magazine espacejardin

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LE MAGAZINE DES PASSIONNÉS ESPACE JARDIN 5700, rue J-B Michaud, bureau 225 Lévis, Québec G6V 0B1 POSTE PUBLICATON NO. 41510042 SHOPPING-NOUVEAUTÉS La cuvée 2009 JARDIN D’ICI Un jardin réussi dans Portneuf JARDIN D’AILLEURS Un jardin de démonstration en Orégon FLORE D’ICI L’ancolie du Canada LE POTAGER Les tomates; cultiver la différence ! ÉCOJARDINAGE PAR ROCK GIGUÈRE 5,95 $

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Magazine de jardinage et d'aménagement paysager

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S H O P P I N G-N O UVE AUTÉS

La cuvée 2009

JAR D I N D ’ I C I

Un jardin réussi dans PortneufJAR D I N D ’A I L L E U R S

Un jardin de démonstrationen Orégon

F LO R E D ’ I C I

L’ancolie du CanadaL E P OTAG E R

Les tomates;cultiver la différence !

ÉCOJARDINAGE PAR ROCK GIGUÈRE

5,95 $

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L’hiver est un moment privilégié pour moi, car je peux m’échapper dans mon monde imaginaire afin de composer des décors fantastiques que je pourrais créer dans mon jardin durant la prochaine saison estivale. Tout est alors possible : un hamac en cordage entre mes deux bouleaux, des clématites bedonnantes de fleurs doubles sur mes arches et des potées fleuries garnies de plantes retombantes qui présenteraient une floraison à foison coulant jusqu’au sol sur ma terrasse. Je m’aperçois en écrivant ces lignes que nos chroniques sur le jardin d’ici et sur les potées fleuries prouvent la faisabilité de ces projets. Bien entendu, certaines réalisations sont trop coûteuses pour moi ou sont irréalisables sous notre climat, mais leurs créations fictives me permettent de passer un bel hiver. Les imaginer fait naître aussi des idées qui viendront améliorer certaines parties de mon jardin l’été suivant. Cette année, j’ai donc décidé de vous faire partager mes rêves à travers mon magazine. Par exemple, j’ai été obsédé au début de l’hiver par les compositions et les possibilités que j’ai admirées pendant deux jours sur le site de démons-tration de la célèbre pépinière Jean Iseli en Oregon, un site spécialisé dans la production de conifères originaux ainsi que d’érables japonais. Vous pourrez partager ce rêve dans ma chronique sur le jardin d’ailleurs.

Le mot de Rock

Le dossier sur la cuvée 2009 des plantes annuelles et des plantes gélives devrait aussi vous en mettre plein la vue. Il y en a pour tous les goûts, à partir du «prêt-à-porter» jusqu’à «la haute couture». Comme savoir d’où viennent nos plantes et réfléchir à leurs conditions de vies sont des facteurs de réussite, je vous invite à lire mon article «Adapter une plante pérenne à son environnement». C’est une réflexion pratique issue de plus de trente années de jardinage.

Enfin, vous remarquerez que notre magazine a subi une cure de jouvence... Nous espérons que ce remodelage, dû au savoir-faire innovateur d’un nouveau designer graphique, dynamise votre lecture afin de vous permettre de mieux goûter à nos propos. Bonne lecture.

RÉDACTEUR EN CHEF

La saison des rêves

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s o m m a i r eEspacE Jardin VO L U M E 2 - N U M É RO 5

3 Le mot de Rock

8 La foire aux questions

12 Saviez-vous que...

14 J’ai lu pour vous...

16 La cour aux oiseaux L’hiver : une période critique pour les oiseaux

22 Jardinage 101

24 Shopping-nouveautés La cuvée 2009

44 Savoir-faire Adapter une plante pérenne à son environnement

50 Flore d’ici L’ancolie du Canada

54 Bordure riveraine Les physocarpes à feuilles d’obier

60 Jardin d’ici Un jardin réussi dans Portneuf

70 Jardin d’ailleurs Un jardin de démonstration original en Oregon

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50 Flore d’ici L’ancolie du Canada

54 Bordure riveraine Les physocarpes à feuilles d’obier

60 Jardin d’ici Un jardin réussi dans Portneuf

70 Jardin d’ailleurs Un jardin de démonstration original en Oregon

78 Potées fleuries Les calibrachoas

86 L’architecture du paysage Un toit jardin à Québec

90 Le potager Cultiver la différence

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Jean Denis Brisson a obtenu un doctorat en systématique-botanique à l’Université de Guelph en 1978. Il travaille actuellement comme chercheur au Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, à la Direction des écosystèmes et des maladies de la faune, équipe biodiversité. Auteur de plus de 50 publications scientifiques, il est également membre de plusieurs sociétés scientifiques et horticoles.

Jeanne Lehoux est membre de la Société Ornithologique du Centre-du-Québec depuis 1984. Elle y a même occupé le poste de présidente pendant cinq ans. Photographe naturaliste depuis 1987, plusieurs de ses photos on été incluses notamment dans les revue QuébecOiseaux, Québec Science, Birder’s World et dans l’atlas des oiseaux nicheurs du Québec.

Manon Collard cultive des légumes depuis une vingtaine d’années et a ainsi développé une grande expertise tant au niveau de leur culture que de l’évaluation de leur valeur gastronomique. Par exemple, à chaque année elle produit, une centaine de variétés de tomates, une trentaine de variétés de piments forts et une vingtaine de variétés d’haricots.

Geneviève Giguère est productrice horticole de plantes annuelles et propriétaire des Serres horticoles Les Fleurs de l’île, située à Sainte- Famille, Île d’Orléans et tient un comptoir de vente au Marché du Vieux-Port à Québec. Sans cesse à la recherche des nouvelles tendances en horticulture ornementale et de nouveautés horticoles, elle prépare à chaque année des compositions fleuries originales.

24

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ÉDITEURMagazine Espacejardin Inc

RÉDACTEUR EN CHEFRock Giguè[email protected]

COLLABORATEURSManon Collard, Jeanne Lehoux, Geneviève Giguère et Jean Denis Brisson

DIRECTION ARTISTIQUE / GRAPHISMEAlain Tremblay / Tremblay Design [email protected]

RÉVISION Raymond Deland

Jean Denis BrissonPh. D., biologiste taxinomiste, Secteur Faune Québec Direction du développement de la faune / Équipe Biodiversité

PHOTOGRAPHESRock Giguère, Xavier Dachez, Jeanne Lehoux et Manon Collard

DIRECTION ADMINISTRATIVEFrance [email protected]

RECHERCHISTELise [email protected]

VENTES LOCALES ET NATIONALESLyne Laberge, directrice de [email protected] 866 606-2165

DISTRIBUTIONCTC Magazines

SERVICE AUX ABONNEMENTS5700, rue J B Michaud, bureau 225Lévis (Québec) G6V 0B1 877 331 2021www.domusmagazines.com

Le magazine espacejardin est publié cinq fois l’an.

Dépot LégalBibliothèque du Québec,Bibliothèque du CanadaISSN 1916-1654

© Copyright Magazine Espacejardin Inc. 2008, tous droits réservés. Toute reproduction partielle ou intégrale de cette publica tion, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

Photo de la couverture : Rock Giguère

WWW.ESPACEJARDIN.CA

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La plus grande surface jardin à Québec

STE-FOY2020, Jules-Verne (boul. Charest sortie Jean-Gauvin)

LÉVIS 4760, boulevard de la Rive-Sud

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Les taches orangées qui

défigurent vos plantes sont la

manifestation de la rouille des

roses trémières (Althaea rosea

Syn. Alcea rosea), une maladie

très répandue qui ne tue

généralement pas la plante,

mais qui la rend inesthétique.

Les feuilles de mes roses trémières se remplissent à chaque année de points orange brun, deviennent laides et tombent. À l’automne, je me dis toujours que je ne devrais plus cultiver ces plantes. Cependant, je trouve les fleurs de cette plante tellement belles, que le printemps, je n’ose plus les arracher, espérant que cette maladie disparaîtra un jour. J’aimerais savoir s’il y a des remèdes pour ce problème et si cette maladie est présente partout au Québec. Sylvie, Montréal

Mesrosestrémièressont encore malades !

Elle est causée par un champignon parasite appelé la rouille des Malvacées ou rouille des mauves (Puccinia malvaceareum). Toutes les parties vertes de la plante risquent d’être infectées. Ce pathogène parasite les Malvacées comme la lavatère (Lavatera), la mauve musquée (Malva moschata) et bien entendu la rose trémière. Ce fléau a été signalé pour la première fois au Chili en 1852. Il est maintenant présent dans le monde entier. Plusieurs jardiniers ressentent les mêmes sentiments que vous et reprochent donc à ces belles plantes bisannuelles, faciles à cultiver, cet enlaidissement progressif au cours de la saison.

La foire aux quest ions

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Un entretien préventif et une bonne détection de la maladie permettent aussi de réduire les impacts de fléau. Au printemps, à l’automne et durant toute la belle saison, il faut ramasser et détruire toutes les feuilles qui sont tombées sur le sol, pour empêcher les spores du champignon d’hiverner sur celles-ci. On recommande aussi de couper les tiges florales dès que celles-ci sont fanées ou que la plante a arrêté de fleurir et bien entendu de les détruire. Lorsque la plante possède quatre ou cinq feuilles, on enlève les deux premières feuilles à la base de la plante pour éliminer les spores qui ont passé l’hiver sur celles-ci. Ce geste permet aussi de réduire le plus possible le nombre de spores du champignon susceptibles de parvenir à la partie supérieure de notre plante lors de l’éclaboussure de l’eau de pluie ou d’arrosage. C’est pour cette raison qu’il est judicieux de planter nos roses trémières derrière des plantes de hauteur moyenne, en évitant bien entendu les Malvacées, pour camoufler l’effet inesthétique de cette lutte.

Au printemps, au début de la végétation, les feuilles et les tiges ne semblent pas touchées par cette maladie. Ce n’est qu’un peu plus tard qu’apparaissent des taches jaune orangé sur les feuilles et que tranquillement celles-ci se dessèchent et tombent. La rouille commence par les feuilles du bas et de nouvelles spores germent sur les feuilles au-dessus, et ainsi de suite. J’aimerais bien vous donner une solution miracle pour lutter contre cette maladie, mais il n’existe malheureusement pas de moyen efficace pour éradiquer cette rouille qui est inévitable, année après année. Malgré cela, on peut tenter de «mieux vivre avec cette maladie» pour jouir le plus possible de la floraison de ces magnifiques plantes.

De bonnes méthodes culturales aident à lutter contre cette maladie. D’abord, il faut cultiver nos protégées en plein soleil, dans un sol fertile et riche en humus. Une application annuelle de compost est ainsi le moyen idéal de fertiliser ces plantes. Si on utilise un paillis autour de nos roses trémières, celui-ci devrait être enlevé et remplacé chaque année, car il devient contaminé par la maladie.

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Certaines personnes utilisent aussi des fongicides comme la bouillie bordelaise, des décoctions de prêle ou des recettes maison contre les champi-gnons. D’autres jardiniers se servent du soufre sec pour inhiber la germination, celui-ci n’étant malheureusement pas un éradiquant. On doit au préalable arroser le feuillage avec une solution d’eau savonneuse (2 % de savon liquide) pour que le soufre sec colle facilement sous le feuillage. On peut donc essayer de lutter contre ce fléau, mais moi, quand le travail dépasse le plaisir, je démissionne, surtout si je sais que l’ennemi est quasi invincible.

Certains cultivars résistent mieux aux attaques de ce champignon. On peut opter pour le cultivar ‘Summer Carnival’ qui se cultive comme une annuelle ainsi que pour les séries Majorette et Powder Puffs. En conclusion, je trouve que les gens devraient quand même se réconcilier avec cette belle plante que cultivaient abondamment nos grands-mères en tentant de minimiser le plus possible les effets de Puccinia malvaceareum.

Rock Giguère, rédacteur en chef

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ÉCRIVEZ-NOUS!Afin de nous aider à vous donner de l’information pertinente, nous souhaiterions recevoir vos questions ou vos commentaires pour partager des idées, des astuces et des nouvelles tendances... Nous attendons avec impatience vos questions et vos commentaires par courriel.

[email protected]

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dans notrE prochainE édition...

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Jardin d’aiLLEUrs

Un jardin piquantà Monaco

BordUrE rivErainE

Les primevèrescUvéE 2009

HerbesPlantes potagères

GraminéesVivaces

ArbustesArbres

pLantEs vEdEttEs

Les tulipes

L E M a G a Z i n E d E s p a s s i o n n é s

ÉCOJARDINAGE PAR rocK GiGUÈrE

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À l’automne, lorsque les feuilles finissent de tomber et que

les sorcières de l’Halloween sont parties, l’horticulteur peut

mieux voir les dégâts laissés sur place par certains fléaux

comme les balais de sorcières ! Ces maladies se rencontrent

le plus souvent sur les conifères, mais des feuillus peuvent

aussi en être victimes. Le balai de sorcière est un dévelop-

pement excessif de rameaux à partir d’un même point sur

une branche et formant une excroissance de type «balai».

balais de sorcièressont l’expression d’une rouille

par Jean Denis Brisson

Saviez-vous que . . .

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balais de sorcièressont l’expression d’une rouille

Contrôle de l’infection Les moyens de contrôle sont assez simples : il suffit de couper les extrémités des rameaux affectés le plus tôt possible lorsque des branches d’une couleur différente y apparaissent. La seule confusion possible serait avec les dommages occasionnés par les pucerons gallicoles. Les extrémités des branches des épinettes et des sapins atteints par les pucerons gallicoles prennent aussi une coloration plus pâle. Cependant, tailler ces extrémités n’est pas un problème : au contraire, cela soulagera l’arbre attaqué par ces insectes ! L’élimination des mauvaises herbes comme les stellaires et les céraistes est aussi un bon moyen de contrôle, même si on sait que le vent peut disséminer les spores sur une grande distance.

L’infection Biologiquement, le balai est assez complexe, car il fait intervenir trois organismes sur un cycle de deux années sur des hôtes différents. Au départ, il faut savoir que le balai est l’expression d’une rouille. Chez le sapin, l’organisme porte le nom de rouille-balai de sorcière du sapin et est engendré par le champignon Melampsorella caryophylla-cearum. Contrairement à la rouille de la rose trémière qui n’a que cette plante comme hôte, le mécanisme d’infection commence par l’émission d’un premier type de spores (des aécidies qui produiront des aécidiospores) sur les deux faces des aiguilles localisées sur le balai de sorcière du sapin. Ces aiguilles infectées deviennent rabougries et présentent une coloration vert jaunâtre plus pâle, ce qui rend le balai plus visible sur le conifère. Les spores sont produites sur des fructifications qui prennent la forme de petites cloques rondes jaune orangé. Au milieu de l’été, un autre type de spores prend place : ce sont des spores sexuées. Ces spores disséminées par le vent atterrissent sur un hôte alternatif dans la famille des Caryophyllacées, d’où la dénomination scientifique de l’espèce de la maladie, caryophyllacearum. L’hôte est soit une mauvaise herbe du groupe des stellaires (Stellaria) ou des céraistes (Cerastium) ou une sélection horticole de ces genres. Chez l’hôte alternatif, des taches de couleur blanche, parfois teintées de rouge, prennent place vers la fin de l’été. Au printemps suivant, les spores, nommées téliospores, germent et produisent des filaments sexués qui vont produire des basidiospores. Celles-ci iront infecter de nouvelles aiguilles du sapin contaminé. La maladie progresse dans l’extrémité des rameaux et tranquillement le balai se met en place. La rouille-balai de sorcière des épinettes (Chrysomyxa arctostaphyli) se colle aux épinettes blanches (Picea glauca), noires (Picea mariana) et de Norvège (Picea abies). Les aécidies de cette rouille ont pour hôte secondaire le raisin d’ours commun (Arctostaphylos uva-ursi). La rouille-balai de sorcière du bleuetier est causée par le champignon Pucciniatrum goeppertianum. Elle a comme hôte principal le sapin baumier (Abies balsamea). Quant à la rouille de la pruche chez le bleuet (Naohidemyces vaccinii), elle provoque des taches rougeâtres et des pustules orangées mais non des déformations de tiges.

En fait, en Europe où le phénomène est plus répandu qu’au Québec, de telles excroissances furent longtemps utilisées comme des balais de maisons par les ménagères et les… sorcières. Ces balais trouvent un usage horticole. En effet, certaines épinettes naines sont issues d’un balai de sorcière «domestiqué» comme les épinettes de Norvège ‘Little Gem’ et ‘Witch’s Brood’ (Picea abies ‘Little Gem’ et ‘Witch’s Brood’) ainsi que les épinettes du Colorado ‘Blue Pearl’ et ‘St. Mary’s Broom’ (Picea pungens ‘Blue Pearl’ et ‘St. Mary’s Broom’).

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Jean Denis Brisson a obtenu un doctorat en systématique-botanique à l’Université de Guelph en 1978. Il travaille actuellement comme chercheur au ministère des Ressources naturelles et de la Faune, à la Direction des écosystèmes et des maladies de la faune, équipe biodiversité. Auteur de plus de 50 publications scientifiques, il est également membre de plusieurs sociétés scientifiques et horticoles.

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C’est aussi un livre qui réjouit car il nous apprend qu’il est possible de jardiner en respectant «les règles de la vie».

Les intégristes radicaux d’une agricul-ture et d’une horticulture uniquement basées sur la chimie peuvent «aller se rhabiller». Avec tous les petits trucs du fondateur des Jardins du Grand-Portage, vous pourrez donc prendre en charge votre destinée en faisant votre propre compost, en rendant votre sol vivant, en adoptant des mesures préventives contre les insectes et en appliquant le compagnonnage.

Pour Yves, ce livre est «la fin d’un cycle d’écriture», car il s’impliquera dorénavant dans l’alimentation, une suite logique de sa synthèse légumière, un volet important du livre de ce passionné de l’écologie qui nous fournit les informations pertinentes à la culture des principales plantes légumières.

Un seul défaut : comme c’est un ouvrage définitif en horticulture, nous n’aurons plus la chance de lire de nouveaux ouvrages spécialisés en jardinage de la part de cet auteur. Nous lui souhaitons bonne chance dans son nouveau créneau.

Rock Giguère, rédacteur en chef

J’ai lu pour vous...

Voici un ouvrage qui nous livre l’expérience d’un

jardinier bien de chez nous qui a consacré plus de

trente années de sa vie à cultiver «naturellement».

Le testament philosophique et technique de ce

précurseur du jardinage écologique au Québec est

une œuvre empreinte d’un savoir-faire simple

et imitable dans «la conduite d’un jardin domestique».

Le jardin écologique

Le jardin écologique, Yves Gagnon, Colloïdales, 2008 256 p.

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Pépinière Villeneuve enr. 450-589-7158 l’Assomption – 951, rue Presqu’île

Centre Jardin de Granby 450-375-6139

Granby – 55, rue Bruce

Charbonneau l’Expert 450-689-1934

Laval – 6, boul. Samson

Les Serres Beaulieu 450-625-6880

Laval – 6675, Avenue des Perrons

Pépinière R. Y Locas 450-622-0347

Laval – 3254, boul. Ste-Rose

Jardinerie F. Fortier inc. 819-364-5009

Princeville – 99, route 166 est

Pépinière Auclair St-Bruno 450-653-6311

St-Bruno – 2125, boul. Laurier

Serres & Jardin Girouard inc. 450-795-3309

Ste-Madeleine – 355, St-Simon,

Pépinière Jacques Cartier 450-347-2242

St-Jean -Richelieu – 925, rue J. Cartier

Complexe Horticole Bastien 450-477-1919

Terrebonne – 4835, ch. Martin

Gauthier Fleurs et Jardins 819-375-4813

Trois-Rivières – 4938, boul. Gene-H Kruger

Signe Garneau 819-758-3887 Victoriaville – 29, boul. Arthabaska Est

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La cour

Pour parer

aux grands froids,

ils gonflent

leur plumage

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Geai bleu

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La présence des oiseaux, lorsque l’hiver est bien

installé, est tributaire du gel, de la neige et de

la glace. Ces facteurs influencent fortement

l’environnement de la gent ailée, principalement

leur garde-manger. Ainsi, à l’approche de l’hiver,

la majorité des insectivores nous quittent pour

des cieux plus cléments où ils trouveront les

insectes si précieux à leur régime alimentaire.

C’est pour cela que des oiseaux comme

l’hirondelle, le moucherolle et la paruline

nous quittent à l’automne.

L’hiver : une période critique pour les oiseaux

Texte et photos par Jeanne Lehoux

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Geai bleu

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Ceux qui décident de demeurer avec nous en hiver doivent faire face à une diminution importante des ressources alimentaires dans leur habitat, en plus d’avoir moins d’heures disponibles que lors de la belle saison pour la quête de cette nourriture. Les oiseaux nordiques comme le bruant des neiges, le bruant hudsonien ainsi que le sizerin flammé sont des «durs-de-durs» qui résistent bien à notre climat hivernal. La nourriture naturelle de ces oiseaux se compose principalement de graines provenant de mauvaises herbes. Les sizerins ajoutent à ce menu des bourgeons d’aulne et de bouleau. Ces oiseaux de la toundra sont des visiteurs réguliers dans le sud de la province en hiver et sont bien adaptés à ses conditions extrêmes.

Une capacité d’adaptation extraordinaire

Le système digestif des oiseaux est très efficace. En mangeant continuellement de petites quantités de nourriture, ces charmantes petites boules de plumes les transforment rapidement en énergie. C’est un véritable défi de bien se nourrir sous une épaisse couche de glace ou de neige.

Pour parer aux grands froids, ils gonflent leur plumage. En augmentant ainsi l’air entre leurs plumes, ils créent un isolant protecteur contre la perte de chaleur, ce qui leur permet de réchauffer leurs extrémités, comme leurs pattes

et leur bec, lorsqu’ils les insèrent à tour de rôle. Certains d’entre eux, habitués d’utiliser une cavité pour nicher, se rassemblent dans des trous qui ont déjà hébergé des pics. Ils y trouvent chaleur et sécurité. Les conifères sont aussi un atout précieux pour les oiseaux en cette période de l’année ; ils s’y réfugient afin de s’abriter du vent et de la neige.

En dépit de la beauté magique d’un verglas, ce phénomène peut devenir catastrophique pour les oiseaux. Prenons le cas de la gélinotte huppée qui a l’habitude de s’enfouir complè-tement sous la neige, risquant de ne pas être capable d’en ressortir si le verglas lui barre la route. Le taux de mortalité est très élevé chez les oiseaux qui passent leur premier hiver.

Bruant des neiges

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et parfois des petits fruits. Dans ces moments intimes, ils échangent des becquées accompagnées de petits gazouillis très mélodieux, une vocalise du geai bleu qu’on entend rarement. Le mâle, on présume que c’est lui, danse de branche en branche autour de sa partenaire avant de lui offrir son présent. Ce geste est habituellement un apanage du mâle chez les animaux.

Généralement, ce sont des oiseaux très sociables entre eux, mais durant l’hiver, le mâle ne tolère aucun autre prétendant autour de celle qu’il a choisie. Ce magnifique volatile est doté d’un tempérament bruyant et audacieux. Il aime ainsi à l’occasion se chamailler avec ses congénères, mais sans grande violence ou blessure.

Un petit coup de pouce des humains

Les mangeoires jouent un rôle important pour la survie de certaines espèces lorsque la quête de nourriture devient difficile, surtout lors des intempéries. Pour parer aux disettes, certaines espèces comme le geai bleu, la mésange et les sittelles font des réserves de cette nourriture gratuite en cachant ici et là quelques victuailles. Bien entendu, ces «prévoyants» se font piller à l’occasion.

Un sédentaire toujours présent en hiver

Le geai bleu ne passe jamais inaperçu aux mangeoires, autant par la beauté de ses couleurs que par ses com-portements. Doté de vocalises assez variées, ses cris créent beaucoup d’animation autour de lui. Si un danger se présente pour les oiseaux, c’est lui qui sonne souvent l’alarme. Audacieux, il imite les piaillements d’une buse afin d’être le premier à se servir aux postes d’alimentation.

Dès février, on peut observer la formation des couples. Les geais bleus se font la cour en s’offrant des cadeaux de fiançailles, comme des graines de tournesol, du maïs

Le geai bleu

est très bruyant

et aime se mettre

en vedette

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Geai bleu

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Le bruant hudsonien

est le bruant qui hiverne

en plus grand nombre

dans nos régions

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Bruant hudsonien

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Un bruant qui n’a pas peur du froid

Le bruant hudsonien est le bruant qui hiverne en plus grand nombre dans nos régions. Bien que ce granivore soit doté d’un bec conique conçu spécialement pour broyer les graines, il ajoute à l’occasion à ses repas des insectes et des fruits. Dans le jardin d’hiver, il aime picorer les fruits des rosiers rugueux (Rosa rugosa). À part la visite surprise des bruants des neiges, il est le seul bruant à fréquenter les mangeoires. Les non-initiés confondent souvent ce petit volatile avec le moineau domestique. Pourtant, il possède des caractéristiques morpholo-giques qui lui sont propres. D’abord, la mandibule infé-rieure de son bec est jaune tandis que la mandibule supérieure est noire, une petite tache sombre orne le centre de sa poitrine et enfin sa calotte ainsi que ses épaulettes sont rousses.

Le sizerin flammé : un acrobate nordique

Ce petit lutin des neiges au tempérament sociable n’est pas du tout craintif en présence des humains. Toujours en mouvement, c’est un acrobate très agile qui s’installe souvent la tête en bas pour saisir sa nourriture. Durant leurs vols onduleux, les sizerins laissent entendre continuellement leurs petits gazouillis. Tout comme les bruants, lors des nuits glaci ales, ils peuvent se blottir dans la neige pour y dormir.

Bruant hudsonienSizerin flammé

Jeanne Lehoux est membre de la Société Ornithologique du Centre-du-Québec depuis 1984. Elle y a même occupé le poste de présidente pendant cinq ans. Photographe naturaliste depuis 1987, plusieurs de ses photos on été incluses notamment dans les revues QuébecOiseaux, Québec Science, Birder’s World et dans l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec.

écoloconsei lLa nourriture doit être protégée de la pluie et de la neige

car une nourriture avariée peut rendre les oiseaux malades.

Il est ainsi judicieux d'enlever régulièrement les résidus

de graines pour qu'ils ne moisissent pas.

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c i b o u l e t t elaTexte et photo par Rock Giguère

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c i b o u l e t t e

La ciboulette La ciboulette (Allium schoenoprasum) est une plante vivace bulbeuse qui fait partie de la famille des Alliacées. Cet aromate est surtout cultivé pour ses feuilles. Cette plante condimentaire s’est vu octroyer plusieurs surnoms au cours des siècles comme : ail civette, appétit, apétis, brelette, brûlotte sauvage, cive, cive farouche, civette, chiboulette, petite ciboule, poireau-jonc et pourette.

Histoire et nom des plantes

Apparu vers la fin du XIVe siècle, le nom vernaculaire de «ciboulette», le plus courant, provient du latin cepula désignant un petit oignon. L’expression «petite ciboule» a été employée à partir du XIIIe siècle, ce dernier surnom provenant de l’espagnol cebolla, signifiant petit oignon. Les appellations «appétit» et «apétis» lui furent données au Moyen Âge à cause de sa propriété d’ouvrir et de stimuler l’appétit, surtout quand on la met dans la salade. La dénomination de cive, abandonnée au XIXe siècle, a été utilisée pour désigner cette plante parce qu’elle servait à assaisonner la viande de gibier comme celle du lièvre et du lapin.

Le terme s’est ensuite déformé en civet pour définir le ragoût lui-même. Le terme «brelle», un patois parfois transformé en brelette, a été utilisé en Flandre pour désigner la civette. Au Moyen Âge la ciboulette était aussi appelée poireau-jonc, la traduction littérale du nom de l’espèce : shomos qui signifie jonc et prason qui veut dire poireau en français. Le nom de l’espèce indique que sa feuille menue et pointue ressemble à celles des graminées et son odeur rappelle celle du poireau, dont elle est un proche parent. Le surnom de pourette était utilisé dans certaines régions de la France pour désigner les fines herbes en général mais particulièrement un brin de ciboulette.

SaChonS parLer jardin Collet : c’est la partie d’une plante qui est la séparation entre les racines et la partie aérienne. Éboutonnage : l’élimination de certains boutons floraux, souvent des bourgeons floraux latéraux pour obtenir des fleurs mieux formées et de plus grande taille. Persistant : on qualifie le feuillage d’une plante de persistant si celle-ci en conserve une bonne partie d’une année à l’autre. Plante aromatique : toute plante qui ajoutée à un mets ou à une liqueur leur donne une saveur particulière et agréable au goût ou qui est susceptible d’être utilisée en médecine douce.

pH : notation qui définit le degré d’acidité ou d’alcalinité d’un sol. Un pH de 7 est neutre, alors qu’une notation inférieure signifie l’acidité et un chiffre supérieur de l’alcalinité. Remontante : une plante est dite «remontante» si elle fleurit à différentes époques de l’année, donc de deux à plusieurs fois dans la même année. Saxatile : une plante est qualifiée de saxatile si elle peut pousser sur les rochers en n’ayant que des fissures ou des petites cavités contenant des débris de végétaux décomposés et accumulés pour s’ancrer et se nourrir.

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La cuvée 2009

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2009Plantesannuelles

Texte et photos par Rock Giguère

etplantesgélives

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Voici certains sites de référence où j’ai repéré ces plantes et suivi leur performance en 2008 pour vous faire mes suggestions : k Pack Trials 2008, Californie (28 mars au 6 avril)

k Niagara Pack Trials 2008 (25 au 26 juin)

k The Ohio State University et OFA Short Course, Columbus (11 au 15 juillet)

k Customer Day, Ball, Chicago (24 au 26 juillet)

k Site de démonstration de Mel Sawaya, de JVK et de Stokes, Péninsule du Niagara (11 au 13 août)

k Visite des Pépinières de l’Oregon, du Portland’s International Rose Test Garden et du Far West Show, Portland (17 au 23 août)

k Visite des jardins de démonstration du Jardin botanique Roger-Van den Hende, du Jardin botanique de Montréal et du Jardin Daniel A. Séguin

k Essais personnels aux serres horticoles Les Fleurs de l’île et dans mon jardin (je voudrais remercier à cet égard les compagnie Norseco, Dümmen USA et Deco Style qui m’ont fourni au printemps 2008 des nouveautés que ces firmes allaient mettre sur le marché en 2009)

En 2008, j’ai visité

plusieurs sites d’essais

au Canada et aux

États-Unis pour vous

produire ce dossier sur

les nouveautés horticoles

qui méritent une place

dans nos platebandes et

nos contenants en 2009.

L’année précédant la sortie

officielle d’une nouvelle

plante, celle-ci est envoyée

dans des jardins d’essais

ou de démonstration en

Amérique et en Europe

pour y être évaluée ou

tout simplement exhibée.

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L’argyranthème frutescent ‘Larita double Lemon’Argyranthemum frutescens‘LaRita Double Lemon’ Les hybrides de l’argyranthème frutescent (Argyranthemum frutescens) gagnent de plus en plus le cœur des jardiniers. Originaire des Îles Canaries et de Madère, cette plante ressemble à une marguerite buissonnante. La plupart des nouveaux cultivars donnent une floraison estivale ininterrompue sur un feuillage finement découpé comme celui des fougères. Plusieurs tailles sont disponibles mais les formes compactes au port arrondi et de hauteur moyenne semblent être à la mode. C’est en 2007 que la firme Selecta First Class a mis sur le marché sa série d’argyranthèmes LaRita™. Cette série présente l’une des formes les plus compactes d’argyranthèmes actuellement sur le marché. En 2009, neuf cultivars seront disponibles dans cette série. Le nouveau cultivar ‘LaRita Double Lemon’ donne, comme son nom l’indique, des fleurs doubles jaune citron. Le plant est moyennement vigoureux et fleurit tôt en saison.

2009 sera l’année «Bégonia». Plusieurs nouveautés dans ce domaine seront de bons choix pour nos platebandes ou nos contenants. Les hybrideurs de plantes annuelles tentent aussi de produire de plus en plus de sélections à fleurs doubles pour présenter des floraisons plus spectaculaires. On continue à créer des formes plus compactes, reléguant les ports trop anarchiques aux oubliettes. Les nouveaux cultivars des plantes dont la floraison ralentissait fortement durant l’été comme les lobélies et les némésies nous offrent maintenant une floraison estivale ininterrompue. Voici les sélections que je vous recommande pour votre prochaine saison de jardinage.

Les annuelles

Je suis l’auteur de toutes les photographies qui accompa-gnent les descriptions. Donc celles-ci ne proviennent pas des compagnies productrices, qui «améliorent» parfois la présentation graphique de leur produit. Vous pouvez donc vous fier à l’apparence et aux teintes des plantes présentées. Vous comprendrez cependant que lorsque nous photographions les produits d’une compagnie, on nous montre souvent en exhibition le spécimen qui a le mieux réussi du groupe.

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Le bégonia de Benary ‘Big red with Bronze Leaf’Begonia benariensis ‘Big Red with Bronze Leaf’ La réputée compagnie allemande Benary, la créatrice des bégonias tubéreux Nonstop® et Nonstop® Mocca, fête en 2009 cent années d’hybridation du genre Begonia par l’introduction d’une espèce bien à elle. La série Big™ introduit donc la nouvelle espèce benariensis ainsi que les cultivars les plus vigoureux du monde des bégonias, la floraison la plus précoce et les fleurs les plus grosses. Un «big show» pour les jardiniers du Québec ! Le cultivar ‘Big Red with Bronze Leaf’ donne des fleurs rouge cramoisi de 6 cm (2½ po) de diamètre réunies en grappe qui se marient harmonieusement avec son feuillage bronze. Dans de bonnes conditions de culture sa hauteur est d’environ 50 cm (20 po) et sa largeur de 60 cm (24 po). Ce bégonia se cultive aussi bien au soleil qu’à la mi-ombre. C’est un incontournable à intégrer dans votre jardin en 2009.

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Le bégonia tubéreux Bellagio™ apricot (‘innbellpea’)Begonia tuberhybrida Bellagio™ Apricot (‘Innbellpea’) Deux nouvelles séries de bégonias tubéreux verront le jour en 2009 : les série Bellagio™ et Mandalay™. Ces deux séries dont l’appellation évoque le nom de deux casinos de Las Vegas, ont été hybridées par la firme allemande InnovaPlant GmbH & Co. et sont commercialisées par Proven Winners. Bellagio™ Apricot produit des fleurs doubles comme les deux autres cultivars de la série Bellagio™.

Les fleurs saumon et corail contrastent bien avec un feuillage vert foncé au port retombant. Un atout intéressant : nous n’avons pas besoin d’enlever les fleurs fanées, celles-ci tombant à la fin de leur cycle. Les bégonias de la série Bellagio™ atteignent environ 20 à 30 cm (8 à 12 po) de hauteur et de largeur. Attention, si le plant n’est pas assez fertilisé, il produira des fleurs simples. Ce bégonia préfère une situation légèrement ombrée et ne demande pas trop d’arrosage.

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Le bégonia tubéreux ‘nonStop Fire’Begonia tuberhybrida ‘NonStop Fire’ La célèbre série de bégonias NonStop® de la firme Benary fleurit les bordures des platebandes et des contenants depuis plus de trente ans. Les bégonias NonStop® sont les bégonias tubéreux les plus vendus dans le monde. Ils forment une demi-sphère de verdure bien compacte garnie de fleurs doubles qui rappellent la forme florale d’une rose. Un large éventail de coloris lumineux est maintenant possible : du rouge, du jaune, de l’orange et bien entendu du blanc et du rose. Le cultivar ‘NonStop Fire’ vient élargir cette gamme de coloris, avec ses teintes de doré, d’écarlate et d’orange, qui évoquent les flammes réconfortantes d’un foyer en hiver. Ses fleurs spectaculaires peuvent mesurer entre 6 et 10 cm (2½ à 4 po) de diamètre. Le plant, qui peut atteindre 25 cm (10 po) de hauteur et 30 à 37 cm (12 à 15 po) de largeur, fleurit tout l’été en plein soleil ou à la mi-ombre.

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Le bégonia tubéreux Mandalay™ Mandarin (‘innbolora’)Begonia tuberhybrida Mandalay™ Mandarin (‘Innbolora’)

Le bégonia de Bolivie ‘Bonfire’ (Begonia boliviensis ‘Bonfire’) qui n’avait pas de concurrents jusqu’ici vient de trouver chaussures à ses pieds. Proven Winners nous donnera en 2009, à travers la firme allemande InnovaPlant GmbH & Co., un bégonia lui ressemblant beaucoup mais avec des fleurs 50 % plus grosses. Comme les deux autres cultivars de la série Mandalay™, le bégonia tubéreux Mandalay™ Mandarin produit des fleurs simples durant tout l’été. Ses fleurs orange fort originales naissent sur des tiges arquées lui donnant un port retombant fort gracieux. Le plant forme un monticule compact. Au Québec, on peut cultiver les bégonias de cette série en plein soleil ou sous une ombre légère. Ils préfèrent un sol sec.

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Le bident à feuilles de fenouil ‘namid Compact Yellow’Bidens ferulifolia ‘Namid Compact Yellow’ Le bident est une plante intéressante pour son feuillage finement découpé, son port légèrement retombant et sa floraison lumineuse. Cette plante vivace, originaire du Mexique et de l’Arizona, est cultivée comme une plante annuelle au Québec. Le bident à feuilles de fenouil se cultive dans un sol riche et bien drainé. Généralement cette plante donne un bon rendement en plein soleil et tolère très bien les grosses chaleurs si elle est arrosée suffisamment. La floraison de ‘Namid Compact Yellow’ est constituée de fleurs étoilées jaune doré qui ressemblent à des petites marguerites. Elles contrastent bien avec son feuillage denté vert foncé. Comme ce cultivar est moins vigoureux que ses congénères, il est moins envahissant dans les arrangements. Le plant est bien ramifié et présente une vigueur moyenne. Cette nouveauté provient de Selecta First Class.

Calibrachoa ‘aloha Tiki Soft pink’Calibrachoa ‘Aloha Tiki Soft Pink’ Les calibrachoas, des mini-pétunias, sont très populaires depuis une dizaine d’années. C’est la firme japonaise Suntory qui a popularisé cette plante et leur série bien connue Million Bells® compte maintenant 28 sélections différentes. Depuis quelque temps plusieurs autres séries se font remarquer sur le marché, dont la série Red Fox™ Aloha de la compagnie allemande Dümmen. Cette série lancée en Amérique du Nord au California Pack Trials 2007 compte maintenant 13 sélections. Les plants sont semi-érigés et produisent des couleurs tropicales, comme le nom de la série l’évoque. Ils produisent de grosses fleurs. Le pH du sol importe peu pour leur culture, ce qui est un avantage pour le producteur et… le consommateur. Le nouveau cultivar ‘Aloha Tiki Soft Pink’ donne des fleurs rose pâle et un centre rouge foncé comme tous les calibrachoas «Tiki» de la série Red Fox™ Aloha.

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La patate douce Sidekick™ Black heart (‘Seki Blahrt’)Ipomoea batatas Sidekick™ Black Heart (‘Seki Blahrt’) Il y avait longtemps qu’on n’avait pas vu de sang nouveau au niveau de la patate douce. Deux nouvelles séries, Sidekick™ de Goldsmith Seeds et Desana™ de Suntory, entrent maintenant en compétition avec les cultivars traditionnels comme ‘Margarita’ et ‘Blackie’. Cette nouvelle génétique nous donne des plants plus compacts qui envahissent moins les plantes compagnes tout en continuant d’habiller avec succès les bacs ou les murets. Le cultivar ‘Sidekick Black Heart’ est un beau représentant de ces nouvelles formes d’ipomées. Prenant légèrement un aspect buissonnant, cette ipomée rampante peut s’élever entre 30 et 35 cm (12 et 14 po) et s’étendre jusqu’à 75 à 90 cm (30 à 36 po). Ses feuilles pourpre noir en forme de cœur sont l’atout principal de cette plante. Proven Winners vend la même plante que Goldsmith Seeds (Syngenta) sous le nom de Chillin™ Blackberry Heart.

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La compagnie allemande Selecta First Class est le seul hybrideur sur le marché mondial à nous donner jusqu’à présent des calibrachoas à fleurs doubles. Son cultivar ‘MiniFamous Double Pink’ a d’ailleurs gagné la Industry’s Choice Medal of Excellence Award for Breeding aux États-Unis pour avoir offert une amélioration sans précédent au niveau d’une plante en 2006. Les formes à fleurs doubles donne aussi une floraison précoce mais le nombre de fleurs laisse parfois à désirer. Cependant, l’impact qu’elles créent dans un arrangement compense pour ce manque de floribondité.

Cette année c’est la sélection ‘MiniFamous Double Yellow’ qui fait son entrée sur les marchés. Comme le nom du cultivar l’indique, le plant de forme compacte donne des fleurs doubles jaunes, assez grosses pour un calibrachoa. Il y a donc maintenant cinq couleurs de disponibles dans cette série : du jaune, du rose, du rose foncé, du bleu et du rouge. ‘MiniFamous Double Yellow’ est très intéressant car il semble beaucoup plus florifère que ses acolytes.

Le calibrachoa ‘MiniFamous double Yellow’Calibrachoa ‘MiniFamous Double Yellow’

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La lobélie ‘Techno heat dark Blue’Lobelia ‘Techno Heat Dark Blue’ Les lobélies redeviennent de plus en plus populaires parce qu’elles fleurissent maintenant durant tout l’été, les nouveaux cultivars ayant été sélectionnés pour tolérer beaucoup mieux les grosses chaleurs estivales. Il faut dire aussi que la couleur bleue est plutôt rare et que les lobélies présentent plusieurs nuances de cette couleur. Enfin, les derniers succès obtenus par certains hybrides récents ont prouvé la supériorité des sélections obtenues végétativement plutôt que par semis. La série Techno® de la firme allemande Fischer est un exemple parfait de ces nouvelles plantes performantes. Les plants de cette série fleurissent tôt et prennent une forme compacte bien ramifiée et retombante. Ils se cultivent en plein soleil ou sous une ombre légère. Ils peuvent atteindre 15 à 25 cm (6 à 10 po) de hauteur et 40 à 50 cm (16 à 20 po) d’étalement. Le nouveau cultivar ‘Techno Heat Dark Blue’ devrait plaire aux amateurs de lobélies en 2009.

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La némésie ‘Serengeti Sunny red’Nemesia ‘Serengeti Sunny Red’ Les némésies font un retour en force. Les «nouvelles némésies» ne sont plus des créations à l’intérieur d’une seule espèce mais plutôt des plantes de type interspécifique, c’est-à-dire obtenues de croisements entre espèces diffé-rentes. Cette technique a permis l’avènement de couleurs vives comme l’orange, le jaune et le rouge, des couleurs inhabituelles chez les sélections traditionnelles. La taille des fleurs s’est aussi améliorée. Au Québec, le succès remporté l’année passée par la némésie ‘Angelart Pear’ prouve que nos jardiniers ont apprécié les caractères nouveaux de ces plantes et la performance de la série Angelart®. Une autre série a aussi impressionné les visiteurs au California Pack Trial 2008, autant chez leur créateur, la compagnie Selecta First Class qu’au site d’essai de la compagnie Pacific Plug & Liner, une firme complètement neutre qui faisait une analyse comparative des némésies. Il s’agit de la série Serengeti®. Le cultivar ‘Serengeti Sunny Red’ nous a éblouis par ses fleurs rouges bordées de doré à leur extrémité. La hauteur de cette plante semi-retombante de moyenne vigueur varie entre 15 et 30 cm (6 à 12 po) et son étalement entre 22 et 38 cm (9 à 15 po).

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L’ostéosperme ‘astra peach ice’Osteospermum ‘Astra Peach Ice’ Très remarqué au Pack Trials 2008 en Californie, l’ostéosperme ‘Astra Peach Ice’ (Osteospermum ‘Astra Peach Ice’) forme un plant moyennement compact. Les cultivars de la série Astra fleurissent plus tôt que la plupart des cultivars des autres séries. Cette astéracée aux fleurs pêche et blanc peut s’étaler jusqu’à 20 cm (8 po) et s’élever entre 20 et 25 cm (8 à 10 po). La série Astra, hybridée par la compagnie hollandaise Florensis, est reconnue depuis 2004 en Amérique du Nord pour la performance de ses cultivars. Les ostéospermes préfèrent le plein soleil et se cultivent dans un sol léger et fertile. Ce sont des plantes très polyvalentes pouvant être placées dans les platebandes, les bordures et les potées fleuries.

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Le pétunia Supertunia® Citrus (‘dancas110’)Petunia Supertunia® Citrus (‘Dancas110’) La série Supertunia® commercialisée par Proven Winners compte en 2009 deux sélections de plus, soient Supertunia® Vista Silverberry et Supertunia® Citrus. Les autres pétunias de cette série ont prouvé la vigueur et la beauté des spécimens : entre autres, on peut se référer à Supertunia® Raspberry Blast qui a été nommé «Exceptionnelle 2008». Le nouveau pétunia Supertunia® Citrus ‘Dancas110’ est vraiment distinctif. Hybridé chez Danzinger «Dan» Flower Farm en Israël, ce pétunia forme un petit monticule de 15 à 25 cm (6 à 10 po) de hauteur et peut atteindre un étalement de 30 à 50 cm (12 à 20 po). Ses fleurs tubulaires de taille moyenne mesurent environ 3 à 4 cm (1 à 1½ po) de diamètre. Elles présentent une bordure jaune vert et une coloration jaune presque doré en son cœur, ce qui donne un contraste de couleurs des plus intéressants.

Le pétunia ‘potunia dark red’Petunia ‘Potunia Dark Red’

Surfinia®, Supertunia®, Tiny Tunia™, Petitunia™

et maintenant Red Fox™ Potunia. Comme tout le monde le dit si bien : un pétunia, c’est un pétunia.

Oui, mais cette plante a tellement changé depuis quelques années que ce n’est plus tout à fait vrai. La série Red Fox™ Potunia provenant de la compagnie allemande Dümmen nous offre des formes semi-retombantes qui ne deviennent pas «chauves» dans le centre du plant après quelques semaines de culture.

Lancée en 2007, cette série gagne de plus en plus d’adeptes car les plants demandent moins de taille au milieu de l’été étant naturellement

compacts. Ces pétunias végétatifs ont même tendance à prendre une forme demi-sphérique. En 2009, deux nouveautés, le fameux ‘Potunia Lobster’ dont la

couleur de la floraison rappelle celle d’une carapace de homard ébouillantée et ‘Potunia Dark Red’ aux fleurs rouge intense. Les plants atteignent une hauteur entre 10 et 15 cm (4 à 6 po) et une largeur variant entre 30 et 45 cm (12 à 18 po).

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La rudbeckie hérissée ‘Tiger eyes Gold’Rudbeckia hirta ‘Tiger Eyes Gold’ Développée par Goldsmith Seeds, la rudbeckie hérissée ‘Tiger Eyes Gold’ a été présentée aux producteurs horticoles avec beaucoup de publicité au printemps passé. Ses créateurs avaient vu juste : cette nouveauté a gagné plusieurs prix depuis sa sortie et a eu un comportement exceptionnel dans les jardins de démonstration. Chez nous, elle s’est vu octroyer une place parmi les Exceptionnelles 2009. Cette rudbeckie, qui est cultivée comme une plante annuelle au Québec, peut atteindre 40 à 60 cm (16 à 24 po) de hauteur. Le plant est bien ramifié et son feuillage serait plus résistant au mildiou que ses consœurs. Comme c’est un hybride F1, le premier chez les rudbeckies hérissées, l’uniformité des plants est remarquable dans un effet de groupe. On peut reproduire ce cultivar par semis. ‘Tiger Eyes Gold’ fleurit du milieu de l’été jusqu’aux gelées.

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Le coléus ‘Mint Mocha’Solenostemon scutellarioides ‘Mint Mocha’ Encore un autre coléus au hit parade des nouveautés horticoles 2009. Le coléus ‘Mint Mocha’ a fait l’objet de très bons commentaires sur tous les sites d’essais qui ont jugé sa performance en 2008. Une autre belle réussite de Ball FloraPlant dont le magnifique feuillage peut agrémenter nos platebandes ou nos contenants. Ce coléus peut atteindre une taille de 40 à 50 cm (16 à 20 po) et un étalement de 35 à 40 cm (14 à 16 po). Ses feuilles vertes, fortement lobées, sont marbrées de jaune et tachetées de rouge. Une marge rouge chocolat borde ce motif très coloré. Si on veut obtenir des teintes plus prononcées, il vaut mieux le placer à l’abri des chauds rayons du soleil du début de l’après-midi. Il forme un monticule de feuilles au port érigé. Sa floraison bleu pale est tardive.

Le coléus ‘henna’Solenostemon scutellarioides ‘Henna’

Selon qu’il est cultivé au soleil ou à l’ombre ce coléus donnera des teintes riches plus ou moins foncées. Ball FloraPlant, la compagnie qui a mis sur le marché ce nouveau coléus, recommande de le cultiver en plein soleil même s’il accepte beaucoup d’ombre. Son feuillage rappelant une dentelle finement travaillée prend alors une belle couleur jaune vert qui contraste joliment avec le bourgogne noir qui colore le dessous des feuilles. Le jaune vert est beaucoup plus chartreuse lorsque l’exposition est moins lumineuse. Ce coléus peut atteindre 55 à 70 cm (22 à 28 po) de hauteur et 35 à 40 cm (14 à 16 po) de largeur. Henna a reçu assez de votes à la journée Portes ouvertes du célèbre Jardin d’essais de l’Université de Guelph pour se classer parmi les 10 plantes les plus populaires du site. Le public québécois l’a aussi choisi comme Exceptionnelles 2009. Un gagnant à la floraison tardive qui colore notre jardin du printemps à l’automne et qui n’a pas peur des chaleurs de l’été.

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Violette cornue ‘penny Mickey’Viola cornuta ‘Penny Mickey’ L’habitude des jardiniers d’autrefois de garnir la bordure des platebandes et les potées fleuries de violettes à petites fleurs est de plus en plus reprise de nos jours. La série Penny™ est reconnue par plusieurs experts comme le standard recherché actuel-lement dans le monde des violettes, soit une plante qui résiste bien au froid mais qui en contrepartie tolère aussi bien la chaleur. La violette cornue ‘Penny Mickey’ arbore des fleurs blanches marginées de bleu. La taille de cette violette est de 10 à 15 cm (4 à 6 po). Il est possible d’obtenir cette nouveauté par semis. La germination survient après 7 à 10 jours.

Le zinnia du Maryland ‘Zahara Yellow’Zinnia marylandica ‘Zahara Yellow’ En 2008, la série de zinnias Zahara™ de PanAmerican Seed a été choisie pour fleurir les jeux olympiques à Beijing en Chine. Cette nouvelle série de zinnias, dont le cultivar à floraison jaune ‘Zahara Yellow’ a de quoi séduire tous les jardiniers en 2009, supplantera pro-bablement la série Profusion™ selon certains experts. Pourquoi ? Son port compact, sa grande résistance aux maladies tout comme les cultivars de la série Profusion™ mais avec des fleurs 20 % plus grosses. D’ailleurs, les fleurs ressemblent plus à celles d’une rudbeckie qu’à celles d’un zinnia. Le plant forme un monticule de feuilles de 30 à 35 cm (12 à 14 po) de hauteur et de largeur.Les tiges florales se tiennent bien. La série Zahara™ décline le blanc, le rose corail, le rouge cramoisi et bien entendu le jaune. Une fois bien établie, cette plante tolère une période sèche normale. Le zinnia du Maryland est un hybride entre le zinnia élégant (Zinnia elegans) et une autre espèce résistante aux maladies.

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Les plantes gélives sont habituellement cultivées chez nous comme des plantes annuelles, mais certaines personnes les font hiverner dans leur maison. Les lantaniers à fleurs variées gagnent de la popularité à chaque année : c’est pourquoi l’hybridation est très intense dans ce domaine. Mais le changement le plus important que nous apporte 2009 est la venue de pélargoniums interspécifiques, réunissant les qualités des pélargoniums de jardin et des pélargoniums à feuilles palmées plus connus sous le nom de géranium lierre.

Les plantes gélives

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Canna ‘Intrigue’

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Le canna ‘intrigue’Canna ‘Intrigue’

Cette plante porte bien son nom car ‘Intrigue’ est plus qu’un autre cultivar de canna : c’est en fait une plante fort intrigante par l’originalité de son feuillage et surtout par le caractère inhabituel de sa forme élancée pour un canna. Premièrement, ses feuilles très étroites pouvant mesurer jusqu’à 60 cm (2 pi) de longueur, teintées de gris et de pourpre, ressemblent plus à celles d’un bananier (Musa) qu’à celles d’un canna. En plus, sa silhouette verticale, très architecturale, en fait une véritable sculpture vivante qui se limite généra-lement à 2 m (6 pi) de hauteur et à 60 cm (24 po) d’étalement. Cette plante bulbeuse gélive peut cependant atteindre une plus grande taille dans un sol fertile et sous une température clémente, surtout si on l’arrose régulièrement. Ses petites fleurs orange, mesurant environ 7 cm (3 po) de diamètre, rappellent celles des orchidées et surviennent à la fin de l’été. Le feuillage de cette plante qui se cultive en plein soleil garde bien l’intensité de sa couleur sous une exposition moyennement ombragée. Sélectionné en 1978 par le réputé hybrideur de cannas Herb Kelly de Kelly’s Plant World, ce cultivar est plutôt une réintroduction qu’une nouveauté horticole.

Le lantanier à fleurs variées Luscious™ Citrus Blend™ Lantana camara Luscious™ Citrus Blend™ On dit souvent que le lantanier à fleurs variées ou lantana est aussi facile à cultiver que les pélargoniums. Originaire de régions tropicales, le lantanier est un arbuste à feuillage persistant et à floraison quasi continue qui gagne de plus en plus la faveur des jardiniers du Québec, même si parfois la chaleur n’est pas toujours là durant la saison estivale pour lui assurer une performance optimale. C’est pour cela que contrairement à nos voisins du Sud, nous les cultivons le plus souvent en contenant plutôt qu’en platebande. L’attrait principal de ce lantanier est la variabilité des couleurs florales sur une même inflorescence, donnant un festival flamboyant de teintes jaunes, orange et rouges. Cet arbuste de taille moyenne et au port compact peut atteindre, dans les régions les plus chaudes du Québec une hauteur de 60 à 90 cm (24 à 36 po) et un étalement de 50 à 75 cm (20 à 30 po). Sa floraison parfumée attire les papillons.

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Canna ‘Intrigue’

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Le pélargonium Caliente® Fire 09Pelargonium Caliente® Fire 09 Le genre Pelargonium fait l’objet depuis quelques années d’hybridations interspécifiques, c’est-à-dire entre espèces. Le pélargonium ‘Caliente Fire’ est un croisement entre le pélargonium horticole (Pelargonium hortorum) et le pélargonium des îles Tonga (Pelargonium tongaense). En 2009, une version améliorée de cette sélection est disponible pour les amateurs de cette série, soit le cultivar ‘Caliente Fire 09’. Hybridé par la compagnie Fischer, ce pélargonium interspécifique donne des grappes de grosses fleurs brillantes et veloutées rouge foncé. Même s’il a du sang du pélargonium horticole, il ne faut pas s’attendre à voir une inflorescence pleinement fleurie. Son feuillage forme un monticule de feuilles vert foncé, présentant un port rampant, pouvant atteindre 25 à 30 cm (10 à 12 po) de hauteur et environ 45 cm (18 po) d’étalement.

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UP DE COEUR

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Le pélargonium ‘Calliope dark red’Pelargonium ‘Calliope Dark Red’ Hybridé par la firme allemande Fischer, ‘Calliope Dark Red’ allie le meilleur des pélargoniums horticoles (Pelargonium hortorum) et des pélargoniums à feuilles de lierre (Pelargonium peltatum). Ce cultivar unique est digne des dieux, son appellation évoquant d’ailleurs une des neuf muses de la mythologie grecque. Calliope était la muse de la poésie épique et de la grande éloquence. Ce pélargonium produit une tête florale garnie de fleurs rouge foncé comme les pélargoniums horticoles et ses fleurs se toilettent en tombant une fois passées, un atout fort apprécié des jardiniers. Cette plante, bénie des dieux, forme un petit monticule semi-rampant. De croissance vigou reuse, ce pélargonium peut atteindre une hauteur de 25 à 30 cm (10 à 12 po) et une largeur de 45 à 50 cm (18 à 20 po). On le cultive généralement en plein soleil, mais il tolère une ombre partielle.

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Suggérés par la jardinerie

Voici la recette et les ingrédients pour la création de vos arrangements !

1ÉTAPE

2ÉTAPE

3ÉTAPE

Choisissez une plante qui deviendra la pièce maîtresse de votre arrangement.Argyranthemum frutescens ‘LaRita Double Lemon’, Begonia benariensis ‘Big Red/Leaf Bronze’, Coleus ‘Henna’ ou ‘Mint Mocha’, Juncus inflexus ‘Blue Arrows’, Osteospermum ‘Astra Peach Ice’, Pelargonium ‘Calliope Dark Red’, Rudbeckia hirta ‘Tiger Eyes Gold’

Choisissez deux à trois plantes retombantes pour donner du mouvement et de la grâce à votre arrangement.Calibrachoa ‘Aloha Tiki Soft Pink’, Ipomoea ‘Sidekick Black Heart’, Lobelia ‘Techno Heat Dark Blue’, Nemesia ‘Serengeti Sunny Red’, Petunia ‘Potunia Dark Red’, Verbena ‘Empress Burgundy Charm’, Viola cornuta ‘Violina Orange’ ou ‘Rebelina Blue & Yellow’

Choisissez deux à trois plantes d’accompagnement pour donner du foisonnement et de la richesse à l’ensemble.Angelonia ‘Carita Raspberry’, Bidens ferulifolia ‘Namid Compact Yellow’, Calibrachoa ‘MiniFamous Double Yellow’, Carex testacea ‘Prairie Fire’, Lantana camara ‘Luscious Citrus Blend’, Osteospermum ‘Sunray’ ou ‘Margarita Bronze’, Pelargonium ‘Caliente Fire 09’

plantez votre design dans votre contenant favori.Utilisez un terreau de qualité et un fertilisant à libération lente.4ÉTAPE 5ÉTAPE amusez-vous durant

toute la belle saison en compagnie de nos plantes et de votre œuvre d’art !

si vous voulez être tendance 2009...

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Voici la recette et les ingrédients pour la création de vos arrangements !

si vous voulez être tendance 2009...

Le Marché du Vieux-port de Québec 160, Quai Saint-André, Québec (entrée Nord-Est)

Serres horticoles 3536, chemin Royal Sainte-Famille, Île d’Orléans G0A 3P0 w w w . l e s f l e u r s d e l i l e . c o m

Serres horticoles418 930-3090 • 418 829-0344

Vos hôtes : Geneviève et Dominic

Nos plantes, votre succès !

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Adapter une

SA

VO

IR

-F

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L’érémure (Eremurus), une plante tubéreuse vivace,

a été souvent accusée dans le passé d’être plus ou

moins rustique au Québec. Pourtant, cette plante

résiste bien à notre climat, si on effectue une

plantation selon les règles de l’art. Premièrement,

il faut planter le bulbe à l’automne, et ce, le plus tôt

possible, car les racines se dessèchent facilement.

Comme le sol doit être bien drainé, il est prudent

de déposer un peu de sable au fond du trou de

plantation ou de mélanger du sable au sol. Certains

experts recommandent de protéger le plant les deux

premières années suivant sa plantation, ce que je

n’ai jamais fait ayant une bonne couverture de neige

durant l’hiver. Les premières années, cette plante

est plutôt paresseuse. Donc un peu de patience et

ne vous découragez pas si elle passe une année,

elle n’en reviendra que plus forte l’année suivante.

Une bonne connaissance des besoins de culture

de cette plante la rend plus «vivace»...

plante

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pérenneà son environnement

Malheureusement, la pérennité d’une plante ne dépend pas uniquement de ce facteur, d’autres variables contribuant aussi à rendre l’environnement hostile à sa culture. C’est pourquoi, en choisissant bien le site de plantation, en le rendant conforme aux besoins de la plante et en ayant recours à certaines techniques de culture appropriées, plusieurs plantes sont cultivables dans des zones clima-tiques qui normalement ne seraient pas favorables à leur survie.

La survie d’une plante dépend de plusieurs facteurs

n la température (le froid ou la chaleur)n le respect des besoins de la plante n le vent hivernaln l’époque du geln la durée du geln l’altituden la maturité de la planten la couverture de neigen l’alternance gel-dégeln l’humidité hivernale

Tous ces facteurs sont interdépendants, pire encore, ils s’additionnent.

Le caractère pérenne

d’une plante herbacée

ou ligneuse est lié à sa

capacité de s’adapter

à son environnement pour

revenir d’année en année.

Certains facteurs liés à

la pérennité d’une plante

sont bien documentés,

comme l’indice de

résistance des plantes au

climat d’une zone donnée.

Des cartes de rusticité

ont été créées pour

cartographier cette

résistance.

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Texte et photos par Rock Giguère

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La température (le froid ou la chaleur)

Le plus terrible ennemi au niveau de la pérennité d’une plante est sans conteste le froid. Cependant, même s’il est impensable de faire pousser des palmiers au Québec, du moins pour le moment, il faut savoir que plusieurs plantes tolèrent des variations de température plus ou moins grandes en adoptant certaines méthodes de survie.

La limite de rusticité d’une plante est donc variable. Parfois on peut gagner une ou deux zones de plus que l’indice de rusticité attitré à une zone avec des atouts bénéfiques.

Il faut cependant faire attention, car même si la plante survit, elle peut ne pas donner de floraison à cause de la vulnérabilité des bourgeons floraux au gel intense comme le font générale-ment la plupart des glycines (Wisteria), plusieurs hortensias à grosses feuilles (Hydrangea macrophylla) et certains rhododendrons (Rhododendron). À la suite de conditions semblables, la maturation des fruits peut aussi faire défaut même si la production végétative est excellente.

Les méconopsides (Meconopsis), mieux connus sous le nom de pavots bleus de l’Himalaya, sont des plantes faciles à cultiver si les conditions de culture de notre jardin se rapprochent de celles qui prévalent dans leur milieu d’origine, principalement une température fraîche qui fluctue entre le jour et la nuit ainsi qu’un sol frais, légèrement acide et humide. À cause de ces exigences, on peut difficilement les conserver année après année dans la région de Montréal et ses environs, alors que les jardiniers de Métis, de Charlevoix et des hautes altitudes, des régions beaucoup plus froides, peuvent profiter pleinement en juin de la beauté obsédante de leur floraison. Le meilleur du groupe : le grand méconopside (Meconopsis grandis) qui va très bien chez moi à... 365 m (1 200 pi) d’altitude.

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Le respect des besoins de la plante

Il ne faut pas jouer contre la nature mais plutôt l’imiter. Les plantes alpines, par exemple, sont capables de résister à des climats très rudes dans nos jardins, comme ceux qui prévalent dans leurs montagnes d’origine, pourvu que nous respections les conditions qui prévalent dans leur habitat.

Comme les racines de plusieurs de ces montagnardes sont ancrées dans un sol bien drainé à l’intérieur de crevasses, d’éboulis ou sur une pente rocheuse, on peut réussir leur culture en les installant dans des murets de pierre sèche ou dans des escaliers de pierres. La roche joue un rôle primordial pour la survie de ces plantes en protégeant et en humidifiant les racines. Elle les protège aussi du dessèchement et des vents froids.

Il est donc important de prendre con nais - sance des caractéristiques de l’habitat d’origine de nos plantes pour s’assurer de leur donner les soins nécessaires à leur culture et à leur survie.

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Le vent hivernal

Une absence de vent peut assurer des survies surprenantes. Cependant, dans un endroit situé en plein champ ou sur le haut d’une colline, la vulnérabilité de certaines plantes est fortement accrue. En effet, quand les chroniqueurs de la météo nous informent qu’il fera -25 ºC durant la journée, mais qu’avec le facteur vent la température réelle sera de -35 ºC, cette surenchère ne laisse aucune chance à certains végétaux. Le choix des plantes dans ce jardin devrait même être d’une zone de rusticité de moins que la zone déterminée par les cartes de rusticité en vigueur dans cette localité ou cette région.

Si le propriétaire d’un terrain venté pose un brise-vent de conifères autour de son jardin, il retrouvera peu à peu la résistance au froid de sa région et la dépassera s’il sait jouer avec d’autres «atouts bénéfiques». En bloquant le vent froid hivernal, la présence d’une haie fait aussi en sorte que le sol se réchauffe plus rapidement à la fin de l’hiver lorsque les beaux jours reviennent.

L’époque du gel

Dans nos régions tempérées, les plantes pérennes s’endurcissent pour l’hiver en entrant en dormance à l’automne, lorsque les jours courts surviennent par suite de la diminution de la température. Elles évacuent alors l’eau de leurs cellules dans des espaces intercellulaires afin d’empêcher les gels à venir de les faire éclater. Un gel précoce, lorsque la plante est en végétation et que l’eau n’est pas expulsée du protoplasme de ses cellules, entraîne la perte de tiges ou de branches et parfois la mort de la plante. Un bon timing est donc nécessaire. Un gel tardif au printemps est aussi préjudiciable pour les plantes.

La durée du gel

La durée d’un froid intense est plus dommageable que son intensité.

Lors d’une période de journées consécutives de grands froids, si la température redevient «plus chaude» de plusieurs degrés durant le jour, les végétaux s’en sortent mieux que si la température diurne ne s’élève que de quelques degrés par rapport au froid nocturne.

L’altitude

La température décroît avec l’altitude. C’est pourquoi une haute altitude est caractérisée par de bons écarts de tempé-rature entre le jour et la nuit, des gelées précoces, des hivers longs et enneigés ainsi que des gelées tardives. L’altitude influence donc la température et les précipitations.

On perdrait une moyenne annuelle de 0,6 ºC par 100 m (330 pi) d’altitude. On estime que la végétation prend une journée de retard au printemps par 25 m (82 pi) d’altitude. La migration des oiseaux est aussi influencée par ce facteur, car plus on monte en altitude, plus l’arrivée des oiseaux migrateurs est tardive au printemps. Enfin, un site en altitude retient très peu la chaleur et est sujet aux vents desséchants.

Les plantes mal adaptées pour affronter ces conditions difficiles de survie deviennent souvent fragilisées, ce qui compromet leur pérennité. Celles qui survivent s’adaptent en développant des formes morphologiques pour résister aux agressions du milieu comme le nanisme, des ports en coussinet et le développement d’un bon système de racines.

Une haie de thuyas occidentaux (Thuya occidentalis) protège une partie de nos plantes de la portée des vents hivernaux. Attention : une haie dense protège une section de deux fois sa hauteur alors qu’une haie libre moins compacte, donc plus perméable, peut assurer la protection d’une zone correspondant jusqu’à 25 fois sa hauteur. Les haies améliorent aussi le climat ambiant de la zone protégée, notamment en réduisant les écarts de température.

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La maturité de la plante

Une plante se met en équilibre avec son milieu de façon progressive. Les plantes qui ont réussi à survivre quelques années de suite à leur environnement supportent mieux les coups de froid que les jeunes végétaux.

Lorsque nous voulons cultiver des plantes frileuses ou à la limite de la zone de rusticité de notre région, il vaut mieux procéder à une plantation printanière, pour que la plante ait le temps de bien développer son système racinaire avant l’hiver. De plus, il est sage de déposer au pied de ces plantes un bon paillis organique à l’automne.

Une acclimatation progressive donne souvent de bons résultats et rend la plante plus résistante à un environnement hostile. Il vaut donc mieux partir dans son jardin un arbre de petite taille et l’adapter tranquillement aux rigueurs de son site que d’acheter un gros spécimen non adapté aux conditions de culture qui prévalent dans notre cour.

La couverture de neige

La neige forme un isolant très efficace. Ainsi, sous une couverture de 30 cm (1 pi) de neige molle la température près d’une plante peut être aux environs de 0 ºC, même si la température extérieure chute jusqu’à -25 ºC. En plus, avec cette couverture de neige, les plantes n’ont pas à subir les écarts de température de l’hiver.

C’est pourquoi l’hortensia à grosses feuilles ‘Nikko Blue’ (Hydrangea macrophylla ‘Nikko Blue’) se cultive assez bien à plusieurs endroits dans la ville de Québec, car il peut bénéficier d’une bonne couverture de neige en hiver. À Montréal, où souvent la neige fond au sol en période hivernale, il vaut mieux le protéger si on veut jouir de sa floraison, surtout si l’endroit est venté.

L’alternance gel-dégel

Les plantes tolèrent mal, de façon générale, l’alternance gel-dégel. Il est donc plus facile de cultiver une plante dans une région où la neige arrive au début de l’automne et part au début du printemps. Les régions plus nordiques béné-ficient donc de cette couche protectrice durant tout l’hiver, ce qui empêche l’alternance gel-dégel au sol. Ces régions ne peuvent cependant jouir de printemps et d’automnes prolongés.

L’humidité hivernale

Certains végétaux, comme les plantes alpines, sont difficiles à acclimater dans nos jardins. L’une des conditions le plus souvent sous-estimées est la composition du sol. Plusieurs plantes exigent souvent, pour réussir, un sol bien drainé.

Malheureusement, la plupart des sols sont mal drainés au Québec et conservent une humidité hivernale qui diminue la résistance de certaines plantes aux rigueurs du froid, surtout celles qui sont nouvellement plantées. Aussi, même si une plante est considérée comme rustique dans une région, un sol détrempé en hiver lui est souvent néfaste.

Les plantes tolèrent mal, de façon générale, l’alternance gel-dégel

«

»Certaines plantes alpines comme la cardoncelle pennée (Carduncellus pinnatus) s'adaptent très bien à notre climat si on les cultive dans un sol bien drainé à l'intérieur de crevasses.

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Il y a seulement une trentaine d’années, le crocosmie ‘Lucifer’ (Crocosmia crocosmiiflora ‘Lucifer’) était considéré comme non rustique au Québec. Il a fallu attendre que quelques impudents décident de laisser des bulbes de cette plante en terre durant l’hiver pour s’apercevoir qu’elle pouvait revenir à chaque printemps, même si son origine sud-africaine ne la prédestinait pas à survivre à nos hivers québécois. Une bonne couverture de neige et un sol sec en hiver sont aussi deux bons atouts pour garantir son retour au printemps.

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La végétation de certaines plantes comme celle de la plupart des hortensias à fleurs bleues est rustique au Québec mais leurs boutons floraux résistent très mal à nos gels hivernaux. Heureusement pour nous, une nouvelle lignée de ces magnifiques arbustes produit une partie de sa floraison sur le bois de l'année. Donc, si vous voulez jouir à coup sûr de la magnifique floraison de ces vedettes de fin d'été, vous pouvez opter pour l'hortensia à grosses têtes Endless Summer™ ‘Bailmer’ (Hydrangea macrophylla Endless Summer™ ‘Bailmer’).