ministere des enseignements republique du mali …la trypanosomose est une maladie parasitaire à...
TRANSCRIPT
MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS REPUBLIQUE DU MALI SECONDAIRE SUPERIEUR ET DE LA Un Peuple-Un But-Une Foi RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Année Universitaire 2008-2009 N° :……..
Thèse
Présentée et soutenue publiquement le …/../2009 Devant la Faculté de Médecine de Pharmacie et
d’Odonto-Stomatologie du Mali
Par : Monsieur Mahamadou Talil Pour obtenir le grade de Docteur en Médecine
(Diplôme d’Etat)
Jury
Président : Pr. Amadou DIALLO
Membre : Dr. Nafomon SOGOBA
Co-directeur : Dr. Boubacar BASS
Directeur de Thèse : Pr. Sékou Fantamady TRAORE
REACTUALISATION DES DONNEES SUR LA
REPARTITION DES GLOSSINES AU MALI
UNIVERSITE DE BAMAKO
Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie
DEDICACES ET REMERCIEMENTS
DEDICACES
Je tiens à dédier avant tout mon travail à Dieu le Tout Puissant le
Créateur du ciel et de la terre, qui m’a donné la vie, l’intelligence
et la force pour arriver à ce résultat. Que ton nom soit glorifié,
sanctifié, adoré, magnifié à Perpétuité et au prophète
MOHAMED, paix et salut sur lui.
A ma grand-mère : WEIME HAMALAYE
Vous m’avez élevé, éduqué et entretenu.
Ainsi j’ai appris de vous l’honneur, la dignité, la modestie,
l’humilité, la générosité, surtout le respect de soi même et l’amour
du prochain, qualités dont j’ai bénéficié tout au long de mes
études. En m’inclinant devant vous en signe de reconnaissance,
de dévouement et d’entière soumission je vous présente mes
excuses pour tout le mal lié à mon âge et à mon orgueil et
demande vos bénédictions qui ne m’ont d’ailleurs jamais manqué.
Que ce modeste travail, fruit de votre engagement me rende digne
de vous et que Dieu le Tout Puisant vous donne encore longue
vie.
A ma mère SALAMATA KOHENA
Tu es la reine des reines, tu m’as permis de par tes conseils
avisés et ta rigueur inflexible d’arriver à ce résultat. Je n’ai pas de
mérite aujourd’hui, tout ceci est l’aboutissement de tes efforts.
Merci pour l’amour, l’affection, la tolérance et toutes les autres
qualités qui te caractérisent. Que Dieu te bénisse et t’accorde
encore une longue vie.
Je t’aime maman.
A mon père : Feu TALIL DAGA
Mon souhait le plus ardent était que vous assistiez au
couronnement de vos efforts, mais Dieu en a décidé autrement.
Votre famille est le reflet de vos incommensurables qualités.
Nous ne cesserons jamais d’avoir une pensée pour vous dans nos
prières quotidiennes.
Dors en Paix, qu’Allah vous accorde le Paradis. Amen !
A mon oncle ISSOUFI K. MAIGA et Mme SAGADATOU
MAIGA
Vous m’avez hébergé durant mon cycle universitaire. Ne pouvant
vous payez et vous en remerciez d’avantage. Trouvez ici dans ce
travail ma profonde gratitude.
A mes grands frères et grandes sœurs :
Alassane Halidou, Zakari Talil, Abdoulaye Talil, Dilaya Talil,
Aramatou Ario, Abdoul-aziz Ario, Aliou Ario, Nassiratou Talil et Dr
Daga Talil
Vous m’avez toujours conseillé et encouragé dans les études.
Que les liens qui nous unissent restent aussi forts à tout jamais.
Que Dieu vous bénisse et vous accorde à tous une longue vie. Je
vous aime tous.
A mes petits frères et petites sœurs :
Djibrilla Talil, Souleymane Talil, Ibrahim Talil, Hachimi Talil.
A vous j’ai eu la lourde responsabilité de montrer le bon exemple,
vous m’avez respecté avec tout l’honneur dû à un grand frère et
écouter mes humbles conseils. En ce jour mémorable je vous
invite à renforcer nos liens, courage dans les études et le travail,
et vous remercie de tout le soutien que vous m’avez apporté.
A mon neveu et ma nièce :
Sékou cissé, Maimounatou Konaté.
Je vous aime tous. Que Dieu vous bénisse et vous accorde encore
une longue vie.
A ma fiancé : KADIATOU SAYON TRAORE
Les mots me manquent pour te témoigner mon amour, mon
respect, mon admiration, ma reconnaissance envers toi ma future
épouse si Dieu le veut.
Que Dieu te bénisse et nous accorde encore une longue vie pour
qu’on puisse conjuguer l’avenir à deux et voire même à plus de
deux.
Je t’aime mon cœur.
A tous ceux qui souffrent et qui attendent de nous
des soins médicaux et moraux, nous serons toujours
là tout près de vous. Puisse le Tout Puissant vous
donner un meilleur état de santé.
REMERCIEMENTS
A tous ce qui me sont chers :
A mes oncles : Oumar M. Touré, Boulkassoum Kouma,
Je voudrais vous signifier toute ma reconnaissance et mon
profond attachement.
Sachez que je serais toujours là pour vous. Merci !
A mes tantes : Feu Fati Asseyadou, NAfissaYouboula, Zeinaba
Lagabé, Sadaratou Hachimi, Madinata Kouma
Vous avez tous étés des mères exemplaires pour moi, trouvez ici
l’expression de ma profonde gratitude.
A mes cousins et cousines :
Vous tous qui avez partagé mes joies et mes peines en
m’entourant d’amour. Ce travail est également vôtre. Je serais
toujours là pour vous.
A mes neveux et nièces :
Vous m’avez toujours respecté, courage et bonne chance dans les
études.
A mes aînés Médecins :
Merci pour vos conseils.
A mes amis :
Merci pour les bons moments passés ensembles. Qu’Allah le Tout
Puissant nous donne longue vie et renforce notre amitié.
A mes collègues de la FMPOS :
Votre affection, vos encouragements et votre complicité durant
ces années d’études ne m’ont pas laissé indifférent. Soyez
rassurer de mon indéfectible amitié.
Au groupe Naga Hammey de Bara
A l’équipe d’entomologie et de parasitologie du laboratoire central
vétérinaire.
A tous les ressortissants de BARA
A l’association des ressortissants du nord(GAKASSINEYE).
Nous avons passé des moments inoubliables ensemble, courage
et bonne chance à tous.
Au docteur BASS BOUBACAR
Merci pour votre enseignement et pour vos nombreux
services rendus.
Aux enseignants de la FMPOS, et à sékou nouhoum cissé
(Ingenieur en informatique) pour avoir guidé mes pas et
m’avoir assuré la présente formation.
A tous le personnel de l’administration de la FMPOS
A tous ceux qui de loin ou de près ont contribué à la
réalisation de ce travail.
HOMMAGES AUX MEMBRES
DU JURY
A notre Maître et Président du jury
Professeur Amadou DIALLO
Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et
d’Odonto-Stomatologie ;
Vice recteur de l’Université de Bamako.
Cher Maître,
La spontanéité avec laquelle vous avez accepté de présider ce jury
de thèse malgré, vos multiples occupations nous est allée droit au
Cœur. Nous apprécions en vous l’homme de science modeste et
vous restez un des espoirs de cette faculté.
L’assiduité et la rigueur dans le travail sont autant de qualités
que vous cultivez chaque jour chez la jeune génération.
Permettez-nous de vous exprimer ici notre profonde gratitude.
A mon Maître et Co-directeur de Thèse
Docteur Boubacar BASS
Docteur vétérinaire ;
Spécialiste en entomologie vétérinaire et médicale ;
Membre de l’association des docteurs vétérinaires du
Mali et celle des entomologistes francophones ;
Chef du laboratoire entomologie au LCV.
Cher Maître,
Permettez-moi de vous appeler grand frère, je suis honoré par la
confiance que vous avez placée en moi, en me confiant ce travail.
Nous avons bénéficié de vos qualités pédagogiques et humaines
durant notre séjour au laboratoire, qui font de vous un homme
connu et admiré de tous.
Nous avons été marqués par votre courtoisie, votre amour et votre
disponibilité permanente. Nous avons été séduits par votre
qualité d’accueil et d’encadrement.
Recevez cher Maître l’expression sincère de nos profonds respects
et connaissance.
A mon Maître et juge
Docteur Nafomon SOGOBA
PH. D en épidémiologie ;
Chef des unités de Système d’Information Géographique
et d’Acarologie au département d’entomologie médicale
du Centre de Recherche et de Formation du Paludisme
MRTC (Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto-
Stomatologie ; Université de Bamako).
Cher Maître,
Nous ressentons une vive émotion et une grande satisfaction en
vous comptant parmi les membres du jury.
La spontanéité avec laquelle vous avez accepté de figurer dans ce
jury nous touche particulièrement.
Permettez-nous cher maître, de vous exprimer nos sincères
remerciements et nos sentiments respectueux.
A mon Maître et Directeur de Thèse
Professeur Sékou Fantamady TRAORE
Entomologiste médical ;
Directeur du département entomologie médicale du
Centre de Recherche et de Formation du Paludisme
MRTC
Professeur de biologie à la Faculté de Médecine de
Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie.
Cher maître,
Vous nous avez fait honneur en nous acceptant dans votre
service.
Vos qualités humaines, scientifiques, votre amour pour le travail
bien fait, ont très tôt retenu notre attention.
Ces qualités, couplées à votre simplicité, votre patience, vos
conseils de père, votre générosité, font de vous une personnalité
exemplaire. Vous avez cultivé en nous l’esprit du travail bien fait,
la méthode, la précision et la concision. Nous sommes fiers
d’avoir été parmi vos étudiants.
Veuillez recevoir cher maître, nos vifs remerciements.
Liste des abréviations
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
FAO: Food and Agriculture Organization of the United Nations
PATTEC: Pan African Tsé-tsé and Trypanosomiasis Eradication Campaign.
PLMT : Projet de lutte contre les mouches tsé-tsé et les trypanosomoses
Km : kilomètre
m : mètre
cm : centimètre
mm : millimètre
h : heure
mn : minute
° : degré
% : pour cent
DAP : Densité apparente
G.mors.s : Glossina morsitans submorsitans
G.palp.g : Glossina palpalis gambiensis
G.tachi : Glossina tachinoides
N : latitude Nord
W : longitude Ouest
GPS : Global position of Situation DDT : DinitroDiphenyl Trichloroethane
LCV : Laboratoire central vétérinaire
Sommaire
I. Introduction .................................................................... 17
II. GENERALITES ............................................................... 23
II.1. Morphologie de la glossine ............................................................ 23
II.2. Répartition géographique des glossines au Mali .................... 23
II.3. Les hôtes ............................................................................................. 26
II.4. Systématique ..................................................................................... 26
II.4.1. Espèces et sous-espèces ......................................................... 26
II.4.2. Noms de genre et d’espèces ................................................... 27
II.4.3. Détermination du sexe ............................................................. 28
II.5. Comportement de la glossine en général ................................. 28
II.5.1 Vol .................................................................................................... 28
II.5.2. Repos et gîtes de repos ............................................................. 29
II.6. Données sur les espèces de glossines rencontrées au Mali ................................................................................... 30
II.6.1. Glossina morsitans submorsitans ......................................... 30
II.6.1.1. Ecologie ................................................................................... 30
II.6.1.2. Gîtes ........................................................................................ 31
II.6.1.3. Dispersion ............................................................................. 32
II.6.2. Glossina palpalis gambiensis ................................................ 33
II.6.2.1 Ecologie .................................................................................... 33
II.6.2.2. Gîtes ........................................................................................ 34
II.6.2.3. Dispersion ............................................................................. 35
II.6.3. Glossina tachinoides ................................................................. 36
II.6.3.1. Ecologie ................................................................................... 36
II.6.3.2. Gîtes ........................................................................................ 37
II.6.3.3. Dispersion ............................................................................. 38
II.7. Stratégies de lutte contre la glossine ........................................ 39
II.7.1. Défrichement sélectif ................................................................. 39
II.7.2. Lutte vectorielle par les méthodes chimiques ................. 39
II.7.2.1. Pulvérisations terrestres ................................................... 39
II.7.2.2. Pulvérisations aériennes ................................................... 40
II.7.2.3. Pièges et cibles .................................................................... 41
II.7.2.4. Bétail traité aux insecticides .......................................... 42
II.7.2.5. Associations de plusieurs méthodes ............................. 42
II.7.3. Lâcher des mâles stériles ........................................................ 42
II.8. Les différents groupes d’insecticides utilisés dans la lutte contre la tsé-tsé .......................................................................................... 43
II.8.1. Les organochlorés ..................................................................... 43
II.8.2. Les organophosphates et carbamates ................................ 43
II.8.3. Les pyréthroides ........................................................................ 43
III. MATERIELS ET METHODE ............................................ 45
III.1. Cadre de l’étude ................................................................................ 45
III.2. Méthode ............................................................................................... 45
IV. RESULTATS ................................................................... 50
IV.1. RESULTATS DES PROSPECTIONS ENTOMOLOGIQUES . 50
IV.2 Répartition des résultats sur la carte du Mali par espèces de glossine .................................................................................................... 54
IV.3 Histogramme des Résultats entomologiques en fonction des DAP .................................................................................................................. 58
V. COMMENTAIRES ET DISCUTIONS ................................................ 60
V.1 Analyse et Interprétation ................................................................. 60
V.2. IMPACTS ............................................................................................. 62
VI. CONCLUSION ................................................................. 64
RECOMMANDATIONS .......................................................... 66
Références bibliographiques ............................................... 68
Résumé : ............................................................................ 72
INTRODUCTION
I. Introduction
Les glossines sont des Diptères Brachycères Cyclorrhaphes de la
famille des GLOSSINIDAE avec un seul genre : GLOSSINA
Ce sont des mouches allongées, robustes, de coloration brune
noirâtre à brun testacé, jamais métallique.
Leurs longueurs varient et pour :
- Glossina morsitans (7,5-10mm)
- Glossina palpalis (8-11mm)
- Glossina tachinoides (6,5-9mm)
- Glossina longipalpis (9,5-11mm)
Elles sont hématophages dans les deux sexes.
La trypanosomose est une maladie parasitaire à transmission
vectorielle. Le parasite responsable : le trypanosome est un
protozoaire transmis à l’homme ou à l’animal par la piqûre d’une
glossine.
L’insecte vit en Afrique et sa distribution est liée à son habitat :
végétation au bord des cours d’eaux et lacs, des forets galeries et
de vastes étendues de savane arbustives. Il existe la
trypanosomose humaine et animale.
La trypanosomose humaine africaine se présente sous deux
formes causées par deux sous espèces de parasites :
Deux formes sont classiquement connues :
une forme chronique ou « Gambienne» en Afrique de l’ouest
et du centre dont l’agent causal est un trypanosome de la
sous-espèce Trypanosoma brucei gambiense transmis
essentiellement, par les glossines du groupe Glossina
palpalis.
une forme aigue ou « Rhodésienne » sévissant en Afrique de
l’est et du sud due à la sous-espèce Trypanosoma brucei
rhodésiense et transmise par les glossines du groupe
Glossina morsitans. [1]
La maladie du sommeil évolue en deux phases :
la première : lymphatico-sanguine (première période) durant
laquelle le parasite se multiplie dans le sang et dans la
lymphe.
La deuxième : méningo-encéphalique(deuxième période) qui
correspond au passage du parasite dans le liquide
céphalorachidien(LCR).
Au cours de la phase lymphatico-sanguine, le malade présente
des signes cliniques non spécifiques tels que des accès de fièvre
fréquents, des céphalées ou des signes cutanés.
La phase méningo-encéphalique se caractérise par l’apparition de
troubles neurologiques (troubles du comportement, de la
conscience, de la motricité) et sans traitement conduit à la mort
du malade, car la mortalité est de 100% en absence de
traitement.
Du fait d’une importance diversité clinique, il est difficile d’établir
un diagnostic de la THA à partir d’un examen clinique seul. On a
alors recours à des méthodes de diagnostic directes qui servent à
mettre en évidence la présence du parasite dans les liquides
biologiques et indirectes qui recherchent des traces de passage du
parasite lors de la réaction sérologique.
Il faut préciser que les médicaments utilisés pour les malades en
première période (Pentamine®, Suramine®) sont considérés peu
toxiques, alors que le Mélarsoprol® utilisé pour la seconde
période est un dérivé arsenical ayant de nombreux effets
secondaires ; responsable d’environ 10% d’encéphalopathies
réactives parmi les patients traités.
Environ 500.000 personnes sont actuellement infectées et 80%
d’entre elles décèdent des suites de la maladie. La mouche tue
aussi quelque trois millions de têtes de bétail par an. [2]
Sur les 37 pays infestés par la mouche tsé-tsé, 32 sont parmi les
plus pauvres du monde. De 600 millions à 1,2 milliards de dollars
E-U sont absorbés chaque année dans des tentatives de lutte
contre la maladie et en pertes directes de production de viande et
de lait, venant aggraver le fardeau économique de ces pays. [3]
Les trypanosomoses sont une contrainte majeure au
développement de l’élevage dans de nombreuses régions. En
Afrique subsaharienne par exemple, en plus des pertes directes
énormes plus de 20 millions de dollars américains sont dépensés
par an en produits trypanocides, représentant 44% des dépenses
en médicaments vétérinaires (DUVALLET). [4]
Face a la résurgence de la trypanosomose, l’OMS a mobilisé un
large éventail de partenaire pour coordonner les activités dans le
cadre d’un programme de lutte et de surveillance de la maladie.
Avec le lancement de la PATTEC (campagne panafricaine
d’éradication des tsé-tsé et des trypanosomoses) et dans sa
composante nationale, le PLMT (programme de lutte contre les
mouches tsé-tsé), il paraît nécessaire d’actualiser les données sur
la répartition réelle des glossines sur le territoire national.
En plus, après des années de sécheresse, le tarissement des
cours d’eau permanents, le défrichement intensif et la réversibilité
de tous ces phénomènes après l’établissement d’une pluviométrie
normale, la répartition des tsé-tsé se trouve en perpétuelle
mutation.
En effet Glossina morsitans submorsitans qui était absente sur les
cartes de Kita et de Kolokani en 1988, a été retrouvée en 1989
sur ces mêmes cartes.
OBJECTIFS
1. Objectifs général :
Déterminer la répartition des glossines sur le territoire malien et
les modifications intervenues depuis 1997(année de publication
de la dernière étude).
2. Objectifs spécifiques :
Réactualiser les données sur la répartition des glossines au
Mali ;
Produire une carte de répartition des points de captures des
différentes glossines existant sur le territoire malien ;
GENERALITES
II. GENERALITES
II.1. Morphologie de la glossine La glossine comprend :
- une cuticule ou carapace
- une tête avec deux yeux
- un thorax
- un abdomen
Figure 1 : de la Glossine [5]
II.2. Répartition géographique des glossines au Mali
Trois espèces de glossines (Glossina morsitans submorsitans,
Glossina palpalis gambiensis et Glossina tachinoides) infectent le
territoire malien, sur une aire estimée a 200 milles kilomètres
carrés, et comprise entre les 10°-14° (latitude Nord) et les 4°-12°
(longitude ouest). [15]
Ainsi la région de Sikasso est infectée à 100%, Kayes 76%,
Koulikoro 60%, Ségou 44%.
Les études de katondo (1973), Ashton et al (1979) ont révélé la
présence de 4 espèces de glossines au Mali :
Glossina morsitans submorsitans
Glossina palpalis gambiensis
Glossina tachinoides
Glossina longipalpis : espèce de savane qui avait été signalé
dans une petite zone le long de la frontière Guinéenne,
juste au nord du parallèle 12° nord et l’ouest du méridien
11°w, n’a pas été retrouvée.
Glossina morsitans submorsitans
A l’ouest de la direction Bamako-Bougouni, cette espèce de
savane semble montrer une répartition plus ou moins continue
le long de la frontière avec la Cote d’ Ivoire, la Guinée et le
Sénégal jusqu'à la limite nord du parc nationale de la boucle
du baoulé.
La dernière étude a révélé :
- Son absence sur les cartes Sandaré, Diéma, Doubala,
Banamba, Ségou, Ké-Macina, San et Yorosso.
- son absence dans le secteur nord ouest de Koutiala et sa
présence avec une DAP très faible dans le secteur sud
ouest.
- sa présence a quelques km au sud ouest de la ville de
Kayes et sur les cartes de Kossanto, Bafoulabe, Kita et
Kolokani.
Glossina palpalis gambiensis
Cette espèce riveraine est localisée :
- le long de la rivière Baní et ses affluents, de la frontières
sud du Mali jusqu’au niveau de Barmandougou (65 km
au Nord -Est de San).
- Le long du fleuve Niger et ses affluents, à partir de la
frontière sud du mali jusqu'à 60 km sud ouest de Ségou.
- Le long des affluents du fleuve Sénégal (baoulé Bafing et
Bagoé).
La dernière étude a révélé :
- un recul dans les secteurs sud de Ségou et une
concentration sur les cartes de San.
- Son absence dans le secteur Nord Est de Koutiala et sur
la carte de Yorosso
- Son absence sur les cartes de Kayes, Sandaré, Diéma et
Doubala.
- Son recul sur les cartes de Kossanto, Bafoulabe et Kita.
Glossina tachinoides
Elle est répandue le long de la plus part des rivières et grand
cour d’eau de la partie Sud Est du pays (Sankarani, baoulé,
Bagoé, Banifing).
Selon la dernière étude (1977), cette espèce riveraine
manifestait un recul vers le sud, mais elle semble se stabiliser
dans sa limite nord.
II.3. Les hôtes Les divers hôtes aux dépens desquels vit la tsé-tsé sont notés
dans le tableau ci-dessous :
Espèces de
Glossine
Hôtes
Glossina
longipalpis
Tragelaphus Sriptus ; Synerus
Caffer ; Potamochoerus Porcus
Glossina
morsitans
Potamochoerus Porcus ; Sos
Taurus ; Synerus
Caffer ;Tragelaphus Strepsiceros
et Homo Sapiens
Glossina palpalis Homo Sapiens ; Tragelaphus
Sriptus ; Sos Taurus
Glossina
tachinoides
Homo Sapiens ; Sos Taurus
II.4. Systématique
On entend par systématique le mode de classement des animaux
et des végétaux.
II.4.1. Espèces et sous-espèces
Il y a aujourd'hui 22 espèces de tsé-tsé qui vivent en Afrique.
Certaines d'entre elles sont subdivisées en sous-espèces en raison
de différences anatomiques mineures mais constantes. Dans la
plupart des cas, la distinction entre espèce et sous-espèces n'est
pas indispensable. La liste de toutes les espèces et sous-espèces
de glossines ne comporte pas moins de 30 noms au total. En règle
générale, tous les individus d'une même espèce animale sont
interféconds et peuvent donner naissance à une progéniture elle-
même féconde. En revanche, des individus appartenant à deux
espèces différentes ne sont généralement pas interféconds; s'il
arrive toutefois qu'ils aient une descendance, celle-ci sera stérile.
C'est ainsi que l'accouplement d'un âne avec une jument donne
un mulet, qui est stérile. De même le croisement d'une espèce de
glossine avec une autre espèce ne donne rien. D'ailleurs, les
individus appartenant aux différentes espèces présentent presque
toujours des différences visibles de sorte qu'il suffit de les
examiner pour les distinguer. Les différences sont parfois
évidentes, mais il arrive aussi qu'un examen attentif soit
nécessaire pour les déceler.
Les membres d'une même espèce se ressemblent généralement
beaucoup, mais des différences existent cependant qui tiennent à
l'âge et au sexe. Lorsqu'on trie les mouches, espèce par espèce,
on le fait d'après leur aspect. Ce tri peut se faire à l'œil nu ou au
moyen d'une loupe ou d'un microscope. [6]
II.4.2. Noms de genre et d’espèces
Le nom scientifique de la mouche tsé-tsé est Glossina. Toutes les
tsé-tsé sont appelées Glossina et toutes les Glossina sont des tsé-
tsé.
Pour distinguer une espèce, on ajoute le nom de cette espèce à
Glossina. C'est ainsi que l'on parlera de Glossina morsitans,
Glossina fuscipes, Glossina palpalis et ainsi de suite. Lorsqu'on
écrit les noms de plusieurs espèces, il n'est pas nécessaire de
réécrire à chaque fois Glossina en entier; on peut se contenter de
l'initiale: G. Ainsi on écrira Glossina morsitans, G. fuscipes et G.
palpalis et il est bien clair que les deux dernières espèces sont des
Glossina.
Le premier nom, Glossina, désigne le genre, c'est le nom de genre.
Un genre est un groupe d'espèces voisines. Le deuxième nom, par
exemple, morsitans, désigne l'espèce c'est le nom d'espèce.
II.4.3. Détermination du sexe
On peut distinguer un mâle d'une femelle en examinant
l'extrémité postérieure de son abdomen. Le mâle présente une
saillie arrondie sur la face ventrale de l'extrémité postérieure de
l'abdomen. C'est l’hypopyge. Juste devant l'hypopyge se trouve
une plaque recouverte de fortes soies noires (les hectors). La
femelle ne possède ni hypopyge, ni hectors. Ces structures sont
visibles à l'œil nu ou mieux encore avec une loupe grossissant 10
fois. C'est le meilleur moyen de distinguer les sexes.
La femelle est souvent un peu plus grosse que le mâle. Par
exemple si l'on a un groupe de mouches, i1 suffit de choisir
rapidement les plus grosses et l'on verra que c’est presque toutes
des femelles. Toutefois, certaines femelles sont plus petites que
les gros mâles, aussi la taille ne fournit-elle pas un moyen très
fiable de déterminer le sexe. [7] [16]
II.5. Comportement de la glossine en général
II.5.1 Vol
La glossine ne consacre chaque jour que 15 à 30 minutes au vol
actif. La durée de chaque déplacement ne dépasse pas une
minute et demie à deux minutes et demie. La vitesse de vol peut
être de 3 à 6 m/seconde. (11à24km/h), mais elle est beaucoup
plus lente immédiatement après le repas de sang.
Après avoir absorbé une grande quantité de sang, la mouche vole
lentement sur une courte distance pour quitter l’animal hôte et
atteindre un lieu de repos tel qu’un tronc d’arbre. Là, le poids de
la mouche diminue rapidement par suite de l’excrétion primaire
(quelques gouttes d’eau sont évacuées par l’anus).
Il peut s’ensuivre d’autres vols de brève durée, la mouche gagnant
un endroit plus sûr.
II.5.2. Repos et gîtes de repos
Les mouches tsé-tsé passent la plus grande partie de la
journée immobile. Les lieux ou se fixent pendant de longues
périodes sont appelés gîtes de repos. Il importe de bien repéré
les gîtes de repos (parfois appelés gîtes de repos vrais) parce
que ce sont les meilleurs endroits pour pulvériser des
insecticides a effet rémanent en vue de tuer les tsé-tsé.
Les gîtes de repos sont variables selon :
- le moment de la journée ou de la nuit.
- Le climat et la saison.
- L’espèce de mouche tsé-tsé.
- La végétation.
- Les gîtes des animaux hôtes.
Pendant les heures les plus chaudes (généralement entre
midi et milieu de l’après midi), les gîtes de repos sont situés a
la partie inférieure des troncs d’arbre et sur le dessous
ombragé des branches tombées a terre. Aux heures moins
chaudes, ainsi que pendant les saisons plus fraîches, les
mouches se reposent plus haut sur les troncs d’arbres et sur
les dessous des branches. La nuit, certaines se rendent dans
la cime des arbres et s’y reposent sur les feuilles ou les
branches.
Pour se reposer pendant la journée, la tsé-tsé choisit souvent
les parties ligneuses vivantes de la végétation. Mais quelques
espèces (par exemple Glossina palpalis gambiensis) peuvent
préférer le feuillage. [8]
II.6. Données sur les espèces de glossines
rencontrées au Mali
II.6.1. Glossina morsitans submorsitans
II.6.1.1. Ecologie
Son aire de distribution forme une ceinture intermittente qui
traverse l’Afrique de l’Ouest en Est depuis la Gambie et le
Sénégal jusqu'à l’Ethiopie et Ouganda. Les conditions
optimales de température pour cette espèce sont comprises
entre 24° et 26°c.
L’habitat de Glossina morsitans est la forêt claire et la
savane boisée occupée par un gibier abondant. En outre,
cette espèce peut occuper des fourrés secs a épineux.
Zones de végétation non fréquentées par Glossina
morsitans
les forêts claires « gusu », le sol sablonneux sec
et le froid pendant les mois d’hiver tueraient
sans doute les pupes déposées dans cette zone.
les fourrés denses ou la cime des arbres et les
buissons se touchent sans interruption et où
l’ombre est telle qu’il n’y a pas de tapis
graminéen.
les zones a très forte pluviométrie telles que la
foret ombrophile et la mangrove.
II.6.1.2. Gîtes
De même que d’autres espèces, cette glossine se repose à des
niveaux plus élevés dans la végétation :
- quant le temps est plus frais
- quant le temps est plus humide
- le soir
Vers midi, à mesure que la température monte et que
l’humidité diminue, les glossines se déplacent vers l’ombre
sur les troncs des grands arbres et s’y reposent à environ 3
mètres du sol.
En fin d’après midi lorsque la température retombe et que
l’humidité augmente, la tsé-tsé gagne la face inférieure des
branches horizontales (ou presque horizontales) d’environ 30
cm d’épaisseur et situées de 1 à 6 mètres au-dessus du sol.
La nuit, ces glossines se reposent sur la face supérieure des
feuilles jusqu'à une distance de 9 mètres au-dessus du sol.
Les femelles se reposent à un niveau un peu plus haut que
les mâles et se dissimulent plus soigneusement dans les
fissures de l’écorce ou autres endroits analogues. Aussi sont-
elles plus difficiles à trouver que les mâles.
II.6.1.3. Dispersion
On peut observer chaque année des mouvements de
population de Glossina morsitans selon la saison. En Afrique
de l’ouest, les habitats de saison sèche sont situés dans la
végétation plus dense qui borde les cours d’eau.
Pendant la saison des pluies, les glossines se dispersent dans
la savane boisée environnante.
A l’intérieure des principales aires de distribution et à une
certaine distance de la lisière, Glossina morsitans passe plus
de temps dans la savane boisée pouvant constituer un
habitat pour toutes les saisons, surtout si elle comporte des
îlots de végétation plus épaisse.
Il est notoire que dans certains périmètres la tsé-tsé et la
trypanosomose sont toujours présentes : on appelle ces
endroits des foyers permanents.
En d’autres lieux on peut constater soit une propagation de
la glossine soit un recul. Cette propagation ou ce recul
peuvent avoir plusieurs origines :
Si des terres cultivées sont abandonnées, la glossine
peut les envahir à mesure que les buissons et les
arbres s’y développent.
Si les effectifs d’animaux sauvages servant d’hôtes
augmentent par suite de l’interdiction de la chasse ou
d’un rétablissement après une épizootie, le nombre de
glossines capables de vivre dans la zone sera plus
important. L’introduction de troupeaux de bovins
domestiques pouvant avoir le même effet.
Si le climat est favorable pendant plusieurs années cela
encouragera la tsé-tsé à se propager voire à atteindre
des zones (par exemple d’autres bassins
hydrographiques) où elle pourra vivre en permanence
même si les conditions climatiques redeviennent moins
propices.
Les périodes de recul, ou la glossine bat en retraite peuvent
être provoquées par un renversement de ces tendances.
Progression et recul peuvent aussi se produire sans motif
manifeste et dans ce cas on les qualifie parfois de
spontanées.
Certaines mouches en particuliers des mâles peuvent être
transportées sur plusieurs kilomètres par des animaux ou
des hommes (et des véhicules). Toutefois, la proportion de
glossines ainsi transportées est très faible.
II.6.2. Glossina palpalis gambiensis
II.6.2.1 Ecologie
La limite septentrionale de l’aire de distribution de Glossina
palpalis gambiensis suit de près l’isohyète des 1000mm du
Mali au Togo. L’aire de distribution de Glossina palpalis
gambiensis correspond aux forêts-galeries de la zone de
savane soudanienne sèche et de la zone de savane guinéenne
plus humide. Les meilleures conditions sont une température
d’environ 25° et une humidité relative de 80%.
Pendant la saison sèche, la plupart des petits cours d’eau se
tarissent surtout dans la savane soudanienne, mais dans
certains d’entre eux il subsiste quelques mares constituant
donc des lieux humides ; dans d’autres cours d’eau où le lit
est plus profond, l’humidité reste assez élevée par suite des
eaux souterraines. Quant les petites forêts-galeries à
peuplement clair deviennent trop arides, les tsé-tsé les
quittent et se concentrent dans les zones humides qui
subsistent.
On peut trouver aussi Glossina palpalis gambiensis dans :
- les bois sacrés
- marécages de mangrove
- rivages lacustres
II.6.2.2. Gîtes
a) Gites de repos diurnes
D’après des études réalisées en marquant des glossines avec des
substances radioactives ; 95% des mouches préfèrent le dessous
des parties longues ligneuses des végétaux, telles que les
branches, les brindilles, les racines et les troncs ; très rares sont
les tsé-tsé qui se reposent sur les feuilles. 85% des glossines
choisissent comme gîtes de repos les brindilles, les branches et
les troncs d’un diamètre inférieur à 10cm, un peu plus de la
moitié 51% préfèrent les brindilles et les branches de 1 à 2cm de
diamètre.
Les tsé-tsé choisissent souvent des gîtes de repos dans le lit d’une
rivière a proximité de l’eau (29%) où à moins de 0,5 m de la berge
(40%). On ne trouve guère de mouches à plus de 3,5 m de la rive
du cours d’eau. Les glossines se reposent à proximité du sol :
80% sont à moins de 0,5 m de hauteur et aucune ne se repose à
plus d’un mètre au dessus du sol.
b) Gites de repos nocturnes
La plupart des tsé-tsé (90-95%) choisissent comme gîtes de repos
des feuilles en particulier le feuillage vert des petits végétaux (79-
80%).
Comme autres gîtes de repos, on peut citer les brins d’herbe, les
branches les brindilles et les racines exposées. Très peu de
mouches (moins de 0,1%) se reposent directement sur le sol.
Près de 50% des mouches se reposent en position verticale et la
plupart des autres en position horizontale. Habituellement, elles
se reposent à l’extrémité d’une feuille ou sur le dernier tiers. La
mouche se place parallèlement à la nervure principale de la
feuille, la tête tournée vers la tige. Sur les brindilles sèches
tombées au sol, la glossine se place à l’endroit le plus élevé.
II.6.2.3. Dispersion
Glossina palpalis gambiensis se disperse généralement le long du
cours d’eau, en suivant le lit du fleuve ou la lisière des forêts-
galeries ; elle peut exceptionnellement parcourir jusqu'à 4
kilomètres en une seule journée. Cependant, cette glossine peut
aussi traverser des espaces découverts sans végétation et même
passer d’un bassin hydrographique à un autre (en franchissant la
ligne de crête).
Pendant la saison des pluies, cette sous espèce peut aussi se
disperser dans la savane. Cependant, en saison sèche elle se
concentre uniquement dans les parties des forêts galeries ou il y a
un cours d’eau, des nappes d’eau stagnante ou des eaux
souterraines.
II.6.3. Glossina tachinoides
II.6.3.1. Ecologie
On trouve habituellement Glossina tachinoides dans les forêts-
galeries et son aire de distribution correspond au réseau des
lignes de drainages et des cours d’eau où passent ces forêts-
galeries. Cette végétation dense atténue l’effet rigoureux de climat
et produit des conditions de microclimat (du point de vue de la
température, du degré hygrométrique et de la luminosité) qui
conviennent mieux à la vie de la tsé-tsé. Selon la saison, Glossina
tachinoides peut occuper différentes parties de l’habitat général.
Les habitats qui sont occupés en permanence ou fréquemment
visités se composent de types de végétation où domine en général
une seule espèce d’arbre ou d’arbuste (Morelia, Mitragyna,
Mimosa). La densité de la végétation et la couverture que
constituent les branches portant le feuillage jouent un rôle
important dans l’écologie de Glossina tachinoides. Ces éléments
offrent un refuge aux glossines, leur permettant de trouver les
conditions favorables à leur survie et à leur reproduction.
Autres habitats atypiques peuvent être situés à plusieurs
kilomètres de l’eau la plus proche ; ils peuvent être de type semi
artificiel ou artificiel.
a) Habitats semi-artificiels
Il s’agit de divers types de plantations (palmiers a huile,
manguiers, bananiers kola…etc.) ; la glossine peut aussi
s’établir dans des postes de contrôle sanitaire des bovins.
b) Habitats artificiels ou péri-domestiques (aux alentours de
la maison)
On trouve ces habitats dans les régions méridionales à
pluviométrie élevée de l’aire de distribution de Glossina
tachinoides. Parmi ces habitats figurent les villages où l’on
élève des cochons domestiques et autres bestiaux.
II.6.3.2. Gîtes
a) Gites de repos diurnes
Il s’agit des parties vivantes ligneuses de la végétation, à l’abri
du soleil et du vent, par exemple les troncs d’arbres, les
branches et les parties exposées des racines.
Glossina tachinoides occupe habituellement la zone bordant la
végétation, surtout quant celle-ci est buissonneuse (habitat de
mimosa) ; les gîtes de repos sont largement dispersés pendant
la saison des pluies, mais ils sont concentrés pendant la
saison sèche chaude.
Cette concentration pendant la saison sèche chaude s’opère à
la fois dans le sens horizontal et dans le sens vertical. Les tsé-
tsé se rapprochent de l’eau et du sol quant la température est
élevée et la sécheresse prononcée. C’est quant la forêt-galerie
est large qu’on observe le mieux la concentration horizontale,
par exemple dans les régions de savane humide, dans une
forêt-galerie de 100 mètres de large, près de 90% des glossines
se trouvent a moins de 16 mètres de l’eau et 75% a moins de 8
mètres.
La concentration verticale est due au fait que les tsé-tsé
recherchent les lieux plus ombragés et elles trouvent toujours
un micro habitat avec une température plus basse (parfois
même de 10°) et un degré hygrométrique plus élevé que dans
l’environnement général. Quant les températures sont
inférieures à 30°, les tsé-tsé utilisent toutes les structures
ligneuses abritées par le feuillage. Dès que la température
augmente les gîtes de repos se rapprochent du niveau sol.
Pendant la période la plus chaude, 99% des mouches
observées au repos sont à moins de 0,80 mètres au dessus du
sol et 80% d’entre elles sont à moins de 0,30 mètres. Dans les
régions septentrionales, aux heures où la température
générale atteint jusqu'à 4O-41°, les tsé-tsé sont alors au repos
à moins de 0,30 mètres au dessus du sol. [9]
b) Gites de repos nocturnes
Ceux-ci diffèrent des gîtes de repos diurnes en ce qui concerne
aussi bien les parties de végétaux utilisées que leur
emplacement exact. Dans leur grande majorité, les glossines
se reposent sur les parties vertes de la végétation. De plus on
les trouve dans des gîtes plus hauts et plus dispersés que
pendant la journée.
II.6.3.3. Dispersion
Certaines mouches peuvent se disperser a l’intérieur de leur
habitat ou même au-delà. Les mouches se dispersent par leurs
propres moyens, en volant ou bien en se faisant transporter
par un véhicule, un animal, ou un être humain sur lequel elles
se sont posées momentanément.
A l’intérieur de l’habitat normal, la dispersion s’effectue
pendant toute la journée en saison fraîche ou intermédiaire,
mais seulement le matin et le soir pendant la saison chaude.
Le vol normal de Glossina tachinoides permet une dispersion
d’un kilomètre par jour, le long des pistes tracées dans les
broussailles. Pendant les heures chaudes quant l’activité est
ralentie, les glossines se déplacent vers les lieux plus
ombragés en vue d’y trouver des gîtes de repos ou d’y déposer
les larves.
La dispersion pour s’éloigner de l’habitat principal à lieu quant
la température et l’éclairage sont favorables, ce qui est le cas
au début de la matinée ou vers la fin de l’après-midi pendant
la saison chaude. Cela se produit également pendant la saison
des pluies toute la journée, car la pluie a fait baisser la
température et la brune ou la nébulosité réduit l’intensité de
l’ensoleillement. [8]
II.7. Stratégies de lutte contre la glossine
II.7.1. Défrichement sélectif
Tantôt cette méthode donnait de bons résultats, tantôt c’était un
échec. Elle reposait sur le principe que l’élimination de la
végétation ligneuse dans certains périmètres restreints (zone de
concentration) détruisait la population de glossine. Or on sait que
la zone de concentration n’est pas nécessairement le seul lieu ou
vit la tsé-tsé. C’est peut être ce qui expliquerait que certaines
opérations de défrichement sélectif menées dans le passé se
soient soldées par un échec.
II.7.2. Lutte vectorielle par les méthodes chimiques
II.7.2.1. Pulvérisations terrestres
Cette technique est à la base de la plupart des opérations de lutte
sur une grande échelle, depuis les années 50 jusqu’aux années
80, elle consiste à faire une seule application de DDT ou de
DIELDRINE rémanents sur l’habitat limité des mouches en saison
sèche. C’est la technique de la plupart des premiers programmes
de lutte.
Cette technique reste une option valable pour l’éradication
des mouches des groupes morsitans et palpalis dans les
habitats de savane plus secs. Elle est trop onéreuse et
demande trop d’organisation pour être considéré comme un
outil de lutte, car elle nécessite plusieurs traitements répétés
chaque année.
II.7.2.2. Pulvérisations aériennes
Application d’insecticide rémanent à partir
d’hélicoptère
Elle consiste à effectuer une seule application d’insecticide
rémanent sur l’habitat de la mouche plus limite pendant la saison
sèche. On traite généralement la végétation riveraine en utilisant
le tirage descendant de l’hélicoptère pour insuffler l’insecticide à
travers la cime des arbres. Elle est utilisée dans les programmes
d’éradication des groupes de mouche palpalis et morsitans. Son
gros avantage était de traiter rapidement et efficacement de
grandes superficies avec le minimum de personnes locales
formées. Deux hélicoptères permettaient par exemple de traiter
4000 kilomètres carrés en trois ou quatre mois pendant la saison
sèche.
Pulvérisations répétées d’aérosol
Cette méthode consiste à renouveler des applications
(généralement 5 ou 6 applications à 12 ou 20 jours d’intervalle)
d’insecticide non rémanent, a très faible dosage en aérosol fin, a
partir d’un avion à voilure fixe.
Son principal avantage est de permettre de traiter de vastes
superficies (généralement 2000 à 6000 kilomètres carrés) très
rapidement (3 mois) avec un minimum de personnel d’appui sur
le terrain. De plus les effets secondaires non désirables sont assez
faibles et passagers. Quoique élevés les coûts sont acceptables
quand 90 à 95% de la superficie traitée est totalement
désinfectée, ne laissant qu’une surface très limitée à nettoyer
ensuite. [10]
II.7.2.3. Pièges et cibles
La mise au point récemment, de pièges et de cibles relativement
efficaces, souvent améliorés par des odeurs attirant les insectes,
ouvre de nouvelles possibilités dans la lutte contre de
nombreuses espèces de glossines, dans toute une variété de
situations. Ces méthodes offrent aux agents sur le terrain des
outils plus sensibles d’échantillonnage et d’enquête. Les pièges
sont parfois utilisés sans insecticide, les villageois vident
régulièrement les pièges ce qui est une bonne façon d’inciter les
communautés locales à soutenir les efforts de lutte contre la
maladie du sommeil. D’ordinaire les pièges et les cibles sont
imprégnés d’un insecticide persistant renouvelé tous les 2-3 mois
Ces techniques sont relativement simples et certainement moins
polluantes que les autres méthodes insecticides car elles visent
spécifiquement l’espèce ciblée. Du point de vue coût, cette
méthode est la moins chère si l’on choisit d’adopter une stratégie
de lutte périodique.
L’entretien régulier des pièges et des cibles est indispensable pour
garantir l’efficacité des dispositifs. Si l’herbe autour des dispositifs
n’est pas bien entretenue, ils sont moins visibles pour les
mouches et leur mouvement dans le vent est limité, ce qui les
rend moins attractifs. [11] [12]
II.7.2.4. Bétail traité aux insecticides
Cette technologie à été mise au point récemment à partir de la
méthode des cibles, au lieu de pièges ou écrans fixes, on utilise
des animaux domestiques traités aux insecticides, surtout du
bétail comme cibles mobiles attractives.
On applique des insecticides par des bains ou des dépôts dorsaux
individuels. [13]
II.7.2.5. Associations de plusieurs méthodes
On peut associer plusieurs de ces méthodes.
II.7.3. Lâcher des mâles stériles
Une méthode qui a donné d’excellents résultats dans la lutte
contre la mouche tsé-tsé est la technique de l’insecte stérile. Les
mâles sont stérilisés par radiation avant d’être relâchés dans la
zone infectée, où ils s’accouplent. Les mâles stériles transfèrent
alors le sperme, mais les œufs de la femelle sauvage ne se
développent pas. En relâchant continuellement des mâles stériles
dans la nature le taux de reproduction de toute la population
décline rapidement, menant à l’extinction. La technique, utilisée
en association avec les méthodes traditionnelles, comme les
pièges et les insecticides, a été appliquée avec succès sur l’île
Tanzanienne de Zanzibar qui a été libérée de la mouche tsé-tsé en
1997.
II.8. Les différents groupes d’insecticides utilisés
dans la lutte contre la tsé-tsé
II.8.1. Les organochlorés
La DDT, dieldrine sont utilisés dans les pulvérisations
au sol.
Endosulfan qui est utilisé dans les pulvérisations
aériennes.
II.8.2. Les organophosphates et carbamates
Malathion, Parathion
Carbanyl
Ces deux groupes d’insecticides ne présentent en général pas
une toxicité et une rémanence suffisante pour être utilisé sur
des aires plus grandes.
II.8.3. Les pyréthroides
Deltaméthrine, Alpha-cyperméthrine, Cyfluthrine,
Lambdacyhalathrine
Ce groupe d’insecticides présente actuellement le meilleur
potentiel pour une utilisation dans toutes les techniques d’appâts
attractifs (pièges, cibles et bétail). [10]
METHODOLOGIE
III. MATERIELS ET METHODE
III.1. Cadre de l’étude
L’enquête a été conduit par les équipes du Laboratoire Central Vétérinaire ; département entomologies et moi-même.
Le Laboratoire Central Vétérinaire est situé sur la route de
Koulikoro, à 8 Km du centre ville.
C’est une étude de terrain concernant la réactualisation de la
distribution spatiale des glossines sur le territoire malien.
Il existe trois zones climatiques au Mali, selon l’influence plus ou
moins prononcée de la mousson. Il s’agit des zones saharienne,
sahélienne et soudanienne qui ont chacune leur propre
écosystème.
Il faut noter que de remarquables arbres surplombent la savane
(Karité, Kapokier, Kolatier).
Les activités principales sont l’élevage et les cultures de mil et
sorgho.
L’étude a duré deux années, neufs mois d’avril 2006 à décembre
2008.
III.2. Méthode
Pour cette étude non exhaustive, les cartes au 1/200.000 sont
retenues.
La méthode de prospection préconisée fait appel au piège
biconique Challier-Laveissière bleu très attractif pour les
glossines.
Pendant les enquêtes, les équipes ont utilisé trois méthodes pour
la pose des pièges :
Une méthode de prospection générale pour nous rendre
compte de la présence ou non de glossine en un lieu
donné.
Une méthode où les pièges sont posés avant 8 heures et
retirés entre 17 h 30 mn – 18 h, dans les zones
fortement infestées.
Une méthode pour l’étude de la dynamique de la
population de glossine en un lieu donné : là, les pièges
sont laissés en permanence.
Tous les jours, les pièges sont posés en savane et en galerie
forestière.
Les équipes de prospection ont utilisé souvent des guides
(chasseur, pêcheur, éleveur) recrutés sur place et connaissant
parfaitement le terrain.
Le but est de préciser très finement les cas limites de répartition,
les efforts sont donc concentrés sur les zones douteuses où la
présence des glossines n’est pas claire.
Au niveau de chaque localité, les renseignements suivants sont
notés :
- Espèces de glossines présentes.
- Limite de répartition.
- Densité apparente (DAP=nombre de glossines/piège/jour.)
- Modes de répartition.
DESCRIPTION DU PIEGE BICONIQUE
Le piège se compose de deux cônes de 80 cm de large chacun, le
cône supérieur ayant 73 cm de haut et le cône inférieur 60 cm de
haut, l’un et l’autre étant réuni par leurs bases. Le corps de piège
est maintenu ouvert au moyen d’un cercle métallique ou
plastique cousu dans le tissu à l’endroit où les deux cônes se
joignent. Le cône inférieur bleu comporte quatre entrées d’environ
30 cm de haut et 20 cm de large. Le cône supérieur, en filet,
comporte un orifice de 12 cm qui permet aux glossines d’entrer
dans la cage (mais pas d’en sortir) .On trouve à l’intérieur du
piège un dispositif cruciforme noir qui le divise verticalement et
qui sert à la fois de cible et de chicane. Lorsqu’il est utilisé pour
l’échantillonnage, le piège est soutenu par un piquet central ;
pour la lutte, il est fréquemment suspendu à une branche.
Lorsque le piège repose a même le sol, son poids est soutenu au
niveau du sommet du cône supérieur par un cône en fil de fer
soudé, lequel soutient également la cage de Giegy. [12] [14]
Figure 2 : Piège bicônique Challier-Laveissière bleu
III.3 Localités prospectées:
17 localités riveraines ont été choisies et dans chaque localité les
pièges sont placés dans au moins deux villages.
Ces localités sont :
Kolokani, Kita, Bafoulabé, Kosanto, Doubala, Diéma, Kayes,
Keniéba, Yorosso, Koutiala, San, Ké-Macina, Ségou, Banamba,
Dioila, Baguineda et Massigui.
Les pièges sont placés à la fois en savane et aux bords des cours
d’eau parce que Glossina palpalis gambiensis et Glossina
tachinoides sont des espèces riveraines alors que Glossina
morsitans submorsitans est une espèce de savane.
III.4 Echantillonnages
Ont été inclus toutes les glossines capturées par les pièges
qu’elles soient mortes ou vivantes.
Les résultats sont portés sur des registres.
III.5 Collecte des données
La collecte a été faite en utilisant les registres des différentes
équipes.
RESULTATS
IV. RESULTATS
IV.1. RESULTATS DES PROSPECTIONS ENTOMOLOGIQUES Tableau I : Résultat de la collecte des données de Kolokani et de Kita, du 17 avril au 16 juin 2006
On constate la présence de Glossina morsitans submorsitans et de Glossina palpalis gambiensis dans les deux localités.
Tableau II : Résultat de la collecte des données de Bafoulabé et de Kossanto du 2 octobre au 3 novembre 2006.
On constate une forte présence de Glossina morsitans submorsitans dans le secteur Sud-est de Bafoulabé avec une D.AP à 2. A Kossanto c’est Glossina palpalis gambiensis qui domine dans le secteur Sud-ouest avec une D.AP à 6.5 .
Localités Coordonnées GPS
Secteur G.mors.SD.A.P
G.palp.g.D.A.P
G.tachi.D.A.P
Cours d’eau Villages
Kolokani
13‐14d.N 8‐9d.W
Nord‐ouest 1 0 0 kenie Madina,Kolé,Leko
Nord‐est 0 0,45 0 Baoulé Missira,Konibida
Sud‐ouest 0,20 0,10 0 BaouléKenie
Madina, Fôret fina
Sud‐est 0 0 0 Diani Faladié, kondjiribougou
Kita
13‐14d.N 9‐10d.W
Nord‐ouest 0,20 0 0 Baoulé,Badinko
Toukoto Kourininkoto
Nord‐est 0 0 0 BaouléKeniébako
Kourininkoto Farena
Sud‐ouest 0,20 1,80 0 Bakoye Kita,Djelikebafata
Sud‐est 0,10 0 0 Badinko Kita,Makodi, Kouroundi
Localités Coordonnées GPS
Secteur G.mors.SD.A.P
G.palp.g.D.A.P
G.tachi.D.A.P
Cours d’eau Villages
Bafoulabe
13‐14d.N 10‐11d.W
Nord‐ouest 0,20 0 0 SénégalBakoye
Bafoulabe Forêt Dioubeba
Sud‐ouest 0,25 0,12 0 Bafing Manantali Bangassi
Sud‐est 2 0 0 Bafing Manantali
Kossanto
13‐14d.N 11‐12d.W
Nord‐ouest 2,66 0 0 Kamaya Basse,kofoulabeBourdala
Nord‐est 5,33 0 0 Manakoto
Dialafara,kabelea
Sud‐ouest 5,60 6,50 0 Faleme Gourbassi
Sud‐est 1 21 0 Manakoto Dialafara, Manakoto
Tableau III : Résultat de la collecte des données de Doubala, Diema et Kayes du 8 janvier au 9 février 2007
Glossina palpalis gambiensis domine dans le secteur Sud-ouest avec une D.A.P à 1.75 .
C’est Glossina tachinoides qui domine dans le secteur Sud-est de Diéma avec une D.A.P à 1.15 .
A Kayes c’est Glossina morsitans submorsitans qui domine dans le secteur Sud-ouest avec une D.AP à 2.05 .
Tableau IV : Résultat de la collecte des données de Keniéba, Yorosso et Koutiala du 2 avril au 10 mai 2007.
Localités Coordonnées GPS
Secteur G.mors.SD.A.P
G.palp.g.D.A.P
G.tachi.D.A.P
Cours d’eau Villages
Kenieba
12‐13d.N 11‐12d.W
Nord‐est 0,75 0,10 0 Doundi Kenieba,Linguekoto
Sud‐est 13,60 4,40 0 Kayassa Falea,Rep Guinée
Yorosso 12‐13d.N 4‐5d.w
Nord‐ouest 0 0 0 Banifing Kimparana,Kifa
Sud‐ouest 0 0 0 Kile Mahou,Yorosso,Boura
Koutiala
12‐13d.N 5‐6d.W
Nord‐ouest 0 0,40 0 Pekadouzou N’pessoba, N’tarla
Nord‐est 0 0 0 Fawara Kouniana
Sud‐ouest 0,07 2,60 5,10 Banifing Zangasso
Sud‐est 0 4 0,66 KapakoTarassokô
Koutiala, Karangasso
On remarque une forte présence de Glossina morsitans submorsitans dans le secteur Sud-est de Keniéba.
On constate une absence totale de glossine à Yorosso Glossina tachinoides domine dans le secteur Sud-ouest de Koutiala avec une D.AP à 5.10 .
Localités Coordonnées GPS
Secteur G.mors.SD.A.P
G.palp.g.D.A.P
G.tachi.D.A.P
Cours d’eau Villages
Doubala 14‐15d.N 8‐9d.W
Sud‐ouest 0 1.75 0.9
Baoulé Foulabougou, Bakorobougou Mindaba ,Siabaio
Diéma 14‐15d.N 9‐19d.W
Sud‐est
0 0.35 1.15 Baoulé Gomborondia Djontegueda
Kayes 14‐15d.N 11‐12d.W
Sud‐ouest 2.05 0 0 Sanokole Kayes, Faga Sebetou
Sud‐est 0 0 0.95 SénégalPapara
Balandougou Diamou
Tableau V : Résultat de la collecte des données de San et Ké-Macina du 3 septembre au 5 octobre 2007.
Seul Glossina palpalis gambiensis est présente à San et Ké_Macina.
Tableau VI : Résultat de la collecte des données de Ségou et Banamba du 10 décembre 2007 au 11 janvier 2008.
On remarque une absence totale de glossine à Ségou.
On constate a présence de Glossina palpalis gambiensis dans le secteur Sud-est de Banamba avec une D.A.P à 2.20 .
Localités Coordonnées GPS
Secteur G.mors.SD.A.P
G.palp.g.D.A.P
G.tachi.D.A.P
Cours d’eau Villages
San
13‐14d.N 4‐5d.W
Nord‐ouest 0 0,2 0 Baní Barmandougou,Bina
Nord‐est 0 0 0 BamakoDiama
Fangasso,Mape,Bonani
Sud‐ouest 0 0,2 0 Bani San Sienso
Sud‐est 0 0 0 VoninSoniko
Koula,Benena
Ke‐Macina
13‐14d.N 5‐6d.W
Nord‐ouest 0 0 0 Niger Sansanding,Sibila,Sosso
Nord‐est 0 0 0 Niger Ke‐Macina,Mierou
Sud‐ouest 0 0,28 0 Bani Cinzana,Douna
Sud‐est 0 0,80 0 Bani N’goan, Tabara
Localités Coordonnées GPS
Secteur G.mors.SD.A.P
G.palp.g.D.A.P
G.tachi.D.A.P
Cours d’eau Villages
Ségou 13‐14d.N 6‐7d.W
Nord‐est 0 0 0 Niger Markala, Banankoro
Banamba
13‐14d.N 7‐8d.W
Nord‐ouest 0 0 0 Kolossa Batomabougou, Banankoro
Nord‐est 0 0 0 DiawoloDionoko
Niabougou, Kondo
Sud‐ouest 0 0 0 Koble Koula, Tiékourabougou
Sud‐est 0 2,20 0 Niger Kondioukou, Nyamina
Tableau VII : Résultat de la collecte des données de Dioila et Baguineda du 17 mai au 18 avril 2008.
Seule Glossina palpalis gambiensis est présente dans les deux localités.
Tableau VIII : Résultat de la collecte des données de Massigui du 24 novembre au 26 décembre 2008.
On constate une forte présence de Glossina palpalis gambiensis dans le nord-ouest.
Localités Coordonnées GPS
Secteur G.mors.SD.A.P
G.palp.g.D.A.P
G.tachi.D.A.P
Cours d’eau Villages
Diola
12‐13d.N 6‐7d.W
Nord‐ouest 0 0,5 0 KoflakoSavane
Banco, NianguelaForêt classé Diola
Nord‐est 0 0,7 0 Bagoé Sanan,TonéguéN’golobougou,Klé
Sud‐est 0 1,9 0 Banifing Fatiana Korodougou
Sud‐ouest 0 2,35 0 Baoulé Diola,Sorokoro,Miniankabougou
Baguineda
Nord‐ouest 0 4,23 0 Banifing Bougouba
Sud‐ouest 0 1,55 0 Rivière Bobolo
Sud‐est 0 2,12 0 Kokolo Badalabougou
Localités Coordonnées GPS
Secteur G.mors.SD.A.P
G.palp.g.D.A.P
G.tachi.D.A.P
Cours d’eau Villages
MASSIGUI
11‐12d.N6‐7d.W
Nord‐ouest 0.2 3.7 2.8 Bagoé Sanso
Sud‐ouest 0.6 2.05 1.4 Bagoé NIema
IV.2 Répartition des résultats sur la carte du Mali par
espèces de glossine
On constate que Glossina palpalis gambiensis est localisée entre le parallèle 11° N et 15° N par contre dans la dernière étude elle est localisée entre le parallèle 11° N et 14° N.
Glossina morsitans submorsitans est localisée entre le méridien 5°
W et 10° W
On constate une dispersion discontinue de glossina tachinoides
juste au Nord du parallèle 14° N et au nord du méridien 7° W.
IV.3 Histogramme des Résultats entomologiques en
fonction des DAP
On constate une forte présence de Glosssina palpalis gambiensis sur le territoire malien
COMMENTAIRES ET DISCUTIONS
V. COMMENTAIRES ET DISCUTIONS
V.1 Analyse et Interprétation
Glossina morsitans submorsitans
A l’ouest de la direction de Bamako-Bougouni, cette espèce
de savane semble montrer une répartition plus ou moins
continue le long des frontières avec la Côte d’Ivoire, la
Guinée et le Sénégal jusqu’à la limite nord de la boucle du
Baoulé.
On remarque :
Sa présence dans la présente étude à quelques kilomètres
au sud-ouest de la ville de Kayes(Sebetou) et sur les cartes
de Kolokani, Kita, Bafoulabe, Kossanto et Kenieba. Une
répartition apparemment discontinue sur la carte de
Massigui et le sud-ouest de Koutiala. Or dans la dernière
étude elle était absente à Bafoulabe(Manantali),
Koutiala(Kouniana) et Massigui(Sanso).
Son absence dans la présente étude sur les cartes de
Doubala, Diéma, San, Ke-Macina, Ségou, Banamba, Dioila,
Yorosso et Baguineda. Cependant elle était présente dans la
dernière étude sur les cartes de Doubala(Bakorobougou),
Dioila(Kona) et Ké-Macina(Cinzana).
Cette dispersion est surtout due à l’abandon des terres
cultivées.
Certains mouches, en particulier les mâles, peuvent être
transportées sur plusieurs kilomètres par des animaux ou
des hommes et des véhicules. Toute fois, la proportion de
glossine ainsi transportées est très faible.
Glossina palpalis gambiensis
Cette espèce riveraine est localisée :
- Le long du fleuve Niger et ses affluents, à partir de la
frontière sud du Mali jusqu’au sud-est de Banamba.
- Le long de la rivière Bani et ses affluents, de la frontière
sud du Mali jusqu’au niveau de Barmandougou (65km
au nord-est de San).
- Le long des affluents du fleuve Sénégal (Baoulé, Bafing
et Bagoé).
On remarque :
Sa présence dans la présente étude sur les cartes de
Kolokani, Kita, Bafoulabe, Kossanto, Doubala, Diéma,
Kenieba, Koutiala, San, Ké-Macina, Banamba, Dioila,
Baguineda et Massigui. Or dans la dernière étude, elle
était absente sur les cartes de Diema(Gomborodja) et
Kita(Toukoto).
Son absence dans la présente étude sur les cartes de
Kayes, Ségou et Yorosso. Or dans la dernière étude,
elle était présente sur ces mêmes cartes.
Glossina tachinoides
Cette espèce est localisée :
- Le long du fleuve Sénégal et ses affluents.
- Le long de la rivière Bani et ses affluents.
On remarque :
Sa présence dans la présente étude sur les cartes de
Doubala, Diéma, Kayes, Koutiala et Massigui. Toutes
ces localités ont été infestées dans la dernière étude.
Son absence dans la présente étude sur les cartes de
Kolokani, Kita, Bafoulabe, Kossanto, Keniéba, Yorosso,
San, Ké-Macina, Banamba, Dioila et Baguineda.
Cependant dans la dernière étude, elle était présente
sur les cartes San(Benena), Ké-Macina(Cinzana),
Bafoule(Manantali, Bangassi) et Yorosso(Kifa).
La dispersion de Glossina palpalis gambiensis et de
Glossina tachinoides est surtout due : à la dégradation
du climat et aux changements démographiques
(occupation des terres par les hommes).
Le recul est surtout dû au débroussaillement.
V.2. IMPACTS
Cette étude ; réactualisation des données sur la répartition des
glossines va permettre de mener des actions de luttes efficaces
dans des zones infestées. Celles-ci contribueront à :
L’amélioration de l’état sanitaire de la population humaine.
Au développement de l’agriculture et de l’élevage dans des
zones débarrassées de tsé-tsé.
L’amélioration de la production et de la productivité animale
et végétale de la zone.
L’augmentation des revenus tirés de l’élevage et de
l’agriculture, suite à l’augmentation des surfaces cultivées.
L’augmentation considérable du niveau de vie des
populations concernées.
CONCLUSION
VI. CONCLUSION
Avec cette étude :
Les espèces de glossines qui se trouvent sur le territoire
sont recensées.
La répartition réelle des glossines sur le territoire malien est
déterminée.
Une carte générale et à jour de la répartition des tsé-tsé est
établie.
Les changements intervenus dans les limites de répartition
sont déterminés.
La présente étude permet aussi de fournir au personnel de
terrain, sur la base de nos connaissances et de notre expérience
actuelle, des directives concernant l’emploi des différents
dispositifs de lutte.
L’influence qu’exerce la mouche tsé-tsé sur l’homme et sur
l’agriculture en transmettant la trypanosomose continue à
opposer un obstacle majeur au développement des économies
nationales et à l’autosuffisance vivrière (alimentaire).
Avec l’augmentation de la pression démographique et des besoins
en terres, l’incidence de la maladie, et ses effets néfastes sur
l’homme et les animaux, il est important de localiser les glossines
pour lutter contre les trypanosomoses (animales et humaines) et
améliorer la productivité des zones infestées.
RECOMMANDATIONS
RECOMMANDATIONS
1. Formation et recyclage du personnel pour la bonne
utilisation des pièges et dans les nouvelles techniques de
lutte contre les glossines (par exemple la technique
d’insecte stérile).
2. Aider le personnel par des moyens de déplacements
complémentaires sur le terrain (petits bateaux ou des
pinasses).
3. Générer des fonds pour l’utilisation de ses résultats
dans la lutte contre la mouche tsé-tsé.
4. Exploitation des résultats de l’étude par la PATTEC-
MALI, pour mieux atteindre ses objectifs d’éradication
des glossines au Mali.
REFERENCES
Références bibliographiques
[1] La trypanosomose humaine Africaine : Epidémiologie,
historique et situation actuelle. Par Bernard Bouteille, Jean
Janinin
http://www.devsante.org/IMG/html/doc-10983.html
[2] ADIT, www.adit.fr
[3] Food and Agriculture Organization of the United Nations:
essential documents, statistics, maps and multimedia resources.
www.fao.org/index_fr.htm - 23k -
[4] Organisation mondiale de la santé(OMS); 1986
Les trypanosomiases africaines : épidémiologie et lutte. Rapport
d’un comité d’experts de l’OMS Série de rapports techniques
n°739, Genève p 102à106
[5] Maradas-Bobo Marlène
Réalité de la trypanosomiase humaine Africaine au Mali sur la
base des diagnostics biologiques p 14, 15
[6] Biologie, systématique et répartition des tsé-tsé.
www.fao.org/docrep/009/p5178F/p5178F02.html
[7] Anatomie de la glossine, www.fao.org
[8] Ecologie et comportement des tsé-tsé.
J.N.Pollock ; M.Sc.Ph.D. Manuel de lutte contre la tsé-tsé vol 2 p :
27-34 ; 53-64 ; 68-79.
[9] Logiciel d'identification Glossine Expert. Manuel illustré
d'utilisation. Les glossines ou mouches tsé-tsé.
Brunhes J., Cuisance D., Geoffroy B., Hervy J.P., Lebbe J... 1994.
Paris: ORSTOM
http://publications.cirad.fr/une_notice.php?dk=312117
[10] Utilisation des insecticides dans la lute contre les glossines
et la trypanosomiase à l’aide des techniques des appâts attractifs.
Manuel de lutte contre la tsé-tsé vol 5
[11] Dembelé (F) ; 2000
Etude épidémiologique de la THA dans les foyers historiques de
Kangaba et de Bougouni au Mali.
Thèse de médecine, Bamako p 58, 61,62.
[12] Utilisation de dispositifs attractifs pour l’enquête et la lutte.
Manuel de lutte contre la tsé-tsé vol 4
[13] Organisation mondiale de la santé(OMS) ; 1983
La trypanosomiase humaine Africaine : historique
Manuel de lutte contre la trypanosomiase, Genève ; p 27
[14] Coulibaly (K) ; 2001
Etude épidémiologique de la THA dans trois anciens foyers du
Mali : Dioila, Koutiala et Sikasso.
Thèse de médecine Bamako, p 46,53
[15] Djitèye et al 1997, LCV
ANNEXES
FICHE SIGNALITIQUE
Nom : Talil Prénom : Mahamadou
Titre de la thèse : Réactualisation des données sur la répartition
des glossines au Mali.
Année universitaire : 2008-2009
Ville de soutenance : Bamako
Pays d’origine : Mali
Lieu de dépôt : Bibliothèque de la FMPOS
Secteurs d’intérêt : Entomologies, Santé publique, Biologie,
Médecine.
Résumé :
Les trypanosomoses humaines et animales constituent
un problème majeur de santé publique en Afrique et
particulièrement au Mali. Notre étude qui a porté sur la
réactualisation des données sur la répartition des
glossines au Mali nous à permis d’évaluer les espèces de
glossines qui se trouvent sur le territoire malien et
d’établir une carte générale et à jour de la répartition des
glossines au Mali.
Mots clés : Trypanosomose, Répartition, Réactualisation,
Glossines, Mali.
Serment d’Hippocrate
En présence des maîtres de cette faculté, de mes chers condisciples,
devant l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure, au nom de l’Etre
Suprême, d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans
l’exercice de la Médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un salaire
au-dessus de mon travail ;
Je ne participerai à aucun partage clandestin d’honoraires. Admis à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs, ni à favoriser le crime. Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, de parti ou de classe sociale viennent s’interposer entre mon devoir et mon patient. Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès la conception. Même sous la menace, je n’admettrai pas de faire usage de mes connaissances médicales contre les lois de l’humanité. Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je rendrai à leurs enfants l’instruction que j’ai reçue de leurs pères. Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque.
Je le jure