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Le JARDIN AQUATIQUE : le PAPYRUS Noms vernaculaires : papyrus du Nil, papyrus, souchet à papier Nom scientifique : Cyperus papyrus L. Classification : famille des Cyperacées Le papyrus du Nil (ou tout simplement papyrus) est une plante de la famille des Cypéracées. Originaire du delta du Nil (dont il est l’emblème), il ne pousse presque plus à l’état sauvage dans ce milieu, à cause du captage des eaux du fleuve et du contrôle de ses crues. Néanmoins, il est toujours cultivé dans les régions tempérées pour un usage ornemental au jardin. Description Dans leur milieu naturel, les papyrus constituaient des sortes de haies très denses le long des berges, que seuls les plus gros animaux (hippopotames par exemple) parviennent à traverser. Les tiges du papyrus peuvent facilement atteindre une hauteur de 1,50 à 3 mètres, voire plus si les conditions climatiques sont favorables. Évidemment, les spécimens cultivés de nos jardins sont moins imposants. Les tiges sont triangulaires, ce qui est caractéristique de la famille des Cypéracées. Chaque tige se termine par une couronne de feuilles très fines. Au printemps, chaque couronne se double en son centre d’une inflorescence plumeuse. Les fleurs assez discrètes sont de couleur crème et virent au brun à maturité, en été. Le papyrus se reproduit principalement par ses racines, qui font apparaître de nouvelles tiges à intervalles réguliers. Il produit également des graines pouvant être emportées par le vent. Des plants de papyrus Détail d’une inflorescence Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d0/Cyperus_papyrus_01_ by_Line1.JPG Source : http://api.tela-botanica.org/img:000189070O.jpg Auteur : Pierre BONNET Licence CC-BY-SA 1 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015

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Le JARDIN AQUATIQUE : le PAPYRUS

Noms vernaculaires : papyrus du Nil, papyrus, souchet à papier Nomscientifique : Cyperus papyrus L. Classification : famille des Cyperacées

Le papyrus du Nil (ou tout simplement papyrus) est une plante de la famille des Cypéracées. Originaire du delta du Nil (dont il est l’emblème), il ne pousse presque plus à l’état sauvage dans ce milieu, à cause du captage des eaux du fleuve et du contrôle de ses crues. Néanmoins, il est toujours cultivé dans les régions tempérées pour un usage ornemental au jardin.

Description

Dans leur milieu naturel, les papyrus constituaient des sortes de haies très denses le long des berges, que seuls les plus gros animaux (hippopotames par exemple) parviennent à traverser. Les tiges du papyrus peuvent facilement atteindre une hauteur de 1,50 à 3 mètres, voire plus si les conditions climatiques sont favorables. Évidemment, les spécimens cultivés de nos jardins sont moins imposants.Les tiges sont triangulaires, ce qui est caractéristique de la famille des Cypéracées. Chaque tige se termine par une couronne de feuilles très fines. Au printemps, chaque couronne se double en son centre d’une inflorescence plumeuse. Les fleurs assez discrètes sont de couleur crème et virent au brun à maturité, en été.Le papyrus se reproduit principalement par ses racines, qui font apparaître de nouvelles tiges à intervalles réguliers. Il produit également des graines pouvant être emportées par le vent.

Des plants de papyrus

Détaild’uneinflorescence

Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d0/Cyperus_papyrus_01_by_Line1.JPG

Source : http://api.tela-botanica.org/img:000189070O.jpgAuteur : Pierre BONNET Licence CC-BY-SA

1 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015

2 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015

Utilisationdupapyrusdanslaviequotidienneantique

Dès la période de l’Égypte ancienne, soit trois mille ans avant notre ère, les tiges de papyrus étaient utilisées pour fabriquer une matière comprise entre le papier et le tissu appelée « papyrus », qui servait de support d’écriture aux scribes. En Europe, ce papyrus fut quand même, avec le parchemin, le principal support de l’écrit jusqu’à la Renaissance. Il sera alors rapidement remplacé par le papier, d’invention chinoise.

Hormis son usage pour fabriquer des supports d’écriture, on utilisait le papyrus (la plante) de bien d’autres ma-nières :- La base très tendre des tiges était un aliment très recherché.- On pouvait tresser ou tisser le reste de la tige pour fabriquer des paniers, des corbeilles, des nattes, des cof-frets, des sandales, des vêtements, des enveloppes pour les momies, des cordages et même des bateaux !- L’inflorescence était, quant à elle, utilisée dans la confection des bouquets et les coiffures.Motif décoratif, le papyrus était présent partout.

Où trouve-t-on cette plante ?

Sensible au froid, le papyrus pousse dans les régions méditerranéennes en milieu humide : il affectionne tout par-ticulièrement les marécages et les berges peu profondes des cours d’eau.Dans l’Antiquité, le papyrus poussait principalement en Égypte, en plus grande abondance dans le delta du Nil. À l’époque, sa présence est également signalée sur les côtes d’Ethiopie, aux Canaries, sur les bords du Niger et près de Babylone. De nos jours, l’aire de répartition de cette plante s’est quelque peu modifiée et restreinte : à l’état sauvage, on trouve le papyrus dans quelques rares régions d’Égypte et d’Afrique, mais également en Sicile (près de Syracuse).

Un papyrus égyptien

Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bd/Egypt.Papyrus.01.jpg

e saviez-vous ?Un cousin du papyrus, le souchet à feuilles alternes (décalées), a été utilisé par les scientifiques de la NASA pour ses propriétés dépolluantes. Ils les ont découvertes dans les années 1980 en cherchant à élaborer un filtre biologique, à base de plantes, pour les stations spatiales.

L

Lexique

Inflorescence : ensemble de fleur.

3 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015

La colonne papyriforme, c’est-à-dire en forme de papyrus, sera la colonne

la plus répandue dansl’art égyptien

Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bd/Egypt.Papyrus.01.jpg

4 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015

TYPOLOGIE du JARDIN AQUATIQUE

Il est coutume de dire qu’il n’y a pas de jardin sans eau : les plantes ne peuvent s’en passer pour leur alimentation et l’eau peut servir d’élément constitutif du jardin, en devenant même quelquefois l’élément principal.

Description

L’évolution de l’art des jardins aquatiques est étroitement liée aux progrès, siècles après siècles, des techniques hydrauliques permettant le transport et la distribution de l’eau. À chaque époque, l’Homme a su tirer profit des nouvelles connaissances scientifiques dans ce domaine pour magnifier ses jardins.

Trois mille ans avant notre ère, les Égyptiens font de la pratique de l’horticulture et de l’utilisation des propriétés végétales un véritable art. Leurs connaissances en ces matières sont remarquables : ils cultivent des céréales, des plantes potagères et des fleurs, puis ils commencent à cultiver des arbres fruitiers (figuiers, palmiers-dattiers, juju-biers, caroubiers…) et ils font du vin. Mais ce qui est remarquable, c’est que leurs jardins comportent déjà des plans d’eau aménagés, alimentés par le Nil, où prospèrent papyrus et lotus. Les jardins royaux de Mésopotamie étaient, quant à eux, alimentés par des aqueducs et irrigués par un réseau de canaux dans un environnement plutôt sec.

Les textes anciens concernant l’art des jardins révèlent l’existence des premiers « jardins à étang » au Japon, vers l’an 550. On aimait s’y promener en barque, tout en nourrissant les carpes koï et les oiseaux. Le respect des japonais pour la nature et leur admiration pour le spectacle quotidien du paysage naturel donnèrent naissance à un style de jardin (le jardin japonais) où prennent place chemins de pierres, collines, ponts, pagodes, rochers, ruisseaux, cascades aussi bien que les lacs et leurs îles.

À Rome, le jardin devient une composante indispensable de la demeure et tous les moyens sont bons pour rafraîchir les lieux : bassins, fontaines, nymphées… Mais c’est véritablement dans l’Italie moderne que la mise en scène de l’eau dans les jardins prend de l’ampleur avec des compositions monumentales (fontaines, statues) et des jaillissements obéissant à une esthétique de la « nature artificielle ».

Vue de la Villa d’Este

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:P1040585_Paris_V_grandes_serres_du_jardin_des_Plantes_rwk_france.JPG

La fontaine de l’Ovato

5 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015

Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bc/Tivoli%2C_Villa_d%27Este%2C_Fontana_dell%27Ovato.jpg

Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0d/Fountain_Romet-ta_IMG_4167.jpg

Les jardins royaux français des XVIIe et XVIIIe siècles iront plus loin dans cette monumentalisation de l’élément aquatique en privi-légiant des grandes pièces d’eau sans végétation à l’intérieur et des fontaines gigantesques où trônent des sculptures

La fontaine Rometta

Parc du Château de Versailles

Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/14/Versailles_view_from_the_Pareterre_d%27eau.jpg

Le bassin d’Apollon

Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/7a/Bassin_Apollon.jpg

Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a1/Orangerie.jpg

L’Orangerie du Château de Versailles

6 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015

Lesnouveauxjardinsaquatiques:lespiscinesbiologiques

Refusant les contraintes d’entretien et l’utilisation de produits chimiques parfois nocifs pour la santé, comme le chlore, de plus en plus de propriétaires de piscines traditionnelles n’hésitent plus à investir afin de transformer leur installation en « piscines biologiques » : il s’agit de bassins de baignade plantés de végétaux assurant la filtration na-turelle de l’eau, dépourvus ainsi de produits chimiques, et dont la forme libre est bordée d’une végétation luxuriante.

De nos jours, l’art des jardins se caractérise avant tout par le souci d’économiser l’eau. On peut même noter une tendance de plus en plus forte à l’apparition de « jardins secs » qui utilisent des végétaux adaptés à la sécheresse et ne nécessitant pas d’être beaucoup arrosés.

Lexique

Nymphée : bassin recevant une source considérée à l’origine comme sacrée.

Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5e/Traditional_Coping_NSP.jpg

Exempledepiscinebiologique

Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/7c/Single_Chamber_NSP.jpg

Schéma montrant le principe d’une piscinebiologique

Ouvertures culturelles

Les bassins des jardins ephrussi-de-rotschiLd, à saint jean cap FerratLes jardins « à la française » se composent d’un parterre haut devant la villa et d’un grand parterre ovale qui accueille un canal et des bassins.http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/af/Villa_Ephrussi_de_Rothschild_BW_2011-06-10_11-24-41.JPG

Le jardin botanique exotique de MentonLes plantes du Val Rahmeh sont venues de pays tropicaux et subtropicaux : Grèce, Afrique, Canaries, Chine, Mexique, Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Zélande… Elles apprécient donc le microclimat unique – entre la montagne et la mer – dont bénéficie le jardin. Elles n’ont cependant pas les mêmes besoins et sont, pour cette raison, réparties au sein de plusieurs espaces. À l’entrée est représenté le milieu tropical sec (agaves, cactus…) comme humide (bambous, fougères arbores-centes…). Plus loin, on aperçoit les plantes de climat méditerranéen, avec, notamment, les oliviers. Enfin, à l’extrémité du jardin, les lotus et nénuphars géants s’épanouissent dans un bassin, non loin de végétaux australiens.

doMaine d’orvèsPropriété achetée en 1925 par un peintre, Pierre Deval, à La Valette-du-Var, à l’époque village maraîcher producteur de violettes et de fraises et dont la colline abritait oliviers, vigne et amandiers. En 1993, la propriété (appelée aussi château de Castellane) a été inscrite à l’inventaire des monuments historiques.Le domaine est aujourd’hui reconnu comme l’un des plus beaux jardins à visiter en France et labélisé « Jardin re-marquable » par le comité des Parcs et Jardins de France et par l’association Parcs et Jardins PACA.

doMaine de baudouvinDomaine ancien qui fut la résidence officielle du préfet maritime. Réhabilité, il appartient aujourd’hui à la ville et il est ouvert au public. Les jardins de Baudouvin allient tradition, modernité et respect environnemental. Ils juxtaposent plusieurs jardins dont un jardin d’agrumes plantés en terrasses.

jardin du Las (ou du MuséuM) à touLonPropriété achetée par le Conseil Général du Var au titre des Espaces Naturels Sensibles et qui accueille un jardin labélisé « Jardin remarquable » par le comité des Parcs et Jardins de France et par l’association Parcs et Jardins PACA depuis 2014.

Le Musée vivant de La pLante aquatique et son jardin des baMbous, près de LyonLe parc, complètement aménagé sur près de 15 000 m2, comporte une vingtaine de pièces d’eau de styles et de tailles différentes. De nombreuses espèces de plantes aquatiques indigènes ou d’origine tropicale, parfaitement acclimatées, sont présentées. Roseaux, massettes, iris d’eau se mêlent aux lotus et nymphéas. Plus récemment, le parc s’est agrandi pour donner le jour à un magnifique « Jardin des Bambous ».

Bibliographie

– Histoire des arts : ressources en ligne pour l’enseignement. L’eau dans les jardins.http://webmuseo.com/ws/musees-regioncentre/app/collection/expo/219

7 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015

Aistespédagogiques : – Pistes pour le collège http://www.la-seyne.fr/Jardins-Balaguier/05_aquatiques_coll%C3%A8ge.pdf– Pistes pour l’école primaire http://www.la-seyne.fr/Jardins-Balaguier/05_aquatiques_%C3%A9cole_primaire.pdf

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