les fouesnantais du bout du monde ces fouesnantais venus d

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mag Fouesnant-les Glénan www.ville-fouesnant.fr Cahier spécial N o 14 Mai 2013 mag Fouesnant-les Glénan www.ville-fouesnant.fr Cahier spécial N o 14 Mai 2013 Xxxxx Les Fouesnantais du bout du monde mag Fouesnant-les Glénan www.ville-fouesnant.fr Cahier spécial N o 15 Juillet 2013 Ces Fouesnantais venus d’ailleurs Mitsuyo sur la scène de Nara (Japon)

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Cahierspécial

No 14Mai 2013

Xxxxx

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Cahierspécial

No 14Mai 2013

Xxxxx

Les Fouesnantaisdu bout du monde

magFouesnant-les Glénan

www.ville-fouesnant.fr

Cahierspécial

No 15Juillet 2013

Ces Fouesnantais venus d’ailleurs

Mitsuyo sur la scène de Nara (Japon)

2 l Fouesnant-les Glénan l Cahier spécial juillet 2013

> Cadre de vie

Forcément. Après nous en être allés à la rencontre des Fouesnantais du bout du monde (voir Fouesnant Magazine du mois de mai), la tentation était grande de croiser le chemin de ces étrangers qui ont choisi d’habiter et de vivre à Fouesnant. Nous n’avons pas su y résister et nous avons donné rendez-vous à dix hommes et femmes venus d’ailleurs. Leurs choix ont été souvent le fait des hasards de la vie, leur destin a parfois basculé à l’occasion de rencontres fortuites. Et la plupart du temps, Fouesnant a été le plus improbable des havres de paix dont ils avaient rêvé. Pourtant, tous l’ont adopté. Tous ont succombé à son charme, séduits par la qualité du cadre de vie, par la beauté de l’environnement préservé, par la richesse de ses structures culturelles et sportives. Et, aussi, par la chaleur des Fouesnantais. Des liens se sont tissés, des relations se sont nouées. Car, si la ville est attractive, Fouesnant est aussi une ville accueillante qui sait ouvrir ses bras et son cœur à ceux et à celles qui ne demandent qu’à l’aimer.

Aux quatre coins de la ville, nous avons ainsi rencontré Severino, l’Italien, qui a quitté son petit village du Frioul, il

y a bien longtemps, pour suivre les enfants du pays qui s’en allaient gagner leur vie ail-leurs ; Ami la Suédoise qui n’a jamais oublié la (belle) façon dont elle fut accueillie dans le système éducatif, elle qui ne parlait guère le Français ; Ulrike l’Allemande qui, après un périple à vélo avec ses enfants, décida de ne plus retourner chez elle Outre-Rhin, conquise par la chaleureuse cordialité des Fouesnan-

tais ; Abdoulaye le Sénégalais qui, au terme d’un long parcours, est venu faire chanter ses couleurs sur les murs de nos espaces culturels ; Jarek, le pasteur polonais, qui s’est éloigné de sa patrie par amour pour la France et pour se mettre au service de l’Eglise ; Barbara l’Améri-caine foudroyée par l’austère beauté de Mousterlin sous la pluie qui en oublia qu’en face, au-delà de l’océan, elle avait connu une autre vie entre Philadelphie et New-York ; Bente la Danoise qui servit les rois et les altesses dans son établissement de Copenhague mais s’inventa un Danemark tempéré du côté du Letty ; Valentina la Russe qui délaissa son Ukraine natale pour les côtes normandes puis coula des jours heureux sur le littoral fouesnantais avant de connaître des jours plus sombres ; Nigel le Britannique qui voyagea beaucoup durant sa vie professionnelle puis se posa au Cap-Coz afin d’avoir toujours la mer à portée du regard ; Mitsuyo, enfin, la Japonaise à la voix cristalline qui s’en vint, un jour, à Paris, par amour de la musique et de la culture française et qui, soprano soliste, s’épanouit désormais au sein de la chorale de Fouesnant. Severino, Ami, Ulrike, Abdoulaye, Jarek, Bar-bara, Valentina, Bente, Nigel, Mitsuyo. Quel beau début pour un poème. Celui qui chante la joie de vivre dans la disparité. Celui qui raconte le bonheur d’habiter à Fouesnant. Celui des étrangers au paradis.

Etrangers au paradis

Directeur de la publication : Roger Le GoffRédaction : Jean-Yves Le Dréau Conception et réalisation : PhileasRoutage : OCEADistribution : La PosteTirage : 8 100 exemplairesCrédits photos : Ville de Fouesnant

FRANCE

FOUESNANT-LES GLÉNAN,commune d’Europe, est jumelée à Meerbusch (Allemagne).

OFFICE MUNICIPAL DE TOURISME DE FOUESNANT-LES GLÉNAN ***Espace Kernévéleck - BP 14 - 29170 Fouesnant - Tél. 33 (0)2 98 51 18 88 - Fax 33(0)2 98 56 64 02

E-mail : [email protected] - Web : www.tourisme-fouesnant.fr - Site locations saisonnières : www.fouesnant-tourisme.com - GPS : N 47°53’24’’ - W 04°00’50’’

Édition : Office Municipal de Tourisme de FouesnantAutorisation préfectorale n° XXXXXXXXXX.Conception & Réalisation :Le Studio tCrédits photos : Xxxx

Ce document n’est pas contractuel. Les informations mentionnées dans la brochure sont données à titre indicatif.Les tarifs indiqués dans la brochure sont ceux établis pour l’année 2010.

Pavillon Bleu

Jean-Yves Le Dréau

> Edito

Avec Bente, le «71» accueillait tout le gotha danois

Le petit village de Severino dans les collines du Frioul

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I �L’étudiante�en�chant�lyrique�de�Nara��est�devenue�la�soliste�de�la�chorale��de�Fouesnant

Mitsuyo : le rossignol japonaisDe tout temps, Mitsuyo Hibi née à Osaka en 1977 a voulu s’exprimer par le chant. C’est une représentation de La Traviata à la télévision qui la mènera à l’art lyrique. Mais la pression quotidienne est forte au Japon et, un jour, Mitsuyo a pris un aller simple pour la France, un pays qui fait toujours rêver les Japonais. Aujourd’hui, à Fouesnant, elle est devenue la soliste (soprano) de « l’Écho des vagues ».

I Il�habite�à�Fouesnant�depuis�42�ans Severino : le carreleur italien« Quand j’ai vu tous les jeunes partir à l’étranger, je me suis dit que je ne pourrais pas continuer à vivre dans mon petit pays. » Severino Brosolo est né dans le village de Mazzarons, niché au cœur des collines du Frioul, dans le Nord-Est de l’Italie, aux confins de l’Autriche et de l’ex-Yougoslavie.

L a vie est rude pour le jeune garçon qui, la hotte sur le dos, remplie de légumes de la petite ferme familiale,

doit parcourir treize kilomètres à pied pour s’en aller au marché de San Daniele « là où on fabrique le meilleur jambon d’Ita-lie ». Alors, à 19 ans, en 1955, Severino met le cap sur Brest où habite une sœur de sa mère. Il y restera onze ans. « Ce sont mes cousins qui m’ont appris le métier de carreleur. » Des chantiers à Quimper lui font découvrir le sud du département. Il en tombe d’autant plus facilement sous le charme qu’un entrepreneur quimpé-rois, séduit par sa façon de travailler la mosaïque, l’embauche. Quand il vient habi-ter à Quimper en 1964, Severino s’est déjà

marié, l’année précédente, avec Odette, la Rouennaise. Si Pascale est née à Brest, son autre fille, Sonia, naîtra à Fouesnant. Les balades dominicales lui ont permis, en effet, de découvrir les beautés de la région et Severino installe sa tente, durant les vacances, au camping de Kerolland à Beg-Meil où il campera durant 37 ans. En un an, il bâtit seul sa maison de Foues-nant (« sauf la dalle et la toiture ») et en 1971, la petite famille s’installe au bas du bourg. Severino a découvert son paradis ! Les plages magnifiques, les allées de rho-dodendrons et puis les cerisiers « qui me rappelaient mon petit pays natal. » Voilà maintenant 17 ans que Severino a pris sa retraite ; il fréquente beaucoup les allées

de pétanque avec les multiples amis et les parquets des amateurs de danse de salon avec Odette. Severino qui avoue avoir quelque peu oublié l’italien « mais pas le patois du Frioul » n’a jamais demandé la nationalité française « Pourquoi ? » sourit-il, « je suis Breton ».

Severino, épanoui à Fouesnant depuis 1971

Mitsuyo et son petit « grand arbre » dans leur maison de Fouesnant

Après avoir quitté Osaka, trop polluée pour sa santé précaire, Mitsuyo et sa famille vont habiter à Nara, ancienne

capitale du pays. Elle fréquente le conserva-toire, prend des cours de musicologie, suit des stages de théâtre, enseigne à l’école primaire. Une vie intense qui lui donne des idées d’échappée belle. Pourquoi pas la France, pays de grand prestige au Japon ? En 2007, la jeune Japonaise débarque à Paris. Elle fréquente l’École nationale de musique, travaille l’opéra. Pour vivre, elle enseigne à des jeunes japonais et est responsable

d’un petit salon de pâtisserie Japonaise. Mais lors d’une fête de voisins, Mitsuyo a rencontré Éric Ségura dont les parents se sont installés à Fouesnant. Le mariage aura donc lieu à l’église du bourg en 2009. Le papa et la maman ont fait le déplacement de Nara et une dizaine d’amis japonais sont présents. Le repas de noces a lieu à l’Hôtel de la Pointe à Mousterlin. En 2012, naît Thomas Daïki (le grand arbre en japonais). L’univers de la musique s’est quelque peu éloigné de la passionnée d’art lyrique. Lors du Forum des associations où Éric, féru de

culture japonaise, est venu présenter son association d’aïkido, un art martial japonais dont il est professeur, Mitsuyo rencontre, par hasard, André Chambon, le président de la chorale « L’Echo des vagues ». On parle, bien sûr, musique et chant. Et voilà le rossi-gnol japonais intégré au sein des choristes fouesnantais qui ne tardent pas à en faire leur soliste. En retrouvant le chant, Mitsuyo s’est entourée d’amitiés nouvelles. Et le 12 juillet, elle interprétera Mozart sur le devant de la scène. Éric et Thomas Daïki seront sûrement au premier rang.

elen.cadoret
Barrer
elen.cadoret
Texte inséré
J

4 l Fouesnant-les Glénan l Cahier spécial juillet 2013

Nigel, à deux pas de la plage du Cap-Coz

Après des études à la faculté de Dakar puis au Centre culturel américain pour maîtriser l’anglais, Abdou se tourne vers

le tourisme et s’en va en Tunisie où il obtient son BTS à Sidi Bou Saïd. Il travaille dans un hôtel puis dans une agence de voyages. Mais, déjà, son petit carnet ne quitte pas le fond de sa poche. « J’y mettais la part de rêve, celle qui permet de s’évader de la vie quotidienne » La mère d’un ami l’encourage à agrandir son travail à l’encre de Chine. Premières expositions au festival international des peintres voyageurs. « Chez moi, le dessin

précède l’idée » On lui demande de décorer une boîte de nuit puis un hôtel. C’est la vie d’artiste rythmée par les percussions des djembés. Abdou découvre qu’il a de la magie au bout des doigts, donne un concert à Tunis avec des amis. « En musique, l’important, c’est l’échange. Il ne faut pas essayer de jouer plus fort que l’autre ». A Nabeul, il rencontre sa femme, Isabelle, qui a des attaches du côté de Fouesnant et, après un détour par le Sénégal, la rejoint en Bretagne, où naît la petite Maïlys en 2007. L’artiste doit se reconstruire au niveau pictural et musical, reconstituer ses réseaux.

Il donne des cours de rythmique pendant deux ans au collège de Kervihan, expose à l’Office de tourisme de Fouesnant, à l’Athéna d’Ergué-Gabéric et, tout récemment, à l’Agora de Saint-Evarzec. Toujours prêt à dégainer sa darbouka, il n’hésite pas, l’an dernier, à aller à la conquête du Canada et de Montréal. Abdou vient de réaliser un livre pour les enfants « Un boubou pour mon doudou », consultable à la Médiathèque de l’Archipel. « Je suis heureux à Fouesnant, confie-t-il même si je voudrais davantage m’investir. La couverture végétale du pays me rappelle ma Casamance natale. »

Après avoir fait ses études à l’université de Philadelphie, Barbara Hutzler se retrouve dans le monde des grands magasins et

dans le milieu de la mode à New-York. La chaîne « Bloomingdale’s » (plus de 10 000 personnes) organise, chaque année, la promotion d’un pays étranger. Et voilà Barbara à Paris pour tester les produits français et rencontrer les fournisseurs. Patrick Verdaguer travaille, quant à lui, dans une agence de publicité qui imagine le packaging de l’opération. Ce sera le coup de foudre franco-américain. Après avoir mené à bien leur travail, Barbara et Patrick larguent

les amarres et créent leur propre agence de publicité spécialisée dans l’univers de la res-tauration collective. Ils se marient en 1988. En 1993, ils éprouvent le besoin de souffler, de prendre des vacances en bord de mer. Ils découvrent Mousterlin et l’Hôtel de la Pointe en septembre, sous la pluie qui ne cesse de tomber durant tout leur séjour. Barbara tombe amoureuse « de cet endroit magique où la mer est pleine et où la lumière change tout le temps » Deux ans plus tard, ils ouvrent « la boutique de Mousterlin », un magasin d’ar-ticles de plage qui leur permet d’exercer une

activité saisonnière. Durant plusieurs années, le couple connaîtra « l’extraordinaire chaleur et solidarité des gens de la pointe ». Mais en 2008, c’est l’accident de santé. Barbara en gar-dera des séquelles physiques. Elle emménage dans une maison rénovée du centre de Foues-nant. Désormais les voyages aux États-Unis se sont espacés. Mais le bateau rôde de plus en plus souvent dans la baie pour traquer le lieu et le bar. Barbara, elle, ne se lasse pas de contempler la côte et la mer. « Chaque jour, il y a des rochers qui poussent à Mousterlin. »

Barbara, sous le charme de la lumière mousterlinoise

> Cahier Spécial

I���De�Ziguinchor�à�Fouesnant�avec�la�musique��et�la�peinture�comme�passeport

Abdoulaye : l'artiste sénégalaisImprobable parcours que celui d’Abdoulaye Sané, un Sénégalais né en 1965 en Casamance, près de Ziguinchor, et qui, après un long séjour en Tunisie où il a rencontré sa femme Isabelle, débarque à Fouesnant avec son carnet de dessin et sa darbouka, un instrument de percussion orientale. Depuis, il déroule ses rêves entre lieux culturels et salles de concert.

Barbara Hutzler n’imaginait pas qu’elle quitterait un jour la côte Est des États-Unis où elle est née à Baltimore (Maryland) en 1955 pour venir vivre de l’autre côté de l’Océan, à la pointe bretonne. Mais l’amour est passé par là et Barbara est devenue la plus Mousterlinoise des Américaines.

I��Elle�est�tombée�amoureuse��

de�la�station�un�jour�de�pluie�

Barbara : l'Américaine de Mousterlin

Abdoulaye : la magie au bout des doigts

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I La�Danoise�a�dirigé�l’hôtel�le�plus�réputé��de�Copenhague�durant�17�ans

Bente : l'excellence scandinaveDurant 17 ans, Bente Mortelsen a dirigé le « Nyhavn Hôtel », un établissement cinq étoiles de Copenhague qui accueillait tout le gotha danois (dont les souverains du Danemark). Après avoir achevé leur carrière à l’hôtel Armoric de Bénodet, Bente et son mari, Erwin Clément, coulent des jours heureux près de la Mer Blanche. Avec une vue imprenable sur la chapelle Saint-Sébastien.

I Le�Britannique�s’épanouit�dans�sa�retraite�paisible�du�Cap-Coz Nigel : le gentleman anglais

Nigel O’Brien installé, en compagnie de son épouse Marie-Claire, à deux pas de la plage du Cap-Coz, cultive avec opiniâtreté l’art de la retraite paisible. En parfait gentleman, il alterne les plaisirs de la balade et les séances de cuisine parfumée aux épices du monde, avant d’accueillir, à l’heure des vacances, tous ses amis d’Outre-Manche.

Après avoir émigré en Irlande du Nord, la famille O’Brien fait un passage à Londres avant de revenir s’installer

dans sa région natale, à Tunbridge-Wells dans le Kent. C’est là qu’est né Nigel en 1946. Il fera la quasi-totalité de sa car-rière dans le marketing pour les Compa-gnies aériennes et sera amené à beaucoup voyager : Londres, Paris, Francfort, Sydney. En 1973, il rencontre Marie-Claire, une Scaëroise, qui travaille comme comptable en Angleterre. La cérémonie de mariage aura lieu à Scaër en 1975. Mais dans une autre vie, la jeune femme a travaillé à

l’Hôtel de Bretagne de Beg-Meil et a de la famille au Cap-Coz. La destination des vacances est donc toute trouvée. Et quand approche l’heure de la retraite, le couple fera construire sa résidence, à quelques mètres de la mer, face à la baie de La Forêt. C’est là qu’en 2004, Nigel et Marie-Claire viendront se poser, sans avoir réellement coupé les ponts avec l’Angleterre puisqu’ils y retournent deux fois par an pour revoir la famille et les amis. Tandis que Marie-Claire s’occupe du secrétariat du Tennis-club fouesnantais, Nigel multiplie les balades à pied et à vélo, fréquente assidument les

restaurants et prépare des petits plats pour son épouse. Face aux attaques sournoises dont elle est l’objet, il défend la cuisine anglaise et les « Fish and chips » et avoue qu’il a parfois la nostalgie des pubs et de la bière anglaise. Pas question pour autant de s’en retourner vivre Outre-Manche. « La qualité de la vie, ici, est superbe ». Et puis, quand vient le soir, les deux postes de télévision sont allumés. L’un pour les informations françaises. L’autre pour les « news » britanniques.

Nigel, à deux pas de la plage du Cap-Coz

Bente : le bonheur près de la chapelle Saint-Sébastien

Bente est originaire du Nord du Dane-mark. Elle est née en 1937 à Fjer-ritslev dans le Jutland du Nord. Après

des études de comptabilité et d’économie à l’université de Copenhague, elle prend la direction du « Nyhavn Hotel », un des fleu-rons de l’hôtellerie danoise qui fait partie de la chaîne des hôtels de charme « Roman-tik hôtels international » (187 hôtels dans 18 pays). Bente assure alors le marke-ting de six autres hôtels de la chaîne. Le « 71 » de Copenhague occupe une bâtisse du XVIIIe siècle est c’est à l’occasion d’une convention internationale de la chaîne en

Suisse que la Danoise rencontre l’Alsacien, Erwin Clément, président des « Romantik hôtel » pour la France. Ils se marient au Danemark et Bente rejoint son époux à la tête du château de Barembach, un restau-rant « 3 étoiles » de Schirmeck en Alsace, fréquenté par une clientèle internationale. Mais le climat alsacien est rude en hiver et chaud en été et Bente éprouve le besoin de retrouver la fraîcheur de son Danemark natal. Ce sera la Bretagne et l’hôtel Armo-ric de Bénodet où ils arrivent en 1994. Un an plus tard, après d’importants travaux, l’établissement acquiert sa troisième étoile.

Après avoir piloté l’hôtel durant dix ans, Bente et Erwin qui ont acheté une mai-son près de la Mer Blanche, à Fouesnant, passent le relais à un Savoyard et à une Suédoise. Les temps sont venus de profiter des chapelles de Fouesnant, de l‘Archipel, de la Médiathèque et d’une ville dont ils admirent la propreté et le fleurissement. « J’aime les Bretons parce qu’ils sont comme les Danois : sincères dans leurs sentiments et sérieux dans leur travail » sourit Bente.

I���De�Ziguinchor�à�Fouesnant�avec�la�musique��et�la�peinture�comme�passeport

Abdoulaye : l'artiste sénégalaisImprobable parcours que celui d’Abdoulaye Sané, un Sénégalais né en 1965 en Casamance, près de Ziguinchor, et qui, après un long séjour en Tunisie où il a rencontré sa femme Isabelle, débarque à Fouesnant avec son carnet de dessin et sa darbouka, un instrument de percussion orientale. Depuis, il déroule ses rêves entre lieux culturels et salles de concert.

6 l Fouesnant-les Glénan l Cahier spécial juillet 2013

> Cahier Spécial

Jarek Reda est né en 1970, à Minsk Mazowiecki, en Mazovie, à une quarantaine de kilo-mètres de Varsovie, la capitale polonaise.

On est en pleine période communiste et l’Église est le seul bastion de résistance où les gens se sentent libres. Le jeune étudiant, pratiquant, comme une grande partie de la population, fré-quente les mouvements de jeunes catholiques et, bien sûr, fait plusieurs fois à pied (300 km en 10 jours) le pèlerinage à Czestochowa où se trouve le sanctuaire consacré à la Vierge noire. Le cœur spirituel de la Pologne. « C’est à la suite d’un pèlerinage, après mon bac, que j’ai décidé de devenir prêtre ». Jarek appartient à cette « génération 89 » qui a vu la Pologne être le premier pays à se libérer du joug commu-niste dans le sillage de Walesa et Solidarnosc. En 1997, il est ordonné prêtre à Varsovie. Il y restera jusqu’en 2011. Francophile et franco-

phone depuis ses années-lycée (7 heures de français par semaine), Jarek se met à la dispo-sition de son évêque pour venir en France où l’on manque de vocations. Après une rencontre du prélat polonais et de l’évêque de Quimper, Mgr Le Vert, à Lourdes, la décision est prise : ce sera la lointaine Bretagne et Fouesnant : « La route la plus courte fait 2 200 km. C’est long en voiture ». Mais l’accueil de la commu-nauté et de la municipalité est chaleureux. La paroisse est dynamique, les gens sont accueil-lants, la ville est jolie et sympathique. À peine si le prêtre polonais a parfois des nostalgies de grande ville. Il a été nommé pour trois ans renouvelables. Après ? « Je n’ai pas mon destin entre mes mains » sourit Jarek Reda.

I Il�a�quitté�Varsovie�en�2011�pour�prendre�en�charge��la�paroisse�de�Fouesnant�

Jarek : le curé polonais

En 1992, un drôle d’équipage surgit au cœur de l’été fouesnantais. Ulrike Werner et ses deux petites filles juchées sur leur

tandem s’y accordent quelque repos avant de reprendre un tour de Bretagne qui durera quatre mois. Un voyage de ressourcement après une rupture familiale difficile Outre-Rhin. « A Foues-nant, l’accueil a été génial » se souvient Ulrike. Au point qu’à l’issue du périple breton, sa déci-sion est prise. Elle ne retournera pas en Alle-magne et ses enfants iront à l’école de Foues-nant. Née à Bad Kreuznach (Rhénanie-Palatinat) en 1960, Ulrike laisse derrière elle, son travail

d’assistante sociale, ses parents, ses amis. Mais à Fouesnant, son intégration se passe merveil-leusement bien du côté de la chapelle Sainte-Anne. Elle rencontre les autres parents d’élèves, donne des cours d’initiation à l’allemand dans les classes primaires ou au Comité de jume-lage, élève ses jeunes enfants, s’imprègne de la culture bretonne (« mon premier achat a été un bilig pour faire des crêpes »), construit les décors du vieux village de Kerbader, dessine l’affiche de « Noël pour tous ». Ulrike fait désor-mais partie de la grande famille fouesnantaise. Depuis 12 ans, elle est la représentante d’une

société allemande qui s’occupe de locations saisonnières. Ses deux filles, Carolin (25 ans) et Miriam (23 ans) sont entrées dans la vie profes-sionnelle : l’aînée exploite une petite ferme bio, la cadette est interprète en langue des signes. Ulrike a refait sa vie et s’est installée à deux pas du marais de Mousterlin où elle s’épanouit avec Armand, son mari, et leur fils Yann. Pourtant, parfois, Fouesnantaise revendiquée, elle prend ses biligs et s’en retourne à Bad Kreuznach. Histoire de faire connaître le goût des crêpes bretonnes à ses amis allemands.

Dans une autre vie, Ulrike Werner était assistante sociale du côté de Mayence en Allemagne. Aujourd’hui, elle trône derrière les biligs des Amis de Kerbader ou du Comité des fêtes de Fouesnant et se sent définitivement bretonne. Elle revendique cependant sa double appartenance aux cultures française et allemande.

I Derrière�ses�biligs,�elle�est�la�plus��Bretonne�des�Allemandes

Ulrike : la cousine germaine

C’est en septembre 2001 que Jaroslaw Reda est arrivé de sa lointaine Pologne pour prendre les rênes de l’ensemble paroissial Fouesnant, La Forêt-Fouesnant, Saint-Évarzec. Près de deux ans après son arrivée, le nouveau curé fouesnantais est bien intégré dans un environnement dont il ne se fatigue pas de découvrir les charmes et bien adopté par une population où tout le monde l’appelle désormais « Jarek ».

Ulrike, dans la grande famille fouesnantaise

Jarek, pasteur d’une paroisse dynamique

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I Des�bords�de�la�Volga�aux�rivages�de�FouesnantValentina : le charme slave

I Les�cadences�de�la�«�Gympa�»��au�service�du�bien-être

Ami : la prof' suédoiseAnn-Marie Stener est une inconnue à Fouesnant. En revanche, au collège Saint-Joseph, tout le monde connaît Ami le Fur, professeur d’EPS de l’établissement. Retour sur la trajectoire d’une professeur d’éducation physique suédoise dont la vie allait basculer, en 1982, lorsqu’elle rencontra à Val Thorens, Alain Le Fur, un Chamoniard, moniteur de l’UCPA qui en devenant son mari allait lui faire quitter sa Scandinavie natale.

Née à Vorochilovgrad, en 1954, à une époque où l’Ukraine faisait encore partie de l’ex-URSS, Valentina va rapidement gagner Samara (Kuïbichev) et les bords de la Volga, à quelque 800 km de Moscou où Philippe, un Français sensible au charme slave de Valentina, lui demandera de l’épouser. Le couple s’installe à Fouesnant en 2008.

A Samara, une ville de 1 200 000 habi-tants, on est fier de son usine de construction de fusées et de véhicules

spatiaux. C’est sur les bords de la Volga que sera construit le célèbre Spoutnick, première étape qui conduira plus tard Gagarine dans l’espace. Valentina se souvient de l’immense fête qui accompagna l’exploit. La jeune étu-diante devient professeur de biologie mais les temps du communisme sont rudes. Aussi, quand arrive la perestroïka de Gorbatchev, Valentina devient-elle professeur particulier. Philippe viendra la chercher pour la conduire en Normandie où vit ce polyglotte, conserva-teur général des bibliothèques. Fouesnant, il connaît depuis longtemps pour y avoir passé de nombreuses vacances et, quand sonne l’heure de la retraite, le couple, après

un bref passage à Plomeur, dans le Pays Bigouden, s’installe dans la descente du Douric. Amoureux des bords de mer foues-nantais, Valentina et Philippe multiplient les escapades littorales, le long du sentier côtier, à Bot Conan, aux Glénan : « C’était les années-bonheur » murmure Valentina. Un ultime voyage en Russie. « Nous sommes revenus avec mon petit-fils, Miroslav qui va désormais à l’école à Fouesnant. » Les jolis yeux de Valentina se sont brouillés. Il y a quelques mois, en décembre, Philippe s’en est allé pour des pays d’éternité. La maison semble désormais bien grande dans les bas de Fouesnant. Retourner en Russie ? « Non j’ai des amis, je me suis inscrite au club de judo. Ma vie est ici. »

C’est dans l’Östergötland (Côte Est de la Suède), pays de lacs et de forêts, qu’Ami a vu le jour à

Finspang en 1953. Après avoir obtenu son diplôme d’éducation physique et sportive en 1974, elle enseigne l’E.P.S durant 8 ans en Suède. Un voyage scolaire à Val Thorens, au début des années 80, va sceller son des-tin. Elle rencontre Alain, un moniteur de ski de Chambéry, qu’elle épousera dans sa ville natale en 1983. Dans la foulée, Ami passe son brevet d’état de danse pour enseigner la Gympa suédoise (mélange de fitness et d’entretien physique en musique) en France. Johanna naît à Chambéry en 1984, Helena

à Chamonix en 1986. Alain dont le père est breton a la fibre celte et joue de la flûte irlandaise. Un premier poste estival à l’UCPA du Renouveau de Beg-Meil permet à son épouse, Ami, de goûter l’air de la Bretagne. En 1986, on le retrouve à Bénodet. Dès 1990, Ami donne des cours de Gympa à Quimper. En 1994, elle devient professeur d’éducation physique et sportive en France. Elle est titu-larisée à Fouesnant, malgré la barrière de la langue. Elle en sait encore gré à la Direction départementale de l’enseignement catho-lique. Son mari reconverti dans le professorat l’a rejointe dans le même établissement. Ins-tallée au Letty, elle n’en finit pas de goûter le

plaisir d’habiter dans un pays de lumière, de fraîcheur où l’on peut encore se balader en solitaire sur la plage. Seule lui manque, peut-être, la liberté des vastes étendues de forêts et de neige. Désormais, il lui suffit d’avoir accompli son rêve d’unir son pays natal et son pays d’adoption dans le cadre du projet Comenius qui a permis aux scolaires foues-nantais de découvrir le collège suédois de Lund où elle débuta sa carrière, il y a 30 ans, en compagnie des élèves allemands de Meer-busch associés à la démarche : « Comment ne pas être heureuse à Fouesnant ? souligne Ami. De mes salles de cours, je vois la mer ».

Ami, heureuse dans un environnement privilégié

Valentina : amoureuse des bords de mer

Retrouvez votre prochain cahier spécial en octobre

Le monde onirique d’Abdoulaye Sané

Retrouvez votre prochain cahier spécial en octobre

Mitsuyo a connu le théâtre japonais

Bente (au centre) en compagnie du père de Henri de Montpézat (prince consort) à droite

Valentina au cœur de l’hiver russe

Ami la suédoise, grande adepte du ski nordique

Patrick et Barbara ont multiplié les voyages en Amérique