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Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris Enseignement spécialisé «Eléments finis» S3733-S3735 METHODES DE RESOLUTION EN ELEMENTS FINIS Stéphanie Basseville Frédéric Feyel 3ème – 5ème semestre Année 2005 – 2006

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Ecole Nationale Supérieure des Mines de ParisEnseignement spécialisé «Eléments finis» S3733-S3735

METHODES DE RESOLUTIONEN ELEMENTS FINIS

Stéphanie Basseville

Frédéric Feyel

3ème – 5ème semestreAnnée 2005 – 2006

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Table des matières

Introduction 4

I Discrétisation de problème de champ 7

I.1 Structures élastiques avec amortissement linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8I.1.1 Formulation du problème aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8I.1.2 Formulation variationnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9I.1.3 Discrétisation en éléments finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

I.2 L’équation «quasi-harmonique» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11I.2.1 Formulation générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11I.2.2 Approximation par éléments finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12I.2.3 Remarques : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13I.2.4 Application : l’équation de conduction de chaleur en régime transitoire . . 13

II Méthodes analytiques de résolution 17

II.1 Classification générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17II.2 Les vibrations libres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

II.2.1 Vibrations libres non amorties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18II.2.2 Valeurs propres de problèmes du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . . 20II.2.3 Valeurs propres de problèmes du second ordre . . . . . . . . . . . . . . . 20

II.3 Vibration périodique forcée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20II.4 Régimes transitoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

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4 TABLE DES MATIÈRES

II.4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21II.4.2 Décomposition modale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

III Méthodes de résolution par récurrence 25

III.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25III.2 Schémas à un pas pour les équations du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . . . 26

III.2.1 Méthode du point milieu généralisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26III.2.2 Méthode des trapèzes généralisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28III.2.3 Application au problème de conduction de chaleur . . . . . . . . . . . . . 28III.2.4 Stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29III.2.5 Valeur critique∆t . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

III.3 Schémas à un pas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32III.3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32III.3.2 L’algorithme SSpj . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33III.3.3 L’algorithme de Newmark «GN22» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35III.3.4 Stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36III.3.5 Valeur critique∆t . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

Quelques références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

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INTRODUCTION

Il existe de nombreux problèmes physiques faisant intervenir la variable temps. A titred’exemples, on peut penser aux problèmes de conduction de chaleur, de propagation électro-magnétique, de propagation d’ondes dans un fluide.... L’objectif de ce cours est de présenter lesalgorithmes spécifiques à mettre en oeuvre en calcul par éléments finis dans des situations dépen-dant du temps.

L’exposé est divisé en trois chapitres :

– Dans le premier chapitre, nous allons établir par une simple extension des méthodes paréléments finis les équations différentielles sous forme matricielle auxquelles obéissent ungrand nombre de problèmes.Deux exemples physiques faisant intervenir la variable temps sont traités :- l’étude du comportement dynamique des structures ;- une classe particulière de problèmes dont la formulation se fait à l’aide d’équations quasi-harmoniques (conduction de chaleur, de propagation électromagnétique...).On montre que nous pouvons regrouper ces problèmes en une seule catégorie dont la formu-lation matricielle est la suivante :

[M] ¨q+[C] ˙q+[K]q+F= 0, ¨q=d2q

dt2˙q=

dqdt

. (1)

– Le second chapitre est consacré aux méthodes analytiques de résolution de systèmes linéairesd’équations différentielles. On s’intéresse à trois types de réponses : les réponses libres, lesréponses périodiques et les réponses transitoires. Pour chaque type de réponse, on présenteles méthodes de résolution analytique.

– Malgré l’existence de méthodes analytiques de résolution, la solution réelle de problèmestransitoires est difficile à obtenir. Dans le dernier chapitre, on revient à une discrétisationpar éléments finis à partir d’une fonction test, appliquée maintenant au domaine temporel.On considère ainsi des intervalles de temps de longueur finie∆t en répétant les calculs pourles intervalles suivants avec de nouvelles conditions initiales. De nombreux processus à passimple ou multiple permettent d’obtenir des relations de récurrence. Cependant, on présentedans ce cours uniquement des schémas à un pas pour les problèmes du premier et du secondordre. Pour finir, on discute la stabilité des schémas présentés.

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Chapitre I

EXEMPLES DE DISCRÉTISATION PARTIELLE

DE PROBLÈME DE CHAMP

INTRODUCTION

L’objectif de ce chapitre est d’étudier différents phénomènesphysiques faisant intervenir la variable temps. Tout d’abord, ons’intéresse à un problème particulier : le comportement dyna-mique des structures élastiques avec amortissement linéaire.On montre que la résolution par éléments finis conduit à la ré-solution d’un système différentiel du second ordre de la forme

[M] ¨q+[C] ˙q+[K]q+F= 0. (I.1)

La méthode décrite pour les milieux continus élastiques peutêtre appliquée à une grande variété de phénomènes phy-siques : conduction de chaleur, répartition du potentiel elec-trique... Ceci nous amène à traiter les problèmes générauxrégis par l’équation générale quasi-harmonique. On constatealors que la discrétisation par éléments finis permet égale-ment de ramener ce problème à un système de la forme (I.1).

7

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8 CHAPITRE I. DISCRÉTISATION DE PROBLÈME DE CHAMP

I.1 Comportement dynamique de structures élastiques avecamortissement linéaire

L’exemple traité est de grande importance puisqu’il correspond au calcul des structures.

I.1.1 Formulation du problème aux limites

On considère un corps élastique occupant un domaineΩ ⊂ IR3, soumis à une force volumiqueFd et à des résistances linéaires de type visqueux−µu, oùµ est un facteur traduisant les propriétésdu matériaux.

Sur le bordΓ deΩ, on considère deux types de conditions aux limites :- déplacement imposé sur une partie du bordΓD, le déplacement étant donné :ud = 0 ;- contrainte imposée sur une partie du bordΓN, le vecteur contrainte étant imposée :σ∼.n = Fd.

On cherche à déterminer le déplacementu dû à ce chargement. La détermination du dépla-cement permet alors d’exprimer les déformations linéariséesε∼ et par suite les contraintesσ∼ parle biais de la loi de comportement. En général, le matériau compris à l’intérieur des frontièrespeut être soumis à des déformations initiales. Si l’on note parε∼0 de telles déformations, alors lescontraintes proviennent de la différence entre les déformations rélles et les déformations initiales.Au départ, le corps peut également être soumis à des contraintes initiales résiduellesσ∼0. Dans lecas du comportement linéaire élastique, on obtient la relationσ∼ = Λ

≈: (ε∼− ε∼0)+ σ∼0, avecΛ

≈ten-

seur d’élasticité. Cependant, dans ce qui suit, on ne prendra pas en compte les contributions decontraintes et de déformations initiales.

FIG. I.1 –Problème élastique aux conditions limites

Finalement, déterminer le déplacementu : Ω−→ IR3 revient à résoudre le système d’équationssuivant :

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I.1. STRUCTURES ÉLASTIQUES AVEC AMORTISSEMENT LINÉAIRE 9

Problème (P ) ρu+µu = div σ∼ + f

ddans Ω équation de la dynamique

σ∼ = Λ≈

: ε∼ dans Ω loi de comportementu = 0 sur ΓD condition sur le bord

σ∼.n = Fd sur ΓN condition sur le bordu(0) = u0, u(0) = u0 condition initiale

(I.2)

où ρ est la masse volumique.

I.1.2 Formulation variationnelle

La formulation variationnelle du problème dynamique étudié s’obtient en suivant une démarcheanalogue à celle des problèmes statiques et découle de la somme des travaux intérieur et extérieurpour un déplacement virtuel quelconqueδu appliqué à la régionΩ. On obtient :

δu.µudΩ+Z

Ωδu.ρudΩ+

δε∼ : σ∼dΩ−Z

Ωδu. f

d−

ZΓN

δu.FddΓ = 0 (I.3)

pour toutδu tel queδu = 0 surΓD.

I.1.3 Discrétisation en éléments finis

On choisit d’approcher le déplacement par une discrétisation partielle.Soitδqe un déplacement virtuel des nœuds : il provoque des déplacements à l’intérieur de l’élé-mentΩe qui sont :

δu(X, t) = [Ne(X)]δqe(t) (I.4)

où [N] définit les fonctions de forme pour le déplacement etX les coordonnées de l’espace. Ledéplacement provoque également des déformations que l’on traduit toujours par une relation quipeut être écrite sous forme matricielle :

δε∼(X, t) = [Be(X)]δqe(t) avec[Be] = [L][Ne] (I.5)

expression dans laquelle[L] désigne l’opérateur linéaire approprié et[Be] sont les fonctions deforme pour les déformations.Le champ de déplacement est estimé à l’intérieur de chaque élémentΩe d’un maillage, et à chaqueinstant, à partir des valeurs qu’il prend aux nœuds associés à cet élément au même instant. Sonapproximation est la suivante :

u(X, t) = [Ne(X)]δqe(t) . (I.6)

On en déduit la déformation :

δε∼(X, t) = [Be(X)] qe(t)

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10 CHAPITRE I. DISCRÉTISATION DE PROBLÈME DE CHAMP

Dans la suite, pour alléger l’écriture, on omet la dépendance deX ett. Cependant, il sera néces-saire de la garder à l’esprit. La loi de comportement permet d’exprimer le tenseur des contraintesapproché :

σ∼ = Λ≈

: [Be]qe . (I.7)

Grâce aux relations (I.4)-(I.7), l’expression (I.3) permet d’établir :

(ZΩe

[Ne]Tρ[Ne]dΩ)

d2qedt2

+(Z

Ωe[Ne]Tµ[Ne]dΩ

)dqe

dt

+(Z

Ωe[Be]Λ

≈: [Be]dΩ

)qe−

(ZΩe

[Ne]T fddΩ+

ZΓe∩ΓD

[Ne]TFddΓ)

= 0.

Cette relation ne diffère du cas stationnaire que par l’ajout des termesR

Ωe[Ne]Tρ[Ne]dΩ etRΩe[Ne]Tµ[Ne]dΩ. On définit ainsi les matrices élémentaires de masse[Me], d’amortissement[Ce],

de rigidité[Ke] et le vecteur élémentaireFe de la manière suivante :

[Me] =Z

Ωe[Ne]Tρ[Ne]dΩ [Ce] =

ZΩe

[Ne]Tµ[Ne]dΩ

[Ke] =Z

Ωe[B]TΛ

≈: [B]dΩ Fe = −

ZΩe

[Ne]T ffdΩ−

ZΓe∩ΓD

[N]TFddΓ

Enfin, l’assemblage des quantités élémentaires s’effectue de la même façon que dans le casstationnaire et permet d’obtenir un système différentiel du second ordre par rapport au temps :

[M] ¨q+[C] ˙q+[K]q+F= 0

˙q ≡ dqdt

¨q ≡ d2qdt2

(I.8)

avec

[M] =m

∑e=1

[Ae]T [Me][Ae] [C] =m

∑e=1

[Ae]T [Ce][Ae]

[K] =m

∑e=1

[Ae]T [Ke][Ae] F =m

∑e=1

[Ae]T Fe

[Ae] représentant la matrice d’assemblage etm le nombre d’élément.[M], [C], [K] et F sontles matrices globales de masse, d’amortissement, de rigidité et le vecteur global des forces.

RemarqueLa détermination de la matrice[C] est difficile étant donné le manque de connaissance concernantµ. Souvent, on écrira[C] sous la forme d’une combinaison linéaire de[M] et[K] : [C] = α[M]+β[K].Les paramètresα et β sont alors déterminés expérimentalement.

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I.2. L’ÉQUATION «QUASI-HARMONIQUE» 11

I.2 L’équation «quasi-harmonique»

I.2.1 Formulation générale

Dans ce qui suit, on s’intéresse à une catégorie particulière mais importante de problèmesphysiques régis par l’équation générale «quasi-harmonique» avec dérivées partielles par rapportau temps. Les problèmes les plus fréquemment rencontrés par l’ingénieur sont par exemple : laconduction de chaleur, l’écoulement irrotationnel de fluide parfait, la répartition du potentiel élec-trique (ou magnétique).

La formulation développée dans ce paragraphe s’applique à tous ces problèmes.De nombreux problèmes physiques concernent la diffusion ou l’écoulement d’une certaine

quantité (chaleur, masse, produit chimique...). Le flux ou taux d’échangeq par unité de surfacepeut s’écrire à partir de ses composantes sous la forme :

qT = [qx,qy,qz].

En général, les flux sont reliés directement au gradient d’un potentiel,Φ. On aura la relation :

q =−k ∇Φ,

oùk est une matrice trois par trois. Dans le cas d’un matériau orthotrope, la matricek est diagonaledans le repère préférentiel du matériau, et ses termes sont notéskx, ky, kz.

Ainsi, dans le cas tridimensionnel, l’équation «quasi-harmonique» en fonction du potentielφs’écrit :

∂∂x

(kx

∂Φ∂x

)+

∂∂y

(ky

∂Φ∂y

)+

∂∂z

(kz

∂Φ∂z

)+

(Q −µ

∂Φ∂t−ρ

∂2Φ∂t2

)= 0, (I.9)

ou sous forme compacte :

∇T .(k∇Φ)+ r−µ∂Φ∂t−ρ

∂2Φ∂t2 = 0,

Aux limites du domaineΩ, on rencontre deux types de conditions :i) sur ΓΦ :

Φ = Φ.

On impose une valeur de ce potentiel égale à zéro par la suite.

ii) sur Γ : la composante normale du flux est donnée par :

qn = q+αΦ,

oùq et α sont des valeurs imposées.Cette dernière condition s’écrit directement sous la forme :

−(k∇Φ)T .n−q−αΦ = 0,

n étant le vecteur normal à la surfaceΓ .

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12 CHAPITRE I. DISCRÉTISATION DE PROBLÈME DE CHAMP

I.2.2 Approximation par éléments finis

La résolution par éléments finis se fait de manière similaire à celle d’un problème en régimestationnaire. On considère alors un instant donné. Les dérivées deΦ par rapport au temps sonttraitées comme des fonctions des coordonnées. On obtient la forme faible suivante :

δΦ

∇T .(k∇Φ)+ r−µ∂Φ∂t−ρ

∂2Φ∂t2

dΩ−

ZΓq

δΦ(k∇Φ)T .n−q−αΦ

dΓ = 0,

pour toute fonctionδΦ nulle surΓq.

Le théorème de la divergence permet d’établir :

∇T .δΦ(k∇Φ)dΩ−Z

ΩδΦ

r−µ

∂Φ∂t−ρ

∂2Φ∂t2

dΩ−

ZΓq

δΦ(q+αΦ)dΓ = 0. (I.10)

Le potentielΦ est estimé à l’intérieur de chaque élément du maillageΩe et à chaque instant dela manière suivante :

Φ(X, t) = Ne(X) .qe(t)

où Ne(X) représente les fonctions de forme. En reportant cette approximation dans l’équation(I.10), il vient :

(ZΩeNeT ρNedΩ

)d2qe

dt2+

(ZΩNeT µNedΩ

)dqe

dt

+Z

Ωe∇NeT [k]∇NedΩ−

ZΓe∩Γq

NeT αNedΓqe

−Z

ΩeNe rdΩ+

ZΓq∩Γe

NeqdΓ

= 0.

On définit ainsi les matrices élémentaires par les relations :

[Me] =Z

ΩNeT ρNedΩ

[Ce] =Z

ΩNeT µNedΩ

[Ke] =Z

Ω∇NeT [k]∇NedΩ−

ZΓq

NeT αNedΓ

Fe = −Z

ΩNe rdΩ+

ZΓq

NeqdΓ

Enfin, l’assemblage des quantités élémentaires s’effectue de la même façon que dans le casstationnaire et permet d’obtenir un système différentiel du second ordre par rapport au temps :

[M] ¨q+[C] ˙q+[K]q+F= 0

avec bien entendu,

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I.2. L’ÉQUATION «QUASI-HARMONIQUE» 13

[M] =m

∑e=1

[Ae]T [Me][Ae] [C] =m

∑e=1

[Ae]T [Ce][Ae]

[K] =m

∑e=1

[Ae]T [Ke][Ae] F =m

∑e=1

[Ae]T Fe

Remarquons que les matrices obtenues sont symétriques.

I.2.3 Remarques :

• Si ρ = 0, l’équation (I.9) correspond à l’équation classique de la chaleur en régime transitoire.Cette même équation s’applique également à d’autres problèmes physiques comme la consolida-tion des sols...

• Si µ= 0, l’équation (I.9) devient l’équation d’ondes d’Helmholtz. Quelques exemples de phé-nomènes étudiés à l’aide de cette équation : les ondes électromagnétiques, les ondes de surfacesd’un fluide...

• Si ρ 6= µ 6= 0, il s’agit de l’équation des ondes non amorties dont le domaine d’application estvaste.

I.2.4 Application : l’équation de conduction de chaleur en régime transi-toire

A titre d’application, nous étudions un problème de conduction thermique au sein d’un milieuisotrope en régime transitoire. La loi reliant la densité de flux de chaleur au champ de températureest la loi de FourierΦ = λ∇T, où λ est la conductivité thermique. Nous utilisons une démarcheanalogue qui nous conduit à un système différentiel en temps, sur les températures.

Entre deux instants consécutifs, le premier principe de la thermodynamique s’écrit :

dE + dU = dQ + dW,

où dE doit être compris comme la transformation au sein du milieu d’énergie potentielle ;il s’agit de l’effet Joule ou de l’énergie calorifique résultant d’une réaction exo--thermique ou endothermique ;

dU est la variation d’énergie interne ;dQ représente les échanges de chaleur aux frontières du système ; situé au sein du

système siège d’un phénomène de conduction de la chaleur, ces échanges sont detype conductifs ;

dW représente les échanges de travail aux frontières du système.

Pour un élément du milieu quelconque, suffisamment «petit» pour être homogène, de volumeΩ, limité par une surfaceΓ, les équations de bilan sont les suivantes :

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14 CHAPITRE I. DISCRÉTISATION DE PROBLÈME DE CHAMP

• r est la puissance calorifique volumique des sources internes, si bien que :

dE =Z

Ω−rdΩ

• Les évolutions du milieu, sauf cas particulier se font à pression constantep = pext,

dU−dW = dH =Z

Ωρc

∂T∂t

dΩ,

où ∂T/∂t est l’élévation de température par unité de temps,ρ la masse volumique etc la capacitémassique à pression constante du milieu.

• Les échanges de chaleur aux frontières du milieu s’expriment, compte tenu de l’orientation de lanormalen, par la relation :

dQ=Z

Γ−φ.ndΓ =

div(φ)dΩ =Z

Ωdiv(λ∇T)dΩ.

L’application du premier principe de la thermodynamique conduit à l’équation indéfinie de lachaleur,

div(λ∇T)− ρ c∂T∂t

=−r en tout point deΩ.

Le solide est soumis aux conditions limites suivantes :- un flux entrantΦd connu sur une partieΓq de la frontièreΩ.- une condition de températureTd connue sur une partieΓT de la frontièreΩ.

Finalement le problème de conduction thermique en régime transitoire s’écrit :

Problème (P ′) TrouverT : Ω−→ IR vérifiant :

div(λ∇T)+ r−ρc

∂T∂t

= 0 dansΩ équation indéfinie de la chaleur

(λ∇T).n = Φd surΓq condition sur le bord

T = Td surΓT condition sur le bord

T(0) = T0 condition initiale.

(I.11)

Une démarche analogue à celle des équations «quasi-harmoniques» permet d’obtenir la formu-lation faible suivante :TrouverT tel queT = Td surΓT telle que :Z

ΩδT(r−ρc

∂T∂t

)dΩ+Z

Γq

δTΦddΓ−Z

Ω∇δTT .λ∇TdΩ = 0, (I.12)

pour toute fonctionδT telle queδT = 0 surΓT .

Le champ de température est estimé à l’intérieur de chaque élémentΩe du maillage, et à chaqueinstant à partir des valeurs qui prend aux nœuds associés à cet élément à cet instant. La température

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I.2. L’ÉQUATION «QUASI-HARMONIQUE» 15

est approchée de la manière suivante :

T(X, t) = Ne(X) .Te(t) .

L’application des approximations nodales dans le problème (I.12) permet d’obtenir :

ZΩeNe rdΩ−

(ZΩe

ρcNeT NedΩ)Te+

ZΓe∩Γq

NeΦddΓ

−(Z

Ωe(∇Ne)Tλ.∇NedΩ

)Te= 0.

Cette relation ne diffère du cas stationnaire que par l’ajout d’un terme dû à la variation d’enthal-

pieZ

ΩeρcNeT NedΩ. On définit ainsi la matrice d’inertie ou matrice de capacité calorifique

ou de masse, élémentaire[Ce], la matrice de conductivité[Ke] et le second membreFe :

[Ce] =Z

ΩeρcNeT NedΩ

[Ke] =Z

Ωe(∇Ne)T .λ.∇NedΩ

Fe =Z

ΩeNe rdΩ+

ZΓe∩Γq

NeΦddΓ

Enfin, l’assemblage des quantités élémentaires s’effectue de la même façon que dans le casstationnaire et permet d’établir un système différentiel du premier ordre par rapport au temps :

[C]T+[K]T+F= 0,

avec

[C] =m

∑e=1

[Ae]T [Ce][Ae]

[K] =m

∑e=1

[Ae]T [Ke][Ae]

F =m

∑e=1

[Ae]T Fe

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16 CHAPITRE I. DISCRÉTISATION DE PROBLÈME DE CHAMP

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Chapitre II

MÉTHODES ANALYTIQUES DE RÉSOLUTION

INTRODUCTION

Le chapitre précédent a mis en évidence le fait que, suiteà une discrétisation partielle, différents problèmes dépendantdu temps peuvent s’écrire comme un système d’équations dif-férentielles dont la forme matricielle est donnée par la relation

[M] ¨q+[C] ˙q+[K]q+F= 0. (II.1)

De manière générale, le système (II.1) peut être non linéaire.Pour les matrices de rigidité par exemple, la non-linéaritépeut provenir de la loi de comportement, ou de la présencede grandes déformations... Dans ce qui suit, nous nous res-treindrons à l’étude de systèmes d’équations différentielles li-néaires. L’objectif de ce chapitre est de présenter différentesméthodes analytiques de résolution. Il faut noter cependantque de telles méthodes peuvent s’avérer complexes. Danscertains cas, on aura recours à un processus d’approximation(cf chapitre 3).

II.1 Classification générale

Bien que l’approche analytique soit souvent complexe, elle permet de donner un aperçu trèsutile à l’ingénieur.

17

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18 CHAPITRE II. MÉTHODES ANALYTIQUES DE RÉSOLUTION

La plupart des méthodes de résolution présentées dans ce cours ne sont qu’une extension des mé-thodes classiques utilisées pour la résolution des équations différentielles à coefficients constants.

Dans ce qui suit, nous allons traiter successivementt les problèmes suivants :

- détermination d’uneréponse libre: F= 0 ;

- détermination d’uneréponse périodique: F périodique ;

- détermination d’uneréponse transitoire: F quelconque.

Dans les deux premiers cas, les conditions initiales du système n’ont aucune importance. Oncherche à déterminer une solution générale. Dans le dernier cas, une attention particulière seraportée.

II.2 Les vibrations libres

II.2.1 Vibrations libres non amorties

En l’absence de termes d’amortissement et de force, le problème dynamique (II.1) se ramèneau problème suivant :

[M] ¨q+[K]q= 0, (II.2)

dont la solution générale estq= qeiωt . (II.3)

La partie réellecos(ωt) représente une réponse harmonique.En injectant (II.3) dans (II.2), on montre queω est solution du problème de valeurs propres suivant :

[K] q= ω2[M] q . (II.4)

Le déterminant de l’équation (II.4) doit être nul

det([K]−ω2[M]) = 0. (II.5)

On obtient ainsi lesn valeursω2 (ωi , i = 1, · · · ,n) pour une dimensionn des matrices[K] et [M].

La relation (II.5) ne permet pas de déterminer les véritables valeursq. Cependant, on peuttrouvern vecteurs

q j

appelés modes propres du système dont la norme est

q j

T [M]

q j

= 1.

La détermination des valeurs propres se fait rarement en cherchant les zéros de l’équation (II.5)en raison de la très grande taille du système dans le cas général, et des considérables différenced’ordre de grandeur entre les valeurs propres les plus grandes et les plus faibles. De toutes façons,ce sont les premières fréquences qui déterminent le comportement du système. Des méthodes per-mettant de trouver les premiers zéros d’un polynôme de degrén ont donc été mises au point. Dupoint de vue numérique, il existe un grand nombre de programmes disponibles permettant d’éva-luer ces valeurs. L’objectif du cours n’étant pas de détailler ce type de méthode, nous présentonsuniquement l’idée de départ.

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II.2. LES VIBRATIONS LIBRES 19

Le point de départ de la majeure partie de ces méthodes consiste à écrire la relation (II.4) sousla forme suivante :

[H] X= λ X (II.6)

où [H] est une matrice symétrique définie positive. Il est clair que si on écrit directement l’équation(II.4) sous la forme

[K]−1 [M] q=1

ω2 q

où [K]−1 est l’inverse de la matrice[K], la propriété de symétrie n’est pas toujours conservée.

Par conséquent, il est nécessaire d’écrire la matrice[K] en utilisant la décomposition de Cho-lesky. Ainsi,

[K] = [L]T [L],

où l’exposantT désigne la transposée de la matrice[L], matrice triangulaire inférieure.

Grâce à cette décomposition, (II.4) s’écrit :

[M] q = 1ω2 [L] [L]T q ,

[L]−1 [M] q = 1ω2 [L]T q ,

[L]−1 [M] [L]−T [L]T q = 1ω2 [L]T q .

En posant[H] = [L]−1 [M] [L]−T , X= [L]T q et λ = 1/ω2, on se ramène à un problème de laforme (II.6) où[H] est symétrique.Après avoir déterminéλ, on cherche les modes propresX desquels on déduit les modes propresq par la relationq= [L]−T X.

Remarques :

1) [M] et [K] sont définies positives :

Lorsque les matrices[K] et [M] sont définies positives (ce qui est le cas habituel des problèmes endynamique des structures), il existen valeurs propres réelles positives. Ces solutions sont appeléespulsations propres du système.

2) [K] est singulière :

Si la matrice[K] est singulière, elle ne possède pas d’inverse. Afin de pouvoir utiliser les méthodesgénérales précédentes, on utilise un artifice qui consiste à introduire un paramètreα∈ IR∗ du mêmeordre de grandeur queω2. On a ainsi le problème suivant à résoudre :

([K]+α [M])q= (ω2 +α)[M] q .

La nouvelle matrice[K]+α[M] est alors inversible et la solution cherchée estω2 +α.

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20 CHAPITRE II. MÉTHODES ANALYTIQUES DE RÉSOLUTION

II.2.2 Valeurs propres de problèmes du premier ordre

Le cas[M] = 0 représente l’expression de l’équation de conduction de chaleur. La relation (II.2)se ramène à :

[C] ˙q+[K] q= 0. (II.7)

On cherche la solution générale sous la forme :

q= qe−ωt (II.8)

En substituant la solution générale dans (II.7), on obtient un problème de valeurs propres :

(−ω [C]+ [K])q= 0.

Les matrices[C] et [K] étant souvent définies positives,ω est réelle positive.La solution présente un terme de décroissance exponentielle qui ne correspond pas réellement à unétat de régime permanent.

II.2.3 Valeurs propres de problèmes du second ordre

A présent, on s’intéresse au problème (II.1) dans le cas d’une réponse libre. La solution géné-rale de[M] ¨q+ [C] ˙q+ [K]q = 0 est de la formeq = q e−αt , α ∈ C. On obtient ainsil’équation caractéristique :

(α2[M]+α[C]+ [K])q= 0, α ∈ C, q ∈ C.

La partie réelle de la solution représente une vibration amortie. Ce problème est plus délicat àrésoudre que les précédents si bien que la résolution explicite est peu courante.

II.3 Vibration périodique forcée

On considère une excitation périodique de la formeF =

F

eαt , α = α1 + iα2 ∈ C. Lasolution générale s’écritq = q eαt . En substituant cette solution dans l’équation (II.1), ilvient :

(α2[M]+α[C]+ [K])︸ ︷︷ ︸[D]

q=−

F

ce qui n’est pas un problème de valeurs propres. De façon formelle, ce problème peut être résolucomme un problème statique en inversant la matrice[D]. Néanmoins, la solution doit être détermi-née en fonction de quantités complexes.

La décomposition suivante :

eαt = eα1t(cos(α2t)+ isin(α2t)) ,αi ∈ IR, i = 1,2F

=

F1

+ i

F2

,

F i∈ IR,

q = a1+ i a2 ,qi ∈ IR,

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II.4. RÉGIMES TRANSITOIRES 21

permet d’obtenir le système suivant :((α2

1−α22)[M]+α1[C]+ [K] −2α1α2[M]−α2[C]

2α1α2[M]+α2[C] (α21−α2

2)[M]+α1[C]+ [K]

)(a1a2

)=−

( F1

F2

)dans lequel toutes les quantités sont réelles. Il est ainsi possible de déterminer la réponse à touteexcitation périodique par résolution directe.Pour une excitation périodique, la réponse après une phase transitoire initiale n’est plus influencéepar les conditions initiales. La solution obtenue représente la réponse qui s’établit. Ceci est valableaussi bien pour les problèmes en dynamique des structures que pour les problèmes de conductionde chaleur.

II.4 Régimes transitoires

II.4.1 Introduction

Les différentes méthodes que nous avons présentées ne prennent pas en compte les conditionsinitiales du problème, ni la forme éventuelle non périodique des excitations. Or si on s’intéressepar exemple au comportement sismique des structures ou à l’évolution transitoire d’un problèmede conduction de chaleur, il est essentiel de prendre en compte ces facteurs. Par conséquent, l’ob-tention de ces solutions nécessite soit l’utilisation d’une discrétisation dans le domaine temps, quenous étudierons en détail au prochain chapitre, soit l’utilisation de méthodes adaptées. Dans cedernier cas, il existe deux méthodes importantes :

- la méthode de réponse en fréquence,- la méthode d’analyse modale.

C’est cette dernière méthode qui fait l’objet du paragraphe suivant.

II.4.2 Décomposition modale

La méthode de décomposition modale est sans doute l’une des plus importante et des plusemployée.

Nous allons étudier cette méthode dans le cas du problème général suivant :

[M] ¨q+[C] ˙q+[K]q+F= 0, F arbitraire. (II.9)

En réponse libre, la solution s’écrit :

q= q e−αt =n

∑i=1qie−αit

avecαi valeurs propres etqi vecteurs propres (cf paragraphe II.2.3).

Pour la réponse forcée, l’idée consiste à chercher la solution sous la forme d’une combinaisonlinéaire des modes propres, c’est-à-dire :

q=n

∑i=1qiyi(t), (II.10)

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22 CHAPITRE II. MÉTHODES ANALYTIQUES DE RÉSOLUTION

où la quantitéyi(t) représente la contribution de chaque mode. En injectant (II.10) dans (II.9),puis en composant à gauche parqiT , on obtient un ensemble d’équations scalaires indépen-dantes :

mi yi +ci yi +kiyi +Fi = 0 (II.11)

dont les différents paramètres s’obtiennent grâce à l’orthogonalité des modes :

mi = qiT [M]qici = qiT [C]qiki = qiT [K]qiFi = qiT F .

Les équations scalaires (II.11) se résolvent ensuite par des méthodes élémentaires indépendam-ment les unes des autres. Le vecteur total est ensuite obtenu par superposition en suivant (II.10).Dans le cas général, le calcul des valeurs et des vecteurs propres complexes est loin d’être facile.La méthode habituelle consiste à déterminer les valeurs propres réelles du problème

ω2[M] q= [K] q . (II.12)

En utilisant ensuite le processus précédent, on montre que le problème est découplé eny seulement

si on a la propriété d’ortogonalité de[C] : qiT [C]

q j

= 0. Ceci n’est pas vrai en général puisqueles vecteurs propres assurent uniquement l’orthogonalité de[M] et [K]. En revanche, si la matriced’amortissement est une combinaison linéaire des matrices[M] et [K], la propriété d’orthogonalitéest évidemment satisfaite.

Dans la suite, on suppose que la propriété d’orthogonalité pour[C] est satisfaite. L’équation(II.12) permet d’obtenir :

ω2i [M]qi= [K]qi ,

puis en multipliant à gauche parqiT , il vient :

ω2i mi = ki .

En supposant que les modes sont normalisés de telle sorte quemi = 1 et en posantci = 2ω2i c′i ,

(où c′i correspond au pourcentage d’amortissement par rapport à sa valeur critique) on montre quel’équation (II.11) s’écrit sous la forme d’une équation différentielle du second ordre :

yi +2ωic′i yi +ω2yi +Fi = 0

dont la solution générale est :

yi =Z t

0Fie

−c′iωi(t−τ)sinωi(t− τ)dτ.

Une intégration numérique permet de déterminer une réponse. La superposition de ces termesdonne la réponse transitoire totale (en principe !).

Remarque1) Pour un système de premier ordre[C] ˙q+ [K]q+ F = 0, on peut développer des mé-thodes analogues. En utilisant la relation (II.8) et en procédant de manière similaire, on obtient un

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II.4. RÉGIMES TRANSITOIRES 23

ensemble d’équations découplées :

ci yi +kiyi +Fi = 0,

et cela permet de déterminer une solution analytique.

2) Le type de décomposition modale nécessite la détermination de l’ensemble des valeurs etdes modes propres représentant des calculs considérables. D’un point de vue pratique, on ne prenden compte qu’un nombre limité de modes étant donné que les réponses à des fréquences élévéessont souvent très amorties et prennent par conséquent des valeurs négligeables.

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24 CHAPITRE II. MÉTHODES ANALYTIQUES DE RÉSOLUTION

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Chapitre III

MÉTHODES DE RÉSOLUTION PAR

RÉCURRENCE

INTRODUCTION

Ce dernier chapitre est consacré à l’étude de problèmes tran-sitoires. Nous revenons à une discrétisation par éléments finisà partir d’une fonction test. Malgré l’infinité du domaine temps,on divise l’intervalle de temps en sous-intervalles de longueurfinie ∆t. On présente uniquement des schémas de résolution àun pas pour des problèmes du premier et du second ordre. Onobtient ainsi une relation par récurrence permettant de déter-miner une solution approchée du problème. Enfin, on discutede la stabilité de ces schémas caractérisant la capacité d’unalgorithme à amortir ou au contraire à amplifier les erreurscommises au cours des pas de temps successifs.

III.1 Introduction

Dans le chapitre précédent, nous avons vu que les problèmes dynamiques ou les problèmes dechamp en régime transitoire se formulent suite à une discrétisation partielle sous forme de sys-tèmes d’équations différentielles :

[M] ¨q+[C] ˙q+[K]q+F= 0

q(0)= q0 q(0)= q0 ,(III.1)

25

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26 CHAPITRE III. MÉTHODES DE RÉSOLUTION PAR RÉCURRENCE

pour les problèmes dynamiques ou

[C] ˙q+[K]q+F= 0,

q(0)= q0(III.2)

pour des problèmes de conduction de chaleur par exemple.Malgré les diverses méthodes existantes, dont certaines ont fait l’objet du chapitre 2, la solutiond’un tel problème reste souvent difficile à obtenir.

Dans ce chapitre, on revient à une discrétisation par éléments finis à partir d’une fonction test,appliquée maintenant au domaine temporel de manière générale. L’intervalle de temps est diviséen sous-intervalles de temps finis∆t. On définit ainsi la relation de récurrencetn+1 = tn + ∆t oùl’instant tn correspond à la condition initiale. Le calcul s’effectue de proche en proche en utilisantune suite de tels domaines avec de nouvelles conditions initiales. On parle de calculpas-à-pasoupar récurrence. Nous allons voir que l’approche par éléments finis permet de retrouver des mé-thodes classiques, mais plus générales, obtenues à l’aide des différences finies ou de Runge-Kutta.

Les relations de récurrence sont écrites pour le système original. Cependant, lorsqu’il seraquestion de l’étude de stabilité des schémas, nous préférerons la formulation en termes d’équa-tions scalaires découplées :

mi yi +ci yi +kiyi +Fi

ouci yi +kiyi +Fi ,

avecyi variable de participation modale, obtenue au paragraphe II.4.2.

III.2 Schémas à un pas pour les équations du premier ordre

III.2.1 Méthode du point milieu généralisée

Dans un premier temps, on s’intéresse à l’obtention des relations de récurrence pour un pro-blème du premier ordre (III.2).On considère un «élément» typique de temps de longueur∆t. Il s’agit de déterminer la valeurqn+1 connaissant la valeurqn et le vecteur forceF sur l’intervalle∆t (figure III.2.1). Il estclair que pour le premier intervalle, la valeur initiale estq0 : on parle deproblème à valeur ini-tiale.

Dans chaque intervalle∆t, l’approximation deq prend la forme linéaire suivante :

q ≈ ˆq= qn+τ∆t

(qn+1−qn) avecτ = t− tn.

Le problème variationnel s’écrit :Z ∆t

0w(τ)T [[C] ˙q+[K]q+F]dτ = 0,

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III.2. SCHÉMAS À UN PAS POUR LES ÉQUATIONS DU PREMIER ORDRE 27

FIG. III.1 – Approximation deq dans le domaine temps.

oùw(τ) sont des fonctions de poids arbitraires dont une approximation s’écrit :

w(τ)= W(τ)δqn+1 , avecδqn+1 paramètre arbitraire.

Cette dernière approximation permet d’établir :Z ∆t

0W(τ)[[C] ˙q+[K] ˆq+F]dτ = 0. (III.3)

En posant

θ =1∆t

R ∆t0 WτdτR ∆t0 Wdτ

on peut écrire l’équation (III.3), quelle que soit la fonction de pondération, sous la forme :

1∆t

[C](qn+1−qn)+ [K] (qn+θ(qn+1−qn))+F= 0, (III.4)

avecF une valeur moyenne deF donnée par

F=1∆t

R ∆t0 WFdτR ∆t

0 Wdτou F= Fn+θ(Fn+1−Fn).

On adopte souvent la même interpolation pourF etqIl est intéressant de remarquer que la relation (III.4) correspond à une série classique de for-

mules de différences finies à l’instanttn +θ∆t. La solution de (III.4) s’écrit

qn+1= ([C]+θ∆t[K])−1[([C]− (1−θ)∆t[K])qn−∆tF]. (III.5)

On peut alors déterminerqn+1 en résolvant les équations précédentes étant donné que lesvecteursqn etF sont connus.

Remarques- Si θ = 0 et[C] est diagonale, la solution est triviale. Ces procédures sont ditesexplicites.- Si θ 6= 0, les procédures sont ditesimplicites.- Si θ = 1/2, il retrouve de la formule classique de différence centrale (Cranck-Nicholson).La stabilité des ces schémas sera étudiée au paragraphe III.3.4.

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28 CHAPITRE III. MÉTHODES DE RÉSOLUTION PAR RÉCURRENCE

III.2.2 Méthode des trapèzes généralisée

Une alternative à la méthode présentée au paragraphe III.2.1 consiste à approximerqn+1 parune série de Taylor tronquée :

qn+1 ≈ qn+∆t qn+β∆t(qn+1−qn), 0≤ β≤ 1. (III.6)

On suppose que l’équation gouvernant le problème est satisfaite à l’instanttn+1. Ainsi :

[C]qn+1+[K]qn+1+Fn+1= 0 (III.7)

En remplacant (III.6) dans l’expression ci-dessus, on obtient la relation de récurrence :

qn+1=−([C]+β∆t[K])−1[[K](qn+(1−β)∆t qn)+Fn+1]. (III.8)

La résolution de l’équation précédente permet d’obtenir la valeurqn+1 puis de déduireqn+1grâce à la relation (III.6). Par la suite, pour faire référence à ce schéma, on parlera deschéma à unpas «en temps».

III.2.3 Application au problème de conduction de chaleur

Pour illustrer ce formalisme, on reprend l’exemple étudié au paragraphe I.2.4. Suite à la dis-crétisation par éléments finis, nous avons obtenu le système d’équations différentielles suivant :

[C]T+[K]T+F= 0,

où [C] est la matrice de capacité calorifique,[K] la matrice de conductivité etF le vecteur secondmembre.

L’intégration temporelle permet d’obtenir l’évolution au cours du temps du vecteur des tempé-ratures aux nœuds du maillage, et donc par approximation nodale la température et son gradient entout point du solide. On résout ce problème pas à pas dans le temps. On peut par exemple utiliserun schéma aux différences finies implicite présenté au paragraphe III.2.1. Dans ce cas, la vitessede variation de la température aux nœuds du maillage s’exprime :

Tn+1=Tn+1−Tn

∆t.

Comme à l’instanttn, les quantités[C], [K] et F sont connues, les températures nodales àl’instant tn+1 sont obtenues par la résolution du système linéaire suivant :

([C]+∆t[K])Tn+1= ∆t F+[C]Tn .

On part de la condition initialeT(0) à t = 0. On estime à chaque instant par incrémentssuccessifs∆t la solution. La solution est approchée en espace par la méthode par éléments finis eten temps par la méthode des différences finies.

Ce problème pourrait être résolu avec d’autres méthodes : la méthode par décomposition mo-dale vue au chapitre précédent ; des méthodes d’intégration directe dans le temps (méthode d’Eulerexplicite ou implicite, les méthodes semi-explicites, la méthode de Crank–Nicholson...).

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III.2. SCHÉMAS À UN PAS POUR LES ÉQUATIONS DU PREMIER ORDRE 29

III.2.4 Stabilité

La stabilité des schémas présentés précédemment est étudiée dans le cas oùF = 0. La dé-marche proposée est toutefois applicable dans le cas oùF 6= 0. De manière générale, ces schémaspeuvent s’écrire sous la forme

qn+1= [A]qn , (III.9)

où [A] est la matrice d’amplification.

En effet, en ce qui concerne le schéma à un pas présenté au paragraphe III.2.1, le résultat estimmédiat et découle de la relation de récurrence :

qn+1= ([C]+θ∆t[K])−1[[C]− (1−θ)∆t[K])qn ,

avec[A] = ([C]+θ∆t[K])−1([C]− (1−θ)∆t[K]).

Pour le schéma «en temps», l’approximation deqn+1 s’écrit :

qn+1= qn+∆t(1−β)qn+β∆t qn+1 . (III.10)

D’après la relation (III.7), on a :

∀ j ∈ [N],

q j

=−[C]−1[K]

q j

.

Ce qui permet d’écrire la relation (III.10) sous la forme :

qn+1= ([I ]+β∆t[C]−1[K])−1([I ]−∆t[C]−1[K](1−β))qn .

Par conséquent, la matrice d’amplification pour le schéma «en temps» est

[A] = ([I ]+β∆t[C]−1[K])−1([I ]−∆t[C]−1[K](1−β)).

Dans les deux cas, une solution générale peut s’écrire

qn+1= µqn .

En remplacant cette dernière relation dans (III.9), on constate queµ est valeur propre du problèmeci-dessous :

([A]−µ[I ])qn= 0. (III.11)

Par conséquent, s’il existe une valeur propre telle que

|µ|> 1,

la solution est instable. En revanche, si toutes les valeurs propres sont telles que|µ|< 1, la solutionest stable. Lorsque la valeur propre est complexe,|.| représente le module.

La détermination des valeurs propres du problème (III.11) étant lourde, il est commode pourétablir le critère de stabilité de considérer le système d’équations découplées en fonction des va-riablesyi de participation modale. On traite ainsi l’ensemble d’équations scalaires pour un pro-blème du premier ordre :

ci yi +kiyi = 0. (III.12)

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30 CHAPITRE III. MÉTHODES DE RÉSOLUTION PAR RÉCURRENCE

Le raisonnement étant identique pour les deux schémas, on détaille seulement l’obtention ducritère de stabilité pour le premier schéma.

Si on applique la relation de récurrence (III.5) à la relation (III.12), on a

(ci/∆t +kiθ)(yi)n+1 +(−ci/∆t +ki(1−θ))(yi)n = 0,

et en posant(yi)n+1 = A(yi)n, (III.13)

il vientA(ci/∆t +kiθ)+(−ci/∆t +ki(1−θ)) = 0. (III.14)

L’expression ci-dessus met en évidence que siA est strictement supérieur à 1, on obtient uneréponse sans borne. Le problème devient alors instable.

L’équation (III.13) appeléeéquation caractéristique du processus de récurrencedonne :

A =1−∆tki/ci(1−θ)

1+∆tki/ciθ(III.15)

On voit immédiatement que si|A|< 1

le membre droit de (III.15) doit être supérieur à−1. En posantωi = ki/ci valeur propre du modei,cette condition s’écrit

ωi∆t(2θ−1) >−2.

Cette dernière relation est toujours satisfaite siθ≥ 1/2. On parle destabilité inconditionnelle.

Si 0< θ < 1/2, la stabilité est conditionnelle et nécessite la condition

ωi∆t <2

1−2θ.

D’autre part, siA> 0, la solution oscille. On déduit de (III.15) une condition de non-oscillationde la solution au cours du temps. Cette condition est :

∀ i,1−∆tωi(1−θ)

1+∆tωiθ)≥ 0.

Cette relation est toujours satisfaite pour l’algorithme implicite d’Euler. Cet algorithme ne conduitjamais à une oscillation de la solution au cours du temps.

Les deux régimes de stabilité obtenus peuvent être visualisés sur la figure III.2.Concernant le critère de stabilité pour le schéma «en temps», l’équation caractéristique du pro-

cessus de récurrence s’écrit :

A =1−∆tki/ci(1−β)

1+∆tki/ciβ.

Cette relation étant semblable à (III.15), les résultats de stabilité sont identiques à ceux dupremier schéma.

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III.2. SCHÉMAS À UN PAS POUR LES ÉQUATIONS DU PREMIER ORDRE 31

FIG. III.2 – Régimes de stabilité : axe des absisses :θ, axe des ordonnées :ω∆t.

En résumé, les résultats de stabilité pour les deux schémas présentés sont les suivants :- stabilité conditionnelle pour 0≤ θ≤ 1/2 ;- stabilité inconditionnelle pourθ≥ 1/2.

III.2.5 Valeur critique ∆t

La détermination des critères de stabilité montre l’existence de valeurs critiques du pas detemps∆t (figure III.2.4). En effet, si 0< θ < 1/2, le schéma est conditionnellement stable. Le pasde temps ne doit en aucun cas dépasser une valeur limite appelée pas critique de stabilité∆tcrit :

∆t <2

(1−2θ)ωmax= ∆tcrit

où ωmax est la plus grande valeur propre.

La condition de non-oscillation de la solution nécessite une valeur du pas de temps satisfaisant :

∆t ≤ 1(1−θ)ωmax

= ∆tosc.

L’estimation des pas de temps critiques nécessite la résolution d’un problème de valeurs proprespour le système entier. En réalité, on ne procède pas ainsi. Un théorème important, proposé parIrons et Treharne, demande que la plus grande valeur propre d’un système soit toujours inférieureà la plus grande valeur propre associée à chaque élément.

min j ω2 ≥ mineω2e

maxj ω2 ≤ maxeω2e

Ce théorème permet ainsi d’obtenir facilement une bonne estimation du pas de temps critique.Par conséquent, il existe une valeur critique du pas de temps∆t au-dessous de laquelle les mé-thodes, et en particulier les méthodes explicites 0≤ θ ≤ 1/2, présentent toujours une instabilitétant que le pas de temps utilisé dépasse la plus grande valeur propre du système.

Lors d’une simulation numérique, il est primordial de choisir un pas de temps convenable detelle sorte qu’il soit toujours inférieur aux deux valeurs limites∆tcrit et ∆tosc. Ce choix dépend

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32 CHAPITRE III. MÉTHODES DE RÉSOLUTION PAR RÉCURRENCE

à la fois de l’algorithme d’intégration en temps choisi et plus précisement du paramètreθ et descaractéristiques du matériau (valeur propre de[C]−1[K]) mais aussi du maillage de la structure.

Remarque :Dans certain cas, par exemple pour des problèmes de choc thermique, si les termes de la matrice[C] ne sont pas concentrés sur la diagonale, on montre que le pas de temps de la simulation doitrester supérieur à une certaine valeur∆ts.

Application :Illustrons cette notion de pas de temps critique à travers un exemple simple : le problème deconduction thermique à un degré de liberté avec un comportement uniaxial. On a pour un élémentlinéaire les relations suivantes :

N =h−x

hC = c

Z h

0N2dx=

ch3

K = kZ h

0

(dNdx

)2

dx=kh

w =KC

=3kch2 ,

oùh est la taille de l’élément. On obtient

∆tcrit =2

1−2θc3k

h2

On note que pour les problèmes de premier ordre, le pas de temps critique est proportionnel àh2

et diminue rapidement avec la taille de l’élément conduisant à des calculs difficiles.

III.3 Schémas à un pas pour les équations du premier ordre etsecond ordre

III.3.1 Introduction

Dans cette partie, on présente deux algorithmes applicables au système :

[M] ¨q+[C] ˙q+[K]q+F= 0. (III.16)

Bien évidemment, ces algorithmes sont valables pour des systèmes du premier ordre.L’approximation de la quantitéq se fait par un polynôme de degré 2 pour les problèmes du

second ordre et par un polynôme de degré 1 pour les problèmes du premier ordre.

Le premier algorithme nommé «SSpj» (schéma à un pas pour problèmes d’ordrej, approxi-mation deq de degrép) est obtenu à partir de la formulation faible. L’algorithme présenté auparagraphe III.2.1 n’est qu’un cas particulier. Dans la suite, on présente uniquement l’algorithmeSS22 basique pour les problèmes dynamiques et l’algorithme SS11. Pour la généralisation de laméthode, on peut consulter l’ouvrage de Zienkiewicz.

Le second algorithme «GNpj» connu sous le nom d’algorithme de Newmark, utilise de la mêmemanière qu’au paragraphe III.2.2, une approximation du paramètreq en série de Taylor tronqué.Cet algorithme est très proche de l’algorithme SS et est présenté uniquement pour un problèmedu second ordre avec une approximation deq du second ordre. Le cas général est détaillé dans

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III.3. SCHÉMAS À UN PAS 33

l’ouvrage de Zienkiewicz.

Enfin, on s’intéresse aux conditions de stabilité nécessitant l’écriture du problème sous formed’un système différentiel scalaire obtenu au chapitre précédent (paragraphe II.4.2).

III.3.2 L’algorithme SSpj

L’algorithme SS22

On s’intéresse ici au système de second ordre (III.16). Les quantitésqn etqn étant connuesà l’instanttn, on a :

τ = t− tn ∆t = tn+1− tn.

Le choix à la fois naturel et simple consiste à approximerq de la manière suivante :

q= qn+ τqn+12

τ2αn , (III.17)

oùαn= q est inconnu (figure III.3.2).

FIG. III.3 – Approximation deq de second ordre.

En substituant l’approximation deq dans l’équation (III.16) et en utilisant la formulationfaible du problème, on obtient la relation de récurrence pourαn :Z ∆t

0W(τ)

[M]αn+[C] (qn + ταn)+ [K](qn+ τqn+

12

τ2αn)+F

dt = 0,

(III.18)oùW(τ) est une fonction de poids.

En posant :

θk =R ∆t

0 WτkdτR ∆t0 Wdτ

, k = 0,1,2 et

F

=R ∆t

0 WFdτR ∆t0 Wdτ

,

l’équation (III.18) s’écrit de manière compacte :

[M] ¨αn+[C](

qn+1

+θ1∆t αn)+ [K](qn+1+

12

θ2∆t2αn)+

F

= 0, (III.19)

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34 CHAPITRE III. MÉTHODES DE RÉSOLUTION PAR RÉCURRENCE

soit

([M]+θ1∆t[C]+12

θ2∆t2[K])αn+[C]qn+1+[K]qn+1+

F

= 0, (III.20)

avec

qn+1 = qn+θ1∆t qn ,

qn+1 = qn .(III.21)

Les valeursqn+1, qn+1 étant connues,αn est solution de :

αn=−([M]+θ1∆t[C]+12

θ2∆t2[K])−1([C]qn+1+[K]qn+1+

F). (III.22)

Notons queqn+1, qn+1 sont des prédictions des valeursqn+1, qn+1 dans l’intervalle etsatisfont l’équation (III.16) au sens faible pourαn= 0.

La méthode est à présent complète. Connaissant la valeurαn, il est possible de déterminerles quantitésqn+1, qn+1 grâce à la relation (III.17). Il suffit de prendreτ = ∆t. Il vient :

qn+1 = qn+∆t qn+∆t2

2¨αn= qn+1+

∆t2

2αn

˙qn+1 = qn+∆t ¨αn= ˙qn+1+∆t αn.

(III.23)

Les quantitésqn+1 et ˙qn+1 représentent les quantités prédites à l’instanttn+1.

En résuméL’algorithme SS22 nécessite le choix des paramètresθ1, θ2 et demande à chaque pas de temps lescalculs suivants :

- Calcul initiaux (prédiction)=⇒ détermination des valeursqn, qn par les relations (III.21) ;

- Calcul deαn=⇒ résolution du problème (III.22) ;

- Calcul des valeursqn+1 ,qn+1=⇒ résolution du problème (III.23).

Après ces calculs, un nouveau pas de temps peut débuter.

Remarquesi) Lorsqu’on s’intéresse à un problème du premier ordre, le terme¨q disparaît.ii) Lorsque les matrices[M] et[C] sont diagonales, la détermination deαn est triviale pourθ2 = 0.Cependant, la méthode est explicite et nous verrons au paragraphe III.3.4 que cette méthode estconditionnellement stable.

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III.3. SCHÉMAS À UN PAS 35

L’algorithme SS11

On s’intéresse au cas particulier de l’algorithme SS11 qui est très souvent utilisé dans la pra-tique. Le raisonnement est similaire au précédent.

L’étude d’un problème du premier ordre montre que seule la valeurqn est nécessaire commevaleur initiale du calcul. L’approximation deq est donc déterminée par la relation suivante :

q= qn+ ταn αn=dq

dt, αn inconnu

et permet d’écrire le système (III.2) sous la forme

[C]αn+[K](qn+1+θ∆t αn)+

F

= 0,

avecqn+1= qn. Il en résulte queαn est solution de :

αn=−([C]+θ∆t[K])−1([K]qn+1+

F).

Finalement, la valeur deqn+1 est obtenue comme solution de

qn+1= qn+∆t αn .

III.3.3 L’algorithme de Newmark «GN22»

L’algorithme de Newmark est très proche de l’algorithme SS. La différence provient du choixde dérivation. Dans la dérivation, on suppose que les équations gouvernant le problème (III.16)sont satisfaites en fin de pas. On écrit :

[M]qn+1+[C]qn+1+[K]qn+1+Fn+1= 0. (III.24)

On procède aux approximations deqn+1 et qn+1 à l’aide d’un développement de série deTaylor tronqué :

qn+1 = qn+∆t qn+ ∆t2

2 ((1−β2)qn+β2qn+1)

qn+1 = qn+∆t ((1−β1)qn+β1qn+1) .(III.25)

Le principe de la méthode est le suivant : on injecte les relations de (III.25) dans (III.24). Onobtient ainsi la valeur deqn+1 permettant d’obtenir par la suite les valeursqn+1 etqn+1 parla relation (III.25).

A présent, appliquons ce principe. On écrit les relations (III.25) de manières équivalentes :

qn+1 = qn+1+β2∆t2

2qn+1

qn+1 = ˙qn+1+β1∆t qn+1(III.26)

avec

qn+1 = qn+∆t qn+(1−β2)∆t2

2 qn ˙qn+1 = qn+(1−β1)∆t qn .

(III.27)

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36 CHAPITRE III. MÉTHODES DE RÉSOLUTION PAR RÉCURRENCE

En substituant ces relations dans (III.24), on obtient

qn+1=−([M]+β1∆t[C]+12

β2∆t2[K])−1[C] ˙qn+1+[K]qn+1+Fn+1. (III.28)

A ce stade, on constate que la relation ci-dessus est similiare à la relation (III.22) de l’algo-rithme SS22 si on poseβ2 = θ2, β1 = θ1. En revanche, les quantités ˙qn+1, qn+1 ne sont paségales aux quantitésqn+1, qn+1. Pour l’algorithme SS22 il s’agit de quantités prédites surl’intervalle de temps∆t alors que pour l’algorithme GN22 les quantités sont prédites en fin de pas.La résolution de (III.28) permet d’obtenir la valeurqn+1, à partir de laquelle on obtient les va-leurs deqn+1 etqn+1 par le biais de (III.26).

En résuméL’algorithme GN22 nécessite le choix des paramètresβ1 etβ2 et demande à chaque pas de temps :

- Calcul initiaux (prédiction)=⇒ détermination des valeursqn+1, ˙qn+1 par les relations (III.27) ;

- Calcul deqn+1=⇒ résolution du problème (III.28) ;

- Calcul deqn+1 etqn+1=⇒ résolution du problème (III.25).

RemarquePourβ2 = 0, la méthode est explicite. Si[K] et [C] sont diagonales, alors la solution est triviale.

III.3.4 Stabilité

Dans ce qui suit, on s’intéresse principalement à la stabilité de l’algorithme SS22. Il est pos-sible d’établir les mêmes conditions pour l’algorithme GN22.Avant de présenter les résultats de stabilité, il est intéressant de faire les remarques suivantes :- question performance, les algorithmes SS22 et GN22 sont similaires ;- les conditions de stabilité sont identiques pourβp = θp.

Pour des raisons pratiques, nous ne donnerons pas l’écriture explicite de la matrice d’amplifi-cation. On considère immédiatement le système d’équations différentielles scalaires résultant de ladécomposition modale. PourF = 0, l’équation est donnée par :

mq+cq+kq= 0.

L’écriture scalaire des équations (III.20), (III.21) et (III.22) définit l’algorithme de récurrence. Lasolution s’écrit :

qn+1 = µqn

qn+1 = µqn

puisque

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III.3. SCHÉMAS À UN PAS 37

mα+c(qn +θ1∆tα)+k(qn +∆tqn + 12θ2∆t2α) = 0

−µqn +qn +∆tqn + 12θ2∆t2α = 0

−µqn + qn +∆tqn +θ1∆tα = 0

avecα = αn On procède à unez transformation consistant à faire le changement de variable sui-vant :

µ=1+z1−z

, z∈ C.

On obtient le polynôme caractéristique :

c0z2 +c1z+c2 = 0

avec

c0 = 4m+(4θ1−2)∆tc+2(θ2−θ1)∆t2kc1 = 2∆tc+(2θ1−1)∆t2kc2 = ∆t2k.

Grâce à ce changement de variable, le système est stable siRe(z) < 0, Redésignant la partie réelledu nombre complexe.D’après la condition de Routh-Hurwitz, toutes les racines ont leur partie réelle négative si

c0 > 0 c1 ≥ 0 det

(c1 0c0 c2

)ou encore

c0 > 0 c1 ≥ 0 c2 > 0. (III.29)

Ces inégalités donnent la condition de stabilité inconditionnelle :

θ2 ≥ θ1 >12,

qui reste valable lorsquem= 0.La figure ci-dessous montre la stabilité de l’algorithme SS22.

FIG. III.4 – Régime de stabilité de l’algorithme SS22.

Les propriétés de stabilité de l’algorithme SS22 sont très proche de celles de Newmark. En ef-fet, pourθ1 = γ, θ2 = 2β etθ1≥ θ2≥ 1/2,γ etβ étant les paramètres de Newmark, l’algorithme est

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38 CHAPITRE III. MÉTHODES DE RÉSOLUTION PAR RÉCURRENCE

inconditionnellement stable. Pourθ2 = 0, l’algorithme est explicite et peut être conditionnellementstable siθ1 ≥ 1/2.

III.3.5 Valeur critique ∆t

La détermination des critères de stabilité montre l’existence de valeur critique de pas de temps.Lorsque la stabilité est conditionnelle et pour un choixθ2 = 0, l’inégalité (III.29) est verifiée pourcertaines valeurs de∆t :

2m+(θ1−1)∆tc−θ1∆t2k ≥ 02c+(2θ1−1)∆tk ≥ 0.

La seconde relation est satisfaite siθ1 ≥ 12.

Pourθ1 = 12, la première relation implique :

∆t2 ≤ 4mk

= (∆tcrit )2.

La relation ci-dessus montre qu’on ne peut avoir un schéma explicite pour la résolution d’un pro-blème du premier ordre. Cependant siθ1 > 1

2, on a

∆t <2θ1−1

θ1

ck

= ∆tcrit .

Comme nous l’avions déjà fait remarquer au paragraphe III.2.5, lors d’une simulation numé-rique il est primordial de choisir un pas de temps convenable de telle sorte qu’il soit toujoursinférieur aux valeurs limites∆t.

Application :Considérons un problème dynamique élastique à un degré de liberté avec un comportement uni-axial. On a pour élément linéaire :

N =h−x

h,

on a :

m=Z h

0ρN2dx= ρ

h3

k = EZ h

0

(dNdx

)dx=

Eh

.

Par conséquent, pourθ1 = 1/2, on a

∆tcrit =2√3

hC

= ∆tcrit , C =

√Eρ

.

La stabilité est donc gouvernée par le rapport entre la taille de l’élémenth et la vitesse de propaga-tion élastiqueC. Pour les problèmes dynamiques, le temps critique est proportionnel àh alors quepour les problèmes du premier ordre, il est proportionnel àh2.

Par conséquent, pour une taille de l’élément faible, les schémas explicites en dynamique sontplus efficaces que ceux pour l’analyse thermique.

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