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Modes d'usure des aciers à outils de travail à chaud
Exemple : Les dégradations sur les matrices de forgeage à chaud
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Elaborer par : Gana Ahmed
LE forgeage Endommagement par fatigue thermique Endommagement par fatigue mécanique Endommagement par déformation plastique Endommagement par usure abrasive Endommagement par formation de couches de
« transfert »
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Généralement, les lopins à forger ont une température
supérieure à 1000°C. Ainsi, la température de surface de
l’outil dépasse temporairement la température de 500°C, et
par conséquent les températures de revenu des aciers à outils
conventionnels. Pour éviter des chocs thermiques trop
importants, les matrices sont généralement préchauffées.
Dans le cas du forgeage à chaud des aciers, les matrices sont
préchauffées entre 40 et 350°C.
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Le procédé de forgeage à chaud comprend trois étapes :
mise en contact brutale de la matrice (préchauffée) et du lopin à
haute température,
suivie d’une phase de mise en forme dont la durée dépend du
procédé et durant laquelle les contraintes appliquées à l’outil sont
importantes.
et enfin refroidissement de l’outil et éjection de la pièce.
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Ce cycle est répété plusieurs fois et l’endommagement des
outils de forge à chaud se diversifie et se complexifie dans
l’imbrication des mécanismes d’usure : fissuration par
fatigue liée au cyclage thermomécanique, changements
microstructuraux et oxydation du fait du travail à chaud, et
enfin la perte de côtes traduisant l’usure induite par le
frottement entre le lopin et la matrice.
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En fait, à chaque opération de forgeage, des variations de température
plus ou moins rapides ont lieu à la surface de l’outil. Celles-ci sont dues
aux transferts thermiques entre l’outil et le lopin. Ainsi, des gradients
thermiques transitoires se développent dans l’outil par conduction
thermique. Ces gradients thermiques, estimés par simulation, peuvent
atteindre 250°C/mm dans les zones où l’usure est maximale. Ceci
conduit à la fissuration des surfaces de l’outil par faïençage.
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Réseau de fissures de fatigue thermique sur une matrice nitrurée
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Lors du contact avec le métal chaud, les couches superficielles de
l’outil subissent une expansion qui se trouve contrariée par la
sous-couche restée plus froide. Les contraintes de compression
résultantes peuvent conduire à la plastification de la surface.
Ensuite, lors du refroidissement du cycle de forgeage, les couches
superficielles subissent un retrait qui, s’il y a eu déformation
plastique lors du chauffage et du contact, créent des contraintes de
traction importantes susceptibles de conduire à une plastification,
voire une fissuration superficielle.
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Un outil de forge est une pièce mécanique soumise à des sollicitations
mécaniques et thermiques sévères aggravées par des concentrations de
contraintes de traction dans les congés de raccordement, en particulier en fond de
gravure.
Les contraintes subies par l’outil peuvent se décomposer en contraintes
thermiques d’une part, et mécaniques d’autre part : typiquement sur la partie
centrale de la matrice, des auteurs estiment par simulation (comportement
purement élastique de l’outil) le niveau de contrainte compressive de l’ordre de
2,45 GPa dont 1,4 GPa sont attribués aux contraintes thermiques et 1,05 GPa aux
contraintes mécaniques.
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Les causes habituelles qui sont à l’origine de l’amorçage d’une fissure d’origine
mécanique sont les suivantes :
Contraintes de traction dans les congés trop élevées : conception de la gamme de
forgeage inadaptée, conception et dimensionnement de l’outil incorrects ou
conditions de travail anormales (mauvaises portées, surcharges).
Matériau d’outillage fragile : mauvais choix de l’acier et de son traitement de
masse (structure incorrecte) ou fragilité induite par un traitement superficiel dur ;
dans ce cas, il sera peut être nécessaire de protéger les zones sensibles lors de la
réalisation du traitement (protection des congés de raccordement en fond de
gravures profondes).
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L’endommagement par fissuration mécanique peut se présenter
sous deux aspects :
Rupture brutale : l’examen de la cassure révèle un faciès non
oxydé, ceci indique que l’amorçage de la fissure, puis sa
propagation, se sont développées dans un très court laps de
temps. La rupture brutale, si elle se produit, se traduit par une
zone brillante qui suppose un caractère fragile de la rupture.
Fissuration progressive : la zone de fissuration progressive
apparaît oxydée et polluée.
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Les sollicitations thermomécaniques sévères créent des conditions propices au
dépassement de la limite d’élasticité de l’outil à la température de travail. Ceci
génère une plastification parfois assimilée à tort à du fluage.
Ce sont les surfaces actives très sollicitées à la fois thermiquement et
mécaniquement (écoulement intense du métal forgé) qui sont concernées. La
plastification intéresse une épaisseur comprise entre 1 et 250 μm. Seul un
examen micrographique permet de l’identifier avec certitude. La plastification
superficielle est fréquemment associée à des fissures de fatigue thermique, à des
évolutions métallurgiques des couches superficielles des outils et à de l’usure par
abrasion. La consolidation des surfaces actives des outils par un traitement ou
revêtement superficiel est une voie de solution à ce type d’endommagement.
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A - X32CrMoV12-28 B - X38CrMoV5-3
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De façon générale, on observe l’usure abrasive dans les zones de fort
glissement : l’écoulement de matière du lopin à la surface de la matrice
induit des vitesses de glissement élevées (jusqu’à 2-3 m/s ) qui,
conjuguées à l’application de fortes charges, conduisent à de l’abrasion.
En forgeage à chaud, cela se traduit essentiellement par un enlèvement
de matière, jusqu’à 2 mm au rayon, qui peut être assimilé à un micro-
usinage l’abrasion est également sensible à la géométrie des matrices.
L’abrasion, comme la déformation plastique, sera localisée sur les rayons
de matrices dont la raideur est moindre et favorise l’écoulement de la
matière de la matrice.
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Usure par abrasion de la surface d'une matrice
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L’usure est conditionnée par la dureté et la structure à la
température de travail de l’outil. Au niveau du procédé de
forgeage, la température superficielle de l’outil, la pression
normale, la nature de l’interface (présence ou non d’oxydes
durs) et la longueur de glissement influencent l’usure
abrasive.
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Les surfaces actives des outils en service sont fréquemment recouvertes d’une
pellicule plus ou moins adhérente constituée essentiellement d’oxydes issus du
métal forgé et de résidus éventuels de lubrification. L’épaisseur de cette couche,
appelée couche de transfert, peut varier de quelques micromètres à plusieurs
dizaines de micromètres.
La formation de couches de transfert est liée à la forte activité chimique des
surfaces en contact du fait de la température élevée, de la pression et de la
déformation plastique. Celle-ci met à nu le métal forgé qui présente alors une
surface très réactive (rupture des films d’oxydes du lopin). Une oxydation de la
surface des outils a généralement lieu.
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THÈSE : ÉTUDE DU FROTTEMENT ET DE L’USURE D'ACIER À OUTILS DE TRAVAIL À CHAUD
PAR : Olivier BARRAUl’Institut National Polytechnique de ToulouseSpécialité Sciences et Génie des Matériaux
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