessa en Ukraine et a étudié la langue et la littérature allemande. Après avoir séjourné à Cracovie et à Dublin, elle habite actuellement à Mayence et à Vienne. Elle écrit en allemand depuis l’âge de seize ans. Son premier roman Annuschka Blume est paru en 2010 chez Resi-denz. Son deuxième roman Qui est Martha ? est paru en août 2012 chez Suhrkamp

Derniers momentsOn ne saura pas certes, qui est Mar-tha, mais on peut donner quelques éléments à propos de Lukas Lewadski : ornithologue d’origine ukrainienne et auteur de l’étude révolutionnaire « des diffi cultés de calcul dans les corvidés ». Le temps a passé depuis ses études et il a maintenant quatre-vingt-seize ans. Son médecin lui dit qu’il ne lui

reste plus beaucoup de temps et Lewadski se dit qu’il a envie de le mettre à profi t.Il entreprend donc un voyage à Vienne et descend dans l’hôtel de standing l’Impérial où il fait la connaissance dans l’ascen-seur d’une personne de son âge qui constate également que son espérance de vie s’est réduite à une peau de chagrin. Comme les deux petits vieux du Muppet Show dans leur loge, ces deux-là sont assis au bar de l’hôtel où ils sirotent leurs cocktails à base de vodka, commentent la coiffure des dames, récapitulent le dernier siècle meurtrier et rêvent de la révolution. Et l’argent nécessaire jusqu’à la mort de Lewadski com-mence à manquer.Qui est Martha ? Est un roman magnifi quement audacieux sur les derniers moments d’une vie,

si fantastique et original, vivant et impertinent, que la Mort elle-même en meurt de rire. ■

Qui est Martha ?MARJANA GAPONENKO

mercredi 26 novembre à 20 hRencontre avec Marjana Gaponenko autour de son roman Qui est Martha ? (Fayard). La rencontre est organisée en partenariat avec le Goethe Institut dans le cadre du cycle « Passeurs de langue » et sera animée par Martina Jakobson.

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La réédition de la Journée du livre de l’Exil Espagnol reste fi dèle à sa première option qui est de rendre à cet exil la place qui lui revient. C’est-à-dire rendre compte de sa diversité, de son rayonnement, de la pérennité des œuvres qu’il a engendrées aussi bien en Espagne qu’en France et bien au-delà. Cet exil qui rejaillit sur une, deux, voire trois générations a ceci de particulier qu’il s’est enraciné, ici, à Toulouse et dans sa région. Toulouse a longtemps mérité son titre de « capitale de l’exil espagnol » : l’apport répu-blicain et espagnol a infl uencé son environnement intellectuel et populaire, son esthétique, sa langue et jusqu’à sa sensibilité politique. L’exil, au même titre que la guerre civile qui l’a provoqué, a suscité des œuvres majeures chez de grands écrivains et des œuvres plus modestes chez celles et ceux qui ont eu le sentiment qu’il y avait urgence à témoigner par écrit afi n que les générations à venir n’en ignorent ni les affres ni les péripéties.C’est en particulier autour de Lydie Salvayre, Serge Mestre, Victor del Arbol, Alfons Cervera et José Ramón López García que l’équipe du CTDEE vous invite à partager cet héritage fait non seulement de résistance et d’indignation, mais aussi de force de vie et de création. ■

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LYDIE SALVAYREPas pleurer. La compagnie des spectres…SERGE MESTRELes plages du silence. La lumière et l’oubli…ALFONS CERVERATant de larmes ont coulé depuis. Maquis…

VICTOR DEL ARBOLLa tristesse du Samouraï…JOSÉ RAMÓN LÓPEZ GARCÍADiccionario biobibliografi co de los escritores del exi-lio republicanoEt d’autres auteurs à découvrir…

Auteurs invités

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mol ièr e , mar ivaux , in tvs h a k e s p e a r e i n w e l l e s

Marcel Bluwal, pionnier de la télévision MARCEL BLUWAL, ISABELLE DANEL, SERGE REGOURD

mardi 9 décembre à 18 h Rencontre avec Marcel Bluwal autour de la parution du livre Marcel Bluwal, pionnier de la télévision (Scrineo). En présence d’Isabelle Danel, auteur de l’ouvrage et de Serge Regourd.

ISABELLE DANEL née en 1962, est journaliste depuis 1983. Spécia-lisée dans le cinéma, elle a collaboré à de nombreux hebdomadaires et mensuels (Télérama, L’Événe-ment, Je Bouquine, Okapi…) et écrit actuellement pour le maga-zine Première. Elle a collaboré au fi l des ans à L’Année du Cinéma (Édi-tions Calmann Lévy) et a publié En haut des marches, le cinéma (Les Carnets de l’Info).

Passion de l’imageDon Juan, Vidocq, Le jeu de l’amour et du hasard, Thérèse Humbert, Les ritals… Ces grandes

heures de la télévision française, nous les devons à Marcel Bluwal, le dernier géant du « petit écran ».Après plus de trois années d’entre-tiens, Isabelle Danel nous offre un voyage passionnant au cœur de l’histoire de la télévision française. Tout commence au temps du noir et blanc et de la chaîne unique, puis deux chaînes occupent le petit écran « en couleurs ». Vers la fi n des années 1980, le paysage audiovisuel explose : la multipli-cation des canaux et des pro-grammes, l’emprise de la publicité, puis les privatisations donnent le vertige…Né en 1925, Marcel Bluwal a tra-versé ces heures charnières du PAF, en multipliant les mises en scène de la télévision, au cinéma, au théâtre et à l’opéra. Son Dom Juan avec Michel Piccoli et Claude Brasseur, ses adaptations de Marivaux, avec Danièle Lebrun

et Jean-Pierre Cassel, mais aussi le feuilleton Vidocq sont des chefs-d’œuvre incontournables. Aujourd’hui, il pose un regard acéré sur le monde ; sa passion de l’image est intacte, sa parole abon-dante et passionnante. Toujours actif, ce fl amboyant octogénaire continue à réaliser des fi lms exi-geants qui trouvent leur public : À droite toute ; Jeanne Devère, Les Vieux Calibres… Dans ce livre-confi dences, il dévoile ses plus vifs souvenirs : les jeudis, la montée du Front Populaire, les actualités de première partie au cinéma, la guerre 39-45 (et son enfermement dans une chambre durant près de deux années), les débuts en fan-fare de la télévision française… Il nous fournit aussi une foule d’anecdotes sur les secrets de tournage et de casting, les réalisa-teurs et acteurs, les présidents de l’ORTF et des chaînes TV. ■

Dictionnaire du cinéma italien MARIE-PIERRE LAFARGUE

mercredi 3 décembre à 17 hRencontre avec Marie-Pierre Lafargue autour du Dictionnaire du cinéma italien (éditions nouveau monde).La rencontre sera suivie à 20 h 30 de la projection du fi lm Ali a les yeux bleus de Claudio Giovannesi au Cinéma Le Cratère.

ture contemporaine des clivages et des courants qui l’ont traversé, cet ouvrage revient sur 70 ans de créa-tion cinématographique en Italie, de la naissance du néoréalisme à nos jours, des Amants diaboliques de Luchino Visconti à Vincere de Marco Bellocchino, sans négliger l’apport des rêveries macabres de Dario Argento ou celui des docu-mentaires siciliens de Vittorio De Seta. À travers les personnalités qui ont fait cette riche histoire (producteurs, réalisateurs, chefs opérateurs, compositeurs, décora-teurs…) et une approche repensée des liens entre cinéma d’auteur et cinéma de genre, ce dictionnaire offre un regard neuf et passionné

sur le cinéma italien. Premier livre français rassemblant autant d’éléments sur ces protagonistes majeurs et leurs fi lmographies, il s’adresse à tous les spectateurs désireux de replacer une œuvre dans son contexte, de retrouver un lien, une opinion sur un fi lm qu’ils connaissent ou souhaite-raient découvrir. Plus qu’un dic-tionnaire il se veut un outil pré-cieux pour démêler les fi ls de la mémoire cinématographique. Un ouvrage de référence, tant par sa rigueur encyclopédique que par son approche originale de somme cinéphilique à la subjectivité affi rmée. ■

MARIE-PIERRE LAFARGUE est intervenante et formatrice au sein de l’association Ciné 32 et de son réseau de salles de cinéma. Elle enseigne le cinéma au dépar-tement Art & Com de l’Université de Toulouse Le Mirail, elle est co-auteur avec Olivier Maillart et Mathias Sabourdin du Diction-naire du cinéma italien.ENTRE RÉALISME et baroque, marxisme et catholicisme, fi lms engagés et série B, le cinéma ita-lien se distingue par son architec-ture complexe faite d’écoles, de genres et de sous-genres, super-posant des modes de production et des esthétiques a priori incon-ciliables. À la lumière d’une relec-

MACBETH-OTHELLO propose une vision renouvelée des deux pièces de Shakespeare mises en scène par Orson Welles et illustrée d’images des deux fi lms restaurés. La traduction qui l’accompagne est signée Patrick Reumaux, auteur de nombreux romans, notamment : Jeanne aux chiens (Gallimard, 1982), Ailleurs au monde (Galli-

mard, 1968). Il est égale-ment traducteur. Patrick Reumaux s’est appuyé sur le New Shakespeare publié par les Presses Uni-versitaires de Cambridge sous la direction de Dover Wilson, texte que l’on retrouve dans l’édi-tion bilingue publiée en France sous la direction de Pierre Leyris et Henri Evans. La parution du livre Macbeth-Othello est égale-ment organisée à l’occasion de la réédition, dans un coffret, des deux fi lms d’Orson Welles, Macbeth

(arrivé en France en 1950) et Othello (Palme d’or au festival de Cannes en 1952) pour célébrer le 450e anniversaire de la naissance du dramaturge anglais. ■

Macbeth-OthelloL. FLAHAUT, T. TRELOHAN, P. REUMAUX

vendredi 5 décembre à 18 hLecture autour de l’ouvrage Macbeth-Othello (éditions Carlotta Films) avec les comédiens Laura et Cécile Flahaut, Thomas Trelohan et Théo Kermel de la Compagnie Ephémère. La lecture sera suivie d’une présentation de l’ouvrage et de sa traduction par Patrick Reumaux.

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La compagnie éphémère sera sur scèneà Toulouse du 2 au 6 décembre,

au théâtre du Grand Rond(réservation au 05 61 62 14 85),

dans une adaptationde Roméo par Filip Forgeau.

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Enfant d’éléphants STÉPHANIE LEDOUX

jeudi 11 décembre à 17 h Rencontre avec Stéphanie Ledoux autour de la parution du beau livre illustré Enfant d’éléphants réalisé avec Prajna Chowta (éditions Elytis). La rencontre sera suivie à 18 h d’une séance de dédicaces à la librairie Voyages (48 rue Gambetta).

Là-bas c’est dehorsRICHARD PEDUZZI

jeudi 11 décembre à 18 h 30Rencontre avec Richard Peduzzi autour de son ouvrage Là-bas c’est dehors paru aux éditions Actes Sud.

Le coloris comme expérience poétique GUY LECERF

lundi 8 décembre à 18 hRencontre avec Guy Lecerf autour de son ouvrage Le coloris comme expérience poétique (L’Harmattan).

comme type d’argument discursif et celle de poétique qui envisage le rôle de ces lieux lors de l’inven-tion du quotidien. La topoétique conduit à se poser la question de l’imagination dans ses rapports au réel et donc au bâti, à sa maté-rialité, à l’innovation architectu-ral. […] Seulement, bien qu’es-sentielle à la compréhension d’un lieu, la question de la couleur n’est nullement abordée par cette topoétique. Ce que je me propose de faire. » GUY LECERF

Pourquoi appeler un quartier de Toulouse « Borderouge, dire qu’une façade est sangre de

toro ou qu’une rose est cuisse de nymphe émue ? Voilà autant de questions qui se posent lors d’une expérience chromatique quoti-dienne des couleurs et des colo-rations.Mais qu’en est-il lorsque celle-ci devient plus intense, lorsqu’il s’agit d’une immersion dans le sensible voire d’une perte de repères ? L’expérience devient alors celle d’une poétique dont la respiration alterne les moments faibles du quotidien, ceux des couleurs et colorations, avec des moments forts, plus rares, ceux du coloris. ■

GUY LECERF est artiste, profes-seur à l’Université de Toulouse-Jean Jaurès. Il est également directeur de publication de la revue Seppia, couleur et design (Éditions du Rouergue-Actes Sud).« LA NOTION de topoétique a fait l’objet de discussions entre chercheurs voire de publications (Marc Ferniot). Elle greffe deux notions anciennes, celle de topos et celle de poétique : celle de topos, lieu commun, qui peut se com-prendre comme lieu plastique, urbanistique ou chromatique, comme « cliché », mais aussi

STÉPHANIE LEDOUX est née en 1983. Elle est passée sans tran-sition du métier d’ingénieur-agro-nome à celui de globe-trotteuse/carnettiste/peintre. Après son livre Portraits de voyage, qui a rencon-tré un large public, elle est partie à la rencontre de Prajna en 2013, pour réaliser ce deuxième beau livre illustré.

Enfance singulièrePrajna Chowta est née en 1970 au Ghana. Après des études d’ethno-logie à Londres, elle créé la fon-dation Aane Mane pour mener des projets de recherche et de conservation des éléphants d’Asie. Depuis 1994, elle vit avec des élé-phants sauvages ou apprivoisés

dans une forêt de l’Inde, et ter-mine actuellement avec son mari Philippe Gautier, le fi lm « Enfant d’éléphant » sur lequel ce livre est basé.Enfant d’éléphants est l’histoire vraie d’Ojas, une petite fi lle de quatre ans qui vit dans une forêt du sud de l’Inde, parmi les élé-phants. Cette enfance singulière, elle la doit à sa mère, Prajna, qui a quitté la société pour retrou-ver les racines de sa culture, en allant vivre avec les éléphants, sui-vant l’exemple d’un ermite de la mythologie indienne, Palakapya,

dont l’histoire la hante. En faisant ce choix, Prajna renonce alors à une thèse de doctorat, au confort matériel et même à l’idée d’un enfant. L’arrivée d’Ojas bouleverse ses résolutions. Enfant d’éléphants, enfant de la forêt, Ojas grandit dans un environnement qui marquera son imaginaire et forgera son iden-tité. Pourtant, le devoir de mère de Prajna lui rappelle qu’elle doit aussi préparer sa fi lle à affronter la société humaine et elle redoute ce moment où elle devra revenir vers ce monde qu’elle avait choisi de quitter… ■

RICHARD PEDUZZI né en 1943, est scénographe et peintre. Il a signé depuis 1970 tous les décors des productions de Patrice Ché-reau au théâtre et à l’opéra, ainsi que de nombreuses mises en scène de Luc Bondy. Il a été directeur de l’École des arts décoratifs (1990-2002) puis de la villa Médicis (2002-2008). Il est également l’auteur de nombreuses réalisations muséogra-phiques, notamment au musée du Louvre et au musée d’Orsay.

Mémoireset voix« Faire des décors de théâtre, pour moi, c’est une façon d’échapper à l’enfermement.C’est jongler avec le temps, c’est jouer avec le monde dans l’espace restreint d’une cage de scène, faire glisser un continent dans un autre, traverser des murs et voir apparaître, sur des feuilles encore vierges, des architectures de papier avec des allures de marbre qui se déplacent sur le plateau.Sans école et sans maître, je n’ai jamais su que ce que j’ai vu et entendu autour de moi, ce qui m’a marqué, blessé, ce que j’ai attrapé au vol ou dérobé au temps. J’ai trouvé avec ce métier un moyen de comprendre l’existence, de batailler contre l’inquiétude. Au fond, ce que je cherche depuis ma toute petite enfance, c’est une porte de sortie, c’est m’extraire de moi, explorer comme un sca-phandrier et redessiner les sou-terrains situés au plus profond de moi-même. » R.P. ■

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De briques et de jazz CHARLES SCHAETTEL

samedi 6 décembre à 18 h Rencontre avec Charles Schaettel à l’occasion de la parution du livre De briques et de jazz. Le jazz à Toulouse depuis les années 30 (Atlantica). La rencontre sera précédée et suivie de moments musicaux en compagnie du pianiste Lorenzo Naccarato.

CHARLES SCHAETTEL est diplômé d’Histoire de l’Art et occupe différents postes de conservateur de musées au début de sa carrière avant de s’installer à Toulouse en tant que conser-vateur en chef du Patrimoine à la Drac de Midi-Pyrénées. Auteur de

nombreuses monographies sur les peintres du XIXe siècle, on lui doit surtout L’art Naïf publié aux PUF en 1994.

Jazz à Toulouse« La tâche à laquelle Charles Schaet-tel s’est attelé depuis des lustres, qu’il reprend aujourd’hui pour la compléter, relève, sinon des tra-vaux d’Hercule, du moins d’une belle opiniâtreté. Son propos, faire revivre les grandes heures du jazz à Toulouse, exige l’abnégation du bénédictin. La saine curiosité du chercheur. La rigueur méthodique de l’historien. L’infi nie patience de l’archiviste. Et, par-dessus tout, la passion. Celle qui anime l’ama-teur de jazz. Une musique au ser-vice de laquelle il a toujours mis son talent d’homme de plume et de radio. Voire, à l’occasion, de pra-tiquant (il me souvient l’avoir vu

et ouï, naguère, pinçant les cordes de son banjo au sein d’une fanfare de circonstance). Bref, il est juste, au seuil de cette préface, que le lecteur fasse connaissance, celle-ci fût-elle lacunaire, avec l’auteur d’une somme documentaire dont il existe peu d’exemples. Et qu’il lui donne avec moi, en guise de salut liminaire, le coup de chapeau qu’il mérite. » JACQUES ABOUCAYA (EXTRAIT DE LA PRÉFACE)Près de quinze ans après sa pre-mière édition, cet ouvrage, entière-ment recomposé et réécrit comp-tera plus de deux cents pages et deux cents photos, dont certaines totalement inédites. Le tout forme une anthologie riche d’anecdotes et d’images précieuses, un livre incontournable pour les amateurs de ce son magique, envoûtant et fi nalement éternel qu’est le Jazz. ■

Métamorphose BachPAUL-ARNAUD PÉJOUAN-CASSANELLI

mercredi 17 décembre à 18 hPrésentation de la création Métamorphose Bach avec Paul-Arnaud Péjouan-Cassanelli (DVD édité par le festival « L’esprit du piano »).Rencontre animée par Pierre Cadars

Ferlet, qui puise son inspiration dans l’œuvre de Bach, enfi n celui de Maurice Salaün, réalisateur du « morphing » qui anime les images initialement fi xes du plasticien. Sous le titre Métamor-phose Bach, cette parution solli-cite autant l’œil que l’oreille. Des extraits du Clavier bien tempéré, des Suites pour violoncelle seul, des Suites pour luth, des Suites françaises, des Variations Gold-berg et des Suites pour orchestre alimentent l’inspiration jazz du pianiste. L’œil est alors sollicité par un déploiement de couleurs et de formes changeantes qui accompagnent, sans redondance aucune, l’évolution de la musique. Les innombrables photos à l’ori-gine de cette fresque mouvante ont toutes été réalisées de nuit en Chine et n’ont subi aucun traite-ment autre que le morphing qui leur confère le mouvement. » ■

SERGE CHAUZY,IN CLASSIQUE TOULOUSE

« PAUL-ARNAUD PÉJOUAN-CASSANELLI, fondateur et co-directeur du Festival Internatio-nal Piano aux Jacobins, mène également une belle carrière dans le domaine des arts plastiques. Sous le nom d’Axel Arno, il uti-lise ses dons de photographe pour concevoir des œuvres colorées. La parution de ce DVD célèbre le mariage heureux du visuel et de l’espace sonore et musical.Qui mieux que Bach le grand, inventeur de formes et de struc-tures maîtrisées du temps musi-cal, pouvait trouver une équiva-lence visuelle aussi harmonieuse ? Outre cette participation pos-thume du fondateur de notre musique occidentale, l’OMNI (Objet Musical Non Identifi é) que constitue ce DVD bénéfi cie de la conjonction de trois talents complémentaires : celui d’Axel Arno, auteur des images char-gées d’évocation, celui du pianiste de jazz et compositeur Edouard

Jazz suprêmeRAPHAËL IMBERT

jeudi 27 novembre à 18 hRencontre avec Raphaël Imbert autour de son livre Jazz suprême. Initiés, mystiques et prophètes (éditions de l’éclat).

RAPHAËL IMBERT est un musi-cien autodidacte né en 1974, saxo-phoniste, chercheur et directeur artistique de la compagnie Nine Spirit. Il a enregistré en 2008 l’al-bum Bach Coltrane chez ZZT et, en 2012, Heavens, Amadeus & The Duke chez Jazz Village (Harmonia Mundi). L’un de ses domaines de prédilection est le spirituel dans le Jazz.

Traces du sacréLe jazz n’est pas mort, il a juste une drôle d’odeur, chantait Frank Zappa au début des années 70. Zappa est mort et le jazz est tou-jours vivant, et pour Raphaël Imbert, il serait plutôt en odeur de sainteté. Ce saxophoniste et cher-cheur à l’EHESS entend mettre en avant une dimension à son avis

trop oubliée de « la plus savante des musiques populaires, et de la plus populaire des musiques savantes » : la spiritualité.Raphaël Imbert montre que le jazz, né dans les bouges de La Nou-velle-Orléans, musique des pimps, des junkies et des gangsters, reste pourtant empreint tout au long de son histoire d’une religiosité hétérodoxe mais omniprésente, souvent occultée par les musi-ciens eux-mêmes et peu étudiée par les critiques. Le musicien et chercheur traque les traces du sacré qui imprègne la Great Black Music, des brass bands des funé-railles de La Nouvelle-Orléans au mysticisme de Coltrane. »

O. MIALET, LES INROCKS

L’ouvrage est donc le fruit de dix années de recherche sur les

arrières-plans spirituels du jazz, notamment des implications de la franc-maçonnerie noire amé-ricaine dans cette musique, au moment où l’on fête les cinquante ans de l’un de ces chefs d’œuvre du XXe siècle A Love Supreme. ■

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l e s r e n c o n t r e s d ’ o m b r e s b l a n c h e sl e s r e n c o n t r e s d ’ o m b r e s b l a n c h e s

Les rencontres se tiennent dans la salledes débats de la librairie à l’exception de :

à l’extérieurrayon jeunesse

café littéraire

De rares annulations peuvent se produire. En cas de doute se référer au site internet d’Ombres Blancheswww.ombres-blanches.fr

Prendre le thé, acheter des livres en langue étrangère, lire, écrire, discuter, consulter internet,assister à des lectures, des conférences…tout cela depuis le 15 mai

Ombres (blanches) étrangères 3, rue Mirepoix (à 30 m de la librairie principale)

Pour fêter ses (presque) 40 ans

la librairie ombres blanches a ouvert le 2 mai

Ombres (blanches) et lumières librairie du cinéma – 33, rue Gambetta – Toulouse

vendredi 14 novembre/17 h 30Médiathèque José Cabanis

Florence Aubenas, En Francep. 13

samedi 15 novembre/14 h 30Au rayon BD

Signatures M. Textoris,J. LambertEdwin, le voyage aux originesp. 35

samedi 15 novembre/16 hAntonio Altarriba, KékoMoi, assassin p. 34

samedi 15 novembre/17 hBernadette Costa-PradesJe me souviens de Toulousep. 26

lundi 17 novembre/17 h 30Henri PradesLes irréguliers de la littératurep. 39

mardi 18 novembre/16 hC. Debest, Une vie sans enfantp. 30-31

mardi 18 novembre/18 hE. Dezon-Jones, Yourcenarp. 4-5

mercredi 19 novembre/18 hJ. Levy,Ce qu’il reste de l’oublip. 6-7

mercredi 19 novembre/18 h 30Espace Diagora Labège

Edwy Plenel, Colloque Laïcitép. 33

jeudi 20 novembre/16 h 30P. Jourde, La première pierrep. 7

jeudi 20 novembre/18 hF. Dosse, Castoriadis, une viep. 24

vendredi 21 novembre/17 hAu Théâtre Garonne

Pascal QuignardMourir de penser p. 3

vendredi 21 novembre/18 hLaurent Schmitt,Le bal des égop. 28

samedi 22 novembre/12 h 30Scène Slamp. 38

samedi 22 novembre/14 hRebecca DautremerLa Biblep. 37

samedi 22 novembre/16 hOlivier AdamPeine perduep. 6

samedi 22 novembre/18 hMichel DieuzaideDoisneau/Dieuzaide p. 27

lundi 24 novembre/17 h 30Yves Le PestiponClassiques au détail p. 39

lundi 24 novembre/18 hFabrice NicolinoUn empoisonnement universelp. 24-25

mardi 25 novembre/18 hMarie-Hélène Lafon, Josephp. 5

mercredi 26 novembre/18 hJ.-B. Para, J. RoumetteRevue Europe : Romain Garyp. 9

mercredi 26 novembre/20 hM. GaponenkoQui est Martha ? p. 13

jeudi 27 novembre/16 h 30Emmanuel LozerandDrôles d’individus p. 22-23

jeudi 27 novembre/17 h 30Vernissage Antonio Maraldip. 39

jeudi 27 novembre/18 hRaphaël Imbert, Jazz suprêmep. 18

vendredi 28 novembre/18 hAro Sainz de la MazaLe bourreau de Gaudip. 10

vendredi 28 novembre/20 h 30Monique LauretL’énigme de la pulsion de mortp. 29

samedi 29 novembre/11 hAlfons CerveraTant de larmes ont coulé depuisp. 11

samedi 29 novembre/14 h à 16 hLa Caravanes des langueset l’École de langue Toulinguap. 34-35

samedi 29 novembre/17 hA.-M. Merle-BéralDocteur, ne me dites pas toutp. 28-29

lundi 1er décembre/17 hIsy MorgenszternLeçon de philosophiep. 32

lundi 1er décembre/18 hBernard VernierTu veux qu’on sorte ensemble ?p. 30

mardi 2 décembre/18 hClaire Judde De LarivièreLa révolte des boules de neigesp. 25

mercredi 3 décembre/17 hM.-P. LafargueDictionnaire du cinéma italienp. 14-15

mercredi 3 décembre/18 h 30Pierre LasryUne prison à Toulouse p. 26-27

jeudi 4 décembre/18 hYves Di Mannop. 8

vendredi 5 décembre/18 hLecture Macbeth et Othellode W. Shakespearep. 14

vendredi 5 décembre/18 hAu Vieux Temple Protestant

Michel Serres, Yeuxp. 22

vendredi 5 décembre/20 h 30B. Ponet, Les fracassés de vivrep. 31

samedi 6 décembre/11 hHommage à Michel TailleferToulouse sous l’Ancien Régimep. 40

samedi 6 décembre/15 hLecture avec Anne-Marie Richou p. 37

samedi 6 décembre/15 hPiotr BarsonyPapa porte une robep. 36

samedi 6 décembre/18 hCharles SchaettelJazz à Toulouse p. 19

lundi 8 décembre/17 h 30Henri Prades Les irréguliersde la littérature p. 39

lundi 8 décembre/18 hGuy Lecerf, Le coloris comme expérience poétiquep. 16-17

mardi 9 décembre/18 hIsabelle Danel, Marcel BluwalPionnier de la télévisionp. 15

mercredi 10 décembre/18 hJérôme Leroy, L’Ange gardienp. 10-11

jeudi 11 décembre/17 hStéphanie LedouxEnfant d’éléphantsp. 17

jeudi 11 décembre/18 h 30Richard PeduzziLà-bas c’est dehorsp. 16

vendredi 12 décembre/17 hH. Bornstein, P. Banos, S. LeveyLes éditions théâtralesp. 8-9

vendredi 12 décembre/18 h 30David LapoujadeDeleuze, les mouvementsaberrants p. 23

lundi 15 décembre/17 hIsy MorgenszternLeçon de philosophie p. 32

lundi 15 décembre/17 h 30Yves Le pestiponClassiques au détail p. 39

mercredi 17 décembre/18 hPaul Arnaud PéjouanMétamorphose Bachp. 18-19

jeudi 18 décembre/17 hMédiathèque Cabanis

Nancy HustonBad Girl, Terrestre p. 4

v i v r e – p e n s e rv o i r – r e g a r d e r

DAVID LAPOUJADE est né à Paris en 1964. Il est maître de confé-rences à Paris-I Panthéon-Sorbonne. Il a notamment publié les deux ouvrages posthumes de Gilles Deleuze, L’Île déserte et autres textes (2002) et Deux régimes de fous (2003). Aux éditions de Minuit, il a notamment publié Fictions du pragmatisme. William et Henry James (2008) et Puissance du temps. Versions de Bergson (2010).

Nouvelles logiquesLa philosophie de Deleuze se pré-sente comme une sorte d’encyclo-pédie des mouvements aberrants.

Ce sont les fi gures déformées de Francis Bacon, les non-sens de Lewis Carroll, les processus schi-zophréniques de l’inconscient, la fêlure de la pensée, la ligne de fuite des nomades à travers l’His-toire, bref toutes les forces qui traversent la vie et la pensée. Mais le plus important, c’est de déga-ger les logiques irrationnelles de ces mouvements. C’est l’une des grandes nouveautés de son œuvre commune avec Guattari : créer de nouvelles logiques, loin des modèles rationnels classiques, et des modèles du marxisme ou du structuralisme orthodoxes des années 1960-1980.Ces logiques n’ont rien d’abstrait, au contraire : ce sont des modes de peuplement de la terre. Par peuplement, il ne faut pas seule-ment entendre les populations humaines, mais les populations physiques, chimiques, animales,

qui composent la Nature tout autant que les populations affec-tives, mentales, politiques qui peuplent la pensée des hommes. Quelle est la logique de tous ces peuplements ?Poser cette question est aussi une manière d’interroger leur légitimité. Ainsi le capitalisme : de quel droit se déploie-t-il sur la terre ? De quel droit s’approprie-t-il les cerveaux pour les peupler d’images et de sons ? De quel droit asservit-il les corps ? Aux logiques que le capitalisme met en œuvre, ne faut-il pas opposer d’autres logiques ? Les mouvements aber-rants ne deviennent-ils pas alors les fi gures d’un combat contre les formes d’organisation, politique, sociale, philosophique, esthé-tique, scientifi que, qui tentent de nier, de conjurer ou d’écraser leur existence ? ■

Deleuze, les mouvements aberrants DAVID LAPOUJADE

vendredi 12 décembre à 18 h 30 Rencontre avec David Lapoujade autour de son ouvrage Deleuze, les mouvements aberrants (éditions de Minuit). Rencontre animée par Pierre Montebello, professeur de philosophie (UTM).

Drôles d’individus EMMANUEL LOZERAND

jeudi 27 novembre à 16 h 30Rencontre avec Emmanuel Lozerand autour de son essai Drôles d’individus : de la singularité individuelle dans le reste du monde (Klincksieck). Animée par Christian Galan, professeur – section de japonais (UTM).

serait le règne du holisme et de la communauté ? Il faut renon-cer à cette robinsonnade et prê-ter attention aux individus du vaste monde, trop peu et trop mal considérés : ceux d’Afrique, du Proche et du Moyen-Orient, de l’Asie (dans toute sa diversité), sans oublier ces « autres Occi-dents » que forment le monde juif ou l’Europe de l’Est.Les approches disciplinaires sont variées. Au détour du chemin, on découvrira par exemple les modes de subjectivation propres à la culture de soi chinoise, la pensée rabbinique de l’indi-vidu, le rôle de Lièvre le décep-teur dans les contes africains, les expériences de Gandhi opposées

aux théories de Louis Dumont, les recherches récentes sur l’his-toire de la famille dans le monde arabo-musulman, les parcours autobiographiques d’un auteur indonésien, ou l’affi rmation de soi d’une romancière iranienne.L’ouvrage entend révoquer en doute le postulat d’un « grand partage » (Great Divide) entre l’Occident (the West) et le Reste-du-Monde (the Rest). À une époque où les discours sur l’indi-vidualisation de « nos sociétés occidentales » se multiplient, n’est-il pas temps, enfi n, de « désoccidentaliser » notre vision du monde ? ■

EMMANUEL LOZERAND est professeur de langue et de littéra-ture japonaise à l’Institut natio-nal des langues et civilisations orientales (Inalco). Il s’intéresse aux auteurs de la fi n du XIXe et du début du XXe siècle et a notam-ment publié Littérature et génie national (Belles Lettres, 2005) et collaboré avec Michael Lucken et Anne Bayard-Sakai au Japon après la guerre (Picquier, 2007). Il a fondé aux éditions Les Belles Lettres la « Collection Japon », qu’il dirige aujourd’hui avec Christian Galan.L’OCCIDENT se serait irrésis-tiblement détaché des sociétés holistes ; seul, il aurait inventé l’Individu. Et ailleurs, là-bas, ce

YeuxMICHEL SERRES

vendredi 5 décembre à 18 h Au Vieux Temple protestant (70 rue Pargaminières)Rencontre avec Michel Serres autour de son ouvrage Yeux (éditions Le Pommier).

MICHEL SERRES est membre de l’Académie française, et l’auteur de nombreux essais philo-sophiques et d’histoire des sciences. Il est l’un des rares philosophes contemporains à propo-ser une vision du monde qui associe les sciences et la culture.

Ce que nos yeuxdisentComment voit-on ? Qu’est-ce que voir ? Être vu ? Quelles performances de vision peut-on rencon-trer dans la nature ? Et jusqu’où l’homme pourra-t-il « voir » le monde ?Dans ce livre magnifi que, Michel Serres explore, à la façon de varia-tions, les capacités des yeux, de tous les yeux : Voir et être vu, Yeux de pierres, Yeux de bêtes, Yeux de verre, Yeux de mer, Yeux de lettres, Yeux de mère ou Feu d’Yeux, feu de Dieu.Il interroge le regard du peintre, comment il voit ce qu’il peint, comment il est vu par le spec-tateur. Comment regarde-t-on la nature ? Comment regarde-t-on une œuvre, statique, mouvante… Il oppose la nuit et le jour pour nous montrer que la lumière naît… de la nuit.Il nous emmène visiter les lieux les plus anciens, comme Lascaux, avec les moyens les plus contem-porains de la technologie… Et nous fait enfi n réfl échir sur ce que nos yeux disent de la force de notre amour. ■

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La révolte des boules de neiges CLAIRE JUDDE DE LARIVIÈRE

mardi 2 décembre à 18 h Rencontre avec Claire Judde De Larivière autour de son ouvrage La révolte des boulesde neiges (Fayard).

Castoriadis, une vie FRANÇOIS DOSSE

jeudi 20 novembre à 18 h Rencontre avec François Dosse autour de son ouvrage Castoriadis, une vie (La Découverte).La rencontre est organisée en lien avec l’IEP et les classes pré-paratoires du lycée Saint Sernin. Elle sera animée par Isabelle Lacoue-Labarthe et Olivier Loubes.

Un empoisonnement universel FABRICE NICOLINO

lundi 24 novembre à 18 hRencontre avec Fabrice Nicolino autour de son essai Un empoisonnement universel (éditions Les Liensqui Libèrent). Rencontre organisée en partenariat avec la mission Agrobiosciences.

C’EST UN LIVRE sans précé-dent. Jamais on n’avait essayé de réunir tous les points pour faire enfi n apparaître le dessin complet. Comment en est-on arrivé là ? Comment et pourquoi l’industrie chimique a pu libérer dans l’eau, dans l’air, dans le sol, dans les ali-ments, et jusque dans le sang des nouveau-nés plus de 70 millions de molécules chimiques, toute dif-férentes les unes des autres ?Quels sont les liens entre le temps des alchimistes et celui du prix Nobel de chimie Fritz Haber, grand criminel de guerre ? D’où viennent Bayer, BASF, Dow Che-mical, DuPont, Rhône-Poulenc ? Comment est-on passé de la baké-lite des boules de billard et des combinés du téléphone au nylon, puis au DDT et aux perturba-teurs endocriniens ? Pourquoi des maladies comme le cancer, l’obé-

sité, le diabète, Alzheimer, Parkin-son, l’asthme et même l’autisme fl ambent toutes en même temps ? Qui est Théo Colborn, la Rachel Carson du XXIe siècle ? Pourquoi l’OMS, la FAO, l’ONU ne bougent-elles pas ? Pourquoi les agences de protection françaises regardent-elles ailleurs ? Comment les normes offi cielles ont-elles été truquées ? Que contient vraiment l’eau dite potable ? Comme les transnationales ont-elles organisé une désinformation planétaire sur cet empoisonnement universel ? Y a-t-il une chance de s’en sortir ?Pour la première fois, tout le dos-sier est enfi n rendu public. Il est effrayant, mais un peuple adulte n’a-t-il pas le droit de savoir ? Ce livre, qui donne des noms, des faits, des accointances, ne peut rester sans réponse. C’est l’heure de se lever. ■

FABRICE NICOLINO est né à Paris en 1955. Journaliste, écri-vain et essayiste français spé-cialiste de l’écologie, il collabore auprès de nombreux journaux (Terre sauvage, La Croix, Char-lie Hebdo). Écologiste engagé il a écrit des ouvrages qui dénoncent les ravages de l’industrialisation et de la mondialisation sur l’en-vironnement. Dans sa dernière enquête, Qui a tué l’écologie ? (LLL, 2011), il met en accusation les quatre grandes associations écologiques, WWF, Greenpeace, la Fondation Nicolas Hulot et France Nature Environnement. Il est également l’auteur avec Fran-çois Veillerette du best-seller Pes-ticides, révélations sur un scan-dale français (Fayard, 2007) ou encore de Bidoche : l’industrie de la viande menace le monde (LLL, 2009).

CLAIRE JUDDE DE LARI-VIÈRE est maître de conférences à l’université de Toulouse II et cher-cheur à l’université de Londres (Birkbeck College). Spécialiste de l’histoire de Venise, elle est l’auteur, notamment, de Naviguer, commer-cer, gouverner. Économie mari-time et pouvoirs à Venise au XVe et XVIe siècles (Brill, 2008).

MuranoLe 27 janvier 1511, l’île de Murano est le théâtre d’un évé-

nement exceptionnel : le podes-tat de Venise, chargé d’exercer le pouvoir dans l’île au nom de la Sérénissime, est chassé par les habitants sous une volée de boules de neige et au son d’une clameur hostile. Comment inter-préter cette « révolte des boules de neige » ? Simple charivari popu-laire, en période de carnaval, ou véritable révolte politique, dirigée contre la domination vénitienne ?Pour en comprendre le sens, il faut partir à la découverte de Murano et de ses habitants, verriers, arti-sans et pêcheurs. Cette plongée

étonnante dans la vie populaire de la lagune, dans le quotidien des ateliers du verre de Murano et dans les rouages politiques de la république de Venise invite à réfl échir aux compétences poli-tiques des gens ordinaires dans l’Europe du seizième siècle. Pour-quoi et comment se révolte-t-on ? Quel sens de la justice anime les habitants de Murano ? Quelles sont les formes politiques à leur disposition ? Ce sont quelques-unes des questions que pose Claire Judde de Larivière dans La révolte des boules de neige. ■

FRANÇOIS DOSSE est histo-rien, auteur de nombreux ouvrages et de plusieurs biographies, dont, aux éditions La Découverte, celles de Paul Ricoeur (1997), Michel de Certeau (2002) et Gilles Deleuze et Félix Guattari (2007).

Figurehors normeCe livre est la première biographie consacrée à l’une des plus grandes fi gures intellectuelles et politiques du XXe siècle : Cornelius Castoria-dis (1922-1997). Jeune résistant grec révolutionnaire menacé de mort par les staliniens, il arrive en France à l’âge de vingt-trois ans, alors que l’engouement pour l’URSS est à son zénith. Il contri-bue alors à créer, avec Claude Lefort et Jean-François Lyotard, l’une des branches les plus vivaces de la gauche radicale, « Socia-lisme ou Barbarie », qui deviendra ensuite une revue mythique et l’une des grandes infl uences de Mai 68, notamment par sa critique de gauche des régimes dits « com-munistes ».Économiste, philosophe, psycha-nalyste, militant politique, Castoria-dis est l’auteur d’une œuvre essen-tielle pour quiconque s’intéresse à la question de l’institution hors du cadre de l’État, dont il traite dans ce que l’on peut considérer comme l’un des maîtres ouvrages du XXe siècle, L’Institution imagi-naire de la société (1975).Il n’a en effet cessé, en croisant l’analyse historienne et l’approche psychanalytique, de s’attacher à penser la conquête de l’autonomie

comme condition de l’appro-fondissement démocratique. Celui en qui Pierre Vidal-Naquet voyait un « génie », et Edgar Morin un « Titan de l’es-prit », est pourtant très certai-nement appelé, en ces temps de grandes turbulences des souverainetés établies, à deve-nir l’un des penseurs-clés du XXIe siècle. ■

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Doisneau/Dieuzaide. Une amitié heureuseMICHEL DIEUZAIDE

samedi 22 novembre à 18 h Rencontre avec Michel Dieuzaide autour du livre Doisneau/Dieuzaide. une amitié heureuse (éditions MonHélio). La rencontre sera rythmée de projections de documents et de fi lms.

Je me souviens de Toulouse BERNADETTE COSTA-PRADES

samedi 15 novembre à 17 h Rencontre avec Bernadette Costa-Prades autour de son ouvrage Je me souviens de Toulouse (éditions Les beaux jours). La rencontre sera animée par Nicole Zinneman.

« EN 1968, lors d’un vernissage à la Bibliothèque Nationale de la rue de Richelieu à Paris, Jean Dieuzaide s’était publiquement offusqué de voir des photographies présentées sans cadres, sur des contreplaqués, dans un coin relégué de l’établisse-ment… Il s’agissait d’une exposi-tion consacrée à Robert Doisneau !Le toulousain fi t alors à son ami la promesse d’un jour venger cet affront.En 1974, Jean Dieuzaide inaugu-rait à Toulouse La Galerie du Châ-

teau d’Eau avec une rétrospective consacrée à son ami parisien. Parole tenue ! Doisneau confi a peu après que cette rétrospective fut pour lui, le seuil d’un nouveau départ dans la reconnaissance de son œuvre. Mais il s’agissait d’un temps ou la concurrence entre les photographes n’existait pas. Plutôt assimilés à des artisans qu’à des artistes, ils se soutenaient mutuelle-ment, chacun faisant profi ter l’autre de ses astuces, ses découvertes, et autres tentatives… Entre Robert et Jean, cette attitude corporatiste n’avait pas cours, et se doublait d’une profonde estime réciproque.On mesure le tissage lent et sûr de cette amitié, à l’importante corres-pondance qu’ils ont entretenue, et aux rencontres régulières lors de vacances, de reportages, ou de salons consacrés à la photographie.La fréquentation assidue de cha-cune des deux œuvres a progres-

sivement donné une évidence à la réalisation de ce projet. Non dans l’idée de les comparer, mais plutôt de montrer, combien deux hommes pratiquant le même métier à la même époque, avaient pu avoir, au travers de la photo-graphie, une approche identique de leur temps et des humains qu’ils côtoyaient. De troublantes correspondances qui se sont le plus souvent faites sans que l’un n’ait connaissance des travaux de l’autre…Voilà où ce livre à deux voix peut avoir un sens, pour l’histoire même de la photographie. C’est du moins dans cet esprit qu’il a été conçu, offrant le témoignage d’hommes, d’artistes, qui ont su donner à leur métier un engage-ment total. […] » ■

MICHEL DIEUZAIDE

B. COSTA-PRADES est journa-liste, spécialisée en psychologie et dans le domaine du couple, de la famille et de l’éducation. Elle est, entre autres l’auteur des ouvrages ; Apprendre à faire le vide (avec Paul Ariès) chez Milan, et Parents, osez vous faire obéir (avec le Dr Sté-phane Clerget) chez Albin Michel. Elle est également l’auteur des bio-graphies de Simone de Beauvoir (2006), Frida Khalo (2007) et Niki de Saint Phalle (2014).

Je me souviens…« Je me souviens de cinémas si enfumés qu’on voyait à peine l’écran, je me souviens des vieux marchés des Carmes et Victor Hugo dont les toits n’accueillaient pas encore des parkings, je me

souviens des embouteillages de péniches sur le canal du Midi, je me souviens qu’on dansait le twist à l’Ubu, rue Saint-Rome, je me sou-viens qu’on entendait parler patois dans les rues, je me souviens des aventures de Jacouti et Catinou dans La Dépêche, je me souviens du Cinespoir où passaient les pièces de théâtre interdites en Espagne, je me souviens de la gare routière sur la place du Capitole, je me souviens des rails du tram dans lesquels il valait mieux ne pas encastrer la roue de son vélo, je me souviens des photographes sur les boulevards, je me souviens du singe Victor à la ménagerie des Plantes, je me souviens des pêcheurs près des abattoirs, je me souviens des Italiens sortant leur

mouchoir lors les duos d’amour au Capitole, je me souviens de Toulouse quand elle avait des allures de gros bourg… Et vous, vous souvenez-vous ? » Ce livre se feuillette comme un album de famille. Bernadette Costa-Prades, a recueilli les témoignages de nom-breux Toulousains évoquant leur ville pendant les Trente Glorieuses. Une époque confi ante et pleine d’allant où les mots chômage et principe de précaution étaient inconnus ou presque… ■

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mercredi 3 décembre à 18 h 30Conférence et présentation de l’ouvrage Une prison à Toulouse (Collection entretiens) de Pierre Lasry. En présence de l’auteur et de témoins.

22 témoins racontent leur « prison Saint-Michel ». Ils sont juges, avocats, ex-détenus, résistants, surveillants, psychiatres, aumôniers… Chacun d’eux a connu de l’intérieur parfois durant des années, soit comme visi-teur, soit comme professionnel, soit comme détenu. Chaque récit, per-cutant, est frappé au sceau de la sin-cérité et dévoile un peu du mystère profond de l’enfermement et de ses conséquences sur soi-même et sur la société. Les portraits et les entretiens

réalisés dans la prison, avec pour seuls décors les couloirs et les cellules. Trois galeries de photos complètent l’ouvrage : images de la prison aujourd’hui, images des cellules encore habitées en 2002, enfi n images d’archives du fond Manuel en 1930. C’est donc un outil de mémoire et un recueil artistique d’évo-cation d’un lieu emblématique promis à disparaître, il est aussi un hommage rendu à ces femmes et ces hommes qui l’ont peuplé, connu, ou simplement traversé.

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MONIQUE LAURET Lauret est psychiatre-psychanalyste, membre d’Espace analytique Paris et de la Fondation européenne de la psychanalyse. Elle est l’auteur des ouvrages : Les accidents du trans-fert. De Freud à Lacan (Champ social, 2006), Mélanie Klein, une pensée vivante (PUF, 2008) et de Lectures du rêve (PUF, 2011).

Questions éthiquesLe monde actuel, dans la vérité qui s’y déchaîne, nous demande,

en tant qu’analystes, de penser à nouveau le concept des pulsions de mort, questions soulevées par l’échange entre Freud et Einstein à l’approche de la catastrophe de la seconde guerre mondiale qui a couvert le XXe siècle.Il m’a semblé important de suivre la voie ouverte par Lacan en fi n de son séminaire L’Éthique de la psychanalyse, lorsqu’il déplo-rait un certain effondrement de la sagesse et nous invitait à nous ouvrir aux Sages confucéens, et d’effectuer un détour par la civi-lisation chinoise pour approcher les questions actuelles du deve-nir de l’humanité. La science, dit Lacan, nous emmène dans un

« train lancé à grande vitesse », vers un futur qu’elle ignore et qui peut s’avérer destructeur si nul ne s’inquiète de penser les questions éthiques, cette sagesse que les pre-miers Sages chinois exploraient déjà dans leur façon d’habiter l’humanité, Li ren. La psychana-lyse, cette « science du désir », peut œuvrer avec un gai-savoir à une certaine sagesse dans l’améliora-tion de la conscience et du discer-nement aux niveaux individuel et collectif. Tous les penseurs, psy-chanalystes, philosophes et scien-tifi ques, depuis Freud et Einstein, en appellent à la création d’une instance qui puisse poser les bases de cette Éthique. ■

L’énigme de la pulsion de mort MONIQUE LAURET

vendredi 28 novembre à 20 h 30 Rencontre avec Monique Lauret autour de son ouvrage L’énigme de la pulsion de mort (PUF). Le débat sera animé par Brigitte Dollé-Monglond et Nabile Farès, psychanalyste à Paris et membrede Psychanalyse actuelle.

Le bal des ego LAURENT SCHMITT

vendredi 21 novembre à 18 h Rencontre avec Laurent Schmitt autour de son ouvrage Le bal des ego (Odile Jacob).

nés ? Existe-t-il une biologie, voire une génétique, de l’ego ? Certains caractères seraient-ils plus prédis-posés que d’autres à déployer ce narcissisme effréné ?Si la rivalité, l’esprit de compéti-tion ou le besoin de se distinguer peuvent constituer un moteur, poussées à l’extrême ces attitudes des ego trop forts génèrent incom-préhension et souffrance dans les relations humaines. Il devient alors urgent d’en comprendre les méca-nismes pour les identifi er, les gérer, parfois survivre en leur présence.

À

l’échelle d’une société, quelles sont les consé-quences de l’omniprésence de ces caractères qui tendent à s’af-fi rmer aux dépens des autres ? Ce phénomène serait-il l’expression d’un nouveau narcissisme, d’un choc de valeurs inédit ? ■

Docteur ne me dites pas tout ANNE-MARIE MERLE-BÉRAL

samedi 29 novembre à 17 hRencontre avec Anne-Marie Merle-Béral autour de son ouvrage Docteur ne me dites pas tout (A. Carrière). En présence de Jean-Pierre Albert, anthropologue à l’université du Mirail, du Dr Laurent Puyuelo, chirurgien cancérologue et de Maître Frédéric Douchez, bâtonnier de l’Ordredes avocats.

Société psychanalytique de Paris et de l’Institut psychosomatique de Paris, cofondatrice du Groupe

toulousain de psychanalyse. Elle est notamment l’auteur, aux édi-tions érès des ouvrages : Enfants uniques, entre isolement et soli-tude (2011) et La fi n du temps (2012).TOUT VOIR, tout savoir, tout dire, tel est l’impératif de la médecine actuelle. Persuadé qu’aucun symptôme n’est ano-din, le malade a peur de consul-ter, mais il y court. Il craint les examens sophistiqués aussitôt mis en route et, du fait des per-formances techniques, redoute ce qu’il risque d’apprendre sur lui-même, sur sa vie, sur son ave-nir… De son côté, le médecin, soumis à une nouvelle législa-tion très contraignante, n’est plus libre de son intuition, de sa pen-

sée, ni de ses propos. Il est obligé de dire au malade tout ce qu’il voit : c’est la fameuse exigence de vérité. Issue de la révolution technique des années 1990 et de la loi Kouchner du 4 mars 2002, une « nouvelle culture médicale » est née. Elle heurte, fragilise et interroge tous ceux qui y sont confrontés de près. Que se passe-t-il vraiment lors du voyage d’un être humain à travers sa maladie ? Cet ouvrage tente de le décrire et de proposer des pistes qui aident la médecine à sortir d’une impasse où elle perd de vue l’humain, où l’on essaie de gué-rir, certes, mais pas de soigner, et de traiter la maladie mais pas le malade. ■

ANNE-MARIE MERLE-BÉRAL est psychiatre, psychanalyste, ancien membre titulaire de la

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LAURENT SCHMITT est méde-cin psychiatre, professeur à la faculté de médecine de Rangueil de l’université Paul-Sabatier à Tou-louse et professeur associé à l’Uni-versité de Sherbrooke au Canada ; il coordonne le pôle de psychia-trie des hôpitaux de Toulouse et a publié en 2012 Du temps pour soi (Odile Jacob).

Nouveau narcissismeLes ego démesurés se multiplient et s’affi chent. Quelles sont les facettes de ces ego surdimension-

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Les fracassés de vivre BLANDINE PONET

vendredi 5 décembre à 20 h 30 Rencontre avec Blandine Ponet autour de son ouvrage Les fracassés de vivre. Tentative pour une poétique de la folie (érès).

Tu veux qu’on sorte ensemble ?BERNARD VERNIER

lundi 1er décembre à 18 hRencontre avec Bernard Vernier autour de son ouvrage Tu veux qu’on sorte ensemble ?La transformation des formes de fl irt dans six villages musulmans de Grèce (PUM). La rencontreest organisée en lien avec le Master d’anthropologie de l’Université Toulouse Le Mirail et sera animée par Agnès Fine.

Le choix d’une vie sans enfant CHARLOTTE DEBESTE

mardi 18 novembre à 16 hRencontre avec Charlotte Debeste autour de la parution de son ouvrage Le choix d’une vie sans enfant(PU Rennes).

au bonheur et d’autre part la famille à un certain épanouisse-ment de soi, à une certaine réus-site tant personnelle que sociale. L’objectif de l’ouvrage est double : d’une part montrer que le refus d’entrer en parentalité est un objet sociologique, qui peut être analysé sous l’angle d’un choix de vie positif tout en étant mar-ginal et marginalisé et d’autre part affi rmer que le souhait de ne pas vouloir d’enfant doit être lu en interaction étroite avec les normes conjugales et profession-

nelles qui se reconfi gurent depuis les avancées sociales, féministes et juridiques des années 1970. Faire le choix d’une vie sans enfant peut être lu comme un phénomène social dans le sens où cela révèle les normes sociales et de genre et procède d’une tension entre les valeurs libérales et les valeurs familiales de la société actuelle. À partir de données statistiques récentes et de récits de vie denses et régulièrement convoqués au fi l du texte, l’ouvrage s’intéresse aux motivations des personnes volon-tairement sans-enfant qui ont accepté de témoigner. À la croisée de la sociologie de la famille, du genre et de la déviance, l’ouvrage permet de suivre le cheminement de la construction du non-désir d’enfant dans une société qui pose le désir d’enfant comme une évidence, constituant dès lors les personnes ne souhaitant pas devenir parent comme des outsi-ders de la parentalité. ■

CHARLOTTE DEBESTE a réa-lisé un master de sociologie et de philosophie politique ainsi qu’une thèse de sociologie sous la direction de Numa Murard à l’université Paris 7-Denis-Dide-rot, en partenariat étroit avec l’Institut national d’études démo-graphiques. Elle est aujourd’hui docteure en sociologie.EN FRANCE, le choix de ne pas vouloir d’enfant est un choix que peu de personnes font (5 %) et qui va à contre-courant de l’image qui associe d’une part les enfants

BLANDINE PONET est infi r-mière en psychiatrie et titulaire d’un DESS de psychopathologie clinique. Elle anime des ateliers de lecture de poésie. Elle est membre du comité de rédaction de la revue Empan dont elle a coordonné plu-sieurs numéros. Elle a notamment publié L’ordinaire de la folie (érès,

2006) et Folie, leçon de choses (érès, 2011).

Portraits sensibles« Marceline était du genre remar-quable. Peut-être pas tout à fait dans le bon sens du terme. Encore que. Une fois, elle était venue avec moi écouter un poète, dans un théâtre plutôt branché. Une amie rencontrée à cette soirée m’avait dit d’un air distant : « Tu es venue avec une de tes malades ? » Oui, c’était une de mes malades, certes, mais la remarque n’était pas fi ne. Elle était surtout très éloignée de ce que j’éprouvais sans le savoir pour Marceline. Qu’elle était à la fois « une de mes malades » et entièrement quelqu’un d’autre, elle-même, je l’éprouvais intime-ment sans avoir besoin de me le formuler. Elle-même. Toujours habillée bizarrement, avec des habits venant des fripes, trop grands ou trop larges, ou trop usés, pendant lamentablement… et pourtant, faisant toujours réson-ner une sorte d’accord, de goût. Elle-même. Sachant allier, relier, marier l’inaccordable. Si je pense

à elle, je commence par résister et puis, cela cède sans que je m’en aperçoive. Alors, elle est devant, elle occupe tout l’espace et le blanc de la feuille et je ne peux pas écrire autre chose. J’ai dans les yeux des photos, lors d’une lecture de poésie où sa présence éclate, transcende le cadre, irradie tout l’espace. Pauvres mots. Sa pré-sence. Alors qu’elle a aux pieds, de pauvres tennis tout sales, des chaussettes qui gondolent et un pull qui pendouille… Si elle était remarquable, c’était pour son atti-tude, poétique au fond, d’assem-blage de bric et de broc, de psy-chose et de présence extrême. »

BLANDINE PONET

Le lien thérapeutique construit en psychiatrie est singulier car il touche les soignants au creux d’eux-mêmes, bien au-delà de la distance professionnelle. À travers le récit de moments cli-niques et des portraits sensibles, l’auteur trouve les mots pour dire la marque que les patients ont laissée en elle, pour approcher leur folie et en découvrir la valeur humaine. ■

BERNARD VERNIER est pro-fesseur d’anthropologie à Lyon II, a été l’élève de Pierre Bourdieu. Il a mené ses recherches sur les struc-tures familiales principalement en Grèce mais aussi en Tunisie, au Nigéria et en France.

Flirt en sociétémusulmaneEn revisitant de façon originale le thème de la domination mascu-line dans une société musulmane du Nord de la Grèce, Tu veux qu on sorte ensemble ? montre com-ment celle-ci structure les nou-velles formes de rencontres inven-tées par les jeunes pour fl irter. Ces rencontres de plein air, variant for-tement d’un village à l’autre, selon le moment où elles se déroulent, les caractéristiques de l’habille-ment féminin ou le type d’inte-ractions entre les sexes, possèdent chacune leur propre atmosphère émotionnelle. L’ouvrage replace l’importance de ces rendez-vous dans l’ensemble des rapports qui se nouent avec l’autre sexe depuis l’enfance jusqu’au mariage et ana-lyse leur transformation sous l’ef-fet de la mondialisation.Cette étude d’ethnographie com-parative, la plus poussée sur le fl irt en société musulmane, amène sur un sujet d’apparence insignifi ante à des conclusions anthropolo-giques généralisables. Elle montre notamment qu’il est possible de sociologiser et d’historiciser plus avant les études de proxémie dans le cadre d’une anthropolo-gie de l’action. Elle suggère, en outre, qu’en période d’évolution

des rapports entre les sexes dans une société musulmane comme celle-ci, toute avancée trop spec-taculaire dans un domaine se paie souvent du maintien d’un compor-tement traditionnel dans un autre domaine. Ce qui peut apparaître,

d’un point de vue objectiviste, comme une « loi de compensa-tion », est en réalité le produit des stratégies féminines de libération qui remplissent des fonctions poli-tiques, sociales et psychologiques de première importance. ■

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s u r l a l a ï c i t ép h i l o s o p h i e p o l i t i q u e

EDWY PLENEL est cofondateur et président de Mediapart, journal en ligne indépendant et participa-tif. Journaliste depuis 1976, après des débuts à Rouge, puis un pas-sage au Matin de Paris, il a travaillé durant vingt-cinq ans (1980-2005) au Monde, dont il fut directeur de la rédaction. Il est notamment l’au-teur, aux éditions Don Quichotte, des ouvrages Le droit de savoir (2013) et Dire non (2014).

En défense« Il y a un problème de l’islam en France », n’hésite pas à proclamer le nouvel Académicien Alain Fin-kielkraut, regrettant même que : « l’on abandonne ce souci de civi-lisation au Front national ». À cette banalisation intellectuelle d’un dis-cours semblable à celui qui, avant la catastrophe européenne, affi rmait l’existence d’un « problème juif » en France, ce livre répond en prenant le parti de nos compatriotes d’ori-gine, de culture ou de croyance musulmanes contre ceux qui les érigent en boucs émissaires de nos inquiétudes et de nos incertitudes. « Tenants d’une politique de la peur et d’une guerre des civilisations, ces apprentis sorciers mettent en péril notre avenir commun. Sous le poids d’un passé colonial jamais vraiment soldé, la question musulmane détient aujourd’hui la clé de notre rapport au monde et aux autres, selon qu’on la dénoue ou qu’on l’exacerbe, qu’on l’apaise par la raison ou qu’on l’agite par la passion. Selon, en somme, que l’on considère (et qu’on accepte et qu’on respecte) nos compatriotes

musulmans dans leur diversité ou qu’on les essentialise en bloc, fi geant tout ce qui ressort, peu ou prou, de l’islam dans une menace indistincte qui légitimerait leur exclusion ou leur effacement. Cette réduction des musulmans de France à un islam lui-même réduit au terrorisme et à l’intégrisme est un cadeau offert aux radicalisa-tions religieuses, dans un jeu de miroirs où l’essentialisation xéno-phobe justifi e l’essentialisation identitaire. Telle est l’alarme que ce livre voudrait faire entendre, en défense des musulmans, dans la diversité humaine de ce que

ce mot recouvre. En défense de toutes celles et de tous ceux qu’ici même, la vulgate dominante assi-mile et assigne à une religion, elle-même identifi ée à un intégrisme obscurantiste, tout comme, hier, les juifs furent essentialisés, carica-turés et calomniés dans un brouet idéologique d’ignorance et de défi ance qui fi t le lit des persécu-tions. L’enjeu n’est pas seulement de solidarité mais de fi délité. Pour les musulmans donc, comme l’on écrirait pour les juifs, pour les Noirs et pour les Roms, ou, tout simple-ment, pour la France. » ■

E. PLENEL

Les « leçons » de philosophieAVEC ISY MORGENSZTERN AU CAFÉ MIREPOIX

lundi 1er décembreLes empires orientaux — « Le Code d’Hammurabi » — et un empire d’Occident — « La République romaine » — Cicéron. Pharaons, rois, tyrans, consuls, césars. Le peuple et les populations. Les jugeset les prêtres.

lundi 15 décembreLa société biblique. « Le Lévitique », « Le Deutéronome », Moïse, David, Nathan et Esaïe. Les rôlesrespectifs du peuple, des tribus fédérées et leurs chefs, des rois, des prêtres et des prophètes.

dernières entraves ou le résultat d’un effondrement sociétal qui a rendu impuissantes ces manières anciennes d’opérer. Probablement les deux. Ne plus avoir de collec-tivités lisibles (ou de collectivi-tés tout court) est un problème. La quasi totalité des questions lourdes qui nous égarent et nous déstabilisent à titre individuel pro-viennent de dysfonctionnements globaux. Comprendre ce qu’est (ou a été) un être-ensemble est donc aujourd’hui crucial. Oublier ne serait-ce qu’un moment la cen-tralité du sujet.

À QUOI SERVENT LESCOLLECTIVITÉS ET CEUXQUI EN SONT LES « HÉROS » ?Nous proposons de nous intéres-ser à des moments où des collecti-vités, des systèmes d’autorité mais aussi des statuts de « l’individu du commun » ont été initiés et pensés. Et voir dans le même mouvement quel fut alors le rôle de leurs dif-férents chefs, rois, prêtres, héros, intellectuels ou délégués. À partir de textes soumis à la lecture et aux commentaires. De certains des peuples premiers en passant par le système des castes en Inde, de la démocratie grecque aux temps de Périclès et de Platon, des empires méditerranéens et proche-orien-taux, des tribus ou systèmes d’al-liances monothéistes et de leurs appareils, des penseurs de notre modernité que furent Descartes, Spinoza, Hobbes et Jean-Jacques

Rousseau, des sociétés qui en sont issues et des institutions et réseaux républicains, Tocqueville, Marx, Freud et d’un aperçu des constitutions polonaise, espa-gnole et tunisienne. Et des réseaux sociaux actuels. ■

Le programme détaillé et actualisé, ainsi qu’une biblio-graphie, est consultable en permanence sur : i-morgensz-tern-ombres-blanches.blogs-pot.frUne vingtaine de rendez-vous autonomes, répartis sur deux années, ouverts à tous et gra-tuits, toutes les deux ou trois semaines le lundi de 17 h à 19 h au nouveau café de la librairie Ombres Blanches 3, rue Mirepoix.

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ISY MORGENSZTERN est principalement auteur de docu-mentaires pour la télévision. Il a été membre des équipes fondatrices du quotidien Libération et d’Arte. Il enseigne depuis de nombreuses années la philosophie et l’histoire des religions et a entre autre initié les Rencontres de Fontevraud sur les religions du Livre et la Laïcité et co-organisé le colloque internatio-nal sur l’ouvrage Diffi cile Liberté d’Emmanuel Levinas (Toulouse 2010).

L’ÊTRE COLLECTIF ETLE SUJET. HISTOIRE,HYPOTHÈSES ET DÉRIVE(S)La question de l’être-ensemble est devenue ces dernières décennies une question des plus irritantes. Les sociétés humaines, dont la nôtre, qui articulaient depuis des temps immémoriaux une sou-mission à une communauté préa-lable (horde, tribu, famille, peuple, nation, classe, genre, etc.) et une volonté toute aussi ancienne d’offrir une manière d’autono-mie à l’homme seul (dissymétrie revendiquée, récits et mises en scènes de rituels personnels, âme individuelle, citoyenneté, etc.) ont vu ce dispositif mis à mal au profi t de vastes ensembles d’individus juxtaposés agissant comme des personnes libres et autonomes. Ce sans qu’apparaisse clairement si c’est là un effet positif d’un progrès récent de l’humanité, délestant les hommes de leurs

Colloque annuel / Conseil GénéralEDWY PLENEL

mercredi 19 novembre à 18 h 30À l’Espace Diagora (Labège)Rencontre avec Edwy Plenel, invité du colloque annuel sur la laïcité organisé par le Conseil Général de la Haute-Garonne. Il animera la conférence « La laïcité à l’épreuve des préjugés ». Son livre Pour les musulmans est récemment paru aux éditions La Découverte.

b d / s u i t e s e n s t r i p sb d / s é r i e n o i r e

Edwin, le voyage aux originesMANON TEXTORIS

samedi 15 novembre à 14 h 30 Au rayon BD, séances de dédicaces avec Manon Textoris, scénariste et Julien Lambert, dessinateur autour de la parution de l’album Edwin, le voyage aux origines (éditions Le Lombard).

Moi Assassin ANTONIO ALTARRIBA ET KÉKO

samedi 15 novembre à 16 h Rencontre avec Antonio Altarriba et Kéko autour de leur album Moi Assassin paru aux éditions Denoël. La rencontre sera suivie à 17 h d’une séance de dédicaces au rayon BD.

MANON TEXTORIS est diplô-mée de l’École Supérieure des Arts Saint Luc de Liège, en Belgique. Elle commence à travailler pour l’édi-tion jeunesse, avant d’expérimen-ter le monde de l’animation avec

le fi lm Le Magasin des Suicides de Patrice Leconte. Elle travaille sur la série Art Investigation, au studio Normal Animation, et, en 2013, éla-bore le projet avec le dessinateur Julien Lambert, album qui rem-

porte le Prix Raymond Leblanc de la jeune création.JULIEN LAMBERT a égale-ment fait ses études à Saint-Luc, option bande dessinée. En 2011, il travaille sur les décors du fi lm Le Magasin Des Suicides et l’année suivante, sur les décors de Loulou L’Incroyable Secret, de Grégoire Solotareff et Éric Omond.

La sourceDans un XIXe siècle en pleine mutation, alors que les hommes repoussent les frontières du savoir, Edwin, gentleman passionné de sciences, cherche les origines de son espèce. Enthousiaste et rêveur, il veut comprendre et trouver la source de la petite étincelle qui brûle en chacun de nous. Accom-pagné de son majordome et de son chien Floch, Edwin s’em-barque pour une incroyable aven-ture, qui le conduira bien au-delà de ce qu’il espérait… ■

l’affrontement avec des collègues basques cherchant à absoudre l’ETA, n’imprime que plus de relief à ses très inventifs passages à l’acte, qu’il nomme sobrement bloody painting ou puzzle mur-der. Une ironie incisive infuse dans le dessin de Keko, un noir et blanc dense, atmosphérique, avec des ponctuations de rouge en éclaboussures macabres ou taches subreptices. Elle décale avec une audace très contrôlée (voir le fulgurant paradoxe fi nal) cette histoire savoureusement cauchemardesque. » ■

J.-C. LOISEAU, TÉLÉRAMA

la théorie ne vaut que par la pra-tique qui la valide. Je tue peu, dit-il. Un ou deux crimes par an. À 53 ans, cet universitaire dirige un groupe de recherche sur « la douleur et le supplice dans la peinture occidentale ». Il est au zénith de sa carrière tout en ayant conçu, puis exécuté, trente-quatre assassinats, sans jamais être soup-çonné. De purs exercices de style dans le registre du crime gratuit. Enrique affi rme tout au long l’exigence, esthétique d’abord, d’un homme qui n’agit jamais à la légère et qu’Antonio Altarriba exonère de tout jugement moral. C’est la décisive originalité de ce thriller cultivé, sous-tendu par les références argumentées d’En-rique (L’art moderne, qui débute avec Goya, n’a pas abandonné sa vocation à terrifi er, professe-t-il), mais aussi la satire au scalpel des hypocrisies académiques ou des impostures d’artistes oppor-tunistes.Ce que vit banalement, au quoti-dien, Enrique Rodríguez Ramírez, la rupture avec son épouse ou

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Demain, tous polyglottes !TOULINGUA ET L’ASSOCIATION LA CARAVANE DES LANGUES

samedi 29 novembre de 14 h à 16 hRencontre avec l’école de langues Toulingua et l’association La Caravane des Langues autour du thème «Demain, tous polyglottes !».

ET LA CARAVANE DES LAN-GUES ? La Caravane des Langues se retrouve dans la même philo-sophie linguistique, en proposant des animations linguistiques dans les lieux atypiques. « La Caravane des langues » est une association loi 1901 qui a pour but de pro-mouvoir les langues du monde et leur apprentissage et cela dans des lieux atypiques. Leur approche est différente, originale et ludique. L’association souhaite donner et redonner l’envie d’apprendre et d’attiser la curiosité pour les langues étrangères. Les anima-teurs de l’association travaillent avec de nombreux outils, comme des mini-initiations, des jeux et des chansons. Pour redonner

confi ance à ceux qui n’osent pas s’exprimer dans une autre langue ! En apportant un autre regard sur les langues étrangères et une autre façon de les apprendre, ils sou-haitent aider ceux qui sont blo-qués à franchir le pas.Lors de cette rencontre, les deux structures vous proposent des jeux pour se délier la langue. Puis ils partageront quelques-uns de leurs petits secrets pour devenir polyglotte.Alors, envie de se remettre à l’an-glais, de perfectionner votre espa-gnol, de s’initier au russe ? C’est le moment de se remotiver avec des conseils utiles et fun ! ■

TOULINGUA est une structure dédiée à l’enseignement des lan-gues étrangères. Fondée par deux polyglottes, Daria et Sébastien, parlant respectivement cinq et onze langues, Toulingua pro-posent une autre façon d’abor-der l’apprentissage des langues étrangères, basée sur leurs propres expériences d’apprenti-polyglottes. Les méthodes d’enseignement sont principalement axées sur l’appren-tissage par la pratique de l’oral. Partant du constat qu’un grand nombre de personne se sent bloqué par la pratique des langues étran-gères, ils cherchent à proposer une autre façon d’apprendre, en par-tageant les méthodes qui leur ont permis de devenir polyglottes.

ANTONIO ALTARRIBA est né à Saragosse en Espagne en 1952. Romancier, critique et scénariste de bande dessinée, il est également professeur de littérature française à l’Université du Pays Basque. Il s’est fait connaître en France avec son album L’art de voler (Denoël, 2009).JOSÉ ANTONIO GODOY CAZORLA, DIT KEKO est né à Madrid en 1963. Il débute par des histoires courtes dans le maga-zine Madriz (1984-87). Il publie en 1986 un premier album très remar-qué : La Isla de los perros (L’Île aux chiens). Plusieurs autres livres ont suivi, seul ou en collaboration ; Livingston contra Fumake avec Mique Beltran, El Amor Duele avec Ramón de España et en France : Plein les yeux (éditions de l’An 2, 2006) et La protectrice (Actes Sud, 2012).

Je tue peu« Tuer n’est pas un crime. Tuer est un art. Pour Enrique Rodríguez Ramírez, professeur d’histoire de l’art à l’université du Pays basque,

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samedi 6 décembre à 15 hrue Mirepoix

Piotr Barsony vient parler de Papa porte une robe, réédité en 2014 par les Éditions Intervalles.

Piotr Barsony, est un artiste français né en 1948, diplômé des beaux arts de Paris. Son activité artistique est éclectique; peinture, bande dessinée, illustration, vidéo, musique... Il a publié plusieurs livre pour la jeu-nesse, citons entre autres Tambou (2000), La chanson Volée (2001) et Papa porte une robe (2004).Au-delà de la polémique qui a pu, au début de cette année, enfl ammer certains esprits autour de la « théorie du genre », Piotr parle lui même de ce livre et de son contenu (article dans Libération du 11 février 2014) :« Papa porte une robe est un livre-CD édité au Seuil Jeu-nesse (en 2004) sous la direction de Jacques Bienstock, écrit et mis en image par moi-même sur une musique du groupe Bumcello. « Il raconte l’histoire d’un petit garçon dont la mère est morte et qui est élevé par Jo, son père boxeur. Jo est connu pour son courage, sa force et son exceptionnel jeu de jambes. Malheureuse-ment, au cours d’un combat, il prend de tels coups sur la tête que, diminué, il doit abandonner la boxe. Il doit trouver du travail pour élever son fi ls ; son médecin lui suggère de devenir danseur (à cause de la souplesse de ses jambes !). Le voilà danseur de cabaret, à travailler la nuit, affublé d’une robe. Sa tête étant toujours très fragile, quelquefois, quand il rentre chez lui le matin et accompagne son fi ls à l’école, il oublie de se changer et garde sa robe de scène. Tous les enfants se moquent de lui.La situation se retourne quand, grâce à son agilité et son courage, il parvient à sauver un petit chat tétanisé de peur tout en haut d’un grand arbre. Il devient alors un héros, et tout le monde l’applaudit ! que, diminué, il doit abandonner la boxe. Voilà ce qu’est Papa porte une robe : un père qui accepte de porter une robe pour gagner sa vie et élever dignement son fi ls… »

samedi 22 novembre à 14 hÉVÉNEMENTRebecca Dautremer illustre La Bible !Depuis maintenant plus de trois ans, Philippe Lecher-meier et Rébecca Dautremer travaillent à un projet de Bible qui ne serait pas que « religieuse », mais un pur exercice de re-création littéraire, de transmission cultu-relle, détaché de tout propos religieux, pour nourrir et satisfaire la curiosité de tous les lecteurs, dans le res-pect et la liberté des croyances de chacun. Ce n’est pas une Bible mise à la portée des enfants, c’est une Bible destinées à tous, pour une lecture en famille ou par des adultes.

Samedi 6 décembreà 15 h

au rayon jeunesseLectures par Anne Marie Richou de quelques-uns de ses contes.Suivies de dédicaces.

La librairie vient de mettre un point fi nalà quelques mois de travaux.

Après les librairies de cinéma (livres et dvd, au 33, de la rue Gambetta) et de livres en VO (livres en langues étran-

gères, au 5, de la rue Mirepoix), après le déplacement

de la salle de rencontres vers la rue Mirepoix, c’est le secteur

du livre de jeunesse et la bande dessinée dont nous

venons de terminer les nouveaux habits.

Ces deux grands rayons vous accueillerons toujours au 9, rue des Gestes (ou par l’entrée de la rue Gambetta), mais désor-

mais dans une nouvelle confi guration, et dans une architecture

inédite. Nous avons confi é à Claire Connan et à Bertrand Trocmé

le soin de revisiter le dispositif de présentation des livres de jeu-

nesse et de la bande dessinée, qui profi tent du déplacement de

l’ancienne salle de rencontres pour trouver de nouveaux espaces, et de la lumière sous la grande verrière.

Nous vous attendons pour la découverte de

ces nouveaux aménagements.

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> samedi 22 novembrede 12 h 30 à 14 h Scène ouverte Slam

Venez découvrir les scènes ouvertes slam ! Rendez-vous les 4ème samedi du mois pour parta-ger vos textes ou tout simplement écouter.

RAPPEL Expositiondes photographiesde Bruno Legeai jusqu’au 22 novembre – en lien avecla lecture du recueil Rester debout au milieu du trottoir de Murièle Modelyle samedi 15 novembreà 14 h

> lundi 24 novembre 17 h 30Classiques au détail autour de Montesquieu, Lettres persanes, la dernière lettre (CLXI). Rencontre proposée par Yves Le Pestipon

Comment peut-on être une femme ? Les persans des Lettres Persanes, et en particulier, le plus philosophe d’entre eux – Usbek – évitent cette question. Le sys-tème tyrannique du harem leur convient. Le problème, c’est Roxane car elle affi rme son droit d’aimer librement, d’être un sujet, en décidant de se suicider. Der-niers mots de la dernière lettre des Lettres Persanes : « Je me meurs ». Par cette lettre et sa position, Montesquieu fait de la révoltée du harem d’Usbek une attaquante fondamentale. Du coup, la ques-tion des femmes n’est pas que d’orient. Tout le livre, depuis sa

fi n, la pose à l’occident, à nous, car nous ne saurions, homme ou femme, homme et femme, lecteur divers, lire les Lettres sans devenir plus perçant.Édition conseillée : Lettres per-sanes, les classiques de poche.Lectures conseillées : Annie Beck commente Lettres persanes de Mon-tesquieu, Folio, 1999.Jean Goldzink, La solitude de Montesquieu, Fayard, 2011.

> lundi 15 décembre 17 h 30Classiques au détail autour de Montaigne, Essais, Livre II, chapitre 26, Des pouces. Rencontre proposée par Yves Le Pestipon

Il est bon de toujours s’essayer à Montaigne. Les moindres parties de son œuvre offrent, pour soi, si l’on y prend garde, des possibilités

d’expériences. On a chance de se connaître et de connaître en lisant les Essais au plus près jusqu’à leurs plus petits chapitres. Cela se véri-fi e au chapitre vingt-sixième du second livre : Des pouces. Bref texte : une trentaine de lignes. Objet peu noble. Aucune idée apparemment fondamentale. Rien qui pèse ou qui pose. Et pourtant tout un monde – le monde – qu’il convient de sucer pour en extraire, non seulement le sang, mais ce que Rabelais nomme, « substantifi que moelle ». Le tout selon Montaigne en « s’entresu-çant » : « ils les blessaient de quelque pointe, et puis se les entresu-çoient »… Tel est le programme.Lectures conseillées :Antoine Compagnon, Un été avec Montaigne, Équateurs.Jean Starobinski, Montaigne en mouvement, Folio Essais.

Exposition des photographies d’Antonio Maraldi du 22 novembre au 29 décembre, dans le cadre des 10 ans des Rencontres du Cinéma Italien à Toulouse du 28 nov. au 7 déc. Rencontre-vernissage le jeudi 27 novembre à 17 h 30

Antonio Maraldi dirige depuis 1956 Il Centro Cinema Città di Cesena.Célèbre photographe de plateaux, il a accompagné « sul set » les plus grands réalisateurs de l’âge d’or du cinéma italien : Fellini, Visconti, Scola, De Sica, Antonioni, Risi et d’autres encore… Ce sont les photos de cette partie de sa carrière qui sont présentées au café.Il poursuit ensuite son travail sur le cinéma italien contemporain et a réalisé photos et expositions sur les grands réalisateurs d’au-jourd’hui : Giordana, Avati, Mazzacurati, Garonne, Crialese, De Matteo, Moretti, Virzi, Sorrentino…Antonio Maraldi participe également, en tant que critique de cinéma, à la revue « CliCiak » et au « Corriere Romagna ».Une autre sélection des photographies d’Antonio Maraldi seront visibles à l’ABC à partir du 27 novembre.

Café Littéraire « Irréguliers de la littérature francophone au XXe siècle »

Ces irréguliers ne sont pas des oubliés ordinaires. Simplement ils sont en dehors des courants dominants de l’histoire litté-raire. Pourtant leurs écrits témoignent hautement du fait littéraire. Présentation par Henri Prades. Lectures par Amélie Chataur, Philippe Dupeyron, Catherine Gadon.

LUNDI LE 17 NOVEMBRE 2014 – 17 H 30Un « Grand Jeu » nantais – Les amis de Jacques Vaché : Jean Sarment et quelques autresJacques Vaché, fi gure mythique du surréalisme, auteur de quelques lettres de guerre à l’« Umour « sans concession, n’était pas un isolé. Il avait été membre d’un groupe de « sârs » nantais qui comptait Jean Sarment, Eugène Hublet, et Pierre Bisserié, et dont l’activité littéraire était placée sous le signe de la désinvolture et de l’irrespect. Jean Sar-ment, auteur de théâtre à succès, fut hanté par cette aventure fondatrice qu’ll recréa dans des textes tout au long de sa vie.

LUNDI 8 DÉCEMBRE 2014 – 17 H 30Dans la mouvance de Jarry et d’Apollinaire – Henri Hertz et Georges PoltiHenri Hertz et Georges Polti constituent deux fi gures remarquables de la sensibilité moderne à l’aube du 20e siècle. Le premier remet en question les lois du théâtre, du roman, de la nouvelle, de la poésie dans des textes où dominent étrangetés et « compréhensions subtiles ». Le second évoluera du théâtre symbolique vers des considérations pré-oulipiennes sur la fabrication de la littérature.

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samedi 15 novembre au café côté mirepoixsamedi 6 décembre au café côté courde 10 h 30 à 12 h 30 Dire la poésie à haute voixavec Blandine Ponet

Se retrouver pour dire la poésie à haute voix. Des poèmes qu’on connaît, des poèmes qu’on découvre.C’est un moment de partage, d’amitié et d’exercice sur le dire à voix haute.C’est aussi une porte ouverte sur la poésie et les voix des poètes.Nous nous retrouverons une fois par mois. Et nous aurons deux poètes invités par an : la première poétesse sera Ariane Deryfus au mois de novembre.L’atelier de poésie accueilli à la médiathèque José Cabanis depuis près de dix ans aura lieu désormais à Ombres Blanches, dans sa nouvelle librairie de la rue Mirepoix. Atelier animé par Blandine Ponet, 10 euros la séance.

c o n n a î t r e t o u l o u s e

Vivre à Toulouse sous l’Ancien Régime HOMMAGE À MICHEL TAILLEFER

SAMEDI 6 DÉCEMBRE À 11 HPrésentation du livre Vivre à Toulouse sous l’Ancien Régime de Michel Taillefer réédité par les éditions Ombres Blanches / rue des Gestes. En présence de Sylvie Mouysset, Jack Thomas (professeursd’histoire – université de Toulouse Jean Jaurès) et de Gail Taillefer.

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LE LIVRE, Vivre à Toulouse sous l’Ancien Régime, fut publié en 2000 et resta indisponible durant plusieurs années. Nous avons choisi de respecter à la lettre la première édition de cet ouvrage, qui demeure indispensable à la connaissance de la capitale du Lan-guedoc, et par extension de l’His-toire de la France. Par ce tableau d’ensemble, Michel Taillefer nous donne la plus brillante synthèse sur l’histoire de Toulouse du XVIe siècle à la fi n du XVIIIe. Après une ample description du paysage urbain, un rappel de l’organisation des insti-tutions municipales et une analyse des structures démographiques et sociales, l’auteur évoque les diverses facettes de l’existence quotidienne: la naissance, la mala-die et la mort, le logement, l’alimen-tation, l’hygiène et le vêtement, les activités économiques et le monde des métiers, les loisirs et les diver-tissements, les fêtes et les cérémo-nies, les formes de la sociabilité, les réactions face à l’insécurité engen-drée par la violence des hommes et celle des éléments naturels. Les derniers chapitres sont consacrés aux aspects religieux et intellec-tuels, caractéristiques d’une ville qui avait alors la réputation d’être à la fois «sainte» et «savante». À la fi n des années 1990, alors qu’il enseignait à l’Université du Mirail, Michel Taillefer fonda ses travaux sur les acquis les plus dynamiques de la recherche historique, et l’écriture de ce livre s’enrichit de nombreux travaux universitaires inédits. Disparu prématurément en 2011, l’historien, spécialiste de l’«ère moderne», eut toujours le

universaliste est particulièrement en lumière dans ce livre vêtu d’ha-bits nouveaux pour l’occasion de sa réédition. ■

souci de mettre la précision et la clarté de ses recherches à la dispo-sition d’un public large, au-delà des limites de la spécialité, au-delà des limites régionales. Cette vocation

VIENT DE PARAÎTRE

Michel Taillefer

Vivre à Toulouse sous

l’Ancien Régime

Publié par la Librairie

Ombres Blanches

Collection Rue de Gestes

420 pages

Prix : 28 euros

© P

asca

le M

aran

ge.