mont-de-marsan (landes) - regards croisÉs thÈme 2 ......taux de chômage premier trimestre 2015...

22
1 Partie2: Quelles politiques pour l'emploi? Être capable de définir Notions à acquérir en terminale Notions acquises en première ● flexibilité du marché du travail ● taux d'emploi ● qualification ● demande anticipée ● équilibre de sous emploi ● salariat ● précarité ● pauvreté ● taux de chômage ● chômage ●productivité ●demande globale ● politique monétaire ● politique budgétaire ● rationnement Les politiques de l'emploi constituent un enjeu important dans un contexte de chômage élevé, entraînant des débats entre conceptions politiques différentes. S'interroger sur les solutions permettant de corriger les déséquilibres du marché du travail, c'est se poser la question sur les origines de ces dysfonctionnements. Ces politiques ont un rôle central dans nos sociétés où l'emploi et le travail sont des vecteurs importants de l'intégra- tion sociale. IMPORTANT Ne pas confondre travail et emploi: Le travail correspond à l'exercice par un individu d'une activité productive rémunérée ou non. L'emploi correspond à l'exercice d'une activité productive rémunérée. Donc toute personne exerçant un emploi travaille. Rappel: la mesure de la richesse d'un pays ne comptabilise pas le travail non rémunéré. La population active c.-à-d. les actifs occupés (occupant un emploi et les chômeurs (personnes à la recherche d'un emploi), en France, est mesurée par l'INSEE lors d'une enquête pour l'emploi ou d'un recensement. 1/ Le chômage A: Mesure du chômage et caractéristiques 1) Définition et évolution du chômage Document 2 p.338 Au niveau mondial, le BIT (Bureau international du travail) considère comme chômeur une personne remplissant trois conditions bien précises: ● être sans emploi ● être disponible dans les 15 jours ● rechercher activement un emploi. C'est cette définition qu'adopte l'INSEE dans ses enquêtes pour l'emploi. REGARDS CROISÉS THÈME 2: TRAVAIL, EMPLOI, CHÔMAGE

Upload: others

Post on 31-Jul-2020

5 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

1

Partie2: Quelles politiques pour l'emploi?

Être capable de définir

Notions à acquérir en terminale Notions acquises en première ● flexibilité du marché du travail ● taux d'emploi ● qualification ● demande anticipée ● équilibre de sous emploi ● salariat ● précarité ● pauvreté ● taux de chômage

● chômage ●productivité ●demande globale ● politique monétaire ● politique budgétaire ● rationnement

Les politiques de l'emploi constituent un enjeu important dans un contexte de chômage élevé, entraînant des débats entre conceptions politiques différentes. S'interroger sur les solutions permettant de corriger les déséquilibres du marché du travail, c'est se poser la question sur les origines de ces dysfonctionnements. Ces politiques ont un rôle central dans nos sociétés où l'emploi et le travail sont des vecteurs importants de l'intégra-tion sociale. IMPORTANT Ne pas confondre travail et emploi: Le travail correspond à l'exercice par un individu d'une activité productive rémunérée ou non. L'emploi correspond à l'exercice d'une activité productive rémunérée. Donc toute personne exerçant un emploi travaille. Rappel: la mesure de la richesse d'un pays ne comptabilise pas le travail non rémunéré. La population active c.-à-d. les actifs occupés (occupant un emploi et les chômeurs (personnes à la recherche d'un emploi), en France, est mesurée par l'INSEE lors d'une enquête pour l'emploi ou d'un recensement.

1/ Le chômage

A: Mesure du chômage et caractéristiques

1) Définition et évolution du chômage

Document 2 p.338

Au niveau mondial, le BIT (Bureau international du travail) considère comme chômeur une personne remplissant trois

conditions bien précises:

● être sans emploi

● être disponible dans les 15 jours

● rechercher activement un emploi.

C'est cette définition qu'adopte l'INSEE dans ses enquêtes pour l'emploi.

REGARDS CROISÉS

THÈME 2: TRAVAIL, EMPLOI, CHÔMAGE

Page 2: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

2

En France, le Pôle Emploi classe les personnes inscrites en 5 catégories, distinguant celles qui sont tenues de recher-

cher activement un emploi (A, B, C) et celles qui ne le sont pas (D, E). La catégorie A du Pôle Emploi est la plus proche

de la définition adoptée par le BIT.

Par exemple: Au total, le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C est de 5 462 800 fin février 2016. Ce

nombre augmente de 0,1 % sur un mois (soit +3 100 personnes), de 0,3 % sur trois mois (+15 100 personnes), et de

3,7 % sur un an. En février 2016, ce nombre diminue de 0,6 % pour les moins de 25 ans (–0,9 % sur trois mois et –2,2

% sur un an), progresse de 0,1 % pour ceux âgés de 25 à 49 ans (+0,2 % sur trois mois et +3,4 % sur un an) et de 0,3 %

pour ceux âgés de 50 ans ou plus (+1,1 % sur trois mois et +8,4 % sur un an).

Fin février 2016, 696 200 personnes sont inscrites à Pôle emploi sans être tenues de rechercher un emploi, qu’elles

soient sans emploi (catégorie D) ou en emploi (catégorie E). Sur un mois, le nombre d’inscrits en catégorie D est stable

(–1,5 % sur trois mois) et le nombre d’inscrits en catégorie E augmente de 0,2 % (+0,8 % sur trois mois). En France (y

compris Dom), le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à 3 852 400 pour la catégorie A (+1,0 % sur un mois, +0,6

% sur trois mois et +2,4 % sur un an) et à 5 766 300 pour les catégories A, B, C (stable sur un mois, +0,3 % sur trois mois

et +3,6 % sur un an). Source : La publication « Demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en mars 2016 »

Un actif peut rechercher un emploi sans être inscrit à Pôle emploi (chômage au sens de l’INSEE mais pas au sens de

Pôle emploi) ; un actif peut être inscrit à Pôle emploi sans rechercher activement un emploi (chômeur au sens de Pôle

emploi mais pas au sens de l’INSEE).

Les frontières entre emploi, chômage et inactivité qui sont officiellement retenues rendent impossible le fait d’être

considéré comme chômeur alors que l’on est actif occupé ou inactif. Toutefois, la réalité révèle que ces frontières sont

floues. Le halo du chômage est caractérisé par la présence d’individus qui sont classés comme inactifs ou actifs occupés

mais dont la situation est très proche de celle des chômeurs (exemple : actif à temps partiel contraint, chômeur dé-

couragé).

Doc 1: Entre "halo" du chômage et "sous-emploi"

Le BIT fournit une définition stricte du chômage qui ignore certaines interactions qu'il peut y avoir entre emploi, chô-

mage et inactivité, ce que l'on appelle le "halo" autour du chômage (travail occasionnel, chômeurs découragés...). Le

"sous-emploi" définit plus précisément les actifs qui souhaiteraient travailler davantage (temps partiel contraint, chô-

mage partiel)

Certaines personnes ne sont pas comptabilisées dans le chômage du fait qu'elles n'intègrent pas les critères.

La mesure du chômage est relative aux critères retenus qui le définissent et qui sont plus ou moins restrictifs. En

modifiant les critères retenus, on modifie alors les chiffres du chômage.

Par exemple: une personne à temps partiel qui recherche un emploi à temps plein, un chômeur qui ne fait pas de

démarches par manque de motivation

Donc certains individus se trouvent en situation de "sous-emploi" c.-à-d. des personnes qui ont un emploi mais qui

travaillent moins et qui souhaiteraient travailler plus.

Par exemple: les stagiaires, les intérims, les apprentis, certaines personnes à temps partiel...

Page 3: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

3

En France, ce "sous-emploi" est plus le fait des femmes que des hommes.

La mesure du chômage se fait par le taux de chômage = nombre de chômeurs/ensemble des actifs X 100

Par exemple: En moyenne sur le premier trimestre 2016, le taux de chômage au sens du BIT est de 10,2 % de la popu-

lation active en France, comme au quatrième trimestre 2015.

2) Evolution du chômage

Document 4 p.339

Entre 2003 et 2013, le taux de chômage de longue durée a augmenté d’un peu plus d’un point de pourcentage, passant

approximativement de 3 à un peu plus de 4 %.

On remarque qu’après s’être réduit, il a particulièrement augmenté depuis mars 2009 (effet de la crise de 2008). On

note également l’aggravation du chômage de très longue durée.

En mars 2013, environ 4 % des actifs sont au chômage depuis un an ou plus (soit, sur 100 actifs, 4 sont au chômage

depuis un an ou plus).

En 2013, 40,4 % des chômeurs sont au chômage depuis un an ou plus (soit, sur 100 chômeurs âgés de plus de 15 ans,

plus de 40 sont au chômage depuis au moins un an).

Les catégories les plus touchées par le chômage de longue durée : les plus de 50 ans, quel que soit le sexe ; les hommes

(hormis pour les plus de 50 ans) ; la catégorie la plus touchée est celle des femmes âgées de plus de 50 ans

Doc 2 : Documents complémentaires sur le chômage

Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient

que les données sont non communiquées)

Page 4: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

4

Taux de chômage en France de 2003 à 2016

Source INSEE

Source Alternatives économiques

Page 5: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

5

3) Les formes du chômage

Il existe différents types de chômage, ainsi le chômage conjoncturel est lié aux fluctuations économiques alors que le

chômage structurel découle de l'inadéquation qualitative entre l'offre et la demande de travail.

Doc 3: Les différentes formes de chômage

Donc la mesure du chômage est complexe mais aussi elle n'appréhende qu'imparfaitement la situation des actifs.

B: Une exposition inégale au chômage

En fonction de l'âge et du sexe, les taux de chômage sont plus ou moins élevés.

Doc 1 p.340

Les actifs âgés de 15 à 24 ans sont 9 fois plus touchés par le chômage que les plus de 65 ans et 2,4 fois plus touchés

que l’ensemble de la population active.

Globalement, plus les actifs sont jeunes, plus le taux de chômage est élevé ; ce sont les jeunes actifs qui ont la plus

grande vulnérabilité face au chômage.

Cela signifie qu’en moyenne les jeunes sont plus touchés par le chômage que les plus âgés. Tout dépend notamment

de leur qualification ; le taux de chômage des jeunes actifs diplômés et qualifiés est moindre.

Le chômage des jeunes est un chômage de transition : les jeunes s’insèrent souvent sur le marché du travail par des

emplois en CDD, ils connaissent alors périodiquement des situations de chômage (chômage répétitif). Le chômage des

séniors est un chômage plus définitif qui marque souvent la sortie du marché du travail, car leur employabilité est

faible.

Doc 2 p.340

On ne peut pas dire, à la lecture du graphique, qu’il y a autant de chômeurs de chacun des deux sexes en 2013.

En effet, les données statistiques sont des taux (pourcentages de répartition) qui ne prennent pas en compte le même

ensemble : nombre d’hommes actifs pour le taux de chômage des hommes ; nombre de femmes actives pour le taux

de chômage des femmes.

Globalement, le taux de chômage, quel que soit le sexe, a augmenté entre 1975 et 2013. Une diminution est observée

de la 2e moitié des années 1990 à la crise économique de 2008 ; une augmentation suit le déclenchement de cette

Page 6: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

6

crise. L’écart de taux de chômage entre hommes et femmes s’est progressivement réduit (il était supérieur pour les

femmes jusqu’à la crise de 2008), jusqu’à disparaître (en

2014, les deux taux sont identiques).

L’emploi industriel étant essentiellement masculin, cela explique que, depuis la crise de 2008, le taux de chômage des

hommes a davantage progressé que celui des femmes.

Certaines catégories socioprofessionnelles sont plus exposées au chômage.

Doc 3 p.341

En 2013, le taux de chômage des ouvriers non qualifiés est 20,9 % ; soit 20,9

% des ouvriers non qualifiés sont au chômage en 2013 ; ou sur 100 ouvriers non qualifiés, près de 21 sont au chômage

en 2013.

En 2013, les cadres et professions intellectuelles supérieures sont 5,4 fois moins touchés par le chômage que les ou-

vriers non qualifiés et 2,8 fois moins que les ouvriers qualifiés.

Quelle que soit l’année, le taux de chômage est d’autant plus élevé qu’il s’agit de CSP moins favorisées, dont le niveau

de qualification est moindre. On note qu’au cours du temps, les écarts se sont creusés, surtout du fait de la forte

augmentation du taux de chômage des ouvriers non qualifiés ; le taux de chômage des CSP favorisées augmentant peu

ou pas.

Les ouvriers ne sont pas tous autant vulnérables face au chômage : tout dépend de leur niveau de qualification.

Les non qualifiés sont les plus vulnérables car les emplois non qualifiés industriels se sont considérablement réduits.

On constate, aussi que la qualification des individus fait la différence au niveau du chômage.

La qualification se traduit surtout par le biais du diplôme.

La qualification représente les compétences acquises par la formation et l’expérience du travailleur ou l’ensemble des

savoir-faire nécessaires pour occuper un poste de travail lorsqu’il s’agit d’un emploi.

Doc 4 p.341

Plus le niveau de qualification, mesuré par le diplôme obtenu, est élevé, moins la probabilité d’être au chômage est

grande.

Sur le marché du travail (en France surtout), on prend davantage en compte le niveau de diplôme que l’expérience

acquise. Cela explique que les actifs non diplômés sont davantage touchés par le chômage, quand bien même leur

expérience permettrait de valoriser leur niveau de qualification.

En 2013, les 15-29 ans sans aucun diplôme ou CEP sont près de 4 fois plus touchés par le chômage que les 15-29 ans

diplômés du supérieur.

Plus le diplôme obtenu est élevé, moins la probabilité d’être au chômage est grande et ce quel que soit l’âge. Dans un

contexte d’augmentation du niveau de qualification moyen des emplois, le diplôme est une protection relative face

au chômage.

Si les 15-24 ans sont plus touchés par le chômage que les actifs plus âgés, c’est parce qu’ils regroupent davantage

d’individus sans expérience. Si les cadres et professions intellectuelles supérieures ainsi que les membres des profes-

sions intermédiaires sont moins touchés par le chômage que les autres catégories socioprofessionnelles, c’est parce

que ce sont des catégories dont le niveau de qualification est élevé.

Page 7: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

7

Doc 4 : Documents complémentaires:

Taux de chômage selon le sexe dans l'Union Européenne et d'autres pays en 2013

Taux de chômage selon le niveau d'études

C : Les causes du chômage

1) La population active augmente-t-elle trop vite?

Le chômage : une population active supérieure à l'emploi

Page 8: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

8

Au niveau d’une économie nationale, le chômage apparaît lorsque la population active est supérieure à la population

active occupée ou au nombre d’emplois

. En d’autres termes, il y a du chômage lorsque l’offre d’emplois des entreprises est inférieure à la demande d’emplois

des salariés.

Doc 1 p.340

Entre 1975 et 2013, le taux d’activité a augmenté alors que le taux d’emploi a diminué. Cela s’explique par une aug-

mentation de la population en âge de travailler plus importante que celle occupant un emploi, et donc une augmen-

tation du taux de chômage au cours de la même période.

En 1975, la France fait partie des pays où le taux de chômage est le plus faible, seul le Japon a un taux de

chômage inférieur. En revanche en 2013, la France fait partie des pays qui ont le taux de chômage le plus élevé, seuls

l’Espagne et l’Italie enregistrent de moins bons résultats.

2) Le chômage keynésien : une demande insuffisante

Doc 1 p.342

Pour une croissance de la productivité donnée, plus la croissance de la production est forte et plus il y aura de créations

d’emplois.

Or, la production des entreprises dépend de la demande de biens et de services. Cette demande est composée:

• De la consommation des ménages (demande de biens et services destinés à la satisfaction de leurs besoins), qui est

liée à la hausse de leur pouvoir d’achat et de la confiance qu’ils ont en l’avenir.

• Des investissements des entreprises (demande de biens d’équipement et de construction), qui dépendent des profits

qu’ils pourront en tirer et des prévisions qu’elles font sur l’évolution de la demande.

• Des dépenses publiques de l’Etat (achat d’équipements publics, redistribution de revenus...) qui dépendent de sa

politique économique et de sa capacité à les financer.

• Des exportations (demande de biens et de services adressée à la France par des étrangers) qui dépendent de la

croissance des autres pays et de la compétitivité des firmes françaises (capacité à répondre à cette demande étrangère

avec des prix attractifs).

Le ralentissement de la demande provoque une hausse du chômage

Par ex : Depuis les années 80, un cercle vicieux s’est installé en France qui a ralenti fortement sa croissance

Le chômage a ralenti fortement la hausse du pouvoir d’achat des ménages qui se sont mis à épargner par précaution.

D’où un ralentissement de la consommation.

En conséquence, les entreprises n’ont pas suffisamment investi dans de nouveaux équipements et, en particulier,

dans la recherche ce qui a ralenti la diffusion du progrès technique.

La compétitivité des entreprises françaises s’est donc affaiblie ce qui a freiné nos exportations au moment où la crois-

sance mondiale s’accélérait.

La demande a donc augmenté moins vite et de façon moins régulière que pendant les trente glorieuses (1945-1975)

ce qui s’est traduit par une création insuffisante d’emplois et par une montée du chômage.

Elle a même diminué en 2009 (récession) ce qui s'est traduit par une baisse de la production, une destruction d'em-

plois et une forte remontée du chômage.

3) le chômage classique : le coût du travail est-il trop élevé ?

Le coût salarial comprend le salaire net versé au salarié, les cotisations sociales qui y sont attachées et les frais de

gestion de la main d'œuvre (embauche, licenciement...). Un coût salarial trop élevé peut conduire les entrepre-

neurs à réduire le nombre de leurs employés pour plusieurs raisons :

D'une part, un coût du travail trop élevé diminue les profits des entreprises. Elles vont donc être tentées de

substituer le capital au travail, c'est-à-dire de remplacer les hommes par des machines. Le développement de l'auto-

matisation et la robotisation dans les industries et dans certains services ont effectivement réduit les emplois

dans ces secteurs d'activité.

Page 9: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

9

D'autre part, la hausse du coût salarial devrait rendre les entreprises moins compétitives. Le coût du travail

étant élevé en France, le prix des produits français devient plus élevé que celui des pays concurrents, en

particulier les pays émergents (Chine, Inde, Brésil...).Les entreprises françaises vont donc être tentées de

délocaliser leurs activités dans les pays à bas coûts. L'industrie textile française, l'industrie du jouet,...ont

effectivement perdu des emplois parce qu'elles ont ouvert des usines dans les pays en développement.

Doc 2 p.342

La cause du chômage classique est un niveau de salaire supérieur (rigidité) au salaire d’équilibre qui permettrait d’éga-

liser l’offre et la demande de travail et d’atteindre ainsi le plein-emploi (absence de chômage). Un niveau de salaire

supérieur au salaire d’équilibre fait apparaître une offre de travail excédentaire, faisant apparaître du chômage.

L’intersection des courbes de demande et d’offre de travail détermine un niveau d’emploi (Q*) et un taux de salaire

d’équilibre (w/p*) ; Q* correspond au plein-emploi.[AB] est le segment qui représente le chômage lorsque le taux de

salaire (w/p) est supérieur au taux de salaire d’équilibre (w/p*). QA et QB représentent respectivement le niveau de

la demande et de l’offre de travail pour un taux de salaire réel supérieur au taux de salaire d’équilibre.

Au taux de salaire (w/p), le marché étant rigide, aucun ajustement par le prix (salaire) n’est possible. L’ajustement

s’effectue alors par un rationnement de l’offre de travail ; c’est-à-dire que toute l’offre de travail qui émane de la

population active n’est pas satisfaite, faute d’une demande de travail suffisante.

Le chômage « classique » est qualifié de volontaire car sont au chômage ceux qui refusent de travailler au taux de

salaire d’équilibre, alors que le chômage keynésien est qualifié de d’involontaire car il est indépendant de la volonté

des actifs et est causé par l’insuffisance de la demande de biens et de services. Au niveau microéconomique, un taux

de salaire trop élevé pour certaines entreprises peut être responsable d’une partie du chômage (chômage « classique

»), et une demande de biens et de services insuffisante pour certaines autres entreprises peut être responsable d’une

autre partie du chômage (chômage keynésien).

4) Le chômage structurel : rigidités du travail et inadéquation entre offre et demande de travail

Doc 3 p.343

Le chômage conjoncturel est un chômage de court terme qui s’explique par les fluctuations de l’activité économique

tandis que le chômage structurel est dû au mode de fonctionnement du marché du travail (la présence de rigidités,

celle des contrats de travail ou des salaires par exemple) ainsi qu’à une inadéquation de la qualification des actifs à la

qualification des emplois.

Les rigidités du marché du travail empêchent l’offre et la demande de travail de s’égaliser ; elles ne permettent pas de

faire jouer au prix (salaire) son rôle de variable d’ajustement.

Pour certains économistes, une législation protectrice contre les licenciements freine les embauches car les entre-

prises renoncent à créer des emplois, quand bien même leur activité économique le nécessiterait, car elles considèrent

qu’en cas de ralentissement de leur activité, elles ne pourront pas se séparer facilement des salariés embauchés, ou à

un coût exorbitant.

Sur le marché du travail, l’offre et la demande de travail ne s’ajustent pas instantanément. En effet, un certain laps de

temps est nécessaire pour que des demandeurs d’emplois trouvent satisfaction en fonction de leur qualification et de

leur localisation. En plus, pour M. Friedman, il existe un chômage structurel qu’il appelle chômage d’équilibre dont

l’origine se situe dans les structures de l’économie.

Doc 4 p.343

La courbe de Beveridge met en évidence une relation décroissante entre taux d’emplois vacants et taux de chômage

plus le taux d’emplois vacants augmente, plus le taux de chômage baisse.

En cas de conjoncture favorable, c’est-à-dire de croissance, des emplois peuvent rester vacants car l’offre de travail

peut ne pas correspondre, en termes de qualification, d’expérience et de localisation, à la demande de travail.

Un chômeur peut rester sans emploi malgré des offres d’emplois vacantes si son niveau de qualification ne correspond

pas à celui qu’exigent les emplois disponibles.

Les politiques de l’emploi cherchent à déplacer la courbe vers la gauche en créant plus d’emplois pour augmenter le

taux d’emplois vacants et ainsi réduire le chômage.

Page 10: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

10

Causes Solutions proposées

Chômage structurel Le manque de flexibilité du marché du travail ; il limite les créations d’emplois même lorsque la conjonc-ture est favorable.

Favoriser le modèle de la flexisécu-rité comme au Danemark : augmenter la flexibilité du marché du travail en la compensant par une augmentation de l’indemnisation du chômage.

Inadéquation des qualifications des travailleurs par rapport à la de-mande de travail.

Valoriser les filières qui recrutent, fa-ciliter les reconversions professionnelles

Chômage conjoncturel Détérioration de la conjoncture éco-nomique: insuffisance de l’activité économique.

Solution keynésienne : relancer la consommation et l’investissement des entreprises. Baisse des impôts pour relancer la demande et donc la production.

Solution néoclassique : baisser le coût du travail (limiter les hausses de salaires, baisser les cotisations so-ciales patronales), surtout dans une économie ouverte avec la concur-rence des pays à bas coût de la main-d’œuvre.

3/ Les politiques pour l'emploi et leurs limites

A : Politique de réduction du coût du travail dans une optique libérale

Documents 1, 2, 3, 4 p.346-347

L’analyse micro économique néoclassique détermine le niveau de la demande de travail en fonction du ni-

veau de salaire, donc en fonction de son coût.

La persistance du chômage est interprétée comme la conséquence d’un coût du travail trop élevé. Les poli-

tiques de l’emploi préconisées consistent en une baisse du coût du travail.

Doc 1 p.346

Le coût du travail se compose du salaire et des charges sociales et patronales.

Les différents effets attendus de la réduction du coût du travail

– Effet de substitution : un coût du travail moindre peut inciter les entreprises à substituer du travail au

capital.

– L’accroissement de la part du profit dans la valeur ajoutée que cela induit, peut favoriser l’investissement

et être créateur d’emplois.

– L’augmentation de la compétitivité-prix qui permet de gagner éventuellement des parts de marché à

l’étranger.

– L’effet prix relatif : les produits créés avec un moindre coût salarial ont un prix relatif plus faible que celui

des produits créés avec un coût salarial plus élevé ; cela accroît relativement la demande des produits dont

le prix relatif a diminué.

La réduction du coût du travail est censée lutter contre le chômage dont la cause est un coût du travail trop

élevé, c’est-à-dire le chômage classique.

Doc 2 p.344 : l’exemple de la France

Page 11: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

11

La réduction des charges sociales ne diminue pas le salaire net puisque celui-ci n’inclut aucune charge (ou

cotisation) sociale.

Une baisse de 1 % du coût salarial n’entraîne a priori qu’une hausse de + 0,5 % de l’emploi en raison des

gains de productivité attendus.

Les raisons du « Pacte de responsabilité »: des cotisations sociales supposées trop importantes seraient res-

ponsables du chômage (chômage classique).

La mise en place du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi ainsi que de la baisse de cotisations

sociales (pas seulement sur les bas salaires) est censée provoquer un choc d’offre. À ce choc d’offre devrait

être associé un choc de demande négatif occasionné par l’augmentation de la fiscalité des ménages et la

réduction des dépenses publiques.

Les effets positifs sur la création d’emplois du Pacte de responsabilité ne sont pas garantis : un choc d’offre

positif doit créer des emplois et lutter contre le chômage (chômage classique). Mais l’économie française

souffre aussi d’un chômage keynésien par insuffisance de la demande. Or le Pacte réduit la demande par

l’augmentation de la fiscalité et la baisse des dépenses publiques. Les effets réels du Pacte sont donc difficiles

à évaluer.

Pour les libéraux, il faut réduire les rigidités institutionnelles comme le SMIC qui peut être considéré comme

un salaire trop élevé pour les non qualifiés.

Cependant il ne faut pas seulement raisonner sur le coût du travail global mais visualiser la productivité du

travail, plus celle-ci est élevée, plus le coût du travail unitaire sera faible.

Doc 3 p.347

En France, le SMIC n’est pas modulé selon l’âge (hormis pour les jeunes de moins de 18 ans et les apprentis

qui perçoivent un montant inférieur).

L’écart entre le coût et la productivité du travail explique pour une part l’importance du taux de chômage

chez les jeunes et les moins diplômés : leur coût n’est pas compensé par une productivité suffisante.

Toute augmentation du SMIC censée améliorer la situation des actifs qui en sont destinataires peut se re-

tourner contre eux. En effet, les entreprises, estimant le niveau du SMIC prohibitif, peuvent renoncer à em-

baucher à ce taux des actifs peu qualifiés et insuffisamment productifs.

En cherchant à réduire le coût du travail, les entreprises veulent accroître leur compétitivité-prix, ce qui

permet de favoriser la création d’emplois en augmentant leurs parts de marché qui implique un accroisse-

ment de leurs exportations et de la demande intérieur puisque le prix leurs produits est concurrentiel.

Doc 4 p .347

Le coût salarial unitaire étant le rapport coût salarial (total) / production, si le coût salarial est multiplié par

deux et la production par quatre, alors le coût salarial unitaire est divisé par deux (2 / 4 = 0,5).

Toutes choses égales par ailleurs, la compétitivité-prix dépend plus du coût salarial unitaire que du coût

salarial, car, quand bien même le coût salarial serait important, une productivité du travail élevée permet de

minimiser le coût salarial unitaire.

La donnée statistique entourée dans le graphique : en 2013 en France, l’indice du coût salarial unitaire no-

minal (ou en valeur) base 100 en 2000 est environ 130 ; c’est-à-dire : en France, entre 2000 et 2013, le coût

salarial unitaire nominal (ou en valeur) a augmenté de 30 % (ou a été multiplié par 1,3).

Aujourd’hui (en 2013), le problème de compétitivité-prix de la France n’est pas tant mis à mal par la Chine :

s’il est vrai que le coût salarial est beaucoup plus faible en Chine qu’en France, le différentiel se réduit si l’on

prend en compte leur productivité du travail respective. En revanche, la compétitivité-prix de la France

Page 12: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

12

est plus problématique si l’on prend en compte celle des pays européens : on peut observer graphiquement

que le coût salarial unitaire augmente davantage en France que dans l’ensemble de la zone euro et particu-

lièrement en Allemagne, principal partenaire commercial de la France (augmentation du coût salarial uni-

taire allemand d’un peu plus de 10 % entre 2000 et 2013, contre une augmentation en France d’environ 30

% sur la même période).

Pour certains, il faut accroître aussi la concurrence entre les salariés sur le marché du travail par l’affaiblis-

sement de la protection des salariés intégrés, accroître l’employabilité des chômeurs par le biais de la for-

mation, inciter au retour à l’activité en accroissant la différence entre allocation chômage et revenus du

travail.

Par exemple : en France l’instauration du RSA encourage l’activité en augmentant la différence entre revenu

d’activité et revenu d’assistance.

B: Politique de soutien de la demande dans une optique keynésienne

Documents 1, 2, 3, 4 p.344-345

L'analyse macroéconomique keynésienne montre qu'il peut exister une situation durable d'équilibre économique

entre l'offre et la demande de biens et de services dans laquelle le chômage est d'un niveau suffisamment élevé pour

qu'on ne puisse pas parler de plein emploi: c'est l'équilibre de sous-emploi

Ce chômage n'est pas lié à une insuffisance de la flexibilité des salaires mais au fait que les entrepreneurs anticipent

un certain niveau de demande de biens et de services appelée demande anticipée ou demande effective = consom-

mation + investissement des différents agents économiques.

Pour Keynes, une baisse de salaires ne constitue pas un moyen de lutte efficace contre le chômage car elle diminue le

pouvoir d'achat des consommateurs et provoque une crise des débouchés c.-à-d. une sur production du fait de l'insuf-

fisance de la demande.

Le chômage est involontaire, il augmente si l'effet revenu est négatif (diminution du pouvoir d'achat) l'emporte sur

l'effet substitution du travail au capital embauches nouvelles). Donc pour Keynes, le niveau de la demande effective

globale → niveau de production donc d'emploi.

Pour les néoclassiques, niveau de salaire (productivité marginale) → niveau de l'emploi donc de la production.

Donc, on s'aperçoit que le moral des entrepreneurs est décisif pour l'emploi, car si les anticipations sont positives, les

entrepreneurs prévoient des recettes supplémentaires donc ils investissent ce qui stimule l'activité économique (phé-

nomène inverse si anticipations négatives).

L'optimisme des entrepreneurs peut être engendré par une conjoncture favorable ou une intervention de l'Etat par le

biais de politiques budgétaires et monétaires conjoncturelles.

Doc 1 p.344

La politique monétaire doit permettre une baisse des taux d'intérêt (baisse des taux directeurs de la BC) afin d'aug-

menter le volume des crédits en vue de faciliter la consommation et l'investissement.

La politique budgétaire consiste à utiliser le budget de l'Etat par le biais des dépenses publiques pour relancer l'activité

(exemple: commandes publiques → multiplicateur keynésien), par une politique de redistribution cherchant à avan-

tager les ménages ayant une forte propension marginale à consommer (ménages modestes), par une augmentation

du salaire minimum...

– La hausse de la consommation peut être le résultat d’une politique de revenus en faveur des bas revenus, pour

lesquels la propension à consommer est forte.

– La hausse de la consommation peut être favorisée par la politique budgétaire, lorsqu’elle réduit les impôts des mé-

nages leur permettant d’augmenter leur revenu disponible ou lorsqu’elle augmente certains revenus comme ceux des

fonctionnaires ou les revenus sociaux.

– La hausse de la consommation peut être favorisée indirectement, par la hausse de l’investissement qui injecte de

nouveaux revenus qui donneront lieu ensuite à des dépenses de consommation.

Page 13: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

13

Les effets attendus de ces politiques (politique monétaire, politique budgétaire, politique de revenus) sont : une

hausse de la production par une relance de la demande. La hausse de la production doit créer des emplois et réduire

le chômage.

Dans certaines périodes les politiques de relance ont été appliquées avec plus ou moins de succès

Doc 2 p.344 :

Les politiques de relance budgétaires ont été abandonnées après les chocs pétroliers, car elles n’ont pas eu l’effet

escompté en termes de croissance économique et ont entraîné de l’inflation. Par le passé (notamment la dernière

politique de franche relance de 1981), ces politiques ont buté en France sur une contrainte extérieure forte (l’aug-

mentation de la demande intérieure a provoqué une augmentation des importations et a insuffisamment profité aux

producteurs nationaux).

Ces politiques de relance budgétaire ont été réhabilitées au moment de la crise financière de 2008, afin de compenser

l’effondrement de la demande privée.

La relance des investissements publics conjuguée à un surcroît de dépenses sociales pour lutter contre la crise de

2008/09 a alourdi les dépenses publiques, tandis que, du fait de la récession, les recettes publiques n’augmentaient

pas. Cela a eu pour conséquence une forte augmentation des déficits publics et de la dette publique.

Doc 3 p.345

Des politiques peu efficaces ?

Une politique budgétaire de rigueur peut avoir un effet récessif sur l’activité économique et de ce fait être néfaste

pour l’emploi. Ces effets négatifs sont d’autant plus grands que les autres pays de la zone euro pratiquent la même

austérité budgétaire.

Il s’agit du multiplicateur budgétaire : une baisse des dépenses publiques induit une réduction du PIB d’une plus forte

amplitude de même qu’une augmentation des dépenses publiques induit un accroissement du PIB d’une plus forte

amplitude. Cela s’explique par le fait qu’une variation des dépenses publiques induit une variation de la demande,

donc de la production, laquelle induit une variation des revenus, donc de la demande et du PIB à nouveau, etc.

La politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) n’est pas efficace dans la mesure où la diminution des

taux d’intérêt n’a pas induit une demande de crédit susceptible de dynamiser l’activité économique : les entreprises

n’investissent (et n’empruntent) que s’il existe une demande préalable. Si la demande privée est insuffisante, il fau-

drait que les pouvoirs publics investissent.

En période de croissance, les politiques de relance favorisent la hausse des prix plutôt que l'emploi et l'activité. Donc,

si le chômage perdure, les économistes attribuent ce chômage à un fonctionnement imparfait du marché du travail.

Le chômage est dit "structurel" car largement déterminé par les institutions du marché. Sa rigidité est le fait d'un

contrat de travail, législation sur le licenciement, niveau des allocations chômage, inefficacité des services d'aide à

l'emploi sont pointés du doigt.

Pour que ces politiques soient efficaces, il faut plusieurs conditions.

Doc 4 p.345

– que le chômage s’explique par une insuffisance de la demande globale, qu’il soit donc un chômage keynésien qui

peut être combattu par une politique de relance de la demande;

– que la dette publique ne soit pas trop élevée, car si tel n’est pas le cas, le paiement des intérêts et son rembourse-

ment, c’est-à-dire le service de la dette, pénalise la croissance ;

– que les banques répercutent la baisse du taux directeur de la Banque centrale dans leur taux d’intérêt, afin de rendre

le crédit moins cher ;

– que les entreprises anticipent une demande suffisante pour investir, sinon elles n’augmenteront pas leur activité ;

– que les agents économiques n’anticipent pas une hausse des prélèvements obligatoires en cas de déficit budgétaire

et 177(ou) d’inflation, sinon ils ne seront pas incités à demander davantage et réaliseront des encaisses de précaution

afin de faire face à l’augmentation de ces prélèvements ;

– que les relances soient coordonnées entre les pays, car, dans un contexte d’économie ouverte et d’intégration eu-

ropéenne dans le cas de la France, toute relance isolée dans une économie alors que la rigueur est pratiquée ailleurs,

risque d’induire une augmentation des importations sans pouvoir compter sur un surcroît d’exportations ;

Page 14: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

14

– que le multiplicateur keynésien soit élevé, de façon à ce que toute augmentation des dépenses publiques suscite

une augmentation du PIB d’une plus forte amplitude ;

– que le chômage ne soit pas structurel et qu’il ne résulte pas d’un salaire réel supérieur au salaire d’équilibre, car si

la relance de la demande peut lutter contre un chômage keynésien, elle est inefficace et même dangereuse dans le

cas d’un chômage classique.

Les politiques structurelles de l'emploi vont se fixer comme objectif de répondre au besoin de flexibilité des entre-

prises, en rendant le marché plus fluide.

C: La flexibilité du marché du travail

La flexibilité du marché du travail représente l'ensemble des mesures qui ont pour objectif de lutter contre les rigidités

du marché du travail, afin de permettre aux entreprises de s'adapter rapidement aux évolutions de la demande.

Elles visent en particulier à adapter le volume de l'emploi (flexibilité quantitative) ou la qualité de l'emploi (flexibilité

fonctionnelle) ou les salaires (flexibilité salariale) (document 1 p.348).

L'évolution de la flexibilité a accentué la dualisation du marché du travail mais donne aussi du poids à l'efficacité de

l'organisation du travail.

Par exemple: Les différentes mesures décidées en France en 2007 pour rendre le marché plus flexible;

● exonération d'impôt sur le revenu et les charges sociales des salariés pour les heures supplémentaires effectuées →

flexibilité salariale

● négociation au sein de l'entreprise du temps de travail → flexibilité interne quantitative

● extension et assouplissement des heures d'ouverture des magasins le dimanche → flexibilité interne quantitative

●nouveau contrat de travail, nouvelles règles d'embauche → flexibilité externe quantitative.

Les principaux bénéficiaires de ces mesures ont été les entreprises.

Tout en voulant un besoin de flexibilité, les sociétés industrielles sont à la recherche d'une garantie de sécurité pour

les actifs, surtout ceux qui sont touchés par les restructurations d'où un compromis entre flexibilité et sécurité qui a

donné le nom de "flexisécurité".

Les pays scandinaves ont ouvert la voie à ce type de politique.

Par exemple:

C'est dans la moitié des années 1990 que va émerger ce concept aux Pays Bas, cette politique vise à assouplir les

protections des contrats permanents du travail contre un système d'indemnisation et politique de formation.

Les limites de ces politiques viennent surtout des formations qui sont proposées.

Par exemple :

Pour Dominique Méda (philosophe), la source principale de la réaffectation dans un emploi correspond au capital

humain des travailleurs déterminant leur employabilité. Donc la formation est indispensable au retour à l'emploi. Il

s'agit ici d'aider les travailleurs à s'adapter aux changements conjoncturels et structurels en leur proposant une for-

mation adaptée et non inégalitaire.

Le développement de l'employabilité et de la formation professionnelle constitue un enjeu personnel pour les salariés

qui connaissent des parcours de plus en plus discontinus. Le retour à l'emploi sera facilité par le renouvellement des

compétences. En modernisant régulièrement la qualification des actifs, leur temps de chômage devrait se réduire

puisque malgré la disparition de certains secteurs de l'économie, leur employabilité serait fonctionnelle et cela favo-

riserait la compétitivité des entreprises puisque la MO est efficace car qualifiée.

La flexibilité du marché du travail a tendance à multiplier les formes particulières d’emplois ce qui implique une plus

grande précarité pour les travailleurs.

Doc 2 p.348

Un emploi atypique est un emploi autre qu’un emploi en CDI à temps complet. Les emplois atypiques comprennent

les emplois précaires (CDD, intérim, contrats aidés par l’État, apprentissage) et les emplois à temps partiel (qu’ils soient

choisis ou subis ; à noter : certains emplois à temps partiel sont également précaires).

Page 15: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

15

Entre 1990 et 2013, dans les pays de l’Union européenne, la part des emplois à temps partiel s’est accrue : entre + 23

% au Royaume-Uni et + 277% (multipliée par 3,77) en Italie ; de même celle de l’emploi temporaire (ici CDD + intérim),

hormis en Espagne où elle a diminué de 21,74 % : entre + 19,6 % au Royaume-Uni et + 153,8 % en Italie (multipliée

par près de 1,54). Pour l’ensemble des pays de l’UE, la part de l’emploi à temps partiel a augmenté d’environ 50 %, et

la part de l’emploi temporaire a augmenté d’environ 34 %.

Entre 1990 et 2013, la part de ces emplois évolue en France de façon relativement proche de la moyenne de l’Union

européenne: la part de l’emploi à temps partiel augmente d’environ 53,4 % (multipliée par 1,54 environ) et celle de

l’emploi temporaire augmente de 54,72 % (multipliée par 1,55 environ).

Conséquences de la précarisation de l’emploi pour les entreprises et les salariés :

Avantages Inconvénients

Pour les entreprises Pour les salariés Pour les entreprises Pour les salariés

- Une plus grande flexibilité qui est facteur de compétitivité.

- Possibilité d’être insérés professionnellement au lieu d’être au chômage, - Possibilité de travailler à temps partiel pour convenances personnelles.

- Moindre motivation des salariés et risque de moindre productivité, - Moindre connaissance de l’entreprise et de sa pro-duction ; risque quant à la qualité produite.

- Pénalité en termes de ré-munération, -Instabilité professionnelle et chômage répétitif - Risque de ralentissement de la demande et donc de chômage (keynésien)

Les conséquences de la précarité au niveau macroéconomique sont ambivalentes et difficiles à prévoir.

Les conséquences POSITIVES si l’on consi-dère que, grâce au développement des em-plois atypiques, le chômage est moindre

Conséquences NÉGATIVES si l’on considère que la précarité s’accompagne de moindres rémunérations et cotisations sociales

le financement des dépenses publiques

la demande

le financement des dépenses publiques

la demande l’épargne

Augmentation des recettes et diminu-tion des dépenses sociales ; donc un fi-nancement des comptes publics faci-lité.

Soutien de la consommation, donc de la demande.

Moindres recettes et davantage de dé-penses sociales ; donc un déséquilibre croissant des comptes publics.

Ralentissement de la consommation, donc de la demande.

Risque de diminution de l’épargne. De plus, les travail-leurs ne peuvent faire des projets sur l’avenir. Ils ne peu-vent et ne sont pas incités à épargner

La flexibilité du marché du travail française s’est intensifiée depuis le début des années 2000

Doc 3 p.349

Les deux objectifs recherchés par les accords de 2008 et 2013 : flexibilisation et sécurisation (donnant/donnant).

La « portabilité des droits » est la garantie, pour un salarié licencié, de conserver sa couverture santé et son droit à la

formation. Cela va donc dans le sens de la sécurisation des parcours accompagnant un surcroît de flexibilité.

Les mesures favorables

Pour les entreprises Pour les salariés

Davantage de flexibilité Davantage de sécurité

- Ruptures conventionnelles, - Contrats de mission, - Allongement de la période d’essai, - Simplification des procédures de licenciement dans le cadre d’un plan social- Possibilité de négocier des baisses de salaires en cas de difficultés, - Mobilité géographique et fonctionnelle des salariés.

- La rupture conventionnelle donne droit à une indem-nité, - La « portabilité des droits » - Un temps partiel de plus de 24 heures hebdomadaire (sauf accord du salarié), - Cotisation supplémentaire à l’assurance chômage pour un CDD.

Page 16: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

16

4/ Emploi et fragilisation du lien social Le taux d'emploi d'une classe d'individus est calculé en rapportant le nombre d'individus de la classe ayant un emploi

au nombre total d'individus dans la classe. Il peut être calculé sur l'ensemble de la population d'un pays, mais on se

limite le plus souvent à la population en âge de travailler (généralement définie, en comparaison internationale,

comme les personnes âgées de 15 à 64 ans), ou à une sous-catégorie de la population en âge de travailler (femmes de

25 à 29 ans par exemple).

Le marché du travail présente un caractère changeant car les formes et les types d'emplois évoluent sans cesse.

L'emploi va évoluer, en fonction de la qualification qui représente les compétences acquises par la formation et l'ex-

périence du travailleur ou l'ensemble des savoir-faire.

La qualification désigne principalement la capacité à exercer un métier ou un poste déterminé. Cette qualification est

essentielle pour assurer l'employabilité des personnes actives. Elle est "mesurée" par les diplômes acquis ou l'expé-

rience des personnels. Cette qualification est essentielle pour assurer l'employabilité des personnes actives. Elle est

"mesurée" par les diplômes acquis ou l'expérience des personnels. nécessaire pour occuper un poste de travail lorsqu'il

s'agit d'un emploi. Une population de plus en plus qualifiée du fait d'une demande de la part des entreprises de tra-

vailleurs qualifiés, l'emploi requiert de nos jours de plus en plus de qualifications.

Par exemple:

Le nombre d'emplois a diminué au niveau des travailleurs pas ou peu diplômés:

1982→11000, 2008→4000 soit une diminution de 63% c.-à-d. presque 2/3 des personnes employées peu qualifiées

ou pas ont disparu de l'emploi. En revanche, le nombre de personnes employées possédant des diplômes supérieurs

est en pleine expansion: 1982→1500, 2008→4500 soit une augmentation X3.

Donc il y a une corrélation positive entre le niveau de diplôme et l'emploi obtenu.

Les emplois qui se créent depuis les années 80 sont surtout des emplois tertiaires, d'où une tertiarisation de l'emploi.

Par exemple:

En 2009, la part des services dans l'emploi est de 12.1+7.6 = 19.7; 19.7/25.5 X 100 = 77.3%

Entre 1978 et 2009, l'emploi dans les services administratifs est passé de 4.7 à 7.6 millions soit une augmentation de

61.7%, dans les services marchands sur la même période 7.8 à 12.1 millions soit augmentation de 64.4%. Les services

marchands ont augmenté un peu plus vite que les services administratifs.

En règle générale, les emplois détruits sont souvent des emplois peu ou pas qualifiés tandis que les emplois créés sont

plutôt qualifiés, plus productifs et mieux payés.

Mais les personnes dont les emplois ont été détruits ont plus de difficultés à trouver un emploi et se retrouvent au

chômage.

A: Vers une plus grande précarité de l'emploi?

Le travail et l'emploi connaissent plusieurs transformations dont la montée des emplois atypiques entraînant la pré-

carité qui représente une situation de fortes incertitudes qui empêche l'individu, une famille ou un groupe d'assumer

pleinement ses responsabilités et de bénéficier de droits fondamentaux. Rapporté à l'emploi, la précarité fait réfé-

rence à l'augmentation du chômage et des emplois temporaires qui rend le parcours des actifs plus incertain et leur

revenu plus irrégulier.

Doc 1 p.350

Niveau de vie : niveau déterminé par le revenu disponible auquel on ôte les impôts directs, rapporté à la taille d’un

ménage (en unités de consommation : premier adulte = 1 ; autres personnes de plus de 14 ans = 0,5 ; enfants en

dessous de 14 ans = 0,3).

Niveau de vie médian: niveau de vie qui partage la population en deux parties égales ; 50 % sont au-dessus et 50 %

sont en-dessous.

Seuil de pauvreté: seuil déterminé au niveau de 60 % du niveau de vie médian (norme européenne).

Taux de pauvreté: part de personnes dont le niveau de vie est inférieur ou égal au seuil de pauvreté.

Page 17: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

17

Selon S. Paugam, il est utile de calculer le taux de pauvreté pour effectuer des comparaisons : entre une

période de croissance et une période de crise, entre groupes sociaux et groupes d’âges différents, entre pays diffé-

rents. Par ailleurs et dans une certaine mesure, cela permet de conduire la politique économique.

Les limites du taux de pauvreté :

– une partie de la population n’est pas prise en compte (personnes vivant dans des communautés, personnes sans

domicile fixe) ;

– il s’agit d’une mesure statique alors que la pauvreté est un processus, celui de disqualification sociale selon le socio-

logue S. Paugam ;

– la pauvreté est approchée dans sa dimension monétaire alors qu’elle peut être caractérisée par d’autres dimensions

(exemple : dimension relationnelle), mettant en cause le lien social d’une manière générale.

En 2012, le niveau de vie médian d’un actif occupé est supérieur de 55,3 % à celui d’un chômeur.

Les chômeurs, les étudiants et les familles monoparentales sont fortement touchés par la pauvreté, comme en té-

moigne leurs taux de pauvreté respectifs : 37,2 % ; 14,7 % ; 36 %.

On peut être à la fois travailleur et pauvre lorsque la situation professionnelle ne permet pas de disposer d’un niveau

de vie supérieur au seuil de pauvreté. Chômage répétitif (alternance à court terme de période d’activité profession-

nelle et de période de chômage induisant une diminution de revenus), emplois précaires et temps partiel qui tendent

à réduire les revenus d’activité, peuvent expliquer ce phénomène de « travailleur pauvre ».

De 2008 à 2012, le nombre de personnes pauvres a augmenté de 800 000, cela peut s’expliquer par l’aggravation du

chômage ainsi que par le développement de l’emploi atypique.

On constate que les jeunes sont plus exposés à la précarité des emplois.

Doc 5 : Documents complémentaires

Répartition de l'emploi selon le statut

Nombre en milliers

Réparti-tion en %

Ensemble 25 778 100

Non salariés 3 003 11,6

Salariés 22 775 88,4

* Dont salariés en contrat à durée in-déterminée

19 603 76,0

- du privé 15 298 59,4

- du public 4 305 16,7

Salariés précaires 3 173 12,3

* Dont intérimaires 543 2,1

* Dont apprentis 371 1,4

* Dont contrats à durée déterminée 1 900 7,4

- du privé, hors contrats aidés 1 292 5,0

- du public, hors contrats aidés 608 2,4

* Dont stagiaires et contrats aidés 359 1,4

- du privé 243 0,9

- du public 116 0,4

Lecture : parmi l'ensemble des actifs occupés, 12,3 % ont un statut précaire.

Source : Insee - Données 2011 - © Observatoire des inégalités, population active occupée

Page 18: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

18

B: Chômage, pauvreté, exclusion

Document 6: Les effets cumulatifs de la perte d'emploi

La perte d'emploi, si elle se traduit par un temps de chômage prolongé, va réduire les revenus de l'actif. Le fait de ne

plus travailler entraîne une perte de liens sociaux liés à l'exercice de l'activité professionnelle, mais aussi une perte de

dignité. Cette situation, difficile à accepter, l'apparition ou aggrave des difficultés au sein de la famille, du fait de l'ac-

cumulation des problèmes. Le risque d'isolement est important. La perte des droits sociaux associés à la rupture fami-

liale conduit parfois à la perte de logement et la rupture des liens sociaux. Le chômage est donc un processus d'exclu-

sion, même s'il n'en est pas l'unique raison.

Doc 3 p.351

Page 19: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

19

La place du travail dans l’intégration sociale pour D. Méda est centrale, car il est à l’origine du lien social dans une

société salariale.

L’absence de travail est un facteur de la rupture du lien social qui va au-delà de l’affaiblissement des conditions maté-

rielles d’existence.

Les transformations du marché du travail (chômage mais aussi phénomène des « travailleurs pauvres », emplois aty-

piques) ont diverses conséquences économiques (perte de revenus et de certains droits sociaux) mais aussi sociales

(rupture du lien professionnel qui peut être la cause d’une fragilisation des liens qui mettent en péril l’intégration

sociale). La baisse du niveau de vie que cela induit, les conditions matérielles d’existence rendues difficiles, mais aussi

la perte des liens sociaux, sont de nature à fragiliser l’intégration sociale.

Le sociologue Robert Castel fait référence dans son ouvrage "La métamorphose de la question sociale" (1995) à la

fragilisation de salariat qui représente le mode d'organisation du travail fondé sur le contrat entre le salarié qui loue

sa force de travail et le patron qui verse un salaire et finance des droits sociaux, ce terme est utilisé pour désigner

l'ensemble des salariés.

La norme qui constituait l'emploi de la deuxième moitié du XX siècle n'est plus d'actualité c.-à-d. les CDD remplacent

peu à peu les CDI, donc une frange de plus en plus importante des actifs se retrouvent dans une situation d'emplois

atypiques.

Donc l'emploi atypique rend le salarié plus vulnérable et son parcours professionnel plus incertain. Pour certains l'éloi-

gnement durable de l'emploi signifie à terme une diminution du capital humain qui réduit la probabilité de retrouver

un emploi.

Les causes d'un chômage de longue durée sont très diverses:

● licenciement économique, succession d'emplois précaires, absences de diplômes...

Les personnes dans cette situation réagissent aussi différemment:

●fatalisme menant à l'inactivité

● l'exploitation des réseaux personnels, familiaux, professionnels et recours aux solidarités privées

●traumatisme menant à une démobilisation

● la mobilisation, recherche par tous les moyens de travailler.

Le chômage de longue durée peut mener à un processus d'exclusion sociale dans la mesure où il accentue la vulnéra-

bilité des personnes d'où fragilisation du lien social qui relie le chômeur à la société.

Le chômage amène à une réduction des revenus, d'où pour certains à la pauvreté.

La pauvreté peut se subdiviser en deux types de pauvreté:

→ pauvreté monétaire: est considérée comme pauvre, une personne ayant un revenu inférieur à 60% du revenu mé-

dian.

→ pauvreté par les conditions de vie, ce sont les personnes dont les ressources contraignent l'accès à certains biens

et services.

Les jeunes et les femmes sont plus soumis à la pauvreté. Pour d'autres, accepter un emploi faiblement qualifié ou

rémunéré dont le revenu considéré comme insuffisant les entraîne vers la pauvreté.

Document 7: Travail et pauvreté

Page 20: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

20

On constate que se sont les jeunes qui sont les plus exposés à la pauvreté. Les jeunes de 18-24 ans sont exposés à un

risque de pauvreté supérieur de 65.5% (29.8-18/18) à celui de l'ensemble de la population.

Pour l'ensemble les femmes sont plus exposées que les hommes au risque de pauvreté et d'exclusion (19.1% contre

16.7%).

S. Paugram démontre un processus de disqualification sociale.

Les deux critères retenus par Serge Paugam pour qualifier l’intégration professionnelle : le niveau de satisfaction au

travail ; le niveau de stabilité de l’emploi.

L’« intégration assurée » et l’« intégration disqualifiante » sont à l’opposé l’une de l’autre. La 1re se caractérise par

une satisfaction au travail et une stabilité de l’emploi ; la 2e par le contraire, une insatisfaction au travail et une insta-

bilité de l’emploi.

La disqualification sociale est déclenchée avant même que l’on soit frappé par le chômage. En effet, parmi les salariés,

la disqualification sociale commence par une insatisfaction au travail ou/et une instabilité de l’emploi caractérisant

une sorte d’exploitation. En tant que « travailleuse pauvre », le personnage principal du film, Louise Wimmer, est dans

une situation disqualifiante : insatisfaction au travail et instabilité de l’emploi.

C: Politiques actives ou passives

Dans le cadre des politiques de l'emploi, on distingue des mesures actives et passives:

→ Les mesures actives concernent les dispositifs visant à favoriser l'accès des chômeurs à l'emploi:

● mesures d'accompagnement et d'aide à la recherche d'emploi mise en place par le service public de l'emploi

(pôle emploi en France

● mesures d'aides à l'emploi au sens large: aides au chômeur créateur d'entreprise (auto entrepreneur, em-

plois aidés)

Ces mesures ciblent en général les chômeurs les plus en difficulté.

● mesures de formation

→ Les mesures passives concernent la garantie de revenu, il s'agit d'assurer une certaine sécurité de revenu pour les

personnes dépourvues d'emploi: allocations chômage, préretraites...

En France, il y a une activation des dépenses passives c.-à-d. les montants versés aux dépenses passives sont progres-

sivement transférés vers les dépenses actives pour inciter le retour à l'emploi. Ces politiques renvoient à une analyse

libérale qui vise à inciter au travail et à diminuer les dépenses passives.

La lutte contre le chômage nécessitent aujourd’hui des politiques actives d’emploi et non pas des passives car il faut

favoriser le retour à l’emploi des chômeurs. Il est indispensable de donner des moyens financiers pour vivre convena-

blement et éviter ainsi la pauvreté. Pour cela, il faut former les individus donc favoriser le retour à l’emploi et créer

des emplois.

Doc 1 p.352

Les dépenses passives pour l’emploi sont indispensables puisqu’en assurant une indemnisation chômage, elles

permettent une certaine sécurité de revenu aux chômeurs.

Pour autant, cette indemnisation ne favorise pas la création d’emplois et ne participe donc pas à la lutte contre le

chômage.

Dépenses passives :

- Pré-retraites

- Allocations chômage

Dépenses actives :

- Emplois aidés

- Formation des chômeurs

- Aide à la création d’entreprise

Parmi les dépenses actives identifiées précédemment :

– Celles qui agissent sur la demande de travail : emplois aidés ; aide à la création d’entreprise.

Page 21: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

21

– Celles qui agissent sur l’offre de travail : formation des chômeurs. La part des dépenses actives pour l’emploi dans le

total des dépenses en France.

– En 2000 : 20 % environ.

– En 2011 : 15 % environ.

Doc 2 p.352 :

Les objectifs des emplois aidés

Au niveau individuel : Facilitent l’insertion ou la réinsertion dans la vie active

Au niveau macroéconomique : Participent à l’activité économique et renforcent la compétitivité des entreprises qui

en bénéficient

La création des emplois d’avenir pour les jeunes en 2012 tend à améliorer leur insertion professionnelle, qui est plus

incertaine pour eux par rapport aux plus âgés.

La politique qu’il faudrait mener pour que les emplois aidés dans le secteur non marchand améliorent la probabilité

des bénéficiaires à trouver un emploi dans le secteur marchand : les accompagner par un plan de formation.

Être titulaire d’un emploi aidé peut être stigmatisant et finalement néfaste pour l’insertion professionnelle.

Au niveau macroéconomique, les créations nettes d’emplois dans le secteur marchand demeurent faibles, quand bien

même on recourt à des emplois aidés, en raison de la conjugaison de trois effets : effet d’aubaine (de toutes façons,

l’emploi aurait été créé), effet de substitution (on embauche une autre personne aux caractéristiques différentes de

la personne qu’on aurait embauchée) et effet d’éviction (destruction d’emplois dans les entreprises qui ne béné-

ficient pas d’emplois aidés et sont donc moins compétitives).

Doc 3 p.353 :

Les diplômes et les compétences protègent contre le chômage, ainsi que le vérifient les données statistiques du gra-

phique dans le document 4 p. 341, car ils améliorent l’employabilité des demandeurs d’emploi.

Une relation de cause à effet lie dépenses de formation, offre de travail et capital humain :

Dépenses de formation → capital humain → offre de travail.

L’apprentissage permet de réduire le chômage des jeunes car il améliore leur employabilité.

Les obstacles au développement de l’apprentissage : le coût de l’apprentissage, le logement, le fossé culturel entre le

monde de l’Éducation nationale et celui de l’entreprise.

En conclusion: quelques modèles de politiques d'emploi document 8 poly.

Document 8: La diversité des politiques d'emploi dans les pays développés

Page 22: Mont-de-Marsan (Landes) - REGARDS CROISÉS THÈME 2 ......Taux de chômage premier trimestre 2015 dans les pays de l'union Européenne (Source Eurostat : Les croix signifient que les

22

Doc 4 p.353

L’expression « flexicurité » est un néologisme : il s’agit d’un dispositif alliant la flexibilité de travail et la sécurité des

salariés.

La flexicurité nécessite des dépenses actives en termes de formation et des dépenses passives en termes d’indemni-

sation chômage. Il s’agit d’un dispositif alliant la f lexibilité dont bénéficient les entreprises, et la sécurité du parcours

professionnel dont bénéficient les salariés.

On peut attendre de la flexicurité qu’elle favorise l’intégration sociale dans un contexte de crise qui tend à la fragili-

ser.

La France a pris des mesures pour s’orienter vers la flexicurité comme en témoignent les accords de 2008 sur la mo-

dernisation du marché du travail et l’accord national interprofessionnel de 2013 évoqués dans le document 3 p. 349.