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Guide de l’étudiant
Master « Littératures »
2012-2013
Direction du master :
Patrick Née (PR Littérature française : [email protected] ) et Christine Baron (PR
Littérature comparée : [email protected] ) :
Description des séminaires des UE1, dits de « Tronc commun »
Master 1
S1 UE1 (« Tronc commun »)
* « Ressources documentaires (informatique appliquée à la recherche) » (10h), Luc
Vigier (5 séances, jeudi 9h-11h) :
Ce séminaire forme les étudiants en première année de Master à l'exploitation raisonnée des
données scientifiques en ligne et de leurs inferfaces qui constituent aujourd'hui non seulement
un corpus important de données mais le premier accès aux données non-numériques. À partir
d'une délimitation conceptuelle du projet de recherche (cible, territoires, mots-clés, extensions
et hypothèses), on invitera les étudiants à explorer de manière méthodique non seulement les
salles de bibliographie classique mais également les surfaces éditoriales disponibles en corpus
primaire et secondaire, à évaluer leur pertinence et à intégrer ces données dans une démarche
de recherche et d'écriture, en proposant des activités concrètes de rédaction (synthèses
référencées, introductions problématiques, bibliographies) destinées à valoriser la
transparence des sources et l'émergence d'un discours scientifique solidement étayé.
* « Matérialité du littéraire (de l’oral à l’écrit / du codex au numérique) » (12h),
Stéphane Bikialo et Martin Rass / Pierre-Marie Joris (6 séances, mardi 15h30-17h30) :
Ce séminaire posera quelques jalons d’une histoire de la littérature du point de vue de ses supports, et
plus précisément dans le rapport à la spatialité (Le rouleau, la page, l’objet-livre) et à l’oralité (voix,
poésie sonore, littérature « exposée »). On se concentrera sur la création littéraire contemporaine et ses
expérimentations spatiales et sonores, en mettant en avant les littératures virtuelles
(hypermédiatiques :http://revuebleuorange.org/),revueD’ici là (http://www.publie.net/fr/list/collection-
487-d-ici-là-revue/page/1/date ) et d’autres créations sonores et textuelles. Bibliographie : Jean-Pierre Bobillot, Poésie sonore. Éléments de typologie historique, Le Clou dans le fer, 2009. A.-M. Christin, L’image écrite ou la déraison graphique, Flammarion, 1995. G. Dessons et H. Meschonnic, Traité du rythme, des vers et des proses, Dunod, 1998. « La Littérature exposée. Les écritures contemporaines hors du livre », Littérature n° 160, 2010. P. Zumthor, La Lettre et la voix, de la « littérature » médiévale, Seuil, 1987 E.Gomringer, Constellations et poèmes concrets, Genève 2008 J. Ancet, La voix et la mer, 16 études 16 études sur la voix, la langue, la poésie. Publie.net 2008
* « Questions d’exégèse et pratique de l’interprétation », (14h) : Pierre Martin et Patrick
Née (7 séances, jeudi 9h-11h) :
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- Pierre Martin : « Questions d’exégèse » (7h) :
Comment la Renaissance se fait-elle l’héritière d’une double tradition exégétique : d’une part
l’exégèse de type platonicien et la théorie de l’integumentum, qui permet à Ovide de traverser
le Moyen Age sous la forme dite « moralisée », d’autre part l’exégèse chrétienne et les quatre
sens de l’Ecriture depuis l’enseignement de saint Paul et la trichotomie d’Origène ? Cette
première partie du cours s’arrête, avec l’Ecole de Chartres, sur le passage de l’allégorie
comme méthode herméneutique à l’allégorie comme outil de création littéraire de textes
polysémiques.
Le seconde partie du cours envisagera l’apport de l’humanisme et de l’enquête philologique,
et la notion de prisca theologia chez les néoplatoniciens florentins. Je montrerai ensuite
comment la tradition herméneutique aboutit à la lecture allégorique des grands textes profanes
de l’Antiquité dans l’université humaniste, et du cours de Dorat sur Homère je passerai à la
pratique ronsardienne de l’integumentum. Le cours se terminera en revenant au commentaire
biblique, pour montrer sur un verset des Proverbes et un verset du Cantique des cantiques la
différence entre l’exégèse catholique (Cornelius a Lapide) et l’exégèse réformée (Luther, et le
calviniste Michel Cop). Bibliographie :
– M. D. Chenu, « Involucrum : le Mythe selon les théologiens médiévaux », Archives d’Histoire doctrinale et
littéraire du Moyen Age, XX, 1956.
– J. Dorat, Mythologicum ou interprétation allégorique de l’« Odyssée » X-XII et de l’« Hymne » à Aphrodite.
Éd. Philip Ford, Droz, Genève, 2000.
– H. de Lubac, Histoire et Esprit. L’intelligence de l’Écriture d’après Origène. Éditions du Cerf, collection
« Œuvres du Cardinal Henri de Lubac et Études Lubaciennes » n°16, 2002 (1ère
éd. 1950).
– H. de Lubac, Exégèse médiévale : les quatre sens de l’Écriture, Éditions du Cerf, « Antiquariat », 1993, 4 vol.
(1ère
éd. 1959-1964).
– B. de Margerie, Introduction à l’histoire de l’exégèse. Éditions du Cerf, 2009, 4 vol. (1ère
éd. 1980).
– J. Pépin, La Tradition de l’allégorie de Philon d’Alexandrie à Dante, Paris, Études Augustiniennes, 1987.
– L’Allégorie de l’Antiquité à la Renaissance, Études réunies par B. Pérez-Jean et P. Eichel-Lojkine, Champion,
2004.
- Patrick Née : « Pratique de l’interprétation » (7h) :
Le séminaire poursuivra les bases fournies par Pierre Martin sur les quatre sens de
l’allégorèse biblique et sur la pratique allégorique de la Renaissance florentine par leurs
prolongements à l’époque romantique, dans le débat entre « symbole » et « allégorie », qui se
poursuit jusqu’à nos jours (Paul de Man et la déconstruction) ; il envisagera les formes
contemporaines du couple « heuristique/herméneutique » à partir de l’opposition entre
synchronisme structural (« objectif ») et surgissement de l’« événement » (« subjectif ») (Paul
Ricœur), et en rendant compte du « cercle herméneutique » ; il pointera enfin la révolution
herméneutique introduite par les sciences humaines (« champs » de Pierre Bourdieu, ou
Inconscient freudien). Bibliographie :
Goethe, Maximes et remarques. Écrits sur l’art, trad. J.-M. Schaeffer, Paris, Klincksieck, 1983, rééd. Garnier-
Flammarion, 1996.
Schelling, Philosophie de l’art, Partie générale, chap. II, § 39; in Textes esthétiques, présentation Xavier
Tilliette, trad. A. Pernet, Paris, Klincksieck, 1978.
J.-L. Nancy et Ph. Lacoue-Labarthe, L’Absolu littéraire, Paris, Le Seuil, 1978 (textes de A. Schlegel et F.
Schlegel).
Coleridge, Biographia Literaria, et The Statesman’s Manuel, appendice C, in E. Dayre et P. Beck, “Coleridge et
l’écriture tautégorique”, Digraphe n°48, Mercure de France, juin 1989.
Jean Starobinski, Les Emblèmes de la Raison, Paris, Flammarion, 1973.
Walter Benjamin, Origine du drame baroque allemand (1925), édité en 1974; trad. française Sibylle Muller et
André Hirt, Paris, Flammarion, 1985.
Paul de Man, “The Rhetoric of temporality”, Interpretation: Theory and Practice, édition Charles Singleton,
Baltimore, Johns Hopkins University Press, 1964; article également repris dans Paul de Man, Blindness and
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Insight: Essays in the Rhetoric of Contemporary Criticism, New York, Oxford University Press, 1971; rééd.
Londres, Routledge, 1989.
Paul Ricœur, La Métaphore vive, Paris, Le Seuil, 1975.
Patrick Labarthe, Baudelaire et la tradition de l’allégorie, Genève, Droz, 1999
Patrick Née, Rhétorique profonde d’Yves Bonnefoy, Hermann, 2004
* « Qu’est-ce qu’une forme poétique ? » (10h), Dominique Moncond’huy (6h) et Bianca
Concolino (4h) :
- Dominique Moncond’huy, “D’Aristote à l’Oulipo” (3 séances, mardi 15h30-17h30):
Après une première séance consacrée à Aristote et à la tradition occidentale en matière
de poétique, on s’attachera plus particulièrement (mais pas exclusivement) aux pratiques
françaises, de la Renaissance à la poésie contemporaine. On s’appuiera donc aussi bien sur les
traités et autres ouvrages à vocation théorique de la Renaissance ou du XVIIe siècle que sur
certains points de vue contemporains (Meschonnic, Roubaud etc.).
Après avoir évoqué la question de l’épopée, on mettra l’accent sur les formes dites
codifiées et, plus largement, sur la problématique des contraintes liées aux formes. On
s’attardera sur le sonnet et la sextine, non dans une perspective strictement diachronique mais
en proposant des pistes de réflexion sur le langage dans son rapport à la forme poétique tel
que l’Occident l’a pensé. Bibliographie :
Aristote, Poétique
Traités de poétique et de rhétorique de la Renaissance (éd. F. Goyet), Le Livre de poche
Michel Jarrety (et alii), La Poésie Française du Moyen Age jusqu’à nos jours, Paris, PUF, 1997
- Pour découvrir l’histoire de 2 grandes formes :
André Gendre, Evolution du sonnet français, Paris, PUF, 1996
Pierre Lartigue, L’Hélice d’écrire. La sextine, Paris, Les Belles Lettres, 1994
- Bianca Concolino (2 séances, jeudi 11h-13h):
Le séminaire se propose de présenter aux étudiants les différentes formes poétiques
anciennes et contemporaines les plus répandues en Italie. On illustrera l’utilisation de ces
formes (l’ottava, la terzina, l’endecasillabo, il sonetto, il capitolo in terza rima) dans
différents contextes et occasions en lien avec la situation culturelle, politique et sociale
italienne.
Une attention particulière sera consacrée à l’Italie de la Renaissance : un bref
panorama des formes poétiques utilisées permettra de brosser un portrait de la société de
l’époque. À partir de 1530, après les Prose de la vulgar lingua de Pietro Bembo, le modèle de
la poésie pétrarquiste est largement diffusé. Dans le contexte d’une vie sociale sublimée et
exemplaire, les gens de cour utilisent le langage lyrique issu de Pétrarque pour communiquer
et échanger entre eux. Le sonnet, qui est la forme métrique la plus simple et la plus facile à
manier, est très répandu. Si l’amour est un thème privilégié, la poésie sert également à
véhiculer la satire et la polémique sociales, en utilisant le grotesque et la caricature. La poésie
devient alors le langage de la contradiction et de la crise (cf. les sonetti caudati et les capitoli
in terza rima de Francesco Berni, Anton Francesco Grazzini dit le Lasca, ou encore Michel-
Ange). Bibliographie :
F.Berni, Le Rime e Rime bernesche di altri poeti, Milano, Istituto Editoriale Italiano, 1929 ;
Michelangelo, Rime, Milano , Mondadori, 1998 ;
G.Cambon, La poesia di Michelangelo. Furia della figura, Torino, Einaudi, 1991 ;
A.Quondam, Il naso di Laura. Lingua e poesia lirica nella tradizione del classicismo, Ferrara, Istituto di Sudi
Rinascimentali, 1993 ;
B.Concolino Mancini Abram, La norma e lo scarto. Comico e grottesco nelle Rime di Michelangelo, in
Chroniques Italiennes, Université de la Sorbonne nouvelle, numéro 9, (1/2006), série Web.
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* Cycle de conférences (6h) à l’Espace Mendès-France: « Politiques de l’image ; images du
politique ». - Deux conférences seront assurées par un professionnel de la photographie
- Deux autres concerneront les rapports entre littérature et politique, avec notamment une spécialiste de
l’engagement des surréalistes.
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Master 1
S2 UE1 (« Tronc commun »)
* « Circulations littéraires internationales » (12h), Michel Riaudel (8 séances d’1h30,
mardi 15h30-17h) : Il s’agit d’examiner les processus de circulations littéraires internationales d’abord de façon théorique, puis
pratiquement, à partir d’une étude de cas : celui des circulations entre Brésil et France.
L’approche théorique mettra l’accent sur l’importance prise par les phénomènes de circulation
dans l’étude critique de la littérature : à la fois dans le volet « réception » (école de
Constance), histoire de la lecture (R. Chartier), les aspects socio-économiques de l’édition et
de la traduction (Bourdieu…), socio-esthétiques des « transferts culturels » (M. Espagne, M.
Werner) ou de « translation » (A. Berman), et les enjeux intellectuels d’interprétation qui en
découlent. Elle discutera des objets en mouvement (qu’est-ce qui « circule » en littérature ? —
œuvres, genres, formes, courants, auteurs…), et des conditions de ces circulations (agents
médiateurs, périodiques ; asymétrie intrinsèque de l’échange, réception active ou influence,
production des jugements de valeur, instances de légitimation…) et de leur examen
(national/transnational, ethnocentrisme/ anthropologie symétrique etc.).
Puis le cours s’appuiera sur le bilan de deux siècles de “circulations” entre Brésil et France,
pour comparer ce qui retient ou non l’attention, pour mettre à jour les phénomènes de
focalisation (sur le présent, les classiques, une certaine conception de l’exotisme ou de la
différence, du cliché, de l’identité de l’autre...), observer les “biais” de réception, lecture et
traduction. On s’attachera moins au détail de cette histoire qu’à ce qu’elle apprend, à travers
les critères mis à jour, de l’historicité de ces circulations : accentuation des ressemblances
(l’élément « latin », l’imitation, l’influence), puis affirmation des différences, évolution des
notions de littérature et de culture, effets de distorsions… Sans postuler une translation
définitivement juste, ni céder au relativisme, on verra combien ces circulations sont autant
tributaires et symptomatiques de la culture d’accueil que des réalités de la culture accueillie.
Bibliographie :
Pierre Bourdieu, « Les conditions sociales de la circulation internationale des idées », in Actes de la recherche en
sciences sociales, n° 145, déc. 2002, p. 3-8.
Mario Carelli, Cultures croisées. Histoire des échanges culturels entre la France et le Brésil de la Découverte
aux Temps modernes, préface de Gilbert Durand, Paris, Nathan, coll. « Essais & Recherches », 1993
Pascale Casanova, « Consécration et accumulation de capital littéraire. La traduction comme échange inégal »,
Actes de la recherche en sciences sociales, n° 144, 2002, p. 7-20.
Roger Chartier et Guglielmo Cavallo, Histoire de la lecture dans le monde occidental (dir.), Paris, Seuil, coll.
« Points / Histoire », 2001 [1997].
Jacques Derrida, Le monolinguisme de l’autre, Paris : Galilée, 1996. Téléchargeable :
http://www.jacquesderrida.com.ar/frances/monolinguisme.pdf
Michel Espagne et Michaël Werner (dir.), Transferts. Les relations interculturelles dans l’espace franco-
allemand (XVIIIe-XIXe siècle), Paris, Recherches sur les civilisations, 1988.
S. Fish, Quand lire c’est faire. L’autorité des communautés interprétatives, trad. E. Dobenesque, préface d’Y.
Citton, Paris, Les Prairies ordinaires, 2007.
Édouard Glissant, Philosophie de la relation, Paris : Gallimard, 2009.
Anne-Rachel Hermetet et Régis Salado (dir.), Les Études de réception en France, L’Esprit créateur vol. 49, n° 1,
printemps 2009.
Wolfgang Iser, L’Acte de lecture. Théorie de l’effet esthétique, trad. Evelyne Sznycer, Wavre (Belgique), éd.
Mardaga, 1985 [éd. originale : 1976]. Et : « La fiction comme effet », in Poétique, vol. 10, n° 39
Hans Robert Jauss, Pour une esthétique de la réception, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1978
Béatrice Joyeux, « Les Transferts culturels, un discours de la méthode » (bilan historiographique, perspectives
d’application), in Hypothèses, Paris, Presses universitaires de la Sorbonne, 2002.
Bruno Latour, Nous n'avons jamais été modernes. Essai d'anthropologie symétrique, Paris, La Découverte, 1997
(nouvelle éd.).
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Hervé Le Crosnier et Laurent Vannini (dir.), Net.lang. Réussir le cyberespace multilingue, Réseau Maaya
(Daniel Prado), C&F éditions, 34 €.
Matthias Middell, “Histoire universelle, histoire globale, transfert culturel”, in Revue Germanique
internationale, “L’Horizon anthropologique des transferts culturels”, n° 21, janvier 2004, p. 227-244
(http://rgi.revues.org/1015).
Solange Parvaux, Jean Revel-Mouroz (dir.), Images réciproques du Brésil et de la France : actes du colloque,
Paris, Institut des hautes études de l'Amérique latine, coll. « Travaux et mémoires de l'IHEAL », Série « Thèses
et colloques », n° 46, 1991, 2 vol.
Leyla Perrone-Moisès, « Gallophilie et gallophobie dans la culture brésilienne (XIXe et XX
e siècles ». In
Modèles politiques et culturels au Brésil. Emprunts, adaptations, rejets / K. de Queirós Mattoso, I. M.-F. dos
Santos et D. Rolland (dir.), Paris, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2003.
Michel Riaudel (dir.), France Brésil, Paris, Adpf, 2005 (catalogue des ouvrages disponibles en France sur le
Brésil : arts, littérature, sciences humaines).
Gisèle Sapiro (dir.), Translatio. Le marché de la traduction en France à l’heure de la mondialisation, Paris :
CNRS Éditions, 2008.
* « Approches critiques étrangères » (16h), Stephen Morrison (8h), Claudio Galderisi (8h),
(6 séances de 2/3h, jeudi 9h30-12h30) :
- Stephen Morrison, séminaire en anglais (3 séances : 2 séances de 3h et 1 séance de 2h) :
« The Nature of a Literary Text in Medieval Europe before the Introduction of the Printing
Press »
The object of this part of the course is to find an answer to this question: what happens to a
literary text from its inception (authorial) to its diffusion and circulation (scribal) in Europe
before the introduction of the Printing Press (second half of the fifteenth century)? Among
key concepts to be considered are: the notion of 'mouvance' (Zumthor), and 'variance'
(Cerquiglini). These will be studied in their own right and will, subsequently, be shown to be
of paramount importance in any discussion of the methodology of textual criticism and, in
particular, of approaches to editing medieval texts in the twenty-first century (irrespective of
the vernacular language in question). The differences between 'manuscript culture' texts and
printed texts lie at the heart of this study. Bibliography:
Cerquiglini, Bernard, L'Éloge de la variante: histoire critique de la philologie, Paris, Éditions du Seuil, 1989
Greetham, D. C., Textual Scholarship: An Introduction (New York, 1994)
Lapidge, M, « Textual Scholarship and the Literature of Anglo-Saxon England », Bulletin of the John Rylands
Library n°73, 1991
Morrison, S., « Scribal Performance in a late Middle English Sermon Cycle », Mélanges Susan Powell, Brepols,
2012
Reynolds, L. D. and N. G. Wilson, Scribes and Scholars: A Guide to the Transmission of Greek and Latin
Literature, 3rd ed., Oxford, 1991
Zumthor, Paul, Essai de poétique médiévale, Paris, Éditions du Seuil, 1972
- Claudio Galderisi, « la philologie romane au service de la critique du texte » (3 séances : 2
séances de 3h et 1 séance de 2h) :
« Jamais aucun texte n'a été écrit pour être lu et interprété philologiquement par des
philologues – ou, ajouterai-je, par des historiens avec le regard de l'histoire. » Ce
jugement de Hans Robert Jauss est aussi célèbre que tranché. Y résonne l’écho d’un
débat théorique dans lequel le Moyen Âge et les médiévistes ont été à la pointe de la
réflexion théorique, faisant de la différance propre aux premières œuvres vernaculaires
un critérium épistémologique pour une esthétique de la réception.
Le séminaire prévoit une partie théorique d’histoire de la critique du texte à partir
de la philologie allemande (Lachmann), à travers Bédier, Curtius, Spitzer, Auerbach,
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Jauss, Contini, Segre, jusqu’à la new Philology et à la critique génétique. Une attention
particulière sera réservée à la question de la diffraction (Contini) et à ses modalités,
double philologique de la création littéraire. Bibliographie :
Erich Auerbach, Mimesis : la représentation de la réalité dans la littérature, Paris, Gallimard, 1968 [1re
éd.
1946 ; Coll. « Tel », 1977]
Gianfranco Contini, La critica testuale come studio di strutture, in La critica del testo. Atti del II Congresso
Internazionale della Società Italiana di Storia del Diritto, Firenze, 1971.
Ernst Robert Curtius, La littérature européenne et le Moyen âge latin, Paris, Puf, 1956 [1re
éd. 1948 ; Coll.
« Agora » 1986]
Hans Robert Jauss, Pour une esthétique de la réception, Paris, Gallimard, 1990 [1re
éd. 1978].
Leo Spitzer, Etudes de style, Paris, Gallimard, 1970, [1re
éd. 1928 ; Coll. « Tel » 1980]
Cesare Segre, I Segni e la critica, Torino, G. Einaudi, 1969 ; Semiotica, storia e cultura, Padova, Liviana, 1985
* « Statut du livre et de la lecture » (10h), Stéphane Bikialo (5 séances de 2h, jeudi 10h-
12h):
Le séminaire s’attachera à une sociologie du livre et de la lecture en cette période charnière
que représente le début du XXIème siècle dans l’histoire du livre et des pratiques de lecture.
On s’interrogera ainsi sur ce qu’on peut encore appeler « livre » dans la création
contemporaine actuelle où se développent les « œuvres numériques » hypermédiatiques,
hypertextuelles, dynamiques, « ouvertes », et sur les enjeux dans l’évolution des pratiques de
lecture (quotidiennes et scolaires). Bibliographie :
C. Belisle (dir.), La Lecture numérique : réalités, enjeux et perspectives, Presses de l’ENSSIB, 2011.
F. Bon, Après le livre, Seuil, 2011.
M. Doueihi, La Grande conversion numérique, Seuil, col. « Points », 2008/2011.
D. Kambouchnier, Ph. Mérieu, B. Stiegler, L’école, le numérique et la société qui vient, Milles et une nuit, 2012.
A. Manguel, Une histoire de la lecture, Actes Sud, 1998.
J. Sarzana et A. Pierrot, Impressions numériques, Publie.net, 2010, éditions du Cerf, 2011.
Les Mutations du livre et de l’édition dans le monde du XVIIIème siècle à l’an 2000 (dir. J. Michon et J.-Y.
Mollier), Presses de l’Université Laval / L’Harmattan, 2001.
Le Livre : que faire ?, La Fabrique, 2008.
* Conférences (Professeurs invités, échanges Erasmus) (6h)
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Master 2
S3 UE1 (« Tronc commun »)
* « Littérature et sciences humaines : l’essai littéraire » (9h), Patrick Née (9 séances,
mercredi 15h-16h) :
Historique de l'essai littéraire en France et en Europe, depuis les Essais de Montaigne
influençant ceux de Bacon, qui en font un genre anglo-saxon, lequel revient dans la France du
XVIIIe siècle par le biais de l'anglophilie ; double registre du periodical essay et de l'essai
savant, et leur commune opposition au "traité" dans son développement historique; lien
fondamental aux sciences humaines naissantes : après l'essai philosophique, l'essai historique
et d'histoire de l'art ; puis extension à la sociologie, aux sciences religieuses (mythes et sacré),
à l’anthropologie, à la psychanalyse. Bibliographie :
- Pierre Glaudes et Jean-François Louette, L’Essai, Armand Colin, « Lettres supérieures », 2e éd. augmentée,
2011
- Pierre Glaudes (dir.), L’Essai. Métamorphoses d’un genre, Presses Universitaires de Toulouse-Le Mirail
(PUM), 2002
- Dominique Combe, Les Genres littéraires, Hachette, « Hachette Supérieur », 1992
- Gérard Genette, Fiction et diction [1991], Seuil, « Points Seuil »
- Théorie des genres, Seuil, « Points Seuil », 1986
- François Dumont, Approches de l’essai. Anthologie, Québec (Canada), Ed. Nota Bene, 2003
- Marc Angenot, La Parole pamphlétaire, Payot, 1982
- Marielle Macé, Le Temps de l’essai. Histoire d’un genre en France au XXe siècle, Belin, « L’extrême
contemporain », 2006
- Claire de Obaldia, L’Esprit de l’essai. De Montaigne à Borges, Seuil, « Poétique », 2005
- Gilles Philippe (dir.), Récits de la pensée. Etudes sur le roman et l’essai, SEDES, 2000
- Eric Vigne, L’Essai, ADPF, 1997
* « Littérature et idées » (9h), Christine Baron (6 séances, vendredi 8h30-10h) :
Tout au long du XXe siècle, la réflexion critique et la théorie littéraire ont été adossées à la
philosophie, la pensée historique ou la sociologie, qu'il s'agisse de la place de la littérature et
des arts dans l'ensemble des pratiques sociales ou du rôle de la pensée dans la construction et
la réception des œuvres. A travers des contributions variées, et selon une approche
transdisciplinaire (théories du roman, phénoménologie et herméneutique, lecture
psychanalytique des œuvres, théories de la réception, narratologies, rôle du
déconstructionnisme) une réflexion sur l'objet littéraire sera menée en tenant compte des
grands clivages qui ont déterminé la manière dont il est décrit encore aujourd'hui (rapport
entre fiction et non fiction, relation entre tradition et « modernité » par exemple)
Les extraits de textes seront distribués au fur et à mesure du déroulement des séances, qui
seront réparties selon cinq axes qui définissent une progression à la fois logique et
chronologique:
-Des avant-gardes et théories esthétiques du début du XXe siècle aux années 20 (Adorno /
Horkeimer) au New criticism
-Théories du roman ; dialogisme et approches politiques (Lukacs/ Bakhtine)
-Phénoménologie, approches philosophiques du littéraire
-Herméneutique et théories de la réception (Gadamer/ Jauss/ Iser)
-La théorie dans les années 60-70; déconstructionnisme, définitions du moderne et du
postmoderne.
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* « Transmissions et réceptions » (séminaire en anglais), (10h), Karine Guibert (5 séances,
mardi 15h30-17h30) :
« Religious books in England (14th-15th century) »
Ce séminaire propose, par le biais de l'Angleterre des 14ème
et 15ème
siècles, de s'intéresser à la
littérature religieuse. Nous définirons tout d'abord ce genre littéraire par rapport aux autres, en
faisant état de ses particularismes mais aussi de ses relations au fil des siècles avec trois autres
genres majeurs: la poésie, le théâtre et le roman.
Cela nous amènera à nous questionner sur les modes de transmission de ces textes et par
extension sur leur circulation en Europe de l'ouest puisque cette littérature était à l'origine
destinée à la communauté des Chrétiens et non pas à une nation culturellement ou
géographiquement définie telle qu'on peut l'entendre aujourd'hui ; un des aspects étudié sera
cette 'universalité' des textes religieux au Moyen Age qui disparait graduellement au profit de
la notion d'état géographique et politique qui se définit alors aussi par des productions
littéraires qui lui sont propres, dans la langue vernaculaire. Enfin, nous aborderons la question
de la réception de ces textes ; nous verrons que les publics auxquels ils s'adressent n'ont cessé
d'évoluer au fil des siècles et que cela s'est accompagné d'une évolution de ce genre littéraire.
Il nous restera alors à définir la nature de la relation qui unit transmission d'une part et
réception de l'autre, ce qui reviendra à nous demander si ce sont les textes qui ont fait évoluer
les publics ou si c'est le public qui a fait se métamorphoser le genre. En plus des extraits de sources primaires et secondaires qui seront distribués en cours pour étude, les étudiants
pourront consulter ces ouvrages, disponibles à Poitiers :
Bibliographie:
FLETCHER , Alan John, Preaching, Politics and Poetry in Late-Medieval England, Dublin ; Portland, OR :
Four Courts Press, 1998
GENETTE , Gérard, JAUSS , Hans Robert, SCHAEFFER , Jean-Marie, Théorie des genres, Paris : Éd. du Seuil,
1986
KULLMANN , Dorothea , ed. The Church and Vernacular Literature in Medieval France Toronto : Pontifical
Institute of mediaeval studies, 2009
MINNIS, Alastair, ed., Late Medieval Religious Texts and their Transmission: Essays in Honour of A. I. Doyle,
Brewer, Cambridge, 1994
SOMERSET , Fiona, Clerical Discourse and Lay Audience in Late Medieval England , Cambridge : Cambridge
University press, 1998
* Cycles de conférences (6h) à l’Espace Mendès-France (mutualisées avec M1)
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Spécialité « Recherche » : « Littératures et politique »
Responsables : Raphaëlle Guidée et Michel Riaudel
Raphaëlle Guidée (Littérature générale et comparée)
Bureau B 111
054945-3272
Michel Riaudel (Portugais)
Bureau A 204
054945-3252
Présentation de la spécialité
Le parcours « Littérature et politique » du master « Littératures et Arts » offre une perspective
internationale (littératures française, francophone, comparée et étrangères) et transhistorique
(de l’Antiquité au contemporain) sur les liens entre littérature et politique. Associant des
enseignants-chercheurs de toute l’UFR Lettres et langues de l’Université de Poitiers, il
conjugue une très grande ouverture disciplinaire et un fort niveau de spécialisation, garant de
la cohérence de la formation. Adossé aux axes de recherche du FoReLL et du CRLA, il reflète
la diversité et l’importance du champ politique dans la recherche en littérature à Poitiers.
Loin d’être un axe thématique spécialisé des études littéraires, les liens entre littérature et
politique ouvrent au jeune chercheur des perspectives extrêmement variées. Au croisement de
l’histoire, de la mémoire et des mythes, le politique est ici entendu dans son sens le plus large,
comme lieu où la littérature réfléchit son rapport à la société, au réel, aux pouvoirs et aux
savoirs, où l’artiste se pense dans sa relation au collectif, voire contre le collectif.
De même que l’histoire de la littérature ne peut s’analyser sans ses interactions plus ou moins
fortes avec la politique, le travail critique ne peut faire davantage l’économie de la grande
diversité des ruses et stratégies du littéraire pour avoir prise sur le réel : l’engagement ou son
refus ; le détour de la fiction ; la conscience que le monde ne s’éprouve que par et dans la
matière du langage ; la puissance poïétique du verbe et du récit, leurs capacités à mobiliser les
imaginaires… Aussi ce parcours permet-il une réflexion théorique sur le fait littéraire, dans sa
dimension historique et/ou transhistorique. Il engage autant l’inscription de la littérature dans
un contexte donné qu’une analyse formelle, poétique ou linguistique des langages du
politique.
Variant les angles et les approches (théoriques, historiques, thématiques), les séminaires
offrent donc un parcours dans la littérature francophone et mondiale articulé autour de trois
directions majeures :
la littérature comme lieu de réflexion et de production du politique : critique et subversion littéraire ou au contraire instrumentalisation politique de la littérature ;
mythes de fondation, mythes identitaires et représentations de l’altérité ; contributions
de la littérature au débat d’idées.
l’inscription de la littérature dans un champ politique et historique : la littérature engagée ; l’écriture en situation de contrainte ; les littératures coloniales et post-
coloniales ; la mémoire littéraire de l’histoire ; les littératures de témoignage ; écrits
politiques d’écrivains, écrits littéraires d’hommes politiques.
la politique de la langue : interactions entre langue littéraire et langage politique (satire, parodie, langue de bois…) ; genres, registres et rhétorique du discours
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politique ; politiques de la traduction ; création poétique et imaginaire politique de la
langue.
Admission
Les étudiants obtenant une licence à l’UFR Lettres et langues de l’Université de Poitiers sont
admis de droit en première année du parcours « Littératures et politique », spécialité
« Recherche » des lettres et littératures étrangères du master Littératures et arts. Les étudiants
venant d’autres universités doivent présenter un dossier soumis à l’avis de la commission de
scolarité.
Pour être admis en Master 2, tous les étudiants doivent obligatoirement remplir un dossier et
passer un entretien avec un enseignant représentant du Master choisi. Leur admission,
soumise à l’avis de la commission de la scolarité, s’accompagne du dépôt de leur sujet de
mémoire.
Suivi d’actualité scientifique et rédaction des mémoires
Afin de mettre les étudiants au contact de la recherche et d’une de ses dimensions peu
accessible en dehors des cours : la confrontation et l’échange d’expériences entre chercheurs,
ceux-ci sont incités à participer à des conférences, journées d’études, colloques, autant que
possible organisés par les laboratoires d’adossement de la formation, à savoir le FoReLL et le
CRLA. De manière générale, le « suivi d’actualité scientifique » a lieu tout au long de l’année. Il
comprend :
La tenue d’au moins une « journée master » au cours du master dans lesquelles les étudiants présentent entre eux leurs problématiques, avec la modération d’un membre
de l’équipe de recherche concernée.
La participation aux séminaires, colloques et journées d’études des laboratoires d’adossement du Parcours.
Par ailleurs, toujours dans ce volet « recherche », une grande partie du travail requis consiste à
écrire un mémoire d’une cinquantaine de pages en Master 1 (appelé TER) et en Master 2 un
mémoire d’une centaine de pages, sur un sujet de recherche choisi en accord avec leur
directeur de recherches, enseignant-chercheur à l’Université de Poitiers.
Le choix du directeur de recherches se fait à la fin de la licence ou au début du master :
c’est l’étudiant qui prend contact avec un enseignant-chercheur (Maître de conférences ou
Professeur) et lui présente son projet. On peut obtenir la liste des enseignants et de leurs
domaines de recherche dans le guide détaillé des masters, auprès du secrétariat des masters et
des laboratoires de recherche1.
Le sujet du TER est définitivement déposé en février. Le directeur doit être tenu
régulièrement informé de l’avancée des travaux.
Le dépôt du sujet du mémoire de 2e année s’effectue simultanément à la demande
d’admission, en début d’année scolaire.
Les modalités de contrôle des connaissances sont mises en ligne sur le site de l’UFR dans la
rubrique scolarité-examens.
1 Voir les sites du FoReLL (Formes et représentations en linguistique et littératures : http://www.mshs.univ-
poitiers.fr/Forell/web/) et du CRLA (Centre de recherches latino-américaines : http://www.mshs.univ-
poitiers.fr/crla/). Le département de lettres a mis en ligne la liste de ses propres enseignants-chercheurs :
http://ll.univ-poitiers.fr/lettres
http://www.mshs.univ-poitiers.fr/Forell/web/http://www.mshs.univ-poitiers.fr/Forell/web/http://www.mshs.univ-poitiers.fr/crla/http://www.mshs.univ-poitiers.fr/crla/http://ll.univ-poitiers.fr/lettres
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Synthèse des séminaires « Littératures et Politique » - 2012-132
UE2 UE3
M
1/
S1
A. Littérature et
engagement. Caroline
Lepage, « L’Espagne
et l’Amérique latine
héritières des modèles
du roman noir
étasunien – modalités
et portée
d’engagements
littéraires
renouvelés » (ouvert
aux LM). 18 h
B. Graphisme
politique. Luciano
Cheles (mutualisé
avec LCI). 18 h
C. Politiques du livre.
DRAC, CDL, et
autres
professionnels :
Stéphane Bikialo
(coord.), « Production
d’un document de
référence sur les aides
publiques en France
et à l’étranger »
(mutualisé avec
LM). 14 h
A. Mythes identitaires,
figures de l’étranger.
Jean-Philippe Guez &
Liza Méry, « Barbares,
sauvages, étrangers :
figures de l’altérité
dans l’Antiquité gréco-
romaine » (ouvert aux
EF). 18 h
B. Roman et histoire.
Anne-Yvonne Julien,
« L’archive dans le
récit contemporain ou
l’Histoire minuscule ?
Yourcenar, Gracq,
Simon, Modiano,
Ernaux » (ouvert aux
EF). 18 h
M
2/
S3
A. Littérature et
engagement, 18 h.
Caroline Lepage,
« L’Espagne et
l’Amérique latine
héritières des modèles
du roman noir
étasunien – modalités
et portée
d’engagements
littéraires
renouvelés » (voir
UE2 A du S1).
B. La civilisation
occidentale et ses
Autres : les figures de
l’étranger. Patrick
Née, « Cheminement
de la figuration de
l’autre comme
étranger » (ouvert
aux EF). 18 h.
C. Littératures et
subversion : Anne-
Yvonne Julien,
« Remise en cause du
pouvoir colonial et
redéfinition des
savoirs dans les
littératures
d’expression
française », 9 h.
Cécile Quintana,
« L’esthétique de la
violence dans la
“narco-littérature” au
Mexique) »,9 h
(ouvert aux EF).
A. Scènes du politique.
Bianca Concolino,
« Jeux de pouvoir dans
la comédie italienne de
la Renaissance », 9 h.
Pascale Drouet, « Le
rapport
théâtre/politique
(Shakespeare), 9 h
(ouvert aux EF).
B. Langue et politique,
Stéphane Bikialo et
Martin Rass (ouvert
aux LM M1/S1). 18 h.
M
1/
S2
A. Littérature et
pouvoirs. Ariane
Eissen, « Le cas
Kadaré », 9 h ;
Sandra Teixeira :
« Fernando Pessoa »,
9 h (ouvert aux EF,
LP M1/M2).
B. Cinéma et
politique
Denis Mellier, « La
représentation de la
guerre en littérature et
au cinéma : la
violence ou la
politique congédiée »
(mutualisé avec
LCI, ouvert aux EF,
LP M1/M2). 18 h.
C. Séminaire Atelier
Recherche. Raphaëlle
Guidée (LP M1/M2).
18 h
UE1
M
2/
S4
A. Littérature et
pouvoirs. Ariane
Eissen, « Le cas
Kadaré », 9 h ;
Sandra Teixeira :
« Fernando Pessoa »,
9 h (LP M1/M2).
B. Cinéma et
politique. Denis
Mellier, « La
représentation de la
guerre en littérature et
au cinéma : la
violence ou la
politique congédiée »
(mutualisé avec
LCI, LP M1/M2).
18 h.
C. Séminaire Atelier
Recherche. Raphaëlle
Guidée (LP M1/M2).
18 h.
Sigles : EF : spécialité « Enseignement et Formation » ;
LM : spécialité « Livre et Médiation » ;
LCI : spécialité « Littératures et Culture de l’image ».
Aux semestres 1, 2 et 3, l’UE 1 est aussi appelée « Tronc commun »(voir descriptif plus haut)
2 Ce programme est sujet à modifications d’ici septembre 2012.
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M1 - 2012-13.
Semestre 1
UE 1. Tronc commun.
UE 2. Séminaires fondamentaux.
A. Littérature et engagement, 18 h.
Caroline Lepage, « L’Espagne et l’Amérique latine héritières des modèles du roman noir
étasunien – modalités et portée d’engagements littéraires renouvelés ».
Quand il émerge dans les États-Unis des années 1920-1930, le roman hard-boiled s’établit pour ses
pères fondateurs (notamment les deux figures majeures que sont D. Hammett et R. Chandler) sur trois
postulats : être foncièrement et « authentiquement » étasunien, être réaliste, et être militant plus encore
que « simplement » engagé. Sans doute n’est-il pas inutile de rappeler que si, après maintenant près
d’un siècle de circulation(s) dans le monde, la pratique de ce sous-genre est malheureusement devenue
pour beaucoup un pur exercice de style, avec un résultat qui a peu ou prou défiguré les modèles et les
nobles ambitions du départ (privant jusqu’à un certain point cette écriture singulière au sein des familles
des littératures dites populaires de sa légitimité et même de sa raison d’être), il a initialement été conçu
comme une arme de combat politique acérée et sans concession — loin du strict divertissement et de
l’excitation ludique et stérile des petites cellules grises des lecteurs de romans d’énigme à l’anglaise —
et vu de la sorte par les diverses instances de pouvoir qu’il visait (finance, politique, justice, police etc.),
celles qui avaient mené le pays vers ce fameux « Jeudi noir » de 1929. Ses positionnements et son
efficacité ont d’ailleurs été jugés suffisamment dangereux et déstabilisants pour l’ordre établi, pour que
l’on n’ait pas hésité, entre autres formes de rétorsion directes et indirectes, à infliger six mois de prison
fermes à un Hammett trésorier de la section communiste de Hollywood.
L’objectif de ce séminaire est donc de partir de la genèse du roman noir (d’où la lecture de deux
classiques : La Moisson rouge de Dashiell Hammett et Le Grand sommeil de Raymond Chandler) pour
voir comment il a évolué au fil du temps, précisément en tant qu’outil discursif… A-t-il perdu de sa
vigueur, ou est-il demeuré — en dépit de nombreux et souvent désastreux dévoiements qui n’en font
plus qu’une machine à répéter inlassablement les mêmes intrigues creuses — le lieu et le vecteur de la
lutte (lutte politique, lutte sociale, lutte pour la préservation de la mémoire collective, lutte dans et pour
l’Histoire etc.) ? Question à laquelle on tentera de répondre à travers l’étude du champ et de la matière hispaniques et hispano-américaines (l’Espagne et l’Amérique latine étant parmi les territoires les plus
dynamiques et novateurs dans le domaine), comme source de corpus et comme thématique, puisque si
les auteurs espagnols et latino-américains ont récupéré et se sont approprié le genre, se revendiquant
systématiquement des pionniers, des auteurs d’autres origines se sont approprié l’Espagne et
l’Amérique latine pour écrire des romans noirs…
Corpus. États-Unis : D. Hammett, La Moisson rouge, Gallimard, « Folio Policier », 1999 ; R.
Chandler, Le Grand sommeil, Gallimard, « Folio Policier », 1998. Espagne : Antonio Muñoz Molina,
Beltenebros, Seuil, « Points Roman noir », 2010 ; Andrés Trapiello, Les Amis du crime parfait, Seuil,
« Points Roman noir », 2010. Cuba : Leonardo Padura Fuentes, Passé parfait, Seuil, « Points Roman
noir », 2008. Colombie : Santiago Gamboa, Perdre est une question de méthode, Seuil, « Points Roman
noir », 2009. France : Maud Tabachnik, J’ai regardé le diable en face, Le Livre de poche,
« Policier/Thriller », 2007. Écosse : Philip Kerr, Une douce flamme, Le Livre de poche,
« Policier/Thriller », 2012.
Ce séminaire est ouvert aux étudiants des spécialités « Enseignement et formation » de la mention
« Littératures ».
B. Graphisme politique, 18 h.
Luciano Cheles, « Le graphisme politique et social, de 1922 à nos jours ».
Ce cours portera sur l’image comme forme de communication et de persuasion politique et sociale. Les
sujets qui seront traités comprennent : la propagande fasciste, nazie et soviétique ; les affiches de
protestation de l’après-guerre (Mai 68, mouvements contre la guerre au Viet-Nam) ; la propagande des
élections présidentielles et législatives françaises ; les portraits officiels des Présidents français ; la
représentation des leaders dans l’Italie de l’après-guerre ; et l’affiche « d’utilité publique ». Les
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documents visuels seront étudiés dans leur contexte socio-politique ; l’analyse portera sur l’image et le
texte, ainsi que sur leur interaction.
Bibliographie indicative. Diane Afoumado, L’affiche antisémite en France sous l’Occupation, Berg
International, 2008 ; Luciano Cheles, Grafica Utile. L’environnement, la santé, la sexualité, la paix, la
culture et la vie civique dans les affiches d’utilité publique en Italie, Médiathèque François-Mitterrand
(Poitiers), 2000 ; Christian Delporte, Images et politique en France au XXe siècle, Nouveau Monde,
2006 ; Anne-Lise Desmas (dir), Les portraits du pouvoir, Somogy, 2003 ; Ana Claudia Fonseca Brefe
et Krystel Guadé (dir.), Pouvoirs. Représenter le pouvoir en France du Moyen Age à nos jours,
Somogy, 2008 ; Laurent Gervereau (dir.), Dictionnaire mondial des images, Nouveau Monde, 2006 ;
Igor Golomstock, L’art totalitaire, Carré, 1991 ; Stephen Luckert et Susan Bachrach, State of
Deception. The Power of Nazi Propaganda, United States Holocaust Memorial Museum (Washington),
2009 ; Michel Wlassikoff & Philippe Delangle, Signes de la collaboration et de la résistance,
Autrement, 2002.
Ce séminaire est partagé avec la spécialité « Littératures et culture de l’image » (mention Texte/Image :
Littératures, Écrans, Scènes).
C. Politiques du livre, 14 h.
Intervenants DRAC, CDL, et autres professionnels : Stéphane Bikialo (coordination).
La politique du livre envisage les raisons et enjeux d’une intervention de l’Etat dans le domaine du livre
(soutien à la diversité de la création, de la diffusion et à la lecture publique, conservation et valorisation
du patrimoine écrit, mais aussi uniformisation des écrits, voire censure). Le séminaire envisagera
l’histoire de ces politiques du livre avant de se concentrer sur les enjeux contemporains (prix unique du
livre, numérique, aides publiques). Le séminaire donnera lieu à la rédaction d’un document de référence
sur les aides publiques en France (Ministères, CNL, mais surtout région par région selon les DRAC et
les conseils régionaux) et à l’étranger (Europe, Amérique du Sud et du Nord).
Bibliographie : Sophie Barluet, Rapport Livre 2010. Pour que vive la politique du livre, 2007 ; Yann
Gaillard, La Politique du livre face au défi du numérique, Rapport Sénat février 2010 ; Pierre Moulinier,
Les Politiques publiques de la culture en France, PUF, « Que sais-je ? », 1999 ; Yves Surel, L’Etat et le
livre. Les politiques publiques du livre en France (1957-1993), L’Harmattan, 1997 ; Dossier « La
Politique du livre : enjeux et mutations (1979-2010) sur le site Vie-publique.fr, 20 avril 2010,
http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-livre/index/ ; André Schiffrin, L’Argent et les
mots, La Fabrique, 2010.
Ce séminaire est partagé avec la spécialité professionnelle « Livre et médiations ».
UE 3. Séminaires d’approfondissement et suivi d’actualité scientifique.
A. Mythes identitaires, figures de l’étranger, 18 h.
Jean-Philippe Guez et Liza Méry, « Barbares, sauvages, étrangers : figures de l’altérité dans
l’Antiquité gréco-romaine ».
Le voyage et la rencontre avec l’autre sont au cœur des deux épopées fondatrices de la littérature gréco-
romaine : Ulysse est l’homme qui a « vu les cités de beaucoup d’hommes et connu leur esprit », et c’est
Énée, l’exilé troyen, qui, au terme de son errance, fonde la dynastie dont sera issu Romulus. Quant aux
mythes de fondation d’Athènes et de Rome, ils mettent en scène, de façon opposée, la dialectique du
même et de l’autre : au mythe de l’autochtonie athénienne, qui légitime la suprématie d’Athènes par le
fait que ses habitants seraient nés de la terre de l’Attique, répond celui de l’asyle ouvert à tous, esclaves
en fuite et hommes libres en rupture de ban, par Romulus pour peupler sa ville, préfigurant ainsi la
Rome républicaine et impériale, « cité constituée de la réunion des nations », selon les termes de
Cicéron.
La figure de l’autre sera envisagée diachroniquement, dans le monde grec et romain, depuis Homère
jusqu’à l’Antiquité tardive. C’est d’abord à l’époque des « Lumières » grecques (Ve-IV
e av. J.-C.), dans
le prolongement du grand conflit avec l’empire perse, que furent forgées les notions de barbare et de
barbarie pour désigner et caractériser l’étranger non grec. Apparition indissociable de celle du concept
d’hellénisme : deux notions symétriques, dont savants, poètes et philosophes ne tardèrent pas à montrer
la réversibilité, reformulant une notion morale de la barbarie susceptible d’englober le Grec lui-même.
Vers la fin du IVe siècle av. J.-C., les conquêtes d’Alexandre redessinent la carte du monde et font
surgir, du côté de l’Orient, de nouvelles figures de l’autre : l’Inde fabuleuse qui se déploie dans les
descriptions de l’époque oscille alors entre l’univers de fantaisie pure, et l’objet scientifique inouï que
http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-livre/index/
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les Grecs se mettent au défi de conquérir par la pensée. Enfin, la définition par l’exclusion du barbare
(le non hellénophone, puis le non Grec et le non civilisé) est reprise et transformée par les auteurs
romains du Ier
s. av. J.-C. pour aboutir à une définition morale, et non plus ethnique, de la barbarie.
Dans ce domaine comme dans tant d’autres, littérature et politique sont indissociables : la réflexion sur
l’étranger et, partant, sur ce que c’est qu’être Grec ou Romain, ne s’élabore pas seulement dans des
textes théoriques ou des genres littéraires non fictionnels. Elle est également présente dans des genres
fictionnels, chez les tragiques grecs, par exemple : les Perses d’Eschyle mettent en scène la nouvelle
définition du barbare qui voit le jour après les guerres médiques. Les textes littéraires illustrent ainsi
l’oscillation permanente entre curiosité/ouverture et rejet/fermeture qui caractérise la vision grecque et
romaine de l’étranger.
Le séminaire s’attachera donc à la figure de l’étranger et du barbare telle qu’elle est théorisée et mise en
scène dans les textes antiques. Après une mise au point historique sur la genèse et l’évolution de la
notion de barbarie en Grèce et à Rome, on s’attachera à étudier les « lieux » de la représentation de
l’altérité dans la littérature grecque et romaine :
quels sont les genres littéraires concernés ? Genres non-fictionnels (historiographie, ethnographie,
textes médicaux, philosophie, genre oratoire) et fictionnels (théâtre – comédie et tragédie, épopée,
poésie élégiaque, satire, roman).
quels sont les procédés intellectuels, stylistiques, narratifs de la représentation de l’altérité ? Comment
représenter/raconter/décrire l’inconnu, le mal-connu, le différent ? Stéréotypes, procédés de
« traduction » (Hartog)…
La réflexion s’attachera pour finir aux résonances contemporaines de ces questions : mise au point sur
quelques notions-clés de la réflexion sur identité et altérité (universalisme, exclusivisme, xénophobie,
racisme) à la lumière des textes antiques, utilisation et détournement de la référence antique dans les
discours nationalistes européens (la Germanie de Tacite et les idéologues nazis).
Le séminaire fera alterner séances partagées entre les deux enseignants (séance d’introduction aux
problématiques du séminaire ; regards croisés sur l’ethnographie antique ; regards croisés Grèce/Rome :
Plutarque, Questions romaines et Questions grecques) et séances consacrées plus spécifiquement au
monde grec ou au monde romain.
Bibliographie indicative. Sources antiques. Textes en traduction : Homère, Eschyle, Hérodote, Ctésias,
Plutarque, Philostrate ; Salluste, Cicéron, César, Tite-Live, Virgile, Ovide, Juvénal, Tacite, Augustin.
Anthologie de textes : CUSSET (C.), SALAMON (G.), À la rencontre de l’étranger. L’image de l’Autre chez les
Anciens, Paris, Les Belles Lettres, 2008. Études critiques. DENCH (E.), Romulus’ Asylum: Roman
Identities from the Age of Alexander to the Age of Hadrian, Oxford University Press, 2005. DUPONT
(F.), Rome, la ville sans origine. L’Enéide : un grand récit du métissage ?, Paris, 2011. HALL (E.),
Inventing the Barbarian. Greek Self-Definition through Tragedy, Oxford University Press, 1989.
HARTOG (F.), Le miroir d’Hérodote, Paris, Gallimard, Folio, 2001. JACOB (Ch.), Géographie et
ethnographie en Grèce ancienne, Paris, Armand Colin, 1991. MÉRY (L.), « Barbares et civilisés chez
les auteurs romains du Ier
s. av. J.-C. », Cahiers Kubaba, Paris, L’Harmattan, 2005, 153-185. MOATTI
(C.), La Raison de Rome, Paris, Seuil, 1997. SAÏD (S.), « Grecs et Barbares dans le théâtre d’Euripide :
la fin des différences ? », Ktèma 9, 1984, 27-53. SAÏD (S.) (éd.), \ELLHNISMOS. Quelques jalons pour
une histoire de l’identité grecque, 1991, Leiden, E. J. Brill, Travaux du centre de recherches sur
l’Orient et la Grèce antique (Strasbourg). VEYNE (P.), « Humanitas : les Romains et les autres »,
L’homme romain, GIARDINA (A.) (éd.), Paris, Points-Seuil, 2002 (1ère
éd. française 1992), p.437-478.
Ce séminaire est ouvert aux étudiants des spécialités « Enseignement et formation » de la mention
« Littératures ».
B. Roman et histoire, 18 h.
Anne-Yvonne Julien, « L’archive dans le récit contemporain ou l’Histoire minuscule ? ».
Le roman ou le récit de la fin du XXe siècle ou du début du XXI
e siècle affiche un intérêt manifeste
pour tout ce qui peut faire « archive » et donner lieu à un questionnement de l’écrivain sur la relation
entre cheminement intérieur et identité familiale ou sociale. Maintes fictions ou récits de nature
autobiographique se concentrent en effet sur le rapport au résiduel, sur ce qui témoigne de l’être-là du
passé d’une Histoire. Comme si l’époque contemporaine, rompant avec la volonté de césure et le besoin
d’inédit de la modernité, avait besoin de réassurer son lien à la trace durable du passé collectif…
Le séminaire se propose d’analyser les formes de la mise en valeur du document dans le récit
contemporain, et de tenter de cerner par là même une poétique de l’archive à modulation variable qui
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joue sur l’ordonnance narrative et structurelle des textes : bouffées fictionnelles sur fond de chroniques
familiales et de micro-histoire des Flandres chez Yourcenar, à partir d’une pratique du collage
épistolaire ; enquête obstinée sur le statut elliptique (ou honteux) du document officiel chez Modiano ;
interrogation sarcastique ou rêveuse sur les résidus iconographiques de l’histoire d’une famille
confrontée à la grande Histoire dans le texte de Claude Simon, mémoire d’une rue populaire
montréalais, l’année 1942, à travers ses éclats de « joual » dans le premier volume des Chroniques du
Plateau Mont-Royal de Michel Tremblay, inventaire des codes d’une jeunesse ou d’une jeune maturité
(programmes de cinéma, slogans féministes, sketches de Coluche…) et de la manière paradoxale dont
ils font sens dans un cheminement identitaire chez Annie Ernaux.
Textes au programme. Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux (1974), Gallimard, « Folio », 2003 ;
Patrick Modiano, Livret de famille (1977), Gallimard, « Folio », 2006 ; Claude Simon, L’Acacia
(1989), éd. Minuit double, 2004 ; Michel Tremblay, La grosse femme d’à côté est enceinte (1978),
Babel, 2003 ; Annie Ernaux, Les Années (2008), Gallimard, « Folio », 2010.
Textes critiques. Paul Ricœur, Temps et Récit I, II, III, Seuil, « Points », 1983-1984-1985 ; Paul
Ricœur, La Mémoire, L’Histoire, L’Oubli, Seuil, « Points », 2000 ; Pierre Nora, Les Lieux de
mémoire, T1, Gallimard, 1997.
Ce séminaire est ouvert aux étudiants de la spécialité professionnelle « Livre et médiations ».
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Semestre 2
UE 1. Tronc commun.
UE 2. Séminaires fondamentaux.
A. Littérature et pouvoirs, 18 h.
Ariane Eissen, « Le cas Kadaré », 9 h.
Ce qu’il est convenu d’appeler « l’énigme Kadaré » pose clairement la question des relations,
complexes et multiformes, de l’écrivain et des pouvoirs.
Dans l’Albanie communiste, être écrivain correspond à un statut social et symbolique sans équivalent
dans le monde occidental. L’écrivain est à la fois privilégié par un statut social lui permettant de se
consacrer à son œuvre en étant salarié, et en même temps soumis à une série de contrôles (ligue des
Ecrivains, décisions éditoriales, etc.) et de sanctions possibles (auto-critique, relégation,
emprisonnement, peine de mort). Symboliquement, il n’est pas le garant absolu de son texte, qui peut
être corrigé par le groupe, et n’est pas non plus celui qui touche les « droits d’auteur », perçus par les
autorités.
Kadaré, rapidement repéré comme le plus grand de sa génération, court, de surcroît, le risque d’être
instrumentalisé par le régime : il est traduit en français, anglais et en italien dans son propre pays, avant
même que des maisons d’édition étrangères ne souhaitent le publier ; le pouvoir utilise son image à
l’Ouest, comme preuve des progrès accomplis, y compris dans le champ littéraire ; cette image est
façonnée aussi bien à destination du grand public (paratextes des éditions les plus diffusées, interviews
dans les journaux à fort tirage, ou à la télévision…) que des sympathisants (via le relais des associations
et groupes militants, notamment).
Du même coup, est posée la question de la résistance ou de la complaisance de Kadaré : peut-on établir,
ou non, qu’il se censure avant même la remise des manuscrits ? Résiste-t-il aux injonctions des autorités
? Comment ? Par l’originalité esthétique? Par un double jeu, qui userait de l’allusion, de l’allégorie ou
de la polyphonie ? Ce double jeu est-il total ? Ou maintient-il des éléments de soumission aux discours
dominants ?
Sandra Teixeira, « La pensée politique de Fernando Pessoa », 9 h.
De l’utopique « cinquième empire » à l’admiration du pouvoir autoritaire (mais non totalitaire), de la
critique de la démocratie aux solutions envisagées pour enrayer la décadence de la société, la pensée
politique du célèbre poète aux hétéronymes se révèle complexe et souvent ambiguë. À partir de poèmes,
d’essais, de chroniques, de lettres, de textes d’opinion ou d’intervention, ce séminaire se propose
d’analyser la manière dont Fernando Pessoa perçoit et problématise l’évolution politique de la société
dont il est le contemporain, et d’étudier la conception de la patrie mythique que son œuvre reflète.
Bibliographie indicative : Textes de Fernando Pessoa : Le Banquier anarchiste, textes réunis et
annotés par José Blanco, Paris, La Différence, 1998 ; Le chemin du serpent, trad. (portugais) Françoise
Laye, Michel Chandeigne et João Viegas, Christian Bourgois, 1996 ; Le Livre de l’Intranquillité, trad.
(portugais) Françoise Laye, Christian Bourgois, 1999 ; Message, éd. bilingue français/portugais, Paris,
José Corti ; Œuvres poétiques, trad. (portugais) Patrick Quillier, Bibliothèque de la Pléiade, 2001.
Bibliographie critique : Pascal Dethurens, « Le poète face au politique : une interrogation
insupportable ? Pessoa et l’Europe » in Littérature, Histoire et politique au XXe siècle : hommage à
Jean-Pierre Morel, études réunies par Daniel Mortier et Vincent Ferré, Paris, Éd. Le Manuscrit, coll.
« L’esprit des Lettres », 2010 ; Alfredo Margarido, « La pensée politique de Fernando Pessoa »,
Bulletin des Études Portugaises, nouvelle série, tome 32, 1971, p. 141-184.
Ce séminaire est ouvert aux étudiants des spécialités « Enseignement et formation » de la mention
« Littératures ». Il est commun avec le M2 de « Littératures et Politique ».
B. Cinéma et politique, 18 h.
Denis Mellier, « La représentation de la guerre en littérature et au cinéma : la violence ou la
politique congédiée ».
La mythologie de l’indicible et de l’incommunicable le cède à la multiplication des récits et des
images : l’horreur du combat, la violence extrême contre les combattants et les populations civiles
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trouvent ses formes et ses figures par lesquels témoignages et expériences s’expriment tout autant que
projections imaginaires dans l’extrême de la violence historique qui s’exerce sur le sujet. La guerre de
sécession (Crane) et les deux guerres mondiales (Gray, Junger, Bloy, Tardi) offre des paradigmes
conceptuels, littéraires et figuratifs pour engager une réflexion sur les guerres liées à la décolonisation
ou à un régime contemporain de présence de la violence martiale dans la videosphère (Virilio).
On se propose à partir de quelques grands paradigmes d’aborder les enjeux des fictions du retour (le
retour à la vie après l’épreuve du feu), de la vie recommencé, de la figuration de la violence extrême, du
régime visuel et médiatique de la guerre (ou de la guerre des images) : cela afin de voir, notamment,
comment ces formes résistent, congédient ou interrogent radicalement les rationalités politique,
historique, idéologique qui sont aux principes de la guerre, pensée comme violence légitime ou juste.
Éléments de bibliographie : Léon Bloy, Sueur de sang (1893), L’Arbre vengeur, 2010 ; Javier Cercas,
À la vitesse de la lumière, Actes Sud, « Babel » 2008 ; Stephen Crane, La conquête du courage, (1895),
Gallimard, « Folio », 1982 ; Jesse Glenn Gray, Au combat : réflexions sur les hommes à la guerre
(1959), Tallandier ; Frédéric Gros, Etats de violence : essai sur la fin de la guerre, Gallimard, 2006 ;
Jean Kaempfer, Poétique du récit de guerre, Corti, 1998 ; Ernst Junger, Orages d’acier, Livre de poche,
2002, et La Guerre comme expérience intérieure, Bourgois, 2008 ; Tim O’Brien, A propos de courage,
Galmeister, 2011 , et Si je meurs au combat, 13ème Note éditeur, 2011 ; Benjamin Stora, Imaginaires
de guerre : les images dans les guerres d’Algérie et du Vietnam, La Découverte, 2004 ; Jacques Tardi,
Putain de Guerre, Tome 1 et 2, Casterman 2008 et 2009 ; Paul Virillio, Guerre et cinéma. Logistique de
la perception, Cahiers du Cinéma/Editions de l’Etoile, 1984 ; WT Volmann, Le Livre des violences.
Quelques pensées sur la violence, la liberté et l’urgence des moyens, Tristram 2009. Des éléments de
filmographie seront fournis ultérieurement.
Ce séminaire est partagé avec la spécialité « Littératures et culture de l’image » (mention Texte/Image :
Littératures, Écrans, Scènes). Il est commun avec le M2 de « Littératures et Politique ».
C. Séminaire Atelier Recherche.
Raphaëlle Guidée
Cet atelier accompagne les différentes étapes de l’élaboration d’un travail de recherche universitaire, de
la formulation du sujet à la soutenance du mémoire : construire une problématique de recherche ;
constituer le corpus d’études et la bibliographie critique et théorique ; analyser des exemples et
commenter des références théoriques ; rédiger le mémoire ; soutenir son travail devant un jury. C’est
également l’occasion pour les étudiants de confronter leurs travaux et d’envisager la diversité des liens
entre littérature et politique.
Ce séminaire est mutualisé avec le M2 de « Littératures et Politique ».
UE 3. Conférences, journées d’études, colloques ; suivi d’actualité scientifique et rédaction du TER.
Conférences et colloques prévus en 2012-2013 (liste indicative) :
« Saveurs et savoirs », colloque international organisé par le CRLA-Archivos, les 15, 16 et 17 octobre
2012, à la MSHS.
« La famille dans la littérature latino-américaine », le 16 novembre, 2e séance du séminaire animé par
Cécile Quintana, en présence de l’écrivaine mexicaine Cristina Rivera Garza (CRLA).
« Matrices littéraires ; modèles économiques », Journée d’études, 17 janvier 2013, organisé par
Christine Baron, avec Yves Citton (sous réserve), Martial Poirson, Jean-Paul Engélibert, Alexandre
Péraud, Christophe Reffait, Claire Pignol (économiste, Paris I), Cinla Akdere (Ankara)…
Journée Antonio Tabucchi, printemps 2013
Rédaction du mémoire La soutenance du mémoire de M1 (ou TER) a lieu en juin (première session) ou en septembre (deuxième session) : le mémoire doit être rendu 15 jours avant la date de soutenance au directeur et aux membres du jury. La soutenance consiste en une présentation orale du mémoire, suivie d’un entretien avec le jury.
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M2 - 2012-13.
Semestre 3
UE 1. Tronc commun — « Outils ».
UE 2. Séminaires fondamentaux.
A. La civilisation occidentale et ses Autres : les figures de l’étranger — 18 h.
Patrick Née, « Cheminement de la figuration de l’autre comme étranger ».
Ce « cheminement de la figuration de l’autre comme étranger » s’organise autour d’une articulation
majeure : avant/après la coupure romantique ; avant, avec l’Adario de Lahontan (déb. 18e s.) et l’Orou
de Diderot ; après, avec le Chactas de Chateaubriand, le narrateur du Voyage en Orient de Nerval, les
deux héros antagonistes des Immémoriaux de Segalen, enfin la version Butterfly de L’Honorable partie
de campagne de Thomas Raucat (une rareté aussi bien narratologique qu’idéologique). Ce parcours
implique tout d’abord la projection occidentale utopiste et prospective sur l’Autre ; il implique ensuite,
à partir du romantisme, les projections contradictoires suivantes : celles de la nostalgie originaire
assimilatrice, et celles de la fascination « barbare » révoltée (double versant d’une même source
inconsciente d’insatisfaction occidentale).
Bibliographie : Une grande partie des œuvres mentionnées sera proposée en extraits photocopiés ;
néanmoins, la lecture intégrale en est fortement recommandée. Œuvres : Lahontan, Dialogues de M. le
baron de Lahontan et d’un Sauvage dans l’Amérique (1703), Paris, Desjonquères, 1993 ; Diderot,
Supplément au voyage de Bougainville (1773-74, 1796), éd. Michel Delon, « Folio-classique » ;
Chateaubriand, Atala (1801), éd. Pierre Moreau, « Folio-classique » ; Nerval, Voyage en Orient (1851),
éd. André Miquel, « Folio-classique » ; Segalen, Les Immémoriaux (1907), « Points Seuil » ; Thomas
Raucat, L’Honorable partie de campagne (1930), « Folio classique ». Ouvrage critique : Patrick Née,
L’Ailleurs en question, Paris, Hermann, 2009.
Ce séminaire est ouvert aux étudiants des spécialités « Enseignement et formation » de la mention
« Littératures ».
B. Littérature et engagement, 18 h.
Caroline Lepage, « L’Espagne et l’Amérique latine héritières des modèles du roman noir
étasunien – modalités et portée d’engagements littéraires renouvelés ».
Quand il émerge dans les États-Unis des années 1920-1930, le roman hard-boiled s’établit pour ses
pères fondateurs (notamment les deux figures majeures que sont D. Hammett et R. Chandler) sur trois
postulats : être foncièrement et « authentiquement » étasunien, être réaliste, et être militant plus encore
que « simplement » engagé. Sans doute n’est-il pas inutile de rappeler que si, après maintenant près
d’un siècle de circulation(s) dans le monde, la pratique de ce sous-genre est malheureusement devenue
pour beaucoup un pur exercice de style, avec un résultat qui a peu ou prou défiguré les modèles et les
nobles ambitions du départ (privant jusqu’à un certain point cette écriture singulière au sein des familles
des littératures dites populaires de sa légitimité et même de sa raison d’être), il a initialement été conçu
comme une arme de combat politique acérée et sans concession — loin du strict divertissement et de
l’excitation ludique et stérile des petites cellules grises des lecteurs de romans d’énigme à l’anglaise —
et vu de la sorte par les diverses instances de pouvoir qu’il visait (finance, politique, justice, police etc.),
celles qui avaient mené le pays vers ce fameux « Jeudi noir » de 1929. Ses positionnements et son
efficacité ont d’ailleurs été jugés suffisamment dangereux et déstabilisants pour l’ordre établi, pour que
l’on n’ait pas hésité, entre autres formes de rétorsion directes et indirectes, à infliger six mois de prison
fermes à un Hammett trésorier de la section communiste de Hollywood.
L’objectif de ce séminaire est donc de partir de la genèse du roman noir (d’où la lecture de deux
classiques : La Moisson rouge de Dashiell Hammett et Le Grand sommeil de Raymond Chandler) pour
voir comment il a évolué au fil du temps, précisément en tant qu’outil discursif… A-t-il perdu de sa
vigueur, ou est-il demeuré — en dépit de nombreux et souvent désastreux dévoiements qui n’en font
plus qu’une machine à répéter inlassablement les mêmes intrigues creuses — le lieu et le vecteur de la
lutte (lutte politique, lutte sociale, lutte pour la préservation de la mémoire collective, lutte dans et pour
l’Histoire etc.) ? Question à laquelle on tentera de répondre à travers l’étude du champ et de la matière hispaniques et hispano-américaines (l’Espagne et l’Amérique latine étant parmi les territoires les plus
dynamiques et novateurs dans le domaine), comme source de corpus et comme thématique, puisque si
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les auteurs espagnols et latino-américains ont récupéré et se sont approprié le genre, se revendiquant
systématiquement des pionniers, des auteurs d’autres origines se sont approprié l’Espagne et
l’Amérique latine pour écrire des romans noirs…
Corpus. États-Unis : D. Hammett, La Moisson rouge, Gallimard, « Folio Policier », 1999 ; R.
Chandler, Le Grand sommeil, Gallimard, « Folio Policier », 1998. Espagne : Antonio Muñoz Molina,
Beltenebros, Seuil, « Points Roman noir », 2010 ; Andrés Trapiello, Les Amis du crime parfait, Seuil,
« Points Roman noir », 2010. Cuba : Leonardo Padura Fuentes, Passé parfait, Seuil, « Points Roman
noir », 2008. Colombie : Santiago Gamboa, Perdre est une question de méthode, Seuil, « Points Roman
noir », 2009. France : Maud Tabachnik, J’ai regardé le diable en face, Le Livre de poche,
« Policier/Thriller », 2007. Écosse : Philip Kerr, Une douce flamme, Le Livre de poche,
« Policier/Thriller », 2012.
Ce séminaire est commun à l’UE 2 a du S1/M1.
C. Contestation et violence (littératures coloniales et post-coloniales) — 18 h.
Anne-Yvonne Julien, « Remise en cause du pouvoir colonial et redéfinition des savoirs dans
les littératures d’expression française », 9 h.
Les écrivains maghrébins de langue française de la génération née dans les années 20 ou 30, Assia
Djebar, Albert Memmi, Driss Chraïbi, brillants élèves de l’institution coloniale (en Algérie, Tunisie,
Maroc) ont tous éprouvé la nécessité de revenir sur leur rapport à l’école et à une éducation
continûment clivée, à l’obsédante trahison des origines, à l’apprentissage de la langue française et à la
maturation de ce qui deviendra langue d’écriture, en mesurant les pièges auxquels leur désir
d’émancipation intellectuelle et idéologique s’est heurté ; on verra comment chacun, dans le cadre du
récit d’enfance ou d’adolescence - fictionnel ou autobiographique-, oscille entre mythification du savoir
de l’autre et dénonciation de cet instrument de domination qu’est un savoir se prétendant rationnel et
universaliste. On passera par l’exigeante réflexion critique de Memmi, qui éclaire subtilement le
tragique de celui qui se vit en permanence à contre-culture, par la rêverie d’Assia Djebar sur « l’entre-
deux langues », par les stratégies du rire subversif de Chraïbi.
Bibliographie indicative : Albert Memmi, La Statue de sel (1953), Portrait du colonisé (1957), Le
Nomade immobile (2000) ; Assia Djebar, Ombre sultane (1987), Ces voix qui m’assiègent (1999) ;
Driss Chraïbi, Vu, Lu, Entendu (1998).
Cécile Quintana, La narcolittérature : une esthétique de la violence », 9 h.
La « narcolittérature » est un genre littéraire au Mexique qui connaît un succès galopant, y compris hors
de ses frontières, si l’on en juge par le nombre de traductions publiées à l’étranger et par la présence
d’écrivains représentant ce courant dans diverses manifestations culturelles, comme le Salon du Livre à
Paris en mars 2009. L’affixe « narco » renvoie à la violence du monde des narcotrafiquants dont les
codes culturels et linguistiques deviennent matériau littéraire. D’où la pertinence de poser la question
d’une esthétique de la violence.
Cette littérature trouve son inspiration dans une région clairement identifiée : celle du nord du Mexique,
c’est pourquoi on parle également, dans un sens plus large, de littérature de la frontière. De ce point de
vue, on peut repérer en amont deux étapes chronologiques qui contiennent les germes de cette littérature
marquée géographiquement : la littérature de la Révolution mexicaine au début du XX° siècle est une
littérature du Nord ; en effet, Pancho Villa et sa División del Norte infléchissent le cours des
événements révolutionnaires par leurs conquêtes militaires décisives, au nord du Mexique ; puis il y a la
génération du Nord telle que la décrit le critique Vicente Francisco Torres dans son célèbre ouvrage
critique, Esta narrativa mexicana de 1991. Il parle des « Ecrivains du désert » pour insister sur l’aspect
rural de cette littérature des années 70, dans la tradition rulfienne. Les années 2000, en revanche,
marquent un tournant vers une littérature du Nord beaucoup plus urbaine, dont les personnages hauts en
couleur évoluent dans le milieu de la drogue, de la prostitution et de la violence criminelle, avec un
humour que la fiction sait doser pour faire de cette réalité sociale et politique un support artistique avant
tout, plus que documentaire.
Bibliographie indicative : Eduardo Antonio Parra, Terre de personne, Boréal, 2004. (Eduardo Antonio
Parra, Tierra de nadie, Ediciones Era) ; Arturo Pérez-Reverte, La Reine du Sud, Seuil, 2004 ; Daniel
Sada, L’Odyssée barbare, Passage du Nord-Ouest, 2009 ; David Toscana, Le dernier lecteur, traduit par
Durazzo, Ed Zulma, 2009 (David Toscana, El ultimo lector, Alfaguara editores, 2010) ; Elmer
Mendoza, Balles d’argent, 2008. (Elmer Mendoza, Balas de plata, Tusquets, 2008)
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Ce séminaire est ouvert aux étudiants des spécialités « Enseignement et formation » de la mention
« Littératures ».
UE 3. Séminaires d’approfondissement et suivi d’actualité scientifique.
A. Scènes et jeux du politique — 18 h.
Bianca Concolino, « Jeux de pouvoir dans la comédie italienne de la Renaissance », 9 h.
Dès le début du XVIe siècle la comédie italienne est au centre de l’invention du théâtre moderne grâce à
la récupération des modèles classiques et à leur adaptation à la réalité contemporaine, mais aussi parce
que pour la première fois la ville italienne est au centre de la fiction théâtrale. Loin d’être un simple
divertissement les comédies italiennes de la Renaissance sont un miroir social de l’époque. Les conflits
de la société contemporaine, transposés au sein de l’univers familial, se retrouvent au théâtre dans les
contrastes père/fils ou maître/valet. La Mandragore, écrite par Machiavel en 1518, est un exemple
particulièrement intéressant de cette approche. Cette comédie, considérée à juste titre comme le chef
d’œuvre absolu du théâtre italien de la Renaissance, brosse un portrait sans pitié délivre une admirable
leçon de politique, qui constitue le pendant parfait de celle que Machiavel nous avait donnée dans Le
Prince.
Bibliographie indicative : Machiavel, Mandragore, éd. bilingue, intro., trad. et notes de P. Larivaille,
Paris, Les Belles Lettres, 2008 ; E. Raimondi, « Il segretario a teatro », in Politica e commedia,
Bologna, Il Mulino, 1972, p. 173-223 ; G. M. Barbuto, « Mandragola : commedia della politica, » in Il
teatro di Machiavelli, a cura di G. Barbarisi e A. M. Cabrini, Milano, Cisalpino, 2005, p.337-345 ;
F. Bausi, « Machiavelli e la commedia fiorentina del primo Cinquecento », in Il teatro di Machiavelli,
cit., p.1-20 ; B. Concolino Abram, « La Mandragore de Machiavel dans le panorama comique de la
Renaissance », in Poétique de la stratégie et stratégies poétiques à partir de la comédie italienne de la
Renaissance, Toulouse, Collection de l’E.C.R.I.T., 2000, p. 17-25.
Pascale Drouet, « Politique, rhétorique, théâtralité : Coriolan de Shakespeare », 9 h.
Pièce romaine inspirée des Vies Parallèles de Plutarque, Coriolan (1608) est la dernière tragédie de
Shakespeare, la plus politique de son œuvre et une de celles qui restent les plus actuelles. Héros
militaire incontesté de la jeune République romaine, Coriolan est pressenti pour le Consulat. Or, il se
fait bannir de Rome en raison de son double mépris pour le peuple et pour la démagogie – son franc-
parler, son intransigeance éthique, son ethos aristocratique et son refus de la théâtrocratie le perdent.
S’alliant alors à ses anciens ennemis, il met en branle une machine de guerre pour écraser Rome…
L’étude de cette pièce nous permettra de mettre en lumière les liens étroits entre la politique, la
rhétorique et la théâtralité, entre le pouvoir et le langage, entre mise en scène du politique et mise en
scène de la langue. On s’intéressera donc également aux rapports entre le parrèsiaste et le rhéteur, entre
Fortuna et Virtù, entre éthique de conviction et éthique de responsabilité, entre appareil d’État et
machine de guerre. On se demandera quelles résonances l’histoire de Coriolan et la réflexion qu’elle
nous invite à mener sur le pouvoir politique trouvent dans l’Angleterre jacobéenne… et de nos jours
dans des mises en scènes contemporaines.
Bibliographie : Éditions conseillées — Bilingues : William Shakespeare, Coriolan (Coriolanus),
présenté et traduit par Louis Lecocq, dans Œuvres complètes, édition bilingue, Tragédies II, Paris,
Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1995, p. 927-1125 ; The Tragedy of Coriolanus/La tragédie de
Coriolan, traduction par Jean-Michel Déprats, dans Tragédies II (Œuvres complètes, II), Paris,
Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2002, p. 1037-1347 ; Coriolan, édition bilingue, traduit
par Henri Fluchère, Paris, Aubier, 1980. — Unilingue anglais : Coriolanus, edited by R. B. Parker,
Oxford, Oxford University Press, coll. « The World’s Classics », 1994. — Unilingue français : Titus
Andronicus. Jules César. Antoine et Cléopâtre. Coriolan, traduction de François-Victor Hugo, Garnier-
Flammarion, 1965. Pour se familiariser avec l’œuvre de Shakespeare : Laroque, François, Shakespeare.
Comme il vous plaira, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard Littérature », 1997 [1991] ;
Vignaux, Michèle, Shakespeare, Paris, Hachette Supérieur, coll. « Les Fondamentaux », 1998. Lectures
critiques et théoriques : Deleuze, Gilles, et Guattari, Félix, Mille Plateaux. Capitalisme et schizophrénie
2, Paris, Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1980 ; Drouet, Pascale, Mise au ban et abus de pouvoir
dans les tragédies de Shakespeare. Analyse d’une dynamique de déterritorialisation, à paraître aux
PUPS en 2010 ; Foucault, Michel, Le gouvernement de soi et des autres. Cours au Collège de France.
1982-1983, Paris, Seuil/Gallimard, coll. « Hautes Études », 2008 ; Foucault, Michel, Le courage de la
vérité. Le gouvernement de soi et des autres II. Cours au Collège de France. 1984, Paris,
Seuil/Gallimard, coll. « Hautes Études », 2009 ; Hillman, Richard (dir.), Coriolan de Shakespeare.
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Langages, interprétations, politique(s), Tours, Presses Universitaires François Rabelais, 2007 ; Lagae-
Devoldère, Denis, The Tragedy of Coriolanus. William Shakespeare, Paris, Armand Colin/Cned, 2006 ;
Machiavel, Le Prince, suivi de Choix de lettres, préface de Raymond Aron, Paris, Le Livre de Poche,
1983 ; Sibony, Daniel, Avec Shakespeare. Éclats et passions en douze pièces, Paris, Éditions du Seuil,
2003 [1988] ; Weber, Max, Le savant et le politique, préface de Raymond Aron, Paris, Plon, coll.
« Bibliothèques 10/18 », 1963 [1959].
Ce séminaire est ouvert aux étudiants des spécialités « Enseignement et formation » de la mention
« Littératures ».
B. Langue et politique — 18 h.
Stéphane Bikialo et Martin Rass.
Dissimulée derrière son usage pratique et quotidien, la dimension politique de la langue passe souvent
inaperçue. Après un parcours historique envisageant les différents domaines où s’est manifestée cette
dimension politique (politiques linguistiques, attaques portées à la langue dans les systèmes totalitaires,
etc.), le séminaire se concentrera sur les enjeux contemporains d’une défense de la langue (parlée et
littéraire) à travers différentes formes d’expression de subversion, de travestissements et de
réappropriations face à son appauvrissement mis en œuvre (voire recherché) dans le discours politique
et médiatique, largement dominé par ce qui est appelé « langue du capital », « novlangue néolibérale »,
« médialecte », ou encore « langue du démocrate ». Ce réductionnisme mine toutes les langues, même
celle dite universelle, qu’est l’anglais, réduction d’abord apparue comme « pidgin english », puis
comme communication à 500 mots. On identifiera et analysera les traits lexicaux, syntaxiques et
énonciatifs de cette maladie de la langue, les pistes de résistance et de renouvellement, politiques et
artistiques ainsi que les contaminations mutuelles.
E. Arlix et J.-C. Massera, Le Guide du démocrate, Lignes, 2010 ; S. Bikialo, « La maladie de la
langue », dans C. Narjoux (éd.), La Langue littéraire à l’aube du XXIe siècle, éd. Universitaires de
Dijon, 2010 ; J.-L. Calvet, Pour une écologie des langues, Plon 1999 ; Yves Citton, Mythocratie.
Storytelling et imaginaire de gauche, Amsterdam, 2010 ; Jean-Pierre Faye, Langages totalitaires,
Hermann 1972, Le langage meurtrier, Hermann 1996 ; A. Fleischer, L’accent, une langue fantôme,
Seuil, 2005 ; G. Genette, « Médialecte », dans Bardadrac, Seuil, 2006 ; E. Hazan, LQR. La propagande
du quotidien, éditions Raisons d’agir, 2006 ; V. Klemperer, LTI, la langue