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R e c h e r c h e : D r P h a e d r a D o y l e S ite s In te r n e t : R M E e t P M A T C O M L e n o u v e a u l o g o H ô p it a l S a in te -Ju stin e B o u rs e : F o n d a tio n G u s ta v L e v i n s c h i N o m i n a tio n d e J e a n R o y É dito n : c olle ctio n In t e r v e n ir D o s s i e r I n t e r b l o c s A d o p t i o n in t e r n a ti o n a l e A u Q u é b e c , a u C H U S a in te -Ju s tin e ... Le journal interne du CHU Sainte-Justine Le centre hospitalier universitaire mère-enfant Volume 27 • Numéro 9 P ar ailleurs, la réforme mise en place par le MSSS a con- sidérablement changé la donne pour les établissements univer- sitaires. Ils travaillent désormais en réseau (RUIS) et sont articu- lés avec des bassins de desserte précis où l’on retrouve les éta- blissements de première et deuxième lignes (RLS). C’est dans ce contexte qu’il de- vient essentiel de préciser la na- ture des soins et des services que nous prévoyons dispenser dans les prochaines années. Les besoins et l’environnement évoluent Il faut se rendre à l’évidence : le Québec a un taux de natalité très faible, la pyra- mide des âges de notre société s’inverse, de plus en plus de personnes âgées et de moins en moins d’enfants. Dans plusieurs domaines des services spécialisés aux en- fants et adolescents, les masses critiques de patients sont faibles et ne justifient plus la mul- tiplication des équipes. De même, les coûts de la technologie et la rareté des ressources médicales spécialisées, exigent une plus grande concentration des services ultra-spécialisés. En contrepartie, les régions ont la ferme volonté d’offrir à leur population les services de base le plus près possi- ble de chez eux. C’est d’ailleurs dans cet esprit qu’avait été mis sur pied le Réseau Mère-enfant. En somme, ce contexte de changement, tant au niveau des besoins, de l’environnement que des structures, favorise un alignement très clair pour Sainte-Justine. Un CHU centré sur la 3 e et la 4 e lignes et qui tra- vaille en réseau L’avenir du CHU Sainte-Justine est d’abord d’être un CHU offrant des services spécialisés et ultra spécialisés pour la population des 0-17 ans. Ces services sont en premier lieu offerts à la population desservie par le RUIS de Montréal, avec ses 24 RLS (réseaux locaux de santé). Cependant, Sainte-Justine doit aussi rendre disponibles ses services spécialisés aux autres RUIS, donc à tout le Québec, par le biais d’entente inter-RUIS. Il vient ainsi com- pléter l’action des autres CHU, tels le Children’s, le CHUS ou le CHUQ. En somme, le CHU Sainte-Justine a et main- tiendra une portée provinciale. Parmi ces pointes d’excellence qui caractérisent le déve- loppement du CHU Sainte-Justine, il est certain que la can- cérologie, la néonatalogie, la périnatalité, la génétique les greffes, les sciences cardiaques, les soins intensifs spé- cialisés ainsi que les sciences neuro développementales sont incontournables. Cette spécialisation poussée s’accompagne toutefois d’un très fort mouvement de travail en réseau. Collaboration plus intense avec les autres CHU et renforcement des liens, avec les instances de 1ère et de 2ième lignes. En somme, le CHU Sainte-Justine de l’avenir est très spécialisé et très ouvert sur l’ensemble du réseau. Une place centrale à la famille Ces grands changements, d’ailleurs déjà amorcés, ne doivent pas nous faire perdre de vue la place centrale de la famille dans notre institution. Cette valeur devra même être renforcée et nos aménagements physiques en tien- dront compte. L’innovation: au cœur de notre mission Le CHU Sainte-Justine a aussi un rôle majeur en recherche, en enseignement, en évaluation des technologies et en promotion de la santé. Ces fonctions vont de pair avec notre responsabilité à l’égard de l’ensemble du réseau. Nous avons à découvrir de nouvelles solutions, à partager le savoir qui en découle et à éclairer les choix concernant la santé des enfants et des adolescents. Un défi en continuité avec les réalisations passées Le nouveau projet clinique du CHU Sainte-Justine est au- dacieux, responsable et bien arrimé avec la réforme en cours. Il exigera des changements importants au fil des ans. Ceux-ci sont déjà amorcés depuis près d’une décen- nie, notamment la surspécialisation et le travail en réseau. Des conditions importantes L’actualisation de ce projet clinique exigera l’accès à des effectifs médicaux spécialisés (plan d’effectifs), des modes de rémunération mieux adaptés (plan de pratique) et, cela va de soi, des infrastructures à la mesure des services à développer (projet « Grandir en santé »). Il y a quelques années, le CHU Sainte-Justine se donnait un plan stratégique pour la période 2002-2007. Un des éléments majeurs de ce plan est le projet « Grandir en santé », qui prévoit le déploiement de nouvelles ressources (espaces, technologie) pour faire face aux besoins des prochaines générations. NOV./DÉC. 2004 D r LUCIE POITRAS DIRECTEUR DES SERVICES PROFESSIONNELS Le projet clinique du CHU Sainte-Justine : prévoir les soins de l’avenir

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Page 1: Le projet clinique du CHU Sainte-Justine: prévoir les ... · site Intranet, on favorise une meilleure acces-sibilité et une plus grande efficacité qui se traduira par une augmentation

Recherche : D rPhaedra Doyle • Sites Internet : RME et PMATCOM

Lenouveau

logoHôpital Sainte-Justine • Bourse : Fondation Gustav Levinschi

Nomination de Jean Roy • Éditon : collection Intervenir

Dossier Interblocs

AdoptioninternationaleAu Québec, au CHU Sainte-Justine...

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P ar ailleurs, la réforme miseen place par le MSSS a con-

sidérablement changé la donnepour les établissements univer-sitaires. Ils travaillent désormaisen réseau (RUIS) et sont articu-lés avec des bassins de desserteprécis où l’on retrouve les éta-blissements de première etdeuxième lignes (RLS).

C’est dans ce contexte qu’il de-vient essentiel de préciser la na-ture des soins et des services

que nous prévoyons dispenserdans les prochaines années.

Les besoins et l’environnementévoluent

Il faut se rendre à l’évidence : le Québeca un taux de natalité très faible, la pyra-

mide des âges de notre société s’inverse,de plus en plus de personnes âgées et de

moins en moins d’enfants. Dans plusieursdomaines des services spécialisés aux en-

fants et adolescents, les masses critiques depatients sont faibles et ne justifient plus la mul-

tiplication des équipes. De même, les coûts de latechnologie et la rareté des ressources médicales

spécialisées, exigent une plus grande concentration desservices ultra-spécialisés.

En contrepartie, les régions ont la ferme volonté d’offrirà leur population les services de base le plus près possi-ble de chez eux. C’est d’ailleurs dans cet esprit qu’avaitété mis sur pied le Réseau Mère-enfant.

En somme, ce contexte de changement, tant au niveau desbesoins, de l’environnement que des structures, favoriseun alignement très clair pour Sainte-Justine.

Un CHU centré sur la 3e et la 4e lignes et qui tra-vaille en réseau

L’avenir du CHU Sainte-Justine est d’abord d’être un CHUoffrant des services spécialisés et ultra spécialisés pourla population des 0-17 ans. Ces services sont en premierlieu offerts à la population desservie par le RUIS deMontréal, avec ses 24 RLS (réseaux locaux de santé).Cependant, Sainte-Justine doit aussi rendre disponiblesses services spécialisés aux autres RUIS, donc à tout leQuébec, par le biais d’entente inter-RUIS. Il vient ainsi com-pléter l’action des autres CHU, tels le Children’s, le CHUSou le CHUQ. En somme, le CHU Sainte-Justine a et main-tiendra une portée provinciale.

Parmi ces pointes d’excellence qui caractérisent le déve-loppement du CHU Sainte-Justine, il est certain que la can-cérologie, la néonatalogie, la périnatalité, la génétique lesgreffes, les sciences cardiaques, les soins intensifs spé-cialisés ainsi que les sciences neuro développementalessont incontournables.

Cette spécialisation poussée s’accompagne toutefois d’untrès fort mouvement de travail en réseau. Collaboration

plus intense avec les autres CHU et renforcement des liens,avec les instances de 1ère et de 2ième lignes. En somme,le CHU Sainte-Justine de l’avenir est très spécialisé et trèsouvert sur l’ensemble du réseau.

Une place centrale à la famille

Ces grands changements, d’ailleurs déjà amorcés, nedoivent pas nous faire perdre de vue la place centrale dela famille dans notre institution. Cette valeur devra mêmeêtre renforcée et nos aménagements physiques en tien-dront compte.

L’innovation : au cœur de notre mission

Le CHU Sainte-Justine a aussi un rôle majeur en recherche,en enseignement, en évaluation des technologies et enpromotion de la santé. Ces fonctions vont de pair avecnotre responsabilité à l’égard de l’ensemble du réseau.Nous avons à découvrir de nouvelles solutions, à partagerle savoir qui en découle et à éclairer les choix concernantla santé des enfants et des adolescents.

Un défi en continuité avec les réalisations passées

Le nouveau projet clinique du CHU Sainte-Justine est au-dacieux, responsable et bien arrimé avec la réforme encours. Il exigera des changements importants au fil desans. Ceux-ci sont déjà amorcés depuis près d’une décen-nie, notamment la surspécialisation et le travail en réseau.

Des conditions importantes

L’actualisation de ce projet clinique exigera l’accès à deseffectifs médicaux spécialisés (plan d’effectifs), des modesde rémunération mieux adaptés (plan de pratique) et, celava de soi, des infrastructures à la mesure des services àdévelopper (projet « Grandir en santé »).

Il y a quelques années, le CHU Sainte-Justine se donnait un plan

stratégique pour la période 2002-2007. Un des éléments majeurs

de ce plan est le projet « Grandir en santé », qui prévoit

le déploiement de nouvelles ressources (espaces, technologie)

pour faire face aux besoins des prochaines générations.

NOV./DÉC. 2004

Dr LUCIE POITRAS

DIRECTEUR

DES SERVICES

PROFESSIONNELS

Le projet clinique du CHU Sainte-Justine: prévoir les soins de l’avenir

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Le site Webdu Réseau mère-enfantUne mine de renseignements à votre portée !

Vous ne l’avez pas déjà visité ? Alors, courez-y ! Car le site Web du RME (www.rmeweb.org)constitue un carrefour d’information uniqueportant sur une foule de thématiques utilesdans votre pratique. Les contenus, régulière-ment mis à jour, sont validés par un comité édi-torial, composé de professionnels du CHUSainte-Justine.

La vitrine s’adresse à tous les professionnelsdu réseau de la santé qui interviennent auprèsde la clientèle mère-enfant. On y trouve unesomme importante d’informations cliniques,des nouvelles, des publications et des forma-tions médicales continues accréditées.

Pour s’inscrire, rien de plus simple ! Cliquez surle lien Je veux m'inscrire, situé en haut de lapage d’accueil. Remplissez un court formulaireet le tour est joué ! Vous avez besoin d’infor-mation supplémentaire ? Communiquez avecnous :

Monique Lanouette, coordonnateur clinico-administratif du RME, poste 5769 [email protected]

Isabelle Pauzé, cyber-rédactrice et webmestre,poste 4275 [email protected]

2 Interbl cs

Fl sh

Votre caisse d’économie

Caisse d’économie Desjardins du personnel du Réseau de la Santé(Centre et Ouest de Montréal)

Une force dans le milieu de la santéPour nous joindre: Siège social Sainte-Justine Centre de services Angrignon(514) 345-4774 (514) 362-1000, #2044

Un nouveau site InternetLe PMATCOMLe 27 octobre, on procédait, au Centre deréadaptation Marie Enfant, au lancement of-ficiel du site Internet du programme minis-tériel des aides techniques à la communica-tion (PMATCOM).

En quoi consiste ce programme ?

Depuis 1998, suite à un appel d'offres du mi-nistère, le Centre de réadaptation Marie Enfanta été nommé fiduciaire de PMATCOM. Ce pro-

gramme octroie en prêt des aides techniques

à la communication aux personnes de tous

les âges qui présentent des incapacités signi-

ficatives ou persistantes associées à une dé-

ficience motrice, une déficience du langage,

une déficience intellectuelle ou un trouble

envahissant du développement. L'attributionde ces aides a pour objectif de maintenir ou

d'améliorer l'autonomie de la personne et

ainsi favoriser sa participation sociale.

Le PMATCOM subventionne six catégoriesd'aides techniques qui sont : suppléance à lacommunication orale et non-orale , téléphonieadaptée, aides à la communication écrite, ac-cès à l'ordinateur et aides au contrôle del'environnement.

Un site Internet Pourquoi ?

Afin de faciliter la transmission d'information,d'augmenter le niveau de connaissance desintervenants et de rendre accessibles dif-férents outils pour assurer la recommandationdes aides à la communication, le MSSS a ap-puyé le projet de création d'un site Internet.

Le PMATCOM est fier de mettre dorénavant àla disposition des ergothérapeutes et desorthophonistes du Québec une gamme demoyens, via son site Internet, pour supporteret faciliter leurs démarches en vue de sélec-tionner des aides techniques répondant spé-cifiquement aux besoins de leurs clients.

En visitant le www.pmatcom.qc.ca, 3 niveaux

de consultation sont offerts :

• Un niveau public où l'on donne une infor-mation générale ;

• Un niveau clinique accessible à l'ensembledes intervenants du réseau du MSSS. Cettesection offre des informations sur les caté-gories d'aides techniques, les procédures,les formations, etc. ;

• Un niveau clinique accessible aux inter-venants des centres de réadaptation dési-gnés. L'information disponible concerne leséquipements, les comités d'attribution, lesanalyses des aides, les échanges, etc.

Grâce à l'expertise développée par les clini-ciens en réadaptation du Québec à ce jour, lePMATCOM qui dispose d’un inventaire d’en-viron 3000 aides techniques a déjà traité audelà de 2 600 demandes. Le délai moyen deréponse est de 15 jours depuis la réceptionde la demande, l’évaluation du besoin et lalivraison de l’équipement. Avec la création dusite Intranet, on favorise une meilleure acces-

sibilité et une plus grande efficacité qui setraduira par une augmentation et un rehaus-sement de la qualité des services offerts à cetteclientèle pour qui la communication revêt uneimportance capitale.

SYLVIE NOËL CRME

Gagner un prix d’une valeurde

à votre caisse d’économie ?

En nous expédiant d’icile 31 décembre 2004, une copiede votre avis de cotisation reçu

du gouvernement fédéral en 2004

Le tirage aura lieu le 7 janvier 2005

250 $

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Une nouvelle signaturepour Sainte-Justine

Afin de signaler de façon claire le carac-tère de centre hospitalier universitaire deSainte-Justine et aussi afin de simplifierl'application du logo à nos communica-tions, on procède actuellement au chan-gement de nom et d'identification visuellede l'hôpital.

Sainte-Justine arbore dores et déjà unenouvelle signature. Celle-ci s'applique àl'hôpital, au Centre de recherche et auCentre de réadaptation Marie Enfant.

Quant à la Fondation de l'Hôpital Sainte-Justine, les changements seront apportésà la fin de la campagne Grandir en santé,soit au début de l’année 2006.

Nous vous invitons à recourir à l’utilisa-tion de cette nouvelle appellation.

Une disposition assistée par ordinateur dunouveau logo est maintenant disponiblesur P:/commun/Logos officiels 2 en for-mat JPEG. Si vous désirez d’autres for-mats, contactez Johanne Ferdinand auservice des communications au poste4663.

Voici quelques exemples de cette nouvellesignature :

Interbl cs 3

...la RechercheÉtudier les troubles de langage et trouver des

solutions…

Arrivée au Centre de recherche en mars 2004,Dr Phaedra Royle consacre principalement sesrecherches à la dysphasie chez l'enfant fran-cophone et à la représentation mentale du lan-gage. C'est dire que son champ d'intérêt estla psycholinguistique et l'étude des troublesdu langage.

Faciliter l'apprentissageIl existe actuellement peu d'outils d'évalua-tion de nature linguistique qui soient dévelop-pés à l'intention de la population canadienne-française. Or, une identification précise desproblèmes et une intervention précoce auprèsdes enfants présentant des troubles de lan-gage contribuent à faciliter leur apprentissageà l'école.

Depuis plus de 20 ans, de nombreuses re-cherches approfondies ont été menées dansle domaine de la dysphasie en anglais et defaçon moins importante dans d'autres lan-gues. Mais on n'a pas à ce jour réussi à décrirede façon précise et concertée le profil lin-guistique de la dysphasie.

L'acquisition du langage n'est pas un proces-sus homogène. En effet, même chez les enfants

Z om sur…

sans troubles du langage, le processus d'ac-quisition est hétérogène. On peut observer dif-férents profils d'acquisition du langage quisont dus aux différences de structures dechaque langue. Parmi les enfants parlant lemême langage, des facteurs sociologiques,psychologiques, neurologiques peuvent jouerun rôle dans l'acquisition du langage.

Dr Royle considère qu'en développant un pro-gramme de recherche portant sur l'acquisitiondu langage chez les enfants francophonesavec et sans troubles du langage, les cher-cheurs seront à même de mieux comprendrele profil linguistique de la dysphasie.

Il est aussi important d'identifier et de déve-lopper des outils de réadaptation de la dys-phasie en français. En se basant sur des modè-les linguistiques et psycholinguistiques, elle arecours à l'utilisation de casse-tête, de marion-nettes ou de jeux qui permet de développer

des mises en situation et de fournir des infor-mations sur les limites du langage de l'enfant.Ces outils ont pour but de faire ressortir les dif-ficultés de l'enfant à s'exprimer

En ayant recours à ces outils, elle est en me-sure de faire effectuer à l'enfant des tâchesdirigées qui lui permettront d'évaluer sa com-pétence linguistique et ses limites. L'étude desverbes par exemple permet de voir commentl'enfant est capable d'utiliser les règles degrammaire.

Dans les pistes de recherche prochaines, Dr

Royle parle de l'utilisation de la neuro-imagerie. Cette technologie permet de déve-lopper en laboratoire des potentiels évoquésoù l'on enregistre l'activité cérébrale en ré-ponse à un stimulus externe spécifique. Ainsiespère-t-elle trouver réponse à des questionstelles: Quels sont les liens qui se développentdans l'organisation du langage ?

Les enfants qui présentent des troubles du lan-gage ont-ils une représentation différente dulangage ? Et si oui, quelle est-elle ?

En plus de ses travaux de recherche et descours qu'elle donne au département d'ortho-phonie et d'audiologie de l'Université deMontréal, Phaedra se passionne pour l'étudedes langues : français, anglais, espagnol, da-nois, portugais et bien d'autres à venir. Quoide surprenant pour une psycholinguistepassionnée ? NICOLE SAINT-PIERRE

Bourses de formation de laFondation GUSTAV LEVINSCHIà l’intention des infirmiers etinfirmières (Membres du conseildes infirmiers et infirmières)Nous avons eu le grand plaisir, une fois de pluscette année, de recevoir Mme Anita David, tré-sorière de la Fondation Gustav Levinschi dontle programme de bourses vise à soutenir lesinfirmiers et infirmières dans la poursuite d’é-tudes universitaires de 2e ou 3e cycles par laremise de 4 bourses de 10,000 $ chacune.Cette année la Fondation Gustav Levinschi afait don additionnel d’une bourse de 5,000 $à l’intention du CRME.

Cette rencontre, tenue le 28 octobre dernier,a réuni les récipiendaires 2004, trois des ré-cipiendaires 2003, les membres du Comité d’é-valuation des bourses et Mme SophieBaillargeon de la Fondation de l’Hôpital Sainte-Justine fut fort appréciée de tous.

Nos invités ont eu l’occasion d’échanger surleur projet respectif, sur la contribution spé-cifique de l’infirmière au sein de l’équipe in-terdisciplinaire et de témoigner de leur en-gagement auprès des enfants et leur famille.

Mme David, toujours fidèle au rendez-vous, apu constater notre souci de dispenser dessoins de qualité au sein de notre établisse-ment, centre universitaire dont la mission

d’enseignement est au premier plan et permetde contribuer au rehaussement de la pratiqueinfirmière.

Nous tenons à adresser nos félicitations auxheureuses récipiendaires et nos plus sincères

remerciements à la Fondation Gustav Levinschipour son précieux support et sa généreusecontribution au sein de notre établissement.

LA DIRECTION DES SOINS INFIRMIERS

De gauche à droite : Sophie Baillargeon de la Fondation de l’Hôpital Sainte-Justine, Marianne Lapointe,récipiendaire 2004, Renée Descôteaux, directrice adjointe à la DSI et membre du Comité d’évaluation

des bourses, Micheline Hotte, présidente du CII et membre du Comité d’évaluation des bourses,Suzanne Plante, gestionnaire clinico-administratif DSI au CRME et récipiendaire 2004,

Mme Anita David, trésorière de la Fondation Gustav Levinschi, Lucie Lemelin, récipiendaire 2004,Dominique Lafrenière, récipiendaire 2003, Raymonde Paquet-Grondin, représentante de l’Université de

Montréal et membre du Comité d’évaluation des bourses, Marie-France Vachon, récipiendaire 2004,Angèle St-Jacques, directrice des soins infirmiers et membre du Comité d’évaluation des bourses et

Stéphanie Turcotte, récipiendaire 2004

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4 Interbl cs

DÉJEUNER CONFÉRENCE POUR LE PERSONNEL CADRE

23 novembre 8h à 10h Amphithéâtre JLB

Pour info : Véronique Bardail poste 5811.

BAZAR DES BÉNÉVOLES

23 novembre 8h à 19h Salle Marcelle-Lacoste

Les 23-24 novembre. Pour info : Michèle Rioux poste 4840.

« COMMENT FAVORISER UNE SÉCURITÉ PSYCHOLOGIQUECHEZ L'ENFANT »23 novembre 19h30 Amphithéâtre JLB

Les Soirées Parents. Conférencier : Germain Duclos, ortho-pédagogue et psychoéducateur. Prix : 5 $. Pour info : LucieHille poste 7735.

CONGRÈS DES RÉSIDENTS

24 novembre 11h30 à 13h30 Amphithéâtre JLB

Organisé par Dr Catherine Farrell, directrice du programmede résidence, Université de Montréal/CHU Sainte-Justine.Pour info : Jeane Ritchie poste 2338.

PARENTALITÉ ET PREMIÈRE ENFANCE : DE LA CRISEDÉVELOPPEMENTALE AUX PERTURBATIONS PRÉCOCESDE LA RELATION

24 novembre 14h à 17h Salle 3806

Formation complémentaire en pédopsychiatrie sous le thème« Du normal au pathologique ». Sur inscription. Pour info :Yolande Dagenais poste 2370.

RÈGLES D'UTILISATION POUR LES BASES DE DONNÉES :CRITÈRES, ORIENTATIONS, CONFIDENTIALITÉ DES DONNÉES

25 novembre 12h à 13h Salle du conseil

Conférence du Club des chargés de projets. Avec Jean-MarieTherrien, président du comité d'éthique à la recherche. Pourinfo : Stéphanie Froissart poste 3251.

TRAUMATISME CRÂNIEN: FACTEURS NEUROLOGIQUES,PHYSIQUES, PSYCHOLOGIQUES ET RÉCUPÉRATION

26 novembre 8h Amphithéâtre JLB

Par Dr Michelle McKerral, neuropsychologue, Centre deréadaptation Lucie Bruneau. Pour info : Danielle St-Cyr poste5326.

ENCAN AU PROFIT DU COMITÉ DES BÉNÉVOLESDU CHU SAINTE-JUSTINE

29 novembre 11h30 à 14h Amphithéâtre JLB

Animé par Roger Lamothe. Pour info : Michèle Rioux poste4840.

PALS PLUS

1 décembre 8h Amphithéâtre A-R

Réanimation pédiatrique (PALS PLUS). Dans le cadre des acti-vités de Formation pédiatrique continue du département depédiatrie. Les 1-2 et 3 décembre 2004. Pour info : Lucie Hilleposte 7735.

PROPRIÉTÉS ANTICANCÉREUSES DES ALIMENTS :RÔLES DANS LA PRÉVENTION ET LE TRAITEMENT DU CANCER

1 décembre 12h à 13h Amphithéâtre JLB

Réunion scientifique du mercredi midi. Avec Dr RichardBéliveau, chercheur en hémato/onco, Université deMontréal/CHU Sainte-Justine. Pour info : Jeane Ritchie poste2338.

TÉLÉTHON DE LA RECHERCHE SUR LES MALADIES INFANTILES

4, 5 décembre 20h Centre Claude Robillard

TQS en direct du Centre Claude Robillard. Pour info : JoséeBrosseau poste 2556.

JOURNÉE DE PÉDIATRIE DE SAINTE-JUSTINE

9 décembre 8h Centre Mont-Royal

Sous le thème de la nutrition et de l'infection pédiatrique.Les 9-10 décembre 2004. Pour info : Lucie Hille poste 7735.

MIDI CONFÉRENCE « SAINTE-JUSTINE AU COEURDU MONDE » : L'AFRIQUE

9 décembre 12h Amphithéâtre JLB

Pour info : Isabelle Papineau poste 3923.

CPC - CAS CLINICO-PATHOLOGIQUES

15 décembre 12h à 13h Amphithéâtre JLB

Réunion scientifique du mercredi midi. Avec Dr Marc Ménard.Pour info : Jeane Ritchie poste 2338.

ASTHME PÉDIATRIQUE : MISE À JOUR THÉRAPEUTIQUE

15 décembre 12h à 13h Amphithéâtre JLB

Réunion scientifique du mercredi midi. Avec Dr Denis Bérubé,professeur adjoint de clinique. Pour info : Jeane Ritchie poste2338 .

L'ANÉMIE FALCIFORME CHEZ L'ENFANT

16 décembre 11h30 à 13h Pièce 7149

Club de lecture des infirmières. Avec Nathalie Fournier, inf.Bsc,clinique d'hématologie. Pour info : Micheline Hotte, poste5779.

RADIOTHON AU PROFIT DE LA FONDATION DE L’HÔPITALSAINTE-JUSTINE

16, 17 et 18 décembre Hall d’entrée

Nouvelles par tionsLes Éditions de l’Hôpital Sainte-Justinelancent la Collection INTERVENIRFortes de leur collection d’ouvrages destinés aux parents, les Éditionsde l’Hôpital Sainte-Justine ont lancé en octobre une collection dédiéeprincipalement aux professionnels de la santé et de l’éducation.La nouvelle collection INTERVENIR a pour principal objet la trans-mission des connaissances théoriques et pratiques des professionnelsœuvrant auprès des enfants et des jeunes.Les trois titres ci-dessous sont déjà parus.

Les soins palliatifs pédiatriquesSous la direction de Nago Humbert

La médecine palliative n’est pas une médecined’abandon.Au contraire, elle utilise tous lestraitements à sa disposition et elle prend encompte les aspects psychosociaux, culturels etspirituels dans le but d’assurer le confort globaldu patient. Les soins palliatifs destinés auxjeunes, même s’ils sont similaires à ceux qui sont dispensés auxadultes, possèdent par ailleurs leur spécificité propre, l’enfant n’étantpas « un adulte en miniature ».

Unique en français, Les soins palliatifs pédiatriques vise l’améliora-tion de la prise en charge des jeunes patients en soins palliatifs.Le livre sera d’une grande utilité par ses apports scientifiques sur leplan pharmacologique, notamment dans le traitement de la douleuret des symptômes qui y sont associés.On y traite également des soins palliatifs à domicile, aux soinsintensifs, en néonatalogie et en périnatalogie, des patients atteintsde maladies neurodégénératives ou du sida, du deuil, etc.

Dirigé par Nago Humbert, spécialiste en psychologie médicale,le livre regroupe les contributions d’une quarantaine d’auteursquébécois et français (pédiatres, omnipraticiens, psychiatres, anesthé-sistes, neurologues, pneumologues, infirmières, psychologues etautres professionnels de la santé).2004 – 680 pages - 44.95 $

Soins aux enfants et pluralismeculturelSous la direction de Sylvaine De Plaen

Nos sociétés ont été profondément modifiéesau cours des trente dernières années parl’afflux d’immigrants qui sont venus enrichir etbouleverser les structures et les valeurs socio-culturelles. Le domaine de la médecine, et plusparticulièrement celui de la pédiatrie, cons-tituent un espace privilégié pour observer,étudier et réfléchir sur l’impact de la culture dans les approcheset les pratiques contemporaines de soins. Soins aux enfants etpluralisme culturel vise à favoriser l’émergence d’une pédiatrie inter-culturelle. Le livre, rédigé par des auteurs de divers horizonsprofessionnels (pédiatres, pédopsychiatres, anthropologues, etc.),cherche à mettre en place les éléments permettant une allianceavec les patients et leur famille, alliance qui prendra en comptel’ensemble des réalités de chaque individu. Sont ainsi abordésles enjeux et les défis du pluralisme en pratique clinique, les façonsdifférentes de penser les problèmes médicaux et psychiatriquespour des populations spécifiques et les liens féconds à redéfinirentre pédiatrie et anthropologie.

Ceux et celles qui ont à cœur l’amélioration des soins à donneraux enfants et aux jeunes trouveront dans cet ouvrage de solidespistes de réflexion sur le développement d’une véritable pédiatrieinterculturelle. 2004 - 144 pages - 24.95 $

Une juste place pour tous les enfants :plaidoyer pour l’actionSous la direction de Christine Colin

Nous souhaitons tous qu’il y ait moins d’inéga-lités pour les enfants, qu’ils vivent au Québec,en France ou ailleurs dans le monde. Pourtant,la situation de nombreux enfants reste préoc-cupante. Quelles transformations devrait-onopérer pour leur assurer un développementharmonieux et un avenir meilleur ? Voilà laquestion à laquelle les auteurs de Une justeplace pour tous les enfants proposent des réponses, à la lumièrede leur expérience de professionnels de la santé et des servicessociaux et de leur engagement auprès des enfants. Sont abordésdans ce livre les éléments qui contribuent au développementindividuel, familial et social de l’enfant, les conditions de vieet les épreuves qui leur sont souvent imposées de mêmeque les services mis à leur disposition et les moyens à mettreen œuvre pour provoquer des changements.

Les auteurs, dont la trajectoire professionnelle est vouée auxenfants, destinent ce vibrant plaidoyer en faveur de la constructiond’un monde meilleur pour tous les jeunes à tous ceux et cellesqui se sentent concernés par ces derniers.

Christine Colin, vice doyenne de la Faculté de médecinede l’Université de Montréal et spécialisée en santé publique,s’est entourée pour la rédaction de cet ouvrage de professionnelsde tous horizons (pédiatres, pédopsychiatres, travailleurs sociaux,juristes, psychologues, etc.). 2004 - 210 pages - 29.95 $

Un premier Radiothonpour Sainte-Justine !Chers amis,Je suis fier de vous annoncer queles 16, 17 et 18 décembreprochains, CKOI FM 96,9 diffusera, àpartir du hall d’entrée principal de l’Hôpital,le premier Radiothon au profit de la Fondationde l’Hôpital Sainte-Justine. Des témoignages vibrantsde petits et jeunes patients, de mamans et de parentsseront au cœur de ce Radiothon très spécialqu’animeront Normand Brathwaite, CharlesLafortune, Patrice L’Écuyer et leurs complices afinde recueillir les dons du grand public. Le Radiothonsera aussi l’occasion pour tout le personnel du CHUSainte-Justine de participer généreusement à laCampagne Famille. L’an dernier, 557 employés ontdonné généreusement à la Campagne Famille.Je suis confiant que nous pourrons doublerce nombre cette année !

Je vous invite donc à faire preuve de générosité lorsdu Radiothon, et de montrer une fois de plus votreattachement à la cause de nos petits patients etdes futures mamans que Sainte-Justine accueille,soigne et réconforte chaque jour !Merci du fond du cœur !

Dr JEAN TURGEON, PÉDIATRE

PRÉSIDENT DE LA CAMPAGNE FAMILLE

Jean Roy, directeur de Grandir en Santé (GES)Dans le cadre du projet Grandir en Santé,c’est avec grande fierté que nous vous an-nonçons l’arrivée de monsieur Jean Roy àtitre de directeur.

Au cours des 25 dernières années, mon-sieur Roy s’est spécialisé dans la gestionde l’immobilier et plus particulièrement,dans le développement du campus del’UQAM au niveau de la planification desbesoins et de la réalisation physique ducampus universitaire. Monsieur Roy estdiplômé en administration publique de l’UQAM (1978).

De 1979 à 1998, il a œuvré à différents postes de direction de gestion duparc immobilier de l’UQAM. Il a participé à l’élaboration du plan directeurdes espaces de l’UQAM ainsi qu’à sa réalisation (Campus 2000). Entre 1984et 1992, il a été directeur du service de la programmation des espacesde l’agrandissement de la bibliothèque centrale, de l’école de psycholo-gie, des sciences juridiques, du département de kinanthropologie, dusecteur de l’éducation, de l’école des Sciences de la gestion, de l’écolede Musique et de l’administration de l’UQAM. En terme quantitatif, cesespaces représentent plus de 60 000 mètres carrés et 200 millions $.

De 1992 à 1997, il a agi à titre de directeur du développement physiquedu campus. À cet égard, il a été responsable de la planification, de la ges-tion et de la livraison du Complexe des sciences de l’UQAM, de l’École dedesign, du Centre pour étudiant, du Centre Pierre Péladeau. Ces immeublestotalisent plus de 100,000 mètres carrés dont la valeur est de 300 00 mil-lions $. Il a été directeur du Service des immeubles et de l’équipement (SIE)de 1990-92 et 1997-1998. Le service est constitué de 250 employés avecun budget d’opération annuel de 15 millions $.

Depuis 1998, monsieur Roy est affecté à la Grande Bibliothèque du Québecà titre de directeur du bureau de la planification et de la gestion du pro-jet de construction dont le coût du projet s’élève à 97,6 millions $. Depuis2002, monsieur Roy agit à titre d’expert conseil comme membre externedu projet d’agrandissement de l’aéroport de Montréal. Ce projet est del’ordre du 600 millions $.

Nous sommes convaincus que monsieur Jean Roy sera d’un apport im-portant à la réalisation de notre projet Grandir en Santé. Nous luisouhaitons la bienvenue parmi nous.

RICHARD LABBÉ, DIRECTEUR DES SERVICES ADMINISTRATIFS

N minations

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DOSSIERL e C H U m è r e - e n f a n t S a i n t e - J u s t i n e • N o v e m b r e / D é c e m b r e 2 0 0 4

L’adoptioninternationale

L'adoption internationale au Québec

Bon an mal an, il se réalise entre 800 et 1000 adoptionsà l’étranger par année dans la province de Québec, soitenviron 40 % des adoptions internationales effectuéesdans tout le Canada. C’est beaucoup, un record même,d’autant plus impressionnant pour notre petite popu-lation québécoise si on se compare à nos voisins État-suniens, pourtant beaucoup plus nombreux, et quiadoptent environ 16,000 enfants par année à l’étranger,aux Français qui en adoptent 4000 et aux Espagnols,pour ne citer que ceux-là, qui en adoptent autour de3500.

Près d’une fois sur deux, les enfants accueillis auQuébec nous viennent des différentes provinces chi-noises, une fois sur 10 d’Haïti, et pour le reste d’en-tre eux, d’une quinzaine d’autres pays dont la Fédé-ration de Russie, la Thaïlande, le Vietnam, la Colombie,le Cambodge, la Corée du sud et ainsi de suite. Selonles accords internationaux, ceux des grandes con-ventions dont celle de la Haye, spécifique à l’adop-tion internationale, selon les politiques des pays d’ori-gine et les nôtres, selon les guerres, les famines etles tragiques réalités de ce monde, la provenance desenfants va changer d’une année à l’autre et générerde nouveaux défis pour les équipes soignantes… denouvelles blessures, de nouveaux carnets d’immuni-sation à déchiffrer !

De fait, les premiers adoptés du Québec ont main-tenant dans la trentaine. Ce sont des citoyens à partentière qui sont le plus souvent bien intégrés dans leursfamilles d’adoption, qui ont généralement pleinementassimilé leur identité multiforme, avec plus ou moinsde liens avec leur pays d’origine, voire même avec leursparents d’origine, quand cela est possible par desprogrammes de retrouvailles internationales, avec laCorée par exemple.

Le Guatemala est actuellement ferméà l’adoption pour des raisons de corruption

difficilement contrôlables mais les adoptionsen Moldavie et en Biélorussie gagnenten importance.

On pourrait dire qu’environ 1 % des nouveauxenfants canadiens de moins de 18 ans sontmaintenant venus d’ailleurs pour être adoptéspar des familles du pays. C’est donc pour celaqu’on repère de plus en plus souvent ces enfantsadoptés dans nos familles nouvellement bigarrées,sur les unités de soins, au centre d’achat,dans nos écoles et universités, de plus en plussur le marché du travail.

L'adoption internationaleau CHU Sainte-Justine

En raison de la proximité aéroportuaire et parson ouverture à cette nouvelle réalité pédiatrique, Sainte-justine a ouvert le premier centre canadien de consulta-tion spécialisée en adoption internationale à la fin desannées 80. Sans mandat, simplement par ce que ces en-fants existaient.

Pour la petite histoire, le Dr Luc Chicoine dirige alors laClinique des petits voyageurs. Nathalie et Danielle, deuxpréposées au rendez-vous, lui font alors remarquer quela teneur des demandes croissantes de parents de re-tour de l’étranger conviendrait bien aux objectifs inter-nationaux de la clinique. Pour tous ceux qui connaissentLuc Chicoine, une chose dite a toujours été une chose faiteet la consultation spécialisée devenait ainsi la Clinique

de santé internationaleà laquelle se joignait ensuite Jean-François Chicoine avec sa notion de Pédiatrie interna-

tionale, incluant aux précédents, une vision sociale inter-nationaliste de la pédiatrie, avec ses services croissants auxenfants adoptés ainsi qu’aux enfants venus d’ailleurs ouhabitant ailleurs, les orphelins du monde par exemple.

Un enfant abandonné sur 20 va rencontrerune famille d’adoption, mais dans l’esprit de la

clinique, les 19 autres sont également dans le champde responsabilité du pédiatre.

Entre le Chili, la Mongolie, la Roumanie, les visites d’orphe-linats se multiplient. C’est une vision de l’enfance aban-donnée qui se construit, avec ses défis au niveau de la mal-nutrition cérébrale, de la parasitologie, de l’attachementet des difficultés d’apprentissage à anticiper.

Grâce à l’enseignement dispensé au service des mala-dies infectieuses, la clinique fait des petits. Graduel-lement, un véritable réseau hospitalo-universitaire sebâtit. À Québec, à Laval, à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, la pédiatrie internationalese retrouve ainsiau programme. À Sainte-Justine, Mme Ginette Blais

se voit confier le secrétariat universitaire de la clinique.Avec la Fédération des parents adoptants du Québec,un réseau de pédiatres initiés est mis en place. Laclinique qui voyait plus de 500 nouveaux arrivants parannée peut maintenant réduire ses objectifs d’accueilet se doter d’une orientation tertiaire pour doréna-vant prendre en charge, avec les différents consultantsde l’hôpital, les enfants qui lui sont référés par le ré-seau, souvent les plus malades en fait : syphilis con-génitale, syndrome d’alcoolisation fœtale, défis outroubles de l’attachement avec tout ce que ça impliquede ressources spécialisées en ergothérapie, en hépa-tologie et en évaluation psycho-développementale.

La création d’une approchetransdisciplinaire en adoption

Bien qu’abandonnés, affamés, infectés et souvent an-xieux avant l’arrivée dans leur pays d’accueil, les en-fants de l’adoption internationale vont pour la plu-part récupérer et grandir vers le meilleur, avec unevitesse qui force l’admiration et les limites du biolo-gique. Mais l’amour ne sauvant pas tout, il faut aussides soins. Pour qualifier la subtilité de ces soins, Jean-François Chicoine, en référence aux enfants perdusdans le monde, puis enfin trouvés par les pays d’origineet d’accueil, aborde maintenant sa pratique commeune Pédiatrie des enfants retrouvés où les notions depédiatrie courante doivent se fondre à des connais-sances en santé internationale, en neurobiologie eten pédiatrie sociale.

Dr Luc Chicoine

Dr Jean-François Chicoine

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Interbl cs • Dossier

À la clinique, l’équipe transdisciplinairerepose essentiellement sur trois disci-plines : la médecine, les sciences infir-mières et la parentalité, le parent, commele dirait Boris Cyrulnik, étant le tuteurde la résilience de l’enfant blessé. Grâceà la contribution exceptionnelle dePatricia Germain, actuellement occu-pée à parfaire un doctorat, un modèle desoins médico-nursing a été développépour prendre soin et des enfants adop-tifs et de leurs familles. Mme SandraCaron poursuit actuellement dans lemême sens, en explorant à son tour plu-sieurs directions complémentaires, dontl’outillage des parents en matière d’atta-chement et l’accueil des arrivants haïtiens.

L’infirmière assure le lien entre les ser-vices sociaux externes à l’hôpital, ac-cueille les parents et poursuit le plan desoins établi avec le médecin. Elle revoitl’histoire pré-adoption autant que le mo-dèle familial. L’enfant a-t-il été en orphe-linat ou en foyer nourricier ? À quel typede famille a- t-on affaire : la famille d’unou d’une célibataire, à une famille recons-tituée ou homoparentale ? Les cliniquesd’infertilité, l’agrément de leurs compé-tences parentales, toutes ces étapes ontsouvent créé des pressions, des bles-sures additionnelles que l’infirmière saitreconnaître chez ces parents «à options »appelés à devenir père et mère d’un en-fant « à options », selon les propres quali-ficatifs de l’approche Adopteparentalitéde la travailleuse sociale JohanneLemieux de Québec avec qui l’équipesignait, aux Éditions de l’Hôpital Sainte-Justine :

« L’enfant adoptédans le monde (enquinze chapitres etdemi)» vendu dansla francophonie àdes milliers d’exem-plaires et récem-ment publié dans satraduction italienne,chez Erikson, àTrento sous le titre«Genitori addotivi e

figli del mondo».

La recherche en adoptioninternationale au CHUSainte-Justine

Depuis sa création, la Clinique de santéinternationale du CHU Sainte-Justine a ini-tié de nombreux travaux éclairants ayanttrait à l’accueil des enfants adoptés enpays étrangers et à leur suivi à différentesétapes de leur vie, de leur mise en familleà la construction de leur personne. La dif-fusion de ces recherches cliniques à tra-vers les revues scientifiques, les livres deréférence, les congrès médicaux, les as-sociations professionnelles et les min-istères a fortement influencé la manièredont sont maintenant effectués les bilansde santé et le suivi interdisciplinaire desenfants adoptés au Québec, au Canadaet dans plusieurs pays d’Europe.

Dans les années 90, Luc et Jean-François Chicoine se sont d’abord inté-ressés à la malnutrition des centaines defilles venues de Chine pour constater queprès de la moitié d’entre elles souffrentde malnutrition chronique. Mais, heureu-sement, les nouvelles sont plutôt bonnes:leur reprise pondérale et staturale est 3fois supérieures à la norme et 12 moisaprès leur arrivée, la majorité des petiteschinoises sont devenues aussi grandesque les fillettes nées au Québec.

Ensemble ou à travers différentes initia-tives, la Clinique de santé internationale,l’équipe de gastro-entérologie, l’équipedu Dr Monique Robert de la Clinique

santé accueil et la Clinique de Tuberculose

publient ensuite et tour à tour leurs don-nées uniques sur les suivis infectiolo-giques des enfants migrants, réfugiés etadoptés.

L’enfant nouvellement arrivé ayant souf-fert de sous-stimulation, de ruptures et demanques de nourritures en tous genres,la recherche active sur le devenir déve-loppemental des enfants adoptés se de-vait d’avoir sa place de choix . Ainsi, de-puis six ans maintenant, les Dr CélineBelhumeur et Gloria Jeliu du Centre dedéveloppement ainsi que les Dr IsabelleAmyot, Jean-François Chicoine etMme Patricia Germain réalisent uneétude longitudinale portant sur le déve-loppement des enfants adoptés venus dela Fédération de Russie, de Chine, duCambodge, de Thaïlande et de Corée dusud. L’étude a la particularité d’être unprojet interdisciplinaire et interuniversi-taire. Le projet se réalise en collabora-tion avec l’équipe de Mme AndréePomerleau et M. Gérard Malcuit duLaboratoire d’étude du nourrisson duDépartement de psychologie de l’UQAMet a pour objectif de décrire l’évolution dela croissance, du développement psycho-moteur et de la condition médicale desenfants adoptés.

Recherchez sur le site de laSociété canadienne

de pédiatrie, surfez sur le site duMinistère des Affaires Étrangèresde la République Française, et vousmettrez peu de temps pour vousen convaincre.

L es données obtenuesà différents temps après

l’arrivée des enfants au Québec,par exemple 6 mois ou 2 ans aprèsle départ du pays d’origine, rendentcompte de l’importance de la souf-france des enfants autant que deleur grand potentiel de récupérationgrâce aux soins appropriés de leurfamille et des équipes de soin, dupâté chinois à la physiothérapie.

Une approche éducativede l’adoption internationale

En 2002, pour magnifier l’enseignementet la diffusion de recherches, de matérieléducatif ou d’œuvres novatrices sur des

contenus ayant trait à la famille, à la santéet à la cause des zéro@18 ans, Jean-François Chicoine fonde avec le gestion-naire Rémi Baril, la société Le monde est

ailleurs. À eux se joignent ensuite des pro-fessionnels de la santé, du droit et de lacréation, dont Johanne Lemieux travail-leuse sociale, et ses percutantes forma-tions sur l’attachement parent-enfant,Patricia Germain, Christiane Bastien,physiothérapeute à Sainte-Justine,Claude Dolbec, également de la photo-graphie médicale de notre institution etdes dizaines d’autres spécialistes ouartistes de l’enfance, à travers toute lafrancophonie.

Grâce à un partenariat original et provo-cant impliquant autant les organismespublics ou universitaires (Université deMontréal, CHU Sainte-Justine, Terre deshommes Canada, Enfance et famillesd’adoption France, Unicef Québec, PétalesBelgique, Hôpital Necker de Paris, etc.), l’in-dustrie privée (Nestlé Canada, etc.), les dif-férents ministères (Ministères de laFamille/de la Santé/des Relations inter-nationales/de l’Immigration du Québec,Ministère des Relations étrangères/France,Ministère de la famille/Belgique Wallonie,Agence intergouvernementale de la Franco-phonie, etc.) la société le monde est ailleurs

se développe une place unique dansl’espace éducatif et médiatique.

Véritable école de parents et d’interve-nants cliniques, la société Le monde est

ailleurs met en place ou collabore dansles réseaux publics ou privés du Québec,du Canada, de la France, de la Suisse, dela Belgique et du Luxembourg, à des for-mations, des cours, des conférences etdes ateliers pour les parents, les infir-mières, les psychologues et pour les mé-decins appelés à intervenir auprès de l’en-fance internationale, dont les enfantsadoptifs et de leurs familles. Elle crée àl’adresse www.meanomadis.com, le por-tail « Abandon, adoption, autres mon-des » actuellement fréquenté par plus de5000 nouvelles personnes par mois, unevéritable plateforme technologique quirenseigne, divertit, trouble, bref qui trans-forme la vision de l’adoption interna-tionale. Elle participe à des dizaines de

publications écrites électroniques oucinématographiques, dont, parmi ses ré-centes contributions, Nanga Boko deClaude Grenier, un voyage avec les en-fants de la rue au Cameroun.

Pour son excellence dans le secteur dela recherche et de l'enseignement en cequi a trait à l'adoption et pour sa contri-bution exceptionnelle à la compréhensiondes liens d’adoption,la société Le monde

est ailleurs remportait en octobre dernierà Saint John, Nouveau Brunswick, le prixd’excellence David Kirk décerné par leConseil de l'adoption du Canada/ Adop-tion Council of Canada. Le monde estailleurs, mais si ça vous intéresse, la porteest ouverte.

De gauche à droite: Julie Leblanc, Rémi Baril, Patricia Germain,Dr Jean-François Chicoine, et Johanne Lemieux.

Lorsque nous avons entrepris nos démarchesd’adoption, nous avons tout de suite penséaux ressources existantes au CHUSainte-Justine sur l’adoption internationale.C’est ainsi que dès le débutde notre réflexion, après quelques contactstéléphoniques, nous avons été invitésà assister à une conférence-parent donnéepar une infirmière. Ensuite nous avonsété invités à lire sur le sujet et à discuterde façon amicale du jumelage, de l’adoptionet de l’abandon. Non que le geste quenous allions poser allait être nécessairementlourd, que notre enfant allait être maladeou traumatisé mais valait mieux être au faitdes hauts et des bas de l’expérience avantd’aller chercher son enfant au boutdu monde.

Étant donné leur bagage, les professionnelsont su aussi nous guider avec beaucoup dedélicatesse quant au choix du pays d’originede notre petite fille. Bien que l’adoption soitbien organisée dans ce pays, l’attente denotre enfant fût longue dans nos cœurs etdans nos têtes remplis d’espoir, d’amour etd’appréhensions.

Durant cette période d’attente au coursde laquelle nous nous sentions tellementimpuissants, c’était rassurant de savoirque nous pourrions profiter des conseils dumédecin dès la réception de la propositionde jumelage. Fort heureusement, l’équipea pu constater que Sarah-Mei était en santédès son arrivée. Malgré cela, elle sera suiviepour les deux prochaines années afinde s’assurer de son bon développementet du déroulement normal du processusd’attachement avec les membresde sa famille.

Des parents comblés et rassurés grâceà l’accompagnement d’un médecinet d’intervenants exceptionnels... xxx

Pour que soit toujours plus concret ceplaidoyer en faveur des enfants, s’ajou-tent dans la foulée des travaux de la cli-nique, des manifestes sur les droits desenfants abandonnés, dont ce toutdernier, Tre em - les enfants en difficulté

du Vietnam, mené par Jean-FrançoisChicoineavec le Dr Elisabeth Rousseau,d’ailleurs personnellement à l’origine desouverturessur lapédiatriedu mondeà Sainte-Justine.

Isabelle Chartier, son conjoint et la petiteSarah-Mei.