les voix-zines
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Les Voix-Zines N°6 1 31 Mai 2016
Première édition n°6 - 31 mai 2016
Les Voix-Zines
Les Voix-Zines N°6 2 31 Mai 2016
Depuis 2012, les reportrices n’ont pas cessé d’être curieuses, d’observer la vie de leur
quartier, mais aussi les événements dans le monde ; elles ont su profiter de
formations pour continuer à écrire, réaliser des photos et des vidéos ; elles se sont
rencontrées pour échanger des projets, confirmant ainsi leur envie d’exprimer leurs
points de vue et réflexions. Elles ont aussi élaboré une « Charte
rédactionnelle » [extraits à découvrir en page 15].
Et voila ! Elles sont heureuses de vous présenter le n°6 de votre magazine préféré :
« Les Voix-Zines » Et nous, au comité de rédaction, nous sommes fières d’avoir encore partagé une belle
expérience et d’avoir permis l’aboutissement du travail de toute l’équipe.
En espérant que vous aimerez celui-ci, nous vous annonçons que les reportrices ont
déjà pensé aux futures rubriques pour beaucoup d’autres numéros à venir…
Le 1er Comité de Rédaction Cergy-Sarcelles : Djanet – Hélène – Nora – Siham
Sommaire :
Editorial : ……………………………………………………………………………………………………………………………………. p 2
Dossier les Assises du journalisme : Escapade à Metz ............................................................................... p 3
Dossier les Assises du journalisme : Nous y étions ................................................................................... p 4 & 5
Dossier les Assises du journalisme : Quelle place pour les femmes dans les médias ? ............................................ p 6
Dossier les Assises du journalisme : Médias Banlieues Diversités ……………………………………………………………….. p 7
Cahier central : Atelier Photo à Sarcelles ………………………………………………………………………………………………. p 8 & 9
Dossier Femmes et Métiers : Carrières des femmes - Education des enfants ? ………………………………………………….. p 10 & 11
Dossier Femmes et Métiers : Des signes d’évolutions ? …………………………………………………………………………….. p 12
La Charte des Voix-Zines………………………………………………………………………………………………………………... p 13
Coup de Gueule !!! : La CAF ……………………………………………………………………………………………………………. p 14
Coup de Cœur !!! : Les Universités d’Automne 2015, nous y étions aussi ………………………………………………………….. p 15
Editorial
Les Voix-Zines N°6 3 31 Mai 2016
Sommaire :
Editorial : ……………………………………………………………………………………………………………………………………. p 2
Dossier les Assises du journalisme : Escapade à Metz ............................................................................... p 3
Dossier les Assises du journalisme : Nous y étions ................................................................................... p 4 & 5
Dossier les Assises du journalisme : Quelle place pour les femmes dans les médias ? ............................................ p 6
Dossier les Assises du journalisme : Médias Banlieues Diversités ……………………………………………………………….. p 7
Cahier central : Atelier Photo à Sarcelles ………………………………………………………………………………………………. p 8 & 9
Dossier Femmes et Métiers : Carrières des femmes - Education des enfants ? ………………………………………………….. p 10 & 11
Dossier Femmes et Métiers : Des signes d’évolutions ? …………………………………………………………………………….. p 12
La Charte des Voix-Zines………………………………………………………………………………………………………………... p 13
Coup de Gueule !!! : La CAF ……………………………………………………………………………………………………………. p 14
Coup de Cœur !!! : Les Universités d’Automne 2015, nous y étions aussi ………………………………………………………….. p 15
Escapade à Metz
Dossier : Les Assises du journalisme
J’ai osé m’évader, sans mari sans enfants, pour la première fois.
Deux jours, deux énormes grands jours, sans mon balai ! ! !
J’ai revêtu mon costume de reportrice-citoyenne de Du Côté Des Femmes, pour me retrouver avec de « vrai-e-s » journalistes de la télévision et de la Radio, milieux que j’ai
toujours considérés comme « un monde inaccessible ».
Je me suis sentie toute petite.
J’ai rencontré des journalistes issus des banlieues.
Ils et elles nous ont raconté leur histoire et ce qui les a amenés à devenir journalistes, pour lutter contre les discriminations et donner la parole aux citoyen-ne-s.
J’ai découvert, une autre sorte de journalisme qui traite les vrais problèmes.
J’y ai ma place, celle de reportrice-citoyenne de notre journal « les Voix-Zines ».
Kossima
Les Voix-Zines N°6 4 31 Mai 2016
Nous y étions
Dossier : Les Assises du journalisme
Après une formation de « reportrices -citoyennes », nous voilà embarquées pour Metz, dans la folle aventure des « Assises du journalisme » 2014.
Les Assises internationales du journalisme et de l'information sont un rendez-vous annuel de discussion et de prospective des professionnel-le-s de l'information.
C’est un lieu ouvert aux journalistes et aux éditeur-e-s, aux étudiant-e-s et enseignant-e-s, aux chercheur-e-s, mais aussi et surtout aux citoyen-ne-s.
En route pour tout un weekend ! On s’évade de la région parisienne en voiture, direction l’Arsenal de Metz, un brin toutes complices les unes des autres.
Nous, les quatre femmes
représentantes de notre
journal « Les Voix
-Zines »
C’était la première fois que je découvrais « pour de vrai » une salle d’amphithéâtre !
lI y avait plein d’étudiant-e-s du journalisme avec leurs PC portables dernier cri, tapotant dare-dare sur leurs claviers.
L’école du journalisme est réservée à l’élite de « la bonne société ».
De condition modeste, je n’ai pas fait d’études, pas parce que je n’en avais pas le potentiel mais parce qu’à l’époque l’éducation des filles était considérée comme superflue.
J’ai ressenti une petite gêne face à cette classe sociale différente de la mienne.
Ce n’était pas des gens normaux à ma façon.
– Je me suis sentie toute petite.
Nous avons assisté à plusieurs ateliers. Je n’ai
pas toujours tout compris de leur jargon.
Myriam
« Je n’ai pas toujours compris leur jargon ! » Table ronde de professionnel-le-s
Coucou, c’est nous !
On a retrouvé sur place
notre prof. journaliste
: Philippe MERLANT.
Les Voix-Zines N°6 5 31 Mai 2016
Dossier : Les Assises du journalisme
J’ai eu le sentiment que les grands médias étouffaient les vrais problèmes par rapport à la politique.
On a remarqué le gouffre entre les habitant-e-s de la banlieue.
La France ne connaît la banlieue qu’à travers l’image qu’en donnent les médias.
Par contre, j’ai aimé les interventions des petites radios et structures locales, où on écoutait les citoyen-ne-s, on transmettait un
message, où l'enjeu était de redonner une image un peu plus juste de la banlieue.
Et nous étions là, nous, « Reportrices Citoyennes Du Côté des Femmes » avec notre journal
« Les Voix Zines » … en somme un bon
exemple.
« Je me suis sentie grandie ! »
Myriam
Studieuses et appliquées, les Voix-Zines
reportrices… pour ne rien perdre de ces
moments !
Nous avions aussi emporté le dernier numéro
de notre magazine .
Table ronde de professionnel-le-s
Les Voix-Zines N°6 6 31 Mai 2016
Quelle place pour les
femmes dans les médias ?
Dossier : Les Assises du journalisme
J’ai eu le sentiment qu’en France, on a un bon wagon de retard pour prétendre à la parité. C’est encore trop ancré sur le stéréotype femme/homme dont on n’arrive pas à se défaire, où l’homme est plus crédible, comme dans le monde politique d’ailleurs. Une femme qui a du caractère « elle est incontrôlable », si elle est ferme, elle est « autoritaire ». Ce que j’ai retenu : La France est loin d’être la plus avancée sur le sujet de la place des femmes dans le journalisme. Cela a l’air d’aller plus vite au Royaume Uni ; la BBC joue mieux le jeu de la parité. Il y avait aussi une journaliste australienne et elle était également plus convaincante que les françaises. Qui joue la carte de l’empowerment (1), la conquête du pouvoir d’agir des femmes ? J’ai été un peu déçue par cet atelier, car je m’attendais à autre chose, une thématique plus centrée sur le journalisme. C’était davantage un débat de société et en plus pas toujours de bon goût. Nous avons entendu : « Nous les femmes, nous n’osons pas, nous ne nous reconnaissons pas comme étant à la hauteur des hommes ; eux, osent être égoïstes, se préoccupent moins de leur conscience ; nous, nous nous mettons à nous-même des limites ; nous avons des scrupules à nous présenter sur des postes à responsabilité ! »… Il a même été question, plus d’une fois, d’autoflagellation (2).
Peut-être que nous visons trop l’excellence et eux la réussite ? Question d’éducation ? Sur le plateau des débats, on a aussi insisté sur le fait que, dans tous les médias, quand on veut une parole d’expert, trois fois sur quatre, on invite un homme, en laissant de côté des femmes qui pourraient offrir une aussi bonne expertise, peut-être même meilleure, selon les dossiers. Un bon wagon de retard, c’est certain ! Pourtant, nous avons pu entendre aussi quelques
commentaires et témoignages encourageants de la part d’hommes responsables de grands médias : par exemple, celui qui a refusé une liste de candidature à un poste de direction, parce qu’elle ne comportait aucune femme. La liste a été réouverte pour permettre à des femmes de s’y inscrire.
Alors, le train de la parité est-il en marche ? En tous cas, ça n’avance pas trop vite !
Debout, les femmes ! A vos stylos, à vos micros, à vos vidéos ! Ne vous freinez-pas
vous-même ! Myriam – Hélène – Kossima
(1) Empowerment : appropriation ou réappropriation de son pouvoir d’agir (autonomisation, responsabilisation, émancipation) (2) Autoflagellation : action de s’auto-culpabiliser.
Les Voix-Zines N°6 7 31 Mai 2016
Médias Banlieues Diversités
Encore aux assises de Metz, nous avons assisté au
« BONDYTALKS », un atelier débat présenté en
partenariat avec le Bondy Blog (voir encadré) : un-e
intervenant-e, debout sur scène face au public,
dispose de 8 minutes pour parler de son
expérience et de ses « projets média » innovants
concernant les relations « médias / banlieue /
diversité ».
Nous avons eu la bonne surprise de découvrir un
autre journalisme et des
journalistes « reconnus »
décidés à montrer une autre
image des banlieues.
Il est important de parler de
l’initiative d’Yves Renard
(directeur de l’Ecole Supérieure
du journalisme de Lille). Grâce à
son projet « Egalité des
Chances », il offre à des jeunes
des quartiers populaires la
possibilité d’accéder aux
métiers du journalisme en
profitant d’une classe
préparatoire gratuite (ces
études étant payantes et
chères, elles sont plutôt
réservées aux classes sociales
« nanties »).
Ces jeunes, les filles comme les garçons, doivent
souvent ajouter à leurs heures d’études des « jobs
d’étudiant-e-s ». Ils et elles ont pourtant un taux de
réussite de 80% aux concours, ce qui est très
supérieur aux résultats des cours payants.
Comme on aimerait qu’il y ait plus d’initiatives de
ce genre, que l’on fasse davantage confiance à
notre jeunesse des banlieues en lui offrant de
pareilles chances de réussite !
Hélène – Kossima – Myriam
Le Bondy Blog est un média en ligne créé pendant les révoltes de 2005 dans les banlieues françaises. Il a pour vocation de raconter la France de la diversité ethnique et d'être la voix des « quartiers sensibles » dans les débats qui animent la société française. Sa création était une réponse aux médias français souvent accusés d’être déconnectés des réalités des banlieues. Deux articles en moyenne sont publiés chaque jour, certains contiennent des éléments sonores et des vidéos. Les sujets sont aussi bien locaux, relatifs à la vie des habitant-e-s, que plus généraux, traitant des politiques publiques (Hébergé depuis 2015 par le site du journal Libération , il publie le travail d’une trentaine de collaborateur-ice-s). http://www.bondyblog.fr/
Dossier : Les Assises du journalisme
Les Voix-Zines N°6 8 31 Mai 2016
Atelier photo Cahier central
Nous remercions toutes les femmes qui ont
participé à nos ateliers depuis le début du projet
en Janvier 2015 :
Alvin - Aminata - Christina - Hayet - Jennifer -
Karima - Keltoum A - Keltoum B - Moëma -
Muntaha - Nora - Rkia - Sahar - Salimata -
Siham - Tamar - Tounsia - Yalini -
Les Voix-Zines N°6 9 31 Mai 2016
L’atelier photo de l’Espace Femmes de Sarcelles,
c’est deux fois par mois, les vendredi matins de
9h à 12h. Animé par Eva et Camilo, intervenant
photographe et étudiant en sociologie du genre
(La sociologie du genre est la science qui étudie
des rapports sociaux de sexe).
Cet atelier est ouvert à toutes les femmes
intéressées par la photographie, le partage, les
rencontres, la découverte de la ville et le plaisir
de passer un moment convivial… Débutante ou
expérimentée, peu importe ! La photo est un
moyen de prendre la parole, de s’exprimer et de
faire passer des messages…
Dans chaque atelier, on discute, on apprend des
techniques photographiques (le cadre, les
contrastes, les couleurs…), ensuite on sort et on
pratique. En rentrant, on regarde nos photos, on
les sélectionne, on les explique et on partage en
groupe nos avis, nos ressentis et les messages
qui passent à travers nos photos.
De notre thème de départ « La place des
femmes dans l’espace public » découle le thème
d’aujourd’hui « Les frontières ».
- « C’est quoi les frontières pour vous ? »
- « Pour nous c’est un thème riche, plein de
visions différentes, de sujets comme les voyages,
les libertés, mais aussi les limites grandes ou
petites… Et à partir de là, on met en image nos
idées pour faire passer nos messages ».
« Debout les femmes ! Sortez de chez vous -
de votre coquille - venez nous rejoindre pour
vous d’abord, puis pour participer avec nous et
partager vos richesses… ».
Nora et Siham
Cahier central
Série réalisée pour le concours photo « Sarcellopolis » sur le thème : « Viens poser dans ma cité »
Les Voix-Zines N°6 10 31 Mai 2016
Carrières des femmes
Education des enfants
Dossier : Femmes & Métiers
Le plus grand frein à la carrière des femmes n’est pas d’avoir des enfants, c’est d’avoir un mari qui ne coopère pas.
Selon les valeurs où j’ai été éduquée, le garçon prime (il perpétuera le nom). On lui veut un bon métier pour entretenir sa famille où, en tant qu’homme il s’attend à ce que sa carrière soit prioritaire sur celle de sa femme.
J’en ai souffert. J’ai dû mettre ma carrière entre parenthèses pour que mon mari puisse vivre la sienne.
Il a monté son entreprise de bâtiment. Je l’ai aidé de mon mieux dans la partie gestion et secrétariat, et tout cela, bénévolement.
Au départ, j’avais juste un « job d’étudiante » en tant qu’hôtesse de caisse dans la grande distribution, puis j’ai évolué en interne jusqu’à devenir agent de maîtrise ; j’étais devenue cheffe, puis on m’a proposé une formation de cadre.
Mais, je n’avais pas assez de 24 heures pour m’occuper de notre foyer, en plus de mon travail et de celui de mon bénévolat. La vie d’un artisan n’est pas de tout repos, et encore moins celle de sa femme.
Il a fallu que l’un d’entre nous s’occupe de l’équilibre et de l’éducation de nos enfants. Et c’est moi qui me
suis chargée de leur éducation, celle de la génération future, avec l’objectif de faire changer les choses.
Alors, j’ai pris un poste de secrétaire, histoire de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier.
Et j’ai élevé mon fils et ma fille de la même façon. Je leur ai donné la chance, à l’un comme à
l’autre, de pouvoir étudier, de savoir se respecter, s’écouter, pour qu’ils deviennent des adultes tolérants.
Savoir cuisiner, faire le ménage, c’est se préparer à devenir un adulte autonome. Voilà pourquoi garçons et filles doivent être mis sur le même plan face aux travaux ménagers. Le rôle des parents modernes est de faire comprendre aux garçons que l’on peut rester un homme en faisant la vaisselle, de les inciter à privilégier les mots plutôt que les actes, à exprimer leurs sentiments, à pleurer quand ils ont du chagrin.
Les Voix-Zines N°6 11 31 Mai 2016
Mais c’est aussi d’encourager les filles à se défendre, à aimer la compétition. Le message à faire passer, c’est qu’un homme peut se réconcilier avec sa part féminine et qu’une femme peut être féminine tout en assumant sa part masculine.
J’ai respecté leur « moi » intérieur. Du coup, mon fils est doux et sensible, respectueux des autres. Il est devenu ingénieur en électronique et participe aux tâches ménagères. Il aime cuisiner et son sport, c’est la « danse Salsa ».
Quant à ma fille, c’est une guerrière qui clame son indépendance et dénonce les injustices du monde. En 2ème année de BTS en alternance, elle s’assume financièrement. Battante, elle vit en colocation avec deux autres jeunes femmes. Son activité préférée est « le sport de combat »
Maintenant que mes enfants sont sur le bon chemin, je me suis réveillée. Il est temps de vivre pour moi-même.
J’ai divorcé.
Dans tout cela, je m’étais oubliée. Je me redécouvre. Mon plus grand regret est d’avoir sacrifié ma vie professionnelle.
J’ai « tiré le diable par la queue » pendant vingt ans, et maintenant, je me retrouve avec un salaire trop juste pour pouvoir profiter de ma nouvelle liberté.
Je suis très déçue de ne pas retrouver le fruit de
mon travail, alors que j’ai aidé mon ex-mari à monter sa société et que j’ai élevé deux enfants qui sont aujourd’hui des atouts pour la société.
Je veux passer un message à la nouvelle génération de jeunes femmes :
« Ne vous sacrifiez pas ! Ne vous
oubliez pas ! Assumez-vous ! »
Marine
Dossier : Femmes & Métiers
Les Voix-Zines N°6 12 31 Mai 2016
Des signes d’évolution ?
Dossier : Femmes & Métiers
On dit qu’il n’y a pas beaucoup de femmes qui
font des « métiers d’hommes ».
Alors qu’il y a, de nos jours, pas mal de femmes
qui bricolent chez elles ou entre copines, pour se
rendre service, par souci d’économies.
J’ai éduqué mes deux filles à être autonomes, faire
les mêmes choses que mes fils. Je dirais même
que mes filles bricolent mieux que mes fils.
Mesdames, éduquez vos enfants avec égalité.
Messieurs, impliquez-vous dans l’éducation de vos
enfants.
Tout ce qu’on sait faire, on le fait d’abord pour
nous-mêmes, et ça nous servira toute notre vie.
On le transmettra aux autres.
Djanet
Femmes et métiers ? Des signes d’évolution ?
Oui, on entend encore trop « C’est un métier
d’homme », ou « C’est un métier de femme », et
cela, jusque dans les services et les lieux chargés
de l’orientation et de l’aide à l’emploi des jeunes
(ou moins jeunes).
Pourtant, il ne
faudrait pas passer
à côté de quelques
signes d’évolution
des mentalités. Un
exemple ?
Un après-midi de
novembre, le hasard
me mène dans le
hall d’une galerie
marchande qui
accueille un salon
sur le thème de la formation professionnelle.
Derrière les tables d’exposant-e-s, beaucoup de
femmes. Pourquoi ? Encore une majorité de
métiers administratifs ? Eh bien, non !
Je m’arrête devant un stand dont le décor annonce
clairement les métiers du bâtiment ; il est tenu par
une femme.
J’engage la conversation. Ce n’est pas une
administrative, elle n’est pas là pour faire de la
représentation.
Quand je lui dis que je cherche des renseignements
pour quelques jeunes filles de mes amies, elle
argumente avec naturel et conviction.
Elle m’explique les filières, ouvertes aux filles
comme aux garçons : couvreur-e, menuiserie-
agencement-fabrication, technicien-ne du
bâtiment, peintre-application de revêtements,
etc…
Bon, je vois bien
que, sur les
plaquettes
explicatives, ces
métiers sont
présentés au
masculin, mais elle
me rassure, me
confirme que la
porte est ouverte à
toutes comme à
tous. A partir du
moment où c’est un
choix, il suffit d’être motivé-e !
Alors, jeunes femmes, si cela vous plait… foncez !
HB
Les Voix-Zines N°6 13 31 Mai 2016
La Charte
rédactionnelle
La Charte des Voix-Zines
Une Charte rédactionnelle ? Oui, il nous en fallait une pour « Les Voix-Zines » !
Alors, nous l’avons élaborée ensemble, lors de quelques réunions de partages d’idées et de réflexions.
Ce document (5 pages pour 8 articles) , validé par les reportrices-citoyennes et qui reste à valider par le
Conseil d’Administration de Du Côté Des Femmes, reprend aussi la genèse et nous rappelle qui sont
« les Voix-Zines ».
La genèse du journal
« Les Voix-Zines » est un journal participatif et
citoyen, né de la volonté collective de femmes
fréquentant l’association Du Côté Des Femmes à
Cergy et à Sarcelles, afin d’interroger les médias
sur leur vision des femmes et des banlieues. Le
premier numéro a vu le jour le 8 mars 2012. Suite à
de nombreux reportages stigmatisants, autour des
femmes résidentes en banlieue, elles ont choisi de
créer ce journal. Il est né d’un projet intitulé
« Femmes, Médias, Banlieues » ayant pour objectif
de découvrir le monde des médias et d’interroger
le milieu des journalistes sur leurs représentations
des femmes et de la banlieue. Elles réalisent les
textes, les interviews, les photographies pour
présenter dans leur journal les rencontres et les
expériences qu’elles traversent. Cette dimension
fonde le caractère innovant de cette démarche.
Par la suite et au gré des discussions et des
numéros, les femmes ont voulu transmettre leur
propre regard sur le monde ; elles sont devenues
actrices de la fabrication de l’information. Loin
d’une presse féminine stéréotypée, ce journal est
une fenêtre… sur le monde, sur notre monde. Celui
des femmes, majoritairement résidant en
banlieues, partant de leurs histoires, de leurs
ressources, de leurs expertises et peu à peu
formées au journalisme-citoyen.
Qui sont « Les Voix-Zines » ?
Tout d’abord « Les Voix-Zines » sont polyglottes, le titre signifie en arabe : « Les Belles Voix »,
et en anglais « Zin » est un suffixe désignant un petit magazine tiré à peu d’exemplaires souvent relatifs
à des questions politiques ou peu abordées dans les médias classiques, souvent reproduit à l’aide d’un
photocopieur.
« les Voix-Zines » sont surtout des femmes d’ici et d’ailleurs, d’ailleurs et d’ici, des femmes d’à côté,
de partout et plutôt du monde. Elles forment des passerelles aux frontières du Val d’Oise engagées à
briser les chaînes et les entraves.
Elles sont solidaires, debout et militantes.
Les Voix-Zines
Les Voix-Zines N°6 14 31 Mai 2016
La CAF Coup de Gueule !!!
Comme allocataire et comme toute
personne reçue à l’accueil de la CAF à
Sarcelles, je souhaite prendre la parole
aujourd’hui et exprimer mon point de
vue.
Les permanences des mardi et jeudi ne
sont pas suffisantes pour accueillir le
nombre important d’allocataires qui
arrivent, même sur rendez-vous.
Je trouve aussi qu’il serait souhaitable
d’installer à l’extérieur un appareil
numérique qui serait accessible quand la
CAF est fermée.
Cela diminuerait le nombre de personnes
à l’accueil (et permettrait à celles qui
n’ont pas accès à internet d’avoir une
solution aussi rapide que les autres).
Cela ferait gagner du temps à toutes et
tous et rendrait même service au
personnel de la CAF.
Rkia
La CAF
La Caisse d’Allocations
Familiales de Sarcelles
43 rue Marius Delpech
95200 Sarcelles
A partir du 1er juin 2016, de
nouveaux horaires et jours
d’ouvertures sont proposés
Photo de fil d’attente devant la CAF
Les Voix-Zines N°6 15 31 Mai 2016
Les Universités d’automne 2015 :
Nous y étions aussi !
Coup de Cœur !!!
La rencontre annuelle de la Fédération
Nationale Solidarité Femmes concernait,
jusqu’en 2014, uniquement des
professionnel-le-s, travailleurs et
travailleuses sociales des associations
œuvrant pour la défense des femmes. Pour
celle d’octobre 2015, nous y étions aussi.
Nous étions les premières femmes invitées
à venir partager notre expérience et notre
expertise, lors de l’atelier : « Construction
du pouvoir d’agir » (« empowerment »).
Nous avions préparé une présentation et
une animation qui ont permis un échange
riche entre nous, toutes et tous, et qui ont
été appréciées par l’ensemble des
personnes présentes.
Nous y étions à notre place !
Rendez-vous dans le prochain numéro des
Voix Zines : nous avons envie de parler
encore de notre travail et de nos réflexions
sur ce thème.
Djanet
Jacqueline
Hélène
Kossima
Mina
Myriam
Rosie-Claire
Photo prise lors de l’atelier
Les Voix-Zines N°6 16 31 Mai 2016
Les Voix-Zines
« Les Voix-Zines »
Adresse : Association Du Côté Des Femmes
6 allée Montesquieu - 95200 Sarcelles
21 avenue des Genottes CS28 381 - 95805 Cergy Pontoise Cedex
Email : [email protected]
Tél : 01 30 73 51 52
Mise en page : Hélène, Nora, Sophie, Eva
Photographies : Camilo, Elodie, Hélène, Nora, Siham, Sophie,...
Les rédactrices & les reportrices : Djanet, Hélène, Jacqueline, Kossima, Mina,
Nora, Rkia, Rosie-Claire, Siham...
Le Comité de Rédaction : Djanet, Hélène, Nora, Siham
Les animatrices : Elodie, Eva, Sophie
Remerciements à toutes nos collègues et nos partenaires pour leur soutien.