masi : etude de l’interdépendance et de l’intégration avec le marché de capitaux français
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Université Cadi Ayyad
Faculté de Droit et d’Economie
Master : Finance Appliquée
Année Universitaire 2010 – 2011
Morrocan all share index MASI : Etude de l’interdépendance et de
l’intégration avec le marché de capitaux Français
Pr. Aomar Ibourk
Préparé par :
Youssef Amaadour
Morrocan all share index MASI : Etude de l’interdépendance et de l’intégration avec le marché de capitaux Français
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Résumé
Dans cet article, on essai d’examiner le degré d’intégration du marché de capitaux marocain
avec le marche de capitaux français, l’étude se fera sur les deux principaux indices des deux
pays Masi et Cac40 pour une période allant de janvier 2000 jusqu'à décembre 2010. On essai
a partir de cet investigation de déceler l’existence d’une relation de long terme entre les deux
marchés, pour ce faire, l’étude est fondée sur la cointégration bi-variée, et le modèle à
correction d’erreurs et les tests de causalité. Les résultats obtenus révèlent l’intégration de la
bourse de Casablanca à celle de Paris.
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Sommaire
Introduction ............................................................................................................................................. 4
1- Le Moroccan All Shares Index: MASI ............................................................................................ 5
2- L’intégration économique et financière ........................................................................................... 6
3- Revue de littérature ......................................................................................................................... 8
4- Données et méthodologie ................................................................................................................ 9
5- Résultats de l’investigation............................................................................................................ 12
5.1. Statistiques descriptives ............................................................................................................. 12
5.2. Tests de racine unitaire ............................................................................................................... 13
5.3. Test de cointégration .................................................................................................................. 13
5.4. Modèle à correction d’erreur ...................................................................................................... 14
5.5. Test de causalité ......................................................................................................................... 16
Conclusion ............................................................................................................................................. 17
Tableau 1 : Top 6 de meilleures valeurs cotées au Masi ......................................................................... 6
Tableau 2 : Statistiques descriptives des rendements mensuels des indices Cac40 et Masi ................. 12
Tableau 3 : Corrélation entre MASI et Cac40 ........................................................................................ 12
Tableau 4 : Les résultats des tests d’ADF .............................................................................................. 13
Tableau 5 : Nombre de retards du model VAR ..................................................................................... 14
Tableau 6 : Test de Johansen ................................................................................................................ 14
Tableau 7 : Modèle à correction d’erreur .............................................................................................. 15
Tableau 8 : Test de causalité de Granger ............................................................................................... 16
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Introduction
A l’instar de nombreux pays en développement, le Maroc cherche à accéder aux marchés
financiers globalisés et à intégrer une dynamique de croissance qui caractérise les dragons asiatiques et
les pays d’Amérique latine. Pour ce faire, dés 1983, il adopte un plan d’ajustement structurel qui vise
le rétablissement des équilibres macro-économiques notamment le déficit budgétaire, ainsi que le
développement d’une économie de marché libérale et compétitive. De ca fait, quatre séries de moyens
sont mises en œuvre : la baisse des dépenses publiques, la libéralisation de l’économie (les
programmes de privatisation, la reforme du système bancaire et financier), la libéralisation du
commerce extérieur (la suppression des interdictions d’importation, la réduction des droits de
douanes) et l’incitation de l’investissement national et étranger.
Le lancement des programmes de libéralisation, notamment les opérations de privatisations,
nécessite la mise en place préalable d’un ensemble de réformes dans le sens de la modernisation et de
la dynamisation du marché boursier marocain. Les réformes sont initiées par les textes de la loi de
1993 et complétées en 1997. Ces derniers modifient profondément les rôles et les modalités
d’intervention des différents acteurs du marché financier et mettent en place un certain nombre de
principes fondamentaux :
- La création de la société de la bourse des valeurs de Casablanca (SBVC), comme société privée
gestionnaire de la bourse de Casablanca, qui fut remplacée par BMCE capital ;
- La création du conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) en tant qu’autorité de
contrôle des transactions et de protection des épargnants ;
- L’institution des sociétés de bourse dotées du monopole des transactions sur les valeurs
mobilières au Maroc
- Ainsi que l’institution d’autres organismes comme MAROCLEAR et les OPCVM etc.
Ces reformes ont pour objectif de dynamiser le marché des valeurs mobilières et de faire
passer le Maroc d’une économie d’endettement à une économie de marché plus saine et plus viable.
Nous pouvons conclure que c’est un pari réussi puisque le Maroc est considéré depuis le milieu des
années 90, par la communauté financière internationale, comme un pays émergent.
Durant la dernière décennie, la littérature empirique de la finance s’est largement focalisée sur
le phénomène d’intégration financière des principaux marchés boursiers. Nous citons, entre autres, les
travaux de Kim et Wadhani [1990], Joen et Von Furstndetg [1990], Arshanapalli et Doukas [1993],
Eum et Shim [1989], Kasa [1992], Fontaine [1999].
Actuellement, la recherche empirique s’est orientée vers le contexte des marchés émergents de
certains pays en voie de développement (Bekaert et Harvey [1997]). En réalité, l’intérêt accordé aux
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marchés émergents s’explique par le fait que ces marchés présentent de nouvelles opportunités en
matière d’optimisation de la rentabilité des portefeuilles internationaux (Bekaert [1995], De Santis et
Imrohoroglu [1997]). A ce propos, Bekaert et Harvey [1997] montrent l’accroissement des rendements
boursiers des marchés émergents et révèlent leur caractère prévisible. Toutefois, ces rendements
exhibent certaines corrélations aux principaux marchés boursiers. Eu égard à leur nature en tant que
marchés émergents, ces marchés semblent être de plus en plus sensibles à la volatilité des principales
bourses. De ce fait, un accroissement de leur degré d’intégration aux marchés boursiers internationaux
affectera leur aptitude à stimuler la diversification internationale de portefeuille.
S’agissant du Maroc, l’intégration financière constitue toujours un objectif primordial à
atteindre pour les autorités financières. Ainsi, un maillage complet d’accords bilatéraux de libre
échange a été signé entre le Maroc, les pays de l’union européens l’Egypte, la Jordanie, la Turquie, et
la Tunisie.
Le concept d’intégration des marchés boursiers est extrêmement large. Nous appréhenderons
ce concept sous un angle empirique. Nous tenterons de déceler les interdépendances et les Co-
mouvements, dans le temps, entre l’indice de la bourse de Casablanca MASI et celui de la place
parisienne Cac40.
Dans ce qui suit nous progresserons comme suit : la section 2 expose l’historique de l’indice
MASI. La section 3 reprend le concept de l’intégration économique et financière. La section 4 expose
une revue de littérature afférente à notre problématique. La section 5 présente les données utilisées et
la méthodologie empirique empruntée. La section 6 décrit les résultats des tests. La section 7
conclusion.
1- Le Moroccan All Shares Index: MASI
Le MASI (Moroccan All Shares Index) est le principal indice boursier de la bourse de
Casablanca. Il est composé de toutes les valeurs cotées sur la place casablancaise.
Après sa création le 7 novembre 1929, sous le nom de l’office de cotation des valeurs
mobilières, la place casablancaise a connu plusieurs réformes a la fois sur le plan juridique et
technique. En 1986 l’indice générale ce fut appelé ICB, 2002 a connue la création des indices MASI
et MADEX et leurs sous-jacents et les indices sectoriels et en 2004 on a adopté la capitalisation
flottante dans le calcul des indices.
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Méthode de calcul de l’indice :
1
. . .
1000.
N
i
fit Fit Qit Cit
IBo Kt
Où : t : instant de calcul
N : nombre des valeurs de l’échantillon
fit : facteur flottant
Fit : facteur de plafonnement
Qit : nombre de titres total de la valeur i en t
Cit : cours de la valeur i en t
Bo : capitalisation de base au 31/12/1991
Kt : coefficient d’ajustement en t de la capitalisation de base
Le tableau ci-dessous représente les six meilleures valeurs du MASI (chiffres en milliards de dirhams):
Tableau 1 : Top 6 de meilleures valeurs cotées au Masi
Société Secteur Capitalisation Poids / MASI
1 Maroc Telecom Télécoms 166,15 24,3 %
2 Attijariwafa Bank Banques 63,69 9,3 %
3 Addoha Immobilier 62,23 9,1 %
4 BMCE Bank Banques 50,05 7,3 %
5 CGI Immobilier 42,34 6,2 %
6 Lafarge Maroc BTP 38,43 5,6 %
2- L’intégration économique et financière
L’intégration financière s’est amplement accrue durant ces dernières années, celle-ci est
traduite essentiellement par une libre circulation des mouvements de capitaux entre les différents pays
du monde. Face à ce mouvement croissant d’intégration financière, les pays en voie de développement
adoptaient des mesures visant l’assouplissement des mesures réglementaires en vue d’une
libéralisation ultérieure du compte capital. En sus, ces pays accéléraient la dérégulation de leur
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système financier. L’intégration financière croissante de pays en voie de développement au marché
international des capitaux était mue essentiellement par la croissance économique, la stimulation de
l’investissement, et l’assurance de la stabilité macroéconomique et financière.
Cette intégration n’est pas seulement le résultat des mesures prises par les pays en voie de
développement mais elle est aussi la conséquence de l’imposition à ces pays de respecter certaines
normes, et ce, dans le cadre de la politique de voisinage. Afin de renforcer leur coopération avec les
frontières Sud-est, les pays européens dictaient aux pays du sud le respect des normes de prospérité, de
stabilité, et de sécurité afin de réussir leur intégration financière. Cette réussite est circonscrite
essentiellement dans le cadre de la réalisation de meilleures performances macroéconomiques, en
particulier, de la réalisation de la croissance économique. L’opportunité offerte par l’intégration
financière aux pays en voie de développement de surmonter l’insuffisance de leur épargne, grâce à
l’afflux des ressources étrangères, tant que le rendement marginal de l’investissement est égal au
moins au coût du capital, leur permet d’améliorer leur niveau de vie et d’accroître la croissance
économique.
Celle-ci est canalisée par l’afflux des capitaux sous forme d’investissement directs étrangers.
Cependant, cet effet positif de l’intégration financière sur la croissance économique reste tributaire de
la capacité d’absorption de ces pays pour les investissements directs étrangers, dont les principaux
aspects sont l’écart technologique, le niveau d’éducation de la force de travail, le développement
financier, et la qualité institutionnelle. Certes, le développement financier affecte la nature du lien
existant entre l’intégration financière et la croissance économique dans la mesure où un système
financier développé est le plus apte à attirer davantage des flux de capitaux sous forme
d’investissements directs étrangers favorisant la croissance économique à travers les transferts
technologiques, …etc. Néanmoins, ce point de vue n’a pas fait l’objet d’une importante unanimité de
la part du pouvoir des systèmes financiers développés d’attirer les investissements directs étrangers.
Effectivement, le sous développement des institutions financières constituaient, selon Hausman et
Fernandez, un déterminant important des investissements directs étrangers.
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3- Revue de littérature
La littérature financière empirique s’est largement intéressée à l’étude du phénomène
d’intégration financière et l’interdépendance des principaux marchés de capitaux au travers du monde.
Ce n’est que récemment que la recherche empirique s’est orientée vers le contexte des marchés
émergents (Bekaert et Harvey [1997], De Santis et Imrohoroglu [1997], … etc.).
Très peu d’études ont été consacrées à l’étude de l’interdépendance du marché boursier
marocain avec les marchés internationaux. Dans ce qui suit, nous essayerons de faire un balayage de la
revue de littérature empirique afférente à notre problématique.
Dans leur étude, Gunduz et Omran [2000] détectent l’éventuelle présence de tendances
stochastiques communes dans le comportement des indices de certains marchés boursiers (Egypte,
Jordanie, Maroc, Turquie, Israël, période (1997 : 08-2000 : 07). Les tests de cointégration multivariée
de Johansen [1988] ne révèlent aucune relation de cointégration entre ces marchés. Les auteurs
concluent en faveur de l’hypothèse de segmentation de ces marchés et d’absence d’interdépendance et
de co-mouvement entre ces marchés boursiers sur des horizons de long terme.
Dans ce même sillage, Erdal et Gunduz [2000] en eu recours aux tests de causalité de Granger
et les tests de cointégration bi- et multivariée pour examiner le degré d’intégration de la bourse
d’Istanbul. Les auteurs se sont basés sur un échantillon de fréquence hebdomadaire de cinq bourses de
la région du Moyen Orient (l’Egypte, la Palestine, la Jordanie, le Maroc et la Turquie) et de sept
principaux marchés développés couvrant la période (1996: 06 - 2000: 08). Les auteurs aboutissent à la
conclusion selon laquelle la bourse d’Istanbul est globalement intégrée aux marchés boursiers des pays
du G-7.Les résultats obtenus montrent l’absence de relation de cointégration entre les marchés
boursiers de la région de Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
En 2004 Avouyi-Dovi et Neto, ont mesurés le degré d’interdépendance entre les marchés
boursiers européens et américain par la corrélation conditionnelle entre les rendements boursiers. Ils
notent aussi l’existence de phases de fortes et de faibles corrélations, ainsi que de phases similaires
pour la volatilité. Par ailleurs, leurs résultats révèlent une liaison intense entre corrélations et volatilités
observées sur les différents marchés boursiers : dans les phases de forte volatilité, la corrélation a
tendance à passer au-dessus de son niveau moyen de long terme ; à l’opposé, dans les périodes de
faible volatilité, les marchés semblent évoluer de manière plus indépendante.ils ont aussi conclus que
la convergence entre les indices boursiers allemand et français au cours des années récentes est
confirmée par la valeur du coefficient de corrélation qui est proche de 1, ce qui reflète l’intégration
croissante de ces deux marchés et, au-delà, des économies française et allemande, au sein de l’Union
économique et monétaire.
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Bei Xu [2008], dans son article il étudie la nature des co-mouvements extrêmes sur les
marchés financiers en utilisant la théorie des valeurs extrêmes. A travers l’analyse de l’évolution de la
structure de dépendance à l’aide d’une part de la mesure de dépendance extrême proposée par la
théorie des valeurs extrêmes, et du coefficient de corrélation d’autre part, il identifie la contagion de
l’interdépendance sur 44 marchés boursiers et 41 marchés obligataires dont le marché obligataire
marocain. Ses résultat montre que la dépendance extrême concernant les marchés financiers des pays
développés est plutôt liée à l’interdépendance – résultat de l’intégration financière et économique,
alors que c’est plutôt la contagion qui est à l’origine du lien extrême concernant les marchés financiers
des émergents – ce qui révèlent leur instabilité et vulnérabilité.
4- Données et méthodologie
Notre objectif à travers cet essai d’investigation empirique, est d’examiner si le marché
boursier marocain est intégré avec le marché boursier français, et pour ce faire on étudiera les deux
indices MASI et Cac40.
La collecte, le traitement et la préparation des données pour les tests empiriques on été
effectués, a partir des données fournies par le site officiel de la place casablancaise1 pour MASI, en ce
qui concerne Cac40 les données on été téléchargées a partir du site officiel de Yahoo finance2.
Les données sont de fréquence mensuelle et couvrent la période (2000 : 01 – 2010 : 12) soit un
total de 132 observations, les données ont été transformées de journalières en mensuelles pour palier
au problème de l’absence de certaines observations, on a utilisé aussi les rentabilités mensuelles des
deux indices qui sont calculées de la manière suivante :
,
1
ln tm t
t
IR
I
Où :
tI : La valeur de l’indice à la période t ;
1tI : La valeur de l’indice à la période t-1.
1 www.casablanca-bourse.com
2 http://fr.finance.yahoo.com
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Graphique 1 : Evolution générale de l’indice MASI
3
Graphique 2 : Evolution générale de l’indice Cac40
3 Tous les résultats dans ce qui suit sont fournis par Gretl ou bien Eviews7 dans quelques cas
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Graphique 3 : Evolution de la rentabilité mensuelle de MASI
Graphique 4 : Evolution de la rentabilité mensuelle de Cac40
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5- Résultats de l’investigation
5.1. Statistiques descriptives
Le tableau 2 présente les statistiques descriptives relatives aux rendements mensuels, des
indices Masi et Cac40. La lecture de ce tableau révèle que Cac40 possède un rendement moyen négatif
soit -0,29% tandis que Masi à un rendement moyenne de 0,72%. Le rendement maximal, quant à lui,
varie de 9,84% pour cac40 et 15,89% pour Masi. Cependant, le rendement mensuel minimal est de -
19,45% pour Cac40 et -16,14% pour Masi. S’agissant du risque mesuré par l’écart type, les niveaux
de risque des deux places ne sont pas significativement différent. Le coefficient de Skewness indique
le rejet de la distribution gaussienne pour les deux séries de rendements mensuels, et ce pour un seuil
de signification de la loi normale 5% dont la valeur est 1,96. Ces dernières exhibent un caractère
asymétrique. De même, ces séries présentent un caractère leptokurtique comme l’indique les valeurs
calculées de la statistique de Kurtosis.
Tableau 2 : Statistiques descriptives des rendements mensuels des indices Cac40 et Masi
CAC40 MASI
Moyenne -0.294580 0.728702
Médiane 0.620000 0.410000
Maximum 9.840000 15.89000
Minimum -19.45000 -16.14000
Ecart type 4.852325 4.764362
Skewness -1.025637 0.001574
Kurtosis 4.933932 4.422775
Jarque-Bera 43.38184 11.04930
Probabilité 0.000000 0.003987
Le tableau 3, présente les coefficients de corrélation entre les rendements des deux indices boursiers.
La lecture de ce tableau, montre que les deux marchés sont faiblement corrélés entre eux. La
corrélation est de 12,71%.
Tableau 3 : Corrélation entre MASI et Cac40
CAC40 MASI
CAC40 1.000000 0.127118
MASI 0.127118 1.000000
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5.2. Tests de racine unitaire
La mise en œuvre de la procédure de tests de cointégration bi-et multivariée exige au préalable
la spécification de l’ordre d’intégration des différentes séries d’indices boursiers.
Pour ce faire, nous avons eu recours aux tests de Dickey Fuller Augmenté (ADF) (1979) et de
Philips et Perron (PP) (1988). A ce niveau, il faut bien noter que ces tests ont été menés sous les trois
hypothèses suivantes : (i) model 1 avec l’absence d’une constante, (ii) model 2 avec présence d’une
constante, (iii) model 3 avec présence d’une constante et d’une tendance. Dans les équations
autorégressives afférentes aux différents tests. Les tableaux 4 et 5 relatent les résultats des tests de
racine unitaire d’ADF et de PP. Ces résultats montrent, pour nos deux marchés, une non stationnarité
des indices boursiers exprimés en niveau. Cependant, en procédant par une première différenciation,
les résultats affirment bien la stationnarité des séries et ce, quel que soit l’hypothèse retenue. Ainsi, les
séries des indices boursiers, sont des séries non stationnaires en niveau mais stationnaires en
différence première et, par conséquent, elles sont intégrées d’ordre un I(1).
Tableau 4 : Les résultats des tests d’ADF
Model 1 Model 2 Model 3
Masi
Indice 0,8888 0,8975 0,5021
dt indice 0,0001 0,002497 0,01256
Cac40
Indice 0,1924 0,1719 0,5286
dt indice 0,0003732 0,005405 0,02063
- dt indice indique la différence première de la série de l’indice ;
- les statistiques sont significatifs au seuil de 1%, 5% et 10% pour indice : rejet de H0 ;
- on retient l’hypothèse nulle pour les stat de dt indice ;
- H0= la série à une racine unitaire.
Les résultats du test de Phillips-Perron ont été similaires.
5.3. Test de cointégration
Les deux séries d’indices boursiers exhibent le même ordre d’intégration I(1), il est donc licite
de chercher d’éventuelles relations de cointégration. Les séries non stationnaires peuvent à court
terme, présenter des fluctuations importantes, mais à long terme, une combinaison linéaire les unit
pour une relation d’équilibre de long terme. La présence d’une relation de cointégration nous autorise
donc à aller plus loin et d’estimer un certain modèle à correction d’erreurs permettant de spécifier la
dynamique de court terme des variables en présence en vue d’atteindre l’équilibre stable de long
terme.
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Dans ce qui suit, nous tenterons de déceler l’existence d’une relation de cointégration. Pour ce faire,
nous débuterons notre étude par la mise en œuvre de la procédure de test de cointégration de Johansen
[1988].
La première étape de cette analyse, consiste à déterminer le nombre de retards ( ), du modèle
vectoriel autorégressif. Pour ce faire, nous estimons un certain nombre de processus autorégressifs et
nous retenons celui qui minimise conjointement les critères d’Akaike et Schwartz.
Tableau 5 : Nombre de retards du model VAR
Retards p log-vrais AIC SBC
VAR(1) -377,17984 5,987084* 6,054270*
VAR(2) -377,07620 6,001200 6,090781
VAR(3) -376,44596 6,007023 6,118999
Tableau 6 : Test de Johansen
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)4
Hypothesized Trace 0.05 0.01
No. of CE(s) Eigen value (V.
propre) Statistic Critical Value Critical Value
None * 0.151724 32.32713 15.49471 19.93711
At most 1 * 0.087909 11.59390 3.841466 6.634897 Trace test indicates 2 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.01 level
Ainsi, au seuil de significativité de 5%, le test de Johansen montre qu’il existe une relation de
cointégration, cette relation lie, à long terme, les séries des indices boursiers de Casablanca et de Paris.
5.4. Modèle à correction d’erreur
La présence préalable de relation de cointégration autorise le recours aux modèles à correction
d’erreur (VECM) en vue de spécifier la dynamique d’ajustement de court terme des deux indices.
D’après Engle et Granger, si des variables sont cointégrées, alors la représentation VECM suivante
existe :
ΔΧ t =δ0 +ΠΧ t −1+δ 1ΔΧ t −1+λμ t −1+ν t
4 Résultats par eviews7
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Le coefficient (λ) représente la vitesse d’ajustement en vue d’atteindre l’équilibre stable de long terme.
Econométriquement, ce coefficient devrait être significativement négatif pour que le VECM soit
valide.
Les résultats du modèle à correction d’erreurs, montrent des relations de court terme significatives.
Ainsi, nous pouvons conclure, d’une part, qu’il y a des relations de court et de long termes entre les
deux marché, démontrant bien une forte intégration entre ces marchés boursiers.
Tableau 7 : Modèle à correction d’erreur
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ] Cointegrating Eq: CointEq1 CAC40(-1) 1.000000
MASI(-1) -1.094534
(0.15063)
[-7.26637]
C 1.236512 Error Correction: D(CAC40) D(MASI) CointEq1 -0.597585 0.604790
(0.11739) (0.12263)
[-5.09064] [4.93189]
D(CAC 40(-1)) -0.118283 -0.311932
(0.10137) (0.10589)
[-1.16685] [-2.94569]
D(MASI(-1)) -0.458605 -0.197235
(0.11465) (0.11977)
[-3.99991] [-1.64676]
C 0.032595 0.039649
(0.41003) (0.42833)
[0.07950] [0.09257] R² 0.415531 0.441232
Adj. R² 0.391577 0.418332
Sum sq. resids 2623.633 2863.064
S.E. equation 4.637369 4.844351
F-statistic 17.34729 19.26752
Log likelihood -374.9224 -380.5116
Akaike AIC 5.951912 6.039244
Schwarz SC 6.085601 6.172933
Mean dependent 0.024375 0.046094
S.D. dependent 5.945234 6.351817 Determinant resid covariance (dof adj.) 496.6975
Déterminant resid covariance 451.2235
Log likelihood -754.4139
Akaike information criterion 12.00647
Schwarz criterion 12.31841
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5.5. Test de causalité
Pour mieux spécifier la nature des dynamiques de court terme et des sens de causalité, nous
avons eu recourt à la procédure de test de causalité de Granger [1969]. Ces tests permettent, non
seulement de vérifier l’interdépendance des marchés, mais aussi de spécifier aussi le sens de causalité.
Les valeurs calculées de la statistique de Fischer sont significatives à un seuil de 1%, nous avons
abouti à un résultat confirmant la présence de relations de court terme significatives. A la lumière des
résultats des tests de causalité de Granger, nous relevons la présence de relations de causalité
unidirectionnelle du marché français vers le marché de capitaux marocain. Ainsi, si le marché français
est touché par un choc, il va affecter significativement le marché boursier marocain.
Tableau 8 : Test de causalité de Granger
Période : 2000 :01 ; 2010 :12 retards : 1
Null Hypothesis: Obs F-Statistic Prob.
MASI ne Cause pas CAC40 130 2.33391 0.1291
CAC40 ne Cause pas MASI 5.83967 0.0171
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Conclusion
Dans ce papier, nous avons tenté d’examiner, sous un angle empirique, la dépendance du
marché boursier marocain avec celui français. Pour ce faire, nous avons emprunté volontairement une
approche fondée sur la cointégration. En fait, depuis quelques années, la bourse marocaine de la région
du MENA s’est engagée dans un processus de libéralisation financière visant à attirer les
investissements directs étrangers et relancer la croissance économique. L’idée étant de s’inscrire dans
la mouvance actuelle des regroupements régionaux. Notre étude empirique a été menée sur un
échantillon d’indices boursiers MASI et Cac40. Notre objectif étant de spécifier le degré d’intégration
de ces deux marchés. Sur le plan empirique, la présence d’une relation de cointégration entre les deux
marchés implique la convergence vers un certain niveau d’équilibre stable de long terme comme si les
dynamiques des deux marchés étaient soumises aux mêmes forces de rappel en vue d’atteindre
l’équilibre. La présence d’une certaine relation de cointégration témoigne donc de l’intégration des
marchés.
L’approche empruntée via la cointégration est intéressante à plusieurs égards. D’abord, la
présence d’une certaine relation d’équilibre stable de long terme autorise le recours au modèle à
correction d’erreurs en vue de spécifier la dynamique d’ajustement de court terme en vue de parvenir à
l’équilibre. Econométriquement, la validité d’un modèle à correction d’erreur exige la présence d’une
force de rappel négative et statistiquement significative. Ensuite, nous avons tenté d’exploiter les tests
de causalité de Granger, afin de cerner une relation de causalité.
En ce qui concerne l’intégration du marché marocain avec celui français, les résultats obtenus
montrent une certaine intégration des marchés de la région. Un résultat qui est plus ou moins attendus
vue les relations historiques et économiques du Maroc avec la France, puisque la France est le premier
partenaire étranger du Maroc, ce qui explique la relation de causalité unidirectionnelle vers le marché
des capitaux marocain.
Morrocan all share index MASI : Etude de l’interdépendance et de l’intégration avec le marché de capitaux Français
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