le soleil entre dans ma vie
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Le soleil entre dans ma vieTĂ©moignage
Annie Collin
23.28 562892
----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique
[Roman (134x204)] NB Pages : 306 pages
- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 23.42 ----------------------------------------------------------------------------
Le soleil entre dans ma vie
Annie Collin
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TĂ©moignage
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Aux ĂȘtres qui me sont chers A mes grands fils, Marc et Luc, dont les qualitĂ©s
humaines me comblent de bonheur, A Jean-Louis et Patrick, par la qualité de leur
amour ils mâont fait comprendre que lâon pouvait mâapprĂ©cier et mâaimer, ils mâont permis « dâexister »,
A la chanteuse Elaine Kibaro, qui mâa ouvert les portes de la parole positive, cet univers magique,
A mon coach, André Pitra, qui a transformé ma vie,
A mes guides spirituels, David et MichaĂ«l, qui mâapportent aussi de lâamour « spirituel », et la reconnaissance,
A toutes les personnes qui mâont permis dâĂ©voluer, celles qui ont ensoleillĂ© ma vie et que jâai eu la chance de rencontrer !
Enfin, Ă mes Ă©diteurs, dont jâapprĂ©cie la disponibilitĂ©, lâĂ©coute, la gentillesse, lâefficacitĂ© et les qualitĂ©s humaines.
Merci Ă tous !
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Avant-propos
AprĂšs un divorce, nous avons le choix : continuer Ă vivre sans se poser de questions, et penser encore que les hommes (ou les femmes) sont tous (ou toutes) pareils (pareilles), quâil est impossible dâĂȘtre heureux ensemble, et sombrer dans le dĂ©sespoir et le mal-ĂȘtre⊠ou bien penser : comment allons-nous faire afin de changer notre vie, et croire encore Ă lâAmour et au bonheur ? Trouver le bien-ĂȘtre et le bonheur, câest tout Ă fait possible ! En attendant lâAmourâŠ
Câest ce chemin lĂ que jâai choisi⊠Mon but : construire une relation amoureuse heureuse et Ă©panouissante, mais cette fois-ci avec tous les atouts pour rĂ©ussir !
« Les moments difficiles, ce ne sont que des Ă©preuves Ă surmonter. » Lorsque lâon pense ainsi, tout devient un peu plus facile. Changer notre façon de penser, et notre vie change !
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Et face aux dĂ©ceptions amoureuses, comment « rebondir » et retrouver un Ă©quilibre, la joie de vivre, et repartir, encore, avec un espoir intact⊠voilĂ ce que je vous propose ! Depuis quelques annĂ©es, telle est ma vie⊠car il nâen a pas Ă©tĂ© toujours ainsi ! Le bonheur, je ne savais pas ce que câĂ©tait, mon cĆur Ă©tait fermĂ©, depuis lâenfance⊠et Ă prĂ©sent, jâai dĂ©couvert le bonheur, jâai accĂ©dĂ© Ă cet Ă©tat de bien-ĂȘtre oĂč lâangoisse nâexiste plus, quelles que soient les circonstances, et oĂč je peux vivre intensĂ©ment lâinstant prĂ©sent.
Sur le long chemin qui mâemmĂšne vers cet homme dont je rĂȘve, cette « Ăąme sĆur », cet homme qui me correspondra suffisamment pour me permettre de construire une relation durable, stable et heureuse, jâai adoptĂ© une attitude totalement positive.
Et puis, mon histoire, câest un peu comme un vent de fraĂźcheur et de beautĂ© dans ce monde qui peut ĂȘtre parfois bien sombre⊠Câest vrai, la rĂ©alitĂ© peut ĂȘtre trĂšs belle parfois⊠lorsquâon sĂšme de bonnes graines, on rĂ©colte toujours de belles choses !
Notre parcours est logique, toute pensĂ©e ou action de notre part entraĂźne une consĂ©quence. Mais aussi, la vie est toujours bien faite, et ce qui nous arrive nous oblige toujours Ă Ă©voluer, Ă nous dĂ©passer, pour nous emmener en fait vers une vie meilleure, plus belle, plus libre, mĂȘme si nous ne comprenons pas toujours, et souvent jamais, ce qui nous arrive, au
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moment oĂč les faits se produisent, mĂȘme si nous sommes complĂštement « perdus », que nous ne comprenons plus rien Ă la vie⊠Elle sait, bien mieux que nous, ce qui sera bon pour nous. La vie nous emmĂšne lĂ oĂč se trouve notre bonheur. Il suffit de lui faire confiance, toujours !
Si vous recherchez du rĂȘve, du romantisme, de la poĂ©sie, des Ă©motions, mais aussi des solutions concrĂštes, des idĂ©es, des rĂ©flexions sur les relations hommes â femmes, si complexes, et tellement dâactualitĂ©, ce livre est pour vous !
Sur un ton plaisant, trĂšs agrĂ©able Ă lire, ponctuĂ© parfois dâhumour, vous passerez certainement de bons moments qui vous redonneront lâespoir, si vous lâavez perdu, de lâĂ©nergie, peut-ĂȘtre, car les mots sont trĂšs puissants ! Câest ce que jâaimerais vous transmettre.
Et pour conclure, je pense aux artistes qui nous apportent du bonheur⊠Je pense notamment Ă lâĂ©crivain Danielle Steel, Ă la chanteuse CĂ©line Dion, au chanteur Dave, au musicien AndrĂ© Rieu (il suffit de voir les visages radieux de toutes les personnes qui assistent Ă ses concerts)⊠moi aussi, Ă ma façon, jâaimerais vous apporter du bonheurâŠ
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Le soleil entre dans ma vie
Une main posĂ©e sur la mienne, une main qui me donne confiance, qui me rassure, au cours dâun dialogue oĂč lâon se parle, trĂšs proche lâun de lâautre, cĆur Ă cĆur, un dialogue pendant lequel je mâaperçois que tout ce que jâai en moi a un Ă©cho chez lâautre, un dialogue oĂč lâon aborde, dĂšs les premiers instants, les sujets qui me tiennent le plus Ă cĆur, ce quâil y a de plus important dans ma vie. Je mâaperçois, trĂšs vite, que toutes les idĂ©es fondamentales que jâai sur la vie sont partagĂ©es avec cet homme assis prĂšs de moi. Tout cela est merveilleux, il y a quelque chose de magique, dâĂ©tonnant, dâextraordinaire, jâai lâimpression dâaller de dĂ©couverte en dĂ©couverte, Ă©merveillĂ©e, tout au long de cette conversation qui se poursuit, se poursuit, telle une route sans fin, une route qui nous emmĂšne vers lâinfini. Il y a comme un sentiment dâinfini dans ma tĂȘte et dans mon cĆur, mon cĆur qui sâouvre Ă cet homme, sans que jâen prenne vraiment conscience ; et pourtant, dĂšs que lâon
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sâest sĂ©parĂ© ce soir lĂ , je « planais » littĂ©ralement, je me sentais trĂšs bien, dans un grand bien-ĂȘtre, jâavais lâimpression que ma joie rejaillissait autour de moi, jâĂ©tais dans un autre monde que celui qui mâentourait. Etait-ce lĂ le dĂ©but dâun amour ? Je nâen ai pas pris conscience Ă ce moment lĂ , et pourtant⊠!
CâĂ©tait la premiĂšre fois de ma vie que je vivais une chose pareille. Avant, lorsque je tombais amoureuse, je le savais, je mâen rendais compte, mais lĂ , tout Ă©tait diffĂ©rent, mon cĆur Ă©tait profondĂ©ment touchĂ©, mais ma tĂȘte, mes schĂ©mas, ceux qui Ă©taient inscrits dans ma tĂȘte, bloquaient ma conscience, faisaient barrage. Avant, lorsque je tombais amoureuse, il se passait plutĂŽt une rĂ©action physique, je crois mĂȘme que mon cĆur Ă©tait un peu fermĂ©, fermĂ© Ă cause de toutes les blessures morales que jâavais subies, petites ou plus importantes, rĂ©pĂ©tĂ©es surtout, et qui laissent des traces dans lâesprit et dans le cĆur ; alors, Ă©tait-ce vraiment de lâamour, une facette de lâamour plutĂŽt, un amour incomplet qui ne mâa jamais rendu vraiment heureuse, heureuse seulement par intermittence. Jâai connu des moments de bonheur, mais le vrai bonheur, le bonheur constant, cette sensation dâĂȘtre envahie par quelque chose dâimmense, dâavoir le cĆur et la tĂȘte sens dessus dessous, perturbĂ©s, de ressentir une Ă©nergie trĂšs forte Ă travers mon corps tout entier, une Ă©nergie qui nâarrivait pas Ă sâexprimer complĂštement, tellement son intensitĂ© Ă©tait forte et quâelle me submergeait,
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tout cela me semblait nouveau, je ne me rappelais pas avoir Ă©tĂ© dans un tel Ă©tat auparavant ! LâAmour, le vĂ©ritable amour, Ă©tait-ce cela ? Mon cĆur vit pleinement dans les moments de bonheur, jâĂ©prouve une grande joie dans ces moments-lĂ , et mĂȘme tout le temps, mĂȘme lorsque je ne suis pas avec cet homme que jâaime ; je suis toujours avec lui, en fait, puisquâil est toujours prĂ©sent dans mes pensĂ©es.
Dâhabitude, je sentais une souffrance dans mon cĆur, lorsque lâhomme que jâaimais me faisait de la peine, jâavais le cĆur lourd, ma souffrance Ă©tait lancinante, continuelle, vive ; par contre, je mâĂ©tonnais de ne pas ressentir de joie immense dans les moments de bonheur, le plaisir, oui, la joie dâĂȘtre avec lâautre, aussi, mais ce bonheur immense que seul le cĆur peut nous apporter, cela je ne lâavais pas connu auparavant.
Auparavant, jâavais lâimpression dâĂȘtre limitĂ©e, et je vivais cela assez mal, câĂ©tait comme si ma vie Ă©tait limitĂ©e de tous les cĂŽtĂ©s, et ma personnalitĂ© aussi, je me sentais « bridĂ©e », un peu figĂ©e ; dans mes attitudes, mes conversations, une impression de routine mâassaillait parfois, un lĂ©ger malaise, de la tristesse, sâemparaient de moi. JâĂ©tais Ă la recherche de systĂšmes, de moyens qui me permettraient dâĂ©carter cette routine de ma vie, de vivre dâune certaine façon, plus exaltante ; grĂące Ă tous les enseignements suivis en sophrologie, gestion du stress, yoga, grĂące
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Ă©galement aux rĂ©unions et confĂ©rences ayant des sujets trĂšs divers, jâai acquis Ă©normĂ©ment de connaissances et techniques qui mâont permis dâatteindre un certain bien-ĂȘtre dans ma vie quotidienne, mais il y avait toujours un manque, il me manquait une relation exceptionnelle avec un homme, une relation qui me comblerait, qui mâapporterait ce que je recherchais, je dĂ©sirais ardemment rencontrer « lâhomme de ma vie », sans savoir comment cet homme pourrait rĂ©pondre Ă mon attente.
A prĂ©sent, jâai la rĂ©ponse ! Je me sens libre, avec lâimmensitĂ©, lâinfini, pour horizon, un avenir riche de possibilitĂ©s, et une grande joie qui dĂ©borde de tout mon ĂȘtre, mĂȘme lorsque je ne suis pas avec lâhomme que jâaime. Avec cet homme, je peux partager tant de choses ! Il est tellement riche intĂ©rieurement, il me propose sans cesse de nouvelles choses, il refuse toute routine, et puis il sâadonne Ă de nombreuses activitĂ©s, ce qui me plaĂźt beaucoup. Moi-mĂȘme ayant des centres dâintĂ©rĂȘt tels la danse, le dessin, le piano, âŠ, lâĂ©criture, que nous avons en commun, jâai une impression de grande richesse, je vois notre couple comme lâassociation de deux ĂȘtres complets, chacun apportant Ă©normĂ©ment Ă lâautre, Ă la fois par ce quâil est et par ce quâil fait.
Et pourtant, ma vie était bien différente de celle que je connais actuellement.
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Ma vie, avant mon divorce, avant cette annĂ©e oĂč je suis partie, avant 1993⊠des travaux mĂ©nagers que je faisais consciencieusement ; jâaime bien vivre dans un cadre agrĂ©able, propre et bien rangĂ©. Mais je rĂȘvais de remplir mes journĂ©es avec dâautres activitĂ©s ! Alors, je « mâĂ©vadais » parfois en dessinant, en faisant des tableaux, et en jouant du piano. Et puis jâattendais, patiemment, le jour oĂč je pourrais changer de vieâŠ
JâĂ©tais mariĂ©e Ă un homme pour lequel je nâĂ©prouvais plus aucun sentiment. Il Ă©tait trop autoritaire, cassant, impulsif et trĂšs colĂ©reux ; moi qui aime les ĂȘtres calmes et maĂźtres dâeux ! Nous nâavions pas non plus de vraie communication.
Seuls mes deux fils embellissaient mes journĂ©es. Ils ont toujours beaucoup comptĂ© pour moi, et jâai toujours Ă©tĂ© disponible pour eux, pour les Ă©couter, pour leur parler, pour les soutenir, les aimer.
Enfin, une vie sans amis, sans sorties⊠moi qui aime tant les contacts humains !
Le divorce fut donc une vraie libĂ©ration ! Je mâinscris Ă un club de loisirs â rencontres, je sors, je vais danser, alors que jâĂ©tais privĂ©e de danse pendant toute la pĂ©riode du mariage, câest-Ă -dire 25 annĂ©es ! Je rencontre trĂšs vite un homme, Marc, jâen tombe amoureuse⊠joies, peines⊠les activitĂ©s sâenchaĂźnent, de nombreuses rencontres⊠je dĂ©couvre le dĂ©veloppement personnel⊠je vis, je suis heureuse ! Et jâapporte davantage Ă mes enfants grĂące Ă cet enrichissement de ma vie.
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Cet aprĂšs-midi lĂ , jâĂ©tait vraiment loin de me douter de ce qui mâattendait ! En voyant cet homme assis, dans la salle bondĂ©e de monde du dancing, cet homme qui ne dansait pas, qui ne me regardait pas (ou du moins, câest ce que je croyais, car il mâa avouĂ© lui-mĂȘme quâil ne cessait de me regarder et de mâobserver alors que je mâĂ©tais assise prĂšs de lui, la seule place libre de ce cĂŽtĂ© lĂ de la piĂšce), je pensais vraiment ne pas lâintĂ©resser, et, philosophiquement, avec cette attitude que jâavais acquise pour me protĂ©ger des dĂ©ceptions et blessures, je dĂ©cidais que cela nâavait aucune importance, puisque de toute façon il me semblait appartenir Ă une autre classe de la sociĂ©tĂ© que moi, et quâil ne correspondait pas non plus physiquement aux hommes que jâavais lâhabitude de rencontrer, avec lesquels je pouvais avoir une relation ; je pensais, par consĂ©quent, que si cet homme mâinvitait Ă danser, cela ne me mĂšnerait nulle part. Une fois de plus, je faisais lâexpĂ©rience dans ma vie du proverbe qui dit : « Fontaine, je ne boirais pas de ton eau ».
Le matin mĂȘme de notre rencontre, jâĂ©tais un peu dĂ©semparĂ©e, triste, je me sentais seule et un peu dĂ©sespĂ©rĂ©e de ne pas rencontrer un homme qui me plaise vraiment, personne ne « mâaccrochait », ne prĂ©sentait de grand intĂ©rĂȘt pour moi ; bien souvent, toute conversation me semblait limitĂ©e, et je nâavais nullement envie de poursuivre une conversation longuement. Ce matin lĂ , le ciel Ă©tait gris et il pleuvait
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mĂȘme un peu, je crois. JâĂ©tais vraiment loin de me douter que ma vie changerait complĂštement quelques heures plus tard !
Mon week-end avait commencĂ© le vendredi. Je me suis donnĂ©e une journĂ©e de libre afin dâavancer dans mes tĂąches mĂ©nagĂšres et avoir du temps pour vivre vraiment, câest-Ă -dire aller Ă la piscine le samedi, puis avoir le temps Ă©galement dâaller danser le dimanche aprĂšs-midi. Ainsi, je mâoffrais la possibilitĂ© dâavoir un week-end intĂ©ressant, trĂšs agrĂ©able, pendant lequel jâexerçais des activitĂ©s qui me sortaient de la routine. Pour commencer, une grande dĂ©tente obtenue grĂące Ă la natation, et ensuite, je pouvais profiter pleinement de ma passion, la danse. Câest le week-end idĂ©al, en quelque sorte, exaltant, qui me permet ensuite dâaborder la semaine complĂštement dĂ©tendue, en pleine possession de mes moyens, par suite, et en pleine forme, avec beaucoup dâĂ©nergie, de dynamisme ; une force me pousse alors Ă tout faire plus vite, avec joie.
Dimanche 15 mars. Il est 16h. Jâentre dans cette salle de danse pour la premiĂšre fois. Jâavais lâintention dâaller dans la salle oĂč jâavais pris lâhabitude dâaller, prĂšs des Champs ElysĂ©es, mais il Ă©tait dĂ©jĂ tard, et il Ă©tait prĂ©fĂ©rable que je profite de cette occasion (ou, plus exactement, de mon retard) pour dĂ©couvrir ce nouvel endroit dont on mâavait parlĂ© et oĂč jâavais la possibilitĂ© de danser jusqu'Ă 23h au lieu de19h30.
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Le cadre dans lequel je pĂ©nĂ©trais nâavait rien dâextraordinaire, il nâoffrait aucun luxe, rien de comparable avec lâautre dancing. Il nâavait vraiment rien dâagrĂ©able et prĂ©sentait mĂȘme des murs abĂźmĂ©s par endroits. Comme je lâai dĂ©jĂ dit plus haut, la salle Ă©tait pleine de monde, chaque couple avait peu de place pour Ă©voluer. Personne nâattirait mon attention. JâĂ©tais un peu triste, déçue par une telle ambiance. Enfin, je verrais bien, jâespĂ©rais nĂ©anmoins trouver un homme qui me plairait un peu, il suffisait dâattendre quâil se prĂ©sente ! Quelques sambas et autres danses sur des rythmes tropicaux, et je dĂ©cidais de mâasseoir. Jâaperçois une place libre, de lâautre cĂŽtĂ© de la piĂšce, la seule place libre. PrĂšs de cette place se trouve un homme Ă©lĂ©gant, distinguĂ©, dâune corpulence un peu forte, mais harmonieuse, avec un visage tout Ă fait agrĂ©able, qui me plaĂźt bien, la seule personne qui prĂ©sente un intĂ©rĂȘt pour moi, bien que les hommes que je frĂ©quente dâhabitude soient plutĂŽt minces et nâont pas le mĂȘme style que lui. Jâose mâasseoir Ă cĂŽtĂ© de lui, en pensant quâil appartient Ă un autre milieu social que moi, quâil pourrait ĂȘtre chef dâentreprise ou bien le manager dâun artiste ! Je mâaccorde ce plaisir lĂ , jâen ai le droit, et câest agrĂ©able dâĂȘtre prĂšs dâun homme comme cela.
Il est trĂšs calme, immobile, comme moi. Je ne tourne pas mon regard vers lui, car je pense que cela nâa aucune importance. Par contre, je suis Ă©tonnĂ©e quâil ne mâinvite pas Ă danser. Je pense ĂȘtre assez bien
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pour lui, et je ne comprends pas, jâaimerais bien pourtant. Un autre homme mâinvite pour une valse. Je mâapprĂȘte Ă regagner ma place lorsque la musique sâarrĂȘte, et câest alors que jâaperçois lâhomme Ă©lĂ©gant me faire signe. De loin, je comprends quâil mâinvite Ă danser, et je lui rĂ©ponds, tout bas, en moi-mĂȘme, mais ravie :
â « Je veux bien. » Il mâenlace, et je suis bien, la sĂ©rie de slows
commence. Je me sens en sĂ©curitĂ© entre ses bras, ma tĂȘte posĂ©e contre son Ă©paule, nos corps remuant Ă peine. La conversation sâengage tout de suite entre nous deux.
â « Lâendroit vous plaĂźt ? » â « Pas vraiment. Câest la premiĂšre fois que je
viens ici, et je dois dire que je suis plutÎt déçue. Et les personnes qui se trouvent ici ne me plaisent pas davantage ! »
Il est Ă©galement de mon avis. Il vient ici uniquement pour rencontrer un groupe dâamis et non pour danser, car la danse rĂ©tro ne fait pas partie de ses passions. Puis, tout de suite il me pose des questions sur ce que je fais, ce qui me plaĂźt dans la vie, et je lui parle des Ă©crits que je suis en train de terminer et qui concernent la communication. ImmĂ©diatement, il me prend la main et mâentraĂźne hors de cette salle trop bruyante. La communication fait justement partie de son activitĂ© professionnelle et je commence Ă lâintĂ©resser, ou plutĂŽt, je continue Ă lâintĂ©resser ; en
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effet, il mâavait dĂ©jĂ remarquĂ©e dĂšs mon entrĂ©e, lorsque jâai traversĂ© la salle assez rapidement, « comme une flĂšche », selon son expression, il a mĂȘme eu une sorte de coup de foudre Ă ce moment lĂ car il ne voyait plus que moi, comme si personne dâautre nâexistait autour de moi.
A quelques mĂštres de lĂ se trouve un cafĂ© oĂč il a lâhabitude dâaller. Nous y entrons. Je mâapprĂȘte Ă mâasseoir Ă une petite table, mais il mâincite Ă mâinstaller plutĂŽt Ă celle qui se trouve Ă cĂŽtĂ©, dans un coin ; câest plus intime, et jâaccepte, je suis dâaccord, son dĂ©sir de se rapprocher de moi me touche. Je me sens trĂšs bien, il me sert du thĂ©, ses gestes sont emprunts dâĂ©lĂ©gance, de douceur, de dĂ©licatesse, câest trĂšs agrĂ©able. Ce dimanche aprĂšs-midi, il nâest venu ici que sur lâinsistance dâune amie qui dĂ©sirait le voir ; je pense que cette amie a bien fait dâinsister, sinon je nâaurais pas pu le rencontrer. Câest drĂŽle, dans la vie, les rencontres les plus importantes se font toujours au cours dâune situation semblable, une dĂ©cision de derniĂšre minute, ou un changement de programme ; cette fois-ci, ce fut le cas, pour lui comme pour moi.
â « Parlez-moi de la communication, de ce que vous avez Ă©crit. »
â « Câest un travail qui me passionne et que jâai pu entreprendre grĂące Ă mon activitĂ© professionnelle qui sâest considĂ©rablement rĂ©duite depuis que lâon mâa enlevĂ©, arbitrairement, la plus grande partie de mon travail de secrĂ©tariat de la direction ; en effet, je
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mâopposais trop au directeur adjoint, lequel Ă©tait trĂšs autoritaire et avait un caractĂšre vraiment trĂšs difficile ; en outre, jâavais acquis au fil des annĂ©es des connaissances, ce qui me permettait de prendre certaines initiatives, de rĂ©gler de nombreux problĂšmes, de remplir encore mieux ma fonction, dâallĂ©ger le travail de ce directeur adjoint, et de lui donner le sentiment injustifiĂ© de lui enlever parfois sa prĂ©rogative de chef ! Lui qui voulait toujours tout superviser nâa pas supportĂ© mon attitude. Plus je progressais, plus jâavais de problĂšmes, au lieu de recevoir des compliments, je dĂ©clenchais sa colĂšre ! »
â « Vous savez, câest partout pareil⊠» â « Oui, câest possible, mais câest quelque chose
qui me rĂ©volte beaucoup ! Dâailleurs, une autre personne mâa remplacĂ©e alors, et elle nâa conservĂ© ce poste que quatre mois, alors que jâassurais cette fonction depuis six ans et demi, et depuis personne nâassure plus ce poste ! Heureusement pour moi, le directeur, le chef rĂ©el de cette UFR (UnitĂ© de Formation et de Recherche), car je travaille dans une universitĂ©, a crĂ©Ă© un nouveau poste et je suis devenue sa secrĂ©taire. Psychologiquement, la situation Ă©tait un peu difficile ; mĂȘme si le nouveau directeur mâa assurĂ© quâil ne sâagissait pas lĂ dâune baisse de grade, on ne quitte pas un bureau de secrĂ©tariat de Direction sans Ă©prouver une impression trĂšs dĂ©sagrĂ©able et trĂšs pĂ©nible ; je quittais un endroit trĂšs animĂ©, une piĂšce oĂč tout le monde passait, secrĂ©taires, enseignants,
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Ă©tudiants, pour un bureau oĂč personne ne venait, exceptĂ©e une secrĂ©taire avec laquelle jâavais le plus dâaffinitĂ©s et qui venait bavarder de temps en temps, quelquefois dâautres secrĂ©taires, mais aucune visite professionnelle, Ă lâexception du directeur, et rares Ă©taient ses visites. »
Jean-Louis mâĂ©coute avec attention, toujours trĂšs calme, ses yeux plongĂ©s dans les miens. Je poursuis :
â « Avant, jâĂ©tais sans cesse occupĂ©e, mĂȘme trĂšs accaparĂ©e par les uns et les autres, mais lâambiance Ă©tait toujours trĂšs sympathique, et jâaimais Ă©normĂ©ment ce cĂŽtĂ©-lĂ de mon travail, toujours ce cĂŽtĂ© relationnel qui mâest indispensable, et Ă prĂ©sent, jâai Ă©normĂ©ment de temps libre et cette impression de me retrouver en dehors du « circuit », de ne plus exister professionnellement. Enfin, jâai rĂ©flĂ©chi Ă la maniĂšre de tirer partie de cette situation de façon positive, et câest alors que je me suis mise Ă faire des Ă©tiquettes dĂ©coratives pour mes classeurs, puis Ă Ă©crire. »
â « Oui, parlez-moi de ce que vous avez fait, cela mâintĂ©resse⊠»
Jâai fait ce travail dâaprĂšs trois livres que jâavais lus sur la communication. Je suis trĂšs contente du rĂ©sultat. Lorsquâon lit un livre, il est toujours difficile de garder dans son esprit un schĂ©ma clair et utile de ce que lâon vient de lire, on ne retient souvent que trĂšs peu de choses, mĂȘme en lisant le livre deux ou trois fois ! Alors jâai eu lâidĂ©e dâĂ©crire un condensĂ© de ces