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Mobiliser une discipline des sciences m´ edicales autour d’un projet p´ edagogique f´ ed´ erateur : pourquoi et comment ? L’exemple du campus num´ erique de neurochirurgie Jean-Jacques Moreau, Fran¸cois Caire, Michel Kalamarides, Etienne Mireau, Fr´ ed´ eric Dauger, Marie-Jo Coignac, Bernard Charlin To cite this version: Jean-Jacques Moreau, Fran¸cois Caire, Michel Kalamarides, Etienne Mireau, Fr´ ed´ eric Dauger, et al.. Mobiliser une discipline des sciences m´ edicales autour d’un projet p´ edagogique f´ ed´ erateur : pourquoi et comment ? L’exemple du campus num´ erique de neurochirurgie. edagogie edicale, EDP sciences, 2008, 9 (3), pp.171-180. <10.1051/pmed:2008029>. <hal-00738933> HAL Id: hal-00738933 https://hal-unilim.archives-ouvertes.fr/hal-00738933 Submitted on 5 Oct 2012

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Mobiliser une discipline des sciences medicales autour

d’un projet pedagogique federateur : pourquoi et

comment ? L’exemple du campus numerique de

neurochirurgie

Jean-Jacques Moreau, Francois Caire, Michel Kalamarides, Etienne Mireau,

Frederic Dauger, Marie-Jo Coignac, Bernard Charlin

To cite this version:

Jean-Jacques Moreau, Francois Caire, Michel Kalamarides, Etienne Mireau, Frederic Dauger, etal.. Mobiliser une discipline des sciences medicales autour d’un projet pedagogique federateur: pourquoi et comment ? L’exemple du campus numerique de neurochirurgie. Pedagogiemedicale, EDP sciences, 2008, 9 (3), pp.171-180. <10.1051/pmed:2008029>. <hal-00738933>

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HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

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Pédagogie MédicaleREVUE INTERNATIONALE FRANCOPHONE D’ÉDUCATION MÉDICALE

171REVUE INTERNATIONALE FRANCOPHONE DʼÉDUCATION MÉDICALE

Mobiliser une discipline des sciences médicales autour d’un projetpédagogique fédérateur : pourquoi et comment ?

L’exemple du campus numérique de neurochirugie

Changing Neurosurgery Teaching with Technologies of Information and Communication: Why and How? An Example From the Neurosurgery Digital Campus

Résumé Contexte : Un campus numérique a été créé au début des années 2000 dans l’intention d’utiliser le potentiel destechnologies de l’information et de la communication (TIC) pour diffuser et améliorer l’enseignement de la neuro-chirurgie. Afin de répondre à la diversité des besoins, ce campus a évolué rapidement. Buts : Faire percevoir l’apport du numé-rique dans les différents pôles d’enseignement d’une spécialité médicale ; souligner l’intérêt de se structurer en consortium pourdynamiser et capitaliser les recherches en TIC appliquées aux sciences de la santé. Moyens : Les outils numériques choisis pouroptimiser la démarche pédagogique sont présentés, puis les quatre modèles de formation mis en place sont décrits. Conclusion :Les principes qui permettent à une discipline médicale de se mobiliser autour d’un projet numérique sont : une conception péda-gogique des projets construits sous forme de modèles réutilisables par d’autres spécialités des disciplines de santé ; un ancrage fortdu campus numérique au sein du collège et de la société savante de la spécialité créateurs de ressources intellectuelles et scienti-fiques de qualité ; une organisation par pôles d’enseignement permettant une transversalité aux autres disciplines de santé ; unaccès libre au campus numérique dont la pérennité est fonction de la diffusion et du dynamisme de son consortium et de l’actionde l’Université médicale virtuelle francophone (UMVF).

Mots clés Campus numérique ; neurochirugie ; apprentissage en ligne ; formation initiale ; formation continue.

Abstract Background: In the early 2000’s, a digital campus was created in order to improve neurosurgery teaching andlearning by using technologies of information and communication (TIC). This digital campus has quickly evolved in responseto various needs. Goal: To promote the recognition of the contribution of digital technology to different topics of learning of amedical specialty; to highlight the interest to organize a consortium that would encourage research in TIC applied to the field ofhealth sciences. Method: We present digital tools we have chosen in accordance to the educational approach. Also, we describefour models of formation we have developed. Conclusion: Principles that allow the mobilisation of a medical discipline aroundan educational digital project are the following: 1) projects created with an educational conception have to represent models thatcan be reused by other specialties of health disciplines; 2) a strong anchorage towards a digital campus must exist among the neu-rosurgeons college and the scholar society comprised of qualified intellectual and scientific resource creators; 3) teaching should beorganize by topics in order to allow a transfer towards other health disciplines; 4) durability of free access of the digital campusdepends on the broadcasting and the dynamism of its consortium and the actions undertaken by the French-speaking virtualmedical University (FVMU).

Key words Digital campus; neurosurgery; e-learning; graduate and undergraduate medical education; continuing professional development. Pédagogie Médicale 2008;9:171-80

Jean-Jacques MOREAU 1, François CAIRE 1, Michel KALAMARIDES2, Etienne MIREAU2,Frédéric DAUGER 3, Marie-Jo COIGNAC 1, Bernard CHARLIN4

1- Service de Neurochirurgie. CHU Dupuytren. 2, avenue Martin Luther King 87042 Limoges, France.2- Service de Neurochirurgie, Hopital Beaujon. AP-HP 100 boulevard General Leclerc 92110 Clichy France.3- 17, rue Marx Dormoy 87000 Limoges.4- Unité de recherche et de développement en éducation des sciences de la santé (URDESS) :Faculté de médecine Université de Montréal, CP 6128, succursale centre-ville, Montréal, Québec, H3C 3J7Correspondance : Jean-Jacques MOREAU - Service de Neurochirurgie, CHU Dupuytren - 2 avenue Martin Luther King 87042 Limoges,France. Téléphone : +33 (0)555056521 - Mailto:[email protected]

Nouvelles Technologies Educatives

Article disponible sur le site http://www.pedagogie-medicale.org ou http://dx.doi.org/10.1051/pmed:2008029

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172 PÉDAGOGIE MÉDICALE - Août 2008 - Volume 9 - Numéro 3

IntroductionUn campus numérique est un dispositif de formation àdistance qui utilise les technologies de l’information etde la communication (TIC) pour faciliter la diffusiondes ressources didactiques et pédagogiques et améliorerl’enseignement. Les collèges d’enseignants des disci-plines médicales, dont les tâches sont de promouvoir,développer et harmoniser l’enseignement, s’intéressentnaturellement au développement de tels outils1, 2, 3.

Un campus numérique (http//www.campus-neurochi-rurgie.org) a été réalisé en neurochirurgie à l’instigationdu collège français des enseignants de cette disciplinecaractérisée par un nombre réduit de spécialistes en for-mation et par la dispersion des enseignants disséminéssur le territoire national. L’identification des besoins aconduit à déterminer quatre pôles d’enseignementdédiés respectivement : aux étudiants en médecine deniveau prégradué (en France, premier et deuxième cycledes études médicales), aux étudiants en neurochirurgiede niveau postgradué (en France, troisième cycle desétudes médicales), aux médecins dans le cadre de la for-mation médicale continue, aux autres professionnels desanté concernés en formation initiale et continue. Lecampus numérique offre des activités d’apprentissageexploitant les différentes ressources auxquelles donneaccès l’outil numérique dans chacun de ces quatre pôles.Tous les domaines de la spécialité étant ainsi concernés,l’ensemble de la communauté neurochirurgicale s’estmobilisé dans la création et l’utilisation du campus.L’accès en est libre et gratuit afin de faciliter d’une part,l’accès aux connaissances au sein de la francophonie et,d’autre part, la collaboration avec les autres disciplinesde santé. Le campus a été créé au début des années2000, à l’occasion des appels à projets de campus numé-riques initiés par le Ministère de la recherche et de latechnologie. Son développement a bénéficié de l’aidefinancière et technologique de L’Université médicalevirtuelle francophone (UMVF), du Centre hospitalieruniversitaire de Limoges, de l’Université de Limoges, dela Région Limousin et de l’Union européenne.

Ce travail vise à présenter et illustrer certains avantagesde l’outil numérique dans l’enseignement des différentspôles d’enseignement d’une spécialité médicale, en s’ap-puyant sur l’expérience conduite dans le cadre du cam-pus numérique de neurochirurgie. Il souligne aussi l’in-térêt de se structurer en consortium pour dynamiser etcapitaliser les recherches en TIC appliquées aux sciencesde la santé4. Avant d’analyser les différents modèles de

formation offerts sur le campus, il est souhaitable dedécrire les outils numériques choisis. Dans la discussionnous nous attacherons à montrer comment nous avonsrésolu les difficultés rencontrées pour développer lecampus.

Les outils numériques utilisés etleur évolutionL’ensemble des outils utilisés dans le campus numériquede neurochirurgie respecte les recommandations gou-vernementales et européennes dans l’utilisation des lan-gages non propriétaires et des logiciels libres. Toutes lesdonnées numériques sont hébergées au sein del’Université de Limoges, de manière à affirmer le posi-tionnement scientifique et pédagogique du site et à engarantir sa pérennité.

De la Visioconférence RNIS à la Webconférence IP (Internet Protocol)La visioconférence sur lignes téléphoniques numériquesRNIS (Réseaux numériques à intégration de sService)permet, aussi facilement qu’un téléphone classiqueRTC (Réseau téléphonique commuté), d’entrer en télé-communication avec un correspondant distant équipéd’un matériel similaire. La communication visuelle etorale se fait alors entre deux points distants. Les avan-tages résident dans la simplicité d’utilisation des outilscommerciaux et la sécurité des lignes RNIS. Enrevanche, la visioconférence multipoints (entre plus dedeux sites) sur lignes RNIS est plus compliquée à met-tre en place et requiert l’utilisation d’un pont d’inter-connexion. L’acquisition d’un pont d’interconnexion devisioconférence demande un investissement financier.Ce médiateur de télécommunications multipoints estdonc partagé et la plupart du temps payant. Ainsi, l’or-ganisation et le déroulement d’une telle visioconférencedoivent être programmés et dirigés. Cependant, nousavons pu constater, après sept années d’utilisation dansl’enseignement interrégional de neurochirurgie, que cescontraintes techniques pouvaient contribuer à unestructuration plus aboutie des séances d’enseignementet des réunions médicales.

La visioconférence RNIS permet de partager la vidéo etde transmettre l’image d’écrans d’ordinateur mais ellene permet pas le partage d’application et n’offre pasd’outils numériques de collaboration. Aujourd’hui, avecl’avènement du haut-débit Internet et la généralisation

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des outils informatiques, la visioconférence se trans-forme en une « webconférence ». Cette webconférenceIP a de nombreux avantages : la réduction des coûts decommunication, l’utilisation en partage d’outils infor-matiques, la souplesse des communications, l’accessibi-lité depuis n’importe quel poste informatique connectéet équipé d’un minimum de matériel (microcasque,webcam). Si certaines contraintes, comme la prise deparole, restent de mise, celles liées à l’organisation sontminimisées (horaire, nombre de participants, etc.).Quelle que soit la technologie employée, ces visioconfé-rences peuvent être enregistrées et stockées sur un sitenumérique.

Du site Internet statique au site dynamiqueavec aide à la publication InternetLors de l’ouverture de l’adresse www.campus-neurochi-rurgie.org, en 2001, la stratégie de création de contenun’était pas encore finalisée. Le contenu était présenté sousforme de pages statiques, chacune existant « physique-ment ». Mais dès qu’il s’est agi de refondre l’ergonomie dusite, de mettre en place un moteur de recherche ou demettre un livre en ligne, les limites économiques et fonc-tionnelles d’une telle publication ont été atteintes. Il nousfallait séparer le contenu du contenant, disposer lecontenu dans des bases de données, pouvoir modifier l’ergonomie du contenant et assurer la pérennité descontenus multimédia. Parmi les systèmes développés souslicence libre de droits, le projet de la communauté SPIP(Système de publication pour l’Internet partagé :www.spip.net/fr) nous est apparu comme le plus abouti.Le système d’aide à la publication Internet permet en effetaux auteurs d’autopublier leurs productions sur le site souscontrôle du directeur de publication.Sur ces principes de publication assistée, nous avons déve-loppé une plate-forme numérique pour gérer des forma-tions en ligne. Une telle plate-forme dynamique, oùcontenu et contenant sont clairement séparés, permet demettre en place différents systèmes d'auto-évaluation (testde concordance de scripts – TCS –, questions à choixmultiples – QCM –) et de gérer toutes les étapes néces-saires à une formation en ligne : l'inscription, le paiement,l'attestation de suivi de formation, la gestion d’un porte-feuille électronique.

Du streaming video au Richmédia(vidéo enrichie)Le streamingLe streaming est une lecture en continu sur Internet d’une

vidéo, qui diffère donc d’une lecture après téléchargement(vidéo à la demande). Il permet de proposer la diffusionsur Internet de fichiers numériques audiovisuels. Son inté-rêt tient à la diffusion des flux en direct ou à la lecture defichiers très volumineux de plusieurs dizaines de minutescomme des vidéos. Nous utilisons cette technologie ausein du campus numérique de neurochirurgie pour diffu-ser des films pédagogiques d’interventions chirurgicalesou l’enregistrement de visioconférences. Pour accéder auvideo streaming, il faut avoir installé sur son ordinateur unlogiciel de lecture qui peut être obtenu par téléchargementgratuit. Dans le cas d’une lecture sur un ordinateur insti-tutionnel (hospitalier ou universitaire, par exemple), ceslogiciels doivent être installés par un professionnel de l’éta-blissement. Pour s’affranchir de cette contrainte, nous uti-lisons désormais la technologie Flash dont 97 % des ter-minaux sont équipés. Un autre intérêt tient au fait quecette technologie ne nécessite plus de serveur spécifiquepour le stockage des vidéos mais seulement les platesformes standards et libres des serveurs web.

Le RichMedia ou « Interfaces riches » Un service RichMedia intègre, au sein d’une même inter-face, plusieurs supports (image, vidéo, texte, musique, sons,etc.) synchronisés et pouvant interagir entre eux. Ce serviceest directement issu des potentialités offertes par le videostreaming. En effet, la vidéo d’un orateur est ainsi synchro-nisée et enrichie de ses supports de communication (diapo-sitives, texte, images, films, etc.) et accompagnée d’un som-maire interactif des titres de chapitre (Figure1). Il permet detransposer virtuellement les communications scientifiquesdispensées en présentiel, de les sauvegarder et de les placeren lecture sur Internet. Cette sauvegarde de l’éphémèrecommunication scientifique a été réalisée à l’occasion del’ensemble des manifestations scientifiques de la Sociétéfrançaise de neurochirurgie (SFNC) et du Collège nationaldes enseignants de neurochirurgie depuis 2002. A l’heureactuelle, une centaine de communications sont accessiblessur le campus de neurochirurgie.

Un modèle d’enseignement interrégionalpour les internes de neurochirurgie àl’aide de la visioconférenceEn France, l’enseignement du troisième cycle de spécia-lité des études médicales est organisé au niveau d’inter-régions, au sein desquelles les différents centres d’ensei-gnement régionaux, situés le plus souvent dans lescentres hospitaliers universitaires (CHU), sont éloignésles uns des autres. Le nombre réduit des étudiants et des

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enseignants en neurochirurgie rend difficile l’harmoni-sation et la promotion de nouvelles techniques d’ensei-gnement. Un des moyens de répondre à la dispersion etau nombre réduit des neurochirurgiens est d’utiliser desméthodes pédagogiques permises par les TIC. Dans cecontexte, il a été décidé d’augmenter le nombre deséances d’enseignement interrégional, de modifier laforme pédagogique des formations en la centrant surl’étudiant et ses besoins, de choisir des ressources adap-tées et attractives pour l’apprentissage, pour gommer lesdifférences entre les régions et apporter des solutions auproblème de l’absentéisme, volontaire ou non (gardes etastreintes), et enfin de développer un système d’auto-évaluation.

Pour répondre à ces besoins, il a été mis en place un ensei-gnement interrégional par petits groupes, dispensé parvisioconférence5. Ce modèle a été élaboré au sein d’uneinterrégion test (Sud-Ouest). Le site numérique du cam-pus de neurochirurgie a permis de diffuser et d’exploiterce modèle. La mise en place de ce modèle est dépendantede contraintes technologiques et pédagogiques qui doi-vent être résolues avant sa mise en œuvre.

Préparation de la séance pédagogiqueUn des coordonnateurs régionaux parmi les quatre à sixresponsables pédagogiques de l’interrégion est désignécomme responsable pédagogique de la séance. Le pro-

gramme et le prétest sont mis en ligne deux à quatresemaines avant sur le site numérique du campus. Le res-ponsable choisit les sujets de la séance (en général deux àtrois sujets) parmi les modules dont il a la responsabilitéau sein de l’interrégion. Pour chaque sujet, un cas cliniqueest construit ; des questions ouvertes y sont annexées, per-mettant une certaine liberté de discussion et d’interpréta-tion. Ce matériel est placé sur le site du campus, soit lejour de la séance d’enseignement, soit quelques joursavant. Avant la séance, l’étudiant répond à un prétest en seconnectant sur le site du campus. Le test peut se faire sousdifférentes formes : résolution de cas cliniques sur lemême sujet, interprétation d’examens complémentaires,analyse d’articles avec réponses à des questions ou lecturelibre d’une liste d’articles de référence, etc. Les réponsesaux questions sont placées sur le site, le jour de la séanceou le lendemain, en guise de feedback. Un post-test peutêtre proposé quelques semaines après, sous la mêmeforme.

Organisation de la séanceUne fois les paramètres de connexion testés, la séancecommence par la présentation des différentes personnesprésentes : étudiants et tuteurs. Un tuteur est présentdans chaque région ou chaque site de visioconférence.Le responsable pédagogique (qui peut être l’un destuteurs) dirige la séance et donne la parole à tour de rôleà chaque site. Le cas clinique est livré à la lecture et à

Figure 1 :Exemple de production didactique permise par le système RichMedia

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l’interprétation des étudiants pendant une demi-heure.Pendant cette période de temps, les micros sont éteintset la résolution du cas clinique se fait en faisant appel àla réflexion individuelle de l’apprenant puis à laréflexion partagée en petits groupes in situ. Un étudianta été préalablement désigné comme rapporteur desréponses du groupe auprès des autres régions. Pendantcette période, le tuteur a un rôle très important pourfaire respecter les différentes phases du processus :réflexion individuelle, comparaison avec ses pairs enprésentiel et à distance, rapport des données collectives.Le temps étant écoulé, les réponses aux questions se fontà tour de rôle, à la demande du responsable pédago-gique. La prise de parole est réclamée pour une éven-tuelle remarque. La solution finale du cas est donnéepar le responsable pédagogique (ou un tuteur), parfoisagrémentée d’éléments visuels (radios, films, photos,présentation PowerPoint, etc.). Un feedback sur le sujetpeut être proposé par un étudiant, un chef de cliniqueou un tuteur. Le soutien de l’attention des participantsest facilité lorsque la séance de visioconférence n’excèdepas quatre heures et que son déroulement répond à uneorganisation structurée (consignée sous forme de guidepratique). Chaque interrégion peut développer desmodalités spécifiques de séances, conformes à ses habi-tudes, pourvu que soient respectés les principes direc-teurs généraux.

Site numérique du campusC’est un outil indispensable qui sert de dispensateur desressources avant et après les séances. Il est utilisé commebanque de données par les responsables des différentesinterrégions, qui l’utilisent pour sélectionner le matérielnécessaire à leurs propres interventions pédagogiquesou stocker leur production. Une place est réservée àchaque région et interrégion. Chaque étudiant a la pos-sibilité de répondre aux questions du prétest sur le siteet de s’auto-évaluer avec les réponses.

Un modèle d’enseignement régionalpour les instituts de formation en soinsinfirmiersParallèlement à la mise en place de l’enseignement dutroisième cycle de spécialité médicale par visio-conférence, une réflexion s’est amorcée sur la manièrede faire évoluer l’enseignement des soins infirmiers enneurochirurgie dans la région Limousin.Les six instituts de formation en soins infirmiers (IFSI)

présents en Limousin sont dispersés dans les trois dépar-tements de la région, dans des villes éloignées les unesdes autres de plus de 100 kms. Les besoins en ressourcespédagogiques des différentes IFSI sont variables : parti-cipation d’un médecin sur un thème concernant lapathologie ; intervention ponctuelle d’infirmières despécialité sur des thèmes très précis ; présentation plusgénérale de la spécialité, à l’ensemble ou à une partie dela promotion des élèves pendant une demi-journée,dans le cadre du module optionnel de deuxième année– qui nécessitait le déplacement d’un cadre ou celui desétudiants – ; enseignement complet du module de neu-rochirurgie – qui représente huit heures (une journéepleine) dans le programme de formation et qui deman-dait l’intervention sur place d’un neurochirurgien etd’un cadre de santé –.

Les contraintes liées à l’éloignement des IFSI et aux exi-gences de déplacement des formateurs ou des étudiants,ont conduit à envisager le recours à un dispositif de for-mation exploitant les ressources de la visioconférence.

Modification des objectifs et des méthodes pédagogiquesUn travail a été réalisé avec les cadres pédagogiques pouradapter le modèle d’enseignement médical aux étu-diants infirmiers, avec une contrainte majeure consti-tuée par le nombre d’étudiants (respectivement 40 et 50 pour les deux instituts concernés par le projet). Leredécoupage des séquences d’enseignement a été revu.Les principes étaient : a) de mettre à disposition en lignele maximum de connaissances de la spécialité ; b) defavoriser l’engagement actif des étudiants dans leur for-mation, en les incitant à exploiter les acquis théoriqueset les acquis de stage et à faire des liens entre les deux.Les objectifs pédagogiques étaient que les étudiantssoient en mesure de décrire les différentes étapes de laprise en charge du patient et de les expliquer à partird’une situation clinique donnée, en mobilisant lesconnaissances acquises dans les différents modules deformation.

A partir de dossiers de patients présents dans l’unité,nous avons construit des cas cliniques autour de quatrethèmes (traumatisme crânien, tumeur cérébrale, rachisdégénératif, fracture du rachis) avec des questions pré-cises sur la prise en charge de patients. Ces quatre sujetsdevaient être traités au cours de deux séances de troisheures par visioconférence.

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Organisation de la séance d’enseignementDans les jours qui précèdent les séances, la promotiond’étudiants est divisée en quatre groupes, chacun d’entre eux travaillant sur un thème. Le jour de la ren-contre, chaque thème est traité à tour de rôle. Les rap-porteurs du groupe présentent leur travail. Le cadre desanté référent reprend et complète les éléments de laprise en charge du patient, en favorisant l’interactivitédes échanges. Les chirurgiens présents complètent leséléments médicaux. Ensuite un apport théorique estfait, illustré par des schémas, une iconographie et desfilms, avec généralisation à l’ensemble de la pathologie.

Evolution du projetL’expérience de cet enseignement sur un site a été posi-tive. En 2005 et 2006, nous avons organisé ces séancessur deux sites de façon simultanée, puis en 2007 surtrois sites. Cela demande une rigueur plus grande de lapart des animateurs, ainsi que, notamment, le respectdes règles de prise de parole de la part des étudiants.

EvaluationCe travail a permis de développer une étroite collabora-tion entre les enseignantes des IFSI et l’équipe de neu-rochirurgie, mais aussi et surtout entre les enseignanteselles-mêmes (partage de documents, harmonisationdans la programmation des modules, etc.). La méthodepédagogique utilisée est appréciée par les étudiants, quise sentent davantage impliqués dans leur formation,considérés comme des professionnels puisque mis ensituation. De plus, la présence simultanée de plusieursinstituts de formation provoque une certaine émulationqui favorise la qualité du travail réalisé.

Un modèle d’auto-évaluation en lignepar test de concordance de scriptsLe test de concordance de scripts (TCS) est un outildéveloppé depuis le début des années 2000, destiné àl’évaluation du raisonnement clinique d’étudiants enmédecine ou de médecins en formation6, 7, 8. Son intérêten formation médicale continue est également claire-ment établi. Plus particulièrement, il vise à tester lacapacité de raisonnement dans une situation dite « d’incertitude », c'est-à-dire une situation, courante enmédecine, où le praticien ne dispose pas de tous les élé-ments cliniques et paracliniques qui permettraient uneprise de décision idéale ; il explore la qualité et l’organi-

sation des réseaux de connaissance de l’étudiant9. Sonoriginalité repose essentiellement sur l’absence debonne réponse unique : la réponse de l’étudiant estnotée non par rapport à une vérité hypothétique, maispar rapport aux réponses données par un panel d’experts (au nombre d’une dizaine). Plusieurs étapesdu raisonnement clinique peuvent être explorées : for-mulation d’hypothèses diagnostiques, capacité à propo-ser des explorations complémentaires ou une stratégiethérapeutique, conduite à tenir per-opératoire10.

Les tests de concordance de scriptsen neurochirurgieDiverses disciplines, dont l’urologie11, 12, se sont intéresséesà l’utilisation des tests de concordance de scripts. En neu-rochirurgie, il est apparu que cet outil pouvait être un bonmoyen d’auto-apprentissage des internes de la spécialité.En effet, une étude anonyme portant sur les besoins res-sentis par les internes en formation mettait en évidenceleur besoin de pouvoir mesurer leur niveau d’expertise etsa progression au cours de leur internat. Nous avons doncproposé les TCS comme outils d’évaluation formative,permettant à l’étudiant de reconnaître ses points forts etses faiblesses, et de recentrer en conséquence ses apprentis-sages. Progressivement, grâce à l’implication du collègedes enseignants de neurochirurgie, il a été possible deconstruire une base de données, comportant aujourd’huiun peu plus de 200 vignettes, lesquelles couvrent l’essen-tiel des situations cliniques couramment rencontrées enneurochirurgie13, 14.

Mise en ligne des tests de concordancede scriptEn raison du petit nombre d’internes inscrits endiplôme d’études spécialisées de neurochirurgie, de leurdispersion géographique et de la nécessité d’assurer unecontinuité du service de garde, il est difficile d’en réunirplus de la moitié en un même lieu. L’informatisation destests et leur mise en ligne sur un site dédié sont apparuescomme un moyen simple de contourner ces difficultés,les internes pouvant se connecter via internet à la plate-forme hébergeant les tests. Des démonstrations à partirde plates-formes existantes sont aisément accessibles surinternet : http://www.cme.umontreal.ca/tcs/ (site del’université de Montréal, qui a la paternité des TCS) ;http://www.unilim.fr/campus-neurochirurgie/ (site ducampus numérique de neurochirurgie).Plusieurs essais ont été réalisés, permettant de validerl’outil informatique. Une série de vignettes portant sur

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différents aspects de la neurochirurgie avait été sélec-tionnée au préalable, permettant la construction d’untest cohérent. Les internes étaient invités à passer le testsur internet pendant une période de temps déterminée,à l’issue de laquelle les résultats de chacun pouvaientêtre situés par rapport à ceux du panel d’experts et desautres internes. Une utilisation plus systématique desTCS nécessitait l’informatisation des tests préalable-ment rédigé, et leur accès sur une plate-forme informa-tique dédiée. Ces deux conditions étant remplies depuispeu, il devrait être rapidement possible de proposer auxinternes de neurochirurgie une auto-évaluation plusrégulière.

Un modèle de formation médicalecontinue en ligneDepuis plusieurs années, les séances de formationmédicale continue (FMC) organisées dans le cadre descongrès de la SFNC sont enregistrées sur le site ducampus de neurochirurgie et accessibles en video strea-ming. De manière en à en faire des outils efficaces deformation médicale continue en ligne, plusieurs outilsd’auto-évaluation du raisonnement clinique en lienavec le video streaming ont été développés : QCM,TCS. Les TCS se sont appuyés en partie sur un cas cli-nique avec différents formats de questionnaires concer-nant respectivement le raisonnement diagnostique,l’investigation et la thérapeutique ; ils ont été validéspar un panel d’experts.

La scénarisation de l’action de FMC en ligne consistepour le candidat à assister au video streaming puis à pas-ser un test d’auto-évaluation. Sous certaines conditionspédagogiques, le dispositif pourrait exploiter des pré etdes post tests : le prétest peut confirmer les besoinsd’apprentissage, fait percevoir la pertinence des acquisi-tions à effectuer et permet d’activer les connaissancesantérieures des participants ; en effet, les TCS permet-tent de détecter aisément les champs de connaissancepour lesquels les scripts des participants s’avèrent sem-blables à ceux des experts (et donc pour lesquels il n’estpas nécessaire de s’engager dans une formation) et quelssont les champs dans lesquels il existe au contraire unécart qui démontre la nécessité d’une formation. Lepost-test permet quant à lui de mesurer les acquisitionseffectuées au cours de la formation.

Un tel dispositif de formation continue doit être infor-matif et, pour ce faire, recourir à des feedback, des liens

hypertextes et des références bibliographiques. Ces dif-férents moyens sont en cours de développement sur lecampus numérique ; des réponses avec un mauvaisscore lors des tests d’auto-évaluation renverront vers cesliens. En ce qui concerne la justification de la forma-tion, son contenu n’est pas encore déterminé. Il faut eneffet que le candidat puisse disposer d’une attestationofficielle faisant état du cheminement du participant,avec indication du crédit de la formation. Enfin, si lechoix est d’utiliser comme outil de FMC les tablesrondes des congrès, la SFNC devra tenir compte du choix du thème, de celui de l’organisateur et de sacapacité à suivre efficacement les recommandationspour la rédaction et/ou à la validation des outils d’auto-évaluation.

En conclusion, la possibilité de mettre en ligne des testsd’auto-évaluation de façon couplée avec l’enregistre-ment en video streaming des tables rondes, permet d’en-visager d’utiliser cette modalité pédagogique dans lecadre de la FMC à caractère obligatoire en neurochirur-gie ou dans d’autres spécialités médicales.

Un modèle de séances d’étude bibliogra-phique par visioconférence sur InternetLe nombre relativement faible d’internes en neurochi-rurgie, répartis sur le territoire français, rend souventdifficile la réalisation fréquente de réunion de forma-tion. Cette difficulté se constate en particulier pour laformation bibliographique (lecture et discussion régu-lière de la littérature scientifique dans le domaine de laneurochirurgie). Une séance d’étude bibliographiqueefficace nécessite effectivement de pouvoir discuter àplusieurs le fond et la forme des articles scientifiques. Apartir de ce constat, des réunions bibliographiques enligne ont été organisées en recourant à la visioconfé-rence sur Internet.

Organisation et description des séancesd’étude bibliographique en visioconférenceLes internes de neurochirurgie sont contactés et infor-més à l’avance par e-mail des dates et horaires des pro-chaines séances. L’adresse Internet de la salle de confé-rence virtuelle est envoyée à tous. Parfois, un sujet estproposé pour obtenir une certaine homogénéité desarticles scientifiques choisis pour être étudiés; les étu-diants sont invités à venir exposer un ou deux articlesscientifiques. Cette annonce est accompagnée d’un rap-

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pel sur les considérations techniques de la visiocon-férence (configuration nécessaire, connexion, ouverturedes micros, prise de parole) ; les nouveaux venus sontinvités à se connecter une demi-heure à l’avance pourvérifier les paramètres de connexion et obtenir de l’aidedu modérateur de la salle. L’ensemble de ces informa-tions est également rapporté sur le campus numériquede neurochirurgie.

Chaque étudiant est invité à présenter en cinq à septminutes son analyse critique de l’article scientifiquequ’il a choisi puis une discussion libre entre les partici-pants est organisée. La séance, habituellement organiséeen soirée, dure environ une heure et demie.

Appréciation de l’efficacitépar les participantsLe logiciel de visioconférence utilisé est celui qui estproposé en libre accès sur les serveurs de l’UMVF. Soninterface intuitive permet une adhésion rapide des étu-diants les plus réfractaires à l’outil informatique.L’ensemble des participants a apprécié le caractère for-mateur de l’interaction qui était obtenu lors de ces réu-nions virtuelles. La confrontation des connaissancesdans un même niveau de formation a permis d’obtenirune émulation efficace et le nombre des participants n’acessé de croître. La plupart avouait ne pas pouvoir orga-niser ce type de formation régulièrement en mode pré-sentiel.

Inconvénients de la méthodeQuelques difficultés d’ordre technique ont été rencon-trées, tenant le plus souvent à des chutes de débit sur leréseau Internet. La latence de transmission de la voixqui persiste encore actuellement (une demi-secondeapproximativement) est parfois une difficulté lors desdiscussions les plus animées mais, d’un autre côté, ellelimite les interruptions de parole entre participants.

Effets bénéfiques secondaires de cette expérienceAu-delà de l’objectif de formation bibliographique, cesréunions virtuelles régulières ont permis d’établir uneforme de communication directe entre différents cen-tres de formation en France. Elles ont également permisde démystifier la technique des réunions virtuelles auxyeux des étudiants qui ne la connaissaient pas encore. Il

sera ainsi plus facile dans l’avenir de proposer la partici-pation à d’autres activités de formation plus spécifiquesutilisant la visioconférence (table ronde faisant interve-nir des experts, cours de formation supérieure).

DiscussionLes modèles de formation rapportés sont potentielle-ment transférables à d’autres spécialités et à d’autres dis-ciplines de santé. Les problèmes que nous avons rencon-trés ont tenu à la diffusion des modèles et à la résistanceau changement. Or, pour un campus de spécialité dite « confidentielle », représentant un pour cent de tous lesmédecins en France, il était indispensable d’offrir lapossibilité à d’autres acteurs de la discipline d’occuper laplace qu’il leur revient ; c’est le cas des professionnelsparamédicaux. L’organisation en consortium qui associetoutes les instances administratives, syndicales, scienti-fiques de la spécialité a permis un regroupement avecdes partenaires industriels et institutionnels commel’UMVF. Celle-ci, par une action mobilisatrice et sesmoyens financiers, a aidé au développement du campusde neuro-chirurgie.

Le choix de logiciels libres permettant la publicationpartagée a détaché les concepteurs (pionniers) de la res-ponsabilité du succès. Le campus s’est autonomisé,libéré et étendu.

L’exigence de contrôle de la qualité des contenus peutêtre aussi un frein au développement, en ce sens qu’ilinstitue un filtre de la production didactique. Mais lecampus est une émanation du Collège des enseignantsde neurochirurgie et de la SFNC, ce qui lui permetd’être au centre de la production intellectuelle. Ladémarche qualité est alors assurée par les comités scien-tifiques du collège et de la SFNC, qui choisissent lessujets et les responsables de sessions de formation.

Le sentiment de menace de la propriété intellectuelledes auteurs peut évidemment limiter les enregistre-ments. Mais nous n’avons pratiquement pas rencontréde refus d’un enregistrement en video streaming lorsd’une communication scientifique. Finalement notreréflexion a abouti à la mise en place d’un système de « copyright », qui respecte les auteurs et leur travail.

Les difficultés financières ont concerné davantage lebudget de fonctionnement que le budget de développe-ment. L’utilisation de logiciels libres et la localisationdes serveurs de stockage à l’Université de Limoges ont

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Pédagogie MédicaleREVUE INTERNATIONALE FRANCOPHONE D’ÉDUCATION MÉDICALEMobiliser une discipline des sciences médicales…

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considérablement assoupli les conditions et limité lesfrais de fonctionnement. En fait, les solutions adoptéesvisent à préserver l’accès libre et gratuit au campus. Ellesont permis d’aboutir à la pérennité du campus et à sondéveloppement interrégional, national et internationaldans le cadre de la francophonie.

Les projets se situent à différents niveaux. Au sein de larégion Limousin, les IFSI sont équipés d’un site numé-rique. La création d’un centre universitaire régional de

-Santé permettra de coordonner ces différents sites.Sur le plan national, un portail numérique de neurochi-rurgie permet de fédérer les différents sites de la SFNC,du campus et des sites partenaires industriels. Des for-mations pédagogiques ou aux TIC sont organisées tousles ans par le collège lors d’un colloque. Les journéesnationales d’enseignement organisées par le collège sontdéjà diffusées par visioconférence mais la diffusion IPpermettra une extension à l’ensemble de la francopho-nie. Toutes les séances pédagogiques sont enregistrées envideo streaming et accessibles sur le site du campus. Uneplate-forme de gestions des informations a été dévelop-pée sur logiciel libre. Ce système rendra beaucoup plusfacile et rapide la conception d’une formation en ligneaccompagnée de son auto évaluation. A terme, cetteplate forme permettra de proposer à tout apprenant, àpartir de la spécification de ses besoins individuels, uneformation en ligne en s’appuyant sur la bibliothèquenumérique du campus.

ConclusionLes expériences de formation en ligne rapportées dans leprésent travail, développées à partir du campus numé-rique de neurochirurgie, peuvent apporter une contri-bution à la réflexion concernant le développement deprojets similaires dans d’autres disciplines. Elles illus-trent l’opportunité qu’il y a, pour une discipline, à sestructurer et à mutualiser ses moyens autour de tels pro-jets. Elles permettent d’ores et déjà d’identifier plusieursconditions qui semblent de nature à en favoriser la réus-site : un ancrage fort du campus numérique au sein ducollège national des enseignants de la discipline et de lasociété savante concernée, garant de la qualité des res-sources didactiques et scientifiques ; une organisationpar pôles d’enseignement, qui confère au projet unedimension transversale ; un accès libre au campus, quien accroît la visibilité, gage de dynamisme et de péren-nité ; une mutualisation au sein d’un consortium, enlien avec l’action de l’UMVF.

ContributionsJean-Jacques Moreau a assuré la responsabilité édito-riale générale de l’article et rédigé le chapitre « unmodèle d’enseignement interrégional pour les internesde neurochirurgie à l’aide de la visioconférence ».François Caire a rédigé le chapitre « un modèle d’auto-évaluation en ligne par test de concordance de scripts ».Michel Kalamarides a rédigé le chapitre « un modèle deformation médicale continue en ligne ». EtienneMireau a rédigé le chapitre « un modèle de séancesd’étude bibliographique par visioconférence surInternet ». Frédéric Dauger a rédigé le chapitre « les outils numériques utilisés et leur évolution ».Marie-Jo Coignac a rédigé le chapitre « un modèled’enseignement régional pour les instituts de formationen soins infirmiers ». Bernard Charlin est référent péda-gogique du Collège des enseignants de neurochirurgie.

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Manuscrit reçu le 21 mars 2008 ; commentaires éditoriaux formulés aux auteurs le 15 juillet 2008 ; accepté pour publi-cation le 18 juillet 2008.

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