manuscrit tastet julie final - université de tours · 2012. 8. 28. · julie tastet soutenue le :...
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UNIVERSITÉ FRANÇOIS - RABELAIS
DE TOURS
ÉCOLE DOCTORALE SSBCV
UMR INSERM U930 Equipe 2
THÈSE présentée par : Julie Tastet
soutenue le : 26 juin 2012
pour obtenir le grade de : Docteur de l’université François - Rabelais
Discipline/ Spécialité : Sciences de la vie et de la Santé
Etude des gènes LIMK2 et RNF135, impliqués dans les mécanismes moléculaires
de la neurofibromatose de type 1, dans l'autisme et la déficience mentale
THÈSE dirigée par :
M. ANDRES Christian PU-PH, Université François-Rabelais, Tours Mme BENEDETTI Hélène CR CNRS, Centre de Biophysique Moléculaire, Orléans
RAPPORTEURS : M. BARNIER Jean-Vianney DR CNRS, Centre de neuroscience Paris Sud M. STURTZ Franck PU-PH, Université de Limoges
JURY : M. BARNIER Jean-Vianney DR CNRS, Centre de neuroscience Paris Sud M. STURTZ Franck PU-PH, Université de Limoges Mme TOUTAIN Annick PU-PH, Université François-Rabelais, Tours M HANAUER André MCU-PH, Institut de la génétique et de la biologie moléculaire et cellulaire, Strasbourg M. ANDRES Christian PU-PH, Université François-Rabelais, Tours Mme BENEDETTI Hélène CR CNRS, Centre de Biophysique Moléculaire, Orléans M. VOURC’H Patrick MCU-PH, Université François-Rabelais, Tours (membre invité)
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Remerciements
Je tiens à exprimer tout d’abord mes remerciements aux membres du jury, qui ont accepté
d’évaluer mon travail de thèse.
Merci au Docteur Jean-Vianney Barnier, du Centre de Neuroscience Paris Sud, et au
Professeur Franck Sturtz, de l’Université de Limoges, d’avoir accepté d’être les rapporteurs
de ce manuscrit.
Merci également au Docteur André Hanauer de l’IGBMC de Strasbourg et au Professeur
Annick Toutain, de l’Université de Tours pour avoir accepté d’examiner mon mémoire et de
faire partie de mon jury de thèse.
Merci au Professeur Christian Andres, pour avoir accepté de diriger cette thèse et dont les
conseils m’ont aidé à avancer.
Merci au Docteur Hélène Bénédetti pour avoir dirigé ma thèse et accueillie chaleureusement
dans son laboratoire. Je tiens également à te remercier pour tes conseils et nos discussions qui
m’ont vraiment permis de mener à bien cette thèse.
Merci également au Professeur Denis Guilloteau, directeur de l’unité INSERM 930, pour
m’avoir accueillie dans son Unité.
Je voudrais ensuite remercier tous les membres du laboratoire Signalisation cellulaire et
Neurofibromatose du Centre de Biophysique Moléculaire : Fabienne, Béatrice, Séverine,
Michel, Laetitia, Ludivine et Thibault pour leur gentillesse, leur accueil et leur disponibilité.
Ainsi que tous les membres de l’équipe 2 de l’Unité UMRU930. J’avais un peu peur de
changer de laboratoire après mon Master 2 mais mes craintes se sont vite envolées quand je
suis arrivée dans l’équipe. Grâce à vous, ces trois années (enfin presque quatre) ont été aussi
enrichissantes professionellement qu’humainement. Je tiens aussi à remercier les membres du
service de génétique pour leur disponibilité.
Je voudrais commencer par mes colocataires actuels : François, Audrey, Charlotte, Amélie,
Stéphanie, Servane et Hélène. Nos conversations et nos fous rires me manqueront. Hélène, je
n’ai qu’une chose à te dire pour te souhaiter le meilleur : chaussette. Audrey, tache de
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ménager Patrick un peu plus que ce que je n’ai fait. Sans oublier ceux qui les ont précédés :
Julie et Thomas. Je voudrais également faire un clin d’oeil particulier à mes stagiaires :
Clémentine, Laura, Aurore, Maëlle et Marine. Je ne peux oublier de remercier également
Caroline et Loïc pour m’avoir beaucoup aidé lors de cette thèse. Je voudrais aussi faire une
dédicace particulière à Edouard, perdu au milieu des filles du labo.
Merci également à David pour son efficacité et sa bonne humeur.
Je voudrais remercier mes voisins : Frédéric, Cinzia, Sylvie et surtout Patrick pour avoir su
garder son calme pendant mes tempêtes.
Il me faut également remercier :
Fred, pour les échanges formateurs que j’ai eu avec toi, ton soutien et ta disponibilité.
Agathe, ta joie de vivre et tes qualités humaines et professionnelles m’ont beaucoup apportées
au cours de ces années.
Cathy, merci pour tout. Entre carpicornes, on se comprend.
Rose-Anne, je n’aurais pas assez de quelques lignes pour te dire à quel point ta présence et
ton aide m’ont été précieux.
Sylviane, tu as su me montrer la voie. Ta bonne humeur et ton courage m’ont guidé tout au
long de ma thèse.
Patrick, je ne sais comment te remercier pour tout le temps que tu m’as consacré et ta patience
sans faille que j’ai mis à rude épreuve plus d’une fois. J’ai beaucoup appris grâce à toi, par tes
conseils et nos conversations scientifiques et personnelles. J’espère pouvoir retravailler avec
toi dans le futur et transmettre à mon tour les valeurs que tu m’as enseignées.
Je n’oublie pas les membres de mon ancien labo : le formidable N2C. C’est vous qui m’avez
transmis le virus de la recherche et pour cela je vous en suis reconnaissante. Je tiens
particulièrement à exprimer ma gratitude au Professeur Philippe Bougnoux pour m’avoir
permis d’effectuer mes premiers pas dans la recherche ; à Jean-Yves qui m’a guidé tout au
long de mes études et continuera à me guider dans ma vie professionnelle ; à Aurélia, qui a su
me transmettre sa passion pour la recherche, pour sa disponibilité, sa gentillesse et sa grande
pédagogie ; à Alban, pour ses précieux conseils et son soutien tout au long du Master 2 et plus
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particulièrement pendant les moments de doute qui ont été nombreux. Je pense également à
mes collègues de Master 2 : Mimsy, Clément, Olivia, Noémie et Sophie pour les bons
moments qu’on a passés ensemble. Je souhaite également remercier Christophe et Germain du
GICC pour leur bonne humeur et les moments passés à supporter le TVB.
J’aimerais également remercier les enseignants qui m’ont encadré lors du monitorat : Mme
Charles, pour sa rigueur et la qualité de son enseignement ; M. Kalmes pour sa confiance et
son aide ; Mme Renault, pour le temps important consacré à faire de nous des bons
moniteurs ; Franck pour sa bonne humeur, sa disponibilité, ses anecdotes de plongée et le
partage de ses lectures de Fantasy ; Mme Bonin ainsi que tous mes collègues qui ont partagé
les joies et les infortunes inhérentes au statut de novice de l’enseignement.
Ces remerciements seraient incomplets si j’omettais de remercier mes amis qui m’ont
soutenue et m’ont offert des moments de détente sans lesquels j’aurais eu du mal à avancer.
A Kristell, la plus valeureuse des Bushi que je connaisse. Nous avons partagé tant d’aventures
à Rokugan ou à Tours que je ne saurais envisager mon futur sans ton amitié.
A Hélène, la petite soeur de Kristell et qui est devenue une véritable amie malgré sa
sympathie pour le clan du Scorpion. Ton naturel et ta joie de vivre sans faille m’ont souvent
réconfortée et redonné du courage.
A Thomas, mon maître du jeu et cousin des deux soeurs précédentes. Décidément, cette
famille est formidable.
A Mathieu, pour les futurs combats à mener contre les Sbires de l’Inquisition.
A Marie-Amélie, le chevalier au grand coeur. Les soirées passées avec toi sont de très
moments mais malheureusement trop rares.
A Delphine, qui a aussi subi les affres de la thèse, du monitorat et du fabuleux projet de
vulgarisation scientifique, une personne qui mérite que l’on fasse l’effort de la connaître.
A Romain, pour ce qu’on a vécu et pour cette solide amitié qui nous lie.
A Marion, la scribe du groupe et qui n’hésite pas à se sacrifier pour nous sauver.
A Anselme, mon érudit préféré. Ton calme et ton humour font de toi un vrai sage.
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A Anthony, qui est devenu un véritable ami au cours de ces trois années. Je te souhaite tout le
bonheur du monde avec Cécile et Swiffer.
A Jean-Michel, qui est bien plus qu’un ami pour moi. Tu n’imagines pas à quel point ta
présence m’a réconfortée dans les moments difficiles. Merci pour les longues discussions
scientifiques que l’on a eu ensemble et pour toutes ces sorties.
Pour finir, je souhaite tirer mon chapeau à toute ma famille qui m’a soutenue et supportée
sans broncher tout au long de mes études et plus particulièrement au cours de ces trois
dernières années.
A toute ma belle famille qui m’a accueillie les bras ouverts.
A ma marraine, mon guide depuis toujours. Chaque moment passé avec toi est un moment
important de ma vie.
A mon frère que j’aime. Je ne te vois pas souvent mais tu es là quand j’ai besoin de toi.
A Marion et Vincent, les plus adorables des neuveux et filleule. Ne croyez pas échapper à mes
câlins en grandissant.
A mes parents. Comment vous dire à quel point je vous aime et à quel point vous comptez
pour moi. C’est grâce à vous que je peux réaliser mes rêves. Vous m’avez toujours soutenue,
vous êtes des parents formidables. J’espère que je pourrais transmettre à mes enfants l’amour
et les valeurs que vous m’avez donnés.
A mon mari. Les mots me manquent pour te dire à quel point tu comptes pour moi. Ton
amour indéfectible me permet de surmonter n’importe quelle épreuve. L’idée de fonder une
famille et de veillir à tes côtés suffisent à me combler de bonheur.
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Résumé
L'autisme et la déficience mentale (DM) sont des pathologies neurodéveloppementales
fréquentes qui partagent des facteurs génétiques communs. Afin de mieux comprendre leur
étiologie, nous avons étudié les mécanismes moléculaires de la neurofibromatose de type 1
(NF1), qui est souvent associée à l'autisme et à la DM.
La neurofibromine, dont le gène est muté dans la NF1, interagit avec LIMK2. Cette
protéine fait partie de la voie des Rho-GTPases dont plusieurs membres ont été trouvés mutés
dans des cas de DM. Chez le rat, nous avons montré que l’expression de Limk2d, une
isoforme sans domaine kinase, augmente la croissance des neurites des cellules neuronales
NSC-34. Chez l'homme, LIMK2-1 est la seule isoforme qui comporte un domaine inhibiteur
de la phosphatase 1 (PP1i). Nous avons montré que l’expression de cette protéine diminue la
longueur des neurites des cellules NSC-34 in vitro. Nous avons observé qu'une variation
située dans le domaine PP1i était associée à la DM (p.S668P, rs151191437) (p=0,04, test de
Fisher, OR = 3,29). Elle abolit l’effet inhibiteur de croissance des neurites de l'isoforme
LIMK2-1 et diminue l'interaction de LIMK2-1 avec la neurofibromine.
La fréquence de l'autisme est plus élevée chez les patients ayant des délétions de 14
gènes du locus du gène NF1. Nous avons observé une association entre la variation R115K
(rs111902263) du gène RNF135 de ce locus et l'autisme (p=0,00014, test de Fisher) ainsi
qu’une anomalie du nombre de copies (CNV) dans l'intron 2 de ce gène chez un patient
autiste.
Ce travail souligne la spécificité de deux isoformes de LIMK2 sur la croissance des
neurites. Il renforce l’intérêt d’étudier l’implication du gène RNF135 dans l’autisme. Des
études fonctionnelles seront entreprises afin de confirmer le rôle de LIMK2 et de RNF135
dans l'étiologie de l'autisme et de la DM.
Mots clés : autisme, déficience mentale, neurofibromatose de type 1, LIMK2, isoformes,
neuritogenèse, RNF135
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Résumé en anglais
Autism and mental deficiency (MD) are two neurodevelopemental diseases which
share genetic factors in common. To better understand their etiologies, we studied the
molecular mechanisms of neurofibromatosis type 1, a pathology frequently associated with
autism and MD.
Neurofibromatosis type 1 is due to deletions or mutations of the NF1 gene which
encodes neurofibromin. This protein interacts with several proteins such as LIMK2. This
protein belongs to the Rho-GTPases pathway in which mutations of numerous members have
been associated with autism and MD. In our study, we showed that LIMK2 isoforms do not
only have important structural differencies but have also functional specificities. Limk2d,
which lacks the kinase domain, promotes neurite outgrowth of NSC-34 cells. On the contrary,
LIMK2-1, which is primate specific and has a C-terminal PP1i domain, inhibits neurite
outgrowth. Analysis of the LIMK2-1 coding sequence, revealed the association between MD
and a variation located in the PP1i domain, S668P (rs151191437) (p=0.04, Fisher test, OR =
3.29). This variation abrogated the LIMK2-1 effect on neurite outgrowth and inhibited
LIMK2-1 interaction with neurofibromin.
Deletions occuring in neurofibromatosis type 1 which include the NF1 gene and 13
others are associated with a higher frequency of autism. Mutations of one of them, RNF135,
have been identified in patients with MD and overgrowth syndrome. Two of these patients
also presented autistic features. By analysing RNF135 gene in autistic patients, we showed the
association of the the variation R115K (rs111902263) with autism. We also identified a
duplication of a region located in RNF135 gene intron 2 in one patient presenting autism and
MD.
Our results highlight the importance and specificity of LIMK2 isoforms on neurite
outgrowth and strengthen the importance to analyze both the sequence and copy-number of
RNF135 gene. Further functional experiments will be undertaken to confirm the implication
of LIMK2 and RNF135 in autism and MD etiology.
Key words: autism, mental deficiency, neurofibromatosis type 1, LIMK2, isoforms,
neuritogenesis, RNF135
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Table des matières
Remerciements ........................................................................................................................... 2
Résumé....................................................................................................................................... 6
Résumé en anglais...................................................................................................................... 7
Table des matières...................................................................................................................... 8
Liste des tableaux ..................................................................................................................... 13
Liste des figures ....................................................................................................................... 14
Liste des annexes...................................................................................................................... 17
Liste des abréviations ............................................................................................................... 18
Introduction .............................................................................................................................. 25
Première partie Autisme et déficience mentale........................................................................ 27
1. Autisme ............................................................................................................................ 28
1.1. Définition ................................................................................................................. 28
1.2. Diagnostic................................................................................................................. 28
2. Déficience mentale........................................................................................................... 33
2.1. Définition ................................................................................................................. 33
2.2. Classification............................................................................................................ 34
2.3. Diagnostic................................................................................................................. 34
3. Etiologie de l'autisme et de la déficience mentale............................................................ 35
3.1. Etiologie environnementale...................................................................................... 35
3.2. Etiologie génétique................................................................................................... 36
3.2.1. Anomalies chromosomiques ............................................................................ 36
3.2.2. Maladies monogéniques................................................................................... 38
3.3. Processus cellulaires impliqués dans l'autisme et la DM, implication des voies Rho
et Ras ...................................................................................................................................40
3.3.1. L’actine............................................................................................................. 40
3.3.2. Régulation du cytosquelette d’actine ............................................................... 41
3.3.3. Prolifération et migration neuronales............................................................... 45
3.3.4. Différenciation neuronale................................................................................. 50
3.3.5. Voies de signalisation synaptiques................................................................... 60
Deuxième partie La neurofibromatose de type 1 ..................................................................... 68
1.Définition .............................................................................................................................. 69
2.Diagnostic.............................................................................................................................. 69
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3.Clinique ................................................................................................................................. 70
3.4. Signes dermatologiques............................................................................................ 70
3.4.1. Taches café-au-lait ........................................................................................... 70
3.4.2. Ephélides intertrigineux ou lentigines.............................................................. 71
3.5. Tumeurs.................................................................................................................... 72
3.5.1. Nodules de Lisch ou hamartomes iriens .......................................................... 72
3.5.2. Gliomes des nerfs optiques .............................................................................. 72
3.5.3. Neurofibromes.................................................................................................. 72
3.5.4. Autres types de tumeurs ................................................................................... 73
3.6. Problèmes osseux ..................................................................................................... 74
3.7. Problèmes neurologiques ......................................................................................... 74
4. Les traitements de la neurofibromatose de type 1............................................................ 76
4.1. Traitements des MPNST .......................................................................................... 76
4.1.1. Les inhibiteurs de Ras ...................................................................................... 77
4.1.2. La rapamycine .................................................................................................. 77
4.1.3. Autres traitements ............................................................................................ 77
4.2. Traitements des troubles cognitifs............................................................................ 78
5. Génétique de la neurofibromatose de type 1.................................................................... 78
5.1. Découverte du gène responsable de la maladie........................................................ 78
5.2. Description du gène.................................................................................................. 79
5.2.1. La région 17q11.2 ............................................................................................ 79
5.2.2. Le gène NF1..................................................................................................... 80
5.3. Mutation du gène NF1.............................................................................................. 80
5.3.1. Mutations retrouvées chez les patients............................................................. 83
5.3.2. Corrélation génotype/phénotype ...................................................................... 83
Troisième partie Neurofibromine et LIMK2............................................................................ 92
1. La neurofibromine............................................................................................................ 93
1.1. Description ............................................................................................................... 93
1.2. Isoformes.................................................................................................................. 94
1.3. Expression au cours du développement ................................................................. 100
1.4. Localisation cellulaire ............................................................................................ 100
1.5. Régulation de l'activité de la neurofibromine ........................................................ 101
1.5.1. Phosphorylation.............................................................................................. 101
1.5.2. Ubiquitinylation ............................................................................................. 101
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1.6. Fonctions de la neurofibromine.............................................................................. 102
1.6.1. Dans la tumorigenèse ..................................................................................... 102
1.6.2. Dans le système nerveux central .................................................................... 105
2. Lim kinase 2 ................................................................................................................... 108
2.1. Description du gène................................................................................................ 108
2.1.1. Localisation .................................................................................................... 108
2.1.2. Carte physique du gène .................................................................................. 108
2.2. Description de la protéine ...................................................................................... 109
2.3. Expression .............................................................................................................. 109
2.4. Régulation de LIMK2 ............................................................................................ 110
2.4.1. Régulation de l’expression ............................................................................. 110
2.4.2. Régulation de l’activité .................................................................................. 111
2.4.3. Ubiquitinylation ............................................................................................. 113
2.4.4. Régulation de la localisation subcellulaire..................................................... 113
2.5. Fonctions ................................................................................................................ 114
2.5.1. Phosphorylation de l'ADF/cofiline................................................................. 114
2.5.2. Formation des fibres de stress ........................................................................119
2.5.3. Rôle de LIMK2 dans la tumorigenèse............................................................ 120
2.5.4. Rôle de LIMK2 dans le système nerveux central .......................................... 126
Objectifs ................................................................................................................................. 134
Matériel et méthodes .............................................................................................................. 137
1. Analyse in silico des isoformes de LIMK2.................................................................... 138
1.1. Identification des isoformes ................................................................................... 138
1.2. Analyse phylogénétique ......................................................................................... 138
1.2.1. Algorithmes de phylogenèse .......................................................................... 138
1.2.2. Obtention de l'arbre phylogénétique de LIMK2 ............................................ 139
1.3. Calcul du pourcentage de conservation de chaque acide aminé des isoformes ..... 141
2. Tissus et cultures cellulaires........................................................................................... 141
2.1. Tissus cérébraux de rat adulte ................................................................................ 141
2.2. Cultures cellulaires................................................................................................. 142
2.2.1. Cellules souches neurales............................................................................... 142
2.2.2. Neurones d’hippocampes d’embryons de rats ............................................... 143
2.2.3. Cellules NIH/3T3, HeLa, SH-SY5Y et HEK................................................. 143
2.2.4. Cellules NSC-34............................................................................................. 144
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2.2.5. Cellules de lignées lymphoblastoïdes de patients atteints d'autisme.............. 144
3. RT-PCR quantitative...................................................................................................... 145
3.1. Extraction des ARN totaux .................................................................................... 145
3.2. Traitement à la Dnase I et transcription inverse..................................................... 145
3.3. PCR quantitative .................................................................................................... 146
3.3.1. Principe et méthode........................................................................................ 146
3.3.2. Interprétation des résultats ............................................................................. 146
3.4. PCR semi-quantitative............................................................................................ 149
4. RT-PCR de l'isoforme LIMK2-1 humaine..................................................................... 150
4.1. Traitement à la DNase I et RT ............................................................................... 150
4.2. PCR ........................................................................................................................ 150
5. Clonage des isoformes de LIMK2 ................................................................................. 151
5.1. Clonage de l'isoforme Limk2d de rat ..................................................................... 151
5.2. Clonage des isoformes humaines ........................................................................... 152
5.2.1. Isoforme LIMK2-1......................................................................................... 152
5.2.2. Isoforme LIMK2b .......................................................................................... 152
6. Clonage du domaine SecPH de la neurofibromine ........................................................ 153
7. Transfection des cellules ................................................................................................ 153
8. Mesure de la phosphorylation de la cofiline par western blot........................................ 154
8.1. Lyse des cellules..................................................................................................... 154
8.2. Dosage des protéines.............................................................................................. 155
8.3. Migration et transfert des protéines........................................................................ 155
8.4. Immunomarquage................................................................................................... 155
8.5. Quantification de l'expression des protéines ..........................................................156
9. Analyse de l'interaction de la protéine GFP-LIMK2d avec l'actine et de LIMK2-1 avec le
domaine SecPH ...................................................................................................................... 157
9.1. Lyse des cellules..................................................................................................... 157
9.2. Immunoprécipitation .............................................................................................. 157
9.3. Migration et transfert des protéines........................................................................ 158
9.4. Immunomarquage................................................................................................... 158
10. Etude de l'expression protéique de LIMK2d.............................................................. 158
10.1. Immunoprécipitation .............................................................................................. 158
10.2. Western blot ........................................................................................................... 159
11. Immunocytochimie..................................................................................................... 159
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12. Mesure de la longueur des neurites ............................................................................ 160
13. Analyse des gènes RNF135 et LIMK2 ...................................................................... 160
13.1. Populations étudiées............................................................................................... 160
13.2. Analyse par HRM................................................................................................... 161
13.2.1. Principe........................................................................................................... 161
13.2.2. Méthode.......................................................................................................... 162
13.3. Analyse par séquençage ......................................................................................... 164
13.4. Mesure du nombre de copie du gène RNF135....................................................... 166
Résultats ................................................................................................................................. 167
1. Etude de LIMK2............................................................................................................. 168
1.1. Etude phylogénétique de LIMK2........................................................................... 168
1.2. Etude des isoformes de LIMK2 ............................................................................. 172
1.2.1. Etude des isoformes LIMK2a, b, c et d.......................................................... 175
1.2.2. Etude de l'isoforme LIMK2-1 humaine ......................................................... 183
2. Recherche de mutations et de variations du nombre de copies du gène RNF135 dans
l'autisme et la déficience mentale........................................................................................... 191
Discussion .............................................................................................................................. 207
1. Etude des isoformes LIMK2a, b, c et d.......................................................................... 209
2. Etude de l'isoforme LIMK2-1 humaine ......................................................................... 213
3. Recherche de mutations et de variations du nombre de copies du gène RNF135 dans
l'autisme et la déficience mentale........................................................................................... 219
Conclusion.............................................................................................................................. 223
Annexes.................................................................................................................................. 269
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Liste des tableaux
Tableau I : Facteurs environnementaux in utero de l’autisme et de la DM............................. 35
Tableau II : Principales caractéristiques et prévalence des maladies monogéniques associées à
l’autisme et à la DM. ................................................................................................................ 38
Tableau III : Effets des sémaphorines, slits, éphrines et nétrines sur le cône de croissance lors
du guidage axonal..................................................................................................................... 55
Tableau V : Localisation de LIMK1 et LIMK2 au cours du cycle cellulaire ........................ 122
Tableau VI : Variations identifiées chez les patients atteints de DM de notre cohorte. ........ 185
Tableau VII : Expression relative de différents transcrits de la neurofibromine dans des tissus
adultes humains. ..................................................................................................................... 274
Tableau VIII : Expression des isoformes 9br, 10a-2, de type I, de type II et 48a de la
neurofibromine. ...................................................................................................................... 275
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Liste des figures
Figure 1 : Localisation des CNV associés à la DM.................................................................. 37
Figure 2 : Localisation des CNV associés à l’autisme d’après Marshall et al., 2008. ............. 38
Figure 3 : Les différents modes de nucléation de l’actine par les protéines ADF/cofiline,
Apr2/3, formines et spir ........................................................................................................... 43
Figure 4 : Voies de signalisation activées par Rac1 (A), Cdc42 (B) et Rho (C)...................... 45
Figure 5 : Migration des cellules souches neurales embryonnaires ......................................... 47
Figure 6 : Structures d’actine présentes dans le cône de croissance ........................................ 51
Figure 7 : Régulation de la formation et de la croissance des neurites par le facteur de
croissance des nerfs (NGF). ..................................................................................................... 53
Figure 8 : Morphologie des épines dendritiques ...................................................................... 60
Figure 9 : Principales voies de signalisation impliquées dans la morphologie et le
fonctionnement des synapses ................................................................................................... 62
Figure 10 : Protéines présentes au niveau des zones pré et post-synaptiques.......................... 63
Figure 11 : Schéma des mécanismes d'ubiquitinylation .......................................................... 67
Figure 12 : Taches café-au-lait (A), lentigines axillaires (B), nodules de Lish (C) ................. 71
Figure 13 : Neurofibromes sous-cutanés (A), cutanés (B) et plexiformes (C) ........................ 73
Figure 14 : Schéma de la région chromosomique située entre les 2 sites de recombinaison
NF1-REP-a et NF1-REP-c ....................................................................................................... 80
Figure 15 : Schéma du gène NF1 et des gènes situés dans l’exon 27b de ce gène .................. 80
Figure 16 : Mécanisme d’une recombinaison homologue non allélique (NAHR) .................. 82
Figure 17 : Transcrits alternatifs de RNF135 prédits dans les bases de données Ensembl,
NCBI et Uniprot ....................................................................................................................... 86
Figure 18 : Isoformes humaines de RNF135 prédites dans les bases de données Ensembl,
NCBI et Uniprot ....................................................................................................................... 87
Figure 19 : Schéma de la plus grande isoforme humaine de la neurofibromine (isoforme 1). 93
Figure 20 : Schéma des isoformes de la neurofibromine étudiées dans la littérature. ............. 99
Figure 21 : Mécanisme de formation des neurofibromes....................................................... 104
Figure 22 : Schéma du gène codant la protéine LIMK2 humaine ......................................... 109
Figure 23 : Schéma des isoformes LIMK2a et LIMK2b humaines. ...................................... 109
Figure 24 : Mode de régulation de la dépolymérisation de l'actine par LIMK2 .................... 114
Figure 25 : Séquences de l’ADF, de la cofiline-1 et de la cofiline-2 humaines..................... 115
-
15
Figure 26 : Coupe sagittale d’un cerveau de rat..................................................................... 142
Figure 27 : Courbe de fusion des produits obtenus après l'amplification par PCR des transcrits
de la Gapdh............................................................................................................................ 147
Figure 28 : Exemples de courbes d'amplification obtenue lors de la PCR quantitative du
transcrit de la Gapdh pour deux échantillons......................................................................... 147
Figure 29 : Droite obtenue après amplification de la Gapdh à partir de produits de RT à des
concentrations croissantes ...................................................................................................... 148
Figure 30 : Exemple d'un signal non saturé, quantifiable (A) et d'un signal saturé, non
quantifiable (B). ..................................................................................................................... 156
Figure 31 : Courbes représentant la mesure de l'intensité de fluorescence pendant la phase de
fusion des produits de PCR de plusieurs échantillons............................................................ 162
Figure 32 : Courbes représentant la dérivée de l’intensité de la fluorescence en fonction de la
température lors de la dénaturation de plusieurs échantillons................................................ 164
Figure 33 : Courbes représentant la dérivée de l'intensité de la fluorescence pendant la phase
de dénaturation normalisées par rapport à un échantillon témoin.......................................... 164
Figure 34 : Arbres phylogénétiques représentant l'évolution de la séquence primaire de la
protéine LIMK2...................................................................................................................... 169
Figure 35 : Arbre phylogénétique consensus de LIMK2....................................................... 170
Figure 36 : Conservation de la séquence protéique de LIMK2a............................................ 171
Figure 37 : Conservation des domaines (A), des sites de régulation (B) et des signaux d’export
et de localisation nucléaire dans LIMK2a (C et D)................................................................ 172
Figure 38 : Isoformes de LIMK2 exprimées chez l'homme (H), le rat (R) et la souris (S).... 174
Figure 39 : Mécanisme d'épissage permettant la production de LIMK2c et LIMK2e chez
l'homme (H), le rat (R) et la souris (S)................................................................................... 175
Figure 40 : Mécanisme d'épissage alternatif permettant la formation de l'isoforme LIMK2d
chez le rat (R) et l’homme (H). .............................................................................................. 175
Figure 41 : Expression de LIMK2-1 dans les cellules des lignées cellulaires SH-SY5Y et
HeLa ....................................................................................................................................... 184
Figure 42 : Conservation du domaine PP1i de LIMK2 chez les primates ............................. 186
Figure 43 : Conservation de la sérine 668 de LIMK2-1 humain chez les homologues de PHI-1
................................................................................................................................................ 187
Figure 44 : Modélisation du domaine PP1i de LIMK2-1 natif (A) et comportant la variation
p.S668P (B) ............................................................................................................................ 187
-
16
Figure 45 : Effet de l’expression de LIMK2b, LIMK2-1 et de LIMK2-1 S668P sur la longueur
du plus grande neurite des cellules NSC-34........................................................................... 189
Figure 46 : Effet de l'expression de LIMK2b, LIMK2-1 et de LIMK2-1 S668P sur la
neuritogenèse des cellules NSC-34........................................................................................ 189
Figure 47 : Interaction entre le domaine SecPH de la neurofibromine couplé à flag et les
protéines de fusion HA-LIMK2-1 et HA-LIMK2-1 S668P................................................... 190
Figure 48 : Expression du transcrit 1 de RNF135 dans le cortex frontal (FC), le cervelet
(CEB), le cortex temporal (TC), le foie, le coeur et les reins de souris adultes. .................... 193
Figure 49 : Schéma du mécanisme potentiel de régulation de la croissance des neurites par
LIMK2b et LIMK2d............................................................................................................... 213
Figure 50 : Mécanisme proposé pour la régulation de la croissance des neurites par LIMK2-1.
................................................................................................................................................ 217
Figure 51 : Exemple de dessins montré au patient lors du test du jugement de l’orientation de
la ligne. ................................................................................................................................... 270
Figure 52 : Exemple de dispositif utilisé lors du test de finger tapping................................. 270
Figure 53 : Exemple de la première partie (A) et de la deuxième partie (B) du test des tracés.
................................................................................................................................................ 271
Figure 54 : Dispositif utilisé lors du test du grooved pegboard. ............................................ 271
Figure 55 : Schéma des isoformes de la neurofibromine répertoriées par l’étude de
Vandenbroucke et ses collaborateurs ..................................................................................... 274
Figure 56 : Courbes de fusion des produits de PCR obtenus avec les amorces gapdh. ......... 279
Figure 57 : Courbes de fusion des produits de PCR obtenus avec les amorces limk2a. ........ 279
Figure 58 : Courbes de fusion des produits de PCR obtenus avec les amorces limk2d. ........ 279
Figure 59 : Courbes de fusion des produits de PCR obtenus avec les amorces RNF135. ..... 280
Figure 60 : Courbe d'efficacité des amorces amplifiant le transcrit de la Gapdh à partir d'ARN
extraits de cortex frontal de rat adulte. ................................................................................... 280
Figure 61 : Courbe d'efficacité des amorces amplifiant le transcrit de l'isoforme Limk2a à
partir d'ARN extraits de cortex frontal de rat adulte. ............................................................. 280
Figure 62 : Courbe d'efficacité des amorces amplifiant le transcrit de l'isoforme Limk2d à
partir d'ARN extraits de cortex frontal de rat adulte. ............................................................. 281
-
17
Liste des annexes
Annexe 1 : Tests neuropsychologiques.................................................................................. 270
Annexe 2 : Expression des isoformes de la neurofibromine.................................................. 273
Annexe 3 : Caractéristiques des amorces utilisées pour l'étude des isoformes de LIMK2 de rat
et de l'expression de RNF135................................................................................................. 278
Annexe 4 : Courbes de fusion des produits obtenus par RT-PCR quantitative ..................... 279
Annexe 5 : Courbes des efficacités des amorces utilisées en PCR quantitative .................... 280
Annexe 6 : Caractéristiques des amorces utlisées pour l'étude des isoformes humaines de
LIMK2.................................................................................................................................... 281
Annexe 7 : Carte du plasmide pcDNA6.2/N-EmGFP-GW/TOPO fourni par Invitrogen
................................................................................................................................................ 282
Annexe 8 : Carte du plasmide pcDNA3................................................................................. 282
Annexe 9 : Caractéristiques des amorces utilisées pour l'étude du gène RNF135................. 283
Annexe 10 : Caractéristiques des amorces utlisées pour l'étude du gène LIMK2 .................. 283
Annexe 11 : Séquences des exons du gène NF1 humain ....................................................... 285
Annexe 12 : Classification des espèces inclues lors de l’analyse phylogénétique de LIMK2
................................................................................................................................................ 291
-
18
Liste des abréviations
ADF : Actin Depolymerization Factor
ADHD : Attention Deficit Hyperactivity Disorder
ADI-R : Autism Diagnostic Interview Revised
ADOS : Autism Diagnostic Observation Schedule
ADP : Adénosine Di-Phosphate
AEP : Aire entopédonculaire
AMPA : Acide alpha-amino-3-hydroxy-5-méthylisoxazole-4-propionique
AMPc : Adénosine Monophosphate Cyclique
Arp2/3 : Actin-Related Protein 2/3
ATAD5 : ATPase family AAA domain-containing protein 5
ATCC : American Type Culture Collection
ATP : Adénosine Tri-Phosphate
Bcl-2 : B-cell lymphoma 2
BDNF : Brain-Derived Neurotrophic Factor
bFGF : Basique Fibroblast Growth Factor
BI : Bayesian Inference
BMPRII : Bone Morphogenic Protein Receptor de type 2
BRCA1 : Breast cancer type 1 susceptibility protein
CAMK : Calcium/calmodulin-dependent protein kinase
bFGF : Basic Fibroblast Growth Factor
CASK : Calcium/calmodulin-dependent serine protein kinase
CARS : Childhood Autism Rating Scale
Cdc42 : Cell Division Control protein 42 homolog
CELF : CUGBP Elav-like family
CFTMEA-R-2000 : Classification française des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent révisée en 2000
-
19
CGNL1 : Cinguline 1
CNV : Copy Number Variant
CPG15 : GPI-linked candidate plasticity gene 15
CPI-17 : Protein kinase C-potentiated inhibitor protein of 17 kDa
CREB : Cyclic AMP-responsive element-binding protein
CREBBP : CREB Binding protein
CRMP2 : Collapsin response mediator protein 2
CS : Cellules de Schwann
CSRD : Cystein/serin rich domain
CTD : C-terminal domain
CUGBP : CUG binding protein
CYFIP1 : Cytoplasmic FMR1-interacting protein 1
DCC : Deleted in Colorectal Cancer
DM : Déficience mentale
Dia : Diaphanous
DMEM : Dulbecco’s Modified Eagle Medium
DOPA : Dihydroxyphénylalanine
DSM-IV-TR : Diagnostic and Statistical Manual of mental disorders, forth edition text revision
Dvl-1 : Dishevelled-1
EDTA : Acide Ethylène Diamine Tétraacétique
EGF : Epidermal Growth Factor
EGFR : Epidermal Growth Factor Receptor
Ena/VASP : Protein enabled homolog/Vasodilator-Stimulated Phosphoprotein
Erk : Extracellular signal-Regulated Kinase
EVI2A : Ecotropic Viral Integration site 2A protein homolog
EVI2B : Ecotropic viral Integration site 2B protein homolog
FAK : Focal Adhesion Kinase
-
20
FGF : Fibroblast Growth Factor
FMR1 : Fragile X Mental Retardation 1
FRAG1 : FGF Receptor Activating protein 1
FRET : Fluorescence Resonance Energy Transfer
GABA : Acide γ-aminobutyrique
GAP : GTPase Activating Protein
GAPDH : Glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase
GBD : Bpb Binding Domain
GDI : Rho GDP-Dissociation Inhibitor
GDP : Guanosine Di-Phosphate
GEF : Guanine Exchange Factor
GFP : Green Fluorescent Protein
GRD : GAP-Related Domain
GSK3β : Glycogen Synthase Kinase-3 beta
GTP : Guanosine Tri-Phosphate
HRM : High Resolution Melting
Hsp90 : Heat Shock protein
ICD-10 : International Classification of Diseases, tenth revision
IGF-1 : Insulin Growth Factor 1
IL1RAPL : Interleukin-1-receptor accessory protein like 1
IP : Immunoprécipitation
IRA1 : Inhibitory Regulator protein 1
IRSp53 : Insulin Receptor Substrate p53
JAK : Janus kinase
KALRN : Kalirin
LCR : Low-repeat-copy
LGE : Eminence latérale ganglionnaire
-
21
LIM : Linl1, Isl1, Mec-3
LIMK : Lim kinase
Lis1 : Protéine Lissencephaly-1
LPA : Acide lysophsosphatidique
LRRC37B : Leucin Rich Repeat Containing Ortein 37B
LTD : Long Term Depression
LTP : Long Term Potentiation
MAF : Major Allele Frequency
MAP2 : Microtubule-Associated Protein 2
Mb : Méga-base
MECP2 : Methyl CpG binding protein 2
MGE : Eminence ganglionnaire médiane
ML : Maximum likelyhood
MLC : Myosin regulatory Light Chain
MLCP : Myosin Light Chain Phosphatase
NMDA : Acide N-méthyl-D-Aspartique
MP : Maximum Parcimony
MPNST : Malignant Peripheral Nerve Sheath Tumor
MRCKα : Myotonic dystrophy kinase Related Cdc42-binding Kinase α
mTOR : Mammalian Target Of Rapamycine
MZF-1 : Myeloid zinc finger 1
NAHR : Non Allelic Homologous Recombination
NCAM : Neural Cell Adhesion Molecule
ND : Non Déterminé
NeuroD : Neurogenic Differentiation factor
NF1 : Neurofibromatose de type 1
NGF : Nerve Growth Factor
-
22
NJ : Neighbor-Joining
NOGO : Neurite outgrowth inhibitor
NRP2 : Neuropilin-2
NSC : Neural Stem Cell
N-WASP : Neural-Wiskott-Aldrich Syndrome Protein
OMGP : Oligodendrocyte-Myeline Glycoprotein
OP-1 : Osteogenic Protein 1
PACAP : Pituitary Adenylate Cyclase-Activating Polypeptide
PAK1 : p21-Activated Kinase 1
PARK2 : Parkinson protein 2
PBS : Phosphate Buffered Saline
PDGF : Platelet-Derived Growth Factor
PDZ : PSD-95, DigA, ZO-1
PHI-1 : Phosphatase Holoenzyme Inhibitor 1
PIP2 : Phosphatidylinositol 4,5-phosphate
PIP5K : Phosphatidylinositol 5-phosphate kinase
PI3K : Phosphatidylinositol 3 kinase
PlGF : Placenta Growth Factor
PLXDC2 : Plexin Domain Containing 2
PNBM : Primary Neuron Basal Medium
PREX-1 : Phosphatidylinositol 3,4,5-trisphosphate-dependent Rac exchanger 1 protein
Porf-2 : Preoptic Regulatory Factor 2
PP1 : Phosphatase 1
PP1i : Inhibiteur de la phosphatase 1
pRB : Retinoblastoma-associated protein
PTEN : Phosphatase and Tensin homolog
PVDF : Polyvinylidène di-fuoride
-
23
QI : Quotient intellectuel
Rac : Ras-related C3 botulinum toxin substrate
RAI1 : Retinoic Acid Induced gene 1
RAN : Rapid automatized naming
Rap1B : Ras-related protein
RFWD2 : RING finger and WD repeat domain protein 2
RING : Really Interesting New Gene
RGMA : Repulsive Guidance Molecule A
Rho : Ras homolog
RNF135 : Ring finger protein 135
Robo : Roundabout
ROCK : Rho associated kinase
RPMI : Roswell Park Memorial Institute
SDF1 : Stromal cell-Derived Factor 1
SecPH : Sec14 Pleckstrin Homology
Smurf1 : SMAD Ubiquitination Regulatory Factor 1
SNC : Système Nerveux Central
SPRED1 : Sprouty-related, EVH1 domain containing 1
srGAP3 : SLIT-ROBO Rho GTPase-activating protein 3
STAT : Signal Transducer and Activator of Transcription
SUZ12 : Suppressor of Zeste 12 protein homolog
SVF : Sérum de Veau Foetal
TBST : Tris-Buffered Saline Tween-20
TED : Troubles Envahissants du Développement
TEFM : Transcription Elongator Factor Mitochondrial
TIA-1 : T-cell-restricted Intracellular Antigen-1
Tiam-1 : T-lymphoma Invasion And Metastasis-inducing protein 1
-
24
TIAR : TIA-1-Related protein
TNF : Tumor Necrosis Factor
TrkA : Récepteur Tyrosine Kinase A
TRPC : Transient Receptor Protein 1
Tsc1 et 2 : Tuberous Sclerosis proteins
UBO : Unidentified Bright Objects
UTP6 : U3 small nucleolar RNA-associated protein 6 homolog
VABS-II : Vineland Adaptive Behavior Scales, Second Edition
VEGF : Vascular endothelial growth factor
VMI : Beery developmental test of Visual Motor Integration
WAIS : Wechsler Intelligence Scale for adult
WASP : Wiskott-Aldrich syndrome protein homolog
WAVE : WASP family verprolin-homologous protein
WB : Western blot
WIP : WASP-Interacting Protein
WISC : Wechsler Intelligence Scale for children
WPPSI : Wechsler Preschool and Primary Scale of Intelligence
-
25
Introduction
-
26
L'autisme et la déficience mentale (DM) sont des pathologies fréquentes du
développement du système nerveux central qui touchent respectivement 0,6 % et 2 % de la
population. L'autisme est caractérisé par des troubles des interactions sociales, de la
communication et des comportements répétitifs et des intérêts restreints. La DM est définie
par un quotient intellectuel inférieur à 70. Ces deux pathologies sont très souvent associées et
pourraient avoir une étiologie commune (Volkmar et al., 2003). Malgré de nombreuses
études, leur physiopathologie reste bien souvent inconnue. La neurofibromatose de type 1
(NF1) compte parmi les pathologies les plus fréquemment associées à l'autisme (Gillberg et
Forsell, 1984 ; Lenoir, 1989). L’incidence de la déficience mentale chez les patients atteints
de neurofibromatose de type 1 est le double de celle rencontrée dans la population générale
(North et al., 1997). Le gène impliqué dans cette maladie est le gène NF1. De nombreuses
mutations de ce gène ont été identifiées. Cependant, aucune corrélation génotype/phénotype
n’a pu être établie tant sur le risque de tumorigenèse que sur la présence et la sévérité des
troubles cognitifs. La neurofibromine, codée par ce gène, interagit avec de nombreuses
protéines qui pourraient réguler son activité et participer à la diversité des symptômes
observés. Parmi ces protéines, la protéine Lim kinase 2 nous a paru un bon candidat pour
expliquer l’augmentation de la fréquence de l’autisme et de la déficience mentale chez les
patients atteints de NF1. En effet, cette protéine est une sérine/thréonine kinase qui régule la
polymérisation de l’actine, protéine particulièrement exprimée dans les neurones. LIMK2 fait
également partie de la voie des Rho-GTPases dont des mutations de plusieurs membres ont
été associées à l’autisme et à la DM.
L’introduction de ce manuscrit est composée de trois parties :
- La première décrit les symptômes, la prévalence et les outils permettant de
diagnostiquer l’autisme et la DM ainsi que leur étiologie environnementale et
génétique.
- La deuxième s’intéresse aux symptômes de la neurofibromatose de type 1 ainsi
qu’à son étiologie génétique.
- La troisième est consacrée aux fonctions de la neurofibromine et de LIMK2
principalement au niveau du système nerveux central.
-
27
Première partie
Autisme et déficience mentale
-
28
1. Autisme
1.1. Définition
Selon la quatrième édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux
(DSM-IV-TR ; APA, 2000), la 10ème édition de la classification internationale des maladies
(ICD-10 ; WHO, 1992) et la Classification française des troubles mentaux de l’enfant et de
l’adolescent révisée en 2000 (CFTMEA-R-2000), l'autisme fait partie des troubles
envahissants du développement (TED). Ces troubles regroupent l'autisme de Kanner, le
syndrome de Rett, le syndrome d'Asperger, les troubles désintégratifs de l'enfance et les
troubles envahissants du développement non spécifiés. Le terme autisme peut désigner soit
l'autisme de Kanner, soit les troubles du spectre autistique qui comprennent les troubles
envahissants du développement à l'exception du syndrome de Rett. Les symptômes des
troubles du spectre autistique sont variables mais sont caractérisés par trois critères communs
qui apparaissent avant l'âge de 3 ans : des déficits de communication, des troubles de
l'interaction sociale ainsi que des intérêts restreints et des comportements stéréotypés. Ces
TED sont fréquents et touchent 0,6 % de la population générale dont 0,2 % sont atteints
d'autisme de Kanner (Fombonne, 2009). Parmi ces patients, 70 % présentent également une
DM associée (Fombonne, 2003). L'autisme est majoritairement présent chez les garçons. On
compte 4 garçons atteints pour 1 fille.
1.2. Diagnostic
L'autisme peut être évalué par plusieurs outils diagnostiques. L'échelle d'observation
CARS (Childhood Autism Rating Scale, Schopler et al., 1980) permet de déterminer la
sévérité des symptômes autistiques chez des patients âgés de plus de 24 mois. L'ADOS (Lord
et al., 1989) est également constituée d'une observation interactive avec les patients et détecte
la présence de troubles du spectre autistique chez les patients âgés de plus de 24 mois. L'ADI-
R (Autism Diagnostic Interview revised) est un entretien semi-structuré avec les parents
évaluant la présence des troubles du spectre autistique chez des patients âgés de plus de 18
mois. L'équipe 1 de l'Unité UMR INSERM U930 à Tours a également développé un outil
d'évaluation des comportements autistiques (Behavioral Summarized Evaluation, Barthélémy
-
29
et al., 1997). La revue concernant les découvertes récentes sur l'autisme, que nous avons
publiée dans Epilepsies, est présentée ci-dessous.
-
30
-
31
-
32
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33
2. Déficience mentale
2.1. Définition
Selon la quatrième édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux
(DSM-IV-TR ; APA, 2000) et la 10ème édition de la classification internationale des maladies
(ICD-10 ; WHO, 1992), la déficience mentale (DM) est définie par trois critères :
- un quotient intellectuel (QI) inférieur à 70, soit deux déviations standards en dessous du QI
de la population générale (moyenne égale à 100 avec un écart-type de 15) ;
- des difficultés d'adaptation touchant au moins deux des domaines suivants : la
communication, les relations sociales, l'autonomie, la sécurité, la santé, les loisirs, l'utilisation
des apprentissages scolaires et le travail ;
- l'apparition avant l'âge de 18 ans
Cette pathologie touche 1 à 3 % de la population générale et plus particulièrement les garçons
(1,2 garçons pour 1 fille) (McLaren et Bryson, 1987 ; Chelly et al., 2006).
-
34
2.2. Classification
La déficience mentale est classée en quatre catégories en fonction de la valeur du QI :
- DM légère : le QI est compris entre 50 et 69 ce qui correspond à l'âge mental d'un enfant de
9 à 12 ans. Les patients présentent des difficultés d'apprentissage scolaire mais peuvent avoir
un travail à l'âge adulte et de bonnes relations sociales. 85 % des patients déficients mentaux
ont une DM légère (Chiurazzi et Oostra, 2000).
- DM modérée : le QI est compris entre 35 et 49 ce qui équivaut à l'âge mental d'un enfant
âgé de 6 à 9 ans. Les patients ont généralement des retards de développement durant
l'enfance. Ils peuvent acquérir une certaine autonomie et de bonnes relations sociales. Ils
peuvent également travailler à condition de bénéficier d'une aide adéquate. Cette catégorie
regroupe 10 % des patients atteints de DM.
- DM sévère : le QI est compris entre 20 et 34 soit l'équivalent d'un enfant âgé de 3 à 6 ans.
Les patients n'acquièrent que peu d'autonomie et doivent bénéficier d'une aide constante. 4 %
des patients sont atteints de DM sévère.
- DM profonde : le QI est inférieur à 20 ce qui correspond à l'âge mental d'un enfant âgé de
moins de 3 ans. Le patient présente de graves difficultés de communication et de mobilité.
1 % des patients atteints de DM ont une DM profonde.
2.3. Diagnostic
Le QI est généralement évalué par l'échelle de l'intelligence de Wechsler. Elle est
déclinée en trois versions : pour les enfants âgés de 3 à 6 ans (Wechsler Preschool and
Primary Scale of Intelligence, WPPSI), pour les enfants âgés de 6 à 17 ans (Wechsler
Intelligence Scale for Children, WISC) et pour les adultes (Wechsler Adult Intelligence Scale,
WAIS). Le score obtenu à ce test est le résultat de l'évaluation de la compréhension verbale,
de la mémoire de travail, de la perception et de la vitesse de traitement de l'information. Les
informations obtenues permettent de mesurer un QI verbal et un QI de performance. Le test
de Brunet Lezine révisé permet l'évaluation des enfants de moins de 30 mois. Il mesure le
développement moteur et postural, la coordination oculomotrice, le langage et les relations
sociales.
-
35
Les difficultés d'adaptation peuvent être mesurées par l'échelle de comportements
adaptatifs de Vineland (Vineland Adaptive Behavior Scales, Second Edition, VABS-II). Ce
test évalue les capacités d'adaptation dans les domaines de la communication, la gestion de la
vie quotidienne, la socialisation et la motricité.
3. Etiologie de l'autisme et de la déficience mentale
La variabilité de la sévérité des symptômes, la contribution de nombreux loci, et
l’interaction gènes/environnement, font de l’autisme et de la déficience mentale, deux
pathologies complexes et multifactorielles. Ces deux maladies présentent une forte héritabilité
soulignant l'implication de facteurs génétiques. L’influence de facteurs environnementaux,
notamment in utero, a également été identifiée.
3.1. Etiologie environnementale
L’influence des facteurs environnementaux a lieu principalement in utero entre le
20ème et le 40ème jour après fécondation (Miller et al., 2005 ; Ploeger et al., 2010). Le moment
d’exposition à ces facteurs au cours de la grossesse est déterminant dans la survenue de ces
pathologies. Ces facteurs peuvent être regroupés en 3 catégories : les intoxications, les
facteurs immunologiques et les infections (Tableau I ; Dufour-Rainfray et al., 2011).
L’ischémie cérébrale lors de l’accouchement et la prématurité sont également des facteurs de
risque.
Tableau I : Facteurs environnementaux in utero de l’autisme et de la DM
Pathologie RéférenceAnxiolytique Thalidomide Autisme Stromlandet al., 1994
Acide valproïque AutismeCarbamazépine Autisme et DM
Phénytoïne Autisme et DMAnti-ulcéreux Misoprostol Autisme Bandimet al., 2003
Ashwoodet al., 2006Singh et Rivas, 2004
Autisme et DMFombonne, 2003 Boweret al., 2000
DM Boweret al., 2000
DM Boweret al., 2000
Virus de la rubéole
Cytomégalovirus
Virus de la toxoplasmose
Infections
Facteurs immunologiques
Anomalies de l'immunité maternellePerturbations auto-immune
Autisme
Rodier et al., 1996 Moore et al., 2000
Syndrome de l’alcool foetal Autisme et DMNansonet al., 1992 Aronsonet al., 1997
IntoxicationsAnti-convulsifs
Pathologie RéférenceAnxiolytique Thalidomide Autisme Stromlandet al., 1994
Acide valproïque AutismeCarbamazépine Autisme et DM
Phénytoïne Autisme et DMAnti-ulcéreux Misoprostol Autisme Bandimet al., 2003
Ashwoodet al., 2006Singh et Rivas, 2004
Autisme et DMFombonne, 2003 Boweret al., 2000
DM Boweret al., 2000
DM Boweret al., 2000
Virus de la rubéole
Cytomégalovirus
Virus de la toxoplasmose
Infections
Facteurs immunologiques
Anomalies de l'immunité maternellePerturbations auto-immune
Autisme
Rodier et al., 1996 Moore et al., 2000
Syndrome de l’alcool foetal Autisme et DMNansonet al., 1992 Aronsonet al., 1997
IntoxicationsAnti-convulsifs
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36
3.2. Etiologie génétique
L’autisme et la DM sont souvent associés. 70 % des autistes ont une déficience
mentale dont 30 % ont une DM légère ou modérée et 40 % une DM sévère ou profonde
(Fombonne, 2003).
3.2.1. Anomalies chromosomiques
Les anomalies chromosomiques seraient responsables de 5 à 10 % des cas d’autisme
(Vorstman et al., 2006) et de 11 % des cas de DM (Stevenson et al., 2003). Elles regroupent
les anomalies de nombre et les anomalies de structure.
Les anomalies de nombre correspondent à un excès ou à l’absence de chromosomes.
La trisomie 21 dont la prévalence est de 0,12 % est la plus fréquente. Elle est la cause de 8 %
des cas de DM (Stevenson et al., 2003). D’autre part, 7 % des personnes atteintes de trisomie
21 sont également autistes et 18 % présentent des troubles du spectre autistique (DiGuiseppi
et al., 2010).
Les anomalies de structures correspondent à des translocations, des insertions ou des
duplications de fragments de chromosomes. Leur taille est variable (de quelques paires de
bases à plusieurs mégabases). Parmi celles-ci, les variations du nombre de copies (CNV) sont
caractérisées par une insertion ou une délétion de quelques paires de bases à plusieurs
mégabases d’ADN. Les anomalies de structures ont une part importante dans l’étiologie de
l’autisme et de la DM. 5 à 7 % des cas de DM sont expliqués par des anomalies
subtélomériques (De Vries et al., 2003). D’autre part, le nombre de CNV est plus important
chez les personnes atteintes d’autisme (2 à 3 % chez les familles multiplexes et 7 à 10 % chez
les familles simplexes) que dans la population générale (1%) (Sebat et al., 2007 ; Marshall et
al., 2008). Ces variations sont réparties sur la quasi-totalité des chromosomes (Figures 1 et 2).
-
37
Figure 1 : Localisation des CNV associés à la DM (Stankiewicz et Lupski, 2010). Les régions
dupliquées sont représentées en rouge. Les régions délétées sont représentées en bleu.
-
38
Figure 2 : Localisation des CNV associés à l’autisme d’après Marshall et al., 2008.
3.2.2. Maladies monogéniques
L’autisme (10 % des cas) et la DM peuvent être associées à des maladies
monogéniques. Leurs caractéristiques ainsi que leur prévalence dans l’autisme et la DM sont
indiquées dans le tableau II.
Tableau II : Principales caractéristiques et prévalence des maladies monogéniques associées à
l’autisme et à la DM.
Maladies monogéniques
Caractéristiques Prévalence dans l’autisme Prévalence dans la
DM
X fragile
• 1/4000 chez les garçons et 1/7000 chez les filles (Crawford et al., 2001) • Mutations du gène FMR1 • Epines dendritiques immatures et plus nombreuses (Hinton et al., 1991 ; Kaufmann et Moser, 2000) • Anomalies de la potentialisation à long terme (Godfraind et al., 1996)
2 à 3 % (Jacquemont et al., 2003 et 2004)
1,7 % (Stevenson et al., 2003)
-
39
Sclérose tubéreuse de Bourneville
• 1/10 000 • Mutations des gènes TSC1 et TSC2 (van Slegtenhorst et al., 1997) • Dérégulation de la prolifération (Curatolo et al., 2008) • Présence d’hamartomes et d’astrocytomes
0,9 % (Wong et al., 2006) 0,4 % (Stevenson et
al., 2003)
Neurofibromatose de type 1
• 1/3000 (Lammert et al. , 2005) • Mutations du gène NF1 • Dérégulation de la prolifération • Taches café-au-lait multiples • Neurofibromes • Astrocytomes
0 à 1,4 % (Fombonne, 2003) 0,2 % (Stevenson et
al., 2003)
Syndrome d’Angelman
• 1/12000 (Steffenburg et al., 1996) • Délétion de la région PW/AS du chromosome 15 maternel • Mutation du gène UBE3A • Retard sévère du développement • Déficit du langage • Ataxie (Cassidy et al., 2000)
1 à 2 % 0,3 % (Stevenson et
al., 2003)
Syndrome de Rett
• 1/10 000 filles (Neul et al., 2010) • Mutations du gène MECP2 dans 90 % des cas (Amir et al., 2000) • Développement normal de 6 à 18 mois puis régression • Perte des capacités de communication et de motricité fine • Microcéphalie
Présence de traits autistiques plus fréquente dans les formes
modérées du syndrome de Rett (Kaufmann et al., 2011)
0,2 % (Stevenson et al., 2003)
Syndrome de Rubinstein Taybi
• 1/125 000 à 1/100 000 (Hennekam et al., 1990) • Microdélétion de la région 16p13.3 ou mutations du gène CREBBP ou p300 • Microcéphalie • Dysmorphie
-
ND QI généralement
compris entre 35 et 50 (Hennekam et al.,
1992)
Syndrome de Smith-Magenis
• 1/25 000 à 1/15 000 (Greenberg et al., 1991) • Mutations du gène RAI1 • Anomalies crânio-faciales • Retard moteur et du langage • Troubles cognitifs • Troubles du comportement (Smith et al., 1986)
-
ND QI généralement
compris entre 20 et 78 (Greenberg et al.,
1996)
-
40
3.3. Processus cellulaires impliqués dans l'autisme et la DM,
implication des voies Rho et Ras
De nombreux gènes ou régions chromosomiques ont été associés à l’autisme et à la
DM. Dans la plupart des cas, chacune des mutations ou anomalies chromosomiques
retrouvées chez les patients est un phénomène rare qui ne permet d’expliquer qu’une petite
partie de ces pathologies. Par ailleurs, le tableau clinique peut être très différent d’un patient à
l’autre, même s’ils sont porteurs de la même mutation. La compréhension des mécanismes
biologiques responsables de ces pathologies est dès lors difficile. Néanmoins, une ébauche
des voies de signalisation potentiellement dérégulées dans l’autisme et la DM a été
déterminée par l’étude de la fonction des protéines codées par les gènes déjà impliqués dans
ces maladies. Elles participent à toutes les étapes du développement du système nerveux
central (prolifération, migration, développement des neurites (axones et dendrites),
synaptogenèse, morphologie et fonctionnement des synapses). La régulation du cytosquelette
d'actine est primordiale dans toutes ces étapes (Pinto et al., 2010 ; Gilman et al., 2011).
3.3.1. L’actine
Il existe 6 isoformes d'actine regroupées en trois classes : α, β et γ. Les trois isoformes
de type α sont exprimées dans les cellules musculaires, l’isoforme de type β et les deux de
type γ sont principalement exprimées dans les cellules non musculaires. L’isoforme de type β
est préférentiellement localisée au niveau de la membrane plasmique alors que les isoformes
de type γ constituent essentiellement les fibres de stress. Les isoformes β et γ sont exprimées
dans les neurones mais semblent être impliquées dans des processus différents (paragraphe
3.3.4.1). La polymérisation de l'actine n'est possible qu'après une étape de nucléation de trois
monomères d'actine. C'est une étape limitante (Sept et McCammon, 2001) qui est régulée par
plusieurs protéines de liaison à l’actine (paragraphe 3.3.2.1). Lors de la polymérisation, les
monomères asymétriques d'actine (actine G) liés à l'ATP s'assemblent tous dans le même
sens, ce qui détermine la polarité du filament d’actine. Les filaments d’actine ainsi obtenus
forment une hélice dont une extrémité est dite "barbue" ou "en brosse" et l’autre "en pointe".
Ces dénominations proviennent de la forme des extrémités observée lorsque la myosine est
fixée sur les filaments d’actine. Une fois les monomères assemblés en filaments d’actine,
l'ATP est hydrolysé de façon aléatoire en ADP et Pi. Le Pi se dissocie ensuite lentement (la
vitesse de dissocation est de 0,006 Pi par seconde à 25 °C, Carlier, 1987). La polymérisation
-
41
des monomères d’actine est plus rapide à l’extrémité en brosse. La polymérisation de l’actine
est étroitement régulée par un ensemble de protéines dont certaines assurent plusieurs
fonctions.
3.3.2. Régulation du cytosquelette d’actine
3.3.2.1.Les protéines se liant à l'actine
Les protéines régulant le cytosquelette d'actine sont divisées en 7 groupes. Certaines protéines
ont plusieurs fonctions et appartiennent donc à plusieurs groupes.
1) Les protéines favorisant la nucléation sont au nombre de 4 : l'ADF/cofiline, les
protéines du complexe Arp2/3, les formines et les protéines Spir (Mullins et al., 1998 ;
Pruyne et al., 2002 ; Quinian et al., 2005 ; Andrianantoandro et Pollard, 2006). Elles
ont chacune un mécanisme d'action différent (Figure 3). L'ADF/cofiline favorise la
nucléation des monomères d'actine G à une forte concentration. Les protéines Arp2/3
se fixent sur l'extrémité en pointe d'un filament d'actine déjà existant. Elles agissent
comme un dimère d'actine de sorte que l'association d'un seul monomère d'actine G est
suffisante pour induire la formation d'un nouveau filament d'actine. Celui-ci est orienté
à 70 ° par rapport au filament principal. Les formines stabilisent les dimères d'actine
G puis restent fixées à l'extrémité en brosse du filament d'actine nouvellement formé.
Elles favorisent également l'association des sous-unités d'actine à cette extrémité en
interagissant avec le complexe profiline-actine-G. Les protéines Spir interagissent
avec un tétramère d'actine G et permettent sa fixation à un autre tétramère formant
ainsi un octamère. Elles restent ensuite fixées à l'extrémité en pointe du filament.
2) Les protéines se liant aux monomères d’actine parmi lesquelles les thymosines β et les
protéines de la famille de l’ADF/cofiline inhibent la polymérisation de l’actine en
séquestrant les monomères. Les protéines de la famille de la profiline se lient
également aux monomères d'actine G mais favorisent la polymérisation de l’actine. Le
complexe profiline-actine-ATP se fixe à l’extrémité en brosse du filament au
détriment des autres protéines fixées à cette extrémité et qui inhibent la polymérisation
de l’actine. Une fois ce complexe fixé à l’actine, la profiline se détache et le
monomère d’actine-ATP est ajouté au filament.
-
42
3) Les protéines de coiffe des filaments d’actine se lient avec l’une ou l’autre des
extrémités du filament d’actine et empêchent l’association ou la dissociation des sous-
unités d’actine ou favorisent la formation de nouveaux filaments. La gelsoline, la
fragmine, la séverine, les protéines de coiffe hétérodimériques et les protéines du
complexe Arp2/3 font partie de cette catégorie de protéines.
4) Les protéines de réticulation des filaments d’actine relient les filaments d’actine les
uns aux autres, stabilisent les structures complexes d’actine et ancrent le cytosquelette
d’actine à la membrane plasmique. Parmi ces protéines, on peut citer l’α-actinine, la
fimbrine , la villine , la filamine, la spectrine et la dystrophine.
5) Les protéines de stabilisation des filaments d’actine, parmi lesquelles la tropomyosine,
la nébuline et la caldesmone, ont un rôle prépondérant dans les muscles striés et
régulent l’interaction de l’actine avec la myosine.
6) Les protéines de fragmentation des filaments d’actine, dont la plupart se lient
également aux extrémités des filaments d’actine, comprennent la gelsoline, la
fragmine, la séverine et l’ADF/cofiline.
7) Les protéines adaptatrices se fixent aux autres protéines régulatrices de l’actine. Les
protéines radixine et moésine font partie de cette catégorie. Elles permettent la
transduction du signal de la membrane jusqu’au cytosquelette d’actine notamment
grâce à leurs interactions avec les protéines de la famille Rho, qui constituent un des
mécanismes majeurs de régulation du cytosquelette d'actine.
-
43
Arp2/3
Formines
Protéines Spir
ADF/cofiline
Arp2/3
Formines
Protéines Spir
ADF/cofiline
Figure 3 : Les différents modes de nucléation de l’actine par les protéines ADF/cofiline,
Apr2/3, formines et spir, d’après Pak et al., 2008.
3.3.2.2.La famille des Rho-GTPases
La famille des Rho-GTPases comprend les protéines Rho (RhoA, RhoB, RhoC, RhoD
et RhoT), Rac (Rac 1-3), Cdc42, Rnd (Rnd1-3), TC10, TCC, Wrch1, Chp/Wrch2, RhoG et
RhoH/TTF (Van Aelst et D'Souza-Schorey, 1997 ; Burridge et Wennenberg, 2004). Sous leur
forme inactive, ces protéines sont liées au GDP. L’activation de ces protéines est régulée par
le ratio entre la quantité de GTP et de GDP et par les protéines GEF (guanine exchange
factor) qui permettent l’échange du GDP par du GTP et l’interaction des Rho-GTPases avec
leurs effecteurs (Schmidt et Hall, 2002). L’activité intrinsèque des Rho-GTPases hydrolyse
ensuite le GTP en GDP ce qui les inactive. Leur inactivation est également étroitement
contrôlée. Les protéines GAP (GTPases activating protein) augmentent l’activité GTPase
intrinsèque des Rho-GTPases et favorisent ainsi leur inactivation (Bernards, 2003 ; Bernards
et Settlemann, 2004). Les protéines GDI empêchent l'échange entre le GDP et le GTP et
inhibent l’activité GTPase intrinsèque des Rho-GTPases (Hoffman et al., 2000). La spécificité
des Rho-GTPases vis-à-vis de leurs effecteurs est contrôlée d’une part par la liaison des
-
44
protéines GEF à des protéines d’échafaudage (Buchsbaum et al., 2003 ; Jaffe et al., 2004) et
d’autre part, par la régulation spatio-temporelle des protéines GEF et des effecteurs des Rho-
GTPases (expression, dégradation, localisation subcellulaire) (Aoki et al., 2004 ; Pertz et
Hahn, 2004). Les trois protéines les plus étudiées sont les protéines Rac1, Cdc42 et RhoA. La
polymérisation du cytosquelette d’actine est principalement contrôlée par ces trois protéines
(Figure 4). Elles activent de nombreuses voies de signalisation qui régulent les protéines de
liaison de l'actine.
Les Rho-GTPases régulent de nombreux processus cellulaires et sont donc importantes
pour le bon fonctionnement des cellules (Luo et al., 1994) et notamment des neurones. Leurs
rôles au cours du développement neuronal est développé dans les paragraphes suivants. De
nombreux gènes de ces voies sont dérégulés chez des patients atteints de DM (Ramakers,
2002) et présentent de nombreux CNV chez des patients atteints d'autisme (Hussman et al.,
2011). D’autres voies de signalisation telles que la voie Ras et celle de l’ubiquitinylation,
également importantes au cours du développement neuronal, ont été impliquées dans
l’autisme et la DM et seront décrites par la suite.
-
45
RhoA
ROCK
LIMK
cofiline
MLCmyosine
Stabilisation des filaments
d’actine
Augmentation de la
contractilitéde
l’actomyosine
MLCP
PIP5K
PIP2
P
Rac1
IRSp53
LIMK
cofiline
WAVE
Arp2/3
Stabilisation des filaments
d’actine Nucléation et formation de
nouveaux filaments d’actine
PIP5K
PIP2
Activation de protéines de
réticulation et inhibition de protéines de
fragmentation de l’actine
PAK1
MLC
MLCK
Augmentation de la
contractilitéde
l’actomyosine
P
Cdc42
IRSp53
LIMK
cofiline
WIP
Stabilisation des filaments
d’actine
N-WASP
PIP2
PAK1
Arp2/3
Nucléation et formation de
nouveaux filaments d’actine
MLC
MLCK
Augmentation de la
contractilitéde
l’actomyosine
A B
CArp 2/3 : actin related 2/3 complexIRSp53 : insulin receptor substrate p53LIM : LIM kinaseMLC : myosin regulatory light chainMLCP : myosin light chain phosphataseN-WASP : neural-Wiskott-Aldrich syndrome proteinPAK1 : p21-activated kinase 1PIP5K : phosphatidylinositol 5-phosphate kinasePIP2 : phosphatidylinositol 4,5-phosphateROCK : Rho associated kinaseWAVE : WASP family verprolin-homologous proteinWIP : WASP-interacting protein
Activation de protéines de
réticulation et inhibition de protéines de
fragmentation de l’actine
RhoARhoA
ROCKROCK
LIMKLIMK
cofilinecofiline
MLCMLCmyosinemyosine
Stabilisation des filaments
d’actine
Augmentation de la
contractilitéde
l’actomyosine
MLCPMLCP
PIP5KPIP5K
PIP2PIP2
P
Rac1
IRSp53
LIMKLIMK
cofilinecofiline
WAVE
Arp2/3Arp2/3
Stabilisation des filaments
d’actine Nucléation et formation de
nouveaux filaments d’actine
PIP5KPIP5K
PIP2PIP2
Activation de protéines de
réticulation et inhibition de protéines de
fragmentation de l’actine
PAK1PAK1
MLCMLC
MLCKMLCK
Augmentation de la
contractilitéde
l’actomyosine
P
Cdc42
IRSp53
LIMKLIMK
cofilinecofiline
WIPWIP
Stabilisation des filaments
d’actine
N-WASPN-WASP
PIP2PIP2
PAK1PAK1
Arp2/3
Nucléation et formation de
nouveaux filaments d’actine
Arp2/3
Nucléation et formation de
nouveaux filaments d’actine
MLCMLC
MLCKMLCK
Augmentation de la
contractilitéde
l’actomyosine
A B
CArp 2/3 : actin related 2/3 complexIRSp53 : insulin receptor substrate p53LIM : LIM kinaseMLC : myosin regulatory light chainMLCP : myosin light chain phosphataseN-WASP : neural-Wiskott-Aldrich syndrome proteinPAK1 : p21-activated kinase 1PIP5K : phosphatidylinositol 5-phosphate kinasePIP2 : phosphatidylinositol 4,5-phosphateROCK : Rho associated kinaseWAVE : WASP family verprolin-homologous proteinWIP : WASP-interacting protein
Arp 2/3 : actin related 2/3 complexIRSp53 : insulin receptor substrate p53LIM : LIM kinaseMLC : myosin regulatory light chainMLCP : myosin light chain phosphataseN-WASP : neural-Wiskott-Aldrich syndrome proteinPAK1 : p21-activated kinase 1PIP5K : phosphatidylinositol 5-phosphate kinasePIP2 : phosphatidylinositol 4,5-phosphateROCK : Rho associated kinaseWAVE : WASP family verprolin-homologous proteinWIP : WASP-interacting protein
A