manœuvre nationale «saloum 2018»

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Manœuvre nationale « SALOUM 2018»

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Page 1: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Page 2: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

sommaire

Guélewaar N°15 - Page 2

EDITORIAL P.03 AUDIENCES DU CEMAT P.04 DOSSIER THEME P.06 MANOEUVRE DES UNITES P.21 MANOEUVRE INTERARMEES P.48 MANOEUVRE DES SERVICES P.52 FETES PATRONALES P.58 VIES DES UNITES ET ECOLES P.63 COOPERATION P.75 SPORTS P.77

Colonel Maurice NDIONE, Officier supérieur adjoint au CEMAT,

Directeur de publication.

Colonel Amadou Moussa NDIR, Chef Chaine RH EMAT,

Président du Comité éditorial et Rédacteur en Chef.

Directeur de publication : Colonel Maurice NDIONE,

Officier adjoint CEMAT.Directeur artistique :

Capitaine Marius Gana FAYE, Chef Bureau formation niveau 1 EMAT.

Infographe : Lieutenant Ababacar THIOMBANE,

Chef Bureau personnels EMAT.Photographes :

Caporal-Chef Ndèye Awa DIENE, DIRPA; Soldat de 1ère Classe Boubacar DIAKHATE, EMAT.

Comité éditorial :

Président du Comité éditorial

et Rédacteur en Chef Colonel Amadou Moussa NDIR,

Chef Chaine RH EMAT.Membres:

- Colonel El Hadji Issa FAYE, Chef Chaine études et finances EMAT;

- Colonel Boubacar TOURE, Chef Chaine emploi EMAT;

- Lieutenant-colonel Assane SECK, Chef Division personnels EMAT;

- Lieutenant-colonel Théodore Adrien SARR, Chef Division opérations EMAT;

- Lieutenant-colonel Seykou KEITA, Chef Division logistique EMAT;

- Chef de Bataillon Abdoulaye NDIAYE, Chef Division formation EMAT;

- Chef d’Escadrons Babacar NDIAYE, Chef COAT EMAT;

- Chef d’Escadrons Mamadou Yaya DIALLO, Chef Chef de Cabinet du CEMAT;

- Capitaine Edouard DIALLO, Chef Bureau logistique EMAT;

- Capitaine Mouhamadou Lamine SECK, Rédacteur à l’EMAT;

- Capitaine Fernand B. DIATTA, Chef Bureau génération des forces à l'EMAT,

- Capitaine Mamadou M. DIALLO, Chef Bureau entrainement EMAT,

- Capitaine Amade NGOM, Commandant des transmissions, EMAT.

Som

maire

Page 3: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Lorsqu’en ce milieu de journée du 6 décembre 2018, dans une belle combinaison d’actions terrestres et aériennes, les Forces spéciales

investissent NDRAME ESCALE et libèrent les otages retenus par le Front de Libération du Niambato et du Rip (FLNR/D), nos unités finissent, après sept jours d’engagement, de « neutraliser les éléments adverses, protéger les populations et contrôler la frontière ». A la grande satisfaction des autorités présentes à la démonstration de clôture, l’état final recherché est atteint, le territoire national restauré dans son intégrité et les populations assurées de la protection de la République

La fiction s’arrête là, même si, à bien des égards, la plupart des actes auraient été joués à l’identique dans la pure réalité. Au-delà, cette issue victorieuse aura été l’épilogue d’une longue maturation ayant impliqué plusieurs états-majors et Directions de services, sur plusieurs années.

La manœuvre «SALOUM 2018», thème naturel de ce numéro 15 du Guélewaar, est la concrétisation de la volonté du Commandement de reprendre l’initiative dans le domaine des exercices à caractère national et interarmées.

Car à vrai dire, «NDIAMBOUR», «AMITIE» et «DEGGO» représentaient des rendez-vous opérationnels majeurs et réguliers intégrant les différentes Armées et Services. Après une pause de quelques années, «SALOUM 2018» est venue à son heure pour relancer la dynamique des exercices d’envergure et mettre à l’épreuve notre capacité à planifier et conduire en complète autonomie un entraînement national.

Tester le niveau d’interopérabilité des moyens et capacités au niveau interarmées, afin de prendre efficacement en charge un challenge opérationnel en tout point du territoire national, tel fut l’objectif de cette manœuvre. A la lumière de l’évaluation de ses différentes phases, on peut considérer qu’il a été atteint, tout en relevant le défi d’une planification et d’une exécution reposant exclusivement sur nos moyens propres.

C’est le lieu ici de saluer le soutien du Commandement et l’engagement des personnels de tous niveaux qui ont contribué à la réussite de cette activité.

Pour l’Armée de terre, cet exercice venait de conclure un cycle d’entraînement des unités englobant les séjours en CET, les entraînements spécialisés et les campagnes semestrielles de tir qui ont été conduits avec régularité durant l’année 2018. La manœuvre nationale a agi comme outil d’intégration verticale et horizontale des unités terrestres mais aussi de mise en relation fonctionnelle avec les autres Armées et Services.

Pour ces derniers, après avoir participé à la planification de l'exercice, il s’est agi d’appliquer sur le terrain leur soutien tactique ou logistique à la réalisation de l’effet majeur tout en mettant en œuvre leurs capacités propres dans leur espace de manœuvre ou leur rôle privilégié.

De manière globale, «SALOUM 2018» et les éditions à venir devraient rappeler à tous que l’engagement opérationnel reste et demeure la finalité des Armées et Services respectifs. Sa mise en œuvre nécessite dès le temps de paix la saisie de toute opportunité pour renforcer la coopération fonctionnelle et orienter les esprits vers une intégration toujours plus poussée des actions.

Au-delà de la manœuvre nationale, l’Armée de terre se projette déjà dans la mise en œuvre des activités majeures d’entraînement et des programmes de formation pour 2019. Ils devraient gagner en intensité après le rendez-vous républicain du 4 avril 2019.

Parallèlement, l’EMAT garde toujours en ligne de mire la montée en puissance de ses unités. La génération des forces est en chantier et le dispositif devrait pouvoir bientôt s’enrichir de nouvelles créations.

En attendant, fidèles à leur réputation et revigorés par les améliorations significatives qu’ont connu leurs équipements, nos formations auront fini de défiler avec une fière allure, à l’occasion de la célébration du 59e anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance.

Très bonne fête du 4 Avril et bonne lecture à tous.

«SALOUM 2018», POUR RENOUER AVEC LES MANŒUVRES NATIONALES

editorial

Guélewaar N°15 - Page 3

Le général de brigade Cheikh WADE, Chef d'état-Major de l'Armée de terre

Page 4: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

audiences

Guélewaar N°15 - Page 4

AUDIENCES DU CEMAT

Le CEMAT reçoit en audience le général de brigade Alhadji Martin Inspecteur général des Forces Armées gambiennes

le 18 décembre 2018

Le CEMAT reçoit en audience le lieutenant-colonel Tim MASON, Attaché de Défense de la Grande Bretagne

le 18 décembre 2018

Le CEMAT reçoit en audience le général Mouhamet Ahmed H.MAttaché de Défense de la République Arabe d'Egypte

le 15 janvier 2019

Le CEMAT reçoit en audience le colonel Gwyn CARVER Attaché de Défense des Etats Unis d'Amérique

le 7 janvier 2019

Page 5: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Guélewaar N°15 - Page 5

AUDIENCES DU CEMAT

Visite d'adieu du général de brigade Victor TINE, Commandant la Brigade nationale des sapeurs pompiers

le 27 décembre 2018

Le CEMAT reçoit en audience le général de brigade Mor SECK, Commandant la Brigade nationale des Sapeurs Pompiers

le 7 février 2019

Le CEMAT reçoit deux militaires du rang modèles du Bataillon de parachutistes

le 4 décembre 2018

Le CEMAT reçoit le lieutenant-colonel Fidèle FONSECA, admis à faire valoir ses droits à la retraite

le 31 décembre 2018

Page 6: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

dossier

Guélewaar N°15 - Page 6

«SALOUM 2018» : vue d'ensemble ........................................................« COL Boubacar TOURÉ, Chef Chaine emploi, EMAT »

Etape de la planification ......................................................................... « CES Babacar NDIAYE, Chef Centre opérationnel de l'Armée de terre, EMAT »

Conduite de la manoeuvre.....................................................................« CNE Fernand B. DIATTA, Chef Bureau génération des forces, EMAT »

Les actions civilo-militaires ..................................................................... « COL Abdoulaye TRAORE, Adjoint opérations au COMZONE 3 »

VIP Day ....................................................................................................« CNE Mamadou M. DIALLO, Chef Bureau Entrainement, EMAT »

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DOSSIER MANOEUVRE

Page 7: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Face aux défis sécuritaires inhérents aux menaces asymétriques en constante

évolution, les Forces Armées sénégalaises (FAS) sont dans une dynamique de se doter d’unités capables de prendre en compte cet ennemi d’un genre nouveau tout en étant en mesure de garder leur capacité de réversibilité pour faire face à une menace classique. Ce contexte impose aujourd’hui une posture de défense globale, qui nécessite des Armées le renforcement de ses capacités à opérer en interarmées, tout en gardant les spécificités organiques des unités. De plus, l’acquisition de nouveaux matériels performants exige une adaptation des personnels et une mise à l’épreuve de ces matériels dans une ambiance opérationnelle.

C’est dans cette optique qu’après une pause de plus de 10 années, les Armées ont renoué avec les exercices de grande envergure. En effet, une manœuvre nationale baptisée «SALOUM 2018», impliquant les Armées de terre, de l'air, de mer et les Directions de service, a été conduite en Zone militaire n°3 dans la période du 1er au 7 décembre 2018.

Ainsi pendant cinq jours, 1 700 personnels militaires des trois armées, renforcés de personnels de la Gendarmerie nationale, de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers et des éléments des Eaux et Forêts, et mobilisant plus de 225 moyens roulants, ont été engagés dans le quadrilatère KAOLACK (82-64) -FOUNDJOUNE (44-62) - TOUBAKOUTA (40 24) - WACK

Colonel Boubacar TOURE, Chef de la Chaine emploi de l'EMAT

«SALOUM 2018», VUE D'ENSEMBLE

Guélewaar N°15 - Page 7

DOSSIER MANOEUVRE

Page 8: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

NGOUNA (86-20) pour un exercice axé sur des actions contre un ennemi menant un combat asymétrique.

Le scénario très adapté au contexte régional, a permis une bonne symbiose des Forces de Défense et de Sécurité pour des actions interarmées visant à rétablir la sécurité dans la zone agressée et apporter l’assistance nécessaire aux populations.

Pour cet exercice, une planification rigoureuse et détaillée a été menée par la Chaîne emploi de l’EMAT sous la direction du CEMAT, avec la participation d’officiers représentant les Grands Commandants et Services. Dans la conduite, les GTIA de même que l’ensemble de la Force, ont été contrôlés et évalués par des équipes de contrôleurs et une commission

d’évaluateurs désignés par l’EMGA et les CEMARMEES.

Aussi, des actions civilo-militaires de portée très significative ont-elles été menées lors de la journée des «VIP» qui a marqué la fin de cet exercice national et qui a été rehaussée par la présence de plusieurs autorités militaires et civiles parmi lesquelles plusieurs généraux en activité ou de la 2e Section.

En définitive, «SALOUM 2018» a été un réel succès pour les Armées. Il a permis, sur la base d'un exercice, de dérouler les différentes phases d'une opération de coercition de force qui s'est articulée autour de la préparation, de la prise de l'initiative, de l'imposition de la décision à l'adversaire et de la réorganisation.

Le tout couronné par une journée de communion avec d'anciens généraux, les autorités civiles et militaires et la population du «SALOUM».

Aujourd’hui, plus que jamais, tout en poursuivant les efforts déployés dans le cadre de la modernisation des équipements, en vue d’accroître l’efficacité ainsi que l’aptitude opérationnelle des unités, l’EMAT s’inscrit dans une dynamique dont l’objectif est de mettre à la disposition des Armées des unités bien entraînées, possédant de solides capacités physiques, morales et opérationnelles leur permettant une adaptation sans faille aux nouvelles menaces. Ce qui cadrait exactement avec les objectifs de «SALOUM 2018».

Guélewaar N°15 - Page 8

DOSSIER MANOEUVRE

Page 9: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

CES Babacar NDIAYE, Chef du Centre opérationnel

de l'Armée de terre

Depuis la relance de l’organisation de la manœuvre nationale par

le général de corps d’armée, Chef d'état-major général des Armées, l’EMAT en liaison avec les GCS s’est aussitôt approprié la planification de cette activité majeure. Combinant mise à jour du dossier, génération de forces et mise en place de moyens

logistiques, cette étape préliminaire comportait plusieurs réunions, briefings et reconnaissances de la zone de manœuvre.

Mise a jour du dossier

Fruit d’un travail d’état-major, la manœuvre nationale a été un exercice conçu et déroulé de bout en bout par l’Armée sénégalaise.

Après l'actualisation du dossier et plusieurs séances de présentation aux GCS, le scénario retenu est de type coercition de force asymétrique. Il met en œuvre une brigade interarmes appuyée par des détachements de l’Armée de l'air et de la Marine nationale. Son but est d’entrainer les états-majors d’Armée à planifier, conduire et soutenir une opération interarmées et d’emmener les forces à faire face aux menaces asymétriques

de type groupes armés terroristes.

Suite à de nombreuses propositions de noms de baptême, la manœuvre nationale est finalement baptisée «SALOUM 2018». Après plusieurs ajustements issus des recommandations et orientations du CEMGA, le scénario proposé de même que les besoins logistiques induits ont été validés. Il s’agit, entre autre, d’améliorer la coopération opérationnelle interarmes et interarmées, d’intégrer les opérations spéciales, la manœuvre logistique dans la planification et la conduite des opérations.

Ainsi, après une dernière actualisation qui a été approuvée par le Commandement, la mise sur pied de l'état-major, des troupes de manœuvre et de soutien est venue compléter le dossier de manœuvre.

«SALOUM 2018», L'ETAPE DE LA PLANIFICATION

Guélewaar N°15 - Page 9

DOSSIER MANOEUVRE

Visite d'inspection du BATBLINDÉS par le CEMAT avant la manoeuvre

Page 10: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Génération des Forces

Il s’agissait pour cette phase de désigner le personnel devant armer les cellules de l’Etat-major de l’exercice, les troupes de manœuvre et de soutien.

Cette activité s’est déroulée simultanément avec la mise à jour du dossier. Ainsi, chaque GCS avait des tâches qui lui étaient propres et par conséquent devait désigner le personnel dédié, en tenant compte de l’adéquation qualification-emploi. C’est ainsi que toutes les Armées et Directions de service ont été représentées au sein de l’équipe de planification de l’exercice, regroupée autour de la Chaine emploi de l’EMAT.

Ensuite, il s'en est suivi le grand chantier de la désignation des groupements tactiques qui devaient constituer la Force d’intervention chargée de rétablir l’intégrité menacée de l’Etat dans le cadre de la manœuvre. Il s'est fait concomitamment avec la détermination des besoins logistiques en termes de moyens véhicules et de carburant, de sorte à avoir une capacité de transport suffisante pour les unités désignées, constituées principalement de trois GTIA à dominante respectivement infanterie, blindé et appui. Pour cela un effort de mutualisation des moyens a été nécessaire, de même qu’il a fallu réduire la taille des

groupements pour les adapter au nombre de moyens disponibles.

Pour finir cette phase de la génération de forces, il fallait procéder à la désignation des unités de soutien qui ont, au sein du groupement logistique (GL), joué un rôle primordial dans le déroulement de l’exercice. En effet, le GL était composé de sections provenant de la DIRINT, DIRMAT, DIRSANTE, et du BATRAIN pour assurer la maintenance, le soutien de l’homme et le soutien en produits pétroliers des unités de manœuvre.

En somme, cette étape de génération de forces a permis de recenser les personnels et moyens disponibles au sein des formations désignées et de dégager les besoins logistiques induits.

Planification logistique

La planification logistique de la manœuvre «SALOUM 2018» s’est déroulée parallèlement à la génération des Forces, et a été conduite par la Division logistique de

l’EMAT, renforcée des représentants des Directions de services devant constituer le groupement logistique, chargé du soutien des unités.

En premier lieu, il a été identifié les moyens logistiques nécessaires à la conduite de la manœuvre. A ce titre, le travail préliminaire produit par les bataillons devant constituer les troupes de manœuvre a été affiné pour déterminer exactement les besoins à satisfaire en termes de recomplément ou de mise en place de moyens dans les domaines RAV-MEC-SAN ou du soutien de l’homme.

Au final, après plusieurs ajustements, une rencontre de présentation de la dernière mouture du dossier de manœuvre incluant la partie logistique a été tenue en présence de toutes les parties prenantes à l’exercice et sous la présidence du CEMAT. Après les ultimes réglages, la validation du dossier de manœuvre a été enfin prononcée par le CEMGA, à l'issue d’une présentation détaillée en présence de tous les Grands Commandements et Services.

Guélewaar N°15 - Page 10

DOSSIER MANOEUVRE

Inspection du BATBLINDÉS

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I. Manœuvre zonale

En prélude à l’engagement de la Force d’intervention, une manœuvre zonale a d’abord

été conduite sous les ordres du COMZONE 3. En effet, ce dernier avait reçu du CEMGA l’ordre de sécuriser sa zone de responsabilité pour, au mieux, détruire les groupes armés qui y sévissent, au moins, leur interdire le franchissement de la ligne NDIAAFAT-KAWIL.

Ainsi pendant 48 heures, du 1er

au 2 décembre, les unités de la Zone militaire n° 3, articulées autour du Groupement DELTA, constitué essentiellement du 3e Bataillon d'infanterie renforcé d’une Compagnie de reconnaissance et d'appui du 23e BRA et d’une section du Génie, ont effectué des missions de contrôle de zone dans le triangle KAOLACK-SOKONE-KEUR MADIABEL.

Après avoir momentanément rétabli la situation, et fait face à une série d’attaques d’intensité variable, entre KEUR MADIABEL et PASSI DIEMOUL, ponctuée par des poses de mines, le GPT D a contenu pendant 24 heures l’avancée des éléments du FLNR/D avant de se rétablir sur la ligne NDIAFAT - KAWIL, environ à 10 km au sud de KAOLACK, qu’il a reçu l’ordre de défendre fermement jusqu’à l’engagement des unités d’intervention.

II. Engagement des Unités d’intervention

21. Projection du PC Harpon

Dans le cadre de la projection de groupements constituant la Force d’intervention sur la zone de déploiement et d’attente, un PC

«SALOUM 2018», CONDUITE DE LA MANŒUVRE

Capitaine Fernand B. DIATTA, Chef du Bureau génération

des forces à l'EMAT

harpon a été déployé à KOUTAL à partir du 29 novembre 2018. Ce détachement précurseur était composé d’officiers d’état-major du CO de Brigade (J35, J6 et J4) et d’une partie du Groupement logistique articulé autour des détachements des Directions de services (intendance, génie, santé et matériel).

Le PC harpon avait pour but de préparer l’engagement de la Force en coordonnant le déploiement des unités de manœuvre et celui des éléments constitutifs du PCIAT. Durant son activation, il a pris en compte le recueil et l’orientation des unités de manœuvre vers leurs zones d’attente, la coordination avec le PC de la ZM3 et les autres Forces de défense et de sécurité et enfin, l’installation du PCIAT à KOUTAL.

Tout d’abord, dans le cadre du déploiement des unités, le rôle du PC harpon a été très déterminant dans le suivi et la coordination des activités de soutien aux GTIA confrontés à des difficultés pendant leur engagement.

Ensuite, aux actions menées par ce PC précurseur, s’ajoute la coordination avec le PC de la Zone militaire n°3 en termes d’informations

Guélewaar N°15 - Page 11

DOSSIER MANOEUVRE

Briefing opérationnel au PC de la Zone militaire no 3

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Point de situation par la Cellule "3 D"

à recueillir sur le cours des opérations et la préparation de la juxtaposition du PCIAT au PC de la ZM3. Aussi, la prise en compte au plus tôt des unités dans le cadre de l'action globale de la Force et le contact avec les autres forces de sécurité faisaient aussi partie des tâches dévolues au «Harpon».

Enfin, la présence du PC harpon sur la zone de déploiement a permis de guider et d’orienter les travaux d’installation du PCIAT. Il a pris en compte la répartition des différentes cellules au sein du PC, la délimitation des espaces réservés à chaque entité et l’assainissement de la zone d’installation.

22. Juxtaposition des PC et activation du CO

La projection complète du PCIAT dans la zone de manœuvre a été effective à partir du 2 décembre 2018. Après une période de juxtaposition du PCIAT et du PC de la ZM3, qui consistait effectivement à une imprégnation des éléments du CO sur le déroulement des actions menées jusque-là, la direction des opérations fut alors prise par le DIREX (CEMAT) avec l’activation immédiate du PCIAT qui sera désormais chargé des opérations dans la zone d'engagement.

La mise en place de moyens de

transmissions suffisants et adéquats a permis l’activation du CO le même jour, par un réseau de communication théâtre avec d’une part les unités de manœuvre, et d’autre part, l’arrière (Etat-major général des Armées et Etats-majors d’Armées). En interne toutes les cellules ont commencé à fonctionner et le matériel adéquat mis en place. Un contact a été établi avec tous les GTIA déployés pour vérifier la compatibilité des fréquences et l’effectivité de leur déploiement dans leurs zones d’attentes respectives.

23. Intervention des unités

Après deux jours de manœuvre zonale, le GTIA/D s’est replié sur la ligne de débouché (LD) NDJAFAAT- KAWIL en mesure d’être relevé par dépassement, par les unités d’intervention déployées dans leurs zones d’attente. Il a ensuite reçu la mission de défendre fermement cette ligne et d'être en mesure d’appuyer les unités d’intervention.

La Force d’intervention, déployée à compter du 030600Z DEC18, avait pour mission, au mieux, de détruire, au minimum de neutraliser, les éléments armés dissidents du Front de Libération du NIOMBATO et du RIP (FLNR/D) engagés dans la province de KAOLACK, protéger les populations et contrôler la frontière avec l’Etat Vert qui soutient les

rebelles. L’objectif recherché était de rétablir un environnement sécurisé et interdire tout renfort FLNR/D à partir de la frontière SUD.

Fort de trois GTIA, d’un groupement d'appui (BATARTI), d’un détachement de Forces spéciales terre et air, d’un détachement air et mer, et d’un Groupement logistique, cette Force s’est engagée dans la zone de manœuvre divisée en deux fuseaux.

Le GTIA/A après avoir effectué la réarticulation de ces unités projetées par voies maritime et terrestre, s’est engagé dans le fuseau Ouest de la zone de manœuvre. Ce GTIA avait pour mission de RECONNAITRE de la ligne de débouché (LD) à L1 (PASSY - NDIEDIENG), puis d’ATTAQUER en force de L1 à L2 (SOKONE - NDRAME ESCALE), en mesure de CONTROLER la zone au sud de la L2.

Le GTIA/C était déployé dans le fuseau EST. Il avait pour mission de RECONNAITRE de la LD à L1 (NDIEDIENG – TOUBA TIARENE), puis d’ATTAQUER en force de L1 à L11 (KEUR MADIKE - KEUR MADIABEL), en mesure de SOUTENIR l’attaque de NDRAME ESCALE par le GTIA/C.

Le GTIA/B, en deuxième échelon,

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DOSSIER MANOEUVRE

Page 13: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

avait pour mission d’APPUYER la reconnaissance offensive du GTIA /A et C jusqu’à L1 avec priorité au GTIA/C, puis, en deuxième échelon APPUYER l’attaque du GTIA/A et C jusqu’à L11 avec effort dans le fuseau EST, ensuite en première échelon, DETRUIRE les positions fortifiées ennemi entre L11 et L2 avec effort à NDRAME ESCALE et enfin, EXPLOITER vers la frontière et COUVRIR le contrôle de zone en mesure d’être relevé par le GTIA/D.

Le Groupement d'appui (BATARTI), avait reçu pour mission d’APPUYER les GTIA/A et C dans leur phase de reconnaissance offensive avec effort dans le fuseau EST, puis à partir de L11 (NDIEDIENG), faire effort sur NDRAME ESCALE.

Quant au Détachement air (DETAIR) il avait reçu pour mission de SOUTENIR la manœuvre offensive de la brigade en donnant la priorité au GTIA/B pendant la prise de NDIEDIENG et au DET FS pour la libération des otages de NDRAME ESCALE.

Le détachement de la marine (DETMER), en plus de l’appui à la projection des unités, devait à partir de sa zone de déploiement au niveau de l’embouchure du fleuve Saloum, SURVEILLER les débarcadères et les plateformes pétrolières, INTERDIRE les accès fluviomaritimes et SOUTENIR le contrôle de la frontière

avec l’Etat VERT.

24. Coordination du Centre des opérations

Le Centre des Opérations (CO) est le lieu où s'exerçait la fonction de commandement de la manœuvre. Il contrôlait l'exécution des ordres donnés par le DIREX et effectuait les comptes rendus nécessaires par des points de situation réguliers. Il s’assurait aussi de l’utilisation judicieuse des moyens alloués aux unités en fonction de leurs missions et de l’objectif final à atteindre, en mettant aussi en synergie les différentes fonctions opérationnelles.

S’appuyant sur les cellules spécialisées, le CO a conduit la manœuvre de bout en bout. En effet, à partir du 3 décembre 2018 à 6H00, toutes les actions ont été coordonnées à partir du PCIAT. Il s’agit de la phase d’engagement, de neutralisation et de sécurisation.

Les tâches données au CO ont dicté les différents temps de la manœuvre.

Le premier temps de la manœuvre, consistait en une relève par dépassement des unités de la ZM3 et une reconnaissance offensive jusqu’à la première ligne de coordination (L1). Cette phase a été l’occasion pour le Chef du CO de procéder aux derniers réglages mais aussi pour les différentes cellules de mieux

s’imprégner des tâches à accomplir.

Au temps 2 de la manœuvre, l’accent était mis sur la coordination des actions feux entre l’appui aérien, l’appui sol-sol du Groupement d'appui et les unités de manœuvre au sol. De plus, le CO a eu à prendre en compte les demandes d’EVASAN, et de recomplétement logistique en s’appuyant sur le GL. Pendant la libération d’otages, il a assuré la conduite des différentes actions menées à NDRAME ESCALE. Il s’agissait de l’assaut du point sensible, de la libération des otages, de leur évacuation et de la destruction des points fortifiés.

Lors du temps 3, l'effort a porté sur la sécurisation. Les actions conduites ont tourné sur la mission de contrôle de zone des GTIA/A, B et C, le recomplétement en carburant et enfin la coordination avec le GTIA/D pour la phase de la relève pour la prise en compte du contrôle de la frontière SUD.

25. Actions interarmées

La manœuvre «SALOUM 2018» a vu la participation de toutes les Armées. L’implication des composantes Terre, Mer, Air et Forces spéciales s’est traduite par des actions communes coordonnées à partir du PCIAT. Il s’agit principalement des actions d'appui au transport des unités, aux évacuations sanitaires,

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DOSSIER MANOEUVRE

Page 14: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

à l’appui feu et à la reconnaissance aérienne.

Tout d’abord, dans le cadre le cadre de la projection des unités, la Marine nationale a permis la mise en place d’un S-GTIA du GPT ALPHA dans le fuseau OUEST et assuré, par des patrouilles sur le fleuve, la surveillance du flanc OUEST de la Force et aussi, le contrôle de la frontière maritime en vue d’empêcher toute action de ravitaillement ou de renforcement des éléments du FLNR/D.

Quant à l’Armée de l'air, son rôle a été déterminant dans l'action offensive de la Force à travers son soutien RENS, son appui feu et transport, surtout pendant l'action de libération des otages à NDRAME ESCALE. En effet, le DETAIR a mené plusieurs sorties aériennes de renseignements au profit des Forces terrestres et maritimes. Elles ont été d’une grande importance dans la mesure où elles ont permis de renseigner sur l’ennemi, d’orienter l’appui de l’artillerie et la manœuvre des unités.

En outre, les Forces terrestres ont bénéficié durant toute la manœuvre et en particulier lors de l’opération de libération d’otage menée par les Forces spéciales de l’appui feu du DETAIR qui a permis l’héliportage des Forces spéciales terre et air pour l’assaut, avant d’évacuer par hélitreuillage les otages libérés.

Enfin, les évacuations sanitaires et le transport d’autorités sont venues s’ajouter aux actions menées par le DETAIR.

26. Conduite des opérations logistiques

Les unités de manœuvre ont été soutenues par un Groupement logistique (GL) déployé à KOUTAL, qui était chargé de la conduite des opérations logistiques de l’exercice. Pour supporter la manœuvre des unités, le GL a déployé un Détachement avancé de soutien (DAS) pendant le deuxième temps de la manœuvre afin de soutenir au plus près les unités pendant la phase d’effort. Le GL était composé de différentes cellules de soutien constituées de la chaine commandement - vie - soutien, de la chaine ravitaillement (RAV), de la chaine maintien en condition (MEC), de la chaine soutien de l’homme et de la chaine santé (SAN).

Le chef de corps du BATRAIN était désigné commandant du Groupement logistique chargé de l’exécution du soutien conçu et planifié par l’adjoint soutien interarmes (J4). Ce dernier a été chargé de l’organisation de toutes les activités de soutien de l’exercice sous la supervision du Chef du CO.

L’activation du GL à J-2 a permis le suivi de l’ensemble des opérations logistiques pré-déploiement et déploiement des formations participantes.

27. Activités civilo-militaires (ACM)

Partie intégrante des opérations de la manœuvre, les activités civilo-militaires (ACM) ont été conduites pour renforcer le lien Armée-Nation entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les populations.

Avec le développement de l’extrémisme violent et du terrorisme, les ACM participaient à faire adhérer les populations à l'action de ces dernières. Il s’agissait aussi de créer une forte complicité entre les FDS et la population afin de prévenir les risques d’enrôlement des groupes armés dans le cadre d’actions alternées de coercition de forces et de maitrise de la violence.

En ce sens, en plus du déploiement de l’hôpital militaire de campagne de niveau II (HMC2) pour les consultations médicales gratuites, les ACM ont concerné la distribution de pains, la réfection et la réalisation d’infrastructures sanitaires et scolaires ainsi que le don de matériels divers. Menées principalement à NDRAME ESCALE, les actions sociales, telles la rénovation et l’équipement du dispensaire, de la maternité et de la case des tout-petits, les consultations médicales et la construction du mât du drapeau de l’école, ont marqué les populations locales qui ont exprimé leur joie et leur fierté aux Armées.

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DOSSIER MANOEUVRE

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SPONSORING

Employées de HANNE COMPANY lors de la journée des Femmes, le 8 mars 2019

Tshirts et casquettes de la manoeuvre offerts par HANNE COMPANY

Taïr HANNE invité au "VIP DAY"

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Don de matelas à la maternité de NDRAMÉ ESCALE

actions civilo-militaires

Colonel Abdoulaye TRAORE, Adjoint opérations au COMZONE 3

LES ACTIONS CIVILO-MILITAIRES DE LA MANŒUVRE NATIONALE «SALOUM 2018 »

Le temps fort de la «Manœuvre nationale «SALOUM 2018» qui s’est déroulée en Zone militaire n°3 aura été la Journée du 06 décembre 2018, date de clôture de l’exercice, à NDRAME ESCALE. En effet, si les populations de cette communauté rurale ont été émerveillées par le lâcher de parachutistes, la démonstration d’une libération d’otages par les Forces spéciales et la parade des troupes participantes, c’est bien les actions civilo-militaires

(ACM) qui auront particulièrement marqué les cœurs et les esprits.

Située à environ 50 km de Kaolack, la commune de NDRAME ESCALE fait partie de l'arrondissement de WACK NGOUNA, dans le département de NIORO DU RIP. Elle regroupe 46 villages. Aussi, le choix porté sur cette localité qui constitue un carrefour a -t-il permis de toucher une cible estimée à 24 000 habitants.

Il convient aussi de préciser que les ACM désignent l'ensemble des actions réalisées par les Armées au profit de la population civile. Elles constituent une contribution militaire à la réalisation des objectifs civils dans tous les domaines : culturel, économique, social et sécuritaire… En cela, elles permettent d’établir une relation dynamique et affective entre les militaires et les populations de la localité dans laquelle ils exécutent leur mission. De ce point de vue, les ACM contribuent d’une part, à renforcer les relations entre les

autorités militaires et civiles et au-delà, à faciliter le bon déroulement des opérations. D’autre part, elles permettent de rétablir des relations de confiance entre les militaires et les populations bénéficiaires.

C’est fort de ces préoccupations que l’équipe formée par un représentant de la Direction de l'action sociale des Armées (DASA), un représentant de la Direction du génie et de l’infrastructure des Armées (DIRGEN) et le médecin du Centre médical de garnison représentant la Direction de la santé des Armées (DSA) ont planifié les ACM de la manœuvre «SALOUM 2018» sous la coordination de la Zone militaire nº3.

Elles ont porté essentiellement sur des réhabilitations d’infrastructures, des consultations médicales gratuites et des dons divers. Elles ont concerné l’Ecole élémentaire, la Case des tout-petits, la maternité et le poste de santé.

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DOSSIER MANOEUVRE

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Une partie du lot de matériels mis à la disposition de la Case des tout-petits de NDRAMÉ ESCALE après sa rénovation.

L’Ecole élémentaire

En vue de valoriser le thème de la Journée des Forces armées (les Forces armées : un exemple dans l’éducation à la citoyenneté et à l’unité nationale) et de commun accord avec les autorités administratives, communales ainsi que la direction de l’école, une cérémonie de montée des couleurs présidée par le général de corps d’armées, Chef d’état-major général des Armées (CEMGA) a été exécutée dans la cour de l’école. Cet acte au sens civique élevé a été suivi d’une remise par le CEMGA, d’un don de 3 500 cahiers et 100 stylos à bille au profit de l’établissement.

La Case des tout-petits

Entièrement réhabilitée, la case des tout-petits a également bénéficié d’un don portant sur 103 chaises pour enfants, 10 chaises pour adultes, deux jeux de ballon de décoration et trois nattes grand format pour les activités ludiques et éducatives.

Le Centre de santé

Le Centre de santé de NDRAME est composé du poste de santé et de la maternité.

Au poste de santé, les travaux de rafraichissement de la peinture, de maçonnerie, de plomberie et de réparations diverses ont permis de récréer un environnement accueillant pour les malades. De plus, la salle d’hospitalisation a été dotée de 10 matelas.

S’agissant de la maternité, un appoint de six matelas et la réhabilitation du circuit électrique pour la bonne marche de la couveuse ont été des actions marquantes au profit de la population féminine.

Par ailleurs, toutes ces réalisations exécutées par l’équipe du Bataillon des travaux du génie ont été couronnées par une journée de consultation gratuite en médecine générale, gynécologie, pédiatrie et gériatrie.

Toujours au plan médical 2500 moustiquaires, 50 draps et 20 couvertures ont été mis à la disposition des structures sanitaires par la DASA, de même que des kits médicaux.

Enfin, il importe de mentionner que les activités de la journée ont été agrémentées par la distribution de pains chauds préparés par la boulangerie de la Direction de l'intendance des Armées.

La manœuvre «SALOUM 2018» a connu son épilogue avec un cocktail relevé qui a permis aux autorités et populations de NDRAME ESCALE de démontrer leur satisfaction et leur reconnaissance aux autorités militaires. La promesse du Maire relative à une grande affluence lors des prochaines opérations de recrutement est à prendre au sérieux si l’on retient que les ACM ont eu un impact significatif sur les populations des villages qui la composent.

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DOSSIER MANOEUVRE

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Les invités "VIP" en attente du briefing sur l'ensemble de la manoeuvre

«SALOUM 2018» :ORGANISATION DE LA JOURNEE « VIP- DAY »

Capitaine Mamadou M. DIALLO, Chef du Bureau entraînement à

l'EMAT

Dans le cadre de la manœuvre nationale interarmées «SALOUM 2018» la journée

du jeudi 6 décembre 2018 a été réservée pour le « VIP-DAY » dans la localité de NDRAME ESCALE.

Marquant la fin de l’exercice, elle a été présidée par le général de corps d’armée, Chef d’état-major général des Armées (CEMGA) accompagné des GCS et en présence de plusieurs autorités militaires, administratives, locales et étrangères.

Consolidant le concept Armée-Nation, plusieurs activités ont été organisées visant à contribuer à la fraternisation entre les Armées et les populations de la zone d’action.

Coordonné par l’EMAT en liaison avec les GCS concernés, le programme d’activité de la journée était riche et varié au grand bonheur des populations qui sont venues nombreuses participer à l’événement.

En effet, ayant débuté par la visite du CEMGA du Poste de commandement (PC) de la Zone militaire n°3 et aux autorités locales de la ville de Kaolack, les activités se sont poursuivies sur la zone d’action. Elles comprenaient la visite du PCIAT et de l’HMC, la réception des ACM, le lâcher de parachutistes, la démonstration de l'action finale de l’exercice, le défilé des troupes de manœuvre et le cocktail. La visite du PCIAT a permis au CEMGA de voir l’organisation et le fonctionnement des différentes cellules (J1à J9) ou les officiers d’état-major lui ont fait un point de situation générale. Auparavant, le CEMGA avait visité la cellule de communication du PCIAT dont la salle de presse était localisée à Kaolack.

Au cœur du concept Armée-Nation, la réception des ACM a été un des moments forts de communion avec les autorités et les populations locales qui ont tous apprécié cette action sociale des Armées.

Ensuite, les autorités et les invités ont assisté à un lâcher de parachutistes

pour une démonstration de chute libre sur le terrain de NDRAME ESCALE avec les moniteurs et instructeurs du Bataillon de parachutistes accompagné de quelques moniteurs des Forces spéciales terre et air.

A l’issue de ces activités de sauts, la population a été conviée à la démonstration de l'action finale clôturant les activités opérationnelles de l’exercice. Cette action menée par quasiment toutes les composantes de la manœuvre s’inscrivait dans le cadre d’une attaque préparée de la brigade interarmées sur une position fortifiée de l’ennemi. L'action proprement dite a débuté par un assaut aérien des FS terre et air pour libérer les otages amis après une infiltration préalable ayant fourni les renseignements indispensables dans le cadre d’une telle action.

Pendant l’assaut par air effectué à partir de deux aéronefs de l’Armée de l'air (Equipes d'appui et d’Assaut), les éléments des FS ont démontré leur professionnalisme dans la maitrise et la coordination de leurs actions à savoir la descente par corde lisse, l’abordage et l’isolement de l’objectif, les appuis, la prise en compte de la menace IED, l’identification et l’exfiltration. Dès la fin de la libération des otages, la démonstration se poursuivit par l’attaque du GTIA/B (BATBLINDES) pour neutraliser

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DOSSIER MANOEUVRE

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Le CEMGA serrant la main au lieutenant-colonel Cheikh GUEYE, commandant le GTIA/D

les positions ennemies fortifiées. L'action se termina par la réduction des résistances isolées (RRI) par les GTIA/A et C à dominante infanterie du Bataillon de commandos et du 1er Bataillon dans leurs fuseaux respectifs (OUEST / EST) couvert par le GTIA/B face à la frontière. Les groupements ont également fait preuve d’engagement et d’efficacité dans l’exécution des différents actes élémentaires des unités.

Cette action majeure interarmées et interarmes fut une réussite opérationnelle dans la préparation et l’exécution du scenario.

Par ailleurs, le défilé des troupes de manœuvre composées des différents groupements et détachements de la Marine nationale et de l’Armée de l'air était un moment important de la journée de « VIP-DAY ». Magnifiant l'action de la Force sur le terrain et la fraternisation avec les populations, le défilé militaire a débuté par la parade à pied suivie de celle motorisée et aérienne. Il a permis de voir la détermination des hommes et l’importance des moyens humains et matériels engagés pour la manœuvre.

Enfin, la journée fut clôturée par le cocktail offert par le CEMGA à l’endroit des invités, de la troupe et de la population locale dans une ambiance de communion et de partage.

En définitive, le « VIP-DAY » fut un succès total dans la conception, la mise en œuvre et a répondu aux attentes du Commandement en matière de démonstration d’actions civilo-militaires et opérationnelles.

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DOSSIER MANOEUVRE

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Consultations gratuites et dons de médicaments

LES ACM EN IMAGES

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DOSSIER MANOEUVRE

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> 1er Bataillon d'infanterie (GTIA/A) ........................

> Bataillon de commandos (GTIA/C) .....................

> Bataillon de blindés (GTIA/B) ..............................

> 3e Bataillon d'infanterie (GTIA/D) .....................

> Bataillon d'artillerie (GTIA/Appui) .......................

> Forces spéciales ..................................................

> Bataillon du train (GL) .........................................

> 4e Bataillon d'infanterie ....................................

> 22e Bataillon de reconnaissance et d'appui ..

> 23e Bataillon de reconnaissance et d'appui ..

> 24e Bataillon de reconnaissance et d'appui ..

manoeuvre des unites

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MANOEUVRE DES UNITES

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Le 1er Bataillon d'infanterie demeure une unité territoriale

spécifique car n'ayant aucune frontière internationale à sécuriser et par conséquent est toujours appelé à intervenir au profit des autres zones militaires. A cet effet, la manœuvre nationale qui s’est tenue dans la période du 1er au 7 décembre 2018 a permis de tester les capacités de ladite formation à projeter son PC et deux compagnies en un temps très court pour repousser une menace et participer au rétablissement de la souveraineté territoriale.

Les semaines précédant le déploiement du Bataillon ont été consacrées à la préparation des personnels des 13e et 14e CFV et à la remise en condition du parc automobile et des moyens de transmissions. Ce qui a permis d’équiper les S/GTIA et les 201 militaires devant participer à la manœuvre et de disposer de 14 HMMWV et 03 Toyota. Cette phase de préparation a été conclue le 28 novembre 2018 par une inspection qui a permis au CEMAT de s’enquérir du niveau opérationnel du bataillon et diligenter la résolution des problèmes logistiques.

Ainsi, après un préavis initial de deux jours, le bataillon s’est engagé le 1er décembre 2018 dans une zone située au Sud de Kaolack en deux échelons : le premier composé du PC et de la 13e CFV déployé par voie routière en ZDA à NDIAFATTE et le deuxième constitué par la 14e CFV débarqué par EDIC à FOUNDIOUGNE. Renforcé de la SML 3, d’une section sur RAM du 22e BRA et d’une escouade du Génie,

appuyé par une batterie du GPT/APPUI et soutenu par le GTIA/B, le GTIA/A a reçu pour mission, après dépassement des éléments de la Zone militaire n°3, de détruire tout ennemi dans le quadrilatère NDIAFATTE, DIEDIENG, TOUBACOUTA et KEUR ALAJI MAKOUMBA, en mesure de contrôler la frontière avec VERT.

Le GTIA/A était encadré à l’Est par le GTIA/C (Bataillon de commandos), au Nord par le GTIA/B (bataillon de blindés) en soutien et les éléments de la Zone militaire n°3 chargés de la réduction des résistances isolées après le dépassement à NDIAFATTE. Aussi, après un début relativement difficile, les deux S-GTIA plutôt habitués à des missions défensives statiques en OPIN, ont pu retrouver leurs réflexes et poursuivre leur attaque en direction de la frontière. C’est ainsi que dès J 0600 Z, le S-GTIA/A, après débarquement à FOUNDIOUGNE a entamé une reconnaissance en direction de DIOFIOR pour soutenir l'action des COFUMACO dans cette localité pour déboucher à hauteur

Lieutenant-colonel Cheikh Tidiane BOUSSO, Commandant le

1er Bataillon d'infanterie

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MANOEUVRE DES UNITES

(GTIA/A) : LE 1er BATAILLON D'INFANTERIE S'ENGAGE AU « SALOUM »

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de PASSI. Pendant ce temps, le S-GTIA/B menait la reconnaissance offensive pour détruire l’ennemi signalé dans son fuseau. A partir de J+1, les deux unités du BATUN ont conduit parallèlement leur attaque vers le Sud pour se rétablir à J+2 sur l’axe SOKONE-NDRAME ESCALE pour le VIP-DAY prévu à J+3 dans la dernière localité et le désengagement final le vendredi 6 décembre 2018.

Par son engagement dans la manœuvre «SALOUM 2018», le 1er Bataillon d'infanterie a pu

éprouver ses capacités de projection de troupes, de planification et de conduite d’opérations offensives. Tout d’abord, avec un renfort en mobilité du BATRAIN, les deux compagnies et le PC ont pu être déployés de façon quasi-autonome. En outre, la projection dans le théâtre d’une unité par voie maritime a conféré à la formation une nouvelle capacité opérationnelle. Ensuite, durant toute la manœuvre, le PC du Bataillon a pu conduire les opérations notamment par la diffusion d’ordres, l’emploi effectif de la messagerie, le

déclenchement d’une EVASAN, la sécurisation des axes logistiques, les escortes et l’intégration des appuis internes et externes. Enfin, au sein des unités, les CDU ont pour une fois eu l’occasion de manœuvrer avec leurs trois sections et exécuter diverses missions de reconnaissance, d’attaque de positions ennemies et d’escortes logistiques. Ils ont en outre pu tester les aptitudes techniques et tactiques de leurs différents chefs de section et chefs de groupe.

Toutefois, au-delà de la restitution des programmes d’instruction et d’entraînement, la Manœuvre nationale « SALOUM 2018 » a été une opportunité unique pour le personnel du BATUN de raffermir leur cohésion car ayant rarement eu la possibilité d’évoluer en un seul bloc. Ainsi, l’honneur qui a été fait au bataillon d’y participer, prouve de la confiance que lui fait le Commandement et renforce davantage l’esprit de corps et la fierté d’appartenir à cette famille que les héritiers continuent de préserver.

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MANOEUVRE DES UNITES

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Le Bataillon de commandos, articulé en un Poste de

commandement (PC), deux compagnies de combat renforcé d’un peloton AML 90, d’une escouade du Génie et un détachement de liaison d’observation et de coordination (DLOC), a participé à la manœuvre nationale «SALOUM 2018» qui s’est déroulée du 1er au 7 décembre 2018

dans le quadrilatère KAOLACK-FOUNDIOUGNE-TOUBAKOUTA-WACK NGOUNA.

L’objectif qui était d’entrainer le groupement à concevoir et conduire une action offensive dans un cadre interarmées a été largement atteint. Cet exercice aura particulièrement permis d’éprouver les capacités opérationnelles des unités.

Cette manœuvre fut une occasion pour consolider les savoir-faire tactiques et techniques après un séjour de huit mois en Gambie.

Elle aura également permis d’évaluer les aptitudes opérationnelles de l’état-major du bataillon notamment en termes de rédaction de documents opérationnels.

L’échange interarmes a été bénéfique à tous les niveaux et a permis aux unités de parfaire l’intégration

des appuis. Pendant cinq jours les compagnies ont travaillé en parfaite synergie avec les renforcements.

La section de recherche et de renseignement (SRR), s’est davantage familiarisée avec ses moyens d’acquisition de jour et de nuit. Toujours en avance de phase, elle aura mis l’accent sur la recherche du renseignement notamment lors des phases de mise en place en zone de déploiement et d’attente (ZDA) et de bascule des PC. Sur ce plan, les drones nouvellement acquis par le bataillon ont fait leur baptême de feu pendant cet exercice et ont été d’un apport de taille. Leur mise en œuvre a permis la capture par surprise de prisonniers de guerre ainsi que l'appui renseignement au profit des amis.

Au plan logistique, la compagnie de commandement d'appui et de service (CCAS) a pu mesurer à

Chef de bataillon Clément H. BOUCAL, OA BATCODOS

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MANOEUVRE DES UNITES

(GTIA/C) : LE BATCODOS DANS LA MANŒUVRE NATIONALE « SALOUM2018 »

Visite du PC tactique GTIA/C par le CEMAT

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sa juste valeur toute l’importance du soutien logistique. L’excellente planification en amont a permis de surmonter les difficultés et de soutenir convenablement les unités malgré les délais relativement courts de préparation. L’appui indirect a été concrétisé par la mise en batterie des mortiers lourds durant la phase offensive et permis par la même occasion de renforcer davantage les connaissances acquises sur le poste de graphiquage de tir (PGT).

En définitive, au-delà de l’évaluation des capacités opérationnelles des unités, cette manœuvre a grandement contribué à renforcer la cohésion du bataillon. En effet, les commandos ont manifesté un engagement et une détermination sans faille à la hauteur de ce grand rendez-vous. Ce qui est fidèle à l’état d’esprit de cette formation toujours prête à donner le meilleur d’elle-même pour répondre aux attentes du Commandement.

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MANOEUVRE DES UNITES

Un opérateur radio du GTIA/C passant un message

Détachement motorisé du GTIA/C lors du défile

Page 26: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Lieutenant-colonel Mamadou SARR,Commandant le Bataillon de blindés

La rupture stratégique subséquente à l’avènement

du contexte sécuritaire actuel, notamment la prolifération des menaces sub-étatiques, a engendré une mutation des doctrines où l’emploi de la composante blindée devient plus que nécessaire pour la conquête et le maintien de l’initiative, bref pour l’accompagnement de l'action des autres forces terrestres afin de remporter la décision.

C’est fort de ce constat qu’après une année de remise en condition

opérationnelle bien réussie du Bataillon de blindés, le test ultime des cuirassiers fut la manœuvre «SALOUM 2018», planifiée et conduite par l’Etat-major de l’Armée de terre durant la période du 1er au 7 décembre 2018.

A l’analyse, cet exercice a été une opportunité pour le Bataillon de blindés, articulé autour du GTIA/B, de confirmer sa capacité à intégrer une manœuvre interarmées, d’évaluer les aptitudes de son Poste de commandement (PC), la performance opérationnelle de ses escadrons et d’éprouver les ERBC dans des compartiments de terrain différents de leurs zones d’entraînement habituelles.

Le Poste de Commandement (PC) du GTIA/B à l’épreuve de «SALOUM 2018».

La participation du BATBLINDES en tant que GTIA/B, articulé autour d’un PC, de deux escadrons, d’une escouade du Génie et d’un DLOC s’est effectuée à la faveur d’une préparation optimale en ambiance opérationnelle. Cette préparation a mis en œuvre une simultanéité d'interactions avec l’EMAT à travers des points de

situation avec les GCS pourvoyeurs pour un soutien adapté, avec les GTIA amis pour une coordination efficiente des opérations et, enfin, avec les escadrons qui venaient de terminer le premier axe d’effort du Chef de corps, à savoir l’évaluation des aptitudes opérationnelles.

En réalité, la défi de la mutualisation des moyens a été relevé dès la dernière semaine qui précéda l’engagement du BATBLINDES par le détachement d’une escouade de trois HUMVEE au profit du Bataillon d'artillerie (GTIA /APPUI) et d’un Peloton AML en adaptation au GTIA/C (Bataillon de commandos).

Si l’objectif principal de la manœuvre nationale était, d’une part, d’éprouver et d’évaluer les aptitudes opérationnelles des formations et les capacités logistiques des services de soutien, et d’autre part, de tester l’interopérabilité terre, air et mer, le PC du BATBLINDES, organisé pour la circonstance autour d’un Etat-major fort de neuf bureaux (B1 à B9) s’est parfaitement intégré dans le dispositif de la Force commandée par le Chef d’état-major de l’Armée de terre (CEMAT).

Ainsi, après l'inspection des troupes

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MANOEUVRE DES UNITES

(GTIA/B) : LE BATAILLON DE BLINDES A L’ASSAUT DE NDRAME ESCALE

Un engion PTL 02 en protection du PC du GTIA/B

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par le CEMAT le 27 novembre 2018, suivie de la réception de l’Ordre d’Opérations de la brigade le 29 novembre, le pari de la projection du GTIA/B, en toute sécurité, jusqu’à la Zone de Déploiement et d’Attente (ZDA) à KAWIL, sur une distance de 130 km, a été réussi le 1er décembre. A l’issue, il s’agissait d’entamer l’exécution de la mission intitulée comme suit : en 2eEchelon, appuyer la reconnaissance offensive des GTIA/A et C jusqu’à L1, avec priorité au GTIA/C (T1); en 2eEchelon appuyer l’attaque des GTIA/A et C jusqu’à L11, avec effort fuseau EST, puis en 1er échelon, détruire les positions fortifiées de l’ennemi entre L11 et L2, effort à NDRAME ESCALE (T2); exploiter vers la frontière puis couvrir le contrôle de zone, en mesure d’être relevé par la Zone militaire n°3.

Dans ce cadre, la disponibilité d’un EBRC de commandement complètement équipé en moyens de communication et de transmission des données a permis de mettre en œuvre un PC du GTIA avec tout son environnement, offrant ainsi une capacité considérable à asseoir un dialogue interarmes avec le PCIAT, les appuis et les S-GTIA. Egalement, le drill de l’état-major à travers l’équipement, l’armement en personnels et les bascules du PC GTIA était sans conteste un indicateur de performance des différentes cellules dont la synergie des actions était primordiale pour le succès de la

mission dévolue au BATBLINDES.

Une confirmation de la performance opérationnelle des escadrons

L’engagement des deux Escadrons de combat en appui simultané des deux GTIA durant le premier temps de la manœuvre, puis en premier échelon de la force durant l’effort sur l’objectif final, valide la capacité de réaction sur un court préavis de la composante blindée qui a fait une démonstration d’interopérabilité avec les formations contiguës.

En effet, pour la première fois depuis la montée en puissance du BATBLINDES, les escadrons, articulés autour d’une composante feu-destruction organique, ont surmonté une des faiblesses de la Cavalerie légère blindée (CLB). Ils ont réussi à s’emparer d'objectifs successifs, tout en mettant en déroute les modes d’action de l’adversaire focalisés sur les axes avant de détruire les fortifications de NDRAME ESCALE dans le cadre d’une action interarmées.

Au plan tactique, les Commandants d’Escadron ont eu la chance de manœuvrer leur cellule organique composée des Pelotons "ternaires" et un TC1 sur des espaces de manœuvre correspondant aux normes d’engagement de leurs unités. A ce titre, la mobilité tactique de l’ERBC a couvert une amplitude de 400 durant toute la manœuvre sans nul besoin

d’un soutien logistique externe. Sur cette même lancée, les fondamentaux des équipages ont été revisités avec réalisme sur un terrain inconnu, lequel imposait en permanence une posture relative assurant une réversibilité dans l'action.

Au plan technique, la robustesse de l’ERBC a été éprouvée sur des espaces de manœuvre compartimentés et dépourvus de pistes majeures. Par la même occasion, la capacité d’intervention du 2e Echelon a été testée sans faille pour assurer convenablement le soutien des escadrons pendant toute la manœuvre.

Enfin, la large gamme des moyens optiques, électroniques et optroniques a facilité une interopérabilité avec les autres GTIA et une permanence du maillage de la zone d’action.

En définitive, la manœuvre nationale «SALOUM 2018» a offert au BATBLINDES l’opportunité d’évoluer dans un environnement interarmées, cadre d’emploi des engagements modernes. Ce test grandeur nature a servi de baromètre à la certification des niveaux opérationnels de l’Etat-major du bataillon, des escadrons et des équipes techniques dont l’expertise continue de hisser le fer de lance des forces terrestres au pinacle des Unités de Réserve Générale.

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MANOEUVRE DES UNITES

Briefing du Commandant du GTIA/B au CEMAT à son PC tactique au Sud de KAWIL

Page 28: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Lieutenant-colonel Cheikh GUEYE, Commandant le 3e Bataillon

d'infanterie

Après un cycle d'entrainement soutenu, le 3e Bataillon d'infanterie a participé de

façon honorable à la manœuvre nationale qui s’est déroulée dans la Zone militaire n°3 du 1er au 7 décembre 2018 en constituant le groupement DELTA. Cette activité avait pour but d’évaluer les capacités opérationnelles de l’Armée sénégalaise.

En réalité, lors de ce rendez-vous majeur, le 3e Bataillon d'infanterie a pu démontrer sa montée en puissance et son niveau de préparation opérationnelle.

La bonne prise en compte des implications logistiques a permis une participation satisfaisante qui livre des enseignements importants.

1. Défis logistiques

En effet, en plus du volet opérationnel, plusieurs défis ont été relevés. Il s'agit d’une part, de la montée en puissance du bataillon sur le plan de la mobilité et du renforcement de l’équipement individuel des combattants qui ont largement facilité la participation du bataillon à la manœuvre «SALOUM 2018». Au total, 23 véhicules légers et trois camions ont été mis à la disposition des unités pour assurer une bonne participation à

leur manœuvre. Et d’autre part, le bataillon devait réussir l’intégration, au sein du groupement DELTA, de la 1ère CRA du 23e BRA, une unité nouvellement constituée. Son équipement a totalement été fourni par le 3e Bataillon d'infanterie aussi bien en armement et équipements individuels qu’en moyens roulants. En même temps, il fallait éprouver les engins (AML) nouvellement dotés à cette unité.

En outre, au plan humain, malgré l’engagement du bataillon dans le cadre du groupement DELTA, deux sections de plastrons ont également été fournis.

2. L'entrainement du PC du bataillon

La manœuvre «SALOUM 2018» a été une bonne opportunité pour l’apprentissage à la planification et à la conduite d’une opération. Pour

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MANOEUVRE DES UNITES

(GTIA/D) : LA LÉGION DANS LA MANŒUVRE «SALOUM»

Point de situation opérationelle du Commandant du GTIA/D au CEMAT au PC de NDIAFFATE

Page 29: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

assurer le commandement des unités et coordonner les opérations, le bataillon a mis en place un CO composé de personnels de service et de soutien affectés ou détachés au corps.

Après son activation, le CO du BAT3 a montré toute son efficacité et sa capacité à élaborer des documents d’état-major. Cela s'est traduit sur le terrain par la production et la transmission d'ordres d'opérations et aussi par l'utilisation optimale de la messagerie opérationnelle, cadrant par la même occasion la manœuvre des unités.

3. La manœuvre des unités

L'engagement du BAT3 s’est décliné en deux phases : zonale et nationale.

- La phase zonale de la manœuvre a répondu à deux objectifs principaux: s’exercer à faire face à une menace locale avec une incidence nationale sur un préavis très court et être capable de préparer l’engagement des unités d’intervention le cas échéant.

Ainsi, le 3e Bataillon d'infanterie a assumé son statut d’unité territoriale. Engagé en premier sur le terrain dans le cadre de l’exécution du plan de défense du COMZONE 3, il avait pour mission d’arrêter la progression

des troupes ennemies du Front Pour la Libération du Ndiombato et du RIP (FLNR/D). Ainsi, pendant 48 heures le groupement s’est illustré positivement en occupant le terrain sur deux fuseaux. Les actions coordonnées de la CRA sur le fuseau EST et celle de la 32e Cie sur le fuseau ouest ont permis de ralentir les troupes ennemies en leur infligeant des pertes puis elles ont défendu la LIMA 2 jusqu’à l’arrivée des troupes amies en intervention.

- S’agissant de la phase nationale, elle constitue une suite logique du concept de défense nationale. Faisant face seul à une pression très forte de la menace qui a bénéficié de renfort et après avoir permis de gagner des délais, le groupement a livré une ligne de débouché aux bataillons d’intervention nationale en mesure de participer à la réserve du 2e Echelon.

En définitive, les unités de la "Légion" ont eu à exécuter différents types de missions offensives (reconnaissance, RRI, embuscade, conquête de positions, etc..) et défensives (défense d’un point, freinage, interdiction, etc…).

Il est à noter la participation brillante de la CRA du 23e BRA comme unité constituante du groupement DELTA.

Bien qu’en phase de constitution, elle a su s’illustrer de belle manière durant la manœuvre.

Cette manœuvre a été un rendez-vous majeur dans la vie des unités de l’Armée de terre notamment le 3e Bataillon d'infanterie, lequel a pu bénéficier d’un programme d’entrainement centralisé et décentralisé cohérent et adapté mis en œuvre par l’EMAT. Elle a permis d’évaluer les savoir-faire techniques et tactiques des unités et leur niveau de cohésion. D’un autre coté, elle a été une occasion de juger des capacités du bataillon à participer à une opération au niveau zonal puis à une intervention dans un cadre national.

Par ailleurs, la manœuvre «SALOUM 2018» , en sa première édition, a connu son épilogue avec l’organisation d’un "VIP DAY" au village de NDRAME ESCALE, présidé par le Chef d’état-major général des Armées. Elle a vu la participation de toutes les unités de manœuvre dans un défilé à pieds et motorisé avec le drapeau du corps en tête.

« Qui s’y frotte, s'y pique. »

Guélewaar N°15 - Page 29

MANOEUVRE DES UNITES

Page 30: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Capitaine Gorgui SENE, Commandant la Batterie 155 TRF1/A

La manœuvre nationale baptisée «SALOUM 2018», a regroupé plusieurs unités

issues des différentes armées et services. Organisée du 1er au 7 décembre 2018 en Zone militaire n°3, elle a fait renouer les armées avec une vieille tradition d’entraînement par l’intermédiaire d’exercices franco-sénégalais comme «Deggo» ou «Amitié». Le niveau de participation du Bataillon a permis une participation de qualité ainsi qu'un gain d'expériences considérable pour les batteries engagées.

1. La participation du Bataillon d'artillerie

Le Bataillon d'artillerie s'est engagé dans la manœuvre «SALOUM 2018»

avec un Poste de commandement bataillon (PCB) et trois unités : la batterie 155TRF1/A, la batterie 105HM2 et une section de défense sol-air.

Pour le bataillon qui constituait le groupement Appui, les objectifs étaient multiples :

- en amont, parfaire le kit de matériels opérationnels nécessaires pour le déploiement des PC (Bataillon et Batteries) sur le terrain ;

- parfaire la capacité du Bataillon à conduire une manœuvre artillerie en appui d’une Brigade ;

- tester l’efficacité de la messagerie opérationnelle interne (message de reconnaissance, message d’occupation de position de batterie, message de dispositif Artillerie, message de situation munition, message logistique, message renseignement, etc.) et interarmes (message de tir, message renseignement, etc.);

- améliorer l’intégration des équipes d’observations dans les unités interarmes.

Il a constitué l’élément essentiel de la cellule 3e Dimension (3D) partagée avec les autres acteurs de feux

indirects (Armées de l'air et de mer) au sein du poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT).

S’agissant de la section sol-air, dès le début du transfert d’autorité (TOA) à la force, elle a assuré la défense anti-aérienne très basse altitude avec un effort sur le site du PCIAT colocalisé avec le groupement logistique (GL). Une partie s’est même redéployée dans la profondeur avec le PC avancé pour la conquête finale.

Les batteries sol-sol (155 TRF1/A et 105 HM2) quant à elles, ont été déployées dans le sillage respectivement du Bataillon de commandos (fuseau est) et du 1er Bataillon d'infanterie (fuseau ouest).

2. Une expérience inédite pour la batterie 155 TRF1/A

La manœuvre nationale a été le point d’orgue d’une préparation opérationnelle inédite. Après un désengagement en opérations intérieures (OPIN) suivi d’une remise en condition patiemment menée, la manœuvre nationale s’est pointée comme une activité de synthèse des différentes activités d’instruction menées jusque-là.

Pour la batterie 155 TRF1/A, l’objectif opérationnel principal

Guélewaar N°15 - Page 30

MANOEUVRE DES UNITES (GTIA/Appui) : MANŒUVRE «SALOUM 2018» :

POINT D’ORGUE D’UNE PREPARATION OPERATIONNELLE INEDITE

Mise en batterie de la 155TRF1/A pour appuyer la manoeuvre offensive de la brigade

Page 31: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

était de permettre aux différentes cellules d’expérimenter la manœuvre interarmes. Aussi, s’agissait-il de maintenir une distance d'appui aux unités, conforme à la portée des tirs des canons TRF1. En outre, l’effort a porté sur la coordination entre les observateurs à l’avant, la reconnaissance, et les équipes de pièce.

La manœuvre à l’avant s’est faite à travers l’immersion des équipes d’observation et de coordination (EOC) au sein des sous-groupements tactiques interarmes (S-GTIA). Celles-ci ont été capables non seulement de renseigner sur le terrain et l’ennemi, mais surtout de participer au processus d'appui par des demandes de tir. Ainsi, trois EOC, en liaison permanente avec leur commandant de batterie, chef du détachement de liaison, d’observation et de coordination (DLOC), ont été engagées, correspondant aux trois S-GTIA composant la Bataillon de commandos. D’ailleurs, il est à noter que le DLOC initialement

déployé auprès des éléments commandos lors des temps 1 et 2 de la manœuvre, a basculé dès le temps 3 vers le Bataillon de blindés dont un escadron prenait l’effort tactique lors de la saisie du point de repli des combattants adverses (localité de DRAME ESCALE).

Quant à l’équipe de reconnaissance et de topographie (ERT), elle a bénéficié d’un terrain ouvert propice en termes de sauvegarde, de mouvement et de déploiement. En effet, elle a reconnu les voies de communication (rocades et pénétrantes) menant vers des positions de batterie adaptées à l’envergure des lanceurs, tout en offrant la possibilité de sites de rechange. Au total, sur une profondeur de 78 km, six positions de batterie ont été reconnues et équipées.

Enfin à l’arrière, l’équipe de préparation topographie (EPT), les pièces ainsi que l’équipe du mécanicien Artillerie (Méca Art),

sous les ordres de l’officier de tir, ont assuré la préparation puis l’exécution des tirs. Les bonnes positions reconnues et équipées par l’ERT ont permis aux équipes de pièces d’effectuer des séjours dans la durée, notamment lors du temps 3, plus statique. Au total, durant toute la manœuvre, la batterie a simulé le traitement de 10 objectifs nécessitant l’engagement de 58 obus.

En définitive, les objectifs initialement fixés par le Bureau Opérations et Instruction (BOI) ont été globalement atteints. La manœuvre a revêtu une importance capitale et a été très riche en enseignements. Elle a permis de renforcer de façon considérable les capacités techniques et opérationnelles de l’unité. Le Bataillon d'artillerie, fleuron de l’Armée de terre, a participé avec une grande fierté à cette activité dont l’organisation régulière est à encourager.

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MANOEUVRE DES UNITES

Visite terrain de la batterie 105 mm par le CEMAT

Page 32: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Lieutenant Malick FALL, chef du détachement Alpha

Les Forces spéciales Terre et Air ont mené conjointement des missions spéciales, dans le cadre de la manœuvre nationale interarmées «SALOUM 2018», conduite par l’Etat-major de l’Armée de terre en Zone militaire n°3, dans le quadrilatère KAOLACK- FOUNDIOUGNE-TOUBACOUTA- WAKH NGOUNA, dans la période du 1er au 7 décembre. Le test réussi de l’interopérabilité entre les deux unités a été l'une des plus-values opérationnelles de cet exercice.

La manœuvre a servi de cadre d’expérimentation de l’interopérabilité des Forces spéciales Terre et Air

qui prévaudra assurément dans les engagements futurs. En effet, c’est le premier exercice d’entrainement conjoint des Forces Spéciales terre et air du genre et une opportunité pour tester aussi bien leurs capacités opérationnelles que leurs aptitudes à travailler conjointement.

A ce titre, les FS avaient reçu pour mission de libérer les otages de NDRAME ESCALE, et de sécuriser la préfecture de la dite localité. Cette mission qui constitue un pan des capacités de ces unités, s’est déroulée en deux phases.

D'abord, la première phase de l'action a été dédiée à la préparation du matériel, à la planification et au rehearsal (répétition). C’est durant cette phase qu’une équipe de reconnaissance, composée de tireurs d’élite et d’un élément de guidage aérien tactique avancé (GATA) a été projetée dans la zone d’objectifs. Celle-ci avait pour mission de confirmer les renseignements donnés en amont par le commandement, sur l’ennemi et sur le bâtiment à investir. Les informations clés fournies par cette équipe ont

permis au chef de détachement de mettre à jour les renseignements à sa disposition, étape déterminante dans la finalisation de la planification.

Ensuite, pour la deuxième phase, les Forces spéciales se sont articulées en plusieurs éléments tactiques: à savoir une équipe de reconnaissance, une équipe de couverture, une équipe d'appui et un élément d’assaut vertical. A J-3 0500Z toutes les équipes ont fait leur insertion jusqu’à 10 km de la cible. Il s’en est suivi une infiltration terrestre pour une mise en place discrète des différentes équipes aux environs de l’objectif, à l’exception de l’élément d’assaut vertical.

Ce dernier élément, projeté par hélicoptère, a effectué une descente par corde lisse sur l’objectif. A partir de 1000Z l’assaut est lancé. Les équipes d’investigation ont ainsi pu neutraliser les terroristes pour ensuite libérer les otages.

Par ailleurs, l’équipe de reconnaissance qui avait une mission de renseignement dans la première phase s’est vue attribuer une mission de soutien au moment de l’assaut.

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MANOEUVRE DES UNITES

L’INTEROPÉRABILITÉ DES FORCES SPÉCIALES TERRE ET AIR DANS LE CADRE DE LA MANŒUVRE

«SALOUM 2018»

Page 33: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Au cours de l’extraction, l’un des otages, à savoir le VIP, a été hélitreuillé et le reste extrait par véhicules.

L’objectif global de l’exercice, qui était de familiariser les deux Forces Spéciales au travail en synergie, a été atteint.

En définitive, l’interopérabilité des Forces spéciales terre et air a été une réussite totale et une expérience intéressante dans la mesure où elle a permis, au plan opérationnel, de renforcer leur coopération tactique et au plan technique de mettre en synergie leurs matériels de communication.

Au demeurant, il convient de relever que la manœuvre nationale «SALOUM 2018» a posé les jalons du développement de l’interopérabilité de toutes les unités spéciales (Terre, Air et Mer), d’autant plus qu’il est très envisageable qu’elles se retrouvent, toutes, sur un même théâtre d’opération.

Forces spéciales terre et air préparent l'assaut final

Exfilttration des otages par véhicules

Guélewaar N°15 - Page 33

MANOEUVRE DES UNITES

Page 34: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Chef d'escadrons Mamadou DIATTA, Commandant le Bataillon du train

LA LOGISTIQUE AU CŒUR DE LA MANŒUVRE «SALOUM 2018»

La manœuvre nationale baptisée «SALOUM 2018» a regroupé la quasi-totalité des Armées

(terre, air et mer), dans la période du 1er au 7 décembre 2018. Cet exercice consistait à renforcer les capacités des formations participantes et à tester l’interopérabilité des Armées de terre, de l'air et de mer. Ainsi, 1 700 hommes, 250 véhicules, cinq aéronefs et des composantes maritimes ont été engagés dans cet exercice. Le Bataillon du train a joué un rôle prépondérant dans l’acheminement des troupes, l’appui à la mobilité et la coordination des cellules de soutien, tout cela dans le cadre du Groupement logistique (GL).

En fait, la manœuvre «SALOUM 2018» a été une réussite sur tous les plans dans la mesure où un important dispositif de soutien cohérent a été mis place pour la prise en charge des différents besoins des formations engagées.

Face aux difficultés d’ordre logistique signalées dès la phase de planification, les Chefs d'état-major d'Armée et Directeurs de service se sont impliqués par un engagement fort pour satisfaire les préoccupations des unités. En effet, le CEMMARINE et le CEMAIR se sont beaucoup investis en prenant en charge toute la logistique de leurs détachements afin de permettre aux bateaux, aux aéronefs ainsi qu’au personnel de mise en œuvre de bien participer à la manœuvre. Aussi, les Directeurs de service, chacun en ce qui le concerne, se sont énormément dévoués pour que les problèmes de mobilité, d’habillement et de campement ne soient plus des préoccupations pour les formations. Quant au CEMAT, il n’a ménagé aucun effort en anticipant sur le ravitaillement des formations isolées afin de leur permettre d’entamer le mouvement vers la zone de manœuvre. Ce soutien logistique aux formations, aussi important, a beaucoup facilité, sur terrain, la mission du Groupement Logistique.

En effet, déployé dès le 29 novembre 2018 en vue de soutenir la manœuvre des forces, le Groupement logistique, sous le commandement du chef d’escadrons, Commandant le Bataillon du train, a eu à mettre en œuvre les cellules suivantes qui sont des démembrements des Directions de service :

- Poste de commandement et de soutien (PCS) : PCR, TB BATRAIN, une Section d’exploitation ;

- Zone ravitaillement : îlot munitions ; îlot carburant ; îlot vivres ; îlot diversifié ;

- Zone santé ; - Zone maintien en condition :

Section mobile de réparation.

Le Peloton de circulation routière (PCR)

L'action du Peloton de circulation routière a été remarquable durant toutes les phases de la mise en place des unités engagées. L’innovation majeure a été l’équipement de ses véhicules comme de ses motocyclettes en gyrophares et sirènes.

Dès son déploiement le 30 novembre, le peloton a évolué au sein du Groupement Logistique dont le Détachement Avancé de Soutien (DAS) a assuré le soutien au plus près des unités.

Briefing du Commandant du GL au PCIAT

Guélewaar N°15 - Page 34

MANOEUVRE LOGISTIQUE

Page 35: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

A cet effet sa première mission était une mission de fléchage sur l’axe croisement PASSY jusqu’à KOUTAL-CAMP (ENSOA) – PCIAT. Ainsi, le 2 décembre, plusieurs sorties ont été effectuées, notamment des missions d’accompagnements des autorités et des unités jusqu’à la fin de la manœuvre.

La Section d’exploitation de l'intendance

Dans le cadre de sa mission de soutien, la section d’exploitation de l'intendance (SEI) a déployé des matériels majeurs composés de : tentes, deux douches de campagne, deux boulangeries mobiles, deux cuisines roulantes, des lits picots, des sleepings, du matériel divers pour le welfare. Trente-cinq militaires étaient assignés à la mise en œuvre de ces différents matériels.

Dès son arrivée à Koutal, le détachement a d’abord commencé par l’implantation du camp. La deuxième phase a été le déploiement des matériels majeurs pour assurer l’alimentation du PC et du GL. Mais avec l’engagement et le dévouement du personnel, la SEI a su assurer le soutien de la manœuvre et du VIP day avec beaucoup d’efficacité.

La Section mobile de réparation (SMR)

A l’instar des autres formations, la Direction du Matériel a pris part à «SALOUM 2018» avec l’engagement de la Section Mobile de Réparation (SMR) au sein du Groupement Logistique afin d'assurer le soutien des unités en maintien en condition des moyens roulants, en munitions, en ingrédients et en carburant. Vingt-trois militaires dont un officier et des moyens roulant tels qu’un wrecker, un camion atelier, un camion citerne à carburant et deux Toyota Double Cabine ont été engagés à cet effet.

Durant la manœuvre, la SMR a effectué 12 interventions dont les trois majeures concernaient des AML pour des problèmes d’embrayage, d’électricité et de freinage. La disponibilité des pièces de rechanges et ingrédients en quantité suffisante tout comme les fonds alloués pour les achats directs sur zone ont joué un grand rôle dans la réussite de la participation de la SMR.

Dans son ensemble, la manœuvre a été riche en enseignements pour le personnel de la SMR. En effet, en plus de favoriser la compréhension de l’ossature et du rôle d’une SMR au sein d’un GL, elle a permis de se familiariser à l’environnement tactique de la manœuvre au sein d’un GTIA.

Soutien santé : L'hopital militaire de campagne

Le soutien santé a été de taille avec le déploiement de l’hôpital militaire de campagne (HMC) durant la manœuvre qui a été l’innovation majeure de «SALOUM 2018». En effet, trois portes conteneurs ont été mobilisés pour transporter sa logistique, soit un total de huit conteneurs de vingt pieds et un de 40 pieds en deux rotations. Ainsi, la détermination et l’engagement du personnel de mise en œuvre composé d’un détachement de 45 militaires, ont permis de déployer l’Hôpital militaire de campagne (HMC) en un temps record.

Globalement, la manœuvre logistique sur le terrain a été entièrement exécutée par le GL, qui a pris en compte le soutien des unités. D’ailleurs, en raison des élongations, un détachement avancé de soutien (DAS) a été mis en place lors de la deuxième phase de la manœuvre pour assurer un soutien continu, permanent et de proximité des unités exécutant la mission principale. Aussi elle a été une opportunité pour entrainer et développer l’interopérabilité entre les forces, et pour le groupement logistique (GL) d’évaluer les capacités opérationnelles dans le soutien des forces à travers ses composantes RAV-MEC-SAN.

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SOUTIEN LOGISTIQUE

Page 36: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Lieutenant-colonel Abdoulaye MBENGUE, Commandant le

4e Bataillon d'infanterie

Photo de famille avec le plastron représentant le FNLR/D en AK47, RPG7 et foulard rouge

Guélewaar N°15 - Page 36

MANOEUVRE DES UNITES

MANŒUVRE NATIONALE «SALOUM 2018» : LE 4e BATAILLON D'INFANTERIE

DANS LE RÔLE DE L'ENNEMI

Selon "Sun Tzu", le but de la guerre est de contraindre son ennemi grâce à la ruse,

l'espionnage et une grande mobilité, sans pour autant combattre. Il faut donc connaître son adversaire et s'adapter à sa stratégie pour baliser le chemin de la victoire.

La participation du 4e Bataillon d'infanterie (BAT4) trouve, en grande partie, son sens dans ces mots. En effet, le BAT 4 a pris part avec une section de combat qui a joué le rôle de plastron durant toute la durée de la manœuvre, donc «l’ennemi ».

Ainsi, en poussant les unités à mettre en œuvre les connaissances acquises pour défaire un «adversaire» déterminé, la section, par répercussion, gagnait de l’expérience pour faire face à un type d’ennemi agissant en mode d'action classique.

D’abord, les hommes ont eu le sentiment du devoir accompli après avoir mis leurs «adversaires» des unités de manœuvre dans des

situations tactiques les plus réalistes possibles. Leurs actions ont permis de mieux évaluer les aptitudes tactiques de ces unités et d’éprouver le matériel, qui pour la grande majorité a été nouvellement acquis ; tel était un des objectifs visés par la conduite de cet exercice.

Déployée dans la posture de forces adverses, cette section a opéré avec les modes d’action asymétrique,

Page 37: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

CEMGA serrant la main au plastron après l'assaut sur NDRAME ESCALE

Guélewaar N°15 - Page 37

MANOEUVRE DES UNITES

caractéristiques des mouvements armés. Prenant en compte les incidents conçus par la direction de l'animation de l’exercice, les militaires du BAT4 ont expérimenté ce à quoi pourraient ressembler les futurs engagements. En effet, ils ont joué les scénarii allant des agissements de sympathisants (information, tracts, sabotage…) aux actions isolées ou coordonnées des groupes rebelles ou terroristes (pose d’engins explosifs improvisés, attaques de convoi, embuscades, prise d’otage, actions retardatrices…). Et l’actualité nous montre la prédominance de ces modes d’action et surtout sur des théâtres où nous sommes engagés. Témoins des actions et réactions des troupes de manœuvre, ils ont pu se faire une idée de ce qu’ils devraient faire, une fois placés dans des situations tactiques identiques.

Une des particularités de «SALOUM 2018» réside dans la participation des trois Armées. Ceci a permis aux hommes de voir la combinaison des actions aéroterrestres et leurs effets si elles sont bien coordonnées. En tant que plastron, ils se sont trouvés

dans des situations de dilemme et ont ainsi perdu l’initiative du combat, parce que devant faire face à des troupes manœuvrant depuis la mer, les airs, sur terre et appuyées par la 3e dimension.

En outre, le fait d’avoir côtoyé différents militaires de différentes armes et armées a sûrement permis des échanges fructueux et accru les connaissances tactiques et techniques des participants. Comme le disait

l’écrivain Gérard Nerval « l’expérience de chacun est le trésor de tous ».

La participation du 4e Bataillon d'infanterie à «SALOUM 2018» a été très bénéfique pour les militaires concernés en particulier et pour le corps, en général. Cette manœuvre a contribué à renforcer les connaissances acquises, surtout dans le domaine du combat asymétrique auquel nos unités seront de plus en plus confrontées.

Page 38: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Lieutenant-colonel Thierno GNINGUE, Commandant le 22e BRA

Participation à la manœuvre nationale « SALOUM 2018» et engagement OPIN-OPEX

Le Sénégal, défenseur de la paix, de la démocratie, de la stabilité et du respect du

droit international est signataire de nombreux accords et traités avec les pays limitrophes, et dans le cadre régional et international. Pour garantir l'intégrité du territoire et participer à la préservation de la paix et de la sécurité internationale, les Forces armées doivent disposer en tout temps et en tout lieu d’unités bien entrainées.

L’ entrainement des unités est la mission principale de l’Etat-major de l’Armée de terre (EMAT), c’est la mise en condition opérationnelle du personnel et du matériel en vue de leur emploi futur. Il détermine l'état de son potentiel et le savoir-faire de son personnel. « Connaissez l'ennemi et connaissez-vous vous-même ; en cent batailles vous ne courrez jamais aucun danger. » L'Art de la guerre de Sun Tzu.

Créé en 1985, le 22e Bataillon de reconnaissance et d'appui (22e BRA) constitue la réserve du Commandant de zone et doit agir sur toute l’étendue de la Zone militaire n°2. En plus de ses activités de formation et d’entrainement, il participe à la défense opérationnelle du territoire (activités de nomadisation pour rechercher du renseignement) mais aussi à l’instar des autres bataillons, aux opérations à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles de ses unités une section sur RAM MK III du 22e BRA a participé à la manœuvre nationale interarmées baptisée «SALOUM 2018». Elle agissait en renforcement au 1er

Bataillon d'infanterie, chargé après une reconnaissance offensive, de détruire tout ennemi rencontré dans

sa zone de responsabilité. Cette manœuvre a permis à cette section de mettre en œuvre les savoir-faire sur le combat motorisé lors des formations et séances d’entrainement en garnison ou au Centre d’entrainement tactique n°2.

Durant l’année 2018 qui vient de s’achever, les unités du 22e BRA ont été déployées, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. En effet, le PC et la Compagnie motorisée ont été engagés dans le secteur 56 pour participer à la sécurisation de la partie sud du pays. Dans le cadre de la coopération militaire, la 1ère Compagnie de reconnaissance et d'appui a été engagée depuis novembre 2018 au sein du bataillon bilatéral basé à KANFENDA pour participer aux missions de sécurisation et de maintien de la paix en Gambie. De même, la 2e CRA participe avec le DETSEN 8 QRF déployé au Mali, à la stabilisation de ce pays frère.

Malgré quelques difficultés conjoncturelles, le 22e BRA dispose d’atouts considérables tels que le potentiel de combat de ses hommes, le niveau de qualification de ses cadres mais surtout le maintien en condition opérationnelle du matériel, pour mener avec brio l’ensemble de ses activités opérationnelles.

Peloton RAM du 22e BRA préparant son engagement

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MANOEUVRE DES UNITES

LES ACTIVITÉS OPERATIONNELLES DU 22e BRA

Page 39: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

> Informatique > Multimédia > Réseaux

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SPONSORING

Page 40: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Vue de la délégation "VIP" lors de l'action de libération d'otages

Page 41: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»
Page 42: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Capitaine Abdoulaye Bassa DIALLO, Commandant la 1ère CRA du 23e BRA

Dernière-née des unités de combat des Forces armées sénégalaises, la

1èreCompagnie de reconnaissance et d'appui du 23e BRA a participé à la Manœuvre nationale «SALOUM 2018» qui s’est déroulée en Zone militaire n°3 dans la période du 1ernovembre au 7 Décembre 2018.

Intégrée au sein du Groupement DELTA articulé autour du 3e Bataillon d'infanterie renforcé de deux escouades du Bataillon des travaux du Génie, la 1èreCRA a manœuvré en sous-groupement tactique avec deux sections d'infanterie, un peloton à trois AML et une escouade du Génie.

La manœuvre «SALOUM 2018» se déclinait en deux phases : une phase zonale du 1er novembre au 3 décembre 2018 et une phase nationale du 3 au 7 décembre 2018. Le groupement DELTA était plutôt actif lors de la phase zonale et sa zone d’action couvrait le quadrilatère NDIAFAT - TOUBACOUTA - NDRAME ESCALE - KAWIL en passant par KEUR MADIABEL.

Dans ce cadre, la 1ère CRA du 23eBRA a évolué dans le fuseau Est du groupement DELTA. Lato sensu, elle a participé à la reconnaissance offensive en direction du Sud de KAOLACK en vue de contribuer à la restauration de l’intégrité du territoire de la Zone militaire n° 3 en proie à des exactions. Dans son action, elle a eu à exécuter plusieurs missions telles que la reconnaissance d’itinéraires, la réduction de résistances, la réaction à une embuscade, l’interdiction d’une ligne, etc. Ensuite, sur ordre, elle s’est repliée vers le Nord pour livrer une ligne de débouché aux autres groupements marquant ainsi le début de la phase nationale de la manœuvre.Durant cette 2e phase, la 1ère CRA s’est réarticulée au sein du Groupement delta en réserve d’intervention.

Cet engagement a été possible grâce au séjour d’entrainement de la 1ère CRA au Centre d’entrainement tactique n°3 de TOUBACOUTA et d’un entrainement spécifique du peloton AML au Bataillon de blindés à THIÈS, dans la période du 16 au 25 Novembre 2018. Il s’agissait ainsi durant ce séjour de revisiter les fondamentaux tactiques et techniques et de raffermir la cohésion et l’esprit de corps de cette unité nouvellement constituée. Cet entrainement constituait ainsi un prélude à l’engagement de la compagnie dans la Manœuvre nationale «SALOUM 2018».

En définitive, l’engagement de la 1èreCRA dans la manœuvre «SALOUM 2018» a été bénéfique en ce sens qu’elle a été une occasion de restituer sur le terrain les savoir-faire acquis, de corriger les insuffisances décelées, mais aussi et surtout d’évaluer le niveau opérationnel atteint par cette nouvelle unité après seulement quelques mois d’existence. «SALOUM 2018» aura certainement conforté le Commandement dans son action de rendre opérationnelle, au plus tôt, la 1ère CRA du 23e BRA.

Peloton AML de la 1e CRA / 23e BRA

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MANOEUVRE DES UNITES

LA 1°CRA DU 23e BRA DANS LA MANŒUVRE NATIONALE «SALOUM 2018».

Page 43: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Lieutenant-colonel Lamine SARR, Commandant le 24e BRA

Guélewaar N°15 - Page 43

MANOEUVRE DES UNITES

UNE SECTION DU 24E BRA DANS LA MANŒUVRE NATIONALE «SALOUM 2018»

La manœuvre nationale dénommée « SALOUM 2018» s’est déroulée dans le

quadrilatère NDRAME ESCALE - KAOLACK - SOKONE - KEUR MADIABEL, dans la période du 1er au 7 décembre 2018.

Cet exercice avait pour objectif d’une part, de prouver et d’évaluer les aptitudes opérationnelles des

formations et les capacités logistiques des services de soutien, et d’autre part, de tester l’interopérabilité des trois armées (terre, air et mer).

La grande unité déployée consistait en une brigade articulée en quatre GTIA (ALPHA, BRAVO, CHARLIE et APPUI), renforcée de trois détachements (air, marine et Forces spéciales terre et air). Sa mission était de déployer une force d’intervention, EMD détruire, au minimum neutraliser, les éléments armés appartenant à l’aile dissidente du Front de libération du NIAMBATO et du RIP (FLNR/D), d’un volume de 600 éléments dont l’objectif principal était de conquérir la province de KAOLACK.

Agissant pour l'exercice au sein de l’aile dissidente du Front de

libération du NIAMBATO et du RIP (FLNR/D), le détachement du 24e BRA, articulé en une section de 25 éléments, a participé à la manoeuvre. Dotée d’un armement organique et de trois RAM, la section avait pour mission de jouer le plastron, dans son fuseau, durant toute la manœuvre, conformément aux orientations de la cellule animation.

Tout d'abord, menant un combat du faible au fort, ce plastron s’est inscrit dans une dynamique de rechercher systématiquement la surprise, de refuser d’offrir une cible, d’utiliser la déception et de concentrer son effort sur les points faibles de l’ennemi conventionnel. Ainsi, en configuration asymétrique, le plastron a agi selon les principes suivants :

Page 44: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Guélewaar N°15 - Page 44

MANOEUVRE DES UNITES

- l’absence de tout signe extérieur d’identification (uniforme, coiffure, grade…), le combattant cherchant systématiquement à se camoufler au contact des non-combattants, essentiellement les civils ;

- la prédilection pour des modes d’action de type asymétrique (coups de main, embuscade, terrorisme) plutôt que pour des procédés de combat conventionnels ;

- le recours à des actes outrageusement contraires au Droit international humanitaire (DIH), visant des personnes et des biens protégés plutôt que des objectifs militaires.

En plus, ses modes d’action ont consisté à mener des attaques de façon brutale sur les troupes de manœuvre, généralement au terme d’un raid d’infiltration. Il ne s’est pas agi de s’emparer d’une position mais simplement d’infliger le maximum de pertes à l’ennemi.

Au delà des activités de la section plastron, l’engagement du Chef de

Corps du 24e BRA, en sa qualité de Chef d’Equipe de contrôleurs, a permis de révéler que «SALOUM 2018» a connu un réel succès, à travers :

1. une coopération interarmées avérée : l’engagement d’une unité n’est efficace que dans le cadre d’une véritable coopération interarmes voire interarmées. Ainsi, les armées sénégalaises ont prouvé leur capacité dans la mise en œuvre d’une manœuvre du genre ;

2. un pragmatisme dans la génération des forces : pour cette manœuvre, l’Armée a prouvé sa capacité à déployer, en un temps record, des personnels venant de toutes les zones. Seules les unités territoriales des Zones militaires n°5 et 6 n’y ont pas pris part, compte tenu des contraintes opérationnelles dans leurs zones respectives ;

3. des moyens logistiques satisfaisants : la mise en place par le commandement des unités dans la zone des opérations s’est déroulée dans les délais

requis, grâce à la disponibilité des moyens roulants et du carburant ;

4. une bonne coordination opérationnelle : les réseaux RPE et HF mis en œuvre par le commandement a facilité la coordination et les liaisons entre le PC et les différents groupements. Cette communication a été possible en tout temps et tout lieu. La liaison au sein du GTIA/B était parfaite.

En définitive, la manœuvre «SALOUM 2018» a répondu aux attentes du commandement et a été, à tous points de vue, utile pour les Forces du fait de la coopération interarmes et interarmées, gage d’efficacité de l’engagement de toute unité. En outre, le détachement du 24e BRA a joué pleinement son rôle de plastron, avec des scénarii tactiques asymétriques, causant ainsi pas mal de soucis aux GTI/A manœuvrant dans son fuseau. C’est ce qui lui a valu les félicitations et les encouragements du Chef de la Cellule animation.

Page 45: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

« viP daY » en imaGe

Arrivée d'anciens généraux invités au "VIP DAY"

Défilé militaire du détachement du BATBLINDÉSCEMGA en communion avec les autorités locales

Défilé à pied des Forces spéciales

Un parachutiste après son saut "SOCR" sur NDRAME ESCALE

Drapeau du BAT 3 et sa garde

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« VIP DAY » EN IMAGES

Page 46: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Remise de kits scolaires par le CEMGA

Photo de famille avec les élèves de l'Ecole élémentaire de NDRAME ESCALE Briefing sur l'opération de libération d'otages

Distribution de pains aux populationsConsultations médicales gratuites

Les AMNA ont répondu à l'appel !

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« VIP DAY » EN IMAGES

Page 47: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

manoeuvre interarmee

Lieutenant de vaisseau Goumalo SALL, Commandant d'unité

COFUMACO

Des commandos marins en contrôle de l'espace fluviomaritime

Guélewaar N°15 - Page 47

MANOEUVRE INTERARMEE

LA MARINE NATIONALE A LA MANOEUVRE SALOUM 2018 : JOURNAL DE BORD

Dans le cadre de la manœuvre nationale «SALOUM 2018», deux unités navales, l’Engin

de débarquement d'infanterie et de chars (EDIC) KARABANE et la Vedette « DJIFFERE » ont été engagées dans la période du 1er au 7 décembre 2018.

A l’instar de ces navires, deux Escouades de la Compagnie des fusiliers marins commandos (RAIE et DAUPHIN) ont marqué leur participation.

En effet, les missions des deux navires consistaient : - d’abord, à fournir un appui au

déploiement au profit d’une compagnie du premier bataillon d'infanterie de Dakar ainsi que de deux escouades de la COFUMACO avec l’ensemble de leurs moyens (roulant comme nautique) ;

• ensuite servir de plateforme opérationnelle et logistique, durant toute la manœuvre pour les escouades de fusiliers marins commandos dans le cadre de leurs patrouilles et check-points fluviaux ;

• Et enfin procéder au désengagement vers DAKAR de ces mêmes unités à la fin de la manœuvre.

Quant à la COFUMACO, elle avait principalement comme missions :• d'assurer la sécurisation de

l'embouchure du fleuve Saloum et des approches fluviomaritimes de FOUNDIOUGNE, appuyée par les deux unités navales engagées, notamment l’EDIC «KARABANE» et la vedette «DJIFFERE» ;

• de sécuriser la plateforme pétrolière simulée de DJILOR ;

• Couvrir les forces terrestres situées plus à l'est, en contrôlant

le secteur fluviomaritime compris entre FOUNDIOUGNE et TOUBACOUTA. Interdisant ainsi á l'ennemi toutes possibilités de se renforcer à partir des îles du Saloum.

Les activités ont de ce fait démarrés le 1er décembre 2018 avec l’embarquement des embarcations pneumatiques des deux escouades de fusiliers et d’une quinzaine de véhicules tactiques appartenant à la compagnie du 1er Bataillon d'infanterie.

Cette participation de la marine se divise en quatre grandes étapes :

I. Transit et la mise à l’eau d’une escouade de fusiliers

Ayant appareillé dans la matinée du 2 décembre 2018, l'EDIC «KARABANE» avait à son bord une compagnie du 1er Bataillon d'infanterie devant débarquer á FOUNDIOUGNE et deux escouades de la COFUMACO. Le Commandant du navire, jouant par ailleurs le rôle d’OTC ( Officer tactical commander) pour la partie maritime de la manœuvre a profité de cette traversée

Page 48: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Détachement du BAT 1 dans l'EDIC pour le débarquement à FOUNDIOUGNE

Guélewaar N°15 - Page 48

MANOEUVRE INTERARMEE

pour faire les derniers réglages avec l’officier commandant les escouades de fusiliers en recevant de la part de ce dernier un briefing sur la manière avec laquelle il compte exécuter sa mission une fois débarqué. De même, le commandant d’unité de la compagnie d'infanterie a été briffé en vue de la réalisation d’un débarquement sécurisé et sans incidents au port de FOUNDIOUGNE.

Ainsi à mi-chemin, entre l'embouchure et FOUNDIOUGNE sur le fleuve Saloum , il y'a eu la mise á l'eau de l'Escouade RAIE qui devait s’infiltrer et se mettre en place aux abords de la plateforme pétrolière á DJILOR avant le lendemain à 09 heures, marquant le début de la manœuvre. L'escouade a fini sa mise en place dès 07 heures du jour-J (2/12/2018), faisant preuve d'une véritable capacité de navigation fluviale malgré les aléas du trajet, les élongations et la sinuosité des bolongs. Alors que l'autre escouade DAUPHIN était scindée en deux équipes pour appuyer les deux navires pour la sécurisation des approches maritimes de Foundiougne ainsi que l'entrée du fleuve à hauteur de DJIFFÈRE.

II. Patrouilles et check-points fluviaux

Dès le début de la manœuvre, trois check-points fluviaux combinés de patrouilles ont été effectués á DJIFFERE afin de bloquer l'embouchure du fleuve Saloum, à DAKHONGA pour participer à la sécurisation des abords de FOUNDIOUGNE et enfin à DJILOR, à proximité de la plateforme pétrolière.

Le 2 décembre 2018, vers 13 heures, la plateforme de DJILOR fût attaquée par des éléments ennemis qui ont aussitôt buté sur une farouche riposte de la part des fusiliers, les obligeant ainsi au repli vers le sud.

Le 4 décembre 2018, alors que les forces terrestres progressaient vers le sud en direction de l'objectif final (NDRAME ESCALE), les check-points et patrouilles de DJIFFERE et DJILOR, toujours dans un souci de couverture efficace au profit des forces terrestres à l'est, ont été déplacés respectivement au large de l'île de BETENTI et à SOKONE.

III. Défilé final à NDRAME ESCALE

Le 5 décembre, pour marquer la fin de la manœuvre, un défilé comptant ainsi la participation de toutes les

branches des Armées sénégalaises a été organisé. La compagnie des fusiliers marins commandos a encore eu l'honneur de représenter la Marine nationale en y déployant une escouade pour participer au défilé à pied.

IV. Désengagement vers DAKAR

A l’issue du défilé militaire, les éléments de la COFUMACO qui y avaient participé ainsi que leurs homologues appartenant à la compagnie d'infanterie débarquée à bord de l’EDIC KARABANE au port de FOUNDIOUGNE la veille du début de la manœuvre, ont aussitôt rejoint le lieu de débarquement afin d’être réembarqués et ramenés à DAKAR. Cette opération s’étant très bien passée, les éléments transportés ont débarqués à la base navale Amiral Faye GASSAMA le même jour vers 15 h 30 mn.

Cette opération marquait la fin de la manœuvre «SALOUM 2018» durant laquelle, les unités de la Marine nationale Sénégalaise se sont globalement bien comportées en mettant bien à profit les savoir-faire techniques et tactiques acquis lors de leurs entrainements antérieurs.

En somme, il a été noté une très bonne participation des marins qui ont durant toute la manœuvre fait preuve d'une grande capacité de coopération interarmées.

Page 49: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Lieutenant Boubacar KANE, Armée de l'air

Un MI 35 en mission "CAS" lors de la manœuvre

Guélewaar N°15 - Page 49

MANOEUVRE INTERARMEE

L’ARMEE DE L'air AU CŒUR DE LA MANŒUVRE NATIONALE «SALOUM 2018»

Dans le cadre de la manœuvre nationale «SALOUM 2018», l’Armée de l'air a

eu à déployer un détachement qui a contribué au bon déroulement de cet exercice majeur. En effet, ce détachement, composé d’un hélicoptère d’attaque MI-35, d’un hélicoptère de manœuvre MI-17, de deux avions de reconnaissance et d'appui TB-30 Epsilon, d’une section du Groupement des fusiliers commando air et des Force spéciale air était engagé dès la matinée du Jour J-1.

Sur le plan logistique, un groupe de parc et une citerne à carburant

ont été déployés à KAOLACK pour approvisionner en kérosène ces aéronefs stationnés à l’Aérodrome de KAHONE. Quant à la maintenance aéronautique, elle était constituée d’une équipe technique spécialisée dans l’entretien des epsilons TB-30 et d’une autre en mesure d’intervenir sur les hélicoptères de types Mi-17 et Mi-35. Ces personnels ainsi que les équipages étaient basés dans l’enceinte de l’Ecole nationale des sous-officiers d’active «ENSOA».

Sur le plan opérationnel, l’entrée en action du détachement de l’Armée de l'air (DETAIR) dans la manœuvre «SALOUM 2018» a permis de relever les défis d’interopérabilité, élément clé dans la réussite des opérations combinées entre forces terrestres, aériennes et maritimes.

Aussi, pour une première fois, la Force spéciale air s’est jointe à la Force spéciale terre pour mener conjointement des opérations d’action directe. Dans ce cadre, les hélicoptères MI-35 et MI-17 ont été mis en œuvre pour soutenir l’effort de ces deux unités spéciales. Ainsi, une série de missions a été exécutée en moins de quatre jours, notamment

des actions d’infiltration, de descente en rappel, de couverture aérienne, d'appui feu et d’exfiltration par aéro-cordage. Toutes ces opérations ont été exécutées de nouveau lors de l’assaut final de NDRAMÉ ESCALE lors de l’exhibition du «VIP DAY» et coordonnées en parfaite synergie entre le Centre opérationnel (CO) et les différents Chefs des détachements des Forces spéciales.

De plus, l’avion de transport tactique de type CASA-235, mis en œuvre à partir de la Base aérienne de DAKAR, s’est illustré aux premiers jours de la manœuvre en larguant à 2 000 mètres d’altitude des éléments du Bataillon de parachutistes mais aussi de la Force spéciale air. En plus des sauts à ouverture retardée et au défilé aérien,

Cet aéronef a aussi servi de plateforme aéroportée en assurant efficacement les coordinations radio entre le Chef du CO, le Chef du DETAIR, la formation hélicoptère et la formation chasse lors du VIP DAY.

Enfin, avec la mise en œuvre des avions de type TB-30, les missions de reconnaissance effectuées ont permis

Page 50: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Guélewaar N°15 - Page 50

MANOEUVRE INTERARMEE

à ces vecteurs aériens de rayonner sur toute l’étendue de la zone de manœuvre. En outre, les vols tactiques à basse et haute altitude exécutés par les aéronefs de l’Armée de l'air ont servi de tests radio pour vérifier les liaisons radios entre les aéronefs et les différents GTIA manœuvrant dans leurs secteurs respectifs. Ainsi, ces missions de reconnaissance aérienne et d'appui feu ont largement contribué au recalage des gammes de fréquences sol-air adéquates, cela en liaison avec le chef du détachement des transmissions.

En définitive, la manœuvre nationale «SALOUM 2018» a servi de plateforme idéale à l’Armée de l'air pour mettre en exergue ses capacités opérationnelles au profit des Armées. Les missions exécutées ont permis de rehausser le niveau opérationnel des formations en place en intégrant les unités de l’Armée de l'air dans un même dispositif mais aussi de résoudre le souci d’interopérabilité en apportant un soutien aérien non négligeable aux troupes terrestres. Elles ont pu être réalisées grâce au chef du DETAIR qui a su insuffler une nouvelle dynamique dans la mise en œuvre opérationnelle des unités de l’Armée de l'air, cela en parfaite cohérence avec l’utilisation de l’arme aérienne. Deux avions Epsilon après une mission de reconnaissance

Le CASA 235 au vol très basse altitude au dessus de NDRAME ESCALE à la fin du défilé

Page 51: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

les services dans la manoeuvre

DIRSanté : L’HOPITAL MILITAIRE DE CAMPAGNE DANS LE SOUTIEN SANITAIRE DE LA MANŒUVRE

NATIONALE «SALOUM 2018»

Lieutenant-colonel Mohamadou SAO, Conseiller administratif à la Direction

de la santé des Armées

Guélewaar N°15 - Page 51

MANOEUVRE DES SERVICES

Dans le cadre de la manœuvre nationale qui s’est déroulée dans la période du 1er au 7

décembre 2018 en Zone militaire n°3 , la Direction de la santé des Armées a été instruite de déployer un hôpital militaire de campagne de niveau 2.

L’objectif majeur de cet exercice était d’une part, d’éprouver et d’évaluer les aptitudes opérationnelles des formations mais surtout de mesurer les capacités logistiques des services de soutien et de tester l’interopérabilité terre - air - mer.

Ainsi, le déploiement de cet hôpital de campagne a permis de mettre en œuvre cette structure dans le cadre du soutien sanitaire de cet exercice d’envergure nationale.

1. Projection des moyensLe déploiement du détachement

précurseur composé de 41 personnels et de sept conteneurs dont un de 40 pieds et six de 20 pieds a effectivement débuté le 29 novembre 2018.

La manutention et le transport de ces conteneurs ont été assurés avec des moyens de transport (plateformes) du Bataillon du train et de la Direction du matériel (Camion Mercedes 1017 pour la traction du groupe électrogène de 150 Kva et le transport des climatiseurs) et avec un moyen de

manutention (chariot élévateur) de la Direction de l'intendance des Armées.

L’activité de manutention sur le site de déploiement (dans l’enceinte de l’ENSOA à KOUTAL) a été réalisée par un prestataire civil pour le débarquement de tous les conteneurs. Cette opération (embarquement – transport – débarquement) a duré globalement 48 heures.

2. Installation et mise en œuvre Cette phase a débuté le 30 novembre

avec l’installation des tentes composées des différents modules : l’accueil-urgences ; salles de tri et consultations, salles de réanimation, salle d’imagerie médicale, bloc chirurgical, salle

de réveil, bloc dentaire et salles d’hospitalisation.

Ensuite l’équipe de techniciens en maintenance a procédé à l’installation des équipements avec l’appui d’une équipe de la Direction du génie et de l'infrastructure des Armées et de la Direction de l'intendance des Armées.

La connexion électrique a été assurée par le réseau SENELEC de l’école, ensuite il a procédé à la mise en œuvre du groupe électrogène pour tester l’autonomie en énergie et protéger les équipements du fait de la discontinuité de la fourniture d’énergie électrique par le réseau public.

Cette phase d’installation et de mise en œuvre a duré 72 heures.

3. ActivitésLa mission principale de l’hôpital

militaire de campagne était d’assurer le soutien sanitaire au profit des formations engagées.

A cet effet, il a été procédé à deux évacuations sanitaires par voie aérienne avec un MI 17 de l’Armée de l'air prépositionné à l’Aéroport de KAOLACK dont un cas hors exercice (un militaire du 25e BRA en permission victime d’un accident de la circulation sur la route de NIORO qui a été admis en urgence à l’Hôpital Régional de KAOLACK) et un autre élément au

Bataillon de parachutistes victime d’un accident de saut dans la zone de manœuvre à NDRAME ESCALE.

Aussi, a-t-il été enregistré trois hospitalisations de militaires déployés dans la manœuvre. D’autre part nous avons consulté une vingtaine de malades pour des affections courantes.

En définitive, le déploiement de cet hôpital militaire de campagne a constitué un test majeur pour la Direction de la santé des Armées qui pour la première fois déployait

en réel cet outil.La coordination avec l’Etat-major

général des Armées, en l’occurrence la Direction soutien transit de la Chaine logistique a permis dans des délais raisonnables de projeter, d’installer et de mettre en œuvre ce maillon essentiel de la chaîne de secours.

Le retour d'expérience de ce déploiement aura permis de déceler des dysfonctionnements dans la mise en œuvre ainsi que diverses contraintes liées aux différentes phases du déploiement et de l'installation.

Page 52: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Capitaine Cheikh Ahmed Tdiane NDIAYE, Direction de l'intendance des

Armées

Guélewaar N°15 - Page 52

MANOEUVRE DES SERVICES

MANŒUVRE «SALOUM 2018»: LA DIRINT JOUE SA PARTITION

La manœuvre «SALOUM 2018» organisée dans le courant du mois de décembre

2018, a été assurément un évènement majeur dans le cadre des activités d’entraînement.

Au-delà de l’aspect opérationnel, la manœuvre a été une opportunité réelle de tester les capacités logistiques des services de soutien des Armées.

Pour sa part, la Direction de l'intendance a participé à la manœuvre par la mise à disposition de personnels au PC et d’une Section d’exploitation de l'intendance (SEI). Cette dernière étant une des deux composantes de la Compagnie d’exploitation (CEI) du Bataillon de l'intendance des Armées.

Si la Section d’exploitation de l'intendance est prévue pour soutenir un GTIA, elle peut être modulée selon le type de soutien et des effectifs engagés. Dès lors que les unités participantes à la manœuvre « SALOUM » étaient autonomes, la SEI, composante du groupement logistique, a fait effort sur le soutien du PC de la manœuvre et des ACM.

Dans ce schéma, la SEI s’est engagée avec :

- un Groupe habillement, campement, couchage et ameublement (HCCA) ;

- un Groupe technique électro-mécanicien frigoriste (EMF) ;

- un Groupe boulangerie ;

- un groupe vivres et ravitaillement eau.

Pour soutenir cette manœuvre, la Direction de l'intendance des Armées a projeté du matériel et des équipements divers répartis en :

- matériel de campement et couchage ;

- matériel de restauration ; - équipement welfare ; - équipement de cuisson (une

remorque US 600) ; - équipement de conservation

(une chambre frigorifique roulante 12 m3);

- équipement d’hygiène corporelle (deux remorques sanitaires TRST 3-3) ;

- équipement de fabrication de pain (deux unités mobiles de boulangerie de campagne).

La mise en place de la Section d’Exploitation de l'intendance étant toujours prévue avant le début de l’exercice, l’exploitation de ses équipements et matériels a permis à la Direction de

l'intendance des Armées de soutenir avec succès le PC et le GL de l’exercice «SALOUM 2018», de contribuer à l’organisation du "VIP DAY" et de participer grandement aux ACM, par la distribution de pains et la mise en place de tentes équipées lors de la journée de consultation gratuite à DRAME ESCALE.

En définitive, l’organisation de la manœuvre a permis à la Direction de l'intendance des Armées de participer à la manœuvre en mettant en place du personnel et du matériel pour le soutien de l’homme, essentiel pour la préparation des engagements futurs.

« NO RECUSO LABOREM »

Page 53: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

PARTICIPATION DE LA DIRPA A LA MANŒUVRE NATIONALE BAPTISEE «SALOUM 2018»

Commandant Idrissa DIOP, Chef de la Division Production

Audiovisuelle à la DIRPA

«Un exercice d’une grande envergure pour une bonne assise sécuritaire des Armées sénégalaises.»

La Direction de l'information et des Relations publiques des Armées (DIRPA) travaille au

profit de toutes les armées, directions et services, ce qui lui confère un domaine de spécialité à vocation interarmées.

La manœuvre nationale «SALOUM 2018» qui s’est déroulée dans la période du 1er au 7 décembre 2018, dans la Zone militaire n°3, conçue, conduite et entièrement soutenue par les Armées sénégalaises a été l’occasion de tester les capacités de la direction pour couvrir un exercice de cette envergure.

En effet, dans le volet communication, la composante médiatique était intégrée dans la stratégie militaire, depuis la planification de l’exercice, et a permis de développer une stratégie de communication qui a couvert la gestion des médias sur le terrain, la réglementation de l’utilisation des réseaux sociaux pendant les opérations et la couverture médiatique des actions phares de la manœuvre.

Dans le scénario, les journalistes étaient présents dans la zone et libres d’exercer leur profession. De ce fait, vus les principes qui s’appliquent dans la gestion des médias à l’occasion des conflits, la

collaboration entre les militaires et les médias ne pouvait qu’être positive pour les deux parties et que le lien Armée-Nation en être d’autant renforcé. Il s’agissait de trouver un équilibre entre la diffusion de l'information et l’impératif de protection des troupes et de confidentialité des opérations à venir. Une relation de confiance devait donc s’installer, afin que les propos tenus par les militaires à la presse et l'information transmise puissent descendre jusqu'au niveau du public.

Conscient de l’objectif principal fixé par le CEMGA qui était de tester l’interopérabilité entre les Armées de terre, de l'air et de mer, la DIRPA a déployé un détachement dirigé par un officier et composé de deux équipes de reportages (reporter, caméraman et photographe pour chacune) et de deux unités de drones. Ce qui a contribué à un bon déroulement de la stratégie de communication sur le terrain, avec la mise en place d’un centre de presse au PC de la zone pour accueillir les journalistes. La couverture médiatique de la manœuvre était axée sur le transfert d’autorité entre la Zone militaire n°3 et la Brigade interarmées commandée par le Général de brigade Cheikh WADE, Chef d’état-major de l’Armée de terre (CEMAT) et par la livraison de la ligne de débouchée

(LD) comprise entre NDIAFFATE et KAWIL. Ensuite, un focus a été réalisé sur la Marine nationale avec la COFUMACO en action dans sa zone responsabilité pour contrôler les accès du fleuve SALOUM et la protection de la plateforme pétrolière de DJILOR. La conquête de NDRAME ESCALE a été l’effort de la médiatisation de la manœuvre, en concomitance avec le "VIP DAY" marqué par des Actions civilo-militaires réalisées par les Armées dans cette localité. Une conférence de presse animée par le CEMAT, à l’issue de l’exercice final (FINEX), a clôturé cette couverture médiatique de la manœuvre par la DIRPA.

«SALOUM 2018», une manœuvre qui vient clôturer une année d’entrainement a été l’occasion de renouer avec des exercices d’envergure après une rupture de plus de dix ans. Elle a permis à la DIRPA, non seulement, d’évaluer les capacités humaines et matérielles de la direction mais, également d’ambitionner une décentralisation plus affirmée de ses activités avec une redynamisation de la fonction d’officiers communication au niveau des Grands commandements et services.

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MANOEUVRE DES SERVICES

Page 54: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

«SALOUM 2018», LA MANOEUVRE TRANS

Lieutenant-colonel Papa Magatte DIAGNE, Commandant le Bataillon des transmisions

Le Bataillon des transmissions a participé à la manœuvre nationale organisée par l’EMAT

dans la région de KAOLACK, dans la période du 1er au 7 décembre 2018.

L'un des objectifs fixé était d'assurer la préparation opérationnelle des forces dans un contexte de menace terroriste et des risques de conflit symétrique, eu égard aux nouvelles ressources fossiles découvertes aux frontières.

Cette grande manœuvre, dont la conception, la planification, la logistique et le commandement entre autres sont exclusivement d’origine sénégalaise, a enregistré un franc succès.

En réalité, le succès de cette manœuvre est assujetti, en grande partie, à la réalisation d’un système de transmissions permettant de répondre aux besoins du Commandement de la Force pour la coordination et la conduite de toutes les phases de la manœuvre.

Dès lors, il y a lieu d’expliciter la contribution technique du BATRANS lors de cette manœuvre nationale, ensuite partager quelques enseignements majeurs vécus et terminer par mettre en évidence l’importance des transmissions dans les théâtres d’opérations.

Pour sa contribution, le Bataillon des transmissions, par le biais de sa Section mobile d’exploitation (SME), a effectué une reconnaissance technique préliminaire suivie de l’installation des stations du centre d’exploitation du Poste de commandement principal et le recueil des unités. Aussi, des relais ont été mis en place et activés dès la fin de la reconnaissance offensive de la Force afin de résorber les élongations et la station du PC tactique a été mis en œuvre pour appuyer la dernière attaque sur NDRAME ESCALE.

D’abord, une reconnaissance

technique a été effectuée dans le quadrilatère KOUTAL - KEUR MADIABEL – SOKONE - FOUNDIOUGNE par un détachement du BATRANS, dans la période du 15 au 18 décembre 2017. Le but de cette activité était de dérouler, dans son intégralité, la manœuvre au niveau tactique et opératif afin de sélectionner les meilleures fréquences de la zone de manœuvre, de jour comme de nuit, et éventuellement déceler les potentiels obstacles pouvant entraver la fiabilité et la permanence des liaisons établies. De même, les positions géographiques des relais ont été sélectionnées et éprouvées permettant, in fine, d’en déterminer les meilleures afin d’assurer la continuité des relations pendant le déroulement de la manœuvre.

Ensuite, dans le cadre de l’exécution de la manœuvre, notamment dans les phases de la reconnaissance offensive et destruction en direction de NDRAME ESCALE, les besoins du commandement en matière de liaisons ont été satisfaits. Cela s’est concrétisé, d’une part, par la mise en œuvre et l’exploitation des réseaux tactiques, opératifs et stratégiques y compris la réalisation de l’interopérabilité des Armées de terre, de l'air et de mer. Cette dernière performance technique témoigne les capacités de savoir-faire dont sont pourvues les transmissions des Armées sénégalaises, d’où son sobriquet : « l'arme qui unit les armes ». D’autre part, un Système d’information et de communication sécurisé est installé permettant ainsi la

dématérialisation et la transmission de données numérisées, en temps réel, au sein de l’état-major de la Force et offrant aussi au Commandement l’accès à des services nouveaux comme l’intranet et l’internet. Ce SIC, qui est d’ailleurs l’une des grandes innovations de la manœuvre, doit pouvoir être amélioré par l’installation de la visioconférence et s’étendre jusqu'au niveau des unités tactiques, si les conditions matérielles et applicatives sont réunies.

De même, pour résorber les élongations causées par les

déplacements des unités dans la profondeur, deux stations-relais ont été mis en œuvre dans les deux fuseaux respectivement à DIEDIENG et à TAOUA.

Aussi, de manière subséquente, la station du PC tactique a été activée pour permettre la continuité du commandement au plus près des unités dans la phase décisive de la libération des otages à NDRAME ESCALE.

Du reste, cette situation démontre encore une fois que les transmissions demeurent l’arme du commandement. Elles occupent de plus en plus une place importante dans les théâtres d’opérations modernes avec les perspectives qu’elles peuvent offrir en constituant un outil d’aide à la décision pour l’emploi des forces armées en temps réel. Ceci doit passer inévitablement par l’amélioration du plateau technique communicationnel de la CTO avec l’acquisition de capacité en guerre électronique permettant de ‘‘voir et entendre’’ sur toute la ligne de front…car les communications sont désormais et seront pour toujours le fer de lance de la guerre.

Finalement, nonobstant des enseignements tirés, cette manœuvre nationale a permis aux personnels officiers, sous officiers et militaires du rang, spécialistes des transmissions, d’effectuer un entrainement de très haut niveau. Au delà de l’entrainement dans la conduite des opérations, elle a donné l’opportunité de mettre en pratique les connaissances théoriques récemment acquises et renforcer le savoir-faire technique des personnels de l’arme, d’où la nécessité de faire de cet exercice un rendez-vous annuel.

Il est à souligner l’importante contribution de la Direction des transmissions et de l'informatique des Armées dans la réussite de cette activité militaire historique. D’ailleurs, le général LAGARDE ancien Chef d'état-major de l'Armée de terre française de 1974 à 1980 disait : « Vous pouvez mettre à la tête d’une armée un homme unique au génie exceptionnel, son échec est assuré si les transmissions lui font défaut ».

Toutefois, de nos jours les Armées gagneraient à acquérir des capacités de guerre électronique qui confèrent au commandement d’autres moyens pour avoir l’ascendant. Pour étayer cette assertion, le général Marc MONCHAL, Chef d’état-major de l’Armée de terre française, pour prédire la profonde mutation des conflits, axée particulièrement sur la recherche de la maîtrise de l'information annonçait en 1992 qu’ « A l’ avenir, le maître de l’électron l’emportera sur le maître du feu ».

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MANOEUVRE DES SERVICES

Page 55: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

MANŒUVRE NATIONALE «SALOUM 2018» : LA DASA AU CŒUR DE L'ACTION

Adjudant-chef El Hadji Théo DIENG, Direction de l'action sociale des Armées

Ayant pour vocation d'apporter des réponses appropriées aux diverses

sollicitations du militaire, du personnel civil des armées et des familles, à promouvoir et à encadrer diverses activités ainsi qu’assurer des médiations sociales, la Direction de l'action sociale des Armées (DASA) s’est impliquée pour la première fois dans un exercice militaire.

En effet, la DASA a joué un rôle déterminant en accompagnant la Zone militaire n°3 en charge des actions civilo-militaires (ACM) de la manœuvre nationale SALOUM 2018 organisée dans la période du 1er au 07 décembre 2018 dans la région de KAOLACK.

Partie intégrante dans la planification des opérations, les ACM (J9) désignent l’ensemble des actions réalisées au profit de l’environnement civil tant sur le plan culturel, économique, social et sécuritaire. Elles visent a facilité l’intégration des forces dans un environnement civil afin de mieux développer le concept ‘’Armée-Nation’’.

C’est dans cet ordre d’idée que la DASA a répondu à sa vocation en étant présente à ce grand rendez-vous test de l’interopérabilité au sein des Armées.

L’expertise engrangée dans les différentes missions exécutées à travers le Sénégal aura permis au responsable des ACM de la DASA d’apporter les conseils nécessaires et de participer aux missions de

conduite d’autorité, d’évaluation et de mise en œuvre des objectifs ciblés dans la commune de NDRAME ESCALE.

C’est ainsi que d’importants travaux de maçonnerie, de plomberie, d’électricité et de peinture ont pu être réalisés pour réhabiliter le poste de santé, la maternité et la case des tout-petits de ladite localité.

Au-delà des conseils techniques, la DASA a apporté une contribution de plus de 2 500 moustiquaires à la Zone militaire n°3 grâce au partenariat avec le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) pour appuyer la journée de consultation gratuite organisée dans la journée du 6 décembre 2018.

L’ensemble des participants à la manœuvre se sont retrouvés à NDRAME ESCALE pour la fin de la manœuvre «SALOUM 2018» en une journée riche en activités et en enseignements.

Le CEMGA accompagné d’une forte délégation composée d’anciens

CEMGA, de généraux (2S), des GCS et d’invités civils a procédé à une visite des infrastructures nouvellement rénovées et à la remise d’un important lot de matériels scolaires, médicaux, de matelas et de drapeaux pour les écoles et autres structures officielles.

Durant la journée de consultation gratuite organisée au poste de santé nouvellement rénové, cinq cent soixante-quatre (564) patients ont été consultés dans diverses spécialités.

Les populations de NDRAME ESCALE et des localités environnantes sont venues nombreuses assister à l’école élémentaire à la cérémonie de montée des couleurs et à la sensibilisation des élèves sur le respect des symboles et étendards présidée par le CEMGA. Cette action pleine de solennité a permis à l’Armée de revitaliser l’esprit civique national et de mettre en exergue le thème de la Journée des Forces armées 2018 ; « Les Forces armées, un exemple dans l’éducation à la citoyenneté et à l’unité nationale. »

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MANOEUVRE DES SERVICES

Page 56: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

LA BNSP AUX CÔTÉS DES ARMÉES DANS LA MANŒUVRE NATIONALE «SALOUM 2018»

Le Commandant Diène SENE, Commandant le Groupement n°3

de la BNSP

La Brigade nationale des sapeurs pompiers (BNSP) a assuré la couverture sécuritaire de la

manœuvre «SALOUM 2018» aux côtés de leurs frères des armées.

Cette couverture qui s’était concrétisée sur le terrain par l’engagement de deux modules notamment incendie - sauvetage et secours médicaux a connu un franc succès.

En vue de répondre efficacement à toute demande de secours en rapprochant les modules d’intervention des éventuels sinistrés, le GIS3 qui a la responsabilité opérationnelle de la zone avait pour mission d’assurer en liaison avec le Groupement santé et les secours médicaux la couverture médicale et la lutte contre les incendies de la manœuvre, du 1er au 7 décembre 2018.

A cet effet, agissant en liaison avec le PC installé à KOUTAL, trois phases ont été conduites : la projection, la manœuvre et la réintégration.

Pendant la première et la troisième phase, une composante dynamique regroupant une ambulance médicalisée et celles des casernes situées le long des axes utilisés par les unités de manœuvre constituait le premier échelon. Elles auraient été renforcées en cas d’opération importante par une composante statique en deuxième échelon avec les ambulances des districts sanitaires du secteur concerné.

Pour la deuxième phase, c’est-à-dire la manœuvre proprement dite, l’effort a été fait sur la couverture incendie.

La zone de manœuvre comprise dans le quadrilatère KAOLACK, FOUNDIOUGNE, TOUBACOUTA et WACK NGOUNA est une zone agricole. La strate herbacée sèche au mois de décembre pouvait favoriser le développement de feux de brousse qui non seulement auraient mis en danger les différentes installations de la manœuvre, mais aussi perturberait son déroulement normal.

Ainsi, un premier échelon armé par deux engins d’incendie assurait la protection du PC principal.

Trois engins d’incendie des casernes de sapeurs –pompiers de NIORO, KAOLACK et FOUNDIOUGNE en deuxième échelon avaient pour mission de circonscrire rapidement au profit des unités et en liaison avec le service des eaux et forêts tout feu de brousse ou de forêt en enrayant sa propagation dans la zone de manœuvre.

Deux ambulances, cinq engins d’incendie et 48 gradés et sapeurs dont trois officiers ont directement participés à la manœuvre.

Ils ont effectué sept interventions dont cinq pour accidents corporels et deux pour ravitaillements en eau.

Au total, cinq victimes dont deux militaires ont été assistés et transportés par le détachement des Sapeurs-Pompiers.

En définitive, la manœuvre «SALOUM 2018» a été pour les éléments du GIS3 de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers une occasion de magnifier l'excellence des relations avec les Armées et au-delà avec les Forces de défense et de sécurité. Au demeurant, il conviendrait de les maintenir au mieux les améliorer par une participation beaucoup plus significative lors des prochaines manœuvres ou entrainements.

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MANOEUVRE DES SERVICES

Page 57: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

les Fetes Patronales

Capitaine Marius Gana FAYE, Chef du Bureau formation

niveau 1 à l'EMAT

«La mémoire est à la base de la personnalité individuelle, comme la tradition est à la base de la personnalité collective» ; cette citation du grand écrivain espagnol Miguel de UNAMUNO montre l’important rôle de la tradition dans la société.

Les Armées, en particulier l’Armée de terre, dans le cadre de la vie des bataillons, accordent une place prépondérante aux activités traditionnelles. Celles-ci constituent le socle de la vie militaire et entretiennent l’héritage du passé des unités et leur mémoire transmise de génération en génération. Elles sont sources de cohésion car elles renforcent le lien social indéfectible qui unit les militaires d’un même corps.

Ainsi, au niveau de l'Armée de terre, la fin de l’année 2018 et le début de l’année 2019 ont été jalonnés de cérémonies traditionnelles, caractérisées d’une part, par des fêtes patronales et d’autre part, par des baptêmes de camp.

I – Les fêtes patronalesSix fêtes patronales dont deux

jumelées à leur baptême de cantonnement ont été successivement célébrées. Elles étaient de réelles occasions de communion entre les militaires et leurs familles. Ces moments privilégiés de retrouvailles, garantissent la pérennité des valeurs des bataillons et créent un esprit de corps.

Dans la matinée du 12 décembre 2018, le 6e Bataillon d'infanterie a célébré sa fête patronale dénommée «Fête Moussa Molo» au camp Moussa Molo BALDE de KOLDA.

Puis, Le 14 décembre 2018, ce fût le tour de la fête patronale du 3e Bataillon d'infanterie appelée «MBOSSE» au camp Sémou Djimith DIOUF de KAOLACK.

Ensuite, celle du Bataillon de commandos «GAINDE» a été célébrée le 1er février 2019 au camp lieutenant Mamadou KONTE.

Et enfin, la dernière en date fût la fête patronale du 26e Bataillon de reconnaissance et d'appui, célébrée le 11 mars 2019.

Aussi, deux autres fêtes patronales jumelées à leur baptême de cantonnement ont été célébrées. Il s'agit de celle du Bataillon de blindés et de celle du Bataillon du train.

La célébration de ces fêtes patronales s’est faite sous la présidence du Général de brigade Cheikh WADE, Chef d’état-major de l’Armée de terre.

II – Les baptêmes de campsLe baptême des cantonnements

militaires est une tradition établie pour perpétuer la mémoire des anciens qui ont marqué leur passage dans l’Institution. Ils constituent

des références pour les générations futurs, qui doivent s’abreuver des valeurs qui ont guidé leurs actions.

A ce titre, trois camps militaires ont été baptisés. Il s’agit d’abord, du Centre d’entrainement tactique n°3 de TOUBACOUTA, qui a procédé au baptême de son camp le 13 septembre 2018. Il porte désormais le nom de Capitaine Abdoulaye NGOM.

De plus, le Bataillon du Train dans la journée du 4 octobre 2018 a sacrifié à la tradition en célébrant sa fête patronale suivi du baptême du camp de OUAKAM qui s’appelle désormais camp colonel Abdoulaye TRAORE.

Enfin, le Bataillon de Blindés à l’occasion de la célébration de la fête de la cavalerie, le 22 décembre 2018, a baptisé son camp du nom du colonel Papa Pathé DIOP.

Ces trois cérémonies de baptême de camp, ont été présidées par le Chef d’état-major de l’Armée de terre en présence des familles des parrains venues nombreuses partager ces moments marqués du sceau des traditions et du devoir de reconnaissance. Toutes ces célébrations constituent des opportunités pour renforcer l’identité des corps et consolider le lien social qui unit les militaires d’une même formation.

TRADITIONS : LES FÊTES PATRONALESET BAPTÊMES DE CAMP

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TRADITIONS

Page 58: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

En images : Fête patronale du 6e Bataillon d'infanterie le 12 decémbre 2018

Mot du Chef de Corps du BAT 6

Le CEMAT accueilli par le COMZONE 6 à l'aéroport de KOLDA

Décoration de militaires par le CEMAT

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TRADITIONS

Page 59: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

En images : Fête patronale du 3e Bataillon d'infanterie le 14 decémbre 2018

Arrivée et accueil du CEMAT

Démonstration TIOR Un "légionnaire" lors de "MBOSSE 2018"

Photo avec l'encadrement de la 38e promotion de la Douane

Revue des Troupes par le CEMAT

Mot du Chef de Corps du BAT 3

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TRADITIONS

Page 60: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

En images : Fête patronale du Bataillon de blindés le 22 decémbre 2018

Vue de la Tribune VIP Photo de famille après le Baptème

Coupure du ruban par la famille du parrain en compagnie du CEMAT, du COMZONE 7 et du CDC du BATBLINDES

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TRADITIONS

Page 61: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

En images : Fête patronale du Bataillon de commandos le 1er février 2019

Démonstration TIOR Techniques commandos

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TRADITIONS

Page 62: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Le CEMAT en compagnie du COMZONE 6 et des CDC du Bat 6 et du 26°BRA

Mot du Chef de Corps du 26e BRA

Démontage et remontage Mit 12,7 mm les yeux bandés par un militaire du 26e BRA

Photos de famille avec d'anciens militaires résidant à KOLDA

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En images : Fête patronale du 26e Bataillon de reconnaissance et d'appui le 11 mars 2019TRADITIONS

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1ERE CFV DU 2e BATAILLON D'INFANTERIE : A LA DÉCOUVERTE D’UNE UNITÉ FRONTALIÈRE

vie des unites

Capitaine Younoussa TOURE, Commandant d'Armes de Podor

«Combiner opérationnalité et cohésion, le défi de la 1ère compagnie de fusiliers-voltigeurs»

Implantée à PODOR dans la partie septentrionale du Sénégal, la 1èreCFV couvre une superficie de

12 960 kilomètres carrés. La spécificité de sa zone d’action est marquée par sa limite nord, représentée par le fleuve Sénégal ; près de 200 km de frontière commune avec la République islamique de la Mauritanie. Cette ligne de démarcation est la marque la plus visible de la souveraineté du Sénégal ; de sa sécurisation dépend la protection de la population et des biens. A ce défi sécuritaire s’ajoutent les enjeux d’ordre économique et environnemental.

Aujourd’hui, face à la montée en puissance du terrorisme qui vient exacerber les menaces traditionnelles telles que les activités transfrontalières criminelles et la problématique du contrôle de ces interfaces, qui demeurent au cœur des préoccupations de la compagnie frontalière. En fait, au-delà du challenge opérationnel, les défis de la cohésion sociale avec les populations et au sein de l’unité constitue notre crédo. Ainsi, la consolidation du concept « Armée-Nation », le renforcement de la synergie entre les sections et l'amélioration de la qualité de vie des hommes s’avèrent indispensables. Il en est de même de l'organisation de compétitions militaires pour préparer les hommes à répondre aux exigences physiques et morales de la mission.

En effet, la 1ère CFV assure sa mission de contrôle de zone, en dépit des élongations, de la complexité du tracé des frontières, de l’éloignement avec

les unités voisines et de l’existence de plusieurs points de passage non contrôlés. Ses actions se résument aux patrouilles de nomadisation bimensuelles, aux patrouilles intérieures et aux actions de présences inopinées au niveau des débarcadères clandestins. Par ailleurs, elles permettent de surveiller la frontière, de rassurer et de sensibiliser les populations quant à leur rôle essentiel de renseignement, au profit de la lutte contre le terrorisme.

En outre, le défi opérationnel ne peut être relevé, sans tenir compte des activités de cohésion avec les populations de Podor et au sein de la compagnie. C’est pourquoi, depuis le mois de novembre, des actions sont menées afin de renforcer le concept « Armée-Nation » et de raffermir la cohésion au sein de la compagnie. C’est ainsi que fut célébrée la Toussaint à Podor, le jeudi 1er novembre 2018, aux cimetières musulmans sises dans les quartiers de SOUIMA et de THIOFY et au cimetière catholique de THIOFY. Aussi, l’organisation de la journée des Forces armées le 10 novembre 2018, a consisté en une cérémonie officielle avec les autorités étatiques, suivi d’une journée portes ouvertes, d’une

randonnée pédestre conjointe avec le club randonnée de PODOR et d’un don de sang au profit du district sanitaire de NDIOUM.

Enfin, dans le cadre du maintien en condition physique, des compétitions militaires sportives et de cohésion, ont eu lieu au camp militaire capitaine Abdou Karim SY, dans le courant du mois de décembre 2018. Elles comprenaient: le football, le cross et le parcours d’obstacles. Ces challenges au sein de l’unité, ont été à la fois un moment de récréation et d’évaluation des sections au sport. A cette occasion, des récompenses ont été attribuées aux vainqueurs dans toutes les catégories. La meilleure section dans les trois disciplines réunies à été également distinguée.

En définitive, en dépit de tous les défis énumérés, la 1ère CFV s’acquitte honorablement de sa mission de contrôle de zone dans son secteur de responsabilité. Ceci est possible grâce à l’appui du Commandement, conjugué avec une coopération étroite avec les forces de sécurité, le soutien des populations et l’effort considérable fourni par les hommes.

Une parfaite harmonie entre les FDS et les autorités locales

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VIE DES UNITES

Page 64: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

BAT 5 : DE L'ENTRAINEMENT AU COMBAT SOUS-BOIS À LA PRÉPARATION

AU MAINTIEN DE L'ORDRE

Sous-lieutenant Pape Sadio KEITA, Chef de Section au 5e Bataillon

d'infanterie

Dans un contexte marqué par la multiplicité des menaces et dans la perspective d’une

bonne prise en compte de l'élection présidentielle, la 8e Compagnie des fusiliers voltigeurs (8e CFV) et la section de protection de la Compagnie de commandement d'appui et des services du 5e Bataillon d'infanterie ont bénéficié respectivement d’un entrainement au combat sous-bois et d’une imprégnation aux techniques du maintien d’ordre. Il s’agissait pour cela de renforcer les savoir-faire de ces unités dans l’exécution de leurs missions.

1. Un séjour riche en expériences à BLOC BISSARI

Tout d’abord, l’entrainement de la 8e CFV a été favorisé par la redynamisation de l’entrainement dans l’Armée de terre. En effet, cela a été rendu possible par le déploiement temporaire d’une unité extérieure dans le Secteur 53 ; ce qui est une mesure exceptionnelle prise par le Commandement. Cette activité qui s’est déroulée du 15 octobre au 3 novembre 2018 à BLOC BISSARI a été consacrée à des séances théoriques mais également à des activités pratiques sur le terrain conformément au programme établi par le bataillon et validé par l’Etat-major de l’Armée de terre. Elle a permis l’acquisition de savoir-faire tactiques pour tout le personnel de cette unité tout en contribuant à l’amélioration des performances techniques.

L’apport des moniteurs du Centre d’entrainement tactique n°3 a été déterminant pour la maîtrise des techniques de combat forêt. Grâce à leur intervention, les techniques d’action immédiate (TAI) offensives

et défensives, les techniques d’interventions opérationnelles rapprochées (TIOR), notamment les parades, les esquives et les techniques de mise hors combat de l’adversaire ont été amplement visitées. En outre, l’instruction sur le tir au combat (ISTC) qui a porté sur les points tels que la maitrise de l’arme, les différentes positions et postures, le tir en mouvement et le changement de chargeur à été bien maitrisée par les fusiliers.

Parallèlement, des séances d’entrainement physique allant de la course à pied en passant par la musculation et la marche commando avec équipement complet du combattant étaient au programme.

2. La section d’intervention à l’école du maintien d’ordre

En cette veille d’élection présidentielle, l’acquisition de notions de base dans le domaine du maintien de l’ordre devient un impératif, en conformité avec l'instruction 020 relative à l'engagement des Armées dans le maintien de l'ordre. Ainsi, conformément aux instructions du Commandement de la Zone militaire n°5, les éléments du BAT 5 ont bénéficié d’une imprégnation aux techniques de refoulement et des paramètres liés aux manifestations. Ainsi, du 21 au 25 janvier 2019, un cours d’initiation animé par un détachement de la gendarmerie nationale s’est tenu au camp colonel Georges BOISSY.

Le but visé était de faire comprendre aux stagiaires la complexité du

maintien de l’ordre d’une part, et de leur enseigner les techniques de bases pouvant leur permettre de réussir la sécurisation des élections d’autre part.

Durant cette période, les différentes phases du maintien de l'ordre ont été visitées. Elles vont de la mise en place des barrages (d’arrêt fixe fermé, filtrant ou coulissant) aux opérations de dégagement. Elles combinent les vagues de ratissage qui visent à faire évacuer un espace déterminé par des personnes non autorisées à y séjourner, les vagues de refoulement qui ont pour but d’obtenir sans emploi de la violence qu’une foule non hostile aux forces de l’ordre évacue un espace déterminé mais également la charge qui vise à obliger une foule hostile à dégager des lieux qu’elle refuse d’évacuer.

Le but du maintien de l’ordre étant de montrer la force sans avoir à sans servir, une bonne exécution de la manœuvre s’avère décisive. Dès lors une bonne connaissance de ses principes constitue un facteur clé à la réussite de la mission. Telle est l’économie des cinq jours d’imprégnation desquels les stagiaires sont sortis gonflés à bloc et prêts à accomplir efficacement leur mission.

En définitive, l’entrainement suivi, durant les quatre derniers mois, par le personnel du BAT 5 a été essentiellement orienté vers les enjeux du moment. Ainsi, il confère aux unités une grande capacité d’adaptation afin de faire face efficacement à toute évolution du contexte actuel.

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VIE DES UNITES

Page 65: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

ECHOS DU6e BATAILLON D'INFANTERIE

Caporal Jean Marie NGOM du 6e Bataillon d'infanterie

Le 6e Bataillon d'infanterie a célébré sa fête patronale, sous la présidence effective de

Monsieur le général de brigade Cheikh WADE, Chef d’état-major de l’Armée de terre (CEMAT), au Camp Moussa Molo BALDE de KOLDA le 12 décembre 2018.

La célébration de la fête patronale du 6e Bataillon d'infanterie, dénommée «Fête Moussa Molo» s’inscrit dans le respect d’une tradition militaire de l’Armée de terre, comme indiqué dans le plan d’action du CEMAT qui mentionne dans son axe quatre, le renforcement de l’identité et de la cohésion de l’Armée de terre à travers la systématisation de l’organisation des fêtes patronales.

Cette fête rappelle l’histoire du parrain Moussa Molo BALDE, guerrier peulh, héros du FOULADOU, défenseur éternel du terroir de ses ancêtres et symbole de la résistance de cette terre

de vertus. Egalement, elle retrace l’identité, les valeurs et la mémoire des combattants qui ont participé à consolider l’âme du bataillon.

C’est dans la plus grande communion avec la population du FOULADOU que les militaires du bataillon ont sacrifié à la célébration de cette journée à travers une prise d’armes suivi d’un défilé. Durant la prise d’armes, la démonstration de mouvements de pieds fermes avec armes et les exercices de corps à corps, exécutés dans une parfaite harmonie, ont séduit le public. Dans l’après-midi, un match de volley-ball a opposé l’équipe des officiers et sous-officiers à celle des militaires du rang. Enfin, l’Orchestre de variétés des Forces armées «ASFA-Orchestra» a assuré l’animation de la soirée dansante. Ce fut la première fois que ce groupe musical militaire se produisait à KOLDA, à la grande satisfaction de la communauté.

Instruction sur M4 A1Aussi, dans le cadre du

renouvellement des armes individuelles dans les Forces armées sénégalaises, le BAT 6 a été équipé de fusils d’assaut de 5.56 mm M4A1, avec leurs accessoires d’entretien.

De nationalité américaine, le fusil d’assaut M4A1 est l’arme en dotation

dans les unités des grandes armées comme celle des Etats-Unis d’Amérique et de certains pays européens avec des versions dérivées. Le M4A1 a une portée maximale de 3 600 m, une portée pratique de 500 à 600 m et une cadence de tir de 700 à 950 coups/minutes. Il dispose de rails offrant à l'utilisateur la possibilité d'ajouter des accessoires comme une lampe tactique, une lunette de visée ou une poignée à l'avant. Sa crosse escamotable et ses deux sélecteurs de tir, situées à droite et à gauche de l’arme, donnent plus de flexibilité dans son emploi.

Cette arme de nouvelle génération, en remplacement du M16, va servir à accroitre le potentiel feu du bataillon, notamment avec la fonction de rafale libre soutenue par un canon forgé à froid et un tube de gaz plus adapté à la chaleur.

Ainsi, des séances d’instruction sur ces armes ont été conduites au profit de l’ensemble des personnels du bataillon, en base arrière et au niveau des postes dans le secteur opérationnel. Il s’agissait d’instruire les personnels sur les caractéristiques, l’ISTC, le démontage et le remontage des fusils d’assaut M4A1, en vue de leur utilisation optimale.

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VIE DES UNITES

Page 66: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

LA 3e COMOTO DU 25e BRA EN ENTRAINEMENT A BLOC BISSARI

Lieutenant Souka THIARE Commandant la 3e Compagnie

motorisée

A l’instar des autres unités, la 3e

Compagnie motorisée du 25e

Bataillon de reconnaissance et d'appui a effectué un séjour d’entrainement à BLOC BISSARI dans la période du 22 septembre au 13 octobre 2018. Cette activité s’inscrit dans le cadre du programme annuel d’entrainement des unités de l’Armée de terre. L’objectif principal visé était le maintien et le renforcement des capacités opérationnelles aussi bien sur le plan tant individuel que collectif et cela après un séjour prolongé en opérations intérieures.

Il convient de rappeler qu’à travers ce séjour à BLOC BISSARI, le bataillon

vient de boucler une année marquée par des stages au profit de toutes ses compagnies malgré un engagement permanent dans le secteur 55. La complexité des missions, la diversité des engagements et surtout la nécessité de toujours garder intact le potentiel des unités passent par la capacité d’adaptation du personnel et son aptitude à se réapproprier les nouveaux équipements mis à leur disposition. C’est ce qui explique d’ailleurs qu’un accent particulier est mis sur l’acquisition et le maintien des savoir-faire nécessaires a l’accomplissement des différentes tâches qui peuvent leur être dévolues.

Avec des modules d’entrainement axés sur le combat en zone boisée et l’instruction sur le tir au combat, le stage a été particulièrement bénéfique pour les militaires dans la mesure où il leur a permis d’acquérir des connaissances techniques et tactiques pour d’une part vivre et combattre dans un milieu relativement hostile et d’autre part se familiariser avec le matériel en dotation au sein de l’unité.

S’agissant de la tactique, l’accent a été mis sur la maitrise des cadres d’ordre de la section, des actes élémentaires du combattant de même que sur les missions de sûreté, défensives et offensives. Ces séances ont été complétées par des exercices pratiques sur le terrain qui ont permis

au personnel de sortir de la routine inhérente aux séjours prolongés en OPIN.

Quant au tir, les séances se sont pour la plupart bien déroulées. Que ce soit l’armement individuel ou collectif, les résultats ont été satisfaisants malgré les conditions climatiques assez défavorables. Des cas pratiques de tirs en mouvement sur les RAM MK2000 ont également été expérimentés avec les NEGEV qui demeurent des armes très fiables et surtout relativement précises.

Ces activités ont été complétées par des cours de renforcement en topographie, sur le secourisme au combat, les procédures radio sans oublier l’entrainement physique militaire. Un exercice de synthèse destiné à contrôler les acquis a clôturé le séjour de la 3e COMOTO au centre d’entrainement de BLOC BISSARI.

En définitive, ce séjour d’entrainement en plus de contribuer au renforcement de l’esprit de cohésion au sein de l’unité a été très instructif et bénéfique. Le maintien des capacités opérationnelles des unités, dans un contexte marqué par la complexité des missions, l’émergence de menaces de type nouveau, est devenu une priorité pour le Commandement. Il symbolise également ce souci constant de s’adapter à un environnement en perpétuelle mutation.

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Page 67: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

LE 26e BRA DANS LA FORMATION DE SES SOLDATS

Sous-lieutenant Momar SEYE, CDS au 26e Bataillon de

reconnaissance et d'appui

La formation de qualification d’armes (FQA) du contingent 2018/2 s’est déroulée du 17

septembre au 16 décembre 2018 dans l’enceinte du camp Moussa Molo BALDE de KOLDA. Cette formation qui rentre dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles et de l’instruction des appelés du contingent a vu la participation de 50 soldats dont 25 du 6e Bataillon d'infanterie et 25 du 26e Bataillon de reconnaissance et d'appui. Ce stage s’est déroulé en trois phases : une phase commune, une phase de spécialisation et une campagne de tir.

I. La phase communeDu 17 septembre au 9 novembre,

cette phase comprenant huit semaines d’activités a permis aux jeunes soldats fraîchement sortis du Centre d’instruction de mieux asseoir certains savoir-faire de base rentrant dans la continuité de la formation initiale. C’est également l’occasion pour les aguerrir et les préparer à s’insérer dans les cellules de combat. Durant cette période, les soldats ont pu appendre le combat individuel et le combat du binôme, tout en renforçant l’apprentissage de l’armement et l’instruction sur le tir au combat (ISTC). Aussi, ont-ils appris les

fondamentaux du tir, les positions de tir, les différentes postures, les règles de sécurité et le transfert d’arme. Leur aptitude physique a été améliorée à travers l’entrainement physique sportif (EPS) et l’entrainement physique au combat (EPC), particulièrement avec les séances de 08 kms et de parcours du combattant.

Le règlement de discipline générale, l’ordre serré, le droit international humanitaire, la topographie ont entre autres complété cette étape fondamentale de la formation.

II. La phase de spécialisationPendant quatre semaines, les

stagiaires de la FQA ont été répartis en cinq groupes de dix. L’objectif était de leur permettre une maîtrise de l’armement dont ils seront appelés à se servir une fois dans leur unité. Ainsi, ils ont été préparés aux spécialités suivantes : GV, RPG7, Mortier 81 mm, Mit 60 et Mit 50.

Les stagiaires ont été familiarisés aux différentes armes notamment aux caractéristiques de fonctionnement, aux renseignements numériques et à la mise en œuvre.

Ayant assimilé le démontage et le remontage de l’armement, ils ont également appris à remédier certains incidents de tir. La confiance en soi

et le sens de la responsabilité ont été mis à l’épreuve. Cette phase a surtout complété leur préparation pour servir dans les groupes de combat.

III. La campagne de tirDernière étape d’une formation

qui aura été longue de trois mois, la campagne de tir s’est déroulée du 14 au 16 décembre 2018 au champ de tir de SEDHIOU. Le séjour au camp d’entrainement de BLOC BISSARI à 10 km de SEDHIOU a permis de faire une synthèse des modules étudiés durant les deux premières phases. Installés en bivouac tactique sur le site ainsi que leur encadrement, les soldats ont mis en pratique les missions suivantes : guetter, éclairer, défendre, appuyer, porter un message et reconnaitre dans le cadre du groupe. En outre, ils ont pu s’exercer au tir au M16 à 200 m sur des cibles C200. Enfin, le tir aux armes collectives a permis d’adapter les différents servants à la réalité du combat.

Globalement, les objectifs définis au départ ont été atteint. Les résultats obtenus à l’issue de leur examen pour l’obtention du certificat pratique (CP) sont très satisfaisants. Ainsi, ayant obtenu le CP, ils ont été mutés dans les différentes unités où ils pourront mettre en pratique leur savoir-faire et rendre d’emblée d’excellents services.

Séance de parcours du combattant

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VIE DES UNITES

Page 68: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Sous-lieutenant Elimane THIAM Bataillon de parachutistes

BATPARAS : RAFFERMIR LES LIENS AVEC LA POPULATION

CIVILE EN ZONE OPÉRATIONNELLE

Résolument engagé dans la protection des populations et de leurs biens en Zone militaire n° 5, le Bataillon de parachutistes, déployé dans le secteur de OUSSOUYE, concilie efficacité dans sa mission de contrôle de zone aux actions visant à gagner les cœurs et les esprits de la population.

En effet, conscients que la mission de sécurisation ne peut se faire sans prendre en compte les actions tendant à rassurer les populations, les parachutistes dans l’arrondissement de NYASSIA se sont pleinement investis dans l’éradication du mythe du militaire prompt à sévir. Dans cette dynamique, deux faits majeurs sont à relever :

- d’une part, en plus d’assurer l’assistance sécuritaire dans les villages environnants lors des travaux champêtres aux phases de semence et de récolte du riz, les parachutistes ont prêté main forte à la population. Cette action symbolique est magnifiée par la population à travers les témoignages et le changement positif de comportement à l’égard des militaires en général.

- d’autre part, un esprit de communion initié par les parachutistes a prévalu lors de la période des grandes vacances marquant une forte affluence de jeunes vacanciers dans le secteur. Ainsi, un tournoi de football organisé à NYASSIA sans esprit de compétition malsaine a réellement participé au rapprochement entre les jeunes du village et les militaires.

En définitive, toutes ces activités ont contribué à mettre en confiance les populations qui ont été fortement sensibilisées sur les avantages d’un retour de la paix. En retour, les parachutistes ont profité de ce séjour pour approfondir leur savoir-faire dans la réalisation de l'effet majeur de la Zone militaire n°5.

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VIE DES UNITES

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Stagiaires CACSI/EAI avec leur encadrement

Devenue Ecole Nationale à Vocation Régionale (ENVR) depuis l’an 2000, l’Ecole

d’application de l’infanterie (EAI) est une école d’enseignement militaire, qui a pour vocation le perfectionnement des officiers d’active et de réserve, destinée au commandement des unités et formation d'infanterie. Elle a pour objectifs de former des hommes d’action « capables de décider dans la complexité, de discerner dans l’incertitude et d’agir dans l’adversité ». Dans ce cadre, elle répond efficacement à la demande et aux attentes des armées africaines et malgaches qui doivent faire face à un environnement toujours plus complexe et dangereux. Pour se

vie des ecoles

EAI : FOCUS SUR LES ACTIVITÉS DU PREMIER QUADRIMESTRE

Le colonel Ousmane Aly KANE, Commandant l’Ecole d’application

de l’infanterie

faire, l’EAI axe son instruction sur un programme évolutif et adapté en permanence aux nouvelles menaces et à l’environnement des nouveaux théâtres d’opérations. C’est ainsi que l’école forme chaque année depuis sa création des chefs de section et des futurs commandants d’unité d'infanterie, et depuis 2015, des commandants d’unité de l’Arme Blindée Cavalerie et des futurs chefs de peloton blindé depuis cette année en cours. Dans un futur proche, il est prévu également un cours d’application artillerie.

1. Le Cours de Formation des futurs Commandants d’Unité d'infanterie (CFCU/INF)

Cette année encore, le CFCU/INF, session 2018-2 a été ouvert en septembre 2018 avec 15 stagiaires dont la moitié, en provenance des armées sénégalaises et l’autre moitié des pays amis. La formation qui dure 22 semaines est axée sur l’exercice du commandement (gestion de crise, formation militaire générale, culture militaire, plan d’action, mémoire, communication-média) et le combat (réflexion tactique, apprentissage du cycle décisionnel, exercices tactiques en simulation et sur le terrain, synthèse

interarmes…). Ainsi, 15 commandants d’unité ont reçu leur parchemin le 23 janvier dernier lors d’une cérémonie présidée par le CEMAT. La deuxième session 2019-1 a été ouverte au mois de février.

2. Le Cours d’Application des Chefs de Section d'infanterie (CACSI)

Les officiers stagiaires du CACSI, session 2018-2019, ont quant à eux déjà suivi plusieurs modules de formation dispensés par les instructeurs de l’école, les différents intervenants extérieurs des Forces armées sénégalaises (FAS) et les Éléments français au Sénégal (EFS).

Comme chaque année, le CACSI a débuté au mois de septembre avec un camp initial de quatre jours au CEN de Mont-Rolland. Cette sortie visait à remettre les stagiaires à niveau sur les fondamentaux tactiques du combat de l’infanterie débarquée, aux niveaux groupe et section, de régler les armes de dotation en vue de la première formation au tir de combat, mais aussi d’initier le module aguerrissement par une première marche tactique d’entrainement de 10 km.

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En vue d’enseigner aux officiers stagiaires la maitrise opérationnelle de l’armement léger (MOAL) pour une mise en pratique efficace dans un environnement de combat, un premier module de formation tireur ISTC (instruction sur le tir de combat) M16 a été conduit au mois d’octobre par un détachement des EFS.

Les officiers stagiaires du CACSI ont ensuite suivi le module de premier secours civique du premier degré

(PSC1), dispensé par un détachement des sapeurs-pompiers de THIES et préparatoire au module de sauvetage au combatde 1er niveau (SC1), conduit par un médecin militaire des FAS. Ce dernier a permis aux officiers stagiaires d’acquérir les actes réflexes et les modes d’action relatifs au sauvetage d’un ou plusieurs blessés dans le cadre d’une action de combat.

Pour s’adapter toujours davantage aux nouvelles menaces, les officiers

stagiaires sont également sensibilisés à la lutte contre-IED par le biais d’un module dispensé par les Éléments français au Sénégal (EFS).

Outre les modules de formation déjà évoqués, les futurs chefs de section ont aussi été initiés au guidage aérien tactique avancé (GATA) par une formation théorique dispensée par un officier de l’Ecole de l’Armée de l'air, mise en application sur le terrain dans la zone de manœuvre de DARAL PEUL.

Dans le cadre de la préparation physique et psychologique, des marches tactiques de 25 à 30 km ont été programmées à l’occasion de chaque sortie sur le terrain.

Elles ont permis de préparer les officiers stagiaires à leur premier module d’aguerrissement commando au CET4 pour une durée de deux semaines au mois de décembre. Ce stage d’aguerrissement, déterminant dans la formation d’un jeune officier, a permis de développer les qualités de chef en situation difficile et d’acquérir les savoir-faire particuliers liés aux techniques commandos.

La formation tactique est omniprésente au CACSI. Les officiers

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stagiaires mettent chaque semaine en application sur le terrain les cours de tactique et de techniques de commandement opérationnel dispensés par les commandants de brigade et la direction des études. Ils développent ainsi tout au long de l’année leurs savoir-faire dans le combat de l’infanterie débarquée et embarquée en étant placés régulièrement sur le terrain en situation de commandement.

Toujours dans le cadre de leur perfectionnement, les cours d’anglais opérationnel et de bureautique viennent compléter la formation purement militaire et fournir les capacités à évoluer dans un contexte multinational, tout en maîtrisant les outils modernes de commandement.

3. Le Cours d’Application des Chefs de peloton blindé (CACPB)

Pour la première fois depuis sa création, l’EAI accueille cette année le CACPB. L’objectif de ce cours est de former de jeunes officiers aptes au commandement d’un peloton de cavalerie blindé (PCB), à la maîtrise de ses missions tactiques et de la conduite des feux. Tout comme le CACSI, le CACPB suit l’ensemble des

modules d’environnement au combat, de l’instruction sur le tir de combat au secourisme de combat en passant par la formation à l’exercice de l’autorité. C’est l’occasion pour les officiers fantassins et blindés de se retrouver régulièrement pour ces modules communs.

L’instruction technique et tactique représente le socle de cette formation. Les connaissances techniques sur les engins blindés, de la caisse à la tourelle, sont acquises grâce à l’implication quotidienne du Centre d’Instruction des Blindés (CIB) sise au Bataillon de Blindés.

Le commandant de brigade, appuyé par la direction des études, est quant à lui directement impliqué dans la formation tactique des quinze officiers stagiaires qui sortent régulièrement sur le terrain pour mettre en application les cours dispensés en salle. Six sorties terrain ont déjà permis d’acquérir progressivement les actes élémentaires de l’équipage, du peloton ainsi qu’une grande partie des missions tactiques offensives, défensives et de sécurisation.

L’instruction sur le tir canon et la conduite des feux du peloton revêt un aspect tout aussi important. La

formation se déroule en salle comme sur le terrain, avec l’appui permanent des maîtres de tir blindés du CIB et ponctuellement du Détachement d'appui Opérationnel des EFS. L’objectif principal est la réalisation de la campagne de tir canon des niveaux individuel, équipage et peloton au mois de mars 2019.

4. Participation à la manœuvre nationale SALOUM 2018

Compte tenu de son programme et de sa spécificité, l’EAI n’a pas été directement engagée dans la manœuvre nationale «SALOUM 2018». Malgré tout, elle a participé à la grande réussite de cette activité majeure par la fourniture de moyens roulants qui ont permis d’augmenter le parc engagé dans l’exercice.

En somme, l’EAI poursuit sa montée en puissance par la formation et le perfectionnement des cadres d'infanterie et de l’arme blindée et cavalerie. Ses objectifs visent à garantir l’excellence de la formation qui y est dispensée tout en continuant à diversifier les enseignements et à s’adapter au contexte international en constante mutation.

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PRESENTATION AU DRAPEAU A LA 38e PROMOTION DE L’ENOA

Capitaine Mohamed Samba DIOUF DP 38e promotion de l'ENOA

La cérémonie de présentation au drapeau à la 38e promotion de l’ENOA s’est déroulée dans

la matinée du vendredi 5 décembre 2018 dans la cour de la devise de l’école sous la présidence du colonel, Commandant la Zone militaire n° 7.

En effet, cette cérémonie marque la fin de l’initiation aux traditions de l’école qui constituent d’une part, le socle de la formation des élèves officiers et d’autre part, le cordon ombilical entre les promotions issues de l’ENOA. Et ce cérémonial inscrit dans les activités majeures de l’école comprend une prise d’armes suivie d’un défilé.

Ayant réussi à un concours d’entrée très sélectif, ces EOA de la 38e promotion, âgés au plus de 25 ans, sont issus du concours direct et sont titulaires au moins de la licence 3.

Forte 60 EOA dont 47 Sénégalais et 13 venant de 9 pays amis (Cameroun 01, Cap-Vert 01, Cote d’Ivoire 02, Gambie 01, Guinée Bissau 01, Guinée Conakry 01, Mali 02, Niger 03, Togo 01), la 38e promotion a foulé pour la première fois la mythique cour de la devise de l’école à l’occasion de cette cérémonie.

Auparavant, pendant 45 jours d’initiation, sous l’autorité du COMENOA « Kélétigui », Grand maitre et gardien des traditions et sous la supervision du KOCC responsable de l’initiation, dans des conditions de privations, ces jeunes civils ont reçu de leurs anciens des valeurs tels que l’esprit de groupe, l’humilité, le culte du respect de l’ancien et l’imagination créatrice.

Dans son allocution, après avoir prononcé des mots de remerciement à l’endroit du commandement et de l’assistance, le colonel, Commandant

l’Ecole nationale des officiers d’active a rappelé aux élèves officiers de la 38e

promotion que le drapeau de l’école jalousement gardé par leurs anciens et flottant dans toute sa splendeur, retrace l’histoire de toute une école, et au-delà, de toute une armée et de toute une nation.

En vue de mieux les outiller à surmonter les deux années de formation à l’école, le COMENOA a aussi prodigué quelques conseils aux jeunes élèves officiers.

Les élèves officiers de la 38e

promotion ont par la suite foulé pour la première fois le macadam des chemins de l’honneur, où derrière leurs anciens, ils ont défilé devant le colonel, Commandant de la Zone militaire n° 7, sous le regard affectif des invités civils et militaires ainsi que les membres de leurs familles.

Un cocktail, marqué par l’émotion des parents et amis des élèves, heureux de revoir leurs fils pour la première fois en uniforme et arborant les attributs de l’école, a mis fin à la cérémonie.

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BAT12 : LES FORCES ARMEES DANS L’ŒUVRE DE CONSTRUCTION NATIONALE

Lieutenant-colonel Mohamadou A. SYLLA, Commandant le

12e Bataillon d'instruction

La vocation première d’un soldat est de porter les armes et de se préparer sans cesse

pour défendre son pays au prix de sa vie. Cet aspect de la défense cache beaucoup d’autres réalités moins visibles mais aussi importantes et qui demandent un combat quotidien.

En fait, dans le cadre de la construction de notre outil de défense, le 12e Bataillon d'instruction, creuset de la formation et grenier de

la ressource humaine, joue un rôle fondamental dans le façonnement de l’âme du soldat engagé. De ce fait, la formation à la mission opérationnelle caractérisée par l’entrainement et l’instruction constitue la partie la plus apparente de la formation militaire mais repose sur des valeurs morales sans commune mesure.

En effet, au sortir de BANGO, le soldat est d’abord perçu comme un jeune citoyen qui vient d’un camp d’entrainement où il a appris à courir pendant longtemps, à marcher sur de longues distances, a braver la faim et à mieux appréhender les risques et les moyens d’y faire face. Mieux, le soldat est vu comme celui qui a appris à se défaire d'un ennemi et qui est prêt à mourir pour sa patrie.

Ce cliché de guerrier cache bien d’autres valeurs qui participent fortement à l’œuvre de construction nationale à bien des égards. Ainsi, il importe de souligner qu’au-delà du guerrier, l’armée produit un

modèle de citoyen. C’est à ce titre que le Président de la République, Chef suprême des Armées a lancé un défi exaltant en citant le militaire comme modèle dans l’éducation à la citoyenneté et à l’unité nationale.

Harcelé de tous bords par des caporaux rompus à la tâche, instruit et moulé par des sous-officiers aguerris, encadré et forgé par de jeunes officiers pleins d’entrain, le soldat sort de BANGO pétri de valeurs républicaines incontestables. D’ailleurs, ce volet entre en droite ligne avec un des axes d’effort de la vision stratégique du Chef d’état-major général des Armées qui disait: «Face aux périls qui remettent en cause la volonté commune de vivre ensemble, le respect et l’attachement au bien public, il est nécessaire que les Armées renforcent les vertus patriotiques qui l’ont toujours caractérisé et se mettent à l’avant-garde de la préservation des valeurs cardinales de la République».

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Au 12e Bataillon d'instruction, le soldat est fortement sensibilisé sur les défis sécuritaires mais aussi des valeurs par lesquelles le citoyen s’érige en bâtisseur pour une nation forte. Cela se traduit par une acceptation inconditionnelle du soldat de s’ériger en bouclier pour ses frères et sœurs contre toute forme d’agression mais aussi par la culture du désintéressement. L’engagé volontaire constitue l’illustration parfaite du patriotisme en ce sens qu’il s’engage à se mettre au service de la patrie même au prix de sa vie.

Mieux, la ressource humaine formée au BAT 12 constitue la composante majeure des effectifs des Armées, de la Gendarmerie, de la BNSP et ultérieurement de ceux qui vont postuler au niveau de la plupart des autres Forces de défense et de sécurité. De surcroît, toute la Nation sénégalaise est représentée au sein du contingent. Le travail élaboré de la Division recrutement et mobilisation permet d’associer sur la terre mythique de BANGO toutes les religions, ethnies, classes socio-professionnelles ainsi que les élèves et les étudiants. Au final, de par la diversité de sa composante, le BAT 12 reste la plus parfaite représentation du Sénégal en miniature et un chantier symbolique de construction

de l’unité nationale. En formant près de 4 000 modèles de citoyens par an, les Forces armées produisent pour une décennie près de 50 000 modèles et relais pour la consolidation des valeurs citoyennes.

En définitive, le 12e Bataillon d'instruction offre autant une opportunité pour la formation de combattants qu’il produit des portes étendards pour chaque génération.

C’est en cela que les Forces armées méritent la confiance et l’espoir placés en elles pour que notre idéal de construction nationale se perpétue dans les cœurs.

Les Armées doivent, en permanence, se conformer au contrat de fidélité qui les lie à la Nation dont elles sont l’émanation, dans le but de toujours mériter la considération et le respect des populations.

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cooPeration

LA PRISE EN COMPTE DES EEI SUR LES THÉÂTRES: UN IMPÉRATIF

Lieutenant - colonel Sébastien LOUIS Coopérant Terre / EMAT

L’emploi des engins explosifs improvisés (EEI) ou Improvised Explosive Devices (IED) s’inscrit dans la dimension asymétrique des conflits actuels par des actions ciblées ou aveugles, relevant de l’insurrection et du terrorisme. Cette menace mortelle place les unités dans une situation d’action en réaction permanente, synonyme de stress important et susceptible de dégrader fortement leur capacité opérationnelle.

La connaissance la plus fine possible de cette menace doit être recherchée en permanence sur les théâtres afin d’être capable d’adapter presque en temps réel les modes d’action de la force déployée pour améliorer sa protection. Il s’agit de neutraliser/analyser/comprendre les engins, afin de déterminer et d’actualiser la menace, au moyen de ressources adaptées et dédiées travaillant dans le tempo opérationnel. Dans le cadre plus large du renseignement, c’est une démarche essentielle qui contribue à la veille stratégique en amont d’une planification opérationnelle comme en conduite, au ciblage large spectre des réseaux humains contribuant à la mise en œuvre des EEI.

Le développement des capacités d’exploitation et donc des formations

en matière de weapons intelligence team est directement lié à la généralisation de l’emploi d’engins explosifs improvisés dans les théâtres d’opération. La prise en compte globale de cette menace assimilée à un système complexe nécessite de comprendre les modes d’action, l’équipement et les capacités de groupes toujours plus offensifs afin de pouvoir en contrer les effets. Le but final est le démantèlement des groupes terroristes au sens large mais également la capacité à respecter par les primo intervenants ce que l’on appelle la «chain of custody» qui permet de lier un incident à des personnes en préservant les prélèvements, de telle sorte qu’ils soient légalement acceptables par un tribunal dans le cadre de poursuites judiciaires.

La chaîne d’analyse et d’exploitation technique devient alors une capacité déterminante. Intervenant aussi bien en amont qu’en aval d’un événement IED, elle recueille les éléments susceptibles de contenir des informations sur l’adversaire, les analyse selon des méthodes de police technique et scientifique et en communique les résultats aux spécialistes du renseignement pour exploitation.

Le niveau 1 de cette chaîne, appelé exploitation tactique est pris en charge par des équipes pluridisciplinaires appelées WIT (Weapons Intelligence Team). L'objectif des Weapons Intelligence teams est de fournir des renseignements qui appuieront les efforts opérationnels visant à perturber ou à éliminer d'autres menaces.

Le rôle des équipes WIT est de collecter, rassembler, évaluer et diffuser des informations sur les

capacités de l'ennemi directement liées à son utilisation des armes, y compris l'utilisation d'engins piégés.

Les phases de l’exploitation sont invariablement les mêmes :

L’investigation

La première et la plus importante phase du processus. L'enquête sur un site menée par une équipe de WIT est essentielle pour bien comprendre l'activité terroriste et ses capacités. Ces investigations doivent être précises, complètes et effectuées en temps utile (les scènes “se refroidissent” et perdent leur valeur). Les équipes WIT doivent pouvoir intervenir dans un laps de temps le plus court possible.

Rédaction d’un rapport

La phase de compte rendu du processus de WIT doit être considérée comme la base de toutes les activités ultérieures. Ces rapports doivent être produits aussi rapidement que possible après un incident afin d’assurer une rapide diffusion de l'information. À l'instar de l’investigation, les rapports doivent être exacts, complets et opportuns.

Les données contenues dans le rapport sont chargées dans une base de données WIT afin de faciliter les phases d'analyse, de comparaison, de prévision et de prévention d’événements ultérieurs. Il est essentiel que le rapport soit rédigé dans un format standard conforme aux formats convenus. Cela assurera non seulement la cohérence des rapports, mais permettra également l'interrogation et la comparaison des données une fois qu'elles seront chargées dans la base de données WIT.

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COOPERATION

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Réaction (suites à donner)

Il s’agit d’un élément permanent du processus de WIT qui doit être envisagé à la suite de chaque élément du processus. La réaction peut avoir lieu immédiatement pendant la phase d’investigation ou après que d'autres comparaisons ou analyses aient eu lieu.

À chaque étape du processus, les équipiers WITdoivent déterminer s'il est nécessaire de réagir de manière urgente aux données collectées et de fournir une alerte de réaction aux autres agences. Au cours d'une investigation sur un site, de nombreux indicateurs peuvent donner une idée immédiate des objectifs, de la capacité ou des intentions imminentes d'un groupe terroriste. Cela peut être particulièrement vrai lors d’investigations dans des ateliers de confection d’IED ou dans des caches de bombes.

Analyse

L'analyse des données d'un incident doit être combinée à la comparaison systématique d'incidents précédents. L’objectif est d’identifier les tendances, les développements technologiques et les modes opératoires susceptibles de permettre la mise en œuvre des

éléments de prévision, de prévention et de protection de la force.

L’analyse ne doit pas uniquement porter sur les données techniques relatives au renseignement sur les dispositifs mais également prendre en compte tous les aspects des données géographiques, spatiales et temporelles permettant de dégager une tendance identifiable.

Comparer

Cette phase du processus de WIT est étroitement liée au processus d'analyse, bien qu'elle concerne l’ensemble des incidents plutôt qu’un l'incident isolé.Ces information contribuent à élaborer unmodèle prédictif du processus et ainsi permettre de tirer des conclusions sur les activités probables des utilisateurs.

Prévoir

Les insurgés sont très rarement surpris en flagrant délit. L’utilisation des informations et de données spécifiques WIT, glanées lors d'investigations antérieures et suite aux phases d'analyse et de comparaison, peut permettre de prévoir l'activité probable et de perturber les terroristes avant, pendant ou après leur attaque.

Empêcher

Cet élément, directement liée à l’attaque des réseaux d’approvisionnement et de confection de dispositifs, est l’analyse de données géographiques associées à un série d’incidents de niveau opératif. Cette analyse peut permettre une rupture des flux d’approvisionnement identifiés ou la mise en place de contre-mesures réactives, notamment des modes d’action ami, qui contribuent à atténuer les effets des dispositifs.Certains recoupements, combinés aux données WIT, peuvent conduire à une action proactive et préventive.

L’identification, l’exploitation et la perturbation des flux d’approvisionnement constituent un élément clé de la prévention. La capacité à identifier avec précision les composants, qu’ils soient d’armement, d’explosifs ou électroniques, est une étape décisive. La collecte complète de données sur les scènes est également essentielle à ce processus.

L’acquisition de la capacité WIT est un pas supplémentaire dans la lutte et la protection contre les IED. Ces techniques d’investigation sont utilisables aussi bien en opérations que sur le territoire national.

Photo de famille à l'issue de la formation

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COOPERATION

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volleY-ball

En images : match de volley-ball entre EMAT et sélection IGFA/EMPART le 7 février 2019

Mot de bienvenue du CEMAT avant le match

Equipe EMAT

CEMAT

CEMPARTIGFA

Sélection EMPART / IGFA

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SPORTS

Page 78: Manœuvre nationale «SALOUM 2018»

Photo de famille à l'issue du match

volleY-ball

En images : match de volley-ball entre EMAT et sélection IGFA/EMPART le 7 février 2019

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SPORTS

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En images : marche de cohésion personnels EMAT et BATRAIN le 12 mars 2019

marche de cohésion

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SPORTS

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Etat-major de l’Armée de terre:659 - km 6 - Avenue Cheikh Anta DIOP - Mermoz - BP 25168 ; Dakar - FannTél: (+221) 33 860 26 88 - Fax:(+221) 33 860 26 88 ; Email: [email protected]