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LES PLANS
DE GESTION
DANS LES
ESPACES NATUREL
PROTÉGÉS
Universit é d’aut omne 199719977
Réseau Régional des Espaces Nat urels de la Région Provence-Alpes-Côt e d’Azur
LES PLANS DE GESTION
DANS LES ESPACES NATURELS PROTEGES
Cahier t echnique de l ’ univer si t é d’ aut omne 1997
l ’ Agence Régionale pour l ’ Envi r onnement ,
la Di r ect ion Régionale de l ’ Envi r onnement ,
le Par c nat ional du Mer cant our ,
ORGANISÉE PAR
DE LA RÉFLEXION À L’ACTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5
I - Le réseau des gest ionnaires de la nat ure dans la région Provence-Alpes-Côt e d’Azur
5
II - Organiser une gest ion plus rat ionnelle et durable des espaces nat urels . . . . . . . .5
PRATIQUES DES PLANS DE GESTION DANS LES ESPACES NATURELS PROTÉGÉS
DE PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7
I - Les Réserves Nat urelles
(Réserve de Camargue, réserve géologique de Haut e-Provence) :
une démarche t est ée de façon expériment ale sur 10 réserves, puis t ranscrit e
dans un “guide mét hodologique” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7
II - Les Parcs nat ionaux (Port -Cros, les Ecrins, le Mercant our) : un plan d’aménagement
d’ensemble au niveau du Parc, encadrant un plan de gest ion pour chaque sect eur 8
III - Les Parcs nat urels régionaux (Verdon, Luberon, Queyras, Camargue) :
la chart e, un document d’object if s émanant d’une volont é locale . . . . . . . . . . . .10
IV - Le Conservat oire du lit t oral : un mode d’emploi du sit e,
base de cont ract ualisat ion de la gest ion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11
V - L’Of f ice nat ional des forêt s (ONF) : l’aménagement forest ier, inst rument de
gest ion durable des écosyst èmes forest iers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12
VI - La St at ion biologique de la Tour du Valat : un précurseur devenu format eur
sur cet t e mét hode de planif icat ion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14
VII - Le Conservat oire-Et udes des écosyst èmes de Provence (CEEP) :
un invent aire pour prot éger des espaces à f ort e valeur biologique . . . . . . . . . . .16
RÉFLEXIONS SUR LES ÉTAPES FONDAMENTALES DE LA DÉMARCHE “ PLAN DE GESTION” 19
I - L’élaborat ion : de la décision du plan de gest ion à sa réalisat ion . . . . . . . . . . . . .19
I-1 Faut -il t oujours un plan de gest ion ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19
I-2 Qui élabore le plan de gest ion ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20
I-3 Comment élaborer un out il de cont ract ualisat ion et de dialogue ? . . . . . . .20
I-4 Qui décide en cas d’arbit rages ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20
I-5 Quelle échelle de réf lexion ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20
I-6 Quelle concert at ion ent re les dif férent s gest ionnaires d’un espace ? . . . . .21
I-7 Quelle cohérence ent re l’object if , les opérat ions et les moyens alloués ? . .21
II - La concert at ion : phase de dialogue, d’informat ion et de pédagogie
pour des décisions concert ées et accept ées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22
SOMMAIRE SOMMAIRE SOMMAIRE
SOMMAIRE
.../ ...
II-1 Quand engager la concert at ion ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22
II-2 Quel degré de concert at ion ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22
II-3 Qui anime la concert at ion ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23
II-4 Dans quel but engage-t -on la concert at ion ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23
II-5 Quels int erlocut eurs int égrer à la concert at ion ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23
II-6 Concert at ion collect ive ou individuelle ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24
II-7 Qui gère les conf lit s et qui arbit re ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24
II-8 Quelle place accorder aux scient if iques dans la concert at ion ? . . . . . . . . . .25
II-9 Comment assurer un suivi de la concert at ion ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25
III - La validat ion : vers un out il de cont ract ualisat ion engageant
la responsabilit é des part enaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26
III-1 Validat ion globale, ou validat ion par ét apes ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26
III-2 Validat ion réelle ou validat ion illusoire ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26
III-3 Que faire en cas de désaccord ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26
III-4 Faut -il engager la responsabilit é des signat aires ? . . . . . . . . . . . . . . . . . .26
III-5 Validat ion globale, ou cont ract ualisat ions t hémat iques avec chaque interlocut eur ?
27
III-6 Comment communiquer lors de la validat ion du plan de gest ion ? . . . . . . .27
III-7 Validat ion discrèt e ou validat ion médiat isée ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27
III-8 Comment assurer une validat ion régulière ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28
IV - Le suivi et l’évaluat ion: des crit ères d’évaluat ion indispensables
pour ajust er les opérat ions en fonct ion des évolut ions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28
IV-1 Quelle procédure de révision en cours de réalisat ion du plan de gest ion ? 28
IV-2 Comment évaluer un plan de gest ion ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29
IV-3 Quelle précision des crit ères d’évaluat ion ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29
IV-4 Tous les crit ères d’évaluat ion sont -ils réellement quant if iables ? . . . . . . .29
IV-5 Vers une évaluat ion mult icrit ères ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30
IV-6 Qui évalue ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30
IV-7 Quelles implicat ions sur la gest ion du personnel ? . . . . . . . . . . . . . . . . . .30
IV-8 Comment prendre en compt e aléas et imprévus lors de l’évaluat ion ? . . .30
IV-9 Comment passer d’un plan de gest ion à l’aut re ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30
APPROCHES MÉTHODOLOGIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33
. . . . . . . . . . . . . . . . .I
Le programme pilot e des
plans de gest ion Nat ura 20
: le document d’object ifs,
. . . . . . . . . . . . . . . . .
plan de délégat ion de la ge
5
I - LE RÉSEAU DES GESTION-
NAIRES DE LA NATURE DANS
LA RÉGION PROVENCE- ALPES-
CÔTE D’AZUR
Créé en 1985 , le Réseau régional
des espaces nat urels est le f ruit
d’une polit ique de gest ion de la na-
t ure associant l’Agence régionale
pour l’Environnement ( ARPE) , re-
présent ant la Rég ion Provence-
Alpes-Côt e d’Azur, et la Direct ion
rég io nale d e l ’ Env i r o nnem ent
( DIREN) , serv ice déconcent ré du
minist ère de l’Environnement .
Ce réseau rassemble de f açon in-
formelle vingt organismes qui pro-
t ègent et gèrent plus de 40% de la
superf icie de la région. Gest ionnaire
et coordinat eur, ce réseau est de-
venu un part enaire de poids dans la
négociat ion au niveau régional, na-
t ional, voir européen.
L’animat ion de ce réseau est assu-
rée conjoint ement par la DIREN et
par l’ARPE. Grâce à des f inance-
ment s issus de la Région et du mi-
nist ère de l’Environnement , les réa-
lisat ions sont nombreuses : pro-
duit s de communicat ion, program-
m e de f o rm at ion et co l loq ues,
voyages d’ét ude, jumelages, orga-
nisat ions d’universit és t hémat iques
et cahiers t echniques.
Se connaît re, se f ormer, valoriser
un import ant pot ent iel de compé-
t ences environnement ales, engager
des projet s coordonnés concernant
la gest ion de l’ environnement en
Provence-Alpes-Côt e d’Azur : t els
sont les object if s des universit és
d’aut omne du Réseau régional des
espaces nat urels, p ropo sées au
personnel des organismes gest ion-
naires des espaces nat urels de la
région mais également à d’aut res
par t enaires comme les serv ices
“ Environnement “ des Conseils gé-
néraux. Ces rencont res t echniques
permet t ent d’échanger point s de
vue et expériences sur des préoc-
cupat ions communes.
En 1997 s’est t enu la sixième uni-
versit é d ’aut om ne du réseau, à
Saint -Dalmas de Tende, dans le
Parc nat ional du Mercant our. Ces
t rois jours de réf lexion sur les plans
de gest ion dans les espaces nat u-
r e ls p r o t égés de la rég ion on t
conduit à la publicat ion du présent
Cahier t echnique.
I I - ORGANISER UNE GESTION
PLUS RATIONNELLE ET DU-
RABLE DES ESPACES NATU-
RELS
DE LA RÉFLEXION
À L'ACTION
Des mét hodol ogi es i nt ér essant es de pl ans de gest i on ont déj à f ai t
l eur s pr euves,
à di f f ér ent s ni veaux d’ i nt er vent i on :
● Sur des espaces délimit és, ident if iés, liés à une propriét é foncière part iculière,où est menée une gest ion précise d’un t errit oire : approche forest ière sur les fo-rêt s domaniales ou communales soumises au régime f orest ier, approche nat uralis-t e sur les Réserv es Nat ur e l les, appr oche pat r im oniale sur les s it es duConservat oire du lit t oral...
● Le réseau Nat ura 2000 s’orient e vers un deuxième niveau, celui d’un pat rimoineplus import ant comme les Parcs nat urels régionaux ou les syndicat s de gest ion. Ilconcerne des orient at ions pour un ensemble nat urel biologique et paysager : unmassif , une vallée, un bassin. Ces orient at ions engagent la part icipat ion de dif fé-rent s propriét aires, dont les plans de gest ion part iculiers devront s’emboît er dansla démarche “ plan de gest ion” plus t errit oriale.
Dans cet t e vision plut ôt t err it oriale des plans de gest ion émergent des dé-marches liées à une planif icat ion nouvelle, comme les schémasd’aménagement et de gest ion des eaux (SAGE) , pour lesquels la part icipat ion ac-t ive des associat ions et aut res gest ionnaires d’espaces est t rès souhait able.
● Un t roisième niveau concerne des orient at ions liées à l’organisat ion d’un t errit oi-re, sur laquelle s’appuient un cert ain nombre de document s de gest ion et d’orien-t at ion : la gest ion des espaces nat urels sensibles par les départ ement s, les orien-t at ions forest ières en cours de redéf init ion pour la région Provence-Alpes-Côt ed’Azur, qui t racent aussi des pist es en mat ière de gest ion et doivent se décliner
Organiser une gest ion plus rat ion-
nelle et durable des sit es prot égés
fait part ie des préoccupat ions com-
munes aux part enaires du Réseau
régional des espaces nat urels, car
la gest ion du pat rimoine nat urel est
un do maine r écent dans lequel
m anq uen t des pans ent ier s d e
co nnaissance : les im pact s des
cho ix de gest ion sur les m éca-
nismes de la nat ure sont en grande
part ie inconnus, et il est import ant
d’agir en ét ant conscient s de ses li-
mit es. Le plan de gest ion, incit ant
à une démarche mét hodique mesu-
rée et réf lexive, cont ribue à f aire
progresser ces connaissances, pour
une meilleure gest ion du pat rimoine
nat urel.
Cet t e démarche consist e à :
● décrire l’ espace, grâce à un in-
v ent ai r e e t une sy nt hèse d e
connaissances diversif iées
● ét ablir le diagnost ic et les enjeuxdu sit e, en évaluant le pat rimoine,ses ressources et po t ent iali t és,mais également en ident if iant lesmenaces et cont raint es qui pèsentsur le sit e
● déf inir des object if s, qui aff irmentde f açon claire des choix pour lagest ion de l’espace nat urel
● ét ablir un plan de t ravail, guided’organisat ion du t ravail pour leséquipes gest ionnaires
● ajust er, évaluer, grâce à la miseen place d’une mét hode d’évalua-t ion et d’un processus de cont rôlede la gest ion.
Vérit able “mode d’emploi” du sit e,le plan de gest ion const it ue un do-cument de référence pour le pro-priét aire, le gest ionnaire mais éga-lement l’ ensemble des collabora-t eurs et part enaires associés plusou moins direct ement à la gest ionde l’ espace nat urel. Ce documentpermet de les informer sur ses ca-ract érist iques et son int érêt , sesenjeux et ses problèmes, la manièrede le gérer et les responsabilit és in-combant à chaque part enaire. Celaest indispensable, car t out t errit oi-re, même f or t ement prot égé auplan réglement aire, ne peut const i-t uer un isolat complet par rapportaux usag es so c iaux : d es d é-marches mult i-ac t eurs s’ enc len-chent nécessairement , obligeantles gest ionnaires d’espaces nat u-rels à aller à la rencont re de ces ac-t eurs. On est là au cœur de la lo-gique du plan de gest ion, vérit ablecont rat ent re les dif férent s act eursaut our d’une orient at ion générale,à laquelle chacun doit se réf éreravant t out e act ion sur le sit e.
Le plan de gest ion est donc unout il indispensable à la gest ion de
sit es, cert es prot égés, mais fort e-ment imbriqués dans le cont ext esocio-économique local, comme lesont t ous les espaces prot égés dela région.
I - LES RÉSERVES NATURELLES
(RÉSERVE DE CAMARGUE, RÉ-
SERVE GÉOLOGIQUE DE HAUTE-
PROVENCE) :
Une démarche t est ée de f açon ex-
7
PRATIQUES
PRATIQUES DES PLANS DE GESTION
DANS LES ESPACES NATURELS PROTÉGÉS DE
PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR
Le sommai r e du “ gui de mét hodol o-
gi que” t r adui t l a démar che cl assi que
de gest i on d’ent r epr i se :
● capit alisat ion des élément s de référence( le pat rimoine biologique) ,
● diagnost ic et hiérarchisat ion de ces élé-ment s,
● déf init ion d ’o r ient at ions générales etd’object ifs à long t erme,
● recherche de moyens pour les at t eindre.
Une évaluat ion est prévue dans la deuxièmeversion du guide mét hodologique, ce qui
Les espaces nat urels prot égés de la région bénéf icient t ous d’out ils de
planif icat ion de la gest ion, qu’ils s’appellent plans de gest ion à propre-
ment parler, plans d’aménagement , chart es ou aménagement s fores-
t iers.
La mise en perspect ive de ces dif férent es prat iques est int éressant e pour
souligner les dif f érences et les similit udes des démarches, et met t re en
exergue les int errogat ions et les dif f icult és rencont rées dans leur mise en
œuvre.
Une idée se dét ache clairement : la not ion de planif icat ion de l’espace doit
êt re considérée au sens large, prenant en compt e les milieux et les espèces
* Guide mét hodolo-gique des plans degest ion des Réser v esNat ur el les, Réser v esNat ur el les de Fr ance,Mar s 1998.
périment ale sur 10 réserves, puis
t ranscrit e dans un “ guide mét hodo-
logique”
Les Réserves Nat urelles se sont
lancées dans la démarche plan de
gest ion dans un double object if :
d’une part répondre à leur besoin
de rat ionaliser ce qu’elles faisaient
em p ir i quem ent sur le t e r r a in ;
d’aut re part permet t re, dans les
négociat ions budgét aires, de faire
des prévisions à plus long t erme.
Une t rame de plan de gest ion inspi-
rée des modèles anglo-saxons a ét é
t est ée su r le t e r r ain p ar 1 0
Réserves dont celle de Camargue,
puis améliorée et adapt ée en t ant
que de besoin. Le “ guide mét hodo-
logique” , publié en 1990 et révisé
en 1 9 97 * , guide le rédact eur du
plan de gest ion paragraphe par pa-
ragraphe, donnant des conseils pra-
t iques.
La Réserve se f ixe elle-même les
object ifs à at t eindre à long t erme,
qui correspondent à son ét at idéal
si t out es les cont raint es ét aient le-
vées. Ces object ifs se déclinent en-
su i t e en o b j ec t i f s à c inq ans,
co nc er nant p r inc ip alem en t la
conservat ion du pat rimoine et l’ac-
cueil du public. Un plan d’act ions
hiérarchisées par priorit és est alors
ét abli, qui ne doit pas êt re complè-
t ement idéal mais s’insérer dans un
cadre réalist e (not amment budgé-
t aire et humain).
Dans une philosophie de compt abi-
l i t é analy t i que, l es Réser v es
Nat urelles ont produit un logiciel de
suivi du plan de gest ion qui mémo-
rise dans une base de données t ous
les dét ails t echniques. Ce logiciel
ut ilise un codage pour chaque t ype
d’opérat ions, relie ces opérat ions
aux object if s du plan et aux mis-
sions des réserves, et précise les
coût s en t emps et en argent .
La collect e d’ inf ormat ions néces-
saires à l’évaluat ion const it ue une
act ion de suivi indispensable. Mais
l’évaluat ion est une démarche ex-
t rêmement nouvelle, t est ant des
mét hodes expériment ales, et les
gest ionnaires de Réserv es man-
quent de réf érences mét hodo lo-
giques. Les 10 Réserves pionnières
qui ont cont ribué à l’élaborat ion du
premier “Guide mét hodologique” se
sont réunies à échéance de leur
plan de gest ion en 1996, pour ré-
f léchir à la manière d’évaluer leur
act ion et de passer au second plan
de gest ion, conscient es des insuff i-
sances du guide mét hodologique
sur ce t hème. L’évaluat ion et l’éla-
borat ion du plan de gest ion sui-
vant const it uent deux ét apes com-
pliquées, et il est regret t able que le
t em p s nécessai r e à c es d eux
ét apes primordiales ne soit prévu
dans le plan de gest ion. Les modif i-
cat ions du nouveau guide mét ho-
dologique port ent essent iellement
sur ce t hème.
Cont rat ent re des part enaires sur le
sit e, le plan de gest ion est égale-
ment un cont rat ent re les orga-
nismes de t ut elle demandeurs — et
f inanceurs — du plan de gest ion et
les st ruct ures qui vont l’élaborer et
l’appliquer. S’il est évidemment im-
port ant d ’évaluer les st ruc t ures
chargées de met t re en œuvre le
plan de gest ion, peut -on réellement
les sanct ionner si les aut res part e-
naires, f inanciers not amment , ne
t iennent pas leurs engagement s et
ne leur donnent pas les moyens de
réaliser le programme ét abli ? Si
une Réserve ne reçoit pas de l’Et at
ou d’aut res part enaires les f inance-
ment s prévus, comment peut -elle
engager les invest issement s néces-
saires à la réalisat ion des object ifs
f ixés ? La programmat ion de cré-
dit s est ext rêmement dif f icile : t ri-
but aire de l’annualisat ion budgét ai-
re, la Réserve doit cependant pro-
grammer les ac t ions du plan de
gest ion sur cinq ans. Il lui faut donc
déf inir les moyens minimum néces-
saires à la réalisat ion des object ifs
f ixés, car envisager des sanct ions
après l’évaluat ion n’est accept able
que si les moyens oct royés ne sont
pas inférieurs à ce seuil.
L’incert it ude et les limit es budgé-
t ai res n’ af f ec t ent pas la phase
“ Invent aire, évaluat ion pat rimonia-
le, déf init ion des enjeux et des ob-
9
PRATIQUES
● Sect ion A :Invent aire/ Bilan.Cet t e part ie accorde unegrande im por t ance auxinformat ions sur le paysa-ge, le pat rimoine nat urel,les savoir-faire locaux, ett out ce qui t ouche à l’as-pect socio-économique.Une synt hèse du diagnos-t ic conclut cet t e part ie,incit ant le rédact eur duplan de gest ion à prendredu recul, pour ét ablir unbilan de t out ce qui a ét éanalysé.
● Sect ion B1 : Év aluat io n de la valeurpat r imoniale, par un re-gard crit ique sur l’ inven-t aire pour dét erminer oùse sit uent les enjeux. Cet t e part ie permet dehiérarchiser t ous les élé-ment s invent oriés sur lesect eur, et de dresser undiagnost ic. Mais l’évalua-t ion du pat rimoine nat u-rel, des sit es et des pay-sages d’un Parc nat ional
ne peut êt re ef f ect uéeuniquement au niveau du
sect eur, car elle doit éga-lement prendre en comp-t e l’échelle de référencenat ionale et int ernat io-nale. Tout e une part ie dece diagnost ic est donct rait ée au niveau du siègede l’ét ablissement .
● Sect ion B2 : Définit ion des object ifsLes o b j ec t i f s à lo n gt erme et leurs échéancesrespect ives sont dét ermi-nés sur l ’ ensem b le d ut er r it o ire Parc , po ur ladurée du plan d’aménage-ment du Parc ( 1 0 ans) .En fonct ion de ces objec-t i f s se dessineront desor ient at ions de gest ionre lat iv em en t p r éc isespour chaque sect eur, quiseront t raduit es en ob-ject if s pour la durée duplan de gest ion du sec-t eur (5 ans).Out re la conservat ion dupat r imoine, l’ accueil dupublic, l’éducat ion et l’ in-
t erprét at ion, les champsd’int ervent ion du sect eurconcernent la cont r ibu-t ion au d éveloppementdurable, not ion revendi-q uée en t ant que t el le
et issue de l’ expériencedes zones périphériquesdes Parcs.
● Plan d’act ions, servantde f i l d irec t eur po ur lagest ion. Ce r t a ins sec t eu r s o ntpoussé le dét ail des ac-t ions jusqu’à une déclinai-son en t emps de t ravaildes agent s ( un sect eurdes Ecrins t est e act uelle-ment cet t e démarche àt it re expériment al) , maisles Parcs se heurt ent àun problème lié à la nat u-re des ét ablissement s pu-blics : la dif f icult é de faireco r resp o ndr e le cad red es co m p t es - rend usd’act ivit é annuels deman-dés par le minist ère et lesuivi des opérat ions quo-t idiennes de chacun desagent s.
Le pl an de gest i on des sect eur s des Par cs nat i onaux est st andar di sé
ject ifs à long t erme” , qui const it ue
un élément int angible. En revanche,
cert ains élément s du plan d’act ions
peuvent êt re report és ou réalisés
dans un délai plus long que celui ini-
t ialement prévu.
I I - LES PARCS NATIONAUX
(PORT- CROS, LES ÉCRINS,
LE MERCANTOUR) :
un plan d’aménagement d’en-
semble au niveau du Parc, enca-
drant un plan de gest ion pour
chaque sect eur
La loi de 1960 créant les Parcs na-
t ionaux ainsi que les décret s qui en
découlent , ant érieurs à t out es les
grandes lois de prot ect ion de la na-
t ure et des paysages, ignoraient à
l ’ o r ig ine un cer t a in nom br e d e
concept s qui apparaît ront ult érieu-
rement , dont le concept de “ plan
de gest ion” . Cet t e loi ment ionne
bien un “ programme d’aménage-
ment ” , mais conçu comme une list e
f inie d’act ions aut or isées et non
pas comme un élément dynamique
orient ant la gest ion de l’ét ablisse-
ment , même si les Parcs ont pro-
gressivement fait évoluer leur pro-
gram me d ’ aménagement . Cet t e
const at at ion a about i à la déf init ion
d’un nouvel out il de planif icat ion, le
“ plan d’aménagement ” du Parc, dé-
clinable en “ plans de gest ion” au ni-
veau des sect eurs des Parcs nat io-
naux , un it és f o nct ionnelles à la
base de l’organisat ion administ rat i-
ve du Parc.
Deux démarches parallèles sont
donc act uellement engagées avec
l’appui de l’At elier t echnique des
espaces nat urels (ATEN) :
● d’une part la réalisat ion d’un plan
de gest ion expériment al pour un
sect eur de chaque Parc, pour t es-
t er une mét hodologie inspirée de
celle du Guide mét hodologique des
Réserves Nat urelles.
● d’aut re part , la const it ut ion de
groupes de t ravail chargés d’élabo-
rer un guide mét hodologique spéci-
f ique aux Parcs nat ionaux, et de ré-
f léchir au concept de plan d’aména-
gement , nouvel out il de planif ica-
Quel l es peuvent êt r e l es conséquences en cas de non r espect
des obj ect i f s du pl an de gest i on l or s de l ’éval uat i on ?
Exi st e- t - i l une menace pour l e st at ut , qui pousse à une obl i -
gat i on de r ésul t at ?
Dans un cont ext e de rest rict ion budgét aire, si les object ifs ne sont pasat t eint s à cause de carences de gest ion, on peut imaginer des inci-dences f inancières sur les dot at ions du Parc nat ional. Un ef f ort det ransparence de l’act ion des Parcs est nécessaire, enjeu st imulant obli-geant les équipes à développer une cert aine cult ure d’ent reprise et àrendre des compt es, ce qu’elles n’avaient pas forcément l’habit ude defaire. D’aut re part , des Parcs nat ionaux bénéf icient d’un label au plan int er-nat ional, en part iculier du Conseil de l’Europe. La pert e de ce label peut
t ion globale à l’échelle du Parc.
Le plan de gest ion du sect eur a
pour object if de const it uer un out il
de t ravail pour l’équipe, un syst ème
de référence. C’est un programme
d’act ions f inalisé par des object if s
de conservat ion pat rimoniaux (pa-
t rimoines écologique, paysager et
cult urel) .
Les inévit ables impondérables, im-
possibles à prévoir dans ce t ype de
document , ne doivent pas êt re un
ali b i p o ur se co n t en t e r d ’ une
concept ion quot idienne de la ges-
t ion. Il est indispensable de sit uer
l’act ion du Parc en perspect ive.
Le direct eur du Parc arbit re les dé-
cisions concernant le plan de ges-
t ion du sect eur, mais si des enjeux
dépassent la simple organisat ion
de l’ét ablissement , il peut décider
de port er une part ie du plan de
gest ion devant le Conseil d’admi-
nist rat ion. En rev anche, le p lan
d’aménagement du Parc doit êt re
approuvé par le Conseil d’adminis-
t rat ion.
I I I - LES PARCS NATURELS
RÉGIONAUX (VERDON,
LUBERON, QUEYRAS,
CAMARGUE) :
la chart e, un document d’object ifs
émanant d’une volont é locale
Dans un Parc nat urel régional, l’ex-
périence “ plan de gest ion” passe
essen t ie l lem en t p ar la c har t e
const it ut ive du parc, même si cet t e
chart e s’apparent e plus à un sché-
ma direct eur donnant de grandes
orient at ions qu’à un vérit able plan
de gest ion.
Aut refois, la chart e ét ait plut ôt un
document d’object if s assez géné-
raux insist ant sur le souci de rendre
compat ibles prot ect ion, m ise en
valeur du pat rimoine et développe-
ment d’ un t err it o ire. Mais la lo i
“ Paysage” de 1 99 3 a renforcé la
légit im it é du Parc en mat ière de
planif icat ion de la gest ion, en re-
co nn aissant la c har t e d u Parc
comme une référence sur laquelle
s’appuie une opposabilit é, puisque
les document s d’urbanisme doivent
êt re mis en conformit é avec les ob-
ject ifs du Parc. Ainsi les nouvelles
char t es so n t p lus ex ig ean t es,
même si les Parcs nat urels régio-
naux doivent réaliser leurs object ifs
av ec leu r f o r c e d e p e r suasio n
comme seule arme, puisqu’ ils ne
disposent d’aucun pouvoir régle-
ment aire. Emanat ion d’une volont é
locale, le Parc nat urel régional n’a
pas le “ po uv o ir de co nt raindre,
mais le devoir de convaincre” pour
réaliser les object if s de sa chart e,
signée par l’ensemble des collect i-11
PRATIQUES
Une expér i ence de l a concer t at i on
t r ansposabl e
Les Parcs nat urels rég ionaux sont desst ruc t ures reposant sur l’ anim at ion, laconcert at ion, le t ravail de persuasion desélus et des act eurs sur l’ensemble du t erri-t oire. Ils f onct ionnent depuis 30 ans seloncet t e dynamique, et du fait de cet t e expé-rience, ils peuvent êt re d’excellent s relaispour la mise en place de la direct ive euro-péenne Nat ura 2000 : l’élaborat ion de do-cument s de gest ion int égrant les act ivit ésexist ant es et p renant en considérat ion
* ATEN : At el iert echnique desespaces nat ur els(cf . encadr é p.36) .
vit és réunies au sein de la st ruct ure
de gest ion du Parc.
A l’ int érieur des orient at ions géné-
rales d’aménagement du t errit oire
sont désormais déclinées des me-
sures de prot ect ion plus impéra-
t ives, qui doivent s’imposer en t ant
que préoccupat ions de première
import ance, not amment sur l’eau,
la prot ect ion des ressources nat u-
relles, la qualit é des paysages... Un
volet de la chart e impose une mo-
bilisat ion des volont és locales au-
t our de mesures de prot ect ion plus
ambit ieuses que les t ext es régle-
ment aires en vigueur. A t ravers le
plan du Parc nat urel rég ional se
dessine une spat ialisat ion des ob-
ject ifs par zones, délimit at ion sur
laquelle s’appuiera l’opposabilit é de
la chart e à ses signat aires. A l’ int é-
rieur de ces zones est af f ect é un
cert ain nombre d’object ifs, qui ser-
viront de crit ères d’évaluat ion lors
du renouv ellement du label par
l’Et at ( le label “ Parc nat urel régio-
nal” , obt enu par décret du minist è-
re de l’Environnement , est désor-
mais reno uv elé t o us les 1 0 ans
dans le cadre d’une procédure de
révision de la chart e) . Le Parc peut
int ervenir pour faire valoir ses ob-
ject ifs à t ravers t out e une panoplie
d’out ils et de mesures convent ion-
nelles qu’ il se doit d’essayer d’ap-
pliquer au mieux (SAGE, aménage-
ment f orest ier...) .
Il y a donc aujourd’hui un engage-
ment fort de la part des Parcs na-
t urels régionaux, dans des object ifs
qui ne sont plus simplement des
or ient at ions t rès générales mais
des object if s clairement af f ichés
permet t ant une évaluat ion. Ce ren-
forcement du rôle de la chart e lui a
donné une f orce qui la rapproche
désormais de la not ion de plan de
gest ion.
L’ objec t if à long t erme de t out
Parc nat urel régional consist e à fa-
voriser un développement durable,
compat ible avec les impérat if s de
pr o t ec t io n d ’ un pat r im o ine. La
chart e des dif f érent s Parcs f onc-
t ionne donc à peu près part out de
la même manière, mais la part icula-
r it é du t err it oire dét ermine une
problémat ique propre à chacun.
L’évaluat ion s’opère sur des objec-
t i f s déf in is par chaque Par c en
fonct ion de sa problémat ique et de
ses priorit és (en Camargue, l’éva-
luat ion port era par exemple sur les
résult at s en mat ière de gest ion hy-
draulique et du milieu aquat ique). A
l ’ o ccasio n d e la r év is io n d es
char t es et de l ’ é lab orat ion des
Une bonne gest i on des si t es,
cl é de l a cr édi bi l i t é du Conser vat oi r e
Même si la loi précise que le gest ionnaireest la collect ivit é locale, la mauvaise ges-t ion d’un sit e est syst émat iquement at t ri-buée au Conservat oire du lit t oral. La ges-t ion des sit es dét ermine donc la crédibilit édu Conservat oire pour la poursuit e de sapolit ique d’acquisit ion. C’est la raison pourlaquelle le Conservat oire accorde une at -t ent ion part iculière au choix d’une st ruct u-re gest ionnaire adapt ée à chaque sit e, etsuit de plus en plus près la gest ion de sessit es : alors qu’à l’origine il n’avait pas deligne budgét aire pour les t ravaux et lesét udes, il consacre désormais une part si-gnif icat ive de ses crédit s à des ét udes (bi-lans pat rimoniaux et plans de gest ion) etdes t ravaux sur ses sit es. Le Conservat oire
plans des Parcs se dessine une cer-
t aine harmonisat ion des Parcs nat u-
rels régionaux dans leur f açon de
t ravailler, les orient at ions, les choix
de gest ion, le document de la char-
t e, l’animat ion et l’art iculat ion avec
les élus. Une mét hodologie propre
aux Parcs nat urels régionaux exist e
de fait , et les 36 Parcs nat urels ré-
gionaux de France souhait ent une
réf lexion de l’ATEN* sur cet t e mé-
t hodologie, pour élaborer un véri-
t ab le g uide m ét hodo lo g iq ue d e
gest ion.
Quant aux quat re Parcs nat urels ré-
g ionaux de la rég ion Prov ence-
Alpes-Côt e-d’Azur, ceux-ci souhai-
t ent se posit ionner sur une meilleu-
re lect ure des object ifs d’aménage-
ment et de gest ion des espaces, en
af f inant leurs connaissances des
t errit oires grâce aux syst èmes d’ in-
format ion géographique (SIG). Il se-
rait souhait able que la Région et la
Dir ec t io n Rég io nale d e
l’Environnement relayent ce t ype
d’ init iat iv e à l ’ échelle rég io nale,
pour permet t re d’améliorer la r i-
gueur en mat ière d’aménagement
et de gest ion.
IV - LE CONSERVATOIRE
DU LITTORAL :
un mode d’emploi du sit e, base de
cont ract ualisat ion de la gest ion
Ét udier la prat ique des p lans de
gest ion au Conservat oire du lit t oral
implique de prendre en compt e les
part icularit és de cet ét ablissement
: un organisme d’Et at qui achèt e
des t errains lit t oraux pour les pro-
t éger, et conf ie leur gest ion aux
collect ivit és locales ou à des fonda-
t ions et associat ions spécialisées.
Po ur chaq ue s i t e, i l d o i t d o nc
convaincre un part enaire-gest ion-
naire ( commune, f ondat ion, asso-
ciat ion, syndicat mixt e, ONF, Parc
nat ional ou régional...) d’object if s
que celui-ci n’a pas forcément en
charge dans son mét ier quot idien.
En t ant que propriét aire qui souhai-
t e remet t re au gest ionnaire du sit e
un mode d’emploi, le Conservat oire
est syst émat iquement à l’ init iat ive13
PRATIQUES
Une pr at i que de pl ani f i ca-
t i on t r ès anci enne
La not ion de plan d’aménage-ment f orest ier remont e au XIVe
sièc le , lo r sq u ’ o n a so uhai t émet t re des garde-fous à une ex-ploit at ion abusive des forêt s. Dans la seconde moit ié du XIXe
s., en réact io n au développe-ment de l’agricult ure et d’une in-dust rie naissant e ent raînant descoupes abusives, la prat ique duplan d’aménagement est élargieà l ’ ensem b le des f o r êt s p u -bliques. Ces plans sont mot ivéspar l’ idée de prot éger le capit albois. L’Et at se mont re alors t rèsdirect if , not amment par la miseen place du régime forest ier. Depuis une vingt aine d’années,et surt out depuis 10 ans, on as-sist e à une mut at ion t rès rapidedes besoins de la soc iét é : lerôle social des forêt s s’est fort e-ment développé, et des prisesde conscience ont eu lieu suit e àdes échecs sur la not ion d’équi-libre de cert ains écosyst èmes oude problèmes paysagers. Cela aconduit l’ONF à int égrer de nou-
des plans de gest ion, et prend en
charge leur élaborat ion. Ces plans
de gest ion sont , sauf except ions,
élaborés par un organism e ext é-
r ieur en ét roit e relat ion av ec le
gest ionnaire, organisme qui appor-
t e un cert ain recul et pourra ensui-
t e assurer le suivi et l’évaluat ion.
L’expert ext ér ieur const it uera un
recours en cas de dif f icult é avec
des usagers ou avec la collect ivit é,
assurera le suivi du plan de gest ion
sur le long t erme, vérif iera que les
object ifs sont bien at t eint s ou at t i-
rera l’at t ent ion du Conservat oire et
du gest ionnaire sur la nécessaire
évolut ion de ces object if s.
Suit e à un ét at des lieux écologique
et socio-économique dans lequel le
Conservat oire accorde une grande
import ance aux prat iques sociales
(Que font les usagers ? Comment
considèrent -ils le sit e ? Comment
souhait ent -ils le voir évoluer ?...) , la
déf init ion d’object ifs about it à une
list e t rès concrèt e et précise d’ac-
t ions à ent reprendre pendant les
cinq années du plan. Les plans de
gest ion ont de plus en plus une va-
leur cont ract uelle, servant de sup-
port à la convent ion de gest ion
ent re le Conservat oire et le ges-
t ionnaire : ils ont vocat ion à donner
un cont enu à cet t e convent ion, à
apprécier la qualit é de la gest ion et
à ser v ir d e m o y en d e con t r ô le
cont ract uel. Souvent élaborés en
concert at ion avec le gest ionnaire,
i ls o n t ég alem en t une v aleu r
pédagogique (vis à vis de la com-
mune, des gardes, des usagers....) .
Le suivi de la concert at ion, de la
validat ion et de l’évaluat ion de la
g est io n s ’ o p è re au se in d es
Comit és de gest ion qui se réunis-
sent annuellement sur chaque com-
mune sous la présidence du maire,
pour faire le bilan de la gest ion de
l’ année éco ulée et p ro poser les
p ro j et s po ur l ’ année su iv an t e .
Temps de confront at ion ent re t ous
les usagers ( chasseurs, randon-
neurs, associat ions d ’env ironne-
m en t , . . . ) e t les f in anc eu r s
(Conservat oire du lit t oral, Région,
Départ ement , commune) qui expri-
ment leurs av is sur les projet s,
cet t e évaluat ion est un moment
f or t , qui donne à l’ ensemble des
part enaires la possibilit é d’êt re as-
soc iés à la gest ion du sit e. Ces
compt es-rendus annuels de gest ion
sont l’ occasion de présent er et
d’évaluer les résult at s, et de modi-
f ier ce r t a ins o b j ec t i f s le cas
échéant , mais en rest ant dans le
cadre du plan de gest ion ( réajust e-
ment des act ions en f onct ion de
nouvelles données) . Grâce à une
co n v en t io n s ig née av ec les
Dépar t em ent s e t la Rég io n , le
Co nser v at o i r e b énéf i c ie , en
Provence-Alpes-Côt e d’Azur, de la
garant ie d’un f inancement pérenne
pour la gest ion de ses sit es, qui
n’est donc pas soumise à des déci-
sions f luct uant es empêchant une
programmat ion des act ions sur plu-
sieurs années.
V - L’OFFICE NATIONAL DES
FORÊ TS (ONF) :
l’aménagement forest ier,
15
PRATIQUES
Un pl an de gest i on pour un si t e appar t enant
à une ent r epr i se i ndust r i el l e
Sur une de ses propriét és comprenant un vast e espace nat urel de plu-sieurs cent aines d’hect ares à Fos-sur-Mer, l’ent reprise indust rielle Solaca demandé à la St at ion biologique de la Tour du Valat de met t re enplace une gest ion du sit e avec des object if s de conservat ion de la na-t ure. Sur un t el sit e où cohabit ent t rois indust riels, un éleveur, des chas-seurs, des promeneurs, un sagneur, la concert at ion au quot idiens’avère éminemment indispensable. Chaque ét ape du plan de gest ionest donc validée par la concert at ion, menée t out au long de la dé-marche.
Au départ , l’int ervent ion de la Tour du Valat , organisme n’ayant aucu-ne légit imit é sur ce t errit oire, parachut é sur le sit e pour jouer un rôlede conseil scient if ique, a suscit é des rét icences de la part des act eurslocaux. C’est en s’impliquant progressivement sur le sit e, en int erve-nant dans la gest ion qu’elle a pu devenir d’abord médiat eur, puis ac-t eur à part ent ière, au même t it re que la sociét é de chasse ou les in-dust riels...
Suit e à un premier t ravail descript if et analyt ique, purement scient i-f ique et hist orique, ont ét é dét erminés cert aines orient at ions et cer-t ains principes à faire passer auprès des usagers. Le document dif fuséa const it ué un support de discussion not amment avec les chasseurs,act eurs les plus présent s sur le t errain depuis 30 ans, et donc les plusrét icent s à l’arrivée d’un nouvel int ervenant . Un cert ain nombre d’uni-t és de gest ion ont ét é délimit ées (eau - pât urage) , et les int érêt s ontét é hiérarchisés sur chaque unit é ( faune, f lore, hydraulique, récolt e duroseau, chasse...) , ce qui a permis de donner au gest ionnaire des ob-ject ifs clairs.
Un an et demi d’échanges au sein d’un Comit é de gest ion ont ét é né-cessaires pour déf inir des object if s précis et organiser la gest ion dusit e, en ut ilisant not amment des not es t hémat iques sur des quest ionspart iculières : des “ guides prat iques” sur cert ains t hèmes ( précaut ionsà prendre quand on fait du brûlage par exemple) . Le bon fonct ionne-ment du Comit é de gest ion, lieu des décisions qui ont des consé-quences sur le t errain et lieu de cadrage du plan de t ravail, a permis derédiger progressivement un plan de gest ion sur un t errit oire de 1000ha.
La négociat ion avec les chasseurs est passée inévit ablement par leprésident de la sociét é de chasse, mais un cert ain nombre d’opérat ionspilot es sur l’ut ilisat ion du carnet de chasse et de munit ions en acier ontét é mont ées sur le t errain de f açon quasi inf ormelle avec quelqueschasseurs qui ont mont ré une approche plus volont arist e, alors que leprésident de la sociét é de chasse n’aurait pu engager sa fonct ion dansune t elle démarche. Il est donc import ant de dif férencier la concert a-t ion “ inst it ut ionnelle” organisée de façon collect ive qui doit êt re t rèsst rict e sur le panel de représent at ivit é, et la concert at ion individuelleavec un groupe spécif ique à un moment donné pour laquelle une cer-t aine souplesse est nécessaire. Ce deuxième niveau de concert at ionpermet d’acquérir une légit imit é sur le t errain.
inst rument de gest ion durable
des écosyst èmes forest iers
L ’ aménagement f o rest ier d ’ une
forêt publique s’ inscr it dans une
polit ique nat ionale dict ée par les
minist ères de l’Agricult ure et de
l’Environnement , répondant à plu-
sieurs object ifs : maint ien des équi-
lib res biologiques, approvisionne-
ment régulier d’une f ilière bois, ac-
cueil du public... Cet t e direct ive na-
t ionale se décline ensuit e à t ravers
les orient at ions régionales f ores-
t ières, puis les direct ives locales
d ’ am énag em ent q u i f i xen t l es
grandes lignes au niveau de bassins
forest iers. L’aménagement fores-
t ier, qui const it ue le dernier st ade,
rent re dans le dét ail au niveau de la
forêt concernée.
La démarche d’aménagement f o-
rest ier comprend t rois ét apes :
● le diagnost ic du milieu nat urel
( paysages, peuplement s, st at ions
forest ières, habit at s, biot opes...) .
Cet t e phase d’ invent aire parf ois
t rès import ant e comprend égale-
ment l’évaluat ion de ce qui a ét é
fait précédemment , car l’hist orique
des derniers aménagement s per-
met de comprendre l’ét at act uel de
la forêt et d’analyser ce qui a bien
ou mal f onct ionné. Des progrès
sont à accomplir pour int égrer dans
les plans d’aménagement la dimen-
sion de la sensibilit é écologique des
milieux : les forest iers connaissent
bien la réact ion des peuplement s
f orest iers à leurs int ervent io ns,
mais sont jusqu’à présent assez
peu formés à l’observat ion des élé-
ment s des écosyst èmes (f lore, avi-
f aune, ent omofaune) . Il est donc
int éressant de met t re en place des
expér iment at ions concernant les
conséquences des choix de gest ion
sur l’évolut ion des écosyst èmes, et
d’élaborer des indicat eurs permet -
t ant d’évaluer l’act ion de l’homme
sur le milieu. Enf in, pour avoir une
quelconque valeur en t ant qu’out il
Favor i ser l e past or al i sme pour ent r et eni r
l ’ouver t ur e des mi l i eux,
base de l a gest i on de l a Cr au
Sur les 169 hect ares acquis en Crau par le CEEP avec le sout ien du WWF, le plande gest ion est basé sur le maint ien du past oralisme, car la survie des oiseaux spé-cif iques à ce milieu semi-désert ique (not amment le Ganga cat a) , dépend de laprésence des mout ons. En ef fet , le pât urage limit e la végét at ion, préservant unespace ouvert pour les oiseaux. Pour incit er les bergers à rest er sur place, le CEEP a décidé d’améliorer leur lieud’habit at ion, de superbes bergeries rust iques du milieu du XIXe siècle. En part ena-riat avec le syndicat du Mérinos, associat ion professionnelle agricole, il a achet édes panneaux solaires pour procurer l’élect ricit é aux bergers, et des pompes à im-merger dans les puit s pour ne plus t irer l’eau à la main. De quoi net t ement amélio-rer le quot idien des éleveurs des 25 bergeries de la Crau pendant les mois où ils yséjournent , de février à juin. Bergers et nat uralist es ont donc appris à se connaît re, si bien qu’aujourd’hui cet
* DDE : Di r ect iondépar t ement alede l ’ Equipement
d ’ am énag em ent , cet t e analy se
t echnique doit s’ int égrer dans le
cont ext e socio-économique local.
● la hiérarchisat ion des enjeux et la
dét erminat ion des object ifs, point
fondament al de l’aménagement fo-
rest ier, où se dessinent les orient a-
t ions de gest ion aut our de la pro-
blémat ique de la f orêt . Comment
concilier les dif férent s object ifs à
moyen t erme (plusieurs décennies)
et sur la durée de l’aménagement
( ent re 10 et 2 0 ans) ? Cet t e ré-
f lex ion implique la concer t at io n
avec le propriét aire et les part ies
prenant es, pour s’assurer que les
dif f érent s int er locut eurs sont en
phase. Elle peut révéler des conf lit s
d’ usag es qu’ il f audra gérer , des
problèmes qu’ il f audra hiérarchiser
puis résoudre, parfois grâce à des
compromis permet t ant de chemi-
ner ensemble pendant plusieurs an-
nées. Un écueil à évit er est de pro-
céder à une énorme collect e d’in-
format ions, pour f inalement définir
d es o b j ec t i f s t rès généraux et
17
PRATIQUES
vagues, sans cont enu réel, décon-
nect és du résult at de l’ invent aire.
Cet t e déf in it ion d ’o b jec t i f s dé-
b o uc he sur d es ac t io ns t r ès
concrèt es, localisées par un zonage
sur le t errain : chaque zone corres-
pond à un object if priorit aire prédo-
minant qui va condit ionner la ges-
t ion ( accueil du public, prot ect ion
cont re les avalanches...) , et auquel
sont associés des object ifs secon-
daires.
● le plan d’act ions, vérit able guide
de gest ion, décline t rès précisé-
ment des opérat ions dans le t emps
et dans l’espace pour 10-15 ans :
t elle act ion dans t elle parcelle pour
t el coût ... Mais planif ier des act ions
si précises à long t erme est t rès
dif f icile, et il faut garder une cert ai-
ne souplesse pour t enir compt e des
aléas. Au plan d’aménagement pro-
prement -dit s’ajout e donc le plan
de gest ion révisable à 5 ans, no-
t amment pour t enir compt e de la
t rès rapide évo lut ion des usages
sociaux ( le VTT par exemple, pro-
blème encore inexist ant il y a seu-
lement 10 ans) . Le plan d’act ions
doit faire apparaît re que les objec-
t if s f ixés sont crédibles et réali-
sables. Il mont re également le lien
logique ent re les act ions d’un côt é,
l’évaluat ion pat rimoniale et les ob-
ject if s de l’aut re, af in d’évit er un
plan d’act ions dict é par le poids de
l’expérience et la rout ine, qui se li-
mit erait à une t ransposit ion des ha-
b i -
t udes locales quot idiennes sans
réel lien avec les object ifs déf inis.
Un ef f ort part iculier doit êt re ac-
co mpli concernant la t raduct ion
d’object if s en act ions concrèt es,
af in d’assurer la liaison ent re un do-
cument “ int ellect ualisé” et le quot i-
dien des act eurs.
Pour que le plan d’act ions ait une
valeur, il faut faire preuve de prag-
mat isme en proposant un bilan f i-
nancier équilibré pour t out es les
opérat ions sur 15 ans. Il est égale-
ment import ant d ’évaluer le bon
r ap p o r t “ q ual i t é / p r ix ” p o u r
chaque sit e, af in d’adapt er le degré
d’analyse à l’enjeu, conscient que
le plan d’aménagement doit rest er
un out il prat ique de gest ion.
Le gest ionnaire a besoin de faire le
point régulièrement en int erne pour
recadrer la démarche, mais égale-
ment en ext erne. Lors des comit és
annuels de gest ion des f orêt s dé-
part ement ales d es Bo uches-du-
Rhô ne o u d es s i t es d u
Conservat oire du lit t oral, proprié-
t aire, gest ionnaire et ut ilisat eurs du
sit e f ont le bilan de l’avancement
des t ravaux, et réajust ent le pro-
gramme, not amment en f onct ion
des cont raint es budgét aires.
VI - LA STATION BIOLOGIQUE
DE LA TOUR DU VALAT :
un précurseur devenu format eur
La Val l ée des Mer vei l l es r ecèl el 'un des pl us r i ches ensembl es degr avur es r upest r es à ci el ouver td'Eur ope, of f r ant pl us de 36.000g r av ur es da t an t de l ' âge duBr onz e , en t r e 1 8 0 0 e t 1 5 0 0avant not r e èr e. Ce si t e const i t uedonc une ent i t é à par t dans l ages t i on de l a zone cent r al e duPar c nat i ona l du Mer c an t our .C'es t un par c dans l e Par c , quis uppos e des m es ur es s péc i -f i ques, adapt ées à ses car act é-r i st i ques ar chéol ogi ques et à sons t at ut de Monument Hi s t or i quecl assé. La gest i on de ce si t e f ai tdonc l 'obj et d'une l ar ge concer t a-t i on et i m pl i que de nom br euxpar t enai r es, not amment dans l ec adr e du cont r at de pl an Et at -Régi on. Le c l as s em en t de c et t e z onepar mi l es monument s hi st or i quesen 1989 a ent r aî né une i mpl i ca-t i on accr ue des ser vi ces du mi -ni st èr e de l a Cul t ur e pour l a ges-t i on du si t e et l 'encadr ement del a f r équent at i on. Fi nancée par l em i n i s t è r e de l a Cu l t ur e , uneét ude sur l es aménagement s r en-dus nécessai r es par l a f r agi l i t éde ce monument ar chéol ogi que etl a densi t é de f r équent at i on est i -val e a ét é menée en concer t at i onavec l a commune de Tende et l esr epr ésent ant s des act i vi t és l i éesau s i t e : ac c om pagnat eur s enmont agne, t ax i t eur s, Cl ub Al pi nFr ançai s.
Le Par c nat i onal et l es ser v i cesr égi onaux du Mi n i s t èr e de l aCul t ur e ont mi s au poi nt un sys-t ème de gest i on associ ant :
● Concent r at i on de l a f r équent a-
t i on sur une zone d'i nt er pr ét a-t i on
Af i n de mi eux expl i quer et pr ot é-ger l es gr avur es et de mi eux "ca-nal i ser " l e publ i c, deux par cour sd'i nt er pr ét at i on ont ét é aména-gés, l 'un en val l ée des Mer vei l l es,l ' aut r e à Font anal be. Ces par -cour s pr oposent une muséogr a-phi e
de pl ei n ai r per met t ant une péda-gogi e dynami que de t er r ai n : i l sse pr ésent ent sous l a f or me de"t abl es de l ect ur e" cont enant unt ext e d'i nf or mat i on i l l ust r é ou depr ésent at i on des s i t es des gr a-v u r es que l e v i s i t eu r peu tcont empl er devant l ui . Des di -zai nes de t abl es sont r épar t i esai nsi t out l e l ong d'un par cour sde pl usi eur s ki l omèt r es.
● Rest r i ct i ons de ci r cul at i on
Seul es l es par t i es l es pl us sen-si bl es : sect eur de l 'Ar pet t e dansl a Val l ée des Mer vei l l es et sec-t eur de Font anal be dans l e val l onde Font anal be, sont soumi ses àdes r est r i c t i ons de c i r cul at i on :i nt er di c t i on de sor t i r des sen-t i er s bal i sés, accès aut or i sé uni -quement avec des accompagna-t eur s agr éés, dans l e cadr e de vi -s i t es gui dées c omm ent ées desdeux zones r égl ement ées.
● Sur vei l l ance
En ét é, en compl ément des agent sper manent s du Par c nat i onal , el l eest assur ée par une douzai ne deper sonnel s s ai s onni er s ass er -ment és aux t i t r es du Par c nat i o-nal et de l a l oi de 1913 sur l esMonument s hi st or i ques , mobi l i -
LA VALLÉE DES MERVEILLES DANS LE PARC NA-TIONAL DU MERCANTOUR : gest i on de l a f or t e f r équent a-
sur cet t e mét hode de planif icat ion
La St at ion biologique de la Tour du
Valat , f ondat ion pr ivée reconnue
d’ut ilit é publique, est un des pre-
miers organismes à avoir appliqué
la mét hode du plan de gest ion sur
un espace prot égé, s’inspirant de
modèles anglo-saxons. Elle a part i-
cipé, not amment dans le cadre de
Réserves Nat urelles de France, à
l’élaborat ion du premier guide mé-
t hodologique des plans de gest ion
des Réserves Nat urelles.
Le plan de gest ion est un out il au
service de sa mission : cont ribuer à
la prot ect ion et la réhabilit at ion des
zones humides sur le bassin médi-
t erranéen. La Tour du Valat ap-
plique ainsi la mét hode des plans
de gest ion à 3 niveaux :
● Sur ses p r o p r es t er r a ins en
Camargue : 2500 ha, dont 1000 en
Réserve Nat urelle volont aire. Sur
cet espace, elle élabore, applique
et évalue direct ement le plan de
gest ion. Cela permet de t est er la
mét hode, et d’évaluer la complexi-
t é des rapport s ent re les “ int ellec-
t uels” qui élaborent le plan de ges-
t ion et les “ gens de t errain” qui
l’appliquent .
● Sur les t errains appar t enant à
d’aut res organismes pour lesquels
la gest ion lui est conf iée, not am-
ment le Conservat oire du lit t oral, la
Tour du Valat élabore le plan de
g est io n pu is le m et en œ uv re
(comme au Domaine du Vigueirat
en Camargue) .
● Po ur d es t er r a ins g ér és p ar
d’aut res : la Tour du Valat conçoit19
RÉFLEXIONS
RÉFLEXIONS SUR LES ÉTAPES
FONDAMENTALES DE LA DÉMARCHE
“ PLAN DE GESTION”
La confront at ion des expériences vécues par les st ruct ures membres du
Réseau régional d’espaces nat urels a permis de met t re en évidence les
quat re étapes fondamentales de tout e démarche de planif icat ion de la ges-
t ion :
● l’élaborat ion, conduisant de la décision du plan de gest ion à sa réalisat ion ;
● la concert at ion, phase de dialogue, d’informat ion et de pédagogie pour des
décisions concert ées et accept ées ;
● la validat ion, out il de cont ract ualisat ion engageant la responsabilit é des par-
t enaires ;
● le suivi et l’évaluat ion enf in, indispensables pour ajust er les opérat ions en
fonct ion des évolut ions.
et fournit des plans de gest ion qui
seront mis en œuvre par d’aut res,
not amment pour le Parc nat urel ré-
gional de Camargue, mais égale-
ment pour d’aut res part enaires du
bassin médit erranéen.
La Tour du Valat élabore des plans
de gest ion pour deux t ypes d’es-
paces : d’une part sur des zones
prot égées, d’ aut re par t sur des
zones qui n’ont pas vocat ion à la
prot ect ion de la nat ure (zones in-
dust rielles, f riches...) . Ut iliser l’out il
de plan de gest ion avec des orga-
nismes qui n’ont pas comme objec-
t if priorit aire la conservat ion de la
nat ure const it ue un nouvel enjeu,
passionnant et original.
La Tour du Valat cherche à amélio-
rer la mét hodologie des plans de
gest ion sur plusieurs point s :
● la dimension économique et so-
ciale : elle essaie de sort ir du car-
can des f inances publiques, et de
réf léchir à la manière de s’ insérer
dans une économie locale, régiona-
le voire nat ionale, en créant une
économie de l’ env ironnement qui
engendre des ressources et éven-
t uellement de l’emploi.
● un diagnost ic du sit e et de son
environnement qui ne soit pas uni-
quement pat rimonial, mais aussi so-
cial et économique. Avant de déf i-
nir des object ifs à long t erme, il est
indispensable d’avoir une vision glo-
bale du sit e qui permet t e de délimi-
t er les pot ent ialit és, car il est illu-
soire de f ixer des object ifs pat rimo-
niaux idéaux sans t enir compt e des
co nd i t ions éco no m iq ues et so -
ciales. C’est not amment le cas pour
les sit es du Conservat oire du lit t o-
ral : leur gest ion n’ét ant pas f inan-
cée direct ement par l’Et at mais par
les collect ivit és locales, il faut est i-
mer quelles sont leurs limit es de f i-
nancement par rapport aux objec-
t ifs de prot ect ion f ixés.
● la format ion à l’out il plan de ges-t ion : la Tour du Valat développedes out ils pédagogiques sur l’appli-cat ion de plans de gest ion pourl’environnement , à dest inat ion depersonnes ext érieures au milieu dela prot ect ion de la nat ure, commeles chasseurs, les agricult eurs, lesdécideurs d’organismes non direc-t em ent l iés à l ’ env i ro nnem en t( DDE* ...) . Car si l’on considère leplan de gest ion comme un cont ratent re le propriét aire, le gest ionnai-re, le f inanceur et les ut ilisat eurs,ce cont rat doit êt re accept é part ous pour pouvoir êt re applicable :il f aut donc que t ous puissent lecomprendre et en évaluer l’ impor-t ance, les t enant s et about issant s.
VI I - LE CONSERVATOIRE-ÉTUDES DES ÉCOSYSTÈ MES DEPROVENCE (CEEP) :
un invent aire pourprot éger des espaces
à fort e valeur biologique
Les Conservat oires régionaux d’es-paces nat urels (CREN) , associat ionsdont la vocat ion est de prot égerdes espaces à t rès fort e valeur bio-logique, peuvent ut iliser commeout il de prot ect ion la maît rise fon-cière, la locat ion, ou des procé-dures d’ incit at ion envers les pro-priét aires. Un conseil scient if iqueévalue chaque année les acquisi-t ions proposées, la gest ion qui yest menée, et le plan de gest iondes sit es.
Le CEEP — Conservat oire régional
en rég io n Prov ence-A lpes-Cô t ed’Azur, int ervient dans deux cas def igure t rès dif férent s :
● sur de pet it s sit es à t rès fort e va-leur biologique, il met en œuvre unplan de gest ion simple, t rès nat ura-list e, du t ype de celui des RéservesNat urelles (exemple de la st at ionbot anique de 1ha sur la communede Mér ind ol) . Les données sontbien précisées : le CEEP est à la foispropr iét aire et gest ionnaire, et ilconnaît précisément l ’ int érêt dusit e puisque c’ ét ait la raison del’acquisit ion.
● sur de t rès grands sit es comme laCrau ou la Plaine des Maures, leCEEP ne peut évidemment acquérirl’ensemble, et sa vocat ion consist eà part iciper à une mise en prot ec-t ion générale des écosy st èmes.Cela l’oblige à sort ir de son rôle ori-ginel d’organisme t rès nat uralist e,pour se t ourner vers les act eurs lo-caux et essayer de t rouver, au t ra-vers d’un consensus, des syst èmespermet t ant d’obt enir la prot ect iondu sit e. Char g é p ar l e m in is t èr e d el’Environnement d’élaborer le docu-m en t d ’ o b j ec t i f s d u f u t u r s i t eNat ur a 2 0 0 0 d e la Pla ine d esMaures, le CEEP perçoit clairement
que c’est au niveau du nécessaire
mais dif f icile échange ent re l’en-
semble des part enaires que réside
la prob lémat ique de gest ion des
grands sit es.
21
RÉFLEXIONS
Massi f f or est i er de l a Col l e Noi r e :
un pl an de gest i on décl i né à pl usi eur s ni veaux
Sur le massif de la Colle Noire au Pradet (Var) , le plande gest ion élaboré en concert at ion avec t ous les ac-t eurs locaux (élus, ONF, usagers,...) déf init les object ifsgénéraux de la gest ion dans ses dif férent s aspect s. Laf iche “ gest ion f orest ière” du plan global de gest ionconst it ue le “ cahier des charges” de l’ONF pour élabo-rer le plan de gest ion f orest ier. L’ONF fait alors unesort e de zoom : il procède à une t ypologie t rès f ine desst at ions et peuplement s. Ces données permet t ent dedéf inir des règles de gest ion adapt ées, et de dévelop-per des prat iques expériment ales qui ne seraient proba-blement pas appliquées ailleurs.
I - L’ÉLABORATION :
de la décision du plan de gest ion
à sa réalisat ion
I-1 Faut -il t oujours un
plan de gest ion ?
Quels que soient le t ype d’espace,
les part enaires et les cont raint es,
des out ils de planif icat ion et de
gest ion sont indispensables. Leur
mét hodologie est ident ique, consis-
t ant à dresser un ét at des lieux,
ét ab lir un diagnost ic, déf inir des
object ifs, conclure sur des act ions
et assurer une évaluat ion. Il est
t out efois dif f icile d’élaborer un plan
de gest ion s’il n’y a pas de gest ion-
naire port eur des orient at ions du
plan de gest ion, car une des condi-
t ions de réussit e d’un plan de ges-
t ion est de l’élaborer en parf ait e
concert at ion avec le gest ionnaire
qui sera en charge de le réaliser.
Gérer ne signif ie pas forcément agir
sur le milieu : le choix délibéré de
ne rien f aire peut êt re une forme
de gest ion, comme le simple suivi
du milieu dans la Réserve Nat urelle
de Camargue. Dans ce cas, le plan
de gest ion s’avère cependant ut ile,
pour argument er sur les raisons de
la non int ervent ion.
Un plan de gest ion n’est pas t ou-
jours appliqué, car la rédact ion d’un
plan de gest ion répond parfois sim-
plement à l’object if de faire avan-
cer les choses et la réf lexion. Même
s’ il n’est pas appliqué, le plan de
gest ion const it ue cependant , lors-
qu’il est concert é, un out il t rès ef f i-
cace de sensibilisat ion aux enjeux
de prot ect ion et de gest ion ; il
peut représent er une ét ape vers un
accord ent re les part ies concer-
nées, aut our de la vocat ion du sit e.
Il rest e un élément de référence,
même si sa réalisat ion est remise
en cause pour changement d’équi-
p e, changem ent p o l i t ique, p ro -
blèmes f inanciers ou aut res.
Mode d’emploi du sit e, le plan de
gest ion est également un out il de
planif icat ion des coût s. C’est l’oc-
casion de f aire des scénarios. Sa
mét hodologie obéit à une rigueur
de pensée, implique une honnêt et é
int ellect uelle : c’est donc une dé-
marche scient if ique.
I-2 Qui élabore le plan de gest ion ?
Les réponses varient selon les com-
pét ences des gest ionnaires :
● l’ int ervent ion de personnes ext é-r ieures à la st ruct ure de gest ionprésent e l’avant age d’un regard ex-t érieur et neut re. Dans cert ains casoù le climat est t rop passionnel,c’est la seule solut ion pour que leplan de gest ion soit accept é. Mais ilfaut s’assurer d’une réappropriat iondes object ifs et des act ions par legest ionnaire.
Mont - Vent oux : un “ gui de d’ai de à l a
gest i on” , sel on une mét hodol ogi e de
pl an de gest i on adapt é aux r éser ves
de bi osphèr e
Met t re en œuvre cet t e mét hodologie signi-f ie enf in la déf init ion d’une polit ique pourl’ensemble du massif , et non plus par ver-sant ou par sect eur. La concert at ion est un moyen de donnercorps à des object if s de gest ion et de lescont ract ualiser. Elle paraît donc indispen-sable pour faire exist er le plan de gest ion,et même pour faire exist er la réserve debiosphère. Le plan de gest ion permet d’ent rer dans la
● une élaborat ion au sein de last ruct ure peut f avoriser, grâce auxdiscussions engendrées, l’ appro-priat ion du plan de gest ion en t antq ue “ p r o j e t d ’ en t r ep r ise ” .Cependant , deux risques ne doiventpas êt re négligés : les lacunes danscert aines compét ences, no t am -ment en sciences humaines, et lemanque de dist ance cr it ique dugest ionnaire par rapport à son ac-t ion quot idienne, qui const it ue unobst acle à la remise en cause desobject ifs de gest ion.
● une solut ion mixt e est env isa-geable, consist ant à recourir à desapport s ext érieurs ponct uels, dansles domaines pour lesquels la st ruc-t ure manque de compét ences.
I-3 Comment élaborer un out il de
cont ract ualisat ion et de dialogue ?
Le diagnost ic du sit e ne doit pas se
limit er à l’ invent aire du pat rimoine
nat urel, mais int égrer également
l’ invent aire des prat iques socio-
éco no m iq ues ( r i chesses e t
cont raint es de l’espace) . L’object if
du plan de gest ion consist e à ras-
sembler t ous les part enaires pour
discut er du diagnost ic, des objec-
t ifs et des act ions ret enues pour le
sit e. Si cet object if n’est pas at -
t eint , le plan de gest ion, aussi int el-
ligent soit -il, ne sera jamais appli-
q ué . Un p lan d e g est io n d o i t
d’abord êt re un out il de dialogue,
qu’il est import ant d’engager dès la
phase de diagnost ic. Cela permet
de délimit er les act ions possibles
pour le sit e.
La qualit é du rédact eur réside dans
sa capacit é à faire la synt hèse des
enjeux. Les arbit rages ent re des in-
t érêt s et ob ject if s divergent s se
f o nt ensu it e d e f aç o n q uasi -
cont ract uelle ent re des act eurs à la
recherche d ’ un bon comprom is.
Quand l ’ espace co ncerné par le
plan de gest ion est vast e, l’ét at
des lieux est plus dif f icile à eff ec-
t uer, la connaissance moins f ine, le
suivi également plus complexe. En
revanche, des ob ject if s complé-
ment aires pourront êt re conciliés
sur dif férent es zones du sit e. Dans
le cas d’une pet it e superf icie, l’ob-
ject if sera plus précis, et le consen-
sus peut -êt re plus dif f icile à t rou-
ver.
Dans la phase de diagnost ic, le rôle
des scient if iques est capit al, mais
bien délimit é : ils apport ent des in-
format ions, mais ne se subst it uent
pas aux décideurs. Il f aut claire-
ment déf inir les rôles de chacun,
af in d’évit er une prise de pouvoir
abusive d’une cat égorie d’int erve-
nant s.
I-4 Qui décide en cas d’arbit rages ?
Hiérarchiser les usages, arbit rer
ent re les act eurs sociaux aux be-
soins dif f érent s, voire cont radic-
t oires, implique qu’un décideur soit
clairement ident if ié, chargé de faire
les arbit rages en dernier ressort . Il
est import ant de bien ident if ier ce
décideur, qui n’est pas f orcément
celui qui élabore le plan de gest ion.
La répo nse va des cas les plus
sim ples d ’ un p ro pr iét aire ay ant
t out e légit imit é à lancer un plan de
gest ion, d’aut ant qu’ il le f inance
(Conservat oire du lit t oral) ou d’un
gest ionnaire déposit aire d’une mis-
sion claire assignée par la loi (Parcs23
RÉFLEXIONS
nat ionaux, Réserves) , à des cas
plus complexes, comme celui des
Parcs nat urels régionaux : le Parc
est l’élément fort qui init ie le plan
de gest ion et f édère t o ut e une
série de part enaires, mais il y aura
des décideurs mult iples.
I-5 Quelle échelle de réf lexion ?
La déf init ion des priorit és sur un
si t e d o i t i n t ég re r t o ut es les
échelles d’appréhension : s’il est in-
dispensable de se resit uer dans le
cadre des enjeux européens voire
mondiaux ( les habit at s et espèces
visés par la direct ive Habit at s) , il
serait malhabile de ne pas t enir
compt e également de la demande
sociale locale de prot ect ion de cer-
t aines espèces “ grand public” .
Il faut également élargir la réf lexion
à l’ensemble du t errit oire d’inf luen-
ce. To ut est l i é, e t une bo nne
connaissance des liaisons fonct ion-
nelles ent re le sit e et l’ext érieur est
indispensable, même si les possibili-
t és d’ inf luer sur les fact eurs ext é-
rieurs sont souvent t rès réduit es.
Enfin, l’échelle de réf lexion peut va-
rier en fonct ion du domaine sur le-
quel on souhait e int ervenir. Si, dans
les Calanques, l’unit é commode de
gest ion est celle délimit ée par les
dif férent es propriét és, cert ains as-
pect s dépassent complèt ement ce
cadre de gest ion par propriét é ( in-
cendie, usages d’un espace péri-ur-
bain et d’un sit e d’escalade de re-
nommée européenne,...) . Pour ces
quest ions s’af f irme net t ement la
nécessit é d’une gest ion concert ée
au niveau du massif .
I-6 Quelle concert at ion ent re les
dif férent s gest ionnaires d’un espa-
ce ?
Quand plusieurs st ruct ures gest ion-
naires int erviennent sur un même
t errit oire à des niveaux dif férent s,
les object if s généraux de gest ion
doivent êt re dét erminés en com-
mun, pour évit er de proposer des
Val i der l es déci si ons avec l es r epr é-
sent ant s d’associ at i ons d’usager s
r econnues
Sur l’ île de Riou, où l’un des object ifs degest ion consist e à prot éger les colonies depuf f ins, la prat ique de l’escalade nuisait à lat ranquillit é des sit es de nidif icat ion de cesoiseaux. C’est en accord avec le Club AlpinFrançais (CAF) que les voies d’escalade ontét é dépit onnées, et le club s’est chargéd’en inf ormer les grimpeurs. Cet t e valida-t ion par le CAF confère un poids plus fort à
La nécessai r e af f i r mat i on d’un déci deur
gar ant de l ’ i nt ér êt du si t e nat ur el
L’assèchement est ival des marais périphériques de l’ét ang de Bolmon,pour lut t er cont re le bot ulisme, met en évidence la dif f icult é de l’arbi-t rage ent re dif férent s int érêt s en jeu sur ce sit e du Conservat oire dulit t oral : de fort es rét icences des chasseurs (qui ont besoin d’eau àl’ouvert ure de la chasse) et des promeneurs (qui préfèrent avoir del’eau pour admirer les oiseaux) , alors qu’une gest ion écologique préco-nise des assecs en ét é pour évit er les phénomènes de ferment at ion etles crises de bot ulisme. Après avoir écout é les argument s de chacun, le Conservat oire du lit t o-ral, port eur des orient at ions générales de gest ion, a t ranché, en aff ir-mant clairement sa posit ion : en cas de risque de bot ulisme, le main-t ien d’eau est cont raire à la préservat ion de l’avifaune, donc à la diver-sit é biologique. Des mesures fermes ont du êt re prises (cadenas sur les
plans de gest ion incohérent s. A
chacun ensuit e de décliner les ob-
j ec t i f s g énér au x p o u r ce q u i
concerne sa mission, à son niveau
d’int ervent ion.
I-7 Quelle cohérence ent re l’objec-
t if , les opérat ions et les moyens al-
loués ?
Traduire des object if s en un plan
d’act ions concret est un exercice
compliqué. Lors de l’élaborat ion du
plan de gest ion, il est nécessaire
d’assurer un aller-ret our perm a-
nent ent r e le “ p ou r q uo i” e t le
“ comment ” , af in de garant ir la co-
hérence et la cont inuit é ent re les
opérat ions du plan de gest ion et
l’object if général de la gest ion. Un
plan de gest ion réussi doit présen-
t er des act ions hiérarchisées, mon-
t rant un lien évident ent re elles et
f aisant apparaît re clairement leur
logique par rapport à l’object if de
gest ion af f iché.
La t ent at ion est grande d’ét ablir
une programmat ion et une planif i-
cat ion idéales lors de l’élaborat ion
du plan de gest ion. Mais ces objec-
t if s se t rouveront nécessairement
confront és aux problèmes d’adap-
t at ion d es m oy ens ( équip es et
budget s) aux object ifs f ixés, et il y
a souvent rupt ure à cet t e ét ape...
Il est d onc nécessair e de f air e
preuve d’ambit ion, mais aussi de
réalisme dans la déf init ion des ob-
ject ifs et des act ions.
I I - LA CONCERTATION :
phase de dialogue, d’ informat ion
et de pédagogie pour des
décisions concert ées et accept ées
II-1 Quand engager la concert at ion
?
Il est nécessaire d’informer les ac-
t eurs dès l’engagement de la dé-
marche “ plan de gest ion” , et de
leur f aire sent ir une réelle volont é
de les associer. Mais il est nécessai-
re aussi de déf inir t rès clairement
les règles du jeu. Cet t e informat ion
doit poser deux préalab les ind is-
pensables à une concert at ion saine
:
● le cadre dans lequel s’ insère le
plan de gest ion, cadre déf ini soit
par les orient at ions st at ut aires de
l’espace ou de l’organisme, soit par
la volont é polit ique de l’organe de
gest ion ;
● la manière dont seront effect ués
les arbit rages en cas de conflit .
Chercher à recueillir des données
auprès d’usagers qui n’ont pas ét é
associés à la démarche dès le dé-
part risque ensuit e d’ent raîner des
rét icences.
Ainsi, élaborat ion et concert at ion
ne d o iv ent p as êt re c o nçues
comme deux ét apes successives,
mais bien imbriquées. Beaucoup de
m alent endus naissent en ef f et
d’une informat ion t rop t ardive, qui
donne à cert ains part enaires l’ im-
pression d’êt re mis devant le fait
accompli. D’où des sit uat ions de
blocage. Cependant , la concert a-
t ion ne doit pas êt re lancée sans25
RÉFLEXIONS
aucune proposit ion préalable, car
un canevas de départ est nécessai-
r e p o u r d éc lenche r un d éb at
const ruct if , sinon les réact ions ris-
quent de se disperser dans t out es
les direct ions.
Les problèmes rencont rés act uelle-
ment en France avec la mise en
place du réseau Nat ura 2000 illus-
t rent parf ait ement le manque de
communicat ion init iale : les scient i-
f iques ont t ravaillé sans que les
gens ne soient inf ormés, d’où une
fort e rét icence face à un projet in-
connu donc suspect . Cela prouve la
nécessit é d’une inf ormat ion part e-
nariale préalable.
S’il est normal que le t ravail scient i-
f ique s’opère de manière indépen-
dant e, celui-ci doit déboucher sur
une rest it ut ion de l’ informat ion qui
insist e sur l’ int érêt part iculier du
sit e.
Ce n’est que dans ces condit ions
que la concert at ion peut s’engager.
II-2 Quel degré de concert at ion ?
Si la concert at ion est indispensable
à t out e démarche de plan de ges-
t ion, son degré varie en fonct ion du
st at ut de propriét é ou de compé-
t ence légale : cert aines st ruct ures
élaborent leur plan de gest ion en
int erne avec t rès peu de concert a-
t ion, not amment quand elles sont à
la fois propriét aire et gest ionnaire,
quand le plan de gest ion est une
obligat ion légale, ou quand l’objec-
t if du plan de gest ion n’est pas son
applicat ion mais le simple af f ichage
polit ique, not amment pour at t irer
des f inancement s. D’aut res st ruc-
t ures est iment la concert at ion in-
dispensable pour f aire exist er le
plan de gest ion ; d’aut res encore
ont t endance à s’ enliser dans la
concert at ion...
Pour t out fut ur gest ionnaire de sit e
où coexist ent plusieurs cat égories
d’usagers, la concert at ion s’ impose
de façon évident e. Elle const it ue un
moyen d’ impliquer les act eurs, de
cont ract ualiser des modes de pro-
t ect ion, et donc de donner corps à
la démarche de plan de gest ion.
Pour êt re ef f icace, la concert at ion
demande du t emps et doit s’inscri-
re dans la durée.
II-3 Qui anime la concert at ion ?
Il est primordial que l’animat eur de
Un r i sque i mpor t ant :
une “ i l l usi on” de val i dat i on
Après concert at ion permanent eavec t ous les act eurs, le plan degest ion d’un sit e f orest ier avaitét é validé par une délibérat iondu Conseil municipal, accompa-gné d’un programme de t ravaux. A la mise en œuvre de ce pro-gramme de t ravaux, de violent espro t est at ions ém anent de laco m m une e t d es chasseur s,cont re une pist e validée dans lep lan d e g est io n . Lo r s d e laconcert at ion, t ous avaient ac-cept é le programme de t ravauxde bonne f oi, mais sans saisirt out es les conséquences de cest ravaux sur leur propre prat ique,car la cart ographie n’ét ait past rès lisible pour des personnesnon habit uées. La dif f icult é decommunicat ion ét ait donc t ot ale: pour eux, la validat ion écrit e
la concert at ion soit accept é par
l’ ensemble des act eurs, reconnu
par t ous com me un “ m éd iat eur
neut r e” cap ab le d e p rendr e en
compt e les point s de vue de cha-
cun, et ne puisse êt re accusé de
part ialit é.
C’est pourquoi le plan de gest ion
des sit es du Conservat oire du lit t o-
ral n’est pas élaboré par le gest ion-
naire, mais par un expert ext érieur
non direct ement impliqué dans le
jeu local, capable d’assurer une mé-
diat ion ent re les act eurs concernés
par la gest ion du sit e. N’ét ant pas
f ace au décideur , les gens f ont
preuve d’une plus grande libert é de
parole, permet t ant au médiat eur de
mieux cerner les limit es d’accept a-
t ion de chacun, et de nouer pro-
gressivement les f ils de la négocia-
t ion.
II-4 Dans quel but engage-t -on
la concert at ion ?
A la f in de l’ invent aire, une rest it u-
t ion des résult at s doit permet t re à
t ous les act eurs concernés de se
t rouver au même niveau d’informa-
t ion, car const ruire une cult ure et
des références communes sur le
sit e est indispensable. Pour cela,
une at t ent ion part iculière doit êt re
port ée au langage, af in de rendre li-
sibles pour chaque t ype d’act eurs
associés à la concert at ion, les ob-
ject if s et les problémat iques du
p lan d e gest io n. Une app r oche
complexe, t rop t echnique, et donc
accessible à t rès peu, garant it une
absence d’opposit ion... due à l’ab-
sence de réelle concert at ion. Il est
donc souvent nécessaire de dif fu-
ser l’ inf ormat ion sous dif f érent es
formes, af in que chacun dispose
d’élément s dans lesquels il puisse
se r et ro uv er . I l y a b eso in
“ d’éveiller” les gens avec qui l’on
souhait e engager la concert at ion,
pour favoriser une ouvert ure sur les
aut res. C’est seulement quand cha-
cun a quit t é ses œillères ( chas-
seurs, scient if iques, dif férent s usa-
gers...) qu’une réelle concert at ion
peut se met t re en place.
Les échelles de valeur, les percep-
t ions dif férent es et les idées diver-
gent es sur l’ avenir du t err i t oire
const it uent un obst acle à la mise
en p lace d u p lan d e g es t io n .
Const ruire progressivement une re-
présent at ion du sit e commune à
l’ensemble des act eurs est indis-
pensable, d’où l’ int érêt d’engager
la concert at ion dès l’ét at des lieux
pour réduire ces divergences. L’ob-
ject if est que la vocat ion du sit e
soit clairement ét ablie et accept ée
par le plus grand nombre d’ut ilisa-
t eurs pot ent iels.
II-5 Quels int erlocut eurs int égrer
à la concert at ion ?
L’informat ion préalable vise à faire
prendre conscience aux gens de
leur rôle d’act eurs sur le sit e. Les
part icipant s à la concert at ion doi-
vent se déf inir dans l’usage qu’ ils
font du sit e, se sent ir concernés :
la concert at ion se f ait à l’ échelle
d’un t errit oire avec une ident it é de
vie, d’usages.... Y sont donc int é-
grés les rep résent ant s des per -
sonnes ayant des dro it s ou des27
RÉFLEXIONS
usages sur le sit e, qui seront né-
cessairement appelés à part iciper à
la mise en œuvre du plan de ges-
t ion.
L’organisat ion de la concert at ion
implique une grande rigueur dans le
choix de la représent at ion, et des
règles précises assurant l’équilibre
ent re les dif f érent s int érêt s.
Aux int erlocut eurs défendant leurs
int érêt s st rict ement individuels se-
ront préf érés des int er locut eurs
port eurs d’ int érêt collect if , relais
de négociat ion ent re les opérat eurs
du plan de gest ion et les personnes
direct ement concernées ( les repré-
sent an t s d es chasseu r s p lu t ô t
qu’un chasseur local défendant son
droit de chasse) . Cependant , les
deux niveaux de concert at ion sont
également nécessaires, car ne pas
consult er les act eurs direct ement
concernés par le plan de gest ion
(bergers, agricult eurs...) const it ue-
rait une grave erreur et serait sour-
ce de probables blocages.
Trop élargir la concert at ion mène à
l’enlisement . Il est donc inévit able
de la limit er aux représent ant s des
act eurs concernés, même si cer-
t ains ref usent par principe t out e
no t io n d e r ep r ésen t at io n o u
cont est ent la légit imit é des repré-
sent ant s. Il faut cependant se f ixer
comme object if de t rouver des in-
t erlocut eurs reconnus et représen-
t at ifs.
Quand l e di agnost i c se
t r ouve modi f i é par de nou-
vel l es données...
Sur le Domaine du Vigueirat gérép ar la To ur d u V alat enCamargue, la découvert e de l’ im-port ance d’une st at ion de plant et rès rare à un endroit où le plande gest ion prévoyait la créat iond’un îlot pour l’accueil d’une co-lonie de hérons, a const it ué uneconnaissance nouvelle par rap-port à l’ét at des lieux init ial, en-t raînant la révision du diagnost icsur cet t e zone, et réajust ementde l’object if .
La Tour du Valat connaissaitcet t e st at ion de plant es aupara-vant , mais c’est grâce à un nou-v e l o ut i l f o ur n i p ar leCo nser v at o i r e b o t an iq ue d ePorquerolles qu’elle a pu évaluerla valeur de cet t e st at ion dans lepat r im o ine f rançais : c ’ é t ai tl’unique st at ion française connue
Et si l es données ét ai ent
r adi cal ement modi f i ées ...
En Camargue, 95 % de la populat ion de ca-nards hivernant e se t rouve dans les es-paces prot égés. Si la chasse disparaissait ,l’object if de gest ion “ anat idés” commun àt ous les espaces à vocat ion de prot ect ionpourrait êt re revu, voire éliminé. Cert ainsobject if s de gest ion sur des habit at s de-viendraient moins pert inent s, et on pourrait
Cependant , pour cert aines act ivit és
plus individuelles, il est parfois dif f i-
cile de t rouver un int erlocut eur re-
présent at if des usagers (VTT, ra-
masseurs de champignons...) . Il est
alors souhait able de les incit er à se
r eg r o up er po u r const i t uer une
force de représent at ion.
II-6 Concert at ion collect ive
ou individuelle ?
La concert at ion collect ive nécessi-
t e énormément de rigueur, voire de
formalisme, af in d’assurer l’équit é
et l’ équilibre du débat . Cela im-
plique que les règles du jeu de la
concert at ion soient clairement déf i-
n ies au d ép art . En revanche, la
consult at ion individuelle doit faire
preuve du maximum de souplesse
dans les cont act s avec les act eurs,
pour essayer de dénouer les nœuds
d’évent uels conflit s.
Il peut également êt re int éressant
d’organiser un niveau “ informel” de
concert at ion t rès locale, lieu de vé-
rit able dialogue où les gens se sen-
t ent à l’aise et s’expriment facile-
ment , pour ne pas t omber dans le
t ravers d’une pseudo-concert at ion
au sein de comit és t rès inst it ut ion-
nels où les personnes ne sont pas
incit ées à s’exprimer.
II-7 Qui gère les conf lit s
et qui arbit re ?
L’object if de la concert at ion est
d’essayer de convaincre pour évit er
de cont raindre, en permet t ant aux
personnes consult ées d’ inf luer sur
la décision. Il est primordial de pré-
ciser dès le départ que la concert a-
t ion est possible dans la limit e du
respect des orient at ions init iales
génér ales ( p o l it iques ou st at u-
t aires) , comme par exemple l’ ob-
ject if de conservat ion : on peut
co ncer t er j usq u’ à la r em ise en
cause de ces orient at ions générales
( prot ect ion des pay sages et de
l ’ éq u i l ib r e éc o lo g iq ue p o ur le
Conservat oire du lit t oral) .
Pour év i t er d e t om b er d ans un
“ consensus mou” peu sat isf aisant
en cas de conf lit s, il f aut que les
règles d’arbit rage aient ét é énon-
cées au début , et que le décideur
ait une légit imit é reconnue.
II-8 Quelle place accorder aux
scient if iques dans la concert at ion ?
La concert at ion n’ int ervient pas à
n’ import e quel st ade. L’ invent aire
des espèces et habit at s rem ar-
quables, élément const it ut if de la
“ phot ographie du sit e” , n’est pas le
f ruit de concert at ion mais d’un ap-
port des scient if iques : on ne “ né-
gocie” pas un invent aire pat rimo-
nial. La concert at ion avec les ac-
t eurs locaux sur la vocat ion et le
mode d’emploi de l’espace n’ int er-
vient qu’ensuit e, en se basant sur
les données fournies par les scient i-
f iques.
Le rôle des scient if iques ne se limi-
t e pas à la collect e des données, et
devrait idéalement se prolonger par
la sensibilisat ion des part enaires à
l’ int érêt écologique souligné dans
l’ invent aire, af in que les résult at s29
RÉFLEXIONS
ne rest ent p as let t re-mor t e. En
présent ant ses argument s, le scien-
t if ique peut convaincre les act eurs
locaux de l’ enjeu pat r imonial du
sit e. Le gest ionnaire pourra alors
plus f acilement faire passer la dé-
marche de gest ion du t errit oire...
Ou t r e so n r ô le d ’ ap p o r t s d e
connaissances, le sc ient if ique a
donc également un rôle d’analyse
et d’ inf ormat ion sur l’ impact des
choix, pour const it uer une aide à la
décision.
L’” aura” du scient if ique crédibilise
donc l ’ argument , mais sa v isio n
risque d’êt re caricat urée si l’on ne
parvient pas à créer les condit ions
d ’ une co m pr éhens io n m ut uel le
ent re scient if iques et act eurs lo-
caux : il exist e un réel besoin de
médiat ion ent re le discours parfois
inaccessible du monde scient if ique,
et les savoirs locaux.
Enf in, il f aut se garder d’une vision
t rop st at ique du monde scient if ique
qui considérerait que les données
acqu ises l e son t une f o is po ur
t out es : les données peuvent évo-
luer t rès vit e, et une act ualisat ion
régulière peut êt re indispensable.
D’ aut re par t , une co ncer t at io n
ent re scient if iques est nécessaire
lors de l’évaluat ion du pat rimoine :
chaque scient if ique ident if iant et
déf endant les int érêt s dans son
propre sect eur, il s’agit ensuit e de
hiérarchiser ces int érêt s. Une forme
de concert at ion est à mener avec
les scient if iques à ce niveau, pour
t empérer les int ér êt s d e f aço n
équilibrée.
II-9 Comment assurer un suivi
de la concert at ion ?
Si les personnes associées à l’éla-
borat ion du plan de gest ion sont de
réels act eurs sur le sit e, il est évi-
dent qu’ e lles do iv ent cont inuer
d’êt re associées à la gest ion. La
démarche de concert at ion suscit e
en ef f et des at t ent es, qui seront
déçues si la concert at ion s’arrêt e.
D’aut re part , la concert at ion doit
faire preuve de cont inuit é et de co-
hérence, pour ne pas donner aux
gens l’ impression qu’on ne s’int é-
resse à eux que ponct uellement .
Sinon, lors de l’élaborat ion du plan
de gest ion suivant , il sera beau-
coup plus dif f icile d’avoir accès à
l ’ in f o r m at io n et d e t r o uv er un
cont ext e f avorable à la concert a-
t ion.
Concer t er rég ulièrement est un
moyen de maint enir la mobilisat ion.
La mise en place d’un comit é de
gest ion pour suivre l’applicat ion du
plan de gest ion semble indispen-
sab le, af in de responsabiliser les
act eurs, d’ent ret enir la mémoire et
le niveau d’ informat ion. L’object if
est que chaque cat égor ie d’usa-
gers se sent e “ redevable” , vis à vis
des aut res cat égor ies d’usagers,
du t errit oire, du gest ionnaire : on
n’agit plus en t out e impunit é, mais
on est obligé de rendre compt e de
ses ac t i o n s e t d e p r end r e en
comp t e les préo ccupat ions des
aut res ut ilisat eurs. Le plan de ges-
t io n d ev ien t a ins i un o u t i l
pédagogique, de mémoire et de
responsabilisat ion.
I I I - LA VALIDATION :
vers un out il de cont ract ualisat ion
engageant la responsabilit é
des part enaires
III-1 Validat ion globale,
ou validat ion par ét apes ?
La validat ion d’un plan de gest ion
ne doit pas se limit er à une ét ape
ponct uelle et formelle, mais s’opé-
rer par ét apes successives : valida-
t ion de l’ét at des lieux puis passage
au diagnost ic ; validat ion du dia-
gnost ic puis passage aux object ifs ;
validat ion des object ifs puis passa-
ge au plan d’act ions ; validat ion du
plan d’act ions, et c. La procédure
de validat ion doit empiét er t rès
fort ement en amont sur la prépara-
t ion du plan de gest ion, et se pro-
longer en aval, dans le suivi. Elle
const it ue donc l ’ ab out issement
d’une démarche de concert at ion
permanent e.
Une t elle approche mult iplie les ren-
co n t r es ent r e p ar t en ai r es , e t
s’avère donc coût euse en t emps.
Mais cet t e ap p aren t e p er t e de
t emps au départ const it ue souvent
un gain de t emps pour la suit e.
L ’ int ensit é et la f réquence des
31
RÉFLEXIONS
* En pr éalable, i l est indispensable de lev er ici l ’ ambiguï t é concer nant le t er me “ év a-luat ion” :
- dans les guides mét hodologiques des Réser v es Nat ur el les et des Par cs nat ionaux , let er me “ év aluat ion” désigne la phase succédant à l ’ inv ent ai r e, où l ’ on por t e un r egar dcr i t ique de pondér at ion sur l ’ inv ent ai r e des connaissances act uel les : c’ est l ’ év aluat ionde l ’ ét at des l ieux à l ’ issue de l ’ inv ent ai r e. Ce r egar d cr i t ique per met de dégager lesenj eux du si t e, sur la base desquels ser ont déf inis les obj ect i f s de gest ion.
- Pour d’ aut r es st r uct ur es, cet t e phase s’ appel le “ diagnost ic” . C’ est la phase de suiv idu plan de gest ion que l ’ on nomme “ év aluat ion” .
On considér er a ici cet t e deux ième accept ion, en soul ignant la nécessi t é d’ une déf ini t ion
Le Mer cant our r ecèl e un pat r i -
moi ne nat ur el et cul t ur el d'ex-
cept i on.
Depui s sa c r éat i on, l e Par c na-
t i onal s 'est engagé dans un i m-
por t ant sui vi sci ent i f i que du mi -
l i eu dont i l assur e l a gest i on. I l
est év i dent que l 'on ne gèr e que
c e que l ' on c onnaî t bi en. Mai s
gér er un capi t al , c'est aussi l 'en-
r i chi r .
C'est pour quoi l e Par c nat i onal a
condui t , depui s 1987, des opér a-
t i ons de r éi nt r oduct i on du bou-
que t i n dans l es v a l l ées des
Al pes- Mar i t i mes (Var , Ti née) et
des A l pes - de- Haut e- Pr ov enc e
( V er don, Ubay e) dans l e c adr e
d ' un v as t e p r o j e t eu r opéen
consi st ant à r es t aur er l 'espèce
dans l 'ar c al pi n.
Pr ésent dans l es A l pes dès l es
p r em i èr es g l ac i a t i ons , i l y a
250.000 ans, l e bouquet i n s'ét ai t
mai nt enu et dével oppé j usqu'au
XVIe si ècl e, en dépi t de pr at i ques
de c has s e i n t ens i v es .
L'appar i t i on des ar mes à f eu ac-
cél èr e sa di spar i t i on. Au début du
XXe s i ècl e, i l avai t di spar u des
massi f s eur opéens, à l 'except i on
d'une cent ai ne d'i ndi vi dus dans l e
massi f i t al i en du gr and Par adi s.
La pr ot ect i on accor dée en 1821
aux sur vi vant s par l e r oi Vi t t or i o
Emanuel I I a per mi s de sauver
l 'espèce.
Gr âce aux ef f or t s ul t ér i eur s des
i t a l i ens ( not am m ent dans
l 'Ar gent er a de 1920 à 1930), des
al l emands, des aut r i chi ens pui s
des f r ançai s, l e bouquet i n a r e-
col oni sé peu à peu ses r égi ons
d ' o r i g i ne . I l l u i r es t e, dans
l ' hex agone , des es pac es à
conquér i r pour se hi sser au ni -
veau de densi t é d'aut r es popul a-
t i ons eur opéennes . Su r l es
33.000 bouquet i ns r ecensés dans
l es A l pes , l a Sui sse en compt e
1 5 .0 0 0 , l ' I t a l i e 1 0 .0 0 0 , l a
Fr ance, qui engl obe pour t ant une
par t es sent i el l e du mas s i f , en
héber ge à pei ne 4 300.
Avant 1987, l e Mer cant our n'ac-
cuei l l ai t qu'une cent ai ne d'ani -
m aux qui es t i v a i ent dans l es
sect eur s de l a Val masque et de
l a Haut e- Vésubi e et hi ver nai ent
côt é i t al i en.
De 19 8 7 à 1 99 4 , quar ant e- hui t
bouquet i ns ont ét é l âc hés s ur
t r o i s s i t es de c ol oni s at i on, à
SUIVI SCIENTIFIQUE :
l 'ex emple de l a r éi nt r oduct i on
du bouquet i n dans l e Mer cant our
ét apes de validat ion doivent donc
êt re adapt ées aux sit uat ions et aux
enjeux concernés.
III-2 Validat ion réelle
ou validat ion illusoire ?
Il f aut veil ler à ne pas mener la
concert at ion de f açon t rop “ int el-
lec t ualisant e” , en ne proposant
qu’une approche abst rait e. Les in-
t erlocut eurs de la concert at ion ont
souvent , en t ant qu’ hommes de
t errain, une approche direct e, his-
t orique, cult urelle des lieux, mais ne
savent pas forcément l’exprimer ou
la reconnaît re dans le langage ou
les out ils qu’on leur présent e. On
peut ainsi avoir l’ impression d’un
accord, alors que t ous n’ont pas
forcément saisi les enjeux des déci-
sions ent érinées. Il faut donc adap-
t er les support s de d ialogue en
fonct ion de la cult ure de chacun,
s’assurer du ret our de compréhen-
sion, et êt re à l’af fût d’évent uelles
incompréhensions malgré l’ impres-
sion de validat ion.
III-3 Que faire en cas de désaccord
?
Malgré les précaut ions prises pour
about ir à une validat ion cont rac-
t uelle bien accept ée, des désac-
cords peuvent subsist er ent re par-
t enaires. Un conf lit mineur ne re-
met t ant pas en cause les object ifs
de f ond ne doit donc pas bloquer le
processus. En revanche, en cas de
conf lit grave sur un problème im-
port ant , il f aut évit er le “ passage
en f orce” à t out prix, qui about it
souvent à des décisions mal accep-
t ées et donc non suivies d’ef fet s.
III-4 Faut -il engager la responsabili-
t é des signat aires ?
Il est souhait ab le que les part e-
naires ayant part icipé à la valida-
t ion engagent leur responsab ilit é
dans la mise en œuvre ult érieure du
plan de gest ion, ce qui implique une
bonne communicat ion int erne ent re
les signat aires et les st ruct ures ou
groupes qu’ils représent ent : le si-
gnat aire doit êt re capable de t rans-
met t re l’engagement aux membres
de sa st ruct ure.
La validat ion orale est insuf f isant e.
Il f aut lui préf érer un docum ent
écrit , avec compt es-rendus int er-
médiaires visés par les dif f érent s
part enaires après chaque réunion
de concert at ion. Il faut veiller à ce
que les part icipant s ne se sent ent
pas t rahis dans ces compt es-ren-
dus, qui doivent les aider à commu-
niquer par ét ape progressive au
sein de la st ruct ure qu’ils représen-
t ent , af in de ne pas s’apercevoir au
dernier moment d’une import ant e
dist orsion ent re la posit ion de leur
équipe et l’accord conclu après de
nombreuses réunions. Il est donc
préférable que ces représent ant s
int erviennent dans leur st ruct ure le
plus t ôt possible, pour ret ourner à
la t ab le d es d iscussio ns av ec
d’évent uels élément s nouveaux.
III-5 Validat ion globale, ou
cont ract ualisat ions t hémat iques
avec chaque int erlocut eur ?
Le plan de gest ion peut êt re ut ilisé
comme support de communicat ion
et de concert at ion pour les ac-
t eurs, about issant à un document
d’object ifs validé de façon globale.
A cet t e validat ion globale du plan
de gest ion succède une cont rac-
t ualisat ion spécif ique par zone, par
t hème, avec chacun des groupes
ou des part enaires concernés, qui
permet de préciser les usages. Il
est en effet plus facile de faire vali-
der des point s concret s en pet it
comit é avec des gens réellement
concernés, pour év it er d’ inext r i-
cables p ro blèmes about issant à
l’enlisement .
III-6 Comment communiquer lors de
la validat ion du plan de gest ion ?
Il exist e un déf icit général en mat iè-
re de communicat ion sur les plans
de gest ion, not amment un af f icha-
ge peu clair des object ifs de la dé-
marche. Le p lan de gest ion est
souvent l’af faire d’un microcosme
de spécialist es, dont le message
est peu lisible par les usagers et le
grand public. Il est donc souhai-
t able de prévoir dès l’origine de la
démarche une act ion de communi-
cat ion, qui fait souvent cruellement
déf aut . Celle-ci sera réalisée par
des spécialist es en communicat ion
chargés de “ t raduire” f idèlement le
cont enu du plan de gest ion. Les
échanges ent re “ communicat eurs”
et gest ionnaires permet t ront d’af f i-
ner le message, de s’assurer qu’ il
est conf orme à l’object if et qu’ il
est bien perçu par des personnes
ext érieures. En posant les bonnes
quest ions, le spécialist e en commu-
nicat ion peut faire remont er un cer-
t ain nombre d’ int errogat ions que
les gest ionnaires, t rop pris dans le
plan de gest ion au quot idien, ne se
posent même plus. Ces quest ions33
APPROCHES MÉTHODOLOGIQUES
APPROCHES
MÉTHODOLOGIQUES
Le part age d’expériences, au sein du Réseau régional d’espaces nat urels,
sur les ét apes fondament ales de la démarche de plan de gest ion est évi-
demment ut ile à la const it ut ion de bases de référence mét hodologiques
: il s’aliment e des réf lexions menées lors de l’élaborat ion des guides mét hodo-
logiques de planif icat ion de la gest ion, mais cont ribue en ret our à l’améliora-
t ion de ces t ravaux.
La mise en perspect ive des diff érent s guides mét hodologiques de planif ica-
t ion de la gest ion, incluant celui des document s d’object if s des fut urs sit es
Nat ura 2000, const it ue donc un support de discussion int éressant pour mieux
cerner les part icularit és de chaque approche mét hodologique, et en ret irer
* Guide mét hodolo-gique des document sd’ obj ect i f s Nat ur a2000 Valent in- Smi t het al . : par ut ion pr é-v ue : mai 1998
peuvent permet t re d’aff iner le do-
cument de gest ion en phase f inale.
Il f aut donc associer le chargé de
communicat ion le plus t ôt possible,
af in que le document présent e des
ob ject if s lisib les et compréhen-
sibles par les usagers et le public.
Le m essag e se r a déc l iné p ar
t hèmes et devra êt re adap t é à
chaque t ype de cibles (agricult eurs,
scient if iques, act eurs économiques
locaux...) , proposant une série de
document s avec dif f érent s degrés
de lisibilit é et de précision.
Si les act ions de communicat ion
ap par aissent do nc co m m e une
composant e à part ent ière du plan
de gest ion, il est dommage que peu
de moyens leur soient en général
réservés.
III-7 Validat ion discrèt e ou
validat ion médiat isée ?
Il est souvent ut ile de communiquer
rapidement vis-à-vis du grand pu-
blic et des diverses inst it ut ions sur
ce qui a ét é validé. Un af f ichage
clair des décisions prises, avec des
messages adapt és selon les cibles,
ent ér ine publiquem ent l ’engage-
Rôl es du document d’obj ect i f s :
● décrire l’ét at act uel du sit e (nat urel et
humain)
● cart ographier les espaces où s’appliquent
les obligat ions communaut aires
● déf inir des st rat ég ies et des pr ior it és
pour la préservat ion des habit at s et des
espèces
● définir les engagement s de chacun
● préciser les implicat ions f inancières ( in-
connues act uellement )
● met t re en cohérence les int ervent ions
publiques, parfois cont radict oires au niveau
local
● diminuer les risques de recours cont en-
t ieux, not amment en déf inissant locale-
Types d’act i ons suscep-
t i bl es d’êt r e décr i t es dans
l es document s
d’obj ect i f s :
● ent ret ien des milieux et génie
écologique
● suivi scient if ique et acquisit ion
de données scient if iques com-
plément aires
● maît rise foncière
● int égrat ion des objec t if s de
préservat ion :
—> dans le plan de gest ion d’unexploit ant : parfois, des plans degest ion (Réserves Nat urelles,Conservat oire...) , des aménage-ment s forest iers ou des docu-ment s de planif icat ion n’ayantpas pour vocat ion première lagest ion d’espaces nat urels exis-t ent déjà. L’object if est alors derendre cohérent es ces dif fé-rent es démarches.
—> dans un programme collect ifcont ract uel : f lécher les mesuresagri-environnement - Leader...surles zones de déprise agricole,moyen pour les zones ruralesd’obt enir de nouveaux moyens.
—> dans un schéma direct eur del’Et at (SDAU, schéma de carriè-re...)
—> dans un zonage t errit orial(POS, zone de préempt ion pourles espaces nat urels sensibles...)
● recommandat ions pour les ser-
ment et minimise le risque de réac-
t ions de repli ult érieures ( “ c’ét ait il
y a un an, je ne suis plus respon-
sable...” ) .
Médiat iser chaque ét ape du plan de
gest ion lors de sa validat ion permet
également d’obt enir un ret our sur
inf orm at ion qu i peut êt re r iche
d’enseignement : les réact ions lo-
cales perm et t ent d e se r endr e
compt e d’évent uelles incompréhen-
sions, ce qui permet alors d’éclair-
cir cer t ains po int s et d’af f iner la
communicat ion.
III-8 Comment assurer
une validat ion régulière ?
Une fois le plan de gest ion élaboré
et validé, son suivi régulier à t ra-
vers des comit és de gest ion réunis-
sant les dif f érent s act eurs const i-
t ue une forme de validat ion perma-
nent e t out au long de la mise en
œuvre du plan de gest ion, permet -
t ant des adapt at ions sur les ac-
t ions à mener.
IV - LE SUIVI ET
L’ÉVALUATION* :
des crit ères d’évaluat ion indispen-
sables pour ajust er les opérat ions
35
APPROCHES MÉTHODOLOGIQUES
Tr oi s ni veaux de mi se en œuvr e :
● Une mise en œuvre direct e par l’Et at ou
ses services déconcent rés :
- mise en cohérence des dif fé-rent es orient at ions et des aides pu-bliques
- mise en place d’évent uels es-paces réglement és
- compensat ions/ indemnisa-t ions le cas échéant
● Une mise en œuvre direct e par des orga-
nismes délégués compét ent s en mat ière de
g est io n d ’ espaces nat ure ls
(dont les collect ivit és) :
- ent ret ien des milieux etgénie écologique
- suivi scient if ique et acquisi-t ion de données scient if iques
- maît rise foncière
- communicat ion et sensibilisa-t ion
● Une mise en œuvre direct e
par les usagers ( propriét aires
et / ou exploit ant s) :
- à t ravers des opérat ionscont ract uelles collect ives
Pet i t es et grandes compensat i ons...
Si les prescript ions de gest ion engendrent unsurcoût ou un manque à gagner, celui-ci pour-ra évent uellement êt re compensé. Ainsi, pour assurer la prot ect ion de cert ainesespèces de l’ent omofaune, il pourrait êt re de-mandé à l’exploit ant f orest ier de laisser surp lace quelq ues st ères ; la co mpensat io nNat ura 2000 consist erait alors à indemniserpour ce manque à gagner. Af in de prot éger le papillon Isabelle dans leQuey ras, le plan de gest ion Nat ura 2 0 0 0pourrait demander aux communes de changerles ampoules de l’éclairage public au prof itd’ampoules qui n’at t irent pas les papillons. Il yaura compensat ion si ces nouvelles ampoulesent raînent un surcoût . D’aut res dossiers, comme ceux du loup ou del’ours, engendrent des coût s plus import ant s,
en fonct ion des évolut ions
IV-1 Quelle procédure de révision
en cours de réalisat ion
du plan de gest ion ?
Un plan de gest ion est un docu-
ment qui doit permet t re d’engager
une polit ique de gest ion dans une
démarche t ransparent e et cont rac-
t uelle, à long t erme. On ne peut
donc pas changer les object ifs de
gest ion chaque année. Cependant ,
des fait s nouveaux liés à l’évolut ion
du milieu nat urel, des modif icat ions
comme celle du st at ut de prot ec-
t ion de cert aines zones ou l’évolu-
t ion de la prat ique de la chasse
peuvent amener à réviser cert ains
object ifs de gest ion.
Ces deux cas i llust rent la lim it e
dans le t emps de l’évaluat ion pat ri-
moniale et socio-économique, et
soulignent la nécessit é de réviser
régulièrement cet t e évaluat ion par
rapport aux nouveaux out ils d’éva-
luat io n, aux no uv elles connais-
sances, à l’évolut ion sociale et à
celle des milieux nat urels : si les
grandes orient at ions et les objec-
t ifs du plan de gest ion ne peuvent
êt re révisés en cours de réalisat ion
du plan, les opérat ions peuvent en
revanche êt re adapt ées en cas de
fait nouveau qui nécessit e de re-
mont er en amont à l’ét ape de l’ in-
vent aire et du diagnost ic.
Cela pose la quest ion des procé-
dures de rév ision en f onct ion de
changement s f ondament aux. Il est
int éressant de marquer la souples-
se, la possibilit é d’évolut ion, le fait
que le plan de gest ion n’est pas un
document f igé.
IV-2 Comment évaluer
un plan de gest ion ?
La réussit e d’un p lan de gest ion
s’est ime en analysant le résult at de
chaque opérat ion à deux niveaux :
● l’opérat ion a-t -elle ét é réalisée ?
Complèt ement ou part iellement ( à
quel pourcent age) ?
● l’opérat ion a-t -elle répondu à l’ob-
ject if opérat ionnel ? (crit ère de co-
hérence de l’act ion et de pert inen-
L’ATEN, un or gani sme au ser vi ce des gest i onnai r es d’espaces nat ur el s
L’At elier t echnique des espaces nat urels (ATEN) est un groupement d’int érêt pu-blic créé à l’ init iat ive des principaux réseaux d’espaces prot égés (Parcs nat ionaux,Réserves Nat urelles de France, Conservat oire du lit t oral, fédérat ion des Parcs na-t urels régionaux, la St at ion biologique de la Tour du Valat , la Direct ion de laNat ure et des Paysages du minist ère de l’Environnement ) . Cet t e st ruct ure, baséeà Mont pellier, t ravaille sur t rois missions principales :
● la dif f usion des connaissances liées à la gest ion d’espaces nat urels au sens
large, à part ir de l’expérience des espaces prot égés
● la généralisat ion de mét hodes de planif icat ion de la gest ion
● l’ inst allat ion d’une “ branche professionnelle” pour les espaces nat urels, facili-
ce par rapport à l’object if f ixé) .
Les causes d’échec t ot al ou relat if
doivent êt re clairement exprimées
(problèmes de mét hodologie, de f i-
nancement , de t emps...) , car de ce
résu lt at dépend la poursuit e de
l’object if opérat ionnel dans le plan
de gest ion suivant .
Les act ions seront plus ou moins
évident es à évaluer selon leur nat u-
re : si cert aines opérat ions regrou-
pent des object if s t rès concret s,
d ’aut res, comme les act ions de
communicat ion pure, visent des ob-
ject if s net t ement plus délicat s et
aléat oires.
IV-3 Quelle précision des
crit ères d’évaluat ion ?
Pour êt re correct ement évaluée,
une opérat ion doit correspondre à
un object if opérat ionnel dét erminé 37
APPROCHES MÉTHODOLOGIQUES
Réserves Nat urelles Sect eurs de Sit es Nat ura 2000
Parcs nat ionaux
Valeur de référence Le pat r i moi ne écol ogi que Les pat r i moi nes écol ogi que, Les habi tat s de
l a Di r ect i ve
paysager et cul t ur el Habi tat s, dans une l o-
gi que de dével oppement du-
r abl e
Finalit é du plan Référ ence per manente de l ’ équi pe de gest i on Référ ence t echni que sur
l e si te qui cher cher a à
or i enter Pr ogr amme d’ act i ons f i nal i sé par des obj ect i fs l es pr at i ques des ac-
teur s de conser vat i on pat r i moni aux l ocaux
dans un sens favo- r abl e aux habi tat s
( base de r epr ésentat i on du t er -
r i toi r e pour l ’ ensembl e des
acteur s)
Mét hode Le poi nt commun de toutes ces démar ches est qu’ el l es ont été établ i es au ni veau
nat i onal , t r anscr i tes dans des gui des méthodol ogi ques per met tant à chacun de
r édi ger
un document de gest i on. Cet t e démar che a touj our s été établ i e de f açon expér i -
mental e.
- pr oposi t i on a pr i or i de mé-
thode d’ él abor at i on de pl an
- test en gr andeur r éel l e 10 Réser ves t est 7 secteur s de Par cs 37 si t es test
- adaptat i on de l a méthode nat i onaux ( 1 par Par c)
en f onct i on des r ésul tat s
de l ’ expér i ence
d ès le d ép ar t . On ne p eut se
cont ent er d’object if s vagues qui
rendent impossibles l’évaluat ion,
t els que “ augment er le nombre de
Réserves Nat urelles Sect eurs de Sit es Nat ura 2000 Parcs nat ionaux
PARTIE 1 : I nf or mat i ons génér al es Infor mat i ons génér al es
Descript ion et analyse Envi r onnement et pat r i moi ne Envi r onnement et pa-t r i moi ne Constat , i nventai r e et natur el r épar t i t i on deshabi tat s,
espèces et données Si tes, paysages et pat r i moi ne humai nes cul tur el ( savoi r s- fai r e l ocaux, données soci o- économiques...)
Synthèse Synthèse
PARTIE 2 : Espèces, habi t ats et Patr i moi ne natur el Rai sonnement sur l es pat r i moi ne écol ogi que habi tat s et l es espèces
par Évaluat ion pat rimoniale Si tes, paysages et pat r i moi ne r appor t à l ’ ét atde conser -
cul tur el vat i on favor abl e
Les out i l s d’ éval uat i on du pat r i moi ne natur el commencent à êt r e bi en r odés, même si cer tai nes donnéeschi f f r ées sur l es espèces ou l es habi tat s manquent , empêchant par exempl e d’ éval uer l e pour centage de l apopul at i on nat i onal e pr ésente sur un espace pr otégé ( él ément d’ éval uat i on i mpor tant , mai s nécessi -t ant des données f i abl es sur l a popul at i on nat i onal e ; or , des données chi f f r ées exi stent pour l es oi seaux,mai s l es aut r es gr oupes sont beaucoup moi ns bi en r ensei gnés...) .En r evanche, l es out i l s d’ éval uat i on des si tes et des paysages sont encor e i nexi stants, sauf à éval uer unsi te au r egar d de sa f r équentat i on. Un t r avai l va êt r e l ancé sur ce thème par l ’ ATEN.
PARTIE 3 : Obj ect i f s à l ong ter me ( état Obj ect i f s à l ong t er mepour
i déal de l a Réser ve si t outesl ’ ensembl e du Par c et pour Déf init ion des object ifs l es cont r ai ntes étai ent l evées) l e secteur
Obj ect i f s du pl an de gest i on Obj ect i fs du pl an de gest i on Obj ect i f s du document ( à 5 ans) sur l e secteur ( à 5 ans) d’ obj ect i fs
Domai nes concer nés Conser vat i on du pat r i moi neConser vat i on du pat r i moi neEtat de conser vat i on deshabi tat s et des habi tat s
Accuei l du publ i c, Accuei l du publ i c, éducat i on d’ espèces pédagogi e et i nter pr état i on
Aut r es ( mi neur s) Contr i but i on au dével oppe-ment dur abl e ( i ssu de l ’ ex-pér i ence des zones pér i -phér i ques des par cs)
PARTIE 4 : Opér at i ons codées r el i ées Opér at i ons codées r el i ées Pr escr i pt i ons de ges-t i on
aux obj ect i fs du pl an aux obj ect i fs du pl an et aux ( coor di nat i on techni quePlan de t ravail mi ssi ons des établ i sse-
ment s pour l a mi se en œuvr e de p r escr i p t i ons
visit eurs” , “ limit er la pression de
chasse” , “ augment er les ef f ect if s
d e t e l le p o p ulat io n an im ale” . . .
Inscr ir e
des ob-
j e c t i f s
“ Pi èges à évi t er ”
● At t endre des sit uat ions de crise pour ét a-blir un plan de gest ion. En dehors d’obliga-t ions légales, le plan de gest ion répond sou-vent à une sit uat ion où il y a problème : ab-sence de gest ion, mauvaise gest ion, gest iont rop coût euse, conf lit s... On at t end la crisepour se lancer dans une démarche de plan degest ion, au lieu d’avoir engagé la réf lexion enamont . Cela explique pourquoi le plan degest ion peut parfois rest er let t re mort e.
● Vouloir at t eindre la perf ect ion et dif férerpour cet t e raison la validat ion ou la publica-t ion.
● Court -circuit er la phase de déf init ion desobject ifs. Les ét apes classiques de la planif i-cat ion st rat égique (ét at des lieux, diagnos-t ic, ét ablissement des object ifs, plan d’ac-t ion, évaluat ion...) doivent êt re f ranchies uneà une : on ne peut passer à la suivant e quelorsque l’ét ape précédent e a ét é validée et afait l’objet d’un accord. Sur cert ains sit es,l’élaborat ion d’une vision st rat égique ( ident i-t é et vocat ion du sit e) peut ainsi prendreplusieurs années. En at t endant de t rouver unaccord sur les object ifs, il faut t out de mêmegérer le quot idien, avec l’object if de préser-ver les pot ent ialit és du sit e.
● Penser uniquement “ prot ect ion” et oublierles aut res aspect s de la gest ion. Gérer lesespaces nat urels ne signif ie pas gérer que lepat rimoine nat urel. D’aut res object if s peu-vent êt re plus import ant s, y compris pour laprot ect ion du pat r imoine nat urel, commel’accueil du public, le maint ien de l’act ivit ééconomique, la qualit é du paysage... On peuts’apercevoir au cours de l’élaborat ion du plande gest ion que l’essent iel de la planif icat ionde la gest ion concerne d’aut res problèmes ayant un impact fort sur la gest ion etla conservat ion du pat rimoine nat urel.
● Oublier le disposit if d’évaluat ion et des indicat eurs de réussit e.
● Laisser derrière soi de graves cont ent ieux non résolus. Il faut à t out prix évit erde f aire comme s’ il y avait un accord dans la phase de validat ion alors qu’ il n’y ena pas, simplement parce que l’on veut about ir plus rapidement .
● Elaborer de beaux document s d’af f ichage, alors que la gest ion reproduit en réa- 39
APPROCHES MÉTHODOLOGIQUES
“ Clef s de r éussi t e” ● L’exist ence d’un gest ionnaire ayant la vo-lont é ou l’obligat ion d’appliquer le plan degest ion : un sit e peut êt re géré correct e-ment sans plan de gest ion mais pas sansgest ionnaire, ce qui est pourt ant f réquent .Faire un plan de gest ion est inut ile s’ il n’y apas au départ un gest ionnaire ident if ié, por-t eur des réf lexions élaborées dans le plande gest ion, qui a la volont é d’appliquer leplan de gest ion ou qui y est cont raint mo-ralement , réglement airement ou f inancière-ment .
● L’engagement personnel du gest ionnaire :la gest ion d’un sit e f onct ionne souventgrâce à la volont é d’une personne qui sesent responsable et s’ ident if ie à la gest iondu sit e. L’ implicat ion personnelle dans laréussit e du plan de gest ion est import ant e :quand un projet est sout enu par un gest ion-naire, on lui donne les moyens adéquat s.
● Un pot ent iel d’expert ises et de proposi-t ions
● Un plan de concert at ion et de sensibilisa-t ion
● La mise en évidence de la vocat ion et desfonct ions du sit e
● Le choix judicieux du rédact eur du plan degest ion. Dans l’ idéal, le rédact eur devraitêt re parfait ement neut re et jouer le rôle ducat alyseur permet t ant l’élaborat ion d’uneplat e- fo rme d’accord ent re les object if sinst it ut ionnels de l’espace, les object ifs dugest ionnaire, les réalit és scient if iques ett echniques et l’ avis des gens concernés,des part enaires.
● Une vérit able cont ract ualisat ion des enga-g em en t s en t r e les p ar t enair es. Sanscont ract ualisat ion vérit able, il y a peu dechances que le plan de gest ion puisse êt re
précis facilit e l’évaluat ion, et évit e
en out re des procès d’int ent ion de
part enaires qui peuvent êt re d’ac-
cord avec l’augment at ion ou la di-
minut ion de t elle ou t elle espèce,
t out en rest ant opposés à une pro-
li f érat io n ou une disp ar it ion d e
celle-ci.
Mais l’inconvénient d’object ifs chif -
f rés est la t endance à la “ course au
résult at ” , qui pousse à t rancher de
manière net t e et parf ois simplist e
sur la réussit e ou l’échec d’un ob-
ject if .
Les syst èmes d’ informat ions géo-
g r ap h iq ues ( SIG) ap p ar aissen t
comme un out i l f ac i lit ant la dé-
marche de planif icat ion de la ges-
t ion, permet t ant de mieux cibler
géographiquement les object ifs et
de localiser les opérat ions.
IV-4 Tous les crit ères d’évaluat ion
sont -ils réellement quant if iables ?
Cert ains object if s ne peuvent êt re
chif f rés, comme le bonheur des vi-
sit eurs, la prévent ion de cert ains
risques nat urels (on n’a pas f orcé-
ment un incendie t est pour mesu-
rer l’ ef f icac it é de l’ opérat ion de
prévent ion) , ou même cert aines
opérat ions aux coût s aléat oires
comme ceux de la recherche, t ot a-
lement dépendant s des résult at s...
Le t emps consacré à cert aines opé-
rat ions est également d if f ic ile à
prévoir, et sera af f iné empirique-
ment avec l’expérience. Une comp-
t a -
b ili-
t é
analyt ique prévisionnelle de t errain
( t emps passé par chaque opérat eur
sur t elle opérat ion) paraît ut opique.
Tout au plus peut -on envisager une
évaluat ion g lobale régulière par
chacun des agent s, mais encore
faudrait -il qu’une opérat ion de t er-
rain se déroule t oujours dans des
condit ions mét éorologiques et hu-
maines const ant es...
Il est ét onnant qu’aucune évalua-
t ion formelle ne soit prévue concer-
nant le crit ère d’ef f icacit é, qui s’at -
t ache à la rapidit é et à la qualit é du
t ravail ayant permis le succès de
l’opérat ion, not amment le rapport
coût / ef f icacit é.
Cert ains crit ères d’évaluat ion chif -
f rés peuv ent êt re donnés avec
“ int ervalle de conf iance” , le climat
médit erranéen pouvant ent raîner
une fort e variabilit é. On peut ca-
ract ériser le t ype d’année mét éo-
rologique et relat iviser ainsi direc-
t ement la valeur du cr it ère, l’ im-
port ant ét ant d’assurer le main-
t ien d’une expression b io log ique
des pot ent ialit és du t errain plut ôt
que de dériver vers la “ product ion
co ns t ant e d ’ o b j et s p r o t égés” ,
q uelles q ue so ient les années,
sous prét ext e d’object if s chif f rés.
IV-5 Vers une évaluat ion mult icri-
t ères ?
Il est import ant que l’évaluat ion ne
Les act iv it és agricoles et past orales
ont t o ut es leur p lace au sein de la
zone cent rale du Parc nat ional, qui se
doit de les encourager lorsqu'elles sa-
t isf ont aux object if s de conservat ion
des milieux nat urels et des paysages.
Dès la f in des années 80, le Parc nat io-
nal engageait , avec le concours de la
Région Provence-Alpes-Côt e d'Azur, la
réalisat ion d'ét udes approfondies des
un it és p ast or ales af in d ' en m ieux
connaît re les pot ent ialit és fourragères
et les équipement s.
De t elles invest igat ions s' avéraient
nécessaires p our asseo ir une po li -
t ique de mise en œuvre de plans de
gest ion pouvant répondre à des im-
pérat if s de diversit é f lor ist ique, f au-
nist ique et paysagère, t out en amé-
lio rant les condit ions d' exploit at ion
des est ives ( meilleure complément a-
r it é des quart iers, ef f ect if des t rou-
peaux adapt é à la ressource alimen-
t aire, renforcement et modernisat ion
des équipement s) et en prév enant
les r isques d' érosion ou d' alt érat ion
des milieux.
Le mét ier de berger en mont agne est
reconnu unanimement comme une pro-
f ession dif f icile, et le ret our nat urel du
loup dans le Parc du Mercant our depuis
1 9 9 2 am ène in dén iab lem en t des
cont raint es d' exploit at ion supplémen-
t aires. Même si l'absence du loup n'est
en fait qu' un court int ermède dans une
présence bien plus que millénaire, les
prat iques économiques et les modes
de vie ont considérablement évo lué
dans l' int ervalle ; et comme d'aut res
espèces de grands prédat eurs, le re-
t our du loup pose un problème aigu
aux populat ions rurales vivant de l'éle-
vage et dont les t roupeaux sont vic-
t imes d'at t aques répét ées.
Compt e t enu de la pert e économique
qui en résult e, une procédure a ét é ra-
pidement mise en place pour prévenir,
minimiser et compenser l' impact des
dommages occasionnés par le loup au
chept el domest ique.
C'est ainsi qu'en ce qui concerne le
volet prévent if , la polit ique d'améliora-
t ion des condit ions de vie en alpage
( const ruct ion de cabanes, de point s
d'eau et de parcs de couchage) ainsi
que la pose d'enclos élect rif iés pour re-
grouper le t roupeau durant la nuit ,
menée depuis de nombreuses années
par les Direct ions Départ ement ales de
l'Agricult ure et de la Forêt , les Parcs
nat ionaux et les Parcs nat urels régio-
naux, a ét é int ensif iée dans la " zone à
loups" . Car les observat ions réalisées
depuis 1993 ainsi que dans les pays où
le berger cohabit e avec le loup ont
mont ré qu' une surveillance adapt ée
des t roupeaux diminue les risques. De
plus, suit e à une expériment at ion de
prot ect ion grâce à des chiens de sur-
v e i l l ance d e la r ace " Pat o u d es
Pyrénées" , menée avec l'aide d'un éle-
LE LOUP ET LE PASTORALISME
AU MERCANTOUR :
une pr oblémat i que de gest i on à par t ent i èr e
concerne pas uniquement le pat ri-
moine nat urel ( résult at s du suiv i
écologique) , mais int ègre aussi les
élément s du pat rimoine hist orique
et bât i, la not ion de paysage, les
dif f érent s usages..., car les évolu-
t ions majeures d’un sit e ne sont
pas forcément corrélées à des évo-
lut ions nat uralist es. Cet t e évalua-
t ion est plus dif f icile, mais des mé-
t hodologies d’analyse peuvent êt re
mises au point .
Ce la so u l ig ne l a néc ess i t é d e
joindre à l’évaluat ion quant it at ive
une évaluat ion qualit at ive.
Le suivi représent e l’out il de base de
l’évaluat ion des object ifs : il est pri-
mordial de développer la collect e,
l’organisat ion et l’archivage des in-
format ions. La qualit é de conserva-
t ion des inf ormat ions ( mode de
st ockage) et la facilit é d’exploit at ion
de cet t e masse d’inf ormat ions par
d’aut res personnes que celles qui
l’ ont perso nnel lement co l lec t ée
const it uent des act ions de première
import ance.
IV-6 Qui évalue ?
Un audit ext erne ne semble pas né-
cessaire si les object ifs sont claire-
ment déf inis, car l’évaluat ion est
alors facilit ée. Le besoin d’un audit
ext erne peut t émoigner d’un mau-
vais plan de gest ion : climat de dé-
f iance engendré par un manque de
concert at ion lors de l’ét ablissement
du plan de gest ion, imprécisions, in-
cohérences ou point s obscurs dans
le plan de gest ion...
En revanche, un comit é de gest ion,
qui ne se limit e pas à une chambre
d’enregist rement formelle et inef f i-
cace, est nécessaire pour apport er
une vision ext érieure. Il permet une
év aluat io n co nc er t ée p ar l ’ en-
semble des act eurs, et non pas une
évaluat ion uniquement par le ges-
t ionnaire.
IV-7 Quelles implicat ions sur
la gest ion du personnel ?
La mise en œuvre d’un plan de ges-
t ion impose à la st ruct ure gest ion-
naire des changement s dans son
mode de f onct ionnement , et né-
cessit e de réf léchir aux aspect s de
rat ionalisat ion du t ravail. L’évalua-
t ion pose nécessairement la ques-
t ion de l’adéquat ion de la gest ion
du personnel aux object ifs du plan
de g est io n. L ’ éq uip e ét ai t - el le
adapt ée aux object if s f ixés ? Le
t ravail d’équipe ét ait -il organisé de41
PROPOSITIONS
PROPOSITIONS POUR UNE
COOPÉRATION AU NIVEAU RÉGIONAL, AU
SEIN DU RÉSEAU RÉGIONAL
Le Mus ée des
Mer v e i l l es , s i t ué à
Tende, en zone pér i phé-
r i que du Par c nat i onal du
Mer cant our , est ét r oi t ement l i é
au Mont Bego, qui f ut , 2000 ans
av ant not r e èr e, un s i t e s ac r é
voué au cul t e du coupl e di vi n pr i -
m or di al , l e Di eu- Taur eau et l a
Déesse- Ter r e. Ces deux di vi ni t és
symbol i sent pour l 'une, l a pui s-
s anc e de l a f oudr e et l a pl ui e
f er t i l i sant e, et pour l 'aut r e, l a
t er r e qui doi t êt r e ensemencée
par l e don du ci el .
Les popul at i ons agr o- past or al es
qui se r endai ent en pèl er i nage
dans l a val l ée des Mer vei l l es à
l ' A ge du Cui v r e et à l ' A ge du
Br onz e , on t l a i s s é quel ques
3 6 .0 0 0 g r av u r es s u r 3 6 0 0
r oches , s i gnes de vénér at i on et
d'hommage au Di eu- Taur eau, sur
c e s i t e ex c ept i onnel , qu i es t
aus s i l e pl us v as t e Monum ent
Hi st or i que f r ançai s cl assé.
Le Musée s'est donné pour embl è-
me l a pl us cél èbr e des gr avur es,
cel l e que l 'on appel l e dans l a t r a-
di t i on popul ai r e " l e Sor c i er " et
qui n'est aut r e que l e Di eu Bego,
ou Di eu- Taur eau qui br andi t l a
f oudr e.
S'i nscr i vant en hér i t i er s des dé-
c ouv r eur s des s i èc l es pr éc é-
dent s, l es équi pes du Pr of esseur
Henr y de Luml ey ont t r avai l l é de-
pui s 1967 pour ef f ect uer l es r e-
l evés et l es moul ages de r oches
gr avées qui se t r ouvent auj our -
d'hui au musée.
Le Musée des Mer vei l l es, par son
par cour s pédagogi que et l udi que
qui donne aut ant à voi r qu'à écou-
t er , pr ésent e l 'hi st oi r e de l a val -
l ée en t r oi s di mensi ons et sel on
t r oi s t hèmes :
● L'hi st oi r e nat ur el l e : géol ogi ede l a v a l l ée , p r és en t ée s ousf or me de maquet t es en r el i ef etde t ab l es d ' an i m a t i on l um i -neuses.
● L'ar chéol ogi e : di apor amas r e-t r açant des scènes de l a vi e quo-t i di enne à l 'Age du Br onze, met -t ant en s i t uat i on l es f am i l l esdes ber ger s , l eur s ac t i v i t és etl eur s r i t es ; moul ages en r ési nedes r oches gr avées et st èl e gr a-vée or i gi nal e di t e du "Chef det r i bu", ai ns i que des obj et s dé-couver t s l or s de f oui l l es : pot e-r i es, ar mes, out i l s.
● Les ar t s et t r adi t i ons popu-l ai r es : une der ni èr e par t i e s'i ns-c r i t dans l a c on t i nu i t é dessi ècl es, mont r ant l 'ancr age de l avocat i on past or al e, l es t hèmesdes gr avur es que l es ber ger s ontc ont i nué à r éa l i s er au f i l dut emps , l ' i mmuabi l i t é du quot i -di en.
LE MUSÉE DES MERVEILLES : par t i ci per à l a pr o-
t ect i on d'un l i eu f r agi l e, par une act i on d'i nf or -
mat i on,
43
ORGANISATEURS DE L’UNIVERSITÉ D'AUTOMNE
Ér i c BLOTBer nadet t e COSSONChr i st i an DESPLATS
Chr i st i an DORETRené VOLOT
et
LE PARC NATIONAL DU MERCANTOUR
ANIMATION DES DÉBATS
Chr i st i an DESPLATS
AVEC LA PARTICIPATION DE
Er i c de BACKER, Musée des Mer vei l l es
Cl aude GONELLA, Di r ect i on Dépar t ement al e de l ’Agr i cul t ur e
et de l a For êt des Al pes- Mar i t i mes
Jean- Paul HÉTIER, I nst i t ut des Aménagement s
Régi onaux et de l ’Envi r onnement (IARE)
Vér oni que PETIT- UZAC, At el i er Techni que des Espaces Nat ur el s (ATEN)
Gi l l es VALENTIN- SMITH,Réser ves Nat ur el l es de Fr ance
CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE
PARC NATI ONAL DU MERCANTOURC. JOULOT ( p. 23 et 3 7 ) , G. LAMBART ( p. 37 ) , P. PIERINI ( p. 4 ) ,
M. ROSSI ( p. 3 1 ) , J. SARROT ( p. 17 ) .