le projet vox in box - europaeeas.europa.eu/.../projets/projet_vox_in_box2014_fr.pdf · 2016. 10....
TRANSCRIPT
-
1
La campagne Vox in Box de Lam Echaml
Ou
Quand le citoyen inscrit le citoyen
ne image vaut mille mots" cet adage
bien connu à été paraphrasé par Lam
Echaml, pour sa récente action
citoyenne ‘‘Vox in Box’’ et devenir « un pas dans le
terrain vaut mille heures de palabres sur les plateaux
de télévision, les cafés et même au sein de certains
partis politiques. »
Voter est le plus noble des actes citoyens, une pratique
majeure du civisme. Des décennies durant notre pays
n'a guère vécu des élections qui méritent leurs noms :
élections justes, citoyennes, démocratiques, largement
populaires que respecterait le citoyen celui qui
approuvera l'issue de ses résultats.
Les élections du 23 octobre 2011 - où les caravanes de
Lam Echaml ont été présentes- ressemblaient à une
césarienne socio-politique, tant le pays sortant d'un
bouleversement sociopolitique était dans l'urgence de
la délivrance.
Nonobstant les résultats et surtout leurs corollaires, pendant les trois ans de gouvernance
provisoire : ANC, mouvements sociaux, violence, libertés indéniables, crises économiques et
installation du terrorisme ; Lam Echaml, revient pour soutenir ce second rendez-vous avec la
citoyenneté, que sont les élections avec sa campagne ‘‘Vox in Box’’ de sensibilisation à l'inscription. (ا����وق (ا��ت �Vox, comme voix du peuple, (Vox populi), et Box est cette fameuse boîte que nous voulons
transparente et neutre.
Une vraie gageure
Le projet ‘‘Vox in Box’’ soutenu par l’Union Européenne, a voulu créer un lien citoyen avec le citoyen mal informé ou surinformé, perdu entre paysage politique polymorphe et une
communication, le moins qu'on puisse dire, anarchique pour ne pas dire en deçà de ce qui est
attendu.
Notre campagne qui, au départ, paraissait appartenir au domaine de l'utopie, s'est soldée après
un mois de mobilisation associative par la définition d’un état des lieux de la Tunisie des
électeurs avec ses découvertes heureuses et douloureuses à la fois.
" U
-
2
Jeunes aux semelles de vent et citoyens dans des zones d'ombres.
120 jeunes ont sillonné le pays par monts et par vaux
sous une chaleur insupportable, qui n'a pas entaché
leur pugnacité pour joindre l'acte citoyen
à l'investigation digne des explorateurs.
Plus de 4 semaines de campagne ont abouti à 31 mille
citoyens contactés et assistés pour s'inscrire. Une
prospection dans 6 régions, 24 gouvernorats, 116
localités nous a offert un panorama du rapport du
citoyen, surtout le rural, avec le vote, les élections.
En effet, l'essentiel de notre action a ciblé la tunisienne
et le tunisien loin de la réalité des urbains sur
encadrés, sur sensibilisés et structurés selon le modèle
sociétal courant ; le tunisien et la tunisienne plongés
dans la désertification communicationnelle et un fait
culturel nul. L'information la plus basique sur le plus
noble des actes civiques, les élections, si elle n'est pas
totalement absente, est chahutée par un flou, un
amalgame et des poncifs que nos jeunes
lamechamlistes on tenté de corriger, et en déjouer les
avatars, par la discussion et la proximité.
Le bilan qui nous a surpris.
Dès le départ ‘‘Vox in Box’’ ambitionnait la mise en place d’une opération d'accompagnement
pour l'inscription qui s’est avérée être un vrai soin palliatif social.
Par conséquent, notre terrain d'intervention a été défini par notre désir de sortir des sentiers
battus et du clivage régional entre un littoral riche, ouvert socialement et culturellement,
éduqué politisé et un hinterland marginalisé, oublié, sous-encadré, où la marginalité et la
pauvreté sont le pain quotidien.
Aussi, les jeunes lamechamlistes ont parcouru des kilomètres en voiture, bus, trains, louages,
transport rural, à pied et parfois sur des charrettes sur les pistes agricoles, pour aller joindre
les laissés-pour-compte et les aider à s'inscrire sur les listes électorales. Des citoyens loin du
ronron médiatique des villes et à bras-le corps avec une quotidienneté très éprouvante,
parsemés à travers des zones d'ombre économiques, sociales et culturelles, à tel point que leur
citoyenneté se résumait à leur résidence ou à la carte d'identité, fait étonnant, souvent absente.
Durant un mois de campagne, nous avons misé sur la collaboration et la synergie avec les associations régionales agissant dans le domaine citoyen et social, en particulier, celles qui partagent le socle de valeurs de Lam Echaml. Notre soutien logistique et conceptuel fut bien sûr l'ISIE qui nous a sur le plan central, soutenu et ouvert les portes.
-
3
Les équipes d’activistes ont donc été dotées de matériel de visibilité, T-Shirt, dossards, et d'un matériel de sensibilisation, flyers, autocollants et des appareils photos pour consigner par l'image et la vidéo la campagne et même les commentaires de la population. Reportages visibles sur notre plateforme www.lam-e-news.org Quelles conclusions? La campagne achevée, nous avons tenté de dresser un bilan à travers les récits du vécu des activistes de Lam Echaml dont la perspicacité et le sens de l'observation ont mis à nu la réalité, souvent complexe et dure, de cette Tunisie confrontée à ses premières expérimentations de la pratique démocratique et citoyenne. La carte d'identité
La première découverte choquante est la quantité de citoyens ne possédant pas de carte
d'identité ou ceux qui avaient des cartes d'identités anciennes génération dont le code barre
ne figure pas sur une base de données du ministère de l'intérieur, obligation technique pour
une inscription en ligne. Etonnant paradoxe, le document de base de la citoyenneté, empêche
des gens à exercer leur citoyenneté par le vote.
D'après les spécialistes, et L’ISIE le reconnaît, il aurait été plus judicieux que l’Etat lance une
campagne de renouvellement et de l'établissement de la carte d'identité longtemps à l'avance
vu que le ministère de l'Intérieur ne peut techniquement établir que 90 mille cartes par mois.
Résultat : une très grande partie de la population risque de se trouver dans l'impossibilité
pratique de s'inscrire aux élections.
La puce de l’Autre
Si l'enregistrement ou la vérification est possible par le GSM, il n'en demeure pas moins que,
souvent, les téléphones des ruraux, notamment dans les régions reculées, ne porte pas de puce
au nom de son porteur, la puce est souvent offerte par un parent ou inscrite par un
intermédiaire. Ainsi, nous avons constaté que la majorité des femmes rurales possèdent un
téléphone de foyer au nom du mari ou du fils.
Une communication dérisoire
On ne répète pas assez ce qu'a remarqué la presse et les médias audiovisuels, quant à la
campagne de sensibilisation très timide, venue en retard, d'où son impact réel presque nul.
Incroyable mais vrai ! Un nombre non-négligeable de citoyens dans des localités éloignées
semblent ne pas être au courant de l'existence des élections Pour ne pas dire de la date de leurs
tenues et encore moins de leurs impacts ou enjeux. Ajoutons à cela, les élections leur semblent
comme une obligation imposée par un pouvoir central qui ne leur a rien offert.
D’autre part, l'affichage urbain est resté urbain. L’affichage sauvage, pourtant permis pour
l'ISIE, est presque absent dans les villages reculés.
Notre matériel d’incitation, notamment les autocollants, a connu un grand succès. Notre
autocollant volontairement multicolore et sans aucune connotation chromatique politique, a
-
4
été littéralement arraché et collé sur les véhicules, les portes des boutiques, les taxis de
groupes, les louages, et mêmes les carrosses des marchants ambulants.
L'autocollant de l'ISIE semble être chahuté, vu sa couleur rouge, par le référentiel vers un parti
de la place.
Le pré-requis des poncifs envers le pouvoir
Dans les zones d'ombre et les régions laissées-
pour-compte, longtemps cachées par le pouvoir
qui dissimulait leurs dures réalités quotidiennes
tout en en donnant une piètre image édulcorée,
un leitmotiv qui se répète: "Pour qui voter,
pourquoi voter quand on rien vu, on a rien reçu et
que rien n'a changé".
Alors les activistes se sont transformés en
éducateurs pour expliquer que voter permet de
changer, et de peser sur les choix du
développement auxquels les citoyens peuvent
participer.
Le flou et la confusion
Trop d'effet tue l'effet. Trop de communication
tue la communication. La surinformation s'avère
une désinformation.
Trop de partis politiques, trop de discours, trop
de contradictions, trop de promesses, trop de
morts, trop de grèves et trop de gouvernements
rendent le citoyen égaré dans un enchevêtrement
politique où officiels, associations, partis,
dressent un paysage en forme de dédales et de
labyrinthes à travers lesquels le tunisien moyen
et même cultivé se perd et ne trouve pas de
repères et ne sait que choisir, donc pourquoi
s'inscrire. Les personnes approchées déclarent
sans ambages :" A qui vraiment faire confiance ?"
Et les femmes...
Au cours de la campagne ‘‘Vox in Box’’, le choix de la parité a donné ses fruits. Les femmes ont
fait confiance aux activistes filles, sauf qu'elles refusaient d'être photographiées de peur
d'apparaître sur Facebook !
Un fait est à relever, dans les régions à forte densité d'immigrés, les femmes ne prennent pas
de décision, alors que les masses d'émigrés rencontrés à Boughrara et les alentours de
Zarsis étaient contents de s'inscrire en Tunisie et émerveillés d'être dispatchés à leurs
bureaux à l'étranger.
-
5
Les espaces clos/ouverts à l’inscription
Si Lam Echaml a trouvé un encouragement manifeste dans les espaces publics, notamment
marchés, cafés et dans des lieux travail, Usine d'embouteillage d'eau, et Société d'Alfa à
Kasserine, par exemple ; les espaces commerciaux de renom ont fermé leurs portes devant
notre campagne, de peur de la gabegie, disent-ils.
Le non à l’inscription
En recoupant nos conclusions, nous avons pu constater que le problème du refus de
l'inscription se pose dans les régions les plus reculées et surtout dans les quartiers
périphériques de la ceinture des grandes villes. A la cité Ettadhamen, des salafistes ont menacé
l'équipe et ont arraché le téléphone et effacé les fichiers de l'appareil photo, comme dans le
quartier populaire de Kasserine et Souk Lahad près de Kébili.
Des villes comme Mareth, pourtant importante, comme la bourgade de Bir Mcharga, la
population semble totalement récalcitrante.
Alors que des villes moyennes comme Nefta ou Nebr, Bechri et essabria qui a enregistré 100%
d'inscrits les habitants étaient accueillants et la population n'a pas été uniquement réceptive,
mais volontaire et prête à aider les équipes.
Le rapport avec l'Isie
Si l'ISIE, partenaire de choix, a cru en notre action et a
classé notre initiative en haut du lot des autres
initiatives. Les différentes IRIE ont eu des réactions
envers nos activistes on ne peut plus mitigées et un
rapport parfois qui témoigne de la mauvaise volonté.
Certains responsables étaient très réceptifs et leur
collaboration a dépassé nos attentes ; alors que
d’autres membres des IRIE étaient dubitatifs, souvent
suspicieux, parfois tire-au-flancs et même affichant un
total refus.
-
6
La rencontre avec le représentant de l'ISIE qui
connaissait la majorité des problèmes, a amené ce
dernier à reconnaitre les causes du faible taux de
l'inscription à cette date. Outre l'exiguïté du temps
imparti à l'inscription, d'autres causes étaient en
concordance : la formation sommaire des agents de
l'ISIE, les critères de sélection inadéquats et surtout le
mouvement de contestation des agents de la
précédente campagne, n'a pas permis une bonne
continuité avec l'ancienne équipe.
Quoi Conclure ?
Notre appréhension de départ a été confirmée par le terrain. Ni l’Etat, ni les partis politiques, ni
les institutions ne peuvent agir sur le citoyen comme le citoyen lui-même. Et ‘‘Vox in Box’’ s’est
avéré pour nous et pour nos partenaires le choix le plus judicieux, car il impose l’écoute, la
proximité et l’interaction avec la citoyenne et le citoyen, immergés dans sa réalités régionale et
locale.
Pr. Moncef Ben Slimane
Président de Lam Echaml
Août 2014
-
7
Lieux d’actionsLieux d’actionsLieux d’actionsLieux d’actions • 6 REGIONS : Région Nord-Ouest : Béja, Jendouba, Le Kef ; Région du Nord et Cap Bon : Nabeul, Zaghouan et Bizerte ; Région du Sahel : Sousse, Monastir, Mahdia et Sfax ; Région du Centre : Kairouan, Sidi-Bouzid et Siliana ; Région du Sud-Ouest : Gafsa, Tozeur, Kasserine et Kébili et
Région du Sud Est : Gabes, Tataouine et Médenine & le Grand Tunis.
Gouvernorat lieux Nombre
lieux
TATAOUINE Douiret, Ras el wed,chenini, Guermessa, tatouine
centre
5
MEDENINE Beni khadech, Ksour jedid ,Sidi makhlouf,Mednine
centre ville,jerba,Ajim,Jorf,Boghrara
9
GABES Dekhilet Toujane,M’dou ,Wed Sedr,Mareth ; 5
KEBILI Marché,Magasin general,saidane,Ombeker ,Mazraat
naji,Limines, nagga, telmine, tombar
9
TOZEUR Nefta,El Hamma, Deguache ,Tozeur centre ville, 4
GAFSA Medhila,EL guattar,gafsa centre,sidi yaich, 4
SIDIBOUZID Sebella,Jelma,Bir Hfay, Awled ennaser,Selema, 5
SFAX Hancha,Menzel chaker,Aguereb,Mahres. 4
MAHDIA Mahdia centre ville,Marché de gros, Borj
Raies,Hiboun,Regich
5
KASSERINE Ain nouba, Fatah2, Fateh3, Argoub mimoun,
Kasserine Medina, Magasin general, café centre ville
8
KEF El ksour, dahmani, kef centre,nebber,
mallag,tejerouine,garn el halfaya
6
SILIANA Sidi hamda,el guebel,siliana centre, 3
KAIROAUN El karma, Chbika,Hejeb el ayoun, zamla, hafouz 5
SOUSSE Bouficha,Ain rahma ,Sidi khelifa, Awled
Abdallah,Takrouna,Nefidha,kondar, dar bel waar,
9
MONASTIR Monastir souk hebdomadaire, Kssar helal Moknine,
Bouhjar,Sayada, Kessibat Al Madyouni ,Khenis,
7
NABEUL Zawiet mgaiez, Grombalia ,Menzel temim, korba,
Tazarka,Nabeul,
5
ZEGHOUAN El Fahs, Bir Mehergua, El Nadhour 3
BEJA Ain Militi, Tibar,djebba 3
JENDOUBA Om el bechna, Fernana,fej Hessine, ghar dimaou,
Hammam bourguiba, Ain drahem
6
BIZERTE Sejnen,Tamra ? 2
TUNIS Bardo, Ibn khaldoun, place barcelone, centrale
parc,metro le passage,Medina, Champion, la
goulette, carrefour
9
BENAROUS Hammam lif, 1
MANOUBA Intilaka 1
ARIANA Cite ennozha 1
Total 122
Annexe : statistiques
-
8
Informations sur les activistesInformations sur les activistesInformations sur les activistesInformations sur les activistes
54%
46%
Coordinateurs régionaux par genre
Féminin Masculin
46%
54%
Activistes par genre
Feminin Masculin
-
9
Informations sur la population atteinteInformations sur la population atteinteInformations sur la population atteinteInformations sur la population atteinte
215
137
479
226239
544
708702
Nombre de personnes contactées par localité (Région du Nord-Ouest)
-
10
1325
1575
1415
588
764883
312253
411
ChebikaHajeb
layoun
HafouzAl gabelSidi
hemeda
siliana
centre
SabalaBir el hfayJelma
Nombre de personnes contactées par localité (le centre)
383
680
478
1137
267294327350
421
631
787
602
Nombre de personnes contactées par localité (Région du Sud-Ouest)
-
11
2032
634
237291
8329371010
Nombre de personnes contactées par localité (Région du Sud-Est)
216250246
200
340
500
intilaka(TU)bardo(TU)carrefour(TU)medina(TU hammam
lif(TU)
gare
barcelone(TU)
Nombre de personnes contactées par localité (Le Grand Tunis)
-
12
Population totale touchée : environ 36000 personnes
Maximum : Hajeb Layoun (Kairoun) : 1757 Minimum : Tamra (Bizerte) : 133 Moyenne : environ 300 personnes par ville .
14705
21275
Femme homme
Population touchée par genre