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Centre international de Vienne, Boîte postale 500, 1400 Vienne, Autriche Téléphone.: (+43-1) 26060-0, Télécopie: (+43-1) 26060-5866, www.unodc.org
ST/NAR/15/REV.1V.11-87869 — Septembre 2012
Méthodes recommandées pour l’identification et l’analyse
de la méthaqualone et de la mécloqualone
À L’USAGE DES LABORATOIRES NATIONAUX D’ANALYSE DES DROGUES
Section scientifique et du laboratoireOFFICE DES NATIONS UNIES CONTRE LA DROGUE ET LE CRIME
Vienne
NATIONS UNIESNew York, 2012
Méthodes recommandées pourl’identification et l’analyse de
la méthaqualone et de la mécloqualone
À L’USAGE DES LABORATOIRES NATIONAUX D’ANALYSE DES DROGUES
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ST/NAR/15/REV.1
Note
Les conditions de mise en œuvre et d’expérimentation sont reproduites à partir des textes de référence d’origine, y compris les méthodes non publiées, validées et utilisées dans certains laboratoires nationaux signalés dans la liste de références. Certaines conditions alternatives et la substitution de produits commercialisés cités peuvent souvent donner des résultats comparables, mais il importe de faire valider toute modification avant de l’intégrer aux procédures de routine des laboratoires.
La mention d’une société ou de produits commercialisés n’implique en aucun cas l’aval de l’Organisation des Nations Unies.
© Nations Unies, septembre 2012. Tous droits réservés.
Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part du Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. La mention d’une société ou de produits commercialisés n’implique en aucun cas l’aval de l’Organisation des Nations Unies.
La présente publication n’a pas fait l’objet d’une mise au point rédactionnelle.
Les demandes de reproduction du texte de la présente publication seront accueillies favorablement. Elles doivent être adressées au Secrétaire du Comité des publica-tions, Siège de l’Organisation des Nations Unies, New York, N.Y. 10017 (États-Unis d’Amérique). Voir également le site Web du Comité à l’adresse https://unp.un.org/Rights.aspx. Les États et leurs institutions peuvent reproduire le texte de la présente publication sans autorisation mais sont priés de mentionner la source et d’en informer l’Organisation des Nations Unies.
Production éditoriale: Section des publications, de la bibliothèque et des services en anglais, Office des Nations Unies à Vienne.
Original: anglais
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Pages
Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . iv
1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1.1. Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1.2. Objectif et utilisation du manuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
2. Trafic illicite de méthaqualone et de mécloqualone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 2.1. Fabrication illicite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 2.2. Principales tendances et caractéristiques du trafic illicite . . . . . . . . . . 3
3. Description des composés purs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 3.1. Méthaqualone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 3.2. Mécloqualone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
4. Analyse quantitative et qualitative des substances contenant de la méthaqualone ou de la mécloqualone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
4.1. Échantillonage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 4.2. Examen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
5. Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
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Remerciements
Le présent manuel a été réalisé au sein de la Section scientifique et du laboratoire sous la supervision de M. Justice Tettey et la coordination de Mmes Tatiana Yankova et Iphigenia Naidis.
La Section scientifique et du laboratoire tient à remercier M. Abdool Kader Jackaria pour la préparation de la première version du présent manuel révisé et mis à jour et Mme Pirjo Lillsunde, M. Tshepo Shole et Mme Niamh Nic Daeid pour leurs avis autorisés et leur précieuse contribution*.
*Les coordonnées de ces personnes peuvent être obtenues auprès de la Section scientifique et du laboratoire de l’UNODC, B.P. 500, 1400 Vienne (Autriche).
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1.1. Contexte
La méthaqualone, un dérivé de la quinazolone, a été synthétisée pour la première fois en 1951 et utilisée à des fins médicales comme hypnotique pour le traitement à court terme de l’insomnie, ainsi que comme drogue récréative. Il s’agit d’un dépresseur du système nerveux central, dont les effets sont similaires à ceux des barbituriques. La méthaqualone était généralement commercialisée sous le nom de Quaaludes ou de Mandrax (contenant 250 mg de méthaqualone base et 25 mg de chlorhydrate de diphén-hydramine) dans les années 60 et 70, et également sous le nom de Malsed, Malsedin ou Renoval au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord (cf. Dictionnaire multilingue des stupéfiants et des substances psychotropes placés sous contrôle inter-national (le Dictionnaire multilingue), www.unodc.org). Parce qu’elle donnait lieu à des abus, engendrait une addiction et présentait un potentiel de dépendance plus élevé que les barbituriques, la méthaqualone n’est plus prescrite par les médecins et a été placée sous contrôle international (Tableau II de la Convention de 1971 sur les substances psychotropes). Les conséquences néfastes de la dépendance hypnotique à la méthaqua-lone tiennent en particulier à la persistance d’effets tels que l’ataxie, la dysarthrie, les troubles mentaux, la confusion et l’altération du jugement. Parmi les effets secondaires d’un traitement à la méthaqualone ou à son chlorhydrate à doses thérapeutiques, on peut citer les maux de tête, la “gueule de bois”, les vertiges, la somnolence, l’anorexie, les nausées et les troubles gastro-intestinaux, la xérostomie, l’agitation et les sueurs. Des réactions cutanées ont également été signalées. De nos jours, la méthaqualone n’est généralement plus produite que dans l’illégalité par des laboratoires clandestins. Elle est principalement utilisée comme drogue récréative et avalée sous forme de comprimé ou souvent fumée dans un mélange contenant également du cannabis (marijuana).
La mécloqualone, un analogue de la méthaqualone, a été synthétisée en 1960 et était légalement commercialisée comme hypnotique, surtout en France sous les noms de spécialité Nubarene et Casfen (voir le Dictionnaire multilingue, www.unodc.org) et dans d’autres pays européens. Cette substance n’a jamais été utilisée dans des proportions comparables à la méthaqualone et n’est, elle aussi, plus prescrite en raison des risques d’abus et de surdoses.
1.2. Objectif et utilisation du manuel
Le présent manuel fait partie d’une série de publications similaires de l’UNODC qui portent sur l’identification et l’analyse de divers types de drogues placées sous contrôle international. Ces manuels sont le fruit d’un programme engagé par l’UNODC depuis
2 Méthodes recommandées pour l’identification et l’analyse de laméthaqualone et de lamécloqualone
le début des années 80 et dont l’objectif est d’harmoniser et d’établir des méthodes recommandées pour les examens effectués par les laboratoires nationaux d’analyse des drogues.
Conformément à l’objectif général de cette série de publications, le présent manuel propose des techniques qui peuvent aider les analystes à choisir des méthodes adap-tées à l’échantillon examiné et peuvent fournir des données utiles à cette fin, tout en permettant les adaptations en fonction du degré de sophistication des différents laboratoires et des diverses exigences légales.
Toute nouvelle méthode destinée à être appliquée dans le laboratoire du lecteur devra être validée et/ou vérifiée avant d’être utilisée en routine.
Les méthodes décrites ici doivent être considérées comme des orientations: en d’autres termes, de légères modifications pour s’adapter à la situation locale ne doivent en prin-cipe pas affecter la validité des résultats. Le choix de la méthode et de la démarche d’analyse, ainsi que la décision d’appliquer ou non des méthodes complémentaires restent du ressort de l’analyste et peuvent également dépendre de la disponibilité des équipements nécessaires et de ce qui constitue une preuve légalement recevable dans le système juridique de l’État où travaille l’analyste.
Il convient également de souligner que les analystes doivent absolument disposer de documents de référence et de travaux publiés sur les drogues donnant lieu à un abus et sur les techniques d’analyse. Ils doivent aussi se tenir informés des dernières évolu-tions en matière d’analyse des drogues en consultant régulièrement les publications qui concernent les sciences analytiques et la criminalistique.
La Section scientifique et du laboratoire de l’UNODC accueillera avec intérêt toute remarque sur le contenu et l’utilité du présent manuel. Les commentaires et suggestions peuvent être adressés à:
Section scientifique et du laboratoireOffice des Nations Unies contre la drogue et le crimeCentre international de VienneBoîte postale 5001400 VienneAutricheFax: (+43-1) 26060-5967Courriel: [email protected]
Toute demande de manuels, de principes directeurs et d’autres publications scientifiques et techniques peut être envoyée à l’adresse ci-dessus.
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2.1. Fabrication illicite
La synthèse de la méthaqualone passe en général par une réaction en une ou deux étapes peu complexes qui peut facilement être effectuée dans un laboratoire clandestin [1]. La réaction en une étape consiste à chauffer à reflux de l’acide anthranilique, de l’acide acétique (ou de l’anhydride acétique) et de l’o-toluidine (o-chloroaniline pour la méclo-qualone). On ajoute de l’acide polyphosphorique pour éliminer l’eau. La purification est obtenue par dissolution du résidu solide dans du méthanol et par précipitation du sel de chlorhydrate à l’aide d’une solution de méthanol et d’éther diéthylique.
La réaction en deux étapes consiste à préparer de l’acide N-acétylanthranilique à partir d’acide anthranilique et d’anhydride acétique puis à le condenser avec de l’o-toluidine en présence de trichlorure de phosphore. Si l’on remplace l’o-toluidine par de l’o-chloroaniline, on obtient de la mécloqualone.
D’après l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), les saisies totales de précurseurs à l’échelle mondiale depuis l’an 2000 se sont élevées à 10,4 tonnes d’acide N-acétylanthranilique et à 34,5 tonnes d’acide anthranilique, ce qui est suffisant pour fabriquer environ 42,8 tonnes de méthaqualone. Les saisies annuelles de ces précurseurs ont varié de manière spectaculaire, entre 5 kg et 25,6 tonnes, depuis 2000. Les saisies de plusieurs tonnes les plus importantes ont eu lieu en Chine (acide N-acétylanthranilique), au Mozambique et en Afrique du Sud (acide anthranilique).
La méthaqualone produite clandestinement circule sur le marché illicite sous forme de poudre collante marron, grise ou noire, dont la pureté est comprise entre 30 et 70 %. Sa couleur dépend de la quantité d’impuretés présentes. La méthaqualone est également utilisée comme agent de coupage de l’héroïne et peut être présente dans des saisies d’héroïne à une concentration qui peut atteindre 30 %.
2.2. Principales tendances et caractéristiques du trafic illicite
Les données relatives à l’usage et aux saisies de méthaqualone et de mécloqualone, à leurs précurseurs chimiques et à leur fabrication clandestine sont sporadiques et irré-gulières, ce qui rend l’analyse des tendances difficile.
Il n’existe aujourd’hui aucune estimation de l’usage de cette drogue au cours de la vie ou des 12 derniers mois à l’échelle mondiale. Cela étant, on pense qu’elle est principalement
4 Méthodes recommandées pour l’identification et l’analyse de laméthaqualone et de lamécloqualone
consommée en Afrique du Sud. En 2006, une enquête menée auprès d’élèves âgés de 13 à 17 ans habitant le Cap a conclu à une prévalence au cours de la vie de 2,6 % et à un usage au cours des 12 derniers mois de 1,1 % pour cette drogue. En 2007, les traitements pour consommation de cette substance représentaient environ 4 % de l’ensemble des cas de traitement de toxicomanes en Afrique du Sud.
Depuis l’an 2000, seuls 22 pays, dont la moitié se situe en Afrique australe et en Afrique centrale, ont signalé des saisies de méthaqualone. Les quantités saisies à l’échelle mondiale depuis 2000 s’élèvent à environ 37,5 tonnes, dont la majorité a été saisie en 2001 et 2002. L’Inde (gros producteur de méthaqualone) et l’Afrique du Sud (gros consommateur de cette substance) représentent respectivement 47 et 44 % de ces saisies.
Depuis 2000, la fabrication illicite de cette drogue n’a été signalée que par quatre pays: l’Afrique du Sud, la Chine, l’Inde et le Kenya. Au cours de cette période, 58 laboratoires ont été démantelés, dont 54 (93 %) en Afrique du Sud. Dans ce pays, le nombre de laboratoires clandestins produisant de la méthaqualone a diminué depuis le pic de 2003-2004, lorsque les autorités démantelaient 15 laboratoires par an en moyenne.
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3.1. Méthaqualone
Méthyl-2 o-tolyl-3 (3H)-quinazolinone-4 Tableau II, 1971
Formule brute: C15
H14
N20
Numéro CAS: 72-44-6Masse molaire: 250,7 g/molPoint de fusion de la base: 113-115 ̊CPoint de fusion du sel de HCl: 235-237 ̊CAspect physique: dans sa forme
pure, se présente comme une poudre cristalline blanche
Solubilité dans: l’eau l’éthanoll’éther diéthylique
le chloroforme
Méthaqualone base insoluble soluble soluble soluble
Méthaqualone sel de chlorhydrate
soluble soluble insoluble soluble
3.2. Mécloqualone
(o-chlorophényl)-3 méthyl-2 (3H)- quinazolinone-4Tableau II, 1971
Formule brute: C15
H11
CIN20
Numéro CAS: 340-57-8Masse molaire: 270,7 g/molPoint de fusion de la base: 126-128 ̊CPoint de fusion du sel de HCl: 239-241 ̊CAspect physique: dans sa forme
pure, se présente comme une poudre cristalline blanche
Solubilité dans: l’eau l’éthanoll’éther diéthylique
le chloroforme
Mécloqualone base insoluble soluble soluble très soluble
Mécloqualone sel de chlorhydrate
soluble soluble insoluble soluble
6 Méthodes recommandées pour l’identification et l’analyse de laméthaqualone et de lamécloqualone
La méthaqualone et la mécloqualone peuvent se présenter sous forme de poudre, de comprimés ou de capsules et, sous ces différents aspects, être une base ou un sel de chlorhydrate.
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En général, lorsqu’on cherche à établir l’identité d’une drogue placée sous contrôle dans une substance suspecte, la méthode d’analyse doit permettre de déterminer la valeur d’au moins deux paramètres non corrélés. L’un d’entre eux doit donner des informations sur la structure chimique de l’analyte (par exemple par une méthode infrarouge, par spectrométrie de masse (SM) ou par couplage de deux méthodes comme la chromato-graphie en phase gazeuse (CPG) et la SM).
On admet que le choix de ces paramètres dans un cas précis doit tenir compte de la drogue concernée et des moyens dont dispose l’analyste au sein du laboratoire. On reconnaît également que les exigences spécifiques des différents pays peuvent imposer aux laboratoires de recourir à certaines méthodes.
4.1. Échantillonnage
Les procédures d’échantillonnage ont pour objet principal de permettre une analyse chimique précise et significative. Étant donné que la plupart des méthodes — quali-tatives et quantitatives — appliquées dans les laboratoires d’analyse des drogues ne nécessitent que de très petits aliquots des substances, il est essentiel que celles-ci soient représentatives de l’ensemble dont elles ont été extraites. L’échantillonnage doit res-pecter les principes de la chimie analytique tels qu’ils figurent, par exemple, dans les pharmacopées nationales ou tels qu’ils sont édictés par des organisations régionales ou internationales. Pour les aspects généraux de l’échantillonnage qualitatif multi-unités, il convient de consulter les Guidelines on Representative Drug Sampling (www.unodc.org). Pour les substances saisies qui présentent des caractéristiques externes évidentes, on pourra préférer une méthode d’échantillonnage basée sur un modèle bayésien à une approche hypergéométrique.
Le recours à un système d’échantillonnage validé contribue également à économi-ser des ressources et un temps précieux en diminuant le nombre de déterminations nécessaire. Dans certaines situations, on admet que, pour des questions d’ordre juridique, les règles normales d’échantillonnage et d’homogénéisation ne peuvent pas être respectées.
4.1.1. Extraction et préparation de l’échantillon
Étant donné que les produits qui contiennent de la méthaqualone ou de la mécloqualone ont pour la plupart été fabriqués illicitement, une procédure d’extraction simple peut ne pas donner satisfaction dans tous les cas du fait des interférences causées par des
8 Méthodes recommandées pour l’identification et l’analyse de laméthaqualone et de lamécloqualone
matières premières, des produits intermédiaires et des sous-produits issus de circuits clandestins. Cela dit, les procédures suivantes permettent rapidement et simplement d’isoler la méthaqualone ou la mécloqualone contenue dans la plupart des échantillons en poudre, en comprimés ou en capsules.
L’échantillon représentatif de poudre, de comprimés ou de capsules est mis en sus-pension dans une solution molaire (1M) de bicarbonate de sodium. La méthaqualone ou la mécloqualone (sous forme de base libre) peut être extraite en quantité suffisante en versant plusieurs doses de dichlorométhane. Les couches organiques formées sont filtrées, séchées à l’aide de sulfates anhydres puis évaporées.
La drogue étant généralement présente à l’état de traces sur la verrerie et le reste du matériel retrouvés dans les laboratoires clandestins, l’analyse doit reposer sur des pro-cédures analytiques probantes plutôt que sur des tests présomptifs. Laver la seringue ou la verrerie avec un peu de dichlorométhane ou de méthanol, la faire sécher par un courant d’azote et effectuer les tests prévus. Les couches organiques peuvent être filtrées, séchées à l’aide de sulfates anhydres et évaporées par un courant d’azote.
4.2. Examen
4.2.1. Test colorimétrique [2, 3]
a) Test au thiocyanate de cobaltRéactif A: solution d’acide chlorhydrique à 16 %Réactif B: 2,5 g de thiocyanate de cobalt (II) dans 100 ml d’eau
Méthode
Mettre une petite quantité de la substance suspecte dans un tube à essai. Ajouter une goutte du réactif A et une goutte du réactif B. Une couleur bleue indique la présence possible de méthaqualone ou de mécloqualone.
b) Test de Fischer-MorrisRéactif A: acide formique concentré (88 %)Réactif B: solution aqueuse de nitrite de sodium à 5 %
Méthode
Mettre une petite quantité de la substance suspecte dans un tube à essai. Ajouter 7 gouttes du réactif A puis 5 gouttes du réactif B. Laisser reposer une à deux minutes puis ajouter 15 à 20 gouttes de chloroforme. Secouer, laisser reposer et observer la couleur des deux couches.
Analysequantitativeetqualitativedessubstancescontenantde laméthaqualoneoude lamécloqualone 9
Tableau 1. Résultats
ComposéTest au thiocyanate
de cobalt
Test de Fischer-Morris
Couche d’eauCouche de
chloroforme
Méthaqualone Bleu Pas de couleur Jaune
Mécloqualone Bleu Pas de couleur Jaune
Cocaïne Bleu Vert pâle Vert pâle
Phencyclidine Bleu Teinté Teinté
Caféine Bleu Pas de couleur Pas de couleur
Héroïne Bleu Jaune pâle Jaune
Diphénhydramine Bleu Jaune Pas de couleur
Diazépam Bleu-vert Jaune pâle Jaune pâle
Notes d’analyse
• Des résultats positifs aux tests colorimétriques ne permettent d’établir qu’une présomption de la présence de méthaqualone ou de mécloqualone. D’autres substances placées sous contrôle (la cocaïne, la phencyclidine) et des drogues non placées sous contrôle ou des précurseurs peuvent donner à peu près la même couleur bleue pour le test au thiocyanate de cobalt.
• Pour le test de Fischer-Morris, il est essentiel de respecter l’ordre d’ajout des produits et les proportions des gouttes pour obtenir les résultats indiqués.
• En cas de résultat positif, une couleur jaune apparaît au bout d’une à deux minutes. Pour la méthaqualone et la mécloqualone, cette couleur est visible dans la couche de chloroforme (inférieure) tandis que la couche d’eau (supérieure) reste incolore. Il s’agit d’un vrai positif qui doit être distingué de la situation où du jaune apparaît dans la couche inférieure en même temps que du jaune ou une autre couleur dans la couche supérieure, par exemple en cas de présence de diphénhydramine, de diazépam ou de chlorhydrate d’éphédrine.
• Le résultat est négatif lorsque la couche inférieure ne présente pas de couleur jaune, quelle que soit la couleur de la couche supérieure.
• Le nitrite de sodium est un réactif qui fonctionne aussi bien à température ambiante qu’à froid. Il peut être conservé sur une longue durée sans condi-tions ou précautions de stockage particulières.
10 Méthodes recommandées pour l’identification et l’analyse de laméthaqualone et de lamécloqualone
4.2.2. Réaction microcristalline
Les réactions microcristallines [4] constituent des tests d’identification des substances rapides, simples et extrêmement sensibles. Les cristaux issus de la réaction entre le composé cible et un réactif chimique sont analysés au moyen d’un microscope pola-risant puis comparés à des substances de référence, en général des photographies de cristaux connus.
Méthode
La forme du test la plus simple consiste à ajouter une goutte de réactif à la substance à tester, puis à observer et à analyser les cristaux sous un microscope polarisant. Afin de conserver des données fiables, il convient de décrire les éléments caractéristiques des cristaux. La meilleure façon d’y parvenir est de les photographier. Si ce n’est pas possible, il est souhaitable de dessiner les cristaux obtenus.
Technique de la goutte suspendue
Celle-ci nécessite une lame à concavité, une lamelle et le réactif. Une “microgoutte”, obtenue à partir d’un tube de verre très étroit (extraite d’un tube de verre), de la solution à tester est placée sur la lamelle et une “microgoutte” du réactif y est ajoutée, cette goutte étant agitée en grattant légèrement le verre afin de favoriser la formation de cris-taux. Une lame à concavité est entourée d’une solution de gomme arabique, retournée sur la lamelle puis retournée à nouveau afin de permettre l’apparition d’une “goutte suspendue”. Des cristaux peuvent alors se former lentement en trois dimensions. La gomme arabique crée un joint qui empêche l’évaporation et favorise la formation de formes régulières et reproductibles.
Figure 1. Formes classiques des microcristaux [4]
Analysequantitativeetqualitativedessubstancescontenantde laméthaqualoneoude lamécloqualone 11
Les formes classiques des microcristaux peuvent être classées en neuf groupes à l’aide des termes descriptifs ci-dessus. Pour pouvoir décrire tous les types de microcristaux, il convient de faire suivre les termes descriptifs de base de qualificatifs comme irrégulier, fin ou à angle droit.
Réactif I
Solution de permanganate de potassium: verser 25 g de permanganate de potassium dans une fiole de 100 ml; ajouter cinq gouttes d’acide phosphorique (à 88-90 % en masse) et compléter au trait de jauge avec de l’eau.
Résultat
La méthaqualone donne des plaquettes dentelées (fig. 1).
Réactif II
Solution de carbonate de sodium: verser 5 g de carbonate de sodium dans une fiole de 100 ml et compléter au trait de jauge avec de l’eau.
Résultat
La méthaqualone donne des groupes de prismes (fig. 1).
Réactif III
Solution d’iode et d’iodure de potassium: mélanger 0,5 ml d’une solution de 10 g d’iode et de 35 g d’iodure de potassium dans 100 ml d’eau, 1,8 ml d’acide acétique glacial, 2,2 ml d’acide phosphorique liquide et 1,5 ml d’eau.
Résultats
Figure 2. (Extraite de la référence n° 4)
Réactif IV
Solution d’acide picrique: préparer une solution en versant 0,03 g d’acide picrique dans un mélange d’1 ml d’acide acétique glacial et de 5 ml d’une solution d’acétate de magnésium à 40 %.
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Typical forms of microcrystal can be classified into nine groups, using the descriptive terms above. In order to
allow description of all types of microcrystals, adjectives such as irregular, fine or square-cut should be added to
the basic terms.
Reagent I
Potassium permanganate solution: Transfer 25 g potassium permanganate into a 100 ml flask; add 5 drops of
phosphoric acid (88-90% w/w) and make up to the mark with water.
Result
Methaqualone gives serrated plates (Fig. 1).
Reagent II
Sodium carbonate solution: Transfer 5 g of sodium carbonate in a 100 ml flask and make up to the mark with
water.
Result
Methaqualone gives bunches of prisms (Fig. 1).
Reagent III
Iodine-iodine solution (I-KI B): Mix 0.5 ml of solution of 10 g of iodine and 35 g of potassium iodine in
100 ml water, 1.8 ml glacial acetic acid and 2.2 ml of syrupy phosphoric acid and 1.5 ml water.
Results
With polarized light
Polarized light with polarized crossed
Polarized light with red plate
Figure 2 [reproduced from reference 4]
En lumière polarisée En lumière polarisée avec polarisation croisée
En lumière polarisée avec une lame rouge
12 Méthodes recommandées pour l’identification et l’analyse de laméthaqualone et de lamécloqualone
Résultats
Figure 3. (Extraite de la référence n° 4)
4.2.3. Chromatographie sur couche mince (CCM)
La CCM est une technique fréquemment utilisée pour séparer et identifier les drogues fabriquées dans des conditions illicites. Elle est peu coûteuse, rapide, sensible (moins d’un milligramme d’analyte est nécessaire), souple quant au choix des phases mobile et stationnaire et peut être utilisée pour un large éventail de substances, sous forme de base ou de sels, des plus polaires jusqu’aux substances apolaires. Diverses techniques de visualisation peuvent être appliquées. Néanmoins, dans de nombreux pays, elle n’est pas admise comme méthode unique d’identification des drogues.
Plaques CCM (phase stationnaire)
Couche: Gel de silice G d’une épaisseur de 0,25 mm et contenant un indicateur inerte qui émet une fluorescence lorsqu’il est soumis à des UV d’une longueur d’onde de 254 nm (gel de silice GF254).
Note: les plaques préparées par l’analyste doivent être activées avant usage en les plaçant dans une étuve à 120 °C pendant 10 à 30 minutes. Les plaques sont ensuite disposées sur du gel de silice bleu dans un dessiccateur exempt de graisse. Pour les plaques vendues dans le commerce, l’activation par chauffage n’est pas nécessaire.
Taille habituelle des plaques: 20 x 20 cm, 20 x 10 cm, 10 x 5 cm (cette dernière doit être utilisée en plaçant le côté de 10 cm verticalement par rapport à la cuve chromatographique).
Systèmes solvants (phase mobile, en volume)
Système A: cyclohexane: toluène: diéthylamine (75: 15: 10 en volume)Système B: méthanol: solution d’ammoniaque concentrée (100: 1,5 en volume)
Méthodes
Systèmes solvants
Préparer les systèmes solvants de la manière la plus précise possible à l’aide de pipettes, de dispensettes et d’éprouvettes graduées. Laisser le système solvant dans la
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Reagent IV
Picric acid solution: Prepare a solution of 0.03 g of picric acid in a mixture of 1ml of glacial acid and 5
ml of 40% magnesium acetate solution.
Results
With polarized light
Polarized light with polarized crossed
Polarized light with red plate
Figure 3 [reproduced from reference 4]
4.2.3 Thin Layer Chromatography (TLC)
TLC is a commonly used technique for the separation and identification of illicitly manufactured drugs. It is
inexpensive, rapid, sensitive (sub-milligram quantities of analyte required), flexible in the selection of both the
stationary and mobile phase and amenable to a wide variety of substances, in base and salt form, ranging from the
most polar to non-polar materials. A variety of visualization techniques can be used. However, in many countries
it is not accepted as a single technique for drug identification.
TLC Plates (stationary phases)
Coating: Silica gel G with a layer thickness of 0.25 mm and containing an inert indicator, which fluoresces under
UV light wavelength 254 nm (Silica gel GF254).
Note: Plates prepared by the analyst must be activated before use by placing them into an oven at 120°C for at
least 10 to 30 minutes. Plates are then stored in a grease-free desiccator over blue silica gel. Heat activation is not
required for commercially available coated plates.
Typical plate sizes: 20 x 20 cm, 20 x 10 cm, 10 x 5 cm (the latter should be used with the 10 cm side vertical with
the TLC tank).
Solvent systems (mobile phases, by volume)
En lumière polarisée En lumière polarisée avec polarisation croisée
En lumière polarisée avec une lame rouge
Analysequantitativeetqualitativedessubstancescontenantde laméthaqualoneoude lamécloqualone 13
cuve suffisamment longtemps pour que la saturation de la phase vapeur soit achevée avant d’effectuer l’analyse (avec des cuves doublées de papier adsorbant, cela prend environ cinq minutes).
Préparation des solutions étalons
Elles sont toutes préparées à une concentration de 5 mg/ml dans du méthanol et conser-vées dans le noir et au frais.
Solutions à examiner
Poudre: préparer une solution d’une concentration d’environ 5 mg/ml dans du méthanol.
Comprimés: réduire en poudre fine un nombre représentatif de comprimés (selon la procédure d’échantillonnage) et préparer une solution de la même manière que pour la poudre.
Capsules: retirer le contenu d’un échantillon représentatif de capsules (selon la procédure d’échantillonnage) et préparer une solution de la même manière que pour la poudre.
Dépôt et développement
Déposer des touches distinctes d’1 µl et de 5 µl d’aliquots de la solution à examiner, de 2 µl de la (des) solution(s) étalon(s) et de 2 µl de solvant (à titre de contrôle négatif) sur la plaque CCM. Le dépôt doit être effectué avec soin afin de ne pas endommager la surface de la plaque.
Notes d’analyse — CCM
• Le point de départ de la migration, c’est-à-dire la “ligne de dépôt”, doit être situé à 2 cm du bord inférieur de la plaque.
• La distance entre les applications de l’échantillon (touches) doit être d’au moins 1 cm et les dépôts ne doivent pas être effectués à moins d’1,5 cm des bords latéraux de la plaque.
• Pour éviter l’apparition de taches diffuses au cours du développement, les touches d’échantillon doivent être aussi petites que possible (2 mm).
• Laisser sécher les dépôts et placer la plaque dans la cuve saturée de solvant (la saturation de la phase vapeur est obtenue grâce à des tampons saturés de solvant ou à du papier filtre qui double les parois de la cuve).
• Retirer la plaque de la cuve de développement dès que le solvant atteint la ligne de développement (située à 10 cm de la ligne de dépôt) tracée au préalable; sinon des taches diffuses apparaîtront.
14 Méthodes recommandées pour l’identification et l’analyse de laméthaqualone et de lamécloqualone
Révélation/détection
Les plaques doivent être séchées avant révélation. On peut laisser le solvant s’évaporer à température ambiante ou procéder à un séchage par air chaud pulsé. Pour que les couleurs apparaissent correctement, il faut obligatoirement éliminer de la plaque toutes les traces de diéthylamine et d’ammoniaque.
Méthodes de révélation
A. Lumière UV à 254 nm. Des taches violettes apparaissent sur la plaque, dont le reste est vert fluorescent.
B. Réactif pulvérulent: iodoplatinate de potassium acidifié Dissoudre 0,25 g de chlorure platinique et 5 g d’iodure de potassium dans de
l’eau et compléter jusqu’à 100 ml; ajouter 5 ml d’acide chlorhydrique concentré à la solution obtenue. On observe des taches bleu-violet sur fond rose lorsqu’on vaporise du réactif sur la plaque.
Interprétation
Après révélation, marquer la position des taches (au crayon, par exemple) et calculer les valeurs du rapport frontal (R
f).
Rf
=Distance de migration: de l’origine au centre de la tache
Distance de développement: de l’origine au front du solvant
Tableau 2. Résultats (exprimés en Rf × 100)*
Composé Système solvant
Système A Système B
Méthaqualone 40 74
Mécloqualone 30 74
Cocaïne 52 67
Héroïne 19 46
Diphénhydramine 56 55
Caféine 5 63
Diazépam 29 75
* Le Rf est très souvent exprimé sous forme de R
f × 100.
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4.2.4. Chromatographie en phase gazeuse (CPG) avec détection par ionisation de flamme (CPG/FID)
L’appareil de CPG de choix pour les analyses de routine est le chromatographe en phase gazeuse doté de colonnes capillaires dont le diamètre intérieur est compris entre 0,2 et 0,32 mm. Néanmoins, compte tenu des techniques appliquées dans nombre de laboratoires d’analyse des drogues, la présente section propose aussi des méthodes d’identification de la méthaqualone et de la mécloqualone non capillaires (par exemple un calibre de 4 mm pour les méthodes B et C).
Méthodes [5,6]
Préparation de la solution étalon interne
Dissoudre du tétraphényléthylène (ou un n-alcane) dans du dichlorométhane de telle sorte que sa concentration soit de 4 mg/ml. Chaque analyse nécessite 5,0 ml.
Préparation de la solution étalon
Peser avec précision 20 mg d’un étalon de chlorhydrate de méthaqualone (ou de chlor-hydrate de mécloqualone) et mettre le résultat de la pesée dans un erlenmeyer de 10 ml. Verser avec précision 5,0 ml de la solution étalon interne dans la fiole puis 2 ml d’une solution molaire de bicarbonate de sodium. Placer l’erlenmeyer dans un bain de vapeur pendant cinq à huit minutes, refroidir à température ambiante, boucher et agiter. Laisser les couches se séparer et injecter 1 à 2 µl de la couche de dichlorométhane (couche inférieure) dans le chromatographe.
Notes d’analyse — CCM
• Les valeurs du Rf ne sont pas toujours reproductibles en raison de petites
différences dans la composition et dans l’activation des plaques, dans les systèmes solvants, dans la saturation de la cuve ou dans la distance de développement. Par conséquent, les valeurs de R
f fournies ne constituent
qu’une indication du comportement chromatographique des substances considérées.
• Il est indispensable que les étalons de référence soient appliqués simulta-nément sur la même plaque.
• Pour les besoins de l’identification, il faut toujours tenir compte à la fois de la valeur du R
f et de la couleur des taches après vaporisation des révé-
lateurs adéquats.
16 Méthodes recommandées pour l’identification et l’analyse de laméthaqualone et de lamécloqualone
Préparation de la solution à examiner
Obtenir un échantillon représentatif de poudre, de comprimés ou de capsules (voir la section 4.1, Échantillonnage). Réduire en poudre fine. Peser avec précision une quantité d’échantillon contenant à peu près 20 mg de chlorhydrate de méthaqualone (ou de chlor-hydrate de mécloqualone) et mettre le résultat de la pesée dans un erlenmeyer de 10 ml.
Verser avec précision 5,0 ml de la solution étalon interne dans la fiole puis 2 ml d’une solution molaire de bicarbonate de sodium. Placer l’erlenmeyer dans un bain de vapeur pendant cinq à huit minutes, refroidir à température ambiante, boucher et agiter. Laisser les couches se séparer et injecter 1 à 2 µl de la couche de dichlorométhane (couche inférieure) dans le chromatographe.
Le pourcentage de chlorhydrate de méthaqualone (ou de chlorhydrate de mécloqualone) dans l’échantillon peut être calculé à l’aide de la formule générale ci-après:
Teneur (%) =Méchcalc
× 100Méchnom
où
Méchcalc =RAPéch
× Métal = masse calculée de l’analyte présent dans l’échantillonRAPétal
Métal =masse d’étalon (sous forme de base) utilisée pour préparer la solu-tion étalon
Méchnom = masse d’échantillon utilisée pour préparer la solution à examiner
RAPétal =Aire du pic de méthaqualone dans la solution étalon
etAire du pic de l’étalon interne dans la solution étalon
RAPéch =Aire du pic de méthaqualone dans la solution à examiner
Aire du pic de l’étalon interne dans la solution à examiner
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Méthode A — Colonne capillaire
Conditions de fonctionnement de la CPG
Détecteur: FID
Colonnes: Silice fondue, méthylsilicone ou méthylphénylsilicone chimiquement liée et réticulée, par exemple OV-1, SE-54, BP-1, DB-1 ou équivalent, 25 m, Ø intérieur: 0,25 µm, épaisseur de film: 0,25 µm
Gaz vecteur: Azote 1 ml/mn
Rapport de division: 20:1
Température du four: 250 °C
Température de l’injecteur et du détecteur: 275 °C
Tableau 3. Résultats
Composé DB-1 (indices de rétention)
Méthaqualone 2 135 (4,0 mn)
Mécloqualone 2 236 (4,8 mn)
Caféine 1 796
Cocaïne 2 173
Diazépam 2 431
Diphénhydramine 1 900
Héroïne 2 577
Tétraphényléthylène 2 442 (7,1 mn)
18 Méthodes recommandées pour l’identification et l’analyse de laméthaqualone et de lamécloqualone
Méthode B — Technique de la colonne à remplissage
Conditions de fonctionnement de la CPG
Méthode C — Technique de la colonne à remplissage
Conditions de fonctionnement de la CPG
Détecteur: FID
Colonnes: 10 % d’OV-101 sur des mailles de 100-120 de gas Chrom Q; 1,8 m, Ø intérieur 4 mm, verre
Gaz vecteur: Azote 60 ml/mn
Température du four: Température initiale de 150 °C pendant trois minutes; rampe de 20 °C/min; température finale: 280 °C
Température de l’injecteur et du détecteur: 275 °C/300 °C
Détecteur: FID
Colonnes: 3 % d’OV-17 sur des mailles de 100-120 de gas Chrom Q; 1,8 m, Ø intérieur 4 mm, verre
Gaz vecteur: Azote 60 ml/mn
Température du four: Température initiale de 150 °C pendant une minute; rampe de 10 °C/mn; température finale: 280 °C
Température de l’injecteur et du détecteur: 275 °C/300 °C
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Tableau 4. Résultats (Méthodes B et C) [7]
Composé
Temps de rétention (en mn)
10 % d’OV-101 3 % d’OV-17
Acide anthranilique 5,5 2,9
acide N-acétylanthranilique 8,2 5,3
o-toluidine 1,7 0,7
o-chloroaniline 2,2 0,9
Méthaqualone 12,8 10,5
Mécloqualone 13,7 11,5
o-méthyl acétanilide 5,7 3,1
o-chloro acétanilide 5,4 2,5
méthyl-2- o-carboxyphényl-3 quinazolinone-4 17,6 14,7
4.2.5. Chromatographie en phase gazeuse/spectrométrie de masse (CPG/SM)
La CPG/SM est l’une des techniques les plus fréquemment employées pour identifier les échantillons de drogue soumis à une analyse médico-légale. Cette technique com-posite allie le pouvoir de séparation et la sensibilité de la CPG à la prise en compte de la spécificité de l’analyte en spectroscopie. Elle peut fournir des données spectrales très précises sur chacun des composés d’un mélange complexe qui n’a pas préalablement subi de séparation.
Préparation de l’échantillon et procédure d’extraction
Pulvériser et homogénéiser les échantillons à l’aide d’un mortier et d’un pilon. Verser la quantité de substance nécessaire (1 g) dans un tube à essai de 10 ml. Ajouter du chloroforme (5 ml) et centrifuger le mélange pendant 10 secondes. Filtrer le surnageant sur sulfate de sodium anhydre puis transférer un aliquot (1 µl) du surnageant dans un flacon d’échantillonnage de 2 ml. Évaporer la partie liquide à l’aide d’un courant d’azote et reconstituer le résidu dans du chloroforme (1 ml) avant analyse par CPG/SM.
Préparation des solutions étalons
Préparer une solution étalon de méthaqualone à une concentration de 100 mg/ml dans du chloroforme.
20 Méthodes recommandées pour l’identification et l’analyse de laméthaqualone et de lamécloqualone
Conditions de fonctionnement de la CPG/SM [8]
L’identification est effectuée en comparant le temps de rétention et le spectre de masse de l’analyte à ceux d’un étalon de référence. Tous les composés identifiés par CPG/SM et signalés par l’analyste doivent être comparés au spectre de masse de l’étalon de référence adéquat, obtenu de préférence sur le même appareil et dans les mêmes conditions de fonctionnement. Les bibliothèques de spectres de masse commerciales et les spectres établis manuellement ne doivent être utilisés qu’à titre de référence. Le calcul peut être effectué en utilisant la méthode de l’étalon interne (cf. section 4.2.4).
m/z des principaux ions du spectre de masse de la méthaqualone: 235, 250, 91, 233, 236, 65, 76, 132.
Four du chromatographe: température des colonnes fixée initialement à 100 °C, portée progressivement à 280 °C à la vitesse de 10 °C/mn immédiatement après injection et maintenue à la température finale pendant cinq minutes
Colonnes: DB-5ms, HP-5ms, 30 m x 250 µm, épaisseur de film 0,25 µm
Injection: Mode: sans division (ouverture de la vanne de fuite au bout d’1 mn 30); température: 250 °C
Gaz vecteur: Hélium, 1ml/mn, débit constant
Détecteur: Mode d’ionisation: électronique, 70 eV; température ligne de transfert: 280 °C; température de la source d’ionisation: 230 °C
Paramètres de la SM: Durée d’élution 4,00 minutes; mode d’acquisition: TIC; gamme de m/z: 40 – 450
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Tableau 5. Résultats de l’analyse par CPG/SM
Composé Temps de rétention (en mn)
Méthaqualone 12,2
Diphénhydramine 15,2
Cocaïne 15,1
Diazépam 17,2
Acide N-acétylanthranilique 10,5
Acide anthranilique 6,8
Acétylanthranile 6,5
o-méthyl acétanilide 7,4
o-toluidine 5,7
4.2.6. Chromatographie en phase liquide haute performance (CLHP)
Ajouter toutes les substances nécessaires à la fabrication des solutions à examiner et étalons à la phase mobile afin d’obtenir des concentrations finales d’environ 1 mg/ml. La mesure s’effectue par la méthode de l’étalon externe à l’aide des aires des pics d’analyte [cf. section 4.2.4, Chromatographie en phase gazeuse (CPG) avec détection par ionisation de flamme (CPG/FID)].
Conditions chromatographiques [9]
Colonne: Hypersil ODS (ou équivalent), 250 mm x 4,6 mm de Ø intérieur
Phase mobile: Acétonitrile: solution d’acétate d’ammonium à 1 %: diéthylamine à 2,5 % dans l’eau (40:45:15 en volume; obtenir un pH de 8 ou 9 en ajoutant de l’ammoniaque ou de l’acide acétique)
Débit: 1,5 ml/mn
Détection: UV à 254 nm
Volume d’injection: 5 µl
22 Méthodes recommandées pour l’identification et l’analyse de laméthaqualone et de lamécloqualone
Tableau 6. Résultats de l’analyse par CLHP
Composé Facteur de rétention (k)
Méthaqualone 5,1
Mécloqualone 6,1
Caféine 1,1
Cocaïne 7,9
Diazépam 9,9
Diphénhydramine 13,8
Héroïne 4,3
4.2.7. Spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (FTIR)
La FTIR permet de confirmer l’identité d’une substance. Il est donc possible de parvenir à une identification certaine de la méthaqualone et de la mécloqualone grâce à l’unicité de leur spectre. Le spectre infrarouge des poudres qui, grâce à l’analyse chromato-graphique antérieure, ont été jugées relativement pures peut être obtenu directement à l’aide d’une pastille de KBr afin de le comparer à celui de la méthaqualone ou de la mécloqualone base ou sel de chlorhydrate. Pour les comprimés, les capsules et les mélanges de poudres, il faut effectuer une extraction afin d’obtenir une base pure.
Notes d’analyse — CCM
• La technique des pastilles de KBr consiste à réduire un échantillon sec en poudre très fine puis à mélanger à peu près 1 mg de l’échantillon homo-généisé à 200 mg de bromure de potassium soigneusement séché et broyé. Ce mélange est ensuite pressé afin d’obtenir une fine pastille transparente.
• Le bromure de potassium doit être de “qualité infrarouge” et séché à 110 °C pendant au moins une heure. Il peut être conservé dans un dessiccateur contenant un déshydratant puissant (gel de silice) ou laissé dans le four puis retiré en temps utile.
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Résultats [5, 10]
Méthaqualone: nombres d’onde des principaux pics: 1682, 1599, 1565, 770, 1265, 697 (pastille de KBr).
Mécloqualone: nombres d’onde des principaux pics: 1682, 1605, 768, 782, 1282, 1583 (pastille de KBr).
Les spectres infrarouges de la méthaqualone et de la mécloqualone sont assez simi-laires, sauf dans la région des “empreintes digitales”, entre 1300 et 625 cm-1. La mécloqualone se distingue par sa forte absorption à 1275 cm-1.
4.2.8. Spectrophotométrie dans l’ultraviolet
La méthaqualone et la mécloqualone présentent les pics d’absorption suivants en milieu acide aqueux et alcalin aqueux.
Milieu acide aqueux: 234 nm (coefficient d’extinction molaire = 1320) et 269 nm.
Milieu alcalin aqueux: 265 nm (coefficient d’extinction molaire = 347) et 306 nm.
25
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10. Moffat A. C., Osselton M. D. et Widdop B. (2004). Clarke’s Analysis of Drugs and Poisons, 3rd Edition, Pharmaceutical Press (p. 1205, 1237 et 1238).
Centre international de Vienne, Boîte postale 500, 1400 Vienne, Autriche Téléphone.: (+43-1) 26060-0, Télécopie: (+43-1) 26060-5866, www.unodc.org
ST/NAR/15/REV.1V.11-87869 — Septembre 2012
Méthodes recommandées pour l’identification et l’analyse
de la méthaqualone et de la mécloqualone
À L’USAGE DES LABORATOIRES NATIONAUX D’ANALYSE DES DROGUES