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Introduction
Les gisements de fer de Belgique furent exploités
par les Gaulois bien avant l’invasion romaine. Mais ce
fut l’essor de la métallurgie qui entraîna l’exploitation
industrielle de ces gisements. Elle connut son apogée
entre 1850 et 1870, puis subit un déclin, brutal de
1870 à 1890 et plus lent de 1890 à 1913. Une
légère reprise se manifesta au lendemain de la guerre
1914 – 1918 et se prolongea jusqu’en 1939.
Dans la région d’Andenne, l’extraction du fer constitua une
importante activité minière. Il fut extrait à partir de deux
types de gisements : d’une part, les parties supérieures
des filons plombo-zincifères soumises à l’oxydation
atmosphérique (les chapeaux de fer) et, d’autre part, les
gisements sédimentaires d’hématite oolithique.
Toutes les parties de ces gisements n’ont pas été
exploitées sous le même régime juridique. Denayer et
al. (sous presse) ont précisé les aspects légaux qui
régissaient ces exploitations depuis le Moyen Âge. La
Charte des Ferons de Marche-sur-Meuse datant de
1345 et la Chartre des Minières de Morialmé octroyée
en 1384 semblent bien être les premiers documents
qui réglementaient ces exploitations et précisaient
les obligations et privilèges des exploitants. Jusqu’au
XVIIe siècle, d’autres octrois miniers servant de code
d’exploitation virent le jour dans toutes les régions du
pays.
Sous l’Ancien Régime, le propriétaire du sol possédait
une grande marge de manœuvre pour l’exploitation
de son gisement. Mais avec la Révolution française,
l’État eut le souci d’améliorer le contrôle des
travaux miniers afin d’éviter les conflits et de mieux
percevoir les taxes sur les produits extraits. La loi
du 21 avril 1810 fut déterminante car elle précisait
la distinction entre mines et minières et fixait les
redevances dues à l’État. Par cette loi, les minières
concernaient des travaux d’exploitation à ciel ouvert
non mécanisé restant la propriété du possesseur de
la surface tandis que les mines étaient des travaux
souterrains (qualifiés d’« arts ») pouvant être concédés
par l’Autorité responsable à n’importe quel demandeur.
Par exemple, les parties superficielles oxydées des
filons sulfurés de plomb et de zinc – les chapeaux
de fer – étaient exploitées en minière tandis que
les parties plus profondes dont l’extraction impliquait
le creusement de puits et de galeries étançonnées
étaient considérées comme mine.
La révolution belge de 1830 amena un nouveau
changement. Par la loi du 2 mai 1837, le minerai de
fer devint une ressource non concessible ce qui évitait
L’exploitation des gisements de fer de la région d’Andenne en minières et dans les mines concédées de Boninne, Boloy-Grancelle, Champion, Chant d’Oiseaux, Maquelette, Marquis de Croix et Maîtres de Forges et de Couthuin
Par Léon Dejonghe
Service géologique de Belgique, 13 rue Jenner B-1000 Bruxelles
et Université libre de Bruxelles, Département des Sciences de la Terre, 50, avenue F.D. Roosevelt, B-1050 Bruxelles.
E-mail : [email protected]
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les pénibles procédures de demande en concession
et les exploitations furent qualifiées de « libres » :
elles appartenaient aux propriétaires de la surface qui
généralement en concédaient l’exploitation à des sociétés
moyennant redevance. En fait, tous les gisements de
fer tombèrent alors sous le régime d’exploitation des
minières selon la définition de la loi de 1810. C’est par la
loi du 5 juin 1911 que le Conseil de Mines récupéra la
prérogative de l’octroi de concessions pour les gisements
de fer. Cette loi est toujours d’application. La figure 1
montre les mines concédées dans la région d’Andenne
dont un bref historique est donné en annexe.
Les chapeaux de fer surmontant les filons plombo–zincifères
Les filons plombo-zincifères et pyriteux de la région
d’Andenne sont évoqués par Dejonghe dans cet ouvrage
(voir aussi Dejonghe, 2009). Ils étaient surmontés par des
chapeaux de fer renfermant de la limonite (FeO(OH).
nH2O), parfois manganésifère et, en profondeur, de la
sidérite (FeCO3), provenant de l’oxydation des sulfures de
fer (pyrite et marcasite). Ils ont été intensément exploités
en minières pour le fer au XIXe siècle et, jusque 1870,
ont même fourni la majeure partie de la production de
minerai de fer belge. La production moyenne a dépassé
500 000 tonnes/an entre 1850 et 1865, puis elle a
rapidement décliné, pour s’arrêter vers 1890 et faire
place à l’exploitation des gisements ferrifères d’origine
sédimentaire. Ces chapeaux de fer ont souvent été
qualifiés d’amas superficiels ou de plateures.
Dumont (1832, pp. 62-63) écrit : « Les mineurs
nomment plateurs1 ces amas superficiels, et dressans
ou trayens les amas couchés.
Voici quel est le gisement général des dressans et des
plateurs dans la plupart des exploitations que nous
avons visitées.
F
F
M!
!
!
!
!
!
!
!Boninne
Maîtres de Forges et de Couthuin
Chant d'Oiseaux
Marquis de Croix
Champion
Maquelette
Vezin
Boloy-GrandcelleFaille de Landenne
Faille de Bousalle
Faille de Vezin
Faille de Wasimont
Faille de Couthuin
BEN-AHIN
HERON
ANDENNE
COUTHUIN
VEZIN
SEILLES
LANDENNE
COUTISSE
MOHA
HUCCORGNE
BONNEVILLE
BOUGE
THON
NAMECHE
LAVOIR
NOVILLE-LES-BOIS
BEEZ
SCLAYN
MAIZERET
FRANC-WARET
VEDRIN - DAUSSOULX
CHAMPION - COGNELEE
BONINNE - GELBRESSEE
MARCHE-LES-DAMES
MARCHOVELETTE
Strud
Wartet
Houssoy
Andenne
Bellaire
Cognelée
Saint-Marc
Ville-en-Waret
La Meuse
0 1 2Km
Structures
F AnticlinalFaille
M SynclinalHématite oolithiqueConcessions
±Boloy-Grandcelle (Lot du Duc)
Boloy-Grandcelle (Lot 2)
Boloy-Grandcelle (Lot du Duc)
Boloy-Grandcelle (Lot 1)
Boloy-Grandcelle (Lot du Duc)
Photo. 1. Carte des concessions de la région d’Andenne. La concession de Boloy-Grandcelle a été ultérieurement divisée en plusieurs
concessions montrées dans la partie supérieure gauche de la figure. © SGB.
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Le calcaire sert ordinairement de mur ; sur ce mur reposent
dans l’ordre suivant :
1° Quelquefois un peu d’argile plastique ;
2° Une couche nommée touffège par les mineurs, qui
est composée de petits fragments de fer hydraté très-
argileux, mêlés à une terre brunâtre ferrugineuse ;
3° La mine de fer ;
4° Une couche d’argile plastique, souvent bigarrée
de rouge, de blanc, de jaune, et quelquefois noirâtre,
nommée solège ;
5° Assez rarement un très petit-banc de quartz carié
ferrugineux , nommé quastir ;
6° Enfin, des argiles et des sables colorés. Quelques
unes de ces argiles prennent une allure schistoïde.
Les mineurs ont observé que la mine est pauvre quand
le touffège abonde, et qu’elle augmente de puissance
lorsqu’il diminue. ».
Les gisements sédimentaires d’hématite oolithique
Ceux-ci sont composés d’hématite (Fe203) (dénommée
« oligiste2 » dans la littérature ancienne) à structure
oolithique. Les oolithes (ou oolites) sont des petites
sphères de 0,5 à 2 mm de diamètre en moyenne
(photos 1 et 2), dont le centre (le nucleus) est un débris
(par exemple, un grain de quartz ou un fragment de
fossile) et l’enveloppe (le cortex) une superposition de
minces couches concentriques auxquelles se superpose
une structure radiaire qui n’affecte pas toujours toutes
les couches. Les oolithes sont souvent calcaires,
parfois ferrugineuses, plus rarement phosphatées ou
glauconieuses. Dans les oolithes ferrugineuses, à côté
de l’hématite, on trouve aussi de la sidérite (FeCO3) et
de la chlorite ferrifère (chamosite = (Fe5Al)(AlSi3)O10(OH)8
ou berthiérine = (Fe,Al,Mg)2-3(Si,Al)205(OH)4).
Les oolithes sont empâtées dans un ciment calcaire
ou argileux. Le fer provient de l’altération continentale
et est véhiculé vers la mer par les eaux de surface.
Les oolithes se forment lorsque ces eaux arrivent en
milieu marin, ou parfois lagunaire et même lacustre, et
que le milieu est très agité (haute énergie). Dans tous
les cas, il s’agit de milieux de sédimentation de faible
profondeur (quelques mètres à un peu plus de dix
mètres) qui constituent souvent des lignes de rivage
marin à la base de séries transgressives. Par exemple,
les couches d’hématite oolithique que l’on trouve à
différents niveaux stratigraphiques du Dévonien belge
occupent des positions de plus en plus septentrionales
selon qu’elles appartiennent à des étages plus jeunes.
En Belgique, les gisements de fer oolithique se sont
formés à différentes époques : au Givetien (de -390,8
à -385,5 Ma), au Frasnien (de -385,5 à -374,5
Ma), au Famennien (de -374,5 à -359,2 Ma) et
au Toarcien-Aalénien (de -183 à -171,6 Ma). Ancion
& Van Leckwyck (1947) signalent aussi la présence
probable d’hématite oolithique au Lochkovien (ancien
Gedinnien, de -416 à -411,2 Ma).
Les minerais ferrifères exploités dans la région
d’Andenne sont traditionnellement restreints à la partie
Photo 1. Minerai de fer oolithique, concession du Chant
d’Oiseaux. Agrégat de petites sphères appelées « oolithes ».
Photo 2. Minerai de fer oolithique, concession du Chant d’Oiseaux.
Les oolithes ferrifères sont accompagnées de fossiles (principalement
des articles et des tiges de crinoïdes) épigénisés par de l’hématite.
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inférieure du Famennien. Toutefois, dans la région de
Couthuin, Ancion et al. (1956) ont daté le niveau
ferrifère comme appartenant à la Formation d’Etroeungt,
actuellement rangée dans le Famennien supérieur (dans
le passé, cette formation fut aussi placée à la base
du Tournaisien). L'hypothèse d'une lacune sédimentaire
d'une grande partie du Famennien n'a pas été
proposée. Notons encore que la gangue du minerai
était essentiellement silico-argileuse dans la région de
Vezin et essentiellement calcaire dans la région de
Couthuin (Ancion et al., 1946, p. 119).
Les minerais famenniens se présentaient généralement
en plusieurs couches lenticulaires séparées par des
bancs argileux. L’épaisseur des couches d’hématite
oolithique variait de quelques centimètres à deux mètres,
rarement plus. Par exemple, à Landenne-sur-Meuse, à
la minière du Chant d’Oiseaux3, près du puits de la
Grange Bodart, Delmer (1912, p. 912) renseigne sept
couches d’hématite oolithique réparties sur 3,54 m
et mesurant respectivement, de la base au sommet,
0,10 m, 0,38 m, 0,04 m, 0,06 m 0,10m, 0,10 m et
0,60 m, soit une épaisseur cumulée de 1,38 m. Dans
le même gisement, près du puits Saint-Remy, distant
d’environ 350 m du puits de la Grange Bodart, Delmer
(1912, p. 913) ne renseigne plus que cinq couches
d’hématite oolithique réparties sur 5,47 m et mesurant
respectivement, de la base au sommet, 0,20 m, 0,16
m, 0,25 m, 0,15 m et 1,45 m, soit une épaisseur
cumulée de 2,21 m. C’est dans la région de Vezin
que les plus fortes puissances ont été constatées . En
général, l’exploitation n’était pas profitable si l’épaisseur
était inférieure à 0,30 m. Le minerai riche renfermait
45 % de fer, exceptionnellement 50 % ; le minerai
pauvre, 25 % de fer. Les teneurs les plus fréquemment
constatées étaient de l’ordre de 35 à 40 % de fer. La
teneur en phosphore ne dépassait jamais 0,5 %.
La question du minerai de fer en Belgique a été
remarquablement synthétisée par Delmer (1912 et
1913). D’autres contributions synthétiques sont dues
à Ancion (1952), Ancion & Van Leckwijck (1947),
Dejonghe (1977 et 1978), Denayer et al. (sous presse)
et Lespineux (1910) Les lignes qui suivent s’inspirent
largement de ces auteurs.
Les exploitations d’hématite oolithique sont anciennes et
sont évoquées en 1811 par Bouësnel dans le Journal
des Mines. Mais ce minerai était peu estimé et on n’en
extrayait que du fer dit « tendre ». Il écrivait : « Dans un
mémoire sur le gisement des minerais de ce département, j'ai
fait connaître que les mines de fer s’y rencontraient sous deux
dispositions différentes, celle de filons et celle de couches;
le minerai des filons est jaune et connu dans le, pays sous le
nom de mine de fer fort, tandis que le minerai des couches
est rouge ou violacé, et s’appelle mine de fer tendre. ». Ce
n’est que vers 1851 que l’hématite oolithique stratiforme
a suscité plus d’intérêt. Warzée (1861, p. 31) écrivait :
« Vers 1851 ou 1852, on a employé les minerais oligiste en
proportion assez notable. Ces minerais4 étant très fusibles,
on ne pouvait les traiter que difficilement. À force d’essais, on
est parvenu à les employer et, aujourd’hui, il y a beaucoup
d’usines qui en font un grand emploi, concurremment avec
les minerais hydratés5. ». Il précisait en outre que la
Société d’Ougrée avait trouvé, pour le traitement de
l’oligiste, un lit de fusion convenable, consistant en un
mélange de chaux et de schiste houiller.
Les principales difficultés rencontrées lors de
l’exploitation minière sont la grande dureté de certaines
formations rocheuses traversées (les grès) et surtout
l’abondance des eaux. La couche était exploitée en
taille chassante c’est à dire que la progression de
l’exploitation se faisait en s’éloignant des galeries
principales. L’extraction s’est effectuée par petits puits
ou par galerie à flanc de coteau et ne comportait pas
toujours l’emploi d’une machine d’extraction.
Le morcellement de l’exploitation, conséquence de
la législation minière, et le type de gisement suivi à
l’affleurement sur de longues distances, ne permirent
pas la création de grand siège. Dans la région de
Vezin, il y eut cependant quelques minières occupant
plusieurs centaines d’ouvriers. Les groupements de
sociétés et les fusions d’exploitations furent opérés pour
épuiser à frais commun les eaux d’exhaure, pour creuser
de longues galeries et pour supprimer la surenchère
pratiquée par les propriétaires de la surface.
Dans la région d’Andenne, l’exploitation s’est effectuée
sur les deux flancs du Synclinorium de Namur : au
nord, en plateure (pendage moyen de 10 à 15° vers le
SSE), et au sud, en dressant renversé. Par ailleurs, le
niveau ferrifère n’affleurait pas partout à cause à cause
de la surélévation silurienne entre Vezin et Couthuin
et des décalages par faille (voir la carte géologique
simplifiée montrée dans cet ouvrage par Dejonghe pour
l’article relatif aux gisements plombo-zincifères).
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Les exploitations de la plateure septentrionale
De Mazy à Landenne-sur-Meuse, on peut suivre le
niveau ferrifère sur une trentaine de kilomètres de long,
sans cependant qu’il soit exploitable partout. Après un
hiatus de 6 km du à la surélévation du Silurien et au
passage de la Faille de Landenne, le niveau ferrifère
réapparaît dans la région de Couthuin et s’amincit
progressivement jusque dans la vallée de la Méhaigne
où il disparaît. Nous nous limiterons à commenter
l’exploitation à l’est de la Faille de Vedrin dans laquelle
se loge le filon St-Marc et où le niveau ferrifère se
présente avec une allure régulière et une grande
richesse du minerai. Le tracé en affleurement du
niveau à hématite oolithique appartenant au Famennien
est montré à la figure 1.
Dans la région de Vedrin, en allant de l’ouest vers
l’est, on rencontre les installations suivantes : 1.
près de la limite de la commune de Saint-Marc, se
trouvaient les puits Salvotte et Trussard. Là, l’hématite
oolithique fut atteinte vers 100 m de profondeur ; 2.
au nord, à la Haie-Francotte, les puits n’atteignaient
que 25 m de profondeur, car on se rapprochait
de l’affleurement du niveau d’hématite ; 3. au Bois
Fumal, la grande fosse dite de Montpellier recoupa les
couches ferrifères à 77 m de profondeur ; 4. enfin, à
l’est, les deux puits du Bois des Maires recoupaient
l’hématite aux profondeurs de 110 et 120 m. Dans
cette région, la Société de Montigny fut à l’œuvre
déjà avant 1858. En 1875, l’ensemble des travaux fut
cédé à la Société de Vezin-Brichebo. La production
diminua rapidement et, en 1883, la suspension des
travaux dans la minière de Vezin de cette société, à
la suite d’un accident, fut l’occasion de l’abandon de
l’exploitation à Vedrin.
Les travaux de la Société de la Providence, dans la
commune de Champion (Cognelée), s’étendaient de
part et d’autre de la route RN91 Namur – Leuven.
Les travaux furent poussés jusqu’à la profondeur de
126 mètres. Il fut question de prolonger la galerie de
Plomcot partant de la vallée de la Meuse, jusqu’à la
couche d’hématite, mais le projet ne fut pas réalisé.
L’angle nord-est de la mine de Boloy-Grandcelle
se trouve dans la commune de Marchovelette. La
couche se présentait avec une épaisseur régulière
mais une puissance assez faible qui diminuait au
fur et à mesure qu’on s’éloignait de Cognelée. Le
gisement fut atteint par la galerie à flanc de coteau
du ruisseau de Gelbressée et par une dizaine de puits
peu profonds.
L’affleurement de la couche traverse la concession
du Marquis de Croix sur une longueur de 2700 m
environ, mais son épaisseur dépasse rarement 0,25 m
et le minerai de mauvaise qualité ce qui rendait son
exploitation non rentable.
Photo. 2. Coupe passant par les puits du Manège N°2 et Noé N°1 et la galerie de Ville-en-Warêt (document inédit de X. Stainier daté du
22 avril 1874, Service géologique de Belgique).
Puits n°1(Noé)
Puits n°2(manège)
1
23456789
101112131415
1
2 3,75 m
10 m
5 m
3,50 m
6 m
17 m
15,50 m
1,25 m
14 m
5,50 m
0,75 m
21 m
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
Dolomie carbonifère
Schiste
Psammite bleu (gros banc)
Psammite bleu et blanc
Grès blanc
Psammite marbré (bleu-rouge)
Grès rosé
Schiste bleu et clavias
Veinettes d’oligiste
Schistes
Couche d’oligiste
Schistes
Calcaire dévonien
Grès avec rognons (gros banc)
Psammite et schiste bleu (avec clavias)
L’épaisseur des assises est mesurée normalement aux couches et dans le puits n°1 (Noé)
0 25 50 m
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À l’est de la concession du Marquis de Croix, l’allure
de la couche se modifie ; elle présente des ondulations
et de petits plis serrés avec des flancs en dressant.
À partir de la limite orientale de cette concession, la
couche devient beaucoup plus épaisse et les conditions
d’exploitation s’améliorent à mesure que l’on se rapproche
de l’axe du synclinal de Houssoy (au NW de Vezin).
Là , la puissance de la couche atteint et dépasse par
endroits deux mètres et le minerai est très riche. Au
sud de Houssoy, la composition de la couche devient
irrégulière. La vallée du ruisseau de Ville-en-Waret (à
l’WNW de Vezin), longeant et coupant le gisement
d’oligiste, en a facilité l’exploitation en permettant le
creusement de galeries à flanc de coteau (Fig. 2).
On pense que l’exploitation le long de l’affleurement de
la couche d’hématite de Ville-en-Waret fut commencée
vers le milieu du XVIIIe siècle. En 1840, on creusa la
première galerie partant du « fond des Gotteaux » ;
elle atteindra 380 m de longueur. C’est vers 1845 que
l’exploitation prit de l’ampleur par suite de l’intervention
de diverses sociétés métallurgiques :
La • Société de Marcinelle-et-Couillet exploita par
la galerie du Bois Bambo (217 m de long) et
par une galerie située vingt mètres sous la galerie
précédente (320 m de long). On creusa le puits de
Gistrée et un puits au lieu-dit « Bois des Maçons »
(Fig. 3) qui, en 1873, recoupa la couche d’hématite
à 205 m de profondeur. L’exploitation, au niveau
inférieur, n’était entamée que depuis quelques mois
lorsqu’une irruption des eaux noya les travaux.
La • Société d’Ougrée s’intéressa à l’hématite
oolithique à Houssoy6 en 1845, en reprenant le
creusement de la galerie du fond des Gotteaux
PuitsSte Marie
Puits duBois des Maçons
1
2 5 m 5,50 m
1 m
6 m
6,75 m
6,75 m
27,50 m
17,50 m
1,50 m
5 m
12,50 m
16,75 m
1 m
18,50 m
4 m
5,50 m
0,75 m
4,25 m
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
Dolomie carbonifère
Schistes
Psammite micacé
Psammite bleu (gros banc)
Psammite bleu et blanc
Calschiste marbré (rouge-bleu)
Grès rosé
Grès avec rognons (gros banc)
Schistes bleus et clavias
Couche d’oligiste
Schistes et clavias
Calcaire dévonien
Schiste et psammite bleu (clavias)
Grès rouge et blanc
1
23456
7
8
9
10
1112
13
14
1 m 1,70 m
20 m17,50 m
SchisteVeinetteSchisteVeinetteSchiste
SchisteVeinetteSchiste
Veinette
10,50 m
0,90 m
0,60 m
1,80 m0,10 m
10 m
Puits Ste Marie (97 m) Puits du Bois des Maçons (119 m)
Les épaisseurs sont mesurées normalement aux couches pour les deux puits
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
140 25 50 m
Fig. 3. Coupe passant par le puits du Bois des Maçons et le puits Sainte-Marie (document inédit de X. Stainier, Service géologique de Belgique).
Fig. 4. Coupe ouest-est passant par Bellaire et montrant la galerie du fond des Gotteaux (reproduit de Delmer,
1912, p. 870).
200
100
0 0
N SPuits N°1de Montigny
Puits duBois des MaçonsVille-en-Waret La Sarte
Oligiste oolitique
200
100
0 0
O E
Gal. des Gotteaux
Puits duBois des Maçons
Puits de Houssoy(Ste Ougrée)
0 100 200 m
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(Fig. 4). Divers puits furent creusés, dont le puits de
la machine, qui devint le centre de l’exploitation, et
sous l’orifice duquel les chantiers se développèrent
par un plan incliné jusqu’à 175 m de profondeur.
L’envahissement de la mine par les eaux, en 1880,
détermina son abandon.
Fig. 5. Plan des travaux autour du puits Marie au lieu-dit « La Sarte » (document inédit de Stainier, Service géologique de Belgique). On
distingue les travaux situés au nord (en rouge) et au sud (en vert) de la Faille de Landenne.
Fig. 6. Coupe passant par les puits Ste-Barbe et Marie et qui montre l’allure du Synclinal de Houssoy (document inédit de Stainier, Service
géologique de Belgique).
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La • Société Cockerill (Seraing) eut deux champs
d’exploitation, l’un au nord de celui de la société
d’Ougrée (puits Sainte-Barbe), l’autre au sud du
bassin d’Houssoy, au lieu-dit « La Sarte » (puits
Marie qui atteint la couche à 124 m de profondeur)
(Fig. 5 & 6). En 1876, une forte venue d’eau ne put
être maîtrisée et les travaux furent suspendus.
Les exploitants se sont rendu compte qu’il y avait
intérêt à centraliser l’exploitation pour n’avoir qu’une
installation d’exhaure. La fusion fut réalisée en 1880
et la nouvelle société prit le nom de « Minières
réunies de Houssoy et de Ville-en-Waret ». De
1884 à 1898, l’activité fut assez grande, mais le prix
de revient du minerai augmentait avec les difficultés
d’exploitation, en particulier d’exhaure. En 1899, les
chantiers les plus profonds furent abandonnés. En
1901, les puits furent remblayés.
La grande plateure qui se développe au sud du synclinal
de Houssoy et qui en est séparée par la Faille de
Landenne n’est pas aussi régulière que pourrait le faire
supposer un examen rapide de la carte géologique : elle
est affectée d’ondulations. Entre les failles de Landenne
et de Vezin (Fig. 1), le niveau ferrifère forme une plateure
à peu près horizontale, légèrement bombée. C’est dans
cette partie du gisement, à l’ouest du puits N°3 de
Montigny (aussi appelé puits de la veuve Henin7,
Delmer, 1912, p. 876) que l’hématite a été transformée
en pyrite au croisement d’un filon plombo-zincifère (voir
l’article de Dejonghe dans cet ouvrage). Le phénomène
a été décrit en détail par Stainier (1902) qui invoque
l’action des eaux hydrothermales métallifères pour le
remplacement partiel ou total (phénomène d’épigénie)
de l’hématite en pyrite. C’est à la suite de cette
découverte que fut instituée la concession de Vezin
(Fig. 7 et annexe).
À l’intérieur de la concession de Boninne, trois puits
furent creusés de 1862 à 1865 dont l’un qui recoupa
l’hématite à 46 m de profondeur. Bien que la couche
possédait une épaisseur de 0,6 m, l’hématite n’était
pas exploitable à cause de son impureté.
Le versant méridional de la couche traverse le ruisseau
de Gelbressée, près de l’Abbaye de Marche-les-Dames.
Une exploitation fut tentée en 1850 dans la propriété
du Duc d’Aremberg, dans le bois de Hubémont. Le
minerai était schisteux et de mauvaise qualité.
À Wartet, l’exploitation commença en 1856 par puits
et par une galerie d’exhaure de 200 m environ. Pour
exploiter sous le niveau de celle-ci, on commença en
1863 une galerie partant de la vallée de la Meuse
en aval de la station de Marche-les-Dames et longue
de 1000 m environ. Peu après son achèvement, la
minière fut abandonnée, la puissance de la couche
étant faible en profondeur.
Bellaire
Puits
PuitsVeuve Henin
Grand Puitsd’Extraction
MoulinBrichebo
Eglise
Vezin
Orifice de la galerie d’écoulement de Vezin
Ph. Henin
Grand R
oute de Silaigneaux
N
Concession de Vezin
Fig. 7. Plan de la concession de Vezin (reproduit de Stainier, 1902, p. 3).
331
;ÃçÐ R Ù Î ±Le
s minerais de
fer, de
plomb
et d
e zinc
. L’exploitation
des gisemen
ts d
e fer de
la région
d’And
enne
Au-delà du ruisseau de Ville-en-Waret, à Namêche,
Bodson et Cie (plus tard, la veuve Duvieusart)
exploitèrent l’hématite à l’est de la ferme de Montigny8
située au nord de Namêche, au sein d’une société
qui fut parfois appelée Société de Montigny-Vezin.
Quatre puits dits « du Manège » atteignirent la couche
à des profondeurs comprises entre 52 et 81 mètres.
Sa puissance variait de façon progressive entre 0,4 et
0,85 m. La plus grande partie fut exploitée de 1861
à 1874. Quelques années plus tard, la Société de
Somme et Vezin qui, venant de l’est, pénétra dans le
domaine de la ferme de Montigny et épuisa presque
tout ce qui restait d’hématite oolithique au dessus du
niveau de la Meuse. Des vestiges des exploitations du
Manège sont encore visibles dans les prairies à l’est
de la ferme de Montigny (photos 3 et 4).
De la ferme de Montigny jusqu’à la vallée du ruisseau
de Somme, c’est-à-dire principalement sur le territoire
de Vezin, diverses sociétés se sont partagées le
champ d’exploitation. Comme le montre la figure 8,
le niveau à hématite oolithique était particulièrement
épais dans cette région : la « grosse couche », située
au sud de la faille de Vezin, se composait en fait de
douze couches réparties sur 9,13 m et totalisant une
épaisseur utile de 3,39 m.
Photo 3. Petit monticule partiellement excavé composé
de minerai ferrifère et de stérile et situé à l’endroit du
puits du Manège le plus septentrional (juin 2010).
Fig. 8. Coupes dans les deux couches exploitées à
la mine de Vezin-Bichebo, des deux côtés de la Faille
de Vezin. La « petite couche », située au nord de la
faille, se composait en fait de cinq couches à hématite
réparties sur 3,03 m et totalisant une épaisseur utile
de 1,25 m ; la « grosse couche », située au sud
de la faille, se composait de douze couches réparties
sur 9,13 m et totalisant une épaisseur utile de 3,39
m (reproduit d'après un document inédit de Stainier,
Service géologique de Belgique).
Photo 4. Petit monticule boisé composé de minerai
ferrifère et de stérile, situé à l’est du monticule de
la photo 3 à l’endroit d’un des 4 puits du Manège
(juin 2010).
Petite couche
0,60
m
0,250,30
0,320,050,170,250,200,120,300,170,20
0,10
Grande couche
0,15
m
1,00
1,85
0,080,22
0,66
0,05
0,92
0,24
0,58
0,020,390,03
0,69
0,140,050,42
0,400,03
0,53
0,020,44
0,22
Ligne blanche
Schiste : 1,78 m
Oligiste : 1,25 m
TOTAL : 3,03 m
Schiste : 5,74 m
Oligiste : 3,39 m
TOTAL : 9,13 m
Incl. S 19° Incl. N 6°
;ÃçÐ R Ù Î ±
332
Les minerais de
fer, de
plomb
et d
e zinc
. L’exploitation
des gisemen
ts d
e fer de
la région
d’And
enne
Le consortium • Seraing et Ougrée réunis
possédait, en 1865, deux puits au lieu dit « Les
Amptées ». Mais les travaux ne persistèrent pas
longtemps car limités à l’ouest par l’exploitation
des Bodson et à l’est par celle de Vezin-Aulnoye.
En 1868, la Société de Seraing et Ougrée réunis
reprit le champ d’exploitation de la Société de
Montigny qui se trouvait dans le village de Vezin.
C’est là qu’aboutirent les grandes galeries de
Vezin et de Sclaigneaux (Fig. 9). Le creusement
de cette dernière, longue de 1377 m, dura de
1857 à 1869. Les travaux permirent de reconnaitre
la couche d’hématite oolithique jusqu’à 115 m
sous le niveau de la Meuse. En 1866, la minière
fut abandonnée. C’est dans cette région qu’une
mine de pyrite fut exploitée pendant quelques
années (voir dans cet ouvrage, la contribution
de Dejonghe relative aux gisements plombo-
zincifères).
La • Société de Somme et Vezin (Sépulchre)
commença une exploitation vers 1851, au lieu-
dit « Stépys », par une galerie à flanc de
coteau et quelques puits. Un peu plus au sud,
le gisement fut atteint par la galerie dite de
Sépulchre longue de 450 m, partant du fond de
la vallée du ruisseau de Somme et aboutissant
au pied du puits Moreau (Fig. 10 & 11). À
l’est de ce ruisseau, cette société possédait
également une petite exploitation, accessible par
une galerie à flanc de coteau dans le dressant
et par le puits des Douze-Bonniers (Fig. 12).
Une galerie dite de Hamoir ou Sainte-Barbe,
terminée en 1869, partant de la vallée de la
Meuse, près de la station de Sclaigneaux, et
passant à proximité de l’église de Vezin, avait,
jusqu’à la recoupe de la couche, une longueur
de 1320 m. Tout ce qui restait à prendre dans
la plateure entre les travaux de la surface et le
niveau d’exhaure, supérieur de 5 m à celui de
la galerie de la Société de Seraing et Ougrée
réunis, fut exploité. Par différents plans inclinés
suivant la couche, dont un de 270 m de long,
une partie du gisement fut exploitée sous la
galerie.
grès
schiste
s
naissa
nce de
s grès
schiste
s
dolom
ie
terrain
s déra
ngésgrè
ssch
istes
naissa
nce de
s grès
schiste
s
seuil d
e la m
aison
(Brich
ebo)
seuil d
e la m
aison
(Smol)
dolom
ie
terrain
s déra
ngés
Puits Sépulchre(Moreau)
galerie du fourneau
galerie Sépulchre
galerie du fourneau
galerie Sépulchre
niveau de la Meuse
Puits Bodson
niveau de la Meuse
0 20 40 m
Fig. 10. Coupe passant par le puits Sépulchre (Moreau), le puits Bodson et la galerie Sépulchre (reproduit d'après un document inédit de
Stainier, Service géologique de Belgique).
Fig 9. Coupe passant par les galeries de Vezin et de Sclaigneaux (reproduite de Delmer, 1912, p. 876).
Frasnien
Givetien
Silurien
Calcaire carbonifèrePsammite du CondrozOligiste oolithiqueCalcaire frasnien
} Famennien
0 100 200 m
200
100
0
200
100
0
Puits N°3de Montigny
Avaleresse deSeraing et Ougrée
Galerie de Sclaigneaux
Galerie de Vezin LaMeuse
N S
333
;ÃçÐ R Ù Î ±Le
s minerais de
fer, de
plomb
et d
e zinc
. L’exploitation
des gisemen
ts d
e fer de
la région
d’And
enne
La • Société de Vezin-Aulnoye fut parfois
confondue avec la Société de Somme et Vezin.
Elle posséda plusieurs puits près de l’affleurement
et, plus au sud, les puits Gourcy (ou Sépulchre)
et Moens. Elle cessa d’exploiter en 1873.
La • Société de Montigny-sur-Sambre possédait
un vaste domaine d’exploitation, depuis le ruisseau
de Somme à l’ouest jusqu’à la limite des provinces
de Namur et de Liège à l’est (limite des communes
de Vezin et de Landenne-sur-Meuse). Deux bancs
furent exploités, à l’est principalement. Le puits
de Baty-Driane (62 mètres) atteignait la couche
dans le nord et la double « galerie du Fourneau »,
partant de la vallée de la Meuse, recoupait le
gisement au pied du puits (Fig. 12). Ces galeries
avaient été commencées vers 1853 dans des
filons plombifères de la concession de Sclermont
(voir dans cet ouvrage, l'article de Dejonghe relatif
aux gisements plombo-zincifères). C’est dix ans
plus tard que leur prolongement a aboutit à la
couche d’hématite.
En 1873, la • Société de Vezin-Brichebo reprit
les travaux de la Société de Montigny. En 1883,
le déclin de l’entreprise s’accentuait lorsque survint
un incendie qui prit naissance dans la chambre de
la machine d’exhaure et qui asphyxia vingt-et-un
mineurs. Cette catastrophe détermina la cessation
des travaux et la mine fut inondée.
NO SEPuits Moreau
PuitsBodson
araine des stépis
grès et schistes
dolomieterrains dérangésterrains dérangés
Faille de VezinFaille de Vezin
0 50 100 m
Fig. 11. Coupe complémentaire à celle de la figure 10 montrant l’allure de la couche d’hématite oolithique (en rouge)
et la Faille de Vezin (reproduit d'après un document inédit de Stainier, Service géologique de Belgique).
NO SE
PuitsBaty-Driane
Ferme de Sclermont
Puits des 12bonniers
Fourneau
0 100
40 m
200 m
Fig. 12. Coupe de la mine de Vezin-Brichebo à Vezin passant par le puits des Douze Bonniers, le puits Baty-Driane
et la galerie du Fourneau (reproduit d'après un document inédit de Stainier, Service géologique de Belgique). La faille
dénommée « de Champs d’Oiseaux » sur ce document est la Faille de Landenne. Une coupe similaire de Delmer
(1912, p. 877) attribue les terrains situés au nord-ouest de cette faille au Silurien. La Faille de Vezin est ici quasi
verticale mais sur la plupart des autres documents elle est dessinée avec un pendage SE
;ÃçÐ R Ù Î ±
334
Les minerais de
fer, de
plomb
et d
e zinc
. L’exploitation
des gisemen
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e fer de
la région
d’And
enne
Près de la limite des provinces de Namur et de
Liège (ou des communes de Vezin et de Landenne-
sur-Meuse) l’horizon à hématite oolithique vient buter
contre la Faille de Landenne à environ 150 m de
profondeur. C’est une faille où, sur un tronçon de
près de 6000 m, le Silurien est en contact avec
le Dinantien et le Houiller. À l’est de la limite de
provinces de Namur et de Liège, l’hématite oolithique
n’affleure plus ; il faut chercher le minerai à plus
grande profondeur.
À Landenne-sur-Meuse, au sud de la Faille de
Landenne, le niveau ferrifère possède une faible
inclinaison (16° environ SE) et s’aplatit en profondeur.
Il est affecté par divers accidents, ondulations et
failles. Son exploitation n’a commencé qu’assez tard,
vers 1874.
La Faille de Vezin, légèrement oblique à la Faille
de Landenne (Fig. 1), mais d’inclinaison contraire
(Fig. 13), affecte la couche dans la mine du Chant
d’Oiseaux3 en l’enfonçant de quelques mètres
au sud. Des failles transversales, quasi verticales,
minéralisées en sulfures de plomb et de zinc
sont également présentes dans cette concession.
Au voisinage des filons, Firket (1878) a d’ailleurs
signalé que l’hématite était transformée en sidérite.
En fait, pour exploiter les filons plombo-zincifères,
une galerie d’exploitation et d’exhaure partant de
la vallée du ruisseau de la ferme de Loysse fut
commencée en 1854 et fut prolongée jusqu’à la
Faille de Landenne sans recouper le niveau d’oolithe
ferrifère. Le puits Saint-Remy (Fig. 13) commencé en
1860, atteignit le niveau de cette galerie, et servit
d’abord à l’extraction de minerai plombo-zincifère.
Un autre puits dit de la Grange Bodart (Fig. 13),
situé à environ 350 m au NNW du puits Saint-
Remy, atteignit le niveau d’hématite à 156,50 m de
profondeur après avoir recoupé 96 mètres de Silurien
et la Faille de Landenne. L’exploitation du gisement
ferrifère commença d’abord autour et puis surtout en
aval du puits de la Grange Bodart vers lequel il fallait
remonter le minerai. Pour pallier cette difficulté, le puits
Saint-Remy fut approfondi et, en 1885, il recoupa
le minerai de fer à 233 m de profondeur. Le puits
de la Grange Bodart fut alors comblé au dessus du
niveau de la galerie d’écoulement et l’entrée d’air se
fit par un puits spécial situé aux environs (photo 5).
L’exploitation du gisement ferrifère se poursuivit alors
par le puits Saint-Remy autour duquel subsistent
encore des vestiges miniers (haldes et cheminée –
photo 6). En 1912, la mine était la seule exploitation
de minerai d’hématite oolithique en activité (Delmer,
1912, p. 886). Elle appartenait à la Société des
minières de la Meuse à Sclaigneaux.
Photo 5. Vestige minier aux environs du puits de la
Grange Bodart correspondant vraisemblablement à un
puits d’entrée d’air (juin 2010).
Photo 6. Vestige de cheminée aux environs du Bure
Saint-Remy (mars 2009).
5 6
335
;ÃçÐ R Ù Î ±Le
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. L’exploitation
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Comme le montre la figure 1, le niveau ferrifère
affleure également au nord de la Faille de Landenne,
dans la région de Couthuin, alors qu’il est absent
sur le territoire de Landenne-sur-Meuse. La raison de
l’inexistence du Famennien inférieur entre Couthuin
et Vezin est la présence d’une surélévation qui fait
affleurer le Silurien. Au NE de cette surélévation, la
couche d’hématite oolithique est présente sur 6 km
de long sur les communes de Couthuin, Lavoir et
Huccorgne. Faiblement inclinée de 7 à 9° vers le
SE, sa puissance est assez régulière, mesurant 1m à
l’ouest, 1,30 à 1,75 dans la région de Lavoir et 0,7
m en profondeur.
À Couthuin, on produisait déjà du fer en 1790. En
1837, on comptait vingt-deux puits en activité dans
la région de Couthuin. Des haldes liées à l’extraction
de l’hématite oolithique sont encore visibles au Fond
de Jottée (photo 7). Pour servir à la fois au transport
du minerai et à l’exhaure, on eut l’idée de creuser
une galerie partant de la vallée de la Meuse et
destinée à recouper la couche d’hématite à 80 m
de profondeur. C’est la fameuse galerie de Java
(photo 8) commencée en 1855 et qui atteignit la
couche d’hématite en 1882 après avoir été creusée
sur 3200 m de longueur. Pendant quelques temps, le
transport du minerai se fit par locomotives à vapeur.
Les travaux furent abandonnés en 1887, à cause de
la mauvaise qualité du minerai (mélange d’hématite et
de pyrite), de la diminution d’épaisseur de l’horizon
ferrifère et de mésententes entre les exploitants des
deux concessionnaires (celle des « propriétaires de
la surface ou de Couthuin » à l’ouest et celle des
« Maîtres de Forges » à l’est). De 1923 à 1945, la
Fig. 13. Coupe due à Firket (1878) passant par le puits de la Grange Bodart et le puits Saint-Remy. La faille recoupée par le puits de la
Grande Bodart, désignée par Firket (1898) sous le nom de « Faille de Champs d’Oiseaux », est la Faille de Landenne. La figure est reprise
sous une forme simplifiée dans Delmer (1912, p. 877).
;ÃçÐ R Ù Î ±
336
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. L’exploitation
des gisemen
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d’And
enne
mine de Couthuin a produit 1 521 830 t de minerai.
Ce fut la dernière mine de fer en activité dans la vallée
de la Meuse ; elle s’éteignit en 1946. Elle appartenait
alors à la société d’Ougrée-Marihaye. Des détails
sur l’exploitation de la mine de Couthuin peuvent
être trouvés dans Ancion et al. (1946), Caulier-Mathy
(1978) et Van De Roy (1993a,b).
Les exploitations du dressant méridional
Au bord sud du bassin de Namur, la couche d’oligiste
affleure sur une soixantaine de kilomètres (le double du
bord nord), entre Aisemont et Chokier. Son exploitation
n’a jamais été aussi intense qu’au bord nord car la
couche est presque verticale et son épaisseur plus
faible.
Sous les communes d’Andenne et de Haltinne, aux
hameaux de Coutisse et de Strud, les Sociétés
de Cockerill et de Couillet entreprirent des travaux
de reconnaissance par une galerie. L’oligiste se
répartissait dans trois couches totalisant une épaisseur
comprise entre 0,40 et 0,50 m et titrant 35 % de
fer. Les travaux furent arrêtés en 1870 après un
an d’exploitation, le minerai étant trop pauvre et
l’extraction trop onéreuse. En 1879, une nouvelle
tentative d’exploitation fut menée par les Sociétés
métallurgiques de Cockerill, de Sclessin, de Couillet
et d’Ougrée, mais sans succès.
Plus à l’est, la plateure qui s’étend du village
d’Ahin (commune de Huy) jusqu’à 600 m environ
à l’ouest du ruisseau de Solières a fait l’objet de
travaux intéressants par la Société Cockerill (deux
galeries partaient de la vallée de la Meuse dont une,
l’inférieure, de 900 m de long) et les sociétés de
Messieurs Dautrebande et Sépulchre (deux galeries
au niveau du ruisseau de Solière ont atteint des
longueurs de 190 et 220 m).
Conclusion
L’épuisement des parties les plus riches et surtout de
la zone superficielle des couches d’hématite oolithique
explique la diminution progressive de la production à
partir de 1873. Dans la région de Marche-les-Dames,
de Vezin, de Landenne, de Couthuin et de Ben-
Ahin, les travaux ont été conduits jusqu’au niveau
de la Meuse. En dessous, les exploitations n’ont
généralement pas été très étendues sauf à certains
endroits. Par exemple, par la Société des minières
de la Meuse qui, à Landenne, a poussé ses travaux
jusqu’à 330 m de profondeur environ, soit à plus
de 220 m en dessous du niveau de la Meuse.
À Couthuin, l’exploitation a atteint la profondeur de
200 m, soit 140 m sous le niveau de la Meuse.
L’exhaure a toujours constitué un problème majeur
lorsqu’il fallut approfondir les exploitations sous le
niveau hydrostatique. Les coups d’eau provenaient
surtout du mur, par suite de la faible épaisseur des
schistes séparant la couche exploitée du calcaire
frasnien gorgé d’eau.
Photo 7. Haldes au voisinage de puits dans la région du Fond
de Jottée, sur la concession des Maîtres de Forges et de
Couthuin (mars 2009).
Photo 8. Entrée de la galerie de Java (juin 2009).
337
;ÃçÐ R Ù Î ±Le
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fer, de
plomb
et d
e zinc
. L’exploitation
des gisemen
ts d
e fer de
la région
d’And
enne
Si une mine restait inactive pendant une longue durée,
une procédure de déchéance de concession pouvait être
entamée par l’Administration des Mines. Cette procédure
n’a pas abouti dans tous les cas. Pour sortir de ces
impasses, le Conseil régional wallon a émis un décret
sur les mines en date du 7 juillet 1988. Les sociétés
concessionnaires qui ne se sont pas manifestées après
les publications dans la presse en 1993 et 1995 les
priant de déclarer si elles comptaient reprendre les
travaux ou y renoncer peuvent être déchues d’office
de leurs droits par le Gouvernement wallon. La situation
administrative des concessions attribuées dans la région
d’Andenne est brièvement décrite ci-après.
Concession de Boninne
La concession dite de « Boninne » pour mines de fer
situées sous les communes de Boninne et de Marche-
les-Dames et pour une étendue en superficie de 545
bonniers a été attribuée au sieur Charles Barbaix
le 15 août 1825 par Guillaume, Roi des Pays-Bas,
Prince d’Orange-Nassau, Grand-Duc de Luxembourg.
Sa déchéance a été prononcée le 4 décembre 1932,
considérant que les travaux d’exploitation de la mine,
commencés en 1862, ont été arrêtés en 1866 et n’ont
pas été repris après cette date malgré la sommation
qui a été faite aux propriétaires à laquelle ils n’ont pas
donné suite.
Concession de Boloy-Grandcelle9
La concession des mines de pyrite de fer désignée sous
le nom de « Boloy-Grandcelle » gisant sous une superficie
de 488 bonniers et 44 perches sous les communes
de Champion et de Marchovelette a été attribuée le
30 décembre 1828 à la Société de Vedrin. Elle a été
partagée en deux exploitations distinctes par des arrêtés
royaux du 18 juillet 1865 : un lot 1 (de 80 hectares 77
ares 5 centiares) cédé aux sieurs de Pierpont et consorts
et un lot 2 (de 130 hectares 57 ares 70 centiares)
cédé à Lucien Namèche. La surface restante de la
concession primitive constituait le lot du Duc (d’Arenberg).
La déchéance du lot 1 a été prononcée le 25 octobre
1927, celle du lot 2, le 14 juillet 1924. La déchéance du
lot du Duc n’a pas pu être conduite à bonne fin.
Concession du Chant d’Oiseaux
La concession des mines de fer oligiste dite du « Chant
d’Oiseaux » gisant sous une étendue superficielle
de 603 hectares environ, sous les communes de
Landenne-sur-Meuse, de Seilles et de Vezin a été
accordée à la S.A. des minières de la Meuse le 25
juin 1919. Mais cette société exploitait le minerai de
fer bien antérieurement à l’acte de concession. L’octroi
de concession arrivera trop tard car suite à l’arrêt des
pompes à cause de la guerre, la mine avait été noyée.
l’exploitation ne fut pas reprise après la guerre.
Concession de Champion
La concession dite de « Champion » pour mines
de fer situées sous les communes de Champion et
de Vedrin sous une étendue de 234 bonniers et 50
perches carrés a été attribuée à Antoine Lalour le 30
décembre 1828 par Guillaume, Roi des Pays-Bas,
Prince d’Orange-Nassau, Grand-Duc de Luxembourg.
Concession des Maîtres de Forges et de Couthuin
La situation administrative de cette concession est
assez compliquée.
Le 28 octobre 1926, l’ingénieur en Chef-Directeur
Annexe. La situation administrative des concessions des mines de fer de la région d’Andenne
;ÃçÐ R Ù Î ±
338
Les minerais de
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plomb
et d
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. L’exploitation
des gisemen
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e fer de
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d’And
enne
des Mines (Léon Delruelle) écrivait au Gouverneur
de la province de Liège : « La mine métallique de
Couthuin appartient actuellement à la Sté Ame des
Aciéries d’Angleur et des Charbonnages belges. Elle
comprend : la concession primitive accordée par A.R.
du 1er septembre 1830 sur une étendue de 619 H 21
A (mine de fer) ; l’extension du 24 avril 1857, pour pyrite
de fer , sur 365 hectares ; celle du 10 septembre 1866,
pour le plomb & zinc, sur la même étendue ; et celle du
10 septembre 1866, pour plomb, zinc & pyrite de fer, sur
219 H 45 A, accordée comme extension de substance à
substance à la mine de houille de Couthuin. Elle s’étend
sous les communes de Couthuin, Héron, Huccorgne,
Landenne et Lavoir.
La mine métallique des Maîtres de Forges appartient
actuellement à la société civile des Maîtres de Forges.
Elle comprend la concession primitive, mine de fer,
accordée par A.R. du 1 septembre 1830, étendue 503
H 21 A. Ensuite, l’extension autorisée le 5 juillet 1866,
pour pyrite de fer, étendue de 349 H 43 A, comprise
dans la précédente ; enfin, l’extension du 15 septembre
1934, mine de fer, étendue 456 hectares. Elle s’étend
sous les communes de Couthuin, Huccorgne, Lavoir et
Moha. La concession de Lavoir étant déchue depuis le
6 juin 1929, la mine des Maîtres de Forges ne touche
que la mine de Couthuin au Sud-Ouest. Toutefois, la
mine de Moha (plomb) reste en grande partie dans la
dernière extension (fer) des Maîtres de Forges. De
même, depuis la déchéance de la mine de Velaine (15
juin 1926), la mine de Couthuin touche au Nord-Est,
celle des Maîtres de Forges et à l’Ouest, celle de Héron
(plomb, zinc, pyrite). L’extension du 10-9-1866, pour
plomb, zinc & pyrite, occupe une partie de la mine de
Houille de Couthuin. De même la concession de Héron
(plomb, zinc et pyrite) occupe une partie de celle de fer
de Couthuin. »
Le 14 avril 1927, la S.A. des Aciéries d’Angleur
et des charbonnages belges à Tilleur a cédé
à la Société civile des Maîtres de Forges les
concessions et extension accordées par arrêtés
royaux des 1er septembre 1830, 24 avril 1857, 10
septembre 1866, et constituant la mine métallique
de Couthuin, d’une contenance totale de 858
hectares 66 ares, s’étendant sous les communes
de Couthuin, Héron, Landenne et Lavoir. La Société
civile des Maîtres de Forges est autorisée à réunir
cette concession à sa concession des Maîtres
de Forges accordées par arrêtés royaux des 1er
septembre 1830, 5 juillet 1866 et 15 septembre
1924 et à enlever les épontes séparatives des
deux concessions. La concession ainsi formée
portera le nom de « Concession des Maîtres de
Forges et de Couthuin ».
Le 5 avril 1930, la société civile des Maîtres de
Forges, à Ougrée, est autorisée à céder à la S.A.
d’Ougrée-Marihaye la concession de mines métalliques
dite « Concession des Maîtres de Forges et de
Couthuin » d’une superficie de 1797 hectares 87 ares
s’étalant sous les communes de Couthuin, Héron,
Huccorgne, Landenne, Lavoir et Moha. Cette même
concession a été cédée le 6 janvier 1958 à la S.A.
Cokerill-Ougrée.
La mine de Couthuin sera définitivement fermée en
1946.
Concession de Maquelette
La concession dite de « Maquelette » pour mines de
fer situées sous les communes de Marchovelette et
de Gelbressée sous une étendue en superficie de 179
bonniers a été attribuée à Clément, Adrien, Florent,
comte de Berlaymont, le 15 août 1825 par Guillaume,
Roi des Pays-Bas, Prince d’Orange-Nassau, Grand-
Duc de Luxembourg.
Concession de Marquis de Croix
La concession dite de « Marquis de Croix » pour
mines de fer situées sous les communes de Franc-
Waret, Vezin et Gelbressée sous une étendue de
547 bonniers 77 perches et 38 aunes carrés a été
attribuée à Monsieur Charles Lidivine Marie, Marquis
de Croix, le 15 octobre 1828 par Guillaume, Roi des
Pays-Bas, Prince d’Orange-Nassau, Grand-Duc de
Luxembourg. Se basant notamment sur le fait que les
travaux d’exploitation de la mine ont pris fin en 1861,
la déchéance de la concession a été prononcée le
26 avril 1924.
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;ÃçÐ R Ù Î ±Le
s minerais de
fer, de
plomb
et d
e zinc
. L’exploitation
des gisemen
ts d
e fer de
la région
d’And
enne
Concession de Vezin
La concession des mines de pyrite de fer gisantes
dans la commune de Vezin, sous une étendue de 86
hectares 35 ares, fut octroyée le 27 novembre 1862
aux sociétés anonymes John Cockerill et d’Ougrée et
consorts. L’octroi précisait l’obligation de creusement
de deux galeries d’écoulement (l’une dont l’orifice se
trouve à Sclaigneaux, l’autre dont l’orifice se trouve
à un niveau supérieur près du village de Vezin).
Actuellement, la concession est la propriété de la
société Cockerill-Sambre.
Glossaire & notesBonnier, perche et aune correspondent respectivement
à un hectare, un are et un centiare.
Faille de Landenne. Faille introduite par Firket (1878)
sous le nom de Faille silurienne du Champ d’Oiseaux. Sur
la carte géologique de Stainier (1901), elle figure sous le
nom de Faille de Landenne. Stainier (1902, p. 6) évoque
la contribution de Firket (1878) en ces termes : « Par
une sagace étude des travaux miniers de la contrée,il
a fait valoir la nature et l’allure de cette importante faille,
qu’il a appelée la faille de Landenne… ». La raison du
changement de nom ne nous est pas connue.
Limonite. Terme englobant des hydroxydes de fer dont
la goethite et la lépidocrosite
(1) Ce mot féminin est généralement orthographié avec
un « e » (plateure).
(2) Davreux (1833, p. 180) précise que le minerai de
fer hydraté était désigné sous le nom de minerai jaune
tandis que le minerai non hydraté (« fer oligiste terreux
globuliforme ») l’était sous le nom de minerai rouge.
(3) Chant d’Oiseaux est aussi désigné par Champ(s)
d’Oiseau(x) dans de nombreux documents.
(4) Composés d’hématite = Fe2O3
(5) Composés de limonite = FeO(OH).nH2O
(6) Aussi orthographié Houssoi et Houssois. L’orthographe
utilisée dans cet article est celle de Delmer (1912).
(7) Henin est aussi orthographié Hennin par Delmer
(1912) et Stainier (1902).
(8) La ferme de Montigny est repérée sur la carte
topographique IGN à 1:10 000 de 1963.
(9) L’orthographe est celle des arrêtés royaux. Mais on
trouve aussi les orthographes Beauloy, Bolloy et Boloye
ainsi que Grandcelles et Grand-Celles dans divers
documents.
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;ÃçÐ R Ù Î ±
340
Les minerais de
fer, de
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et d
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ts d
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