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http://france.elsevier.com/direct/ANTHRO/

L’anthropologie ■■ (2006) ■■■

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Article original

Pourdu P

* AuteAdre

0003-55doi:10.1

Le site Épigravettien de l’Abri Dalmeri :aspects artistiques à la fin du Paléolithique

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supérieur en Italie du nord

The Epigravettian site of the Dalmeri Rockshelter:
Rinsights into Final Upper Palaeolithic art
DPof northern Italy

Giampaolo Dalmeria, Michele Bassettib, Anna Cusinatoa,*,Maria Hrozny Kompatschera, Klaus Kompatschera

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citer cet article : G. Daléolithique supérieur

ur correspondant.sse e-mail : anna.cusin

21/$ - see front matter016/j.anthro.2006.07.0

a Sezione di Preistoria e Paleontologia Umana,
TEMuseo Tridentino di Scienze Naturali, via Calepina 14, 38100 Trento, TN, Italyb CORA Ricerche Archeologiche s.n.c., Spini di Gardolo 75, Gardolo 38014, Trento, Italy
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RRésumé

Depuis ces 15 dernières années de recherches sur l’aire alpine, l’abri Dalmeri, situé sur la limite nordorientale du haut plateau des Sette Comuni (Trente, Italie), représente un site de référence pour appréhen-der les modalités d’exploitation des territoires de montagne de la part des groupes humains de la fin duPaléolithique supérieur. Les investigations stratigraphiques de l’abri, conduites entre 1991 et 2005, ontmis en lumière une séquence fortement anthropisée se référant à la phase terminale de l’Épigravettienrécent et les dates radiocarbones ont permis de caler ces occupations à l’interstade de l’Allerød. L’étatde conservation excellente des surfaces de piétinement a permis d’effectuer une étude approfondie derestes fauniques et lithiques, apportent à une première reconstruction de la paléoéconomie, del’organisation de l’habitat et de la fonction du site. Ces cinq dernières années, à la suite de la découverted’un nombre important de pierres peintes en ocre rouge provenant de la base du dépôt anthropique, et

almeri et al., Le site Épigravettien de l’Abri Dalmeri : aspects artistiques à la finen Italie du nord, L’anthropologie (2006), doi: 10.1016/j.anthro.2006.07.012.

[email protected] (A. Cusinato).

© 2006 Publié par Elsevier SAS.12

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mailto:[email protected]

dx.doi.org/10.1016/j.anthro.2006.07.012

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constituées par des représentations naturalistes et schématiques, une nouvelle perspective s’est ouverte,plus complexe, relative à l’art et à la spiritualité épigravettienne.© 2006 Publié par Elsevier SAS.

Abstract

Over the past fifteen years of research in the alpine area, the Dalmeri Rockshelter, located on thenortheastern edge of the Sette Comuni Plateau (Trento, Italy), has become a key site for reconstructingthe exploitation of the mountain territories by the human groups of the end of the Upper Palaeolithic.Excavations, carried out between 1991 and 2005, brought to light a sequence of Recent Epigravettiananthropic levels, which were radiocarbon dated to the Allerød interstadial. The well-preserved paleosur-faces provided the opportunity to carry out a thorough analysis on the faunal and lithic remains, enablingus to reconstruct the palaeoeconomy, the function and the internal organisation of the site. In the pastfive years, the discovery of a notable quantity of red ochre painted stones, which are linked to the ear-liest settlement phase, revealed different representations, both naturalistic paintings as well as signs. Fol-lowing this discovery, the interpretation of the site began to touch the artistic-religious sphere, providingnew insights into Epigravettian art.© 2006 Publié par Elsevier SAS.

Mots clés : Plateau des Sette Comuni ; Abri Dalmeri ; Épigravettien ; Allerød ; Art mobilier ; Peintures en ocre rouge

Keywords: Sette Comuni Plateau; Dalmeri Rockshelter; Epigravettian; Allerød; Mobilary art; Red ochre paintings

1. Objectifs et méthodologie

1.1. Contexte chronologique et paléo-environnemental

Le Tardiglaciaire en Italie nord orientale fait l’objet de recherches pluridisciplinaires et denombreuses publications depuis une trentaine d’années. Les données archéologiques et paléo-environnementales ont permis de mettre en relation les principales phases de peuplement auTardiglaciaire ainsi que les modifications du climat et de l’environnement dans cette région.Le début de la déglaciation au sud des Alpes est daté de 15 500 14C BP (environ 18 900 calBP) (Ravazzi, 2003). Progressivement, le réchauffement du Tardiglaciaire provoque un reculdes glaciers vers le nord et une densification du couvert végétal. Durant le Dryas I, les pollensretrouvés à Riparo Tagliente dans les monts Lessini (Vénétie, 250 m d’altitude) suggèrent unmilieu ouvert avec une végétation de type montagnarde colonisatrice (Bartolomei et al., 1994).

Le grand changement environnemental s’observe pendant les interstades, durant lesquelss’inscrit la première grande colonisation des arbustes dans les vallées alpines et vers les hautsplateaux préalpins. Durant ces interstades, la limite de la forêt à conifères/prairie a pu atteindre1500 m (Kofler, 1994 ; Schneider, 1985). Le refroidissement du Dryas III n’a pas été enregis-tré de manière fréquente dans les analyses polliniques régionales. On remarque cependant unerégression de la limite de la forêt à conifères/prairie (Schneider et Tobolski, 1983 ; Wick,1996) et, en général, un climat froid et aride.

Les niveaux épigravettiens de l’abri Tagliente, datés de 13 500 BP, représentent le plusancien vestige d’occupation humaine durant le Tardiglaciaire (Guerreschi et Leonardi, 1984).

Le peuplement le plus important se situe au cours des oscillations du Bølling et d’Allerød,quand l’occupation humaine s’intensifie et se dissémine le long des principales vallées alpines.

Pour citer cet article : G. Dalmeri et al., Le site Épigravettien de l’Abri Dalmeri : aspects artistiques à la findu Paléolithique supérieur en Italie du nord, L’anthropologie (2006), doi: 10.1016/j.anthro.2006.07.012.

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Ce mouvement se dirige vers les sites de fond de vallée, comme à l’abri Soman situé à 100 md’altitude dans la vallée de l’Adige (Battaglia et al., 1994), dans les abris Villabruna qui setrouvent dans la vallée du Cismon à 500 m d’altitude (Aimar et al., 1994), et à l’abri Biarzo,proche du fleuve Natisone, à 159 m d’altitude (Guerreschi, 1996). Au cours de l’oscillationd’Allerød, les montagnes situées entre 1000 et 1500 m d’altitude sont occupées par des grou-pes de chasseurs épigravettiens. Ce peuplement est bien documenté par de nombreux gise-ments, comme le site de Val Lastari (Broglio et al., 1994), l’abri Battaglia (Broglio, 1964),Fiorentini (Guerreschi, 1978) et Viotte di Bondone (Bagolini et Guerreschi, 1978).L’occupation de montagne était implantée en plein air ou sous de petits abris sous roche,dans des zones planes, près des petits lacs alpins, et à proximité des voies de passage.

La densité du peuplement semble avoir décliné dans cette région au cours de la dernièrephase de l’Épigravettien, datée entre le Dryas III et le début du Préboréal. Cette phase estattestée dans les sites de Palughetto (Peresani et al., 2000), de Laghetto delle Regole (Dalmeriet al., 2005a), d’Andalo (Guerreschi, 1984), de Piancavallo (Guerreschi, 1975) et dans l’abride La Cogola (Bassetti et al., 2005).

1.2. Problématique

Depuis ces dix dernières années de recherches préhistoriques sur l’aire alpine, l’abri Dalmeri(Fig. 1) représente un site de référence pour appréhender les modalités d’exploitation des terri-toires de montagne de la part des groupes humains épigravettiens. L’état de conservation excel-

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Fig. 1. Carte de localisation de l’Abri Dalmeri sur le plateau des Sette Comuni, Trentin, Italie du nord.Fig. 1. Location map of Dalmeri Rockshelter on the Sette Comuni plateau, Trentino, Italy.


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lente des restes fauniques et lithiques, et des surfaces de piétinement, a permis d’obtenir unepremière reconstruction de la paléo-économie, de l’organisation de l’habitat et de la fonctiondu site. Ces cinq dernières années, à la suite de la découverte d’un nombre important de pierrespeintes en ocre rouge provenant de la base du dépôt anthropique, et constituées par des repré-sentations naturalistes et schématiques, une nouvelle perspective s’est ouverte, plus complexe,relative à l’art et à la spiritualité épigravettienne (Dalmeri et al., 2004). En Italie nord orientale,les témoignages artistiques sont représentées exclusivement par l’art mobilier et proviennentprincipalement de trois dépôts, l’abri Tagliente, l’abri Villabruna et l’abri Dalmeri. Les œuvresd’art provenant de l’abri Tagliente (Leonardi, 1972) sont constituées en grande partie de gravu-res naturalistes datées de la fin du Dryas I, alors que les pierres peintes en ocre rouge de l’abriVillabruna (Broglio, 1992) sont datées de la fin de l’interstade de Bølling. L’abri Dalmeri, quiest attribuée à l’interstade d’Allerød, apparaît être un gisement clef pour la compréhension desmodalités de développement de la production artistique à la fin du Tardiglaciaire.

Dans ce travail, les peintures de l’abri Dalmeri ne sont pas analysées uniquement pour leurvaleur stylistique ou pour les techniques utilisées, mais comme des représentations de gestes.L’entité numérique et la variété typologique et stylistique des pierres peintes justifient l’étudede leur distribution spatiale et permettent de développer l’hypothèse que cette manifestationartistique soit l’expression d’une conception idéologique. Cette structuration de l’espace à tra-vers les œuvres d’art mobilier trouve difficilement des comparaisons avec d’autres sites euro-péens. L’axe de réflexion qui structure ce travail portera donc sur le contexte de découvertedes pierres peintes, proposant ainsi une clef de lecture basée sur l’analyse des relations spatia-les qui existent entre elles.
E T2. L’Abri Dalmeri C2.1. Séquence stratigraphique
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L’abri Dalmeri est situé sur la limite nord orientale du haut plateau des Sette Comuni(Trente, Italie), sur le versant méridional des Alpes orientales italiennes (45° 59’ 37’’ N, 11°36’ 8’’ E), à 1240 m d’altitude. Depuis 1991, un projet de recherche interdisciplinaire a étéentrepris par la Sezione di Paleontologia Umana del Museo Tridentino di Scienze Naturali diTrento. Les fouilles archéologiques, toujours en cours actuellement, ont mis en lumière undépôt anthropique attribué par 14C, à la phase terminale du Paléolithique supérieur, et faisantréférence à la culture de l’Épigravettien récent.

L’abri s’ouvre en tête d’une petite vallée périglaciaire, tributaire d’un profond canyon (laValsugana), et sillonnée par le fleuve Brenta (à environ 250 m). La morphogenèse de l’abriest conséquente à une érosion différentielle des strates du substrat calcaire (lithofaciès ooli-thique de la Formation Jurassique de Rotzo), et à l’action combinée de la dissolution karstiqueet de processus cryonivaux durant le LGM.

Cet abri sous roche est exposé au nord-est et s’étend sur 30 m en direction NNO-SSE avecune hauteur maximum de voûte d’environ 7 m, la hauteur actuelle étant de 4 m (Fig. 2). Laséquence stratigraphique de l’abri, qui concerne l’arc chronologique de la fin du Pléistocènesupérieur jusqu’à l’Holocène, est constituée d’une épaisseur d’environ 4,5 m. Elle a été subdi-visée, du bas vers le haut, par les complexes stratigraphiques suivants (Fig. 3) :


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Fig. 2. L’Abri Dalmeri.Fig. 2. The Dalmeri Rockshelter.


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TE● une série d’éboulis cryoclastiques faisant référence à des conditions climatiques froides.L’unité inférieure, (LU – lower units, US 54) est associée à une matrice constituée par deslimons carbonatés en contact direct avec la roche mère. Vers le sommet de cette séquence, lafraction fine a restitué une quantité variable de sédiment d’origine éolienne (UES – units witheolic sediments – UUSS 51, 52, 53). Ce groupe d’unités, daté de 13 590–13 250 14C cal BP2σ (Tableau 1) est recouvert par un éboulis (PSU – pre-settlements units, UUSS 15b, 50) ;

● une structuration de l’espace composée de pierres peintes (PSS – painted stones structures).Cette phase comprend les US 74, 15a, 65, 26d-e, et représente les premières phases del’occupation humaine. La plus ancienne structure individualisée, l’US 74, est située prèsde la limite de la voûte. Il s’agit d’une accumulation artificielle de blocs calcaires, au som-met de laquelle a été retrouvée la grande pierre illustrant l’anthropomorphe RD 211. Cettestructure est partiellement couverte par l’US 65, un cailloutis à matrice organique et à fortcomposant anthropique (industrie lithique, restes fauniques et charbons). Cette US atteintune épaisseur maximum de 45 cm vers la limite de la voûte, alors qu’elle a plutôt tendanceà se réduire vers la partie interne de l’abri (Figs. 3 et 4). La majeure partie des pierres pein-tes a été retrouvée à l’intérieur de l’unité 65, tandis que les autres pièces se retrouvent dis-persées dans la partie plus interne de l’abri au sommet des cailloutis cryoclastiques (US15a). Globalement, la distribution des pierres peintes s’intègre dans une bande d’environ30 m2, large de plus de 4 m, et suit une direction est-ouest, oblique par rapport à la paroirocheuse interne (Figs. 5 et 6). Durant la phase de structuration de l’espace par les pierrespeintes, l’occupation humaine est attestée également par la présence de deux foyers dansl’aire Est. Cette phase d’occupation est définie par trois dates : 13 410–13 210, 13 300–13 120 et 13 300–12 940 14C cal BP 2σ (Tableau 1). L’attribution de la première prépara-tion de la structure d’habitat de 4 m de diamètre, identifiée dans les niveaux supérieurs,


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Fig. 3. Profil schématique A-A, avec indication des datations 14C et des relations stratigraphiques entre les niveaux del’Abri Dalmeri (LU = unités inférieures, UES = unités avec sédiments éoliens, PSU = unités de pré-installation,PSS = structure de pierres peintes, EDF = planchers d’occupation épigravettiens, UU = unités supérieures, TS = solsommital).Fig. 3. Stratigraphic schematic section A-A, showing radiocarbon dates and layer relations of the Dalmeri Rockshelter(LU = lower units, UES = units with eolic sediments, PSU = pre-settlement units, PSS = painted stones structure,EDF = Epigravettian dwelling floors, UU = upper units, TS = top soil).



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Tableau 1Les datations par le radiocarbone, obtenues sur des charbons de bois prélevés dans les niveaux de l’Abri Dalmeri, ont étéeffectuées dans les laboratoires suivants : UtC (Faculteit der Natur- en Sterrenkunde, University of Utrecht, Holland) ;Rome (Dipartimento di Scienza della Terra, Università di Roma, Italia) ; KI, KIA (Leibniz Labor, University of Kiel,Germany). La calibration était obtenue en utilisant OxCal v.3.10 software program (Bronk Ramsey 1995)The radiocarbon dates, measured on charcoals coming from the layers of Dalmeri Rockshelter, were obtained in thefollowing laboratories: UtC (Faculteit der Natur- en Sterrenkunde, University of Utrecht, Holland); Rome (Dipartimentodi Scienza della Terra, Università di Roma, Italia); KI, KIA (Leibniz Labor, University of Kiel, Germany). Calibrationwas carried out by using the OxCal v.3.10 software program (Bronk Ramsey 1995)

Niveau(phase)

RéférenceMatériel labo daté

Méthode Âge BP1 sigma range

Âge cal BP2 sigma range

26b (edf) UtC-6777 charbon 14C 11 100 ± 60 13 130–12 90014 (edf) KI-3634 charbon 14C 11 260 ± 100 13 310–12 94026e (pss) Rome-657 charbon 14C 11 250 ± 100 13 300–12 94026d (pss) KIA-20345 charbon 14C 11 340 ± 45 13 300–13 12065 (pss) KIA-20341 charbon 14C 11 450 ± 50 13 410–13 21051 (bes) UtC-5040 charbon 14C 11 550 ± 70 13 590–13 250

Fig. 4. Schémas synthétiques des relations chronologiques entre les complexes stratigraphiques UES (unités avecsédiments éoliens), PSS (structure de pierres peintes) et EDF (planchers d’occupation épigravettiens).Fig. 4. Schematic diagram showing the chronologic relations among the stratigraphic complexes UES (units with eolicsediments), PSS (painted stones structure) and EDF (Epigravettian dwelling floors).



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Fig. 5. Plan de l’Abri avec la localisation de principales structures anthropiques identifiées.Fig. 5. Site plan depicting the location of the principle anthropic structures identified in the site.



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Fig. 6. Structuration US 65, partiellement fouillée : la majeure partie des pierres peintes a été retrouvée à l’intérieur decette unité.Fig. 6. The structure US 65, partially excavated: most of the painted stones were recovered from this unit.


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n’est pas encore bien déterminée, mais nous pouvons supposer que cette structure était pré-sente pendant toutes les phases (Fig. 4) ;

● des sols d’origine anthropique (EDF – epigravettian dwelling floors, US 26c, 26b-14) quise développent sur un parent material constitué par un cailloutis cryoclastique (US 15b),enrichis d’une matrice fortement limoneuse, micacée, noirâtre, très organique (Figs. 3 et4). Ces sols possèdent un matériel lithique abondant, des objets en os et des restes fauni-ques en position horizontale. Dans l’aire Ouest, ces unités ont une épaisseur moyenne de 5à 10 cm et s’étendent dans les carrés 39 H÷N et les carrés 45 H÷N, sur environ 35 m2.L’aire Est est composée par une série de phénomènes érosifs limités et localisés dans lescarrés 45÷47 I, 47÷49 M-N et 49÷52 I-L. Dans cette aire, la présence de processus érosifs,et l’épaisseur des couches qui se réduisent de manière extrême aux alentours de la paroirocheuse sud-est, n’ont pas permis de distinguer les deux unités anthropiques 26b-14 et26c. Celles-ci ont donc été renommées 14/26.L’attribution chronologique des niveaux 14b/26b et 26c, datés par 14C à 13 310–12 940 et13 130–12 900 14C cal BP 2σ (Tableau 1), reste en parfait accord avec les caractères tech-notypologiques de l’industrie lithique de l’Épigravettien récent. La distinction entre les deuxsous unités 26b-14 et 26c, effectuée durant la phase des fouilles, a été confirmée par lesanalyses micropédologiques et par l’étude des industries lithiques. En particulier, l’extrêmerareté des remontages effectués à l’intérieur de chaque niveau, suggère que ces unités cor-respondent à deux séquences importantes de fréquentations, probablement proches dans letemps, mais distinctes ;


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● la séquence supérieure est formée par des cailloutis stratifiés à matrice essentiellement limo-neuse (UU – upper units, UUSS 2-21).

2.2. Recherches interdisciplinaires

Depuis 1991 jusqu’à aujourd’hui, les recherches interdisciplinaires finalisées dans la recons-truction du paléo-environnement, dans la compréhension de la paléoéconomie et del’organisation spatiale du site ont été principalement réalisées à partir du matériel archéolo-gique provenant des niveaux 26c et 26b-14. La reconstruction paléo-environnementale indiqueun milieu ouvert, de prairie alpine, où quelques aires boisées de pins et mélèzes commençaientà se développer (Castelletti et Maspero, 1994 ; Girod, 2001 ; Bartolomei, 2001). L’analysearchéozoologique souligne la présence d’une économie spécialisée dans la chasse au bouque-tin, qui représente environ 90 % des restes fauniques déterminables. D’autres animaux, commele cerf, le chevreuil et le chamois, et, de manière plus sporadique, l’ours et le blaireau, ontaussi été chassés et abattus par les groupes humains qui fréquentaient le site (Cassoli et al.,1999). La représentativité des restes anatomiques de bouquetin et l’analyse des stries de bou-cherie et des cônes de percussions indiquent que les carcasses étaient travaillées à l’intérieur del’abri, et que celui-ci était périodiquement nettoyé, rejetant les fragments les plus grands àl’extérieur (Fiore et al., 2001 ; Fiore et Tagliacozzo, 2005). L’analyse archéozoologique sug-gère aussi une fréquentation humaine saisonnière de l’abri durant la période été–automne, etmontre, en outre, le rôle de la chasse aux oiseaux, comme l’indiquent certaines stries effec-tuées par un outil lithique sur un humérus de Gallinacés, et une activité de pêche (Fiore etTagliacozzo, 2005). Les restes de poissons, représentés principalement par le barbeau et lechevenne et plus minoritairement par la truite, l’ombre et le brochet, permettent de supposerune activité de pêche dans le fleuve Brenta (Albertini et Tagliacozzo, 2004). Ces dernièresdonnées suggèrent que le territoire très ample exploité par les chasseurs de l’abri Dalmeri com-prenait, non seulement les prairies alpines du haut plateau situées aux alentours de 1220–1350 m, et les forêts de conifères situées à des altitudes légèrement inférieures, mais aussi,s’étendaient jusqu’au fond de vallée du fleuve Brenta, dont l’altitude actuelle est d’environ200 m.

Les structures d’habitat situées dans les sols d’habitat 26b-14 et 26c ont permis de tracer unpremier cadre, partiel, de l’organisation spatiale du site. Dans cette portion de l’abri sousroche, il a été possible d’identifier, durant la phase de fouille, une légère dépression topogra-phique circulaire de plus de 4 m. Le diamètre est délimité par un cordon de pierres, entremê-lées de restes lithiques et de faune. Le long de ce cordon de pierres, qui présente une interrup-tion vers l’Est, un trou de poteau a été relevé. L’aire interne de la structure a restitué égalementtrois autres trous de poteaux et quelques légères dépressions topographiques, parmi lesquellesla plus évidente contenait une accumulation de restes fauniques (appelée US 46), associés à dela poudre d’ocre rouge (Fig. 5). L’analyse spatiale de l’industrie lithique provenant de l’aireOuest de l’abri retient comme hypothèse la présence d’une structure circulaire, interprétéejusqu’à aujourd’hui comme périmètre d’une cabane comprenant un diamètre d’environ 4 m etun accès vers l’Est (Bassetti et al., 2000).

Les produits de la taille se retrouvent le long d’une bande interne à l’abri disposée en demi-cercle et possédant une grande densité d’objets non altérés, qui renferme une zone centraleriche en pièces altérées par le feu. La quantité significative de charbons provenant de cetteaire centrale témoigne d’une activité d’allumage des feux, même en l’absence de foyers struc-


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turés. À partir de cette aire centrale de combustion, on note une dispersion des pièces brûléesvers l’Est en direction de l’aire externe, où ont été relevées quatre structures de foyers. Lesremontages effectués sur l’industrie lithique présentent des raccords très brefs à l’intérieur decette même structure, ainsi les remontages en correspondance avec l’accès sortent de la limitede la cabane (Bassetti et al., 2000).

L’étude technologique effectuée par C. Montoya (2004) et par K. Kompatscher (Bassetti etal., 2000) sur les niveaux 26b-14 et 26c a permis d’identifier deux chaînes opératoires distinc-tes et finalisées dans l’obtention d’un nombre réduit de lames et d’une vaste gamme de lamel-les. Les deux chaînes opératoires se basent sur un schéma de débitage unipolaire à partir d’ununique plan de frappe avec la possibilité d’utiliser un second plan en alternance et/ou en suc-cession avec le premier (Montoya, 2004). Dans le premier cas, l’exploitation de rares nucléusde grandes dimensions en silex local du Biancone a permis d’obtenir, par réduction progres-sive du nucléus, quelques supports laminaires et une série de lamelles, de dimensions nonstandardisées. La chaîne opératoire la plus attestée est cependant de type lamellaire, basée surl’exploitation de petits nucléus ou de plaquettes (Broglio et Montoya, 2005). Les lamellesobtenues ont été sélectionnées par les épigravettiens de l’abri Dalmeri pour obtenir principale-ment trois catégories d’armatures (pointes à dos, lamelles à dos et lamelles à dos et troncatu-res), et très rarement des géométriques (triangles ou segments). Outre les armatures, l’outillagelithique est composé d’un nombre élevé de grattoirs, suivi de burins, de lames retouchées ettroncatures, associés à d’autres outils encore plus sporadiques (couteaux à dos, becs, éclatsretouchés et denticulés) (Cusinato, 1999) (Fig. 7). Les caractéristiques typologiques de cetoutillage lithique ressemblent aux ensembles lithiques provenant des sites épigravettiens situésen Italie septentrionale, et datés des interstades tempérés du Bølling et de l’Allerød.

Les données provenant de l’étude fonctionnelle des industries lithiques et de l’analysearchéozoologique des niveaux 26b et 26c permettent de supposer une certaine spécialisationdu site vers la chasse et l’exploitation du bouquetin. Durant la saison estivale, les carcassesde cet animal étaient exploitées pour obtenir de la viande et des peaux. Ces dernières étaienttravaillées in situ et peut-être, transportées dans la vallée pour une utilisation différée durantla saison hivernale.

3. L’art mobilier

3.1. L’ensemble des peintures en ocre

À la suite de la découverte d’une collection d’art mobilier importante advenue entre 2001 et2004, constituée par 217 pierres peintes en ocre rouge, l’interprétation du site devint plus com-plexe et impliqua ainsi la sphère artistique et religieuse. Les peintures en ocre en silhouette,réalisées sur des clastes (de calcaire gris oolitique) prélevés dans le cailloutis autochtone (US15b), possèdent des dimensions moyennes de 15 × 10 × 6 cm.

Au moment de la découverte, les peintures sur pierre étaient presque entièrement voiléespar des concrétions calcaires. Sur 283 pierres restaurées, 217 conservent des peintures ou destraces d’ocre. Dans cet ensemble, nous pouvons distinguer diverses typologies figuratives :223 signes, 25 figures zoomorphes, neuf figures anthropomorphes, deux mains, puis 165 sur-faces possédant d’évidentes traces de pigments rouges (Fig. 8). De manière générale, il yexiste un rapport univoque entre la pierre et la représentation. Le fait de représenter deux figu-res sur la même face ou sur des faces adjacentes reste très rare. La face opposée à celle peinte


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Fig. 7. Industrie lithique : 1–12, armatures. 13–17, outils (dessiné par A. Paolillo) (échelle 1.1).Fig. 7. Lithic industry: 1–12, microliths. 13–17, tools (drawn by A. Paolillo) (scale 1:1).



565566567568569570571572573574575576577578579580581582583584585586587588589590591592593594595596597598599600601602603604605606607608609610611

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Fig. 8. Plan de l’aire orientale du site, avec la distribution spatiale des pierres peintes, analysées selon leur variététypologique et en évidence la position de la pierre peinte RD 211 au sommet de l’accumulation de blocs (US 74).Fig. 8. Map of the eastern area of the site, representing the location of the painted stones, distinguished by a typologicalcriterion and the position of the painted stone RD 211 on the top of the artificial pile (US 74).



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est généralement privée de couleur, à l’exception de 25 cas où un petit signe en ocre a étéconservé. Les représentations schématiques se démarquent par leur grande variété de sujetspeints qui vont des formes proprement géométriques à des ensembles de lignes parallèles,jusqu’à des figures plus complexes comme celle phytomorphe. Les représentations zoomor-phes, exécutées avec la technique monochromatique, sont caractérisées par plusieurs constan-tes stylistiques. Les sujets peints suivent la morphologie naturelle du support et sont, souvent,exaltées par les rugosités naturelles des surfaces de la pierre dans le but de donner à l’imagedes effets de relief. Dans la majeure partie des cas, il est encore possible de reconnaître la phy-sionomie des animaux (bouquetins, cerfs, ours et un probable carnivore), mais l’artiste a choiside négliger la représentation fidèle des détails anatomiques, en lui préférant une forme « sim-plifiée », finalisée à rappeler un comportement particulier des animaux (Fig. 9). Les figureshumaines présentent-elles aussi une grande variété stylistique et typologique, incluant desreprésentations stylisées et des images de type plus naturalistes (Fig. 10).

La figure de type anthropomorphe dénommée RD 211, se distingue nettement de toutes lesautres pierres par sa typologie de représentation, les dimensions du support (34 × 23 × 14 cm).Par ailleurs, la figure en ocre rouge de dimensions 28 × 15 cm est la seule à avoir été peintesur une face où des traces de raclage ont été reconnues dans le but d’enlever des concrétionspréexistantes. Le sujet est représenté avec les jambes écartées et les bras étendus le long deshanches. Il porte un couvre-chef représenté par deux cercles symétriques reliés par une finebande. La hanche gauche coïncide avec la limite latérale des surfaces de la pierre, le brasdroit et la partie du présumé couvre-chef envahissent la face latérale.

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Fig. 9. Pierres peintes en ocre rouge : a (RD 3) : cerf ; b (RD 124) : herbivore ; c (RD 1) : boviné ; d (RD 109) ; e (RD65) : bouquetins.Fig. 9. Red ochre painted stones: a (RD 3): deer; b (RD 124): herbivore; c (RD 1): bovine; d (RD 109), e (RD 65): ibex.


659660661662663664665666667668669670671672673674675676677678679680681682683684685686687688689690691692693694695696697698699700701702703704705

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Fig. 10. Pierres peintes en ocre rouge : a (RD 211), d (RD 196), e (RD 82) : figures anthropomorphes ; b (RD 137) :main ; c (RD 97), f (RD 7) : signes.Fig. 10. Red ochre painted stones: a (RD 211), d (RD 196), e (RD 82): anthropomorphic figure; b (RD 137): handprint;c (RD 97), f (RD 7): signs.


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RRLes manifestations artistiques en ocre de l’abri Dalmeri, attestées uniquement dans les pre-mières phases d’occupation du site, ne trouvent aucune résurgence dans les phases successivesde la fréquentation épigravettienne (26b-14 et 26c), et ceci jusqu’à l’abandon du site même.Dans ces sols successifs d’habitat, les uniques formes d’« art » présentes sont caractériséespar plus de 150 éclats de silex incisés sur le cortex. Les décors sont formées par des ensemblesde lignes et de motifs en claie ou en réticulé, répondant à des dessins géométriques relative-ment simples et répétitifs (Fig. 11).

3.2. Analyses chimicostratigraphiques

Avant le nettoyage et la restauration, des analyses chimicostratigraphiques ont été effec-tuées sur 15 fragments de pierre calcaire comportant de la peinture en ocre rouge et retrouvéesen 2002. Les analyses par Fluorescence à rayons X ont permis d’identifier le pigment rougeconstitué d’oxydes de fer, probablement de l’hématite (Fe2O3) (Rosanò et Pellizzaro, 2005).Le film pictural d’épaisseur variable (entre 15 et 80 μm), est recouvert par des strates de cal-


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Fig. 11. La variété iconographique des pierres peintes incluant représentations naturalistes et schématiques.Fig. 11. The iconographic variety of the painted stones, including naturalistic representations as well as signs.


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Spectrophotométrie à infrarouge a révélé la présence d’une substance organique dont le spectrechimique est superposable à celui de la cire d’abeille (Rosanò et Pellizzaro, 2005). Il est pos-sible que la cire ait constitué le liant pour certaines peintures et, avec son effet hydrofuge, ellea pu jouer un rôle déterminant dans la conservation de celles-ci.

4. Considérations et conclusions

La quantité élevée de pierres peintes et leur variété iconographique, incluant des peinturesnaturalistes et schématiques, permet de prendre en considération le site de l’abri Dalmericomme un centre important de production artistique de l’aire Préalpine. Dans la péninsule ita-lienne, la majeure partie des représentations naturalistes épigravettiennes est illustrée par desincisions sur la paroi ou sur un support mobile, alors que les peintures en ocre sont rares.

Ces représentations naturalistes sont, pour la majeure partie, attribuée à la phase pré-Allerødet, d’un point de vue chronologique, peuvent être mises en relation avec celles de l’art rupestrefrancocantabrique (Vigliardi, 1996). Les peintures de l’abri Dalmeri, datées par carbone 14 àl’Allerød, sont caractérisées par une variété considérable d’animaux représentés avec simplicitéet spontanéité picturale, attestant une continuité du style proprement naturaliste au Tardigla-ciaire (Fig. 12).


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Fig. 12. Éclats de silex incisés sur le cortex et retrouvés dans les niveaux 26b et 26c (échelle 1.1).Fig. 12. Engraved cortical flakes from level 26b and 26c (scale 1:1).


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À l’abri Dalmeri, le corpus des données archéologiques permet d’émettre l’hypothèse queles groupes humains épigravettiens ont conçu un espace sacré délimité par le dépôt de pierrespeintes. Jusqu’à maintenant, il n’est possible de reconnaître seulement que quelques actions,qui probablement faisaient partie intégrante d’un rite plus complexe : le choix et le prélève-ment de la pierre à partir des cailloutis du site, l’acte pictural et la disposition des blocs avecla surface décorée orientée vers le bas. La superposition physique des pierres indique la répé-tition d’un geste rituel, et suggère, en outre, que le renversement de l’image faisaient partieintégrante du rite. Pour soutenir cette interprétation, certaines pierres présentent un petit signede reconnaissance sur la surface visible. Dans ce contexte, la grande figure humaine, dénom-mée RD 211, est particulièrement significative et semble avoir assumé un rôle central àl’intérieur de la structuration des pierres peintes. Cette interprétation dérive des observationssuivantes : les dimensions de la peinture largement supérieures à toutes les autres, la posturehiératique de la figure, sa position sur une accumulation artificielle de blocs calcaires, plus éle-vée par rapport aux autres pierres peintes. Pour confirmer ceci, cette pierre gisant également enposition retournée était restée visible, à la différence des autres, même dans les phases succes-sives de fréquentation de l’abri, quand la structure d’habitat a été construite. Ceci suggère quela peinture RD 211 a représenté un point de référence pour qui fréquentait le site durant lesphases 14-26b et 26c, et que cette relation est restée inchangée jusqu’à l’abandon. Selonnotre interprétation, cette expression picturale originale transmet une transcription spatialed’une conception idéologique complexe. À l’intérieur de cette représentation, un être humainsemble avoir joué un rôle central dont la signification nous échappe encore. Il n’existe pas


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d’éléments pour pouvoir déterminer si le dépôt de la pierre RD 211 avait pour but d’honorerun individu présent dans la mémoire collective ou dans un mythe, ou bien encore s’il s’agissaitd’un individu physique ayant probablement appartenu à ce même groupe humain qui a peint etdéposé ces pierres.

Enfin, il est important de remarquer l’affinité stylistique entre les pierres de l’abri Dalmeriet l’art exprimé par les chasseurs épigravettiens du site de l’abri Villabruna dans la vallée duVal Cismon (Broglio, 1998). Deux des cinq pierres peintes en ocre rouge retrouvées dans cetabri montrent des ressemblances stylistiques avec les peintures de l’abri Dalmeri. L’analogiecomposite entre la pierre no 2 de l’abri Villabruna, restituant un motif « hyperanthropomorphe »complexe, et la RD 82 de l’abri Dalmeri (Broglio, 1998 ; Dalmeri et al., 2005b) est particuliè-rement significative. Si, à l’abri Villabruna, les données archéologiques suggèrent que leschasseurs ont déposé les pierres pour honorer une sépulture, à l’abri Dalmeri, l’hypothèseinterprétative reste ouverte. L’agrandissement et l’approfondissement des fouilles stratigraphi-ques vers l’aire externe encore non explorée, pourront fournir de nouveaux éléments d’inter-prétation. La poursuite des recherches interdisciplinaires aura, parmi d’autres objectifs, celuide préciser quelle relation chronologique et fonctionnelle existe t’il entre la phase de dépôtdes pierres peintes et les phases représentées par les deux surfaces d’habitat 26b-14 et 26c.Le corpus des données archéologiques de l’abri Dalmeri ouvre de nouvelles perspectivesd’étude sur l’art et sur la spiritualité des populations de chasseurs–cueilleurs épigravettiens.

Remerciements

Le projet de recherche « Riparo Dalmeri » est réalisée grâce aux financements de MuseoTridentino di Scienze Naturali, Trento. Les fouilles archéologiques ont été conduites grâce àl’autorisation de Soprintendenza per i Beni Archeologici, Trento. Nous remercions JeremieLiagre, Nicoletta Martinelli et Francesca Nicolodi pour leur précieuse aide. Nous voudrionségalement remercier Cyril Montoya, Silvia Frisia et Marco Peresani pour leur précieux regardcritique. La documentation photographique de l’art mobilier est d’Elena Munerati.

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