mémoire de master en gestion des aires protégées
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Mémoire de Master en Gestion des Aires Protégées
Thème
LA PROBLEMATIQUE DE GESTION ET DE
GOUVERNANCE DES AIRES MARINES PROTEGEES DE
L’AFRIQUE DE L’OUEST : LE CAS DU PARC NATIONAL
DU BANC D’ARGUIN (MAURITANIE)
Rédigé par : Maitres de Stage :
Aissata Daouda DIA Antonio ARAUJO
Simon MERIAUX
2008-2009
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
SOMMAIRE
SOMMAIRE .......................................................................................................................................................... 2
SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISES ................................................................................................................ 3
AVANT PROPOS .................................................................................................................................................... 4
RESUME................................................................................................................................................................. 6
INTRODUCTION ................................................................................................................................................ 8
Objectifs de l’étude .......................................................................................................................................... 10
Méthodologie ................................................................................................................................................... 11
1. Recherche documentaire .......................................................................................................................... 11
2. Réalisation d’entretiens ............................................................................................................................ 11
3. Phase d’exploitation ................................................................................................................................. 12
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES AMPS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST .................................. 13
1.1 Historique ................................................................................................................................................... 13
1.2 Gestion et gouvernance .............................................................................................................................. 14
1.3 Quelques exemples de gestion et de gouvernance d’Aires Marines Protégées en Afrique de l’Ouest ....... 14
CHAPITRE 2 : LE PARC NATIONAL DU BANC D’ARGUIN : UN SITE DU PATRIMOINE MONDIAL DE L4UNESCO EN MAURITANIE ............................................................................................ 18
2.1 Historique de création du PNBA, ses objectifs .......................................................................................... 18
2.2 Localisation ................................................................................................................................................ 19
2.3 Caractéristiques physiques ......................................................................................................................... 20
2.4. Valeur du PNBA ....................................................................................................................................... 22
2.5 Composante humaine ................................................................................................................................. 26
2.6 Les menaces et enjeux du PNBA ............................................................................................................... 27
CHAPITRE 3 : SYSTEME DE GESTION ET DE GOUVERNANCE D U PNBA ...................................... 28
3.1 Evolution du contexte juridique et institutionnel du PNBA ....................................................................... 28
3.2. Organisation interne et organigramme ...................................................................................................... 30
3.3. Gestion technique ...................................................................................................................................... 32
3.4 Gestion Financière...................................................................................................................................... 32
3.5. Système de planification et de suivi évaluation......................................................................................... 34
DISCUSSION GENERALE .............................................................................................................................. 37
Conclusion et Recommandations ......................................................................................................................... 44
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................................................................ 46
ANNEXES ........................................................................................................................................................... 49
ANNEXE 1 : L’ORGANIGRAMME DU PNBA ............................................................................................ 49
ANNEXES 2 : QUESTIONS POSEES LORS DES ENTRETIENS REALISES ........................................... 52
ANNEXES 3 : PHOTOS DU PNBA (source : Hélio & Van Ingen) ................................................................ 58
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISES
AMP : Aires Marines Protégées
AP : Aires Protégées
CA : Conseil d’Administration
CSBA : Conseil Scientifique du Banc d’Arguin
CONSDEV : Cohérence des politiques de conservation et de développement des aires
protégées marines et côtières en Afrique de l’Ouest
DD : Développement Durable
DSPCM : Délégation à la Surveillance des Pêches et au Contrôle en Mer
EPA : Etablissement Public à caractère Administratif
EPIC : Etablissement Public Industriel et Commercial
ENS : Ecole Normale Supérieure
FAO : Food and Agriculture Organization
FIBA : Fondation Internationale du Banc d’Arguin
GTZ : Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit
IMROP : Institut Mauritanienne pour la Recherche Océanographique et la pêche
MDE : Ministère de l’Environnement
ONG : Organismes Non Gouvernementaux
PAPACO : Programme Aire Protégée de l’Afrique Centrale et de l’Ouest
PAG : Plan d’Aménagement et de Gestion
PNBA : Parc National du Banc d’Arguin
PND : Parc National du Diawling
Pro-GRN : Projet Gestion de Ressources Naturelles
RSCB : Réserve Satellite du Cap Blanc
RAMPAO : Réseau d’Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest
RBDS : Réserve de Biosphère du Delta du Saloum
RBABB : Réserve de Biosphère de l’Archipel Bolama Bijagos
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la nature
UNESCO : Organisation des Nations Unis pour l’Education et la Santé
ZEE : Zone économique éxclusive
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
AVANT PROPOS
Ce stage est réalisé dans le cadre d’un memoire de fin d’études du Master spécialisé en
Gestion des Aires ? financé conjonctement par l’UICN et le programme D de la Fondation
Internationale du Banc d’Arguin (FIBA). Il porte sur “ la Problématique de Gestion et de
Gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest: Cas du Parc National du
Banc d’Arguin (PNBA).”
Cette étude a bénéficié de l’appui du PNBA qui, en effet, a mis à ma disposition un espace de
travail dans ses locaux à Nouakchott et aussi un appui logistique lors des sorties sur le terrain.
Ce stage m’a permis d’acquérir une expérience, qui en conséquence, m’a donné dans un
premier temps l’opportunité d’appréhender et de m’imprégner davantage des problématiques,
les enjeux touchant la gestion et la gouvernance des AMP de l’Afrique de l’Ouest,
particulièrement le cas du PNBA et dans un second temps une expérience dans le travail
dans une institution, notamment sur les démarches et les modalités d’organisation interne et
le fonctionnement d’une institution, etc.
Par ailleurs, ce travail a bénéficié de l’appui de certaines personnes à qui je tiens à temoigner
toute ma reconnaissance pour leur contribution dans cette étude. Mes sincères remerciements
vont à l’endroit de :
� Monsieur Antonio Araujo, coordinateur du Programme B de la FIBA par son soutien
constant dans ce travail.
� Monsieur Simon Mériaux, Coordinateur programme D de la FIBA par sa
collaboration et ses critiques objectives que j’ai prises en compte et qui m’ont servi de
rectification et de réorientation dans ce travail.
� Monsieur Cheybani Ould Senhoury, Chef département d’Appui Technique du PNBA
pour sa disponibilité et ses remarques constantes.
Mes remerciements s’adressent également à toutes les personnes qui, de prés ou de loin, ont
contribué, d’une manière ou d’une autre, à la finalisation de cette étude. Je voudrais adresser
une note particulière à tout le personnel du PNBA pour leur accueil, leur disponibilité et leur
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
collaboration pour les entretiens menés. Ces derniers n’ont ménagé aucun effort pour la
réussité des entretiens et aussi pour la consultation des documentations.
Enfin, mes remerciements vont aussi à l’endroit des personnes et institutions suivantes:
- L’UICN et particulièrement le Programme Aires Protégées de l’Afrique du Centre et
de l’Ouest (PAPACO) qui m’a permis de réaliser ce Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
- Tout le personnel de Institut Internationale d’Ingenieurie de l’Eau et de
l’Environnment (2ie) particulièrement nos professeurs et le personnel de la DESA pour leur
disponibilité et leur sympathie.
Mes remerciements vont aussi à tous mes collègues Etudiants du Master GAP promotion
2008-2009 particuliérement à Amara OUATARA, Youssouf DIEDHIOU, Oussainou
TOURAY et à tous mes camarades d’école particuliérement à Hassanaty MMADI, Aida
BOYE, Fatou CISSE.
Pour finir, je tiens à temoigner toute ma reconnaissance aux amis burkinabé (Pascal
ROUMBA, boubacar SEYNOU, Yves BATHIONO et Georges NAMOANO) pour leur
accueil chaleureux et leur sympathie durant toute l’année 2008-2009.
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
RESUME
Les efforts consentis par le gouvernement mauritanien et ses partenaires au développement au
cours de ses trente dernières années ont fait du Parc National du Banc d’Arguin l’un des
espaces côtiers les mieux gérés de l’Afrique de l’Ouest. Ces efforts ont porté sur l’ensemble
du système de gestion du parc allant des aspects juridiques et institutionnels aux aspects
organisationnels et financiers.
La création d’un fonds fiduciaire pour la pérennisation des efforts de conservation, de
valorisation et de gestion du parc est l’un des résultats importants atteints au cours de ces
dernières années.
Une part importante a été accordée à l’implication des différentes parties prenantes et
notamment des populations dans les différentes phases de prise de décision. Ce qui a permis
de prendre en compte les préoccupations de ces dernières, aboutissant ainsi à une gestion
concerté du parc.
Le parc a élaboré et mis en œuvre un plan d’aménagement et de gestion, un plan d’affaire. Il
a également réalisé plusieurs audits notamment financiers et organisationnels (2005).
Si on peut se féliciter des améliorations considérables apportées pendant ces années de
gestion, il faut toutefois noter que certaines difficultés persistent dans le fonctionnement du
système. On note une insuffisance de personnel technique de terrain au profit d’une
administration centrale pléthorique.
Afin d’assurer une meilleure adéquation du système de gestion et de gouvernance avec les
objectifs de gestion du parc défini dans la loi 2000/24, il semble important de faire quelques
recommandations. Ainsi, la direction du PNBA doit porter une attention particulière sur
certains points qui bien que faisant actuellement l’objet de traitement, nécessite encore des
améliorations.
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
Ces recommandations portent sur :
• l’amélioration de l’autonomie et de la capacité de gestion des départements opérationnels
sur le terrain par des formations adaptées pour développer leur connaissance dans la
protection de l’environnement et en pratique comment ils pourront le traduire sur le
terrain.,
• la responsabilisation et une certaine autonomie de gestion des département avec un
encadrement de terrain rapproché,
• la mise en place d’un systéme de gestion autonome sur le terrain: décentralisation des
budgets par département,
• l’amélioration du systéme d’information destiné au personnel du terrain,
• la révision de certains départements où l’on trouve un déséquilibre frappant au niveau du
personnel,
• la révision et une dedistribution des fiches de postes aux concernés (la plupart du
personnel de terrain ne connaissent pas l’existence de lces fiches de postes),
• la redéfinition des tâches dans les fiches de poste pour que celles-ci bien comprises par les
agents,
• la décentralisation et une responsabilisation des chefs de départements pour certaines
prise de décisions ayant trait à la définition des activités concernant leurs départements
réspectifs,
• l’orientation particulière sur l’élaboration des conventions avec les ministères concernés
pour planifiées et mettre en oeuvre des programmes d’investissement concertés et des
infrastructures sociales rentrant dans les politiques nationales: pour le ministère de
l’éducation par exemple, il peut être inclus l’importance du Banc d’Arguin dans les
programmes d’enseignement ne serait-ce qu’au niveau de l’université. Cela pourrait être
une des meilleures armes de communication nationale sur le banc d’Arguin qui à lui seul
occupe le 1/3 du littoral mauritanien.
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
INTRODUCTION
Une prise de conscience des problématiques environnementales a émergé au cours des années
80. Celle-ci a amené à l’émergence du concept de développement durable. Mentionné pour la
première fois dans le rapport de Brundtland « Our common future », il sera ensuite diffusé
lors de la déclaration de Rio en 1992 qui dans son article 4 stipule que « Pour parvenir à un
développement durable, la protection de l’environnement doit faire partie intégrante du
processus de développement et ne peut être considéré isolément ».
C’est ainsi que le développement durable s’affiche rapidement comme un nouveau paradigme
sociétal ; un modèle de développement liant intrinsèquement les questions écologiques,
économiques et sociales. La conception de la conservation s’en trouve indéniablement
modifiée avec au premier plan la création et la gestion des aires protégées.
En effet, les dernières décennies ayant portée sur l’avènement du développement durable ont
également été les plus passionnantes en termes de création des Aires protégées.
AUBERTIN et al. (2008) dans leur ouvrage intitulé « Aires protégée et espaces durables »
affirment qu’aujourd’hui, les succès réalisés sont tels que les aires protégées sont considérées
comme l’un des principaux agents d’aménagement de la planète, occupant 12% des terres
émergées et une surface d’aires marines en croissance exponentielle p 19.
En effet, les fortes potentialités productrices des zones côtières font d’elles des zones
génératrices de beaucoup de ressources dont dépendent directement les populations, à travers
de nombreuses activités génératrices de revenus telles que la pêche, la cueillette, la
valorisation des sous produits, l’agriculture, le tourisme, etc.
Cependant, « ces écosystèmes côtiers et marins font l’objet de dégradation et de
surexploitation de leurs ressources1 » plaçant ainsi, leur conservation au cœur des priorités
locales, nationales, sous régionales et internationales. En effet, l’accroissement de la
population, les migrations vers les côtes ainsi que l’expansion rapide du tourisme et de
l’industrie favorisent un développement rapide des infrastructures qui modifie les
caractéristiques physiques des côtes.
1 http://wapedia.mobi/fr/Sommet_de_la_Terre_2002#1
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
A partir des années 2000, plusieurs conventions encouragent les Etats dans la création des
Aires marines protégées (CUQ, 2008).
Ainsi, en 2003, le 5ème
congrès mondial des Parcs tenu à Durban a préconisé la création et
l’expansion des réseaux d’AMP et a recommandé que les Etats s’orientent sur la protection
d’au moins 5% de leur espace littoral et marin (Durban, 2003)
En 2005, le premier Congrès Mondial des Aires Marines Protégées qui s’est tenu en Australie
a préconisé la création urgente de réseaux d’AMP écologiquement représentatifs afin de
protéger 10% des écosystèmes marins et les espèces qui y vivent. (Geelong, Australie. 2005)
Selon SILVA et al. (1986) le nombre des AMP était de 319 en 1980 et 15 ans plus tard en
1995 (KELLEHER et al, 1995) viennent affirmer que le nombre est passé à 1300. En 2005,
on comptait 5.127 AMP pour une superficie de 0,6% des océans (CHABOUD et al, 2008).
Ayant compris très tôt l’importance des AMP dans la conservation des écosystèmes côtiers,
la Mauritanie s’est inscrite dans cette nouvelle dynamique mondiale en matière de
conservation des aires marines protégées. Elle a procédé au classement d’une surface très
importante de son linéaire côtier en Aire Marine Protégée. C’est ainsi que fut créés les Parcs
Nationaux du Banc d’Arguin (PNBA en 1976), Diawling (PND en 1991), et la Réserve
satellite du Cap Blanc (RSCB en 1986).
Concernant le PNBA, il constitue l’un des plus importants sites de nurserie et de frayère au
niveau de la zone ouest africaine. Il couvre une superficie de 12.000 Km2 dont la moitié est
marine.
Le tiers du littoral mauritanien est en fait protégé par le PNBA. Cette réserve abrite 60% des
fonds sous-marins les plus productifs de la zone économique exclusive (ZEE) du pays et
comprend un des plus importants complexes d’herbiers marins et de vasières de la planète.
Son importance économique en tant que zone de nurserie et de reproduction pour plusieurs
espèces halieutiques est incomparable dans la région. Sa contribution à la conservation de la
biodiversité mondiale et à la fixation de l’azote et du carbone par plus de 1.000 km2
d’herbiers lui confère une valeur inestimable. Sa protection est primordiale pour assurer, au
moins, l’avenir de la pêche côtière en Mauritanie. En effet, les trois plus importantes espèces
pour cette flotte au Sénégal et en Mauritanie sont présentes dans le Parc la plupart de l’année
(le mulet jaune et la courbine durant 8 mois) com. pers. A. Araujo.
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
En plus de son importance halieutique, le PNBA a réussi à sauvegarder le patrimoine culturel
maritime local et à préserver le savoir-faire spécifique des pêcheurs Imraguen. L’existence de
cette aire protégée d’exception encourage aussi le développement d’un tourisme de choix,
source croissante de revenus pour les populations locales, et « garantie la promotion d’une
image dynamique de la Mauritanie au niveau international» (M. Diagana, 2006).
En raison de son importance écologique et économique, le PNBA bénéficie de plusieurs
appuis et de soutiens techniques, financiers et scientifiques issus de coopérations aussi bien
bilatérales qu’internationales, des bailleurs de fonds, d’O.N.G. et d’organismes s’intéressants
à la protection des zones humides et à la préservation de l’environnement de manière
générale (M. Diagana, 2006).
Objectifs de l’étude
Après une trentaine d’années d’existence, de soutien et d’appui, quel bilan peut-on établir sur
l’adéquation de la gestion et de la gouvernance de ce parc national à l’atteinte des objectifs de
sa création ? C’est afin d’apporter des éléments de réponse à cette question centrale que cette
étude, objet du présent rapport, nous a été proposée dans le cadre du mémoire de fin de
formation en master spécialisé en gestion des aires protégées dont le thème est intitulé
« Appréhender la problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées
de l’Afrique de l’Ouest à travers l’exemple du Parc National du Banc d’Arguin »
Pour apporter des éléments de réponse à certains des problèmes de gestion et de gouvernance
des aires marines protégées en Afrique de l’Ouest et soutenir le processus de gestion
adaptative en cours dans le PNBA, le sujet sera traité à travers la prise en considération des
questions suivantes :
• L’encadrement au niveau de l’administration centrale et le statut du PNBA sont-ils bien
adaptés à la mission confiée à l’institution par l’Etat ?
• L’organisation interne et les systèmes de planification, gestion et suivi-évaluation
permettent-ils l’atteinte des objectifs du PNBA ?
• L’actuelle stratégie de gouvernance permet-elle de répondre de façon efficace aux enjeux
actuels ?
• Quelle a été la contribution du PAG 2005 – 2009 à l’atteinte des objectifs du PNBA ?
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
• Quelles priorités pour l’avenir et quels changements introduire dans l’actuel système de
gestion et de gouvernance partagée ?
Pour restituer l’étude réalisée à travers ce stage, le rapport sera articulé en 3 chapitres
principaux. Après une brève introduction pour situer le rôle des aires protégées dans le
domaine de la conservation et du développement durable, nous évoquerons dans le premier
chapitre les généralités sur les AMP et l’avènement du Réseaux d’Aires Marines Protégées
d’Afrique de l’Ouest (RAMPAO).
Dans le second chapitre, nous ferons une brève présentation du PNBA en abordant sa
composante physique et humaine. Nous verrons ensuite l’évolution de son contexte juridique
et institutionnel, avant d’entamer, dans le troisième chapitre, une analyse de son système de
gestion et de gouvernance à travers un examen de l’audit organisationnel 2005, du plan
d’aménagement et de gestion 2005-2009, pour apprécier leurs concordances avec les objectifs
fixés. Nous terminerons par des recommandations et une conclusion.
Méthodologie
L’approche méthodologique adoptée pour traiter le sujet est relativement classique et nous la
divisons en trois axes d’intervention complémentaires :
1. Recherche documentaire
Cette étape s’inscrit dans la phase préparatoire du stage. Elle consiste à passer en revue les
articles et autres documents ayant trait au sujet. Dans la partie « Analyse de la gestion du
PNBA » nous avons eu recours aux rapports d’évaluations, textes légaux, audit
organisationnel (2005) audits financier, PV de réunions etc., afin de pouvoir ressortir les
mécanismes de fonctionnement et leurs limites vis-à-vis de l’atteinte des objectifs de création
du PNBA. En plus de la documentation physique relative au PNBA, des recherches de
bibliographie pertinentes ont été réalisées sur internet, surtout relativement à la thématique
AMP, mode gestion et de gouvernance.
2. Réalisation d’entretiens
Plusieurs entretiens ont été réalisés avec les personnels du PNBA et les partenaires impliqués
dans sa gestion et gouvernance (représentants des populations locales, ONG, administration,
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
bailleurs, etc.). Cette étape clé est absolument indispensable pour confirmer ou infirmer les
informations collectées au cours de la recherche bibliographique. Il s’avérait aussi
indispensable de recueillir les opinions et le « ressenti » de ces personnes concernant les
modes de gestion du PNBA. De nombreuses questions concernant la gestion administrative et
financière du parc ont été discutées avec son personnel au travers de ces entretiens. Au total,
25 personnes ont été consultées : 13 basés au siège du parc, 7 agents de terrain et 4 membres
des populations résidantes du Parc. C’est pendant cette phase que des missions de terrain
dans le parc ont été organisées.
3. Phase d’exploitation
Cette étape consiste à faire un dépouillement des informations recueillies au cours du travail
de collecte des données. Elle doit aboutir à une interprétation des données récoltées.
Toutefois on précise que cette analyse ne sera pas quantifiée, il n’y’aura pas de pourcentage
concernant les réponses relatives aux entretiens réalisés.
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES AMPS DE L’AFRIQUE DE
L’OUEST
1.1 Historique
Historiquement, les aires marines protégées ont d’abord été créées dans les pays développés
tels que les Etats-Unis, l’Europe, l’Australie, la Nouvelle-Zélande. C’est au cours des vingt
dernières années que les pays en développement ont multiplié la création d’aires marines
protégées, soit en parcs nationaux ou en réserves de biosphère. L’Afrique de l’Ouest s’est
aussi considérablement investie dans cette demarche en créant d’importante aires marines
protégées sur son territoire parmi lesquels on compte le Parc National du Banc d’Arguin
(PNBA) en 1976 en Mauritanie, la Réserve de Biosphère du Delta du Saloum (RBDS) en
1981 au Sénégal, la Réserve de Biosphère de l’Archipel Bolama Bijagos (RBABB) en 1996
en Guinée Bissau.
D'une manière générale, en Afrique de l'Ouest à l’instar des autres pays du monde, la notion
d'aire marine protégée recouvre un degré de protection variable allant de l'interdiction stricte
de prélèvement de ressources, comme c’est le cas au Parc du Djoudj ou au Parc des Iles de la
Madeleine au Sénégal, à la possibilité de développer une pluriactivité peu réglementée,
comme dans les Réserves de Biosphère du Delta du Saloum (RBDS) ou de l'Archipel Bolama
Bijagos (RBABB), en passant par un statut intermédiaire, comme c’est le cas au Parc
National du Banc d'Arguin (PNBA) ou au Parc National du Delta du Saloum où certaines
activités sont permises et le prélèvement des ressources est réglementé.
Les aires marines protégées sont définies par l'UICN comme «tout espace intertidal ou
infratidal ainsi que ses eaux sous-jacentes, sa flore, sa faune et ses ressources historiques et
culturelles que la loi ou d'autres moyens efficaces ont mis en réserve pour protéger en tout ou
en partie le milieu ainsi délimité» (IUCN, 1988).
En Afrique de l’Ouest comme dans le reste du monde, la problématique des Aires Marines
Protégées est partie d’une vision « conversationniste » pour évoluer peu à peu vers une
conciliation de la conservation des ressources avec le développement socio-économique des
populations. Ainsi avec l’évolution des préoccupations des décideurs et des usages, il ya eu
une intégration des considérations économiques, sociologiques, juridiques et politiques à des
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
Considérations traditionnelles de sciences naturelles ou de sciences physiques.
1.2 Gestion et gouvernance
Certains groupes de pression environnementaux militent pour une généralisation des aires
marines protégées (AMP) censées couvrir à terme 20 à 30% de la surface maritime. Ce
mouvement général a trouvé son expression dans les recommandations du Sommet Mondial
pour le Développement Durable de Johannesburg (2002) suivie du Congrès sur les Parcs de
Durban (2003) qui recommande d’établir avant 2012 un système mondial de réseaux d’aires
protégées marines et côtières et de protéger la diversité biologique marine et les processus
écosystémiques en créant des aires protégées marines au-delà de la juridiction nationale2
(gouvernance des AMP).
Dans ce processus de gouvernance, les aires marines protégées de la sous région ouest-
africaines apparaissent comme un champ d’application privilégié de par leur complexité
institutionnelle et sociale d’une part, de la difficulté à concilier la conservation d’une
biodiversité abondante mais menacée, et le développement socio-économique d’une
population croissante d’autre part.
1.3 Quelques exemples de gestion et de gouvernance d’Aires Marines Protégées en
Afrique de l’Ouest
Le Parc National du Banc d’Arguin
Au niveau du Parc National du Banc d’Arguin (PNBA), comme outils de gouvernance deux
instanses ont été créées: l’atelier de concertation et les comités de pêches. Ainsi des réunions
de concertation relatives à un aménagement des pêches en vue d’une exploitation durable ont
lieu annuellement entre des représentants des pêcheurs et l’administration du Parc. Le rôle de
ces réunions n’est pas d’établir des droits d’accés aux ressources halieutiques mais plutôt de
spécifier et de restreindre le type d’équipement à utiliser pour diminuer la pression sur la
pêche.
La surveillance maritime est menée par trois representants (un agent du Parc, un de la
DSPCM et un de la population). Pour le développemnt des populations, le parc a créé des 2 www.vertigo.revues.org
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
coopératives qui malheureusement aujourd’hui sont non fonctionnelles et parfois même
inexistantes (source: entretien avec la population). Un programme de microfinance est
actuellement en cours pour redynamiser ces coopératives.
La Réserve de Biosphére de l’Archipel de Bijagos
“Dans la Réserve de Biosphère de l’Archipel Bolama-Bijagos, la régulation de l’accès aux
ressources demeure très largement basée sur un modèle communautaire, étant donné que ce
sont principalement les institutions sociales autochtones de la RBABB qui sont chargées de la
gestion des ressources renouvelables. Ces dernières fonctionnent sur le principe de la
“séniorité”, en accordant un poids déterminant aux conseils des anciens et aux classes d’âge
dans les décisions concernant l’exploitation des ressources. Cette régulation coutumière est
d’ailleurs encouragée par les dispositifs normatifs publics, dans la mesure où une loi foncière
reconnaît et entérine l’ensemble des droits coutumiers : la loi protège ainsi les droits d’usage
existants en leur donnant un statut perpétuel et en les rendant transmissibles gratuitement ou
par succession. On constate en revanche l’absence quasicomplète de régulation étatique dans
l’Archipel : les administrations déconcentrées apparaissent largement absentes des territoires
insulaires et des zones maritimes. Il s’agit en quelque sorte d’une reconnaissance des
régulations de l’accès communautaires, étant donné la faiblesse de l’État bissau guinéen”3 (in
DAHOU et al, 2004).
Ces deux cas de figure nous montrent que les AMP ne sont pas gérées de la même façon et
par les mêmes entités, le PNBA qui est géré par l’état mauritanien tandis que les Bijagos le
sont par les communautés locales.
1.4 Réseau des Aires Marines Protégées en Afrique de l’Ouest (RAMPAO)
Historique du réseau
Le RAMPAO est issu d'un processus initié en 1997 par la création d'un réseau régional de
planification côtière. Les acteurs institutionnels et non gouvernementaux de la sous-région
ont formulé une vision commune sur les Aires Marines Protégées dans le document de
stratégie régionale pour les AMP en 2002. Cette vision aboutit à la création d’ « un réseau
cohérent d’Aires Marines Protégées en Afrique de l’Ouest » géré par des institutions fortes de
3 La Gouvernance des AMP : leçons ouest-africaines
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
manière participative et qui valorisent la diversité naturelle et culturelle pour contribuer au
développement durable de la région4 ».
Suite à ce long chemin de réflexion et de concertation entre les responsables d'AMP et les
différentes institutions impliquées dans la gestion des ressources marines et côtières, fut
officiellement créé le réseau régional d'AMP en Afrique de l'Ouest (RAMPAO) par quinze
AMP membres lors de l’assemblée constituante qui s’est tenue le 16 avril 2007 à Praia au
Cap Vert.
Mission et objectifs
La mission du RAMPAO est d'assurer, à l’échelle de l’écorégion marine de l’Afrique de
l’Ouest « le maintien d’un ensemble cohérent d’habitats critiques nécessaires au
fonctionnement dynamique des processus écologiques indispensables à la régénération des
ressources naturelles et à la conservation de la biodiversité au service des sociétés5 ».
Objectifs du RAMPAO
• Mettre en réseau un ensemble d’AMP représentatives d’écosystèmes et d’habitats critiques
nécessaires au renouvellement des ressources halieutiques, à la réhabilitation et à la
restauration de ces habitats critiques et à la préservation de la biodiversité ;
• Promouvoir l’échange et l’apprentissage mutuel entre les membres dans les domaines liés
à la gestion des AMP ;
• Créer des synergies entre les AMP sur des sujets d’intérêt commun en vue notamment
d’économies d’échelle ;
• Rendre fonctionnelles et opérationnelles les AMP de la région pour une bonne gestion des
ressources naturelles de la zone côtière et marine et le développement socio-économique ;
• Promouvoir des échanges d’expériences dans la création de nouvelles AMP dans la
région ;
• Renforcer les capacités mutuelles en matière de plaidoyer, de défense des intérêts et de
représentation des AMP de la région dans le cadre international.
4 (http://www.rampao.org/fr/amps.php)
5 http://www.rampao.org
17
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
Enseignements à tirés de la création du RAMPAO
Quel bilan peut-on faire au cours de ces 2ans d’expérience.
Avec une ambition d'assurer, à l'échelle de l'écorégion marine de l'Afrique de l'Ouest, la
régénération des ressources naturelles et la conservation de la biodiversité, les gestionnaires
et responsables des communautés locales se penchent sur un système efficace et participatif
de gestion du Réseau régional d'aires marines protégées en Afrique de l'Ouest (Rampao).
On reconnaît aux ressources marines leur richesse, mais également leur niveau de
dégradation très avancé. La mise en place du Réseau régional d'aires marines protégées en
Afrique de l'Ouest (Rampao) est une étape dans l'amélioration du statut des ressources
marines et côtières.
Une réflexion a été engagée pour assurer le suivi et l'amélioration de l'efficacité de gestion du
réseau. Et c'est dans cette même perspective qu'une rencontre s’est tenue le 15 juin 2009, à
Dakar, entre gestionnaires, responsables des communautés locales, etc. Cette rencontre, sur
l'initiative du programme AMP de la Fondation Internationale du Banc d'Arguin (Fiba) et le
Programme aires protégées en Afrique centrale et de l'Ouest (Papaco) s’est penchée sur
“ l'évaluation de l'efficacité de gestion du Rampao”.
Le but de l’évaluation était de permettre “la consolidation de la cohérence et de la
fonctionnalité écologique et institutionnelle du réseau” dont la finalité est d'assurer, à l'échelle
de l'écorégion marine de l'Afrique de l'Ouest, constituée de la Mauritanie, du Sénégal, de la
Guinée, de la Guinée-Bissau, de la Gambie, du Cap-Vert et de la Sierra Leone,
Des résultats concrets concernant les objectifs du RAMPAO à l'horizon 2012 sont assignés au
réseau qui regroupe 19 des 25 AMP existantes et qui couvrent plus de 90 % de la surface des
AMP officiellement connues dans la sous-région.
18
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
CHAPITRE 2 : LE PARC NATIONAL DU BANC D’ARGUIN : UN SITE DU PATRIMOINE MONDIAL DE L4UNESCO EN MAURITANIE
2.1 Historique de création du PNBA, ses objectifs
L’idée de création du Parc national du Banc d’Arguin a été initiée par d’éminents naturalistes
tels que Théodore Monod ou Luc Hoffman qui ont été fascinés par les paysages côtiers
mauritaniens et par la richesse biologique de ces espaces. Ainsi, vers la fin des années 1960,
sous l’impulsion de ces naturalistes, regroupés sous le nom d'Amis du Banc d’Arguin, la
Réserve des îles de Mauritanie a été créée. Cette réserve désignait à l’époque l’ensemble des
îles situées au sud et au nord du PNBA, du Cap Timiris jusqu’à l’île aux Pélicans. Mais, c’est
plus tard, en 1976, que le gouvernement mauritanien a créé officiellement le Parc National du
Banc d’Arguin par le décret n° 76-147 du 24 juin 1976. Ce parc s’étend sur un vaste territoire
de 1.200.000 km2 et abrite une diversité biologique exceptionnelle.
Par ailleurs, Selon Abdel Wedoud “l’hypothèse la plus probable concernant l’origine de la
création du PNBA résidait dans la nécessité, telle que perçue par ces naturalistes européens,
de protéger les nombreuses colonies d’oiseaux réparties sur les différentes îles de la
Mauritanie6”.
� Objectifs du PNBA
Selon la loi PNBA 2000/24, les objectifs du Parc National du Banc d’Arguin sont de :
a- contribuer au développement national durable ;
b- favoriser un développement harmonieux des populations résidentes utilisatrices des
ressources naturelles du parc ;
c- maintenir l’intégrité et la productivité des ressources naturelles du Banc d’Arguin ;
d- protéger, conserver et aménager les écosystèmes terrestres, marins et insulaires, ainsi que
le sous-sol et l’atmosphère afférents à ces écosystèmes;
e- contribuer à la préservations des espèces menacées d’extinction, y compris les espèces
migratrices dont la zone du Parc constitue un lieu de parcours, d’escale ou de séjour;
6 Approche historique, création, évolution, peuplement et identité Imraguen, gestion de
l’espace: le Parc National du Banc d’Arguin
19
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
f- sauvegarder les sites naturels de valeur scientifique, archéologique ou esthétique
particulière;
g- Contribuer à la recherche en matière d’environnement et en particulier d’environnement
marin et promouvoir les activités à caractère éducatif en matière d’environnement ;
h- assurer la constitution d’une aire marine protégée d’une importance écologiques et
biologique dans la sous-région.
2.2 Localisation
Le Parc National du Banc d’Arguin (PNBA) se situe entre le parallèle 19°21 et 20°50 nord
(situé de part et d’autre du 20e parallèle) entre le méridien 16°45 ouest et une ligne éloignée de
20 à 50 kilomètres du littoral. Il longe le littoral atlantique mauritanien sur plus de 180
kilomètres, réparti de manière à peu prés égale entre les domaines terrestre et maritime.
Fig. 1 : Localisation du PNBA (Ould SIDI CHEIKH)
20
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
2.3 Caractéristiques physiques
Climat
“En se référant à la carte des régions arides de l’UNESCO, on peut classer le climat du parc
dans la catégorie des climats des déserts arides à étés chauds (climat saharien) de 20 à 30 °C
et à hiver chaud de 20 à 30 °C. Pour l’extrême Nord du parc, il s’agit plutôt d’un climat des
déserts arides à été chaud (de 20 à 30 °C) mais à hiver tempéré (de 10 à 20°C). Dans
l’ensemble, le P.N.B.A. a donc un climat de type saharien à influence littorale. Les
sécheresses récurrentes et les fortes températures font que la xérophilie prend de
l’importance”(Diagana, 2006).
Sols
Au Parc National du Banc d’Arguin, les sols sont squelettiques, voire inexistants et fortement
liés au substrat géologique. Seuls les sols des mangroves où il y a une certaine activité
organique, sont assez évolués. L’absence quasi totale de végétation sur les formations
dunaires rend ces dernières meubles et mobiles. Quand elles envahissent les milieux, les
dunes recouvrent la végétation et la font disparaître.
Dans les endroits non envahis par les dunes en revanche, certaines plantes peuvent se
développer. Ainsi sur des sols de regs, les accumulations engendrent souvent la régénération
d’une végétation psammophile qui profite du sable apporté depuis les dunes voisines. Au
niveau des sebkhas, l’on trouve essentiellement des sols très salés (Diagana, 2006) argileux à
argilo-sableux. La forte salinité de ces sols empêche pratiquement toute végétation de s’y
développer.
Géomorphologie
Les caractéristiques géomorphologiques du Parc National du Banc d’Arguin sont simples.
Les différentes formes rencontrées ont une forte influence sur la répartition de la végétation
au sein du milieu. En effet, la végétation est surtout différente de part et d’autre d’un accident
topographique. Cette différence peut aller de la simple densité de répartition à un changement
de la flore toute entière par exemple de part et d’autre d’une dune. Le domaine terrestre du
21
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
PNBA est essentiellement constitué de buttes et de quelques bas plateaux gréseux ou
calcaires.
Vers l’intérieur, le socle précambrien remonte à l’affleurement. L’ensemble est recouvert par
des formations dunaires datant du Quaternaire et que l’on rencontre dans l’Agneïtir, l’Azefal
et dans une moindre mesure dans l’Akchar. Ces ergs sont linéaires et d’orientation générale
Nord-Est/Sud-Ouest et les dunes ont une hauteur moyenne de 10 à 50 m. D’Est en Ouest, les
formes du relief du P.N.B.A. sont donc assez simples. Cependant, dès que la proximité de
l’Océan se fait sentir, elle influence la végétation. Ainsi, on trouve à proximité de la côte des
espèces halophiles composées essentiellement de chénopodiacées et de salsolacées, avec des
variations en fonction de la salinité et des accidents topographiques, alors que vers l’intérieur,
les espèces psammophiles s’affirment et se substituent aux premières sauf au niveau des
sebkhas. Celles-ci occupent souvent les espaces interdunaires, en particulier dans l’Agneïtir,
et sont peuplées de végétations halophiles, notamment de Tamarix. Cela nous montre
combien la géomorphologie peut être déterminante dans la distribution de la végétation et de
la flore d’une région donnée (Diagana, 2006).
Ressources en eaux
“Comme dans l’ensemble de la Mauritanie, l’eau est une ressource rare dans le territoire du
Parc National du Banc d’Arguin. Les pluies étant accidentelles, l’eau de surface est donc
limitée voire même inexistante.
“Quelques oglats, en particulier vers Mamghar à environ 6 Km vers l’Est, juste avant
d’accéder aux massifs dunaires de l’Agneïtir, permettent une rétention d’eau, pour quelques
jours seulement, grâce aux maigres pluies qui peuvent tomber à l’occasion des précipitations
hivernales ou estivales. La seule alimentation en eau dont dispose la population locale est
constituée par des ravitaillements depuis Nouakchott ou Nouadhibou et par le puits de Chami
et les forages de N’Kheïla situés à l’Est du parc comme nous l’avons souligné précédemment.
Les nappes aquifères exploitées sont des nappes fossiles qui ne sont pas réalimentées. Il s’agit
essentiellement de la nappe de Bou Lanouar dans la région de Nouadhibou. De ce fait, les
camions qui transportent l’eau pour les populations du parc sont pris d’assaut aussitôt qu’ils
arrivent sur place7”. Néamoins ces derniers années le parc a mis en place des unités de
déssalement dans certains villages tels que Ten Alloul, R’Guéiba, Teichott”, etc.
7 Thèse de Doctorat mallé Diagana
22
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
2.4. Valeur du PNBA
� Reconnaissance internationale
Le PNBA est depuis 1982 classé site RAMSAR et depuis 1989, site du Patrimoine Mondial
de l’Humanité par l’UNESCO et « Don à la Terre » en 2000 par le WWF. Il renferme une
valeur très importante sur le plan économique, biodiversité, culturelle, archéologique et
historique.
� Valeur économique
Le PNBA est une zone de nurseries pour de nombreuses espèces de poissons. Son importance
économique en ressources halieutiques est incomparable dans la sous régions, les deux
espèces les plus pêchées au parc sont le mulet jaune et la courbine (com. Pers. Araujo). Sa
valeur économique en termes de services générés au bénéfice de la planète est estimée
supérieure à 250 millions d’euros par an8.
Le parc accueille actuellement une stagiaire provenant du Master 2 Développement Durable
pour les Pays en Développement du Centre d’Etudes et de Recherche en Développement
International (CERDI) à Clermont-Ferrand (France) qui travaille sur la valeur économique
qu’il renferme. Ce travail devrait permettre d’avoir, d’ici fin 2009, des chiffres exacts sur sa
valeur économique.
� Valeur de la biodiversité
Le PNBA abrite également une flore relativement divérsifié. Ainsi, une liste a été dressée par
Théodore MONOD et complétée par d’autres chercheurs. 160 espèces végétales ont été identifiées (T.
Monod, 1965). Plus tard, on a répertorié 267 espèces tout le long du littoral (Dia, 1996).
Le paysage dominant au PNBA est une steppe désertique caractérisé par des touffes de
Panicum turgidum, des arbustes tels que Capparis decidua, Maerua crassifolia. Le cap ouest
des îles Tidra abrite la mangrove la plus septentrionale de la côte ouest africaine (Avicenia
africana) et des prairies de spartines (graminées amphibies) qui y trouvent leur limite
méridionale de distribution.
8 Projet CONSDEV, n°ICA 4-2001-10043
23
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
Pour ce qui est de la faune, malgré les menaces de disparition qu’elles subissent, le parc
abrite encore une des plus importantes populations de gazelles dorcas des pays de la zone
côtière. De temps à autre, on y observe les chacals dorés, des réptiles (serpents, lezards etc.).
L’importance des herbiers qu’il abrite lui permet d’être classer parmi les sites majeurs de
concentration de tortues vertes en Afrique de l’Ouest.
Il est aussi l’un des lieux de concentrations les plus importants de l’Afrique de l’Ouest pour
deux espèces de dauphins (le grand dauphin : Tursiops truncatus et le dauphin à bosse: souza
chinensis) Ses herbiers et vasières abritent une richesse ichtyologique d’importance
mondiale.
Le PNBA accueille des millions d’oiseaux migrateurs (d’Europe et d’Afrique), sans oublier
qu’il y’a quelques espèces sous endémiques comme la spatule blanche (Platalea leucorodia)
et le héron cendré (Ardea cinerea)
Voici quelques données illustrées par des pourcentages9 :
• 80% de la population européenne de spatules blanches hiverne au PNBA. Une espèce de
raie nouvelle pour la science a été récemment identifiée au PNBA.
• 30% des oiseaux limicoles du Paléarctique Occidental hivernent au PNBA.
• 30% des oiseaux limicoles du Paléarctique Occidental utilisent les hauts fonds du Parc
pendant la migration.
� Valeur culturelle
La communauté Imraguen a un savoir-faire traditionnel spécifique tel que la :
• Pêche à pied du mulet avec des filets à épaule ;
• Transformation des produits de la pêche : Tichtar, Dhen (huile), poutargues (œufs de
mulets) ;
• Construction réparation et maintenance des lanches à voiles;
• Conduite de l’élevage traditionnel de camelins;
9 A.ARAUJO (com. pers.)
24
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
• Couture et réparation des voiles de lanches;
� Valeur archéologique et historique
La richesse archéologique du PNBA est exceptionnelle, en témoigne :
• les centaines de sites d’amas coquilliers,
• les outils atériens du site de Tintane,
• les vestiges de poteries,
• les flèches, etc.
Cités dans les rapports de CONSDEV et par Robert Vernet, les travaux d’historiens et de
paléontologues ont établi que l’histoire ancienne du Banc d’Arguin est marquée par des
phases sèches et des périodes humides, associées à l’alternance de régressions et de
transgressions marines qui en ont modelé le paysage.
Le Banc d’Arguin a été occupé pendant plus de 4 millénaires par des groupes humains
successifs aux cultures très variées.
Une protection s’avère nécessaire pour les amas coquilliers et les vestiges de civilisations
anciennes car ceux-ci donnent actuellement au PNBA une valeur archéologique et historique
internationale.
� Valeur paysagère
Le PNBA est un mélange de paysages et de la mer à la dune on trouve :
• Des îles qui sont des lieux de refuge et de nidification de beaucoup d’oiseaux migrateurs.
• Des herbiers, vasières et mangroves qui sont des zones de concentration et de nuricerie
des poissons.
• Des dunes de sable et une végétation steppique.
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
Quelques photos illustrant la faune, la flore
Vasières, herbiers à marée basse, (îles Kiones/PNBA)
Gazelle dorcas et Chacal doré
Tortue verte, Spatule blanche
25
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
faune, la flore et le paysage du PNBA
herbiers à marée basse, (îles Kiones/PNBA) et amas coquillers
Chacal doré
che et Nids de spatule blanche
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
et amas coquillers
26
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
Mangrove à Eiznaya : Avicenia africana, Acacia tortilis et Maerua crassifolia
2.5 Composante humaine
� Population
Le parc est habité par une population Imraguen, dont la principale activité est la pêche. Une
des caractéristiques est qu’il la pratiquait à pieds à filet épaule. Avec l’appui du chantier
naval de R’Gueiba pour les lanches dans l’esprit de pratiquer une pêche responsable, la pêche
avec les lanches à voile est devenue plus courante. Une des principales activités aussi est
qu’ils pratiquent l’élevage des dromadaires dans les pâturages saisonniers du désert côtier
(Observatoire PNBA).
� Villages
Il vit sur le parc huit (8) villages avec une répartition d’environs 1500 habitants (HATTI et
WORMS, 1998). Dans ces eaux 114 lanches sont autorisées à pêcher au bénéfice exclusif des
populations résidentes10. Ces villages sont : Mamghar, Iwik, Teichott, R’Gueiba, Tessot, Ten
Alloul, Arkeiss et Agadir.
� Activités socioéconomiques
La principale activité pratiquée par les imraguens dans le parc est la pêche. Ces derniers
pratiquent aussi l’élevage des dromadaires sur la partie terrestre. Les femmes des
coopératives font le petit commerce comme la vente de poissons, vente du sel et des voiles,
elles font aussi de la transformation des produits (Poutargue, Tichtar, etc.).
10 www.pnba.mr
27
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
2.6 Les menaces et enjeux du PNBA
• Les menaces et enjeux maritimes
Depuis la secheresse des années 60, l’élévage semble abandonné et seule la pêche semble être
partiquée jusqu’à nos jours. Ainsi la pêche artisanale menace la biodivérsité du parc.
Pour entraver cette menace le parc adopte une stratégie de surveillance et de gestion
participative à travers la “Déclaration d’Arguin”, la restauration des lanches (coopérative des
charpentiers, chantiers naval de R’Guéiba), les ateliers de concertations et les comités de
pêche.
Ainsi le parc rentre dans une conception de la conservation qui est d’intégrer de nouveaux
acteurs qui sont les populations dans le but de protéger la nature en développant les hommes.
Une autre menaces de plus en plus aigue est la raréfaction des ressources halieutiques dans le
monde qui fait que les eaux du PNBA deviennent de plus en plus convoitées.
• Les menaces et enjeux terrestres
Avec la construction de la route Nouakchott-Noudhibou, la partie continentale du parc
devient trés exposée aux flux socio-économiques tels que les touristes et aux mareyeurs qui
sollicitent tant les ressources naturelles que les populations résidentes. Du fait de sa grandeur
la surveillance terrestre s’avére trés difficile.
Ainsi l’enjeu de la conservation devient11:
� Sauvegarder un territoire vulnérable, accessible et exposé et gérer des ressources
renouvelables en interaction forte avec des environnements périphériques de plus en
plus anthropisés;
� Être un nouvel espace de développement social pour ses populations pour leur permettre
de se bâtir un avenir professionnel dans la conservation.
Aux enjeux de sauvegarde viennent aujourd’hui s’ajouter:
� Réduction de la pauvreté;
� Gestion d’un territoire;
Développement durable du littoral mauritanien.
11
Présentation sur le Parc National du Banc d’Arguin : une aire protégée d’importance internationale, Enjeux, défis et menaces. / Olivier Rue (coopération française), Kirsten Hegener (coopération allemande) et Ana Colorado Mclvoy (coopération espagnole/IPADE)
28
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
CHAPITRE 3 : SYSTEME DE GESTION ET DE GOUVERNANCE D U PNBA
3.1 Evolution du contexte juridique et institutionnel du PNBA
Officiellement créé le 24 juin 1976, le PNBA n’a pris son existence en tant qu'Établissement
Public à caractère Administratif (EPA) que le 17 mars 1977, par décret 77-066. Ainsi, il
bénéficie d’un statut juridique, d’une autonomie financière et d’un siège à Nouadhibou. Placé
sous la tutelle administrative de la Direction chargée de la Protection de la Nature, il est géré
par un organe de délibération et un organe d’exécution.
En 1979, suite à plusieurs modifications par décret n° 79-275, la tutelle fut déplacée à la
Présidence du Gouvernement et un Conseil d’Administration (CA) fut créé en remplacement
de l’organe délibérant.
Quelques années plus tard, le siège du PNBA a été transférée à Nouakchott par le décret 93-
113 et sa tutelle fut placée au niveau du Premier Ministre, modifiant ainsi de nouveau la
composition de son CA et spécifie que son Président doit être un haut responsable du
Secrétariat Général du Gouvernement. Ce même décret met en place un Conseil Scientifique,
organe consultatif chargé de donner un avis sur les dossiers scientifiques et les programmes
de recherche et d’aménagement du PNBA.
En 1994 et 1995, le PNBA se dote d’un plan directeur d’aménagement et d’un plan directeur
de recherche sous le financement de la FIBA qui est une fondation qui a été créée en 1986
pour le parc. En 2000, l’état mauritanien adopte pour le parc la loi PNBA 2000/24, le décret
n°2006-058 fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du parc et le décret n°2006-
068 portant application de la loi 2000/24.
A la suite des différentes réformes opérées au cours de ces dernières années, le parc rentre
dans un processus de modernisation de sa gestion avec l’élaboration du plan d’aménagement
et de gestion (PAG 2005-2009), le plan d’affaire et présentement il est dans un processus
d’élaboration du PAG 2010-201412 etc.
12 Project CONSDEV, n°ICA 4-2001-10043
29
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
Actuellement, la question qui se pose est : est-ce que le statut du PNBA en tant que EPA
permet d’atteindre ses objectifs ? Ou faudra t-il revoir cette institution sous d’autres angles
en tant que Etablissement Public Industriel et Commercial (EPIC) ? Le PNBA serai-t-il
mieux adapté avec ses objectifs en tant qu’entreprise avec son propre comptable et non avec
un comptable public dépendant d’un autre ministère ?
Qu’est qu’un établissement public ?
Un établissement public est une personne morale de droit public, disposant d'une certaine
autonomie administrative et financière (contrairement à une administration centrale de l'État
par exemple) afin de remplir une mission d'intérêt général, précisément définie.
Les domaines d'intervention des établissements publics sont variés mais la plupart
remplissent une mission de nature économique, sociale ou environnementable.
Quelle différence peut-on soulever entre ces deux établissements et quelles en sont les
conséquences ?
Les EPA sont soumis presque exclusivement au droit public, tandis que les EPIC sont en
grande partie régis par le droit privé. Cette distinction entraîne les conséquences suivantes :
Établissements publics à
caractère administratif(EPA)
Établissements publics à caractère
industriel et commercial(EPIC)
Régime du
personnel
Fonctionnaires ou agents
contractuels de droit public
Personnel de droit privé soumis au code du
travail
Règles
comptables
Soumission à la comptabilité
publique, élaboration d'un budget
et d'un compte administratif
Utilisation des règles de la comptabilité
privée, Elaboration d'un état prévisionnel
des recettes et des dépenses et d'un compte
de résultat
Marchés Application du code des marchés
publics
En principe, libre choix des fournisseurs et
prestataires
30
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
Toutefois, en pratique, cette distinction est loin d'être absolue et connaît de nombreuses
exceptions. Le personnel de direction des EPIC est généralement fonctionnaire, certains EPIC
ont reçu de la loi le droit de recruter des fonctionnaires, tandis que certains EPA emploient
également des contractuels de droit privé. En Mauritanie on peut citer un exemple d’EPIC qui
est la SNIM (Société Nationale pour les Industrie Minières).
Conclusion partielle
Les EPIC ont été créés pour assumer un service public qui pourrait être assuré par une
entreprise industrielle ou commerciale, entreprise privée soumise à concurrence… ce qui
n’est pas le cas du PNBA qui n’a aucun intérêt commercial ni industriel. Donc il nous semble
préférable que le PNB reste un EPA soumis au droit public.
3.2. Organisation interne et organigramme
Consciente des insuffisances organisationnelles, un audit institutionnel et organisationnel a
été réalisé en 2005 sous la demande de la direction du PNBA avec l’appui de la GTZ. Depuis
lors, les différents partenaires du PNBA accompagnent la mise en œuvre d’un plan de
modernisation : nouvel organigramme, nouveau statut du personnel, processus de départ
volontaire et renforcement des capacités du personnel en place, etc. Ainsi, l’administration du
PNBA s’est largement renforcée dans cette mise en œuvre de plan de modernisation
(amélioration du personnel et de l’efficience), plan d’aménagement et de gestion
(accroissement de l’efficacité des interventions sur le terrain), plan d’affaire (consolidation
budgétaire, capacité à mobiliser des ressources financières, à mettre en place un fonds
fudiciaire, à gérer durablement les investissements réalisés dans le parc et en assurer les
charges récurrentes).
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
L’organigramme du PNBA a été récemment modifié et approuvé par le C.A
’organigramme du PNBA a été récemment modifié et approuvé par le C.A
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
L’organigramme du PNBA a été récemment modifié et approuvé par le C.A
’organigramme du PNBA a été récemment modifié et approuvé par le C.A
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
L’organigramme du PNBA a été récemment modifié et approuvé par le C.A
’organigramme du PNBA a été récemment modifié et approuvé par le C.A
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
3.3. Gestion technique
Le plan quinquennal du PNBA adopté est illustré par un plan d’aménagement et de gestion
(PAG) qui se décline en plans d’actions annuels. Les différents services et chefs de
départements du PNBA font des planifications annuelles qui sont consolidées par
département avec les conseillers, le chargé de communication et la direction pour enfin être
consolidées par la responsable Planification et suivi-évaluation du PNBA.
Les plans d’actions du PNBA résument les programmes d’activités du PNBA pour chaque
année et sont basés sur le « Plan d’aménagement et de gestion du Parc National du Banc
d’Arguin » (PAG) pour la période de 2005 à 2009. Ils s’inscrivent dans la logique d’une
opérationnalisation annuelle du PAG et de sa budgétisation. Ils sont composés d’une synthèse
des grandes lignes du PAG, d’un résumé des priorités de chaque année et ils tracent le cadre
budgétaire de l’exécution du Plan d’action de chaque année.
Chaque programme est coordonné et mis en oeuvre par un responsable des différents
départements à la suite des discussions internes, des préparations des notes, des TDRs, les
cahiers de charges etc. Suite à cela il faut une validation en interne et par le DG, faire un
memo et une fiche de mission.
Pour le suivi-évaluation, des synthèses périodiques, hebdomadaires et mensuelles sont
produites par niveau de gestion et envoyées au résponsable de suivi-évaluation. Ces synthèses
constituent la base de données nécessaire à la rédaction des rapports d’avancement et
d’évaluation trimestriels et annuels des activités dans lesquels sont analysés les résultats,
identifiés et expliqués les dysfonctionnements à partir des circonstances de leur apparition.
3.4 Gestion Financière
Au cours de ces dernières années, l’administration du PNBA s’est largement renforcée avec
la mise en œuvre de ses plans de modernisation qui comprennent un plan d’affaires
(consolidation budgétaire, capacités à mobiliser des ressources financières, à gérer
durablement les investissements réalisés dans le Parc et en à assurer les charges
récurrentes…).
La situation budgétaire et la gestion du PNBA ont fondamentalement changé avec
l’augmentation significative de la contribution du budget national qui couvre maintenant plus
de la moitié du budget total du PNBA. Grâce aux Accords de pêche signés en 2006 avec
33
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
l’Union européenne, l’Etat mauritanien est devenu le principal « bailleur » du Parc. Des
investissements importants ont été réalisés avec la subvention de l’Etat tant au niveau des
charges de personnel que de l’amélioration des infrastructures de terrain. A l’exception des
activités de surveillance maritime, le PNBA prend actuellement en charge la quasi-totalité
des salaires du personnel national et le fonctionnement courant de l’institution à Nouakchott,
Nouadhibou et sur le terrain.
Toutes ces évolutions positives marquent le succès du processus de transformation amorcé au
cours de ces dernières années par la direction générale du PNBA, mais elles restent encore
fragiles.
La contribution de l’Etat Mauritanien et des projets en cours ne garantissent pas un
financement pérenne des frais récurrents liés à la conservation, ni une gestion durale des
ressources naturelles du parc. Dans cette optique, l’équipe dirigeante du PNBA et plusieurs
bailleurs ont envisagé de développer un mécanisme de financement durable de la
conservation de la biodiversité pour le PNBA, principalement au travers de la création d'un
fonds fiduciaire. L’administration du parc dispose maintenant des outils et des conditions de
base indispensables à la bonne gestion d’un tel fonds.
Maintenant, le PNBA se trouve face à un nouveau défi : assurer la continuité des progrès
réalisés en termes de gestion financière, technique et des ressources humaines pour gagner la
confiance des contributeurs potentiels au fonds fiduciaire. Le Gouvernement mauritanien doit
continuer à soutenir et développer le PNBA en le dotant des moyens humains et matériels
propres à relever les défis environnementaux du développement d’une nouvelle économie
maritime et littorale.
Mais la mise en œuvre du fonds fiduciaire dépend, en premier lieu, de la volonté des
partenaires techniques et financiers du PNBA à s’engager aux côtés de l’Etat mauritanien.
Ces partenaires disposent maintenant de garanties quant à l’organisation des services, à la
réduction des frais de fonctionnement, à la transparence de la comptabilité, à la capacité de
planification etc. Leur engagement est d’autant plus nécessaire que les conditions qui
prévalaient, lors de la création du Parc en 1976, et surtout les pressions qu’elles engendraient,
étaient alors bien moindres que celles que nous connaissons aujourd’hui et que nous
prévoyons pour demain.
La pérennité du financement du Parc National du Banc d’Arguin devrait permettre d’apporter
des réponses à l’évolution des conjonctures nationales et extérieures génératrices de pressions
34
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
internes ou périphériques, qui fragilisent le parc et ses ressources et qui sont susceptibles
d’hypothéquer son devenir et son intégrité. Il s’agit de pressions issues des effets collatéraux
du récent développement économique national : recherche et exploitation pétrolières,
développement des activités portuaires de Nouadhibou, réalisation de l’axe routier
Nouakchott – Nouadhibou... ; mais aussi des pressions de ceux qui, guidés par des intérêts à
court terme, n’ont de cesse que d’obtenir, au moins de façon partielle, l’ouverture à
l’exploitation du domaine maritime du Parc. La protection durable du Golfe d’Arguin et de
son Parc National contre les risques de pollution et de surexploitation constitue, au-delà du
caractère patrimonial, un impératif en matière de gestion des ressources halieutiques. Plus de
40.000 emplois liés à l’économie maritime et littorale mauritanienne pourraient être
compromis par la dégradation du territoire du Parc.
La mise en place d’un fond fiduciaire destiné à sécuriser l’avenir du PNBA se justifie donc
pleinement. Il permettrait d’assurer la sauvegarde d’importantes valeurs naturelles et
culturelles, de pérenniser la contribution du PNBA à la recherche, au développement durable,
à la promotion de la paix et à la stabilité sociopolitique dans la Sous-région. 13
3.5. Système de planification et de suivi évaluation
Le suivi évaluation fait partie intégrante de la gestion d’une institution. Ayant pour but de
fournir les informations permettant aux gestionnaires d’évaluer le niveau d’avancement des
activités du parc à travers un plan d’action quinquennal avec des réunions trimestrielles,
mensuelles ou hébdomadaires, il permet aussi d’identifier en temps réel les
dysfonctionnement dans l’institution et de proposer des mesures correctives.
Le PNBA à l’instar de beaucoup de parcs travaille sur un plan quinquennal appelé Plan
d’Aménagement et de Gestion (PAG). La planification annuelle se fait sur la base du PAG.
Chaque département envoie sa programmation annuelle selon un canevas préétabli au chargé
de Planification et Suivi Evaluation qui traite et consolide l’information. Le programme
annuel est discuté en interne et validé lors de l’atelier annuel de bilan / programme (bilan de
l’année écoulée et validation de la programmation de l’année prochain).
Le suivi se fait sur la base de collecte d’informations au niveau des chefs de départements,
des conseillers et des chargés de mission. Les services établis à Nouakchott envoient une
13 Point synthétique de situation, mise en place d’un fonds fiduciaire
35
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
programmation et un suivi de façon hebdomadaire. Quant aux services sur le terrain,
l’information est collectée mensuellement par les rapports mensuels des Départements
Opérationnels.
Annuellement, au sein du PNBA, il y a trois niveau d’évaluation : l’évaluation trimestrielle,
l’évaluation semestrielle et l’évaluation annuelle, qui se fait lors de l’atelier bilan /
programme. Lors de ces ateliers l’accent est mis sur le niveau d’avancement des activités et
des objectifs fixés en début d’année, les contraintes sur les retards d’exécution et les mesures
à prendre.
• Plan Directeur 1993
Le parc existe depuis 1976 mais ce n’est qu’en 1993 que le parc se dota pour la première fois
d’un cadre stratégique et de planification.
Ce Plan Directeur, sur une durée de 10 ans (1993-2003), a été élaboré sous la demande du
Directeur du PNBA et du conseiller WWF.
Ce Plan Directeur avait comme objectif final « le maintien ou la restauration de la diversité
biologique, des processus écologiques et de la productivité du Banc d’Arguin ainsi que des
écosystèmes qui y sont associés ».
Scindé en 5 Objectifs:
� Mettre en place des systèmes de gestion efficace;
� Protéger le parc et ses ressources;
� Démontrer scientifiquement et faire reconnaître l’importance biologique et économique
du parc;
� Augmenter la valeur économique et esthétique du parc et améliorer les conditions de vie
des Imraguen par un développement sans incidences négatives;
� Trouver des partenaires soutenant le Banc d’Arguin, prendre contact avec eux et si besoin
est, renforcer leur capacité.
Le but de ce plan Directeur était surtout de rendre opérationnelle la structure institutionnelle
du PNBA. Selon la dernére mission d’évaluation, “bien que le plan Directeur était doté d’un
cadre logique (sommaire), il n’a pas fait l’objet d’un plan d’action bancable ce qui explique
que les partenaires financiers qui ont continué à soutenir le PNBA (WWF, FIBA,
Coopération Française, Coopération Allemande, IFAD, BirdLife, UICN…) l’ont fait sous
forme de projets non coordonnés dans un cadre Commun”.
36
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
A partir des années 2000, la nécessité d’un Plan d’Aménagement et de Gestion, comme
outil de gestion et de planification des actions dans le Parc a été reconnue par le PNBA et
ses partenaires, notamment pour combler les lacunes en la matière du précédent Plan
Directeur et rendre les objectifs plus opérationnels dans un cadre commun. D’aprés
(GROVEL, 2009) si ce plan avait permis d’identifier les principales missions du Parc, il
n’avait, finalement, jamais pu être opérationnel, ni jouer son rôle de pilotage approprié en
partie du fait qu’il n’avait pas été doté de plans d’actions »
Avec la nouvelle loi 2000-24 régissant le PNBA, le Plan d’Aménagement et de Gestion
(PAG 2005-2009) du PNBA a alors été élaboré sur une durée de 5 ans.
• Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG 2005-2009)
Processus d’élaboration.
Après un processus d’élaboration du PAG 2005-2009 le PNBA se focalise sur quelques
priorités concernant cinq thématiques pour la période 2005 à 2009. Ces thématiques sont :
� Conservation de la Biodiversité;
� Coordination de la recherche scientifique;
� Développement local;
� Communication et valorisation;
� Gouvernance
Ce PAG 2005-2009 est arrivé à son terme, le PNBA se lance dans une autre perspective qui
est l’élaboration d’un future PAG pour les 5 ans à venir (PAG 2010-2014)
• Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG 2010-2014)
Le prochain PAG s’articulera autour de différents volets qui sont des axes stratégiques
prioritaires tels que
� Pérennisation du système de surveillance et application des mesures de conservation
� Coordination des recherches scientifiques et Observatoire de l’environnement :
efficacité des outils de connaissance et d’aide à la décision
� Accompagnement d’un développement territorial responsable : développement local
durable et pêche responsable
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
� Promotion et valorisation de l’aire marine protégée : écotourisme, éducation à
l’environnement et communication
� Renforcement de la gouvernance partagée et gestion durable de l’institution PNBA
DISCUSSION GENERALE
Dans cette discussion générale nous essayerons d’apporter des réponses à certaines questions
qui ont été posé dans la problématique.
Au niveau de l’administration centrale
• L’encadrement au niveau de l’administration centrale et le statut du PNBA sont-ils bien
adaptés à la mission confiée à l’institution par l’Etat ?
La Direction du PNBA
Avec le nouvel organigramme illustré un peu plus en haut par un shéma on constate une
réorganisation des services du PNBA. Cet organigramme présente plusieurs entités. Il se
présente comme suit:
� un Directeur
� un Directeur Adjoint
� 2 conseillers (un Développement Durable et un Gestion Participative) dont l’un assure la
fonction du chef de département des ressources humaines et financières,
� 2 chargés de mission : planification/suivi-évaluation et Communication,
� Les conseillers techniques (assistants techniques) sur projet : Pro-GRN/GTZ, FIBA,
WWF
� 6 Chefs de Départements dont 3 opérationnels: Département Appui Technique,
Département Observatoire, Département Ressources Humaines et Financières, trois
Départements Opérationnels dont un au sud, centre et Nord du parc. Le départements du
Nord siège à Nouadhibou.
Se référant à l’organisation de la gestion du PNBA, on constate une insuffisance très
prononcée des agents de terrains au profit d’un taux élévé de personnel de bureau au niveau
du siège. Cette situation est visible au niveau du département observatoire où on ne trouve
que deux (2) agents de conservation et qui sont pour la plupart du temps basé à Nouakchott.
“33 cadres + 10 agents administratifs et 26 agents de surveillance” soit un pourcentage de
55% effectif au siège et 45% effectif sur le terrain cf Grovel, 2009
38
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
Chaque semaine, une réunion hebdomadaire réunit tous les cadres du PNBA. Mais, force est
de constater que celle ci souffre souvent d’une mauvaise organisation du fait soit du non
respect des horaires, soit pour cause d’abscence du directeur. De ce point de vue , il importe
que l’on pense à une décentralisation de la gestion afin de permettre aux sous chefs de
prendre des décisions en cas d’absence ou d’indisponibilité des premiers responsables. Dans
le cas contraire, cela pourrait avoir une influence sur l’efficacité de la gestion de l’institution
PNBA.
Au niveau administratif, un statut du personnel a été établit en 2006. Il existe un réglement
interieur qui n’est toujours pas appliqué.
Le statut du PNBA
Le PNBA est un établissement public à caractère administratif, bien que ce statut peut poser
certains problémes en matière de disponiblité des ressources, il est mieux adapté à sa mission
du fait que le parc n’a aucun intérêt commercial comme les EPIC.
La gestion au niveau du PNBA
Concernant la gestion du PNBA et ses pérspectives, la plupart des décisions viennent de la
Direction générale. Il existe des organes institutionnalisés fonctionnels tels que le Conseil
d’Administration (CA) et le Conseil Scientifique du Banc d’Arguin (CSBA) mais ces
derniers sont peu influents sur la gestion du parc14 (GROVEL, 2009)
La Direction du PNBA comprend un nombre important d’entités si l’on considère
l’organigramme qui présente aujourd’hui :
Le Conseil d’Administration
Le Conseil d’Administration comme il est stipulé dans l’article 7 du décret 2006-058 de
création est « investi de tous les pouvoirs nécessaires pour orienter, impulser et contrôler les
activités de l’établissement, … ». Se runissant 3 fois par ans, sa faiblesse vient d’être
confirmé par l’évaluation du PAG (Aout, 2009) qui affirme “qu’il ne joue pas son rôle de
centre de coordination des programmes et politiques dans le parc”. Au lieu de se concentrer
14 Evaluation de la stratégie et de la performance du Parc National du Banc d’Arguin (Aout, 2009)
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
sur les stratégies d’orientation et de coordination des interventions sur le parc en tenant
compte des besoins des populations, ce sont pratiquement des questions d’ordre administratif
(gestion du personnel) et budgétaire (approbation budget et compte de gestion) qui sont
traitées lors de ces réunions. Ces questions sont certes importantes mais ne devraient pas
occuper tout l’ordre du jour des réunions du CA. Après cette remarque, la dernière “mission
d’évaluation de la performance du parc” a estimé que le CA était déficient dans son rôle «
d’orientation politique, d’impulsion et de contrôle » tel qu’il est souligné dans l’article 7 de
son décret de création.
Le Conseil Scientifique
Le Conseil Scientifique du Banc d’Arguin (CSBA), figurant à l’article 10 du décret 2006-
058, est un organe consultatif « composé de personnalités scientifiques…. exerçant leur
fonction à titre volontaire et gratuit ». Il « donne en toute indépendance des avis consultatifs
sur les questions relevant de la protection du Banc d’Arguin et en particulier sur les dossiers
scientifiques et les programmes de recherche et d’aménagement »
Composé d’une quinzaine de membres, il possède son propre règlement intérieur et la liste
des membres est renouvelée régulièrement (chaque membre étant désigné pour un mandat de
3 ans renouvelable une fois). Deux membres de droit : le Directeur du PNBA et le président
de la FIBA (représenté par sa Directrice). “Le Département Observatoire du PNBA assure le
secrétariat du CSBA. Pratiquement, le CSBA ne donne ses avis que sur les propositions,
programmes et projets qui lui sont soumis par la Direction du PNBA, mais pas sur une
programmation globale des activités de recherche au regard des priorités affichées dans le
PAG. Cela explique en partie que la majorité des recherches du PNBA jusqu’à récemment
aient été focalisées sur l’ornithologie et sur le suivi des pêcheries au détriment de thématiques
comme la flore, la courantologie, le suivi des herbiers, etc…”15
Il est finalement paradoxal de constater que la composition du CSBA couvre toutes les
thématiques mais finalement seuls les projets présentés par la direction du PNBA sont
discutés. La mission considère que le CSBA est déficient dans sa mission d’orientation du
PNBA sur un plan cadre de recherche objectif, alors qu’inversement il tend à orienter la
15
GROVEL, Aout 2009
40
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
stratégie opérationnelle du PNBA au travers de ses conseils repris au niveau du C A16
(GROVEL,2009)
En guise de conclusion partielle à cette partie, il faut retenir que pour que l’encadrement au
niveau administratif puisse être adapté à la mission du PNBA, le parc doit beaucoup oeuvrer
sur le renforcement des capacités des agents de terrain tant sur le plan formation que sur le
plan financier. Les organes institutionnels devraient plus être influents au niveau de la
coordination des programmes et des politiques d’intervention mais aussi sur l’orientation
d’un plan cadre de recherche sur le parc.
Par rapport au statut du PNBA, il n’a aucun intérêt commercial à part sa promotion. D’où il
serait mieux qu’il reste EPA au lieu de EPIC.
• L’organisation interne, le fonctionnement et les systèmes de planification, gestion et Suivi
évaluation permettent-ils l’atteinte des objectifs du PNBA ?
Au niveau du fonctionnement et l’organisation
Créée en 1976, devenu établissement public à caractère administratif (EPA) 1 ans après en
1977, c’est en 1993 avec le Décret n°93-113 pour la 1ére fois qu’on voit apparaitre la
préoccupation du développement socio-économique des populations résidentes sur le parc,
renforcée 7 ans aprés par la loi 2000-24.
Depuis l’adoption de cette loi, de nombreuses études et missions d’appuis ont été organisées
en faveur de l’institution PNBA : Audit organisationnel (2005), PAG (2005-2009),Plan
modernisation (2007), plan d’affaires (2007), audit sur la gestion participative (2007). Un
organigramme a été établi. Celui-ci a été récemment modifié et adopté par le CA et un
nouveau PAG (2010-2014) est actuelement en cours d’élaboration. Sur ce, des progrès
certains ont été réalisés dans le fonctionnement interne de l’institution dans le but d’améliorer
son efficacité. Un statut du personnel en 2006 et un réglement intérieur qui n’est jusqu’à nos
jours pas encore appliqué.
Néanmoins, on constate un probléme majeur dans la structure et l’organisation interne du
parc. Ce probléme n’est qu’une mauvaise répartition du personnel dont la plus grande partie
16 Evaluation de la stratégie et de la performance du Parc National du Banc d’Arguin
41
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
siège à Nouakchott au lieu d’étre sur le terrain en charge de la surveillance et de la
conservation du parc.
Ainsi, la dernière mission d’évaluation du PAG vient affirmer que le parc présente “un
déséquilibre clair au niveau de la répartition entre le personnel de terrain et le personnel du
siège d’une part, et entre les agents techniques et les cadres d’autre part.
Pour une meilleur gestion et gouvernance, en vue de l’atteinte des objectifs du parc, ce
déséquilibre nécessite d’être corrigé.
La dernière mission d’évaluation (Août, 2009) a affirmé aussi que ce déséquilibre vient
également d’une approche projet qui rajoute au squelette de l’institution des dynamiques
parallèles et complémentaires se traduisant aussi par une augmentation du personnel et un
surdimensionnement de l’encadrement au détriment des agents de terrain.
Au niveau du système de suivi-évaluation
Le PNBA travail sur un plan quinquennal appelé Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG).
La planification annuelle se fait sur la base du PAG. Ce systéme de suivi évaluation semble
efficient mais pour une amélioration de l’efficience de ce système il serait mieux d’évoluer
d’un systéme de suivi des activités vers un systéme d’évaluation régulière de l’éfficacité de
gestion. Les évaluations externes comme par exemple celui de la dernière fois sur l’efficacité
de gestion du parc devraient être renforcées (plus fréquent).
• La gestion du parc permet-elle d’atteindre les objectifs globaux du PNBA?
En terme de conservation de la biodiversité
L’éradication de la pêche industrielle et la diminution des infractions de la pêche artisanale
sont des pas importants dus à l’amélioration de la surveillance en mer. La surveillance
maritime est assurée par un groupe de 3 personnes dont un agent du parc, un agent DSPCM et
un membre de la population. Les agents DSPCM et onze (11) agents du PNBA sont
assermentés .
La convention IMROP-PNBA est un atout pour le PNBA car il en découle un suivi pérenne
et efficace des pêches artisanales. Dans chaque village du parc sont installés des agents de
l’IMROP pour le suivi des débarquements. Cela permet au PNBA de disposer d’une base de
données solide et détaillée qui permet de suivre l’évolution des pêcherie.
42
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
A propos de la surveillance terrestre, celle-ci semble être en compléte déphasage par rapport
à la surveillance maritime (48 missions sur la partie terrestre contre 365 sur la partie
maritime).
En terme de coordination de la recherche scientifique
Plusieurs études et recherches ont été menées, focalisées essentiellement sur l’ornithologie et
les pêcheries. Elles demandent aujourd’hui à être complétées, élargies et capitalisées. Avec la
création de l’Observatoire une capitalisation des études et des recherches a vu le jour. Ainsi,
depuis un an, on assiste à une diversification des études et des recherches menées dans le parc
(sciences sociales, faune/flore, pastoralisme, qualité des eaux, dynamique éolienne, …). à
travers des conventions avec différentes institutions mauritaniennes telles que Université de
Nouakchott, ENS, Office National de la Météo, Faculté de Sciences et Techniques, CENRV,
ONISPAet internationales (ELEMAR/Brest, MTD/Montpellier, université hollandaises,
CNRS, Muséum,…). Pendant l’année 2009, 4 mémoire de master ont été réalisés sur au
niveau du parc, en 2008 4 mémoire de maitrise ont été soutenu, 2 thése de Doctorat ont été
déja soutenue, l’une en 2006 et le 2éme en 2007, et 2 théses de Doctorat sont en cours. L’un
porte sur “L’impact de la route Noukchott-Nouadhibou sur le parc” et l’autre sur “Le savoir
naturaliste Imraguen”
En terme de développement harmonieux des populations résidentes (développement local)
Depuis 2005, dans le cadre de la mise en oeuvre du PAG, le PNBA a réalisé quelques
infrastructures sociales dans les villages. On peut citer principalement: quatres centres socio-
culturels, Huit Tikits de tranformation du poisson (un à Mamghar, deux à R’Guéiba et deux à
Téichott, un à Tessot, un à Iwik et un à Agadir), Huit campements touristiques, cinq unités de
dessalement, une école (en construction) et l’achat d’une ambulance pour les évacuations
d’urgence avec un seul poste de santé dans tout le parc. Pour plus de trente ans d’existence ce
bilan paraît tout de même trop faible. Il y a eu aussi une tentative de gestion des déchets avec
le nettoyage des villages et des plages, la création de sites de décharges, qui a finalement
avorté par manque de mesures d’accompagnement17.
L’objectif de valorisation des produits locaux est partiellement satisfait au niveau de la pêche
et du tourisme :
17 Entretiens avec le responsable de la coopérative de Mamghar
43
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
Pour la pêche, il faut surtout noter l’accompagnement des femmes avec la filière de
valorisation et de commercialisation de la poutargue (+100% d’augmentation entre
2007 et 2008), et la fourniture de véhicules de transport pour le poisson à chaque
coopérative villageoise (GROVEL,2009).
D’après les entretiens réalisées, les actions de développement local au bénéfice de la
communauté Imraguen n’ont fait que provoquer et augmenter l’inégalité au niveau de la
répartition des richesses dans le parc : les mareyeurs sont une petite partie (à peu près une
quinzaine) d’Imraguen qui dans la plupart des cas ne résident pas dans le parc. Ces mareyeurs
sont ceux qui profitent le plus du développemnt du parc en dépis des pêcheurs (entretiens
avec la population). Pour limter cette inégalité sociale le parc doit se tourner vers une
réflexion réélle sur comment entraver cette division au sein de la population Imraguen.
Concernant l’éducation des enfants Imraguens, il y’a 3 école au niveau des villages
réspectifs: une à Mamghar, avec 2 enseignant, une à Téichott avec aussi 2 enseignants et une
autre à Iwik avec 1 seul enseignant.
En terme de développement de local, on voit que le parc à beaucoup oeuvrer sur les
l’amélioration des conditions de vie des populations Imraguen mais il reste encore beaucoup
à faire surtout sur le plan éducation où aprés trente ans d’éxistence on devait pû avoir au
moins une génération alphabétisée.
En terme de gouvernance
Depuis l’adoption de la loi 2000/24, le parc s’est beaucoup renforcé dans son fonctionnement
grâce à des appuis institutionnels et organisationnels. Il s’est également amélioré du point de
vu organigramme, qualification du personnel, équipements.
Pour le développement des populations, le parc a fait beaucoup de progrés en créant des
coopératives dans chaque villages bien que celles-ci ne soient pas fonctionnelles et parfois
même inexistantes (Source: entretien femme iwik).
Il est prévu de développer un programme de microfinance pour redynamiser ces coopératives.
Comme outil de gouvernance, deux instances ont été créées par le PNBA. Il s’agit des
Comités des pêches dans chaque village et au niveau du parc (avec 2 représentants par
village, les représentants du PNBA et un représentant du Ministère des Pêches) et l’atelier
annuel de concertation.
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
Malgré la non representativité au niveau du comité des pêches et la mauvaise compréhension
du rôle de ces instances par les villageois, la création des comités constitue un grand pas dans
la mise en place de système durable de concertation et d’implication des populations.
Côté financier, la création d’un Fonds fiduciaire est un des importants résultats atteints au
cours de ces dernières années. Ce fonds constitue un instrument essentiel qui va contribuer à
pérenniser les capacités de fonctionnement de l’institution PNBA si bien sur l’etat et les
autres partenaires ne se désengagent pas et continuent à financer certains activités du parc.
On note avec satisfaction que depuis l’adoption de la loi PNBA 2000/24 le parc a fait
d’énormes efforts en terme de gouvernance avec la création des comités de pêche permettant
implications des populations concernant la conservation des ressources naturelles du parc.
Conclusion et Recommandations
Les appuis apportés au PNBA ont permis de capitaliser de nombreux acquis sur les plans
réglementaire, institutionnel et qu’organisationnel (loi PNBA 2000/24, amélioration de la
surveillance, arrêt de la pêche aux raies et aux grands requins en 2003, partenariat avec
l'IMROP et la DSPCM, existence d'un PAG comme outil de planification des activités
menées au parc). Ainsi, au cours de ces dernières années, c’est avec satisfaction qu’on note
les efforts déployés en vue d’améliorer le système de gestion. Toutefois, il existe encore
quelques dysfonctionnements au niveau de l’administration fondés sur des déficiences de
ressources humaines. Il existe également des déficits en matière de vision, d’organisation, de
fonctionnement et de gestion des partenariats, qu’ils soient locaux avec les populations,
régionaux et nationaux avec les partenaires internationaux et les pays partenaires ou les
organisations non gouvernementales.
Afin d’assurer une meilleure adéquation du système de gestion et de gouvernance avec les
objectifs de gestion du parc défini dans la loi 2000/24, il semble important de faire quelques
recommandations. Ainsi, la direction du PNBA doit porter une attention particulière sur
certains points qui bien que faisant l’objet de traitements actuels, nécessitent des
améliorations.
Ces recommandations porteront sur:
• L’attention particulière sur la répartition du personnel entre le siège et le terrain,
45
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
• La révision des fiches de postes des agents de terrain,
• La sensibilisation sur l’existance et la connaissance de ces fiches aux agents de terrain,
• L’amélioration de l’autonomie et de la capacité de gestion des départements opérationnels
(compétences techniques et capacités financières)
• La contribution du PNBA à la réalisation et à la gestion durable des services sociaux de
base en coordination avec les Ministères et les institutions nationales concernés
(Education, Santé, etc.).
• La communication autour du PNBA : Elaborer une convention avec le Ministère de
l’Education pour inclure dans le programme nationale l’éducation environnementale.
46
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
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• Décret n° 2006 058- fixant les régle d’organisations et de fonctionnement du Parc
National du Banc d’Arguin, 8pp
• Décret n° 2006 068-portant application de la loi n° 2000/24 du 19 janvier 2000 relative au
Parc National du Banc d’Arguin, 8pp
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
• Diame, A. (2009). - L’urgence d’une stratégie régionale. Lutte contre l’érosion côtière.
Ed. La Gazelle.
• DIAGANA Mallé (Novembre 2005) : Approche spatiale de la biodiversité (flore et
végétation) dans une aire protégée saharienne : le Parc National du Banc d’Arguin
(Mauritanie). Développement d’un outil de gestion. Thèse de Doctorat d’Université
d’Angers (France), 333 pages.
• Dudley, N. (Editeur) (2008). Ligne directrices pour l’application des catégories de
gestions aux Aires Protégées. Gland, Suisse : UICN. X+96pp
• DURBAN, 2003 ; 5ème Congrès mondial des parcs de l’UICN, Soutenir les aires
protégées pour enrichir la vie en Méditerranée, 155pp
• KELLEHR G., BLEAKLEY C., WELLS S., 1995- A Global Representative Systéme
of Marine Protected Areas. Great Barrier Reef Marne Prak Autority, The World
Bank/IUCN, Washington, 4vol
• LEFEBVRE C., Aires marines protégées, les enseignements du premier congrès mondial
• pour la stratégie nationale, Conservatoire du littoral, Geelong - Australie - 24 au 28
novembre 2005, 15pp
• Loi n° 2000 - 024 du 19 janvier 2000 relative au parc national du banc d’arguin, Journal
Officiel de la République Islamique de Mauritanie n° 969, Date de promulgation :
19.01.2000 date de publication : 29.02.2000, Loi n° 2000.024 pp.147-154, 10pp
• Programme Gestion des ressources naturelles (ProGRN), Composante “Appui
institutionnel et technique au PNBA”, 2009, Point synthétique de situation, mise en place
d’un fond fidiciaire au bénéfice du Parc National du Banc d’Arguin, 8pp
• Regard sur la Terre 2007. L’annuel du développement durable/ sous la direction de Pierre
Jacquet et Laurence Tubiana – Paris : Presses de Sciences Po, 2006, 135 pp
• Rodary E., CASTELLANET C., 2003 – « L’avenir de la conservation : du libéralisme
local aux régulations transcalaires ».In Rodary E. Castellanet C., Rossi G. (éd) :
Conservation de la nature et développement. L’intégrité impossible ? Paris, Karthala/
GRET : 285-302.
• RÉMI G., 2009. Evaluation de la stratégie et de la performance du Parc National du
Banc d’Arguin, Mission d’appui à la préparation du PAG 2010-2014, Coopération
Mauritano-Allemande Programme Gestion des Ressources Naturelles - Composante
PNBA Appui
• Institutionnel et Technique au Parc National du Banc d'Arguin (ProGRN-PNBA)
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
• No. du projet : 04.2071.1, 72pp
• SILVA M. E., GATELY E. M., DESILVESTRE I., 1986- A bibliographic listing of
coastal and marine protected areas; a global survey. Woods Hole Oceanog. Inst. Tech.
Rept. WHOI : 86-11
UN, (1992). – La déclaration de rio sur l'environnement et le développement. Principes de
gestion des forêts. http://www.un.org/french/events/rio92/rio-fp.htm (consulté le, 22/07/09)
http://www.lagazette.sn/spip.php?article479 (consulté le, 2)
http://www.airesmarines.org/documentation/?tp=6&id=61(http://www.airesmarines.org/uplo
ad/docs_dossiers/R%E9pertoire%20AMP%20M%E9diterran%E9e.pdf) (Répertoire des
AMPs méditerranéennes)
http://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/dd/dd_naissance_2.php4 (Actu-
Environnement.com - Publié le 29/05/2006)
http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=8236
http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
ANNEXES
ANNEXE 1 : L’ORGANIGRAMME DU PNBA
Département D’Appui Technique
Chef Département d’Appui Technique
Responsable Écotourisme
Responsable Appui au Développement Durable
Responsable Surveillance/ contentieux
DIRECTEUR
50
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
Département Gestion des Ressources Humaines et Financières
Resp. des Ressources Humaines
Gardien
Agent d'Entretien
Resp. des Moyens Généraux
Magasinier
Chauffeur
Resp. des Ressources Financières
Département de Gestion des
Ressources humaines et financières
Trésorier
Comptable
Opérateur Radio
DIRECTEUR
51
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest : Cas du Parc National du Banc d’Arguin
DEPARTEMENT OBSERVATOIRE
DIRECTEUR
Département Observatoire
Écologue Pastoraliste
Ornithologue Informaticien Naturaliste Botaniste
R. Base de données
Géomaticien Biologiste
2 agents de l’Observatoire
Documentation
52
Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
ANNEXES 2 : QUESTIONS POSEES LORS DES ENTRETIENS REALISES
Questionnaire
Au vue de la problématique de gestion et de gouvernance des aires marines protégées de
l’Afrique de l’ouest, ce stage a pour mission d’appréhender cette problématique à travers le
Parc national du Banc d’Arguin. Plus précisément ce stage sera l’objet d’une analyse
complète du système de gestion (administratif et financier) afin de voir s’il est en adéquation
avec les objectifs de création du parc ou à la rigueur si il permettrait au parc d’atteindre ces
objectif dans l’avenir.
Pour ce faire il sera nécessaire d’avoir recours à des personnes ressources. Ce présent
questionnaire a pour objectif de soulever un ensemble de questions sur diverses thématiques
liées au fonctionnement, à la gestion et à la gouvernance du Parc dans le but de pouvoir
déceler les dysfonctionnements qui peuvent constituer un frein au développement des
activités du parc. Ces derniers sont probablement causés par un manque de communication
etc.
L’identification d’éventuels problèmes relatifs à la gestion du parc permettra une prise de
conscience générale. Il parait nécessaire après un long questionnement d’intégrer les résultats
dans le futur, notamment dans le PAG 2010-2014 pour une gestion plus efficace et efficiente
de ce “Don à la Terre”.
En effet, la gestion et la gouvernance du PNBA constituent les piliers de ce stage
actuellement réalisé au sein de la direction qui s’inscrit dans le cadre du Master “Gestion des
Aires Protégées” mis en œuvre par l’IUCN en collaboration avec la FIBA et organisé par
l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2IE) de Ouagadougou
/Burkina Faso.
A cet effet, je demande la collaboration de toutes les personnes ressources au PNBA et ce par
renseignement de ce questionnaire et son envoi à mon intention à l’adresse e-mail sus
mentionné.
Email : [email protected]
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
Plan administratif et gestion du personnel
Personnes cibles
Directeur- Sidi Mohamed Ould MOINE
Directeur-adjoint- Ebaye Ould Mohamed Hahmoud
Assistante de Direction Asma Mint SIDI
Conseiller GTZ – Frédéric Hautcoeur
Coordinateur programme B FIBA – Antonio Araujo
Projet RARES – Marion Broquère
Abdoullah Ould Maloum – Conseiller Gestion Participative et Responsable
Administration et
Chef DAT - Cheibany
Chef du personnel - Side Lemine
Représentant du personnel au CA du PNBA
Cadres (3) – Observatoire, Développement Local, Surveillance
Populations – Représentant au CA du PNBA
Chefs de département opérationnels (3)
Agents de terrain – 4 chefs de poste – Mamghar, R’Gueiba, Teishott et Iwik)
� Existe-il un règlement intérieur du parc ? Qu’est-ce que vous connaissez de sont
contenu ?
� Existe-il un organigramme ? Décrivez en bref l’organisation du PNBA.
� Combien ya t-il de personnel au parc ? Quelle est sa répartition dans
l’organigramme ?
� Les postes et taches de chacun sont décrites ? Et connues par les concernés ?
� Est-ce que les activités quotidiennes correspondent aux taches sur les fiches de
postes ?
� Quelle sont les principales caractéristiques du système de gestion ? Et le mode de
gouvernance du parc ?
� L’approche participative est elle appliqué à la lettre ? Quelles défaillances à votre
avis ?
� La population participe aux prises de décisions concernant la conservation des
ressources naturelles du parc ? Comment ?
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
� Combien y’a-t-il d’agents de terrain ?
� Comment leur travail est il organisé ?
� Ont-ils un planning de leur travail ?
� Ont-ils une idée de ce qu’ils ont à faire sur le terrain ?
� Concrètement qu’est ce qu’ils font ?
� A qui ils rendent comptes ?
� Est ce que le directeur suit les activités sur le terrain ? Comment ? Combien de
missions organise le i) Directeur et le ii) Directeur-adjoint par mois ?
� Est-ce que le chef des départements opérationnels lui rend compte de l’évolution des
activités sur le terrain ? Comment ?
� Disposent-ils des moyens nécessaires pour faire leur travail ? Les quels ?
� Les fonctionnaires basés à Nouakchott perçoivent des frais de mission quand ils
opèrent sur le terrain ? Contribuent-ils au payement de frais de logement et nourriture
sur le terrain ?
� Les fonctionnaires du terrain perçoivent des frais de mission quand ils opèrent sur le
terrain ? Et à Nouakchott ?
� Quels sont les règles relatives aux frais de mission dans le PNBA ?
� Savez-vous ce que c’est le CA du PNBA ?
� Qui sont les membres du CA ?
� Comment les membres du CA sont ils élu ?
� Qui représente le personnel du PNBA au CA
� Dans l’audit organisationnel il est recommandé que le CA et le CSBA doivent au
moins réaliser un rapport de synthèse par an faisant un point sur les
dysfonctionnements relevés par les groupes. Cette recommandation est elle
appliquée ?
� Est-ce que le PNBA œuvre dans le renforcement des capacités des membres du CA ?
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
Plan financier
Personnes cibles
Directeur
Directeur-adjoint
Abdoullah Ould Maloum – Conseiller Gestion Participative et Responsable Administration et
Finances
Comptable public (exclusivement enquête « plan financier »)
Conseiller GTZ
Responsable financière (exclusivement enquête « plan financier »)
� Existe t-il un système de financement durable pour le parc ? (Fred)
� Quel est le budget alloué au parc ? (Fred)
� Comment sont répartis les financements du parc ? (Fred)
� Quelle est la part de l’état mauritanien dans le budget du parc ? (Fred) Comment est –
il répartit ? (comptable public)
� Existe-il un suivi sur la répartition du budget ? (Oumou)
� Est-ce que le budget alloué est adapté aux activités menées dans le parc ? (Audits
financiers) Pourquoi ?
� Le PNBA pourrait t-il s’autofinancer ? (Fred) Comment ?
� Combien y’a-t-il de personnel dans le service financier ? À quels postes ?
� Quel est l’organigramme du service financier ? (Sidi lemine)
� Les comptes du parc sont-elles auditées régulièrement ? Quels ont été globalement les
résultats des audits ? (Oumou)
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
Atteinte des objectifs du PNBA
Personnes cibles
Directeur
Directeur-adjoint
Asma Mint – Assistante de Direction
Conseiller GTZ – Frédéric Hautcoeur
Coordinateur programme B FIBA – Antonio Araujo
Projet RARES – Marion Broquère
Abdoullah Ould Maloum – Conseiller Gestion Participative et Responsable Administration et
Chef DAT - Cheibany
Chef du personnel - Side Lemine
Comptable public (exclusivement enquête « plan financier »)
Responsable financière (exclusivement enquête « plan financier »)
Représentant du personnel au CA du PNBA
Cadres (3) – Observatoire, Développement local, Surveillance
Populations – Représentant au CA du PNBA, ASPCCI, 4 villages (chef, coopérative, pêcheur,
femme)
Chefs de département opérationnels (3)
Agents de terrain – 4 chefs de poste – Mamghar, R’Gueiba, Teishott et Iwik)
� Quels sont les objectifs de création du PNBA ?
� Le système de gestion du parc serait il adapté aux objectifs de la loi PNBA 2000/024 ?
� Est-ce que le parc contribue au développement national durable ? Comment ?
� Est-ce que le parc vise à améliorer les conditions de vie des populations résidentes ?
Comment ?
� Maintient t-il l’intégrité et la productivité des ressources naturelles ? Comment ?
� Contribue t-il à la préservation de certaines espèces menacées et migratrices ?
Comment ?
� Contribue t-il à la sauvegarde des sites naturels de valeurs scientifiques,
archéologiques ou esthétiques particulière ? Comment ?
� Contribue t-il à la recherche en matière d’environnement ? Comment ?
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
Partie concernant les populations
� Connaissez-vous les objectifs de création du PNBA ?
� Quelle perception avez-vous du Parc ?
� Vous sentez vous impliqué d’avantage dans la préservation des ressources naturelles
de ce parc ?
� Existe-t-il un intérêt pour vous dans la préservation de ce parc ?
� Contribue-t-il au développement national durable ? Comment ?
� Qu’est ce que le parc a fait qui vise à améliorer vos conditions de vie ? Si oui,
Comment ?
� Maintient t-il l’intégrité et la productivité des ressources naturelles ? Comment ?
� Contribue t-il à la préservation de certaines espèces menacées et migratrices ?
Comment ?
� Contribue t-il à la sauvegarde des sites naturels de valeurs scientifiques,
archéologiques ou esthétiques particulière ? Comment ?
� Contribue t-il à la recherche en matière d’environnement ? Comment ?
� L’approche participative est elle appliqué à la lettre ? Quelles défaillances à votre
avis ?
� Participez-vous aux prises de décisions concernant la conservation des ressources
naturelles du parc ? Comment ?
� Pratiquez-vous des activités qui vont à l’encontre des objectifs de création ?
� A votre avis quelle stratégie pour une meilleure gestion du PNBA ?
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin
ANNEXES 3 : PHOTOS DU PNBA (source : Hélio & Van Ingen)
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Problématique de gestion et de gouvernance des Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest :
Cas du Parc National du Banc d’Arguin