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MATHIEU GAUDETPIANISTE / PIANIST

Artiste polyvalent et musicien passionné, Mathieu Gaudet poursuit depuis une vingtaine d’années une remarquable carrière de soliste, de chambriste et de chef d’orchestre. Il interprète un vaste répertoire qui l’a conduit dans les dix provinces canadiennes, aux États-Unis, en Europe et en Asie. Ses concerts et enregistrements sont régulièrement diffusés sur les ondes de Radio-Canada et de CBC.

Son premier album, af� chant les 24 Préludes de Rachmaninov, a été accueilli avec enthousiasme par la critique et les mélomanes. Un second enre-gistrement est consacré aux Davidsbündlertänze op.6 et à la Fantaisie op.17 de Schumann. Depuis 2019, M. Gaudet enregistre l’intégrale de la musique pour piano de Schubert sous l’étiquette Analekta, un projet qui s’étendra sur une quinzaine d’albums. Le volume I, Le premier romantique, était en nomination au gala de l’ADISQ 2020.

Mathieu Gaudet détient une maîtrise en musique de la prestigieuse école Peabody de la John Hopkins University à Baltimore, où il a étudié avec Julian Martin et s’est perfectionné auprès de Leon Fleisher. Il a obtenu son doctorat en interprétation de l’Université de Montréal avec Paul Stewart.

A passionate and versatile musician, Mathieu Gaudet has pursued a remarkable career as a soloist, chamber musician, and conductor for the past 20 years. He commands a vast repertoire of works and has performed across Canada, the United States, Europe, and Asia. His concerts and recordings are regularly broadcast on the French and English services of the CBC.

His � rst recording, a thoughtful interpretation of the 24 preludes of Rachmaninoff, appeared in 2008 to both critical and popular acclaim. His second recording, devoted to Schumann’s Davidsbündlertänze, Op. 6 and Fantasie, Op.  17, was nominated for a 2012 Opus Prize in the category of “Best recording of the year – Romantic, Post-Romantic, and Impressionist Music.” Since 2019, Mr. Gaudet has been recording the complete piano works of Franz Schubert on the Analekta label, a project that will include 15  albums. Volume 1, The First Romantic, was nominated for a 2020 ADISQ award.

Mathieu Gaudet obtained a Master of Music degree from the prestigious Peabody Institute of Johns Hopkins University in Baltimore, where he studied with Julian Martin, subsequently perfecting his training with Leon Fleisher. In 2007 he earned a Doctor of Music in performance from the Université de Montréal under Paul Stewart.

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passionné que Schubert ait jamais composé. La première partie, un ländler charmant qui module constamment, met la table pour l’extraordinaire envolée du deuxième thème. Ce dernier, composé tout en syncopes et en marches harmoniques, révèle une sensualité et une concupiscence inégalées. Le petit interlude pianissimo avec sourdine rajoute une aura féérique au mouvement.

Le Scherzo est d’une rare intensité. Allegro vivace, il avance inexorablement avec ses rythmes pointés, tantôt brave, tantôt badin, toujours souriant. Son Trio est une adaptation de la toute première sonate, D. 157. De conception homophonique, presque chorale, il apporte un contraste bienvenu. Seul le Rondo � nal, Allegro moderato, retourne à un langage schubertien typique : tout en subtilité, à l’intersection de la marche, de la danse et du chant, et jouant constamment des changements de couleur majeur-mineur pour infuser au langage une indicible nostalgie. Le second interlude est un moment particulièrement touchant.

Également très optimiste, mais d’un esprit davantage aristocrate que charnel, la Sonate no 5 en la bémol majeur, D. 557, est une œuvre purement postclassique, la plus conservatrice des six sonates de 1817. Composition charmante

SCHUBERTINTÉGRALE DES SONATES ET OEUVRES POUR PIANO

Volume V : Chaleur

Le matin suivant fut en effet le plus beau jour du monde et dans le monde : [le massif montagneux] brillait et scintillait splendidement en plein soleil ou au contraire à contre-jour.

– Franz Schubert, 1825

S’il est vrai que la musique de Schubert est souvent teintée d’une sourde mélancolie, elle est aussi parfois nimbée d’une lumière optimiste et généreuse qui célèbre ardemment la vie et dont la radieuse Sonate no 16 en ré majeur, D. 850, béné� cie. Dernier volet du triptyque de 1825, écrite pendant ses vacances d’été à la montagne lors d’un mois d’août ensoleillé, cette sonate est un vibrant témoignage de l’amour que Schubert porte à la grande nature et de l’énergie qu’elle lui insuf� e.

Le premier mouvement est exceptionnellement exubérant. Indiqué Allegro à 2/2, c’est un perpetuum mobile écrit d’un seul souf� e, regorgeant d’énergie et d’inventivité. La petite incursion un poco più lento e con capriccio qui interrompt le second thème est frappante d’originalité. Le second volet, marqué Andante con moto, est peut-être le morceau pour piano le plus

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l’héritage viennois de Schubert, elle semble davantage référer à l’esthétique de la renaissance qu’à la forme classique du thème et variations. Plutôt qu’un parcours dramatique cohérent tel qu’en ont conçu abondamment Mozart et Beethoven, l’œuvre semble une méditation sur un sentiment unique, comme les images d’un kaléidoscope qu’on ne se lasse jamais de contempler sous de nouveaux angles, subjugué par son charme douloureux.

© Mathieu Gaudet

et emballante, elle comporte un second volet surprenant, où le traditionnel mouvement lent est remplacé par un Allegretto à 2/4 rempli d’humour et de verve. Son épisode central en mi bémol mineur, une mini toccate en triples croches, rappelle le contrepoint à deux voix de J. S. Bach et se veut certainement un hommage au maître de Leipzig.

Les Variations en la mineur, D. 576, sont basées sur un thème d’Anselm Hüttenbrenner (1794-1868), qui fait partie du cercle des intimes de Schubert. Compositeur lui-même, Hüttenbrenner avait déjà utilisé ce même thème pour les variations du mouvement lent de son propre Quatuor à cordes en mi majeur. Le thème est un hommage évident au mouvement lent de la Symphonie no 7 de Beethoven. Schubert en avait déjà tiré la base de son lied La jeune � lle et la Mort, D. 531. Plus tard, il le reprendra dans les variations du Quatuor à cordes en ré mineur, D. 810. On peut ainsi avancer que cette mélodie fait partie de celles qui ont hanté Schubert durant de longues années.

L’œuvre qui se compose d’un thème et de treize variations est étrangement uniforme de caractère et offre peu de contrastes, mais est néanmoins empreinte d’une énigmatique beauté. Malgré

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SCHUBERTTHE COMPLETE SONATAS AND MAJOR WORKS FOR PIANO

Volume V: Warmth

The next morning was indeed the most beautiful day in the world and of the world: [the mountain range] shone and glittered with splendour in the full sunlight or, on the contrary, against the light.

– Franz Schubert, 1825

While it is true that Schubert’s music is often tinged with a hushed melancholy, at times it is suffused with an optimistic, bountiful light that ardently celebrates life. The latter is true of the radiant Sonata No. 16 in D Major, D. 850, which forms the last part of Schubert’s 1825 triptych and was composed during his summer holidays in the mountains during a sun-� lled month of August. The work stands as a vibrant testimony to Schubert’s love of nature and to the energy he derived from it.

The � rst movement is exceptionally exuberant. Marked “Allegro 2/2, a perpetuum mobile” and written as if in one fell stroke, it bursts with energy and invention. The short un poco più lento e con capriccio that breaks through the second theme yields a moment of striking originality. The second movement, marked “Andante con moto,”

is perhaps the most passionate piano music Schubert ever composed. Its opening part reveals a charming, constantly modulating ländler, setting the stage for the second theme’s breathtaking � ight. This theme’s characteristic syncopations and harmonic progressions create unparalleled sensuality and, indeed, a quality of irresistible desire. A short, muted pianissimo interlude graces this movement with an aura of enchantment.

The scherzo provides a moment of rare intensity. Marked “Allegro vivace,” it inexorably steams ahead in dotted rhythms, at times impetuous, at others playful, but always gleeful. The trio section is adapted from Schubert’s very � rst sonata, D.  157; conceived homophonically, it has an almost choral quality and provides a welcome contrast. Only in the � nal “Rondo, Allegro moderato” do we re-enter the familiar Schubertian discourse of subtlety, somewhere between a march, a dance, and a song, constantly toying with major-minor colour contrasts whose effect is indescribably nostalgic. The second interlude creates an exquisitely touching moment.

Equally upbeat, though more aristocratic in spirit than the previous, more lustful work, the Sonata No.  5 in A-� at Major, D.  557 evinces

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a pure, post-classical character, making it the most conservative of the six sonatas of 1817. Nevertheless, it is a charming and exciting piece whose surprising second movement digresses from the traditional slow tempo in exchange for a humorous and lively allegretto in 2/4. Its central episode in E-� at minor, akin to a diminutive toccata in eighth-note triplets, clearly evokes the two-part counterpoint of J. S. Bach, to whom it is certainly a tribute.

The Variations in A Minor, D.  576 are based on a theme by Anselm Hüttenbrenner (1794–1868), a member of Schubert’s close circle. A composer himself, Hüttenbrenner had already employed the same theme for variations in the slow movement of his own String Quartet in E Major. An obvious tribute to the slow movement of Beethoven’s Symphony No. 7, Schubert had previously used it as the foundation of his lied Death and the Maiden, D.  531. Later, it also appears in the variations of the String Quartet in D Minor, D. 810. It is therefore safe to say that this melody will have haunted Schubert for many years.

The theme and 13 variations are strangely uniform, offering few contrasts, yet imbued with enigmatic beauty. Instead of re� ecting Schubert’s Viennese

heritage, they seem to favour a Renaissance aesthetic over the Classical theme and variations genre. And rather than adopting a well-mapped dramatic course – examples of which Mozart and Beethoven have so abundantly given us – this work appears as a meditation on a single feeling, like a kaleidoscope’s fractious images which one never tires of contemplating from new angles, captivated by their aching charm.

© Mathieu Gaudet, translation: Rachel Taylor

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La force du destin / The Power of FateAN 2 9183

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ExplorationsAN 2 9184

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Merci aux généreux donateurs qui ont contribué à cet album : Louise Authier, Sybilla Hesse, Estelle Lafontaine et Claire Léger.

Merci à Simon Blanchet de la Chapelle historique du Bon-Pasteur à Montréal pour sa vision et son courage. Un merci chaleureux à Lise Vézina-Prévost et Georges Nicholson pour les encouragements et les judicieux conseils.

Merci à mon professeur et ami Paul Stewart pour les longues années d’écoute bienveillante. Merci à Marcel Lapointe et John D. S. Adams

pour leur travail minutieux et leur grande disponibilité. Finalement, merci à mon amour Marie-Claude Goulet

pour sa présence et son soutien indéfectible.

Many thanks to the generous contributors to this CD: Louise Authier, Sybilla Hesse, Estelle Lafontaine, and Claire Léger.

Thanks to Simon Blanchet from the Chapelle historique du Bon-Pasteur in Montreal for his courage and vision. Warm thanks to Lise Vézina-Prévost and Georges Nicholson for the steady encouragement and the wise advice.

Thanks to my friend and teacher Paul Stewart for the long years of kind and patient listening. Thanks to Marcel Lapointe and John D. S. Adams

for their careful work and their belief in this project. Finally, thanks to my love Marie-Claude Goulet for her presence

and unconditional support.

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Enregistré du 16 au 18 juin 2021, Salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm, QuébecRecorded June 16–18, 2021, Raoul-Jobin Hall at the Palais Montcalm, Quebec City

Technicien du piano / Piano technician: Marcel LapointePiano Steinway

Production / Executive producer: Mathieu GaudetRéalisation, édition et technique de son / Recording producer, editing and sound engineer:John D. S. AdamsÉdition/Editing: Ausma Lace Révision du texte / Text revision: Georges NicholsonPhotographies / Photos: Amélie Fortin

Nous remercions le Conseil des arts et lettres du Québec et le Conseil des artsdu Canada de leur soutien.We acknowledge the support of the Conseil des arts et lettres du Québecand of the Canada Council for the Arts.

Sous licence exclusive / Under exclusive licence℗ 2021 Mathieu Gaudet

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ANALEKTA

Producteur, directeur artistique / Executive producer, artistic director: François Mario LabbéDirectrice de production / Production director: Julie M. FournierCoordonnateur de production / Production coordinator: Martin BlaisRévision / Proofreading: Peter Christensen, Sonia LussierConception et production graphique / Graphic design and production: Pragma Création

Analekta Inc. reconnaît l’aide � nancière du gouvernement du Québec par l’entremise du Programme d’aide aux entreprises du disque et du spectacle de variétés et le Programme de crédit d’impôt pour l’enregistrement sonore de la SODEC. / Analekta Inc. recognizes the � nancial assistance of the Government of Quebec through the SODEC’s Programme d’aide aux entreprises du disque et du spectacle de variétés and refundable tax credit for recording production services.Nous reconnaissons l’appui � nancier du gouvernement du Canada par l’entremise du ministère du Patrimoine canadien (Fonds de la musique du Canada). / We acknowledge the � nancial support of the Government of Canada through the Department of Canadian Heritage (Canada Music Fund).AN 2 9185 – AnalektaMD Tous droits réservés. / Analekta® All rights reserved. Fabriqué au Canada. / Made in Canada.

AN 2 9185

SCHUBERTChaleur / Warmth

Intégrale des sonates et œuvres majeures pour piano, volume 5The Complete Sonatas and Major Works for Piano, Volume 5

Mathieu Gaudet, piano

FRANZ SCHUBERT (1797-1828)

Sonate no 5 en la bémol majeur, D. 557 (1817)Sonata No. 5 in A-� at Major, D. 557 (1817)

1. Allegro moderato 4 : 082. Andante 3 : 243. Allegro 7 : 03

Quatre danses (1825) / Four Dances (1825)

4. Valse en la bémol majeurWaltz in A-� at Major, D. 978 1 : 08

5. Danse allemande en fa majeurGerman Dance in F Major, D. 841 1 : 11

6. Danse allemande en sol majeurGerman Dance in G Major, D. 841 0 : 45

7. Valse en sol majeurWaltz in G Major, D. 844 0 : 54

8. Treize variations sur un thème d’Anselm Hüttenbrenner, D. 576 (1817)

Thirteen Variations on a Theme by Anselm Hüttenbrenner, D. 576 (1817) 14 : 55

Sonate no 16 en ré majeur, D. 850 (1825)Sonata No. 16 in D Major, D. 850 (1825)

9. Allegro 9 : 0810. Andante con moto 11 : 2011. Scherzo & Trio – Allegro vivace 9 : 0412. Rondo – Allegretto moderato 9 : 45