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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
MÉMOIRE PRÉSENTÉ À L'ÉCOLE NA TI ON ALE D'ADMINISTRATION PUBLIQUE
COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAITRISE EN ADMINISTRATION PUBLIQUE (M.SC.)
PAR ÉTIENNE LEBLANC
ÉTUDE DU LIEN ENTRE LE LEADERSHIP TRANSFORMATIONNEL DU SUPÉRIEUR ET LA DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE CHEZ LES CADRES DU
RÉSEAU DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX
MAI 2010
À Julie.
« Elle était comme une promesse que la vie n'a pas tenue; moi, je tiens toujours mes
promesses »
Marc Lévy
_! .)
Sommaire
À l'heure actuelle, le phénomène de la détresse psychologique au travail se mesure à
l'aune de son étendue, de son augmentation et de ses impacts, tant sur le plan humain
qu'organisationnel. De fait, les problèmes de santé mentale au travail sont devenus
une source de préoccupations pour de nombreuses organisations, dont celles du
secteur de la santé et des services sociaux. En effet, les statistiques révèlent une
augmentation de i 'occurrence des problèmes de cette nature chez son personnel,
notamment chez les cadres. La dernière réforme, caractérisée par son ampleur et sa
rapidité, a apporté des changements majeurs qui ont à la fois modifié l'organisation
du réseau et complexifié les conditions d'exercice du personnel d'encadrement.
Parallèlement, la qualité de vie au travail des cadres en fut affectée. C'est d'ailleurs
en regard de ce contexte de transformation d'une part et de l'influence que peuvent
avoir certains facteurs intrinsèques et extrinsèques sur la santé mentale des
travailleurs d'autre part que la présente recherche s'intéresse principalement au lien
entre la détresse psychologique au travail des cadres intermédiaires du réseau et le
style de leadership de leur supérieur hiérarchique. Poursuivant l'objectif d 'actualiser
les données quant à l'état de santé mentale de cette population, la présente étude
s'attache également à approfondir les connaissances quant à l 'effet du leadership
transformationnel sur la santé psychologique et sur les sentiments d'efficacité
personnelle et d'ordre organisationnel. Elle vise en outre à valider un modèle
prédictif de la détresse psychologique au travail chez les cadres intermédiaires du
réseau sociosanitaire québécois. Les données recueillies par voie de questionnaire
auquel 73 participants ont répondu ont ainsi révélé un taux de prévalence de détresse
psychologique sévère moins élevé que celui retrouvé dans la population en général ;
lll
les femmes présentant un niveau de sévérité de détresse psychologique au travail
supérieur à celui des hommes. Les analyses corrélationnelles ont montré des liens
négatifs significatifs entre la détresse psychologique au travail et les sentiments
d'efficacité personnelle et d'ordre organisationnel, ce dernier étant ressorti des
comme le plus contributif dans 1 'explication dudit phénomène, particulièrement chez
les cadres intermédiaires de sexe féminin. Les limites de la présente recherche sont
inhérentes à la taille de son échantillon, ainsi qu'à l'utilisation de données
quantitatives recueillies par le biais d'un questionnaire autoadministré. Outre les
contributions liées aux objectifs initialement poursuivis, cette recherche propose
également de nouvelles connaissances, particulièrement en ce qui a trait à la
dimension organisationnelle du sentiment d'efficacité personnelle, tel que récemment
introduit par Brassard (2009). Concomitamment, ces contributions de nature
théorique portant sur la relation entre la détresse psychologique au travail des cadres
intermédiaires de sexe féminin et leur sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel
trouvent une certaine portée sur le plan opérationnel. En effet, en plus de fournir un
nouvel outil mesurant le sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel dont l'indice
de fiabilité (alpha de Chronbach) s' est montré amplement satisfaisant, les nouvelles
connaissances permettent de supposer raisonnablement que la mise en place de
politiques et de stratégies en matière de gestion des compétences pourrait être
bénéfique pour la santé mentale au travail des cadres intermédiaires du réseau de la
santé et des services sociaux et assurer un niveau de compétences optimal chez le
personnel d'encadrement et, parallèlement, influencer positivement la performance
organisationnelle.
Sommaire Liste des figures Liste des tableaux Liste des abréviations Remerciements
Introduction
Contexte de la recherche Problématique
Table des matières
Pertinence du projet et questions de recherche
Contexte théorique
Première partie : état des connaissances
Définitions Typologie des affections à la santé psychologique Principaux modèles théoriques de la santé mentale au travail Nouvelles considérations pour la recherche
Deuxième partie: cadre d 'analyse et modèle conceptuel Cadre de référence Le style de leadership L'auto-efficacité: le sentiment d'efficacité personnelle Le sentiment d 'efficacité d'ordre organisationnel La résilience Modèle conceptuel de recherche Hypothèses de recherche
Méthode
Stratégie de recherche Posture épistémologique Objectifs de la recherche Population et échantillon Procédure Instruments de mesure
Pages
11
Vl
Vll
Vlll
ix
1 2 7
17
20
21
21 25 29 39
40 40 42 44 46 47 49 50
53 54 54 54 55 56 56
Résultats
Analyse des données Préparation des données et présentations des résultats Analyses statistiques Résultats préliminaires Résultats concernant les variables indépendantes Résultats concernant la variable dépendante
Validation des hypothèses de recherche et du modèle conceptuel Vérification de l'effet des variables exogènes
Discussion
Résultats concernant la détresse psychologique au travail Considérations théoriques
Contributions et ouvertures théoriques de la recherche Limites de la recherche
Retombées pratiques de la recherche
Conciusion
Références
Appendice A Certificat du comité d'éthique (CRÉ-ÉNAP)
Appendice B Lettres de partenariats
Appendice C Lettre d'invitation aux participants
Appendice D Lettre de rappel aux participants
Appendice E Échelles du questionnaire
Appendice F Rapports de fréquence de non-réponses
Appendice G Résultats liés au profil sociodémographique
Appendice H Résultats d'analyses relatives à la troisième hypothèse
Appendice 1 Résultats d'analyses des variables exogènes
V
Pages
62
63 63 65 66 67 69 72 76
79
80 81 84 85 86 87
89
101 103
107 110
112 122 125 128 130
Liste des figures
Figure 1. Les trois grands axes du bien-être affectif (Warr, 1994)
Figure 2. Modèle exigences I autonomie (Karasek, 1979)
Figure 3. Modèle holistique du stress (Nelson & Simmons, 2003)
Figure 4. Modèle conceptuel de recherche
Figure 5. Modèle conceptuel récapitulatif des hypothèses de recherches
Pages
24
32
36
50
52
Liste des tableaux
Pages
Tableau 1. Échelle du sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel 60
Tableau 2. Statistiques descriptives des variables indépendantes liées aux 68 hypothèses
Tableau 3. Prévalence et intensité de la détresse psychologique au travail de 70 l'échantillon
Tableau 4. Matrice de corrélations des variables étudiées 73
Tableau 5. Résultats d' analyse de régression hiérarchique des variables 76 indépendantes sur la détresse psychologique au travail
Tableau 6 . Fréquence de non-réponses liées aux individus 123 • t" ·1
Tableau 7. Fréquence de non-réponses liées aux instruments 124
Tableau 8. Caractéristiques du profil sociodémographique de l'échantillon 126
Tableau 9. Caractéristiques du profil professionnel de l'échantillon 127
Tableau 10. Corrélations entre la détresse psychologique et 1 'efficacité 129 « organisationnelle » selon le genre
Tableau 11. Résultats de la comparaison de moyennes concernant la détresse 131 psychologique selon le groupe d'âge
Tableau 12. Résultats de l'analyse de variance (ANOVA) concernant la 131 détresse psychologique selon Je groupe d'âge
Tableau 13. Résultats concernant la détresse psychologique au travail selon le 132 nombre d'années d'expérience du réseau
Tableau 14. Résultats de l'analyse de variance (ANOVA) de la détresse 132 psychologique selon le nombre d'années d'expérience du réseau
Tableau 15. Résultats post hoc - test de Tukey - de 1' ANOVA concernant le 133 nombre d'années d'expérience du réseau sur la détresse psychologique au travail
Liste des abréviations
AGESSS Association des gestionnaires des établissements de santé et de services sociaux
APER
APEX
BIT
CHSGS
CHSLD
CLSC
CMQ
CRS SS
CSMQ
CSN
csss CSST
ÉNAP
IDPSQ
IGOPP
ISQ
LAM
LEP PM
LSSSS
MSSS
OIT
OMS
OMSM
RLS
RRSSS
RUIS
Association du personnel d'encadrement de la santé et des services sociaux Association professionnelle des cadres de la fonction publique du Canada Bureau international du Travail
Centres hospitaliers de services généraux et spécialisés
Centres d'hébergement et de soins de longue durée
Centres locaux de services communautaires
Collège des médecins du Québec
Conseil régional de la santé et des services sociaux
Comité de la santé mentale du Québec
Centrale des syndicats nationaux
Centre de santé et de services sociaux
Commission de la Santé et de la Sécurité au Travail
École nationale d'administration publique
Indice de détresse psychologique de Santé Québec
Institut sur la gouvernance d'organisations publiques et privées
Institut de la Statistique du Québec
Loi sur l'assurance-maladie (L.R.Q., c. A-29)
Laboratoire d'études sur les politiques publiques et la mondialisation
Loi sur la santé et les services sociaux (L.R.Q., c. S-4.2)
Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec
Organisation internationale du Travail
Organisation mondiale de la santé
Organisation mondiale de la santé mentale
Réseaux locaux de services
Régie régionale de la santé et des services sociaux
Réseaux universitaires intégrés de santé
Remerciements
L'auteur souhaite exprimer sa reconnaissance à sa directrice de recherche, et
témoigner sa plus grande gratitude aux personnes qui lui ont apporté leurs précieux
conseils et leur support pour la réalisation du présent travail de recherche.
Introduction
2
Contexte de la recherche
Santé mentale et problèmes psychologiques
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) affirmait, en 2001, que les troubles
mentaux constituent une part importante de la charge de morbidité et d'incapacités
dans la population en général, particulièrement en Amérique, et que ceux-ci risquent
d'augmenter au cours des prochaines années 1• Au Québec, « une personne sur six
souffre d'une forme ou d'une autre de maladie mentale» (MSSS, 2005a, p. 8), alors
qu'au Canada, 6 p. cent de la population a eu recours à des antidépresseurs au cours
de l'année 2002 (Patten & Juby, 2008). Selon l'Institut de la statistique du Québec
(2008) et le Ministère de la Santé et des Services sociaux (2000, 2005a, 2005b ),
approximativement 20 p. cent de la population souffrira de détresse psychologique
au cours de sa vie, soit une personne sur cinq, et la dépression sera au second rang
des maladies invalidantes en 2020 (OMS, 2001).
Le monde du travail n'échappe pas à la tendance qui prévaut dans les populations.
Un rapport du Bureau international du Travail (BIT), en 2000, portant sur les
politiques et programmes d'hygiène mentale pour les travailleurs de l'Allemagne,
des États-Unis, de la Finlande, de la Pologne et du Royaume-Uni, rapporte une
augmentation de la fréquence des troubles psychiques (BIT-OIT, 2000). En effet, la
dépression, l 'anxiété, le stress ou le surmenage affecte un travailleur sur dix dans ces
pays, ce qui concoure à accroître le risque d'hospitalisation ou le chômage2• Par
exemple, au Royaume-Uni près de trois salariés sur dix sont aux prises,
1 Organisation internationale du Travail (OIT) (2000). 2 Ibid.
3
annuellement, avec des problèmes de santé mentale3. La transformation
socioéconomique et l'augmentation du taux de chômage, la précarisation de l'emploi
et la baisse du niveau de vie sont parmi les facteurs qui peuvent expliquer
l'augmentation du nombre de personnes qui reçoivent des soins en santé mentale,
c'est du moins ce que démontrent les statistiques de santé publique en Pologne4.
Le Canada n'est pas en reste des pays précédemment cités, car la détresse
psychologique fait partie des principales préoccupations des praticiens en ressources
humaines en milieu de travail. Comme le rapportait le ministre canadien de la Santé,
Tony Clement, ce phénomène est la première cause d'absentéisme au travail (Santé
Canada, 2007). Selon le ministre Clement, 500 000 Canadiens s'absentent du travail
chaque semaine pour des raisons liées à la détresse psychologique, dont 35 p. cent
pour des troubles de santé mentale5. D'ailleurs, les employés d'établissements de
santé québécois sont ceux où le degré de sévérité associé à la détresse psychologique
est le plus élevé par rapport à d'autres organisations ou à la population en général.
C'est effectivement le constat auquel sont arrivés Brun, Biron, Martel et Ivers,
(2003) lors d'une recherche menée entre 2000 et 2003 auprès de travailleurs
sélectionnés dans quatre organisations des secteurs public et privé. Leurs résultats
montrent que la proportion d'employés de l'établissement de santé présentaient le
niveau le plus élevé de détresse psychologique, c'est-à-dire 54 p. cent
comparativement à une moyenne globale de 43 p. cent pour les quatre organisations.
Qui plus est, cette moyenne s'avère plus de deux fois supérieure à celle obtenue dans
3 Ibid. 4 Ibid. 5 Ibid.
4
la population en général, soit 20,09 p. cent6 (Brun et al., 2003). Bien que cette étude
n'ait été réalisée qu'au sein d'une seule organisation du secteur de la santé et des
services sociaux et, par conséquent, qu'il est difficile de généraliser les résultats, les
conclusions de Brun et al. (2003) correspondent néanmoins à celles auxquelles est
arrivée la Commission Clair en 2000. Selon cette dernière, la détresse psychologique
représentait la principale cause d'absentéisme dans le réseau sociosanitaire québécois
(p. 112).
Considérant ce qui précède, la question des coûts encourus par la détresse
psychologique à la fois pour la société, mais également pour les organisations, peut
être posée. Une imposante revue de la littérature réalisée par Brun et Lamarche
(2006) a permis de constater que l'estimation des coûts financiers liés à ce
phénomène n'est pas chose aisée. Néanmoins, Tangri (2003) de même que Stephens
et Joubert (2001) se sont avancés sur le sujet; leurs estimations varient entre 14,4 et
35 milliards de dollars annuellement pour l'industrie canadienne (Brun & Lamarche,
2006). En Allemagne, les arrêts de travail liés à des troubles psychologiques
entraînent des pertes annuelles estimées à plus de 5 milliards de DM (OIT, 2000).
D'après le rapport du BIT, entre 3 et 4 p. cent du PIB des pays de l'Union
européenne seraient consacrés à de tels problèmes. Au Québec, les réclamations
acceptées à titre de lésions professionnelles liées à la santé psychologique - stress,
épuisement professionnel ou autres - ont pratiquement doublé de 1990 à 2002, ce qui
représente des débours de 5,1 millions de dollars par année pour la Commission de la
6 Dans la population, en général, 20 p. cent des individus présenteraient un niveau élevé de détresse psychologique (ISQ, 2008)
5
Santé et de la Sécurité du Travail7• L'augmentation des lésions professionnelles
pourrait partiellement s'expliquer par la surcharge de travail et la pénurie de main-
d'œuvre dans certains secteurs.
À ce propos, s'il est difficile pour les entreprises d'attirer certaines catégories
d'employés, la pénurie de travailleurs anticipée peut laisser envisager une
amplification des problèmes de santé au travail compte tenu du nombre croissant de
baby-boomers qui quitteront prochainement le marché de l'emploi. Selon l'Institut de
la statistique du Québec, à partir de 2011 le nombre de personnes qui entreront sur le
marché du travail sera insuffisant pour remplacer la proportion de personnes qui
quitteront leur emploi pour la retraite8, alors que parallèlement Statistique Canada
annonce que le déclin de la population active pourrait s'observer dès 2009 (Boucher,
2003).
Au Canada comme ailleurs dans le monde, la pénurie de main-d'œuvre affecte
sensiblement le secteur de la santé. Comme l'indique un rapport du Laboratoire
d'études sur les politiques publiques et la mondialisation, en 2005 l'OMS évaluait à
« 4,3 millions le manque de médecins, personnels infirmiers, sages-femmes,
administrateurs et autres agents de la santé dans le monde » (LEPPM, 2008, p. 1 ).
L'occurrence d'une pénurie d'administrateurs s'observe déjà depuis quelques années
au sein du réseau sociosanitaire québécois, notamment pour les directeurs généraux
d'établissements de santé et de services sociaux.
7 Institut national de santé publique du Québec. 8 Document électronique récupéré de www.emploiquebecestrie.net
6
Face aux problèmes auxquels sont d'ores et déjà confrontées les organisations des
secteurs public et privé, il est raisonnable de supposer que ceux-ci peuvent exercer de
fortes pressions sur les travailleurs et ainsi contribuer au développement de
problèmes liés à la santé mentale. D'ailleurs, s'appuyant sur les données du MSSS
(2005b ), l 'Association des gestionnaires des établissements de santé et de services
sociaux (AGESSS, 2005) indique que les troubles de santé mentale ont privé le
réseau d'environ 10 500 personnes à temps complet, tout statut d'emploi confondu
(syndiqué, syndicable non-syndiqué, cadre ou hors-cadre), au cours de l'année 2002-
2003. Rappelons une fois de plus les conclusions de la commission Clair (2000) dans
lesquelles la détresse psychologique était identifiée comme la première cause
d'absentéisme dans le réseau sociosanitaire québécois.
7
Problématique
Le système sociosanitaire québécois a été le théâtre d'une succession de
transformations depuis l'instauration du régime public de santé au début des années
1970 (Gaumer & Fleury, 2007; Turgeon, Anctil & Gauthier, 2003). En effet, le
nombre de rapports issus des commissions d'enquête, les modifications législatives,
l'adoption de politiques ministérielles, les documents d'orientations et les plans
d'action sont parmi les éléments pouvant laisser croire qu'il s'agit« d'un édifice en
rénovation perpétuelle» (Turgeon et al., 2003, p. 93). Par ailleurs, le rythme avec
lequel sont introduites les réformes s'est significativement accéléré au cours des
vingt-cinq dernières années (Desrosiers, 1998), si bien qu'elles se succèdent «avant
que la mise en œuvre de la précédente n'ait été complétée et évidemment, bien avant
que les résultats n'aient été obtenus» (Lamarche, 2008, p. 81).
Pour mieux saisir comment les nombreux changements qui se sont succédé dans
ce secteur sensible de l'appareil étatique (Gaumer & Fleury, 2007) ont pu ajouter à la
complexité de sa gestion et, comme nous pouvons raisonnablement le supposer,
influencer la santé psychologique des gestionnaires, au cours des prochains
paragraphes nous nous intéresserons à certains éléments qm ont marqué son
évolution.
L'entrée en vigueur de Loi sur l 'assurance-maladie (LAM) et de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux (LSSSS) en 1970 et 1971 a fourni un
nouveau cadre législatif au gouvernement du Québec lui permettant ainsi d'instaurer
et d'édifier Je régime public de santé (CMQ, 2006). En effet, la LAM a introduit la
gratuité des services médicaux alors que la LSSSS est venue élargir la portée de la
8
première en prévoyant un « accès universel à une gamme complète de services de
santé et de services sociaux »9. Toutefois, la nouvelle organisation du système
sociosanitaire s'est rapidement butée à plusieurs obstacles (Gaumer & Fleury, 2007)
qui ont influencé son évolution au cours des trente années suivantes (CMQ, 2006).
On assiste, par exemple, à l'augmentation continue des coûts de services alors que
selon les prévisions, l'amélioration de la santé de la population devait permettre la
diminution de ceux-ci après la période d' investissement. De surcroît, l'efficacité et
l'efficience du système ont continué d'être entravées par les frontières entre les
établissements et entre professionnels d'une part et la rigidité engendrée par la
centralisation des décisions, d'autre part. À cela, Dussault et Dubois (2003)
mentionnent qu'au cours de cette même période s'amorçait la transition
démographique, c'est-à-dire la proportion croissante de personnes âgées de 65 ans et
plus.
La quantité importante de difficultés avec lesquelles le système était aux prises et
les fortes pressions de la crise économique des années 1980 furent autant de facteurs
incitant le gouvernement du Québec à mettre sur pied une commission mandatée
pour étudier les objectifs, le fonctionnement, le financement et le développement du
système. De plus, cette commission, créée en juillet 1985, devait également proposer
des solutions aux problèmes de financement et de fonctionnement10•
Le système de soins québécois est confronté à la fin des années 80 et au début des années 90 à la fois à l 'état critique des finances publiques, à la croissance des demandes de services de santé, à l ' augmentation des dépenses de santé ( ... ). Les symptômes de ces difficultés sont nombreux : déficits récurrents des établissements, engorgement des urgences, insatisfaction des professionnels,
9 Ibid. p. 14. 1° Cf Jugement rendu par ]'Honorable Juge Larouche dans l'affaire Hôpital Reine-Élizabeth de Montréal c. Rochon, 1996, R.J.Q. 1862, C.S.
dégradation des conditions et du climat de travail, vieillissement de certaines installations, mécontentement des usagers. Ce contexte devait inspirer une réforme des services de santé qui se met en branle au début des années 90 ( ... ). (Turgeon et al., 2003, p. 235)
9
Les remises en cause du système et du mode d'allocation des ressources ont été
suscitées par le rapport de la Commission Rochon rendu public en décembre l 98i 1•
Dès lors, la pertinence de favoriser des actions non institutionnelles moins onéreuses
et axées sur la prévention plutôt que l'utilisation de ressources imposantes comme les
hôpitaux émerge. Aussi, le rapport se porte en faveur d'une plus grande
décentralisation des pouvoirs et suggère, à cet égard, que les conseils régionaux
(CRSSS) soient remplacés par des régies régionales (RRSSS). Le document
Orientations pour améliorer la santé et le bien-être au Québec, diffusé par le
Ministère en 1989, révèle la mise en place d'importants changements s'inscrivant
dans la foulée des recommandations de la Commission Rochou.
Réaffirmant les principes fondamentaux du système de soins de santé, la réforme
Rochon s'est attaquée à plusieurs problèmes, notamment l'asphyxie provoquée par
l'augmentation plus rapide des dépenses publiques par rapport aux revenus dont
dispose l'État (Facal, 2006), l'inefficience du système et le non-respect de l'équilibre
budgétaire (Dussault & Dubois, 2003). Devant la précarité du contexte financier, le
gouvernement du Québec a donc entrepris une seconde vague de regroupements, de
fusions et de fermetures d'établissements (Facal, 2006). 12
Ajoutons que le virage ambulatoire et la pénurie de main-d'œuvre - résultat des
départs massifs à la retraite des personnels, notamment médical et clinique - ont
11 Ibid. 12 La première vague réalisée à la fin des années 80 suite à la réforme Côté (Facal, 2006).
10
également été des sources de turbulence ayant significativement marqué les années
1995 à 1998 (Bordeleau, 2007). En effet, au cours de la période comprise entre 1991
et 2000, tandis que la population du Québec avait augmenté de 4,7 p. cent, le nombre
total des employés syndiqués et des cadres du réseau fut réduit de 3,8 p. cent
(Dussault & Dubois, 2003). La réduction du personnel d'encadrement, plus
importante que celle des syndiqués, soit 33 p. cent contre 1,5 p. cent, a ainsi fait
passer le ratio d'encadrement de 12,3 employés par cadre en 1991 à 18,2 en 200013.
En regard des transformations apportées au système de soins, Dussault et Dubois
(2003) constatent« que les politiques mises en œuvre n'ont pas nécessairement tenu
compte de la dimension «ressources humaines»» 14• En somme, ces mêmes auteurs
concluent:
( . . . ) l'absence quasi complète de la dimension ressources humaines dans le processus de planification de ces changements a fait en sorte que différents groupes de personnels en ont été des victimes. ( ... ) C'est donc dire que la thérapie de choc à laquelle le système a été soumis n'a pas été accompagnée d'une attitude proactive des décideurs en matière de gestion des personnels. (2003, p. 257)
À l'aube du xxr siècle, parmi les nombreux problèmes de fond qui subsistent
depuis les années 1970, soulignons, entre autres, la faiblesse de la première ligne,
l'accroissement des besoins en regard de la coordination et les problèmes liés au
financement. Qui plus est, les exigences en matière de services sociosanitaires liées
aux caractéristiques démographiques de la population - marquée par son
vieillissement et l'émergence de problèmes chroniques de santé- exercent de fortes
pressions sur la demande de services (Hébert, 2004). Ainsi, la persistance de
nombreux problèmes ayant résisté aux actions entreprises justifiait la mise sur pied
13 Ibid. , p. 239. 14 Op.cil. p. 237.
11
en juin 2000 d'une Commission d'étude sur les services de santé et les services
sociaux (Dussault & Dubois, 2003).
L'enquête menée par la Commission Clair a dès lors permis de déceler des
problèmes se rapportant à l'accessibilité, la continuité et l'intégration des services,
lesquels ont conséquemment été placés au chapitre des priorités visées par la réforme
(Dussault & Dubois, 2003 ; Gaumer & Fleury, 2007). Or, la gouvernance du système
fut identifiée comme l'un des principaux facteurs entravant le fonctionnement du
système (Gaumer & Fleury, 2007; Turgeon et al., 2003). Pour la Commission Clair,
le renouvellement de la gouvernance constituait une condition cardinale pour
atteindre les cibles de la réforme (Dussault & Dubois, 2003). C'est pourquoi
l'implantation d'une culture d'évaluation et de reddition de comptes fut parmi les
mécanismes privilégiés dans les recommandations émises par la commission
(Bordeleau, 2007), lesquelles se sont traduites dans les textes du projet de loi 28 ou
loi dite« de la gouverne» de 2001 (Gaumer & Fleury, 2007).
En 2003, suite à l'ascension au pouvoir des libéraux de Jean Charest et à la
nomination du nouveau ministre de la Santé, Philippe Cournard, d'importantes
transformations au sein du système sociosanitaire ont été annoncées. La réforme,
telle qu'annoncée par le ministre, s'inscrivant alors dans le sillage de la volonté
gouvernementale de moderniser l'État québécois et de faire de la santé une priorité et
ce, dans l'esprit d'améliorer la qualité de façon continue (Rousseau & Cazale, 2007).
Les changements introduits par cette nouvelle réforme visaient à résoudre les
problèmes toujours persistants liés à l'accessibilité et à la continuité des services
sociaux et sanitaires, dont l'engorgement des urgences, les délais importants des
12
listes d'attente pour des services spécialisés et la rupture entre les services (Gaumer
& Fleury, 2007). Parallèlement, la réforme devait s'attaquer à la gouvernance ainsi
qu'à la régulation de ce secteur névralgique de l'État.
S'articulant autour des principes de responsabilité populationnelle et de
hiérarchisation des services (Rousseau & Cazale, 2007), les principes directeurs de la
réforme Couillard se sont actualisés par le biais du renouvellement des façons de
faire au plan clinique, notamment par l'instauration du modèle de gestion par projet
clinique et d'importantes modifications structurelles. Ainsi, 95 réseaux locaux de
services (RLS), 4 réseaux universitaires intégrés de santé (RUIS) et des centres de
santé et de services sociaux (CSSS) - nouvelles corporations issues de la fusion des
administrations de CLSC, CHSLD et CHSGS - occupent dorénavant une fonction de
coordination dans la nouvelle organisation des services sociosanitaires (Gaumer &
Fleury, 2007; IGOPP, 2008; Rousseau & Cazale, 2007).
Selon Rousseau et Cazale (2007), la rapidité avec laquelle a été adopté l'imposant
programme législatif témoigne de la logique structurante sous-jacente de cette
réfonne. En effet, s'appuyant sur la Loi sur la gouverne adoptée en 2001 et sur le
projet de loi 90 modifiant le Code des professions (2002), elle s'est aussi dotée
d'autres appuis légaux. En l'occurrence, la Loi sur les agences, la Loi du
Commissaire à la santé, le «projet de loi 30 » réduisant le nombre d'accréditations
syndicales et instaurant la négociation locale en matière d'organisation du travail et,
finalement, la Loi d 'harmonisation (2005) issue du projet de loi 83 modifiant la
LSSSS (CMQ, 2006 ; Gaurner & Fleury, 2007 ; Rousseau & Cazale, 2007).
Rousseau et Cazale résument :
( ... ) en voulant s'inscrire dans le mouvement de décentralisation amorcé au début des années 1990, tout en s'attaquant à la lourdeur bureaucratique et à une imputabilité mal définie, la transformation se traduit par une réduction de l'autonomie des instances régionales et par une tentative d'aller plus loin dans la décentralisation en matière de décisions opérationnelles en augmentant l'autonomie du palier local. Parallèlement, on veut «éviter l'indiscipline» en remplaçant le respect des règles par une régulation tournée vers l'atteinte de résultats définis en grande partie au palier central. Ainsi, pour beaucoup, la dynamique du changement est apparue paradoxale. (2007, pp. 27-28)
13
Malgré les effets plus ou moins négatifs observés chez les personnels à la suite
des premières fusions hospitalières et des résultats variables de certaines fusions des
années 1990, la dernière restructuration du réseau de la santé a tout de même opté
pour ce même mécanisme (Rousseau & Cazale, 2007). Ainsi, entre 2003 et 2005,
l'importante cure d'amaigrissement a entraîné une diminution de 35 p. cent du parc
d'établissements publics de santé et de services sociaux, faisant passer celui-ci de
467 à 304 établissements. Qui plus est, les importantes transformations à sa
configuration et à l'organisation des services du réseau ont parallèlement touché
220 000 employés, 467 directeurs généraux, ainsi que près de 10 000 cadres, dont
1 300 cadres supérieurs. Comme l'indiquent Dussault et Dubois (2003), les
statistiques du MSSS, entre 1994 et 2001, montrent qu'une réduction de 33 p. cent de
l'encadrement avait déjà été réalisée, soit par l'abolition de 3 624 postes de cadres de
niveau intermédiaire. C'est d'ailleurs dans cette foulée qu'une étude sur la qualité de
vie au travail des cadres supérieurs du réseau a été effectuée en 2000 par Morin qui
explique:
Les cadres supérieurs de ces établissements ont eu leur lot de problèmes à résoudre. D'une part, à l'égard des usagers, il leur fallait maintenir les services ou à tout Je moins empêcher l' inacceptable de se produire. D 'autre part, à l'égard des personnes à l' emploi des établissements (cadres de premier niveau, personnel professionnel, technique et autres), il leur fallait trouver des réponses, inventer de nouvelles façons de faire, réorganiser le travail. C'est
donc dans ce contexte que le Ministère de la Santé et des Services sociaux commandita une enquête scientifique sur la qualité de vie des cadres supérieurs au début de l'an 2000. (2003, p. 2)
14
Un échantillon de 582 cadres supérieurs du réseau québécois d'établissements de
santé et de services sociaux ont participé à cette enquête, représentant un taux de
réponse de 42,2 p. cent15. Ceux-ci ont alors fourni certains renseignements
personnels et professionnels et répondu à un questionnaire portant sur Je sens du
travail et les facteurs de satisfaction reliés à la qualité de vie au travail, ainsi que sur
la santé mentale et le bien-être psychologique (Morin, 2003).
D'après les résultats obtenus, 64 p. cent des cadres ont dit s'être sentis
relativement heureux au cours de la dernière année, 36 p. cent se sont sentis moins
heureux, alors que 17,6 p. cent se sont sentis mal (Morin, 2003). À partir d'une
échelle mesurant la détresse psychologique, soit l'IDPSQ, les résultats ont démontré
que 21, 9 p. cent des cadres ont présenté des symptômes de détresse psychologique
sévère au cours de la semaine précédant l'étude. De plus, Morin (2003) mentionne
qu'au cours de cette même période, 37 p. cent souffraient de symptômes d'anxiété
sévère, c'est-à-dire un taux deux fois supérieur à celui de la population en général, et
que 28 p. cent des répondants présentaient des symptômes d'irritabilité
(comparativement à 20 p. cent dans la population en généra1)16. En outre, 40 p. cent
des répondants présentaient un indice de bien-être psychologique faible à moyen
depuis au moins un an (Morin, 2003).
15 Représentativité : 50,7 p. cent d'hommes et 49,3 p. cent de femmes ; âges variant entre 29 et 66 ans, M = 48,4 ans, ÉT = 5,6 ans (Morin, 2003). 16 Ibid.
15
Ainsi, les nouvelles exigences en matière de services de santé et de services
sociaux auxquelles sont confrontés les cadres pourraient expliquer, en partie, cette
situation. En effet, la responsabilité populationnelle, les garanties concernant l'accès,
la continuité et la qualité des services se sont ajoutées à la tâche des cadres
d'établissements sociosanitaires au même moment où leur nombre diminuait
considérablement.
Par ailleurs, Rousseau et Cazale (2007) soulignent que !'imputabilité fondée sur
les résultats dans un cadre de gestion par programmes-clientèles, impliquant les
partenaires, constitue un défi de taille pour les gestionnaires. L'établissement de
lignes hiérarchiques et la mobilisation de personnes appartenant à des professions et
des organisations différentes vers un objectif commun en sont un exemple. À ce
sujet, Rousseau et Cazale (2007) écrivent :
Toute transformation impose aux ressources humaines des adaptations et porte en soi l'enjeu de la résistance au changement. ( ... )l'implication du personnel est requise pour imprégner le changement souhaité, mais on ne sait pas comment les pénuries viendront agir sur cette implication (CSN, 2005 ; Richard, 2005). Pour obtenir les bénéfices de la transformation, notamment en raison des fusions, il faut des investissements substantiels dans la gestion du changement, mais il faut aussi être conscient que les avantages prendront du temps à se manifester. (p. 32)
Force est de constater que la facture d'une telle réforme implique par conséquent
une redéfinition du rôle de chef d'organisation (Dussault & Dubois, 2003), soit,
notamment, de passer d'une fonction essentiellement exécutive à celle de
coordonnateur et de rassembleur favorisant le partage d'une vision commune,
l'innovation et la mobilisation des acteurs face au changement afin de permettre à
chacun de prendre part à la réussite du projet. Certes, il est possible de percevoir la
parenté entre les qualités que requiert le nouveau rôle de gestionnaire et celles qui
16
sont associées au leadership transformationnel. Les résultats des recherches de Bass
(1985) et de Pillai et Williams (2004) ont montré une relation positive entre le
leadership transformationnel et les comportements organisationnels positifs (Rinfret,
2010). De plus, certaines recherches ont établi l'existence de relations positives entre
le leadership transformationnel et la satisfaction au travail des subordonnés (Rad &
Yarmohammadian, 2006), ainsi qu'avec la diminution de leur stress au travail et le
maintien de leur bien-être psychologique (Amoid, Turner, Barling, Kelloway &
McKee, 2007; Bass, 1998)17 .
.- -----r 1
L'intérêt pour les travaux portant sur le style de leadership a conduit Rinfret, en
2006, à s'intéresser aux effets bénéfiques associés à l'utilisation d'un leadership
transformationnel par un directeur général, à la fois pour son entourage
organisationnel et pour lui-même. S'inscrivant au tournant de la dernière réforme en
santé, Rinfret a entrepris une étude lui permettant de vérifier si les directeurs
généraux possédaient le style de leadership favorisant la conduite d'un tel
changement et l'impact de leur leadership sur la qualité de vie au travail de leurs
collaborateurs. Les résultats obtenus par le biais de cette recherche ont d'ailleurs
corroboré les travaux menés par les différents auteurs précédemment cités (Rinfret,
2010).
17 Ibid.
17
Pertinence du projet et question de recherche
Pourquoi s'intéresser à la santé mentale? Comme l'indiquent Houtman et
Kompier (2000), les statistiques de nombreux pays révèlent qu'un nombre
significatif de personnes quittent leur emploi parce qu'ils sont aux prises avec des
problèmes de cette nature. Ces auteurs poursuivent par ailleurs en indiquant que les
problèmes de santé mentale comportent des coûts élevés, tant au plan humain que
financier. Enfin, ils insistent sur la profitabilité que peut amener la prévention des
problèmes à la source.
Pourquoi alors s'intéresser à la santé mentale des cadres du réseau sociosanitaire
du Québec?
Jusqu'ici, notre objectif a été de tracer un portrait du contexte dans lequel
travaillent les gestionnaires du réseau. Ainsi, il ressort que l'ampleur et la rapidité
des changements qui ont eu cours au sein du réseau de la santé et des services
sociaux du Québec entre 2000 et 2006 ont modifié et complexifié l'organisation et
les conditions d'exercice et, de façon inévitable, affecté la qualité de vie au travail de
certains groupes d'acteurs du réseau, notamment chez les cadres (Dussault & Dubois,
2003 ; Morin, 2003). De plus, comme l'informe Freudenberger (2000), « les aspects
affectifs et thymiques liés au travail prennent une importance croissante à mesure
que l'environnement professionnel devient plus complexe » (p. 5 .1 7). Un sondage
réalisé par Fabi, Lacoursière et Proulx (2000) auprès de cadres a révélé que ceux-ci
semblent investir davantage de temps pour s'acquitter de leurs fonctions si l'on
considère qu'ils travaillent en moyenne plus de 45 heures par semaine. Ce même
sondage indique en outre que près de la moitié des répondants n'a pas été rémunérée
18
pour Je temps supplémentaire effectué et qu'autant ont été dans l'obligation
d'écourter leur période normale de vacances de un à 19 jours (cité dans Dussault et
Dubois, 2003). Selon la Commission Clair (2000), la surcharge de travail, la
croissance et la complexification des besoins de services sociosanitaires et les
pénuries de personnel sont autant de facteurs pouvant contribuer à créer une situation
de risque élevé pour la santé physique et mentale des travailleurs. De plus, le rapport
des commissaires souligne que ces facteurs favorisent l'entretien du sentiment
d'insatisfaction, d'épuisement et de morosité dans les établissements du réseau et que
la détresse psychologique domine les causes d'absentéisme chez Je personnel.
D'après les travaux de Houtrnan et Kompier (1995, 2000), les directeurs, les cadres
de direction ainsi que les gestionnaires sont, en général, les professionnels dont le
risque de stress et de maladie mentale est le plus élevé.
En 2006, Rinfret a effectué une première recherche auprès d'un échantillon de
cadres et de DG du réseau québécois de la santé. Récemment, cette étude a été
reconduite auprès de l'ensemble du personnel d'encadrement du réseau
sociosanitaire québécois. Ce projet offrira, entre autres, d'étudier à nouveau les liens
entre l'intelligence émotionnelle et le style de leadership et la santé mentale auprès
d ' un échantillon d'envergure. Ce projet de mémoire s'inscrit dans le prolongement
de la première recherche.
Ce mémoire poursuit principalement trois objectifs. Le premier est d'étudier le
lien entre la détresse psychologique au travail chez les cadres intermédiaires
d'établissements du réseau de la santé et des services sociaux du Québec et le
leadership de leur supérieur. Le second objectif est de déterminer quel est le niveau
19
de détresse psychologique au travail des cadres intermédiaires, alors que le troisième
est de valider un modèle prédictif de la détresse psychologique au travail chez les
cadres intermédiaires du réseau.
Contexte théorique
Première partie : état des connaissances
Définitions : santé et santé mentale.
En 1948, les 191 états membres de l'Organisation mondiale de la santé ont
approuvé la définition de la santé telle que formulée par l'OMS en 1946. Selon cette
dernière, la santé correspond à«( ... ) un état de complet bien-être physique, mental
et social, et [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou
d'infirmité »18• L'Organisation mondiale de la santé mentale (OMSM, 2008) quant à
elle propose une définition de la santé mentale qui se lit comme suit :
( . . . )une bonne santé mentale, c'est parvenir à établir un équilibre entre tous les aspects de sa vie: physique, psychologique, spirituel, social et économique. Ce n'est pas quelque chose de statique, c'est plutôt quelque chose qui fluctue sur un continuum, comme la santé physique. 19 [ajout personnel des italiques]
Pour sa part, Je Comité de la santé mentale du Québec (CSMQ) suggère
également une définition et précise comment la santé mentale peut s'apprécier.
La santé mentale, définie brièvement comme l'état d'équilibre psychique d'une personne à un moment donné, s ' apprécie, entre autres, à l'aide des éléments suivants : le niveau de bien-être subjectif, l'exercice des capacités mentales et les qualités des relations avec le milieu. Elle résulte d'interactions entre des facteurs de trois ordres : des facteurs biologiques, relatifs aux caractéristiques génétiques et physiologiques de la personne, des facteurs psychologiques, liés aux aspects cognitifs, affectifs et relationnels, et des facteurs contextuels, qui ont trait aux relations entre la personne et son environnement. Ces facteurs sont en évolution constante et s'intègrent de façon dynamique chez la personne20
.
[ajout personnel des italiques]
18 OMS, 1948. 19 Document électronique récupéré de www.acsm-ca.qc.ca 20 Ibid.
- 1
22
Plusieurs communautés de vues ressortent entre les définitions proposées par ces
différents organismes. Premièrement, chacune considère les dimensions
physiologique, psychologique et environnementale comme parties intégrantes et
déterminantes de la santé des individus, ce à quoi souscrivent également Houtman et
Kompier (2000). De plus, les définitions convergent quant au principe d'évolution
dynamique où les composantes des différents ordres sont en interaction. Enfin, toutes
s'entendent sur le fait que la bonne santé, globale ou mentale, traduit l'équilibre entre
les composantes et qu'un conflit entre ces dernières peut agir négativement sur le
niveau de santé de la personne.
Nonobstant le fait qu'un nombre significatif d'études sur la santé mentale au
travail ont été menées au cours des dernières années, la communauté scientifique
n'est pas encore aiTivée à produire une définition claire et unanimement acceptée
dudit concept (Houtman & Kompier, 2000). Toutefois, force est de constater que les
recherches qui s'intéressent aux problèmes liés à la santé mentale au travail abordent
souvent le sujet à partir des concepts de stress professionnel, de bien-être
psychologique, d'épuisement professionnel, de dépression et d 'anxiété (Beaton,
2000 ; Lasser & Kahn, 2000). Massé, Poulin, Dassa, Lambert, Bélair et Battaglini
(1998) expliquent :
La détresse et le bien-être psychologique ne sont ni les pôles opposés d'un concept latent unique et unifactoriel ni des concepts complètement indépendants, mais plutôt deux dimensions corrélées d'un construit latent bidimensionnel de santé mentale. (p. 352)
Avant d'aller plus loin, il semble utile d'apporter quelques précisions quant au
concept de bien-être psychologique. D'abord, selon la définition de Massé et al.
(1998) le bien-être psychologique est, comme la détresse, une dimension de la santé
23
mentale et qu'il ne représente pas le pôle opposé de la détresse. Selon ces auteurs, le
bien-être mental s'incarne généralement à travers l'estime de soi, l'équilibre,
l'engagement social, la sociabilité, le contrôle de soi et des évènements et le bonheur
(Massé et al., 1998).
Houtman et Kompier (2000) se réfèrent, quant à eux, au modèle de Warr (1994)
(cf Figure l) pour expliquer le bien-être psychologique (affectif). Selon eux, l'intérêt
de ce modèle vient des différentes possibilités qu'il offre pour aborder le bien-être.
Entre autres choses, le modèle de Warr permet d'étudier le bien-être en fonction de
deux niveaux distincts: 1) le plaisir et 2) l'état d'éveil (ou stimulation mentale). La
Figure 1 illustre de quelle façon le degré de plaisir ou de déplaisir peut
s'accompagner d'une stimulation mentale faible ou élevée, agréable ou désagréable.
Comme Warr (2000), Houtman et Kompier (2000) regrettent que la plupart des
études utilisent strictement l'axe horizontal pour comprendre le bien-être affectif au
travail - en termes de satisfaction professionnelle allant de satisfait à insatisfait - et
que les affects associés à la stimulation mentale soient délaissés alors qu'ils peuvent
potentiellement révéler « une satisfaction professionnelle résignée chez une personne
ne se plaignant pas de son travail, mais se montrant apathique et désintéressée »
(p. 5.3).
24
Figure 1. Les trois grands axes du bien-être affectif (Warr, 1994)
(2a) Anxieux (3b) Enthousiaste
(3a) Déprimé (2b)Serein
À propos de la détresse psychologique, Camirand et Nanhou (2008) écrivent
qu'elle résulte« d'un ensemble d'émotions négatives ressenties par les individus qui,
lorsqu'elles se présentent avec persistance, peuvent donner lieu à des syndromes de
dépression et d'anxiété» (p. 1). Ses quatre modalités d'expression sont l'auto-
dévalorisation, ! 'irritabilité-agressivité, 1 'anxiété-dépression et le désengagement
social (Camirand & Nanhou, 2008; Massé et al., 1998).
En résumé, la santé mentale peut être abordée comme le produit d'un processus
dynamique dans lequel une quantité importante de composantes liées aux dimensions
physique, psychique et environnementale sont en interaction de façon continue. De
fait, certains stimuli provenant de l'une ou l'autre de ces dimensions peuvent
influencer l'équilibre et, ultimement, favoriser le développement de divers problèmes
de santé psychologique, voire même conduire à une maladie mentale.
Les connaissances en matière de santé mentale permettent de voir qu'il existe une
quantité importante d'étiologies associées au contexte environnemental. Avant de
présenter les grands modèles théoriques qui mettent en relation ces différentes
25
étiologies, quelques-uns des problèmes les plus importants liés à la santé
psychologique des travailleurs seront exposés dans les prochains paragraphes.
Typologie des affections à la santé psychologique
Le stress
En regard du stress, Brun et Martel (2003) expliquent que «tous les évènements
qui modifient nos habitudes de vie sont susceptibles de nous faire vivre du stress. Il
peut s'agir d'évènements liés au travail, à notre vie personnelle ou à notre vie
familiale» (p. 7). Or, le stress n'est pas seulement le produit d'évènements
malheureux; il peut également être l'effet d'une expérience heureuse (Brun &
Martel, 2003), ce qui implique, conséquemment, la difficulté de prédire si une
situation précise sera génératrice d'un stress bénéfique (eustress) ou dommageable
pour une personne (Brun & Martel, 2003; Levi, 2000; Selye, 1974). À cet égard,
Brun et Martel (2003) insistent sur le fait qu'il s'agit d'abord d'une question de
perception et d'évaluation que fait l'individu de la situation. Dès lors, celui-ci peut
percevoir l'évènement soit comme un défi qu'il est en mesure de relever, soit comme
une source de motivation et d'énergie permettant de passer à l'action. À l'opposé, la
personne peut ressentir un stress pouvant agir négativement sur sa santé s'il estime
ne pas posséder les ressources nécessaires pour faire face à la situation. «Une
situation de stress occupationnel se produit quand les demandes ou les contraintes
liées au travail excèdent les ressources de l'employé» (Brun & Martel, 2003, p. 7).
La littérature portant à la fois sur le monde des organisations et les problèmes de
santé mentale montre que ces derniers sont souvent associés au stress professionnel
(Beaton, 2000 ; Braverman, 2000; Freudenberger, 2000). Pour Freudenberger
26
(2000), le stress professionnel «suppose une interaction entre l'individu et son
milieu de travail, situation qui comporte des exigences, des contraintes ou des
attentes, ou qm appelle un certain comportement et des réactions conséquentes »
(p. 5.17). Qui plus est, selon certains auteurs, dont Capian (2000) et Levi (2000),
l'interaction des dispositions génétiques ainsi que l'inadéquation subjective ou
objective entre l'individu et son environnement - au travail ou à l'extérieur -
expliquent le stress. En fait, la surcharge quantitative, le vide qualitatif d'un emploi
restreint et peu stimulant, les conflits de rôles, l'absence de marge de manœuvre dans
le travail ou de soutien social sont parmi les principaux facteurs organisationnels
pouvant être à la base de cette inadéquation (Caplan, 2000; Corneil, 2000;
Frankenhaeuser, 2000; Ganster, 2000; Jex, 2000; Karasek, 1979, 2000; Karasek &
Theorell, 1990 ; Levi, 2000 ; Smith, 2000).
À l' instar des considérations qui émanent des définitions de la santé mentale
citées précédemment (CSMQ, 2008 ; OMSM, 2008), Brun et Martel (2003)
présentent les différentes voies par lesquelles se manifestent généralement le stress et
les réactions physiques et psychologiques, tels que des affects dépressifs, le
désespoir, l 'anxiété ou le découragement. L'insomnie (Shirom, 2000), l'absentéisme
(Brun & Mmtel, 2003; Shirom, 2000), l'agressivité, le désintérêt ou la perturbation
des relations interpersonnelles (Brun & Martel, 2003) figurent parmi les réactions
comportementales qui traduisent l'occurrence de stress professionnel. Des recherches
en matière de santé et de sécurité au travail ont, par ailleurs, permis de relier le stress
professionnel à des maladies d'ordre physiologique pouvant avoir des effets
chroniques sur la santé physique des individus, notamment de nature cardio-
27
vasculaire (Steptoe & Pollard, 2000; Theorell & Johnson, 2000), gastro-intestinale
(Steptoe & Pollard, 2000 ; Suls, 2000) et immunologique (Ursin, 2000).
Le syndrome d'épuisement professionnel
Freudenberger (2000) décrit l'épuisement professionnel comme« un sentiment de
détérioration et d'exhaustion progressives suivi d'une baisse d'énergie» (p. 5.17). La
démotivation et le sentiment de profonde lassitude accompagnent généralement cet
état (Freudenberger, 2000). Selon lui, il s'agit d'une forme de stress qui se développe
de façon insidieuse et lente se manifestant tant sur les plans physiques, c'est-à-dire
par des manifestations psychosomatiques, la perturbation du sommeil et une fatigue
extrême, que psychiques et comportementaux. «L'épuisement professionnel se
manifeste souvent par une grande irritabilité, des problèmes sexuels (impuissance ou
frigidité), une tendance aux critiques incessantes, de la colère et un faible seuil de
tolérance à la frustration (Freudenberger, 1984, cité dans Freudenberger, 2000). La
perte de la confiance en soi, l'abaissement de l'estime de soi, le détachement, la
dépression, la variabilité de l'humeur, l'incapacité de se concentrer, le pessimisme et
le cynisme sont autant de signes affectifs et thymiques associés au syndrome
d'épuisement professionnel (Freudenberger, 2000).
La dépression et l'anxiété
La dépression occupe une place prépondérante pam1i les problèmes de santé
mentale au travail en raison de l'ampleur de sa prévalence, de ses impacts sur les
activités professionnelles, mais également de l'effet de ces dernières sur la maladie
(Lasser & Kahn, 2000). De fait, les symptômes les plus fréquemment rencontrés lors
de difficultés professionnelles sont ceux liés aux caractéristiques dépressives
28
(Freudenberger, 2000). La dépression se définit en termes de sentiments négatifs, de
pensées autodestructrices, de fatigue émotionnelle et du retrait social (Leiter &
Durup, 1994).
Depuis le début des années 1990, on observe une croissance du nombre de cas de
troubles anxieux dans les milieux professionnels plaçant ces derniers parmi les
troubles de santé psychologique au travail ayant « la plus forte prévalence » (Beaton,
2000, p. 5.12). L'état anxieux se définit comme un sentiment transitoire résultant du
stress et qui se manifeste par de la tension, de la nervosité, de l'appréhension et de
l'inquiétude. Rappelons que de façon analogue à la santé mentale, la détresse
psychologique est un construit s'appuyant à la fois sur la dépression et l'anxiété
(Massé et al., 1998).
Certes, si l'anxiété et la dépression sont deux dimensions majeures de la détresse
psychologique, les études factorielles ont démontré que les symptômes d'irritabilité
et certaines manifestations liées aux cognitions négatives s'observent généralement
chez les personnes vivant de la détresse psychologique (Martin, Sabourin &
Gendreau, 1989, cité dans Deschesnes, 1998).
29
Principaux modèles théoriques de la santé mentale au travail
Tel que précisé antérieurement, la santé mentale au travail ne se réduit pas à un
construit unidimensionnel, mais plutôt à un construit pluridimensionnel pouvant
subir l'influence de multiples facteurs. Différents modèles théoriques ont été
développés pour mieux comprendre les facteurs étiologiques rattachés à ses
différentes dimensions. Au cours de cette section seront présentés quelques-uns des
principaux modèles qui s'intéressent à l'impact des antécédents psychosociaux et
organisationnels sur la santé mentale des travailleurs.
Modèle de Selye (1956) - la réponse d'adaptation
Ce modèle se fonde sur une conception dite médicale du stress puisqu'il offre une
compréhension biocomportementale de la réponse au stress (Nasse & Légeron,
2008). En effet, ce modèle analyse certaines déformations en soutenant l'hypothèse
que le stress corresponde à la réponse de l'organisme face aux demandes qui lui sont
faites en rapport avec les exigences induites à l'intérieur ou à l'extérieur du contexte
professionnel (Dumond, 2007 ; Nasse & Légeron, 2008). Selon Nasse et Légeron
(2008), la réponse organique peut alors emprunter la voie biologique, physiologique,
cognitive ou émotionnelle. Le modèle soutient l' idée que les conséquences néfastes
sont le produit d'un épuisement créé par la chronicisation des réponses de
l'organisme à une situation devant laquelle il ne peut s'adapter en raison d'un
dépassement de ses capacités (Nasse & Légeron, 2008).
Modèle de Lazarus (19 5 6) - Modèle transactionnel
Au cours de cette même période du XXe siècle, une autre approche définit le
stress en termes de transactions entre l'individu et son environnement (Lazarus,
30
1990). S'inspirant des sciences cognitives, particulièrement de la psychologie
cognitive, Lazarus a développé son modèle dans le but de mieux comprendre le
stress en regard des facteurs environnementaux, mais également en tenant compte
des composantes intrinsèques de l'individu (Nasse & Légeron, 2008). Ici,
l'hypothèse centrale est que le stress est provoqué par une double évaluation faite par
l'individu faisant face à une situation inconfortable. Tout d'abord, la personne
procède à une évaluation « primaire » du danger ou de la menace potentielle pour
ensuite évaluer ses propres ressources, soit l'évaluation secondaire, en vue de
déterminer si celles-ci lui pennettent ou non d'affronter la situation embarrassante
(Nasse & Légeron, 2008). En résumé, selon le modèle de Lazarus, tant la situation
stressante que 1' évaluation négative des ressources personnelles peuvent s'avérer
nocives pour la santé psychologique d'une personne.
À la suite du développement de ces premiers modèles élaborés dans le but de
mieux comprendre le stress, l'identification de certaines variables intermédiaires a
permis de distinguer les sources de stress de nature individuelle ou personnelle à
celles de nature organisationnelle (Cartwright, Cooper & Murphy, 1995). Quatre
principaux antécédents organisationnels pouvant influencer le niveau de stress et,
concomitamment, la santé psychologique des employés ont été proposés par les
chercheurs: les exigences, l'autonomie, la reconnaissance au travail et le soutien
social (Karasek, 1979 ; Karasek & Theorell, 1990 ; Siegrist, 1996).
Modèle de Karasek (1979) - Exigences/autonomie
S'appuyant sur les attributs psychosociaux du travail, c'est-à-dire « les contraintes
psychologiques liées à l'emploi et la résultante née de la maîtrise des tâches et de la
31
libre utilisation des compétences (la latitude décisionnelle) » (Karasek, 2000, p.
34.6), un nouveau modèle théorique a été développé par Karasek en 1979. Ce modèle
vise les milieux de travail dans lesquels s'observe une chronicité des facteurs de
stress, sans toutefois que ces derniers mettent la vie du travailleur en danger,
résultant «de la sophistication du processus de décision dans l'entreprise »21 •
D'après ce modèle, le stress découle d'une tension provoquée par un déséquilibre
entre les demandes faites à l' individu et les ressources dont ce dernier dispose pour y
répondre (Karasek, 1979; Karasek & Theorell, 1990), d'où l'hypothèse selon
laquelle une forte pression exercée par des contraintes psychologiques élevées du
travail (demandes ou exigences) et un faible pouvoir décisionnel ou une faible
autonomie dans l'emploi favorise le développement d'un niveau élevé de détresse
psychologique, d'anxiété ou de dépression chez l'individu (Brun et al., 2003 ;
Karasek, 2000). Suivant cette logique, les activités professionnelles les plus néfastes
en tenues de stress sont celles qui cumulent une forte demande et un falble contrôle.
Cependant, le modèle fait voir que l'impact de la demande du travail peut être réduit
par un fort contrôle qu'exerce l'individu sur son travail (cf Figure 2).
Karasek & Theorell (1990) - Exigences/autonomie/soutien social
Par leurs travaux, Karasek, Triantis et Chaudhry ( 1982) ont cherché à comprendre
comment le soutien social peut jouer un rôle modérateur dans la relation entre la
demande psychologique du travail et la latitude décisionnelle. Karasek et al. (1982)
laissent entendre que les impacts négatifs de la tension ressentie dans le cadre du
21 Op.cit. p. 34.6
Figure 2. Modèle exigences/autonomie de Karasek (1979)22
w ~ 0 z ~ => ELEVÉE :$
~ LU z 8 Vi 0 ül 0 w Cl ::i 1-
~
FAIBLE
EXIGENCES PSYCHOLOGIQUES
ELEVEES
B Motlvatlon d'apprentissage de nouveaux shémas comportementaux
Risque de tension psychique et de mailadie physique
A
32
travail sont moindres si l'employé peut compter sur l'appui de ses pairs et de son
supérieur. Ainsi, à la version originale du modèle exigences/autonomie (traduction
de demand/control) une troisième variable a été intégrée au modèle, soit le soutien
social23 (Karasek & Theorell, 1990). Si de nombreuses études empiriques portant sur
les affections chroniques ont permis de vérifier l'hypothèse du modèle conçu par
Karasek en 1979 (exigences/autonomie), d'autres ont révélé l'effet isotenseur produit
par un faible soutien social (Karasek, 2000). Dans cette perspective, les supérieurs et
les collègues de travail peuvent jouer un rôle important quant à la santé mentale des
individus puisqu'ils constituent une source de soutien social particulièrement
importante dans le contexte professionnel. Selon Joly (2003), ceux-ci en
représentent, en effet, le principal moteur, tant au niveau instrumental (comme
pourvoyeurs de ressources matérielles en cas de besoin) qu'au plan émotionnel.
22 Adapté de Karasek (2000). 23 Le terme soutien social est la traduction française de « support», or il est possible de le rencontrer même dans les écrits francophones malgré que le sens soit plus ou moins fidèle.
33
Conformément à la logique sous-jacente du modèle de Karasek et Theorell (1990),
Nasse et Légeron (2008) expliquent que l'union de fortes exigences et d'un faible
contrôle (autonomie) à laquelle s'ajoute l'absence de soutien social «représente la
situation la plus délétère pour l'individu en terme de risque pour sa santé» (p. 12).
Si le modèle théorique permet de comprendre les effets des facteurs de tensions
susmentionnés sur la santé mentale des subordonnés, il s'avère, selon un de ces
concepteurs, inapplicable pour les postes de directions. En effet, Karasek (2000)
explique:
( ... ) les cadres et les travailleurs intellectuels sont-ils soumis à un stress modéré, et non pas maximal, comme on a souvent tendance à le croire. Si les cadres de direction sont soumis à un stress indéniable en raison des contraintes psychologiques qui sont l'apanage de ce type de poste, il apparaît que la fréquence des décisions à prendre et la faculté de décider comment faire le travail constituent un important modérateur de stress. Certes, au niveau le plus élevé, la principale sollicitation psychologique des postes de direction est la prise de décision, qui est un cas de figure où le modèle «exigences/autonomie» ne s'applique plus. (p. 34.9)
À cet égard, une étude effectuée auprès de cadres de la fonction publique
canadienne a effectivement révélé que l'effet tampon le plus efficace sur le stress
pouvant, ultimement, conduire à la détresse psychologique ne provient pas du soutien
social, mais plutôt du contrôle (autonomie) (APEX, 1997).
Le modèle de Siegrist (1996) - Efforts/reconnaissance
Ce modèle précise à partir de quel moment le travail peut entraîner une détresse
psychologique, c'est-à-dire lors d'un déséquilibre entre les efforts fournis dans le
cadre du travail et la récompense en termes d'argent, reconnaissance, d'estime
personnelle et de statut (Harvey, Courcy, Petit, Hudon, Teed, Loiselle & Morin,
2006). C'est dans ce cas que s'active le système nerveux autonome et que survient le
34
stress (Siegrist, 1996). Plusieurs chercheurs se sont intéressés au modèle effort-
reconnaissance de Siegrist (1996) en raison de sa capacité à bien reconnaître les
éléments liés au bien-être chez les travailleurs et de sa validité prouvée par de
nombreuses études (Niedhammer & Siegrist, 1998 ; Niedhammer, Siegrist, Landre &
Goldberg, 2000).
En outre, bien que le modèle proposé par Siegrist (1996) aborde la tension au
travail à partir des efforts et de la reconnaissance, il s'inscrit, comme le modèle
précédent, dans une approche psychosociale des problèmes de santé chez les
travailleurs. En effet, ces deux modèles démontrent avec insistance que les relations
interpersonnelles jouent un rôle majeur sur la santé mentale des travailleurs. De fait,
certaines analogies apparaissent entre les modèles de Siegrist ( 1996) et de Karasek et
Theorell (1990), notamment par rapport à la reconnaissance et le soutien social, entre
les concepts liés à l' effort et les exigences du travail.
Critique des modèles de la tension au travail
Les modèles de la tension au travail (Karasek & Theorell, 1990 ; Siegrist, 1996)
ont amplement contribué à identifier certains antécédents organisationnels portant
atteinte à la santé des personnes (Joly, 2003). La recension des écrits permet de
constater que ces modèles théoriques prédominent dans les recherches et continuent
de susciter l'intérêt d'une grande quantité de chercheurs qui s'en inspirent pour
mener leurs travaux. Selon Karasek (2000), cela tient possiblement du fait que de
nombreuses recherches empiriques ont validé les liens décrits par ces modèles,
notamment celles de Kristensen (1995), de Landsbergis, Schurman, Israel, Schnall,
Hugentobler, Cahill et Baker (1993) et de Schnall, Landsbergis et Baker (1994) (cité
35
dans Karasek, 2000). En revanche, d'autres études ont, soit réfuté ces deux modèles
(Fletcher & Jones, 1993), soit critiqué leur caractère causal et leur insistance sur un
nombre limité de variables (Gangster, 1995). Sur ce dernier point, Brun et al. (2003)
indiquent:
( ... ) une des conséquences de l'utilisation de ces modèles est que les variables dépendantes et indépendantes à l'étude dans ces recherches sont déterminées par un modèle limitant le nombre de variables considérées. (p. 12)
Partageant le point de vue de Brun et al. (2003), il appert qu'en dépit de leur
validité scientifique, aucun de ces modèles ne permet d'expliquer à lui seul la totalité
de la problématique du stress au travail (Nasse & Légeron, 2008).
Modèle holistique du stress de Nelson et Simmons (2003)
Dans leur article intitulé Santé psychologique et stress au travail : une approche
positive24, Nelson et Simmons (2003) proposent un modèle théorique original
(Figure 3). Bien qu'ils optent pour une approche holistique du phénomène de stress
au travail, Nelson et Simmons partagent néanmoins l'idée de certains autres modèles
théoriques qui lient les stimuli physiques ou psychologiques des facteurs
stressogènes aux exigences inhérentes au rôle, au travail physique, aux relations, aux
politiques de l'organisation et aux conditions de travail.
Le caractère novateur de leur modèle vient de sa considération de la complexité
du phénomène de réponse au stress. À l'instar de Selye25, Nelson et Simmons (2003)
soutiennent que les individus peuvent réagir à des stimuli de façon positive (eustress)
et négative (détresse). Selon eux, les caractéristiques personnelles de l'individu telles
24 Traduction libre. 25 Hans Selye fut le premier a parlé du concept d'eustress. Voir Selye, H. (1974). Stress sans détresse. Montréal : Les Éditions La Presse, 175 pages.
Figure 3. Modèle holistique du stress de Nelson & Simmons (2003)26
Facteurs de stress
• Exigences du rôle - Conflit de rôles - Ambiguilé de rôles - Travail/vie privée
• Exigences des relations
- Diversité - Leadership - Pressions groupales - Confiar1ce - Statut
• Exigences physiques - Température - Climatisation - Qualité de l'air - Lumière - Bruit - Aménagement de
l'espace
• Politiques organisationnelles
- Promotion - Discrimination - Avantages - Rationalisation
• Conditions de travail - Routine - Charge de travail - Sécurité du travail - Salaire - Harcèlement sexuel - Utilisation des
compétences
Eustress •Espérance •Sens •Maîtrise • Affect positif
Détresse • Colère/hostilité •Sentiment
d'aliénation • Frustration • Affect négatif • Épuisement •Anxiété
Différences individuelles •Optimisme • Efficacité personnelle •Lieu d'attribution • Style d'attachement • Sens de cohérence
Plaisir
Résultats • Santé physique • Santé mentale •Santé du
conjoint • Qualité du
mariage • Qualité des soins
aux enfants •Qualité de
l'amitié • Implication dans
la communauté
Adaptation
36
que l'efficacité personnelle, le site d'attribution (locus of contro0 et la confiance en
soi jouent un rôle modérateur sur les conséquences des stimuli rencontrés (Nelson &
Simmons, 2003).
Contrairement aux critiques faites quant au nombre restreint de variables sur
lesquelles s'articulent les précédents modèles (Karasek & Theorell, 1990 ; Siegrist,
1996), le modèle de Nelson et Simmons (2003) permet d'étudier le stress à partir
26 Adapté de Nelson et Simmons (2003, p. 102). [traduction libre]
37
d'une plus grande quantité de variables. Or, si ce modèle illustre à la fois le
dynamisme et la complexité du processus du stress, ainsi que l'implication de
différents déterminants, il ne permet toutefois pas d'identifier un quelconque ordre
séquentiel entre les différents facteurs.
Synthèse des connaissances relatives à la santé mentale au travail
Tel que présenté au cours du présent chapitre, la santé mentale au travail a été le
plus souvent abordée à partir des théories du stress professionnel. Si plusieurs
recherches ayant eu lieu au cours des dernières années ont identifié une grande
quantité d'antécédents directement liés à l'emploi, notamment la charge de travail,
les horaires de travail, l'autonomie et le contrôle, la définition et la surcharge des
rôles, ainsi que l'incertitude liée à l'avenir professionnel (Frankenhaeuser, 2000;
Ganster, 2000; Ivancevich, 2000; Jex, 2000; Karasek, 1976, 2000; Karasek &
Theorell, 1990; Monk, 2000), d'autres ont quant à elles misé sur l'étude des facteurs
macro-organisationnels pouvant avoir une incidence sur la santé des travailleurs,
comme le style de gestion, Je climat et la culture organisationnelle, les relations
interpersonnelles au travail, le soutien des supérieurs et des collègues et Je sens du
travail (Blais & Brière, 2002; Cartwright & coll., 1995; Cooper & Marshall, 1978;
Cooper & Smith, 2000; Danna & Griffin, 1999; Karasek, 1979, 2000; Karasek &
Theorell, 1990 ; Morin, 2003, 2008 ; Pelletier & Vallerand, 1996 ; Sauter, Murphy &
Hurrell, 2000; Siegrist, 1996; Rousseau, 2000; Wilson, Dejoy, Vandenberg,
Richardson & McGrath, 2004). Enfin, des études ont récemment examiné l'effet de
certaines composantes individuelles et intrinsèques comme l'autodétermination, le
sentiment d'efficacité personnelle, l'estime de soi, le locus de contrôle (interne et
38
externe), le sentiment de justice organisationnelle et la perception d'équité sur la
santé psychologique des personnes (APEX, 2008 ; Bandura, 2007 ; Blais & Brière,
2002 ; Morin, 2008 ; Murphy & Hurrell, 2000 ; Rinfret & Ngo Manguelle, 2007 ;
Ouellette, 2000; Pelletier & Vallerand, 1996; Schaubroeck, 2000).
Rappelons, par ailleurs, la dominance des modèles de Karasek et Theorell (1990)
et de Siegrist (1996) qui s'inscrivent dans une perspective sociale, psychologique et
physiologique du stress. De façon générale, contrairement aux modèles classiques
dont fait partie celui de Karasek et Theorell à qui, rappelons-le, certains reprochent le
caractère causal et son insistance sur un nombre restreint de variables pour expliquer
les phénomènes relatifs à la santé psychologique, le dernier modèle présenté propose
une approche beaucoup plus intégrative du stress. Nelson et Simmons (2003) ont
conçu un modèle théorique abordant le phénomène à partir d'une perspective de
causalité circulaire alors que la plupart des modèles qui lui sont antérieurs suivent
une logique linéaire. Ainsi, en plus de prendre en compte un plus large éventail de
facteurs, celui-ci illustre plus efficacement le processus dynamique du stress dans
lequel ces derniers entrent en interaction et s ' influencent mutuellement. De notre
point de vue, une autre caractéristique ajoutant à l'intérêt du modèle holistique du
stress vient de sa capacité à montrer qu'en plus d'emprunter les voies psychologique,
physiologique ou comportementale, la réponse aux agents stressogènes peut
également prendre une issue positive ou négative, c'est-à-dire par l'eustress ou la
détresse.
39
Nouvelles considérations pour la recherche
Les impacts liés aux phénomènes de stress, de dépression et d'anxiété ont été
exposés au cours de notre introduction. Rappelons que ces impacts sont majeurs
puisqu'ils s'additionnent à certaines problématiques avec lesquelles les organisations
doivent composer. Ces phénomènes préoccupent les dirigeants d'organisations et
expliquent sans doute le nombre croissant de travaux s'intéressant aux impacts des
facteurs psychosociaux sur la santé des travailleurs, notamment ceux du secteur
public. À titre d'exemple, en 2002-2003 les indemnisations du régime d'assurance
salaire pour le personnel des établissements de santé et de services sociaux québécois
ont été de 260 millions de dollars, dont 40 p. des absences étaient pour des problèmes
de santé mentale (MSSS, 2005b ).
La prochaine section fournie d'abord les connaissances constituant les assises de
notre cadre de référence. Les concepts à partir desquels a été conçu notre modèle
conceptuel de recherche seront ensuite décrits et ce, en vue de permettre l'étude du
phénomène de la détresse psychologique au travail chez les cadres du réseau de la
santé et des services sociaux du Québec.
Deuxième partie: cadre d'analyse et modèle conceptuel
Cadre de référence
Force est de constater que depuis l'instauration du régime universel de santé, une
série de réformes et de modifications législatives ont entraîné des transformations
importantes à l'architecture du système sociosanitaire québécois et à l'organisation
du travail dans ses établissements. En plus des impacts causés par ces
réaménagements, le système et ses acteurs subissent également les press10ns
provenant des besoins croissants d'une population de plus en plus hétéroclite. En
outre, si les réformes antérieures ont touché la structure ou l'organisation du système,
les deux plus récentes, soient celles de 2000 et 2003 - et les modifications
législatives synchroniquement introduites - ont apporté des transformations rapides
sur ces deux niveaux, complexifiant du même coup le travail des gestionnaires
(IGOPP, 2008). Rappelons d'ailleurs que dans la foulée de la mise en chantier de la
Commission d'étude sur les services de santé et les services sociaux (Commission
Clair) en 2000, une enquête portant sur la qualité de vie au travail et la santé
psychologique des cadres supérieurs du réseau sociosanitaire québécois a dévoilé un
portrait plutôt sombre de leur état de santé mentale (cf Morin, 2001, 2003). Des
corrélations négatives significatives entre l'état dépressif, le sentiment de
compétence et le sentiment de valorisation personnelle ont aussi été montrées par
cette même recherche (Morin, 2003).
41
L'hypothèse centrale de notre recherche est que l ' introduction de la dernière
réforme, en 2003, a potentiellement favorisé le développement de problèmes de santé
mentale chez les gestionnaires. En effet, nous supposons raisonnablement que
l'ampleur, la rapidité et la profondeur des changements apportés au système
sociosanitaire ont considérablement accru les exigences du travail des cadres du
réseau (cf Dussault & Dubois, 2003; IGOPP, 2008; Karasek, 2000; Karasek &
Theorell, 1990).
Si les modèles classiques du stress au travail (p. ex., Karasek & Theorell, 1990)
ont été utiles pour mieux comprendre la santé mentale des travailleurs dans nos
organisations, l'étude de la santé psychologique au travail à partir d'un modèle
conceptuel s'intéressant de façon particulière à l' impact du style de leadership du
supérieur hiérarchique (Bass, 1999; Bass & Avolio, 1995 ; Nelson & Simmons,
2003), au sentiment d 'efficacité personnelle (Bandura, 2007; Bosscher & Smit,
1998) et au sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel (Brassard, 2009) peut
toutefois offrir une piste féconde pour la compréhension du phénomène.
En ce sens, bien que notre travail ait principalement fait ressortir que les facteurs
pathogènes les plus importants se situent aux niveaux organisationnel et supra-
organisationnel plutôt qu'au niveau individuel, le peu d'emprise des cadres sur ceux-
ci nous a conduits à développer un modèle conceptuel tenant compte d'éléments sur
lesquels il est possible d'agir. En effet, contrairement à des facteurs comme la
complexification des besoins de la population ou les changements structurels, la
relation entre un leader et ses collaborateurs est un aspect sur lequel il est possible
d'intervenir. Des modifications apportées à la philosophie et aux politiques de
42
gestion, la mise en place de programme de formation et de gestion des compétences
sont entre autres exemples des stratégies permettant d'agir sur les sentiments
d'efficacité des individus.
Afin d'arriver à une meilleure compréhension du rôle joué par chacun des
concepts susmentionnés, il est nécessaire d'approfondir chacun d'eux. Les
paragraphes qui suivent tenteront de bien faire ressortir comment ces derniers
peuvent être étroitement liés à la détresse psychologique au travail.
Le style de leadership
Le leadership transformationnel est souvent associé à certaines caractéristiques
fondamentales telles que le charisme, la vision et la conscience de soi (Goleman,
1997; Proulx, 2008; Rinfret, 2010; Rinfret & Ngo Manguelle, 2007). Malgré qu'il
existe un certain nombre de théories portant sur le leadership, l'approche théorique
du leadership transformationnel de Bass ( 1985, 1998) est celle qu'utilisent le plus
souvent les chercheurs s'intéressant à la conduite du changement (Rinfret, 2010).
Avant d'en faire une description plus exhaustive, mentionnons la possibilité de
rencontrer un autre type de leader au sein des organisations, soit de style
transactionnel. Principalement orienté sur les fonctions d'administration et de
manager. Sa façon de gérer les ressources humaines suit des principes d'échanges et
de mutualisation (donnant-donnant) (Rinfret & Ngo Manguelle, 2007). Ce leadership
se caractérise également par son attachement à la façon de réaliser les choses, par son
souci des normes et de la conformité des procédures établies, d 'où la place
importante qu 'occupe le contrôle dans sa pratique.
43
Lortie-Lussier et Rinfret (2007) mentionnent que la théorie du leadership
transformationnel est celle ayant fait l'objet du plus grand nombre de recherches tant
empiriques que théoriques. S'appuyant sur des auteurs tels que Bass (1985, 1998),
Bycio, Hackett et Allen (1995), Dvir, Eden, Avolio et Shamir (2002) et Howell et
A volio (1993 ), Rinfret (2010) propose une intéressante synthèse descriptive qui
permet à la fois de distinguer le leadership transactionnel du leadership
transfonnationnel et de mieux saisir les effets de ce dernier sur son entourage :
Le leadership transformationnel consiste en davantage que de simples transactions, il transforme les comportements. Il traduit une relation émotionnelle véritable entre le gestionnaire et ses employés lequel amène les subordonnés à transcender leurs besoins individuels au nom du partage d'une vision commune, motivant ces derniers à produire plus que ce qui est attendu ( ... ). Ce résultat est obtenu par la manifestation d'une ou plusieurs composantes du leadership transformationnel. Ces composantes sont l'idéal de l'influence (incluant le leadership charismatique), le fait d'inspirer de la motivation (incite au surpassement), la stimulation intellectuelle (encourage les subordonnés à être créatifs, à questionner les façons de faire et à approcher les problèmes avec une nouvelle vision) et la considération individuelle (porte attention au aux besoins de chacun des individus pour les mener au maximum de leur potentiel humain, soit par le coaching ou mentoring. (Rinfret, 2010, n.d.)
Style de leadership du supérieur et la santé mentale
L'intérêt d'explorer la relation entre le leadership du supérieur et le niveau de
détresse psychologique chez leurs collaborateurs vient de plusieurs sources. En effet,
plusieurs modèles théoriques mettent l'accent sur les impacts découlant du support
ou du soutien social des pairs et du supérieur sur la santé mentale, notamment ceux
de Karasek et Theorell (1990) et de Siegrist (1996). D'autres modèles, comme ceux
de Blais et Brière (2002) comme celui de Pelletier et Vallerand (1996), montrent
effectivement l' impact potentiel d'un supérieur sur l'environnement de travail, sur la
motivation des employés et leur santé mentale au travail. Par ailleurs, à l'heure
44
actuelle, de nombreux chercheurs ont établi des liens entre le leadership
transformationnel et, notamment, la motivation chez les subordonnés, leur niveau de
satisfaction au travail, la réduction du stress (Bass & A volio, 1992 ; Bono & Judge,
2003; Ilies, Judge & Wagner, 2006; Barling, Tom & Kelloway, 1996; Bass et coll.,
2003 ; Dionne, Yammarino, Atwater & Spangler, 2004 ; Koh, Steers & Terborg,
1995 ; Ozaralli, 2003 ; Arnold et coll., 2007 ; Bass, 1998, cité dans Rinfret, 2010) et
le maintien du « bien-être psychologique des employés, et ce, dans différents
. . 1 27 contextes orgamsat10nne s » .
C'est pourquoi il semble pertinent d'examiner le lien entre le leadership
transformationnel du supérieur perçu par les collaborateurs et le niveau de santé
psychologique de ces derniers. Qui plus est, nous présumons que la perception des
cadres intermédiaires à l'égard du leadership de leur supérieur hiérarchique, dans un
contexte tel que nous l'avons décrit, peut influencer leur sentiment d'efficacité
personnelle, ainsi que leur niveau de stress pour ultimement conduire ou favoriser
l'émergence de la détresse psychologique au travail.
L'auto-efficacité: le sentiment d'efficacitépersonnelle
Le développement des théories de la psychologie sociocognitive vient de
l'intégration des approches sociale et cognitive et de leurs champs d'études. En plus
de s'intéresser aux processus mentaux et à ceux d'ordre relationnel, «la théorie
sociocognitive est également une psychologie de la compétence, quand elle s'arme
de son concept organisateur central, l'auto-efficacité » (Carré, 2007, p. vi). Ban dura
s'est largement intéressé à ce concept qu'il définit comme« la croyance de l'individu
27 Op. cit.
45
en sa capacité d'organiser et d'exécuter la ligne de conduite requise pour produire
des résultats souhaités» (2007, p. 12). Selon sa conception :
L'auto-efficacité agit comme un mécanisme autorégulateur central de l'activité humaine. La confiance que la personne place dans ses capacités à produire des effets désirés influence ses aspirations, ses choix, sa vulnérabilité au stress et à la dépression, son niveau d'effort et de persévérance, sa résilience face à l'adversité ( ... ) C'est dire que la théorie de l'auto-efficacité ouvre des perspectives tout à fait neuves dans des domaines aussi divers que la santé, l'éducation, la psychothérapie, l'organisation des entreprises, l'entraînement sportif. (Bandura, 2007, p. 4)
La relation entre le sentiment d'efficacité personnelle et le stress, l ' anxiété, la
dépression, la satisfaction au travail et bien plus encore, ont été l'objet de
nombreuses recherches, par exemple A verill (1973), Bandura (1986), Bandura et
Jourden (1991), Beck (1984), Krantz (1985), Levine et Ursin (1980) et Miller (1980,
cité dans Bandura, 2007). Par ailleurs, une étude montre que le sentiment d'efficacité
personnelle serait influencé par le leadership transformationnel (Houlfort & Rinfret,
sous presse).
Partant de la définition de Bandura (2007), il est possible d'entrevoir comment un
individu qui se sent compétent peut plus aisément prendre part au changement. En
revanche, une personne doutant de ses compétences peut potentiellement résister lors
d'un grand changement, comme une réforme. En effet, Rondeau (2002) indique que
lors d'un changement, les individus ont tendance à résister lorsque des conditions
telles que l ' orientation, la sensibilisation et l' habilitation sont absentes28.
Ainsi, considérant les qualités du leader transformationnel (cf Houlfort & Rinfret,
précité), l 'hypothèse suivante se profile : si un supérieur doué de ce leadership
28 Cité dans Bareil, C. (2004). La résistance au changement : synthèse et critique des écrits.
46
favorise davantage le développement du sentiment de compétence chez ses
collaborateurs, c'est-à-dire en favorisant «l'habilitation» par l'acquisition de
compétences, celui-ci contribue également à réduire les comportements de résistance
au changement chez ses collaborateurs lors d'un réaménagement organisationnel.
Dans cette logique, il semble pertinent de porter notre regard à la fois sur le style de
leadership du supérieur des cadres du réseau sociosanitaire, mais également sur le
sentiment d'auto-efficacité de ces derniers.
Le sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel
À la lumière de ses recherches doctorales, Brassard (2009) est arrivée à la
conclusion que la possibilité de changement perçue, laquelle s'apparenterait au
sentiment d'auto-efficacité, devrait être traitée selon deux dimensions. En effet, dans
son application en contexte de travail, cette perception de la possibilité d'opérer le
changement comporterait un volet spécifique à l'exercice professionnel. Autrement
dit, si la première dimension réfère l'auto-efficacité en ce qu'elle renvoie à la
perception qu'a l'individu de posséder les capacités, les connaissances et les
compétences qui lui permettent d'agir (cf Bandura, précité), la seconde, telle que
propose Brassard (2009), serait d'ordre organisationnel et correspondrait à la
perception qu'a un individu de la « capacité de son organisation à mettre en place ou
à offrir les conditions nécessaires pour rendre le changement possible » (p. 107).
Nous inspirant de l'idée avancée par Brassard (2009), il nous paraît envisageable
de retrouver des cadres qui, malgré leur perception de posséder les compétences
généralement requises pour assumer leur fonction et atteindre les résultats visés -
donc auto-efficace -, pourraient ressentir de l'insatisfaction ou de la frustration
47
causée par des facteurs d'ordre organisationnel. Pour illustrer cette hypothèse,
prenons, à titre d'exemple, un des paradoxes de la gestion par résultats que privilégie
le secteur public: Des gestionnaires face à l'obligation d 'atteindre des résultats fixés
par l'organisation, mais pour lesquels ils sont néanmoins imputables, qui plus est,
dans un contexte où les moyens pour y parvenir sont parfois largement insuffisants.
Ainsi, l'augmentation du ratio d'encadrement, la diminution des ressources -
financières, humaines et matérielles - , une liberté d ' action restreinte par des
politiques de gestion rigides ou une culture de management conservatrice, sont autant
de facteurs qui pourraient contraindre les cadres dans l'utilisation optimale de leurs
compétences. De sorte que, si ces derniers ne se sentent pas supportés par leur
supérieur ou leur organisation, cette frustration pourrait potentiellement être néfaste
pour leur santé psychologique au travail. Dans cette perspective, l ' étude de cette
deuxième facette du sentiment d'efficacité chez les cadres intermédiaires du réseau
sociosanitaire du Québec apparaît pertinente.
La résilience
Ce concept initialement utilisé en physique pour décrire la capacité d 'un matériau
à résister à un choc a été d'abord utilisé en sciences humaines par Bowlby lors de ses
travaux sur l'attachement durant les années 1990. En psychologie, le développement
de ce concept est attribuable à Boris Cyrulnik qui, au cours de ses recherches menées
auprès de survivants de !'Holocauste, d'enfants orphelins et défavorisés d'Europe de
l'Est, avait observé chez certains d'entre eux des qualités intrinsèques leur ayant
permis de survivre à des évènements traumatiques29.
29 Cf Boris Cyrulnik ( 1999). Un merveilleux malheur. Paris : Éditions Odile Jacob.
: . .:i
48
Bien qu'il existe plusieurs définitions de la résilience, celle de Neil et Diaz (2001)
tire son intérêt du fait qu'elle synthétise plusieurs conceptions, dont celles de
Cyrulnik (1999), Ryff, Singer, Love et Essex (1998) et de Werner (1985). Neil et
Diaz (2001) définisse la résilience comme «la capacité d'un individu à maintenir,
rétablir ou améliorer sa santé mentale suite à des défis, comme une adaptation réussie
après une exposition à des évènements stressants au cours de sa vie et la capacité
d'un individu à se transformer et à changer »30.
La majorité des recherches sur la résilience ont été effectuées dans Je cadre de
travaux portant sur Je développement des enfants et des adolescents (Ryff, Singer,
Love & Essex, 1998). Parmi les résultats des recherches en la matière, ceux de
Wagnild et Young (1993) ont permis de montrer une corrélation significative entre la
résilience et l'évaluation du moral, de la satisfaction face à la vie et la dépression. De
plus, Luthans, A volio, A vey et Norman (2007) suggèrent que la satisfaction au
travail et la performance sont positivement liées à un facteur comprenant quatre
variables: la résilience, l'espoir, l'optimisme et l'efficacité personnelle. Allant dans
ce sens, l'étude de Youssef et Luthans (2007) menée auprès de 1 032 employés de
13 7 organisations américaines a effectivement permis de démontrer une corrélation
positive significative entre la performance et la satisfaction au travail et trois des
quatre variables susmentionnées, soit l'espoir, la résilience et l'optimisme.
Considérant que le contexte de changement continu dans lequel exercent les
cadres du réseau de la santé québécois peut être perçu comme porteur de défis à
relever pour certains ou comme source de stress pour d'autres, examiner l'effet de la
30 Traduction libre.
49
résilience sur l'émergence ou non de la détresse psychologique au travail constitue
une avenue intéressante pour la présente recherche.
Modèle conceptuel de recherche
Parmi les différents modèles s'intéressant à la santé psychologique au travail qui
ont été exposés dans ce chapitre, celui de Nelson et Simmons (2003) présente
plusieurs éléments d'intérêt pour notre recherche. Premièrement, mentionnons
qu'aux cinq ensembles de facteurs de stress qui le composent se rattachent des
antécédents potentiellement générateurs de stress ou d'eustress (stress positif), en
l'occurrence le leadership (exigences des relations) et l'utilisation des compétences
(conditions de travail) (cf Figure 3). La possibilité de rapprocher ce dernier
antécédent à celui de l'efficacité d'ordre organisationnel constitue un second
argument justifiant notre intérêt pour le modèle de Nelson et Simmons (2003). En
outre, notons la présence dans leur modèle du sentiment d'efficacité personnelle
(différences individuelles) parmi les variables modératrices pouvant conduire à
l'eustress ou à la détresse.
En somme, le modèle conceptuel que nous proposons (Figure 4) s'inspire de celui
élaboré par Nelson et Simmons (2003) auquel nous avons ajouté les variables du
sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel (inspiré de Brassard, 2009) et la
résilience (Neil & Diaz, 2001). Les connaissances entourant les concepts de chaque
variable choisie ont donc orienté l'élaboration de notre modèle préliminaire de
recherche d'une part et, d' autre part, la formulation des hypothèses concernant leur
influence sur la détresse psychologique au travail chez les cadres intermédiaires .
50
Figure 4. Modèle conceptuel de recherche
Sentiment d'efficacité personnelle
Hypothèses de recherche
Leadership transformationnel du
supérieur
Sentiment d'efficacité
« Organisationnelle »
DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL
-----~
Nos hypothèses de recherche découlent du modèle conceptùel gui sera validé par
cette étude. La littérature en la matière nous permet de proposer comme hypothèse
globale qu'un supérieur hiérarchique perçu comme de style transformationnel
favorise des sentiments d'efficacité - personnelle et d'ordre organisationnel -
positifs chez ses collaborateurs qui, par conséquent, vivent moins de détresse
psychologique. Nous intéressant spécifiquement à ce style de leadership, notre
présomption est à l'effet qu'un supérieur hiérarchique perçu comme étant de style
transformationnel devrait contribuer à l'autoévaluation positive de l'efficacité
personnelle et d'ordre organisationnel chez les cadres intermédiaires qu'il supervise.
En d'autres termes, plus les collaborateurs perçoivent l'utilisation d'un leadership
de type transformationnel chez leur supérieur, plus ceux-ci se auront un sentiment
d'auto-efficacité élevé. De façon analogue, notre seconde hypothèse suppose que
plus les collaborateurs perçoivent que leur supérieur utilise un leadership de type
51
transformationnel, plus élevé sera leur sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel.
Notre troisième hypothèse porte sur l'effet conjugué de l'auto-efficacité et du
sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel sur la détresse psychologique au
travail. Ainsi, nous suggérons que la combinaison des effets de ces deux variables
entraînera la diminution du niveau de détresse psychologique des cadres
intermédiaires.
Finalement, la quatrième hypothèse concerne le rôle médiateur que pourrait jouer
la résilience sur la détresse psychologique au travail. En effet, comme le suggère la
littérature, il s'agit d'une qualité intrinsèque de l'individu qui lui permet de s'adapter
et de préserver son équilibre psychique malgré les avatars du contexte
environnemental. En regard de ce qui précède, nous supposons donc que les
personnes ayant un niveau de résilience élevé devraient ressentir moins de détresse
psychologique au travail que celles dites moins résilientes et ce, sans égard aux
autres variables. À notre connaissance, aucune étude n'a encore montré la fonction
médiatrice de la résilience sur la détresse psychologique au travail jusqu'à
maintenant. Ce faisant, la présente recherche examinera pour la première fois le rôle
médiateur de la résilience sur la détresse psychologique au travail auprès d'un
échantillon de cadres intermédiaires du secteur de la santé et des services sociaux.
À la page suivante, nous proposons une synthèse de nos hypothèses de recherche
ainsi qu'une version récapitulative de notre modèle conceptuel de recherche illustrant
ces dernières (Figure 5).
Figure 5. Modèle conceptuel récapitulatif des hypothèses de recherche
Sentiment d'efficacité personnelle
H1
Leadership transformationnel
du supérieur H2
Sentiment d'efficacité
« Organisationnelle »
52
DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL
H4
-·~ Hypothèse 1
Plus les collaborateurs perçoivent que leur supérieur utilise un leadership de type transformationnel, plus leur sentiment d'efficacité personnelle sera élevé.
Hypothèse 2
Plus les collaborateurs perçoivent que leur supérieur utilise un leadership de type transformationnel, plus leur sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel sera élevé.
Hypothèse 3
Plus les sentiments d'efficacité personnelle et d'ordre organisationnel sont élevés, plus le niveau de détresse psychologique sera faible.
Hypothèse 4
Plus le niveau de résilience est élevé, plus celui de la détresse psychologique au travail sera faible.
Hypothèse globale
Plus un supérieur hiérarchique est perçu par ses collaborateurs comme étant de style transformationnel, plus les sentiments d'efficacité personnelle et d'ordre organisationnel de ces derniers seront élevés. Plus ces sentiments sont élevés et plus leur niveau de détresse psychologique sera faible, dépendamment de leur niveau de résilience.
Méthode
Stratégie de recherche
Posture épistémologique et objectifs de la recherche
Posture épistémologique
Dans le cadre du présent mémoire, les phénomènes de la détresse psychologique
au travail comme les concepts de leadership transformationnel, les sentiments
d'efficacité personnelle et d'ordre organisationnel et la résilience ont été
opérationnalisés afin d'être mesurés et de les conceptualiser à titre de variables. Nous
situant dans une perspective naturaliste, nous cherchons ainsi à étudier les liens entre
ces différentes variables au moyen d'un schéma corrélationnel de type associatif. Les
données recueillies seront traitées selon des méthodes statistiques permettant de
mesurer le niveau de détresse psychologique présent chez les personnes qui
composent l'échantillon d'une part, et d'examiner les corrélations, ainsi que les liens
de pondération entre les variables étudiées d'autre part. Il s'agit ici de tester
empiriquement un modèle conceptuel.
Objectifs de recherche
Cette recherche poursuit spécifiquement les objectifs suivants :
• Examiner les liens entre la détresse psychologique au travail et le leadership transformationnel, les sentiments d 'efficacité personnelle et d'ordre organisationnel et la résilience.
• Mieux connaître Je niveau de détresse psychologique au travail chez les cadres intermédiaires du réseau sociosanitaire québécois.
• Enfin, valider un modèle prédictif de la détresse psychologique au travail chez les cadres d'établ issements du réseau de la santé et des services sociaux du Québec.
55
Population et échantillon
La population de laquelle sera prélevé notre échantillon se compose de cadres de
niveau intermédiaire d'établissements du réseau de la santé et des services sociaux
du Québec. Les personnes qui seront invitées à participer à notre recherche œuvrent
donc au sein de l'une ou l'autre des missions du réseau sociosanitaire québécois.
Composition de l'échantillon
Le prélèvement de l'échantillon se fera parmi des cadres intermédiaires faisant
partie de l'une ou l'autre des associations suivantes : l 'Association du personnel
d'encadrement de la santé et des services sociaux (APER) et l' Association des
gestionnaires d'établissements de santé et de services sociaux (AGÉSSS). Une
entente de partenariat a été convenue entre la Chaire La Capitale en leadership dans
le secteur public (Natalie Rinfret) et ces associations, lesquelles procéderont chacune
à la sélection aléatoire d'un échantillon de 500 membres répartis proportionnellement
selon le genre (voir Appendice B).
Ainsi, les individus seront invités à répondre à l'ensemble des échelles qui
composent le vaste questionnaire dans lequel sont incluses nos échelles de mesure.
Ceux-ci seront invités à fournir certaines informations sociodémographiques et
professionnelles concernant, entre autres, leur expérience de travail au sein du réseau
et le temps d'occupation de leur fonction actuelle, la région administrative de
résidence et le nombre d'employés qu'ils supervisent.
56
Procédure
Dans le but d'obtenir les informations nécessaires qui permettront notamment
d'établir le niveau de détresse psychologique au travail prévalant au sein de notre
échantillon et en conformité avec les règles du Comité d'éthique de recherche (CÉR)
de !'École nationale d'administration publique (Appendice A), les participants
sélectionnés recevront par courriel de leur association professionnelle une lettre
d'invitation émise par la titulaire de la Chaire La Capitale en leadership dans le
secteur public, madame Natalie Rinfret (Appendice C). Un code d'accès leur sera
alors fourni afin d'accéder au questionnaire. Dans un délai de deux semaines suivant
la réception de la lettre d'invitation, un message de rappel sera envoyé de la même
façon aux répondants afin de solliciter à nouveau leur participation au projet
(Appendice D).
Instruments de mesure
En vue d'établir des corrélations entre notre variable dépendante, soit la détresse
psychologique au travail, et les variables indépendantes que nous avons exposées
précédemment, nous préconisons l'utilisation de cinq échelles qui sont décrites ci-
après. Le lecteur trouvera la version complète de notre questionnaire à
l 'Appendice E.
Indice de la détresse psychologique de Santé Québec (IDPSQ)
Le chapitre dans lequel ont été abordés entre autres le stress, l ' irritabilité, l'état
dépressif et l 'anxiété a permis d'établir que ceux-ci sont autant de voies par
lesquelles peut s'exprimer la détresse psychologique. Au Québec, plusiems études
portant sur la santé psychologique ont été effectuées à l'aide de ]' Indice de détresse
57
psychologique de Santé Québec (IDPSQ), notamment celles de Santé Québec (1987,
1992-1993, 1998) auprès de la population en général et celle menée par Morin
(2001) auprès des cadres supérieurs du réseau sociosanitaire québécois. Cet
instrument est une adaptation du Psychiatrie Symptom Index (PSI) (Ilfeld, 1976,
1978) traduit d'abord par Kovess (1985), puis par Préville, Boyer, Potvin, Perrault et
Légaré (1992) (Légaré, Préville, Massé, Poulin, Boyer & St-Laurent, 2001). Les
items qui le composent mesurent entre autres la dépression et l'anxiété, lesquelles ont
été identifiées comme deux dimensions importantes de la détresse psychologique lors
d'études factorielles menées par Martin, Sabourin et Gendreau ( 1989)31• L 'IDPSQ
mesure l'intensité des symptômes tels que l'état dépressif, l'état anxieux et
l'irritabilité ressentie au cours des sept derniers jours. (Légaré et al., 1995 ; Légaré et
al., 2001 ; Morin, 2003).
Les analyses de fiabilité ont révélé que l'échelle possède une consistance interne
appréciable de 0,92 (a) dans sa version de 29 items et de 0,89 (a) dans sa version
abrégée (14 items)32. La mesure de l'intensité des symptômes s'effectue à partir
d'une échelle de type Likert. Les possibilités de réponses sont : jamais (0), de temps
en temps (1), assez souvent (2) et très souvent (3).
Puisque notre projet de recherche vise notamment à obtenir des données
actualisées sur le niveau de détresse psychologique des cadres du réseau, notre choix
d' instrument s'est arrêté sur l'IDPSQ-14. Pour des fins de comparaison avec la
population générale, les barèmes d'analyse seront les mêmes que ceux utilisés par
Santé Québec (1992-1993, 1998) lors de ses enquêtes. Ce faisant, le niveau « élevé »
31 Cf Deschesnes (1998) 32 Ibid.
58
de détresse sera fixé aux scores supérieurs au 80e percentile, alors que les scores se
situant entre le 60e et le 80e percentile indiqueront un niveau de détresse «modéré ».
Le niveau « faible » sera attribué à ceux compris entre le Oe et Je 60e percentile.
Inventaire du style de leadership33
L'Inventaire du style de leadership de Bass et Avolio (1995) a été retenu pour
notre étude. Il s'agit d'une échelle composée de 45 énoncés mesurant trois
dimensions : le leadership transformationnel, le leadership transactionnel et le style
laissez-faire. Un énoncé lié au leadership transformationnel serait, par exemple,
«Mon supérieur insuffle un sentiment de fierté à ceux qui collaborent avec lui »,
alors qu'un énoncé comme «Mon supérieur exprime sa satisfaction lorsque que je
performe conformément aux attentes» correspond au style transactionnel. Enfin, un
énoncé tel que «Mon supérieur s'abstient d'intervenir» est associé au leadership
laissez-faire. Les réponses sont mesurées sur une échelle en cinq points de type
Likert allant de jamais (0) àfréquemment, voire toujours (4). L'indice alpha (a) de
chaque énoncé varie entre 0,74 et 0,94 (Rinfret, 2010).
Échelle de l'auto-efficacité générale
En vue de mieux connaître le niveau du sentiment d'efficacité personnelle des
cadres qui composent notre échantillon, une traduction française du General Self-
Efficacy (GSESH) (Bosscher & Smit, 1998) sera utilisée. Cette échelle,
originalement développée par Sherer et ses collègues en 1982, a été modifiée en
1998 par Bosscher et Smit afin d'en faire une version abrégée de 12 énoncés.
Bosscher et Smit (1998) ont classé leurs énoncés sous trois dimensions : l'initiative,
33 Multifactor Leadership Questionnaire Leader Form (5x-Short) (MLQ)
59
l'effort et, finalement, la persistance. À titre d'exemple, un énoncé comme «Si une
tâche semble trop compliquée, je ne me donnerai pas la peine d'essayer de
l'accomplir» correspond à la dimension de l'initiative, alors que «Lorsque je dois
faire quelque chose de désagréable, je persiste jusqu'à ce que je la finisse» est plutôt
associé à l'effort. La persistance quant à elle se traduit par« Lorsque je me fixe des
objectifs personnels importants, je les atteints rarement». Les réponses sont réparties
sur une échelle de type Likert en cinq points allant de pas du tout en accord ( 1) à très
fortement en accord ( 5).
Dans son ensemble, l'échelle possède un indice de consistance interne de 0,69 (a),
alors que prise individuellement, chaque dimension possède un indice alpha de
Chronbach (a) variant de 0,63 à 0,64 (Bosscher & Smit, 1998).
Échelle du sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel
Afin de mesurer le sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel des cadres
intermédiaires du réseau de la santé et des services sociaux du Québec, nous avons
conçu une échelle originale de six énoncés inspirés de ceux formulés par Brassard
(2009). À partir d'une échelle de type Likert en cinq points allant de pas du tout en
accord (0) à tout à fait en accord (4), l'ensemble des participants répondra aux
quatre premiers énoncés. Cependant, seuls les participants ayant été soumis à une
évaluation au cours de la dernière année sont invités à répondre aux questions 5 et 6
(Tableau 1 ).
Questions
Tableau 1
Échelle du sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel (inspirée de Brassard, 2009)
Énoncés
60
Grâce à mon organisation, j 'ai la possibilité d'améliorer mes 1 ------·- . ---------~?.!.!11'.~!~.1!:~~~: __________ . . . - ----- -------- ---- ---- -- -·------------------- ---·------
2
3
4
5
Je peux obtenir le support nécessaire de mon supérieur hiérarchique dans l'amélioration de mes compétences.
Mon organisation me supporte pour trouver des solutions en cas de problème pouvant entraver mes efforts de développement.
Grâce à mon organisation, j'ai la possibilité d'améliorer ma performance dans mon travail. Mon organisation met à ma disposition les moyens nécessaires me permettant d'atteindre les résultats attendus.
Avez-vous été soumis à une évaluation au cours de la dernière année, dans l'affirmative, répondez aux deux questions suivantes, dans la négative, indiquez: Ne s'applique pas (NSP)
6 Grâce à mon organisation, je peux accomplir les actions requises pour ___ ____ _ ________ r_~-~-!~~~~-!~~-~-IE.~!~'?~~-t}'?!~~-- ~f!:~i_q1:1_~-~~ ~-~1:1~_ !!1.?._~_~<:l:PP?.1!_ ~ '.~~~1-~<:l:t}'?!:l:_____ __
7 J'estime que mon organisation met à ma disposition les moyens me permettant d 'améliorer ma performance sur les comportements évalués.
Échelle de la résilience
Pour notre étude, nous avons choisi d'utiliser sept énoncés provenant de la version
abrégée de !'Échelle de la résilience de Neil et Diaz (2001). La version complète
contient habituellement 15 énoncés. Parmi les items que nous avons retenus se
trouve, par exemple, « Quand je me trouve dans une situation difficile, je peux
habituellement trouver une façon de m'en sortir». À partir d 'une échelle de type
Likert, les participants peuvent choisir l'une des sept réponses suivantes : pas du tout
en accord (1), très peu en accord (2), un peu en accord (3), moyennement en
accord (4), assez en accord (5), fortement en accord (6), très fortement en
accord (7). Les analyses de validation de la consistance interne de l'échelle
61
effectuées à partir de l'alpha de Chronbach (a) ont montré un niveau de fiabilité
satisfaisant de 0,91 (Neil et Diaz, 2001).
Accessibilité du questionnaire
Le questionnaire, en version électronique, était accessible « en ligne » via le site
Internet Survey Monkey. Les participants ont pu répondre à l'ensemble des échelles
de notre questionnaire. Le fichier électronique comprenant l'ensemble des données a
ensuite été transféré vers Je logiciel SPSS afin de procéder aux analyses statistiques.
Plusieurs avantages sont associés à l'utilisation de la plateforme Survey Monkey, en
l'occurrence la rapidité et la facilité avec lesquelles peuvent être rejoints les
participants, la simplification du processus de traitement des données, la réduction
des risques d'erreurs lors de leur dépouillement. De plus, l'utilisation d'un tel outil
de recherche permet une économie considérable par rapport aux coùts inhérents au
processus de recherche scientifique, par exemple en ce qui a trait à la production, la
distribution des questionnaires et le temps alloué pour le traitement des données.
Résultats
Analyse des données
Préparation des données et présentation des résultats
Cette section présente le processus suivi pour la préparation des données qm
feront l'objet de notre analyse. Nous débuterons donc par une présentation de la
procédure par laquelle les données brutes ont été traitées afin de générer les
indicateurs de mesure destinés à nos analyses. Nous poursuivrons par la description
du type d'analyses statistiques effectuées avant d'exposer les différents résultats
auxquels nous sommes parvenus.
Échelles de mesure.
Dans ]'objectif de faciliter le traitement statistique et réduire les erreurs de
traitements, nous avons choisi d'uniformiser les échelles. Ainsi, pour les items des
échelles mesurant le leadership transformationnel (LT) et l'auto-efficacité (AE)
utilisant un ancrage numérique de type Likert, une échelle graduée de 1 à 5 a été
utilisée. Les modalités de référence utilisées pour l'échelle du leadership
transformationnel sont: jamais (1), rarement (2), parfois (3), assez souvent (4),
fréquemment, voire toujours (5); les données manquantes ont été considérées
comme «Ne sais pas». Une inversion d'échelle a été effectuée pour les items 1 à 3
et 9 à 12 de l'efficacité personnelle (AEP), c'est-à-dire de 5 à 1 plutôt que de 1 à 5.
_j
. .1
64
L'échelle de type Likert graduée de 1 à 5 a été conservée pour les items portant
sur le sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel (SEO). Toutefois, la valeur 6
«Ne s'applique pas ou ne sais pas» a été remplacée par une valeur 9, nous l'avons
considéré équivalente à une donnée manquante (NIA). Nous avons effectué une
réduction de l'échelle pour la variable résilience. Originalement graduée de 1 à 7,
l'échelle de type Likert a été ramenée à une échelle en 5 points en regroupant les
modalités très peu en accord (2) et un peu en accord (3), ainsi que les modalités
fortement en accord (6) et très fortement en accord (7). La pondération des réponses
possibles correspond maintenant à pas du tout en accord (1), très peu ou peu en
accord (2), moyennement en accord (3), assez en accord (4), fortement ou très
fortement en accord (5). Les données manquantes ont été considérées comme «Ne
sais pas».
Les items de 15 à 21 de l'échelle mesurant la détresse psychologique (IDPSQ) ont
été considérés comme variables indicatives et les données manquantes comme
équivalentes à« Ne sais pas». Il importe de préciser que les données manquantes ou
les réponses de type «Ne sais pas» n'ont pas été retirées de l'échantillon.
Cependant, ces dernières n'ont pas été considérées lors du calcul des différents
estimateurs. Le Tableau 6 et le Tableau 7 (Appendice F) fournissent les taux de non-
réponse liée aux individus et pour chacun des concepts évalués. Pour chacune des
échelles utilisées, la valeur de la variable procède du calcul de la moyenne des
résultats de l'ensemble de ses items.
65
Le fichier comprend les réponses fournies par un total de 106 répondants34 dont
31, 13 p. cent ont répondu à toutes les questions. Les variables sociodémographiques
ont été utilisées pour sélectionner les sujets constituant notre échantillon, de sorte que
les personnes n'ayant répondu à aucune des questions liées au profil
sociodémographique ont été exclues en raison de l'impossibilité de les identifier. En
somme, nous avons conservé les individus ayant répondu à chacune des 11
questions, soit 66 personnes, et ceux ayant répondu à 10 questions ( 5 individus), 9
questions (1 individu) et 8 questions (1 individu), c'est-à-dire 73 individus au total.
Analyses statistiques.
Considérant les objectifs poursmv1s par la présente étude, soit d'examiner
l'existence d'un lien entre le leadership transformationnel (LT) et les autres variables
de notre modèle conceptuel d'une part, de connaître le niveau de détresse
psychologique chez les cadres intermédiaires du réseau et, d'autre part, de vérifier les
hypothèses que nous avons formulées pour nous permettre de valider notre modèle
prédictif, des analyses corrélationnelles simples (r de Pearson) ainsi que des modèles
de régressions hiérarchiques ont été utilisés.
34 Équivalent à un taux de réponse de 21,2 p. cent.
66
Analyses préliminaires
Caractéristiques sociodémographiques de l'échantillon
Des 73 personnes qui constituent notre échantillon, 72,6 p. cent sont des femmes
et 24,7 p. cent sont des hommes. Ils sont âgés de 28 à 62 ans (M= 47,72, ÉT= 8,45,
m/2 = 49,5). L'âge moyen des femmes (n= 53) est de 46,77 ans (ÉT = 8,21, Min=
30, Max= 59, m/2 = 47) et de 50,11 ans pour le groupe d'hommes (n= 18) (ÉT =
8,94, Min = 28, Max = 62, m/2 = 52,5). Les répondants détenant un diplôme de
maîtrise représentent 50,4 p. cent de notre échantillon, alors que ceux ayant obtenu
un baccalauréat forment 32,2 p. cent. Quant à la situation familiale, dans une
proportion de 51,8 p. cent des individus ont indiqué avoir un statut « Avec conjoint et
enfant(s) à charge », 28 p. cent un statut « Avec conjoint sans enfant à charge », alors
que 5,6 p. cent ont indiqué être «Sans conjoint et avec enfant(s) à charge». Les
personnes ayant déclaré n'avoir ni conjoint ni enfant à charge représentent 15,4 p.
cent de notre échantillon. On constate également que 61,6 p. cent des personnes de
notre échantillon résident dans l'une des trois régions suivantes: Capitale-Nationale,
Montérégie et Montréal, alors que 3 7 ,8 p. cent habitent dans les autres régions du
Québec.
Caractéristiques du pro.fil professionnel de l 'échantillon35
Les informations portant sur le profil professionnel révèlent que 43,4 p. cent des
personnes ont une expérience du réseau de la santé et des services sociaux se situant
entre 21 et 30 ans et 25 ,2 p. cent une expérience de 31 ans et plus. En revanche, on
constate que dans une très large proportion, soit 68,6 p. cent, les cadres ont affirmé
35 Note. Les informations complètes du profil sociodémographique de l'échantillon sont présentées dans le Tableau 8 et le Tableau 9 à I' Appendice G.
67
occuper leur poste depuis 5 ans et moins, alors que 23,8 p. cent l'occupent depuis six
à dix ans. En outre, le nombre d'employés supervisés par les cadres intermédiaires
sondés varie entre zéro à 300 employés.36 Si dans une proportion de 58,8 p. cent les
cadres rapportent que leur semaine régulière de travail compte entre 35 et 44 heures,
29,4 p. cent ont répondu travailler de 45 à 54 heures par semaine de façon régulière
alors qu'environ 11,2 p. cent ont indiqué travailler plus de 55 heures par semaine.
Enfin, la moitié des individus ont déclaré avoir un revenu annuel brut se situant entre
60 000 $ et 79 999 $ (50,4 %) alors que 43,4 p. cent indiquent gagner annuellement
un salaire compris entre 80 000 $ et 99 999 $.
Résultats concernant les variables indépendantes.
Le calcul des moyennes et de la dispersion (écart-type, mm1mum, maximum,
médiane, quartiles, variance) pour chacune des variables indépendantes visées par
nos hypothèses de recherche a fourni les résultats présentés dans le Tableau 2. Quant
à lui, le Tableau 3 présente les résultats d'analyses concernant la variable
dépendante : la détresse psychologique. Pour l'échelle mesurant le sentiment
d'efficacité d'ordre organisationnel, une analyse de la consistance interne a été
effectuée à partir de la procédure du logiciel SPSS. Les résultats ainsi obtenus ·1
indiquent un coefficient alpha de Chronbach satisfaisant (a = 0,85)37.
Nos analyses préliminaires montrent, d'une part, que les cadres interrogés
partagent une perception favorable quant au leadership de leur chef. En effet, se
situant près du degré 4, c'est-à-dire «Assez souvent», la moyenne générale et
l'écart-type traduisent une certaine communauté de vues des cadres
36 Nombre d 'employés supervisés (N= 69), M = 31,67, ÉT= 43,98, m/2 = 15. 37 Le coefficient alpha de Chronbach basé sur les éléments nonnalisés est de 0,872.
68
Tableau 2
Statistiques descriptives des variables indépendantes liées aux hypothèses
Variables N Min m/2 Max M ÉT (valide) a
Leadership transformationnel 65 1,98 3,85 5,00 3,77 0,73 0,54 Auto-efficacité (AE) 73 3,19 4,58 5,00 4,52 0,31 0,10 Sentiment d'efficacité «organisationnelle» (SEO) 73 1,14 3,85 5,00 3,48 1,14 1,29
Résilience 73 3,29 4,33 5,00 4,28 0,38 0,15
intermédiaires à l'égard de l'utilisation d'un style transformationnel de leadership par
leur supérieur hiérarchique. D'autre part, il appert que la perception de posséder les
compétences, les connaissances et les capacités d'action est largement partagée par
les cadres sondés. En effet, la moyenne de 4,52 sur un maximum de 5 concernant le
sentiment d'auto-efficacité (AE) se rapproche de la catégorie «Très fortement en
accord». De plus, comme l'écart-type de 0,31, le minimum de 3,19 (sur un
maximum de 5) et la médiane (4,58) montrent une faible dispersion entre les
répondants. En revanche, le sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel a obtenu
une moyenne globale moins élevée, c'est-à-dire correspondant à un degré de type
« Moyennement en accord » et présente une plus grande dispersion chez les
répondants (ÉT = 1, 14 ). Finalement, les résultats de l'échelle de la résilience
indiquent peu d'écart entre les participants qui ont obtenu une moyenne globale de
4,28 qui correspond au niveau« Assez en accord».
Par ailleurs, la comparaison des moyennes des hommes et des femmes ne permet
pas de conclure à des différences significatives à un seuil de 95 p. cent pour aucune
des variables étudiées.
69
Résultats concernant la variable dépendante
D'emblée, précisons que l'indice global de détresse psychologique est obtenu par
la moyenne des résultats de chacune des sous-échelles qui composent l'instrument.
Cet outil vise à déterminer à quelle fréquence les différents symptômes - anxiété,
irritabilité, état dépressif et symptômes cognitifs - ont été ressentis au cours de la
dernière semaine. Rappelons également que les scores moyens inférieurs au 60e
percentile correspondent à un niveau faible, que ceux inclus entre le 60e et le 80e
percentile au niveau modéré, alors que le niveau sévère comprend les scores
supérieurs au soe percentile.
Les résultats de l'indice de la détresse psychologique (Tableau 3) montrent que
16,44 p. cent des répondants de notre échantillon (N = 73) ont obtenu une moyenne
supérieure aux 80e percentile, c'est-à-dire correspondant à un niveau sévère de
détresse psychologique ressenti au cours de la semaine précédente, que près de 22 p.
cent des personnes présentent des moyennes globales qui correspondent au degré
d'intensité modéré, alors que la moyenne de 61,64 p. cent des répondants correspond
au niveau faible. Par ailleurs, comme le montre le Tableau 3, aucun répondant de
sexe masculin n'a rappo11é un score correspondant à un niveau de détresse
psychologique sévère, mais que près de 28 p. cent des résultats des hommes disent
avoir présenté des symptômes de détresse psychologique d'intensité modérée au
cours de la dernière semaine, contre moins de 8 p. cent pour les femmes.
Parmi les quatre sous-échelles de l'IDPSQ, les items liés à l'anxiété ont obtenu le
plus grand nombre de scores moyens correspondant à la présence de symptômes
d'intensité sévère au cours de la dernière semaine. De même, un peu moins de
70
Tableau 3
Prévalence et intensité de la détresse psychologique au travail de l'échantillon
Niveaux Faible % Modéré % Sévère % {nî {nî {nî
Anxiété 46 63,01 15 20,55 12 16,44 Féminin 32 59,25 11 20,37 11 20,37 Masculin 13 72,22 4 22,22 1 5,55
État dépressif 44 60,27 19 26,03 10 13,70 Féminin 32 59,25 12 22,22 10 13,71 Masculin 11 61,11 7 38,88 0 0,00
Irritabilité 57 78,08 9 12,33 7 9,59 Féminin 31 57,40 12 22,22 11 20,37 Masculin 13 72,22 4 22,22 5,55
Symptômes 63 86,30 0 0,00 10 13,70 cognitifs Féminin 46 85,19 0 0,00 8 14,81 Masculin 16 88,88 0 0,00 2 11,11
Détresse 45 61,64 16 21,92 12 16,44 psychologique Féminin 43 79,63 4 7,41 7 12,96 Masculin 13 72,22 5 27,77 0 0,00
Santé Québec 20.09 (1998)
Note. Femmes (n = 54) ; hommes (n = 18).
14 p. cent des individus interrogés ont rapporté des moyennes correspondant au
degré de sévérité le plus élevé de symptômes liés à la dépression et à des
perturbations au plan cognitif, alors que ce même degré a été atteint par 9,70 p. cent
des répondants qui ont mentionné avoir ressenti des symptômes d'irritabilité sévère
au cours des sept derniers jours.
71
À la lecture du Tableau 3, le nombre de femmes ayant obtenu des résultats
moyens se situant entre le soe et le 1 ooe percentile degré sévère - est supérieur
aux individus de sexe masculin et ce, sur l'ensemble des dimensions évaluées. Enfin,
selon les résultats, près de 39 p. cent des répondants masculins ont obtenu des scores
correspondant au degré d'intensité modéré sur les items mesurant l'état dépressif,
contre 22,22 p. cent chez les femmes. Les résultats d'analyses corrélationnelles ne
permettent pas d'établir un lien significatif entre la détresse psychologique et les
variables sociodémographiques tel que l'âge, le niveau de scolarité, la situation
familiale et le revenu.
Dans une proportion d'un peu plus de 27 p. cent, les individus ont rapporté
ressentir ces différentes manifestations depuis les six derniers mois, alors que 13,7 p.
cent disent les ressentir depuis les douze derniers mois et 26 p. cent depuis plus d'un
an. De ces 49 personnes ayant affirmé avoir été perturbées par ces symptômes depuis
au moins six mois, soit 67, 1 p. cent de l'échantillon, près de 41 p. cent ont déclaré
que ces symptômes ont nui à leur vie familiale et sentimentale au cours de cette
période, 35 p. cent ont rapporté avoir vu leurs capacités de travailler perturbées par
ces manifestations. De plus, environ 45 p. cent des personnes aux prises avec ces
manifestations depuis au moins six mois ont déclaré que ces dernières ont affecté
leurs activités sociales. Parmi cet ensemble de personnes qui ont rapporté avoir subi
des perturbations en raison de manifestations de certains symptômes, 17 individus
ont répondu avoir consulté quelqu'un au sujet de ces manifestations. En outre, près
de 33 p. cent des cadres s'accordent pour dire être jamais ou rarement stressés au
travail, alors que 42,5 p. cent indiquent se sentir parfois stressé au travail, tandis
72
qu'un peu moins de 22 p. cent ont répondu l'être assez souvent et 2,7 p. cent
fréquemment, voire toujours.
Un peu moins de 40 p. cent des cadres intermédiaires s'accordent pour dire qu'en
se comparant aux autres personnes de leur âge ils considèrent avoir une santé
mentale généralement excellente, 35,6 p. cent l'ont qualifiée de très bonne et 19,2 p.
cent ont estimé avoir une bonne santé mentale. Si un peu plus de 5 p. cent ont
répondu considérer avoir une santé mentale moyenne, aucune des personnes
interrogées n'a estimé avoir une santé mentale généralement mauvaise.
Validation des hypothèses de recherche
Première hypothèse
Plus les collaborateurs perçoivent que leur supérieur utilise un leadership de type transformationnel, plus leur sentiment d'auto-efficacité sera élevé.
Cette première hypothèse suppose une relation positive entre l'évaluation du
sentiment d'efficacité personnelle des collaborateurs et leur perception quant au
leadership transformationnel de leur supérieur hiérarchique. L'indice de corrélation
(r ,005) indique une relation positive entre ces deux variables conformément à
notre hypothèse, mais non statistiquement significative à un seuil de 95 p. cent (cf
Tableau 4). Par conséquent, l'hypothèse 1 s'en trouve invalidée.
Seconde hypothèse
Plus les collaborateurs perçoivent que leur supérieur utilise un leadership de type transformationnel, plus leur sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel sera élevé.
À l'instar de l'hypothèse précédente, nous avons une fois de plus présumé que les
chefs perçus comme ayant un leadership de style transformationnel par les cadres
73
Tableau 4
Matrice de corrélations des variables étudiées
Variables Coefficient 2 3 4 5
1. Leadership r de Pearson -,140 ,005 ,049 -,028 transformationnel Sig. ,266 ,969 ,696 ,823 (N valide= 65) (bilatérale)
2. Détresse r de Pearson - 260' '
- 427'* ' -,093
psychologique 0· 0ig. ,026 ,000 ,433 (N valide =73) (bilatérale)
3. A.-efficacité r de Pearson ' 271 * ,502**
personnelle Sig. ,021 ,000 (Nvalide= 73) (bilatérale)
4. A.-efficacité r de Pearson ,148 « organisationnelle » Sig. ,211 (N valide= 73) (bilatérale)
5. Résilience r de Pearson (N valide= 73) Sig.
(bilatérale) *p < 0,05, **p < 0,01.
ont une influence positive sur le sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel de ces
derniers. Si les résultats présentés dans le Tableau 4 confirment le sens positif de la
relation entre ces deux concepts comme suggéré dans notre hypothèse, le coefficient
de corrélation (r = ,049) ne permet pas de conclure à un lien statistiquement
significatif à un seuil de 95 p. cent, d'où la décision de rejeter cette hypothèse.
Troisième hypothèse
Plus les sentiments d'efficacité personnelle et d'ordre organisationnel sont élevés, plus le niveau de détresse psychologique sera faible.
Cette troisième hypothèse sous-tend l'existence de liens négatifs entre la détresse
psychologique et l'auto-efficacité et entre la détresse psychologique et le sentiment
74
d'efficacité d'ordre organisationnel. Les résultats des corrélations simples (cf
Tableau 4) montrent effectivement des liens inverses significatifs entre la détresse
psychologique et l'auto-efficacité (r = -,26) au seuil de 95 p. cent et le sentiment
d'efficacité d'ordre organisationnel (r = -,427, p < 0,01), ce qui suit le sens de
l'hypothèse.
Bien qu'un test de comparaison de moyennes (test t) n'ait pas fait ressortir de
différence significative entre les répondants de genre masculin et féminin quant à la
détresse psychologique au travail et le sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel,
une analyse corrélationnelle effectuée en contrôlant le genre nous permet d'observer
l'absence de lien statistiquement significatif au seuil de 95 p. cent entre ces dernières
variables pour les individus de sexe masculin (n = 18) (r = -,308, p = ,213) (cf
Tableau 10, Appendice H). De fait, notre hypothèse peut être validée uniquement par
rapport aux individus de sexe féminin (n = 54) (r = -,522, p = 0,000).
Quatrième hypothèse
Plus le niveau de résilience est élevé, plus celui de la détresse psychologique au travail sera faible.
Finalement, cette hypothèse suggère une relation inverse entre la résilience et
la détresse psychologique. Une lecture du Tableau 4 nous permet d'observer une
relation négative entre ces variables (r = -,028) sans toutefois qu'il s'agisse d'un
lien statistiquement significatif au seuil de 95 p. cent, ce qui invalide donc cette
hypothèse.
Hypothèse globale et validation du modèle conceptuel
Plus un supérieur hiérarchique est perçu par ses collaborateurs comme étant de style transformationnel, plus les sentiments d'efficacité personnelle et d'ordre organisationnel de ces derniers seront élevés. Plus ces sentiments sont élevés et plus leur niveau de détresse psychologique sera faible, dépendamment de leur niveau de résilience.
75
Selon cette hypothèse, l'effet conjugué des variables Leadership
transformationnel, Auto-efficacité et Sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel
contribuerait à la diminution du niveau de la détresse psychologique au travail.
L'examen de cette hypothèse et la vérification du modèle conceptuel illustré à la
page 52 (Figure 5) ont procédé d'une analyse de régression hiérarchique. Afin de
tester l'effet présumé de la résilience sur la détresse psychologique, celle-ci a été
introduite dans le premier bloc à titre de covariable. Le leadership transformationnel
a été introduit dans le second bloc et, finalement, les variables concernant l'auto-
efficacité et le sentiment d 'efficacité d'ordre organisationnel ont été toutes deux
introduites dans le troisième bloc.
Le Tableau 5 présente les coefficients de régression fJ pour chacune des variables
en fonction de leur entrée dans les trois modèles. Comme les résultats ci-dessus
l ' indiquent, Je troisième modèle est le seul pouvant être retenu considérant son
niveau de signification statistique acceptable, soit avec un F(l ,65) = 4,50, p = ,003 .
Si les résultats de cette première analyse nous permettent d 'estimer que 23,l p.
cent de la variance de la détresse psychologique au travail des participants de notre
échantillon pourrait s'expliquer selon ce dernier modèle, ceux-ci révèlent également
que le sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel est la variable contribuant Je
plus à la variance de la détresse psychologique parmi l' ensemble des variables du
Tableau 5
Résultats d'analyse de régression hiérarchique des variables indépendantes sur la détresse psychologique au travail
Modèles
Variables indépendantes fJ
1. Résilience -,091
2. Résilience -,101
Leadership transformationnel -,147
P. cent de variance expliquée pour l'ensemble des variables
3. Résilience
Leadership transformationnel
Auto-efficacité (AE)
Sentiment d'efficacité « organisationnel » (SEO)
,032
-,119
-,202
-,369**
P. cent de variance expliquée pour l'ensemble des variables
*p < 0,05, **p < 0,01. Note. F(l,65) = 4,500 p = ,003.
R2 Sig.
,008 ,473
,030 ,393
,231 ,003**
76
modèle retenu (fJ = -,369) et dont le degré de signification statistique est satisfaisant
au seuil de 95 p. cent. À la lecture des résultats présentés dans le Tableau 5, nous
constatons l'absence d'effet significatif sur la détresse psychologique de la résilience
(fJ = -,032, n.s.), du leadership transformationnel (fJ = -,119, n.s.) et de l'auto-
efficacité (fJ = -,202, n.s.).
Vérification de l'effet des variables exogènes sur la variable dépendante
Compte tenu de ce qui précède, le contrôle de l'effet des variables exogènes a été
uniquement effectué par rapport à la détresse psychologique. Ainsi, nous avons
cherché à vérifier l'effet des variables concernant l'âge, le nombre d'employés
supervisés, le nombre d'années d'occupation du poste actuel et le nombre d'années
77
d'expérience au sein du réseau de la santé et des services sociaux sur la détresse
psychologique au travail de notre échantillon. Pour ce faire, des analyses de variance
(ANOVA) ont été effectuées.
Dans le cas de la variable liée au nombre d'employés supervisés, nous avons
choisi de former deux groupes : le premier comprenant les personnes supervisant
moins de 1 OO employés, le deuxième groupe de ceux supervisant plus de 1 OO
employés. Puisque 83,8 p. cent des répondants ont indiqué avoir moins de 100
employés, le contrôle l'effet de cette variable n'est donc pas nécessaire.
De même, pour contrôler l'effet du nombre d'années d'occupation du poste nous
avons choisi de former trois groupes, soit les répondants occupant leur poste depuis 0
à 10 années (groupe 1 ), ceux qui l'occupent depuis 11 à 20 années (groupe 2) et,
finalement, les personnes qui l'occupent depuis 21 années et plus (groupe 3). Encore
une fois, puisque la majorité des répondants font partie du premier groupe (0 à 10
années), le contrôle de l'effet de cette variable n'est pas nécessaire.
Enfin, pour examiner l'effet de l'âge et du nombre d'années d'expérience au sein
du réseau sur la détresse psychologique, nous avons également procédé par la
constitution de groupes. La variable « Âge » a donc été scindée en deux groupes - les
limites ayant été déterminées de façon à inclure un minimum de 20 individus
chacun - : le groupe 1 comprend les individus âgés de 46 ans et moins (n = 26) ; le
groupe 2 ceux âgés de 47 ans et plus (n = 46). Pour ce qui est de l'expérience au sein
du réseau, les répondants ont été regroupés selon quatre modalités liées au nombre
d'années d'expérience: 1) de 0 à 10 ans ; 2) de 11à20 ans ; 3) de 21à30 ans; 4) 31
ans et plus.
78
Les analyses de variance (ANOVA) indiquent que les cadres intermédiaires âgés
de 47 ans et plus (M = 1, 79) présentent plus de détresse psychologique au travail que
ceux âgés de 46 ans et moins (M =1,56) (F(l ,71) = 3,799, p = ,055)38.
Quant à l'effet du nombre d'années d'expérience au sein du réseau de la santé, les
résultats obtenus montrent des différences significatives39 entre les moyennes du
groupe 2 (M = 1,42) et du groupe 3 (M = 1, 79), ainsi qu'entre celles du groupe 2 et
du groupe 4 (M = 1,86). Un test de Tukey effectué en post hoc a révélé des
différences marginales entre le groupe 2 et le groupe 3 (p = ,067) et entre le groupe 2
et le groupe 4 (p = ,086)40. En somme, ces analyses nous permettent d'estimer que
les participants ayant cumulé de 11 à 20 ans d'expérience au sein du réseau de la
santé vivent vraisemblablement moins de détresse psychologique au travail que leurs
homologues ayant de 21 à 30 ans d'expérience au sein du réseau et ceux y exerçant
depuis 31 ans et plus.
38 Cf Tableau 11 et Tableau 12 (Appendice I) 39 F(3 , 72) = 2,685, p = 0,053 (cf Tableau 13 et Tableau 14 de l 'Appendice 1) 4° Cf Tableau 15 (Appendice 1)
Discussion
80
Le présent chapitre propose une discussion portant sur les résultats présentés
précédemment. Ainsi, notre propos portera d'abord sur l'interprétation de nos
résultats à la lumière des objectifs poursuivis par cette recherche pour ensuite
s'intéresser aux contributions et aux limites de celle-ci. Enfin, nous poserons notre
regard sur les retombés pratiques ainsi que sur les perspectives ouvertes pour les
recherches futures .
Résultats de recherche concernant la détresse psychologique au travail
Parmi nos objectifs de recherche, nous souhaitions obtenir une meilleure
connaissance de l'état actuel de la santé mentale au travail des cadres intermédiaires
du réseau de la santé et des services sociaux, plus spécifiquement quant à la détresse
psychologique au travail de ces derniers. À cet égard, nos résultats indiquent qu'au
moment de 1 'étude la proportion de cadres intermédiaires rapportant un degré sévère
de détresse psychologique au travail était inférieure à la prévalence d'un tel niveau
au sein de la population générale (20,09 %) (Santé Québec, 1998), c'est-à-dire moins
de 17 p. cent.
À la lumière de nos travaux, nous constatons que les personnes aux prises avec un
indice sévère de détresse psychologique sont uniquement de sexe féminin. De plus, à
l'instar d'autres chercheurs (Gélinas, Lussier & Sabourin, 1995; Légaré, Lebeau,
Boyer & St-Laurent, 1995; Santé Québec, 1995; Vézina & Bourbonnais, 2001), les
manifestations symptomatiques d'intensité sont plus élevées sur les quatre
dimensions évaluées - anxiété, dépression, irritabilité et symptômes cognitifs - chez
les femmes que chez les hommes. Si ces derniers semblent ressentir les symptômes
de façon moins aigüe que les femmes, ceux-ci semblent plus fréquemment aux prises
- --·~1
81
avec des symptômes de dépression et d'anxiété à un degré modéré. D'ailleurs, nos
résultats démontrent que le taux de prévalence de détresse psychologique au travail
d'intensité modéré du groupe d'hommes est trois fois supérieur à celui retrouvé chez
le groupe de cadres de sexe féminin.
Néanmoins, il ressort de la présente recherche qu'au moment où les cadres
intermédiaires du réseau de la santé et des services sociaux ont répondu à notre
questionnaire, la majorité estimait avoir une santé mentale générale excellente ou très
bonne. De plus, les informations recueillies indiquent aussi que peu d'entre eux
ressentent un stress professionnel chronique. En regard des résultats de l'étude
effectuée par Rinfret en 2006 où 19 p. cent des cadres intermédiaires et supérieurs
présentaient un niveau aigu de stress au travail, les résultats de notre recherche nous
permettent de croire en une amélioration sensible des conditions d'exercice des
cadres intermédiaires du réseau depuis la dernière réforme.
Considérations théoriques
Pour répondre à notre objectif d'étudier le lien entre le leadership
transformationnel et la détresse psychologique au travail, nous avons élaboré un
modèle de recherche illustrant les hypothèses selon lesquelles un leader perçu de
style transformationnel par ses collaborateurs contribue à des sentiments positifs
d'efficacité personnelle (Nelson & Simmons, 2003 ; Houlfort & Rinfret, sous presse)
et d'ordre organisationnel chez ses derniers. Ainsi, ces perceptions positives
devraient contribuer à leur tour à réduire le niveau de détresse psychologique au
travail (Bandura, 2007 ; Bass, 1999 ; Bass & A volio, 1995 ; Bosscher & Smit, 1998 ;
Nelson & Simmons, 2003). Or, considérant la littérature entourant les phénomènes
82
de santé mentale, nous avions choisi d'inclure la résilience dans notre modèle
conceptuel afin d'en examiner l'effet sur le niveau de détresse psychologique au
travail.
Force est de constater que si les résultats d'analyses quantitatives de notre
recherche font ressortir une communauté de vues chez les cadres intermédiaires
quant à l'utilisation d'un style de leadership transformationnel par leur supérieur
hiérarchique, nos travaux n'ont toutefois pas révélé l'existence de relations
significatives entre le style transformationnel des leaders et des sentiments positifs
d'efficacité personnelle et d'ordre organisationnel chez leurs collaborateurs. De
même, nos analyses n'ont pu démontrer un lien appréciable entre l'utilisation d'un
leadership transformationnel par un supérieur et le niveau de détresse psychologique
au travail de ses collaborateurs. En effet, au terme de nos analyses nous ne pouvons
conclure que le niveau de détresse psychologique au travail des cadres intermédiaires
de notre échantillon, qu'il soit d'intensité élevée, modérée ou faible, est soumis à
l'influence du style plus ou moins transformationnel de leadership utilisé par leur
supérieur. Par ailleurs, bien que la littérature nous enseigne sur l'effet édulcorant de
la résilience sur la détresse psychologique (Ban dura, 2007 ; Niel & Diaz, 2001 ), la
présente étude n'a pas démontré de relation significative entre celle-ci et la détresse
psychologique au travail, de sorte qu'il nous est impossible de conclure à son effet
médiateur sur cette dernière.
En revanche, à la lumière de nos recherches nous sommes à même de constater
que la détresse psychologique au travail des cadres de notre échantillon serait
influencée par leur sentiment d'efficacité personnelle (auto-efficacité) et plus encore
83
par leur sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel (SEO). En effet, l'occurrence
d'un lien significatif entre le sentiment d'efficacité personnelle et la détresse
psychologique au travail a été révélée par nos travaux, d'où notre présomption à
l'effet que la perception qu'ont les cadres intermédiaires de notre échantillon de
posséder les compétences et les capacités nécessaires pour réaliser les résultats
souhaités constitue un élément ayant un effet réel sur l'amélioration de leur état de
santé psychologique au travail.
Cependant, comme nous en av10ns fait état précédemment, le modèle de
régression hiérarchique a révélé à la fois le lien significatif et la prépondérance de la
contribution du sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel sur la détresse
psychologique au travail. En effet, à elle seule cette variable permet d'expliquer
12,53 p. cent de variance de la détresse psychologique au travail chez nos
répondants (sr2 = -,354); le sentiment d'auto-efficacité offre quant à lui 2,9 p. cent
d'explication du phénomène (sr2 = -,171). Dès lors, nous sommes à même de
prétendre que l'addition des effets de ces deux variables offre une compréhension de
15,45 p. cent dans l'équation prédictive du phénomène de la détresse psychologique
au travail chez les cadres intermédiaires de notre échantillon41•
Finalement, considérant qu'aucune autre variable étudiée ne contribue davantage
à expliquer la détresse psychologique au travail que celle du sentiment d'efficacité
d'ordre organisationnel, nos conclusions sont qu'en dépit qu'il soit significatif, le
modèle prédictif de la détresse psychologique au travail, tel que nous l'avions
proposé, n'est pas le plus approprié. De sorte que d'autres variables telles que la
41 Note. L'ensemble des variables du modèle explique 23, 1 p. cent de la variance (R2 ,231 ).
84
satisfaction au travail et le stress (cf Rinfret, 2010) pourraient être introduites dans
ledit modèle afin d'en bonifier la valeur prédictive.
Contributions et ouvertures théoriques de la recherche
Dans un premier temps, la présente étude offre des informations actualisées sur
l'état de santé psychologique au travail dans une portion de la population de cadres
intermédiaires œuvrant au sein du réseau québécois de la santé et des services
sociaux. Dans un deuxième temps, cette étude a permis de mettre en lumière l'impact
de la perception des cadres intermédiaires quant aux possibilités que leur offre leur
organisation d'utiliser et de développer leurs compétences professionnelles sur leur
santé psychologique au travail. En effet, il s' agit de la première étude s'intéressant à
cette dimension d'ordre organisationnel liée au sentiment d'efficacité, telle que l'a
mis en lumière Brassard (2009). De plus, l'échelle inspirée de Brassard (2009) que
nous avons développée a montré, après analyse, un coefficient de fidélité interne
comparable à celui de l'échelle à sept items de Brassard (2009), laquelle s'était
inspirée des quatre items de Maurer, Mitchell et Barbeite (2002). Ainsi, nous
pouvons conclure à la fidélité du construit mesuré par notre échelle.
Nous désirons toutefois apporter certaines remarques quant audit concept de
sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel. Pour Brassard (2009), rappelons que
l' efficacité d'ordre organisationnel serait une dimension de la «possibilité de
changement perçue » s'apparentant au sentiment d'efficacité personnelle (ou auto-
efficacité) (cf Bandura) et référerait« à la perception de la capacité de l'organisation
à mettre en place ou à offrir les conditions nécessaires pour rendre le changement
85
possible42 » (Brassard, 2009, p. 107). Bien que nous nous sommes inspiré de
l'échelle de l'auteure pour élaborer notre propre échelle et que nous avons conservé
la même terminologie, les items 1, 3-6 de notre échelle (cf Tableau 1) réfèrent
davantage à la perception d'une personne d'être compétente et de pouvoir les utiliser
qu'à la capacité de l'organisation. Cette nuance d'ordre sémantique nous a donc
conduit à réfléchir sur une terminologie qui tienne compte à la fois de la présence du
sentiment d'efficacité personnelle et de la perception de la personne se percevant
comme auto-efficace de pouvoir actualiser ses compétences dans l'exercice de ses
fonctions. Ce faisant, la nouvelle terminologie que nous suggérons pour illustrer ce
concept est la« possibilité d'autodéploiement professionnelle perçue».
Limites de la recherche
Nous considérons que l'utilisation de données empiriques recueillies uniquement
par voie de questionnaires qui, pour certains, ont un indice alpha plus ou moins élevé
implique certaines limites pour la compréhension dudit phénomène. Par ailleurs, un
problème concernant les comités d'éthiques de plusieurs établissements de santé et
de services sociaux a conduit à l'interruption du processus de recherche, d'où le
faible taux de réponse, c'est-à-dire 10,6 p. cent. De ce fait, le nombre restreint
d'individus ayant participé à notre recherche implique également certaines limites,
notamment quant à la possibilité de généraliser nos résultats de recherche à
l'ensemble de la population des cadres de mveau intermédiaire du réseau
sociosanitaire. À cet égard, mentionnons qu'à l'heure actuelle nos résultats ne
permettent pas de prétendre hors de tout doute raisonnable au lien significatif du
42 Ajout personnel des italiques.
86
sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel chez les cadres masculins et ce, peut-
être en raison d'un possible effet d'échantillon.
Retombés pratiques de la recherche
Dans le cas des cadres intermédiaires, il est possible de croire que la perception de
faire partie d'une organisation permettant de mettre à profit ses compétences et
mettant en place les moyens et outils nécessaires à l'actualisation ou au
développement professionnel constitue un élément ayant une influence déterminante
sur leur santé psychologique au travail. Dans cet ordre d'idées, nous pouvons
raisonnablement supposer que la mise en place de programmes favorisant le
développement ou l'actualisation des compétences des gestionnaires, ainsi que des
plans de reconnaissance pourrait avoir des effets positifs sur la santé mentale au
travail du personnel d'encadrement. Ce faisant, nous estimons donc que de telles
mesures devraient faire partie intégrante des stratégies des établissements du réseau
sociosanitaire québécois en matière de gestion des compétences et de la carrière.
En somme, en introduisant ces nouvelles connaissances quant au concept du
sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel la présente recherche offre de
nouvelles perspectives pour la recherche à venir et ce, tant en ce qui à trait à la santé
psychologique au travail qu'en matière de développement organisationnel.
Conclusion
Conclusion
La présente étude démontre que la prévalence de la détresse psychologique au
travail chez les cadres intermédiaires ayant participé à notre recherche est inférieure
à celle retrouvée dans la population générale (Santé Québec, 1998). De plus, celle-ci
révèle que les cadres de notre échantillon font non seulement une évaluation positive
de leur santé psychologique en général, mais ils estiment également être stressés de
façon ponctuelle et ressentir un stress professionnel chronique. En outre, les résultats
auxquels nous sommes parvenus indiquent d'une part que la majorité des cadres
intermédiaires interrogés perçoivent leur supérieur hiérarchique comme utilisant un
leadership transformationnel. D'autre part, qu' ils ont une perception très positive de
leur efficacité personnelle, mais ont un sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel
moyen.
Si nos résultats ne permettent pas de conclure que le leadership transformationnel
d'un supérieur constitue une source d'influence significative sur les perceptions
d'auto-efficacité, d'efficacité d'ordre organisationnel, ainsi que sur le niveau de
détresse psychologique au travail chez ses collaborateurs, nous sommes cependant en
mesure de croire à l'existence d'une relation positive et significative entre la détresse
psychologique au travail des cadres intermédiaires et leur sentiment d'efficacité
d'ordre organisationnel. Ce faisant, en dépit la non-confirmation de la plupart de nos
hypothèses de recherche, notre étude a néanmoins permis la validation du modèle
prédictif de la détresse psychologique au travail des cadres intermédiaires du réseau
et contribue à ouvrir de nouvelles perspectives pour les recherches à vemr,
principalement en regard du concept d'efficacité d'ordre organisationnel.
Références
Références
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Appendice A
Certificat du Comité d'éthique de recherche (CRÉ-ÉNAP)
Certificat de conformité éthiqu~JCÉR-ÉNAP)
N. ume .. ·.'.· .... ro de .... ·.· .. ·. r ... •.•· .. é.fe .. 'r .... e. ···".··· ... · .. ce : .. CÉR-ÉNAP-2008-07 ' ' ·.·.··.' ,' ' .·.::·.·· ·\ >•·····' :,·:-::,():·:::·::· · ' ' ' .. ~· .. ;·.;,'.::'.<':·:·, <· ··
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enap.ca
Appendice B
Lettres de partenariats
I@ SANTÉ ET
SERVICES
SOCIAUX
Montréal, le 26 octobre 2007
Madame Natalie Rinfret, Ph.D. Professeure
Natalie Rinfret 22
L'association de cadres au service de ses membres
Titulaire de la Chaire La Capitale en leadership dans le secteur public Ëcoie nationale d'administration publique 555, boulevard Charest Est Québec (Québec) G1K 9E5
Objet : Participation de notre association à votre projet de recherche
Madame,
Faisant suite à notre conversation téléphonique du 15 octobre dernier, il me fait plaisir de vous informer que notre association accepte de contribuer à une prochaine étude concernant les cadres des établissements de santé et des services sociaux. Ce projet de recherche, que vous souhaitez entreprendre, constitue une suite de celui que vous avez déjà mené auprès des directeurs généraux de notre réseau.
Notre compréhension de cette recherche que vous souhaitez effectuer auprès des cadres intermédiaires et supérieurs membres de notre association serait de répliquer l'étude précédente tout en modifiant la méthodologie pour pallier aux limites du premier projet. A cet effet, vous aimeriez : 1) Demander à une première moitié de nos membres d'évaluer leur intelligence émotionnelle, leur style de leadership, leur passion au travail, leur mobilisation face au changement, leur efficacité au travail et leur satisfaction. Ainsi, un questionnaire serait distribué auprès de 500 d'entre eux ; 2) Demander à l'autre moitié de nos membres d'évaluer l'intelligence émotionnelle et le style de leadership de leur supérieur et, à partir de cela, d'évaluer Jeurs propres attitudes et comportements au travail, soit leur mobilisation, leur motivation, leur satisfaction, leur niveau de stress et leur épuisement professionnel. Pour ce deuxième volet du projet de recherche, Je questionnaire serait distribué auprès de l'autre 500 personnes.
Lorsque vous serez prête à procéder, il nous faudra convenir ensemble de la meilleure façon de les contacter, ainsi que sur la façon de leur transmettre les éventuels résultats.
Espérant le tout conforme, recevez, Madame, l'expression de nos sentiments les meilleurs.
;iiT?l / Michel6.:J ..._,,
3745 St-Jacques, bureau 216, Montréal (Québec) H4C 1H3
Téléphone: (514) 933-4118 Télécopieur: (514) 933-2397 Site web: www.aper.qc.ca Courriel: [email protected]
"'~
Le 23 octobre 2007
Madame Nathalie Rinfret, Ph.O. Professe ure
ASSOCIATION DES GfSTIONNAIRES
DES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ
ET DE SERVICES SOCIAUX
Titulaire de la Chaire de la Capitale en leadership dans le secteur public École nationale d'administration publique 555, boulevard Charest Est Québec (Québec) GlK 9E5
Natalie Rinfret 23
Objet : Participation des cadres de notre Association au projet de recherche portant sur le style de leadership, l'intelligence émotionnelle et leurs effets sur l'entourage organisationnel
Madame Rinfret,
La présente fait suite à votre demande de partenariat pour un projet de recherche impliquant la participation de deux groupes de 500 cadres de notre Association qui en compte près de 6 500. Ces deux groupes participeront donc à une étude empirique que vous mènerez portant sur le style de leadership, l'intelligence émotionnelle et leurs effets sur l'entourage organisationnel. Dans votre correspondance du 18 octobre dernier, vous me soulignez qu'une étude comparable a été menée l'année dernière auprès des directeurs généraux des établissements de santé et de services sociaux et que d'autres groupes de gest ionnaires (i.e. cadres supérieurs et cadres intermédiaires de l'APER) ont accepté de participer à cette étude.
Percevant l'utilité certaine des résultats de cette recherche en termes de production d'un état de situation sur le niveau d'engagement et de mobilisation de nos gestionnaires et de leurs collaborateurs et considérant les éclairages que cette recherche va vraisemblablement apporter en termes des déterminants de cet engagement, nous ne pouvons que souscrire et nous réjouir d'une telle démarche.
Ainsi, nous voulons par la présente vous confirmer notre désir de participer à cette recherche en vous permettant d'une part d'accéder à un échantillon de gestionnaires de notre Association aux fins de la collecte de données et d'autre part, de contribuer activement à la diffusion des résultats de cette étude auprès de nos membres.
601, bo ui. A.dom:our, b l1w.1u 201, l t)11J:i11cl1il (Qw!bel"l J4G 2M& 1~1. : !450l f,5 J-()()00 1-B00-'.16 1 ·6~, 2(, T<!léc. : M50) (,51 .9750
www.~sess,~ .qc . c~
105
Natalie Rinfret 24
Sans anticiper les résultats et recommandations de cette étude, permettez-moi de vous féliciter de cette initiative d'envergure qui, nous l'espérons, apportera un meilleur éclairage sur les pratiques de leadership les plus porteuses dans le contexte des changements continus que vivent nos organisations.
Veuillez recevoir, Madame Rinfret, 1' expression de mes sentiments les meilleurs.
'i'-:4~~ François Jean--Président-directeur général Association des gestionnaires des établissements de santé et de services sociaux
FJ/cb
c.c. Monsieur Ahmed Benhadji, coordonnateur du service de formation et de développement des compétences en gestion, AGESSS
106
Appendice C
Lettre d'invitation
Dl!stiutmes : Membres des a.sotiatîom; (APRR, AGESS:S, ACS'SSS) C&::iI'es du P...éseau de 'la mlté et des sm'Kes socil!m:
.,ENAP
Objet: Pmidpmm e projet de ~·&'..Jlé pm IJJ. CJJ.me La Capiml.e en leadership dans le sertœ:r public
Titre du projet: L 'i.nti21Jfg:€nc4: d~tiomH1Ile il! Mi ù;amskip tmntJ'Cl1"!N!GtiffftMl : deux co•tmu::~ nki."S.'iW€S à w cowit42 tiq la~ flan:; tfi riLMll qidbik-0i:; tiq la s.rmtd « figs zurrias ux:iaux.
Ea CO'~libm"al.i.iim a·vec les !mis. assodalîcm du perso:imet d'enœ.dremem à.es émbmsemeœ de· 53!1.té etdes senâi:es s.ociam.: dl.i. ·~ :imm sollidtom 'ltotre pmticipmœ à 1!lli projet de recherche eff~ i:iar madEme Natsliie R:in!fret, PiLD.., titu.laire de la Ckoim .La C!Jpitme m ~li1p drms .m s«tlmTpultlic et pmfessemî! à l'ENAP. Ce projet s'im.smt m c~É mvec l'étude ~ o 2005 Œtlflîès à.es dfurectœ:rs g~mc et de leurs œllabJJI"atellr!l du réSE3Jl.quK&is de ~é à des SS'l!ic:es s.ocimn..
Aira: l1a rÊ:fmme en ·t~, les gestiom.lll.iœs dl.i. résam faat face,. mue mis d.e ptm, à de ~ ~. tou:t en dev1ml! tenir· compte du lei'!mOOv : ix. .•. ·Offrir à !.a popruatioo dES smiir:es -de smté et des smi.ces socilm't ai:cessmtes et de ~· *·
Aim.si, Ita mise ea œm'IE de •la rÉfmmi: dans ce •secteur d'ores et déjà cll!mdÉrise par le c'llrangp . .mmt commn et !la comple."tité die su. emiim:mem.em soolifr.,e c:ermmes questions : Quel est Ie style de leadP..nl:llp 1.e ptm a.ppm\jl'Jie dans m.i tel coote."rtt!! ? E:tiste·+il um l:ien entre le SÏj'te de leadership et l'mœlligen.ce émotiom.ielie ? Le de lead.ersmp utilisé ~r le perso:imel di'emcsdre:mem .œs. établissements ·di!! smtè a •me; sen'i:ces soci:am.: dl.i. •Qttêbec: est-ù mob:IJllii.irteur face au projet com:m.ml ? Cmnmem rêms:ir à immer à su persom.iel, dans ce contexte en :i:mmvaoce, œ. smûm.ent •tle jnstke o~aâom.ielîe, smtimmt qni •tlÊtemriœ des c:œ.npoo:1l!!i!lellts orgmr.;atiœmels [!M>">ilifs ?
C'est OOD.c ·tians li'objectif de mieux c~ ce qu'implique la mobi.fu!litico. face à cette réfarn:te que nous soil:iritons votre parl.i.cipa1iœ à ce projet de recherche.. pm ce pmj!!t de :rechen:he, •ll;mt> vondri.œs :i.1iumer des figures di!! leadmhip •.èltms le ré5ean die Ta '!llD!!ê l!ll réal:ismt des r4!-c:its d.e 'l.de araprès de cames recon:m1s comm.e des leadm èltms leur m:iliieu.. Si 1roos êtes mteressé à, passfülemeut, être mt!!i"!liewe iJl'!l'tlr œ v&let de la recherche, ve'l!illlez c~...r avi:c: maœmte 11~1llie11e Fûlb-:itde n 418-641-3000, [!M)">'le 6227 ou à murie.lle.llC'lmtail!er:â.î!i!Mll! .. ca.
.,EPIAI
Nians. tenolllS à i.rœs assmer de la. plm stricte œnfidel!lmmté. qmmt .l!DX répomes que i.rooa !foumiIDez. En. ;111nm lemJf5:. c:el.les-ti ·Jlie seront dii't111lgnèes im:x al.ltrl5 ~:res dn persQ!l11el de 'li\Jtre é:mblis&!!mi'!Dt Naus vous a;;,Sll'rollS que seme 12 ti~ di!-la Ol!filre imra iM:cès 3 \i-05 réponses ·N que les dollllées rerne:illis ne s~inmt qu'Jll'JX ?>'l!W.es fins de la présœte .rec~ En répœW.lint su. questiomiair:e \IDU.S c,r.œtSmtez à participer .à cette étœde.
Les réWm:ts gl.OOaœt .d\: càt2 rt!dœrdie ]p('ll.ID'Ont ·ê!re· pri!sœtés ior:i d'U'.ll prochain roll{Jque de wtn!: Assocfafum .. Si \\OUS ~ :receva:ir Fa .résultats de la~ 'll"eufilez mcme votre adre!l?>e éla-ttcnique •dms l'encadré :pré%11 à cet eff!!l flèms la se.di.OO « Infoml300Il5 générales )) du. qumtllrlmÎJle. Par le mt .même et .IPOOI" \lDllS remeroo d.e 'l;'Q.tœ
pmtidpaâo:n, vom: serez a'Œl:OmlltiquEment élig:t"tlle an tirage d'un. soupEr pilllf dE!!L":. pemmll'!!S d":tme'll~mrde :150$.
Une rÊpome aumt le Ul aô :2~ S6liiit 'graM~t ~@.
Pour ace• am: quemollllli'lires, 'i'l!<uilll!'.z.diqueJ sur le lie:n. d-dessi:ms et ·E'l'ltlW le mot de passe. Il se peut que '!i1KJ.S deviez maimenir le bouton Cont:rd.i'il enfoncé. mi: mœœmt de cliquer sm le M l\Mlllf. accéder .œu. quœoll.DlllJ:e {CTIU. + rue pillli nu 'be lien}. Veuillez roJl:!E!nrer le lien imem& etie mo:t dia pas:!iîe si 'i!OUS :rouha!tl!Zretaume:r dans. le qœsti.oonaïre .
. Accès an qn<esti.onnaire : IJ.tWs:/fiW S!im;gyttmâi:;ytnmt~ rn$J?sœ,=UKÇ'.ù:lot)QlF'!.Jj5QAW2XJ\ ld $d
Nous 11•ous œmerciœs; à U'l!'i.imce de \'-01re pré.rleme œThibml!tiœ. Si \'OUS av!!!L des: questicm .ou ~t!ir:es, n'hésitez ·p;as 3 cOOl!lllll.llquer 3'\'K oous .. Il nous fera plaisir de. Von& répondre.
Na,tiilie .Rirllref, Fh.D. Tîtu13ire et pmfe.s!!'!Ife Chaire La Cap:itit~ en ladasmp dans, le semur jpublk
Éœle mtimt.'!ie d'.a~stratioa publiique 555, bouftevardChmst Est Qq~bec (Qiaé:ber.) ŒK 9E5 Téléphone: 418-641-JOOO
109
Appendice D
Lettre de rappel
.Destinaf:rim; : 1<!emb:res: da :a.'<Soriafü:m (APER, AGESSS, AC5"SSS) Cadres .w Rése·au de fa santé et da senices soc:i.sux
.,EIVAP
Objet: P'l!irtidpmoa au :pwj& œ IKherdl.e mené par la C'.halœ La Capi1ll!le en leadership d:ms le sl!CiBJrpmiblic
Titre du proj!l!t: L 'irlwliig:nc$' 4.wmtiannt11lfl .q/ .li' katiw-sldp mmefànnt1ticnngl ; t:kn c,ampitmu:4& 1JiJ;gss.am à !a t':fJndlJ.itg de la ~ffl!'1 dm'l:i jg ffliJDU
lJ.J1ilfK4JIS <fil lfl .&OJJt.i fi àtlS r,nct<S UJC-ÎaL.'î:.
RAPPEL
ltéœm:ment, nom vous faistflm parvenir uue lettre d':intitati-0:n :à pmjdper mi prC'jet de mcileiche a.L'imiJJJipJW ®tlotio'i!1,1wli4 >1:t .~· J11M1o'ursl1ip ~Jbnnation.Ml : tiflm: crmip~flYICes nff:41zmirw à Ja c4JNJ'v.1t,e dil' la ~.miD dan: .t,e rn11m1 f[lliê.biiccflis tJg Ia sœt~ ,et à~ &Nvicqs sfXim:lx » efœct:œ! par ·~. Natal:ie Rù:tfrat NOffi JHlOOS dêjà re91 de nom.biemes rèpmm!s,
Si '<"0115 avez répondit au quescnOWll!Îil', ÏgtlC!Il"..Z cet .;ni;s de .rappel et yeufilez recaioir de nom.rem es rem&rieml!!lts pourv;0tre i!:Ollili'bomfum. Si VO'IB n'avez t<.\'aj01m pm compf~ ce .qumfill!llÙre, nQUS sollicitons de oow.:a:"ll "-otre précieuse ca!llabonti.GIL n e'St îudispensil!ble qne llOUS c.bte:mions le }ÙllS Ô! r.fponses pGl3ibles afin de p!)WlO.Ù lt1llîdPJ scienti.fiquement nos mal}'56 ..
:Si V-0115 fil' i:!Z des quesctioos oo commentaires, n'hèsitez p-a:s :à COOl!llll!Ùqu.N :wec ma~11te Mmiàùe Rebitaille :i.u 418641-3000, po.ste 6227. Il nous faa plmir de vllns répandre.
NafaJœ Rmfr!if, Ph.D. Tuuklire et profl!5Seuœ Cb:ùre· La Capitile en leadi!FS!llp dans. le serteur publli: École œti~naje d!administrnfiom.publiqœ
111
---·; i
Appendice E
Échelles du questionnaire
INVENTAIRE DU STYLE DE LEADERSHIP (Bass & Avolio, 1995)
Veuillez indiquer dans quelle mesure chacun des énoncés correspond à vos agissements en milieu organisationnel. Le mot « autre » peut représenter vos collègues, vos clients, les employés sous votre responsabilité directe et/ou tous ces individus.
\ Rarèment Parfois
2
l. J'offre mon assistance aux autres en de leurs efforts. 0 2 3 4 2. Je procède au réexamen des prémisses de base pour m'assurer
______ g~:-~lJ~s- ~9-1?! _?.PP!.2P!:~~-~~=----- ___ ___________ _ _ _______________ _ 0 2 3 4
3. Je n'interviens jusqu'à ce que les problèmes deviennent sérieux. 0 1 2 3 4 4. Je concentre mon attention sur les irrégularités, les erreurs, les
. l' 0 l 2 3 4 ___ ~~C.~P_t.!2.1?5-~!--~-~--~~ll:!!S._~-~~--1?.2~~~~ ----- ___ _ _________ _______ _________________ _ __ _________________ _____ _ ___________ _ - ~.:}_:_é~i te -~'._iI?!~!~~~i!_9_1:1!1-1?_~_ l.l?~-~1?j~_':1~--~~P2~<l~!~ __ a.PPa.!a.!s._s_~_1?!:__ --·-·-----·- _______ Q_____ ______ 2 3 ··-- - -~ __ 6. Je parle des valeurs et des croyances qui sont les plus importantes
_ P.2~! -~2~: ............... ........... _ ··························· - ---- . .. __ __ _ ____ _ 0 2 3 4
7. Je m'absente cela est nécessaire. 0 2 3 4 8. Je recherche différentes perspectives lors de la résolution d'un
0 2 3 4
-~~ _!~ _Pa.!!~-~~ -!'..::t~~I?i!_ a_:--_~C._2P!i~~S.!!'..~: __ _______ ---· _ _ __________________ __________ _Q____ ------~ -----~ --- _ - ~----10. J'insuffle un sentiment de fierté à ceux collaborent avec moi. 0 2 3 4 11 . J'identifie en termes clairs la personne responsable de l'atteinte des
de rendement. 0 2 3 4
0 2 3 4
13. Je 0 2 3 4
0 2 3 4 ···-··-·- ··-·- ·-·-·-······--·····
1..?_:_}~_ C.91?~a.C.!~9_1:1- _!~!!1_P~_à_J'. ~~~~!~~~~-1?!_~! ?1:1- 1'.'.91'.?'?~i-~g: __ __ _ _ __ _ _ _ _ _____ Q____ _ _ _ _ _ _ -·----------- ___ _ 2 3 4 16. Je définis clairement ce que l'on peut s'attendre à recevoir lorsque
0 2 3 4 _______ !~_Qpj~~!!f ~_~_p_e!.f.2~(l1?_(;~_ 5-21?! _<i!_t~J!1_1-~.: ....... ---····------------·-·····-- _ ___ ___ ··-----···---··------··-----------·· -··--·--------· 17. Je démontre que je crois fortement à l'affirmation« si ce n'est pas
0 2 3 4 ________ !>!_is.~~ -1?~-!.~P~E.~P<l~ -~~ : -------··--·--·-·····-·-···-······- ------······- _ . ·······-··········------------ ····---··-·-·--·-···-------···-----·--·····-··-·· ···-·····-··---------l?:J~_ya._i~ ::11::1 ~~~!~ ~~ l '. !r:t~E~t p~~~?1?1?~_1 P9':1!_ 1~ !>~1?~t~C..t'. 91::1 _ê:21::1P~_: ................. __ _Q _ -· .. 2 3 4
... ... ·-····-·-··-···-··-···-····-·-
19. Je traite les autres comme des individus plutôt que comme les membres d'un 0 2 3 4
20. Je fais comprendre que les problèmes doivent être chroniques 'intervienne. 0 2 3 4
21. J'agis de manière à inspirer le respect des autres. 0 2 3 4
--j
114
22. Je porte toute mon attention à m'occuper des problèmes, des et des échecs. 0 2 3 4
23. Je prends en considération les conséquences morales et éthiques des décisions. 0 2 3 4
-······-········-······---··-··---··-··-··--···-·········-······--·······--·--·-·-··-.··----··-·-·· .... ---····-·---·-··- ·-···-··--· .. --·····-····-··--·-····---······----......... -·-··-···-·- ........ ---···-··-·-----·-···--·-·-···-·-··· .. -· .. ---·-·-·····-·-·--· ··-···--····-.. --·-·-·-····-··--·····-----···--·-·-··-24. Je prends note de toutes les erreurs. 0 2 3 4 -------·-·-----·-·--··-···-··------·-·------·--·-·-·-·---------···-···-····--------··-·-----···--------·------·--·-· ... -·-··-·-----·---·····-------·-·-··-·-25. J'ai confiance en moi et en mes cariac1ttes 0 2 3 4 26. une vision articulée du futur. 0 2 3 4
--~_?_: __ !~~~- ~~~?.~~~-e-~u_E}~-~ -~-~~~~~-129_~_':!1~i~-~~-~~~j~?._t~~~=------------- ___ Q __ L ____ ~ ______ } _____ ~---
29. Je considère tous les individus comme ayant des aspirations, des habiletés et des besoins leur sont nrrmrf><:
30. J'amène les autres à considérer les problèmes sous des angles différents.
32. Je suggère de nouvelles façons dans la manière d'accomplir les tâches.
0 1 2 3 4
0 2 3 4
0 2 3 4
0 2 3 4
0 2 3 4 ···············-·-·-··-···-·-·······
0 2 3 4 }_3.~l_~_!~i~_t_I"_~}~~-r_!~_s.__g_1:1~-S.~ÎQ~-~ll!_g~~!~S.: __________________ . __ ._. __ . ______ ·---·-- ···-·-·------·-·-·-·-·--···--···········-··-·-·-·-----·---··-··-··-··-34. Je mets l'accent sur l'importance de se dormer une mission
collective . 0 2 3 4 . ·········-··········-··········-··--...................... _ ..•....... -.. ·--·······-·······-··-·-····-·-· .. ··· .............. ............................................ ~·-··-·-··-----.. -.............. .. 35. J'exprime ma satisfaction lorsque les autres performent
conformément aux attentes. 0 2 3 4
}?:}~~~-~-~~t!_~_<:'.onfl~~~-q_u.~r:i!_~--~'-~!~~~!~~-~~-~~-ec!~f~_ _______________ __Q ___ __ __!_ ____ ?. ______ }_ _____ ~ __ 37. Je réussis à satisfaire les besoins professionnels des autres. o 2 3 4
............................................................................................ ,_................................................................................................................... ·········-··-·········-·· .. ···-··· ···············-·····-·-···-······ .. ·················-··-·····-·········· ... ························-···········-38. J'utilise des styles de leadership adéquats. o 2 3 4
•••••••••••• •••••••••••••••••••••••• • -••- ••• •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••o••o•o•oo-•o••• ••••••••••••••••••••-•••oo•o••-······-·••••o•• •••••••••••••••••••••••••o•••oo••••••••-•••••••••• ••••••••••••••••••-·•-OOOHOHOO-OO••••oo •••••••••• •••••••• •• ••••- • •••••••••••••••-• •• •• ••--••••••OO
-·~?.:..!~i1_!!!_~_1!~_!e.S. _~uti:_~s.-~-~~i!_~ _P.~~S. _ _gue _l?~-~ -q~9i ~~_s._'._att~I1~-~-i~l!!: _________ .... __ Q _______ ·-----·~·------ ]------~ --··-
- ~-~-~!~!~':S.~-~~- ~-?_~~~!~_pré_S.:~t_e.!. les -~~tr~~-~~E!.~-~~l_'.l:~~~t: _~i!~~~?_n.~-··---··- --Q _____ ._.!_·-··--··-·-?·-- ___ }_ _______ ~_ ... 41. Je travaille avec les autres de manière satisfaisante. 0 2 3 4
·· ··· ·················-·-···-· .. ···
42. Je donne de au désir de réussite des autres. 0 2 3 4
1.LJ~E~~s._sis. ~ - s.~tisf~~~~!.f'i~~-1?__~~~!1~ -~-5- _C::~ige._~_c_~-~~-~_2Eg~!1i~~-ti9.!1.: ______ ._Q ____ _!____ _ ~ ______ ;3_ ______ ~ __
44. J'accentue chez les autres la volonté de travailler fort. 0 2 3 4
45.Je est efficace 0 2 3 4
EFFICACITÉ PERSONNELLE (Bosscher & Smit, 1998)
115
En pensant à votre travail actuel, indiquez à quel point vous êtes en accord avec chaque énoncé.
oyennement en accord
3
1. Si une tâche semble trop compliquée, je ne me donnerai pas la peine 3 _ _ _ _<l~e;:s.s.~y_e;:.r. ~e;: __ 1 :~~<:::~~p_lit: _ __ _ _ _______________ . ___ ___ __________________________L _____ : __ ---------~---~----··
2. J'évite d'essayer d ' apprendre de nouvelles choses lorsqu'elles semblent difficiles. 1 2 3 4 5
3. Lorsque j'essaie quelque chose de nouveau, j'abandonne rapidement _____ s.Jj_e;: _~e;:.r.~1::'.s.is._P~S.- ~_ll_ p_r._e;:_~i<::r. _~()1:1P:____ ____ ___ ___ _ _____ ________ _ _______ L __ ~ ______ 3-________ ~---~ ---4. Lorsque je fais des plans, je suis certain que je les réaliser. I 2 3 4 5 5. Si je ne peux pas réussir une tâche la première fois, je continue
4 1 2 3 5 ......... A'~s.s.~ye;:_r._j1:1s.q1:1'..~_ <:::<:: q1:1<::J<:: .. .r.~_1:1s.s.is.s..<::.'._ -----······ ......... ·························- ------ - _ ...... ................................................ __ ·····--············· _ _ ... ··················-------·-······ 6. Lorsque je dois faire quelque chose de désagréable, je persiste
ce la finisse. 7. Lorsque je décide de faire quelque chose, je le fais en allant droit au but.
1 2
1 2
3 4 5
3 4 5
8. L'échec me conduit à essayer avec encore plus de détermination. 1 2 3 4 5 -··-·-··-·······-·-··-··-···----·--·-·-·---··---···---·----·------·--···--·--·-·-·-··--·-·--···--·-·--·-·-··-··-···-··-.. -.. -····-·-··-··-·-··-··-·····-··-----·--·-·--... ····-·-·-- ·-··-·-··--·-·-·-·-·-··-· .. ----------·-------·--9. Lorsque je me fixe des objectifs personnels importants, je les atteints
rarement. "''"'''"''"''" '"'•'''"' """ ''"""- "- """"'""'' """"- '""•-•H••••••••H••• •-•••HH•H-••H•••- •" ••••••••rnH••••••••••••m•H••••••·-·-••••••••••••-••-•••-•- •••-·-·- ·••- •- - ·••-- OHH•••••H•••••••••••••••-••••••M••M••••-•••~•••••••••••-••••·-•••••-•••-••••-••H•-
10. Je me sens dans l'incapacité de gérer la plupart des problèmes me heurte dans ma vie.
11 . Quand des problèmes inattendus surviennent, j'ai du mal à les maîtriser.
1
2 3 4 5
2 3 4 5
2 3 4 5 ··················-·-·--- - --··-··-·······-·······
3 4 5
. ' ;
116
SENTIMENT D'EFFICACITÉ ORGANISATIONNELLE (échelle originale, inspirée de Brassard, 2009)
Indiquez, au moyen de l 'échelle-réponse ci-dessous, à quel point vous êtes en accord avec chaque énoncé.
Pas du:foul: en tln peu en accord
2
1. Grâce à mon organisation, j'ai la possibilité d'améliorer mes
accord 5
2 3 4 5 6 ......... ~.~.~P..~.~~~~~.~: ..................................................................................................................................................................................................... . 2. Je peux obtenir le support nécessaire de mon supérieur hiérarchique
......... ~'.:1:~~}~.~~~~.~.?.~~.~i?.~ .. ~~ .. ~~~ .. ~.?.!?.P.~~~~~~~: .................................................................................... ? ....... ~ ....... ~ ....... ~ ....... ~ .. .. 3. Mon organisation me supporte pour trouver des solutions en cas de
......... P.~?.~.~~!?.~ .. P.?.~.Y.~~~--~!::.~!.~Y.~~ .. !?.~~--~f.f.?.~~--~~ .. ~.~.Y.~.~?.P.P..~.1:?.~~~: .......................................... ~ ...... ? ....... ~ ........ ~ ....... ~ ... . 4. Grâce à mon organisation, j'ai la possibilité d'améliorer ma
2 3 4 5 6 ......... P.~Ef.?.~~~~~.~.A~~~ .. ~?.~ .. ~!.~Y..~i!.: .......................................................................................................................................................... . 5. Mon organisation met à ma disposition les moyens nécessaires me
......... P.~~-~-~~~~~ .. 9..'..~~.~.~?.9.E~ .. !.~.~.!.~~Y!.~~~.~ .. ~E:~~~~~.: ............................................................................. ~ ...... ? ....... ~ ....... ~ ....... ~ .. .. Avez-vous été soumis à une évaluation au cours de la dernière année, dans l'affirmative, répondez aux deux questions suivantes, dans la négative, indiquez ne s'applique pas.
6. Grâce à mon organisation, je peux accomplir les actions requises pour réaliser les améliorations indiquées dans mon rapport d'évaluation.
7. J'estime que mon organisation met à ma disposition les moyens me permettant d'améliorer ma performance sur les comportements évalués .
2 3 4 5 6
2 3 4 5 6
RÉSILENCE (Neil & Diaz, 2001)
117
Lisez chaque énoncé et choisissez, panni les réponses possibles, celle qui vous décrit le mieux.
Pàs du tout Très peu, ' en acc,s>rd
2 01,0''
Moyen~ement en accord ,,, ,4
1. Lorsque je fais des plans, je les concrétise. 2. Je suis fier d'avoir réalisé des accomplissements au cours de ma
vie. 3. Je suis déterminé.
Fortement en accord
6
2 3
1 2 3
2 3
Très:Tortement ' ··<~h.accord
i;fb:·
4 5 6 7 .............................. _
4 5 6 7 ····--- ··--·---·-······-··-···-··--
4 5 6 7
-~-=J-~ .. ~.:uis _~Ï.~-~i.plin~_ ---------·--------------------- -·-- ____ ____ ___ _! __ ~ ~ ----~- _ ~ __ 6- ___ L. _ _ ?_: __ !~P-~l!x h._ab,!!~~1-!~!E~!!!__tro~~~E __ q~~!9.:':_l_~- ~!1.:~~-~ -q~~ 1:!1-~_ f.'.l:i.!EÏ.E~: ___ __ ?. ...... - ~ -· -~--- _? ___ 6- 7 6. Quand je suis dans une situation difficile, je peux habituellement trouver une de m'en sortir. 1 2 3 4 5 6 7
7. J'ai assez d'énergie pour entreprendre ce que je dois faire. 1 2 3 4 5 6 7
118
DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE
Les questions qui suivent portent sur divers aspects de votre santé. La façon dont vous vous êtes senti durant la dernière semaine a pu être différente de celle dont vous vous êtes senti l'année passée.
1 Pouvez-vous nous dire à quelle fréquence AU COURS DE LA DERNIÈRE SEMAINE :
1. Vous êtes-vous senti désespéré en pensant à l'avenir? 1 2 3 4 --·····-······· ··-·······-···························· .. ·········································································--······· ··············-··--·-··"'''''' ··················-···············-····················· ... -....... ......................................................... _,.,, ············-·····-·····-····-·
2. Vous êtes-vous senti seul? 1 2 3 4 ----······-··--·-··--···--·---·-···········-----····----···-·---·---····--·-···---······-----····--------··-··-·-··----······-··-··-·--·------····-···-·--
3. Avez-vous eu des blancs de mémoire ? 1 2 3 4
-~_:__Y.9_1:1_~ -~!~~=Y9_~~-~-~1!~X_<:i~-~2..t-l~~g~ _ou -~.Y~~=Y-2!:1_S ___ ~_ti.Jes -~~ -~!~1::1_~_>!. _?. ____________ _! ______ ? _____ }__ 4 5. Vous êtes-vous senti tendu ou sous ? 1 2 3 4
~:Y2:i:t~ ~!~~=.Y9_l1.~ 19:i~~~ ~~P2~~~~ ~9.1.?!~~ q~~1.q1::1_'.~i:i 2:t:tq~_C?.!q~~- ~h.2~~-7_ _ _ ___ J___ _ _?_ ?. __ _ 4 7. Vous êtes-vous senti ennuyé ou peu intéressé par les choses? 1 2 3 4
--··-····---···-·· .. ·-···-·--······-.. ······ .. ---·-·-······-········-· .. ···-··--·-----······-···-------····---·--··-···--·-·····-····-·········--······-·· ············-·-·······-·----·-···----·····--·-·--·-···---····· ···--··---·-·····-··---·····------
8. Avez-vous ressenti des ou des craintes ? 1 2 3 4 9. Avez-vous eu des difficultés à vous souvenir des choses? 2 3 4 1 O. Avez-vous pleuré facilement ou vous êtes-vous senti sur le point de
2 3 4
11. Vous êtes-vous senti ou nerveux intérieurement ? 1 2 3 4
1 2 3 4 13. Vous êtes-vous senti facilement contrarié ou irrité? 1 2 3 4
········-·-··--·····----···-----·--······· 14. Vous êtes-vous fâché pour des choses sans importance? 1 2 3 4
119
SI VOUS A VEZ ENCERCLÉ « 1 » POUR « JAMAIS » À CHACUNE DES QUESTIONS DE 1À14, PASSEZ À LA QUESTION 20; SINON, RÉPONDEZ À LA QUESTION 15.
Les deux dernières semames
Le dernier mois
Les six derniers mois
La dernière année
Plus d'un an
16. Au cours des 6 derniers mois, est-ce que ces manifestations ont nui à votre vie familiale ou sentimentale ? Oui Non
T7:"Aücoiirsd.es6derniers··· m:ois~est=ce<ïlïecesmanifëstafioiïsonfiïüi······ · ···· ······ -· --·- -~Y.Q!T~--~~p~ci 1~-Q~!!:~Y.~_!!l~T-7___ --···········-·--_ ------· · ··-········---·----·--···-·- _____ <?_~~ -- -------~-9n
18. Au cours des 6 derniers mois, est-ce que ces manifestations vous ont restreint( e) dans vos activités sociales (loisirs, rencontres avec Oui Y2~!S'.P~!:~Q!~,4S'.~~!P.!?.,. ~1:!1!~?.)I . ..... _ __ .. .. __
Non
19. Avez-vous consulté quelqu'un au sujet de ces manifestations ? Oui Non ............... -...... ·········-·············-····· .. ······· .. ····-···· .. ··············-······· ··················-···-.-.. ························-···"·· ................................................ . 20. Si vous comparez votre santé mentale à celle des autres personnes de votre âge, diriez-vous
_ ____ q_~_~g~-~~-~.!l_g~E ér~L: .. :.___ ____ ________ ·---··· _______ ----·····-· .............. ·------····· ____ -···········--·-··········-
excellente? très bonne?
bonne? moyenne? mauvaise?
_?L.Q!9~~l~!P.~~!, .. ~~-1:!-~Y.<.i.i! .. j~_ ~e- ~-~.!1~-~!.1 ... g~_!.1~~-~l~tr-~~~~-:.:.: ... _ ........... .. ··············-···········- ................................................... .
jamais rarement parfois
assez souvent fréquemment, voire toujours
120
INFORMATIONS GÉNÉRALES
1. Âge
2. Sexe ( '1) Féminin D Masculin D
3. Dans quelle région habitez-vous ?
4. Quelle est votre situation familiale ? ( '1)
• Avec conjoint et avec enfant(s) à chargeD • Avec conjoint et sans enfant à charge D • Sans conjoint et avec enfant(s) à charge D • Sans conjoint et sans enfant à charge D
5. Quel est votre niveau de scolarité ? ( '1)
Secondaire D Technique D Certificat D BaccalauréatD
Maîtrise D Doctorat D Autre :
6. Votre revenu annuel brut? ( '1)
• Entre 30 000 $et 39 999 $ D • Entre 40 000 $ et 59 999 $ D • Entre 60 000 $ et 79 999 $ D • Entre 80 000 $et 100 000 $ D • Plus de 100 000 $ D
7. Depuis combien d'année(s) travaillez-vous dans le réseau de la santé ?
____ année(s) ____ mois
8. Depuis combien de temps occupez-vous votre emploi actuel ?
____ année(s) ____ mois
9. Combien d'employés supervisez-vous ?
_ ___ année(s) ____ mois
10. Quelle est votre semaine régulière de travail ? heures/semaine ----
11. Quelle fonction occupez-vous? ( '1 )
• Cadre supérieur D • Cadre intermédiaire D
12. Le poste que vous occupez fait partie de quel département, service ou direction ?
LA CHAIRE LA CAPITALE EN LEADERSHIP DANS LE SECTEUR PUBLIC VOUS REMERCIE DE VOTRE PRÉCIEUSE COLLABORATION !
121
Appendice F
Rapports de fréquence de non-réponses
Tableau 6.
Fréquence et taux de non-réponse liés aux individus (N=73)
Variables Fréquence Pourcentage
Âge 1 1,40% Sexe 0 0,00% Région 2 2,80% Statut familial 1 1,40% Scolarité 0 0,00% Revenu annuel brut 0 0,00% Expérience du Réseau 0 0,00% Ancienneté de poste 0 0,00% Fonction 0 0,00% Nombre d'employés 4 5,60% Semaine régulière de travail 1 1,40%
IIA (LT) 8 11,20% ne (LT) 8 11,20% IM (LT) 8 11,20% SI (LT) 8 11,20% CI (LT) 8 11,20% Leadership transformationnel (L T) 8 11 ,20%
Initiative (AEP) 0 f\ f\f\O / V,VV / 0
Effort (AEP) 0 0,00% Persévérance (AEP) 0 0,00% Auto-efficacité personnelle (AE) 0 0,00%
Dépression (DP) 0 0,00% Anxiété (DP) 0 0,00% Irritabilité (DP) 0 0,00% Symptômes cognitifs (DP) 0 0,00%
~
Détresse psychologique (DP) 0 0,00%
Sentiment d 'efficacité d'ordre organisationnel 0 (SEO) 0,00%
Résilience (R) 0 0,00%
124
Tableau 7
Fréquence et taux de non-réponse liés aux instruments
Variables Total Fréquence Pourcentage deNA
Idealized Influenced Attributed (UA) - LT 292 32 10,96% Idealized Influenced Behavior (IIC) - LT 292 33 11,30% Idealized Influenced Motivation (IIM) - L T 292 33 11,30% Intellectual Stimulation (IS) - LT 292 32 10,96% Individualized Consideration (IC)-LT 292 33 11,30% Leadership transformationnel (L T) 1460 163 11,16%
Initiative (AEP) 219 0 0,00% Effort (AEP) 365 2 0,55% Persévérance (AEP) 292 1 0,34% Auto-efficacité personnelle (AE) 876 3 0,34%
Sentiment d'efficacité d'ordre organisationnel 511 27 5,28% (SEO)
Anxiété 219 2 0,91% Dépression 365 1 0,27% Irritabilité 219 1 0,46% Symptômes cognitifs 146 0 0,00% Détresse psychologique (DP) 949 4 0,42%
Résilience (R) 511 1 0,20% Note. Les informations concernent uniquement les instruments. Les échelles auxquelles se rapportent les sous-échelles apparaissent entre parenthèses.
Appendice G
Résultats des analyses liées au profil sociodémographique
Tableau 8
Caractéristiques sociodémographiques de l'échantillon (N=73)
Variables Fréquence Pourcentage
30 ans et moins n=3 4,2% 31 à 34 ans n=5 7,0%
Âge 35 à 44 ans n=l5 21,0 % 45 à 54 ans n=31 43,4% 55 ans et plus n=l8 25,2 % NA n=l 1,4 %
Secondaire n=l 1,4% Technique n=4 5,6%
Scolarité Certificat n=6 8,4 % Baccalauréat n=23 32,2 % Maîtrise n=36 50,4% Autre n=3 4,2%
Avec conjoint et enfant n=37 51,8 % Avec conjoint I sans enfant n=20 28,0%
Situation familiale Sans conjoint I avec enfant n=4 5,6% Sans conjoint I sans enfant n=ll 15,4 % NA n= l 1,4 %
Montérégie n=I6 22,4% Montréal n=I5 21,0 % Capitale-Nationale n=l3 18,2 %
Région Lan au di ère n=5 7,0% Bas-St-Laurent n=4 5,6 % Autres régions n=l8 25,2 % NA n=2 2,8 %
Votes. Age moyen (N=72) 47,72, ET=8,45; Femmes (n=53) M=46,77, ET=8,45 ; ...-,-i Hommes (n=18) M=50,1 l, ÉT=8,94 .
'
127
Tableau 9
Caractéristiques du profil professionnel de l'échantillon (N=73)
Variables Fréquence Pourcentage
Entre 40 000 et 59 999 $ n=4 5,6% Revenu Entre 60 000 et 79 999 $ n=36 50,4% annuel brut Entre 80 000 et 1 OO 000 $ n=31 43,4%
Plus de 1 OO 000 $ n=2 2,8%
Entre 30 et 34 heures n=l 1,4%
Semaine de Entre 35 et 39 heures n=20 28,0% travail Entre 40 et 44 heures n=22 30,8 % régulière Entre 45 et 49 heures n=l8 25,2 %
50 et 54 heures n=3 4,2% Plus de 55 heures n=8 11,2 % NA n=l 1,4%
De 6 à 10 ans n=6 8,4% De 11 à 15 ans n=6 8,4%
Expérience De 16 à 20 ans n=12 16,8 %
du Réseau De 21à25 ans n=l4 19,6 % De 26 à 30 ans n=l7 23,8 % De 31à35 ans n=9 12,6 % Plus de 35 ans n=9 12,6 %
De 0 à 5 ans n=49 68,6%
Ancienneté De 6 à 10 ans n=17 23,8 %
de poste De 11à15 ans n=2 2,8% De 16 à 20 ans n=4 5,6% De 21à25 ans n=l 1,4 %
Appendice H
Résultats d'analyses relatives à la troisième hypothèse
Tableau 10
Corrélations entre la détresse psychologique et l'efficacité« organisationnelle» selon le genre
Genre r Pearson Sig. N (valide)
Féminin - 522** ' ,000 54
Masculin -,308 ,213 18
Échantillon -,427** ,000 73 *p< 0,05 **p< 0,01.
Annexe 1
Résultats d'analyses des variables exogènes
Tableau 11
Résultats de la comparaison de moyennes concernant la détresse psychologique selon le groupe d'âge
Variable
Détresse psychologique
*p< 0,05
Âge
Groupe 1. 46 ans et moins
Groupe2. 47 ans et plus
N Moyenne Écart-type Sig.
26 1,5561 ,45658 ,055*
46 1,7944 ,52000 ,048
Tableau 12
Résultats de l'analyse de variance (ANOVA) concernant la détresse psychologique selon le groupe d'âge
Somme des ddl Moyenne des F carrés carrés Sig.
Inter-groupes ,943 1 ,943 3,799 ,055*
Intra-groupes 17,380 70 ,248
Total 18,323 71
*p< 0,05.
132
Tableau 13
Résultats concernant la détresse psychologjque au travail selon le nombre d'années d'expérience au sein du réseau
Intervalle de confiance à 95% 2our la moJ:enne Borne Borne
Groupes N Moyenne Écart-type inférieure supérieure Min. Max.
0-10 ans 11 1,7197 ,49374 1,3880 2,05 14 1,00
11-20 ans 18 1,4236 ,42881 1,2104 1,6369 1,00
21-30ans 32 1,7878 ,54382 1,5917 1,9838 1,00
31 ans et plus 12 1,8646 ,42385 1,5953 2,1339 1,13
Total 73 1,7003 ,50906 1,5816 1,8191 1,00
Tableau 14
Résultats de l'analyse de variance (ANOVA) de la détresse psychologique selon le nombre d'années d'expérience au sein du réseau
Somme des dd1 Moyenne des F Sig. carrés carrés
Inter-groupes 1,951 3 ,650 2,685 ,053
Intra-groupes 16,708 69 ,242
Total 18,659 72
2,50
2,29
3,13
2,54
3,13
133
Tableau 15
Résultats post hoc - test de Tukey - de l'ANOVA concernant le nombre d'années d'expérience du réseau sur la détresse psychologique au travail
Intervalle de confiance à 95%
(1) Groupe (J) Groupe Différence de Erreur Sig. Borne Borne moyennes (I-J) standard inférieure supérieure
11-20 ans ,29609 ' 18832 ,401 -,1997 ,7919
0-10 ans 21-30ans -,06806 ,17199 ,979 -,5209 ,3847
31 ans et plus -,14489 ,20541 ,895 -,6857 ,3959 rh
1 0-10 ans -,29609 ,18832 ,401 -,7919 ,1997 11-20 ans 21-30 ans -,36415 ,14498 ,067 -,7458 ,0175
31 ans et plus -,44097 ,18339 ,086 -,9238 ,0418
0-10 ans ,06806 ,17199 ,979 -,3847 ,5209 21-30 ans 11-20 ans ,36415 ,14498 ,067 -,0175 ,7458
31 ans et plus -,07682 ,16657 ,967 -,5154 ,3617
0-10 ans ,14489 ,20541 ,895 -,3959 ,6857 31 ans et plus 11-20ans ,44097 ,18339 ,086 -,0418 ,9238
21-30 ans ,07682 ,16657 ,967 -,3617 ,5154