magazine agir édition 2
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Septembre 2009 à Janvier 2010TRANSCRIPT
2009
NO. 02Septembre 2009 - Janvier 2010
www.adds.dj
AGIRLe Magazine de l’Agence Djiboutienne de Développement Social HOLL HOLL
Du chemin de fer à l’ère du solaire
ET AUSSI : L’ADDS EN IM
AGES
Retrosp
ective
des acti
vités
par baille
urs
p. 10 à 21.
LE TABLEAU DES
INDIC
ATEURS
p. 32
Projet pilote d’électrification rurale
L’énergie photovoltaïque au service du développement local
Zoom sur les Caisses d’Epargne et de crédit de Djibouti
Dossier spécial
2010 ANNEE DE LA
MICRO FINANCE
2 BLA BLA BLA Exero 01, 5555
AGIR, Magazine d’information trimestrielNuméro 2 - 2nd semestre 2009. Directeur de publication : M. Kadar Ismaïl GuellehRédactrice en chef : Rahma OmarComité de rédaction : Marie Kohler, Rahma Omar, Jean Solo, Zahra YoussoufComité de lecture : Zahra Youssouf, Chafika Ahmed, Omar Daoud, Hawa Djama, Nidal Ali, Jean Solo, Vincent Brudo, Rahma Omar, Conception graphique : ACS / Graphic Factory.Crédit photos : ADDS.
Dépôt légal : mai 2010.
Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS)Rue Pasteur, BP 4298, DJIBOUTITél. : 35 86 55, Fax : 35 71 84.email : [email protected], site internet : www.adds.dj
Pour un partenariat efficace entre tous les acteurs du développement
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« En mettant sur pied l’Agence Djiboutienne pour le Développement Social,
le gouvernement a voulu concevoir avant tout un réceptacle et un diffuseur de solidarité
et de lutte contre la pauvreté ».
Son Excellence ISMAIL OMAR GUELLEHPrésident de la République - le 12 Janvier 2008
Extrait du discours du Président de la République à l’occasion du lancement officiel de l’ADDS.
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Comme chaque année, le 12 janvier précisément, nous avons célébré
pour la deuxième fois consécutive la Journée Nationale de Solidarité.
Hautement emblématique de la priorité accordée par le gouvernement à la lutte contre la pauvreté, cette journée nous a offert, comme l’a voulu le chef de l’Etat
qui l’a instituée en 2008, l’opportunité solennelle d’évaluer d’une année à l’autre les progrès réalisés, de mesurer les acquis, de faire d’une manière générale le bilan des
actions engagées au profit des couches sociales les plus défavorisées.
L’organisation annuelle d’un évènement de cette nature vise par ailleurs à garder en éveil, sinon à stimuler, l’esprit de solidarité et de partage comme un devoir qui
incombe à toutes les Djiboutiennes et les Djiboutiens, comme l’a fait remarquer le Secrétaire d’Etat à la Solidarité Nationale.
Si le devoir est ce que l’on se prescrit soi-même, et s’accomplit véritablement pour la seule raison que c’est le devoir, alors nul ne peut être exempt de cette res-
ponsabilité. Ce qui semble définir une communauté nationale, ce n’est pas le simple fait d’être ensemble, de vivre sur un même territoire, de partager le même drapeau ;
c’est une finalité, une orientation d’actes élaborée en commun qui s’exprime dans les moments difficiles et non seulement dans les périodes de tranquillité. Le concept de
Solidarité Nationale repose sur le principe selon lequel la pauvreté n’est pas une fatalité et, pour la vaincre, elle requiert la mobilisation de l’effort collectif, dont on connait
la contribution à l’éradication de la pauvreté. « C’est tous ensemble que nous saurons vaincre », dira le Premier Ministre à l’occasion du discours marquant le premier anni-
versaire de cette journée.S
Comme l’indique son étymologie, « être solidaire » c’est « appartenir à un même ensemble », « In Solido », c’est-à-dire « pour le tout ». Ce n’est pas sans rapport
avec « la solidité » d’où vient le mot : un corps solide où toutes les parties se tiennent de sorte que ce qui arrive à un élément arrive aussi à l’autre. C’est le fait d’une cohésion,
d’une interdépendance, d’une communauté de destin. La Solidarité est le sentiment ou l’affirmation de cette interdépendance. C’est enfin appartenir à un même ensemble
et partager en conséquence, que l’on le veuille ou pas, que l’on le sache ou non, une même histoire.
Il convient de souligner à ce sujet que l’institution de ce moment de célébration dédié à la Solidarité nationale, s’est accompagnée d’un train de mesures et de
décisions importantes de restructuration du champ d’expression, de conception et d’exécution de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté.
À la même période, devaient voir le jour, en effet, un Secrétariat d’Etat à la Solidarité nationale, et l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS) dont
la mission consiste en la mise en œuvre de programmes de réduction de la pauvreté et de traitement du problème des disparités régionales et, bien entendu, un Fond de
Solidarité National (FSN). L’INDS, projet de société démocratique, « chantier de mandature » selon les propres termes du Chef de l’Etat, en deviendra le cadre de référence
et d’action.
Force nous est de reconnaître que cette nouvelle architecture institutionnelle a permis, comme on s’y attendait, de circonscrire la dispersion des ressources par
la fusion de l’Agence Djiboutienne des Travaux d’Intérêt Public (ADETIP) et du Fonds Social de Développement (FSD), puis l’intégration du Projet de Développement de la
Micro-finance et de la Micro-entreprise (PDMM).
L’ADDS a réalisé en si peu de temps un bilan impressionnant, dont nous évoquerons les aspects le plus importants dans les pages suivantes. Toujours est-il de
rappeler que l’ADDS a mené à la fin du deuxième semestre de l’an 2009, un certain nombre de réalisations dans des domaines aussi variés que les infrastructures de base,
la jeunesse, l’alphabétisation, l’électrification solaire dans des régions comme Holl-Holl et la sécurité alimentaire. Par ailleurs, l’agence mettra en œuvre dans les trois mois
qui suivent, la mise en place ainsi que la consolidation de ses outils institutionnels, et financiers, le renforcement de ses capacités d’organisation et de gestion. Concernant
les activités qu’il convient de réaliser, il importera d’achever les dernières conditions de mise en vigueur des projets du PREPUD (BAD, BID, BM, AFD) et du PDRI (BID, FADES),
un préalable au démarrage des activités ciblées.
Le présent numéro est dédié à la journée de solidarité du 12 janvier 2010. Le dossier spécial est consacré au développement de la micro finance, dont les objectifs,
rappelons-le, vise à faciliter aux groupes cibles l’accès aux sources de financement par la promotion des activités génératrices de revenus, avec, comme objectif à moyen
terme, l’installation progressive d’une culture de l’épargne à Djibouti.
EDITO Le mot du Directeur Général
M. Kadar Ismaël Guelleh
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SOMMAIRE
EDITORIAL 4
THÉORIE DU DÉVELOPPEMENT : HISTOIRE D’UN CONCEPT 6
REPÈRES : L’INDS 8
ACTIVITES SUR FSN 10 Soutien des personnes vulnérables 10 Infrastructures 12 Sécurite alimentaire 13
ACTIVITÉS SUR FINANCEMENTS EXTÉRIEURS 14
PREPUD: Programme de Réduction de la Pauvrete Urbaine à Djibouti (BM/BID/BAD/AFD) 14 PSAI : Plan Strategique d’Assainissement Individuel (UNICEF/BM) 18 PNUD: appui à la Microfinance à Djibouti 19
RETROSPECTIVE 2ND SEMESTRE 2009 18
TABLEAU DES INDICATEURS D’ACTIVITES ADDS 32
Dossier spécial 23
MICROFINANCE Génèse
et enjeux d’un secteur
Zoom sur les Caisses d’Epargne et de Crédit de Djibouti
Focus 29
Projets pilotes :PK12 ET HOLL-HOLL
ENERGIE SOLAIRELE CHOIX DU
DURABLE
6 BLA BLA BLA Exero 01, 5555
« Notre pays, est engagé dans une nouvelle phase de
mutations dans son développement économique et social qui a débuté, il y a dix ans […].
Un grand nombre d’activités a été réalisé depuis, pour le renforcement et la consolidation
du processus de décentralisation, de gouvernance locale et de développement participatif.
A ce titre, est prévu dans le programme de réduction de la pauvreté urbaine dans les chefs
lieux financé par l’état djiboutien le renforcement des capacités des élus sur le plan de la
planification, du suivi évaluation des activités de développement régional. […]
Le deuxième pilier de l’action du Gouvernement, […] est la mise en place des bases d’une
émergence économique tout en préservant la stabilité macroéconomique. […] Des poli-
tiques sectorielles pour la promotion de la jeunesse et la lutte contre la délinquance et le
chômage ont donc été mises en œuvre à travers la création des Centres de Développement
Communautaire. […] L’ADDS de son côté, a elle aussi signé de multiples conventions de
partenariat avec :- le CFPA pour la formation des jeunes de PK12 et de Balbala en Electri-
cité mécanique auto, plomberie sanitaire, - avec d’autres centres de formation (centre de
formation des femmes de Balbala par exemple) pour former environ 180 jeunes pour la
coiffure, cuisine, agents commerciaux, etc. […] Les actions entreprises dans le domaine de
la microfinance ont permis à des jeunes ayant des projets à créer leur propre entreprise
à travers l’octroi des « crédits jeunes diplômés » initié par Fonds de Développement Eco-
nomique de Djibouti (FDED) en partenariat avec l’ADDS. […]
C’est un fait que la pauvreté est multidimensionnelle et qu’elle touche certes nos jeunes
par le fléau du chômage et de la délinquance juvénile mais aussi nos ménages par la fai-
blesse des revenus et les difficultés d’accès à l’habitat et aux services sociaux de base et
nos populations rurales avec l’insécurité alimentaire. […] Depuis 2005, et dans le domaine
de l’accès aux crédits, le gouvernement a élaboré une stratégie visant à avoir une véritable
industrie de la microfinance […] Cette stratégie s’est traduite aussi par la diversification de
produits et un ciblage des bénéficiaires par catégorie socioprofessionnelle (300 dockers
ont déjà ouvert un compte à la CPEC, les pêcheurs, les agriculteurs). […]
L’Agence Djiboutienne de Développement Social a mis en place le Programme de Déve-
loppement Rural Intégré (PDRI) au sein duquel le Programme d’Autosuffisance Alimentaire
(PAA) a pour objectif de réduire la dépendance alimentaire du pays. […] Il porte sur la
redynamisation des coopératives par le renforcement de leurs capacités, la formation
et l’appui technique aux agriculteurs, la distribution de matériel et équipement pour les
jardins, la mise en place des systèmes d’irrigation adaptés et enfin un suivi permanent de
l’évolution des activités réalisées. […]
Le nombre total de bénéficiaires effectifs et potentiels des actions, projets et pro-
grammes décrites plus haut s’élève à environ 72% de la population de notre pays, dont
au moins 80% de femmes d’enfants et de personnes handicapées, abandonnées ou sim-
plement vulnérables. […] » Extraits du discours de politique générale du 10 mars 2010.
Extraits du discours de politique générale du Premier Ministre
S.E. DILEITA MOHAMED
DILEITADéveloppement social : la priorité Dans la lutte contre la pauvreté
La consultation qui a précédé le lancement de l’Initiative Nationale de Développement Social par le chef de l’Etat en juillet 2007 a fait apparaître le constat d’une société à deux vitesses en termes de revenus et de conditions de vie, malgré un taux de croissance économique en progression d’une année à l’autre. Des franges importantes de la population aussi bien dans les régions rurales que dans les quartiers de Djibouti-ville continuent de vivre dans une situation de précarité et de pauvreté intolérable.
Partant du constat de ce contraste saisissant, il importait ici et maintenant de repenser les modalités de traitement du problème dans le sens d’un recadrage plus judicieux de la stratégie de lutte contre la pauvreté, que l’on peut résumer comme un changement de cap et d’échelle. Celui-ci se traduira par la restructuration du paysage institutionnel et la mise en place d’un projet de société qui intègre dans la trajectoire de ses finalités un processus de résignification du concept de développement sur la base d’une démarche systémique plus globale dans la mise en œuvre de l’action.
En référence à ces nouvelles orientations définies par le chef de l’état, l’ADDS créée à la même époque, en demeure la cheville ouvrière, en sa qualité d’agence mandatée par le gouvernement pour conduire des programmes sectoriels, avec la réalisation d’objectifs appropriés et durables qui s’inscrivent dans une perspective de développement global. Il convient de souligner que la stratégie de lutte contre la pauvreté trouve son inspiration, ses motivations intrinsèques dans une logique de complémentarité avec le projet de développement économique du pays.
Cependant, si nous assistons à l’accroissement des inégalités en dépit d’un taux de croissance soutenu, c’est que le développement social n’a pas toujours été au rendez-vous.
Les organisations multilatérales spécialisées n’ont-t-elles pas souligné que la croissance économique dans le monde s’est accompagnée paradoxalement d’une dégradation de la situation sociale en convoquant justement du 6 au 12 mars 1995 un sommet mondial pour le développement social.
un processus De changement social planifié
Le constat de distorsions de plus en plus flagrantes, de disparités entre les régions d’un même pays, par exemple, a rendu nécessaire des programmes de réajustement des actions de développement de notre pays. La création de l’ADDS en est un témoignage vivant.
L’ADDS, comme son nom l’indique trouve toute sa légitimité dans cette logique de refondation de la problématique de développement. Il convient désormais pour le gouvernement, de stimuler à la fois la croissance économique, d’agir dans le même temps en faveur des groupes les plus vulnérables et
THÉORIE DU DÉVELOPPEMENT
HISTOIRE D’UN CONCEPT...Par Mohammed Khadafi
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THÉORIE DU DÉVELOPPEMENT
HISTOIRE D’UN CONCEPT...Par Mohammed Khadafi
de soutenir le secteur social pour réduire la pauvreté.
Le développement social se définit comme un processus de changement social planifié, ayant comme objectif l’amélioration du bien-être des populations parallèlement à un processus dynamique de développement économique.
On ne peut en effet, séparer l’économique, le social, l’humain et le culturel. C’est ce que l’INDS indique dans ce qu’il est convenu d’appeler le « développement intégré ». Lorsque l’on occulte le non-économique, on néglige forcément tout ce qui n’est pas quantifiable, et c’est la fin du concept aujourd’hui controversé de développement qui privilégie l’idée de modèle applicable en toutes circonstances, alors qu’il serait plus judicieux de le contextualiser en prenant en compte les facteurs historiques, sociaux, culturels et humains.
La mise en œuvre d’une stratégie de lutte contre la pauvreté, qui place au cœur de ses préoccupations majeures les plus pauvres, semble se révéler comme la clé de voute du développement durable.
De la Décolonisation à la coopération internationale
S’il est un terme qui connaît une grande faveur depuis longtemps dans les usages politico- économiques des pays du sud et des organisations multilatérales, y lexicalisant paisiblement sa métaphore, c’est celui de développement. Il est en effet l’un des lieux privilégiés de cette pensée influente qui a pris son envol à la fin du 19e
siècle, pour devenir un concept déterminant dans les mécanismes de fonctionnement de la coopération internationale.
Sans avoir la prétention d’en donner toutes les péripéties de son historio-genèse, il ne serait cependant pas inutile de faire remarquer que le terme de développement a fait son apparition au 19e siècle et subi des modifications considérables tout au long du 20e siècle. Il est rentré tout récemment dans la littérature économique, comme d’ailleurs dans le langage courant, lorsqu’un grand nombre des peuples colonisés firent irruption sur la scène internationale en accédant après la 2nde guerre mondiale à leur indépendance.
Les objectifs visés à l’époque par les Nations-Unies consistaient à réduire les inégalités entre les nations et à promouvoir l’émancipation économique des pays nouvellement souverains. Si des efforts considérables furent réalisés, il est navrant de faire le constat d’une aggravation des écarts entre les pays riches et les pays pauvres, des disparités entre les régions dans un même pays, à Djibouti comme sur l’ensemble du continent où l’on assiste à une recrudescence de la pauvreté. C’est pourquoi il sera convoqué en 1995 le fameux sommet sur le développement social, suivi de la première décennie de l’ONU pour l’élimination de la pauvreté en 1997. On s’acheminera ainsi, au fil des ans et dans la littérature académique, vers une critique de la pensée traditionnelle au sujet du développement.
En somme, une réinterprétation du contenu même de la notion du développement. Les grands courants de la pensée développementaliste vont s’exprimer à la fin des années 50, à l’époque de la grande vague des indépendances en Afrique.
un projet collectif De Développement humain
Un demi-siècle après, si des progrès significatifs ont été enregistrés, force est de constater l’existence à l’heure actuelle de plus d’un milliard de pauvres qui végètent dans la misère. Inutile de tomber dans le piège du brouillage sémantique, en vidant de toute sa substance le concept de développement. Notre perception du développement repose sur les principes suivants :
- chaque société est capable de donner un sens aux concepts qu’elle veut intégrer.
- le développement est fondé sur un projet collectif et sur une appropriation du sens des objectifs à réaliser et des moyens pour y parvenir (exemple : atelier de formation et de sensibilisation sur la bonne pratique de la micro finance).
- Si la croissance, à elle seule, ne peut parvenir à l’élimination de la pauvreté, il faut mettre en œuvre des programmes de développement social qui la convertissent en développement humain et en action
efficace de réduction de la pauvreté.
C’est le sens des interventions de l’ADDS qui visent à réaliser un processus de développement du capital
humain, par la mise à disposition des populations vulnérables de services sociaux de base. L’ADDS
entend permettre aux pauvres de s’intégrer à la vie économique et de saisir les opportunités
qui leur sont offertes, comme en matière de microfinance. Le développement n’a pas besoin d’un état minimal mais d’un état stimulant, comme le prescrivent les orientations de l’Initiative Nationale pour le Développement Social (INDS). Il se fonde sur le postulat que la lutte contre la pauvreté n’a de sens que si elle s’intègre en un projet de développement global.
Enfin, l’idée de développement doit être replacée dans un contexte naturel historique, social et culturel comme
l’exprime encore l’INDS.
la rencontre De savoirs et De pratiques
En résumé, le développement vise la réalisation progressive d’un double potentiel :
- Le potentiel que représente toutes collectivités humaines et les individus qui la composent ;
- Celui que constitue le milieu physique dans lequel se trouve cette collectivité, un milieu qu’elle doit utiliser pour assurer son existence.
Le développement est le résultat d’une rencontre de savoirs et de pratiques dans un processus de resignification et d’appropriation. Le Secrétaire d’Etat à la Solidarité Nationale, Mohamed Ahmed Awaleh, n’a pas manqué de nous en donner la démonstration dans son allocution à la Journée Nationale de la Solidarité 2010 en présentant le prosopis, essence végétale longtemps décriée pour une prétendue nocivité intrinsèque – surtout sur les populations rurales – qui sera lavée de tous soupçons. Nous savons désormais qu’il n’en est rien. « La recherche scientifique vient de nous démontrer que le prosopis peut contribuer très efficacement à la fabrication d’aliments de bétail et de fourrage, très nutritifs pour notre cheptel. Il peut servir à des fins artisanales et utilitaires », a déclaré le Ministre. « Je suis en ce moment assis dans un salon entièrement confectionné à base de bois de prosopis réalisé par des ébénistes Djiboutiens. C’est vous dire les perspectives liées à cette plante et nos espérances dans la valorisation de nos ressources naturelles. »
“ Si la croissance, à elle seule,
ne peut parvenir à l’élimination de la pauvreté, il faut mettre en
œuvre des programmes de développement social qui la convertissent en développement
humain (...) Le développement n’a pas besoin d’un état minimal mais d’un état stimulant, comme le prescrit l’INDS. Il se fonde sur le
postulat que la lutte contre la pauvreté n’a de sens que si elle s’intègre en
un projet de développement global.”
REPERES.
L’INDSProjet-cadre l’action gouvernementale djiboutienne en matière de lutte contre la pauvreté, l’ « Initiative Nationale de
Développement Social» (INDS) a été lancée en janvier 2007 par le Président Ismaël Omar Guelleh. Elaborée après un
large processus de consultation nationale, régionale, sectorielle, l’INDS incarne les « valeurs de tolérance, de solidarité
et consacre les préceptes religieux comme fondement à ses engagements ».
Projet de société démocratique et moderne, chantier de mandature, l’INDS a été élaborée à partir des constats suivants :
- de larges franges de la population Djiboutienne vivent dans des conditions difficiles de pauvreté et de marginalisation,
incompatibles avec les conditions d’une vie digne et décente;
- les actions de court terme ne suffisent pas à apporter une solution à cette situation de pauvreté structurelle ;
- la répartition inégale de la croissance économique a bénéficié à une catégorie de la population en laissant une autre
dans une situation de misère sociale.
L’INDS conçoit la lutte contre la pauvreté à travers des politiques publiques intégrées inscrites dans le cadre d’un projet global
et cohérent où les dimensions politique, sociale, économique, éducative, culturelle et écologique se conjuguent et se complètent
tout en impliquant l’ensemble des acteurs (Administration, Elus, Société civile, Secteur privé, Bailleurs de fonds, etc.)
Pour ce qui concerne l’ADDS,
TROIS AXES PRIORITAIRES ont été DéfiniS Pour réPonDre à l’inDS, à SAvoir :
- l’AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE VIE DES GROUPES DÉFAVORISÉS (hommes, femmes, enfants), notamment pas la réalisation d’infrastructures collectives de base ;
- LA CRÉATION D’EMPLOI DURABLES ET LA GÉNÉRATION DE REVENUS
visant les populations économiques vulnérables et ayant des difficultés d’insertion dans la vie active
(particulièrement les femmes) ;
- LE RENFORCEMENT DES STRUCTURES-RELAIS (associations, consultants, agents
de développement, organismes publics et privés qui oeuvrent pour la réalisation des objectifs assignés
par l’agence) en leur apportant un APPui en formAtion et/ou en mAtériel, susceptible d’améliorer
leurs capacités d’intervention techniiques et organisationnelles.
Activités du 2nd semestre
2009
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ACTIVITES SUR
FSNL’ADDS est dotée d’un compte spécial intitulé Fonds de Solidarité Nationale (FSN).
Ce fonds de développement national est doté de res-
s o u r c e s p r o v e n a n t d e l ’ É t a t e t d u s e c t e u r p r i v é .
Sur le FSN en 2009, l’ADDS a financé des travaux pour le dévelop-
pement des infrastructures de base, le soutien des personnes vul-
nérables et le renforcement de la séurité alimentaire dans le pays.
Promotion de la Jeunesse
« Nous devrons nous atteler à l’épanouissement et
la promotion de la jeunesse Djiboutienne
p o u r l e u r permettre de
prendre toute leur part dans
le développement de notre pays. La
lutte contre le chômage et le sous
emploi devra être la priorité de nos
priorités ! » - Ismaël Omar Guelleh.
Offrir à la jeunesse les conditions
de son épanouissement pour l’aider
à affronter les défis que l’avenir lui
réserve : voilà l’approche privilégiée
par l’ADDS.
En 2009/2010, de nombreux travaux de construction ou de rénovation
d’infrastructures communautaires, de lieux de savoir et de
divertissement ont été programmés par l’ADDS.
SOUTIEN DES PERSONNES VULNÉRABLES
Soutien scolaire
Une nouvelle année scolaire commence et l’ADDS renouvelle sa confiance au centre de formation Hassan Gouled, situé à Balbala, pour
assurer des cours de soutien aux jeunes défavorisés connaissant des difficultés dans leur cursus scolaire.
L’objectif du projet est de préparer au mieux ces jeunes des classes de troisième, première et terminale aux examens du BEPC, du bac de
français et du bac général. Le projet a commencé en octobre 2009 et se terminera en mai 2010.
Les matières fondamentales sont enseignées selon la spécialité de la classe. Ainsi, pour les élèves de terminale S, des cours de soutien sont assurés
six soirs par semaine en mathématiques, physique/chimie et sciences et vie de la terre. Autre exemple, le marketing et l’économie/droit sont ensei-
gnés quatre soirs par semaine pour les élèves de terminale marketing. Au total, 288 élèves bénéficient des cours dispensés depuis octobre 2009 par
le centre Hassan Gouled. La gratuité et la qualité de la formation séduisent les familles qui n’ont pas les moyens de financer des cours de soutien à
leurs enfants.
TAUX DE RÉUSSITE AUX EXAMENS DE JUIN 2009 : 68,2% DES BÉNÉFICIAIRES DU PROGRAMME REÇUS
Classes Inscrits Admis Taux de réussite Moyenne nationale
BEPC 50 42 84% 62%
Terminales 155 98 63.2% 44.9%
Total 205 140 68.2%
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DEGMO MOHAMMED ISAACSecrétaire générale de l’UNFD
« Ce programme d’alphabétisation
sert de jonction vers une future
formation professionnelle des
bénéficiaires, le tout dans le dessein
de favoriser in fine la croissance
du pays par la participation
effective de tous à cet objectif. »
Formation Professionnelle Conductrice de poids lourds
Ce projet de formation de jeunes filles aux mé-
tiers de conductrices de transport de personnes
et de marchandises a été initié par le Ministère
de la Promotion de la Femme, du Bien-être Familial et des Af-
faires Sociales et financé par l’ADDS. La formation a débuté
le 25 novembre 2008 avec l’appui technique d’auto-écoles.
Ce programme a pour but d’implanter des jeunes femmes Dji
boutiennes dans un secteur où elles sont rares voire inexistantes.
A ce jour, 50 jeunes filles ont réussi à avoir leur permis B. En
outre, 45 d’entre-elles ont pu passer à l’étape supérieure et bé-
néficier du permis C (permis poids lourd). Sur les 50 filles du programme initial, les 20 plus assidues ont été sélectionnées pour passer le permis D
(transport en commun). Le début des cours est prévu le 15 avril 2010. Les 30 autres ont bénéficié d’un dispositif d’insertion professionnelle, essentiel-
lement dans l’administration, grâce au Ministère de l’Emploi. Cette formation connait donc, pour l’heure, un taux d’insertion de 60% des apprenantes.
Dans le cadre de ses missions de soutien des couches les plus vulnérables
de la population, l’ADDS a entrepris à partir de septembre 2009 la ré-
novation du siège de l’association Vivre plus Fort (Bvd De Gaulle, Djibouti). Ce
site – par ailleurs l’unique lieu dédié exclusivement aux personnes atteintes de
handicaps et à leurs associations à Djibouti – a été offert en 2004 par l’Etat, puis
équipé en 2008 par l’ADETIP. Mais son état ne permettait pas la tenue d’activités
régulières. « On avait juste une salle en état pour faire des réunions », témoigne
le Président de l’association. Après les travaux, l’association entend équiper
ses salles en ordinateurs pour mener des actions formatrices et divertissantes
visant à faciliter l’insertion économique et sociale des personnes handicapées.
Alphabétisation
Le phénomène d’analphabétisme demeure
d’actualité à Djibouti malgré les progrès
considérables réalisés en matière d’accès
universel à l’éducation. Ce phénomène touche
particulièrement les femmes.
En reconnaissant que l’analphabétisme est tant la cause que l’effet de nombreux défis sociaux, l’ADDS lance chaque
année, en collaboration avec l’Union des Femmes Djiboutiennes (UNFD) un vaste programme d’alphabétisation
des adultes en français. 3200 apprenants, hommes et femmes, suivent depuis novembre ce programme, à Djibouti
et dans les cinq régions. Nouveauté cette année : un programme d’alphabétisation et de post alphabétisation des
adultes en arabe a démarré en octobre. 1500 femmes en bénéficient. Initiés en collaboration avec le Ministère de
la promotion de la femme, ces cours d’arabe permettent à leurs bénéficiaires d’apprendre les bases de la lecture
et de l’écriture, tout en acquérant de la culture générale et les fondamentaux de l’éducation islamique.
Handicaps
Séance de post-alphabétisation pour femmes adultes (Dikhil, octobre 2009).
Promotion du genre
Bénéficiaire du programme en cours de conduite permis B.
Le siège de l’association Vivre plus Fort en rénovation (janvier 2010).
Ils ont dit ...
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INFRASTRUCTURES
plantation de palmier dattier pour l’ombrage du boulevard de la République, une des artères les plus fréquentées de Djibouti, entre le centre-ville et les quartiers du Plateau du Serpent et du Héron. Boulevard De Gaulle, aux abords du dispensaire de Farah Had, l’aménagement d’espaces verts et la mise en place d’un éclairage public à base d’énergie solaire ont été achevés au cours du premier trimestre 2010. Ces chantiers de rénovation du cadre de vie des Djiboutiens contribuent au dynamisme local : ils valorisent la main-d’œuvre, les matériaux locaux (pavés en pierre volcaniques d’Ali-Sabieh) et sont ciblés sur des infrastructures génératrices d’activités, de revenus et d’emplois.
Embellissement de la ville de Djibouti
Pour rendre Djibouti plus agréable à vivre et améliorer les conditions de circulation
des piétons, l’ADDS a entrepris plusieurs travaux dont les résultats sont immédiatement visibles. Il s’agit du pavage des trottoirs et de
Et aussi : construction de deux bâtiments à vocation
commerciale, d’un bloc sanitaire, d’un poste de police, d’un
parking, de toilettes publiques et d’espaces verts à Balbala.
Ce projet de l’ADDS vise à lutter contre la pauvreté urbaine par la création
d’infrastructures de base et le réaménagement des infrastructures existantes
de cette zone à fort potentiel commercial. Pour le développement d’activités
génératrices de revenus, l’espace sera optimisé et les conditions de travail améliorées.
Pavage du Boulevard de la République (Djibouti, janvier 2010).
Construction/rénovation d’Equipements sociaux
En 2009/2010, de nombreux travaux de construction ou de rénovation d’infrastructures communautaires, de lieux de savoir et de divertissement ont été programmés par l’ADDS. En partenariat avec le ministère de la Jeunesse, une
quinzaine de centres de développement communautaires (CDC) vont être construits ou rénovés à Djibouti ville et en région. L’espace Farah-Had a fait l’objet d’un aménagement d’une aire de sport et de loisir éclairées par panneaux solaires. L’ADDS a également entrepris la rénovation et l’extension de l’orphelinat « Mère et Enfant » de Balbala.
Aménagement du parc à bétail de Balbala
L’orphelinat du Centre «Mères et Enfants» de Balbala (décembre2010).
Le parc à bétail de Balbala.
Lieu de rencontre et de loisir, l’espace Farah Had a été équipé d’éclairage par panneaux solaires (décembre 2009)
Exero 01, 5555 BLA BLA BLA 13
La pêche constitue une activité à fort potentiel de développement à Djibouti, où la ressource halieutique est abondante mais sous-exploitée.
Les Djiboutiens consomment peu de produits de la mer. Le nombre de pécheurs est faible et leur production réduite par l’utilisation de méthodes artisanales. De plus, il manque à Djibouti les infrastructures nécessaires à la conservation et au transport des produits de la mer.
SECURITE ALIMENTAIRE
En collaboration avec la direction de la Pêche, l’ADDS a mis sur pied en 2009 un « package » Formation-Infrastructure-Microfinance. L’objectif est de revaloriser les métiers de la mer (guide touristique, conducteur de bateaux de plaisance, matelot/marins, mécanicien spécialisé des embarcations, etc…).
Pour cela, les actions suivantes ont été programmées :
- Construction de la pêcherie de Loyada (2009) ;
- Formation de 50 jeunes chômeurs âgés de 20 à 30 ans aux métiers
de la pêche (lancement : février 2010) ;
- Crédit d’équipement proposé par les caisses d’épargne et de crédit
de Djibouti (lancement au premier semestre 2010) : 4 embarcations
de pêche de 10 m de long financées.
Avec environ 6800 tonnes produites par an, le secteur primaire ne représente que 4,2% du PIB djiboutien. La surface cultivée est inférieure à 1 000 ha, insuffisant pour couvrir les besoins alimentaires de plus de 800 000 habitants.
Fortement dépendante de ses importations et vulnérable aux variations de prix, la République de Djibouti connait une situation de grave insécurité alimentaire
Dans le cadre d’une stratégie nationale de renforcement du secteur primaire, l’ADDS est chargée de la mise en œuvre de programmes de soutien des acteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Le défi à relever est double : assurer la subsistance des populations locales et développer durablement des filières génératrices de revenus.
Renforcement du secteur de la Pêche
La pêcherie artisanale de Loyada (septembre 2009).
Formation aux métiers de la mer financée par l’ADDS(Centre de XXX, février 2010).
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Agricultrice de la coopérative de Douda.
Formation de coopératives agricoles La première formation technique dispensée par les agronomes du service
Développement Rural de l’ADDS s’est déroulée début décembre à la
coopérative agricole des femmes de Douda, un village en périphérie
de Djibouti. Cette formation pilote a été reproduite à As-Eyla, courant
décembre. En 2010, huit coopératives devraient bénéficier de ce type de
formations.
La formation de la coopérative de Douda
a porté sur la plantation du palmier
dattier à partir des rejets, culture. Ce
procédé permet à moindre coût de créer
un agrosystème adapté aux conditions
arides tout en augmentant la production
nourricière de dattes (fruit à haute valeur
énergétique).
À la fin de la formation, un livret illustré a été
remis aux membres de la coopérative pour
qu’ils puissent reproduire la technique dans
leurs jardins.
Plusieurs livrets de vulgarisation aux
techniques agricoles ont été élaborés par le
service de Développement Rural de l’ADDS en
2009. Traduits en français, afar et somali, ils
concernent les principales cultures fruitières
et maraîchères présentes à Djibouti (tomate,
piment, pomme de terre, oignon, manguier,
etc.). D’autres, sur le compostage ou la taille
des arbres fruitiers sont en cours de rédaction.
Démonstration de plantation d’un rejet de palmier-dattier par le personnel du Développement Rural de l’ADDS
(Douda, décembre 2009).
Remise des livrets aux membres de la coopérative de Douda.
Les membres de la coopérative agricole de Douda (décembre 2009).
Exero 01, 5555 BLA BLA BLA 15
ACTIVITES SUR
FINANCEMENTS EXTÉRIEURSPREPUD : Programme de rÉduction de la Pauvreté urbaine à djibouti
Mis en œuvre à Djibouti-ville et dans les chefs lieux des Régions intérieures, le programme est constitué de quatre grandes composantes intégrées :
- Infrastructures et équipements- Développement communautaire- Renforcement des capacités- Microfinance
Ce programme est financé par quatre bailleurs, la Banque Mondiale (IDA), la Banque Islamique de Développement (BID), la Banque
Africaine de Développement (BAD) et l’Agence Française de Développement (AFD). Les composantes non prises en charge par ces
bailleurs sont assurées par le Gouvernement en vue de la complémentarité des interventions.
BID 30,09%
BAD 31,71%
AFD 27,28%
IDA 10,91%
Coût total du PREPUD : 3 684 000 000 FDJ
Bailleurs Financements (en FDJ)
BAD 1 543 000 000BID 1 464 000 000AFD 1 460 000 000IDA 531 000 000
16 BLA BLA BLA Exero 01, 5555
Les divers tracés pour les
futures infrastructures sont
établis et l’appel à proposi-
tion pour les études techniques et le
contrôle lancés en vue du démarrage
des travaux vers la fin de l’année 2010
ou en début de 2011.
En ce qui concerne le Centre de for-
mation professionnelle et pour le
développement de l’entreprenariat,
le terrain identifié est en attente
du décret d’affectation et le Centre
lui-même en attente de création par
décret également. Mais en attendant
l’achèvement des travaux, l’ADDS a
construit des locaux provisoires pour
Le PREPUD du Quartier de l’ancien Balbala (BID) : 8,3 millions US$
Le Centre de développement communautaire est en phase d’achè-
vement pour être opérationnel en mai 2010. Il sera doté d’un
terrain de sport et sera équipé de matériels de bureau et de parc
informatique, de système photovoltaïque pour l’éclairage du terrain et de
certaines parties de l’immeuble, le plan d’administration étant en cours de
préparation.
Les études techniques des voies
à traiter, voies 35 et 37 avec le bou-
levard 50, sont terminées et les
appels d’offres pour les travaux en
cours de lancement. Trois options
sont en cours d’étude quant à leur
revêtement : en enrobé bitumeux,
en pavé de béton ou en pavé de
pierres taillées. L’option à retenir
étant lié au coût et surtout à la
quantité d’homme/travail créé.
Pour ce qui est de la composante
sociale, à côté de l’alphabétisation
en français commencée en 2008, un
programme en arabe a été mis en
place en partenariat avec le Ministère de la promotion de la femme. Par
ailleurs, une base de données des métiers recherchés par les entreprises
de la place a été élaborée et quelques 1.300 bénéficiaires de formations
ciblées sont déjà identifiés. Enfin, le renforcement des capacités d’asso-
ciations communautaires va démarrer au cours du second trimestre 2010.
L’amélioration de l’assainissement autonome constitue une dimension
importante de ce projet. Une opération pilote est en cours de démarrage
pour améliorer l’assainissement individuel, solution largement utilisée
par la population face à l’assainissement collectif. Un fonds constitué par
l’UNICEF et la Banque Mondiale (ou Fonds Communautaire d’Amélioration
de l’Assainissement Individuel, FCAAA) d’environ 310.000 US$ est mis en
place pour sa promotion. A ce fonds s’ajoute un système de microcrédits
distribués par la Caisse Populaire d’Epargne et de Crédit (CPEC) pour ceux
qui veulent améliorer leur latrine. Cette opération s’inscrit dans le cadre
du Plan Stratégique d’Assainissement Individuel (PSAI) du gouvernement.
abriter l’administration. L’expert qui
doit assister le Directeur national du
centre est en cours de recrutement
pour accélérer le processus d’éta-
blissement des divers curricula. Paral-
lèlement, des formations de courtes
durées sont prévues, le démarrage
d’une formation de 20 jeunes filles en
pâtisserie et restauration va démarrer
incessamment.
Le projet prévoit un système de fi-
nance islamique doté d’une enveloppe
globale de 1 million US$ à distribuer
sous forme de micros crédits et le
consultant qui va mettre en place ce
système est en cours de recrutement.
PREPUD du Quartier 7 (IDA) : 3 millions de US$
Le CDC du Quartier 7 en construction (janvier 2010).
Vue du quartier Bahache concenré par le projet BID.
Exero 01, 5555 BLA BLA BLA 17
Le volet développement
social et gouvernance lo-
cale a démarré. Le Comité
de gestion du Fonds de Dévelop-
pement Communal (FDC) composé
de représentants des usagers et des
représentants locaux est mis en
place. Ce fonds est destiné à sortir
les jeunes et surtout les femmes de
la précarité. A ce titre, la formation
de 98 jeunes filles de Balbala aux
métiers de couture, de broderie et
Le PREPUD des Quartiers 12, 14 et 15 de Balbala (AFD) : 7,5 millions US$
En termes d’infrastructures, les centres de développement com-
munautaire d’Arta et d’Obock sont en cours de construction,
celui de Dikhil en finition et ceux d’Ali Sabieh et de Tadjourah
en préparation du démarrage des travaux. D’autre part, le processus des
études pour les infrastructures marchandes ou d’appui à la production
(gare routière, marchés, abattoir, vitrine artisanale, pavage de voie, etc.) est
en cours d’approbation.
Les decissions concernant l’appui à l’élaboration d’éléments de politique
et de stratégie urbaine nationales ainsi que pour l’élaboration de schémas
directeurs des chefs lieux sont en cours de finalisation et le recrutement
des bureaux pour les études prévu pour l’année 2010.
Le volet renforcement des capacités des élus des régions est en cours
d’organisation avec le Projet d’Appui à la Décentralisation et aux Collec-
tivités Locales (PADCL) du PNUD. Par ailleurs, les différentes structures ou
comités locaux qui définissent, planifient et suivent la mise en œuvre des
diverses activités de développement de leurs localités. Et ce problème a
retardé la mise en place des Fonds de développement communautaire
réservés aux Régions.
Toutefois, le volet micro finance a beaucoup avancé. Les caisses d’épargne
et de crédit du Nord (Caisse principale à Tadjourah et point de service à
Obock) et du Sud (caisse à Ali Sabieh et point de service à Dikhil) ont tenu
leurs assemblées constitutives, les divers organes dirigeants mis en place
(conseil d’administration, comité de crédit et conseil de surveillance) et le
staff technique formé. Il reste la construction des bureaux prévue pour le
deuxième semestre 2010. Mais en attendant l’ADDS va passer une conven-
tion avec les Conseils régionaux afin qu’ils mettent à la disposition de ces
caisses des locaux provisoires pour démarrer leurs activités.
de coiffure, de 28 jeunes en menui-
serie et maçonnerie, de 28 jeunes en
secrétariat (agent commercial, assis-
tant comptable et informatique) a
démarré au premier trimestre 2010.
Une antenne permanente de l’ADDS
est installée à la Commune de Bal-
bala pour assister ce Comité et pour
l’animation de proximité.
Par ailleurs, le bureau d’étude pour
l’appui à la maîtrise d’ouvrage ur-
baine sociale de la commune est re-
cruté. A partir de juin 2010, il assistera
la Commune dans la réalisation de ses
investissements et l’accompagnera
dans la construction de sa nouvelle
compétence de gestionnaire urbain
: mise en place progressive des di-
rections techniques dans le secteur
de l’aménagement urbain et de la
gestion des équipements avec for-
mation du personnel, implication des
élus dans la conduite de l’opération,
appui à l’élaboration d’un budget, etc.
Le PREPUD des 5 chefs lieux des Régions (BAD) : 8,7 millions US$
Création du Comité de gestion du FDC, en présence des autorités de commune de Balbala, de l’ADDS et d’un représentant de l’AFD.
Repérage du terrain du futur Centre de Développement Communautaire d’Arta.
Le Sécretaire d’Etat à la Solidarité Nationale accompagné des responsables de l’ADDS sur le site des futurs échoppes à Tadjourah.
18 BLA BLA BLA Exero 01, 5555
PSAI : Plan Strategique d’aSSainiSSement individuel
Pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en matière de santé publique et d’amélioration des conditions de vie, l’ADDS met en oeuvre, avec le soutien de l’UNICEF et la collaboration des acteurs de l’eau, un vaste programme d’assainissement en zone urbaine et rurale.
Dans le cadre de la promotion de l’assainissement, le Directeur de ADDS, M Kadar Ismaël Guelleh, et la Représentante de l’UNICEF, Mme Josefa Marrato, ont procédé le 3 no-vembre 2009 au lancement officiel d’une formation de formateurs sur la mobilisation communautaire pour un Assainissement Total piloté par la Communauté (ATPC) au Centre de Développement Communautaire du Quartier 5 de Djibouti.
Cette approche dite de «Commu-nity-Led Total Sanitation » (CLTS) en anglais ou ATPC vise à faciliter le processus d’implication et de res-ponsabilisation des communautés pour l’arrêt de la défécation à l’air libre. L’objectif de la promotion de l’assainissement individuel est de permettre aux populations cibles de construire/améliorer leurs latrines sans appui financier des acteurs de développement ou du gouverne-
ment. A travers les méthodes de Re-ch e rch e A c t i o n P a r t i c i -p a t i v e (PRA), les membres d ’ u n e commu -n a u t é a n a l y -sent leur p r o p r e p r o f i l d’assainis-sement, y compris les questions sur la défé-cation à l’air libre et la propagation de la contamination fécale orale qui affecte chaque membre de la com-munauté. L’approche ATPC réveille de manière collective le sens du dé-
goût et de la honte au sein de la com-munauté. Toute la c o m m u -n a u t é r é a l i s e ensemble le terrible impact de la déféca-tion à l’air libre. Cette action les amène à se mobili-
ser pour ini-tier des actions collectives en vue d’améliorer la situation de l’assainis-sement dans la communauté.
Une fois initiée, l’approche « ATPC» conduit à des actions immédiates.
La communauté commence à creu-ser des trous pour la construction des latrines « faites maison ». Les familles des villages commencent à faire des toilettes avec les moyens dont elles disposent ou partagent les toilettes dans le but de devenir des villages sans défécation à l’air libre. Au cours de cette formation dispensée par une Consultante du CREPA de Burkina, une trentaine de formateurs et formatrices constitués d’élus locaux et de représentants d’associations des cinq régions du pays ont passé en revue les outils, stratégies et approches participatifs pour ensuite mener des exercices pratiques de terrain pour initier le processus dans deux villages. L’ob-jectif visé par ce biais est que les unes et les autres soient dotées de compétences nécessaires en vue de travailler dans des villages ciblées reconnus comme critiques du point de vue de la defectation à l’air libre.
ASSAINISSEMENT TOTAL FORMER À LA MOBILISATION COMMUNAUTAIRE POUR UNE PRISE DE CONSCIENCE COLLECTIVE
L’assainissement à Djibouti-ville a été construit sur le principe d’un réseau d’égout et des fosses septiques. Dans un contexte de croissance démographique à 3%, le milieu urbain connait une forte concentration de la
population, accrue par l’exode rurale et une importante immigration. Cette promiscuité ajoutée à la défaillance des systèmes d’évacuation des eaux (canaux vétustes) et des déchets augmentent les risques d’insalubrité et de prolifération des maladies.
En milieu rural, la récente sédentarisation des populations implique un taux de couverture en installations d’assainis-sement extrêmement faible. L’enjeu en matière d’assainissement réside en la diffusion de latrine pour l’arrêt de la défécation à l’air libre.
Le PSAI vise à identifier des solutions d’assainissement améliorées et durables pour les populations qui n’ont pas accès à un service d’assainissement collectif (réseau d’égout).
Les populations concernées par le programme vivent tant en milieu urbain (quartiers de Boulaos et de Balbala, chefs-lieux de l’intérieur du pays) qu’en milieu rural.
L’approche privilégiée par l’ADDS est :- l’appui à la mobilisation communautaire et - la recherche de synergie entre les pouvoirs publics.
Taux d’accès à l’assainissement à Djibouti
17% des foyers en milieu rural
69% en milieu urbain
«Bien se laver les mains au savon» : un exemple de message de sensibilisation aux bonnes pratiques d’hygiène.
Séance de sensibilisation au village de Goubeto (Region de Holl-Holl, octobre 2009).
Renforcement des capacités des élus de la CPEC.
Du 6 au 8 juillet 2009, une
session de formation de trois
jours s’est déroulée dans les
murs du Conseil Régional de
Tadjourah en vue du renforce-
ment des capacités des élus de
la Caisse Populaire d’Epargne
et de Crédit (CPEC) de Tadjou-
rah, créée en avril 2009.
Animée par un expert interna-
tional en microfinance, celle-ci
ciblait une quinzaine d’élus qui
siègent respectivement au sein
du conseil d’administration, du
comité crédit et du comité de
surveillance de la banque des
pauvres de Tadjourah. L’objectif
étant de mieux répondre aux
besoins des services financiers
et non financiers des couches
sociales défavorisées de la po-
pulation.
La Banque Centrale a reçu,
elle aussi, un appui du PNUD en
septembre et décembre 2009 :
les textes régissant les coopé-
ratives financières ont été re-
vus, un référentiel comptable
des IMFs établi, un manuel de
supervision des inspecteurs de
la cellule de microfinance de la
Banque rédigé.
Un atelier de validation de ces
documents s’est déroulé pen-
dant deux jours dans la salle
de conférence de la Banque
Centrale de Djibouti (BCD) le 6
décembre 2009. Présidée par le
Secrétaire d’Etat à la Solidarité
Nationale, Mohamed Ahmed
Awaleh, cet atelier a regrou-
pé le Directeur Exécutif de la
Banque Centrale, le chargé de
Bureau du PNUD, Adama Toé, le
Secrétaire Général du Ministère
de l’Economie et des Finances,
Simon Mibrathu et le Directeur
Général de l’ADDS, Kadar Ismaïl
Guelleh.
L’adoption de ces instru-
ments juridiques vient renfor-
cer le cadre légal régissant les
structures de type coopératif
en général, et des coopératives
financières en particulier. L’ob-
jectif étant de renforcer les ca-
pacités de contrôle de l’autorité
monétaire sur tous les produits
et services de la micro finance.
Sa réalisation est opportune
dans la mesure où le secteur
est en pleine structuration et
institutionnalisation.
PNUD : aPPui au Secteur de la microfinance
De manière globale, l’appui du PNUD vise à aider le Gouvernement à renforcer les capacités institutionnelles et de gestion de structures publiques pour mettre en œuvre des stratégies, politiques et programmes de lutte contre la pauvreté et ce conformément aux axes de l’Initiative Nationale de Développement Social. A ce titre, il appuie l’ADDS dans sa stratégie de développement de la micro finance consistant, entre autres activités, à créer un vaste réseau d’institutions de micro finance (IMF) professionnelles et viables sur tout le territoire.
Atelier de validation des textes règlementaires de
Atelier de formation au renforcement des capacités des organes dirigeants de la CPEC de Tadjourah (6-8 juillet 2009).
Atelier de validation des textes règlementaires.
20 BLA BLA BLA Exero 01, 5555
• 7 septembre : Pose de la première pierre et constitution des organes dirigeants de la 1ère Caisse Populaire Régionale à Tadjourah
Pour marquer le lancement de la première CPEC en région et la constitu-
tion de ses organes dirigeants (Conseil d’administration, Comité de Crédit et
Comité de surveillance), l’ADDS a organisé une journée de pose symbolique
de la première pierre du chantier de la CPEC de Tadjourah. La création de
caisses d’épargne et de crédit décentralisées est inscrie au Programme de
Réduction de la Pauvreté Urbaine (PREPUD).
• 30 septembre : Une mission Coréenne pour l’électrification solaire des régions À l’invitation du gouvernement Djiboutien, une délégation Coréenne a effectué une visite guidée
avec les responsables du département d’électrification rurale de l’ADDS dans 10 villages des 5
régions intérieures de Djibouti pour une mission d’étude sur l’électrification rurale par énergie
solaire. Composée de représentants de la KOICA en Ethiopie (Agence de coopération internationale
de la Corée), cette mission a par la suite dressé le bilan de ses visites aux ministères concernés et
fait part de la volonté de la Corée du Sud de mettre en œuvre le projet d’électrification solaire
dans les meilleurs délais.
RETROSPECTIVE 2ND SEMESTRE 2009
DE SEPTEMBRE À JANVIER : LES EVENEMENTS QUI ONT MARQUÉ L’ADDS
À l’occasion de la venue d’une délégation
du Fonds d’Equipement des Nations Unis
(FENU), une importante réunion de travail
s’est tenue en présence du Directeur
Général de l’ADDS, de ses proches
collaborateurs et d’un représentant du
PNUD dans les locaux de l’ADDS.
À l’ordre du jour : le plan de
développement régional et les rôles des
partenaires dans l’appui à la décentralisation et aux collectivités locales, l’allègement de la pauvreté et la
promotion du développement social, la bonne gouvernance et des droits humains.
• 15 septembre : Fonds d’Equipement des Nations-Unies (FENU) : Le développement régional à l’ordre du jour
La réunion avait pour but de
considérer les partenaires potentiels
(BAD et autres) et les possibles accords
dans le cadre du financement des
plans de développement régionaux.
Il s’agit d’une expérience pilote
de développement local sous la
maîtrise d’ouvrage des collectivités
régionales initiée dans les régions
de Dikhil et d’Obock, représentant la
variété socioculturelle et écologique.
Exero 01, 5555 BLA BLA BLA 21
• 8 octobre : PDUI : une délégation de l’AFD visite les quartiers de BalbalaDans le cadre du lancement imminent des opérations d’aménagement du Programme
de Développement Urbain Intégré (PDUI), une délégation de l’Agence Française de
Développement conduite par Samuel Lefèvre, chef de projets à la division Collectivités
Locales et Développement Urbain et de son collaborateur Quentin Lebègue, s’est rendue,
accompagnée de responsables de l’ADDS, de la direction de l’Habitat et de l’Urbanisme,
du fonds de l’Habitat, du maire de Djibouti et du président de la commune de Balbala dans
les quartiers concernés par le programme (12, 14 et 15). La mission a profité de l’occasion pour effectuer une visite sur les sites des travaux programmés
(voiries, CDC, poste de police, dispensaire, drainage …) avant de s’entretenir avec le comité de gestion du fonds de développement communal.
• 18 octobre : Journée internationale
pour l’éradication de la pauvreté« Les enfants et les familles
s’élèvent contre la pauvreté »
Tel était le thème de la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté 2009 célébrée à Djibouti. L’occasion pour le Secrétaire d’Etat à la Solidarité Nationale, M. Mohamed Ahmed Awaleh, de saluer la création d’un Ministère de la Famille et d’un Code des personnes et de la famille, et de féliciter l’Union nationale des femmes de Djibouti (UNFD) pour son action contre l’analphabétisme, les pratiques traditionnelles néfastes et pour l’accès aux services sociaux des mères et des enfants. « Investir dans les enfants et veiller au respect de leurs droits est un des meilleurs moyens de mettre fin à la pauvreté […] Le gouvernement dans sa volonté d’éradiquer la pauvreté a fait une place importante à la question de l’intégration de la femme dans le processus de développement », a rappelé le Secrétaire d’Etat. Des ressources importantes de l’INDS sont consacrées à l’amélioration des besoins sociaux des enfants et de la famille.
RETROSPECTIVE 2ND SEMESTRE 2009
DE SEPTEMBRE À JANVIER : LES EVENEMENTS QUI ONT MARQUÉ L’ADDS
La délégation de l’AFD rencontre le Comité de gestion du FDC de Balbala, en présence du Directeur Général de l’ADDS.
• 9 novembre : Atelier sur la politique d’assistance sociale à Djibouti
Avec le soutien de la Banque Mondiale, l’ADDS a organisé, en collaboration
avec le Ministère des Finances, un atelier sur la politique d’assistance sociale
en république de Djibouti. Destiné aux différents partenaires, cet atelier s’est
déroulé en présence d’une délégation de la BM et de représentants des minis-
tères. L’objectif : présenter les solutions pour répondre de façon adéquate aux
problèmes sociaux qui découlent de l’insécurité alimentaire chronique et de
la vulnérabilité de l’économie aux chocs externes.
22 BLA BLA BLA Exero 01, 5555
RETROSPECTIVE 2ND SEMESTRE 2009
• 6 janvier : Semaine de la Solidarité Nationale dédiée à la Microfinance Les célébrations dédiées à la Solidarité Nationale avaient cette année la particularité de
se dérouler sur une semaine. 2010 ayant été décrétée « Année de la microfinance », c’est
donc tout naturellement le thème de la microfinance – entendu comme moyen de lutte
contre la pauvreté – qui a présidé les discours et évènements préparés pour l’occasion.
Point d’orgue de ces célébrations : un atelier de formation et de sensibilisation aux bonnes pratiques de la microfinance a réuni pendant deux jours les
chefs de centres, le personnel des caisses et les élus des régions au Palais du Peuple de Djibouti. Au total, près d’une centaine de participants, venus
des six régions du pays, ont planché sur les thématiques de l’épargne, du crédit et recouvrement pour constituer un document de synthèse destiné aux
acteurs de la Microfinance djiboutienne. (Voir Dossier spécial Microfinances, p.X).
• 15-19 novembre : Semaine portes-ouvertes des Caisses d’épargnes et de crédits
Sous le haut patronage du Secrétaire d’Etat à la Solidarité Nationale, l’ADDS a organisé une semaine portes-ouvertes des deux caisses de micro-
finance de Djibouti (CPEC, CNEC). Cet événement s’est déroulé en présence du Chargé de bureau du PNUD et de la Représentante de l’UNICEF, de la
Secrétaire Générale de l’UNFD, de la Présidente du Conseil d’administration de la CPEC et du Vice-Président du Conseil d’administration de la CNEC.
L’organisation de cette semaine d’information et
de sensibilisation visait à suciter l’intérêt du public
pour les services de microfinance en renforçant
l’image de proximité des caisses. Cette semaine
a également servi à consolider les connaissances
des membres actuels sur les mécanismes de mi-
crocrédits et d’épargne (taux d’intérêt, recouvre-
ment, etc).
Chers compatriotes,
Cette journée a en outre pour objectif ultime de sensibiliser et de stimuler l’esprit des Djiboutiennes et des Djiboutiens afin de leur rappeler, s’il en était encore besoin,
le devoir de Solidarité et de Partage, seul gage d’une nation réellement prospère et pacifique.
En effet, plusieurs projets, programmes et grands chantiers d’envergure nationale sont enfin arrivés à maturité et ont démarré leurs activités opérationnelles au profit de nos populations, dans le courant de l’année 2009. […] C’est ici le lieu et le moment de remercier tous les partenaires au développement et pays amis
qui nous ont accompagnés à ce jour dans notre lutte acharnée contre la pauvreté et pour le développement de notre pays. Nous vous rassurons qu’une utilisation judicieuse et efficiente sera faite des ressources mises à la
disposition de notre pays, et vous exhortons à continuer de nous soutenir dans nos efforts inlassables, qui se traduisent par la volonté politique de notre gouvernement et de nos populations.
Quant aux acteurs du secteur privé, soyez également remerciez pour les efforts de création d’emplois que vous avez déployés, malgré la conjoncture difficile et les contraintes diverses, pour soulager la situation de nos compatriotes. Le
gouvernement continue de déployer des efforts constants pour améliorer l’environnement national des affaires et de moderniser l’administration et ses outils, afin de vous faciliter les activités.
Le Gouvernement, à travers le Secrétariat d’Etat à la Solidarité Nationale, poursuivra ses efforts pour la mobilisation et la coordination des ressources ainsi que la mise en place d’un Système de Suivi Evaluation selon les règles de gouvernance et de transparences en vigueur.
Chers compatriotes, c’est sur ces mots d’espoirs et ces exhortations que j’aimerais terminer mon propos, en souhaitant à chacun et à tous une bonne fête de la Solidarité Nationale à Djibouti.
• 12 Janvier 2010 : Discours du Secrétaire d’Etat pour la Journée de Solidarité Nationale
MOHAMED AHMED AWALEH
Exero 01, 5555 BLA BLA BLA 23
DOSSIER SPECIAL
MICROFINANCEGénèse et enjeux du secteur
24 BLA BLA BLA Exero 01, 5555
Les années 80 ont vu l’essor
de ce qui est appelé au-
jourd’hui la « microfinance
» « le secteur du microcrédit » : un
ensemble d’institutions hybrides,
entre l’informel et le formel, distri-
buant des crédits aux exclus tradi-
tionnels du marche du crédit.
Le développement des IMF* sur le
plan mondial a été marqué par la
création de la Grameen Bank en 1976
au Bangladesh. Le pari de son fonda-
teur, Muhammad Yunus (prix Nobel
de la paix 2006) : permettre aux plus
défavorisés d’accéder à des crédits
de petits montants pour dévelop-
per des activités génératrices de
revenus.
La création de la Grameen partait
d’un triple constat :
- le financement des acteurs et son
corollaire, l’accès au crédit, condi-
tionnent le dynamisme d’une éco-
nomie ;
- le système bancaire institutionnel
est incapable de répondre aux be-
soins de tous les acteurs, puisque le
crédit bancaire exclut de facto les «
clients à risque », soient les franges
les plus défavorisées de la popula-
tion ou stigmatisées comme tels ;
- le secteur informel occupe une large
place dans les pays en développe-
ment. Le lancement des banques de
développement et de programmes
de crédits étatiques soutenus par les
bailleurs de fonds n’ont pas suffis à
évincer ses pratiques de crédit tra-
ditionnel en marge du secteur ban-
caire institutionnel. Celles-ci contri-
buent au financement de l’activité
économique, en particulier au sein
des familles et des micro-entreprises,
mais n’y contribuent que faiblement,
pour des montants limités et pour
des durées courtes.
une source De financement pour les exclus Du système
A cheval entre le crédit bancaire
et la finance informelle, il a été
conçu un système de crédit aux
montants, modalités d’octroi et de
remboursement spécifiques pour
ces clients réputés insolvables car,
par essence, sans garanties. Le
«crédit pour les pauvres » était né
et pour en garantir la solvabilité,
destiné au départ à des groupes –
majoritairement des femmes, dans
le cas de la Grameen. En affichant
un taux de remboursement de 98%
des crédits octroyés, la Grameen a
prouvé l’efficacité de son système
et suscité l’enthousiasme. Depuis
lors, la formule a été reprise un peu
partout, au Nord comme au Sud.
La crise de la dette des années 80
et la difficulté croissante pour les
pays du Sud à recourir au finance-
ment extérieur a poussé les pays en
voie de développement à copier, ou
plutôt adapter, la formule de la Gra-
meen pour se financer davantage
par eux-mêmes et se constituer une
épargne intérieure en remplacement
de l’épargne étrangère. On assiste
alors à la prolifération d’institutions
dites de microcrédits qui, peu a
peu, occupent un pan du système
financier jusqu’alors déserté par les
banques.
««Le crédit solidaire accordé à ceux qui n’ont jamais emprunté révèle l’immense potentiel inexploité que tout être humain porte en lui» - Muhammad Yunus, 1996.
DOSSIER SPECIAL
MICROFINANCE : LES CAISSES SE PRÉPARENT POUR L’AVENIR « La pauvreté n’est pas une fatalité ». La microentreprise est un moyen d’en sortir. Voilà pourquoi, dans le cadre de ses missions de lutte contre la pauvreté, l’ADDS appuie le secteur de la Microfinance. De la génèse du microcrédit à l’essor des IMF* Djiboutiennes, retour sur le développement d’un secteur financier au service du plus grand nombre.
Membres, gérants, personnel des caisses et élus réunis lors de l’atelier de sensibilisation aux bonnes pratiques de la microfinance organisé les 6 et 7 janvier 2010 au Palais du peuple de Djibouti. Une centaine de participants venus des six régions du pays ont participé à cet atelier de deux jours organisé par l’ADDS.
Exero 01, 5555 BLA BLA BLA 25
Ces changements vont
bouleverser complète-
ment le paysage finan-
cier des pays sous-développés. Et
sous l’impulsion de la réussite d’ins-
titutions comme la Grameen Bank
du Bangladesh ou la Bank Rakyat of
Indonesia (BRI), les campagnes de
«crédit pour les pauvres » vont se
multiplier à travers la promotion du
microcrédit. L’impact présumé sur les
revenus des pauvres et autres exclus
du système bancaire de l’émergence
d’un secteur de la microfinance au
sein des systèmes financiers des pays
en développement (PED) ont amené
les spécialistes du développement à
en faire l’un de leur cheval de bataille
pour la lutte contre la pauvreté, au
point que les Nations-Unies ont dé-
crété en 2005, une Année Internatio-
nale du Microcrédit.
créer un environnement propice à l’essor Des imf Djiboutiennes
Pendant plusieurs années, le paysage
de la microfinance à Djibouti était très
limité et se résumait pour l’essentiel
à des volets « microcrédit» adossés
à des programmes multisectoriels.
Il se composait principalement
d’un programme de microcrédit
solidaire conduit par quelques
initiatives isolées d’associations et
d’ONG caritatives peu structurées
et avec très peu d’impact en termes
de populations couvertes et par l’ex
Fonds Social de Développement,
(projet clôturé en décembre 2007).
L’absence d’un cadre juridique
et règlementaire permettant la
régulation et la supervision des
opérations, d’un programme
national d’accompagnement
des micro-entrepreneurs et une
insuffisance de l’offre de formation en
rapport avec les IMF et d’information
du public étaient autant de freins au
développement de la microfinance à
Djibouti. Le coût des services rendus
et les taux d’intérêts pratiqués par
ces institutions étaient par ailleurs
très élevés, une situation contraire
à l’esprit de la microfinance, celui
de favoriser la structuration et la
formalisation de l’activité des petites
et micro entreprises.
Consciente de l’importance gran-
dissante des institutions mutualistes
dans le paysage financier du pays,
le Gouvernement djiboutien a mis
sur pied une stratégie nationale
de développement de la microfi-
nance, dont la première étape fût
la création d’un environnement lé-
gal propice au développement des
IMF. Grâce au concours de la Banque
Centrale de Djibouti, la loi numéro
179/AN/07/5e portant réglementa-
tion de l’activité de microfinance sur
le territoire de la République a été
adopté en 2007. Et l’ADDS par son
statut particulier promulgé en 2008,
est habilité d’exercer une activité de
microfinance à titre transitoire en at-
tendant l’agrément des IMF sur le
territoire. *IMF : Institutions de Microfinance
Ils ont dit...DIRIEH HACHI YOUSSOUF, Gérant de la CPEC
« Nous sommes là pour promouvoir la microfinance et garantir aux pauvres et aux ménages à faible revenu un accès durable aux services financiers pour lesquels la demande est très forte. Il n’y a pas de problèmes dans la coexistence des deux caisses, au contraire cela rapproche les services financiers de la population. Pour le moment, on ne peut que saluer les initiatives de création d’IMF et de guichets. Il y aura une diversité de produits pour le bonheur de la population cible. »
SAIDA ABDILLAHI SAID, Gérante de la CNEC
« La mission des caisses est en phase avec le développement durable. Elle contribue à faciliter l’intégration des populations pauvres au sein des flux économiques, tout en soutenant les marchés locaux et en augmentant les opportunités économiques de personnes qui, pour satisfaire leurs besoins financiers, se sont dotées d’une entreprise dont elles sont collectivement propriétaires, dont elles déterminent démocratiquement les orientations majeures et dont elles se partagent équitablement les résultats.
Qualité, efficacité, proximité, accessibilité : voilà plusieurs bonnes raisons de devenir membre. C’est un choix avisé comme consommateur de services financiers. C’est aussi une bonne décision en tant que citoyen puisque vous participez à la prospérité collective de votre institution financière avec les gens de votre entourage, ce qui vous permettra ensemble, de maîtriser l’évolution des services et d’en axer le développement sur les besoins réels des gens, des organismes et des entreprises de votre milieu. »
DOSSIER SPECIAL
MICROFINANCE : LES CAISSES SE PRÉPARENT POUR L’AVENIR « La pauvreté n’est pas une fatalité ». La microentreprise est un moyen d’en sortir. Voilà pourquoi, dans le cadre de ses missions de lutte contre la pauvreté, l’ADDS appuie le secteur de la Microfinance. De la génèse du microcrédit à l’essor des IMF* Djiboutiennes, retour sur le développement d’un secteur financier au service du plus grand nombre.
26 BLA BLA BLA Exero 01, 5555
REPERES. La microfinance en chiffres.• Types d’activités financées - Vente de vêtements : 40.6% - Boutiques et bazars : 15.2% - Activités de restauration : 8.3%- Transformation alimentaires : 7%- Revente de fruits et légumes : 6.7%
Promouvoir l’émergence
d’institutions, l’octroi
de crédit et la micro-
entreprise pour faciliter l’accès
aux sources de financement des
promoteurs issus des couches les
plus défavorisées de la population
: telle était la lettre de mission de
l’ADDS dès sa création.
Ce projet s’est concrétisé avec la
mise en place de la Caisse Populaire
d’Epargne et de Crédit (CPEC). Cou-
vrant Balbala et Djibouti-ville, la coo-
pérative a vu le jour le 16 septembre
2008 par la volonté de quelques 800
femmes membres d’associations
déjà expérimentées en matière de
gestion de microcrédit.
La CPEC a démarré ses activités
en janvier 2009 et fût officiellement
inaugurée par son Excellence la Pre-
mière Dame de Djibouti le 31 mai
2009. A la fin de sa première an-
née d’exercice, la caisse populaire
comptait environ 6000 membres et
affichait un taux de remboursement
de 96%.
La CPEC s’est ancrée dans le pay-
sage financier djiboutien aux côtés
de la Caisse Nationale d’Epargne et
de Crédit (CNEC), la première insti-
tution de microfinance à avoir ou-
vert ses portes à Djibouti. Née le 31
mars 2008, la CNEC recensait 2400
membres au terme de sa première
année d’activité. Placée initialement
sous la tutelle du ministère de l’agri-
culture dans le cadre du projet de
développement de la microfinance
et de la microentreprise (PDMM),
la CNEC a par la suite été transfé-
rée au Secrétariat d’Etat chargé de
la Solidarité Nationale. Son réseau
est composé de son siège social, sis
à Boulaos, et désormais de deux
points de services à Eingueila et
Balbala .
CPEC et CNEC regroupent au-
jourd’hui environ 6500 clients.
132 millions FDJ de dépôts ont
été collectés à ce jour et plus de
250 millions FDJ de crédits distri-
bués. Ce départ prometteur est
de bon augure face aux nouveaux
défis que les caisses de Djibouti en-
tendent relever.
CPEC - CNEC : Décolage réussi pour les caisses d’épargne et de crédit de Djibouti
Animations par les femmes chefs de centres lors de la semaine portes-ouvertes des Caisses d’épargne et de crédit de Djibouti (15 au 19 novembre 2009).
96% : c’est le taux de remboursement affiché par la CPEC dès sa première année d’exercice.
Bénéficiaire de microcrédit.
Montants des crédits : de 30.000 à 500.000 FDJ pour les crédits de groupe et indivi-duels.
Source : Enquête réalisée courant 2009 à la demande de la Direction Program-mation, Suivi, Evaluation de l’ADDS sur un échantillon de 400 bénéficiaires ayant des crédits en cours et des crédits clôturés, soit 19% de l’ensemble des bénéficiaires de la CPEC et de la CNEC
• Profil des bénéficiairesFemmes : 93.5% des membres la CPEC, plus de 52%
à la CNEC.
78% des client(e)s âgé(e)s de 30 à 54 ans,
9.8% sont des jeunes de 20 à 29 ans,
13.8% sont âgé(e)s de 55 ans et plus.
• Retombées sur les ménages 89,5% des clients sondés ressen-
tent une amélioration de leur ni-
veau de vie général
54% des clients ont reconnu que
leurs conditions d’habitat se sont
améliorées.
54.3% des ménages bénéficiaires
ont acquis de nouveaux biens suite à l’obtention de leur microcrédit.
Exero 01, 5555 BLA BLA BLA 27
et d’Ali-Sabieh ont vu le jour en
2009, respectivement les 14 avril et
20 aout..
L’extension du réseau à de nouveaux
membres et le recrutement de
nouveau personnel impliquant
des efforts de formation et
d’information. L’ADDS tient là aussi
un rôle clé dans la mise en place de
cycles de formation à destination
des micro entrepreneurs et d’actions
de sensibilisation à destination
du grand public et des autorités
djiboutiennes. L’enjeu est à la fois de
fournir aux membres existants des
outils de bonne gestion, de favoriser
l’adhésion de nouveaux membres,
de groupes solidaires en particulier,
formés aux méthodes comptables,
et de renforcer les capacités du
personnel technique des Caisses
et des chefs de centre, clé de voute
volontaire est fréquent. Pour les
membres des caisses, l’épargne
est pourtant la meilleure garantie
sur l’avenir, le meilleur moyen de
se prémunir contre les défauts de
remboursement.
L’absence de banques en régions
oblige des salariés et des
commerçants à de nombreux
déplacements vers la capitale
pour des opérations de retraits ou
de versements sur leurs comptes
domiciliés à Djibouti-ville. Pour
remédier à cette carence, CPEC et
CNEC se sont engagées dans un
processus d’ouverture de caisses
et de points-services en régions.
Suivant cet esprit de service de
proximité, les caisses de Tadjourah
Seulement 16% des membres des caisses d’épargne et de crédit sont des hommes.
ANALYSE
LES NOUVEAUX ENJEUX DE LA MICROFINANCEDepuis leur ouverture, les caisses ont enregistré des inscriptions en masse, essentiellement féminine. Tout en s’élargissant à de nouveaux clients, hommes et petits salariés notamment, les caisses ont vu se développer de nouveaux besoins.
Aujourd’hui, la microfinance
ne consiste plus seulement
en l’octroi de crédit. Les
IMF visent désormais la constitution
d’une épargne, une option straté-
gique de mobilisation des ressources
locales qui permettrait de réduire la
dépendance des caisses vis-à-vis des
bailleurs de fonds. Mais la difficulté
pour cela réside dans la persistance
de freins culturels à l’appropriation de
nouveaux produits financiers comme
l’épargne individuelle. Après un peu
plus d’une année d’exercice des deux
caisses, l’expérience montre qu’une
vaste campagne d’information et de
promotion de l’épargne s’avère né-
cessaire.
L’intérêt de se constituer une épargne
en prévision des lendemains n’est
pas perçu par tous. L’amalgame
entre épargne forcée/épargne
impulser la culture De l’épargne
du dispositif de microcrédits
djiboutien.
Pour assurer la viabilité des caisses
et du secteur de la micro finance,
l’ADDS devra veiller au strict
respect des procédures dans le
montage des dossiers , et dans le
recouvrement des crédits, la plupart
des problèmes de remboursement
résultant de manquements à ce
niveau. Des solutions visant à
responsabiliser les emprunteurs et à
renforcer les dispositifs de contrôle
interne des caisses et les capacités
de leur personnel en matière de
recouvrement sont actuellement
à l’étude. A cet effet, une cellule
d’encadrement de la microfinance
chargée d’appuyer les caisses,
de suivre et d’évaluer leur bon
fonctionnement a été mise en place
par l’ADDS, en décembre dernier.
28 BLA BLA BLA Exero 01, 5555
Dans l’accomplissement de ses missions dans le domaine de la microfinance, l’ADDS est amenée à conduire un travail de sensibilisation sur les prestations des IMF.
Ce travail s’exprime sous forme d’atelier auxquels participent les élus, la société civile et les professionnels à la prise en charge effective des pratiques de la microfinance. « Notre institution forte de son expérience en micro finance a pour mandat de faciliter l’accès aux sources de financement par la promotion du financement des micros entreprise et l’octroi des microscrédits », dira le Directeur
Général de l’ADDS, Mr Kadar Ismaël lors du lancement d’un atelier organisé au Palais du Peuple.
L’objectif recherché consiste à initier et développer des espaces d’échanges impliquant le maximum des partenaires concernés par l’évolution de la microfinance. Ces séances d’information et de dialogue avec les membres ainsi qu’avec les élus locaux ont porté sur des thèmes aussi importants que l’épargne, les crédits et surtout les pratiques du recouvrement sans laquelle il est difficile de pérenniser des instruments considérés
Pourquoi un atelier de sensibilisation aux bonnes pratiques de microfinance ?
Adama toé, chargé de bureau au Pnud
Quel est l’apport du PNUD dans le programme de
microfinance mené par l’ADDS à Djibouti ?
Il s’agit d’abord d’une assistance technique. Comme vous le savez, le PNUD est un partenaire du gouvernement
qui apporte des conseils pour la formulation des stratégies et des politiques et pour la mise en œuvre des
projets que le gouvernement considère comme prioritaires. C’est dans ce cadre que le PNUD a été sollicité
pour accompagner les efforts du gouvernement en matière de développement de la microfinance. Nous avons
donc apporté une expertise pointue qui a permis au gouvernement de formuler une stratégie nationale de
microfinance qui est comme même le point de départ de toutes les actions qui se mènent aujourd’hui par rapport
au microcrédit et la microfinance.
Dans le cadre du Programme de Réduction de la Pauvreté Urbaine à Djibouti (PREPUD),
quelle approche privilégie le PNUD dans son intervention ?
Le PREPUD est un vaste programme qui associe quatre bailleurs de fonds : la BAD, la BID, l’AFD et la BM. Parmi
ces 4 bailleurs, deux interviennent dans le domaine de la microfinance : la BAD et la BID. Par rapport à nous, ces
deux banques apportent les ressources financières nécessaires. Nous, PNUD, nous apportons la matière grise,
l’expertise qu’il faut pour coordonner l’ensemble des actions.
INTERVIEW
comme les moyens les plus performants dans la lutte contre la pauvreté.
Quels sont les valeurs et les principes sous- jacents à l’organisation de ces types d’atelier ?
- on apprend les choses aux gens mais ce sont toujours eux qui doivent en faire un usage fréquent et utile (principe de l’intégration) ;
- les solutions émancipatrices sont celles qui font appel à la participation active des groupes concernés (principe de l’appropriation) ;
- être attentive à la manière dont les choses se passent et survivent augmente et optimise la capacité d’agir et de comprendre ce qui se fait (principe de l’expérience) ;
- donner des outils aux gens est une chose, leur donner les moyens de s’en servir durablement en est une autre (principe de l’accompagnement).
En résume, c’est en révélant à la personne à elle-même, en lui faisant découvrir ses propres ressources, et en l’aidant à affiner ses capacités de compréhension des initiatives sur la bases desquelles, elle pourra prendre progressivement sa place dans la société et jouer un rôle dans le champ général de tissu économique ; qu’elle peut être capable de construire son autonomie et saisir concrètement les opportunités qui lui sont offertes. Telle est la philosophie qui inspire les activités de sensibilisation et de formation.
FOCUS
ENERGIE SOLAIRELE CHOIX DU
DURABLE
Projets pilotes :PK12 et Holl-Holl
30 BLA BLA BLA Exero 01, 5555
FOCUS
LES PROJETS PILOTES D’ELECTRIFIACTION PAR ENERGIE SOLAIREPar un vaste programme d’électrification rurale par énergie solaire, l’ADDS contribue au désenclavement des localités les plus pauvres en énergie.Le soleil pour l’amélioration des conditions de vie et la réduction des disparités ?Illustration avec le projet pilote de Holl Holl.
Dans le cadre de sa mis-
sion de lutte contre la
pauvreté menée sous
la tutelle du Secrétariat d’Etat à la
Solidarité nationale, l’ADDS met en
œuvre des programmes d’électrifica-
tion rurale par énergie solaire.
Ce choix des énergies renouve-
lables concourt à un double défi :
adapter l’offre énergétique à la de-
mande spécifique des populations
rurales, tout en intégrant les impé-
ratifs environnementaux dans la
réponse aux besoins socio-écono-
miques.
Cette approche dite « durable » du
développement s’inscrit dans une
stratégie nationale du Gouverne-
ment Djiboutien de privilégier, dans
sa politique de décentralisation et
d’aménagement des régions, les
solutions énergétiques mettant en
valeur les atouts locaux.
À Djibouti, l’énergie solaire au
service de l’électrification rurale est
une solution durable. Viable sur le
long terme, elle repose sur l’exploi-
tation d’une ressource locale, natu-
relle et inépuisable – le soleil – sans
dégradation de l’environnement.
PK12 : 1er bénéficiaire
de kit solaireDu fait de la dispersion des ha-
bitants en zone rurale, du faible
niveau de leurs revenus et de la
faible demande énergétique de ces
régions économiquement sous-
développées, l’énergie photovol-
taïque est la solution la plus ren-
table comparée à une extension
du réseau d’électricité national ou
à une production d’électricité par
microcentrale diesel.
Dans cette optique, l’ADDS
mène des projets pilotes d’électri-
fication solaire décentralisés dans
les zones périurbaines et rurales
du pays.
C’est au PK12 l’an dernier que le
premier projet a été réalisé. Plus
de 200 ménages parmi les plus
démunis de ce quartier périur-
bain ont ainsi été équipés d’un kit
solaire de 160 Wc, suffisamment
puissant pour couvrir leurs besoins
de base.
Dans la foulée du projet pilote de
PK12, l’ADDS a lancé un second pro-
jet d’électrification solaire de grande
envergure, en milieu rural cette fois-
ci : Holl-Holl, l’un des plus grands
villages du pays, choisi pour devenir
la première commune djiboutienne
entièrement électrifiée au moyen de
systèmes solaires photovoltaïques.
La plus audacieuse
initiative pour le
développement rural En décembre dernier, l’ADDS a même
ouvert un bureau-antenne à Holl-Holl
pour mieux suivre l’état d’avancement
de ce projet phare et les conditions de
réalisation des travaux d’installation.
Actuellement en phase d’exécu-
tion, le projet pilote de Holl-Holl re-
présente la plus importante et la plus
audacieuse initiative de lutte contre
la pauvreté et de développement des
énergies renouvelables du pays. Usage
domestique, communautaire ou acti-
vités génératrices de revenus : ce sont
tous les besoins des villageois qui ont
été pris en compte.
La population de Holl-Holl était
jusque là électrifiée par un groupe
électrogène fonctionnant de 18 heures
à midi et consommant en moyenne 70
litres par nuit. 180 ménages étaient
ainsi électrifiés et la consommation
mensuelle du village atteignait les
2100 litres de gasoil. Un ménage dé-
boursait en moyenne 2000Fdj par mois
pour s’alimenter en électricité.
Le Secrétaire d’Etat à la Solidarité e t le Directeur Général de l’ADDS inaugure le four solaire de l’école d’Holl-Holl en compagnie des ingéneurs et techniciens de la Direction d’Electrification Rurale de l’ADDS. (13 janvier 2010)
Exero 01, 5555 BLA BLA BLA 31
FOCUS
LES PROJETS PILOTES D’ELECTRIFIACTION PAR ENERGIE SOLAIREDepuis septembre 2009, l’ADDS a
commencé le projet par l’électrifica-
tion d’une vingtaine de commerces
(19 boutiques, 3 restaurants, une
pharmacie) de la localité. Ces kits,
installés pendant le Ramadan, ont
obtenu la satisfaction de leurs bé-
néficiaires qui ont notamment sa-
lué la fraicheur des boissons à une
température jamais atteinte dans
la localité de Holl-Holl !
Depuis, l’expérience des kits so-
laires a été étendue à 30 ménages
parmi les plus démunis, 114 mé-
nages ordinaires, une pharmacie,
un collège, une école primaire,
une gare, un bureau administra-
tif et le poste de commandement
de l’école militaire. 10 lampadaires
équipés de panneaux solaires ont
également été installés dans les ar-
tères du village.
Depuis décembre 2009, un tech-
nicien de l’ADDS assure une perma-
nence dans la localité pour le suivi
des réalisations et le contrôle des
installations solaires (conditions de
pose et d’utilisation). Des séances
de formation des bénéficiaires au
mode d’utilisation et d’entretien
de leur système solaire sont éga-
lement organisées dans le bureau
délocalisé de l’ADDS équipé en cir-
constances.
Plus de 356 installations solaires
seront réalisées au cours du pre-
mier semestre 2010, dont 330 kits
solaires à usage domestique, 20
dédiés aux activités génératrices
de revenus (boutiques, restaurants,
etc.) et 6 à usage communautaire.
À 50 kilomètres de la capitale Djibouti, Holl Holl est le plus
important village de la région d’Ali Sabieh avec une population d’environ 3000 habitants. Comme l’ensemble des régions et localités du pays, Holl Holl puise ses traits caractéristiques de son histoire et de sa géographie.
L’histoire de Holl Holl n’est pas dissociable de l’épopée du chemin
de fer. Ce village est né durant la construction du viaduc qui permettra au train d’Addis-Abeba -Djibouti de franchir une étroite vallée. Ce pont de 136m de long et 29m de haut est l’ouvrage d’art principal de la ligne. Inauguré en 1900, il est l’oeuvre de l’ingénieur G.Eiffel.
L’avènement de la ligne de chemin de fer en tant qu’institution et mode d’organisation nouveau des moyens de transports devait s’accompagner d’une mutation sociale, démographique, économique sans précédent. Ce fût
en fait le point de départ d’un processus de structuration de la vie économique et sociale qui voit les deux tiers de la population vivre dans la capitale avec des déséquilibres profonds dans la répartition des richesses. Cette situation continuera à s’aggraver avec comme conséquence l’effritement progressif des communautés rurales et pastorales qui s’installeront dans les faubourgs pauvres de Djibouti-ville.
L’accroissement de la pauvreté dans des régions comme Holl Holl est donc consubstantiel à cet univers dichotomisé fonctionnant selon la logique de la locomotive et de ses wagons. Holl Holl est connue avant tout pour son
célèbre viaduc construit au siècle dernier et dont les travaux furent émaillés de difficultés matérielles et techniques accablantes. Touchée par une crise à la fois conjoncturelle et structurelle, la ligne de chemin de fer inaugurée officiellement en 1915 et ouverte au commerce en 1917 attend d’être redynamisée comme l’exprime et le souhaité les autorités Djiboutiennes même si le caractère binational impose des responsabilités partagée dans le processus de régularisation de son fonctionnement. Toujours est-il que la paralysie du transport ferroviaire a eu évidement des répercutions négatives sur la vie des localités desservies. La population de Holl Holl bénéficie à l’heure actuelle dans le cadre de la lutte contre la pauvreté de programme pilote de développement communautaire.
Du chemin de fer à l’ère du solaire
L’ÉPOPÉE D’HOLL HOLL
EN IMAGE. Inauguration du four solaire de la cantine d’Holl Holl
1
2
3
4 5 6 7 8
1. L’école de Holl Holl2. Rencontre des chefs du village.
3. Réunion dans le local de l’antenne ADDS.4-5. Détails du mécanisme d’orientation des paraboles
Détails de l’exterieur (6) et de l’intérieur (7-8) du four.
Le 13.01.2010. Après l’electrification du village, l’ADDS a installé des paraboles solaires pour la cuisson des repas de la cantine de l’école. Une expérience pilote menée par la Direction d’Electrification Rurale saluée par le Secrétaire d’Etat à la Solidarité venu inaugurer l’installation en présence du Directeur Général de l’ADDS et des aut.
32 BLA BLA BLA Exero 01, 5555
RÉALISATIONS SUR FSN ET SUR FINANCEMENTS EXTÉRIEURSActivités sur FSN - Désignation Unité Quantité
INFRASTRUCTURES À CARACTÈRE ÉCONOMIQUE
EQUIPEMENT EN ENERGIE SOLAIRE DE LA STATION DE POMPAGE u 1
RÉHABILITATION LOCAUX MICRO FINANCE (CPEC) u 2PÊCHERIE DE LOYADA u 1ECHOPPES u 3AMÉNAGEMENT PARC À BÉTAIL DE BALBALA u 1ACCÈS À L’ÉNERGIE (SUIVI ET MAINTENANCE) SOLAIRE ménages 203
INFRASTRUCTURES À CARACTÈRE SOCIAL
LOCAL DE FORMATION POUR L'EMPLOI u 1CENTRE DE SANTÉ (CENTRE DE DIALYSE) u 1RÉHABILITATION DE 4 DORTOIRS DU CENTRE MÈRE ET ENFANT u 1MINI CENTRE DE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE u 2CENTRE DE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE u 4
PAVAGE DE TROTTOIR m² 8 700 CLÔTURE DU GRAND CIMETIÈRE AU PK 12 km 2,5RÉHABILITATION DES LOCAUX DES HANDICAPÉS u 1
INFRASTRUCTURES RURALESPLATEFORME POUR UNE USINE DE DESSALEMENT u 1RETENUE D’EAU u 21EQUIPEMENT DE STATION DE POMPAGE u 2EQUIPEMENT SOLAIRE DE PUITS 15
MICRO FINANCE
SUBVENTION CPEC Fdj 89 317 086
CPEC : MONTANT DES CRÉDITS DÉBLOQUÉS Fdj 256 474 000
ENCOURS DE CRÉDITS Fdj 96 743 962
CNEC : MONTANT DES CRÉDITS DÉBLOQUÉS Fdj 158 000 000
ENCOURS DE CRÉDITS Fdj 49 255 444.02
RENFORCEMENT DES CAPACITESALPHABÉTISATION EN FRANÇAIS apprenantes 5 630
ALPHABÉTISATION EN ARABE apprenantes 1 243
SOUTIEN SCOLAIRE BEPC/BAC élèves 310
FORMATION SUR LES FORMATIONS AGRICOLES formation 5
FORMATION EN CONDUITE AUTOMOBILE jeunes filles 20
FORMATION DES JEUNES DESCOLARISÉES DU Q5 filles 41
DIAGNOSTIC ORGANISATIONEL DE LA SOCIÉTÉ CIVILE associations 511
FORMATION DES JEUNES AU MÉTIER DE LA MER jeunes 50
RÉALISATION DES LIVRETS DE VULGARISATION AGRICOLE livret 5 000
CONTRATS ET PRESTATAIRESPRESTATAIRES DE TRAVAUX u 49
CONSULTANTS u 34
PRINCIPAUX INDICATEURS - 2ND SEMESTRE 2009
Exero 01, 5555 BLA BLA BLA 33
RÉALISATIONS SUR FSN ET SUR FINANCEMENTS EXTÉRIEURSFinancements extérieurs (Tous bailleurs confondus (BM, BID, BAD,AFD) - Désignation Unité Quantité
INFRASTRUCTURES À CARACTÈRE ÉCONOMIQUE
VOIRIE (PAVÉE, ENROBÉE, PIÉTONNE) km 27.2
ADDUCTION D’EAU km 16.3
ACCÈS À L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE km 17.8
ACCÈS À L’ÉNERGIE SOLAIRE
MARCHÉ (CONSTRUCTION/RÉHABILITATION) u 5
GARE ROUTIÈRE u 5
VITRINE ARTISANALE u 1
INFRASTRUCTURES À CARACTÈRE SOCIAL
CENTRE DE FORMATION u 2
CENTRE DE SANTÉ/DISPENSAIRE u 3
CENTRE DE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE avec plate forme omnisport u 8
ECLAIRAGE SOLAIRE
FOURNITURE DE CUISEURS à Balbala et dans les regions de l’intérieur Ménages 500
POSTE DE POLICE u 1
INFRASTRUCTURES RURALES
PUITS CIMENTÉ u
RETENUE D’EAU u 1
ELECTRIFICATION RURALE HOLL HOLL Ménages 390
DISTRIBUTION DE PLANTS DE MANGUIERS u 1 000
RÉPONSE À LA CRISE ALIMENTAIRE
ACQUISITION D’EMBARCATION DE PÊCHE u 10
MICRO FINANCE
CRÉDIT POUR ASSAINISSEMENT AUTONOME Fdj 18 000 000
MICRO ENTREPRISECRÉDIT JEUNES DIPLÔMÉS AU CHÔMAGE Fdj 65 000 000
AUTRES
APPUI À DES COOPÉRATIVES RURALES u 8
34 BLA BLA BLA Exero 01, 5555
DANS LE PROCHAIN NUMÉRO :
PSAI : MOBILISATION POUR UN ASSAINISSEMENT TOTAL
PDUI : DES FORMATIONS POUR LES JEUNES DÉSCOLARISÉS
ET AUSSI : LA FUSION DES CAISSES D’EPARGNE ET DE CRÉDIT, ETAT D’AVANCEMENT DU PREPUD