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6 Les femmes autochtones et le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) Amérique latine Prévention de la violence à l’égard des jeunes femmes et des adolescents engagés ou risquant fortement de s’engager dans une relation violente à El Alto, Bolivie Titre du projet : Prévention de la violence à l’égard des jeunes femmes et des adolescents engagés ou risquant fortement de s’engager dans une relation violente à El Alto, Bolivie Domaine d’action/programme : Violence à l’encontre des femmes Durée du projet : juin 2002-février 2005 (deux ans et huit mois) Lieu : El Alto, Bolivie Bénéficiaires : Jeunes femmes et adolescents d’El Alto Agent(s) d’exécution : Bureau d’UNIFEM pour la région andine Agent(s) de réalisation : Centre de promotion de la femme Gregoria Apaza (CPMGA) Source de financement : Fonds d’affectation spéciale pour les actions visant à éliminer la violence à l’égard des femmes, New York Vue d’ensemble Depuis 1995, le Centre Gregoria Apaza élabore des activités pour mieux faire comprendre et prévenir la violence à l’encontre des femmes. En 2002, des délibérations institutionnelles et des consultations tenues avec la par- ticipation active d’adolescents et de jeunes femmes ont mis en évidence que les relations violentes constituaient une facette supplémentaire du pro- blème de la violence à l’égard des femmes. Ce type de comportement pèse sur le rôle des femmes dans les relations, banalise la violence et contribue à perpétuer des stéréotypes discriminatoires à l’égard des femmes. Les adolescents, et les jeunes femmes en particulier, considèrent que la violence sexuelle fait partie des relations amoureuses. Elle n’est pas as-

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Les femmes autochtoneset le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM)

Amérique latine

Prévention de la violence à l’égard des jeunes femmes et des adolescents engagés ou risquant fortement de s’engager dans une relation violente à El Alto, Bolivie

Titre du projet : Prévention de la violence à l’égard des jeunes femmes et des adolescents engagés ou risquant fortement de s’engager dans une relation violente à El Alto, Bolivie

Domaine d’action/programme : Violence à l’encontre des femmes

Durée du projet : juin 2002-février 2005 (deux ans et huit mois)

Lieu : El Alto, Bolivie

Bénéfi ciaires : Jeunes femmes et adolescents d’El Alto

Agent(s) d’exécution : Bureau d’UNIFEM pour la région andine

Agent(s) de réalisation : Centre de promotion de la femme Gregoria Apaza (CPMGA)

Source de fi nancement : Fonds d’aff ectation spéciale pour les actions visant à éliminer la violence à l’égard des femmes, New York

Vue d’ensemble

Depuis 1995, le Centre Gregoria Apaza élabore des activités pour mieux faire comprendre et prévenir la violence à l’encontre des femmes. En 2002, des délibérations institutionnelles et des consultations tenues avec la par-ticipation active d’adolescents et de jeunes femmes ont mis en évidence que les relations violentes constituaient une facette supplémentaire du pro-blème de la violence à l’égard des femmes. Ce type de comportement pèse sur le rôle des femmes dans les relations, banalise la violence et contribue à perpétuer des stéréotypes discriminatoires à l’égard des femmes.

Les adolescents, et les jeunes femmes en particulier, considèrent que la violence sexuelle fait partie des relations amoureuses. Elle n’est pas as-

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similée à une forme de violence mais est apprise et vécue comme quelque chose d’inhérent au rôle de la femme dans une relation.

En Bolivie, la loi 1674 contre la violence dans la famille et le plan national pour éliminer la violence sexiste portent sur les relations entre époux et concubins mais aucun instrument juridique ne dénonce ni ne sanctionne les comportements violents avant le mariage. Les relations vio-lentes avant le mariage sont un sujet qui n’a pas encore été cerné, débattu ni traité, alors que le nombre d’adolescentes victimes de violence dans leurs relations augmente.

Objectifs visés

Objectifs généraux

Réduire la violence dans les relations entre adolescents à El Alto par des actions de prévention et une assistance, de façon à contribuer à l’édification d’une société se caractérisant par l’égalité des sexes.Fournir une assistance de qualité aux adolescents et aux jeunes femmes engagés dans des relations violentes.Contribuer aux initiatives éducatives visant à faire évoluer la si-tuation de la violence à l’égard des femmes.Sensibiliser l’opinion à la question et à l’absence de politiques publiques pour y faire face, faire inscrire la question dans les programmes d’action du gouvernement.

Activités

Mise en place d’un service de soutien psychologique.Institutionnalisation d’ateliers d’information sur la question dans les établissements d’enseignement du second degré, s’ap-puyant sur l’ouvrage intitulé In love or in Danger? (Relations amoureuses ou danger ?).Organisation de stages de formation et d’éducation pour les adolescents et les animateurs de groupes de jeunes.Formation d’enseignants.Diffusion d’informations par l’intermédiaire des stations de ra-dio.Autres activités de diffusion.Présentation de la question à travers des réseaux d’El Alto.Réalisation de travaux de recherche sur cette question à El Alto.

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Stratégie mise en œuvre

La stratégie mise en œuvre s’est articulée autour de trois axes :

Prévention

Développer les connaissances et améliorer les compétences des adolescents eux-mêmes pour lutter contre la violence à l’école.

Diffuser des informations sur les droits de l’homme et la vio-lence sexiste afin de former les adolescents scolarisés pour en faire les promoteurs de l’équité des hommes et des femmes.

Mieux sensibiliser l’opinion publique à la violence sexiste, no-tamment à celle dont sont victimes les adolescentes et les jeunes femmes.

Assistance

Fournir une assistance selon des méthodes adaptées aux adoles-centes et aux femmes victimes de violence sexiste.

Informer les adolescents sur les moyens de faire évoluer les sté-réotypes sexuels dans leurs relations.

UNIFEM

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Travaux de recherche

Promouvoir les travaux de recherche témoignant de l’impor-tance du phénomène à El Alto.

Participants

L’agent d’exécution de ce projet est le bureau d’UNIFEM pour la région andine; son agent de réalisation, le Centre de promotion de la femme Gre-goria Apaza, qui est appuyé par Caritas.

Changements spécifiques induits par le projet

180 jeunes ont fréquenté le service de consultations, dont 70 % de femmes et 30 % d’hommes (36 % du chiffre prévu).1 508 jeunes ont reçu des informations sur le service et les résul-tats des travaux de recherche.294 jeunes ont participé au projet en tant qu’animateurs, dont environ la moitié d’hommes (59 % du chiffre espéré).Un enseignant a participé au projet (contre 24 attendus).26 programmes ont été diffusés.Des expositions, trois productions théâtrales et deux groupes de discussion ont été organisés pour promouvoir la non-violence dans les relations.14 réunions ont rassemblé 19 organisations qui ont travaillé avec les jeunes pour mettre en place le réseau interinstitutionnel des jeunes d’El Alto (RIDJEA).La présentation de travaux de recherche a servi de point de dé-part pour orienter des débats organisés dans le cadre d’ateliers tenus dans des établissements d’enseignement secondaire.

Pérennité des résultats

L’organisation reste déterminée à fournir un appui pour résoudre la ques-tion, surtout au vu des statistiques compilées par les services juridiques proposés aux femmes. Près de 80 % des femmes qui se présentent devant ces derniers disent en effet avoir été victimes d’actes de violence sexuelle de la part de leur partenaire avant de se marier, c’est-à-dire dès le début de leur relation. En 2005, un psychologue familial et un éducateur ont été recrutés pour assurer la qualité de la formation dispensée dans le cadre du projet, dont le Centre a par ailleurs assuré la pérennité sur les plans suivants :

Technique : création et maintenance de centres institutionnels de formation;Social : mise à disposition d’un espace d’intervention et de dé-bat avec les principaux acteurs du projet, notamment les jeunes,

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pour les associer à l’action des pouvoirs publics aux niveaux lo-cal et national;Financier : attribution de 10 000 dollars pour l’année 2005 en attendant l’obtention de nouveaux financements, l’objectif étant d’assurer la fourniture de services intégrés, notamment des acti-vités de formation et une participation au niveau politique.

Transposition des acquis/retombées

L’organisation continue de travailler sur la question des relations violentes chez les adolescents et recherche un financement en s’appuyant sur son expérience.

Enseignements tirés de l’expérience

Même les organisations qui travaillent dans le domaine de la violence à l’égard des femmes s’intéressent depuis peu à cette question. Elle est acceptée et presque banalisée dans une grande partie de la société.Les difficultés auxquelles se heurtent les jeunes filles dans leurs premières relations amoureuses sont incontestables, mais moins frappantes que celles que rencontrent les femmes adultes. Nous avons notamment pu constater que les jeunes femmes avaient moins de difficultés que les femmes adultes à participer aux dé-bats en présence de leur compagnon. Pour faire un travail effi-

Photo des Nations Unies/Isaac

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cace avec ces jeunes femmes, il faut y associer les hommes au lieu de scinder les groupes de travail par sexe. Cette méthode a permis de moins les isoler et a donné de meilleurs résultats, car elle permet aux uns et aux autres d’échanger leurs données d’expérience et d’essayer de s’attaquer ensemble au problème de la violence sexiste.Les activités prévues doivent être assez souples pour pouvoir s’adapter à l’évolution des situations car il est parfois impossible d’obtenir des résultats pour des raisons que l’agent de réalisation ne peut ni prévoir ni maîtriser.

Facteurs ayant contribué au succès du projet

Le travail par groupes de discussion permet d’obtenir de bons résultats et de recueillir des données de qualité.La diffusion d’informations personnalisées à propos du Centre et de son projet, relayées par l’émission de Radio Pachamama.La motivation des bénéficiaires qui étaient contents de recevoir des informations sur la sexualité, le VIH/sida et la violence.

Obstacles ou problèmes recensés au cours du projet

Les objectifs du projet n’ont pas été entièrement atteints pour les raisons suivantes :

Depuis 2000, les organisations sociales et locales sont de plus en plus mobilisées autour de l’accès (contre l’absence d’accès) à la propriété et aux ressources naturelles. Ces thè-mes sont devenus prioritaires dans les actions de ces or-ganisations qui ne réservent pas le même traitement à la question de la violence à l’égard des femmes;Certaines activités ont été interrompues à la suite de rema-niements de la direction de l’agent de réalisation.

Documentation/bibliographie

Deux documentaires sur cette expérience enregistrés sur DVDHuit annonces et trois émissions de radio diffusées par Radio PachamamaQuatre publications utilisées par les responsables lors des stages de formation sur la violence à l’égard des femmes

Pour tout renseignement, s’adresser à :

Bureau d’UNIFEM pour la région andine Courriel : [email protected] de promotion de la femme Gregoria Apaza (CPMGA) Courriel : [email protected]

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Femmes autochtones : développement local et formation aux fonctions de direction, Saraguro, Équateur

Titre du projet : Femmes autochtones : développement local et formation aux fonctions de direction (Mujeres Indígenas : Desarrollo Local y Construcción de Liderazgos)

Domaine d’action/programme : Promotion d’une représentation équitable des deux sexes dans les fonctions de direction et la gouvernance

Durée du projet : 2000-2002 (deux ans)

Lieu : Saraguro, Équateur

Bénéficiaires : Femmes autochtones de Saraguro, personnel technique de la société Mujer a Mujer, conseillers municipaux et personnel municipal de Saraguro

Agent(s) d’exécution : Société Mujer a Mujer

Agent(s) de réalisation : Société Mujer a Mujer

Source de financement : Fonds d’affectation spéciale d’UNIFEM (projet n° ECU-96-WO1)

Vue d’ensemble

En Équateur, le système démocratique se caractérise par une fragilité des institutions et une faible participation à la vie politique. La plupart des Équatoriens, en particulier les femmes et les peuples autochtones, sont en outre exclus de la structure de l’État. Pour mettre un terme à cette exclu-sion, le mouvement autochtone a adopté une stratégie visant à conquérir le pouvoir démocratique et participatif, en prenant d’abord pied dans les espaces de pouvoir locaux (municipalités et territoires).

Depuis la consolidation de la démocratie en Équateur, des membres du pouvoir judiciaire, notamment, ont tenté d’asseoir leur légitimité en faisant valoir leur autonomie. Des juges ont utilisé des lois sur les quotas par sexe pour manifester leur indépendance. Ceci a permis aux partisans de lois sur les quotas d’élargir leur influence. Ainsi, en 1997, une loi impo-sant un quota a été adoptée pour renforcer la présence des femmes sur la scène politique. La loi sur la protection des travailleuses (Ley de Amparo Laboral) a fixé ce quota à 20 %.

En Équateur, d’une façon générale, on s’attendait à ce que des fem-mes soient nommées à des postes politiques pour que le quota puisse être atteint, mais pas à ce que des femmes prennent des décisions ni n’enta-ment des négociations. Ceci était tout particulièrement vrai du mouve-ment autochtone. Les capacités qui font le charisme d’un dirigeant, don d’élocution en public, aisance d’expression et esprit d’initiative, n’ont pas été cultivées chez les femmes autochtones, qui se sont souvent exclues elles-mêmes en ne se comportant pas comme des meneuses.

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Compte tenu du succès remporté par les initiatives qui s’en sont ins-pirées, le bureau d’UNIFEM pour la région andine a élargi le projet de Sa-raguro sur les femmes autochtones, le développement local et la formation aux fonctions de direction pour faire face à l’augmentation et à l’évolution des besoins. Ce projet a été conçu pour répondre à une nécessité, celle de voir émerger sur la scène locale une nouvelle génération de dirigeantes autochtones compétentes et expérimentées qui puissent servir de modèles à d’autres générations de dirigeantes.

Objectifs visés

Le projet s’est articulé autour de quatre axes :Faciliter l’élaboration de politiques et projets municipaux qui tiennent compte des sexospécificités en organisant sept ateliers sur : la législation municipale; le règlement de conflits; la par-ticipation des citoyens et la constitution d’alliances; la prise de décisions et l’organisation; les femmes et le développement; les femmes et l’action des pouvoirs publics; la décentralisation;Mener une étude sur l’accès des peuples autochtones à la justice à Saraguro;Institutionnaliser le centre de formation des dirigeantes autoch-tones de Saraguro en organisant huit ateliers sur : l’estime de soi; la violence sexiste; diriger et participer; les femmes et l’appar-tenance ethnique; les droits économiques et sociaux; les droits culturels; les droits des femmes; les relations;Communiquer et diffuser des informations (programme radio-phonique et bulletin) dans le cadre de huit émissions sur les thè-mes suivants : migrations; violence familiale; droits de l’homme et discrimination; droits des femmes autochtones; accès à la jus-tice; le rôle de la famille à Saraguro; les rôles des femmes; les élections.

Stratégie mise en œuvre

Les besoins et propositions des minorités ethniques et des femmes étant escamotés, ce projet visait à tenter de mieux comprendre les facteurs qui empêchent les femmes autochtones de participer à la vie publique; à faire émerger un commandement fondé sur des valeurs éthiques, démocrati-ques, participatives et tenant compte des spécificités sexuelles et ethniques; à accroître les niveaux de participation des femmes et des organisations autochtones à la prise de décisions.

Ce projet visait en outre à mettre au point des stratégies pour mieux intégrer un encadrement et une gouvernance sensibles à la notion d’équité entre les sexes dans les programmes sur la violence à l’égard des femmes et sur les droits économiques et sociaux. UNIFEM est en effet convaincu que

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si l’on veille à ce que les femmes dirigent tous les aspects de leur vie, aussi bien au niveau individuel que collectif, la gouvernance tiendra compte des sexospécificités et des réponses adéquates seront apportées aux situations marquées par l’inégalité et les différences entre les sexes.

Participants

Fédération interprovinciale des peuples autochtones de Sara-guro (FIIS);Société Mujer a Mujer (notre partenaire dans ce projet);La conseillère municipale autochtone Angelita Chalan et plu-sieurs chefs de département de la municipalité;Association des femmes autochtones de Saraguro (ASOMIS);Association des communautés autochtones de Saraguro (ACIS);Association des communautés et organisations de San Lucas (ACOS);Maison de la femme.

Changements spécifiques induits par le projet (résultats et conséquences);

Un programme d’action en faveur des femmes autochtones de Saraguro a été mis au point.Une commission municipale chargée des sexospécificités a été constituée.

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Vingt-cinq dirigeantes autochtones issues de différents groupes de la région ont pris la défense des droits des femmes autochto-nes et rurales.

Divers

Certains hommes se sont dits intéressés et désireux de participer à d’autres ateliers pour en apprendre davantage sur les rapports hommes-femmes, l’appartenance ethnique, les droits de l’homme, etc.

L’émission de radio locale a sensibilisé ses auditeurs à la question des droits des femmes et aux moyens de prévenir la violence à l’égard des fem-mes.

Pérennité des résultats

Les 25 dirigeantes autochtones qui ont été formées (ainsi que les 130 fem-mes formées auparavant) ont assuré la formation de 930 autres personnes, ce qui représente au total quelque 1 300 bénéficiaires indirects.

Le Président de la Fédération interprovinciale des peuples autoch-tones de Saraguro et de la société Mujer a Mujer ont institutionnalisé le centre de formation des dirigeantes autochtones qui fait maintenant partie de l’organisation à titre permanent.

INDESIC

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Transposition des acquis/retombées

Les personnes qui ont participé au projet pilote initial ont pu observer les initiatives qui s’en sont inspirées et proposer d’autres initiatives analogues, qui ont suscité de l’intérêt et dont la demande de financement a été approu-vée par le Service allemand de développement (DED).

Enseignements tirés de l’expérience

Avant ce projet, les femmes autochtones niaient souvent l’existence de la violence à l’égard des femmes dans leur société. Elles craignaient que leurs efforts pour faire évoluer la nature de leurs relations avec leurs partenai-res et au sein de leur société n’entament l’image forte qu’elles cherchaient à donner de leur groupe ethnique. À mesure que le projet avançait, ces femmes ont compris qu’elles n’affaibliraient pas leur groupe mais qu’au contraire, elles le renforceraient en luttant pour le libérer des sévices qu’el-les avaient subis. Ainsi, tout au long du projet, elles ont appris que la vio-lence n’était pas une composante normale des relations et qu’un groupe fort était un groupe dont aucun membre ne souffrait d’aucune forme de mauvais traitements.

Obstacles ou problèmes recensés au cours du projet

Malgré l’ouverture encourageante affichée par le maire et le Conseil, seuls la conseillère autochtone Angelita Chalan et plusieurs chefs de dépar-tement se sont présentés régulièrement. Le problème vient d’une part de divisions politiques entre les membres du Conseil et d’autre part de l’idée largement répandue selon laquelle la problématique hommes-femmes ne concernerait que les femmes. Notre partenaire, la société Mujer a Mujer, a tenté de maintenir un dialogue, en particulier avec le maire, mais il lui a souvent été difficile de rencontrer ce dernier.

Pour tout renseignement, s’adresser à :

Bureau d’UNIFEM pour la région andine Courriel : [email protected] Téléphone : 593 2 2460 329

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