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Liste de conseils pour tout savoir sur vos partiels

Nous vous avons concocté une liste de conseils pour tout savoir sur vos partiels:

- vérifier la salle d'examen sur la convocation

- regarder si vous avez un placement attribué

- vérifier que vous avez bien votre carte d’étudiant ou une pièce d’identité

- vous renseigner sur les documents/appareils autorisés lors de l’épreuve : calculatrice, dictionnaire pour les étudiants étrangers, etc...

► Lors de l’examen :

-L’anonymat des copies : il vous est garanti pour chaque épreuve écrite. Les copies doivent être anonymes : soit via un coin à rabattre, soit via un code barre.

-Tiers-temps : ceux d’entre vous en ayant fait la demande au préalable doivent se rendre dans la salle indiquée sur leur convocation, salle qui réunit toutes les personnes bénéficiant de temps supplémentaire.

- Le retard à une épreuve : vous ne pouvez pas vous voir refuser l’accès à la salle d’examen avant que le premier tiers du temps de l’épreuve ne soit écoulé. Mieux vaut partir en avance, surtout si votre centre d'examen est hors de Paris.

- La sortie est autorisée au bout d’une heure.

- L’usage du téléphone portable est interdit, celui-ci doit-être rangé et éteint. La possession d’un appareil électronique pendant l’épreuve (smartphone, MP3, autre), constitue un soupçon de fraude, même si vous ne l'utilisez pas.

► En cas de suspicion de fraude:

Le droit de finir votre épreuve ne peut vous être retiré (c'est essentiel : si vous n'êtes pas reconnu coupable de fraude, votre épreuve sera notée comme tout le monde et cette note figurera à votre dossier universitaire).

Bien entendu, mieux vaut ne pas tricher. Cependant, si vous vous trouvez suspecté de fraude (chose qui peut arriver même lorsqu'on n'a pas fraudé), n’hésitez pas à nous joindre au plus vite à l'adresse [email protected] afin que nous vous assistions pendant la procédure disciplinaire qui s'ensuivra.

En cas de questions, d’incident ou d’irrégularité dans le déroulement de vos examens, n’hésitez pas à contacter vos élus UFR Ades Sorbonne ou Fédé Paris I-Panthéon Sorbonne

Bon courage,

A très vite,

L’ADES

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UFR 02 SCIENCES ECONOMIQUES

Annales de sujets d’examen

Licence 1 Semestre 1

Table des matières : Introduction Générale à l’Economie p. 4 Problèmes Economiques Contemporains p. 38 Comptabilité d’Entreprise p. 52 Mathématiques 1 p. 106 Statistique et Informatique p. 131

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Université Paris I - UFR d’économie - L1 - Janvier 2015 INTRODUCTION GENERALE A L’ECONOMIE

Cours d’Antoine d’Autume, Nicolas Canry et Angela Greulich Samedi 10 janvier 2015, de 08h00 à 10h00. Pas de documents, pas de calculette.

Commentaire de texte. « Pétrole : les gagnants et les perdants de la chute des cours », A. Eveno et J.-M. Bezat, Le Monde, 28 novembre 2014.

« En décidant, jeudi 27 novembre, de ne pas réduire leur production de pétrole, les douze pays membres de l’Opep ont accepté que la chute des cours de l’or noir entamée depuis le début de l’été s’accélère. Vendredi 28 novembre à l’ouverture à New York, le baril de pétrole WTI a ouvert en baisse de 4,40 dollars à par rapport à mercredi soir, à 69,29 dollars. (…). Depuis la mi-juin, les cours se sont effondrés de 35 %. Entre la fin de 2010 et mi-2014, les prix du brut étaient contenus dans une bande allant de 100 à 120 dollars.

Ce changement de la donne fait des gagnants et des perdants. Un coup de pouce pour les économies européennes importatrices d’or noir. Les pays occidentaux importateurs de pétrole bénéficient de la baisse des cours à plusieurs titres comme le montre l’exemple de la France. Ses importations (toutes énergies confondues) ont atteint 66 milliards d’euros en 2013. « Sa facture sera réduite d’au moins 5 milliards d’euros en 2014 », estime COE-Rexecode. La baisse de 16 % du Brent [pétrole vendu à Londres] entre septembre 2013 et octobre 2014 va aussi entraîner, selon l’institut, un recul de 0,2 % des prix de la production. Dans l’industrie, le phénomène gonflera l’excédent brut d’exploitation de 2,9 %, soit 2 milliards d’euros, et son impact sera « supérieur à celui du crédit d’impôt compétitivité-emploi (CICE) » en 2014. (…) Cette baisse devrait tout de même « accroître le niveau du PIB de la zone euro de 0,5 % au total sur deux ans, soit 0,25 % par an », calcule-t-il. Son estimation rejoint celle du Fonds monétaire international (FMI), qui indique qu’un recul de 30 % du prix du brut accroît le PIB mondial de 0,2 point. Le pouvoir d’achat des automobilistes dopé. Les automobilistes sont les premiers à bénéficier de la baisse. Les prix du gazole et de l’essence ont retrouvé leur niveau de décembre 2010, indique le ministère de l’écologie et de l’énergie. La baisse serait plus nette sans le poids des taxes (TVA et TIPCE), qui représentent 60 % du prix de l’essence et 52 % du prix du gazole. Une fiscalité lourde que ne connaissent pas les Américains, pour lesquels le gain de pouvoir d’achat sera beaucoup plus important. (…) Les compagnies pétrolières à la peine. La baisse des cours du pétrole peut menacer certains investissements très coûteux et menacer les approvisionnements à moyen terme. « Certains groupes pétroliers reconsidèrent leur participation à de gros projets, du Canada à l’Angola, prévient l’AIE. Les retards ou les réductions de coûts affecteront les perspectives d’approvisionnement à plus long terme plutôt que la production à court terme. » Aux Etats-Unis, les compagnies pétrolières n’ont pas été dissuadées d’investir par la chute des cours. Dans certaines régions, la productivité a augmenté notamment grâce à la réduction de la durée des forages, et le coût d’extraction du baril d’huile de schiste n’excède pas 50 dollars. Mais certaines compagnies ont annoncé qu’elles feraient moins de forages en 2015. Résultat, les compagnies européennes du secteur pétrolier souffrent en Bourse. En début de séance à Paris, vendredi, Total perdait 4,58 %, Maurel et Prom 4 % et Technip 2,98 %. (…) Une instabilité politique pour certains pays. La chute des cours accroît les risques d’instabilité dans des pays exportateurs de pétrole, incapables de financer leur politique sociale. C’est le cas du Venezuela, du Nigeria, de l’Irak, de l’Iran, de l’Algérie et de la Libye, où le « prix d’équilibre » pour boucler le budget se situe très au-dessus de la barre des 100 dollars le baril. On comprend pourquoi ils ont plaidé, à Vienne, pour des mesures vigoureuses, contrairement aux pétromonarchies du Golfe qui ont les poches bien plus profondes. La Russie, particulièrement exposée. Le budget russe dépend pour plus de la moitié des recettes des hydrocarbures. Or cette chute des cours du brut se conjugue à la fuite massive des capitaux depuis un an et aux sanctions prises par les Occidentaux pour punir Moscou de ses interventions armées en Ukraine. Moscou a certes des réserves de devises, mais l’effondrement du rouble par rapport au dollar et à l’euro inquiète de plus en plus les consommateurs russes. Selon certains analystes, l’Arabie saoudite cherche à maintenir des prix bas pour dissuader la Russie (et la Chine) à investir dans leurs réserves de pétrole de schiste, plus coûteux à exploiter.

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Un risque économique : l’effet déflationniste. Cette baisse des cours peut aussi réduire l’inflation dans des proportions excessives. S’il est limité en Europe, où le poids de la fiscalité sur les carburants réduit ces tensions déflationnistes, le risque est bien réel ailleurs. « D’où, selon M. Artus, un risque de hausse des taux d’intérêt réels et de déflation dans certains pays. » Un mauvais coup pour la transition énergétique. La chute des prix du brut, qui tire aussi vers le bas ceux du gaz, peut dissuader les gouvernements et les industriels de remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables (éolien, solaire, etc.) devenues moins compétitives. » 1) Pour quelles raisons le marché du pétrole n’est-il pas un marché comme les autres ? Comment peut-on

caractériser la concurrence qui prévaut sur ce marché ? 2) Pour quelles raisons le prix du pétrole a-t-il baissé ces derniers mois ? 3) Pourquoi cette baisse peut-elle dissuader certaines compagnies productrices de pétrole ou de gaz de schiste

de développer leur activité ? 4) Par quels canaux le prix du pétrole influence-t-il l’économie mondiale ? Quels sont les effets positifs et

négatifs qu’on peut en attendre. 5) Pourquoi cette baisse du prix du pétrole contrecarre les objectifs de transition énergétique ? Dans ces

conditions, que pourraient faire les gouvernements nationaux pour accélérer cette transition ? 6) Qu’est-ce que la déflation et pourquoi menace-t-elle notamment en Europe ? Quelles conséquences peut-

elle avoir sur l’économie et sur les finances publiques ?

Exercice. Evasion fiscale

Deux entreprises identiques sont présentes sur un marché. On appelle p le prix et Q la quantité totale demandée ou offerte. La demande est 𝑄 = 19 − 𝑝. Les fonctions d’offre sont 𝑞 = 𝑝 − 4 et 𝑞 = 𝑝 − 4.

Pour chacune des questions vous remplirez le tableau ci-dessous que vous aurez reproduit sur votre copie. 1) Ecrivez la condition d’équilibre de marché. Quel est le prix d’équilibre et quelles sont les quantités

échangées ? 2) On suppose qu’une taxe T par unité de bien est mise en place. p désigne maintenant le prix payé par le

consommateur. Comment s’écrit algébriquement le prix par unité gagnée par chaque entreprise ? Ecrivez la condition d’équilibre de marché et déterminez le prix d’équilibre et les quantités échangées si T = 6. Les entreprises et les consommateurs ont-ils gagné ou perdu à l’instauration de la taxe ? Justifiez votre réponse.

3) Représentez sur un graphique les courbes d’offre et demande totales en l’absence de taxe et en présence de la taxe. On portera sur l’axe vertical le prix p payé par les consommateurs.

4) On suppose maintenant que l’entreprise 1 parvient à échapper à la taxe, tandis que l’entreprise 2 la paye. Tous les consommateurs payent le même prix quelle que soit l’entreprise à laquelle ils s’adressent. Réécrivez les offres q1 et q2 puis la condition d’équilibre du marché ; déterminez le prix d’équilibre et les quantités échangées si T est toujours égal à 6. Représentez cette troisième situation (taxe avec évasion fiscale) sur le graphique de la question 3.

5) Utilisez le tableau pour comparer les trois situations. Interprétez intuitivement les résultats obtenus. Comparez en particulier les situations sans taxe et avec évasion. Laquelle de ces deux situations est la meilleure pour chacune des entreprises ? Expliquez pourquoi.

Prix payé par le

consommateur

Prix reçu par l’entreprise 1

Quantité vendue par

l’entreprise 1

Prix reçu par l’entreprise 2

Quantité vendue par

l’entreprise 2 Sans taxe Avec taxe Avec évasion fiscale

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IGE – Corrigé du partiel du 10 janvier 2015

Commentaire de texte « Pétrole : les gagnants et les perdants de la chute des cours ».

1) L’OPEP peut s’apparenter à un cartel ; certains pays contrôlent une part de la production mondiale suffisamment importante pour être des faiseurs de prix ; concurrence oligopolistique ; le pétrole est une ressource non « productible » et non renouvelable, etc.

2) On peut évoquer à la fois une baisse de la demande liée au ralentissement de l’activité mondiale mais peut-être encore davantage (si on suit l’article) une augmentation importante de l’offre par certains pays gros producteurs, notamment l’Arabie Saoudite.

3) Les coûts d’extraction sont tantôt faibles dans certains pays (Moyen-Orient), tantôt élevés (gisements profonds et/ou en mer, etc.) Ainsi, avec des coûts marginaux de production croissants, toute baisse du prix peut dissuader les producteurs dans les zones où les coûts d’extraction sont élevés (et inférieurs au prix) d’entrer sur le marché. On peut généraliser ce raisonnement aux coûts d’extraction des gaz ou huiles de schiste (substituts du pétrole). C’est vraisemblablement une des raisons ayant poussé l’Arabie Saoudite à maintenir une offre très importante ces derniers mois (même si on peut aussi invoquer des facteurs géopolitiques, tels que les tensions entre l’Arabie Saoudite et l’Iran ou la Russie par exemple).

4) L’énergie et le pétrole entrent dans les coûts de production des entreprises de même que dans les dépenses de consommation des ménages (transport ou chauffage). Le pétrole entre aussi dans le coût de transport des marchandises. Une baisse du prix du pétrole peut ainsi stimuler à la fois l’offre des producteurs et la demande des consommateurs pour les biens produits au niveau national (on insiste généralement sur le choc positif d’offre). Cela stimule donc l’activité économique, ce qui constitue l’aspect positif de la baisse du prix du pétrole.

Néanmoins, la baisse du prix du pétrole fait baisser les prix sur les marchés de biens, ce qui risque d’accentuer le risque déflationniste qui frappe actuellement les pays d’Europe. La baisse du prix du pétrole ne fait pas les affaires de certains pays producteurs de pétrole. La baisse du prix du pétrole réduit également l’incitation à utiliser des énergies moins « polluantes » ou émettant moins de gaz à effet de serre. Ce sont les aspects négatifs de la baisse actuelle du prix du pétrole.

5) Un prix du pétrole élevé réduit l’écart entre le prix des énergies vertes ou propres (mais dont le coût de production reste relativement élevé aujourd’hui) et le prix des énergies qui participent au réchauffement climatique. Un prix élevé du pétrole rend ainsi la transition énergétique moins coûteuse en termes relatifs. La baisse actuelle du pétrole provoque l’effet inverse et constitue une incitation financière pour les agents à consommer davantage de pétrole… Dans ces conditions, les pouvoirs publics peuvent tenter de réduire cet écart de prix par la fiscalité (taxe carbone, subvention des énergies renouvelables, etc.)

6) La déflation traduit une baisse des prix (inflation négative). La stagnation/récession qui frappe actuellement l’Europe (en partie alimentée par des politiques d’austérité dans certains pays) est à l’origine de cette menace déflationniste. En période de déflation, les agents anticipent la baisse à venir des prix et diffèrent dans le temps une partie de leurs dépenses de

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consommation, ce qui accentue encore la récession et la baisse des prix ! La déflation renchérit

également le coût réel de l’endettement, pour les ménages mais aussi pour les entreprises et

pour les Etats. Elle se traduit notamment par de moindres rentrées fiscales, ce qui complique la

situation financière des Etats.

Exercice. Evasion fiscale

1) Offre globale = 2(𝑝 − 4)

L’équilibre 𝑂(𝑝) = 𝐷(𝑝) s’écrit 2(𝑝 − 4) = 19 − 𝑝 , ce qui donne :

𝑝 = 9, 𝑄 = 10, 𝑞 = 𝑞 = 5

2) Chaque entreprise reçoit 𝑝 − 𝑇 par unité vendue. La condition d’équilibre est 𝑂(𝑝 − 𝑇) = 𝐷(𝑝)

soit :

2(𝑝 − 𝑇 − 4) = 19 − 𝑝

2(𝑝 − 10) = 19 − 𝑝

ce qui donne :

𝑝 = 13, 𝑝 − 𝑇 = 7, 𝑄 = 6, 𝑞 = 𝑞 = 3.

Les consommateurs et les entreprises ont perdu à l’instauration de la taxe. Les premiers payent

chaque unité au prix 𝑝 = 13, supérieur au prix antérieur égal à 9. Ils consomment une quantité

𝑄 = 6 inférieure à la quantité précédente égale à 10. Leur surplus baisse. Les secondes vendent

chacune une quantité q inférieure à un prix inférieur. Leur surplus, c’est-à-dire leur profit, a

baissé.

3)

Nota. En toute rigueur, la courbe avec évasion fiscale est coudée et s’écrit :

𝑄 = 0 si p < 4

𝑄 = 𝑝 − 4 si 4 ≤ 𝑝 < 10

𝑄 = 2𝑝 − 14 si 𝑝 ≥ 10 (voir question 4).

6 8 10 Q

9

11

15

p avec taxes

avec évasion

sans taxes10

7

4

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4) 𝑞 = 𝑝 − 4 𝑞 = 𝑝 − 𝑇 − 4

𝑄 = 𝑞 + 𝑞 = 2𝑝 − 𝑇 − 8

La condition d’équilibre de marché est maintenant 2𝑝 − 𝑇 − 8 = 19 − 𝑝

2𝑝 − 6 − 8 = 19 − 𝑝

ce qui donne :

𝑝 = 11, 𝑝 − 6 = 5, 𝑞 = 7, 𝑞 = 1

5)

Prix payé par le

consommateur

Prix reçu par l’entreprise 1

Quantité vendue par

l’entreprise 1

Prix reçu par l’entreprise 2

Quantité vendue par

l’entreprise 2

Sans taxe 9 9 5 9 5

Avec taxe 13 7 3 7 3

Avec évasion fiscale 11 11 7 5 1

Les consommateurs sont dans une situation intermédiaire entre les deux situations

précédentes. Le marché est moins taxé, le prix d’équilibre plus bas et la quantité produite plus haute que dans la situation sans évasion. Les consommateurs gagnent à l’évasion fiscale. L’entreprise qui pratique l’évasion gagne évidemment par rapport à la situation où elle paye la

taxe. Mais elle gagne aussi par rapport à la situation sans taxe, alors que l’entreprise honnête perd par rapport à cette même situation. L’évasion rend plus compétitive l’entreprise qui la pratique, et donc moins compétitives les entreprises honnêtes.

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Université Paris I - UFR d’économie - L1 - Juin 2015 INTRODUCTION GENERALE A L’ECONOMIE

Cours d’Antoine d’Autume, Nicolas Canry et Angela Greulich Mercredi 17 juin 2015, de 08h00 à 10h00. Pas de documents, pas de calculette.

Texte 1 : LE GOUVERNEMENT A CÉDÉ AU MEDEF, par HENRI STERDYNIAK, directeur du département économie de la mondialisation de l'Observatoire français des Conjonctures économiques (OFCE).

Contrairement à ce qu'il avait annoncé durant sa campagne électorale, le président Hollande n'a pas eu la capacité ou la volonté politique de rompre avec la stratégie néolibérale impulsée par les classes dirigeantes et les technocraties européennes et nationales.

La France renonce vite à réorienter l'Europe. En juin 2012, la ratification du pacte budgétaire européen condamne la France à mettre en œuvre des politiques d'austérité budgétaire pour de longues années. La France se retrouve à quémander des délais pour réduire son déficit public (qui n'est pourtant pas excessif, compte tenu de la dépression en Europe) en échange de réformes structurelles d'inspiration libérale, sous la surveillance de Bruxelles. Certes, en 2012-2013, le gouvernement augmente la fiscalité sur les revenus du capital, sur les plus riches et sur les grandes entreprises ; il supprime des niches fiscales abusives, mais la taxation à 75% des salaires excessifs et l'écotaxe sont rapidement abandonnés. Surtout, le gouvernement reprend vite l'objectif de forte réduction des dépenses publiques et sociales, même si celle-ci est nuisible à la cohésion sociale et contreproductive en période de dépression. Sous la pression du lobby bancaire, ni la réforme bancaire ni la taxe sur les transactions financières ne s'attaquent vraiment à la spéculation et à la domination de la finance. Au contraire, dans ces domaines, la France freine la volonté réformatrice de l'Europe.

Enfin, la politique industrielle vigoureuse qu'avait pu annoncer la création de la Banque Publique d’Investissement, la promotion du made in France et l'activisme d'Arnaud Montebourg est vite abandonnée. La transition écologique, qui pourrait être une chance pour la France, n'est pas engagée avec la force nécessaire. Le gouvernement cède progressivement à la violente offensive du Medef ; les chefs d'entreprise obtiennent des allègements d'impôts sans contreparties en matière de recherche, d'emploi ou d'investissement ; ils pourront plus facilement licencier, réduire les salaires, augmenter les horaires; rien n'est fait pour élargir les capacités d'intervention des salariés dans les entreprises. Le gouvernement se trouve contraint de multiplier les concessions envers les chefs d'entreprise en espérant qu'ils voudront bien se décider à embaucher ou à investir. En vain, jusqu'à présent. La politique économique française est de plus en plus conduite par des énarques apolitiques, entre deux séjours dans la finance privée. A la stratégie libérale (tout faire pour augmenter la rentabilité et la compétitivité des entreprises telles qu'elles sont), la gauche gouvernementale est incapable de proposer une alternative cohérente basée sur la défense du modèle social français, l'intervention des salariés, le tournant écologique.

Texte 2 : SORTIR DE LA POLITIQUE DE LA DEMANDE, par GILBERT CETTE, Economiste, membre du Conseil d'Analyse Economique.

L'opposition politique « de droite » et politique « de gauche » a été vidée de son sens par une sorte de fétichisation des termes. Pour beaucoup d'intervenants, une politique « de gauche » s'inscrit nécessairement dans une logique de keynésianisme redistributif primitif. Une telle logique ignore les problèmes d'offre et considère que toute hausse du chômage témoigne d'une insuffisance de la demande à laquelle la seule réponse adaptée est une augmentation de la dépense publique, et postule que la lutte contre les inégalités passe avant tout par l'augmentation des minimas sociaux et davantage de progressivité de l'impôt. Cette approche maintenant systématique et pavlovienne incite à préférer

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l'utilisation du concept de politique « progressiste ». Une politique économique véritablement progressiste peut être essentiellement caractérisée par trois dimensions. Tout d'abord, elle vise à stimuler la croissance, afin d'élever le niveau de vie de la population, actuellement stagnant. Ensuite, elle doit dynamiser la mobilité sociale, dont la faiblesse actuelle est source d'inégalités figées. Enfin, elle doit réduire les inégalités, à la fois à la source et en luttant avec énergie contre la pauvreté, toujours trop élevée, et surtout celle des enfants, particulièrement insupportable. Or, force est de constater que dans ces trois dimensions, les politiques engagées sur les dernières années n'ont pas été à la hauteur des enjeux.

Les réformes structurelles, seules à même de stimuler la croissance de façon pérenne, n'ont été que tardivement engagées, et encore de façon peu ambitieuse, que ce soit sur le marché des biens ou celui du travail. La consolidation des finances publiques a privilégié la voie d'un alourdissement de la fiscalité bridant l'activité et d'une paupérisation des agents de l'Etat plutôt que d'une véritable réforme de l'administration, dont les collectivités territoriales. Une réelle réforme de la formation professionnelle et une réforme scolaire privilégiant la lutte contre le décrochage n'ont pas été engagées, alors que ce sont des voies à privilégier pour dynamiser la mobilité sociale. Enfin, la totémisation de certains thèmes a détourné l'action publique d'une véritable lutte contre la pauvreté. Par exemple, les effets préjudiciables sur l'emploi des moins qualifiés d'un smic élevé sont atténués par de coûteux allègements de contributions sociales qu'une réforme du salaire minimum permettrait de mobiliser vers des outils mieux ciblés sur les plus pauvres. Décidément, une politique économique véritablement progressiste reste à engager.

Questions.

1. Expliquez brièvement ce qu'on entend généralement par "politique d'austérité budgétaire".

2. Donnez des exemples d'une politique de l'offre d'une part, d'une politique de la demande d'autre part.

3. Proposez un exemple pour illustrer comment une politique de l'offre peut potentiellement stimuler la croissance et réduire le chômage.

4. Proposez un exemple pour illustrer comment une politique de la demande peut potentiellement stimuler la croissance et réduire le chômage.

5. Comment la réduction du déficit a-t-elle été mise en œuvre selon les deux auteurs ? Pourquoi la politique d'austérité budgétaire est-elle critiquée par Henri Sterdyniak ? Qu’en pense Gilbert Cette ?

6. Selon vous, une politique qui vise à réduire des inégalités de revenu peut-elle avoir un impact macroéconomique positif ? Justifiez votre réponse.

Exercice.

On étudie le marché d’un bien d’abord en autarcie puis après ouverture des frontières. Si p désigne le prix du bien et q la quantité échangée, les fonctions d’offre et demande dans le pays sont :

q = − 1 , q = 14 − p

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1. Reproduisez le schéma ci-dessous et utilisez-le pour identifier les courbes d’offre et

demande et le point d’équilibre. Utilisez les fonctions ci-dessus pour calculer le prix d’équilibre autarcique, c’est-à-dire en l’absence d’échanges internationaux. Vérifiez la cohérence avec le schéma.

2. On suppose maintenant que le pays s’ouvre au commerce international et que le prix mondial du produit est égal à 12. Expliquez pourquoi le prix sur le marché national se fixe maintenant au niveau du prix mondial. Quelles sont les quantités offerte et demandée par les entreprises et les consommateurs nationaux ? Sont-elles égales ? Interprétez la situation.

3. Tracez sur le schéma la droite d’équation p = 12 . Utilisez la figure pour interpréter la situation.

4. Utilisez la figure pour représenter les surplus des consommateurs et des producteurs en autarcie et après l’ouverture. Comparez et interprétez.

0123456789

101112131415

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

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Université Paris I - UFR d’économie - L1 - Juin 2015 INTRODUCTION GENERALE A L’ECONOMIE

Cours d’Antoine d’Autume, Nicolas Canry et Angela Greulich Mercredi 17 juin 2015, de 08h00 à 10h00. Pas de documents, pas de calculette.

Texte 1 : LE GOUVERNEMENT A CÉDÉ AU MEDEF, par HENRI STERDYNIAK, directeur du département économie de la mondialisation de l'Observatoire français des Conjonctures économiques (OFCE).

Contrairement à ce qu'il avait annoncé durant sa campagne électorale, le président Hollande n'a pas eu la capacité ou la volonté politique de rompre avec la stratégie néolibérale impulsée par les classes dirigeantes et les technocraties européennes et nationales.

La France renonce vite à réorienter l'Europe. En juin 2012, la ratification du pacte budgétaire européen condamne la France à mettre en œuvre des politiques d'austérité budgétaire pour de longues années. La France se retrouve à quémander des délais pour réduire son déficit public (qui n'est pourtant pas excessif, compte tenu de la dépression en Europe) en échange de réformes structurelles d'inspiration libérale, sous la surveillance de Bruxelles. Certes, en 2012-2013, le gouvernement augmente la fiscalité sur les revenus du capital, sur les plus riches et sur les grandes entreprises ; il supprime des niches fiscales abusives, mais la taxation à 75% des salaires excessifs et l'écotaxe sont rapidement abandonnés. Surtout, le gouvernement reprend vite l'objectif de forte réduction des dépenses publiques et sociales, même si celle-ci est nuisible à la cohésion sociale et contreproductive en période de dépression. Sous la pression du lobby bancaire, ni la réforme bancaire ni la taxe sur les transactions financières ne s'attaquent vraiment à la spéculation et à la domination de la finance. Au contraire, dans ces domaines, la France freine la volonté réformatrice de l'Europe.

Enfin, la politique industrielle vigoureuse qu'avait pu annoncer la création de la Banque Publique d’Investissement, la promotion du made in France et l'activisme d'Arnaud Montebourg est vite abandonnée. La transition écologique, qui pourrait être une chance pour la France, n'est pas engagée avec la force nécessaire. Le gouvernement cède progressivement à la violente offensive du Medef ; les chefs d'entreprise obtiennent des allègements d'impôts sans contreparties en matière de recherche, d'emploi ou d'investissement ; ils pourront plus facilement licencier, réduire les salaires, augmenter les horaires; rien n'est fait pour élargir les capacités d'intervention des salariés dans les entreprises. Le gouvernement se trouve contraint de multiplier les concessions envers les chefs d'entreprise en espérant qu'ils voudront bien se décider à embaucher ou à investir. En vain, jusqu'à présent. La politique économique française est de plus en plus conduite par des énarques apolitiques, entre deux séjours dans la finance privée. A la stratégie libérale (tout faire pour augmenter la rentabilité et la compétitivité des entreprises telles qu'elles sont), la gauche gouvernementale est incapable de proposer une alternative cohérente basée sur la défense du modèle social français, l'intervention des salariés, le tournant écologique.

Texte 2 : SORTIR DE LA POLITIQUE DE LA DEMANDE, par GILBERT CETTE, Economiste, membre du Conseil d'Analyse Economique.

L'opposition politique « de droite » et politique « de gauche » a été vidée de son sens par une sorte de fétichisation des termes. Pour beaucoup d'intervenants, une politique « de gauche » s'inscrit nécessairement dans une logique de keynésianisme redistributif primitif. Une telle logique ignore les problèmes d'offre et considère que toute hausse du chômage témoigne d'une insuffisance de la demande à laquelle la seule réponse adaptée est une augmentation de la dépense publique, et postule que la lutte contre les inégalités passe avant tout par l'augmentation des minimas sociaux et davantage de progressivité de l'impôt. Cette approche maintenant systématique et pavlovienne incite à préférer

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l'utilisation du concept de politique « progressiste ». Une politique économique véritablement progressiste peut être essentiellement caractérisée par trois dimensions. Tout d'abord, elle vise à stimuler la croissance, afin d'élever le niveau de vie de la population, actuellement stagnant. Ensuite, elle doit dynamiser la mobilité sociale, dont la faiblesse actuelle est source d'inégalités figées. Enfin, elle doit réduire les inégalités, à la fois à la source et en luttant avec énergie contre la pauvreté, toujours trop élevée, et surtout celle des enfants, particulièrement insupportable. Or, force est de constater que dans ces trois dimensions, les politiques engagées sur les dernières années n'ont pas été à la hauteur des enjeux.

Les réformes structurelles, seules à même de stimuler la croissance de façon pérenne, n'ont été que tardivement engagées, et encore de façon peu ambitieuse, que ce soit sur le marché des biens ou celui du travail. La consolidation des finances publiques a privilégié la voie d'un alourdissement de la fiscalité bridant l'activité et d'une paupérisation des agents de l'Etat plutôt que d'une véritable réforme de l'administration, dont les collectivités territoriales. Une réelle réforme de la formation professionnelle et une réforme scolaire privilégiant la lutte contre le décrochage n'ont pas été engagées, alors que ce sont des voies à privilégier pour dynamiser la mobilité sociale. Enfin, la totémisation de certains thèmes a détourné l'action publique d'une véritable lutte contre la pauvreté. Par exemple, les effets préjudiciables sur l'emploi des moins qualifiés d'un smic élevé sont atténués par de coûteux allègements de contributions sociales qu'une réforme du salaire minimum permettrait de mobiliser vers des outils mieux ciblés sur les plus pauvres. Décidément, une politique économique véritablement progressiste reste à engager.

Questions. 10 points.

1. Expliquez brièvement ce qu'on entend généralement par "politique d'austérité budgétaire".

Politique visant à limiter les dépenses publiques de l’Etat, dans la mesure où celles-ci sont souvent associées à un creusement du déficit public. Dans un contexte d’endettement public historiquement élevé (près de 95 % du PIB fin 2014), le gouvernement a jugé prioritaire de s’attaquer à la réduction des déficits (les déficits courants s’ajoutant au stock de dette publique existant). Henri Sterdyniak insiste quant à lui sur l’effet néfaste d’une telle politique, qui entretient la récession en ne soutenant pas suffisamment la demande.

2. Donnez des exemples d'une politique de l'offre d'une part, d'une politique de la demande d'autre part.

Les politiques d’offre cherchent à stimuler l’activité économique en facilitant les conditions de production des entreprises et/ou en renforçant les mécanismes concurrentiels sur les marchés. Elles peuvent par exemple consister à réduire les coûts de production des entreprises (par exemple en réduisant les prélèvements obligatoires associés au facteur travail, en abaissant le salaire minimum ou encore en cherchant à réduire les coûts associés aux licenciements) ou encore à faciliter l’entrée de nouvelles entreprises sur certains marchés de biens (en limitant par exemple la réglementation autour de certaines professions ou en facilitant les conditions administratives d’accès à certains marchés).

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Une politique de demande cherche, au contraire, à stimuler la demande adressée aux entreprises, que celle-ci proviennent des ménages (consommateurs), des entreprises elles-mêmes ou encore de l’Etat, qui peut éventuellement se substituer aux agents privés si la demande de ceux-ci vient à faire défaut. La demande des agents privés peut être stimulée par une politique monétaire accommodante. Elle peut aussi être stimulée par des politiques de dépenses publiques mentionnées à la première question.

3. Proposez un exemple pour illustrer comment une politique de l'offre peut potentiellement stimuler la croissance et réduire le chômage.

Exemple : politique de réduction du coût du travail du travail, notamment au niveau du salaire minimum (par exemple en supprimant totalement les cotisations employeurs sur le SMIC) : selon les partisans d’une telle mesure, celle-ci devrait permettre de réduire l’écart entre offre (rationnée) et demande de travail peu qualifié (à hauteur du SMIC), de réduire ainsi le chômage et de se rapprocher de l’équilibre du marché sans SMIC. Cette mesure permettrait donc d’embaucher des salariés dont la productivité est plus faible et donc d’augmenter l’offre de biens, dans certains services notamment.

Sur le marché des biens :

4. Proposez un exemple pour illustrer comment une politique de la demande peut potentiellement stimuler la croissance et réduire le chômage.

Exemple : politique de baisse des taux d’intérêt directeurs par la banque centrale : une telle mesure permet aux agents privés de bénéficier de conditions de crédit moins coûteuses devant les inciter à s’endetter davantage et donc (à prix des biens donné) à consommer (crédit à la consommation) ou investir (crédit immobilier et crédit aux entreprises) davantage.

Sur le marché des biens :

p

q

Offre 1

Offre 2

Demande

p

q

Offre

Demande 2 2 Demande 1

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5. Comment la réduction du déficit a-t-elle été mise en œuvre selon les deux auteurs ? Pourquoi la politique d'austérité budgétaire est-elle critiquée par Henri Sterdyniak ? Qu’en pense Gilbert Cette ?

Le déficit public est la différence entre les ressources et les dépenses (annuelles) de l’Etat. Schématiquement, les ressources proviennent principalement de la fiscalité et les dépenses concernent les dépenses de fonctionnement (rémunération des fonctionnaires), d’investissement et de protection sociale des pouvoirs publics.

On peut donc réduire le déficit public de deux grandes manières : soit en réduisant les dépenses de l’Etat (en faisant par exemple en sorte que l’Etat réduise « son train de vie » ou améliore la productivité de ses agents et le fonctionnement de ses services), soit en augmentant ses recettes fiscales.

Selon Henri Sterdyniak, l’Etat a joué principalement sur le volet « dépenses » ces dernières années, en réduisant notamment les revenus de redistribution (ce qui a des conséquences sociales préjudiciables). Gilbert Cette affirme quant à lui que c’est principalement en renforçant la fiscalité, notamment celle portant sur les ménages, que l’Etat a pu rééquilibrer son budget, sans suffisamment chercher à réformer l’Etat.

6. Selon vous, une politique qui vise à réduire des inégalités de revenu peut-elle avoir un impact macroéconomique positif ? Justifiez votre réponse.

Selon certains économistes, une politique de réduction des inégalités va permettre aux personnes les plus démunies (et ayant de ce fait un accès généralement difficile au crédit) de percevoir des revenus (prestations sociales, etc.) qu’ils vont pouvoir consacrer à l’éducation de leurs enfants (investissement plus important en « capital humain »), ce qui contribuera à terme à la réduction du chômage (plus élevé chez les personnes peu qualifiées), génèrera davantage de croissance économique (hausse de la productivité des travailleurs) et aboutira in fine à une réduction « endogène » des inégalités.

Selon d’autres économistes (plus keynésiens), les économies développées sont actuellement caractérisées à la fois par un déficit d’investissement (notamment des entreprises, qui font face à une demande faible) et par un excès d’épargne (épargne de précaution des ménages en période de crise économique). Dans ces conditions, la réduction des inégalités permise par une politique de redistribution des revenus pourrait faciliter la résorption de l’excès d’épargne sur l’investissement, en transférant des revenus des ménages « riches », qui sont généralement de gros épargnants, vers des ménages plus « pauvres », qui ont généralement une propension à consommer supérieure. Cette relance « par la consommation » devrait, selon ces économistes, relance l’activité économique.

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Exercice. 10 points.

On étudie le marché d’un bien d’abord en autarcie puis après ouverture des frontières. Si p désigne le prix du bien et q la quantité échangée, les fonctions d’offre et demande dans le pays sont :

q = p2 − 1 , q = 14 − p

1. Reproduisez le schéma ci-dessous et utilisez-le pour identifier les courbes d’offre et

demande et le point d’équilibre. Utilisez les fonctions ci-dessus pour calculer le prix d’équilibre autarcique, c’est-à-dire en l’absence d’échanges internationaux. Vérifiez la cohérence avec le schéma.

OG = DG → − 1 = 14 − p → = 15 → p* = 10 et q* = 4

2. On suppose maintenant que le pays s’ouvre au commerce international et que le prix mondial du produit est égal à 12. Expliquez pourquoi le prix sur le marché national se fixe maintenant au niveau du prix mondial. Quelles sont les quantités offerte et demandée par les entreprises et les consommateurs nationaux ? Sont-elles égales ? Interprétez la situation.

Désormais, les entreprises de notre (petite) économie se retrouvent sur un marché mondial où les consommateurs sont disposés à payer p = 12 pour acheter le bien considéré. Ces entreprises vont donc pouvoir vendre plus cher, sans risquer de voir le volume de leurs ventes

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101112131415

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Demande

p

q

Offre

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se réduire. Le prix national va donc se caler sur le prix mondial, qui est supérieur au prix en autarcie.

Les entreprises vont ainsi offrir q = 12/2 – 1 = 5. Toutefois, les consommateurs nationaux, « pénalisés » par la hausse du prix (passant de 10 à 12) vont réduire leur demande à q = 14 – 12 = 2. Offre et demande nationales ne sont donc plus égales.

La différence, soit 3 unités, sera exportée par les entreprises nationales dans le monde, où elle sera achetée par des consommateurs internationaux.

3. Tracez sur le schéma la droite d’équation p = 12 . Utilisez la figure pour interpréter la situation.

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101112131415

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Demande

Offre p

q

Exportations

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4. Utilisez la figure pour représenter les surplus des consommateurs et des producteurs en autarcie et après l’ouverture. Comparez et interprétez.

En autarcie :

En économie ouverte :

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101112131415

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101112131415

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Demande

Offre p

q

Demande

p

q

Offre

Surplus des consommateurs Surplus des producteurs

Surplus des consommateurs Surplus des producteurs

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Même si l’ouverture internationale a un effet positif sur le surplus global du marché (la somme des surplus des consommateurs et des producteurs augmente), elle fait des gagnants (les producteurs, qui vendent plus et plus chers et dont le surplus augmente fortement) et des perdants (les consommateurs, qui payent le bien plus chers et consomment finalement moins et dont le surplus se réduit donc logiquement).

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Université Paris I - UFR d’économie - L1 - Janvier 2014 INTRODUCTION GENERALE A L’ECONOMIE

Cours d’Antoine d’Autume, Nicolas Canry et Angela Greulich Lundi 13 janvier 2014, de 08h00 à 10h00. Pas de documents, pas de calculette.

Commentaire de texte. « La crise des dettes souveraines », A. Brender, F. Pisani et E. Gagna, Collection « Repères », La Découverte, 2012. (10 points)

« À l'automne 2008, l'implosion du système financier occidental, en mettant fin à la progression continue de l'endettement privé, a placé les États face au risque d'un effondrement de la demande globale. Pour l'écarter, ils ont accepté de dégrader fortement leurs soldes budgétaires. Ils ont jeté, ce faisant, les germes de la crise des dettes souveraines.

Laisser l'endettement [la dépense] des États se substituer à celui [celle] des agents privés, à un moment où l'épargne restait surabondante, était pourtant ce qu'il fallait faire : la dette publique a joué son rôle de volant régulateur capable d'emmagasiner [absorber] une épargne excédentaire pour éviter qu'elle ne déprime l'activité. Encore faut-il que ce volant soit capable, le moment venu, de restituer l'épargne accumulée. Là réside, pour les régions développées, le véritable problème. Avec un endettement souvent déjà élevé, des perspectives de croissance à long terme modestes et des budgets sociaux que le vieillissement de leur population va alourdir, beaucoup d'États ne peuvent maintenir un déficit budgétaire important sans risquer de voir leur solvabilité mise en doute. Enrayer trop vite la progression de leur dette, en réduisant les déficits publics alors que l'épargne privée tend toujours à rester excédentaire, les conduirait toutefois à freiner dangereusement l'activité. Face à ce dilemme, les stratégies adoptées ont été différentes: le Japon et les États-Unis ont choisi de privilégier le retour à la croissance, la zone euro le retour à l'équilibre budgétaire. »

Répondez aux questions suivantes en vous appuyant sur le texte. Pour ce faire, vous pouvez vous appuyer sur le cadre d'un modèle keynésien élémentaire en économie fermée où Y = C + I + G et où on note S l’épargne et T les impôts. 1. Par quels canaux la crise financière des subprimes s'est-elle répercutée sur l'économie réelle ?

2. Dans une économie fermée sans Etat, on a toujours I = S. Si les entreprises souhaitent réduire leur investissement, par quelle variable transite l'ajustement selon Keynes ? Expliquez en détail les mécanismes de convergence vers le nouvel équilibre.

3. On introduit maintenant l'intervention de l'Etat. Quel lien existe-t-il entre dépenses publiques, déficit public et dette publique ?

4. Rappelez la relation existant entre épargne, investissement et déficit public. A partir de cette équation commentez le début du second paragraphe du texte, justifiant l'intervention publique après 2008. Que se serait-il vraisemblablement passé en l'absence d'un creusement du déficit public ?

5. A partir du texte, expliquez en quoi la situation économique d'avant crise a significativement compliqué la mise en place des politiques publiques contracycliques. Expliquez notamment à quel dilemme les états ont finalement été confrontés ?

6. Selon les auteurs, qu'est-ce qui a distingué les politiques macroéconomiques menées aux Etats-Unis et en Europe depuis la crise des subprimes ? Selon-vous, quels autres facteurs permettraient d’expliquer les différences de trajectoires entre ces deux zones ? (Rappelons que le taux de chômage américain est retombé à 7 % fin 2013, alors qu’il reste à 12 % dans la zone euro à la même période). A quels problèmes les deux zones risquent-elles d’être confrontées dans les années à venir ?

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Exercice. (10 points)

On étudie un marché du travail concurrentiel avec deux types de travailleurs appelés 1 et 2 et deux types d’entreprises appelées A et D.

Il y a !" = $% travailleurs de type 1 et !& = '% travailleurs de type 2. Les demandes totales de travail des entreprises des deux types sont :

() = 60 − 2.,(1 = 85 − ..

w désigne le salaire et () et (1 les nombres de travailleurs employés.

1. On suppose que les entreprises de type A n’emploient que les travailleurs de type 2 et les entreprises de type D, les travailleurs de type 1. Déterminez les salaires d’équilibre sur les deux sous-marchés.

2. On suppose maintenant que les deux types de travailleurs sont parfaitement interchangeables et que les deux types d’entreprises sont prêtes à employer indifféremment les uns ou les autres. Déterminez le salaire d’équilibre sur l’unique marché du travail. Quels sont les effectifs () et (1 employés par les deux types d’entreprises ?

3. On suppose maintenant que les travailleurs des deux types ont exactement les mêmes capacités mais que les entreprises de type D refusent d’employer les travailleurs de type 2. Le type des travailleurs peut représenter le sexe ou l’origine ethnique.

L’équilibre avec marché unique de la question 2 peut-il se réaliser ? Justifiez votre réponse. L’équilibre avec deux sous-marchés de la question 1 peut-il se réaliser ? Justifiez votre réponse. (Aucun nouveau calcul n’est nécessaire pour cette question ; seul le raisonnement compte).

4. Quels sont finalement les équilibres qui se réalisent dans le cas où aucune entreprise ne discrimine et dans le cas où les entreprises de type D discriminent ? Complétez le tableau ci-dessous en faisant apparaître dans chaque case la valeur numérique correspondante du salaire touché ou payé. Indiquez qui gagne et qui perd (travailleurs et entreprises) à la présence d’entreprises discriminantes ? Expliquez.

w Travailleurs 1

(non-discriminés) Travailleurs 2 (discriminés)

Entreprises A (non-

discriminantes)

Entreprises D (discriminantes)

Sans discrimination (marché unique)

Avec discrimination (deux marchés)

5. Question facultative. On suppose maintenant qu’il y a !" = 5% travailleurs de type 1 et !& = &% travailleurs de type 2. Quel équilibre se réalise ? Commentez et concluez.

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Université Paris I - UFR d’économie - L1 - Janvier 2014

INTRODUCTION GENERALE A L’ECONOMIE Cours d’Antoine d’Autume, Nicolas Canry et Angela Luci

Lundi 13 janvier 2014.

Durée : deux heures. Pas de documents, pas de calculette.

Commentaire de texte. 1. La crise financière a affecté les bilans et donc la santé financière des banques, ce qui les a

contraintes a réduire leur offre de crédit aux agents privés, ménages et entreprises. En période de crise par ailleurs, l’épargne de précaution des ménages peut avoir tendance à s’accroître et les entreprises reportent leurs projets d’investissement. Tous ces facteurs pèsent sur les postes de demande C et I.

2. Dans la théorie keynésienne, l’épargne S s’ajuste aux évolutions de I. Si I baisse, S va devoir baisser ; l’ajustement transite par la baisse du revenu Y. L’ajustement de S à la baisse implique donc une baisse du niveau de production et donc l’apparition ou l’augmentation du chômage.

3. Déficit public = T – G. Toutes choses égales par ailleurs, une hausse de G accroît donc le déficit et l’endettement publics. La dette publique est la somme des déficits publics courant et passés non encore remboursés (contrairement au déficit, la dette est un stock).

4. Y = C + I + G et Y – T = C + S. Par conséquent, C + I + G = C + S + T. Finalement :

S = I + (G – T).

Avec la crise des subprimes, l’épargne des ménages est restée stable (ou a même légèrement augmenté). Dans le même temps, l’investissement privé s’est effondré. Dans ces conditions, la théorie keynésienne suggère à l’Etat de creuser son déficit public G – T afin d’utiliser/absorber l’excès d’épargne sur l’investissement privé (S – I). Sans cette intervention publique, la baisse de l’investissement aurait accru le chômage suivant les mécanismes présentés à la question 2.

5. La particularité de la situation en 2008 est que la dette publique (en % du PIB) de la plupart des pays développés était déjà à des niveaux historiquement élevés avant même le début de la crise. Les états ont donc dû faire des arbitrages entre le soutien de l’activité économique en réponse à une crise de grande ampleur et le maintien de la dette publique sous un seuil au-delà duquel leur solvabilité pouvait être menacée. C’est le dilemme auxquels les états été confrontés.

6. Face à ce dilemme, il semble que les Etats-Unis aient privilégié le soutien de l’activité économique, au prix de déficits publics très importants. En Europe, la question du niveau de la dette publique est entrée davantage en ligne de compte : les états européens ont eux aussi creusé leur déficit public mais ils ont cherché à revenir à l’équilibre plus rapidement que les Etats-Unis.

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La suite de la question fait appel à la culture générale des étudiants. Pour expliquer les meilleures performances américaines en termes de baisse du chômage, on peut évoquer bien sûr la politique monétaire, qui a été beaucoup plus accommodante aux Etats-Unis qu’en Europe (qu’on pense notamment au Quantitative Easing de la Fed). On peut aussi évoquer la plus grande flexibilité du marché du travail américain.

Exercice. 1. Les relations d’équilibre sur les deux sous-marchés sont

60 − 2% = 40)*+,% = 10

pour les travailleurs de type 2, qui travaillent dans les entreprises de type A, et

85 − % = 60)*+,% = 25

pour les travailleurs de type 1 qui travaillent dans les entreprises de type D.

2. L’équilibre sur le marché unique est :

60 − 2% + 85 − % = 40 + 60)*+,145 − 3% = 100)*+,% = 15

Les entreprises de type A emploient 60 − 2 × 15 = 30 travailleurs, tandis que les entreprises de type D emploient 85 − 15 = 70 travailleurs.

Le salaire d’équilibre lorsqu’il n’y a qu’un seul marché est intermédiaire entre les salaires qui s’établissent sur les deux sous-marchés.

3. L’équilibre avec marché unique ne peut se réaliser puisqu’il faudrait que les entreprises A, qui ne discriminent pas, emploient les 40 travailleurs discriminés car ils sont de type 2, alors qu’elles ne veulent embaucher, comme on l’a vu, que 30 travailleurs.

Les 40 travailleurs discriminés tentent de travailler dans les entreprises de type A. Cet excès d’offre de travail dans ces entreprises y fait baisser le salaire au-dessous de 15. Symétriquement la baisse de l’offre de travail dans les entreprises discriminantes y fait augmenter les salaires. On va ainsi passer à l’équilibre à deux-sous marchés de la question 1, où tous les travailleurs discriminés sont dans les entreprises non-discriminantes, et tous les travailleurs de type 1 dans les entreprises discriminantes.

4. En l’absence de toute discrimination c’est l’équilibre avec marché unique de la question 2 qui se réalise. En présence d’entreprises discriminantes, c’est l’équilibre à deux sous-marchés de la question 1.

Le tableau suivant résume les situations des agents.

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w Travailleurs 1

(non-discriminés) Travailleurs 2 (discriminés)

Entreprises A (non-

discriminantes)

Entreprises D (discriminantes)

Sans discrimination (marché unique) 15 15 15 15

Avec discrimination (deux marchés) 25 10 10 25

gagnent perdent gagnent perdent

Les travailleurs discriminés souffrent évidemment de la discrimination. Leur salaire est égal à 10 alors qu’il serait égal à 15 en l’absence de discrimination. Les travailleurs non-discriminés gagnent à la présence de discrimination : ils sont relativement plus recherchés et leur salaire s’élève. Ce qui est moins évident est que les entreprises qui ne pratiquent aucune discrimination gagnent à ce que d’autres entreprises discriminent. Ces dernières y perdent objectivement, puisqu’elles doivent verser un salaire plus élevé. Elles pensent subjectivement y gagner puisqu’elles veulent à tout prix ne pas employer les travailleurs de type 2. Leur comportement peut être dû à du pur racisme ou sexisme. Il peut aussi tenir au fait qu’elles croient, à tort, que les femmes ou les travailleurs appartenant à des minorités ethniques sont moins efficaces ou plus souvent absents…

5. Les 20 travailleurs de type 2 peuvent être employés par les entreprises de type A, qui emploieront également 10 travailleurs de type 1. L’équilibre à marché unique se réalise. Comme les travailleurs de type 1 sont répartis entre les deux types d’entreprises, il faut qu’ils touchent le même salaire. Comme les entreprises non-discriminantes emploient les deux types de travailleurs et les savent également efficaces, ils touchent le même salaire. C’est bien l’équilibre à marché unique qui se réalise.

Dans ce cadre très simple, la discrimination n’a pas d’impact économique lorsque les travailleurs discriminés sont relativement peu nombreux.

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Université Paris I - UFR d’économie - L1 - Juin 2014 INTRODUCTION GENERALE A L’ECONOMIE

Cours d’Antoine d’Autume, Nicolas Canry et Angela Greulich Mercredi 18 juin 2014, de 08h00 à 10h00. Pas de documents, pas de calculette.

Questions. Traitez 3 questions parmi les 4 suivantes en vingt lignes maximum par question (9 points) :

1. Exprimez les arguments auxquels renvoie l’idée de Main invisible. 2. Les effets du salaire sur l’emploi. 3. Pourquoi faut-il essayer d’empêcher la formation de monopoles ? 4. En quoi exportations et importations affectent-elles l’efficacité des politiques keynésiennes ?

Exercice. (11 points) On étudie le marché du travail d’une économie fermée se composant de travailleurs qualifiés et de travailleurs non qualifiés (il y a donc en fait deux marchés du travail dans cette économie).

1. Qui offre et qui demande du travail ? Représentez graphiquement un des deux marchés du travail de cette économie (qualifiés ou non qualifié) en faisant figurer le surplus des travailleurs et des entreprises sur le graphique.

Le pays décide d’ouvrir son économie et de se spécialiser principalement dans la production de biens de haute technologie nécessitant uniquement du travail qualifié.

2. Comment une telle spécialisation va-t-elle affecter le marché du travail qualifié ? Et le marché du

travail non qualifié ? 3. Représentez schématiquement sur deux graphiques les courbes initiales d’offre et de demande. Quelles

courbes se déplacent ? Tracez les nouvelles courbes. 4. Comment les salaires et l’emploi ont-ils évolué sur les deux marchés ? Expliquez.

Application numérique. Avant l’ouverture, le salaire d’équilibre des travailleurs qualifiés wQ valait 30 et l’emploi qualifié était de 110. Le salaire de travailleurs non qualifiés wNQ valait 20 et l’emploi non qualifié était de 120. Suite à l’ouverture internationale, la demande de travail qualifiée s’établit à DQ = 220 – 2wQ et la demande de travail non qualifiée à DNQ = 140 – 4wNQ. L’offre de travail qualifiée vaut OQ = 20 + 3wQ et l’offre de travail non qualifiée ONQ = 80 + 2wNQ.

5. Calculez l’emploi et le salaire d’équilibre sur les deux marchés après l’ouverture internationale. 6. Identifiez sur chacun de deux graphiques l’ancien et le nouvel équilibre. Commentez. 7. Calculez le ratio wQ / wNQ. Comment a-t-il évolué par rapport à la situation autarcique ? Quelle

incidence a eu l’ouverture sur les inégalités salariales ? En fait, l’économie étudiée dispose d’une législation établissant un salaire minimum, fixé à 20.

8. Quelle incidence va alors avoir l’ouverture commerciale sur le marché du travail des non qualifiés ? 9. Comment évoluent les inégalités ?

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Université Paris I - UFR d’économie - L1 - Juin 2014 INTRODUCTION GENERALE A L’ECONOMIE

Cours d’Antoine d’Autume, Nicolas Canry et Angela Greulich Mercredi 18 juin 2014, de 08h00 à 10h00. Pas de documents, pas de calculette.

Corrigé

Questions.

Ces 4 questions sont traitées en détail en cours et/ou en TD. Exercice.

1. Qui offre et qui demande du travail ? Représentez graphiquement un des deux marchés du

travail de cette économie (qualifiés ou non qualifié) en faisant figurer le surplus des travailleurs et des entreprises sur le graphique.

2. Comment une telle spécialisation va-t-elle affecter le marché du travail qualifié ? Et le marché du travail non qualifié ? Avec la spécialisation dans des biens de haute technologie, la demande de travail qualifiée va augmenter, la demande de travail non qualifié va diminuer.

3. Représentez schématiquement sur deux graphiques les courbes initiales d’offre et de demande. Quelles courbes se déplacent ? Tracez les nouvelles courbes.

L

w/p Offre des salariés

Demande des entreprises

Surplus des entreprises

Surplus des salariés

LQ

wQ/p

Offre travail qualifié

Demande travail qualifié en économie fermée (1)

Demande travail qualifié en économie ouverte (2)

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La courbe de demande de travail qualifié se déplace vers le haut (hausse) tandis que la demande de travail non qualifié se déplace vers le bas (baisse).

4. Comment les salaires et l’emploi ont-ils évolué sur les deux marchés ? Expliquez.

A offre de travail qualifié inchangée, la hausse de la demande tend le marché, accroît le salaire wQ et le volume d’emploi qualifié d’équilibre. A l’inverse, la baisse de la demande de travail non qualifié (à offre inchangée) réduit le salaire wNQ et le volume d’emploi non qualifié d’équilibre.

5. Calculez l’emploi et le salaire d’équilibre sur les deux marchés après l’ouverture internationale.

Application numérique : DQ = OQ implique 220 – 2wQ = 20 + 3wQ soit (wQ)* = 200/5 = 40. (LQ)* = 140. DNQ = ONQ implique 140 – 4wQ = 80 + 2wQ soit (wNQ)* = 60/6 = 10. (LNQ)* = 100.

6. Identifiez sur chacun de deux graphiques l’ancien et le nouvel équilibre. Commentez.

LNQ

wNQ/p

Offre travail non qualifié

Demande travail non qualifié en économie fermée (1)

Demande travail non qualifié en économie ouverte (2)

LQ

wQ/p

Offre travail qualifié

Demande travail qualifié en économie fermée (1)

Demande travail qualifié en économie ouverte (2)

110

30

40

140

100

10 20

120 LNQ

wNQ/p

Offre travail non qualifié

Demande travail non qualifié en économie fermée (1)

Demande travail non qualifié en économie ouverte (2)

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7. Calculez le ratio wQ / wNQ. Comment a-t-il évolué par rapport à la situation autarcique ? Quelle incidence a eu l’ouverture sur les inégalités salariales ? Commentez.

Economie fermée : wQ / wNQ = 30/20 = 1,5. Economie ouverte : wQ / wNQ = 40/10 = 4.

Avec l’ouverture, les salariés qualifiés, plus demandés, voient leur salaire passer de 30 à 40, tandis que les salariés non qualifiés, moins demandés, voient leur salaire baisser de 20 à 10. Le ratio de salaire wQ / wNQ entre qualifiés et non qualifiés se creuse donc et passe de 1,5 à 4. La spécialisation internationale accroit les inégalités salariales.

8. Quelle incidence va alors avoir l’ouverture commerciale sur le marché du travail des non

qualifiés ? Le salaire minimum empêche l’ajustement du salaire à la baisse sur le marché du travail non qualifié. Le nouvel équilibre ne peut donc être atteint et le salaire des non qualifiés wNQ reste à 20. Comme la demande a néanmoins baissé, un déséquilibre entre offre et demande de travail non qualifié apparaît, créant du chômage involontaire chez les non qualifiés. Non demandé : l’emploi non qualifié d’équilibre vaut 140 – 4 * 20 = 60 et le chômage est de 120 – 60 = 60. Graphique (non demandé) :

9. Comment évoluent les inégalités ? L’existence du salaire minimum empêche wNQ de baisser, ce qui limite l’augmentation des inégalités salariales (non demandé : wQ / wNQ = 40/20 = 2 et non plus 4, comme à la question 7). Mais l’inégalité se reporte sur l’accès à l’emploi, un nombre important de travailleurs non qualifiés étant frappés par le chômage (alors que le plein-emploi est maintenu du côté des qualifiés). Non demandé : on mobilise généralement ce type d’analyse pour comparer les situations européenne et américaine en termes d’emploi et d’inégalités (inégalités salariales fortes aux Etats-Unis ; chômage élevé en Europe continentale).

20

60 LNQ

wNQ/p

Offre travail non qualifié

Demande travail non qualifié en économie fermée (1)

Demande travail non qualifié en économie ouverte (2)

SMIC

120

Chômage

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Université Paris I - UFR d’économie - L1 - Décembre 2012 INTRODUCTION GENERALE A L’ECONOMIE

Cours d’Antoine d’Autume, Nicolas Canry et Angela Luci Samedi 22 décembre 2012, de 11 h 00 à 13 h 00.Pas de documents, pas de calculette.

Commentaire de texte : « Briquets chinois : Bruxelles lâche Bic », par Keren Lentschner, « Le Figaro », lundi 26 novembre 2012. (10 pts) « La direction du Commerce à Bruxelles propose de ne pas renouveler la taxe antidumping [le dumping est une forme de concurrence déloyale] en vigueur depuis 1991 qui permettait un doublement du prix des briquets chinois. Bic se dit «déçu» et «inquiet».

C'est une cinglante défaite pour Bic, engagé depuis vingt ans dans un bras de fer avec la Chine pour protéger ses briquets. La direction du Commerce à Bruxelles propose de ne pas renouveler la taxe antidumping en vigueur depuis 1991. Cette recommandation devrait être adoptée d'ici au 13 décembre par la Commission européenne.

Cette mesure antidumping, qui se traduit par un doublement du prix des briquets chinois, était le dernier rempart à l'invasion de briquets chinois premiers prix sur le Vieux Continent. «C'est peu dire que nous sommes déçus, confie au Figaro François Bich, patron de l'activité briquets du groupe. Nous ne comprenons pas. On fait un cadeau à ceux qui trichent. Il y a de quoi être inquiets pour l'industrie européenne si c'est comme ça qu'on est défendus.» Le soutien du gouvernement français n'y a donc rien fait. «Bruxelles avait déjà pris sa décision», déclare François Bich.

«La firme française n'a pu démontrer qu'elle souffre encore du dumping des fabricants chinois, déclare-t-on de source européenne. Elle n'a pas non plus apporté la preuve qu'elle souffrirait à l'avenir de dumping en cas de levée de ces taxes.» À Bruxelles, on estime que Bic, «leader incontesté sur le marché européen des briquets», a des marges d'exploitation «très profitables», supérieures à 40 % (contre 23 % sur la papeterie et 18 % sur les rasoirs [dans le groupe]). Et que le Français jouit par ailleurs d'«une situation financière très confortable». Enfin, Bruxelles n'aurait pas non plus apprécié que Bruno Bich, président, menace, dans les colonnes du Figaro, de renoncer à un investissement de plusieurs dizaines de millions d'euros dans son usine française de Redon si la décision de la Commission lui était défavorable ».

On cherche à étudier l’ensemble des effets liés à la suppression de barrières douanières sur le marché d’un bien. En vous appuyant sur le texte et sur votre cours, répondez aux questions suivantes :

1. En quoi peut-on considérer que la Chine triche ? Qu’est-ce que la taxe anti-dumping sur les briquets mise en place par la France en 1991 ? Pourquoi la Direction du Commerce de l’Union Européenne s’y oppose-t-elle ?

2. On considère dans un premier temps une petite économie nationale en autarcie dont on étudie le marché concurrentiel. Représenter un tel marché sur un graphique où les quantités figurent en abscisses et les prix en ordonnées. On note p* et q* les prix et quantités à l’équilibre. Indiquez également le surplus des producteurs et des consommateurs sur ce marché. Que représentent concrètement les producteurs ?

3. On considère maintenant la même économie évoluant dans un cadre ouvert. Le prix mondial (indépendant du prix national) du bien est noté pm < p*. Expliquez, en vous appuyant sur le texte, les raisons pour lesquelles le prix des concurrents internationaux est inférieur au prix national.

4. Les autorités nationales décident d’ajouter un droit de douane (une taxe) d au prix des biens importés de telle sorte que le prix supporté par les consommateurs sur ces biens importés vaut (pm + d) > p*.Quel

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prix va s’établir sur le marché national ? La France va-t-elle importer des briquets ? La nouvelle situation diffère-t-elle de celle considérée dans la question 2 ? Quelles raisons poussent les pouvoirs publics à opter pour une telle mesure ? A qui va-t-elle bénéficier ?

5. Les pouvoirs publics décident finalement de supprimer le droit de douane d frappant les produits importés. Représentez graphiquement la nouvelle situation sur le marché : vous ferez notamment figurer les quantités consommées au niveau national, les quantités produites par les producteurs locaux, et les quantités importées et/ou exportées.

6. Sur le graphique précédent, représentez le surplus des producteurs et des consommateurs sur le marché.

7. En vous appuyant sur la question 6, expliquez comment a évolué la situation des consommateurs et des producteurs entre la question 5 et la question 2. Plus généralement, qui, dans l’économie, va bénéficier et qui va pâtir de la suppression du droit de douane ?

8. Quelles informations du texte laissent entendre que le marché national considéré (celui des briquets) n’est pas concurrentiel à l’origine. Refaites le graphique de la question 2 et indiquez (approximativement) où peut s’établir l’équilibre fixé par l’entreprise Bic (dans le cadre d’une économie fermée). Que peut-on attendre de l’ouverture internationale sur ce type de marché en l’absence et en présence d’un droit de douane?

Exercice : Que peut faire la Grèce ? On se place en économie fermée. Le produit national Y est la somme de la consommation C, de l’investissement I et des dépenses publiques G. L’investissement et les dépenses publiques sont exogènes. Le taux d’imposition est t, et les recettes fiscales sont donc tYT = . La fonction de consommation est

CTYcC +−= )( . Le niveau de production assurant le plein-emploi vaut YPE = 10 000.

1. Calculez le niveau d’équilibre du produit national Y puis celui des recettes fiscales T.

2. Le pays se trouve initialement dans une situation de chômage et de déficit budgétaire. Décrivez de manière intuitive les deux effets d’une hausse du taux d’imposition t sur les recettes fiscales T. Quel est, à votre avis, l’effet total ?

3. Calculez la dérivée des recettes fiscales par rapport à t. Quel effet l’emporte ? Commentez.

4. La propension à consommer est 3/2=c , la consommation autonome 500=C et l’investissement 1500=I , si bien que l’on peut montrer que le niveau d’équilibre du produit national (déterminé dans la

question 1) vaut : t

GY21

36000++

= .Vérifiez (facultatif) ce résultat puis remplissez le tableau suivant en

justifiant vos calculs.

G t 1/(1+2*t) Y Déficit Public/Y Initial 1500 10% 0,83

Augmenter t 1500 20% 0,71 Baisser G 1000 10% 0,83

Augmenter t et baisser G 1000 15% 0,77 Augmenter t et G 4000 40% 0,56

5. Expliquez intuitivement tous les résultats obtenuset comparez-les. Quelle vous semble être la meilleure politique ?

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Université Paris I - UFR d’économie - L1 - Décembre 2012

INTRODUCTION GENERALE A L’ECONOMIE Cours d’Antoine d’Autume, Nicolas Canry et Angela Luci

Samedi 22 décembre 2012, de 11 h 00 à 13 h 00.

Durée : deux heures. Pas de documents, pas de calculette. Commentaire de texte. 11 points.

1. Le texte fait référence à la stratégie de dumping ou à des comportements de « triche » des producteurs internationaux (on pense notamment à la Chine), sans doute du fait de bas salaires et/ou d’absence de dispositif de protection sociale (ou environnemental) qui leur est attachée, ou encore de sous-évaluation de la monnaie chinoise. Cette « concurrence déloyale » pénalise les entreprises nationales... et les emplois qui leur sont attachés. La mesure anti-dumping consiste à appliquer un droit de douane sur les briquets importés, afin de remonter d’autant le prix « international » du briquet. La Direction du Commerce de l’Union Européenne voit surtout dans ce droit de douane une entrave à la concurrence sur ce marché.

2.

Les producteurs représentent les entreprises nationales vendant des briquets… mais ils représentent aussi, en termes d’emploi, les salariés de ces entreprises, ainsi que les profits reçus par les actionnaires de la société.

3. Le prix mondial est inférieur au prix d’équilibre p* du fait d’une concurrence en

partie déloyale des concurrents internationaux. Comme indiqué à la question 1, le texte fait référence à la stratégie de dumping ou à des comportements de « triche » des producteurs internationaux, sans doute du fait de bas salaires et/ou d’absence de dispositif de protection sociale qui leur est attachée.

4. L’Etat peut chercher à protéger les agents nationaux (les producteurs mais aussi

leurs salariés) de la concurrence déloyale évoquée à la question précédente. L’application du droit de douane permet de faire remonter le prix des briquets importés au dessus de p* ; les importations sont donc finalement non « compétitives » sur le marché national. Les entreprises nationales ne sont bien sûr pas compétitives sur le marché mondiale (car p* > pm) mais le droit de douane les protège de la concurrence étrangère sur le marché national (ce qui préserve aussi

q

p

q*

p*

Offre

Demande

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l’emploi au niveau national dans ce secteur) : il n’y a pas d’importation. L’équilibre du marché national est donc le même que celui de la question 2.

5. La suppression du droit de douane d rend les briquets étrangers compétitifs sur le marché national ; les entreprises locales sont désormais concurrencées par les importateurs et certaines doivent renoncer à offrir des briquets. Le nouveau prix d’équilibre national baisse et se fixe au niveau du prix mondial. La consommation nationale de briquets augmente tandis que l’offre diminue ; la différence est importée.

Quantités

PrixOffre

Demande

Equilibre autarcie

q1

Prix mondial

q2

ImportationsProd. Nat.

6. Voir graphique précédent (surplus des consommateurs en bleu ; surplus des

producteurs en vert).

7. Par rapport à la question 2, le surplus des consommateurs a augmenté (ils consomment plus de briquets qu’ils payent moins chers), le surplus des producteurs a baissé (production nationale et prix d’équilibre moindres). Les consommateurs gagnent à la suppression du droit de douane tandis que les producteurs nationaux sont perdants. Comme la production nationale a baissé, on risque d’observer une baisse de l’emploi dans cette industrie (au niveau national), dont certains salariés vont se retrouver au chômage.

8. Avant la suppression du droit de douane, il n’y avait vraisemblablement qu’une

seule entreprise nationale produisant des briquets (Bic). Le texte ne le mentionne pas explicitement mais évoque un « leader incontesté sur le marché européen des briquets », des « marges d’exploitation très profitables », ou encore une « situation financière très confortable ». Dans ces conditions, le droit de douane permet certes de protéger les salariés nationaux de la concurrence déloyale internationale mais elle restreint aussi fortement la concurrence sur le marché considéré, conférant à Bic une position de monopole sur le marché national. Bic peut alors fixer son prix au dessus de p* (= équilibre concurrentiel) ; Toutefois, Bic doit également fixer son prix sous (p* + d) pour éviter l’entrée de concurrents étrangers (si le prix de

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monopole en autarcie est au-dessus de p* + d, le monopole devra baisser son prix après l’ouverture et l’introduction du droit de douane).

Dans ces conditions, la suppression du droit de douane va réintroduire de la concurrence sur le marché, ce qui devrait rapprocher l’équilibre de la situation de concurrence parfaite (là encore baisse du prix et augmentation des quantités échangées sur le marché national).

Exercice. 9 points + 1,5 points de bonus.

1. )1(1 tc

GICY−−++

= (1)

ct

cGIC

tcGICttYT

+−

++=

−−++

== 1)1(1 (2)

2. Il y a en fait deux effets antagoniques : la hausse de t augmente le taux de prélèvement et donc les recettes fiscales à assiette Y inchangée ; dans le même temps, la baisse de t réduit mécaniquement l’assiette Y (réduction du revenu disponible des agents et donc de leur consommation, etc.). Finalement, augmenter t diminue l’activité Y, c’est-à-dire la base fiscale mais, contrairement à ce que pensent la plupart des gens, cela ne signifie pas que cela fasse diminuer les recettes fiscales.

3. La dérivée est [ ]

( )GICtc

c++

−−

−2)1(1

1

Sans calculer la dérivée, on voit dans (2) que T est une fonction croissante de t, ce qui montre que les recettes fiscales augmentent avec t : la base se réduit mais le premier effet (la hausse du taux de prélèvement) l’emporte.

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4. tG

tG

t

GY21

36000)1(23

)2000(*3

)1(321

1500500++

=−−+

=−−

++=

G t u def/Y Y T Def u def/Y

Initial 1500 10% 12,5% 7,1% 8750 875 625 0,125 0,0714 augmenter t 1500 20% 25% 0% 7500 1500 0 0,25 0,0000 baisser G 1000 10% 25% 3,3% 7500 750 250 0,25 0,0333

augmenter t et baisser

G 1000 15% 31,0% -0,6% 6923 1038 -38,46 0,31 -0,0056 augmenter t

et G 4000 40% 0% 0% 10000 4000 0 0 0,0000

5. Les autorités se trouvent devant un dilemme. Augmenter t réduit le déficit mais diminue l’activité. Augmenter G augmente l’activité mais augmente aussi le déficit. Les politiques d’austérité ne donnent pas de bons résultats. Il faut alors penser à combiner les deux politiques. La meilleure politique consiste à augmenter simultanément et fortement les dépenses publiques et le taux d’imposition. Il est alors possible d’atteindre à la fois le plein-emploi et l’équilibre budgétaire. Mais ceci nécessite une hausse très importante des impôts. Cette analyse met en évidence des éléments intéressants mais est évidemment très insuffisante. Les difficultés de la Grèce ne sont pas seulement de nature keynésienne. Il faudrait aussi relancer l’investissement…

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Université Paris I - UFR d’économie - L1 - Juin 2013 INTRODUCTION GENERALE A L’ECONOMIE

Cours d’Antoine d’Autume, Nicolas Canry et Angela Luci Jeudi 20 juin 2013, de 08h00 à 10h00. Pas de documents, pas de calculette.

Exercice 1. Dans une économie fermée, où on néglige les échanges internationaux, l’égalité ressources-emplois est ! = # + % + &, où Y, C, I et G désignent la production nationale, la consommation, l’investissement et les dépenses publiques. Les impôts sont notés T et le déficit budgétaire est alors & − (.

1) Rappelez de manière littéraire comment est déterminée la production selon Keynes. Quelles politiques, selon lui, doivent être employées lorsque le niveau de production est insuffisant et conduit à du chômage ? Expliquez les mécanismes à l’œuvre.

2) On suppose que le montant des impôts prélevés est ( = ) × !, où t désigne le taux d’imposition. Le gouvernement décide d’augmenter le montant des dépenses publiques G en maintenant constant le taux d’imposition. Cette politique conduit-elle à une hausse ou une baisse de la production, du chômage, des impôts, du déficit budgétaire ? Justifiez votre réponse.

3) La dette publique est très élevée et le gouvernement décide de pratiquer une politique d’austérité en diminuant les dépenses publiques. Quels seront les effets sur la production, le chômage, les impôts, le déficit budgétaire ? Justifiez votre réponse.

4) Plutôt que de diminuer les dépenses publiques, le gouvernement décide d’augmenter le taux d’imposition. Même question.

5) L’investissement I et les dépenses publiques G sont donnés. Les impôts perçus sont ( = )!. La consommation est déterminée par la fonction suivante

# = +,! − (- + #.

Calculez le niveau de la production.

6) Application :

+ = 23#. = 500% = 1500& = 4000) = 1/4

Calculez Y et le déficit budgétaire.

7) Les dépenses publiques sont abaissées à & = 2000. Calculez Y et le déficit budgétaire. Commentez.

8) Les dépenses publiques restant fixées à & = 4000, le taux d’imposition est augmenté à ) = 0,4. Calculez Y et le déficit budgétaire. Commentez.

Exercice 2.

On étudie un marché de la location immobilière composé de propriétaires et de locataires. Les courbes d’offre et de demande ont des formes habituelles. A l’équilibre du marché, le prix se fixe à 1000 € et 5 000 biens immobiliers sont loués.

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1) Représentez graphiquement ce marché (en faisant figurer les quantités en abscisses et les prix en

ordonnées), en indiquant le surplus des propriétaires et celui des locataires.

2) Les pouvoirs publics cherchent à faciliter l’accès au logement locatif de la population et réfléchissent à la mise en place une subvention de 200 €, appelée « APL » (aide pour le logement), qui serait versée à tout locataire. Expliquez intuitivement quel va être l’impact de cette mesure. Le locataire et le propriétaire gagnent-ils à sa mise en œuvre ? Le prix reçu par le propriétaire, le prix net payé par le locataire, le nombre de transactions réalisées augmentent-ils ou baissent-ils ?

3) Reprendre le graphique en portant a priori le prix reçu par le propriétaire sur l’axe vertical (le prix net payé par le locataire pourra être lu a posteriori sur le même graphique). Présentez sur le graphique l’ancien (avant APL) et le nouvel équilibre.

4) Sur votre précédent graphique, indiquez le nouveau surplus des locataires et des propriétaires. Le surplus de la collectivité serait-il réduit ou accru si l’APL était effectivement mise en place ?

5) Les pouvoirs publics cherchent à connaître plus précisément l’effet de l’APL sur le nombre de personnes accédant à la location, qu’ils souhaitent augmenter de 400. Ils mènent une étude sur une région française dans laquelle offre et demande de location sont données par :

O = 1 000 + 4p

D = 9 000 – 4p

Déterminez l’équilibre de marché avant et après l’introduction de l’APL de 200 €. Combien payent les locataires avant et après l’introduction ? Combien perçoivent les propriétaires ? A qui bénéficie la subvention et dans quelles proportions ? L’APL permet-elle aux pouvoirs publics d’atteindre leur objectif en termes de nombre de locataires ?

6) L’APL de 200 € est finalement mise en place au niveau national. Or, à Paris, il s’avère que la situation du marché est très atypique et est donnée par :

O = 5 000

D = 9 000 – 4p

Selon vous, pourquoi l’offre a-t-elle cette forme à Paris ? Déterminez prix et quantités d’équilibre avant et après l’introduction de l’APL. Représentez graphiquement les résultats. Commentez. Expliquez notamment avec précision pourquoi les effets de l’APL sont très décevants à Paris pour les pouvoirs publics.

7) Au cours d’une alternance politique, le nouveau gouvernement envisage de supprimer l’APL et de lui substituer une subvention de 200 € versée cette fois aux propriétaires qui louent leur bien immobilier. Sans chercher à démontrer votre propos, indiquez quel effet aurait, selon vous, cette mesure au niveau national ?

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Université Paris I - UFR d’économie - L1 - Juin 2013

INTRODUCTION GENERALE A L’ECONOMIE Cours d’Antoine d’Autume, Nicolas Canry et Angela Luci

Jeudi 20 juin 2013, de 8h00 à 10h00.

Durée : deux heures. Pas de documents, pas de calculette.

Exercice 1. 1) Production déterminée par la demande. Les politiques doivent donc stimuler la demande.

Elles ont un effet multiplicateur. 2) Augmenter G augmente Y et diminue donc le chômage. Cela augmente les recettes

fiscales et l’effet a priori sur le déficit budgétaire est incertain. 3) Diminuer G diminue Y et augmente donc le chômage. Cela diminue les recettes fiscales

et a a priori un effet ambigu sur le déficit budgétaire. 4) Augmenter le taux d’imposition a a priori l’avantage d’augmenter les recettes, mais cela

diminue l’activité et l’effet sur les recettes est donc ambigu. 5) ! = #

#$%(#$') ()* + , + -)- − 0 = - − '#$%(#$') ()* + , + -)

6) ! = ##$12×

246000 = 2 × 6000 = 12000- − 0 = 4000 − #

: 12000 = 1000

7) ! = ##$12×

244000 = 2 × 4000 = 8000- − 0 = 2000 − #

: 8000 = 0 La demande autonome et donc la production baissent. Les dépenses publiques baissent, mais les recettes fiscales aussi car elles sont proportionnelles à la production. En fait le déficit public se réduit et s’annule.

8) ! = ##$12×

2<6000 = =

> × 6000 = 10000- − 0 = 4000 − ?= 10000 = 0

La hausse du taux d’imposition réduit la production mais augmente néanmoins les recettes fiscales. Elle annule le déficit budgétaire. La situation est meilleure que dans la question précédente puisque la production est plus grande et le déficit budgétaire identique.

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Université Paris 1 – UFR 02 – L1 Problèmes Economiques Contemporains Division 3 – Cours de Nicolas CANRY

Mercredi 7 janvier 2015, de 11h00 à 13h00

Documents et calculatrice interdits Vous répondrez aux questions suivantes : Question 1 : La convergence (4 points) - 25 lignes maximum

Exposez les grands principes ou théories permettant d’expliquer la convergence économique entre pays.

Question 2 : La courbe de Phillips (5 points)

a. Expliquez ce qu’est la courbe de Phillips. Quelles sont les implications de cette courbe en matière de politique économique ? (2 points)

b. Pourquoi cette courbe ne permet-elle pas d’expliquer la situation économique initiée (en France) par le premier choc pétrolier, en 1973 ? Comment appelle-t-on le phénomène économique apparaissant à cette époque ? (1 point)

c. Présentez l’interprétation monétariste de la courbe de Phillips proposée par Milton Friedman. (2 points)

Question 3. Les inégalités de revenu (5 points)

a. Expliquez ce qu’est la courbe de Kuznets. Quelles sont ses « limites » ? (1 point)

b. Quelles sont les principales explications apportées à l’accroissement des inégalités observé dans certains pays développés depuis trente ans. (2 points)

c. Expliquez ce qui différencie les pays anglo-saxons d’un pays d’Europe continentale comme la France en matière d’évolution des inégalités. Comment peut-on expliquer ces trajectoires contrastées ? (2 points)

Question 4. Au choix : la théorie de la régulation (4A) ou la désinflation compétitive (4B)

4A. La théorie de la régulation (6 points)

a. Quelles sont les variables qui, selon cette théorie, déterminent :

i) l’investissement. (1 point) ii) les salaires réels. (1 point)

b. A partir de la question précédente, dressez le tableau faisant apparaître les différents régimes de croissance (ou modes de régulation) décrits par cette théorie. (1 point)

c. A partir de ce tableau, rappelez comment la théorie de la régulation analyse les périodes énoncées ci-dessous :

i) La crise économique de 1929. (1,5 points)

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ii) La crise économique des années 1970. (1,5 points)

4B. La désinflation compétitive dans les années 1980 en France (6 points)

a. Présentez très brièvement la situation économique française au tout début des années 1980 en matière :

i) D’inflation. (0,5 point) ii) De profitabilité des entreprises. (0,5 point)

b. Pourquoi les politiques de relance conduites en 1981-82 ont-elles échoué ? (1 point)

c. Présentez ce qu’est la désinflation compétitive (objectifs et moyens mis en œuvre) ? (2 points)

d. Dites (en justifiant brièvement chacune de vos réponses) si la désinflation compétitive a, selon vous, été plutôt un succès ou plutôt un échec en matière de :

i) Compétitivité internationale des entreprises ? (0,5 point) ii) Profitabilité des entreprises ? (0,5 point) iii) Lutte contre le chômage ? (0,5 point) iv) Lutte contre l’inflation ? (0,5 point)

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Université Paris 1 – UFR 02 – L1 Problèmes Economiques Contemporains

Division 3 – Cours de Nicolas CANRY

Vendredi 19 juin 2015, de 09h00 à 11h00 Documents et calculatrice interdits

Vous répondrez aux questions suivantes : Question 1 : Les Trente Glorieuses en France (4 points)

Pour chacun des points suivants, décrivez l’évolution observée durant les Trente Glorieuses. Pour chacune de vos réponses, indiquez le (ou les) éléments essentiel(s) permettant d’expliquer ces évolutions :

a. Revenu salarial des ménages. (1 point)

b. Structure sectorielle de la population active. (1 point)

c. Durée annuelle du travail (1 point).

d. Taux d’activité (c’est-à-dire le rapport entre population active et population totale en âge de travailler.) (1 point)

Question 2 : La courbe de Phillips (5 points)

a. Expliquez ce qu’est la courbe de Phillips. Quelles sont les implications de cette courbe en matière de politique économique ? (1,5 points)

b. Pourquoi cette courbe ne permet-elle pas d’expliquer la situation économique initiée (en France) par le premier choc pétrolier, en 1973 ? Comment appelle-t-on le phénomène économique apparaissant à cette époque ? (1,5 points)

c. Présentez l’interprétation monétariste de la courbe de Phillips proposée par Milton Friedman. (2 points)

Question 3. Les inégalités de revenu (5 points)

a. Expliquez ce qu’est la courbe de Kuznets. Quelles sont ses « limites » ? (1 point)

b. Quelles sont les principales explications apportées à l’accroissement des inégalités observé dans certains pays développés depuis trente ans. (2 points)

c. Expliquez ce qui différencie les pays anglo-saxons d’un pays d’Europe continentale comme la France en matière d’évolution des inégalités (depuis trente ans). Comment peut-on expliquer ces trajectoires contrastées ? (2 points)

Question 4. Les crises financières (6 points) Expliquez ce qu’est :

a. Une bulle financière. (1 point)

b. Un crédit subprime. (1 point)

c. Un produit dérivé. (1 point)

d. La titrisation. (1 point)

e. Une politique monétaire non conventionnelle (ou Quantitative Easing). (1 point)

f. Une prime de risque (sur taux d’intérêt). (1 point)

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Problèmes Economiques Contemporains Divisions1 et 3 – Cours de Nicolas Canry et Nathalie Sigot

Partiel – Mardi 14 janvier 2014, 11h00 à 13h00. Aucun document autorisé.

Calculettes et téléphones mobiles interdits.

Vous traiterez au choix l’un des deux sujets suivants :

- Sujet de N. Sigot : causes et conséquences de la fin du système de Bretton-Woods

- Sujet de N. Canry : peut-on vraiment dire des Trente Glorieuses qu'elles sont une période exceptionnelle ?

Corrigé du sujet de Nicolas Canry : peut-on vraiment dire des Trente Glorieuses qu'elles sont une période exceptionnelle ? Les Trente Glorieuses couvrent la période débutant après la seconde guerre mondiale et se terminant avec le choc pétrolier de 1973. C’est une période de l’histoire française très atypique qui se distingue tant des périodes qui la précèdent (notamment la période de l’entre-deux-guerres) que de celles qui lui succèdent, notamment en termes de performances économiques – qu’il s’agisse du taux de croissance du PIB ou du taux de chômage. A ce titre, on considère généralement les Trente Glorieuses comme une période relativement exceptionnelle, véritable âge d’or économique pour notre pays. Cependant, une étude un peu plus approfondie de la période, sans bien sûr remettre en cause ce constat, permet d’en nuancer le propos, notamment en matière d’inégalités salariales ou encore d’inflation. Par ailleurs, bien que remarquables, nous disposons aujourd’hui d’un cadre d’analyse permettant de comprendre et d’expliquer pourquoi cette période si faste ne relève aucunement d’un « miracle » économique.

Dans la première partie, nous revenons sur les aspects faisant de cette période un épisode tout à fait original de notre histoire économique (croissance par tête élevée, progrès technique important, institutions originales). Dans la seconde partie, nous évoquons les éléments qui doivent tempérer ces performances (inégalités salariales, inflation). Dans la troisième partie enfin, non insistons sur le caractère presque prévisible de cette période, ce qui, là encore, vient nuancer sa dimension exceptionnelle.

Partie 1. Les Trente Glorieuse, une période circonscrite dans le temps mais aux performances économiques inégalées.

1.1. Des taux de croissance du PIB historiquement élevés…

Le taux de croissance annuel moyen du PIB (en termes réels) dépasse les 5 % entre 1950 et 1970. Corrigé de l’évolution de la population, ce taux reste très élevé : le taux de

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croissance annuel moyen du PIB par habitant reste supérieur à 4 %, ce qui est très nettement supérieur aux taux observés durant la révolution industrielle du 19ème siècle (entre 1 et 2 %), durant les années 1920 mais aussi après les années 1970.

Bon nombre d’économistes s’accordent aujourd’hui pour souligner le rôle central du progrès technique dans la croissance économique française à cette époque : l’étude de Carré, Dunois et Malinvaud conclut notamment que plus de la moitié de la croissance est alors imputable non à l’accumulation de facteurs mais bien au progrès technique (ce qu’on appelle aussi la productivité totale des facteurs ou le résidu de Solow).

1.2. … Ainsi que des institutions originales…

Les Trente Glorieuses se caractérisent également par des changements structurels profonds qui ont vraisemblablement contribué à stimuler la croissance, qu’on pense au recul du secteur agricole (vers le secteur industriel puis vers celui des services) ou encore à la salarisation de l’emploi (ce qui permettra à terme la montée en puissance de la codification du travail).

La théorie de la régulation insiste quant à elle sur le compromis salarial original mis en place à cette époque et ayant permis une indexation des salaires réels sur les gains de productivité, permettant à la consommation de masse de « suivre » la production de masse (elle-même rendue possible par le taylorisme).

1.3. … Ont permis une élévation rapide et spectaculaire des niveaux de vie.

Tous les indicateurs dont nous disposons aujourd’hui soulignent l’élévation à la fois rapide et spectaculaire des niveaux de vie durant les Trente Glorieuse, ce qui a permis à la France de s’extraire de la situation économique dramatique à laquelle elle faisait face en 1945 : baisse de la mortalité infantile, hausse de l’espérance de vie, du niveau de confort dans les logements, de l’équipement des ménages, etc.

Partie 2. Des performances qui doivent néanmoins être tempérées dans certains domaines.

2.2. Des inégalités salariales persistantes.

Si la croissance a incontestablement bénéficié à l’ensemble de la population durant les Trente Glorieuses, il semble bien qu’elle ait de fait davantage profité aux classes moyennes et supérieures de la population. De façon surprenante et en dépit de la mise en place du SMIG (salaire minimum mais indexé sur l’inflation et non sur le salaire moyen), les inégalités salariales ont eu tendance à se creuser au cours des Trente Glorieuses (comme l’atteste l’évolution des ratios interdéciles). Contrairement à l’image un peu idéalisée que l’on en a parfois, les inégalités sont donc loin de s’être réduites au cours de cette période.

2.2. Une inflation rampante, annonciatrice de la stagflation des années 1970.

La croissance soutenue de la période s’accompagne d’une inflation rampante et même élevée certaines années (si l’on considère par exemple les critères actuels retenus par la BCE) : l’indice des prix à la consommation des ménages dépasse régulièrement les 5 % entre 1950 et 1960. Certains auteurs, au premier rang desquels le monétariste M. Friedman, y verront la conséquence des politiques de régulation conjoncturelle menées, parfois de façon inconsidérée, par les pouvoirs publics à cette époque. Selon Friedman, ces politiques seraient responsables de l’apparition « inévitable » de la stagflation dans les années 1970.

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Partie 3. Les Trente Glorieuse, une « banale » période de convergence ou de rattrapage.

3.1. Le rattrapage technologique du pays leader que sont les Etats-Unis.

La croissance économique soutenue de la France – et plus généralement de l’Europe – trouve une grande part de son explication dans le fait que ce pays a pu bénéficier de l’avance technologique du pays leader que sont les Etats-Unis au sortir de la seconde guerre mondiale : par « simple » imitation technologique, les pays européens sont ainsi parvenus à améliorer de façon significative la productivité de leur facteurs de production. Durant cette période de rattrapage technologique, l’Europe a connu des taux de croissance du PIB par tête élevés, qui se sont érodés au fur et mesure qu’elle se rapprochait de la « frontière technologique » (américaine).

3.2. Le rattrapage des « années perdues » de la guerre et des années 1930.

La France était par ailleurs très faiblement dotée en capital (tant physique que humain) en 1945, du fait de la très faible accumulation de facteurs tant durant la seconde guerre mondiale que durant les années 1930, où la France avait durablement pâti des conséquences de la crise financière de 1929. Au sortir de la guerre donc, la France va combler son retard et accumuler des facteurs de production, suivant les mécanismes décrits par le modèle de Solow : durant les Trente Glorieuses, l’économie française converge donc de fait vers l’équilibre de ce modèle.

Quelle que soit sa nature, la convergence semble bien être le facteur déterminant derrière la croissance des Trente Glorieuses, dont le caractère exceptionnel tient, dans ces conditions, davantage au retard accumulé dans les décennies antérieures que du miracle économique qu’on évoque souvent pour caractériser cette période.

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Problèmes Economiques Contemporains

Divisions1 et 3 – Cours de Nicolas Canry et Nathalie Sigot

Partiel – Jeudi 19 juin 2014, 11h00 à 13h00.

Aucun document autorisé.

Calculettes et téléphones mobiles interdits.

Vous traiterez au choix l’un des deux sujets suivants :

- Le rôle des chocs pétroliers dans la crise économique des années 1970.

- La désinflation compétitive conduite en France dans les années 1980 a-t-elle été

couronnée de succès ?

Corrigé sujet 2 : La désinflation compétitive conduite dans les années 1980 en France a-t-elle été couronnée de succès ?

Il s’agissait en fait d’une question de cours assez basique, qu’il fallait simplement présenter sous forme de dissertation. Je propose ici un plan en deux parties mais un plan en trois parties me semble également parfaitement envisageable (avec une première partie présentant le contexte et les grandes mesures politiques de la désinflation compétitive).

On ne peut attendre des étudiants qu’ils apportent des chiffres aussi précis et nombreux que ceux figurant dans ce corrigé.

Introduction :

La crise des années 1970 a constitué le révélateur de la fin des Trente Glorieuses ; elle marque aussi l’avènement d’une crise jugée alors atypique, caractérisée à la fois par un ralentissement de la croissance économique et une accélération de l’inflation (stagflation) et contre laquelle les pouvoirs publics se sont trouvés, dans un premier temps, désemparés. De fait, les politiques de régulation conjoncturelle conduites dans les années 1970 et surtout en 1981-82 se sont révélées peu efficaces pour lutter contre cette crise. C’est à partir de 1982

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que le diagnostic semble enfin établi : la hausse du coût des matières premières et des coûts salariaux unitaires (consécutive au ralentissement des gains de productivité dans les années 1970) a généré un choc négatif d’offre, responsable à la fois du ralentissement de la croissance et de la hausse des prix.

A partir de l’été 1982 va alors être conduite une politique dite de « désinflation compétitive » visant à restaurer la santé financière des entreprises au travers d’une politique d’offre. Les objectifs sont de restaurer les profits et la compétitivité des entreprises (non en dévaluant mais) en mettant en œuvre une « politique » salariale moins inflationniste.

Après avoir présenté les effets escomptés d’une telle politique, nous montrerons les aspects économiques à mettre à son actif : un ralentissement de l’inflation rapide et spectaculaire, rétablissant les marges des entreprises ainsi que leur compétitivité. Toutefois, nous verrons dans une seconde partie que ces objectifs, que l’on peut qualifier d’intermédiaires, n’ont pas permis de rétablir un investissement suffisamment soutenu pour résorber de façon significative le taux de chômage.

Partie 1 : la désinflation compétitive, une politique d’offre qui a restauré la profitabilité et la compétitivité des entreprises.

Durant les années 1970, la part salariale dans le PIB a augmenté de près de 6 points de PIB (passant de 70,6 % en 1973 à 76,5 % en 1981), comprimant les profits (profit-squeeze) et alimentant la boucle prix-salaires. Le « tournant de la rigueur » de l’été 1982 vise ainsi à discipliner les prix mais aussi les coûts salariaux des entreprises : salaires et prix sont bloqués de juillet à octobre 1982, les règles d’indexation sont modifiées, les salaires étant désormais indexés non plus sur l’inflation passée mais sur l’inflation future anticipée. De fait, la fin du blocage des prix ne se traduit pas par une recrudescence d’inflation, d’autant plus que les mesures de rigueur sont accentuées en 1983 (mars) : l’IPC des ménages, qui avait augmenté de 13,5 % en 1981, ne progresse plus que de 9,5 % en 1983, 5,6 % en 1985, 3,0 % en 1986 et moins des 3 % les années suivantes ! En l’espace de 5 ans, on est passée d’une inflation à deux chiffres à une inflation faible.

1. La désinflation a participé à l’amélioration de la compétitivité des entreprises…

Une partie de la modération des coûts salariaux unitaires (salaires nominaux corrigés de la productivité) a été utilisée par les entreprises pour stabiliser leurs prix : c’était l’un des objectifs centraux affichés par cette politique économique. Grâce à cela, la compétitivité des entreprise s’est significativement améliorée au cours de la période ; dès le milieu des années 1980, on observe ainsi un redressement de la balance commerciale française : le déficit commercial qui représentait 2,5 % du PIB en 1982, reste sous la barre des 1 % durant la suite de la décennie ; à partir de 1992, un excédent commercial apparaît même, qui perdurera tout au long des années 1990 (un pic de 2,9 % du PIB est atteint en 1997).

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2. … mais l’austérité salariale a aussi restauré les profits des entreprises.

De fait, en dépit du ralentissement de l’inflation, les salaires réels ont progressé beaucoup moins rapidement que la productivité du travail durant les années 1980 (l’évolution des salaires réels a même été négative certaines années), si bien que la part salariale, qui avait beaucoup augmenté entre 1973 et 1982, s’est infléchie de façon spectaculaire au cours des années 1980. Les entreprises ont ainsi profité de l’austérité salariale non seulement pour améliorer leur compétitivité mais aussi pour restaurer leur marge : dès 1986, la part salariale a retrouvé son niveau de 1973 (aidée en ce sens également par les effets du contre-choc pétrolier).

Partie 2. En dépit de réussites peu contestables, la désinflation compétitive n’est pas parvenue à résorber le chômage de façon significative.

1. Les profits d’aujourd’hui n’ont pas fait les investissements de demain…

Avec la remontée des profits, on espère que les préceptes édictés par le « théorème » du chancelier allemand Helmut Schmidt (1974), selon lequel « les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et les emplois d’après-demain », vont se mettre en œuvre. Le frémissement de l’investissement dès 1987 est, en ce sens, porteur de beaucoup d’espoirs à l’époque. Malheureusement, ce mécanisme d’inspiration très «classique » s’est révélé décevant. En dépit d’une reprise de la croissance économique entre 1987 et 1989 et d’une remontée de l’investissement des entreprises, celle-ci reste modeste : le taux d’investissement, de l’ordre de 23 % en 1972 et tombé à 17,5 % en 1986, ne remonte qu’à 20 % en 1990-91 (et rebaissera par la suite). La reprise ne dure finalement trois ans ; dès 1991, le ralentissement économique réapparaît. Il semble que le première« étape » du théorème de Schmidt n’ait pas correctement fonctionné.

2. … ni les emplois d’après-demain.

Finalement, le taux de chômage, de l’ordre de 3 % au début au début des années 1970 et de 9 % en 1985-86-87 ne reflue qu’à 8 % en 1990 (en Allemagne, le taux de chômage est repassé sous le seuil des 5 % à la même époque). La reprise de 1988-89 a été insuffisamment créatrice d’emplois, tandis que la récession du début des années 1990 fera décoller le chômage.

3. Un « coût social » finalement élevé.

La désinflation compétitive a reposé sur un principe économique plutôt simple : les salariés doivent, de façon transitoire, accepter des sacrifices en matière de rémunération salariale,

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afin de permettre aux entreprises de se remettre à investir et donc à créer, à terme, davantage d’emplois. Si la baisse de la part salariale dans le PIB a été à la fois rapide et très brutale (l’indicateur perd 8,5 points de pourcentage entre 1982 et 1990), les effets en termes de baisse du chômage ont été bien décevants et sont restés insuffisants pour que les agents puissent admettre a posteriori que leurs efforts ont été payants : le taux de chômage au début des années 1990 reste de fait nettement supérieur à son niveau du début des années 1980.

Conclusion

Au cours des années 1970, un certain nombre de pays industrialisés, parmi lesquels la France, ont été confrontés à une crise économique d’offre à laquelle ils n’étaient pas préparés et contre laquelle les politiques keynésiennes de régulation conjoncturelle conduites durant les Trente Glorieuses ne permettaient pas de lutter efficacement. Après une décennie de politique tâtonnante, la désinflation compétitive conduite à partir de 1982 apparaît comme davantage adaptée pour faire face à cette crise.

Ainsi, le « tournant de la rigueur » était sans doute nécessaire pour lutter efficacement contre l’inflation et restaurer la santé financière des entreprises. De ce point de vue, la désinflation compétitive peut porter à son actif quelques belles réussites économiques : profitabilité des entreprises rétablie, inflation rapidement jugulée, réduction du déficit commercial puis excédent commercial à partir de 1992.

Toutefois, ces réussites apparaissent plus comme des objectifs intermédiaires, l’objectif « final » affiché étant d’aboutir à une diminution importante du chômage. Or, du fait d’une reprise sans doute trop limitée de l’investissement des entreprises (en dépit de la restauration de leurs profits), la désinflation compétitive n’est jamais parvenue à résorber le chômage de masse apparu dans les années 1970, si bien que les sacrifices imposés aux agents en termes de revenus n’ont pas abouti aux résultats escomptés en termes d’emploi.

On peut d’ailleurs se demander rétrospectivement si l’échec de la désinflation compétitive ne serait pas provenu, au moins en partie, pas du fait que l’austérité salariale conduite à l’époque, aurait été « poussée » trop loin.

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Problèmes Economiques Contemporains

Divisions1 et 3 – Cours de Nicolas Canry et Nathalie Sigot

Partiel – Lundi 7 janvier 2013, 8h00 à 10h00.

Aucun document autorisé.

Calculettes et téléphones mobiles interdits.

Vous traiterez au choix l’un des deux sujets suivants :

- Peut-on dire que la crise des années 1970 était prévisible ?

- Les crises sont-elles inhérentes (nécessairement liées) au capitalisme ?

Corrigé du sujet « Peut-on dire que la crise des années 1970 était prévisible ? »

La crise des années 1970 fut par bien des aspects une crise atypique. Survenant de façon assez

soudaine après une période de croissance soutenue de plusieurs décennies (dans les pays

industrialisés tout au moins), elle a surpris nombre d’économistes. Les outils habituels de politique

économique (qui avaient fait leurs preuves au cours des 30 Glorieuses) s’étant avérés inopérants, les

pouvoirs publics se sont souvent trouvés eux aussi désemparés face à cette crise. Pour toutes ces

raisons, il est légitime de penser que la crise des années 1970 a constitué une rupture à la fois

inattendue et importante dans les régimes de croissance des économies développées.

Rétrospectivement toutefois, la crise des années 1970 peut aussi apparaître comme un retour, certes

douloureux, à la « normale », faisant suite à un épisode de croissance exceptionnelle mais

inévitablement circonscrit dans le temps : la crise des années 1970 était en ce sens prévisible du

simple fait que les Trente Glorieuses ne pouvaient durer éternellement ; certains économistes ont

également insisté sur les effets indésirables à long terme des politiques économiques ayant soutenu

la croissance au cours des années 1950 et 1960.

Nous présentons dans une première partie les spécificités de la crise des années 1970, dont les

symptômes diffèrent sensiblement de ceux que l’on prêtait jusqu’alors aux épisodes de crise

économique, ce qui contribue à souligner le caractère original et difficilement prévisible de cette

crise. Dans la seconde partie, nous présentons les théories économiques qui ont au contraire montré

que la « crise » pouvait s’inscrire dans la continuité (d’où son aspect endogène, plus ou moins

inéluctable) de l’épisode de croissance soutenue qui l’avait précédée.

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I. Une crise économique atypique que ni les pouvoirs publics ni la plupart des économistes n’ont vu venir. a. Un symptôme bien spécifique : la stagflation.

C’est la stagflation – combinaison d’un ralentissement de la croissance économique et d’une accélération de l’inflation – qui est le trait caractéristique de la crise des années 1970, contrastant fortement avec la représentation habituelle que l’on a alors des épisodes de crise, durant lesquels le ralentissement (voire la baisse) de la croissance s’accompagne d’une décélération de l’inflation (voire d’une déflation).

Cette situation est d’autant plus difficile à expliquer à partir du cadre théorique, dominant à l’époque, de la courbe de Phillips, stipulant d’une part qu’il existe une relation décroissante entre inflation et chômage, d’autre part que les pouvoirs publics peuvent, par les politiques économiques qu’ils conduisent, arbitrer entre inflation et chômage et décider de façon assez précise où se positionner sur la courbe. Or la stagflation des années 1970 invalide totalement ce type de représentation et requiert un cadre d’analyse nouveau pour intégrer cette nouvelle donne.

b. un facteur totalement exogène mais néanmoins majeur : les chocs pétroliers.

La progression simultanée du chômage et de l’inflation s’explique en premier lieu par les chocs pétroliers de 1973-74 et 1979-80 : les hausses de prix du baril de pétrole alimentent l’inflation importée (dans les pays industrialisés) et réduisent, toute choses égales par ailleurs, le pouvoir d’achat des agents (hausse de la facture pétrolière) ; elles renchérissent les coûts de production des entreprises nationale et réduisent ainsi leurs offre de biens.

c. Une crise de l’offre qui contraste fortement avec les cycles de « demande » des Trente Glorieuses.

Durant les Trente Glorieuses, les cycles économiques étaient principalement guidés par les évolutions de la demande de biens (tant consommation qu’investissement) ; l’action des pouvoirs publics consistait alors à agir (par le canal monétaire ou budgétaire) sur la demande de façon contracyclique. La crise des années 1970 est au contraire une crise de l’offre ; celle-ci résulte – on l’a vu – de la hausse du prix des matières premières mais également d’une hausse de l’ensemble des coûts de production, notamment des coûts salariaux, les salaires réels progressant plus rapidement que les gains de productivité du travail au cours de cette période (parce que les gains de productivité ont significativement ralenti dans les années 1970 et parce que les cotisations sociales ont également beaucoup augmenté à cette époque). Cette crise de l’offre permet d’expliquer à la fois le ralentissement de la croissance, la progression du chômage, la baisse de la rentabilité des entreprises et l’apparition d’une boucle vicieuse prix-salaires.

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II. Un ralentissement de la croissance et des tensions macroéconomiques inéluctables. Si la crise des années 1970 a pu surprendre dans un premier temps économistes et pouvoirs publics, son interprétation semble aujourd’hui relativement consensuelle ; beaucoup de travaux ont ainsi (rétrospectivement) insisté sur la continuité de la trajectoire économique entre les Trente Glorieuses et les années 1970. a. La fin du processus de convergence.

Le ralentissement de la croissance économique à partir de 1970 résulte de la fin du processus de convergence initié au sortir de la seconde guerre mondiale en France et, plus généralement, en Europe. Ce processus de « rattrapage » peut s’expliquer soit à partir du modèle de Solow (les économies accumulent du capital et convergent vers le stock de capital par tête optimal (équilibre du modèle) ; au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’équilibre, la croissance par tête ralentit puis devient nulle à l’équilibre), soit par rattrapage technologique du pays leader (Etats-Unis) par les pays suiveurs (pays européens, qui convergent vers la « frontière technologique » par imitation/absorption technologique).

Dans tous les cas, la fin de la convergence se traduit inexorablement par un ralentissement de la croissance. Sans expliquer tous les symptômes de la crise, ces théories soulignent que la croissance soutenue des Trente Glorieuses était transitoire et ne pouvait donc être durable.

b. Un partage des revenus plus conflictuel quand la croissance ralentit.

Selon la théorie de la régulation, c’est bien ce ralentissement de la croissance du PIB qui est à l’origine de tensions plus vives dans le partage du « gâteau » entre facteurs de production dans les années 1970 : de fait, les salaires ont continué de progresser au même rythme que dans les années 1960 alors même que les gains de productivité du travail étaient en train de ralentir et la progression du chômage n’a pas (au moins dans un premier temps) discipliné les salaires ; la crise de l’offre évoquée dans la première partie serait la conséquence, pas nécessairement inéluctable mais au moins probable, du conflit de répartition capital/travail, exacerbé par le ralentissement de la croissance économique à partir de 1970.

c. L’analyse monétariste des conséquences à long terme des politiques de régulation conjoncturelle.

Enfin, l’économiste monétariste Milton Friedman explique, dès la fin des années 1960, que les politiques contracycliques de régulation conjoncturelle conduites par les pouvoirs publics dans les années 1960 ont certes un effet bénéfique sur l’activité économique et le chômage mais cet effet n’est que transitoire (tant que les agents sont victimes d’illusion monétaire). Pour que cet effet perdure, il doit s’accompagner d’une inflation accélérant sans cesse. Selon cette interprétation la stagflation des années 1970 est le résultat des politiques économiques conduites expansionnistes et répétées au cours des décennies précédentes.

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En conclusion : le caractère à la fois soudain et inhabituel (stagflation) de la crise des années 1970

fait qu’elle tient une place à part parmi les grandes crises économiques qu’ont connu les économies

industrialisées depuis la révolution industrielle. Ces symptômes atypiques expliquent très

vraisemblablement la perplexité à laquelle ont été confrontés, dans un premier temps, économistes

et pouvoirs publics de l’époque. Pour ces raisons, il était de toute évidence difficile de prévoir un tel

événement pour les contemporains de cette crise. Le fait qu’il soit généralement associé à un choc

mondial et « exogène » (le choc pétrolier de 1973) renforce encore ce sentiment.

Toutefois, les économistes ont par la suite analysé en détails cette crise, dont les principaux ressorts

sont relativement consensuels aujourd’hui. Ces analyses soulignent une certaine continuité entre la

croissance soutenue d’après-guerre et la progression de l’inflation et du chômage dans les années

1970. Sans permettre d’affirmer que cette crise était facilement prévisible, ces travaux concluent que

les Trente Glorieuses étaient transitoires et allaient fatalement se terminer, ce qui ne manquerait pas

de générer des tensions macroéconomiques inédites. On peut donc, en s’appuyant sur ces travaux

certes rétrospectifs, prétendre que la dimension « structurelle » ou endogène de cette crise est

importante.

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Corrigé partiel comptabilité L1 - session 1 - 2014-2015

1 sur 6

Concernant la notation des écritures comptables au journal, faire preuve d’indulgence lorsque l’intitulé du compte est approximatif, mais que la classe du compte est correcte.En l’absence de la classe du compte, sanctionner d’1/4 de point si l’intitulé est correct, sinon mettre zéro. Si l’absence de classe de compte est répétée sur un même compte, ne sanctionner qu’une seule fois.

Barème sur 21 points

Dossier n°1 : 6 pointsQuestion 1 : 1,5 points

Justification du montant des avoirs en banque :

Question 2 : 2,5 points ( 1/2 point par opération)

ACTIFAgencementsStocks marchandisesBanqueCaisseTOTAL ACTIF

BILAN au 08/095 0008 000

38 100200

51 300

CapitalRésultatEmpruntFournisseurs d’immoTOTAL PASSIF

PASSIF40 000-1 20010 000

2 50051 300

Apport en capital (2 x 20 000)EmpruntLoyerAgencements (5 000/2)Stocks de marchandisesCaisseSolde

40 00010 000-1 200-2 500-8 000

-20038 100

57

4095

65

409

557

6235

1

Caisse

2Fournisseurs, avances & acomptes versés sur cdes

3

Achats de marchandises

4

BanqueCaisse

5Publicité (autres achats & charges externes)

Ventes de marchandises

Banque

BanqueFourn, avances sur cdes

Ventes de marchandises

Banque

3 600

1 500

4 500

1 2501 250

500

3 600

1 500

3 0001 500

2 500

500

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Corrigé partiel comptabilité L1 - session 1 - 2014-2015

2 sur 6

Question 3 : 1 pointstocks de coques

Le stock final est évalué à 5 600 + 2 700 = 8 300.

Question 4 : 1 point

Dossier n°2 : 3,5 points (1/2 point par opération)

Date Numéro de lot

Stock Initial

Sortie

Entrée

Sortie

Entréesquantité

500

CU

9

Montant

4 500

Sortiesquantité

300

200

prix

8

9

CU

2 400

1 800

Stocksquantité

1 000

700

700500

700300

CU

8

8

89

89

Montant

8 000

5 600

5 6004 500

5 6002 700

Ventes (3 600 + 2 500)Coût d’achat des marchandises vendues (2 400 + 1 800)Marge commerciale

6 1004 2001 900

644

2454

4574

645

644

165

57

1/12

Achats de MPTVA déductible/ABS

3/12Matériel & outillageTVA déductible/immo

10/12

ClientsBanque

12/12Services bancairesTVA déductible/ABS

13/12

Frais postaux et de tél.TVA déductible/ABS

15/12EmpruntIntérêts

20/12Banque

Fournisseurs B&S

BanqueFournisseurs d’immo

Ventes de PFTVA collectée/ventes

Banque

Banque

Banque

Subv. d’exploitation

5 4001080

15 0003 000

3 0003 000

459

408

10 0002 000

25 000

6 480

6 00012 000

5 0001 000

54

48

12 000

25 000

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Corrigé partiel comptabilité L1 - session 1 - 2014-2015

3 sur 6

Dossier n°3 : 2 points (1/2 point pour le calcul de coût + 1/2 point par

opération enregistrée)

Coût total des charges de personnel : 0,5 point

642

43143714372425

6431

437143724373

42431

437143724373

5

26/05Salaires

26/05Cotisations sociales

30/12Pers., rémunérations duesURSSAFPôle emploiCaisse retraite compltaireCaisse de prévoyance

Pers., rémunérations duesURSSAFPôle emploiCaisse retraite compltairePers., avances & acptes

URSSAFPôle emploiCaisse retraite compltaireCaisse de prévoyance

Banque

210 000

84 000

152 00080 00022 00018 000

2 000

152 00020 00010 000

8 00020 000

60 00012 00010 000

2 000

274 000

Salaires brutsCotisations sociales patronalesCoût total des charges de personnel

210 00084 000

294 000

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Corrigé partiel comptabilité L1 - session 1 - 2014-2015

4 sur 6

Dossier n°4 : 5,5 points

a. Présenter le plan d'amortissement linéaire de la machine. (1,5 points: 0,75 pour le taux et le prorata année 1, 0,75 pour le mode de calcul correct sur une base constante)Taux d’amortissement : 1/8Dotation 2010 : 80 000 x 1/8 x 90/360 = 2 500

b. Passer les écritures d'inventaire le 31/12/2010 et 2011. (0,5 point)

c. Extrait du bilan au 31/12/2011 1 point (dont 0,75 point sur 2011, 0,25 point sur 2010)

Extrait du bilan au 31 décembre 2011

Année

201020112012201320142015201620172018

Base d’amortissement

80 00080 00080 00080 00080 00080 00080 00080 00080 000

Dotation

2 50010 00010 00010 00010 00010 00010 00010 0007 500

Amortissement cumulé2 500

12 50022 50032 50042 50052 50062 50072 50080 000

VCFE

77 50067 50057 50047 50037 50027 50017 5007 500

0

681

2815

0,25 pointDADP – Charges d'exploitation

31/12/10 Amortissement du matériel

2 500

2 500

681

2815

0,25 pointDADP – Charges d'exploitation

31/12/11 Amortissement du matériel

10 000

10 000

Actif

Immobilisations corporelles:Installations techniques, matériel et outillage industriels

Total immobilisations

Exercice 2011

Brut

80 000

Amortissements et

provisions

12 500

Net

67 500

Exercice 2010

Net

77 500

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Corrigé partiel comptabilité L1 - session 1 - 2014-2015

5 sur 6

d. Écritures de cession en 2014 2 points (0,5 point par écriture + 0,5 point pour le calcul correct de la dotation complémentaire (+ 0,25 point ) et de la VCEAC (+0,25 point).

e. Extrait du compte de résultat 0,5 point

Dossier n°5 2 points (0,5 par écriture)

4775

4457

62

262

31/03/14Créances/cession d’immo

31/12/14DADP - charges d’exploitation

10 000 × 90/360 = 2 50031/12/14

Amortissement du matériel (32500 + 2 500)VCEAC

PCEATVA collectée/ventes

Amortissement du matériel

Matériel industriel

48 000

2 500

35 00045 000

40 0008 000

2 500

80 000

17

461

474

61

31/12

Provisions pour risques

31/12Charges constatées d’avance (1 200 × 9/12)

31/12

Clients, factures à établir

31/12Intérêts

300 000 × 3% × 7/12 = 5 250

RADP - pdts exceptionnels

Documentation

Ventes de marchandisesTVA à régulariser

Intérêts courus/emprunts

45 000

900

4 320

5 250

45 000

900

3 600720

5 250

ChargesDADP-charges d’exploitationVCEAC (charges exceptionnelles)

2 50045 000

Produits

PCEA (produits exceptionnels) 40 000

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Corrigé partiel comptabilité L1 - session 1 - 2014-2015

6 sur 6

Dossier n°6 2 points (0,5 par écriture + 0,5 par justification)

AIRFLO

LOOP

Dossier n°7 2 points (0,25 par solde correctement calculé). En cas d’erreur sur un solde, ne pas sanctionner les soldes suivants si le principe de calcul est bon.

491

781

0,5 pointDépréciation des créances clients

31/12/14

RADP - Pdts d’exploitation

7 600

7 600

681

491

0,5 pointDADP - charges d’exploitation

31/12/14 Dépréciation des créances clients

1 200

1 200

Production vendueProduction stockéeProduction de l’exerciceAchats de matières premièresVariations stocks MPAutres achats et charges externes- Consommations en provenance de tiersValeur ajoutée- Impôts et taxes- Charges de personnelEBE- DADP - charges d’exploitationRésultat d’exploitationProduits financiersCharges financièresRésultat courant avant impôtProduits exceptionnelsCharges exceptionnellesRésultat exceptionnelImpôt/bénéficesRésultat de l’exercice

130 0002 500

132 50050 000-3 00020 00067 00065 50015 00015 00035 50010 00025 500

5 0002 500

28 00010 00015 000-5 0003 500

19 500

0,5 point/clientNominalRèglement en 2014Net TTCHTDépréciation nécessaireDépréciation existanteDotation ou reprise

AIRFLO

24 0009 600

14 40012 000

2 40010 000-7 600

LOOP

4 8001 8003 0002 5002 000

8001 200

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