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Unión Europea Fondo Europeo de Desarrollo Regional Invertimos en su futuro Le rorqual commun (Balaenoptera physalus) est le seul mysticète (cétacés avec fanons filtrants) qui vit en Méditerranée. C’est le deuxième animal le plus grand au monde, après la baleine bleue. La taille moyenne des adultes est de 18-20 m, et peut atteindre 25 m. Les femelles sont légèrement plus grandes que les mâles. Leur souffle s’élève droit et haut, et le rorqual commun possède une nageoire dorsale bien visible, postée sur le tiers postérieur du corps. Sa coloration est asymétrique, ayant la moitié droite de la mâchoire inférieure blanche, et la moitié droite de la tête présentant des motifs de marques lumineuses et sombres. Le reste du corps a une couleur grise à brun foncé. La gestation dure une année et le sevrage de 6 à 7 mois. Les femelles se reproduisent tous les 2 à 3 ans. Les nouveau-nés mesurent environ 6 m de long à la naissance. La maturité physique est atteinte vers 25-30 ans et leur longévité est estimée à 94 ans, bien que certains individus aient été présumés avoir 130-140 ans. Les rorquals communs sont des filtreurs ; ils se nourrissent de petits invertébrés, en particulier de krill, et de temps en temps de poissons. Ce sont généralement des animaux solitaires, ou qui restent en petits groupes de 2-3 individus (il est parfois possible de voir des groupes ou des agrégations supérieures). Ils sont présents dans toute la Méditerranée occidentale et centrale, avec une concentration en été dans les mers Tyrrhénienne et de Ligurie. Les rorquals communs sont très rares dans le bassin oriental et la mer Adriatique. Une étude a révélé des différences génétiques significatives entre les rorquals communs de l’Atlantique et ceux de la Méditerranée, cette dernière constituant une sous-population. La sous-population du rorqual commun de la Méditerranée a été classée comme «Vulnérable» dans la Liste Rouge des Espèces Menacées de l’UICN. La principale menace pour cette espèce en Méditerranée est la collision avec des bateaux. © A. Cañadas Données essentielles Le rorqual commun dans la mer d’Alboran Le rorqual commun (Balaenoptera physalus) est le seul mysticète (cétacés avec fanons filtrants) qui vit en Méditerranée. C’est le deuxième animal le plus grand au monde, après la baleine bleue. Les rorquals communs sont des filtreurs ; ils se nourrissent de petits invertébrés, en particulier de krill. Ils sont présents dans toute la Méditerranée occidentale et centrale. Avec l’appui de :

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Page 1: Le rorqual commun dans la mer d’Alboran · Fondo Europeo de Desarrollo Regional Invertimos en su futuro • Le rorqual commun (Balaenoptera physalus) est le seul mysticète (cétacés

Unión EuropeaFondo Europeo de Desarrollo Regional

Invertimos en su futuro

• Le rorqual commun (Balaenoptera physalus) est le seul mysticète (cétacés avec fanons filtrants) qui vit en Méditerranée. C’est le deuxième animal le plus grand au monde, après la baleine bleue. La taille moyenne des adultes est de 18-20 m, et peut atteindre 25 m. Les femelles sont légèrement plus grandes que les mâles. Leur souffle s’élève droit et haut, et le rorqual commun possède une nageoire dorsale bien visible, postée sur le tiers postérieur du corps. Sa coloration est asymétrique, ayant la moitié droite de la mâchoire inférieure blanche, et la moitié droite de la tête présentant des motifs de marques lumineuses et sombres. Le reste du corps a une couleur grise à brun foncé.

• La gestation dure une année et le sevrage de 6 à 7 mois. Les femelles se reproduisent tous les 2 à 3 ans. Les nouveau-nés mesurent environ 6 m de long à la naissance. La maturité physique est atteinte vers 25-30 ans et leur longévité est estimée à 94 ans, bien que certains individus aient été présumés avoir 130-140 ans.

• Les rorquals communs sont des filtreurs ; ils se nourrissent de petits invertébrés, en particulier de krill, et de temps en temps de poissons.

• Ce sont généralement des animaux solitaires, ou qui restent en petits groupes de 2-3 individus (il est parfois possible de voir des groupes ou des agrégations supérieures).

• Ils sont présents dans toute la Méditerranée occidentale et centrale, avec une concentration en été dans les mers Tyrrhénienne et de Ligurie. Les rorquals communs sont très rares dans le bassin oriental et la mer Adriatique.

• Une étude a révélé des différences génétiques significatives entre les rorquals communs de l’Atlantique et ceux de la Méditerranée, cette dernière constituant une sous-population.

• La sous-population du rorqual commun de la Méditerranée a été classée comme «Vulnérable» dans la Liste Rouge des Espèces Menacées de l’UICN.

• La principale menace pour cette espèce en Méditerranée est la collision avec des bateaux.

© A. Cañadas

Données essentielles

Le rorqual commundans la mer d’Alboran

Le rorqual commun (Balaenoptera physalus) est le seul mysticète (cétacés avec fanons filtrants) qui vit en Méditerranée. C’est le deuxième animal le plus grand au monde, après la baleine bleue. Les rorquals communs sont des filtreurs ; ils se nourrissent de petits invertébrés, en particulier de krill. Ils sont présents dans toute la Méditerranée occidentale et centrale.

Avec l’appui de :

Page 2: Le rorqual commun dans la mer d’Alboran · Fondo Europeo de Desarrollo Regional Invertimos en su futuro • Le rorqual commun (Balaenoptera physalus) est le seul mysticète (cétacés

Menaces

• Si les prises accidentelles dans les filets de pêche ne sont pas communes pour cette espèce en Méditerranée, elles ne sont pas non plus inexistantes.

• L’une des causes directes de mortalité dans la Méditerranée, observée à plusieurs reprises, est la collision avec les navires de grand tonnage. Cela se produit en particulier dans la mer de Ligurie.

• Une autre source de préoccupation est le bruit et la perturbation du trafic maritime ainsi que les opérations d’observation commerciale des cétacés qui sont peu réglementées. Plus particulièrement, le bruit sous-marin du trafic maritime ou des études sismiques peuvent éloigner les rorquals communs de leurs zones d’alimentation ou de reproduction, avec des effets négatifs conséquents sur la population.

• Des niveaux élevés de contamination par organochlorés et d’autres composés toxiques ont été enregistrés, dont les effets peuvent influer négativement sur la population, en particulier sur la reproduction.

• La sous-population est fortement dépendante des espèces telles que le krill, qui à son tour est potentiellement vulnérable aux effets du changement climatique.

Mesures de Conservation

• Aucun des espaces marins protégés de la mer d’Alboran n’est utile pour le rorqual commun, car ceux-ci sont généralement côtiers, et ce n’est pas dans cette zone que vit habituellement cette espèce. Seul le Site d’Intérêt Communautaire (SIC), récemment créé, du Détroit Oriental dans le Détroit de Gibraltar couvre partiellement les aires d’importance pour cette espèce dans cette région, au cours de ses déplacements migratoires à travers celui-ci. On note aussi la proposition de LIC du Détroit Occidental.

• Il serait d’un grand intérêt pour la conservation de cette espèce de partager toutes les informations disponibles en Méditerranée, parce qu’il est probable que ces animaux se déplacent au moins dans tout le bassin occidental. Les mesures de conservation devraient être appliquées aussi à l’échelle de tout le bassin.

Les rorquals communs se trouvent partout dans la Méditerra-née occidentale et centrale, avec des concentrations pendant l’été dans les zones très productives des mers Corso-Ligurie et Tyrrhénienne, où ils se nourrissent de krill. Ils sont très rares dans les mers Adriatique et Égée et le bassin Levantin.

Des études poussées ont été menées ces 20 dernières années dans la mer d’Alboran sur la partie nord (zone bleu clair de la carte ci-dessus), entre la côte espagnole et environ 45 km au large, jusqu’à atteindre l’île d’Alboran. Les parties centrale et sud sont très peu connues, même si quelques études ont été réalisées en 2008 et 2009.

Dans cette zone, comme dans le reste de la Méditerranée, l’espèce est présente dans les eaux profondes, habituellement comprises entre 450 et 2500 m de profondeur. Mais elle peut aussi être vue dans les eaux du plateau continental. Il semble que les zones à forte productivité, et par conséquent avec des concentrations plus élevées de zooplancton, favorisent leur présence.

On peut les observer régulièrement dans le Détroit de Gibral-tar lors de mouvements migratoires d’est en ouest en été, et d’ouest en est en hiver. Dans le reste de la mer d’Alboran leur présence est beaucoup plus rare, peut-être car ils sont seu-lement de passage dans le Détroit, et aussi en raison de leur faible densité dans la région.

Il n’y a pas de données quantitatives disponibles sur les ten-dances des populations en Méditerranée, mais l’on déduit une baisse à partir du déclin observé dans sa zone principalev de répartition : la mer de Ligurie.

La sous-population du rorqual commun de la Méditerranée a été classée en 2009 comme «Vulnérable» sur la Liste Rouge des Espèces Menacées de l’UICN. Cette espèce est incluse dans la Liste des Espèces Sauvages sous Régime Spécial de Protection en Espagne, et figure dans le Catalogue Espagnol des Espèces Menacées comme

«Vulnérable». Le Maroc et l’Espagne sont signataires de plusieurs conventions internationales telles que CITES sur le commerce des espèces, la Convention de Bonn sur les espèces migratrices, la Convention de Barcelone et l’Accord ACCOBAMS sur les cétacés de la Méditerranée, de la mer Noire et de la zone atlantique adjacente.

Répartition de l’espèce

État de Conservation

Zone Bleue : observations de rorquals communs entre 1992 et 2011. Zone Blanche : observations au cours d’études en 2008-2009.

© A

. Cañ

adas

Pour plus d’informations sur le Projet POCTEFEX-AlboranCentre de Coopération pour la Méditerranée de l’UICNAndrés Alcántara: [email protected]:// http://www.iucnredlist.org/details/2478/3Fiche élaborée par A. Cañadas (Alnilam). Avril 2014.