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Les RouaRt de l’impressionnisme au réalisme magique LES ROUART 3 peintres, 3 styles L’impressionnisme, mouvement de la seconde moitié du XIX e siècle, marque un véritable tournant dans l’histoire de la peinture. Rassemblés autour de Claude Monet, de jeunes peintres rejettent l’art enseigné dans les écoles des Beaux-Arts, jugé trop traditionnel. Ils revendiquent d’ailleurs une filiation avec les peintres incarnant alors la modernité, tels Édouard Manet ou Gustave Courbet, qui bouleversent par leur style et leurs thèmes les règles de la peinture académique. Dans leur sillage, ils délaissent la peinture d’histoire au profit de la repré- sentation de la nature ou de la vie quotidienne. Influencés par William Turner ou les paysagistes de l’École de Barbizon, ils proposent une esthé- tique nouvelle qui s’éloigne d’une peinture lisse et d’une reproduction parfaitement illusionniste de leur sujet. Ils exécutent rapidement leurs tableaux en plein air, souvent par séries, sur le motif et tentent de saisir les changements de la nature et la lumière à différents moments de la journée. La lumière est un élément essentiel. Pour en traduire les variations et l’intensité, les artistes utilisent les cou- leurs du spectre solaire, ainsi que leurs tons intermédiaires et le blanc. Ils excluent les gris et les noirs et substituent au clair-obscur traditionnel le jeu des reflets qui révèle les ombres. Les couleurs ne sont pas mélangées sur la palette mais utilisées pures et directement posées sur la toile à l’aide de touches fractionnées qui se fondent ensuite à distance dans l’œil du spectateur. Les impressionnistes sont traités de “barbouilleurs” et refusés aux salons officiels. Pour se faire connaître, ils fondent en 1873 la Société anonyme des artistes-peintres, sculpteurs et graveurs ; ils souhaitent par ce biais organiser des expositions indépendantes. Certains écrivains et critiques, comme Émile Zola, les soutiennent. La première exposition se tient en 1874. Monet y présente son tableau Impression, soleil levant, qui donnera son nom au mouvement. La dernière exposition du groupe a lieu en 1886. Henri Rouart (1833-1912) “Heureux de peindre, insoucieux de gloire” Henri Rouart naît à Paris en 1833. Dès l’en- fance, il se montre doué pour le dessin, rece- vant les conseils des peintres Corot et Millet. Il effectue ses études au lycée Louis le Grand. C’est là qu’il rencontre Degas avec lequel il se lie d’amitié. Il entre en 1853 à l’École Polytech- nique, dont il sort deux ans plus tard. Il se lance à partir de 1857 dans une carrière d’industriel et travaille pour une entreprise de constructions métalliques. Il s’associe par la suite à Jean-Baptiste Mignon et fonde l’entreprise Rouart et Mignon. Son activité d’industriel vaut à Henri d’être nommé chevalier puis officier de la Légion d’Honneur, en 1878 et 1892. À la mort de Mignon en 1885, il reprend la société avec son frère Alexis. L’entreprise est florissante et les Rouart déposent de nombreux brevets. Cette réussite permet à Henri Rouart de constituer tout au long de sa vie une importante collection d’œuvres et d’objets d’art. Aussi amateur de peinture, il partage sa passion avec son frère Alexis et surtout son ami Degas. Après s’être perdus de vue, les deux hommes se retrouvent durant le siège de Paris en 1870. Leur amitié durera jusqu’à la mort d’Henri en 1912. Collectionneur et mécène Henri Rouart a débuté sa collection à la fin des années 1860. Les œuvres envahissent les pièces de l’hôtel particulier qu’il a fait construire rue de Lisbonne avec son épouse Hélène. Ce père de six enfants vit avec sa famille au milieu des peintures. Il ouvre volontiers les portes de sa maison aux amis et amateurs d’art. Nombre d’artistes, peintres, musiciens et écrivains vont s’y croiser. En amateur éclairé, Henri Rouart acquiert des créations des maîtres anciens, tels Greco, Velasquez, Chardin ou Fragonard. Cepen- dant, il collectionne majoritairement les œuvres de ses contemporains, dont certains sont encore méconnus voire rejetés par les salons officiels et la critique. Il contribue ainsi à les faire connaître, et défend par là-même avec ardeur les peintres impressionnistes. Augustin Rouart (1907-1997) De la continuité à l’affirmation de son art Augustin Rouart est né en 1907, dans une famille d’artistes et de collectionneurs, tant du côté paternel que du côté maternel. Il est le fils de Louis, dernier des enfants d’Henri Rouart. Sa mère, Christine Lerolle, est la fille d’Henry Lerolle, peintre et mélo- mane. C’est par l’entremise de Degas que Christine et Louis se marient. La sœur de Christine, Yvonne, épouse quant à elle Eugène, le second fils d’Henri Rouart. Une personnalité artistique Le jeune Augustin est donc l’héritier d’une longue tradition familiale, celle de la pein- ture. Il a 5 ans à la mort de son grand-père paternel. C’est auprès de son frère Philippe et de son autre grand-père, Henry Lerolle, dont il est très proche, qu’Augustin trouvera les premiers encouragements  : Tu as une personnalité qu’il faut conserver, continue.Peindre devient alors le centre de sa vie. Il développe, avec courage et téna- cité, un style qui lui est propre, insolite, loin de l’impressionnisme qui règne en maître au sein de sa famille. Il choisit de peindre ce qu’il voit, la réalité, la figure humaine, à une époque où triomphe l’abstraction, où la figure et la peinture elle-même tendent à disparaître. Il s’accroche à cette voie que l’on pourrait qualifier de classique, revenant à la tradition, au dessin, dans la lignée d’Ingres et de maîtres plus anciens comme Hans Holbein ou Nicolas Poussin. Outre ces références, il est influencé par Maurice Denis et sa recherche, em- preinte de foi chrétienne, d’un art qui est “l’exalta- tion de la vie”. D’autres sources d’inspiration se mêlent dans son œuvre : celles de Paul Gauguin, de Félix Valloton, des Na- bis ou de l’école de Pont- Aven, de l’estampe japo- naise ou de la peinture décorative. Cependant, Augustin Rouart évolue Ernest Rouart (1874-1942) Fidèle à Degas et à l’impressionnisme Ernest Rouart, né en 1874, est le troisième fils d’Henri Rouart. Comme son père, il entreprend des études de mathématiques à Polytechnique, afin de lui succéder à la tête de l’entreprise familiale. Cependant, son ambition se tourne rapidement vers la peinture à laquelle son père l’avait initié. Un apprentissage auprès de Degas Ernest eut le privilège d’être l’unique élève de Degas. À la demande d’Henri Rouart, Degas avait accepté de prendre en charge l’éducation artistique de son fils. Il lui dévoile les secrets de son atelier et les étapes de son travail. L’apprentissage commence par le dessin et ses différentes techniques  : puis il lui enseigne la peinture à l’huile, le faisant copier les maîtres lors de séances au Musée du Louvre. Il étudie de manière scru- puleuse, fréquente les plus grands musées européens à la rencontre des chefs-d’œuvre de la peinture. C’est par l’entremise de Degas et du poète Mallarmé qu’il rencontre Julie Manet, fille de Berthe Morisot et nièce du peintre Édouard Manet. Ils se marient en mai 1900. Le même jour, le meilleur ami d’Ernest, l’écrivain Paul Valéry, épouse Jeannie Gobillard, la cousine de Julie Manet. Les deux couples resteront très proches, séjournant ensemble au domaine de La Queue-en-Brie ou au Mesnil, propriété acquise par Berthe Morisot. Ernest Rouart sera le protecteur des collections de son père et de son épouse. Il réalise d’importantes expositions pour mettre en valeur le cou- rant impressionniste et l’œuvre de Berthe Morisot, disparue prématuré- ment en 1895. Plusieurs de ses peintures rejoignent grâce à lui les collec- tions publiques. À la mort d’Henri Rouart en 1912, plusieurs ventes de la collection sont organisées. Ses héritiers aident le Louvre à faire quelques acquisitions. Ernest rachète certaines œuvres pour lesquelles il éprouve une affection particulière. Plus tard, il fera plusieurs dons au Louvre. Ernest Rouart est un artiste exigeant, touchant à toutes les techniques comme le lui avait enseigné Degas  : le pastel, la sanguine, la peinture à la cire et à la détrempe. Comme son père, il réalise majoritairement des Henri Rouart a donc toujours participé activement à l’aventure et au rayon- nement de ce mouvement, à la fois comme mécène et collectionneur, mais aussi comme peintre. Il expose au Salon de 1868 à 1872, puis régulière- ment avec les impressionnistes, depuis leur première exposition en 1874 jusqu’à la dernière en 1886. C’est à cinquante ans qu’il se consacre entiè- rement à cette activité et passion, refusant cependant d’être mis en avant à travers une exposition personnelle. Paul Valéry le présentait ainsi  : “Heu- reux de peindre, insoucieux de gloire.” “Peintre du plein air” Henri Rouart réalise principalement des portraits et des paysages. Il peint essentiellement dans un cadre naturel, et a été qualifié à ce titre de “peintre du plein air”. Ce lien à la nature se retrouve notamment dans sa couleur de prédilection, le vert. Son art est le reflet de ses voyages et des paysages qu’il côtoie, mais aussi de sa vie familiale, retranscrite à travers les portraits de ses proches et les scènes d’intérieur. loin de toute école, de toute affiliation, de tout mouvement. Il est un artiste à part, indépendant et solitaire, et, comme l’affirme l’historien d’art Bruno Foucart “parmi les autres, il ne ressemble qu’à lui.” Augustin Rouart ou le “réalisme magique” Dans son irrépressible besoin de peindre, il saisit tout ce qui lui est proche : les paysages (les marais salants de l’île de Noirmoutier, la plage, les ba- teaux), mais aussi sa famille dont il a réalisé de nombreux portraits. La pein- ture lui fait oublier la réalité. Selon les mots de son fils Jean-Marie Rouart, écrivain, membre de l’Académie française  : “Quand il partait peindre sur le motif avec sa bicyclette surchargée d’ustensiles hétéroclites (…) il semblait aussi fiévreux et angoissé que s’il se rendait à une rencontre amoureuse (…). Il s’abstrayait du monde réel et tentait de rejoindre ce monde idéal de l’art qui ajoute l’esprit à la nature, et crée une beauté plus spirituelle à partir de celle qu’offre un paysage.Cet homme discret a livré une peinture pleine de simplicité et de séré- nité, aussi originale qu’élégante, qualifiée par Bruno Foucart de “réalisme magique”. portraits et des paysages. Ses peintures manifestent parfois l’héritage de l’impressionnisme : le traitement de la lumière, l’ode à la nature et à ses couleurs chatoyantes sont autant de réminiscences somptueuses des œuvres et artistes admirés et longuement côtoyés. Ernest expose pour la première fois en 1899, puis chaque année au Salon des Indépendants, où il fréquente les peintres de sa génération : Bonnard, Vuillard, Maurice Denis, le Douanier Rousseau. Il expose également au Salon d’Automne ; en tant que collectionneur, il participe par ses prêts aux expositions rétrospectives sur Manet et Morisot. La peinture était sa passion, visible tant dans son œuvre que dans sa connaissance approfondie des maîtres et la valorisation du patrimoine familial. L’impressionnisme Henri ROUART 1833-1912 ép. Hélène Jacob-Desmalter 1842-1886 Alain 1902-1994 Philippe 1904-1993 Marie 1905-1996 Catherine 1909-1959 Augustin ROUART 1907-1997 ép. Juliette Rapin Éléonore 1912-1970 Isabelle 1915-2005 Louis ROUART 1875-1964 ép. Christine Lerolle 1879-1941 Hélène ROUART 1863-1929 ép. Eugène Marin 1859-1899 Henri 1887-1970 Geneviève 1893-1983 Lucie ROUART 1865-1868 Madeleine 1896-1986 Hélène 1901-1990 Paul 1906-1972 Alexis ROUART 1869-1921 ép. Valentine Lamour 1875-1940 Julien 1901-1994 Clément 1906-1992 Denis 1908-1984 Ernest ROUART 1874-1942 ép Julie Manet 1878-1966 Stanislas 1903-1980 Olivier 1906-2001 Eugène ROUART 1872-1936 ép. Yvonne Lerolle 1877-1944 Ernest Rouart, Portrait de Julie peignant, huile sur toile - Coll. part. Henri Rouart, Autoportrait, huile sur toile - Coll. part. L’influence de Degas Ernest sera le seul et unique élève de Degas. Après lui avoir enseigné les rudiments du dessin, du pastel et de la peinture, Degas envoie son élève au Louvre copier les maîtres anciens, tels que Mantegna. C’est La Sagesse victorieuse des vices (au Musée d’Orsay), que Degas lui fait ébaucher en vert pomme et glacer plus tard en rouge. Ernest Rouart  : “Quand Degas me fit copier le Mantegna du Louvre (…), il avait alors des idées neuves sur la pratique des anciens, et prétendait me faire exécuter cette copie suivant une technique ima- ginée par lui et qui rappelait beaucoup plus celle des Vénitiens que celle de Mantegna. En somme, il voulait expérimenter les procédés qu’il avait imaginés dans son esprit fertile en combinaisons diverses, mais dont il n’était pas très sûr, quant à la réalisation matérielle. Je m’en aperçus bien, lors de l’exécution.” Ernest Rouart, Femme au chapeau noir, huile sur toile - Coll. part. Ernest Rouart, Autoportrait, huile sur panneau - Coll. part. Augustin Rouart, Autoportrait, Tempera sur toile - Coll. part. La réalité comme photographiée L’impressionnisme et le réalisme sont deux courants artistiques qui aiment à représenter les objets, les paysages ou les personnages proches de la réalité, souvent sous des angles originaux. Cette huile sur bois, empreinte de mystère, rappelle l’art de la litho- graphie, de l’estampe publicitaire, ou encore l’art japonais. Elle se découpe de manière atypique dans le pay- sage pictural d’Augustin Rouart. Augustin Rouart, Le métro la nuit, Peinture à l’huile et à l’essence sur bois - Musée des Années 30 La propriété de La Queue-en-Brie La propriété de La Queue-en-Brie en Val-de-Marne fut acquise en 1847 par le père d’Henri Rouart  : deux maisons du XIX e siècle se faisant face, au cœur d’un grand parc. Henri Rouart aimait se retrouver dans cette demeure familiale, entou- ré de ses enfants et petits-enfants, et s’adonner à sa passion de la pein- ture. Il avait plaisir à révéler en toutes saisons les somptueux arbres de la propriété, animée parfois par quelques familiers. La décoration inté- rieure consistait en un ensemble de boiseries qu’il avait peintes de sujets variés  : paysages, femmes au jardin, vues de province. Ces boiseries sont déposées au Musée de Melun ; un panneau a été restauré. Henri Rouart, Femme cousant au jardin, La Queue-en-Brie, huile sur toile, 71,5 x 83, collection particulière Augustin Rouart, Cinq portraits d’enfants dormant, Tempera sur carton - Coll. part.

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Page 1: Les RouaRt - La Propriété Caillebotteproprietecaillebotte.com/wp-content/uploads/2014/... · maîtres lors de séances au Musée du Louvre. Il étudie de manière scru-puleuse,

Les RouaRt de l’impressionnisme au réalisme magique

Les RouaRt3 peintres, 3 styles

L’impressionnisme, mouvement de la seconde moitié du XIXe siècle, marque un véritable tournant dans l’histoire de la peinture. Rassemblés autour de Claude Monet, de jeunes peintres rejettent l’art enseigné dans les écoles des Beaux-Arts, jugé trop traditionnel. Ils revendiquent d’ailleurs une filiation avec les peintres incarnant alors la modernité, tels Édouard Manet ou Gustave Courbet, qui bouleversent par leur style et leurs thèmes les règles de la peinture académique.

Dans leur sillage, ils délaissent la peinture d’histoire au profit de la repré-sentation de la nature ou de la vie quotidienne. Influencés par William Turner ou les paysagistes de l’École de Barbizon, ils proposent une esthé-tique nouvelle qui s’éloigne d’une peinture lisse et d’une reproduction parfaitement illusionniste de leur sujet.

Ils exécutent rapidement leurs tableaux en plein air, souvent par séries, sur le motif et tentent de saisir les changements de la nature et la lumière à différents moments de la journée. La lumière est un élément essentiel. Pour en traduire les variations et l’intensité, les artistes utilisent les cou-leurs du spectre solaire, ainsi que leurs tons intermédiaires et le blanc. Ils excluent les gris et les noirs et substituent au clair-obscur traditionnel le jeu des reflets qui révèle les ombres.

Les couleurs ne sont pas mélangées sur la palette mais utilisées pures et directement posées sur la toile à l’aide de touches fractionnées qui se fondent ensuite à distance dans l’œil du spectateur.

Les impressionnistes sont traités de “barbouilleurs” et refusés aux salons officiels. Pour se faire connaître, ils fondent en 1873 la Société anonyme des artistes-peintres, sculpteurs et graveurs ; ils souhaitent par ce biais organiser des expositions indépendantes. Certains écrivains et critiques, comme Émile Zola, les soutiennent. La première exposition se tient en 1874. Monet y présente son tableau Impression, soleil levant, qui donnera son nom au mouvement. La dernière exposition du groupe a lieu en 1886.

Henri Rouart (1833-1912) “Heureux de peindre, insoucieux de gloire”Henri Rouart naît à Paris en 1833. Dès l’en-fance, il se montre doué pour le dessin, rece-vant les conseils des peintres Corot et Millet. Il effectue ses études au lycée Louis le Grand. C’est là qu’il rencontre Degas avec lequel il se lie d’amitié. Il entre en 1853 à l’École Polytech-nique, dont il sort deux ans plus tard.Il se lance à partir de 1857 dans une carrière d’industriel et travaille pour une entreprise de constructions métalliques. Il s’associe par la suite à Jean-Baptiste Mignon et fonde l’entreprise Rouart et Mignon. Son activité d’industriel vaut à Henri d’être nommé chevalier puis officier de la Légion d’Honneur, en 1878 et 1892. À la mort de Mignon en 1885, il reprend la société avec son frère Alexis.L’entreprise est florissante et les Rouart déposent de nombreux brevets. Cette réussite permet à Henri Rouart de constituer tout au long de sa vie une importante collection d’œuvres et d’objets d’art. Aussi amateur de peinture, il partage sa passion avec son frère Alexis et surtout son ami Degas. Après s’être perdus de vue, les deux hommes se retrouvent durant le siège de Paris en 1870. Leur amitié durera jusqu’à la mort d’Henri en 1912.

Collectionneur et mécèneHenri Rouart a débuté sa collection à la fin des années 1860. Les œuvres envahissent les pièces de l’hôtel particulier qu’il a fait construire rue de Lisbonne avec son épouse Hélène. Ce père de six enfants vit avec sa famille au milieu des peintures. Il ouvre volontiers les portes de sa maison aux amis et amateurs d’art. Nombre d’artistes, peintres, musiciens et écrivains vont s’y croiser. En amateur éclairé, Henri Rouart acquiert des créations des maîtres anciens, tels Greco, Velasquez, Chardin ou Fragonard. Cepen-dant, il collectionne majoritairement les œuvres de ses contemporains, dont certains sont encore méconnus voire rejetés par les salons officiels et la critique. Il contribue ainsi à les faire connaître, et défend par là-même avec ardeur les peintres impressionnistes.

augustin Rouart (1907-1997) De la continuité à l’affirmation de son artAugustin Rouart est né en 1907, dans une famille d’artistes et de collectionneurs, tant du côté paternel que du côté maternel. Il est le fils de Louis, dernier des enfants d’Henri Rouart. Sa mère, Christine Lerolle, est la fille d’Henry Lerolle, peintre et mélo-mane. C’est par l’entremise de Degas que Christine et Louis se marient. La sœur de Christine, Yvonne, épouse quant à elle Eugène, le second fils d’Henri Rouart.

une personnalité artistiqueLe jeune Augustin est donc l’héritier d’une longue tradition familiale, celle de la pein-ture. Il a 5 ans à la mort de son grand-père paternel. C’est auprès de son frère Philippe et de son autre grand-père, Henry Lerolle, dont il est très proche, qu’Augustin trouvera les premiers encouragements  : “Tu as une personnalité qu’il faut conserver, continue.”

Peindre devient alors le centre de sa vie. Il développe, avec courage et téna-cité, un style qui lui est propre, insolite, loin de l’impressionnisme qui règne en maître au sein de sa famille. Il choisit de peindre ce qu’il voit, la réalité, la figure humaine, à une époque où triomphe l’abstraction, où la figure et la peinture elle-même tendent à disparaître. Il s’accroche à cette voie que l’on pourrait qualifier de classique, revenant à la tradition, au dessin, dans la lignée d’Ingres et de maîtres plus anciens comme Hans Holbein ou Nicolas Poussin.

Outre ces références, il est influencé par Maurice Denis et sa recherche, em-preinte de foi chrétienne, d’un art qui est “l’exalta-tion de la vie”. D’autres sources d’inspiration se mêlent dans son œuvre : celles de Paul Gauguin, de Félix Valloton, des Na-bis ou de l’école de Pont-Aven, de l’estampe japo-naise ou de la peinture décorative. Cependant, Augustin Rouart évolue

ernest Rouart (1874-1942) Fidèle à Degas et à l’impressionnismeErnest Rouart, né en 1874, est le troisième fils d’Henri Rouart. Comme son père, il entreprend des études de mathématiques à Polytechnique, afin de lui succéder à la tête de l’entreprise familiale. Cependant, son ambition se tourne rapidement vers la peinture à laquelle son père l’avait initié.

un apprentissage auprès de DegasErnest eut le privilège d’être l’unique élève de Degas. À la demande d’Henri Rouart, Degas avait accepté de prendre en charge l’éducation artistique de son fils. Il lui dévoile les secrets de son atelier et les étapes de son travail. L’apprentissage commence par le dessin et ses différentes techniques  : puis il lui enseigne la peinture à l’huile, le faisant copier les maîtres lors de séances au Musée du Louvre. Il étudie de manière scru-puleuse, fréquente les plus grands musées européens à la rencontre des chefs-d’œuvre de la peinture.

C’est par l’entremise de Degas et du poète Mallarmé qu’il rencontre Julie Manet, fille de Berthe Morisot et nièce du peintre Édouard Manet. Ils se marient en mai 1900. Le même jour, le meilleur ami d’Ernest, l’écrivain Paul Valéry, épouse Jeannie Gobillard, la cousine de Julie Manet. Les deux couples resteront très proches, séjournant ensemble au domaine de La Queue-en-Brie ou au Mesnil, propriété acquise par Berthe Morisot.

Ernest Rouart sera le protecteur des collections de son père et de son épouse. Il réalise d’importantes expositions pour mettre en valeur le cou-rant impressionniste et l’œuvre de Berthe Morisot, disparue prématuré-ment en 1895. Plusieurs de ses peintures rejoignent grâce à lui les collec-tions publiques.

À la mort d’Henri Rouart en 1912, plusieurs ventes de la collection sont organisées. Ses héritiers aident le Louvre à faire quelques acquisitions. Ernest rachète certaines œuvres pour lesquelles il éprouve une affection particulière. Plus tard, il fera plusieurs dons au Louvre.

Ernest Rouart est un artiste exigeant, touchant à toutes les techniques comme le lui avait enseigné Degas  : le pastel, la sanguine, la peinture à la cire et à la détrempe. Comme son père, il réalise majoritairement des

Henri Rouart a donc toujours participé activement à l’aventure et au rayon-nement de ce mouvement, à la fois comme mécène et collectionneur, mais aussi comme peintre. Il expose au Salon de 1868 à 1872, puis régulière-ment avec les impressionnistes, depuis leur première exposition en 1874 jusqu’à la dernière en 1886. C’est à cinquante ans qu’il se consacre entiè-rement à cette activité et passion, refusant cependant d’être mis en avant à travers une exposition personnelle. Paul Valéry le présentait ainsi  : “Heu-reux de peindre, insoucieux de gloire.”

“Peintre du plein air”Henri Rouart réalise principalement des portraits et des paysages. Il peint essentiellement dans un cadre naturel, et a été qualifié à ce titre de “peintre du plein air”. Ce lien à la nature se retrouve notamment dans sa couleur de prédilection, le vert. Son art est le reflet de ses voyages et des paysages qu’il côtoie, mais aussi de sa vie familiale, retranscrite à travers les portraits de ses proches et les scènes d’intérieur.

loin de toute école, de toute affiliation, de tout mouvement. Il est un artiste à part, indépendant et solitaire, et, comme l’affirme l’historien d’art Bruno Foucart “parmi les autres, il ne ressemble qu’à lui.”

augustin Rouart ou le “réalisme magique”Dans son irrépressible besoin de peindre, il saisit tout ce qui lui est proche : les paysages (les marais salants de l’île de Noirmoutier, la plage, les ba-teaux), mais aussi sa famille dont il a réalisé de nombreux portraits. La pein-ture lui fait oublier la réalité. Selon les mots de son fils Jean-Marie Rouart, écrivain, membre de l’Académie française  : “Quand il partait peindre sur le motif avec sa bicyclette surchargée d’ustensiles hétéroclites (…) il semblait aussi fiévreux et angoissé que s’il se rendait à une rencontre amoureuse (…). Il s’abstrayait du monde réel et tentait de rejoindre ce monde idéal de l’art qui ajoute l’esprit à la nature, et crée une beauté plus spirituelle à partir de celle qu’offre un paysage.”

Cet homme discret a livré une peinture pleine de simplicité et de séré-nité, aussi originale qu’élégante, qualifiée par Bruno Foucart de “réalisme magique”.

portraits et des paysages. Ses peintures manifestent parfois l’héritage de l’impressionnisme : le traitement de la lumière, l’ode à la nature et à ses couleurs chatoyantes sont autant de réminiscences somptueuses des œuvres et artistes admirés et longuement côtoyés.Ernest expose pour la première fois en 1899, puis chaque année au Salon des Indépendants, où il fréquente les peintres de sa génération : Bonnard, Vuillard, Maurice Denis, le Douanier Rousseau. Il expose également au Salon d’Automne ; en tant que collectionneur, il participe par ses prêts aux expositions rétrospectives sur Manet et Morisot.

La peinture était sa passion, visible tant dans son œuvre que dans sa connaissance approfondie des maîtres et la valorisation du patrimoine familial.

L’impressionnisme

Henri RouaRt 1833-1912

ép.Hélène Jacob-Desmalter

1842-1886

alain1902-1994

Philippe1904-1993

Marie1905-1996

Catherine1909-1959

augustin RouaRt1907-1997

ép.Juliette Rapin

Éléonore1912-1970

Isabelle1915-2005

Louis RouaRt1875-1964

ép. Christine Lerolle1879-1941

Hélène RouaRt 1863-1929

ép.Eugène Marin

1859-1899

Henri1887-1970

Geneviève1893-1983

Lucie RouaRt 1865-1868

Madeleine1896-1986

Hélène1901-1990

Paul1906-1972

alexis RouaRt 1869-1921

ép.Valentine Lamour

1875-1940

Julien1901-1994

Clément1906-1992

Denis1908-1984

Ernest RouaRt1874-1942

épJulie Manet

1878-1966

Stanislas1903-1980

olivier1906-2001

Eugène RouaRt1872-1936

ép.Yvonne Lerolle

1877-1944

Ernest Rouart, Portrait de Julie peignant, huile sur toile - Coll. part.

Henri Rouart, Autoportrait, huile sur toile - Coll. part.

L’influence de Degas

Ernest sera le seul et unique élève de Degas.Après lui avoir enseigné les rudiments du dessin, du pastel et de la peinture, Degas envoie son élève au Louvre copier les maîtres anciens, tels que Mantegna. C’est La Sagesse victorieuse des vices (au Musée d’Orsay), que Degas lui fait ébaucher en vert pomme et glacer plus tard en rouge.Ernest Rouart  : “Quand Degas me fit copier le Mantegna du Louvre (…), il avait alors des idées neuves sur la pratique des anciens, et prétendait me faire exécuter cette copie suivant une technique ima-ginée par lui et qui rappelait beaucoup plus celle des Vénitiens que celle de Mantegna. En somme, il voulait expérimenter les procédés qu’il avait imaginés dans son esprit fertile en combinaisons diverses, mais dont il n’était pas très sûr, quant à la réalisation matérielle. Je m’en aperçus bien, lors de l’exécution.”

Ernest Rouart, Femme au chapeau noir, huile sur toile - Coll. part.

Ernest Rouart, Autoportrait, huile sur panneau - Coll. part.

Augustin Rouart, Autoportrait, Tempera sur toile - Coll. part.

La réalité comme photographiée

L’impressionnisme et le réalisme sont deux courants artistiques qui aiment à représenter les objets, les paysages ou les personnages proches de la réalité, souvent sous des angles originaux.

Cette huile sur bois, empreinte de mystère, rappelle l’art de la litho-graphie, de l’estampe publicitaire, ou encore l’art japonais. Elle se découpe de manière atypique dans le pay-sage pictural d’Augustin Rouart.

Augustin Rouart, Le métro la nuit, Peinture à l’huile et à l’essence sur bois - Musée des Années 30

La propriété de La Queue-en-Brie

La propriété de La Queue-en-Brie en Val-de-Marne fut acquise en 1847 par le père d’Henri Rouart   : deux maisons du XIXe siècle se faisant face, au cœur d’un grand parc.Henri Rouart aimait se retrouver dans cette demeure familiale, entou-ré de ses enfants et petits-enfants, et s’adonner à sa passion de la pein-ture.Il avait plaisir à révéler en toutes saisons les somptueux arbres de la propriété, animée parfois par quelques familiers. La décoration inté-rieure consistait en un ensemble de boiseries qu’il avait peintes de sujets variés  : paysages, femmes au jardin, vues de province. Ces boiseries sont déposées au Musée de Melun ; un panneau a été restauré.

Henri Rouart, Femme cousant au jardin, La Queue-en-Brie, huile sur toile, 71,5 x 83, collection particulière

Augustin Rouart, Cinq portraits d’enfants dormant, Tempera sur carton - Coll. part.

Plaquette exposition Rouart.indd 1 09/03/15 14:07

Page 2: Les RouaRt - La Propriété Caillebotteproprietecaillebotte.com/wp-content/uploads/2014/... · maîtres lors de séances au Musée du Louvre. Il étudie de manière scru-puleuse,

La Ferme ornée,Centre d’art et d’expositions

Depuis sa rénovation en 2008, des ar-tistes de renom s’y sont succédés dans le cadre d’expositions individuelles et collectives, telles que les “Biennales de sculpture” (aujourd’hui “Printemps de la sculpture”), et plus près de nous, au prin-temps 2014, l’exposition “Caillebotte à Yerres, au temps de l’impressionnisme”. Cette dernière a été l’une des premières grandes expositions monogra-phiques impressionnistes à s’être tenue en banlieue parisienne.

En effet, pour la première fois, 43 chefs d’œuvre ont été exposés au grand public dans la propriété yerroise où ils ont été peints. Ce rendez-vous ma-jeur de l’impressionnisme a attiré 112  870 visiteurs, franciliens, provin-ciaux et étrangers.Grâce à toutes ces manifestations, la ville de Yerres bénéfi cie d’une nou-velle notoriété touristique, en étant unanimement reconnue pour la qualité de son accueil et son environnement.

Comme Caillebotte, devenez mécène : faites un don !Afi n de perpétuer l’oeuvre de mécénat de Gustave Caillebotte, la Ville a créé le fonds de dotation “Les Amis de la Propriété Cail-lebotte”. Le fonds apporte son aide à toute action et projet d’intérêt général relatif à la conservation, l’aménagement et la valorisa-tion de la Propriété Caillebotte, des oeuvres du peintre, ainsi que d’autres artistes. Il fi -nancera notamment la rénovation intérieure du Casin en 2016.

Vous aussi, vous pouvez deve nir mécène en faisant un don au fonds de dotation. Les dons sont déductibles de l’impôt sur le re-venu à hauteur de 66% du montant (dans la limite de 20% du revenu imposable). Ainsi, pour un don de 100 euros, vous déduisez 66 euros de votre impôt. Votre don ne vous coûte donc que 34 euros.

“Les Amis de la Propriété Caillebotte”8 rue de Concy – 91330 [email protected]

Préparez votre visite

en savoir plus sur l’expositionLe livre “LES ROUART, de l’impressionnisme au réalisme magique” de Dominique Bona, de l’Académie française, qui retrace l’exposition, est en vente à la boutique.

Prix de vente  : 35 €

réalisme magique” de Dominique Bona, de l’Académie

suivez le parcours numérique Des tablettes numériques sont en location au Casin, pour découvrir le parc et les points de vue où Caillebotte a posé son chevalet.

Tarifs  : 5 € et pièce d’identité (gratuit pour les Yerrois). L’application pour smartphone peut aussi être téléchargée gratuitement sur les plateformes Androïd et l’App Store.

Des tablettes numériques sont en location au Casin,

Le jardin PotagerLe potager, entretenu comme au temps du peintre par l’association “Potager Caillebotte”.Ouvert au public :- du 3 mai au 18 octobre, le dimanche de 14h30 à 18h30.

- pendant les Journées des Jardins et du Patrimoine : le week-end de 10h30 à 18h30.

Promenades en barque ou canoë • Mai-août : week-ends et jours fériés, de

15h à 19h• Septembre : week-ends de 15h à 18h

Tarifs : Barque 4 personnes : 5 € la ½ heure, 9 € l’heure.Canoë 3 personnes : 4 € la ½ heure, 7 € l’heure.

Madame, Monsieur,

Bienvenue à Yerres où vous venez visiter l’exposition LES ROUART : de l’impressionnisme au réalisme magique, sous le commissariat de Charles Villeneuve de Janti, directeur du Musée des Beaux-Arts de Nancy.

Cet accrochage vous fera découvrir l’aventure picturale de cette famille : trois générations de peintres et près de 130 œuvres issues de collections du Musée d’Orsay, du Musée Marmottan-Monet, du Musée des Années 30 ainsi que de nombreuses collections particulières sont présentées à la Ferme Ornée.

Nous souhaitons à cette exposition le même succès qu’à celle que nous avons organisée au printemps dernier : Caillebotte à Yerres, au temps de l’impressionnisme qui avait accueilli 112 870 visiteurs.

Pro� tez de votre visite pour découvrir la Propriété Caillebotte, son magni� que parc et ses fabriques. Rendez-vous aussi au centre-ville pour apprécier la richesse du patrimoine yerrois, notamment le Château Guillaume Budé et l’église Saint-Honest. Prolongez votre promenade le long des berges de l’Yerres pour vous rendre au site des Deux-Rivières et à l’abbaye Notre-Dame du XIIe siècle. Des cartes touristiques sont à votre disposition au Casin pour vous faire découvrir Yerres, son patrimoine et sa nature.

Ainsi, vous pourrez apprécier la célèbre douceur de vivre de notre ville !

Profi tez de votre visite pour fl âner dans le parcLa visite libre du parc de la Propriété Caillebotte est possible tous les jours. Une visite guidée est proposée sur rendez-vous (tél.  : 01 80 37 20 61). Elle permet de replacer les toiles majeures que le peintre réalisa dans le parc familial et sur la rivière, et aide à situer son œuvre yerroise dans le mouve-ment impressionniste.

Tarif plein  : 5,50 € - tarif réduit  : 3,50 € - gratuit pour les Yerrois

Le parc de la Propriété Le parc de 11 hectares a été aménagé à l’anglaise, parsemé de “fabriques d’ornementation” d’inspirations diverses, traduisant un goût pour l’exotisme et le voyage (l’Italie pour le Casin, le Japon pour le Banc couvert, l’Orient pour le Kiosque, le Chalet suisse…). À voir dans le parc :

Le Casin, bâtiment principal de la propriété

La passerelle Le Kiosque et la Glacière

L’OrangerieLe Potager L’Exèdre, détail

Le Chalet Suisse La ChaumièreLa Volière

se restaurer

• Le Chalet du Parc, dans la Propriété Table gastronomique - Salon de thé - www.chaletduparc.fr / tél. 01 69 06 86 29

• En ville  : plus d’une dizaine de restaurants et d’enseignes de restauration à emporter.

Nicolas Dupont-AignanDéputé-Maire d’Yerres

www.proprietecaillebotte.com

eXPosItIoN 28 mars - 5 juillet 2015

Les RouaRtde l’impressionnismeau réalisme magique

YERRES

à20minutesde Paris

Les RouaRt, de l’impressionnisme au réalisme magiqueÀ la Ferme Ornée. Entrée libre.- du mardi au vendredi ainsi que tous les jours fériés de 14h à 18h

- le samedi et le dimanche de 10h à 18h

Visites guidées :Informations et réservations au 01 80 37 20 61.Plein tarif : 6 euros. Tarif réduit : 5 euros pour les Yerrois

Conférences au CeC :• le vendredi 29 mai : “Henri Rouart, l’œuvre peinte”, par Jean-Dominique Rey• le vendredi 19 juin : “Les Rouart”, par Jean-Marie Rouart et Dominique Bona

de l’Académie française.

et toujours au CasinVous pouvez assister en accès libre, dans la première salle à la projection de différents fi lms sur Caillebotte et autour de l’impressionnisme. Les deux salles suivantes vous font découvrir l’histoire et le patrimoine de la ville et de ses environs ainsi que la Propriété Caillebotte depuis le XVIIe siècle. Le Casin fera l’objet d’une ré-habilitation intérieure en 2016, pour évoquer la vie de l’artiste.

La Propriété CaillebotteLe lieuDécouvrir la Propriété Caillebotte, c’est découvrir un lieu riche d’histoire et de patrimoine à Yerres en Essonne, où vécurent Gustave Caillebotte et sa famille entre 1860 et 1879.

Construite au début du XIXe siècle, la Propriété évoque, comme à Giverny et à Auvers-sur-Oise, la vie d’un peintre mais aussi son inspiration majeure.

Au détour des allées, vous découvrirez des points de vue que le jeune Gustave Caillebotte connut, un cadre naturel qui lui inspira plus de 80 toiles dont une vingtaine sont consacrées à la rivière qui borde le domaine, l’Yerres.

Depuis près de deux décennies, la Propriété Caillebotte fait l’objet de restaurations et de soins constants afi n de lui rendre son charme de villégiature propre à l’époque du peintre. Ainsi, le Casin (grande maison blanche ornée de colonnades) et les fabriques d’ornementa-tion que sont l’Orangerie (salle d’expositions temporaires ouverte aux artistes confi rmés), la Chapelle, le Kiosque et la Glacière, ont été pro-gressivement restaurées.

Le parc de 11 hectares bordé par la rivière l’Yerres a, pour sa part, bénéfi cié du talent du paysagiste Louis Benech, qui l’a replanté et a réaménagé la pièce d’eau.

Le potager, entretenu avec passion par l’association yerroise Potager Caillebotte, en liaison avec le Potager du Roi à Versailles, a été trans-formé pour améliorer l’accueil des enfants des écoles et des amateurs de jardins. Le peintre aimait y cultiver fl eurs et fruits.

Tous ces travaux ont permis au Casin de la Propriété Caillebotte (ins-crite à “l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques”) d’être labellisé “Maison des Illustres” par le ministère de la Culture et de la Communication en 2012.

Gustave Caillebotte, Autoportrait au chapeau d’été, huile sur toile - Coll. part.

Gustave Caillebotte, Partie de bateau, dit Canotier au chapeau haut de forme, vers 1877-1878, huile sur toile.

Augustin Rouart, Le petit pêcheur, tempera sur toile - Coll. part.

La boutiqueVous y trouverez de nombreux objets inspirés des expositions temporaires de la Propriété Caillebotte et des œuvres du peintre Gustave Caillebotte, notamment de beaux livres, de la vaisselle, des bougies, des parapluies, des nounours et des cartes postales.

La boutique est ouverte : - du mardi au vendredi ainsi que tous les jours fériés de 14h à 18h- le samedi et le dimanche de 10h à 18hToute la gamme est visible sur le site de la Propriété Caillebotte : http://proprietecaillebotte.com/

La Propriété Caillebotte8, rue de Concy, 91330 Yerres - Coordonnées GPS : 10 rue de ConcyTél. : 01 80 37 20 61 (Affaires culturelles et Patrimoine)

Site internet : www.proprietecaillebotte.com

Circuits touristiquesVous trouverez au Casin toutes les informa-tions concernant la ville et ses environs. Plusieurs parcours pédestres vous sont pro-posés dans la brochure “Yerres en 5 circuits touristiques” a� n de découvrir Yerres, son patrimoine et sa nature.

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