le triomphe de la cigale
DESCRIPTION
extrait du livreTRANSCRIPT
5
Table des matières
Introduction
1ère Partie : Interviews d’entrepreneurs
J’achète, je stocke, je vends
Je crée, je stocke, et je vends
Je réalise une prestation de service
Je conseille
Je crée un site, il attire du trafic, et je le monétise
Je vends mes créations numériques
Je loue mes objets
Je vends des produits sans les avoir achetés auparavant
2ème Partie : Analyse des bonnes pratiques
J’achète, je stocke et je vends
Je crée, je stocke, et je vends
Je réalise une prestation de service
Je conseille
Je crée un site, il attire du trafic, et je le monétise
Je vends mes créations numériques
Je loue mes objets
Je vends des produits sans les avoir achetés auparavant
p.4
p.9
p.10
p.37
p.62
p.68
p.74
p.96
p.115
p.128
p.135
p.136
p.142
p.147
p.150
p.153
p.158
p.161
p.164
Table des matières
6
3ème Partie : Les outils à connaître
Créez-vous une identité sur le net
Créez un site web gratuitement
Travaillez de n’importe où dans le monde
comme à la maison ou au bureau
Trouvez des compétences
Communiquez avec vos clients
Testez vos produits et ceux de vos concurrents
Apparaissez dans les moteurs de recherche
Monétisez facilement votre site web ou votre blog
Les principales places de marché
4ème Partie : Mieux comprendre le régime
de l’auto-entrepreneur
Auto-entrepreneur :
une activité sous forme d’entreprise individuelle
Les avantages du statut auto-entrepreneur
Entrepreneur déjà en activité
Sortir du régime de l’auto-entrepreneur
Schéma
Conclusion du fondateur de Fotolia et de Zilok
Passez à l’action
Annexe
Bibliographie
Lexique
p.169
p.171
p.181
p.185
p.192
p.195
p.200
p.215
p.226
p.231
p.233
p.235
p.239
p.249
p.250
p.252
p.253
p.259
p.265
p.266
p.270
9
Introduction
Si Jean de la Fontaine avait vécu en 2009, sa fable « La Cigale
et la Fourmi » aurait pris une toute autre tournure. Car après avoir
chanté tout l’été, la Cigale n’aurait pas eu à demander de l’aide à la
Fourmi. Voici plutôt ce qu’elle aurait probablement fait :
Premièrement, elle se serait tranquillement connectée à Internet et
se serait créé un statut d’auto-entrepreneur. Ensuite, elle aurait mis
sa guitare en location sur Zilok ou en vente sur ebay, elle se serait
inscrite sur Wengo pour vendre des conseils de chant, elle aurait
vendu toutes ses photos prises durant l’été sur Fotolia, elle aurait
probablement uploadé ses chansons sur Jamendo pour recevoir
des dons de ses fans, puis elle aurait créé un blog avec de la publi-
cité ou écrit un livre sur son expérience. Livre qu’elle aurait vendu
en ligne … aux Fourmis.
Tout cela lui aurait bien entendu laissé beaucoup de temps pour
préparer de nouvelles chansons en vue de l’été suivant, ou pour-
quoi pas, pour partir en voyage - en mettant au passage sa maison
en location. Car finalement, pour gérer tout cela, tout ce dont la
Cigale a besoin est une simple connexion Internet, n’importe où
dans le monde.
2009 est une année inquiétante sous de nombreux aspects, mais
il faut se rendre à l’évidence : nous vivons une époque formidable.
Imaginez, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, n’im-
porte qui peut générer des revenus en fonction de ses centres d’in-
térêt, et ce depuis chez soi. Il n’y a pas besoin d’argent au départ,
Introduction
10
il n’y a pas besoin d’être un expert technique, il n’y a même pas
besoin d’être très travailleur, il faut juste se lancer, se faire plaisir et
être un petit peu malin.
Pour preuve que le monde change : le 1er janvier 2009, l’État
français a mis à notre disposition un nouveau dispositif : le statut
d’auto-entrepreneur, qui simplifie considérablement les démarches
légales de ceux qui veulent se lancer (en parallèle ou pas d’une
autre activité) et ainsi permet à tout le monde de « Gagner plus ».
Il y a mille façons d’entreprendre. On n’entend parler bien souvent
que de quelques dizaines de success stories, et encore, elles sont
la plupart du temps à tel point romancées que certains croient que
des empires ont été bâtis en une nuit et sur une simple idée. Cela
n’est jamais arrivé. Par contre, les fondateurs se sont acharnés
pendant des années, y ont mis toute leur énergie, leur argent, et le
succès est venu avec plus ou moins de chance. En conclusion, si
vous voulez devenir extrêmement riche, il faudra investir tout votre
temps et votre argent.
Mais est-ce là votre objectif ?
À côté des ces stars, des milliers d’autres entrepreneurs ont tenté
leur chance, certains avec succès d’autres un peu moins. Leurs
histoires ne sont pas moins intéressantes. Elles vous éclairent, au
contraire, sur le cas général de l’entrepreneuriat.
Nous vous parlerons dans ce livre d’un type extrême d’entrepre-
neuriat, qui existe depuis des années aux États-Unis et qui vient de
trouver un nom en France : l’auto-entrepreneuriat. L’objectif d’un
11
auto-entrepreneur n’est pas de faire des millions, mais juste de
générer des revenus complémentaires. L’idée est de viser moins
haut, mais de réussir à coup sûr et sans prendre de risque : pas
besoin d’investir vos économies et pas besoin d’investir beaucoup
de temps, vous pouvez donc auto-entreprendre en plus de votre
travail si vous en avez un, et le tout depuis chez vous.
Devenez riche en temps et / ou en argent. Mieux que ça, faites-le
en vous faisant plaisir et en passant à l’action sur des domaines qui
vous passionnent.
Nous voulons vous montrer qu’un monde d’opportunités s’ouvre à
vous, et qu’elles sont aujourd’hui plus que jamais faciles à saisir. Il
n’a jamais été aussi simple de se lancer, cela ne repose plus que
sur votre volonté.
Ce livre vous explique tout ce que vous devez savoir pour y par-
venir, à travers l’analyse de 20 témoignages réels de français qui,
eux, l’ont déjà fait.
Ce livre est tout sauf une apologie de la paresse, et nous n’avons
pas de méthode magique pour vous faire devenir millionnaire. La
proposition de ce livre est simple mais c’est une promesse : qui que
vous soyez, lisez ce livre et vous serez capable de générer des
revenus intéressants depuis chez vous, grâce à vos centres d’inté-
rêt, sans investir d’argent, et sans quitter votre activité principale si
vous en avez une.
Introduction
12
Ce livre se compose de cinq parties :
• Les témoignages réels de 20 français qui se sont lancés et
qui racontent leur expérience. Tous génèrent aujourd’hui
des revenus réguliers depuis chez eux en n’y consacrant
que quelques heures par semaine au maximum.
Ils reviennent sur le point de départ de leur aventure, les
difficultés qu’ils ont rencontrées, les pièges à éviter, les
outils qu’ils ont utilisés, leurs plus grandes joies et leurs
plus grandes peines.
• À partir de ces témoignages ainsi que de nos expérien-
ces personnelles, nous vous fournissons une analyse
pratique des bons usages et des choses à savoir avant
de vous lancer. Vous trouverez des tableaux récapitula-
tifs classés par catégories d’activité qui vous permettront
de vous situer par rapport aux autres lorsque vous vous
lancerez.
• Puis nous vous présenterons tous les outils gratuits à
connaître pour gérer son activité efficacement, facile-
ment, sans perdre de temps.
• Nous reviendrons ensuite sur le statut d’auto-entrepre-
neur dans une quatrième partie.
• Enfin nous vous proposerons un cas concret pour passer
à l’action dès aujourd’hui et commencer à générer vos
premiers revenus.
14
J’achète, je stocke, je vends
• Librairie Hispa : vente de livres en espagnol
• Julie : vendeuse de tout et de rien sur eBay
• Maman & Moi : vente d’accessoires pour bébé
et femmes enceintes
• Autocourse : vente d’accessoires d’écuries
de voitures de course
15
Librairie Hispa
Activité : boutique en ligne
Cédric
Marié, 2 enfants
Ancien employé de banque
Investissement : moins de 10 000€
Temps passé : 10h/jour
En 2004 la plateforme e-commerce « Librairie Hispa » voit le
jour, donnant naissance au premier site dédié à la vente de livres
exclusivement en espagnol.
Cédric, son créateur, lance une version 1 du site Internet, peu
dynamique mais qui propose quand même 300 références et avec
un investissement inférieur à 2500€.
Trois cents références qu’il possède en double et qu’il stocke
chez lui dans sa bibliothèque.
Les ventes démarrent deux mois après la création du site, au
rythme d’un livre par semaine, puis augmentent petit à petit.
Pendant trois ans, Cédric conserve son emploi à la banque, et
travaille donc seul et à mi-temps sur la Librairie Hispa.
Quatre ans plus tard, le site est devenu plus ergonomique et
propose surtout près de 2000 références de livres, mais également
d’autres produits comme des DVD, de la musique, et des jeux de
société.
Cédric consacre maintenant tout son temps à la librairie, et a
généré un chiffre d’affaires de plus de 200 000€ pour 2008, soit dix
fois plus que lors de son premier exercice.
1ère Partie Interviews d’entrepreneurs
16
Comment avez-vous décidé de vous lancer ?
J’ai travaillé plusieurs années en tant que salarié dans une ban-
que. Arrivé à la trentaine, j’en avais marre, j’avais envie de faire
autre chose.
Et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à me poser beau-
coup de questions sur le chemin que prenait ma vie, et surtout sur
le bilan de ce que j’avais fait jusqu’à présent.
J’ai décidé de me poser les bonnes questions : comment puis-je
gagner de l’argent en faisant quelque chose que j’aime ?
Pourquoi avoir choisi la vente par Internet ?
J’ai toujours été passionné par l’Espagne.
Au départ, mon idée était d’ouvrir une « épicerie-librairie » sur
l’Espagne, où on pourrait déguster des tapas tout en lisant des livres.
Mais les prix pour un local m’ont vite fait redescendre sur terre :
plus de 150 000 euros.
En plus, je ne connaissais rien au métier de libraire. Les édi-
teurs et les banques étaient donc très réticents pour accompagner
un novice dans un projet aussi ambitieux.
Par la suite, je n’ai pas abandonné mon projet, je l’ai juste laissé
mûrir un peu.
C’était en 2003, et l’Internet était en pleine croissance en Fran-
ce, et commençait à offrir des perspectives intéressantes pour les
gens comme moi.
Je me suis donc dit que la solution était d’ouvrir une boutique
en ligne. L’avantage était que l’investissement de départ était quasi
nul. De plus, la boutique restait ouverte 24h/24, 7j/7.
17
Aujourd’hui vous travaillez à temps plein sur Librairie Hispa.
Comment cette évolution a-t-elle été possible ?
Ma première vente s’est faite fin août 2004, plus de deux mois
après l’ouverture du site. Je consacrais une heure par semaine au
site Internet les premiers mois, car les ventes restaient très faibles.
Au départ j’avais un rythme d’une vente par semaine, puis je suis
passé à trois, et ça a augmenté petit à petit.
Mon chiffre d’affaires est passé de 20 000€ en 2004, à 200 000€
en 2008.
Comme la progression était excellente et surtout qu’elle m’of-
frait la possibilité de vivre correctement de ma passion, j’ai quitté
mon travail à la banque en 2008.
Aujourd’hui je consacre 10 heures par jour à gérer les commandes.
Comment faites-vous pour tout gérer seul ?
Tout d’abord, travailler seul est un choix. Je veux être extrême-
ment réactif et faire du zéro défaut.
Je travaille en direct avec les éditeurs, et comme je vends des
livres étrangers, je peux pratiquer les prix que je souhaite. Je peux
vendre un livre 15€ même s’il est écrit 10€. Et bien évidemment
plus mes ventes augmentent, et plus je peux négocier les prix avec
les éditeurs.
Je stocke les livres chez moi. J’ai maintenant un local de 20 m2
avec plus de 2 000 références.
Pour ce qui est des commandes, c’est aussi moi qui m’en occupe.
Il arrive que des clients commandent un livre le dimanche midi, et
que je le leur envoie dans l’après-midi même.
1ère Partie Interviews d’entrepreneurs
18
On me conseille souvent d’externaliser la gestion des stocks
et des commandes. Même si cela signifie gagner du temps, cela
veut aussi dire perdre du contrôle sur la qualité et ne plus pouvoir
assurer 100% de zéro défaut. Je pense plutôt que je serai amené
à embaucher par la suite.
Quels outils avez-vous utilisés pour mettre en place votre site
Internet ?
En janvier 2004, j’ai fait la découverte du logiciel OS-commerce.
C’est une solution e-commerce gratuite, qui permet aux novices
de la création de sites Internet de se lancer dans le e-commerce
sans aucun investissement.
J’ai travaillé pendant plusieurs mois le soir et le week-end sur la
réalisation de mon site Internet.
Puis la V1 de www.librairie-hispa.com a vu le jour. L’ergonomie
était loin d’être exceptionnelle, mais toutes les fonctionnalités telle
que la gestion du contenu, des stocks ou le paiement en ligne,
marchaient bien.
Et au fur et à mesure des mois, j’ai continué à améliorer le site
Internet avec de nouvelles références, l’ajout de modules et des
optimisations.
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’un site Internet n’est jamais terminé.
Il y a toujours quelque chose à modifier, à améliorer ou à tester.
Librairie Hispa fait partie des trois premiers résultats lorsque
l’on cherche à acheter un livre espagnol sur Internet. Quelles dé-
marches avez-vous effectué pour référencer votre site Internet ?
Boutique ecommercep. 187
19
D’abord, le référencement d’un site Internet peut être long. Pour
Librairie Hispa, il m’a fallu au moins huit mois avant d’être bien
référencé.
Je me positionne sur un marché de niche, et c’est aussi pour ça
que le référencement est plus facile sur les moteurs de recherche,
notamment avec des mots-clés comme « livre espagnol », car la
concurrence n’est pas intense.
Mes concurrents sont Alapage, Amazon, la Fnac, mais ils ne
sont pas dédiés uniquement aux livres en espagnol. Ils ne pos-
sèdent pas de stock, ce qui me laisse un avantage en matière de
délai de livraison.
Pour le référencement, j’ai testé Google Adwords, mais je pen-
se que c’est un outil qui n’est absolument pas rentable pour une
activité comme la mienne. Le CPC* est de 0,30€ pour des mots
génériques comme « librairie espagnole », et ils se transforment
peu en achat. Et en ce qui concerne les mots-clés spécifiques, le
site est naturellement bien référencé donc ça ne sert à rien.
Quel investissement financier a été nécessaire pour la création
de Librairie Hispa ?
En juillet 2004, j’ai créé une EURL au capital de 7500€. Cet-
te structure juridique était nécessaire uniquement pour gagner la
confiance des éditeurs et surtout celle des banquiers. Je savais
d’expérience que quelqu’un qui n’est pas prêt à investir lui-même
dans son projet n’a aucune chance de convaincre les autres de le faire.
Mon premier stock de livre m’a coûté 2000€. Aujourd’hui, le
stock est vendu avant même l’avoir payé à mes fournisseurs. C’est
l’avantage de commander des gros volumes et d’être connu de ses
1ère Partie Interviews d’entrepreneurs
GoogleAdwordsp. 222
20
éditeurs, on peut négocier des délais de paiement fournisseurs très
intéressants.
En ce qui concerne le site, le nom de domaine me coûte 10€
par an, et l’hébergement du site 30€ par an.
Dès le départ, j’ai décidé de réduire mes coûts au maximum. Je
faisais ma comptabilité moi-même, je prenais les appels sur mon
téléphone portable, je gérais le site sur mon ordinateur.
On peut ainsi dire que l’investissement de départ était faible.
Et je n’ai jamais fait de marketing, juste un peu de buzz* dans les
blogs d’amis.
Avec le recul, y a-t-il des choses que vous referiez différemment ?
Oui. J’aurais dû investir plus dès le départ pour aller plus vite.
Mais c’est parfois assez difficile de combiner ambition et prise de
risque minimale.
Quand on a une famille, c’est dur de se dire que c’est aussi leur
situation que l’on met en jeu.
J’arrive à un stade où je dois choisir entre être une petite socié-
té qui marche bien ou une grosse entreprise qui marche bien mais
pour laquelle un investissement est nécessaire. Ce qui implique
aussi d’embaucher des salariés.
Être seul est parfois difficile, et mon problème est peut-être
d’avoir du mal à déléguer les tâches opérationnelles. Je devrais
pouvoir me concentrer plus sur la gestion de l’entreprise.
Si j’ai deux conseils à donner aux personnes qui souhaitent en-
treprendre c’est d’abord qu’il faut de la motivation pour y arriver, et
donc choisir un secteur qui nous passionne. Même si c’est parfois
Nom dedomainep. 177
21
difficile, on fait au moins quelque chose qui nous plaît, et c’est ça
le principal. Il faut aussi se faire accompagner par des réseaux
d’entrepreneurs pour partager son expérience et profiter de celle
des autres.
Entreprendre, c’est la plus belle des aventures. Je suis très
fier d’en être arrivé là. À un niveau personnel je me sens vrai-
ment épanoui et mon travail aujourd’hui est beaucoup plus
passionnant que celui d’avant.
1ère Partie Interviews d’entrepreneurs
22
Le temps c’est de l’argent
On voit clairement que dans cette activité, la charge de travail
augmente en même temps que le chiffre d’affaires. Plus les ventes
ont augmenté, et plus cette activité a nécessité de temps, d’où la
décision de Cédric de se lancer à plein temps pour développer son
activité.
23
Vendeuse sur eBay
Activité : vente sur eBay
Julie
26 ans
Chargée de communication à la recherche
d’un emploi
Investissement : 0€
Temps passé : 3h / semaine
Julie est chargée de communication. Elle fait face à un même et
unique problème, l’absence de CDI dans son domaine.
Au chômage depuis quelques temps, elle décide de profiter
d’une offre promotionnelle pour vendre ses vieilles affaires sur
eBay. Les frais d’insertion sont gratuits pendant 2 mois, alors elle
en profite, pour mettre en vente des vêtements et accessoires dont
elle ne se sert plus. Elle se rend très vite compte de l’effet eBay !
Elle vend pour 700 euros en l’espace de deux mois seulement,
et considère que ce n’est que du bénéfice puisque ces affaires ne
lui auraient rien rapporté si elles étaient restées au fond du placard.
1ère Partie Interviews d’entrepreneurs
24
Quel est le processus de mise en vente sur eBay ?
La première démarche est de trier les affaires qui sont venda-
bles et celles qui ne le sont pas. Sur eBay on trouve pas mal de
seconde main, mais il ne faut surtout pas croire que les gens sont
prêts à acheter n’importe quoi.
Ensuite il faut faire des photos des différents articles, et faire en
sorte qu’elles soient les meilleures possible. Cela ne veut pas dire
qu’il faut cacher les imperfections. Il faut mettre l’article en valeur.
On doit aussi proposer une description de l’article. Alors bien sûr,
on ne peut pas mentir, c’est à ce moment qu’on doit dire si l’article
est neuf ou si il est de seconde main.
Et pour finir, on détermine le prix de vente minimum ainsi que
le coût de livraison. eBay fonctionne sur le principe des enchères
mais l’acheteur peut indiquer un prix de réserve sous lequel il ne
vendra pas.
Si l’article n’est pas vendu, on peut le remettre une deuxième
fois en vente. Donc on repaie une insertion. Mais s’il est vendu
cette fois-ci, eBay nous rembourse les frais d’insertion.
Que doit-on prendre en compte pour fixer son prix de vente ?
Beaucoup de choses déterminent le prix de vente. Il faut déjà
savoir que l’insertion d’articles a un coût. Vous pouvez faire une in-
sertion basique, et ça coûtera environ 50 centimes par article. Mais
vous pouvez aussi ajouter des titres en gras, plusieurs photos, faire
clignoter l’annonce…Et tout ça, ça a un coût supplémentaire.
eBay prend également une commission sur les articles vendus.
Elle est de 6% en ce qui concerne mon type d’objets.
25
Lorsqu’on débute sur eBay, on est obligé de proposer le mode
de paiement Paypal*. Ça rajoute encore des frais car Paypal prend
des frais fixes pour la transaction plus un pourcentage du montant
de la vente. Ce n’est qu’après un certain nombre de ventes qu’on a
le choix du mode de transaction.
Combien de temps ça vous demande ?
Pas tant de temps que ça. Comme je ne travaille pas, je suis
souvent chez moi, et je regarde régulièrement sur eBay pour voir s’il
y a eu des enchères. Mais je fais ça en faisant autre chose. Ajouter
des articles ne me prend pas beaucoup de temps non plus. Une
fois qu’on a l’habitude, ça va très vite. Ce qui me prend le plus de
temps, ce sont les envois. Pour la plupart des articles je connais le
prix du Colissimo, mais parfois je dois aller à la Poste pour vérifier
le poids. J’y vais à chaque fois que j’ai des envois, donc plusieurs
fois par semaine. Il n’est pas évident de regrouper les envois car les
acheteurs veulent leur colis rapidement. Je ne peux pas attendre le
vendredi pour envoyer un article acheté le lundi. Sinon je risquerais
d’avoir une mauvaise évaluation sur le délai de livraison.
Et puis il y a aussi les remises en main propre, qui représentent
près de 50% de mes ventes. Suivant l’endroit du RDV ça prend
plus ou moins de temps. Mais je m’arrange pour que ça ne soit pas
trop loin de chez moi. Tout ça, ça me prend environ 3 heures par
semaine.
1ère Partie Interviews d’entrepreneurs
26
Qu’est ce qui peut inciter à l’acte d’achat ?
Je pense que la mise en page des insertions n’incite en rien à
l’achat. Pour ma part, je choisis toujours le plus basique, et donc le
moins cher. Ça représente 0,50€.
Ce qui est important, c’est le descriptif qu’on fait de l’article. Il faut
que ce soit vendeur, même s’il s’agit d’occasion, mais sans pour autant
avoir recours au mensonge ou à l’exagération.
Pour les vêtements, il faut mettre une photo sur laquelle on les
porte. Sans ça, l’acheteur ne se rend pas bien compte du rendu, et ça
peut être un frein à l’acte d’achat.
Le nombre de jours avant la fin de la vente est aussi un facteur
important. Si vous mettez une fin de vente à 10 jours, il se peut que
l’acheteur cherche une vente qui se termine plus tôt. C’est pour ça que
je mets des fins de vente à 7 jours maximum, et 3 jours pendant les
soldes. Quand vous voyez un article qui vous plaît, vous le voulez tout
de suite. D’où l’intérêt de proposer également la vente immédiate.
Et puis il y a le nombre d’étoiles que vous avez, c’est-à-dire le nom-
bre de transactions que vous avez effectuées. Ça rassure l’acheteur
de savoir que vous avez fait plusieurs ventes. Ça veut aussi dire que
vous avez des appréciations. L’acheteur peut s’y référer pour savoir
quel genre de vendeur vous êtes. Si la grande majorité de vos ventes
ont eut des bonnes appréciations, il peut vous faire confiance.
Jamais je n’aurais pensé pouvoir vendre mes affaires
d’occasion et générer un tel revenu en si peu de temps.
Pour moi eBay, c’est vraiment la solution facile
pour gagner de l’argent.
27
Le temps c’est de l’argent
Cette activité sur eBay ne s’est pas avérée rentable dès le dé-
part. Elle a d’abord demandé à Julie beaucoup d’investissement en
temps pour le peu de résultats obtenus. Mais très rapidement l’effet
s’est inversé. La charge de travail s’est stabilisée, et les revenus
ont continué à augmenter, grâce à une utilisation plus performante
de la plateforme.
1ère Partie Interviews d’entrepreneurs
28
Maman&moi
Activité : vente sur eBay & boutique
en ligne
Hélène
Mariée, 1 enfant
Ancienne cadre sup’
Investissement : 10 000€
Temps passé : 10h/jour
Le rêve d’Hélène a toujours été d’avoir son entreprise, et ce de-
puis qu’elle est adolescente. Elle travaille comme cadre supérieur
dans le loisir pendant plus de 10 ans, et décide en juin 2006 de
réaliser son rêve et de créer son entreprise. Ce qu’elle veut, c’est
vendre des accessoires pour bébés et femmes enceintes. eBay
semble la solution la moins onéreuse et la moins risquée pour com-
mencer les ventes. Et elle en connaît déjà le fonctionnement pour
avoir vendu les vêtements devenus trop petits de son garçon.
Rapidement, elle se rend compte que la vente marche trop bien
pour s’arrêter là. Et son propre site Internet www.mamanetmoi.eu
voit le jour en février 2007.
Depuis, le rêve a pris forme. Le site Internet a 2 000 visiteurs
uniques par jour, et le chiffre d’affaires s’élève à 30 000€ par mois.
eBay a été un bon tremplin qui ne représente plus aujourd’hui que
10% des ventes.
29
C’est une entreprise à temps plein que vous avez créée, com-
ment avez-vous commencé ?
Avant de choisir le statut de SARL, j’ai suivi une formation sur
les aspects juridique et social à la CCI de Nantes. Ça m’a permis de
faire les meilleurs choix pour mon projet. Et j’ai aussi rencontré des
entrepreneurs grâce au réseau de la CCI. Ça a été très important
pour moi. D’abord ça permet de ne pas se sentir seul, et surtout
d’être accompagné, et de bénéficier de conseils et d’expériences.
Puis j’ai réalisé une étude de marché, un prévisionnel, j’ai cherché
mes fournisseurs, et en juillet 2006, je me suis lancée.
Qu’est-ce que ça a représenté en termes d’investissements
financiers ?
J’ai constitué une SARL avec un capital de 1 500€. En comptant
la constitution d’un stock pour livrer rapidement, et la publicité pour
se faire connaître, j’ai investi environ 10 000€. Aujourd’hui mes
coûts de fonctionnement sont mes frais les plus importants. C’est-
à-dire le référencement du site, qui me prend aussi beaucoup de
temps. Ainsi que les liens sponsorisés Adwords. C’est très impor-
tant. Plus on est visible et plus on a de chances de générer une vente.
Comment s’est passée la vente simultanément via deux
outils différents ?
Au départ, je ne vendais que sur eBay, c’était pour moi la fa-
çon la plus simple et la moins onéreuse pour tester mon idée. Les
GoogleAdwordsp. 222
1ère Partie Interviews d’entrepreneurs
30
ventes ont commencé tout de suite. J’étais très impressionnée de
voir qu’autant de femmes étaient intéressées par des vêtements
pour enfants. Au début de l’année 2007, je réalisais 7 000 euros
de chiffre d’affaires mensuel. Je me suis dit qu’il était temps de
proposer un site Internet à mes clientes. Ça me permettait d’avoir
une vraie vitrine. J’ai continué en parallèle les ventes sur eBay. Et
il faut avouer que plus je consacrais de temps à mon site, moins
j’en avais pour eBay. Et c’est comme ça que s’est faite la transition.
Aujourd’hui, eBay représente une heure de travail par jour, pour
10% de mon chiffre d’affaires.
On peut donc considérer que la vente sur eBay a été facile ?
Partiellement. En fait on a tendance à penser que gagner de
l’argent sur eBay, c’est très facile. C’est vrai, c’est facile. Mais dans
une certaine mesure ça peut prendre du temps. Si vous vendez
quelques bibelots par semaine, ça ne sera pas très long. Mais si
vous décidez de vous investir plus, et d’en faire un business, alors
ça va prendre du temps. Ce qui est plus long c’est de se créer
un catalogue. Vous devez mettre les photos de vos produits, et
aussi faire un descriptif. Et c’est ce descriptif qui va contribuer à la
vente. Si vous êtes salarié et que vous voulez gagner de l’argent
sur eBay, il faut déjà être prêt à y consacrer quelques heures le
week-end, sans parler du fait qu’il faut aussi s’occuper des expédi-
tions. Pour moi, ça a bien marché, mais pendant une période, je ne
vendais que sur eBay. Alors vous imaginez que ça représente pas
mal d’heures de travail.
31
Qu’est ce qui fait votre succès ?
D’abord, je propose un large choix de produits. J’ai de nombreux
fournisseurs qui viennent d’Europe et des États-Unis. Je stocke les
produits chez moi. Deux pièces entières sont utilisées comme es-
pace de stockage. Ça me permet aussi d’expédier les commandes
très rapidement. C’est une chose très importante.
Et puis je propose des produits vraiment innovants. C’est pour
cette raison que je vais chercher des fournisseurs un peu partout.
Ça me permet d’avoir un catalogue bien différent de celui de mes
concurrents. Je propose des accessoires que moi-même j’aimerais
trouver. Par exemple des cadeaux de naissance qu’on ne trouve
pas ailleurs, ou des vêtements pour femmes enceintes qui sont
pratiques, féminins, et qui sont adaptables pour être portés après
la grossesse. Et bien sûr j’ai aussi une gamme best seller, que tout
le monde propose.
Je suis sur un marché de niche alors ce n’est pas non plus
comme si j’étais envahie par la concurrence. Mais l’originalité me
permet de me distinguer.
Pourquoi avoir choisi de « favoriser », la vente via votre site
Internet ?
La clientèle est différente sur eBay et sur mon site. Ce qui ca-
ractérise eBay, c’est la recherche d’une très bonne qualité à un
prix ridicule. Les clientes sont très exigeantes à ce niveau-là. Si
vous vendez de l’occasion, c’est possible, mais si comme moi vous
vendez du neuf, vous ne pouvez pas non plus vendre à un prix
dérisoire.
1ère Partie Interviews d’entrepreneurs
32
Ce qui est nouveau sur eBay, c’est que les vendeurs ne peuvent
désormais plus laisser d’avis sur les acheteurs. Depuis, vous tom-
bez parfois sur des gens de mauvaise foi, qui vont vous mettre un
mauvais avis sur la vente.
Je n’ai pas du tout la même relation avec la clientèle de mon
site. Une relation beaucoup plus intime s’est instaurée avec plu-
sieurs de mes clientes. Elles achètent pendant leur grossesse,
mais aussi après, elles conseillent le site à des amies. Quand j’en-
voie un colis, je prends toujours soin de passer un petit coup de
fil pour savoir si c’est bien arrivé, si ça plaît. Et en contrepartie, je
reçois des faire-part, ou des photos d’un bébé qui est né, ou d’un
qui a grandi. Ce que je voulais c’était instaurer la même relation
qu’avec les commerçants de quartier. Et j’ai réussi. C’est cette rela-
tion bien particulière qui fait que je me concentre plus sur la vente
via le site Internet.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Au vu de la progression des ventes, je vais déjà m’installer dans
de vrais locaux. Je ne peux plus stocker mes produits chez moi,
et je voudrais recevoir mes partenaires potentiels dans un espace
dédié. Je prévois aussi d’embaucher une personne à plein temps.
Ce sont mes projets pour 2009.
Je veux aussi réaliser un fichier clients pour faire des emailings
ciblés selon les besoins de mes clientes. Je le fais déjà mais à
petite échelle.
Pour 2010, j’ai prévu de faire dessiner ma propre ligne de vête-
ments et accessoires Maman et Moi. Je fais déjà mes emballages
moi-même avec ma griffe, mais je veux aller plus loin.
Emailingp. 199
33
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui veut se lancer
dans la vente sur Internet ?
Il n’y a pas de formule magique pour gagner de l’argent sur
eBay ou sur Internet en général, il y a simplement beaucoup de
potentiel et de perspectives sur la Toile qu’il faut savoir exploiter en
s’en donnant les moyens.
Si l’objectif est, comme pour moi, de commencer sur eBay
puis d’ouvrir sa boutique e-commerce, je dirais qu’il faut avant
tout se poser les bonnes questions. Est-ce que je suis capable de
travailler, de prendre les décisions, d’assumer les conséquences
seul ? Si c’est le cas, vous pouvez le faire. Même en étant entouré
d’un réseau d’entrepreneurs, ce que je conseille fortement, vous
apprendrez seul.
Je pense qu’il n’y a pas de retour en arrière possible.
Une fois qu’on a été chef d’entreprise et qu’on a travaillé
comme on le souhaitait, on ne peut plus se plier
aux règles d’un patron.
1ère Partie Interviews d’entrepreneurs