mioon, ensemble (ethics business), 2014 now … · d’une interrogation métaphysique du temps et...
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NOW WATCHINGStrasbourg / Séoul 2005 - 2015
Mioon, Ensemble (Ethics Business), 2014
Le programme d’échanges d’artistes entre le Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines (CEAAC) de Strasbourg
et le National Art Studio de Changdong et Goyang géré par le Musée national d’art moderne et contemporain de Séoul, fête
ses 10 ans. Saisissant l’opportunité de l’année France-Corée, nous avons souhaité rendre hommage et remercier les acteurs
de cette féconde collaboration en présentant les travaux des 20 artistes français et coréens ayant participé à ces résidences
croisées.
Né en 2005 des suites d’un projet de l’artiste Cécile Straumann en Corée du Sud, ce programme d’échange permet chaque
année à des artistes de résider pendant trois mois à Strasbourg et à Séoul en disposant d’un appartement, d’un atelier, d’une
bourse de voyage et de production. Encouragés et stimulés par les ateliers ouverts et les rencontres avec des commissaires
invités et des professionnels du milieu artistique local, ces artistes bénéficient de conditions optimales de création et de dif-
fusion.
Nos deux institutions, animées par le désir commun de soutenir la création artistique contemporaine et sa diffusion auprès
d’un large public, ont ainsi accueilli une diversité d’artistes issus des scènes françaises et coréennes. Emergents et confir-
més, ils sont tous aujourd’hui réunis dans l’espace du centre d’art et l’espace international, pour l’exposition Now Watching,
qui offre une nouvelle occasion de faire ressentir au public la portée universelle des approches artistiques ancrées dans le
particularisme. Les correspondances, parfois les chocs suscités par ces rencontres entre deux cultures - à l’image du ring
miniature du duo coréen Mioon - questionnent l’identité, le corps, le langage, la singularité de l’individu dans la perspective de
ce qui est universel à l’humanité.
NOW WATCHINGStrasbourg / Séoul 2005-2015
Comment les codes d’un langage mondialisé de l’art contemporain sont ils véhiculés par des artistes de part et d’autre du
globe terrestre ? Combien de malentendus et combien de hasards sémantiques heureux ou malheureux participent à ces
univers visuels et sonores ?
À l’heure d’une mondialisation croissante, de la recherche d’une gouvernance mondiale et du développement via Internet et
des grands medias d’une sous culture globalisée, il faut apprendre à s’immerger tout en préservant son identité. C’est la clé
d’un avenir dans lequel les individus pourront se projeter dans le monde tout en ayant les moyens de créer des liens par delà
les différences.
Porte de l’intime, aux confins de l’Occident et de l’Extrême Orient, Now Watching offre une expérience sensible où l’identité
n’est pas sacrifiée sur l’autel des échanges mais vient au contraire les nourrir, les enrichir, à l’image de ces dix années d’his-
toires et de créations partagées entre Strasbourg et Séoul.
Commissariat de l’exposition :
Elodie Gallina, chargée des relations internationales au CEAAC
Evelyne Loux, directrice du CEAAC
COAL (Lauranne Germond, Maëva Blandin, Loïc Fel) commissaires d’exposition invités au CEAAC pour la saison 2015-2016
Exposition proposée par Elodie Gallina
Coordination générale et production : Elodie Gallina , Maëva Blandin, Evelyne Loux
ExpoSition collEctivE préSEntéE du 19 MarS au 22 Mai 2016
vErniSSagElE 18 MarS 2016 à partir dE 18h30
rEncontrE autour dE l’ExpoSition En préSEncE dES artiStES
SaMEdi 19 MarS à partir dE 17h
FiniSSagE& pErForMancE audioviSuEllE
dE raMona poEnaru Et raphaEl charpEntié lE 22 Mai 2016 à partir dE 18h
10 années de résidences croisées, 20 artistes coréens et français:
Ho Un Bac
Léa Barbazanges
Ghizlène Chajaï
Raphaël Charpentié
Marine Dominiczak
Pierre Filliquet
Deok Yeoung Gim
Sojung Jun
Bom Kim
Seung Young Kim
Woong Yong Kim
Mioon (Min Kim & Moon Choi)
Mohammed El Mourid
Natacha Paganelli
Yong Sik Park
Ramona Poenaru
Soon Wang Qwon
Nathalie Savey
Cécile Straumann
Dorothy M Yoon
NOW WATCHINGStrasbourg / Séoul 2005-2015
Ho Un Bacné en 1981, vit et travaille à Séoul.
accueilli en résidence à Strasbourg en 2015.
Les œuvres de Ho Hun Bac explorent et examinent la corrélation
du langage et de la société.
Telles des outils de compréhension, ses performances et instal-
lations nous livrent l’examen d’une vie sociale où le langage, élé-
ment fondateur, dévoile sa part d’ombre et ses limites.
Traitant de sujets recueillis dans les médias de masses, Internet
ou lors de manifestations, Ho Hun Bac signale la violence de la
société dans laquelle il évolue.
Pour Now watching, l’artiste interviendra sur la signalétique du
centre d’art.
Translated Land
scape: C
EAAC
, 2015, im
pression digitale 120 x 80
cm
Léa Barbazangesnée en 1985, vit et travaille entre
châteaubriant et paris.
accueillie en résidence à Séoul en 2014.
Les œuvres de Léa Barbazanges, délicates et raffinées, sont l’Élé-
gance même. Élaborées par assemblage de matériaux végétal,
minéral ou animal, elles nous renvoient à la notion de fragilité.
Les questions inhérentes à la finitude de la vie et à la vulnérabilité
de la Nature sont abordées en filigrane. Pas de fioriture inutile, la
matière brute est reine. Après l’étape de la collecte, celle de la
recherche et de l’expérimentation confère le pouvoir de révéler
la lumière, la transparence et le graphisme des éléments agrégés.
Les ailes de mouches deviennent un motif sobre et minutieux. Les
cristaux se parent d’éclats grandioses, la crépine de porc est mé-
tamorphosée en dentelle. Pétales et marbre convolent. L’artiste
nous offre un moment de contemplation, celui de la grâce de l’or-
dinaire, où l’éphémère voit sa longévité prolongée.
Audrey Pelletier
www.leabarbazanges.fr Enregistrements photosensibles de cristaux, 2013, tirage argentique sur papier baryté, 80x80cm
Ghizlène Chajaïnée en 1982, vit et travaille à Strasbourg.
accueillie en résidence à Séoul en 2013.
Le costume est au cœur de l’activation des œuvres de Ghizlène
Chajaï, que ce soit sous forme de photographie, d’installation ou
de performance.
L’artiste joue entre ce que l’on voile et ce qui se dévoile, le fond
de la forme, le réel et le faux-semblant en mêlant les références
aux arts décoratifs, à l’ornementation orientale et au surréalisme.
ghizlenechajai.over-blog.com
Les 3 clés, 2014, im
pression sur papier, pro
cédé ditone, 70x110
cm
Raphaël Charpentiéné en 1979, vit et travaille entre Strasbourg, Karlsruhe et Séoul.
accueilli en résidence à Séoul en 2009.
Le 10 août 2005 à Daegu, un homme mourrait après avoir joué pendant plus de 49 heures consécutives au jeux vidéo Starcraft. Worship peut se
comprendre au travers de ce fait divers, tout en proposant une relecture cultuelle du jeux vidéo. Ici se pose la question du réel et du légendaire, de
la naissance du culte, de la grammaire des arts vidéos ludiques appliquée à vocabulaire ancestral, celui de l’autel des petits dieux ; empruntant alors
tout autant à la fascination pour le « numérique » qu’aux chapelles votives.
www.raphaelcharpentie.com
Worship, autel dédié au jeu vidéo Starcraft, techniques mixtes, 2009-2016
Marine Dominiczaknée en 1986, vit et travaille à Strasbourg.
accueillie en résidence à Séoul en 2015.
Il s’agit d’un regard porté sur le corps humain dans son environ-
nement quotidien, d’une étude scrupuleuse des attitudes, des
mouvements, des regards.
Fruits d’analyses croisées entre des observations de terrain et des
faits sociétaux, les productions de diverses natures provoquent
un questionnement laissé sans réponse.
De la sculpture à la vidéo en passant par l’objet et le bijou, l’indi-
vidu est questionné sur ses habitudes quotidiennes. Le corps ob-
servé est celui qui fuit en même tend qu’il résiste, un être servile
dans un monde de libertés.
www.marinedominiczak.com
Are you ok ? 2015, perform
ance filmée, 35’
Pierre Filliquetné en 1970, vit à pibrac .
accueilli en résidence à Séoul en 2007.
Photographe, dessinateur et vidéaste, Pierre Filliquet est profon-
dément engagé dans un travail de représentation des espaces
souvent envisagés sous l’angle de la vanité. La construction ri-
goureuse de l’image et la maîtrise de la lumière sont les moyens
d’une interrogation métaphysique du temps et de la mémoire, de
l’entropie et de la disparition.
www.pierrefilliquet.com Corée (extrait), photographies, 2008, tirages jet d’encre sur papier, 32x32 cm
Deok Yeoung Gimné en 1981, vit et travaille à Séoul.
accueilli en résidence à Strasbourg en 2013.
Le mur blanc est une surface paisible, en apparence seulement. Sa pureté apollinienne a un grand pouvoir de dissimulation. Les forces de l’obscu-
rité, de la dispersion, de la création chaotique peuvent être réveillées par sa destruction. Encore et toujours, les installations de Gim nous montrent
les craquements de surfaces habituelles, les brèches ouvertes dans de beaux revêtements, que forment l’irrépressible pression des forces sombres
identifiées comme des parasites. Parfois, ces forces semblent avoir un impact tellement fort qu’elles conduisent à de véritables explosions, parfois les
obscures énergies dissimulées sont éliminées de la paroi expressément par l’artiste devant l’auditoire stupéfait de la galerie. Cette action en appa-
rence spontanée ne peut pas se produire sans une préparation minutieuse.
Traduction d’un texte de Hajo Schiff
www.deoks.net
Well Behaved Artist, 2015, contreplaqué, peinture, dimensions variables, photo: David Brandt
Sojung Junnée en 1982 à Séoul, vit et travaille à Séoul.
accueillie en résidence à Strasbourg en 2010.
Sojung Jun s’intéresse aux individus oeuvrant entre l’art et l’artisanat et entre l’art et la vie.
Dans Treasure Island, elle nous raconte l’histoire d’une Haenyeo (plongeuse coréenne en apnée), dont l’activité est à la croisée de l’homme et de la
nature. Le chanteur traditionnel Kim Yulhee évoque ces mères et ces grands-mères de Jeju, ces Haenyos de la plage de Saekdal, faisant du « Muljil »
ou plongeant dans la mer pour cueillir des algues et des ormeaux. En perdurant ces traditions, collectant ou chassant, les Haenyeos doivent tout à la
fois lutter contre la nature et s’adapter à elle. Ainsi, elles savent comment vivre au rythme de la nature.
www.junsojung.com
Treasure Island, 2014, video, 11’09’’
Bom Kimnée en 1984, vit et travaille entre Séoul et
londres.
accueillie en résidence à Strasbourg en 2011.
Le travail détaillé de Kim Bom repose principalement sur les villes
qu’elle visite et se nourrit des atmosphères qu’elle y découvre. Son
travail, qualifié de «tour de force» par Kai Hong, critique coréen,
se distingue par sa manière des plus originales de voyager avec
elle, au fil des villes visitées afin de nous en représenter la beauté.
Ses peintures minutieuses se basent également sur les caractéris-
tiques historiques et sociales propres à chaque ville et qui varient
en fonction de leurs attributs spécifiques.
Ainsi elle peint les points forts ayant marqué l’histoire de la cité
en même temps qu’elle représente la ville telle qu’elle se présente
à elle aujourd’hui. Au-delà de l’irréelle mise en perspective de
Strasbourg, c’est une histoire que Kim Bom raconte.
www.bombomkim.com
Mapping of Strasbourg, 2011, acrylique sur papier, 55x75cm
Seung Young Kimné en 1963, vit et travaille à Séoul.
accueilli en résidence à Strasbourg en 2009
Seung Young Kim questionne les difficultés liées à la communication, au langage et aux relations humaines. Ses différentes installations proposent
un dialogue dépassant les clivages de nationalités, d’appartenance ethnique, et des langues. Pour cela, l’artiste provoque l’interaction entre des
matériaux d’origine naturelle comme l’eau, la mousse, les pierres ou les feuilles mortes, et des médiums lumineux, sonores, photographiques ou
mécaniques.
Cloud, 2016, installation vidéo, 1’44’’ sel, dimensions variables
Woong Yong Kimné en 1982, vit et travaille à Séoul.
accueilli en résidence à Strasbourg en 2014.
« Je vois un film comme un être vivant qui parle du temps, du hasard et de l’ intuition.
Un film se propage, meurt et évolue par des influences.
De cette idée, je fais intuitivement un collage avec des images existantes et du son sur un temps limité pour qu’il devienne un film.»
Quartz Cantos, 2015, n&b, sous-titres anglais et coréens, Stereo, 37’35’’
Mioon (Min Kim & Moon Choi)nés en 1972, vivent et travaillent à Séoul.
accueillis en résidence à Strasbourg en 2007.
La première chose que l’on remarque au sein de cette installation présentant un modèle réduit d’un ring et la présence de huit enceintes, c’est cette
fumée blanche diffusée sur la maquette. Le combat sanglant, les encouragements assourdissants, les applaudissements, la fièvre des spectateurs et la
scène du ring de boxe ont été simplement remplacés par de la fumée étrange et un fond sonore qui traverse la salle. Cette situation démantèle le sou-
venir stéréotypé d’un match de boxe et annihile les détails de l’événement et son contenu, laissant le moins de traces et de cadre possible. À l’inverse,
il invite à la contemplation du contexte social qui domine le match.
La stratégie médiatique qui rend le public insensible à la situation socio-politique en les laissant plonger dans un jeu réside dans le contexte pleinement
représenté par le théâtre-stade. Le sous-titre, « Ethics business » dévoile ainsi la dimension éthique d’un stade présente dans ce terme. En associant
ces deux mots de façon incohérente– éthique et business, cette œuvre exprime la relation paradoxale entretenue.
www.mioon.net
Ensemble (Ethics Business), 2014, installation, dimensions variables
Mohammed El Mouridné en 1966, vit et travaille à Strasbourg
accueilli en résidence à Séoul en 2011.
« Je travaille à partir de différents médiums (vidéos, photogra-
phie, installation) et j’expérimente le rapport de l’image sérigra-
phiée ou photographique avec le support des peaux d’animaux,
de blocs de laits congelés, de galets...
Ces champs d’expérimentation m’ont d’abord amené à explorer
des processus organiques orientés vers une fatale disparition (...)
pour maintenant développer une technique propre et singulière
d’impression photographique permanente sur les peaux.
Ces peaux sont elles-mêmes imbibées de l’esprit d’un voyage
singulier au Maroc où j’étais allé les collecter et les faire traiter
à Fès selon des procédés traditionnels. L’itinéraire de ces peaux
soigneusement tannées mêle le nomadisme du passé au monde
des aéroports et des autoroutes, comme pour nous dire que la
mémoire est toujours appelée à voyager...
(...) Les portraits capturés sur les peaux témoignent d’une ap-
proche curieuse, les nervures et les veines de la peau se mêlant à
l’impression des visages comme pour imposer une autre dimen-
sion. La lumière devient le révélateur d’une perspective qui tra-
verse le temps, le quotidien s’inscrit dans une trame archéolo-
gique et énigmatique.»
Femme esclave des soldats japonais, tirage argentique sur peau de vache, 120x100cm
Natacha Paganellinée en 1972, vit et travaille entre Strasbourg
et paris.
accueillie en résidence à Séoul en 2010.
Pique-nique est une mise en scène effectuée à Song-do en 2010,
une ville bâtie ex-nihilo à partir de 610ha gagnés sur la mer à In-
cheon, le plus grand chantier de développement immobilier privé.
Elle représente la ville du futur: hyperconnectée, tours pharao-
niques, appartements domotisés, tout y sera high-tech (...) les
meilleures écoles et hôpitaux s’y implanteront et l’environnement
sera respecté.
La jeunesse représentée sur ces images sera l’actrice principale
de cette cité qui, en 2010, ressemblait plus à une ville fantôme,
vidée de ses habitants, squelette d’un monde à venir.
Les images décrivent des scènes de vie quotidienne: un pique-
nique, un «poyangmacha» (tente restaurant) alimentant une tra-
dition chère aux coréens: la «street food» est une vrai institution.
Comme travail et vie sociale sont indissociables en Corée, que
cette société privilégie la vie de groupe et qu’il n’y pas un quartier
de Séoul, une ville ou un village échappant à cette tradition, les
réunions de groupe, les piques-niques et autres sorties familiales
demeurent des activités de prédilection.
Pique-Nique, 2010, Photographie, impression quadri, 300x400 cm
Yong Sik Parkné en 1971, vit et travaille à Séoul.
accueilli en résidence à Strasbourg en 2007.
«Certaines de mes oeuvres associent la fantaisie des bandes des-
sinées à la réalité. Quand j’étais petit, ces images me plaisaient
énormément. Je regardais la télévision en ne faisant aucune dis-
tinction entre fiction, animation et réalité. Aujourd’hui en tant
qu’adulte, je tends encore à confondre la création animée du
support médiatique et la réalité. Ces expériences sont à l’origine
de mes sculptures, lesquelles illustrent mes propres histoires et
ont été montées dans le style du jeu de rôle.»
posicc.wix.com/parkyongsik
Dog and
wine b
ottle, 2008, 15x50x37cm O
bjet, éponge, résine
Ramona Poenarunée en 1972, vit et travaille à Strasbourg
accueillie en résidence à Séoul en 2006.
« Mon travail est une tentative continue de définir ma place en
tant qu’être humain dans le monde - dans un sens existentiel, es-
thétique et politique. Ce que j’exprime c’est le fait d’être ici et
maintenant, dans une position fragile.
L’attitude au regard de la réalité que je sonde est l’implication
plutôt que la description.
Le principal médium utilisé est l’image, mais beaucoup d’autres
médiums peuvent se déployer en fonction du contexte - moteur
du sujet choisi et des outils employés. Je crée des perfomances,
des installations audiovisuelles, des dispositifs multimédias, des
interventions in situ et des scénographies, je réalise des films.»
www.ramona-poenaru.org
Seuls à Seoul, perform
ance audiovisuellecréée à Seoul avec H
ankyl Ryu en 20
07, reprise à Strasb
ourg avec Raphaël C
harpentié en 20
16
Soon Wang Qwonné en 1968, vit et travaille à Séoul.
accueilli en résidence à Strasbourg en 2005.
Arrivé en France avec le souhait de retourner à la Corée les ar-
chives royales de la Dynastie Joseon (pillées par les militaires fran-
çais en 1866 et aujourd’hui conservées à la Bibliothèque Natio-
nale de France à Paris), l’impossibilité de réaliser ce projet amena
Soon-Wang Qwon à s’intéresser à une similitude historique entre
l’Alsace (et sa situation frontière régulièrement envahie) et Gan-
ghwa-do (porte d’entrée pour le continent Joseon, lieu d’affron-
tement avec les forces de l’Ouest). Catching the Shadow regroupe
un ensemble d’installations en Hanji, papier coréen traditionnel,
et vidéos.
Le papier suspendu porte l’empreinte des pierres de la muraille de
Molsheim comme pour la recréer et renforcer son analogie avec
la forteresse de Jongkok de Ganghwa, les vidéos se dématéria-
lisent par leur projection au travers de la succession de feuilles de
Hanji jusqu’à leur dissolution.
Unisson entre le passé et le présent, en vue d’une rencontre entre
Joseon et l’Alsace.
Catching the shadow, 2005, installation, papiers coréens, dimensions variables
Nathalie Saveynée en 1964, vit et travaille à Strasbourg.
accueillie en résidence à Séoul en 2012.
A la cime des yeux
Nathalie Savey est une promeneuse. En préalable à ses photogra-
phies, elle choisit un itinéraire sur une carte, marche, observe,
attend puis déclenche. Dans son viseur, la nature est ramenée à
ses éléments primaires : l’eau, l’air, le végétal, le minéral. Ce ne
sont pas des photographies de paysages qu’elle propose : le pit-
toresque, le sublime sont absents de ses images dans lesquelles
la réunion d’une nature objective et d’une intime sensation joue
sur la part d’illusion que génère parfois le réel. Ainsi le rocher se
transmute en montagne, la photographe se fait alchimiste.
Héloïse Conesa
www.nathaliesavey.free.fr
Cheonjiyeon, 2012série de 9 photographies, 2 m x 2 m
Collection du Musée d’art moderne et contemporain de la ville de Strasbourg
Cécile Straumannnée en 1971 à Séoul, vit et travaille en France.
accueillie en résidence à Séoul en 2005.
Cécile Straumann aime à tirer des traits et à tracer des lignes. Non sur un mode simplement formel mais dans un rapport au monde puissamment
existentiel. Qu’après avoir pratiqué tant la peinture que le mode de l’installation, elle ait fait appel aux techniques de la photographie et de la vidéo
tient à la capacité de moyens d’expressions l’assurant d’une emprise sur le réel dans une relation tout à la fois suspendue et dynamique, mémorable
et projective.
Philippe Piguet
www.cecile.straumann.free.fr
Self-portrait Subway, Line 3, June, Seoul, Korea, 2005, photographie, tirage argentique, 80x120 cm
Dorothy M Yoonnée en 1976, vit et travaille à Séoul.
accueillie en résidence à Séoul en 2012.
Son travail repose sur le thème de “frontière et de limite” exploité
à travers une diversité de médiums incluant le collage, le dessin,
l’installation et la vidéo.
«Il y a quatre ans, lorsqu’on m’ a diagnostiqué un cancer du sein
et que j’ai perdu mon sein droit, je me suis retrouvée torturée
entre les limites d’une personne normale et anormale. Pendant
ma chimiothérapie, j’ai découvert une partie de moi se situant à
la limite de la vie et de la mort.
J’ai découvert mon être se tenant à la frontière, à la limite.
J’ai perdu mes cheveux et mes menstruations durant cette pé-
riode. Je n’avais plus confiance en moi, en tant que femme et
bien que j’aurais dû vivre seule, m’aimer de tout mon être et vivre
avec moi-même, de toute évidence je devais vivre avec une autre
personne, telle une hermaphrodite…»
www.dorodorodorothy.com
Circus Lover, 20
12, impression, 129x10
4cm
Fondé en 1987, le CEAAC a pour vocation de développer l’art contemporain, tant du point de vue du soutien à la création que de celui de sa diffusion. Son Centre d’art installé dans un quartier populaire et universitaire de Strasbourg a été inauguré en 1995. Par ailleurs, des installations artistiques ont été réparties sur tout le territoire de la région et contribuent à une meilleure visibilité de l’art contemporain. Poursuivant un idéal de démocratisation de l’accès à la culture et à l’art, l’aspect de pédagogie et de médiation constitue un pan essentiel dans l’activité du CEAAC. Des visites accompagnées d’ateliers sont organisées pour les publics scolaires et l’équipe pédagogique du CEAAC accueille également des groupes adultes qui souhaitent bénéficier d’un accompagnement dans la découverte de l’art actuel. L’Espace international présente le travail de jeunes artistes étrangers accueillis en résidence par le CEAAC et d’artistes soutenus lors de leur séjour à l’étranger. Enfin, l’édition de catalogues d’exposition et de livres publiés à l’occasion d’installations hors les murs prolongent ce travail de sensibilisation et de diffusion. Le CEAAC a une expertise reconnue notamment par les collectivités territoriales.
cEaac - centre Européen d’actions artistiques contemporaines7 rue de l’abreuvoir 67000 Strasbourg+33 (0)3 88 25 69 70
ouverture du mercredi au dimanche de 14h à 18h, fermeture les jours fériés.visites commentées et accueil scolaire sur rendez-vous au 03 88 25 69 70 (services gratuits)
contact presse : anne ponsin - [email protected]
Manifestation organisée dans le cadre de l’Année France-Corée 2015-2016
www.anneefrancecoree.com
L’Année France-Corée 2015-2016 est organisée et mise en oeuvre:
- pour la Corée : par le ministère des Affaires étrangères, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme,
le Korean Culture and Information Service (KOCIS), l’Ambassade de la République de Corée en France,
le ministère des Sciences, des Technologies de l’Information et de la Communication et de la Planification,
le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales, le ministère de l’Egalité homme-femme et de la Famille,
le ministère de l’Education, l’Association des Gouverneurs, la ville de Séoul et la Fondation de Corée ;
Président : M. CHO Yang-ho ; Responsables de la Coordination générale : M. le Directeur général de la
Diplomatie culturelle au ministère des Affaires étrangères et M. le Directeur général du planning du KOCIS ;
- pour la France : par l’Institut français avec le soutien du ministère des Affaires étrangères et du Développement international,
du ministère de la Culture et de la Communication, du ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique,
du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, du ministère de la Ville, de la Jeunesse et
des Sports, du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, et de l’Ambassade de France en Corée.
Président : M. Henri Loyrette