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La Revue Indépendante des Professionnels du Développement L'Hebdomadaire Covid-19 230.000 CAS : L'EPIDEMIE S'ACCELERE EN AFRIQUE #376 - Lundi 15 Juin 2020 Burundi : Nkurunziza est mort Deux navires d'ONG de retour en Méditerranée Rwanda : La France ouvre ses archives Brésil : Déforestation record

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La Revue Indépendante des Professionnels du Développement

L'Hebdomadaire

Covid-19

230.000 CAS : L'EPIDEMIE S'ACCELERE EN AFRIQUE

#376 - Lundi 15 Juin 2020

Burundi : Nkurunziza est mort

Deux navires d'ONG de retour en Méditerranée

Rwanda : La France ouvre ses archives

Brésil : Déforestation record

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T E M P S F O R T S

Le bilan en Afrique

AfrIquE CENTrALE (22.714 cas; 471 décès)Burundi (94; 1)Cameroun (8.929; 214)Centrafrique (2.057; 7)Tchad (848; 72) Congo (779; 25) RD Congo (4.724; 106) Guinée équatoriale (1.306; 12)Gabon (3.463; 22)Sao Tome & Principe (514; 12)

AfrIquE L’EST (25.914; 802 décès)Comores (176; 2)Djibouti (4.449; 41)Erythrée (65; 0)Ethiopie (3.166; 55)Kenya (3.457; 100)Madagascar (1.230; 10)Maurice (337; 10)Rwanda (541; 2)Seychelles (11; 0)Somalie (2.579; 87)Soudan du Sud (1.693; 27)Soudan (7.007; 447)Tanzanie (509; 21)Ouganda (694; 0)

AfrIquE du NOrd (65.424 cas; 2.585 décès)Algérie (10.810; 760)Egypte (42.980; 1.484)Libye (409; 6)Mauritanie (1.439; 74)

Maroc (8.692; 212)Tunisie (1.094; 49)

AfrIquE AuSTrALE (69.251; 1.454 décès)Angola (138; 6)Botswana (60; 1)Eswatini (486; 3)Lesotho : (4; 0)Malawi (529; 5)Mozambique (553; 2)Namibie (32; 0)Afrique du Sud (65.736; 1.423)Zambie (1.357; 10)Zimbabwe (356; 4)

AfrIquE dE L’OuEST (49.512 cas; 932 décès)Bénin (412; 6)Burkina Faso (894; 53)Cap-Vert (726; 6)Côte d’Ivoire (4.848; 45)Gambie (28; 1)Ghana (11.118; 48)Guinée (4.484; 25)Guinée-Bissau (1.460; 15)Liberia (446; 32)Mali (1.776; 104)Niger (980; 66)Nigeria (15.682; 407)Sénégal (4.996; 60)Sierra Leone (1.132; 51)Togo (530; 13)

Bilan des cas de Covid-19 en Afrique, publié dimanche 14 juin par le Centre africain de contrôle et de préven-tion des maladies (CDC Afrique).

Nombre total de cas : 232.815 Nombre total de décès : 6.244

Le bilan dans le monde

Covid-19

La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 430.289 morts dans le monde depuis que la Chine a fait officiellement état de l’apparition de

la maladie en décembre, selon un bilan établi à partir de sources officielles dimanche 14 juin à 11h GMT.

Plus de 7.794.930 cas d’infection ont été officiellement diagnosti-qués dans 196 pays et territoires depuis le début de l’épidémie, dont au moins 3.513.400 sont aujourd’hui considérés comme guéris.

Ce nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu’une frac-tion du nombre réel de contaminations. Certains pays ne testent que les cas graves, d’autres utilisent les tests en priorité pour le traçage et nombre de pays pauvres ne disposent que de capacités de dépistage limitées.

Les Etats-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de

morts que de cas, avec 115.436 décès pour 2.074.526 cas. Au moins 556.606 personnes ont été déclarées guéries.

Après les Etats-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 42.720 morts pour 850.514 cas, le Royaume-Uni avec 41.662 morts (294.375 cas), l’Italie avec 34.301 morts (236.651 cas) et la France avec 29.398 morts (193.616 cas).

La Chine (sans les territoires de Hong Kong et Macao), a of-ficiellement dénombré un total de 83.132 cas (57 nouveaux entre samedi et dimanche), dont 4.634 décès et 78.369 guérisons.

L’Europe totalisait dimanche à 11h GMT 187.550 décès pour 2.393.826 cas, les Etats-Unis et le Canada 123.599 décès (2.172.934 cas), l’Amérique latine et les Caraïbes 78.293 décès (1.614.810 cas), l’Asie 22.824 décès (822.639 cas), le Moyen-Orient 11.591 décès (548.026 cas), l’Afrique 6.301 décès (233.992 cas), et l’Océanie 131 décès (8.710 cas).

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Afrique : Avec plus de 230.000 contaminations, "l'épidémie s'accélère"

Le nombre de cas confirmés de Co-vid-19 a doublé en moins de 20

jours en Afrique, a signalé jeudi 11 juin l’Organisation mondiale de santé (OMS).

La barre des 200.000 con-taminations par le nouveau coronavirus en Afrique a été franchie mardi.

“Il a fallu 98 jours pour at-teindre la barre des 100.000 cas et 18 seulement pour franchir celle des 200.000”, a noté Mat-shidiso Moeti, directrice régio-nale de l’OMS pour l’Afrique, lors d’un point de presse par vidéo au siège de l’OMS à Ge-nève.

“Même si ces cas enregistrés en Afrique représentent moins de 3% du total mondial, il est clair que la pandémie s’ac-célère” sur le continent, a-t-elle

précisé.En Afrique, “la pandémie

reste concentrée dans et au-tour des capitales, mais nous voyons de plus en plus de cas en province”, a poursuivi le Dr Moeti qui estime que le virus est entré dans la plupart des pays du continent par les capitales, via les vols internationaux.

“de plus en plus de cas en province”

“Dix des 54 pays d’Afrique” recensent 80% des cas, et l’Afri-que du Sud à elle seule 25% d’entre eux, a-t-elle également souligné.

Plus de 70% des décès sont enregistrés dans seulement cinq pays: Afrique du Sud, Algérie, Nigeria, Egypte et Soudan.

Les mesures précoces dans certains pays d’Afrique ont permis de conserver des bilans

bas, mais une vigilance cons-tante reste de mise, selon le Dr Moeti.

“Avant que nous ayons accès

à un vaccin efficace, je crains que nous devions vivre avec une hausse constante dans la région, avec des foyers à gérer dans de nombreux pays, comme

c’est le cas actuellement en Afrique du Sud, en Algérie, et au Cameroun, qui nécessitent de très fortes mesures de santé

publique”, a-t-elle poursuivi.“Nous espérons sincère-

ment ne pas voir de systèmes de santé débordés”, a-t-elle conclu. AFP

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Des écoliers à Windhoek, en Namibie

Le Covid a fait plus d ’ u n m i l l i e r d e morts et contaminé

plus de 60.000 personnes en Afrique du Sud, le pays le plus touché d’Afrique subsaharienne, a indiqué le ministre de la Santé Zweli Mkhize.

Les deux tiers des malades et plus des trois quarts des morts

Plus de 1.000 morts en Afrique du Sudsont concentrés dans la provin-ce du Cap-Occidental (Sud-Ouest), celle de la ville touris-tique du Cap, où les services de santé sont sous pression.

déconfinement

Freinée pendant deux mois par un strict confinement, l’épidémie s’est accélérée depuis que le gouvernement a décidé

le mois dernier de desserrer l’étreinte sur l’économie du pays, déjà en récession avant le début de la crise sanitaire.

“L’augmentation des cas d’infection - plus rapidement que la plupart d’entre nous ne l’imaginait - doit nous préoc-cuper, pas nous paniquer”, a déclaré le président Cyril Ra-maphosa.

“Nous avons la capacité, en

tant qu’individus, en tant que communautés et en tant que pays, de limiter l’impact de la maladie”, a-t-il ajouté.

Sa gestion de la crise sani-taire est de plus en plus cri-tiquée par l’opposition et de nombreux Sud-Africains.

Selon les épidémiologistes qui conseillent le gouverne-ment, le pic de l’épidémie est attendu à partir de juillet.

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RDC : Mukwege, en désaccord, quitte ses fonctions officielles

L e gynécologue congolais et prix Nobel Denis Muk-wege a annoncé

mercredi 10 juin avoir démissionné de ses fonc-tions au sein des instances de lutte contre le Covid-19 dans la province du Sud-Kivu (est de la RDC), en en dénonçant les manque-ments.

“Nous sommes (...) au début d’une courbe exponentielle épidémiologique et nous ne pouvons plus appliquer une stratégie qui serait uniquement préventive”, explique dans un communiqué le Dr Mukwege, récompensé par le Prix Nobel de la Paix 2018 pour les soins qu’il apporte aux femmes vic-times de violences sexuelles en République démocratique du Congo (RDC).

“J’ai donc décidé de démis-sionner (...) afin de me consa-crer entièrement à mes res-ponsabilités médicales et de soigner cet afflux de malades

à l’hôpital de Panzi” qu’il a fondé à Bukavu, capitale du Sud-Kivu, écrit le Dr Mukwege, surnommé “l’homme qui répare les femmes”.

Le gouverneur du Sud-Kivu l’avait nommé, le 30 mars, pré-sident et vice-président de deux instances officielles mises sur pied pour organiser la riposte à la pandémie de Covid-19 dans la province.

Le Dr Mukwege déplore l’ab-sence de tests disponibles dans

la province et le non-respect des mesures de prévention.

retard dans les tests

Il faut “plus de deux semai-nes pour recevoir les résultats des prélèvements envoyés à (...) Kinshasa”, ce qui représente “un handicap majeur pour no-tre stratégie basée sur ‘tester, identifier, isoler et traiter’”.

Il pointe aussi une série de problèmes qui “ont diminué

l’efficacité de notre stratégie”: “un relâchement des mesures de prévention par notre popu-lation, un déni des réalités, l’impossibilité de faire respecter les mesures barrières, la poro-sité de nos frontières avec le retour massif de milliers de compatriotes venant de pays voisins sans avoir été mis en quarantaine”.

Le Dr Mukwege dénonce aussi des “faiblesses organisa-tionnelles et de cohérence entre les différentes équipes respon- sables de la riposte à la pandé-mie dans le Sud-Kivu”.

Denis Mukwege avait plaidé mi-avril, pour un “confinement partiel des personnes âgées de plus de 60 ans” et “le port obligatoire de masque pour tout le monde” afin de rompre la chaîne de transmission du nouveau coronavirus.

Le 9 mai, le médecin avait ap-pelé à “un approvisionnement en urgence en tests, avant le déclenchement de la courbe exponentielle épidémique” du nouveau coronavirus.

T E M P S F O R T S

Au moins trois personnes sont mortes mardi 9 juin à Kinshasa en RDC

quand des centaines de mani-festants ont demandé la réou-verture du grand marché cen-tral fermé depuis fin mars dans le cadre de l’“état d’urgence” sanitaire décrété pour enrayer le nouveau coronavirus.

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Denis Mukwege

Kinshasa : 3 morts dans des manifestations contre la fermeture du grand marché

La police affirme avoir effec-tué des tirs de sommation pour disperser les manifestants au coeur de la capitale congolaise. Au moins une personne a été tuée par balle, ont affirmé plu-sieurs manifestants demandant la reprise des activités commer-ciales.

Telle n’est pas la version des

autorités: “Il y a eu des troubles de la part de gens se faisant passer pour des syndicalistes du grand marché”, a déclaré le porte-parole du gouvernement provincial de Kinshasa.

“Nous déplorons la mort de trois personnes. Deux sont dé-cédés par électrocution et un autre a été écrasé par la foule

en fuyant”, a ajouté ce porte-parole, Charles Mbuta Muntu.

“Les responsables de ces émeutes ont été interpellés et mis à la disposition du par-quet”, a-t-il poursuivi, parlant de neuf interpellations. “Ils sont poursuivis pour avoir violé les dispositions de l’état d’ur-gence”.

Covid-19

S’informer avant d’agir

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La presse africaine touchée de plein fouet

The Punch et Vanguard, deux des plus grands quotidiens au Nigeria, ont annoncé fin mai

des coupes budgétaires dras-tiques qui passent notamment par des dizaines de licencie-ments au sein de leurs rédac-tions.

“Ce qui se passe au Nigeria ne nous est pas spécifique. Le monde entier en ressent les ef-fets”, explique Qasim Akinreti, le président de l’Union des jour-nalistes de Lagos. “Nous avons perdu des centaines d’emplois au cours des quatre derniers mois”.

Au Kenya, certains médias ont réduit les salaires de moitié; en Ouganda, une imprimerie majeure d’hebdomadaires a cessé ses activités; en Namibie, les horaires ont été réduits et les plans de licenciement se sont accélérés.

Souci d’indépendance

Face à la rapidité et la gravité de la crise, les appels à l’aide des médias aux gouvernements se sont multipliés. En réponse, le Kenya a dévoilé la création d’un fonds spécial d’environ 900.000 euros qu’elle quali-fie d’“historique” pour aider quelque 150 diffuseurs à tra-verser la tempête.

Le Covid-19 “met sous forte pression les stations de télévi-sion et de radio”, reconnaît David Omwoyo, le patron de l’autorité de régulation du Ke-nya.

Au Cameroun, des journaux privés ont même organisé une journée “presse morte” pour dénoncer l’absence de réaction des pouvoirs publics.

Les responsables du prin-cipal syndicat des journalistes

nigérians ont également ex-horté le président Muhammadu Buhari à mettre en place une aide d’urgence aux médias en détresse.

Mais beaucoup craignent que cette situation de dépendance ne fasse qu’accroître l’ingérence politique au sein du quatrième pouvoir, déjà souvent infiltré par de puissants intérêts en Afrique.

“Le gouvernement nigérian harcèle les médias. De nom-breux journalistes sont (régu-lièrement, ndlr) poursuivis pour des délits pas sérieux”, affirme Olubunmi Ajibade, professeur à l’Université de Lagos.

“Recueillir des fonds de sau-vetage auprès du gouvernement en ce moment compromettra leur indépendance et leur liber-té”, estime-t-il.

La propagation du virus n’a pas seulement fait chuter les

revenus, elle a également posé des défis logistiques sans précé-dent aux médias.

Si les chiffres officiels font état d’un peu plus de 5.000 décès sur le continent, sur un total de plus de 400.000 dans le monde, les gouvernements ont néanmoins imposé des mesures préventives strictes.

Le confinement a compliqué les reportages et contraint les journalistes à télétravailler dans des conditions difficiles, à cause des pénuries récurrentes d’élec-tricité ou de services Internet défaillants.

Sur le terrain, plusieurs inci-dents impliquant les forces de

sécurité harcelant les journalis-tes qui tentaient de faire leur travail ont été recensés.

Au Ghana, souvent cité com-me un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest, les soldats déployés dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 ont “agressé” deux journalistes en avril, selon le Comité pour la protection des journalistes.

“diffuser la propagande”

Un certain nombre de pays, dont l’Afrique du Sud, ont introduit de nouvelles législa-tions criminalisant la diffusion de fausses informations sur la pandémie.

A Madagascar, le gouverne-ment d’Andry Rajoelina, qui a mandaté les médias pour qu’ils diffusent les informations officielles sur la pandémie, a poussé l’ingérence encore plus loin.

“Le régime profite de cette réquisition pour diffuser des messages de propagande”, assure Nadia Raolimanalina, chef de service des informa-tions de la télévision MBS et directrice de publication des journaux Le Quotidien et N’y Vaovaontsika.

“L’Etat a tout verrouillé (...). On nous a informés que plu-sieurs médecins sont atteints du coronavirus à l’hôpital Morafe-no de Toamasina (est), mais personne ne peut en parler car il y a la peur d’aller en prison pour diffusion de fausses informa-tions”, explique-t-elle. AFP

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sUn kiosque à Abidjan, en Côte d’Ivoire

Avec des revenus qui s’effondrent et des coûts qui augmentent, l’industrie des médias sur le continent africain, déjà extrêmement précaire, est frappée de plein fouet par la crise économique et la pandémie de coronavirus.

Covid-19

nya. à l’Université de Lagos. dents impliquant les forces de tions”, explique-t-elle. AFP

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T E M P S F O R T S

“L’épidémie de Covid-19 a engendré d’importantes

contraintes et atteintes à la liberté. Experts et intellectuels (médiatiques) sont nom-breux à avoir cédé à une peur doublée d’une méfiance: peur du virus, dont la connaissance évoluait au jour le jour (ce qui est normal, mais angois-sant), et méfiance envers des gouvernements qui auraient à divers moments de la crise changé d’avis pour cacher une certaine incapacité à prévoir, et donc à… gouverner! Le contraste est saisissant avec le régime chinois, qui se fonde sur un capitalisme d’Etat dou-blé d’un contrôle politique de la société, et qui est parvenu à protéger sa population: 1,4 milliard d’habitants et seule-ment 4.638 décès (selon les chiffres “officiels” du 26 mai 2020).

Certes, on sait que les chif-fres produits dans tel ou tel pays sont aujourd’hui impos-sibles à comparer: personnes dépistées, nombre de tests ef-fectués, compilation des décès, etc. Il n’empêche que les gouvernements des démocra- ties occidentales auront trou-vé, empiriquement, à chaud, une source d’inspiration dans le dispositif chinois pour justi-fier leur propre rhétorique du contrôle sanitaire au nom d’une politique de précaution; en cela, la Covid-19 leur a offert une certaine réhabili-tation sociale. Et cela a été finalement facile, puisque la population a peur et puisque les chiffres du malheur sont produits par les Etats eux-mêmes.

une gestion dynamique et organisée de la crise

C’est un fait: au cours des deux derniers mois, on assiste à une forme de reconquête des peuples par l’Etat, lequel s’est d’abord focalisé sur une ap-proche globale de l’épidémie:

sa dynamique (les déplace-ments internationaux des personnes et, par un raccourci étonnant, la mondialisation comme menace), autant que sa coordination sanitaire (incarnée par l’OMS dont les directives furent reprises ou fustigées, de bonne foi ou pas). Cette référence au global a été concomitante d’un dédouanement des er-reurs du local: ce n’est pas ma faute, c’est celle de la Chine, dit l’Occident; c’est celle de l’Europe dit la France; c’est celle de l’Occident, dit l’Afrique. Et voilà que le global est mis à mal - le procès en incompétence et la partialité fait à l’OMS. Et voilà que les gouvernements les plus libéraux en arrivent à plébis-citer les frontières, les cycles courts, le patriotisme indus-triel. Et voilà que l’on redé-

couvre le bien-fondé de l’Etat stratège, arbitre des savoirs, détenteur de l’autorité pour le bien commun: l’Etat paternel de sociétés devenues brusque-ment infantiles.

L’épidémie de Covid-19 est l’ultime démonstration de

ce retour à la frontière et à l’Etat. Ultime, mais nullement nouvelle: épidémie et Etat ont toujours fait bon ménage. Certains historiens (voir notamment William Naphy et Andrew Spicer, 2003, La Peste noire. Grandes peurs et épidémies, 1345-1730, Autre-ment) avancent que l’Etat bureaucratique européen, le modèle de l’Etat contempo-rain, serait né de la nécessité à organiser, à gouverner la prise en charge sociale et économique des épidémies de peste qui ont frappé l’Europe depuis 1345 (venue de Chine… déjà !) jusqu’à 1730.

Le retour de l’Etat stratège ?

Or, et c’est un autre fait, ce retour de l’Etat n’est pas l’apanage des démocraties

occidentales fascinées par l’efficacité de l’Etat chinois. Il l’est aussi pour les régimes africains, et ce de façon à la fois sensible, imaginative, originale et imprévue. Les Etats en Afrique, ordinaire-ment soumis aux représenta-tions surplombantes, sinon postcoloniales, autant qu’aux discours compassionnels suspects, passent de faillis, corrompus et néopatrimonia-lisés, à inventifs, prévoyants et experts de leur société. Si l’on peut discuter chacun de ces termes, les relativiser selon les pays, et rester prudent sur le bilan de la pandémie, un constat s’impose pourtant: les Etats en Afrique n’ont nulle part été “faibles”, puisqu’ils sont redevenus des prescrip-teurs de normes, de directives, de fermeture de frontières, de publications de chiffres.

Leurs choix pour faire face à la pandémie ont par ailleurs été fortement singuliers, particuliers, rendant intenable l’image d’une “réponse afri-caine” à l’épidémie, ce qui lais-serait entendre qu’il existerait un pays appelé “Afrique”, ou que les Etats africains auraient une stratégie unique, tout comme est irrecevable le discours de la “catastrophe annoncée”.

Les Etats africains ont réagi en jouant sur deux registres. Le premier a été de piocher dans la boîte à outils des mesures proposées par l’OMS: fermeture des frontières terrestres et aériennes, des écoles et universités; inter-diction des rassemblements; confinement; blocus de villes;

Le retour de l'Etat en Afrique ?Par fatoumata Coulibaly, Géographe, université des Sciences sociales et de Gestion de BamakoGilles Holder, Anthropologue, Centre national de la recherche scientifique (CNrS)Laurent Vidal, Anthropologue, représentant de l'Ird au Mali, directeur de recherche, Institut de recherche pour le développement (Ird)

Respect des règles de distanciation dans une gare routière de Kigali, au Rwanda

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(Suite prochaine page)

Covid-19

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Retour de l’Etat ?Suite de la page précédente

couvre-feu; port du masque; dépistage sélectif; hospitali-sation des malades; mise en quarantaine des cas suspects. Non seulement chaque Etat a sélectionné dans cette offre ce qui lui semblait opportun et réaliste, mais il en a très généralement redéfini les termes: taille des rassemble-ments, proportionnalité du confinement (partiel), hos-pitalisation (parfois des cas asymptomatiques qui valaient isolement). En somme, les Etats ont décidé, ils ont fait acte de souveraineté et ils ont été bien loin de suivre aveuglément les consignes

globales.

Seconde caractéristique de la réaction des Etats en Afrique: l’adaptation en temps réel à l’évolution de la situa-tion, non pas tant médicale ou épidémiologique, que sociale, économique et politique. Plus fondamentalement, les arbitrages auront souvent été simultanément sanitaires, socio-économiques et poli-tiques, et non pas successive-ment comme dans nombre de pays européens. N’a-t-on pas là le signe du retour de l’Etat en Afrique, qui plus est d’un Etat qui fait des choix, d’un Etat stratège?

Naturellement, l’efficacité

de ces postures des Etats en matière de contrôle de l’épidémie ne peut à ce jour être garantie: pas plus que ne peut l’être la trajectoire sanitaire de l’épidémie par de simples modélisations qui ne prendraient pas en compte les mesures prises par les Etats, leur modalité d’application et les réactions et conséquences qu’elles ont suscitées.

Il ne s’agit donc nullement de donner un blanc-seing, ou un “bon point” aux Etats africains. Et si l’on prend les choses du point de vue de la société, il n’est pas certain que l’Etat soit partout “de retour”; tout au plus aura-t-il suscité, ici des mécontente-

ments, là des critiques, ici encore des rébellions à la loi. En revanche, il est essentiel de replacer les réponses de ces Etats africains, diverses, non nécessairement coordonnées, dans le concert global de celles de tous les Etats à travers le monde: si l’on veut bien se donner la peine de dépasser et de départiculariser une illusoire “réponse africaine”, alors on constatera que les Etats en Afrique ont marqué leur singularité - en somme, ils ont effectué leur retour.

Cet article a été publié par The Conversation France

Covid-19

SénégalL'ONU soutient l'enseignement à distance

Les Nations unies au Sénégal ont lancé un projet d’un million de dollars pour assurer l’enseignement à distance, a rapporté

l’Agence de presse sénégalaise (APS), vendredi 12 juin.Mis en place par l’Unesco, le HCR, l’Unicef et l’UIT, “le projet

vise à assurer la continuité de l’apprentissage pour les enfants et les jeunes les plus vulnérables, durant la fermeture des écoles et des établissements d’enseignement causée par la pandémie de Covid-19”.

“Cet appui passe par le déploiement d’une gamme de solutions d’enseignement à distance (dont la radio et l’Internet, ndlr) pour s’adapter à différents contextes et conditions, et en particulier aux besoins d’apprentissage de la plupart des enfants et des jeunes marginalisés”, explique un communiqué.

“Au total, le projet devrait permettre d’étendre les solutions d’apprentissage à distance à environ un million d’apprenants qui, autrement, resteraient privés de possibilités d’apprentissage”, ajoute le texte.

L es autorités du Botswana ont annoncé un confinement strict dans la capitale Gaborone à compter de ce samedi 13 juin après

la découverte de 12 nouveaux cas d’infection au coronavirus dans le pays, dont la moitié concentrés dans la capitale.

“A la suite de la découverte de nouveaux cas de Covid-19 à Gaborone, le groupe de travail présidentiel a pris la décision d’imposer un confinement” dans la région de Gaborone pour une durée indéterminée, a annoncé le coordinateur de ce groupe de travail, Kereng Masupu.

“Cette décision signifie qu’il ne peut y avoir aucun mouvement sans autorisation” et que “seuls les services essentiels sont auto-risés”, a-t-il expliqué dans un communiqué.

Personne n’est autorisé à quitter la région de Gaborone, a-t-il encore précisé.

Cette décision a été prise après la découverte de 12 nouveaux cas de Covid-19 au Botswana, dont six dans la région de la capitale. Le Botswana compte quelque 2,2 millions d’habitants.

BotswanaConfinement strict imposé à Gaborone

La mission de l’ONU en Centrafrique Minusca a enregistré 25 cas confirmés de Covid-19 parmi son personnel, a affirmé

mercredi 10 juin son porte-parole, Vladimir Monteiro, lors d'une conférence de presse.

Centrafrique 25 cas au sein de la MinuscaParmi ces 25 cas, un est décédé tandis que trois autres se sont

rétablis, a précisé le porte-parole.La Minusca compte plus de 13.000 membres, dont 10.741 sol-

dats, selon son site officiel.

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Allègement de 137 millions d'euros de la dette du Sénégal

Le service de la dette de l ’Etat sénégalais sera allégé de quelque

137 millions d’euros cette année grâce au moratoire décidé par les pays du G20, un ballon d’oxygène qui servira à lutter contre les conséquences de la pandémie de coronavirus, selon le gouvernement sé-négalais.

“La participation du Sénégal à l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) se ma-térialisera par la suspension du paiement du principal et des intérêts dus à l’ensemble des créanciers du secteur bilatéral

officiel jusqu’au 31 décembre 2020 pour un montant 90,57 milliards de francs CFA (137 millions d’euros) entre le 1er juin 2020 et la fin de l’année, soit 13,51% du service de la dette extérieure dû en 2020”, a précisé le ministère des Finan-ces et du Budget dans un com-muniqué, mercredi 10 juin.

“dépenses sanitaires, sociales et économiques”

Le Sénégal entend affecter les budgets libérés au “finance-ment des dépenses sanitaires, sociales et économiques” de son Programme de Résilience destiné à lutter contre les effets de la pandémie de Covid-19,

selon la même source.Le président sénégalais

Macky Sall avait salué le 17 avril avec retenue la décision du G20 de suspendre la dette des pays les plus pauvres, parmi lesquels nombre d’Etats africains, mais il avait persisté à réclamer l’an-nulation, “plus que réaliste” selon lui, de cette dette.

Mercredi, le Sénégal a toute-fois “réaffirmé son engagement à se conformer à l’ensemble de ses obligations contractu-elles vis-à-vis des créanciers du secteur privé” et assuré qu’il “n’envisage pas d’étendre l’ISSD à ces derniers”.

Face au plongeon de l’écono-mie, le G20 avait pris mi-avril la décision inédite de suspendre

pour un an les remboursements de la dette des pays les plus pau-vres fragilisés par la pandémie - une initiative déclinée depuis par les 22 pays du Club de Paris, ainsi que par une poignée de créanciers émergents (Chine, Inde, Arabie saoudite, Turquie, Afrique du Sud).

Ethiopie, Tchad, République du Congo et Pakistan ont obte-nu mardi cette suspension, après huit autres pays comme le Mali, la Mauritanie ou encore le Burkina Faso.

Dix-neuf autres dossiers devraient “aboutir rapide-ment”, avait expliqué mercredi avant l’annonce du Sénégal la présidente du Club de Paris, Odile Renaud-Basso.

T E M P S F O R T S

La France a octroyé lundi 8 juin à Djibouti 250.000 euros pour soutenir la lutte contre le Covid-19 et la reprise de l’économie

locale durement touchée par la pandémie.L’enveloppe servira notamment à acquérir et à distribuer

des produits désinfectants, des kits de lavage des mains, des doses de gel hydroalcoolique, des masques et des gants, a précisé l’ambassade de France à Djibouti dans un communiqué.

Un rapport du gouvernement djiboutien indique qu’à l’issue d’un peu moins de deux mois de confinement (du 23 mars au 16 mai), au moins 33.754 personnes ont perdu leur emploi dont 20.000 dans le secteur formel, impactant au moins 168.778 per-sonnes vulnérables.

La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, lundi 8 juin, un prêt de 75 millions d’euros à la Côte d’Ivoire afin

de financer le Programme d’appui à la riposte contre le Covid-19 (PARC), a-t-elle annoncé dans un communiqué.

Le premier objectif du programme est d’augmenter le nombre de tests de diagnostic et de renforcer les capacités de prise en charge des malades.

Le deuxième objectif vise à étendre le programme de transferts monétaires à plus de 100.000 ménages, à prendre en charge les factures d’eau et d’électricité d’un million de ménages et à nourrir deux millions d’enfants vulnérables, détaille la BAD.

La Banque compte enfin créer les conditions d’une reprise rapide après la crise sanitaire, par le maintien de l’outil productif d’au moins 90% des petites et moyennes entreprises (PME) du pays et l’allègement d’impôts et taxes pour 3.500 entreprises.

Côte d'IvoireLa BAD prête 75 millions d'euros

DjiboutiLa France verse 250.000 euros

Covid-19

L’Union européenne (UE) a octroyé une subvention de 10 millions d’euros au Bénin en vue de soutenir ses efforts

face à la pandémie de Covid-19 et à ses effets sanitaires et socio-économiques, a annoncé l’UE vendredi 12 juin.

Selon un communiqué, cette subvention vise à permettre au gouvernement d’apporter une réponse multidimensionnelle à la pandémie et de soulager les plus vulnérables.

Bénin10 millions d'euros de l'Union européenneDes précisions, des commentaires

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Le secrétaire géné-ral de l’ONU, An-tonio Guterres, a mis en garde

mardi 9 juin contre une “crise alimentaire mon-diale” aux répercussions à long terme pour “des centaines de millions d’enfants et d’adultes” si rien n’est fait pour atté-nuer les conséquences de la pandémie.

“Nos systèmes alimentaires

L'ONU met en garde contre une crise alimentaire mondiale

ne fonctionnent plus et la pan-démie du Covid-19 aggrave la situation”, estime-t-il dans un communiqué accompa-gnant une étude, en rappelant qu’aujourd’hui “plus de 820 millions de personnes ne man-gent pas à leur faim”.

“49 millions de personnes supplémentaires”

“Quelque 144 millions d’en-fants de moins de 5 ans souf-frent d’un retard de croissance,

soit plus d’un enfant sur cinq dans le monde”. “Cette an-née, 49 millions de personnes supplémentaires pourraient tomber dans l’extrême pauvreté à cause de la crise” provoquée par la pandémie, avertit-il.

“Le nombre de personnes en situation d’insécurité ali-mentaire grave ou souffrant de malnutrition sévère va rapide-ment augmenter”, prédit le se-crétaire général en demandant une mobilisation “en priorité là où le risque est le plus aigu”.

Antonio Guterres réclame notamment une protection pour les travailleurs du secteur alimentaire, de préserver l’aide humanitaire et de renforcer le soutien à l’industrie alimentaire et aux échanges commerciaux pour éviter l’interruption des chaînes de distribution.

Il demande aussi de mettre l’accent sur les programmes nutritionnels, notamment en instaurant des aides pour les enfants qui n’ont plus accès aux repas scolaires. AFP

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Pyongyang, qui n’a confirmé aucun cas de Covid-19, a fermé sa frontière avec la

Chine le 21 janvier et mis en place une série de mesures contre l’épidémie.

Tomas Ojea Quintana, rap-porteur spécial de l’ONU sur la situation des droits humains en Corée du Nord, a appelé la communauté internationale à une action urgente.

“reconsidérer les sanctions”

“Le manque de nourriture avait eu un impact dévastateur sur la RPDC (République popu-laire démocratique de Corée) dans les année 1990, et la per-spective d’une aggravation des pénuries de nourriture et de l’insécurité alimentaire déjà courante est inquiétante”, a es-timé cet expert indépendant, qui ne s’exprime pas au nom de l’ONU mais lui communique le résultat de ses enquêtes.

Selon lui, “de plus en plus de familles ne mangent que deux

Corée du Nord : Les mesures anti-Covid aggravent l'insécurité alimentaire

fois par jour, ou ne mangent que du maïs, et certains sont affamés”.

“Dans ce contexte où la pan-démie inflige des difficultés

économiques dramatiques à la RPDC, j’encourage le Conseil de sécurité de l’ONU à reconsidé-rer les sanctions” internationa-les contre la Corée du Nord, “au vu de de l’impact sur la vie de la population”, a-t-il dit.

Les experts estiment que la famine de la deuxième moitié

des années 1990 a tué des cen-taines de milliers de personnes dans le pays.

Plus de 40% de la population était déjà considérée en insécu-

rité alimentaire avant la crise du coronavirus, avec de nombreux cas de malnutrition.

Un enfant de moins de cinq ans sur cinq souffre d’un retard de croissance, a expliqué mardi une porte-parole du Program-me alimentaire mondial, Elisa-beth Byrs. “La malnutrition à

cette échelle signifie que des dommages irréversibles sont infligés à des centaines de mil-liers d’enfants”.

“Augmentation des sans-abri”

Selon M. Quintana, les me-sures strictes prises contre le coronavirus - confinements et fermetures de frontières - ag-gravent la situation.

En mars et avril, les échan-ges commerciaux nord-coréens avec la Chine ont chuté de plus de 90% et beaucoup des frontaliers se sont retrouvés sans revenu, a-t-il souligné, évoquant “une augmentation des sans-abri dans les grandes villes, y compris des kotjebi (en-fants des rues), et une flambée des prix des médicaments”.

Selon l’expert, des soldats souffrent également de pénu-ries alimentaires. Il s’est dit inquiet de la situation dans les prisons, en particulier les camps de détention secrets, et a appelé Pyongyang à libérer les prisonniers vulnérables. AFP

Un repas fourni par le PAM dans une école nord-coréenne

L’insécurité alimentaire s’accroît en Corée du Nord depuis la fermeture de sa frontière avec la Chine et les autres mesures prises contre la pandémie de coronavirus, a averti un expert de l’ONU, mardi 9 juin.

Covid-19

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Des millions d'enfants supplémentaires risquent de devoir travailler

Selon une étude con-jointe de l’Organisation des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et

de l’Organisation internatio-nale du travail (OIT), le nombre d’enfants qui travaillent dans le monde a diminué de 94 mil-lions depuis 2000.

Mais “cet acquis est aujour-d’hui en danger” en raison de la pandémie, préviennent les agences de l’ONU dans un com-muniqué.

Selon l’étude, qui cite des données de la Banque mondi-ale, le nombre de personnes en situation d’extrême pauvreté devrait monter en flèche de 40 à 60 millions cette année en rai-son de l’épidémie de Covid-19.

D’après les dernières esti-mations de l’OIT portant sur

la période 2012-2016, 152 mil-lions d’enfants dans le monde étaient forcés de travailler, et près de la moitié, 73 millions, accomplissaient des travaux dangereux.

“un mécanisme d’adaptation pour de

nombreuses familles”

La crise liée au Covid-19 devrait se traduire par une aug-mentation du travail des en-fants au fur et à mesure que les familles se retrouvent obligées d’avoir recours à tous les moy-ens pour survivre, craignent l’OIT et l’Unicef, selon qui une hausse de la pauvreté conduit à une augmentation du travail des enfants.

“En temps de crise, le travail

des enfants devient un méca-nisme d’adaptation pour de nombreuses familles”, expli-

que la directrice générale de l’Unicef, Henrietta Fore, citée dans le communiqué.

T E M P S F O R T S

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Des enfants travaillent sur un marché à Niamey, au Niger

La pandémie de Covid-19 risque de conduire pour la première fois en vingt ans à une hausse globale du travail des enfants, avec des millions d’entre eux supplémentaires forcés de travailler, a averti l’ONU vendredi 12 juin.

Le s b i e n f a i t s d e l’allaitement l’em-portent sur le risque

de transmission de la ma-ladie Covid-19 de la mère à l’enfant, a estimé vendredi 12 juin l’Organisation mon-diale de la santé (OMS).

“L’OMS a minutieusement étudié les risques pour les fem-mes de transmettre la maladie

Les bienfaits de l'allaitement l'emportent sur le risque de transmission, estime l'OMS

Covid-19 à leurs bébés durant l’allaitement. Nous savons que les enfants sont relativement peu à risque face à la maladie, mais sont très exposés aux autres maladies et affections que l’allaitement prévient”, a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghe-breyesus.

“Sur la foi des preuves dis-ponibles, le conseil de l’OMS est

que les bénéfices de l’allaitement excèdent tout risque potentiel de transmission”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse virtuelle.

De ce fait, “les mères dont la contamination à la maladie Covid-19 est suspectée ou con-firmée doivent être encouragées à commencer ou à continuer d’allaiter et ne doivent pas être séparées de leurs nourrissons,

sauf si la mère est trop souf-frante”, a souligné le chef de l’agence sanitaire des Nations unies.

Selon Anshu Banerjee, di-recteur du Département Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, et vieillissement à l’OMS, le virus à l’origine de la maladie Covid-19 n’a pas été détecté dans le lait maternel à ce jour.

Covid-19

.comNos informations sont

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Rebond de l'épidémie en Chine

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Grâce à de stricts contrôles, au port du masque et aux opérations de confi-

nement, l’épidémie était sous contrôle sur le sol chinois, où est apparu le nouveau coro-navirus l’an dernier à Wuhan (centre).

Mais un nouveau foyer de contamination a été détecté dans le sud de Pékin au marché de gros de Xinfadi, qui vend notamment de la viande, du poisson et des légumes. Une découverte qui a entraîné le confinement de 11 zones rési-dentielles des environs.

Le ministère chinois de la Santé a précisé que sur les 57 nouveaux cas, 36 sont des infec-tions locales enregistrées dans la capitale chinoise.

Deux autres cas locaux ont été rapportés dans la provin-ce du Liaoning (nord-est). Des responsables provinciaux

ont déclaré que ces personnes avaient été en contact avec les nouveaux patients enregistrés dans la capitale.

durcissement des mesures

Des centaines de policiers et de membres de la police paramilitaire, dont beaucoup portant des masques de protec-tion et des gants, ont été vus samedi près du marché de Xinfadi.

Neuf écoles et jardins d’en-fants des environs ont été fer-més. Vendredi, la mairie de Pékin avait reporté le retour des élèves dans des écoles primaires et suspendu tous les événe-ments sportifs.

Les visites dans la capitale chinoise de groupes venus d’autres provinces ont été sus-pendues.

Un responsable du marché

de Xinfadi a rapporté au jour-nal local Beijing News que le virus avait été détecté sur des planches servant à découper le saumon importé.

Dans la foulée, les autorités sanitaires ont ordonné une ins-pection à l’échelle de la ville, concernant la viande fraîche et

congelée, la volaille et le pois-son, dans les supermarchés, les entrepôts de stockage et les services de restauration.

Le reste des cas confirmés

annoncés dimanche sont le fait de personnes revenues en Chine depuis l’étranger, selon le ministère de la Santé. AFP

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Une unité de soins intensifs dans un hôpital de Pékin

U n Américain de 70 ans atteint du Covid-19 et hos-pitalisé pendant deux mois à Seattle (nord-ouest) a eu la mauvaise surprise de recevoir une facture

de 181 pages totalisant plus d’un million de dollars, a révélé samedi 13 juin le quotidien Seattle Times.

Michael Flor a été admis le 4 mars au centre médical Swedish Issaquah de Seattle. Il y est resté 62 jours, passant si près de la mort que les infirmières avaient tenu un soir le téléphone avec lequel sa femme et ses deux enfants lui faisaient leurs adieux.

Mais il a récupéré et il est sorti de l’établissement le 5 mai.Son coeur a toutefois “failli s’arrêter une seconde fois” en re-

cevant une facture longue de 181 pages et d’un montant total de 1.122.501,04 dollars, a-t-il dit au quotidien.

Covid-19

La Chine a annoncé dimanche 14 juin 57 nouveaux cas confirmés de Covid-19, le plus haut chiffre quotidien depuis avril, ce qui renforce les craintes d’une deuxième vague épidémique dans le pays.

USA : Un million de dollars pour être soignéLa facture détaille les soins qui lui ont été administrés et leur

prix: 9.736 dollars par jour pour la chambre en soins intensifs, près de 409.000 dollars pour sa transformation en chambre stérile en raison de la contagiosité du coronavirus pendant 42 jours, 82.000 dollars pour l’utilisation d’un respirateur artificiel pendant 29 jours, ou 100.000 dollars pour les soins de la “dernière chance”, quand son pronostic vital avait été engagé pendant deux jours.

M. Flor, qui bénéficie du Medicare, la couverture santé des seniors, ne devrait toutefois pas avoir à sortir son portefeuille, selon le Seattle Times.

Le gigantesque plan d’aide à l’économie américaine adopté par le Congrès comprend 100 millions de dollars de budget pour indemniser les hôpitaux et les assurances privées ayant traité les patients victimes du Covid-19.

S’informer avant d’agir

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Le Brésil, 2e pays où le Covid tue le plus

Trois mois et demi après le premier cas de contamination, le 26 février, à Sao Paulo,

les contaminations progressent de manière inquiétante: près de 26.000 supplémentaires en 24 heures, selon le ministère de la Santé, vendredi.

De plus, après avoir touché de plein fouet les plus grandes métropoles, la pandémie gagne désormais inexorablement l’in-térieur de cet immense pays de 212 millions d’habitants, mettant à mal les systèmes de santé dans les villes moyennes et petites.

“Situation inquiétante”

Ces chiffres, estime la com-munauté scientifique, pour-raient être 10 voire 15 fois plus élevés en réalité, le pays ne testant que très peu sa popula-tion.

Les Etats de Sao Paulo et de Rio, les plus touchés, ont pourtant entamé ces derniers jours la reprise de l’activité économique, avec l’ouverture de nombreux magasins.

“La situation du Brésil est inquiétante, l’ensemble des Etats sont affectés”, a déclaré

vendredi Mike Ryan, le direc-teur des questions d’urgence sanitaire à l’Organisation mon-diale de la santé (OMS), lors d’une visioconférence.

Au Brésil, “le système de santé n’est pas totalement satu-ré, mais dans certaines régions

il y a une forte pression sur l’occupation des lits de soins intensifs”, a-t-il ajouté.

Ces propos répondaient à une initiative du président Jair Bolsonaro fustigée comme ir-responsable par de nombreux internautes brésiliens.

“Ce serait bien que vous al-liez dans un hôpital près de chez vous (...) et trouviez un moyen

d’entrer pour filmer”, avait lancé le chef de l’Etat lors de sa transmission hebdomadaire jeudi soir sur Facebook.

“Beaucoup de gens le font déjà, mais il en faudrait plus, pour montrer si les lits sont occupés ou non”, a-t-il pour-

suivi.“D’après mes informations,

je me trompe peut-être, mais pratiquement personne n’a perdu la vie par manque de respirateur ou de lit en soins in-tensifs”, a affirmé le président d’extrême droite.

Pourtant, des soignants ont fait état auprès de la presse brésilienne de l’obligation dou-

loureuse dans laquelle ils se sont trouvés de faire un choix entre patients par manque de respirateurs.

Bolsonaro critiqué

Depuis le début de la pan-démie, des responsables sani-taires ont évoqué par moments une occupation de plus de 95% des lits en soins intensifs dans de nombreux Etats, même si ce taux a baissé ces derniers jours à Rio de Janeiro et Sao Paulo.

“Si Bolsonaro était à la hau-teur de sa fonction (...), il saurait qu’il n’a pas besoin d’envoyer des gens envahir des hôpitaux. (...) S’il veut visiter nos hôpi-taux, je lui montre moi-même”, a réagi sur Twitter Flavio Dino, gouverneur de l’Etat du Mara-nhao (nord-est).

Le président - qui a minimisé la crise sanitaire et est farouche-ment hostile au confinement - ne s’est jamais rendu auprès de malades ou de soignants dans les hôpitaux.

Il n’a, de même, pas exprimé d’empathie pour les dizaines de milliers de morts, leurs fa-milles, ou le personnel soignant mis à très rude épreuve depuis des semaines.

T E M P S F O R T S

Xinh

uaDes habitants de Brasilia font la queue pour se faire dépister

Avec 40.000 morts et 800.000 cas confirmés, le Brésil est devenu le 2e pays au monde où le coronavirus tue le plus et aussi le 2e pour le nombre de contaminations, derrière les Etats-Unis.

Covid-19

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé que la pandémie liée au nouveau coronavirus “s’aggravait” dans le monde, mettant en garde contre tout laisser-aller.

“Bien que la situation en Europe s’améliore, dans le monde elle s’aggrave”, a déclaré le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d’une conférence de presse virtuelle à Genève, lundi 8 juin.

“Plus de 100.000 nouveaux cas ont été recensés sur 9 des 10 derniers jours. Hier, le bilan s’est élevé à plus de 136.000 nouveaux cas”, le chiffre le plus élevé sur une journée, a-t-il ajouté.

La situation "s'aggrave" dans le mondeIl a précisé que près de 75% des nouveaux cas enregistrés diman-

che 7 juin l’ont été dans 10 pays, principalement sur le continent américain et en Asie du sud.

M. Tedros a estimé que dans les pays où la situation s’améliorait, “la plus grande menace est désormais le laisser-aller”, ajoutant que “la plupart des gens dans le monde sont encore susceptibles d’être infectés”.

“Nous en sommes à six mois depuis le début de la pandémie, ce n’est pas encore le moment de lever le pied”, a insisté le directeur de l’OMS.

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Mike Pompeo

Les Etats-Unis menacent de sanctions les magistrats de la CPI

T E M P S F O R T S

Déjà engagé dans une offensive sans précédent contre la Cour

pénale internationale, Donald Trump a encore haussé le ton jeudi 11 juin en annonçant des sanc-tions économiques pour dissuader la juridiction de poursuivre des militaires américains pour leur im-plication dans le conflit en Afghanistan.

“Le président a autorisé des sanctions économiques contre des responsables de la Cour pénale internationale qui prendraient part directement à tout effort pour enquêter sur des militaires américains, ou pour les inculper, sans le consentement des Etats-Unis”, a annoncé la Maison Blanche dans un communiqué.

“un tribunal bidon”

“Nous ne pouvons pas rester les bras croisés pendant que nos gars sont menacés par un tribunal bidon - et nous ne le ferons pas”, a ensuite martelé le chef de la diplomatie améri-caine Mike Pompeo, s’affichant devant les caméras avec ses collègues de la Défense et de la Justice ainsi que le conseiller présidentiel à la sécurité na-tionale, lors d’une démonstra-tion de force médiatique.

Il s’agit d’une riposte directe à la décision en appel prise en mars par la juridiction qui siège à La Haye, aux Pays-Bas, d’autoriser l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Afghanistan malgré l’opposition de l’administration Trump.

La CPI a déploré “une série d’attaques sans précédent” à son encontre, soulignant son indépendance. “Ces attaques constituent une escalade et une

tentative inacceptable de porter atteinte à l’état de droit et aux procédures judiciaires de la Cour”, a-t-elle poursuivi.

Le président de l’assemblée des Etats parties de la CPI, le juge O-Gon Kwon, a lui rejeté par avance les sanctions, qui “entravent notre effort commun pour combattre l’impunité”.

Le chef de la diplomatie

européenne Josep Borrell a jugé que le décret américain autorisant des sanctions était “un sujet de très grande préoc-cupation”, et a réitéré le “sou-tien” de l’Union européenne à la juridiction.

restrictions de visas

L’enquête souhaitée par la procureure de la Cour, Fatou Bensouda, vise entre autres des exactions qui auraient été commises par des soldats américains dans le pays où les Etats-Unis mènent depuis 2001 la plus longue guerre de leur histoire. Des allégations de tor-tures ont également été formu-lées à l’encontre de la CIA.

Les juges de la CPI avaient dans un premier temps refusé d’autoriser cette enquête après une première menace de sanc-

tions inédite de Washington, qui n’est pas membre de cette juridiction, à la différence de Kaboul.

Le président Trump a égale-ment autorisé jeudi l’extension des restrictions de visas contre ses responsables et les membres de leur famille. Le visa améri-cain de la procureure Bensouda avait déjà été révoqué après les

premières menaces de sanctions des Etats-Unis.

“Les actes de la Cour pénale internationale constituent une attaque contre les droits du peuple américain et menacent d’empiéter sur notre souverai-neté nationale”, a dit la Maison Blanche, dénonçant en outre “la corruption” aux “plus hauts ni-veaux” du tribunal de La Haye.

Israël

L’opposition farouche de Washington concerne aussi les enquêtes “motivées politique-ment” contre Israël, qui pour-rait faire l’objet d’investigations pour crimes de guerre en Cis-jordanie et dans la bande de Gaza.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a aussitôt salué la décision de son “ami”

Donald Trump, dénonçant une cour “politisée” qui mène “une chasse aux sorcières contre Israël et les Etats-Unis” mais “ferme les yeux sur les pires fos-soyeurs des droits humains au monde parmi lesquels le régime terroriste en Iran”.

Dramatisant l’enjeu, le mi-nistre américain de la Justice Bill Barr a lui accusé “des puis-sances étrangères comme la Russie” de “manipuler” la CPI “pour servir leurs propres inté-rêts”. Selon le conseiller de la Maison Blanche pour la sécurité nationale, Robert O’Brien, ces “manipulations” étrangères visent spécifiquement à “encou-rager” des poursuites contre les militaires américains en Afghanistan.

“Les Etats-Unis continue-ront à avoir recours à tous les moyens nécessaires pour protéger leurs citoyens et nos alliés contre des inculpations injustes”, a mis en garde la Maison Blanche.

“Affaires difficiles”

“Cette attaque contre la CPI vise à nier toute justice pour les victimes de crimes graves en Afghanistan, en Israël ou en Palestine”, a déploré Andrea Prasow, de Human Rights Watch. “Les pays qui soutien-nent la justice internationale devraient s’opposer publique-ment à cette tentative flagrante d’obstruction”.

“L’avenir de la Cour dépend de sa volonté de juger les ‘affai-res difficiles’ impliquant des pays puissants, comme les Etats-Unis, Israël, la Russie et le Royaume-Uni”, a aussi com-menté William Schabas, pro-fesseur de droit international à l’Université de Leiden.

“Pendant trop longtemps, les travaux (de la CPI) ont été diri-gés vers les pays en développe-

T E M P S F O R T ST E M P S F O R T SMonde

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Vue de l’Amazonie

Brésil : Déforestation record en Amazonie

La déforestation continue de bat-tre des records au Brésil, les der-

nières données officielles rendues publiques ven-dredi 12 juin montrant les pires chiffres des annales pour un mois de mai et pour les cinq premiers mois de l’année.

Les défenseurs de l’environ-nement avertissent que l’année 2020 est partie pour être la plus dévastatrice de tous les temps pour la forêt amazonienne, pire que 2019, quand la recru-descence des incendies avait choqué le monde entier.

“Scénario de catastrophe totale”

“Nous sommes face à un scénario de catastrophe totale pour l’Amazonie”, a déploré Mariana Napolitano, directrice scientifique de l’antenne brésili-enne du Fonds mondial pour la nature (WWF).

D’après les données recueil-lies par satellite par l’Institut

national de recherches spa-tiales (INPE), 829 km2 de forêt amazonienne ont été déboisés en mai, 12% de plus que l’an dernier, la plus grande surface depuis le lancement de cette

série statistique, en 2015.Depuis le début de l’année, la

déforestation a atteint plus de 2.000 km2, 34% de plus que sur la même période de 2019.

Ces données sont d’autant plus inquiétantes qu’elles ne prennent pas encore en compte la saison sèche, plus propice aux incendies, qui débute en juin.

L’Institut de recherches en-

vironnementales de l’Amazonie (Ipam) estime que 9.000 km2 de forêt déjà déboisés pour-raient partir en fumée d’ici le mois d’août.

Les incendies de forêt sont

pour la plupart criminels, cau-sés par des agriculteurs pra-tiquant le brûlis sur les zones déboisées pour pouvoir cultiver ou faire paître le bétail.

Les écologistes accusent le gouvernement du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, un climatosceptique notoire, de favoriser la déforestation en ap-pelant à légaliser l’agriculture

ou les activités minières dans des zones protégées.

“Mépris total de l’environnement”

“Le gouvernement a déjà montré son mépris total de l’environnement et de la vie des Brésiliens”, a affirmé Cristiane Mazzetti, de Greenpeace, dans un communiqué.

Lors d’une réunion minis-térielle fin avril, le ministre de l’Environnement Ricardo Salles avait affirmé vouloir profiter du “fait que la presse soit focalisée sur le coronavirus” pour “passer des réformes et assouplir les règles”, notamment celles liées à la protection de l’Amazonie.

En raison de la crise sani-taire, les pouvoirs publics dis-posent de moins de moyens humains et financiers pour protéger l’environnement à cause de la pandémie.

Par ailleurs, une augmenta-tion des feux de forêt pourrait causer davantage de troubles respiratoires et surcharger en-core plus le système de santé.

AFP

T E M P S F O R T ST E M P S F O R T ST E M P S F O R T SMonde

ment et les Etats parias. Rendre une justice égale pour tous signifie qu’elle peut s’attaquer aux forts comme aux faibles”, ajoute M. Schabas.

La Cour doit poursuivre son travail “sans se laisser dis-suader par les intimidations et les obstructions américaines”, a

réagi de son côté Amal Nassar, représentante de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) au-près de la CPI.

La FIDH estime qu’il “ap-partient désormais aux Etats membres de la CPI de traduire leurs déclarations de soutien en actes”, ce qui implique “une pleine coopération avec la Cour dans ses enquêtes”. D’après AFP

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L'AFD trop "autonome", juge la Cour des Comptes

F I N A N C E M E N T S

La Cour des Comp-tes préconise un plus grand con-trôle du ministère

des Affaires étrangères sur l’Agence française de développement (AFD), un des piliers de l’action di-plomatique française à “l’autonomie croissante”.

L’AFD tend à “développer sa propre vision de son déploie-ment, à définir sa propre straté-gie et à agir avec une autonomie croissante”, relève la Cour des Comptes dans un rapport publié mercredi 10 juin sur “le pilota-ge des opérateurs de l’action extérieure de l’Etat”.

“Dans ces conditions, le mi-nistère de l’Europe et des Af-faires étrangères peine à en ori-

enter et à en contrôler l’action”, estime-t-elle.

4.000 projets dans 115 pays

L’AFD finance et suit plus de 4.000 projets et programmes de développement dans 115 pays, précise son site Internet. En 2018, ses engagements finan-ciers se sont élevés à 11,4 mil-liards d’euros, soit une hausse de plus d’un milliard par rap-port à 2017.

“La relation entre un minis-tère, dont les moyens sont con-traints, et une agence, dont les ressources sont en expansion, apparaît asymétrique”, relève encore la Cour des Comptes.

Le Quai d’Orsay “peine” ainsi à apprécier “la cohérence

d’ensemble et la pertinence” de l’action de l’AFD et a tendance à “compenser sa perte de maîtrise par une revue pointilliste des

projets peu compatible avec l’autonomie de l’AFD”.

La Cour des comptes préco-nise donc de “rééquilibrer une relation actuellement défavora-ble au ministère sans pour au-tant remettre en cause la capa-

cité d’action de l’AFD”.Elle recommande ainsi au

ministère des Affaires étran-gères d’adresser “une lettre

annuelle d’objectifs” au direc-teur général de l’AFD ainsi qu’un meilleur encadrement - y compris par le ministère de l’Economie et des Finances - de son “activité de dons financée sur crédits budgétaires”.

Afrique

L’Agence française de développement (AFD) s’est engagée à apporter au Togo un financement de 40,7 millions d’euros

pour son secteur de l’eau et de l’assainissement, à travers deux conventions signées lundi 8 juin à Lomé.

Le premier accord porte sur un prêt à des conditions conces-sionnelles de 40 millions d’euros pour appuyer les actions du Togo dans le secteur de l’eau et de l’assainissement.

Le second porte sur l’étude d’actualisation du Plan directeur d’assainissement des eaux usées et eaux pluviales du Grand Lomé, pour un montant de 700.000 euros.

“De 25% en 2005, le taux d’accès à l’eau potable est estimé aujourd’hui à 55% sur le plan national”, a souligné à cette occasion le ministre de l’Economie et des Finances du Togo, Sani Yaya.

TogoL'AFD soutient l'eau et l'assainissement

L’ONU a débloqué dimanche 7 juin 40 millions de dollars de son Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) pour lut-

ter contre la nouvelle épidémie d’Ebola récemment déclarée dans la province de l’Equateur, dans le nord-ouest de la RDC.

“Les financements issus du CERF renforceront les services de santé existants en RDC pour permettre un soutien de suivi aux survivants d’Ebola et établir des systèmes de surveillance commu-nautaire, d’alerte et de réponse rapide. Ils financeront également la fourniture de vivres, d’abris, d’eau et d’assainissement, ainsi que des services de santé, d’éducation et de protection”, explique l’ONU dans un communiqué.

“Ce qui se passe en RDC est un rappel brutal que la commu-nauté mondiale ne doit pas perdre de vue les crises humanitaires qui étaient présentes avant la pandémie de Covid”, a commenté le coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, Mark Lowcock.

“Si nous détournons le regard dans des endroits comme la Ré-publique démocratique du Congo, les personnes vulnérables prises au piège dans des cycles vicieux de souffrance n’auront aucune chance de se battre face à la Covid-19”, a ajouté M. Lowcock.

RD CongoEbola : 40 millions de dollars de l'ONU

COVId/EBOLA - L’Unicef a remis 60 m³ d’équipements à la province de l’Equateur (nord-ouest de la RDC) pour répondre aux épidémies d’Ebola et de Covid, a rapporté Radio Okapi dimanche 7 juin.

Le don comprend des pulvérisateurs de chlore, des purificateurs d’eau, des jerrycans, des kits de lavage des mains, des cartons de savons, des gants, des masques, des thermomètres laser et des équipements de protection individuelle.

L’agence a déjà déployé 36 personnes dans la province.

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Burundi : Pierre Nkurunziza est mort

Le président burun-dais, Pierre Nku-runziza, est décé-dé lundi 8 juin à

l’âge de 55 ans des suites d’un “arrêt cardiaque”, a annoncé la présidence dans un communiqué.

“Le gouvernement de la République du Burundi an-nonce avec une très grande tristesse aux Burundais et à la Communauté internationale le décès inopiné de son Excellence Pierre Nkurunziza, Président de la République du Burundi, survenu à l’hôpital du Cinquan-tenaire de Karuzi, suite à un arrêt cardiaque”, indique le communiqué.

Le texte détaille les derniers jours du président Nkurunziza: après avoir assisté à un match de volley-ball le samedi 6 juin, il a dans la nuit du 6 au 7 ressenti un malaise et “s’est vite rendu à l’hôpital”.

“Le dimanche, son état de santé s’est amélioré et il s’est entretenu avec les personnes qui étaient à côté de lui”, pour-suit le communiqué.

“A la très grande surprise” de chacun, dans la matinée “du lundi 8 juin 2020, son état de santé a brusquement changé avec un arrêt cardiaque”.

“Malgré une prise en charge intense, continue et adaptée,

l’équipe médicale n’a pas pu récupérer le patient”, ajoute le communiqué, précisant que l’équipe médicale pluridisci-plinaire a tenté pendant “plu-sieurs heures” de le réanimer.

Victime du Covid-19 ?

Alors qu’une partie du pays s’interroge sur la possibilité que le chef de l’Etat ait succombé à la maladie Covid-19, une source médicale à l’hôpital de Karuzi,

où est décédé M. Nkurunziza, a affirmé que celui-ci était en “détresse respiratoire” quand il est mort.

“Il aurait fallu le mettre im-médiatement sous respirateur”, a également expliqué un biolo-giste ayant requis l’anonymat. “Malheureusement, il a été

acheminé loin de la capitale et dans un hôpital qui n’était pas du tout équipé pour accueillir un tel malade”.

L’épouse de M. Nkurunziza, Denise Bucumi, avait été hospi-talisée fin mai à Nairobi. Selon un document médical, elle avait été testée positive au Covid-19 et avait développé plusieurs pathologies, dont “une détresse respiratoire”.

Pierre Nkurunziza et son épouse pasteur ont à de nom-

breuses reprises minimisé la gravité de la pandémie.

“C’est la bénédiction de Dieu qui est sur les Burundais (...) Toutes ces pandémies sont transmises à travers l’air, mais Dieu a purifié l’air du Burundi”, avait-il déclaré fin mai au lance-ment de trois jours de prières

organisées pour remercier Dieu d’avoir épargné le Burundi.

“un héritage qu’on n’oubliera jamais”

M. Nkurunziza présidait aux destinées du Burundi depuis 2005.

Le 20 mai, son successeur et dauphin désigné, Evariste Ndayishimiye, a été élu pour le remplacer à la tête de l’Etat, M. Nkurunziza ayant décidé de ne pas se représenter. Son mandat devait se terminer en août.

Sa candidature à un troisième mandat très controversé en 2015 avait plongé son pays dans une crise politique majeure qui a fait plus de 1.200 morts et contraint 400.000 Burundais à l’exil.

L’élection présidentielle du 20 mai s’est tenue en dépit de l’épidémie de coronavirus: des milliers de partisans avaient afflué aux meetings de cam-pagne et le jour du scrutin, les électeurs se pressaient les uns contre les autres dans les files d’attente, sans véritable mesure de prévention.

“Il nous laisse un héritage qu’on n’oubliera jamais et nous allons poursuivre son oeuvre de grande qualité qu’il a réalisée pour notre pays, le Burundi”, a écrit M. Ndayishimiye.

Le JD avec agences

T E M P S F O R T SAfrique

Pierre Nkurunziza, en septembre 2019

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Une campagne de vaccination a débuté vendredi 5 juin dans la province de l’Equateur (nord-ouest de la RDC), où la onzième

épidémie a déjà fait huit morts.“En priorité, on a vacciné le personnel médical, les contacts

directs des cas confirmés et les contacts du second degré”, a expliqué le ministre de la Santé, le Dr Eteni Longondo, depuis Mbandaka, lundi 8 juin.

“Nous avions 1.500 doses, nous en avons commandé 8.000 supplémentaires et peut-être que nous allons passer une autre commande de vaccins parce qu’il y a un engouement terrible de la population de Mbandaka qui veut se faire vacciner”, a-t-il

ajouté.La onzième épidémie d’Ebola en RDC a été déclarée le 1er juin

à Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Equateur, touchée par une précédente épidémie d’Ebola entre mai et juillet 2018 (33 morts).

La dixième épidémie d’Ebola est encore en cours dans la région de Beni (Nord-Kivu), dans l’est. Elle a totalisé 2.280 décès depuis août 2018. La fin de cette épidémie doit être proclamée le 25 juin, à l’issue d’un compte à rebours de 42 jours sans nouveau cas.

D’après l’OMS, ces deux épidémies n’ont pas de lien entre elles.

RD Congo / Vaccination contre Ebola dans l’Equateur

Tchad / Les élections législatives à nouveau reportées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

L es élections législatives au Tchad, sans cesse repoussées depuis 2015, ne pourront se tenir comme prévu en décembre 2020

à cause de l’épidémie de coronavirus, a annoncé mardi 9 juin la commission électorale, sans donner de nouvelle date.

L’actuelle Assemblée nationale, très largement dominée par la majorité du président Idriss Déby Itno, avait été élue en 2011 pour quatre ans. Depuis 2015, ces élections ont été reportées à cinq reprises.

“Les élections législatives du 13 décembre 2020 ne pourront avoir lieu”, a déclaré le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Kodi Mahamat Bam.

“L’épidémie de coronavirus a fait prendre du retard au proces-

sus de recensement des électeurs”, a-t-il expliqué. Et l’actualisation du fichier électoral “est impossible à faire lors de la saison des pluies (entre juillet et septembre)”, selon la Céni. A cette période, les routes sont très difficilement praticables.

“Je ne peux pas vous dire à quelle date les élections auront finalement lieu”, a ajouté M. Bam, précisant qu’il appartenait aux acteurs politiques de la majorité et de l’opposition de décider ensemble d’une nouvelle date.

L’élection présidentielle au Tchad doit, elle, se tenir en avril 2021. Le président Idriss Déby Itno, arrivé au pouvoir par les armes en 1990, n’a pas encore annoncé s’il comptait briguer un sixième mandat ou non.

Niger / HrW dénonce l’exécution sommaire de deux jihadistes présumés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

H uman Rights Watch a dénoncé vendredi 12 juin l’exécution sommaire par des militaires nigériens de deux combattants

présumés du groupe jihadiste Boko Haram en mai, dans le sud-est du Niger, évoquant “un crime de guerre”.

L’organisation de défense des droits humains a enquêté sur des images qui ont circulé en mai sur les réseaux sociaux, qui montrent deux hommes à terre, écrasés par des blindés.

“Cette vidéo choquante montre des soldats nigériens dans des

véhicules blindés en train de tirer et de rouler sur des hommes ap-paremment non armés et blessés”, a déclaré Jonathan Pedneault, chercheur à la division Crises et conflits à HRW, demandant “une enquête crédible et impartiale”.

HRW précise que “le gouvernement nigérien a confirmé l’incident”, qui s’est produit “lors d’une opération militaire contre Boko Haram le 11 mai 2020, au sud de Diffa, dans le sud-est du Niger, près de la frontière avec le Nigeria”.

Directeur de la Publication: Sébastien Drans [email protected] et publicité: Arlette Sioblo [email protected]

Le Journal du Développement est publié par l’association Information et Développement (I&D)17, rue de la Ville ruinée22 800 Plaine Haute - FranceE-mail: [email protected] www.lejournaldudeveloppement.com

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Un soldat français à Gikongoro, au Rwanda, en juillet 1994

Génocide au Rwanda : La France ouvre les archives de Mitterrand

La justice adminis-trative française a autorisé ven-dredi 12 juin un

chercheur à consulter les archives du défunt prési-dent François Mitterrand sur le Rwanda, au cœur de la controverse sur le rôle de la France pendant le génocide de 1994.

Cette décision clôt cinq an-nées de procédure et constitue une “très très bonne nouvelle”, s’est félicité le chercheur Fran-çois Graner, auteur de plusieurs livres sur la France au Rwanda et proche de l’association Survie engagée contre la “Françafri-que”.

Le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative en France, a estimé que François Graner avait “un intérêt légi-time à consulter ces archives pour nourrir ses recherches historiques et éclairer ainsi le débat sur une question d’intérêt public”.

“On n’attend pas de scoop”

Les archives concernées comprennent notamment des notes rédigées par les con-seillers du Président et des

comptes-rendus de réunions du gouvernement. Elles sont cou-vertes par un protocole qui ne prévoit leur ouverture générale

au public que 60 ans après sa signature, en 2055.

Mais “la protection des se-crets de l’Etat doit être mise en balance avec l’intérêt d’informer le public sur ces évènements historiques”, a souligné le Con-seil d’Etat. En conséquence, la justice administrative a enjoint au ministère français de la Culture, qui s’était opposé à la demande du chercheur, de lui ouvrir dans les trois mois l’accès aux archives réclamées.

“On n’attend pas de scoop de ces archives, dont certaines

sont déjà connues”, a souligné M. Graner. “Mais on veut pou-voir faire un travail de fond, sérieux, serein, pour compren-

dre ce que chacun savait à ce moment” de l’Histoire.

Zones d’ombre

“C’est une victoire pour le droit mais aussi pour l’Histoire”, s’est félicité l’avocat de François Graner, Me Patrice Spinosi. “Désormais, les chercheurs, comme M. Graner, vont pou-voir avoir accès aux archives présidentielles du président Mitterrand pour faire toute la lumière sur le rôle de la France au Rwanda en 1994 et 1995”.

Les zones d’ombres sur le rôle de Paris avant, pendant et après le génocide des Tutsi au Rwanda - qui fit selon l’ONU au moins 800.000 morts d’avril à juillet 1994 - restent une source récurrente de polémiques en France, accusée d’avoir été complice ou d’avoir soutenu, avant et pendant le génocide, le pouvoir extrémiste hutu.

Parmi les points les plus disputés figurent l’ampleur de l’assistance militaire apportée par la France au régime du pré-sident hutu rwandais Juvénal Habyarimana de 1990 à 1994 et les circonstances de l’attentat qui lui coûta la vie le 6 avril 1994, élément déclencheur du génocide.

L’ancien président socialis-te François Hollande avait annoncé en 2015 la déclassi-fication des archives du fonds François Mitterrand, mais leur accès est resté très limité, et la mandataire du fonds, Domi-nique Bertinotti, a souvent été accusée de verrouiller ces archives.

L’actuel chef de l’Etat fran-çais, Emmanuel Macron, avait annoncé en 2019 l’ouverture des archives concernant le Rwanda entre 1990 et 1994, mais à une commission d’historiens ad hoc. D’après AFP

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Sea-

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Le Sea-Watch 3

U n navire huma-nitaire italien a quitté mardi 9 juin au soir le

port de Trapani, en Sicile, pour se rendre en Méditer-ranée, où deux bateaux vont désormais patrouiller pour y secourir les mi-grants en provenance de la Libye.

“Notre navire, le Mare Jonio (...) est sorti hier soir du port de Trapani pour débuter une nou-velle mission en Méditerranée centrale”, a annoncé l’ONG Mediterranea Saving Humans, entendant dénoncer “les viola-tions des droits de l’homme qui s’y produisent sans arrêt” contre les migrants.

“On laisse mourir en silence des réfugiés de guerre et des victimes de tortures. Ou ils sont capturés avec la complicité des gouvernements européens pour être ramenés dans les camps de détention libyens”, a accusé Mediterranea.

Après une longue pause, le Mare Jonio est le deuxième navire humanitaire à prendre la mer pour la Méditerranée centrale.

L’ONG allemande Sea Watch a annoncé la veille la reprise de ses opérations de sauvetage. Son navire, le Sea Watch 3, a quitté le port sicilien de Messine après trois mois d’immobilisation, et a fait route vers la zone de sauvetage au large des côtes

libyennes.L’ensemble de l’équipage

et des membres de la mission ont subi une quatorzaine ainsi qu’un test de dépistage du nouveau coronavirus avant leur départ de Messine, selon Sea-Watch.

Depuis début avril, toute opération de sauvetage avait cessé et deux bateaux humani-taires, le Alan Kurdi et le Aita Mari, qui avaient poursuivi leurs interventions malgré la mise à l’arrêt de l’Europe en rai-son de l’épidémie de Covid-19, avaient été immobilisés par les garde-côtes italiens pour des raisons “techniques”.

Les ONG avaient dénoncé une manoeuvre injustifiée uni-quement destinée à “perturber leurs missions de sauvetage”.

20.000 migrants sur le départ

Citant des sources au sein des “services de renseignement”, le quotidien Corriere della Sera a assuré que 20.000 personnes étaient prêtes à entreprendre la traversée des côtes de Libye vers l’Italie, souvent un pays de transit pour les migrants vers les autres Etats européens.

Les départs des côtes libyen-nes ont augmenté de 290%, soit 6.629 tentatives entre janvier et fin avril, comparé à la même période l’an dernier, et de 156% au départ de la Tunisie, selon le HCR.

De même source, les garde-côtes libyens ont secouru 4.200 migrants en mer depuis le début de l’année.

Ces chiffres sont également en forte augmentation à Malte,

qui a sonné le signal d’alarme face à ce qu’elle considère com-me un “tsunami” migratoire, et dénoncé l’absence de solidarité des autres pays européens.

L’été 2019 a été marqué par de vives polémiques en Italie autour de cette question, avec la politique anti-migrants du ministre d’extrême-droite d’alors Matteo Salvini, et l’Italie qui a fermé tous ses ports aux ONG secourant les naufragés en mer.

Avec la baisse des arrivées en hiver, et surtout la crise du Covid-19, qui a touché l’Italie de plein fouet, la question migra-toire est aujourd’hui passée au second plan, alors que l’extrême

droite a quitté le gouverne-ment actuel de coalition. Rome cherche désormais l’appui de l’Europe pour gérer la situation en cas de reprise massive des débarquements sur ses côtes

cet été.Cinq pays de l’UE - Italie, Es-

pagne, Grèce, Malte et Chypre - ont présenté récemment à la Commission européenne “une proposition politique en vue de l’élaboration imminente d’une nouvelle stratégie commune et solidaire sur l’immigration et l’asile”, selon le ministère ita-lien de l’Intérieur.

Jusqu’à présent, la réparti-tion se faisait sur une base vo-lontaire et peu de pays de l’UE ont accepté de partager le far-deau supporté essentiellement par l’Italie qui a accueilli sur ses côtes des centaines de milliers de migrants ces dernières an-nées. Agences

Deux navires humanitaires de retour en Méditerranée

M I G R A T I O N SAfrique

52 corps retrouvés au large de la Tunisie

Les corps de 52 mi-grants, pour la plu-part originaires

d’Afrique subsaharienne, ont été retrouvés au large de la Tunisie, après le nau-frage de leur embarcation en route pour l’Italie.

Dès mardi, des pêcheurs avaient alerté les autorités tuni-siennes après avoir découvert des cadavres flottant au large des îles Kerkennah, près de la ville portuaire de Sfax, dans le centre-est de la Tunisie.

D’après des témoignages

recueillis par les autorités, ces migrants se trouvaient à bord d’une embarcation partie de la région de Sfax, dans la nuit du 4 au 5 juin, avec 53 per-sonnes à bord dont au moins 24 femmes.

Cette nouvelle tragédie en

Méditerranée est intervenue après une importante hausse des départs de Tunisie vers l’Europe, notamment de per-sonnes originaires d’Afrique de l’ouest, selon l’ONU.

Entre janvier et mai, les dé-(Suite prochaine page)

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L’ONG Mercy Corps, qui as-siste des dé-placés dans

les deux Kivu (est de la République démocratique du Congo), a découvert qu’elle était la cible d’une vaste fraude organisée par des commerçants lo-caux qui corrompaient des agents humanitaires pour gonfler les chiffres des bé-néficiaires de l’aide.

C’est ce que révèle une en-quête réalisée par l’agence The New Humanitarian (TNH), à partir de documents que l’AFP a également pu consulter.

“Quelque 639.000 dollars ont été perdus par Mercy Corps et des partenaires en quelques mois”, avance TNH, sur la base de documents d’ONGs et d’en-tretiens.

des soupçons dès 2018

Les soupçons ont commencé en novembre 2018 quand qua-tre commerçants de la région de Goma se sont présentés au bureau de Mercy Corps avec 20.000 dollars à remettre à une

RD Congo : Mercy Corps victime d'une vaste fraude

certaine Cynthia “en échange de l’ajout de 400 faux ménages” bénéficiaires des programmes d’aide d’urgence.

“Aucune Cynthia ne travail-lant pour Mercy Corps”, les commerçantes “ont été redi-rigées vers le département de

contrôle interne”, indique un document de l’ONG.

Ces commerçants jouaient un rôle central dans le dispositif visant à gonfler le nombre des déplacés ayant besoin d’aide humanitaire.

Ils donnaient 10 dollars à des Congolais qui acceptaient de se faire passer pour des déplacés, sur la foi de leur do-

cument d’identité (une carte d’électeur).

Ils versaient ensuite 50 dol-lars par nom ajouté aux travail-leurs humanitaires qui accep-taient d’ajouter ces noms dans la base de données des bénéfi-ciaires établie par l’ONG.

“Les jours de la distribution, les faux bénéficiaires - ou leurs représentants - (...) empo-chaient l’aide (...) d’une valeur monétaire moyenne de 120 dol-lars, et le remettaient aux com-merçants”, détaille TNH.

Les cerveaux du trafic pou-vaient empocher “des dizaines de milliers de dollars”.

Un membre de Mercy Corps,

qui a demandé à ne pas être cité, estime que d’autres agences hu-manitaires “ont perdu six mil-lions de dollars en deux ans” du fait de ce genre de pratiques.

“20 à 30% de l’aide potentiellement

détournée”

Dans le document interne consulté par TNH et l’AFP, Mercy Corps estime “que 20 à 30% de l’aide” sous forme de cash ou de coupons “est poten-tiellement détournée dans l’est de la RDC”.

Des ONGs ont décidé de mettre en place “une cellule anti-fraude”. L’Unicef a lancé un audit. Un rapport est atten-du en octobre.

Les ONG et les agences de l’ONU estiment que 13 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire en RDC, vaste pays traversé par des crises mul-tiples, en particulier dans l’est (conflits armés, déplacements de population, tueries de civils, épidémies).

Le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) chiffre à cinq millions le nombre de déplacés internes entre 2017 et septem-bre 2019. AFP

D E P L A C E S / R E F U G I E SD E P L A C E S / R E F U G I E SD E P L A C E S / R E F U G I E SAfrique

Des déplacés dans le Nord-KivuEC

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parts clandestins de Tunisie vers l’Europe ont été quatre fois plus importants que durant la même période en 2019, une année marquée par une forte diminution des départs, a indi-qué l’ONU.

Selon le ministère tunisien de l’Intérieur, 2.226 personnes ont été interceptées en tentant de franchir les frontières mari-

times les cinq premiers mois de 2020, lors de 144 opérations.

“Naufrages invisibles”

“Un nombre croissant des personnes se lançant dans la traversée maritime viennent de pays d’Afrique de l’ouest”, a souligné le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) en Tu-nisie.

Ils sont désormais plus nom-breux à partir des côtes tunisi-

ennes “que les Tunisiens qui constituaient la majorité des candidats à l’exil l’an dernier”, selon le HCR.

De nombreux Africains sub-sahariens sont arrivés de Libye en Tunisie par la frontière ter-restre dans les mois suivant l’offensive lancée en avril 2019 par le maréchal Khalifa Haftar, pour s’emparer de Tripoli, où siège son rival, le Gouverne-ment d’union nationale.

Le HCR s’est dit “préoccupé

par cette nouvelle tendance dans les départs: nous devons fournir aux gens des alterna-tives porteuses de sens pour éviter les choix extrêmes à la re-cherche d’une vie meilleure”.

L’Organisation internationa-le pour les migrations (OIM) a appelé les Etats à s’impliquer dans les opérations de secours en Méditerranée pour limiter les “naufrages invisibles”, ne laissant ni corps ni survivant pour témoigner. AFP

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Côte d'Ivoire : Une dizaine de soldats tués dans une attaque jihadiste

U ne “attaque ji-hadiste” contre une base des forces de sécu-

rité ivoiriennes à Kafolo, dans le nord-est de la Côte d’Ivoire, à la frontière avec le Burkina Faso, a fait une “dizaine de morts” parmi les militaires, a annoncé l’armée.

L’attaque, qui a visé un “pos-te mixte armée-gendarmerie” a fait “une dizaine de morts, six blessés, un assaillant neutralisé (tué)”, selon le bilan commu-niqué par le général Lassina Doumbia, chef d’état-major

des armées.Une source ivoirienne a fait

état de “12 morts dont 11 mili-taires et un gendarme” ainsi que de “6 blessés et 2 disparus”.

C’est la première attaque ji-hadiste sur le sol ivoirien depuis l’attentat de Grand Bassam en 2016 (19 morts).

“des narcotrafiquants alliés aux terroristes”

“C’est une attaque terroriste. Nous avions des informations sur cette menace des narcotrafi-quants alliés aux terroristes (...) La Côté d’Ivoire était effective-ment la zone de mire”, a affir-

mé le ministre de la Défense Hamed Bakayoko.

L’attaque s’est produite vers 3h du matin dans “la même zone que l’opération antijiha-diste” menée conjointement par les armées ivoirienne et burki-nabè en mai, selon les sources ivoirienne et burkinabè.

Baptisée “Comoé” du nom de la rivière qui coule entre les deux pays, l’opération qui visait à déloger des jihadistes dans le secteur avait conduit à la mort de huit jihadistes présumés, l’arrestation de 38 suspects et la destruction d’une base, sans perte pour les forces ivoirienne ou burkinabè, selon l’armée

ivoirienne. La présence de jihadistes

au nord du parc national de la Comoé avait été détectée depuis plus d’un an. Selon des sour-ces sécuritaires, il s’agissait de combattants opérant au Bur-kina, qui venaient chercher refuge du côté ivoirien de la frontière.

Si les “jihadistes ont attaqué un poste de l’armée, c’est qu’ils étaient outillés et entraînés. Qu’ils connaissaient la zone. Il peuvent le refaire”, a commen-té Mahoumoudou Savadogo, chercheur spécialiste du jiha-disme.

AFP

S E C U R I T EAfrique

Plus de 70 civils ont été tués mardi 9 juin au cours d’un raid dans un village du nord-est du Nigeria, ont annoncé des res-

ponsables humanitaires de l’ONU.“Un groupe armé motorisé” a lancé une attaque dans la région

de Gubio, dans l’Etat de Borno, à environ 80 km de Maiduguri. L’attaque a duré plus de cinq heures, a rapporté le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations unies.

“Certains des habitants ont été tués, immolés dans leur maison, et de nombreux autres ont essuyé des tirs alors qu’ils tentaient de s’échapper”, a ajouté Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, précisant que “plus de 1.000 têtes de bétail” avaient été volées.

Ces attaques sont les plus meurtrières à avoir été commises depuis juillet 2019 dans l’Etat de Borno, selon OCHA.

Nigeria70 civils abattus dans le nord-est

D eux soldats de la Mission des Nations unies au Mali (Mi-nusma) ont été tués samedi 13 juin par des hommes armés

“non identifiés” dans le nord du pays.Un convoi logistique de la Minusma reliant Tessalit et Gao

(nord) a été attaqué “aux alentours de 19h” par des “individus ar-més non identifiés” qui ont “tué deux soldats de la paix”, a annoncé la Minusma dans un communiqué, sans préciser la nationalité des soldats tués.

Le convoi “était à l’arrêt” quand il a été attaqué “vers la com-mune de Tarkint, au nord-est de Gao”, plus grande ville du nord du Mali. “Les Casques bleus de la Minusma ont riposté avec fermeté et mis en fuite les assaillants”, a indiqué la force de l’ONU.

Un militaire burkinabé a été tué et une “dizaine d’assaillants” abattus lundi 8 juin au soir lors d’une attaque contre le dé-

tachement militaire de Kelbo, localité située à 75 km de Djibo, dans le nord du Burkina Faso, frontalier du Mali, ont indiqué plusieurs sources sécuritaires.

Burkina FasoUn militaire et une dizaine de terroristes tués

MaliDeux Casques bleus tués dans le nord

Q uatre personnes ont été tuées samedi 13 juin dans l’attaque d’un village du centre du Mali.

Les assaillants “parlaient peul. Ca s’est passé dans la matinée”, a déclaré Ali Dolo, le maire de Sangha, une commune rurale habi-tée de Dogons. L’attaque a également fait deux blessés parmi les habitants, a-t-il ajouté.

Au moins 12 personnes avaient été tuées fin avril dans l’attaque de plusieurs villages du centre dont Sangha.

MaliQuatre morts dans l'attaque d'un village

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