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L’Affaire Dreyfus 135 livres, affiches, journaux, éphéméras et manuscrits Charles Paul Renouard , La Haie du déshonneur, Rennes, 1899 CATALOGUE 10

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l’Affaire Dreyfus 135 livres, af fiches, journaux,

éphéméras et manuscrits

Charles Paul Renouard , La Haie du déshonneur, Rennes, 1899

CAtAlogue 10

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21, rue Fresnel. 75116 Parist. +33 (0)1 47 23 41 18

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Conditions de vente conformes aux usages du Syndicat de la librairie Ancienne et Moderne

et aux règlements de la ligue Internationale de la librairie Ancienne

N° de tVA. : FR21 478 71 326

l’Affaire Dreyfus 135 livres, af fiches, journaux,

éphéméras et manuscrits

CAtAlogue 10

N° 78, Dequesne. L’île du Diable. Aquarelle signée.

Some of these items will be exhibited at the next New York Book Fair [Booth C19] as shown by the mention [NYBF] next to their price.

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this catalogue on the Dreyfus Affair results from various sources. Its core is made up of a rich collection of posters and ephemera that we were fortunate to acquire en bloc and is undoubtedly the most original part of this set; its visual power

is the most striking. We then enriched it with «items» that we owned or that confrère booksellers were kind enough to entrust to us. our thanks go to them.

In the end, the attempt to put together this collection on the Dreyfus Affair seems to have been quite successful. In this field, as in many others, completeness is by nature impossible, such was the violence of the polemic that took over France during the twelve years of the tragedy (1894-1906) that could create a substantial increase of all kinds of publications. obviously this catalogue fails through some of its shortcomings. For instance: Notre Jeunesse by Charles Péguy which was published in 1910 and of which we were unable to find a presentable copy, the under-representation of fine copies of the works of Bernard lazare or the quasi absence of manuscripts like that of the famous suite of antisemistic lithographs called Le Musée des Horreurs. But, in the end, the succession of works arranged in chronological order of their publication, whether they were Dreyfusards or anti-Dreyfusards, present a precious portrayal of one of the most serious crises that France had ever known.

The constraints of the maquette and the usual urgency of the work of booksellers made us take, inside of a same year, a few liberties with the rigors of the chronological order. May the reader forgive us for this. This «series», to use the old name of the first collections of aldines, nevertheless manages to show that from the time of the publication of J’accuse in January 1898, the Affair changed dimension: the rhythm and the number of the various publications become overwhelming.

We would like to firstly sell this collection en bloc and are therefore offering it to a few close contacts (cumulative asking price of each item being € 137.500), but at some point, the itemised sale of this catalog will have to occur. Some of these items will be exhibited at the next New York Book Fair as shown by the mention [NYBF] next to their price.

Finally, let’s note that the violence of some of the antisemistic publications of the time, which is sometimes forgotten today, should remind us beyond the shock that they create, that the worst is always possible.

Paris, February 2018

Ce catalogue sur l’Affaire Dreyfus procède de différentes sources. Son noyau est d’abord formé par une collection riche en affiches et éphéméras que nous avons eu la chance d’acquérir en bloc. C’est sans doute la part la plus originale de cet

ensemble ; celle dont le pouvoir visuel est le plus frappant. Nous l’avons ensuite enrichie par des « items » que nous possédions en propre ou par ceux que des confrères libraires nous ont aimablement confiés. Nous les en remercions ici.

Au bout du compte, la tentative de réunir cet ensemble sur l’Affaire Dreyfus semble assez réussie. Dans ce domaine, comme dans bien d’autres, l’exhaustivité est par nature impossible, tant la violence de la polémique qui a emporté la France durant les douze années du drame (1894-1906) a pu créer une inf lation considérable de publications de toutes sortes. À l’évidence, ce catalogue pèche par certains de ses manques. Nous pensons à Notre Jeunesse de Charles Péguy, publié en 1910, dont nous n’avons pu trouver d’exemplaire présentable, à la sous-représentation de grands exemplaires des œuvres de Bernard lazare, à la quasi absence de manuscrits comme à celle de la fameuse suite de lithographies antisémites appelée Le Musée des Horreurs. Mais, au final, la succession des ouvrages classés dans l’ordre chronologique de leur parution, qu’ils soient dreyfusards ou antidreyfusards, présente un tableau précieux de l’une des plus graves crises que la France ait jamais connue.

les contraintes de la maquette et l’urgence habituelle du travail des libraires nous ont fait prendre, à l’intérieur d’une même année, quelques libertés avec les rigueurs de l’ordre chronologique. Que le lecteur nous le pardonne. Cette « série », pour reprendre le nom ancien donné aux premières collections d’éditions aldines, parvient néanmoins à montrer qu’à partir de la publication de J’accuse, en janvier 1898, l’Affaire change de dimension : le rythme et le nombre des différentes publications devient alors infernal.

Nous souhaiterions d’abord vendre cette collection en bloc ; le cumul des prix marqués étant de €137.500. Aussi la proposons-nous à quelques proches. Mais à un moment, la vente au détail du catalogue devra se produire. Certains de ses numéros seront exposés à la prochaine foire de New York comme l’indique alors la mention [NYBF] figurant à côté de leur prix.

Signalons pour finir que la violence, parfois oubliée aujourd’hui, de certaines publications antisémites d’alors, doit nous rappeler, au-delà du choc qu’elles entraînent, que le pire est toujours possible.

Paris, février 2018

INTRODUCTION

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1894

26 septembre : le commandant Henry chargé du contre-espionnage arrive avec le fameux « bordereau » à la « Section de Statistique » (service d’espionnage et de contre-espionnage au ministère de la guerre) dirigée par le lieutenant-colonel Sandherr. C’est une lettre adressée à von Schwartzkoppen, l’attaché militaire allemand en poste à Paris. une enquête est ouverte par le ministère.

6 octobre  : l’enquête interne conclut que l’auteur du bordereau appartient à l’État-major. les soupçons se portent sur le capitaine Alfred Dreyfus, dont l’écriture semble analogue.

9 octobre  : le général Mercier, ministre de la guerre, fait ouvrir une enquête officielle.

15 octobre  : le capitaine Dreyfus est arrêté au ministère de la guerre par le commandant du Paty de Clam.

29 octobre  : La Libre Parole, journal antisémite, diffuse l’information de l’arrestation d’un officier français pour haute trahison.

Novembre-décembre  : la presse nationaliste et antisémite orchestre une vaste campagne.

19 au 21 décembre : le procès du capitaine Dreyfus en Conseil de guerre a lieu à huis clos.

22 décembre : Alfred Dreyfus est condamné à l’unanimité à la dégradation et à la déportation à perpétuité en guyane pour haute trahison. en toute illégalité, un « dossier secret » a été transmis la veille à la Cour par le commandant du Paty de Clam, à l’insu de la défense et de l’accusé.

31 décembre : la Cour de cassation rejette le pourvoi déposé par Alfred Dreyfus.

1895

5 janvier : dégradation du capitaine Dreyfus dans la cour de l’École militaire

15 janvier : le gouvernement Dupuy est renversé. le général Mercier quitte le ministère. le général Zurlinden le remplace.

17 janvier : Dreyfus part pour Saint-Martin-de-Ré.

9 février : une loi fixe un second lieu de détention dans une enceinte fortifiée aux îles du Salut (guyane).

ChRONOlOgIe sUCCINCTe De l’affaIRe DReyfUs14 avril : Dreyfus arrive à l’île du Diable, en guyane.

14 juillet : le chef de bataillon Picquart devient chef du Service de Renseignement, en remplacement du colonel Sandherr, gravement malade.

1896

2 mars : Picquart découvre le « petit-bleu » écrit par Schwartzkoppen et adressé au commandant esterhazy. l’enquête du colonel Picquart sur esterhazy conclut qu’il est l’auteur du bordereau.

29 avril : le général Billot devient ministre de la guerre dans le cabinet Méline.

5 août : Picquart annonce à ses supérieurs et au ministre que le bordereau est de la main d’esterhazy.

31 août : Picquart étudie le « dossier secret ».

1er septembre  : Picquart annonce à ses supérieurs que le «  dossier secret  » ne contient aucune preuve contre Dreyfus.

14 septembre : le journal l’Éclair, en voulant prouver de manière « irréfutable » la culpabilité de Dreyfus, révèle malgré lui la communication illégale de pièces secrètes aux juges du Conseil de guerre, manœuvre totalement illégale.

16 septembre : Mme lucie Dreyfus demande la révision du procès de son mari pour violation des règles de procédure militaire.

1er novembre : le commandant Henry décide d’enrichir le dossier Dreyfus par des pièces qui se révèleront fausses. l’une des pièces sera dénommée le «  faux Henry ».

6 novembre : une brochure de Bernard lazare initulée Une erreur judiciaire. La vérité sur l’Affaire Dreyfus paraît à Bruxelles.

10 novembre : Le Matin publie un fac-similé du bordereau.

14 novembre : le lieutenant-colonel Picquart est écarté et nommé en tunisie.

1897

21-29 juin  : Picquart confie, sous le sceau du secret, ses découvertes à louis leblois, son ami avocat.

13 juillet  : leblois se confie à Scheurer-Kestner, vice-président du Sénat et le convainc de l’innocence de Dreyfus.

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16 octobre : les officiers gonse, Henry et du Paty de Clam, décident de protéger esterhazy en le prévenant des accusations dont il va être l’objet.

11 novembre : Mathieu Dreyfus a appris, grâce au banquier Castro, l’identité de l’auteur du bordereau. Il va trouver Scheurer-Kestner, qui lui confirme l’information.

16 novembre : les journaux du matin publient une lettre de Mathieu Dreyfus au ministre de la guerre, dénonçant esterhazy comme l’auteur du bordereau. ouverture d’une enquête.

25 novembre  : Zola publie son premier article en faveur de Dreyfus dans Le Figaro.

28 novembre : Le Figaro publie des extraits de lettres d’esterhazy. Dans la lettre du Uhlan, il affirme rêver d’entrer à Paris à la tête d’un régiment de cavalerie et de sabrer cent mille Français.

14 décembre : Zola publie la Lettre à la jeunesse, après avoir publié Procès-verbal dans Le Figaro.

1898

11 janvier  : le Conseil de guerre, qui avait prononcé le huis clos, vote l’acquittement d’esterhazy à l’unanimité.

13 janvier : Zola publie J’accuse, dans L’Aurore. le colonel Picquart est condamné à soixante jours de forteresse et incarcéré au mont Valérien.

18 janvier : le général Billot porte plainte contre Émile Zola et L’Aurore.

7 février : le procès d’Émile Zola débute devant la Cour d’assises de la Seine.

23 février  : Émile Zola est condamné pour diffamation à la peine maximale, soit un an de prison ferme et 3 000 francs d’amende.

25 février  : le colonel Picquart est mis en réforme. la Ligue française pour la défense des droits de l’ homme et du citoyen est créée.

9 mars : le procès intenté à Zola par les trois experts en écritures mis en cause par J’accuse a lieu devant la 9e chambre correctionnelle.

2 avril  : la Chambre criminelle de la Cour de cassation casse et annule le jugement du 23 février précédent pour vice de forme.

8 avril : le Conseil de guerre porte plainte dans les formes contre Émile Zola. le nouveau procès a lieu en juillet.

16 juin : la Cour de cassation rejette le pourvoi en cassation formé par Fernand labori le 23 mai.

7 juillet : Cavaignac, nouveau ministre de la guerre, affirme dans un discours à la Chambre, détenir les preuves irréfutables de la culpabilité de Dreyfus au travers de trois documents extraits du « dossier secret ».

9 juillet : Picquart s’adresse par écrit au président du Conseil en précisant que sur les trois pièces présentées par Cavaignac, deux sont volontairement mal datées et la troisième est un faux. le ministre porte plainte contre leblois et Picquart, conformément aux lois sur l’espionnage.

13 juillet : Picquart est écroué à la Santé.

18 juillet  : Émile Zola est à nouveau condamné aux Assises. Il s’enfuit en Angleterre pour échapper à la prison.

10 août : Jean Jaurès écrit une série d’articles dans La Petite République (intitulés Les Preuves).

12 août  : à la suite d’une demande du procureur Feuilloley, la chambre des mises en accusation rend un arrêt de non-lieu en faveur d’esterhazy. Il est remis en liberté.

13 août  : le «  faux Henry  » est découvert par le capitaine Cuignet, attaché militaire de Cavaignac, à la lueur d’une lampe.

30 août : le lieutenant-colonel Henry passe aux aveux en présence du ministre Cavaignac ; il est arrêté sur le champ et conduit au Mont-Valérien.

31 août : Henry se suicide dans sa cellule, la gorge tranchée au rasoir.

3 septembre : Cavaignac démissionne.

22 septembre : le colonel Picquart est écroué à la prison du Cherche-Midi.

27 octobre : la chambre criminelle de la Cour de cassation commence l’examen de la demande en révision.

29 octobre  : elle déclare la demande recevable et décide de procéder à une enquête.

1899

6 janvier  : Jules Quesnay de Beaurepaire, président de la chambre civile de la Cour de cassation, accuse la chambre criminelle de partialité envers le colonel Picquart et réclame une enquête.

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1900 à 1906

24 décembre 1900 : le Sénat vote la loi d’amnistie sur tous les faits concernant l’Affaire Dreyfus. les auteurs militaires et civils du complot ne seront jamais poursuivis.

29 septembre 1902 : Émile Zola meurt à Paris des suites d’une intoxication au monoxyde de carbone dans son appartement.

5 octobre 1902  : Émile Zola est enterré au cimetière Montmartre. Anatole France prononce un discours : « envions-le, il fut un moment de la conscience humaine. »

26 novembre 1903 : Alfred Dreyfus écrit au garde des Sceaux pour demander la révision du procès de Rennes.

1904-1906 : la Cour de cassation entame une procédure et procède à une enquête minutieuse.

12 juillet 1906 : la Cour de cassation, toutes chambres réunies, annule sans renvoi le jugement du Conseil de guerre de Rennes, et affirme que la condamnation portée contre Alfred Dreyfus a été prononcée « à tort ».

13 juillet 1906 : la Chambre vote une loi réintégrant Dreyfus dans l’armée avec le grade de chef d’escadron et Picquart avec le grade de général de brigade.

21 juillet 1906 : Alfred Dreyfus est fait chevalier de la légion d’honneur.

9 février : la chambre criminelle clôt son enquête sur la révision.

16 février : Félix Faure, adversaire déterminé de la révision, meurt.

31 mars  : Le Figaro commence la publication du procès-verbal de l’enquête réalisée par la chambre criminelle de la Cour de cassation.

24 avril : les auditions de la Cour de cassation débutent.

1er juin : Du Paty de Clam est arrêté.

3 juin  : la Cour de cassation annule le jugement de 1894 et renvoie Dreyfus devant un nouveau Conseil de guerre.

13 juin : Picquart obtient un non-lieu.

9 juin : Alfred Dreyfus quitte l’île du Diable.

1er juillet : Dreyfus est enfermé dans la prison militaire de Rennes à son arrivée en France.

18 juillet  : Le Matin publie un récit d’esterhazy, dans lequel il reconnaît être l’auteur du bordereau, mais « sous la dictée », obéissant aux ordres de ses chefs.

7 août : le procès d’Alfred Dreyfus est ouvert devant le Conseil de guerre de la Xe région militaire de Rennes.

14 août  : à Rennes, l’avocat Fernand labori est victime d’une tentative d’assassinat.

8 septembre  : edgar Demange plaide seul car Fernand labori a renoncé à sa plaidoirie dans l’ intérêt de Dreyfus.

9 septembre : Alfred Dreyfus est à nouveau condamné, à dix ans de réclusion, mais cette fois, avec « circonstances atténuantes ».

19 septembre  : Alfred Dreyfus est gracié par le président de la République, Émile loubet.

17 novembre  : le gouvernement dépose une loi d’amnistie dont l’annonce déclenche de vives critiques car elle met à l’abri de poursuite tous les instigateurs de l’Affaire.

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[1] 7178 MIReCOURT, eugène de. RothschildParis, Librairie des contemporains, 1870

uN teXte PleIN De FIel. Bel eXeMPlAIRe, SouS SA CouVeRtuRe JAuNe In-12 (140 x 92 mm). Portrait de James de Rothschild. BRoCHÉ sous sa couverture jaune

eugène de Mirecourt (1812-1880) est un célèbre pamphlétaire du XIXe siècle doté d’une plume acerbe. Il dénonça d’abord l’usage de «nègres» par Alexandre Dumas, puis s’attaqua aux personnalités littéraires et politiques au travers de différentes séries à grand tirage. Ici, James de Rothschild fait les frais de sa plume.

[2] 7436 DRUMONT, ÉdouardLettre autographe signée à Georges CharpentierParis, 12 mai 1882

AuX SouRCeS De lA DÉteStAtIoN De ZolA PAR DRuMoNt, DÈS 1882 «Quoique j’ai beaucoup abusé de votre obligeance (...) ne vous serait-il pas possible de m’envoyer encore trois exemplaires de Mon vieux Paris ? Vous avez vu que j’avais transmis Pot Bouille au ... [illisible] qui en a parlé. la réclame est toujours faite, quant à moi j’en éprouvais comme une sorte de répulsion physique à en parler (...) mes respects, je vous prie, à Mme Charpentier», 2 pp. in-8, à l’encre brune[joint :] une autre l.a.s. du même à un destinataire inconnu : «vous avez parfaitement raison de me prévenir (...) malgré le proverbe qui dit «abondance de chiens ne nuit pas», je trouve qu’il y a assez de chiens», 1er novembre 1904, 1 p. in-12 sur papier à en-tête de «La Libre parole»

georges Charpentier, «l’éditeur des naturalistes», tenait avec sa femme un salon très fréquenté. C’est elle et leurs enfants, Paul et georgette, que Renoir a peints dans la célèbre toile Madame Charpentier et ses enfants.

[3] 7479 DRUMONT, ÉdouardLa France juive. Essai d’histoire contemporaine. Édition illustrée Paris, Librairie Blériot, s. d. (1886)

In-4 (270 x 180mm). (4)-948 pp, table détaillée, index des noms cités et 6 pp de table des gravures. IlluStRAtIoN : portrait de Drumont en frontispice, 196 gravures de scènes, de vues, portraits, cartes et plans. RelIuRe De l’ÉPoQue. Dos de basane brune. Reliure usée

[4] lazare (Bernard). Les Quatre Faces. Paris & Bruxelles, Librairie de l’Art indépendant & Paul Lacomblez, 1891

ÉDItIoN oRIgINAlePlaquette in-12, brochée. 16 pp. Débrochée avec petits manques de papier dans les marges

Premier livre de l’auteur. Fragile plaquette

[5] 7480 DRUMONT, ÉdouardLa France juive. Essai d’histoire contemporaineParis, Librairie Blériot, 1892

eXeMPlAIRe QuelCoNQue, MAIS touJouRS utIle À lIRe Édition parue en livraison, avec la couverture de la première livraison. In-4 (266 x 180mm). (4)-948 pp, table détaillée, index des noms cités et 6 pp de table des gravures. IlluStRAtIoN : portrait de Drumont en frontispice, 196 gravures de scènes, de vues, portraits, cartes et plans et une planche dépliante en couleurs à la fin «Portrait du juif errant». RelIuRe De l’ÉPoQue. Dos de basane rougeReliure usée

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[6] 7397 WIlleTTe, adolphe léon[affiche]. Élections législatives du 22 septembre 1889 - Ad. Willette candidat antisémite - IXe arrondissement de Paris

[Paris], Willette, 79 rue Rochechouart, [1889]

l’ANtISÉMItISMe AVANt l’AFFAIRe.

teRRIBle AFFICHe Du tAleNtueuX ADolPHe WIllette, ARtISte et CANDIDAt ANtISÉMIte.

eN PARFAIt ÉtAt PReMIeR tIRAge de cette lithographie

In-folio (1320 x 940mm)tIRAge : il s’agit du tirage A et non de celui connu sous le nom de tirage B, lorsque l’affiche fut rééditée par les Allemands en 1942-1943 dans un format plus grand. l’exemplaire du tirage B du Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme mesure 1970 x 1175mm (Inv 2001.13.002), tandis que celui du tirage A mesure, comme le nôtre, 1334 x 992mm (Inv. 2001.13.001 ; l’exemplaire du MAHJ est en mauvais état, car abîmé avec nombreuses lettres de gauche reprises à la plume)ÉtAt : l’affiche est en parfait état, imprimée sur son papier mince. elle n’a pas été entoilée. elle est légèrement rognée dans ses marges, sans manque si ce n’est au trait de gravure

Adolphe léon Willette (1857-1926) est un grand affichiste et dessinateur français, au talent certain et l’une des figures de proue du Montmartre «fin de siècle». guillaume Apollinaire comptait parmi ses admirateurs, comme il l’écrira, sans pour autant adhérer à ses idées : «l’art de Willette consiste surtout en une alliance charmante de l’esprit et de la poésie, de la peinture et de la chanson, de l’allégorie et de la vie même.» (Chroniques d’art, 1960, p. 143). Avec Rodolphe Salis et Émile goudeau, il participa à la création du célèbre cabaret parisien «le Chat noir» sur le boulevard Rochechouart. Il y retrouve Antonio de la gandara et fréquente également Henri Rivière, Henri de toulouse-lautrec, Paul Signac, Camille Pissarro, Vincent van gogh, louis Anquetin ou georges Seurat. Il décore de nombreux cabarets et restaurants de la Butte Montmartre : l’Auberge du Clou, la Cigale, le hall du Bal tabarin, la taverne de Paris. en 1889, il décore le Moulin Rouge. la même année, en pleine affaire Boulanger, Willette se présente comme unique «candidat antisémite» aux élections législatives du 22 septembre. Il sera, aux côtés de Caran d’Ache et de Forain, virulemment antidreyfusard et l’un des principaux collaborateurs de la Libre parole d’Édouard Drumont.

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[7] 7609 ReINaCh, JosephLa Politique opportunisteParis, Charpentier, 1890

eNVoI De JoSePH ReINACH À SA Belle-SŒuR FANNY ReINACH, NÉe KANN.

HÉRItIÈRe DeS ePHRuSSI, elle CoNStRuISIt AVeC SoN MARI tHÉoDoRe ReINACH lA CÉlÈBRe VIllA KÉRYloS ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (187 x 134mm). Vignette gravée sur la page de titre

eNVoI AutogRAPHe signé :

à Mlle Fanny Kann, bien affectueux hommage, Joseph Reinach. Quatre ans après :

Faites de ce volume un livre de chevet, Vous dormirez comme une Bacchante ivre,

Ma douce amie, et j’aurai le regret De ne pouvoir changer de place avec mon livre.

RelIuRe StRICteMeNt De l’ÉPoQue SIgNÉe De H. lARD (25 rue Feydeau). Dos de maroquin bleu à coins, dos à nerfs, grands témoins conservés (sans la couverture), gardes de papier doré à motif gréco-byzantin, tranche supérieure doréePRoVeNANCe : Fanny Reinach

Joseph Reinach (1856-1921) fut l’un des grands acteurs de l’Affaire Dreyfus. Proche ami de Mathieu Dreyfus, il participa à tous les combats et en écrivit l’histoire. Il appartenait à une fratrie célèbre, ayant pour frère Salomon – l’auteur du Rameau d’or que Sigmund Freud portait en haute estime – et théodore, le bâtisseur avec sa femme Fanny de la Villa Kérylos (cf. le passionnant ouvrage d’Adrien goetz, La Villa Kérylos, 2017).

Cet exemplaire est le premier d’une série de dix tous adressés par Joseph Reinach à la seconde épouse de son frère cadet, théodore Reinach (1860-1928), le fameux archéologue et homme politique. Cette série, dans son intégralité, figure dans le présent catalogue. Après la mort de sa première femme en 1889, il se remaria en 1891 avec Fanny thérèse Kann (1870-1917), fille de Maximilien Kann et de Betty ephrussi. Fanny Reinach était donc la nièce du célèbre Charles ephrussi. elle finança la construction de la Villa Kérylos.

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[8] lazare (Bernard). Le Miroir des légendes. Paris, Alphonse Lemerre, 1892

ÉDItIoN oRIgINAlein-12, broché, non coupé. 282 pp.

[9] 7306 ZOla, ÉmileLa DébâcleParis, Charpentier-Fasquelle, 1892

SANS Doute l’uN DeS MeIlleuRS RoMANS De ZolA. l’uN DeS PluS AttAQuÉS PAR leS ANtIDReYFuSARDS. eXeMPlAIRe BIeN ÉtABlI, SuR HollANDe, À touteS MARgeS. ÉDItIoN oRIgINAleIn-12 (185 x 115mm). tIRAge : un des 330 sur papier de Hollande, celui-ci numéroté 100 (après 5 exemplaires sur peau de vélin et 33 sur japon). RelIuRe SIgNÉe De SeMet et PluMelle. Dos et coins de maroquin aubergine, dos à nerfs, tranche supérieure dorée, non rogné, couverture et dos conservés. Très légère restauration au dos de la couverture, quelques feuillets légèrement brunis

RÉFÉReNCeS : M. Clouzot, Guide du bibliophile français, p. 279 -- l. Carteret, Le Trésor du bibliophile romantique et moderne, II, p. 488 -- g. Vicaire, Manuel de l’amateur de livres du XIXe siècle, II, 215

[10] 7485 [DRUMONT, Édouard].La Libre parole illustréeParis, 14 Boulevard Montmartre, 1893-1894-1896-1897

PRÈS De 116 NuMÉRoS Du JouRNAl De DRuMoNt. DÉJÀ RARe PAR FRAgMeNtS SuR le MARCHÉ. MANQue Au SIte Du MuSÉe D’HIStoIRe Du JuDAÏSMe Deux volumes in-folio (370 x 275mm). CollAtIoN : 1893 : Première année, du n° 1 du 17 juillet 1893 au n° 25 du 30 décembre 1893 ; 2e année : du n° 26 du 6 janvier 1894 au n° 54 du 21 juillet 1894, il manque la seconde partie de l’année ; manque l’année 1895 ; manque la première partie de l’année 1896 ; 4e année : du n° 157 publié le 11 juillet 1896 au n° 181 du 26 décembre 1896 ; 5e année : du n° 182 du samedi 2 janvier 1897 au n° 219 du 18 septembre 1897. le nombre de pages par livraison passe à une date incertaine de 16 à 8. RelIuReS NoN uNIFoRMeS De l’ÉPoQue. Dos de percaline à coins

[11] 7608 ReINaCh, JosephL’Éloquence Française depuis la Révolution jusqu’à nos jours. Textes de lecture, d’explication et d’analyse pour la classe de première

(Lettres).

Paris, Delagrave, 1894

eNVoI De JoSePH ReINACH À SA Belle-SŒuR FANNY ReINACH, FeMMe De tHÉoDoRe ReINACH ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (187 x 134mm). Vignette gravée sur la page de titre

eNVoI AutogRAPHe signé : « À ma chère et charmante Fanny »

RelIuRe StRICteMeNt De l’ÉPoQue SIgNÉe De H. lARD (20 rue Feydeau). Dos de maroquin bleu à coins, dos à nerfs, témoins conservés (sans la couverture), gardes de papier doré à motif gréco-byzantin, tranche supérieure doréePRoVeNANCe : Fanny Reinach

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[12] 7346 CleMeNCeaU, georgesLa Mêlée socialeParis, Bibliothèque-Charpentier, 1895

AVeC eNVoI À lA MÈRe et À lA SŒuR Du CRItIQue D’ARt guStAVe geFFRoY, le MeIlleuR AMI De geoRgeS CleMeNCeAu.

SoN PReMIeR ouVRAge De lIttÉRAtuRe PuBlIÉ ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (185 x 115mm)tirage sur papier d’édition, légèrement jaunieNVoI AutogRAPHe signé sur le faux-titre :

à Madame Geffroyà Mademoiselle Delphine GeffroyHommage de respectueuse amitié

RelIuRe De l’ÉPoQue. Bradel de percaline rouge, plats de papier marbré, couverture conservée

Exemplaire de condition modeste mais agréable

gustave geffroy (1855-1926) fut l’un des plus proches collaborateurs et amis de georges Clemenceau. l’envoi porté sur cet exemplaire s’adresse à la fois à la mère et la sœur du critique. elles répondaient toutes deux au même prénom de Delphine. geffroy participa à l’aventure de la revue La Justice dès 1880. Son directeur, Clemenceau, l’avait embauché à «100 francs par mois, avec lesquels il devait faire vivre sa mère et sa sœur (...) Nous ne nous sommes plus quittés. Il m’aimait, oui, oui, il m’aimait bien, moi aussi je l’aimais bien» (Dictionnaire Clémenceau).

Passionné d’art alors contemporain (les impressionnistes), geffroy lui servit de guide dans ce milieu fermé, et lui présenta Claude Monet. en 1883, geffroy était devenu un intime des goncourt. «À partir de 1884, il présente à Clemenceau Daudet, Rodin, Mirbeau (...) il le fait inviter au banquet goncourt le 1er mars 1895». Clemenceau «trône à la table d’honneur avec de nombreuses personnalités parmi lesquelles Zola, Heredia, Rodin, France, Mirbeau et Mallarmé». Il fait un discours dans lequel il présente sa théorie artistique sur le rôle social du roman : «deux jours plus tard, le 3 mars, Clemenceau publie son premier ouvrage, La Mêlée sociale, et entre en littérature».

Ce livre a été republié en 2014, avec une préface de Jean-Noël Jeanneney : «Recueil soigneusement fabriqué, La Mêlée sociale est à la fois l’expression de la pensée politique, économique et sociale de georges Clemenceau, et la feuille de route de tous ses combats à venir».

RÉFÉReNCeS : Dictionnaire Clemenceau, préf. de J.-N. Jeanneney, dir. S. Brodziak et S. tomei, Paris, 2017 -- La Mêlée sociale, Paris, Honoré Champion, 2014

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[13] 7470 laZaRe, BernardLettres Prolétariennes... Antisémitisme et révolutionArcis-sur-Aube, Typographie Frémont, mars 1895

RARe BRoCHuRe De BeRNARD lAZARe PReMIÈRe ÉDItIoNIn-12 (170 x 118mm). 15 pp. BRoCHÉ, sous sa couverture rouge brique imprimée de l’époque qui porte dans le coin supérieur gauche le numéro «1». Débroché... et fatigué, à relier. RÉFÉReNCeS : R. Bianco, Répertoire des périodiques anarchistes de langue française : un siècle de presse anarchiste d’expression française, 1880-1983, Aix-Marseille, 1987 et https://cgecaf.ficedl.info/?mot4176

Cette revue éphémère fondée et rédigée par Bernard lazare ne connut qu’un seul numéro, celui-ci. Aucun

exemplaire ne semble être passé sur le marché tel qu’internet le recense. Dans les collections publiques, on la trouve à Paris (BnF), genève (BPu), Harvard (Houghton library) mais pas à Yale ni à la Bibliothèque du Congrès, ni à la British library. 1894 marque le sommet de la trajectoire anarchiste de Bernard lazare - il a édité les Œuvres de Bakounine en 1894. Au printemps 1895, lazare entre dans le combat dreyfusard en rédigeant un mémoire destiné à la famille. en 1896, il se battra en duel avec Édouard Drumont.

[14] lazare (Bernard). Une erreur judiciaire. La Vérité sur l’affaire Dreyfus. Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, 1896

ÉDItIoN oRIgINAlePlaquette in-12, bradel demi vélin crème, couverture (reliure de l’époque). 24 pp. 2 ff. Détachés, couverture doublée avec un manque supérieur de papier

Cette incontournable publication déclenche l’Affaire et conduit Zola à s’engager pour Dreyfus. Particulièrement rare.

[15] 7606 ReINaCh, JosephDémagogues et socialistesParis, Léon Chailley, 1896

eNVoI De JoSePH ReINACH À SA Belle-SŒuR FANNY ReINACH ÉDItIoN oRIgINAleIn-12 (187 x 134mm). Vignette gravée sur la page de titre. eNVoI AutogRAPHe signé : « À ma chère Fanny, bien tendrement »

RelIuRe StRICteMeNt De l’ÉPoQue AttRIBuABle À H. lARD. Dos de maroquin bleu à coins, dos à nerfs, grands témoins conservés (sans la couverture), gardes de papier doré à motif gréco-byzantin, tranche supérieure doréePRoVeNANCe : Fanny Reinach

Recueil des tribunes politiques de Joseph Reinach de février 1894 à novembre 1895.

[16] 7440 [le RIRe].À l’eau ! À l’eau ! ou Tout-Paris sur la plageParis, Le Rire, juillet 1895

In-folio (620 x 450mm). 2 pp. Au recto grand dessin humoristique de C. léandre gravé par l. Bordier

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[17] 7107 PÉgUy, Charles (sous le pseud. de Pierre Deloire)

De la Cité SocialisteParis, Librairie de la «Revue Socialiste», [août 1897]

le PReMIeR lIVRe De CHARleS PÉguY. Bel eXeMPlAIRe, BRoCHÉ ÉDItIoN oRIgINAle. In-12 (195 x 127mm). 7 pp. BRoCHÉ. Couverture vert d’eau. Papier cassant, comme toujours

Charles Péguy a écrit cet essai alors qu’il était étudiant rue d’ulm. Sa cité socialiste «sera la moins imparfaite possible des cités humaines possibles».

[18] 7582 PÉgUy, CharlesJeanne d’ArcParis, Librairie de la revue socialiste, 1897

PÉguY AVANt J’ACCUSE teNte D’ARRACHeR le SYMBole De JeANNe D’ARC À lA DRoIte. eNVoI À l’uN DeS IMPRIMeuRS De l’ouVRAge ÉDItIoN oRIgINAle sans grand papierIn-8 (165 x 256 mm)

eNVoI AutogRAPHe SIgNÉ :

Pour Ernest Payen, Charles Péguy

BRoCHÉ, sous sa couverture d’origine

Plis au dos et sur la couverture, petite fente aux mors

l’ouvrage fut imprimé par Richard et Husson, 9 rue du Pont à Suresnes. Par souci d’exhaustivité caractéristique de Péguy, la liste des ouvriers imprimeurs de l’ouvrage suit l’achevé d’imprimé. ernest Payen (1887-1942) fut l’un d’eux avant de devenir Maître imprimeur, et, en décembre 1901, de prendre la direction de l’Imprimerie de Suresnes. Il devint alors l’unique éditeur des Cahiers de Quinzaine jusqu’à la disparition de Péguy. Il dirigera par la suite les Établissements lithographiques Debar et Cie à Épernay.

[19] 7414 ZOla, ÉmileLettre à la jeunesseParis, Eugène Fasquelle, 1897

PlAQuette RARe D’uN teXte PuBlIÉ uN MoIS AVANt J’ACCUSE. eXeMPlAIRe BIeN ÉtABlI PAR DeVAuCHelle ÉDItIoN oRIgINAle

In-8 (227 x 140mm).16 pp., édité dans la collection de Fasquelle titrée : «Humanité. Vérité. Justice. l’Affaire Dreyfus»RelIuRe SIgNÉe De DeVAuCHelle. Demi maroquin brun à coins, dos long, couverture jaune conservée

Beau texte de Zola publié le 14 décembre 1897, quelques semaines avant J’accuse : «où allez-vous jeunes gens, où allez-vous étudiants ?»

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[20] 7400 ZOla, ÉmileJ’accuse...! Lettre au Président de la RépubliqueParis, L’Aurore, jeudi 13 janvier 1898

le touRNANt : J’ACCUSE

livraison in-plano de deux feuillets (617 x 450mm) paginés 1-4. le texte paraît en première page sur six colonnes et occupe deux colonnes de la seconde page. Protégé dans une chemise transparente contrecollée sur un carton blanc

Quelques déchirures d’usage aux plis, sans manque, avec restaurations, un peu usé

le célèbre article d’Émile Zola, J’accuse, fut écrit à la hâte dans les quelques jours qui précédèrent le 13 janvier. le titre fut trouvé au dernier moment par georges Clemenceau. Il s’étale, «énorme et provocateur» (B. Forgeot). Mais la gestation de J’accuse fut précédée par divers événements et publications. en janvier 1898, Zola avait depuis longtemps tout en tête.

Au départ éloigné de la cause, il change d’avis dans les derniers mois de 1897. le 6 novembre, il rencontre Bernard lazare qui lui présente les dernières analyses détaillées du «bordereau», faux en écriture évident. le 13 novembre, il déjeune avec le vice-président du Sénat, Scheurer-Kestner, qui achève de le convaincre. le 24 novembre paraît dans Le Figaro le premier article de Zola précisément intitulé «M. Scheurer-Kestner». S’ensuivent deux autres articles les 1er et 5 décembre : «le Syndicat» et «Procès-verbal». l’histoire de l’Affaire est maintenant exposée par Émile Zola, grande figure du Paris littéraire d’alors. Le Figaro subit des pressions et lâche Zola. Il se tourne vers son éditeur Fasquelle qui publie Lettre à la jeunesse le 14 décembre et Lettre à la France le 7 janvier 1898.

tout est désormais en place pour la grande synthèse du 13 janvier. Ce sera J’accuse publié par L’Aurore, journal de Clemenceau et d’ernest Vaughan. le 10 janvier a commencé le procès du sombre esterhazy ; le huis-clos a été immédiatement réclamé. le 11 janvier, le Conseil de guerre vote à l’unanimité l’acquittement d’esterhazy. le sentiment d’effondrement et d’abattement domine chez les dreyfusards. le jeudi 13 janvier, Zola «accuse» et démonte point par point la procédure. Il met en cause les généraux, les experts en écriture, l’État-major et les Conseils de guerre de 1894 et 1898. en tête de chaque paragraphe, la litanie des « J’accuse » scande le réquisitoire. Il accuse sans preuves puisqu’il les réclame à la justice en démolissant celles de la culpabilité jusqu’ici reconnues. Pour la première fois, le public dispose d’une véritable histoire de l’Affaire. le but de l’écrivain est d’être poursuivi : «Qu’on ose donc me traduire en Cour d’assises et que l’enquête ait lieu au grand jour ! J’attends.» Zola sait qu’il tombe sous le coup de la loi sur la liberté de la presse de juillet 1881. Mais le succès est considérable. le tirage de 300.000 exemplaires s’écoule ; 200.000 exemplaires sont vendus dès les premières heures. l’agitation antisémite prend alors, en réaction, une ampleur inédite. Surtout en Algérie : Zola est brûlé en effigie, il y

a deux morts et les magasins juifs sont pillés. «François Mauriac raconte que, petit garçon, il ne s’étonna par que son pot de chambre fût appelé «Zola»» (cité par J.-D. Bredin, L’Affaire, p. 393). D’un autre côté, les pétitions dreyfusardes s’enchaînent dans les journaux, principalement dans L’Aurore. elles réclament la révision du procès.

le 18 janvier, Jean-Baptiste Billot, ministre de la guerre, déposera plainte pour diffamation. Zola sera condamné, incapable de prouver son accusation que le Conseil de guerre avait acquitté esterhazy sur ordre. Il dût prendre le chemin de l’exil.

Désormais, l’espoir a changé de camp. Selon Charles Péguy, «le choc fut si extraordinaire que Paris faillit se retourner (...) Il y eut un sursaut (...) la bataille pouvait recommencer.» De France et de l’étranger parvinrent des milliers de lettres et de marques de soutien. Zola publia bientôt d’autres textes qui seront tous regroupés dans La Vérité en marche, en 1901.

le manuscrit autographe de J’accuse est conservé à la Bibliothèque nationale de France.

RÉFÉReNCeS : En français dans le texte, 1990, n° 297 -- M. Drouin, L’Affaire Dreyfus, p. 293-299 -- A. Pagès, Émile Zola, un intellectuel dans l’Affaire Dreyfus, 1991 -- Dictionnaire d’Émile Zola, pp. 195-197

[On joint au célèbre numéro de janvier ceux du procès Zola de février] :

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Suite :

7403 Zola en Cour d’Assises. Lettres du général Gonse

Paris, L’Aurore, Mercredi 9 février 1898

livraison in-plano de deux feuillets (617 x 450mm) paginés 1-4. le texte paraît sur six colonnes. la partie consacrée au procès concerne 3 pp. et demi. Protégé dans une chemise transparente contrecollée sur un carton blanc

Déchirures restaurées aux plis surtout dans la partie haute du document, sans manque

le procès Zola en cour d’assises se tint du 7 au 23 février 1898 puis du 31 mars au 2 avril. Ce numéro de L’Aurore publie les lettres du général gonse au colonel Picquart, le compte rendu de la deuxième audience du procès, le témoignage de Madame Dreyfus. les témoins sont interrogés par Me labori. la Cour questionne Zola. Ce numéro publie en outre dans leur intégralité les longues déclarations de leblois et Scheurer-Keustner.

7404 Zola en Cour d’Assises. La Pièce secrète - déposition de M.

Trarieux

Paris, L’Aurore, jeudi 10 février 1898

«oN S’eSt MASSACRÉ eN AlgÉRIe eN l’HoNNeuR Du DIeu De DRuMoNt» Quelques déchirures d’usage aux plis, sans manque, avec restaurations

Ce numéro de L’Aurore publie les dépositions des généraux gonse et

Mercier, comme celle de ludovic trarieux. le sujet est bien celui des pièces secrètes auxquelles le Conseil de guerre de 1894 aurait eu accès : «Si des pièces en dehors de celles qui avaient été communiquées au prévenu et à sa défense avaient pu être, en effet, soumises aux juges et inf luencer leur décision, il n’y avait pas de raison d’État, à mon sens tout au moins, qui pût expliquer une inégalité pareille» (l. trarieux, p. 2, col. 4)

7405 Zola en Cour d’Assises. La Peur de la lumière. - Silence

aux témoins

Paris, L’Aurore, vendredi 11 février 1898

lA PRÉVAleNCe FuNeSte De l’AutoRItÉ De lA CHoSe JugÉe

Cette fois-ci, le journal retranscrit les dépositions des colonels du Paty de Clam et Henry, du général de Pellieux. les interventions de trarieux et d’Albert Clemenceau, avocat de L’Aurore et frère de georges, de Fernand labori, avocat de Zola, sont marquées par le constat que la Cour refuse de s’attaquer à la chose jugée : «l’accusation peut se produire, la contradiction n’est pas possible» (Clemenceau).

7406 Zola en Cour d’Assises. Déposition du colonel Picquart

Paris, L’Aurore, samedi 12 février 1898

ZolA : «oN Peut SeRVIR lA FRANCe PAR l’ÉPÉe et PAR lA PluMe»

la déposition remarquable du colonel Picquart s’étend sur près de six colonnes. elle est marquée d’ovations et par la colère des membres de l’État-major. la contradiction entre justice militaire et justice apparaît de nouveau : «il n’y a qu’une justice, il n’y en a pas deux. Il y a la vraie» (Albert Clemenceau).

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7407 Zola en Cour d’Assises. Pour le droit et la vérité. Déposition

de Jean Jaurès

Paris, L’Aurore, dimanche 13 février 1898

l’ÉloQueNCe De JeAN JAuRÈS

Quelques défauts aux plis, sans manques, restaurés

«  Je crois que ce pays aura encore la franchise de la lumière et de la vérité. Mais si la vérité devait être vaincue, il vaut mieux être vaincu avec elle que se faire le complice de toutes les équivoques et de tous ces abaissements  » (Jean Jaurès). Cette sixième audience est en outre marquée par l’interrogatoire du colonel Henry, par une nouvelle déposition de Picquart et par celle de «l’expert» Bertillon.

7408 Zola en Cour d’Assises. Effondrement des experts

Paris, L’Aurore, mardi 15 février 1898

leS eXPeRtS eN ÉCRItuRe DÉFIleNt À lA BARRe DoNt CHARAVAY...

Quelques défauts aux plis, sans manques, restaurés

Les six numéros de L’Aurore, dont J’accuse :

[21] 7415 [ZOla, Émile]La Réponse de tous les Français à Émile Zola[Paris], [Imprimerie Léon Hayard], 14 janvier 1898

le MoMeNt ANtISÉMIte : tRÈS BRutAle RÉPoNSe À J’ACCUSE (13 JANVIeR) APRÈS l’ACQuItteMeNt D’eSteRHAZY (11 JANVIeR) ÉDItIoN oRIgINAle de ce tract rare. 4 p. in-8 (277 x 182mm). Très bon état, infime restauration dans la marge inférieure, petit accroc dans la marge extérieure

un gigantesque MERDE..! occuppe les deux pages intérieures. en dernière page, plusieurs petits textes dûs au journaliste gustave Salavy sont ici imprimés dont l’un extrait du Cyclone daté du 22 décembre 1897 : «Zola à la potence ! Zola la honte !... Fleur de pus», «J’accuse Émile Zola d’être un espion allemand, un traître ! un lâche, un monstre !!!» daté du 14 janvier 1898. léon Hayard, maître des camelots parisiens, a fait tirer ce placard fragile à 200.000 exemplaires.

RÉFÉReNCeS : Thomas Bouchet, Noms d’oiseaux: L’ insulte en politique de la Restauration à nos jours, 2010 -- P. Birnbaum, Le Moment antisémite. Un tour de la France en 1898, 1998

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[22] 7225

L’Affaire Dreyfus. Le Procès Zola devant

la Cour d’Assises de la Seine et la Cour de

Cassation (7 février-23 février - 31 mars-2

avril 1898)

Paris, Aux bureaux du Siècle, P.-V. Stock éditeur, 1898

leS PRoCÈS ZolA eN DIReCt : tRÈS utIleS CoMPte-ReNDuS DeS AuDIeNCeS

ÉDItIoN oRIgINAle2 tomes en un volume in-4 (218 x 130mm). IlluStRAtIoN : 6 planches repliées hors-texte : texte du bordereau, 2 pl. de lettres d’esterhazy, une lettre de Dreyfus avant la condamnation, une lettre de Dreyfus après la condamnation, le fameux diagramme de Bertillon. RelIuRe De l’ÉPoQue. Dos de basane brune, dos à nerfs. Quelques épidermures à la reliure

le volume s’ouvre sur la republication de J’accuse, objet évident du procès. l’ouvrage est doté d’un remarquable index. les interrogatoires passionnent et rendent le volume très vivant.

[23] 7503

Livre d’hommage des lettres française à Émile ZolaParis et Bruxelles, 1898

IMPoRtANt : leS ÉCRIVAINS DeRRIÈRe ZolA. eXeMPlAIRe BRoCHÉ, À l’ÉtAt De NeuF ÉDItIoN oRIgINAlegrand in-4 (265 x 190mm). tIRAge : l’un des 200 exemplaires De tÊte réimposés sur vergé, celui-ci numéroté 26, la justification à la main est signée de l’éditeur Balat. IlluStRAtIoN : portrait photographique et signature d’Émile Zola reproduit en phototypie au frontispice. BRoCHÉ, sous sa couverture d’origine. RÉFÉReNCe : Desachy n° 457. Légère décharge des rabats

les contributions d’hommage sont dues à Mécislas goldberg, Paul Alexis, georges Clemenceau, de Pressensé, Joseph Reinach, l. trarieux, Paul Adam, Henry Bauër, gustave geffroy, René ghil, Maeterlinck, Mirbeau, tailhade, Verhaeren, Paul Fort, gregh, Maurice le Blond. les impressions d’audience du procès Zola de février 1898 sont dues à la plume de Séverine.

[24] 7482

Psst..! Images par Forain et Caran d’Ache

Paris, Librairie Plon, 5 février 1898 [n°1] - 16 septembre 1899 [n°85]

lA CoNJugAISoN De l’HoRReuR et Du tAleNt Bien complet des 85 numéros à couverture illustrée en 4 pp. chacunIlluStRAtIoN : innombrables dessins de louis Forain et de emmanuel Poiré dit Caran d’Ache, imprimés en noirRelIuReS De l’ÉPoQue. Dos de basane brune, plats de papier beige

Quelques restaurations marginales à quelques feuillets (livraison 52 et 82 plus particulièrement). Légère décoloration des plats des reliures

Fondé au lendemain de J’accuse, soutenu par edgard Degas et Maurice Barrès, Psst..! fut à la fois le plus odieux et le plus remarquablement illustré des journaux antisémites de l’époque. l’exemplaire du MAJH est incomplet.

RÉFÉReNCe : Desachy 575

[25] 7194 [affichette].À la Maison de ParisNiort, circa [1898]

«lA MAISoN N’eSt PAS JuIVe» (108 x 95mm). Illustration représentant une fermière, imprimée en bleu au recto, avec la légende «la laitière et le pot au lait» et au-dessus, à côté de l’adresse, la mention en capitales : «N’eSt PAS JuIF» ; au verso, imprimé en noir, liste d’articles vendus par «À la Maison de Paris» et en bas «lA MAISoN N’eSt PAS JuIVe»

Cette affichette publicitaire, qu’accompagnent deux étonnantes mentions de non-judéité, date très certainement de la vague de persécutions antisémites et populaires déclenchées en 1898 par le succès du J’accuse de Zola, en France comme surtout en Algérie. Nombre de magasins, dits juifs, furent en effet pillés ou simplement détruits.

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[26] 7471 BONNaMOUR, georgesLe Procès Zola. Impressions d’audienceParis, A. Pierret, 1898 ÉDItIoN oRIgINAleIn-12 (178 x 112mm). IlluStRAtIoN : cinquante dessins dont vingt-six hors-texte par l. Sabatier reproduits d’après L’Illustration. RelIuRe VeRS 1930. Dos de chagrin rouge, couverture conservée. PRoVeNANCe : Digby Sheffield Neave (ex-libris armorié)Pli sur le plat supérieur de la couverture. RÉFÉReNCe : Desachy 92

[27] 7220 DReyfUs, alfredLettres d’un innocentParis, P.-V. Stock, 1898

BoN eXeMPlAIRe eN RelIuRe De l’ÉPoQue ÉDItIoN oRIgINAleIn-12 (172 x 113mm). 279 pp. Introduction de 20 pp. intitulée «Histoire d’une erreur judiciaire par un témoin de la vérité», 6 pp. de facsimilés de lettres d’Alfred Dreyfus à la fin, dont 4 dépliantes. RelIuRe De l’ÉPoQue. Dos de percaline grise, papier avec motif à l’œil-de-perdrix [joint :] un autre exemplaire broché de la même édition sans le feuillet de facsimilé de l’écriture de Zola, et au dos refait par une bande adhésive

Cette publication regroupe les lettres de Dreyfus écrites en décembre 1894 pendant sa captivité à la prison du Cherche-Midi, celles de janvier 1895 à la prison de la Santé, puis des îles du Salut de 1895 à 1898.

[28] 7226 gRaND-CaRTeReT, JohnL’Affaire Dreyfus et l’image. 266 caricatures françaises et

étrangères

Paris, Ernest Flammarion, 1898

PAR l’uN DeS PluS gRANDS HIStoRIeNS De lA CARICAtuRe

Mention de tirage. In-8 (188 x 115mm). RelIuRe De l’ÉPoQue. Dos long et doré de maroquin vert. Reliure fanée. RÉFÉReNCe : Desachy 319

[29] 7457 heNRI-ROBeRTPièce autographe signée[Paris], [1898]

JolI MANuSCRIt AutogRAPHe D’uN gRAND AVoCAt, BeAu-PÈRe De PAul ReYNAuD.

«au cours du procès Zola : dans une démocratie, la justice impartiale pour tous devrait être la meilleure garantie de la liberté» 1 p. in-8, encre violette

le célèbre avocat Henri-Robert (1863-1936) était né de père et de mère inconnus bien qu’on soupçonne le duc de Morny d’être l’auteur de ses jours. Il fut Bâtonnier de 1913 à 1919. on le considère comme l’un des meilleurs avocats d’assises de sa génération. la notion de «justice impartiale», créatrice d’une société démocratique, constitue à l’évidence l’une des pierres fondatrices que le drame de l’Affaire Dreyfus donna à la France.

[30] laZaRe (Bernard). Les Porteurs de torches. Paris, Armand Colin & Cie, 1897

eNVoI À JeAN tHoRel (1859-1916), CRItIQue SYMBolISte et tRADuCteuR De SCHNItZleR

ÉDItIoN oRIgINAleIn-12, broché. 298 pp. eNVoI AutogRAPHe signé : « à Jean Thorel. Bien amicalement Bernard lazare. »

[31] 7452 [IMageRIe POPUlaIRe].Histoire d’un innocentParis, Imprimerie Fochy, [1898]

Bel eXeMPlAIRe. l’HIStoIRe Du CAPItAINe DReYFuS AVANt SA RÉINtÉgRAtIoN In-folio (385 x 270mm)lithographie aquarellée et impression typographique sur papier journal : 16 illustrations rehaussées de couleurs et légendées

le MAJH possède un exemplaire fort abîmé de cette imagerie (Inv.97.17.054.003) ; il a été donné par les petits-enfants du capitaine Dreyfus.

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[32] 7580 JaURÈs, JeanLes Preuves. Affaire Dreyfus

Paris, En vente à la Petite République, 1898

De toute RARetÉ SuR gRAND PAPIeR : uN DeS QuelQueS eXeMPlAIReS SuR HollANDe ÉDItIoN oRIgINAleIn-12 (172 x 110mm), 294 pp.tIRAge : sur papier de Hollande, seul tirage en grand papierRelIuRe De l’ÉPoQue. Demi chagrin brun, dos à nerfs orné, couverture non conservée, tranches mouchetéesPRoVeNANCe : Étienne Baron (1878-1948)

Coins de la reliure frottés

les articles de Jaurès consacrés à l’Affaire Dreyfus, publiés dans La Petite République, sont ici réunis en un seul volume. Jaurès démontre l’innocence du capitaine autant que la culpabilité évidente de l’État-major, ou plutôt la stupidité évidente de l’État-major. Cet exemplaire porte sur son titre le cachet d’Étienne Baron. Il fut membre du Parti républicain, radical et radical-socialiste, puis député du tarn-et-garonne de 1928 à 1942.

RÉFÉReNCe : Desachy 379

[33] 7473 JaURÈs, JeanLes Preuves. Affaire Dreyfus

Paris, En vente à la Petite République, 1898 ÉDItIoN oRIgINAleIn-12 (190 x 123mm), 294 pp. titre de la couverture imprimé en rouge et noir. BRoCHÉ sous sa couverture d’origine. Chemise, étui. RÉFÉReNCe : Desachy 379

[34] 7493 [KaRel, hermann et Dinner].Le Prolétariat juif. Lettres des

ouvriers juifs de Paris au parti

socialiste français

Paris, Librairie typographique J. Allemane, 1898

l’AFFAIRe Vue PAR DeS ouVRIeRS JuIFS.

tRÈS RARe PuBlICAtIoN, FINANCÉe PAR BeRNARD lAZARe et IMPRIMÉe PAR l’ouVRIeR tYPogRAPHe JeAN AlleMANe, l’uN DeS PÈReS Du SoCIAlISMe FRANÇAIS

ÉDItIoN oRIgINAleIn-8. 21 pp. BRoCHÉ sous sa couverture rouge imprimée et d’origine

Légèrement débroché, dos cassé en raison de la fragilité extrême de la couverture

Hermann Karel et l’ouvrier Dinner publient cette lettre au printemps 1898. Ils sont membres du «groupe des ouvriers juifs et socialistes de Paris» et veulent répondre au silence de la gauche française face à l’Affaire Dreyfus. Ils pensent porter contre l’obscurantisme la f lamme émancipatrice de la Révolution française. le fascicule a été imprimé par Jean Allemane et le «travail exécuté par des ouvriers syndiqués en commandite».

Jean Allemane est un personnage singulier qui vécut dans l’ombre de Jean Jaurès et de Jules guesde. Il n’atteignit jamais la renommée et l’inf luence de ces deux leaders qui furent souvent ses rivaux. Il incarne un mouvement syndical et politique original, non marxiste, qui a joué un rôle dans la genèse du mouvement socialiste français.

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40 41

[35] 7576 alleMaNe, JeanLettre autographe signée à Émile ZolaParis, 19 janvier 1898

ReMARQuABle lettRe De JeAN AlleMANe, DIReCteuR Du «PARtI ouVRIeR», ADReSSÉe À ÉMIle ZolA Au leNDeMAIN De lA PuBlICAtIoN De J’ACCUSE une page in-8 (214 x 135mm), à l’encre brune. Papier quadrillé à en-tête du «parti ouvrier, organe républicain socialiste»

«l’acte que vous venez de commettre vous honore d’autant que depuis un certain temps l’égoïsme paraît être devenu un culte, et la platitude un principe. Rompant avec ce milieu, vous avez fait bon marché de votre quiétude, du trouble que votre intervention allait apporter dans vos travaux, sans barguigner, vous avez craché aux puissances du jour les claires vérités qui les ont affolées. Au nom de l’avant-garde qui depuis longtemps fait tête à la meute qui se dispose à vous faire payer cher votre audace, je vous salue, convaincu que de plus autorisés vous salueront au nom de la Science ; quant à moi, c’est au nom du travail et du socialisme révolutionnaire que je vous crie bravo et courage !»

[36] 7262 leyReT, henryLettres d’un coupable précédées d’un portrait du commandant Walsin-EsterhazyParis, P.-V. Stock, 1898

RARe ÉDItIoN oRIgINAleIn-12 (190 x 120mm). XIV-243 pp. IlluStRAtIoN : reproduction d’un portrait d’esterhazy et facsimilés d’écritures à la fin. BRoCHÉ sous sa couverture jaune imprimée. Un peu jauni, couverture froissée. RÉFÉReNCe : pas dans Desachy

Henry leyret (1864-1944) participa au cabinet de Waldeck-Rousseau en 1884 et fut l’un des deux secrétaires de Clemenceau à l’Aurore, avec e. Winter.

[37] 7227 MaRTIN, Constant gabriel. Inquisition et antisémitisme. Résumé de l’histoire juive. Commentaire sur le

mouvement antisémite. Le Rêve par Louise Michel

[Paris], [1898]

l’ANARCHISMe CoNtRe l’ANtISÉMItISMe. PReMIÈRe PuBlICAtIoN D’uN tRÈS BeAu PoÈMe De louISe MICHel CoNtRe l’ANtISÉMItISMe ÉDItIoN oRIgINAle du poème de louise Michel et du texte de Constant Martin

[suivi de] (2): Almanach socialiste illustré pour 1899. Cinquième année. Paris, à la petite République, 1899 ; (3) Almanach socialiste illustré pour 1900. Sixième année. Paris, à la petite République, 1900 ; (4) : Almanach socialiste illustré pour 1901. Septième année. Paris, à la petite République, 1901 ; (5) : Almanach socialiste illustré pour 1902. Huitième année. Paris, à la petite République, 1902

5 ouvrages en un volume in-12 (148 x 110mm). CollAtIoN et CoNteNu : [1],[5]-6-60, le poème de louise Michel figure aux pp. 53-59 ; (2) : [1-15] 16-128 ; (3) : [1-27] 28-128 ; (4) : [1] 2-122 [123-128] ; (5) : [1-8] 9-126. IlluStRAtIoN : nombreuses reproductions dans les Almanachs. RelIuRe De l’ÉPoQue. Dos de percaline rouge

le second ouvrage propose une chronologie de l’Affaire, appelée Éphémérides, tout en continuant à évoquer les positions antidreyfusardes de Henri Rochefort. À partir de 1901, l’Affaire semble disparaître du périodique au profit des nouvelles du mouvement socialiste dans le monde.

RÉFÉReNCeS : sur Constant Martin, cf. http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article153695 -- Desachy 500

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42 43

[38] 7455 PICQUaRT, Marie-georges. Lettre autographe signée, à une inconnueParis, 15 novembre 1898

PICQuARt eSt ÉCRouÉ À lA SANtÉ DePuIS PRÈS D’uN MoIS «Chère Madame, je vous remercie beaucoup de votre aimable petit mot ; pour me voir il faut demander la permission au procureur de la République (au Palais de Justice) et se présenter à la Santé avec cette permission, le lundi ou le vendredi entre midi et 3h (...) Je ne me fais aucune idée du temps probable pendant lequel j’aurais à rester en prison. Cela se décidera à mon procès dans huit jours», 2 pp. in-8, encre noire

le colonel Picquart se leurre sur sa date de libération ; elle n’intervint que le 13 juin 1899. Dreyfusard par passion de la vérité, Picquart était surtout militaire. on ne peut pas dire qu’il fut un partisan assidu de Bernard lazare et de ses amis. Il adhéra à la Ligue des droits de l’ homme dès l’origine, puis rompit avec elle. Il fut abonné aux Cahiers de la Quinzaine. Passionnément germaniste, c’est chez gustav Mahler en 1906 qu’il apprit sa nomination comme ministre de la guerre dans le premier gouvernement Clemenceau.

[39] 7222 PResseNsÉ, francis de. L’Affaire Dreyfus. Un héros. Le colonel PicquartParis, P.-V. Stock, 1898

l’uNe DeS SouRCeS De lA «FAMA» Du ColoNel PICQuARt, DÉCouVReuR Du «PetIt Bleu» ÉDItIoN oRIgINAle

In-8 (183 x 115mm). IlluStRAtIoN : portrait photographique du lieutenant-colonel Picquart placé en frontispice. RelIuRe De l’ÉDIteuR. Percaline beige, dos long, chiffre doré «J.l.» en queue du dos

Faux-titre légèrement dérelié

Francis de Pressensé (1853-1914), d’origine protestante et noble, était journaliste au Temps. Il fut membre du comité central de la Ligue des droits de l’ homme dès l’assemblée générale qui marqua sa fondation, le 6 juin 1898. Il la présida de 1903 à 1914. Chevalier de la légion d’honneur en 1891, un décret du président Félix Faure le radia en novembre 1898, en raison de ses prises de position en faveur d’Émile Zola, lui-même radié. Il est l’un des promoteurs du congrès d’unification socialiste de 1905 qui permet la fondation de la SFIo. Sa sœur, Émilie de Pressensé, épouse le Pasteur Alfred Boegner ; leur fille se mariera avec le philosophe gabriel Marcel. leur neveu sera le pasteur Marc Boegner (1881-1970), célèbre pour sa défense des juifs durant l’occupation.

RÉFÉReNCeS : sur le colonel Picquart, cf. L’Affaire Dreyfus de A à Z, pp. 261-264 -- Desachy 558

[40] 7472 ReINaCh, JosephUne Erreur judiciaire sous Louis XIV. Raphaël LévyParis, Librairie Ch. Delagrave, 1898

lA lÉgeNDe DeS MeuRtReS RItuelS, ReDÉCouVeRte PAR JoSePH ReINACH eN PleINe AFFAIRe DReYFuS.

À CoMPlÉteR PAR lA leCtuRe Du BRIllANt ouVRAge De PIeRRe BIRNBAuM ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (178 x 116mm). RelIuRe De l’ÉPoQue. Dos de maroquin bleu, à nerfs. Relié à l’époque sans la couverture, reliure un peu frottée. RÉFÉReNCe : P. Birnbaum, Un Récit de «meurtre rituel» au Grand Siècle. L’affaire Raphaël Lévy, Metz, 1669. Paris, 2008

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44 45

[41] 7265 ReINaCh, JosephÀ l’île du DiableParis, Aux bureaux du Siècle, P.-V. Stock, 1898

ÉMouVANt eNVoI De JoSePH ReINACH À SA NIÈCe HÉlÈNe ReINACH, FIlle De tHÉoDoRe et FANNY ReINACH ÉDItIoN oRIgINAleIn-12 (178 x 130mm), 15 pp. eNVoI autographe signé de l’auteur : «à Hélène». BRoCHÉ. Jauni, un peu défraîchi. RÉFÉReNCe : Desachy 584

«Je défie le plus dur des antisémites, n’eût-il jamais aimé que son chien, de lire sans émotion la dernière lettre, si terrible dans sa brièveté, que Mme Dreyfus a reçue de son mari»...

[42] 7603 ReINaCh, JosephÀ l’île du DiableParis, Aux bureaux du journal Le Siècle, P.-V. Stock, 1898

ReCueIl De QuAtRe ouVRAgeS IMPoRtANtS De JoSePH ReINACH SuR l’AFFAIRe DReYFuS.

AVeC QuAtRe eNVoIS À SA Belle-SŒuR FANNY ReINACH, NÉe KANN. ÉDItIoNS oRIgINAleS[relié avec :] (2) : Les Faits nouveaux. Paris, P.-V. Stock, 1899 ; (3) : Rapport sur les cas de cinq détenus des îles du Salut (île Royale). Présenté au Comité de la Ligue Française pour la Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen. Paris, P.-V. Stock, 1899 ; (4) : Le Curé de Fréjus ou les Preuves morales. Paris, Aux bureaux du Siècle, P.-V. Stock, 1898

4 ouvrages reliés en un volume in-12 (180 x 125mm)QuAtRe eNVoIS AutogRAPHeS signés : (1) : «À ma chère Fanny, R[einach]» ; (2) : «À ma chère Fanny, en dépit de Crépon & de lebret le blême, le fait nouveau n’est point que je vous aime» ; (3) : «À ma chère Fanny, «joie des yeux» j’offre ces pages tristes» ; (4) : «Sein 10 + K, à ma chère Fanny»

RelIuRe StRICteMeNt De l’ÉPoQue AttRIBuABle À H. lARD. Dos et coins de maroquin bleu, dos à nerfs, gardes de papier doré à motif gréco-byzantin, tranche supérieure doré, couvertures conservées, témoins conservésPRoVeNANCe : Fanny Reinach

théophile Crépon des Varennes (1825-1908), conseiller à la Cour de cassation, s’était prononcé contre la révision. georges lebret (1853-1927), dit «le blême» par Reinach, fut ministre de la Justice de 1898 à 1899. Drumont le qualifiait de «bon citoyen»...

RÉFÉReNCe : Desachy : (1) : 584 ; (2) : 592 ; (3) : 593 ; (4) : 589

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[43] 7601 ReINaCh, JosephVers la justice par la véritéParis, P.-V. Stock, 1898

eXeMPlAIRe De tÊte SuR HollANDe AVeC uN eNVoI PleIN D’HuMouR De JoSePH ReINACH À SA Belle-SŒuR FANNY ReINACH.

elle AVAIt ÉPouSÉ tHÉoDoRe ReINACH et IlS CoNStRuISIReNt eNSeMBle lA CÉlÈBRe VIllA KeRYloS.

FANNY ReINACH, PAR SA MÈRe, ÉtAIt lA NIÈCe De CHARleS ePHRuSSI ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (187 x 134mm). Vignette gravée sur la page de titretIRAge : eXeMPlAIRe De tÊte, l’un des dix exemplaires sur hollande non justifiés

eNVoI AutogRAPHe signé, sur le ton de l’humour:

à ma chère Fanny, charmante Gribeline, Qui si bien copia, d’une plume très fine, les documents secrets de l’affreux Syndicat

RelIuRe StRICteMeNt De l’ÉPoQue AttRIBuABle À H. lARD. Dos de maroquin bleu à coins, dos à nerfs, grands témoins conservés (sans la couverture), gardes de papier doré à motif gréco-byzantin, tranche supérieure doréePRoVeNANCe : Fanny Reinach

Quelques accrocs dus sans doute à la bande d’un élastique sur la garde supérieure et le feuillet de faux-titre

Cet exemplaire est adressé par Joseph Reinach à la seconde épouse de son frère cadet, théodore Reinach (1860-1928), le fameux archéologue et homme politique. Après la mort de sa première épouse en 1889, il se remaria en 1891 avec Fanny thérèse Kann (1870-1917), fille de Maximilien Kann et de Betty ephrussi. Fanny Reinach était donc la nièce du célèbre Charles ephrussi. elle finança la construction de la Villa Kérylos.

le «Syndicat», dont parle l’envoi, évoque les réunions des plus grands défenseurs de la cause de Dreyfus, tous proches amis de Mathieu Dreyfus. l’«affreux Syndicat» renvoie au camp adverse et «gribeline» féminise le nom de Félix gribelin, archiviste de l’État-major. Il avait accompagné le sinistre commandant du Paty de Clam lorsqu’ils mirent sous scellés l’appartement des Dreyfus en 1894, 6 avenue du trocadéro, aujourd’hui 6 avenue du Président-Wilson.

RÉFÉReNCe : Desachy 596

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[44] 7468 ReNOUaRD, Charles PaulMaître Labori[Paris], [1898]

le DAuMIeR De l’AFFAIRe DReYFuS : lA SuIte FERNAND LABORI, RARe RÉuNIoN De 37 ÉPReuVeS oRIgINAleS et eSSAIS, AVeC 7 DeSSINS oRIgINAuX AJoutÉS.

CHARleS ReNouARD Fut l’uN DeS gRANDS ARtISteS De l’AFFAIRe DReYFuS, À lA FoIS PeINtRe et gRAVeuR.

FeRNAND lABoRI, l’uN DeS PluS gRANDS AVoCAtS De SoN teMPS, eSt ICI IMMoRtAlISÉ PAR l’IMAge DANS uNe SoRte D’ÉloQueNCe SIleNCIeuSe IlluStRAtIoN : 37 lithographies originales ou parfois eaux-fortes originales imprimées en noir (27) ou en bleu (10), parfois en plusieurs états. les 10 planches en bleu sont titrées : «Messieurs les jurés», «Sur mon âme et conscience», «Des preuves», «Vous voulez des preuves», «la Vérité», «Regardez elle arrive», «elle est en marche, regardez, elle arrive», «la voilà», «Mr le Procureur général», «ouf». elles sont immédiatement suivies par des séries d’états et tirages de la même planche, certaines de ces légendes ajoutées au crayon par Renouard. Puis, avant la planche bleue suivante, figure une planche reproduisant la gestuelle de labori

IlluStRAtIoN oRIgINAle AJoutÉe : 7 croquis originaux au crayon à papier de Charles Paul Renouard, au verso de planches lithographiées, et trois lignes autographes du même au crayon bleu au verso d’une planchePIÈCe JoINte : 1. Deux reproductions de la série de Renouard sur le procès de Rennes. 2. Société nationale des Beaux-Arts. Exposition particulière de Paul Renouard, 4 ff. in-folio, Paris, gillot, s.d. 3. La dégradation du capitaine Dreyfus, dessin de Renouard dans L’IllustrationRelIuRe SIgNÉe De DeVAuCHelle. Dos et coins de maroquin brun, dos à nerfs, couverture d’origine conservée

Nous n’avons pu retrouver aucun exemplaire de cette suite de planches : ni à Harvard, ni au MAJH, ni à la BnF ni sur le CCFr, ni évidemment sur le marché des ventes aux enchères ou des libraires. Cette suite consacrée à l’avocat Fernand labori semble d’une très grande rareté. la Achenbach Foundation du Fine Art Museum of San Francisco en conserve quelques planches isolées (https://art.famsf.org/charles-paul-renouard?), comme The Library of The Jewish Theological Seminary qui écrit sur son site :

«He was the lawyer for lucie Dreyfus, as well as for Zola, Colonel Picquart and senator trarieux in 1898, and he defended Dreyfus during the Rennes trial along with edgar Demange. He is shown wearing robes with large sleeves, and looks as if he is in motion. His sleeves seem to billow as he throws his right arm above him with his index finger pointed outwards, as his left hand rests in a fist on his hip.» (The Library of The Jewish Theological Seminary, http://garfield.jtsa.edu:8881/R/53DeMJSI2F5AttPS73JQ86ggQPF9Vl1XD5C43ugJ41g8VCC27e-01050?func=results-next-page&result_format=002)

Cette suite labori a pu appartenir à une série plus grande de gravures de Renouard en 150 planches intitulée : «les Défenseurs de la Justice dans l’Affaire Dreyfus». Nous n’avons pas rencontré cette série sous forme de gravure originale mais simplement en portraits photographiques (gershel et Rogès, Les Défenseurs de la Justice, Paris, Stock, 1899, Desachy 305). le présent exemplaire de la suite labori pourrait représenter une sorte de collection d’épreuves d’essai originales.

RÉFÉReNCe : pas dans Desachy

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50 51

[45] 7261 RÉVIlle, albertLes Étapes d’un intellectuel. À propos de l’Affaire DreyfusParis, P.-V. Stock, 1898 In-8 (176 x 110mm). Mention de «Deuxième édition», 134 pp. RelIuRe De l’ÉPoQue. Dos long de chagrin vert, décor doré, pièce de titre fauve en queue du dos avec mention «Affaire Dreyfus»

Albert Réville (1826-1906) fut un théologien protestant spécialiste de l’exégèse biblique. Il devint en 1880 titulaire de la première chaire d’histoire des religions au Collège de France et créa la fameuse «VIe Section» de l’École pratique des Hautes Études dédiée aux sciences religieuses.

[46] 7247 TRaRIeUX, ludovicLettre à M. Godefroy Cavaignac, Ministre de la Guerre...Paris, P.-V. Stock éditeur, [après le 11 juillet] 1898

RARe et IMPoRtANt teXte De l’uN DeS PReMIeRS DReYFuSARDS, PuBlIÉ DuRANt l’ÉtÉ 1898 ÉDItIoN oRIgINAleIn-12 (187 x 120mm). Marque typographique de Stock imprimée sur la page de titre, (5), 6-35 pp. BRoCHÉ sous sa couverture d’origine. Modestes accrocs à la couverture dont la couleur a passé

l’été 1898 est celui de tous les bouleversements. le 7 juillet, Cavaignac, ministre de la guerre, prononce son fameux discours à la Chambre et brandit les trois «preuves» de la culpabilité de Dreyfus sans se douter qu’elles seront bientôt, surtout la troisième, reconnues comme des faux. le 13 juillet, le colonel Picquart, qui avait proposé de démontrer la fausseté de ces preuves, est arrêté. le 18, Zola s’exile en Angleterre. la dernière date que l’on relève dans le texte de trarieux est celle du 11 juillet.

Bientôt, le 13 août, le capitaine Cuignet découvrira à l’État-major, en examinant les manuscrits contre une lampe, que la pièce maîtresse des accusations brandies le 7 juillet est un faux, nommé bien vite le «faux Henry». le 30 août, le colonel Henry avouera son forfait au ministre Cavaignac. le 31, il se suicide dans sa prison du Mont-Valérien. la conclusion de trarieux dans ce texte écrit et publié sans aucun doute avant le 30 août, est sans appel : la France «reverra-t-elle une de ces crises où les libertés publiques sont abattues par un autoritarisme sectaire et brutal ?»

[47] 7454 [ZOla, Émile].Appel des Étudiants indépendants Et du groupe des Études Économiques au ProlétariatParis, Henri Glaive, Imprimeur-Éditeur, 29 rue du Faubourg Saint-Jacques, [1898]

«VIVe ZolA».

tRÈS RARe AFFICHe Du SoutIeN À ÉMIle ZolA APPoRtÉ PAR DeS ÉtuDIANtS et DeS PRoFeSSeuRS De gAuCHe.

eN PARFAIt ÉtAt In-folio (385 x 273mm). 1 p.

les noms des différents auteurs figurent au bas du tract : Henri Dagan (1879-1912), futur auteur d’une Enquête sur l’antisémitisme (1899), Paul Cavaillon, licencié ès-lettres, Élie Murmain, (http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article155310), Paul Souchon (1874-1951), futur conservateur de la Maison de Victor Hugo. «S’il faut un cri de ralliement, n’hésitons pas : «Vive Zola ! Vive Zola ! signifie pour nous Vive la lumière ! Vive la pensée libre ! Vive l’émancipation : Vive l’humanité tout entière !» Signe de l’importance que les soutiens de Zola conféraient à ce texte, celui-ci est reproduit à la page 16 du Livre d’ hommage des lettres françaises à Émile Zola publié en 1898, dont le comité de patronage était formé par Séverine, Clemenceau, Mirbeau, Maeterlinck et Verhaeren. Ce placard manque à la Houghton library, à la BnF et au CCFr.

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[48] 7432

As-tu vu Zola ? Ah ! la bête ! Y s’est tiré des pattesParis, L. Baudot éditeur, vers le 28 juillet 1898

lA FuIte De ZolA À lA FIN De JuIllet 1898. Bel eXeMPlAIRe eN CouleuRS. eN PARFAIt ÉtAt ÉDItIoN oRIgINAleIn-folio (545 x 390mm). grande caricature représentant le départ pour l’exil de Zola après sa condamnation aux Assises le 18 juilllet 1898

Émile Zola porte un livre sous le bras ironiquement appelé «Ma Débâcle». elle ne durera pas longtemps.

[49] 7445 [affIChe].Dreyfus est un traître. Vive la France. Vive la République.

Vive l’Armée. À bas les traîtresSceaux, Imprimerie e. Charaire, 12 novembre 1898

le CoMMANDANt HeNRY S’eSt SuICIDÉ le 31 AoÛt 1898. le ColoNel PICQuARt A ÉtÉ ÉCRouÉ. À l’AutoMNe 1898, lA CouR De CASSAtIoN eXAMINe lA DeMANDe De RÉVISIoN.

leS eSPRItS SoNt CHAuFFÉS À BlANC.

Bel eXeMPlAIRe, eN PARFAIt ÉtAt, De lA PRoPAgANDe ANtIDReYFuSARDe QuI FAIt DoNNeR leS PluS HAuteS AutoRItÉS De l’ARMÉe In-folio (642 x 460mm)titre en noir et rouge. Photographies du général Mercier, ministre de la guerre, de Cavaignac, du général Zurlinden, des généraux Billot et Chanoine, ministres de la guerre,

À l’automne 1898, quand la crise prend toute sa dimension nationale et que des imprimés antisémites et orduriers accablent, en grand nombre, Dreyfus et ses défenseurs dont Zola, l’imprimerie Charaire signe deux affiches contradictoires. le 12 novembre 1898, la Bibliographie de la France en signale une portant ce titre : Dreyfus est un traître ! Vive la République, Vive l’Armée, À Bas les partis!

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54 55

[50] 7444 [affIChe].Dreyfus est innocent. Les Défenseurs du droit, de la justice et de la

vérité. Vive la France. Vive la République. Vive l’Armée. À bas les traîtres

Sceaux, Imprimerie E. Charaire, après le 29 novembre 1898

MoBIlISeR l’oPINIoN PuBlIQue eN RÉPoNDANt À uNe AFFICHe ANtIDReYFuSARDe.

eXeMPlAIRe eN PARFAIt ÉtAt, NoN eNtoIlÉ, SANS AuCuN MANQue In-folio (642 x 460mm). titre en noir et rouge. Photographies de ludovic trarieux, Zola, Scheurer-Kestner, Clemenceau, Yves guyot, Joseph Reinach, le lieutenant-colonel Picquart, Jean Jaurès, Bernard lazare, Fernand labori, Francis de Pressensé. Très bon état

«Cette affiche est la réplique dreyfusarde à l’affiche «Dreyfus est un traître». utilisant un format presque similaire et le même imprimeur, la réponse montre une galerie de portraits de onze dreyfusards actifs, incluant notamment des intellectuels et des journalistes» (Musée d’art et d’ histoire du judaïsme)

RÉFÉReNCe : Desachy 228

[51] 7483 [IBels, henri-gabriel, l. Chevalier, Couturier]Le SiffletParis, Librairie Stock, 17 février [n° 1] 1898 - 27 janvier 1899 [n° 52]

tRÈS Bel eXeMPlAIRe AVeC leS DeuX CouVeRtuReS lItHogRAPHIÉeS IMPRIMÉeS eN Rouge et NoIR Première année complète des 52 livraisons reliées en un volume in-folio (375 x 272mm)CollAtIoN et IlluStRAtIoN : la première couverture est une lithographie IMPRIMÉe eN Rouge et NoIR : dans le coin inférieur droit, un médaillon à l’intérieur duquel un visage d’homme âgé et avec barbiche, penché en avant, est représenté de profil, en caricature ; titre général ; 72 livraisons de 4 pp. chacune avec très nombreuses reproductions ; la couverture inférieure est une lithographie IMPRIMÉe eN Rouge et NoIR représentant esterhazyRelIuRe MoDeRNe. Dos long de maroquin bordeaux, plats de papier bordeaux

Henri-gabriel Ibels (1867-1936) fut un peintre, dessinateur et affichiste renommé. Il collabora à l’Assiette au beurre et créa Le Sifflet pour illustrer ses opinions dreyfusardes.

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[52] 7439 [le sIÈCle].Supplément illustré... Les Mensonges de la photographieParis, Le Siècle, 11 janvier 1899

JouRNAl DReYFuSARD : SPeCtACulAIReS JeuX De MoNtAgeS PHotogRAPHIQueS ACColANt ANtIDReYFuSARDS et DReYFuSARDS In-folio (635 x 450mm). 4 pp. 16 photos-montages accolant les grands personnages de l’Affaire, comme Édouard Drumont et Joseph Reinach

[53] 7448 [la libre Parole].Supplément illustré... Une famille de Juifs allemands. Les ReinachParis, La Libre Parole, 27 janvier 1899

l’HIStoIRe DeS ReINACH Vue PAR le PRISMe ANtISÉMIte De LA LIBRE PAROLE In-folio (620 x 460mm), 2 pp. grand article de François-Adrien-Marie André de Boisandré, rédacteur à La Libre Parole, avec de nombreuses caricatures à charge. Quelques rousseurs, petite déchirure sans atteinte au texte en tête du document

[54] 7417 [l’antijuif].En Souvenir de notre ami Morès[Paris], [L’Antijuif], dimanche 5 février 1899

PoRtRAItS D’uN ANtISÉMIte : le SoMBRe MARQuIS De MoRÈS In-folio (595 x 440mm). eN FeuIlle : 1 ff. de 2 pp., paginé 3 et 4. extrait de L’Antijuif, revue hebdomadaire antisémite de Jules guérin. Au recto, photographies reproduites de Morès, au verso, caricature par gravelly : « l’ignoble juif Joseph Reinach. le directeur du syndicat Dreyfus  ». Marge extérieure gauche brunie

L’Antijuif (1896-1902) est un hebdomadaire de sinistre réputation dirigé par l’antidreyfusard Jules guérin, président du Grand Occident de France. Il vendait jusqu’à cent vingt mille exemplaires par semaine. le siège du journal et de l’association, rue de Chabrol, fut assiégé par la police en août 1899, guérin ayant voulu fomenter un coup d’État aux côtés notamment de Paul Déroulède. Sa citadelle tint cinq semaines avec douze hommes. la presse créa alors le terme «Fort Chabrol».

le marquis de Morès fut avec Édouard Drumont le fondateur de la Ligue antisémitique de France et deviendra rédacteur de La Libre parole en 1892. Il tua le capitaine Mayer en duel et s’opposa frontalement à Clemenceau qui prouva sa corruption. Il mourut en tunisie en tentant de soulever des tribus touaregs contre l’inf luence anglaise.

[55] 7418 [l’antijuif].Les Socialistes enjuivés[Paris], [L’Antijuif], dimanche 12 février 1899

ÉtoNNANt Jeu De l’oIe ANtISÉMIte In-folio (595 x 440mm)eN FeuIlle : 1 f de 2 pp., paginé 3 et 4. extrait de L’Antijuif, revue hebdomadaire antisémite de Jules guérin. Au recto, portraits photographiques de «députés antijuifs», au verso, et sur double page, jeu de l’oie antisémite appelé «le Jeu des 36 têtes» dessiné par A. lambot

Il y eut à notre connaissance deux jeux de l’oie imprimés lors de l’Affaire Dreyfus. le premier est dreyfusard et porte pour titre «l’Affaire Dreyfus et de la Vérité». Il est peu rare et imprimé en couleurs à Sceaux par e. Charaire en 1898. le second est ce jeu antisémite appelé «Jeu des 36 têtes». Il est imprimé en noir, dû à la plume de A. lambot, et beaucoup plus rare.

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[56] 7419 [l’antijuif].Amschel Mayer. - En Souvenir de Morès. [Paris], [l’Antijuif ], dimanche 19 février 1899

Au MoMeNt oÙ Se ClÔt l’eXAMeN De lA DeMANDe De RÉVISIoN PAR lA CHAMBRe CRIMINelle De lA CouR De CASSAtIoN

In-folio (595 x 440mm). eN FeuIlle : 1 f de 2 pp., paginé 3 et 4. extrait de L’Antijuif revue hebdomadaire antisémite de Jules guérin. Au recto, portraits et caricatures, au verso, 16 caricatures sur les juges de la Cour de Cassation

Raphaël Viau (1862-1922) fut l’un des principaux collaborateurs d’Édouard Drumont. Il déclencha plusieurs campagnes, l’une tout spécialement contre Henri de Rothschild, se battit en duel notamment contre Maurice Schwob et laurent tailhade. Il renoncera à ses opinions antisémites en 1910.

[57] 7420 [l’antijuif].Panama Ier. - Loubet l’avocat des grandes compagnies. [Paris], [L’Antijuif], dimanche 28 février 1899

CoNtRe ÉMIle louBet, NouVeAu PRÉSIDeNt De lA RÉPuBlIQue AuX SYMPAtHIeS DReYFuSARDeS CoNNueS

In-folio (595 x 440mm). eN FeuIlle : 1 f de 2 pp., paginé 3 et 4. extrait de L’Antijuif revue hebdomadaire antisémite de Jules guérin. Au recto, grandes caricatures contre Émile loubet

Deux jours après la mort soudaine de Félix Faure, les parlementaires élisent Émile loubet contre Jules Méline, connu pour ses convictions antidreyfusardes.

[58] 7429 [l’antijuif].Noble famille, par Raphaël Viau. [Paris], [L’Antijuif], dimanche 9 mars 1899

teRRIBleS CARICAtuReS PReNANt PouR CIBle leS RotHSCHIlD In-folio (595 x 440mm). eN FeuIlle : 1 f. de 2 pp., paginé 3. extrait de L’Antijuif, revue hebdomadaire antisémite de Jules guérin. 16 caricatures de Raphaël Viau sur double page, au verso, 2 photographies et une caricature : «Ces bons Juifs»

[59] 7421 [l’antijuif].Mlle Esther Lévy par Raphaël Viau[Paris], [L’Antijuif], 12 mars 1899

SINIStRe CARICAtuRe SuR l’eXPulSIoN RÊVÉe DeS JuIFS In-folio (595 x 440mm). eN FeuIlle : 1 f. de 2 pp., paginé 3 et 4. extrait de L’Antijuif, revue hebdomadaire antisémite de Jules guérin. Au recto, fable caricaturale de Raphaël Viau, au verso, sinistre dessin de Bruno : «Départ prochain. l’embarquement d’Israël par train spécial»

[60] 7422 [l’antijuif].La Réhabilitation d’un traître[Paris], [L’Antijuif], dimanche 19 mars 1899

leS DÉBAtS De lA CouR De CASSAtIoN SoNt eN CouRS In-folio (595 x 440mm). eN FeuIlle : 1 f. de 2 pp., paginé 3 et 4. extrait de L’Antijuif, revue hebdomadaire antisémite de Jules guérin. Au recto, fameux dessin de A. lambot sur «la Réhabilitation d’un traître», au verso, deux autres caricatures : «leur départ. Moins éloigné qu’on ne le croit»

[61] 7423 [l’antijuif].Le Juif qui pique[Paris], [L’Antijuif], dimanche 28 mars 1899

INSIPIDeS PARABoleS ANtISÉMIteS In-folio (595 x 440mm). eN FeuIlle : 1 f. de 2 pp., paginé 3 et 4. extrait de L’Antijuif, revue hebdomadaire antisémite de Jules guérin. Au recto, 16 caricatures en histoire : «le Juif qui pique, par Raphaël Viau. - (Histoire vraie)», au verso, deux autres caricatures : «Ce que nous voyons», «Ce que nous verrons»

[62] 7424 [l’antijuif].Les Fiancés d’Israël[Paris], [L’Antijuif], dimanche 16 avril 1899

INSIPIDeS PARABoleS ANtISÉMIteS (2)

In-folio (595 x 440mm). eN FeuIlle : 1 f. de 2 pp., paginé 3 et 4. extrait de L’Antijuif, revue hebdomadaire antisémite de Jules guérin. Au recto, 16 caricatures en histoire : «les Fiancés d’Israël, par Raphaël Viau»

[63] 7425 [l’antijuif].Les Fiancés d’Israël[Paris], [L’Antijuif], dimanche 30 avril 1899

INSIPIDeS PARABoleS ANtISÉMIteS (3)

In-folio (595 x 440mm). eN FeuIlle : 1 f. de 2 pp., paginé 3 et 4. extrait de L’Antijuif, revue hebdomadaire antisémite de Jules guérin. Au recto, 16 caricatures en histoire : «Horribles révélations, par Raphaël Viau»

[64] 7441 [la libre Parole].Supplément illustré... Édouard Drumont en AlgérieParis, La Libre Parole, vendredi 12 mai 1899

lA SoMBRe HIStoIRe De l’AlgÉRIe ANtISÉMIte.

PAR uN JouRNAl DoNt lA DeVISe AuRA uN loNg AVeNIR : «lA FRANCe AuX FRANÇAIS» In-folio (620 x 460mm). 4 pp. grand article de Jean Drault, futur journaliste collaborationniste et rédacteur à La Libre Parole, avec de très nombreuses photographies que l’on retrouve pour certaines dans le numéro de L’Antijuif consacré au même sujet

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en mai 1898, Édouard Drumont avait été élu député d’Alger, à l’instigation de son ami d’alors, l’antisémite Max Régis, qui avait repris L’Antijuif. en novembre 1898, Max Régis est élu maire d’Alger et prononce le fameux slogan : «Maintenant, il faut qu’ils crèvent».

[65] 7426 [l’antijuif].Henri Rochefort et Édouard Drumont à Alger[Paris], [L’Antijuif], dimanche 14 mai 1899

ACCueIl tRIoMPHAl De RoCHeFoRt et De DRuMoNt DANS l’AlgÉRIe ANtISÉMIte In-folio (595 x 440mm). eN FeuIlle : 1 f. de 2 pp., paginé 3 et 4. extrait de L’Antijuif, revue hebdomadaire antisémite de Jules guérin. Au recto et au verso, photographies de Henri Rochefort et d’Édouard Drumont à Alger

[66] 7434

Confession secrète d’Esterhazy au R.P. Duclacq. Dépêche

sensationelle. -- Les dessous de la dame voilée... -- Curieuses révélations.

Paris, Léon Hayard, [1899]

CoMMeNt leS ANtIDReYFuSARD lÂCHeNt eSteRHAZY : eN le RIDICulISANt.

le RÉVISIoNNISMe eN MARCHe In-folio (800 x 557mm). Très bel état malgré une petite déchirure restaurée sans aucun manque dans la partie gauche de l’affiche

on trouve un exemplaire abîmé de cette affiche au Musée de Rennes la présentant comme «une affiche dreyfusarde» (Inv. 2006.0012.11). Comble d’ironie ! le rédacteur n’a sans doute pas même lu le texte de l’affiche. en effet, à propos d’un juif qui aurait «trahi», esterhazy dit dans cette affiche : «Si je vous dis qu’il s’appelle Dreyfus, vous devinerez tout de suite de quoi je veux parler». Dès l’été 1898, esterhazy s’était installé en Angleterre où il mourra. en juillet 1899, il reconnaîtra avoir écrit le fameux bordereau. C’est donc probablement durant l’été 1899 que léon Hayard, Jules guérin et leurs amis ont dû rédiger cette fausse confession qui ridiculise esterhazy. l’exemplaire d’Harvard semble être le seul conservé aux u.S.A.

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[67] 7484 MIRBeaU, OctaveHommages des artistes à Picquart. Album de douze lithographies

Paris, Société libre d’édition des gens de lettres, 1899

BelleS lItHogRAPHIeS D’HoMMAge À PICQuARt ÉDItIoN oRIgINAle

In-folio (375 x 293mm)tIRAge : l’un des 250 exemplaires de souscripteurs avec les lithographies imprimées sur Hollande à la forme, celui-ci numéroté 259, précédé par 50 exemplaires sur japon impérialIlluStRAtIoN : 12 lithographies imprimées en noir par Anquetin, Cornillier, gumery, Hermann-Paul, luce, Manzana, Perroudon, Petitjean, Rault, Rysselberghe, Sunyer, Valloton

RelIuRe De l’ÉPoQue. Dos et coins de maroquin citron, liserés de filets dorés, dos à nerfs, chiffre «J. D» en lettres dorées en queue du dos, couverture bleue d’origine conservée

octave Mirbeau écrit ici une superbe préface pour Picquart emprisonné («Derrière un grillage»). l’ouvrage publie sur près de 140 pages les noms et adresses en deux colonnes des signataires de la pétition de Protestation (...) contre les poursuites qui frappent le colonel Picquart.

RÉFÉReNCe : ouvrage absent des collections du MAHJ -- Desachy 364

[68] 7431

Demain ! Placard n° 3Paris, Le Placard antijuif, [1899]

le FANtASMe De l’eXPulSIoN DeS JuIFS. RARe PlACARD eN CouleuRS. eN PARFAIt ÉtAt In-folio (630 x 445mm)grande caricature représentant l’expulsion des Juifs, signée gravelle, et lÉgÈReMeNt ReHAuSSÉe De CouleuRS

«le «placard antijuif», enfant perdu de la presse antijuive, paraît chaque fois qu’une infamie juive doit être signalée et f létrie». le «Placard n° 1» s’appelait «Français! Si les juifs amenaient la guerre!», le n° 2 : «les juifs ont seuls profité de la Révolution de 1789!!». Ce sont les deux seuls que l’on rencontre sur Worldcat. on ne le trouve pas sur les catalogues de Harvard, Yale ou de la BnF.

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[69] 7433

Les Douze apôtres de Dreyfus. Les couplets se chantent sur l’air de

Cadet-Roussel

Paris, L. Hayard, [1899]

lA CARICAtuRe PolItIQue eN IMAge, eN CouleuRS et eN SoN In-folio (610 x 455mm)Affiche présentant douze hommes politiques caricaturés : Zola, Jaurès, Brisson, Reinach, labori, Picquart, Scheurer-Kestner, lazare, Pressensé, Rothschild, Bard, Zadoc Kahn dans un style grossier. les personnages sont répartis en trois lignes de quatre vignettes accompagnées chacune d’un texte imprimé

Certains exemplaires, comme ceux du MAJH (Inv.91.12.051) ou de Harvard, portent au dessus du titre, imprimé en plus petits caractères, la mention « les Remparts d’Israël » aussitôt suivi par «ou les douze apôtres de Dreyfus». Dans le tirage que nous présentons, la typographie est foncièrement différente. Il y a donc eu plusieurs tirages de l’affiche sans qu’aucune précédence ne puisse être établie.

[70] 7409 [DReyfUs, alfred].À la Cour de Cassation (2e Audience). L’innocence de Dreyfus

proclamée

Paris, L’Aurore, mercredi 31 mai 1899

eNFIN Compte rendu de la seconde audience de la Cour de Cassationlivraison in-plano de 2 ff. (617 x 450mm) paginés 1-4. le texte paraît sur six colonnes en première et seconde pages. Il présente un texte de georges Clemenceau intitulé «le rapport». Protégé dans une chemise transparente contrecollée sur un carton blanc rigide[joint] : Supplément à L’Aurore du 30 mai 1899. livraison in-plano de 2 ff. (617 x 450mm) paginés 1-6. Rapport de M. Ballot-Beaupré (premier support : pp. 1-4 ;(2) [suite] : fin du rapport de Ballot-Beaupré reconnaissant l’innocence et Conclusions du Procureur général Manau (second support : p. 5-6)

«le Président-rapporteur Ballot-Beaupré a conclu à la révision fondée sur le fait nouveau que le bordereau, unique base légale de la condamnation du capitaine Dreyfus, est l’œuvre d’esterhazy». la cassation sera votée à l’unanimité de la Cour le 9 juillet 1899.

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[71] 7237

Dreyfus-Bliderbuch. Karikaturen aller Völker über die Dreyfus-Affaire

Berlin, Verlag von Dr. Eysler & Co, 1899

l’AFFAIRe Vue PAR lA CARICAtuRe AlleMANDe In-8 (190 x 137mm). IlluStRAtIoN : 132 caricatures d’après Beer, Braakensiek, g. Brandt, Caran d’Ache, F. Czabran, e. edel, Farago, Forain, F. gehrke, F graetz, P. Halke, F. Jüttner, Köystrand, Kreutzberger, laci von Frecskay, léandre, lilien, orion, Richards, W. Schultz, Stutz, Vanselow, W. A. Wellner, Zajackrowski etc. BRoCHÉ sous sa couverture jaune d’origine, titre et vignette imprimés en rouge sur la couverture. Papier jauni, ce qui est normal, couverture un peu froissée

[72] 7280 DUBReUIl, RenéL’Affaire Dreyfus devant la Cour de Cassation. Édition populaire

illustrée par H.-G. Ibels, Couturier et Léon Ruffe

Paris, P.-V. Stock, 1899

eXeMPlAIRe PARFAIteMeNt ÉtABlI PAR DeVAuCHelle ÉDItIoN oRIgINAle

In-4 (278 x 180mm). IlluStRAtIoN : très nombreuses reproductions à pleine page ou dans le texteRelIuRe SIgNÉe De DeVAuCHelle. Dos de maroquin brun à coins, plats de papier marbré, couverture conservée. Petits accrocs restaurés à la couverture

Cet exemplaire fragile, comme toutes les éditions dites populaires, a été établi (c’est-à-dire sauvé) par Devauchelle : le voici maintenant témoin, comme tant d’autres populaires, du passage, par l’illustration, de l’histoire de la «Vérité en marche» à sa légende.

RÉFÉReNCe : Desachy 246

[73] 7281 DUBReUIl, RenéL’Affaire Dreyfus devant la Cour de Cassation. Édition populaire

illustrée par H.-G. Ibels, Couturier et Léon Ruffe

Paris, P.-V. Stock, 1899

BoN et SolIDe eXeMPlAIRe De tRAVAIl ÉDItIoN oRIgINAle

In-4 (278 x 180mm). IlluStRAtIoN : très nombreuses reproductions à pleine page ou dans le texte. RelIuRe MoDeRNe. Bradel bordeaux, second plat de la couverture conservé. Sans le premier plat de la couverture. RÉFÉReNCe : Desachy 246

[74] 7447 [affIChe].Histoire d’un traître. Image françaiseParis, Imprimerie Millot, [1899]

SINIStRe AFFICHe ANtISÉMIte FAISANt l’APologIe De l’eXPulSIoN DeS JuIFS. eXeMPlAIRe eN PARFAIt ÉtAt In-folio (620 x 450mm)16 caricatures imprimées en couleurs et, en dessous, «la Complainte de l’île du Diable»

[75] 7435

L’Avenir téléphonique. L’Arrêt de la Cour de Cassation

Rennes, L’Avenir de Rennes, samedi 3 juin 1899

l’HIStoIRe eN DIReCt, PAR lA PReSSe : «lA CouR DÉCIDe Qu’Il Y A lIeu À RÉVISIoN. elle CASSe le JugeMeNt Du CoNSeIl De gueRRe De 1894»... Petit in-folio (322 x 245mm), 2pp.«une foule énorme, incroyable, stationne aux abords du Palais de Justice : toutes les rues adjacentes sont remplies de monde»...

L’Avenir de Rennes (1870-1903) était un journal républicain et libéral tri-hebdomadaire. Ce supplément «téléphonique» d’un feuillet publiait «chaque matin par communication téléphonique les dernières nouvelles de la nuit que les journaux de Paris ne peuvent donner à Rennes qu’à quatre heures du soir».

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[76] 7451

Le Gaulois du Dimanche. L’Affaire DreyfusParis, Le Gaulois, 1-2 juillet 1899

DReYFuS eSt ReNtRÉ eN FRANCe. LE GAULOIS D’ARtHuR MeYeR, JouRNAl ANtIDReYFuSARD, PRÉSeNte SeS PRoPReS PARtISANS

grand in-folio (630 x 458mm), 4 pp.Près de 43 photographies d’antidreyfusards avec leurs biographies, en p. 3 présentation de la ville de Rennes où va se tenir le Conseil de guerre (dessins, photographies)

Bon état malgré quelques infimes petites déchirures dans les marges

Arthur Meyer, ancien soutien du général Boulanger, avait rejoint sans hésiter le camp antidreyfusard. Son journal, Le Gaulois, ne tirait certes qu’à 20.000 exemplaires, mais il exerçait une réelle inf luence.

[77] 7577 DeQUesNesL’Île du Diable avec la case de DreyfusCayenne, août 1900

DReYFuS À l’Île Du DIABle.

ReMARQuABle et RARe AQuARelle oRIgINAle SIgNÉe RePRÉSeNtANt l’Île Du DIABle et lA CASe De DReYFuS. Cette AQuARelle Fut PeINte PAR uN FoRÇAt eN AoÛt 1900

AQuARelle oRIgINAle SIgNÉe

In-12 (113 x 172mm)

lÉgeNDe manuscrite à l’encre noire : «l’Île du Diable, avec la case de Dreyfus. Cette aquarelle a été faite par le forçat Dequesnes, qui l’avait donnée à Altmayer, lequel la donna au libéré Carrère, qui m’en a fait cadeau. Cayenne, août 1900»

Alfred Dreyfus fut déporté sur l’île du Diable, ancienne léproserie des îles du Salut, au large de Cayenne. Il est le premier et seul déporté politique à ne pas avoir été envoyé en Nouvelle-Calédonie, contrairement aux Communards. on lui aménagea une cabane en pierres. le 3 septembre 1896, la fausse nouvelle d’une évasion mobilisa ses geôliers. le ministre des Colonies prescrivit le renforcement des contraintes inf ligées au capitaine déporté. la nuit, pendant près d’un trimestre, il fut attaché au lit de sa cabane par un carcan de bois cadenassé par des fers.

Dreyfus disposa d’une case plus spacieuse après le 25 août 1897. Cependant, la palissade construite autour de son promenoir lui masquait toute vue sur l’île ou la mer. Seules les lettres des siens lui permirent de tenir bon. Il passa 1517 jours sur l’île, soit plus de quatre années, du 13 avril 1895 au 9 juin 1899.

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[78] 7443 [gRaVelle, Émile]Le Retour de l’île du Diable. - Entrée triomphale à Paris. Paris, Léon Hayard, [1899]

CÉlÈBRe AFFICHe ANtISÉMIte. ICI eN CouleuRS et eN PARFAIt ÉtAt. PAR uN DeSSINAteuR ANARCHISte In-folio (550 x 378mm). Cinq grands bandeaux imprimés en couleurs, le dernier signé gravelle

le cortège dreyfusard est ici caricaturé : le «protestant Brisson», le «pornographe Zola» etc. Sur le sinistre Émile gravelle, voir le Maîtron en ligne (http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article156068).

[79] 7427 [l’antijuif].Le Triomphe de Dreyfus. Arrivée sensationnelle de Sa Majesté[Paris], [L’Antijuif], dimanche 25 juin 1899

DReYFuS APPRoCHe De FRANCe In-folio (595 x 440mm). eN FeuIlle : 1 f. de 2 pp., paginé 3. extrait de L’Antijuif, revue hebdomadaire antisémite de Jules guérin. en double page, grande caricature de léon Roze représentant le triomphe dreyfusard

[80] 7449 [gRaVelle, Émile]Le Retour de l’île du Diable. - Entrée triomphale à Paris. Paris, Léon Hayard, [1899]

eN NoIR

In-folio (550 x 378mm). Cinq grands bandeaux imprimés en noir, le dernier signé gravelle

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[81] 7458 Dassy de lIgNIÈRes, Dr.Le Papier du Bordereau. Papier Pelure Extra Léger. Antiseptique.

Antinicotinique

[Paris], juin 1899

Se RouleR DeS CIgARetteS DReYFuSARDeS.

SuPeRBe et tRÈS RARe eNSeMBle CoMPlet De DIX ÉtuIS De PAPIeR À CIgARetteS CHACuN PoRteuRS D’IMAgeS De l’AFFAIRe DReYFuS et De PoRtRAItS De SeS DÉFeNSeuRS.

eN PARFAIt ÉtAt tIRAge oRIgINAl pour chacun des 10 carnets. Dimensions : fermé : 45 x 74mm ; déplié : 127mm

CoMPletChaque cahier numéroté de 1 à 10 fait partie d’une série de dix consacrée à dix épisodes de l’Affaire Dreyfus. Sur le volet intérieur central, cette mention : «Les Scènes et Portraits du Papier du Bordereau paraissent successivement par séries de DIX». Chaque cahier forme un dépliant à trois volets. Sur chacun des volets figurent :

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À l’extérieur1. Comme titre, le nom de la marque (Le Papier du Bordereau...) imprimé dans des cartouches de tons pâles en rose, jaune et rouge ; 2. l’illustration imprimée en couleurs d’un épisode de l’Affaire Dreyfus jusqu’en juin 1899 numéroté de 1 à 10 ; 3. en médaillon, le portrait d’une personnalité étant intervenue pour «la défense du Droit et de l’Honneur de la France». À l’ intérieur1. Au verso des deux premiers volets, se trouve imprimé un résumé : «l’Affaire Dreyfus en moins de 400 mots» couvrant les années 1894 et 1899  ; 2. Sur le troisième volet : le fac-similé d’un fragment du «Bordereau». un carnet de feuilles de papier à cigarettes se trouve inséré dans chaque cahier IlluStRAtIoN : n° 1 : «Au Cherche-Midi. l’épreuve du pied et de la lanterne rouge» ; portrait de Demange. N° 2 : «Au Conseil de guerre : Henry disant : le traître le voilà» ; Émile Zola. N° 3 : «la dégradation : Dreyfus criant son innocence» ; Bernard lazare. N° 4 : «À l’île du Diable : la case et la palissade» ; ludovic trarieux. N° 5 : «Colonel Picquart disant au général gonse : je n’emporterai pas de secret dans ma tombe» ; georges Clemenceau. N° 6 : «esterhazy acquitté et acclamé» ; Scheurer-Ketsner. N° 7 : «le procès Zola : la question ne sera pas posée» ; Jean Jaurès. N° 8 : «Au Mont-Valérien : le suicide du colonel Henry» ; lieutenant-colonel Picquart. N° 9 : «À la Cour de Cassation : la Révision décidée à l’unanimité» ; Maître Mornard. N° 10 : «Dreyfus mis à la double boucle sur l’ordre du ministre lebon» ; Maître labori

Cet ensemble complet de dix carnets «dreyfusards» de papier à cigarettes est d’une grande rareté. Il est en parfait état. Nous n’avons rencontré aucune occurrence de ces éphémeras sur les sites de ventes aux enchères ou de libraires ou même dans les catalogues de bibliothèques. le seul exemplaire complet rencontré se trouve au Musée du Papier à Angoulême (http://www.alienor.org/collections-des-musees/fiche-objet-49181-cahier-de-papier-a-cigarettes-le-papier-du-bordereau).

Michel Drouin évoque la création de ces artefacts, financés par la famille Dreyfus ou par la Ligue des droits de l’homme et souvent diffusés par Stock. l’idée est bien de «modifier l’opinion des Français en faisant appel à leur raison». les dix étuis eux-mêmes renseignent bien peu sur leur mode de fabrication. le Musée du Papier précise avoir retrouvé l’auteur de ces carnets de papier à cigarettes : un certain Dr Dassy de lignières, fameux pour son opposition à la peine de mort et ses travaux sur la prostitution.

RÉFÉReNCe : M. Drouin, L’Affaire Dreyfus, p. 380

[82] 7413 [l’antijuif].Comment les Juifs quitteront la France[Paris], [L’Antijuif], dimanche 2 juillet 1899

lA VeIlle, AlFReD DReYFuS AVAIt touCHÉ le Sol FRANÇAIS In-folio (595 x 440mm). 1 ff. de 2 pp., paginé 3 et 4. grand dessin signé Poulbot au recto

Alfred Dreyfus avait touché le sol français, à Port-Haliguen, le 1er juillet 1899, pour être dirigé vers Rennes.

[83] 7412 [DReyfUs, alfred].Le Capitaine Dreyfus à RennesParis, L’Aurore, dimanche 2 juillet 1899

le RetouR D’uN ReVeNANt Compte rendu de la seconde audience de la Cour de Cassation. livraison in-plano de deux feuillets (617 x 450mm) paginés 1-4

le procès de Rennes s’ouvrira début août. le 30 juin, Dreyfus a été débarqué dans le plus grand secret à Port-Haliguen, sur la presqu’île de Quiberon : «Dreyfus ne sait rien de ce qui s’est passé depuis deux ans. C’est d’une tombe qu’il sort. Il ignore esterhazy, il ignore le faux Henry, il rend grâces à Boisdeffre»

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[84] 7555 gRIBayeDOff, Valerian[Photographie de la salle du procès de Rennes]Rennes, août 1899

RARe PHotogRAPHIe oRIgINAle De DReYFuS SIgNÉe PAR le PHotogRAPHe, loRS Du PRoCÈS De ReNNeS.

oN IDeNtIFIe DReYFuS et SeS AVoCAtS, DeMANge et lABoRI.

Cette PHotogRAPHIe Fut PRISe PAR uN RePoRteR tRAVAIllANt PouR le CoMPte D’uN JouRNAl AMÉRICAIN. PHotogRAPHIe oRIgINAle SIgNÉe PAR gRIBAYeDoFF

(186 x 272mm). tirage originale argentiqueAnnotations à l’encre et au crayon noir, sous la photographie

en août 1899, le nouveau procès se tint dans la ville de Rennes. la photographie montre Dreyfus debout, sévère et droit. Sa peau a été tannée par le soleil tropical. Ses avocats, Demange et labori, se tiennent derrière lui. Il fixe les juges militaires et les procureurs, face à lui. Plusieurs rangées de journalistes internationaux et d’artistes occupent, en rangs, la partie inférieure de la photographie.

Valerian gribayedoff (1858-1908) est un illustrateur de journaux naturalisé américain qui prit quelques-uns des très rares clichés du procès de Rennes. Il

est né à Cronstadt, en Russie en 1858. Il fut élevé à Saint-Pétersbourg, puis en Angleterre, en France, et en Allemagne. Beaucoup le croyaient aparenté à Alexander griboyedov, le fameux écrivain satiriste russe du XIXe siècle. Valerian gribayedoff devint journaliste aux États-unis. Il se fit connaître pour ses illustrations réalisées d’après photographies. en 1897, il vint en France pour couvrir l’Affaire Dreyfus.

RÉFÉReNCe : photographie reproduite dans Jean-Denis Bredin, L’Affaire, Paris, 1993

[85] 7428 [l’antijuif].Nos Juifs. - Coquetterie annuelle[Paris], [L’Antijuif], dimanche 9 juillet 1899

In-folio (595 x 440mm). eN FeuIlle : 1 f. de 2 pp., paginé 3. extrait de L’Antijuif, revue hebdomadaire antisémite de Jules guérin. grande caricature de léon Roze sur la première page

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[86] 7492 [PROCÈs De ReNNes].Album de photographies1899

le PRoCÈS De ReNNeS eN 30 PHotogRAPHIeS D’ÉPoQue Album de 7 feuillets présentant au recto et au verso des photographies originales ou des reproductions des principaux protagonistes

30 petites photographies originales (dimensions 97,5 x 65mm, en général, certaines passées) : Entrée de la villa Goddard (résidence de la famille Dreyfus à Rennes) ; Madame Dreyfus se rendant à la prison avec son beau-père (110 x 80mm) ; Journalistes aux abords de la prison ; Madame Dreyfus quittant la prison, après une visite à son mari ; M. Casimir Périer faisant une promenade ; Rue de Nantes ; Commandant Esterhazy ; Colonel Henry ; M. Jules Claretie à Rennes (passée) ; Commandant Cuignet (tête nue) au café de la Paix à Rennes, témoin à charge ; Le journaliste Chincholle ; Colonel Cordier, témoin à décharge ; Un membre du conseil de Guerre ; Les vendeurs de l’Aurore ; le fils de Me Demange ; Point de la côte française où débarqua Dreyfus, retour de l’ île du Diable ; Le capitaine Lebrun Renault quittant le Lycée (très passée) ; idem, mais après sa déposition ; Me Labrou quittant le Lycée ; Gal de Boisdeffre quittant le Lycée ; Lt Colonel Fanriaux causant avec Picquart ; Le témoin Cernusky ; Commandant Laroche ; Barrage de troupe ; Barrage rue Trouillier ; Troupe au repos le jour du verdict ; Le public derrière les barrages au moment du passage du capitaine Dreyfus ; La troupe prenant position (très passée) ; La foule le jour du verdict (2)et 18 reproductions des protagonistes de l’Affaire

Tirages parfois passés, mauvais état du premier feuillet

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[87] 7466 ReNOUaRD, Charles Paul. [Collection de planches illustrant l’Affaire Dreyfus][Paris], [1899]

ReMARQuABle ReCueIl De QuAtRe SuIteS De 76 lItHogRAPHIeS oRIgINAleS PAR PAul ReNouARD FoRMANt uNe gAleRIe De PoRtRAItS et De SCÈNeS INCoMPARABleS. AVeC lA tRÈS Belle PlANCHe De LA HAIE DU DÉSHONNEUR.

AVeC uN eNVoI Au DÉPutÉ RAPHAËl BISCHoFFSHeIM PReMIeR tIRAge

In-folio (dimension des feuillets : 478 x 330mm ; dimension des planches : 315 x 260mm)eNVoI AutogRAPHe signé et mention de justification du tIRAge sur la chemise de la première série: «tirage à 150 exemplaires. ex : n° 31 à Monsieur Bischoffsheim, député. Paul Renouard 46 rue de l’Arbre-Sec Paris. Paul Renouard»CollAtIoN et CoNteNu : 76 lItHogRAPHIeS oRIgINAleS CoNtReCollÉeS SuR 50 PlANCHeS, les feuillets sont montés sur onglets, chaque planche est précédée d’une serpente imprimée portant en tête le titre de la série et le titre des différents sujets, avec deux feuilles de justification,A. Première série, Planches séparées : 1. Devant le panier à salade, planche titrée, datée et signée dans la planche par l’artiste au crayon noir (celle du MAJH ne présente pas le même texte) ; 2. Joseph Reinach ; 3. Bernard Lazare ; 4. Famille du Capitaine Dreyfus ; 5. M. Rochefort, M. Déroulède, M. Maurice Barrès, M. Quesnay de Beaurepaire (4 lithographies) ; 6. M. Octave Mirbeau ; 7. M. Jaurès ; 8. M. Yves Guyot ; 9. La Fronde ; 10. M. de Rodays [directeur du Figaro], M. J. Cornély [journaliste au Figaro puis au Siècle] (deux lithographies) ; 11. M. Anatole France [collation conforme à celle du site du MAJH]B. Deuxième série, Procès Zola : 1. Émile Zola ; 2. M. Trarieux ; 3 : M. Clemenceau ; M. Demange (2 lithographies) ; 4 : Expressions d’après le Comt Esterhazy (4 lithographies) ; 5 : Avocats des deux parties adverses, M. Vaughan, Généraux de Pellieux et Gonse (3 lithographies) ; 6 : Plaidoirie de M. Labori (3 lithographies) ; 7 : Suite des gestes de M. Labori (3 lithographies) ; 8 : Fin de la plaidoirie (3 lithographies) ; 9 : «Je sais bien que derrière M. le Procureur général il y a le Ministre de la Guerre», Confidence, (2 lithographies) [collation conforme à celle du site du MAJH]C. troisième série, Cour de cassation : 1. À la porte de la galerie de Saint-Louis ; 2 : Entrée des magistrats ; 3 : Toutes chambres réunies ; 4 : M. le Premier Président ; 5 : M. Bard, Me Mornard (2 lithographies) ; 6 : Le coup d’œil de M. le Premier, M. Manau lisant son réquisitoire (2 lithographies) [collation conforme à celle du site du MAJH]D. Quatrième série, Procès de Rennes : 1. Le Dossier ; 2 : Me Demange ; 3 : Me Labori ; 4 : Salle du Conseil de Guerre ; 5 : Le Genal Mercier et M. Casimir-Périer à la barre ; 6 : Le Cape Dreyfus parle ; 7 : Genal Mercier et M. Cavaignac ; 8 : D’après les Généraux de Boisdeffre et Gonse (2 lithographies) ;

9 : Genal Billot ; 10 : M. Bertulus ; 11 : 2e croquis d’après M. Bertulus ; 12 : D’après le Cape Dreyfus ; 13 : Le Greffier M. Coupois, Comt Lauth, La Dame blanche, Colel d’Aboville (4 lithographies) ; 14 : Lieutt-Colel Picquart ; 15 : 2e croquis d’après le Lieutt-Colel Picquart ; 16 : Génal Zurlinden, Cape Freystœtter, Comt Guignet (3 lithographies) ; 17 : Déposition du Colel Cordier, M. Bertillon (2 lithographies) ; 18 : M. Gobert ; 19 : Comt Forzinetti : 20 : Le Cape Dreyfus ; 21 : Comt Carrière ; 22 : Après le verdict. ; 23 : La sortie du Lycée (la Haie du déshonneur), déreliée. Cinquième série, À Londres : 1. Upper Gloucester Place, Dorset Sq. [esterhazy] [collation conforme à celle du site du MAJH]l’exemplaire est conforme à la description donnée sur le site du Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, leur dessin original est ajouté

PIÈCe JoINte : un autre feuillet de justification a été ajouté : «tirage à 150 exemplaires, ex : n° 65», il est signé de P. Renouard RelIuRe SIgNÉe De DeVAuCHelle. Dos de maroquin brun à coins, dos à nerfs orné et doré PRoVeNANCe : Raphaël Bischoffsheim (1823-1906), Membre de l’Institut, député des Alpes-Maritimes, banquier, grand mécène des sciences et féru d’astronomie

Paul Renouard prit place avec quelques autres artistes comme louis Couturier sur les bancs du procès de Rennes. grâce à ces puissantes lithographies originales dessinées dans des noirs précis et tragiques, il apporte à l’Affaire Dreyfus un témoignage visuel et artistique incomparable et essentiel.

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Ce recueil de quatre suites de planches est rare. Aucun exemplaire sur RBH et ABPC ni sur les sites de libraires. la Houghton library à Harvard en conserve deux exemplaires complets. l’un porte un envoi au baron Jacques de gunzbourg qui, étonnamment, fut l’un des associés de Raphaël Bischoffsheim dans la création de la Banque franco-égyptienne en 1870 ; l’autre porte un envoi à Waldeck-Rousseau. le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme possède un autre exemplaire complet avec envoi au pianiste Raoul Pugno.

Raphaël Bischoffsheim fut un banquier de premier plan dans le dernier tiers du XIXe siècle. Il appartenait à une famille de financiers originaires de Belgique et de Hollande. Sa nièce Marie-laure de Chevigné épousera au XXe siècle le vicomte de Noailles.

RÉFÉReNCe : Desachy 599, p. 57 : «50 planches lithographiques contenant une suite de 76 dessins sur l’Affaire Dreyfus»

[88] 7223 ROgÈs, louisCinq Semaines à Rennes. Deux cents photographies de GerschelParis, F. Juven, [1899]

SuPeRBeS PHotogRAPHIeS DeS PARtIeS PRÉSeNteS ÉDItIoN oRIgINAleIn-8 (210 x 151mm). XXIV-199 p. IlluStRAtIoN : figure imprimée sur la page de titre et 200 photographies. RelIuRe De l’ÉPoQue. Dos de basane beige, couverture originale illustrée conservée.

Coiffe de tête fatiguée. RÉFÉReNCe : Desachy 305

Reportage montrant aussi bien les journalistes américains que la fameuse «Dame blanche», Mme Amélie Darthout, fervente dreyfusarde, toujours habillée de blanc.

[89] 7481

La Vie illustrée. Journal hebdomadaire. [N° 44]Paris, M.F. Juven, 10 rue Saint Joseph, Jeudi 17 août 1899

lA VIE ILLUSTRÉE eSt l’uNe DeS touteS PReMIÈReS PuBlICAtIoNS À gRAND tIRAge À FAIRe lARgeMeNt eMPloI De lA PHotogRAPHIe.

In-folio (360 x 270mm). RelIuRe VeRS 1950. Dos de bradel rouge, couvertures originales illustrées conservées

[90] 7267 hIRsChleR, RaoulLe Juif. Ses Rites, ses LoisParis, Librairie M. Lipschutz, 1899

ReCHeRCHeS SuR lA lÉgISlAtIoN JuIVe eN 1899. RARe ÉDItIoN oRIgINAleIn-8 (182 x 135mm), 179 pp. BRoCHÉ sous sa couverture imprimée d’origine. Légèrement défraîchi, quelques taches sur la couverture, dos usé

Samuel Raoul Hirschler (1864-1923) fut «ministre-officiant» de la

synagogue de Marseille. Il fit la guerre de 1914 comme aumônier israélite et fut décoré de la légion d’honneur et de la Croix de guerre. Son fils, René Hirschler, né à Marseille en 1905, devint grand rabbin de Strasbourg en 1939 et mourut en déportation.

[91] 7438 [le sIÈCle].Supplément illustré... L’homme chez qui Karl est allé deux fois [Quesnay de Beaurepaire]Paris, Le Siècle, 31 août 1899

JouRNAl DReYFuSARD : SAtIReS PHotogRAPHIQueS Du PRÉSIDeNt QueSNAY De BeAuRePAIRe In-folio (635 x 450mm). Photo-montage avec 12 photographies avec le visage de Jules Quesnay de Beaurepaire

Jules Quesnay de Beaurepaire, président de chambre à la Cour de Cassation, se proclamait seul adversaire compétent des dreyfusards. Il constitua un comité contre Dreyfus avec des «preuves» obtenues auprès de témoins plus ou moins douteux comme ce Karl. la cour de Rennes refusera de l’entendre. Son exaltation et son aveuglement le firent la cible d’escrocs en tout genre (ce Karl) qui le ruinèrent.

[92] 7241 VaUThIeR, MauriceLa France de l’Affaire Dreyfus. Paris, P.-V. Stock, 1899

l’AFFAIRe Vue De BelgIQue. RARe teXte D’uN JuRISte et uNIVeRSItAIRe Belge ÉDItIoN oRIgINAleIn-12 (190 x 122mm), (8pp), 2-50pp. BRoCHÉ sous sa couverture jaune imprimée d’origine, non coupé. RÉFÉReNCe : P. Aron et J.-P. Schreiber, «la réception de l’Affaire en Belgique», L’Affaire Dreyfus, Dictionnaire, sous la dir. de M. Drouin, pp. 543-547

Maurice Vauthier (1860-1931) fut professeur de droit à l’université libre de Bruxelles. Il deviendra ministre de l’intérieur en 1927.

[93] 7255 [VÉRaX, l.] pseud. Dr Oyon. La Conscience militaire et l’Affaire DreyfusParis, P.-V. Stock, 1899

«CoNSCIeNCe HuMAINe» CoNtRe «CoNSCIeNCe MIlItAIRe» ÉDItIoN oRIgINAleIn-12 (190 x 120mm). (4) 2-42 pp. BRoCHÉ sous sa couverture d’origine. Couverture avec manques angulaires

l’auteur démontre l’impossibilité pour des conseils de guerre de juger en toute impartialité à partir du moment où les chefs ont montré leur volonté d’une condamnation : «une des plus douloureuses désillusions qu’ait produites l’Affaire Dreyfus est celle qui a trait à la loyauté militaire».

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84 85

[94] 7611 ReINaCh, JosephLe Crépuscule des traîtresParis, P.-V. Stock, 1899

eNVoI De JoSePH ReINACH À SA Belle-SŒuR FANNY ReINACH, FeMMe De tHÉoDoRe ReINACH

ÉDItIoN oRIgINAleIn-12 (187 x 134mm). Vignette gravée sur la page de titreeNVoI AutogRAPHe signé : « à ma chère Fanny. le crépuscule est long ; mais l’aurore, déjà, Hoio-toho! blanchit les pics du Walhalla. »

RelIuRe StRICteMeNt De l’ÉPoQue. Dos de maroquin bleu à coins, dos à nerfs, grands témoins conservés (sans la couverture), gardes de papier doré à motif de style gréco-byzantin, tranche supérieure doréePRoVeNANCe : Fanny Reinach

Comme georges Clemenceau, Joseph Reinach publie ici en volume les chroniques et articles qu’il avait donnés dans différents journaux durant l’année charnière de 1899.

RÉFÉReNCe : Desachy 588

[95] 7278 laBORI, fernandNotes de plaidoiries pour le procès de RennesParis, La Grande Revue, 1er février 1900

eN AoÛt 1899, BeRNARD lAZARe et JeAN JAuRÈS DeMANDÈReNt À FeRNAND lABoRI, JugÉ tRoP AgReSSIF, De Ne PAS PlAIDeR PouR MÉNAgeR l’ARMÉe. C’eSt Cette PlAIDoIRIe QuI eSt ICI PuBlIÉe.

eXeMPlAIRe De HeNRI MoNDoR. ÉDItIoN oRIgINAle, tiré à part de cet article

In-4 (240 X 165mm). RelIuRe lÉgÈReMeNt PoStÉRIeuRe. Percaline bronze, titre en long, chiffre doré, couverture conservée. PRoVeNANCe : Henri Mondor (chiffre). Un coin de la percaline légèrement plié

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86 87

[96] 7450

Le Péril juifParis, La Libre Parole, [1900]

De l’oFFICINe D’ÉDouARD DRuMoNt... Se PASSe De CoMMeNtAIRe In-folio (418 x 308mm). texte sur 4 colonnes. 2 pp. imprimées sur papier rose

Ce placard semble rare. on en trouve un exemplaire à la Houghton library (Harvard) imprimé sur papier jaune (FC9 D8262 Zzx3), aux mêmes dimensions que celui-ci (seul exemplaire aux u.S.A. selon WorldCat). Absent des catalogues de la BnF, du CCFr et du MAJH.

[97] 7202 BeNDa, JulienDialogues à ByzanceParis, Éditions de la Revue Blanche, 1900

RARe eNVoI De JulIeN BeNDA Au ColoNel PICQuARt. ÉDItIoN oRIgINAleIn-8 (190 x 120mm). eNVoI : «Au Colonel Picquart, témoignage d’admiration, Julien Benda». BRoCHÉ sous sa couverture d’origine. Exemplaire fatigué, papier jauni propre au tirage courant

Julien Benda (1867-1956), auteur de la La Trahison des clercs (1927), est un personnage aux multiples facettes. Il entra en littérature avec l’Affaire Dreyfus en publiant dans la Revue blanche des frères Natanson un certain nombre de chroniques fameuses qui révélèrent son talent de pamphlétaire. Ces chroniques, au style bien classique, sont réunis ici ; le rare envoi au colonel Picquart donne à cet exemplaire une valeur particulière.

RÉFÉReNCeS : l.-A. Revah, L’Affaire Dreyfus de A à Z, pp. 133-135 -- Desachy 69

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[98] 7260 CORNÉly, JulesNotes sur l’Affaire Dreyfus (Éditions du Figaro)Paris, Société française d’éditions d’art L.-Henri May, [1900]

CHRONIQUES D’UN JOURNALISTE DU FIGARO ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (175 x 110mm). RelIuRe De l’ÉPoQue. Bradel bleu, plats de papier marbré, couverture conservée

Jules Cornély (1845-1907) fut l’un des grands journalistes dreyfusards. Il fut congédié du Gaulois par Arthur Meyer et passa au Figaro en 1897. Ces Notes sont la réunion de ses articles de 1894 à 1900. Au lendemain de la condamnation de 1894, il croyait, comme beaucoup, Dreyfus coupable. Il changea d’avis en novembre 1897 lorsque Mathieu Dreyfus écrivit au ministre de la guerre pour dénoncer esterhazy comme l’auteur du bordereau.

[99] 7217 heRMaNN-PaUl, René-georges hermann-Paul, ditDeux cents dessins 1897-1899Paris, Éditions de la Revue Blanche, 1900

eXeMPlAIRe D’INtÉRÊt DoCuMeNtAIRe

In-8 (200 x 138mm) ; 225 pp., nombreuses reproductions de caricatures. BRoCHÉ. Dos de la couverture légèrement fendu, jauni. RÉFÉReNCe : Desachy 351

très engagé durant l’Affaire Dreyfus, celui qu’on surnomme le «Forain de gauche» utilise le Figaro, le Sifflet et surtout le Cri de Paris pour dénoncer l’ignorance antisémite.

[100] 7453 [IMageRIe d’ÉPINal].L’Histoire d’un patriote [Paul Déroulède]Paris, Glucq, 75 avenue de la Grande Armée, [1900]

PAul DÉRoulÈDe PAR ÉPINAl, APRÈS SA teNtAtIVe RAtÉe De CouP D’ÉtAt [joint :] Comment on devient général, Imagerie d’Épinal, Pellerin et Cie2 ff. in-folio (385 x 270mm). lithographie aquarellée et impression typographique sur papier journal : 16 illustrations rehaussées de couleurs et légendées sur chaque feuillet

lors de l’Affaire Dreyfus, Paul Déroulède, quoique défendant l’armée, croyait à l’innocence du capitaine.

[101] 7456 esTeRhaZy (Charles Marie ferdinand Walsin)Lettre autographe signée [au Chef de bureau de la Sûreté][S.l.], 10 juillet 1900

ÉtRANgeS PRoPoS Du SINIStRe eSteRHAZY DANS uNe lettRe Au CHeF De lA SÛRetÉ

«tu ne m’attraperas pas, Nicolas, non tu ne m’attraperas pas. - Cette chanson d’amour est à l’usage de M. le Commissaire de Surveillance. elle s’appliquait jadis au Nicolas d’aujourd’hui ; lt-Colonel officier d’ordonnance de Panama (...) Je vous ai réclamé ma pipe, il est pitoyable qu’elle ne m’ait pas été rendue. Que vos agents ne puissent pas trouver un homme, passe encore, mais un objet !!! Véritablement, je ne leur demande pas cependant de retrouver les prépuces de Dreyfus et de Reinach, ces orif lammes de la France républicaine», 1 p. in-12, crayon, cachet postal du 10 juillet 1900

À cette lettre se trouve joint un courrier de J. Chazelas, attestant de l’examen de cette lettre par Marcel thomas et rapportant ces propos.

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90 91

[102] 7604 ReINaCh, JosephTout le crimeParis, P.-V. Stock, 1900

Bel eXeMPlAIRe De tÊte SuR HollANDe, Seul gRAND PAPIeR.

AVeC uN eNVoI De l’AuteuR À SA Belle-SŒuR FANNY ReINACH, ÉPouSe De tHÉoDoRe ReINACH ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (185 x 135mm)tIRAge : eXeMPlAIRe De tÊte, l’un des 10 sur hollande, seul grand papier, justifié mais non numéroté ni signé

eNVoI AutogRAPHe signé, rimé en décasyllabes (sur un feuillet blanc à toute marge et au bord replié dans la reliure) :

À ma chère Fanny Pour que le bon Droit ne soit point vaincu, Moderne Judith d’un devoir sublime, Vous auriez, Fanny, commis «tout le crime.» Théodore, hélas ! ne l’a point voulu...

RelIuRe De l’ÉPoQue. Dos et coins de maroquin bleu, dos à nerfs, gardes de papier doré à décor de style gréco-byzantin, tranche supérieure dorée, couvertures conservées, témoins conservés, exemplaire à très grandes margesPRoVeNANCe : Fanny Reinach

Bordures un peu empoussiérées, tache claire sur deux feuillets de la préface

RÉFÉReNCe : Desachy 594

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[103] 7184 sÉVeRINe, CarolineVers la lumière... Impressions vécuesParis, P.-V. Stock, 1900

ReMARQuABle eXeMPlAIRe De tÊte, SuR HollANDe, AVeC eNVoI et AVeC uNe lettRe De SÉVeRINe À SoN ÉDIteuR : PIeRRe-VICtoR StoCK, FIguRe CeNtRAle Du SYStÈMe ÉDItoRIAl DeS DReYFuSARDS ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (187 x 124mm). XV-464 pp.tIRAge : exemplaire n° 8, l’un des 10 sur Hollande, seul grand papiereNVoI : Pour P. V. Stock, Éditeur courageux de ce livre et de tant d’autres ; qui risque sa prospérité – et plus même – par conviction, bien affectueusement, Séverine, 16 février 1900

PIÈCeS JoINteS : 1. l.a.s. de Séverine à Stock : «voici un intellectuel, M. Julien Benda (...) il a écrit sur l’Affaire des pages (...) qui resteront comme une œuvre d’élégante et ironique philosophie», papier à en-tête du monogramme au serpent de Séverine, [29 novembre 1898], 1 p. in-12 ; 2. Prière d’insérer manuscrit, avec une correction autographe de Séverine, 2 pp. in-8 repliéesRelIuRe De l’ÉPoQue. Dos à la bradel et coins de percaline rose, tête dorée, couverture conservée, témoins conservésPRoVeNANCe : Pierre-Victor Stock (envoi ; sa vente, 6-9 juin 1935, n° 493)

Dos fané

Caroline Rémy (1855-1929), dite Séverine, fut une journaliste libertaire et féministe. elle devint secrétaire de Jules Vallès après avoir été initiée au journalisme, notamment en faisant ses armes dans Le Cri du peuple. elle rejoint la mêlée dreyfusarde dans le sillage de Bernard lazare et de J’accuse. Cette «frondeuse» était admirée de Clemenceau et surtout de Mirbeau. Selon lui, elle fut «la seule femme de lettres qui (...) se soit élevée jusqu’aux sommets de l’idée générale».

Vers la lumière, sous titré Impressions vécues, rassemble les articles sur l’Affaire : les fameuses «Notes d’une frondeuse» parues dans La Fronde, journal fondé par Marguerite Durand. Séverine dédia son recueil à la «mémoire vénérée de Scheurer-Kestner». les articles de Séverine sont évoqués par Fernand labori dans sa plaidoirie du 21 février 1898 : «elle avait raison car, avec les articles de La Fronde, elle nous assure une cohorte de femmes françaises (...) reprenant avec l’intelligence et avec la sensibilité qui leur sont propres les idées que nous avons jetées dans le pays.»

RÉFÉReNCeS : M. Drouin (dir.), L’Affaire Dreyfus de A à Z, Paris, 1994, pp. 282-287 -- Desachy 639

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[104] 7196 CleMeNCeaU, georgesDes JugesParis, P.-V. Stock, 1901

ReMARQuABle eNVoI De geoRgeS CleMeNCeAu À SoN AMI oCtAVe MIRBeAu : DeuX PIlIeRS De lA DÉFeNSe De DReYFuS.

eXeMPlAIRe De tÊte SuR HollANDe, Seul gRAND PAPIeR ÉDItIoN oRIgINAle

In-8 (190 x 120mm). Marque typographique de Stock imprimée sur la page de titre et sur la couverturetIRAge : l’un des 15 exemplaires de tête imprimés sur papier de Hollande, seul grand papier

eNVoI autographe signé sur le faux-titre :

à Octave Mirbeau, son ami, G. Clemenceau

RelIuRe De l’ÉPoQue. Cartonnage bradel avec papier à motif d’œil-de-perdrix, couverture conservée, entièrement non rogné, très nombreux témoinsPRoVeNANCe : octave Mirbeau (Bibliothèque d’Octave Mirbeau, Livres anciens, livres du XIXe siècle et contemporains, éditions originales, livres illustrés..., Paris, mars 1919, n° 217)

Quelques éclats à la reliure, couverture et papiers de garde légèrement jaunis

Sans georges Clemenceau ni octave Mirbeau, la défense de Dreyfus, la vie politique et intellectuelle des années 1900 eurent été différentes. À eux seuls, les envois du tigre à l’auteur du Jardin des Supplices les résument. le 2 août 1898, Mirbeau rejoint l’équipe rédactionnelle de L’Aurore dirigée par georges Clemenceau. Zola y avait publié J’accuse en janvier, sous ce titre célèbre trouvé par Clemenceau lui-même. le futur président du Conseil qui, dans quelques années, prendra son ami le colonel Picquart comme ministre de la guerre, était une machine de guerre. Son éloquence célèbre pétrifiait la Chambre - autant que les sermons de Bossuet avaient emporté la cour de Versailles.

Sa plume prolongeait sa langue. en trois ans, georges Clemenceau publia 665 articles. Ils furent réédités sous forme de livre en sept ouvrages réunissant 3305 pages de 4.500.000 signes : L’Iniquité (1899), Vers la Réparation (1899), Contre la justice (1900), Des Juges (1901), Justice militaire (1901), Injustice militaire (1902), La Honte (1903). Il est très probable que Clemenceau donna à Mirbeau un exemplaire dédicacé de chacun de ces ouvrages. Cependant, lors de la vente post mortem des livres de Mirbeau, seuls quatre titres apparaissent dans son catalogue, tous reliés à l’identique et sur Hollande : L’Iniquité (sous le n° 214), Vers la réparation (n° 215), Justice militaire (n° 218) et cet exemplaire Des Juges (n° 217).

Dans le même temps qu’il adressait ces exemplaires à Mirbeau, Clemenceau en offrait aussi à Zola. on se souvient du superbe exemplaire de L’Iniquité de l’ancienne collection du baron Alain de Rothschild, dont l’envoi était ainsi rédigé : «À Zola, pour l’avoir suivi dans la bataille» (Paris, 24 mai 2006, n° 155, €32.400).

RÉFÉReNCeS : Dictionnaire Dreyfus, art. Clemenceau et Mirbeau -- Dictionnaire Clemenceau, sous la dir. de J.-J. Jeanneney, art. Mirbeau -- Desachy 142

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[105] 7478 CleMeNCeaU, goergesLe BlocParis, Imprimerie Alcan-Lévy, 1901

le BLOG De CleMeNCeAu, SeS 49 PReMIeRS NuMÉRoS FoRMANt l’ANNÉe 1901 CoMPlÈte.

eXeMPlAIRe RelIÉ PouR HeNRI MoNDoR AVeC SoN CHIFFRe DoRÉ SuR leS PlAtS Première édition de cette revue hebdomadaire entièrement rédigée par Clemenceau

2 volumes in-4 (265 x 185mm)les 49 premiers numéros (sur 60) formant l’année 1901 au complet (manquent les 11 numéros de 1902). la revue cessera de paraître après le dernier numéro du 15 mars 1902RelIuReS De l’ÉPoQue. Plein bradel orange, dos long, chiffre «HM» dans l’angle supérieur des premiers platsPRoVeNANCe : Henri Mondor (ex-libris)

RÉFÉReNCe : Desachy 146

[106] 7221 DReyfUs, alfredCinq années de ma vie. 1894-1899Paris, Bibliothèque Charpentier, Eugène Fasquelle, 1901

BoN eXeMPlAIRe eN RelIuRe De l’ÉPoQue In-8 (178 x 110mm). Mention de tirage. RelIuRe De l’ÉPoQue. Dos de chagrin rouge. RÉFÉReNCe : Desachy 213

[107] 7224 DReyfUs, alfredCinq années de ma vie. 1894-1899Paris, Librairie Charpentier et Fasquelle, 1901

SuPeRBe eXeMPlAIRe De tÊte SuR JAPoN, BRoCHÉ, À touteS MARgeS ÉDItIoN oRIgINAle

In-8 (234 x 170mm)tIRAge unique à 50 exemplaires sur japon, celui-ci numéroté 10BRoCHÉ, sous sa couverture orange d’origine, non coupé, tous les témoins conservés

Une fente le long de la charnière légèrement comblée

Ce récit d’Alfred Dreyfus, entre correspondance et journal intime, dévoile le cours des cinq années de prison. Il s’ouvre sur l’épigraphe célèbre :

«Je raconte uniquement dans ces pages ma vie pendant les cinq années où j’ai été retranché du monde des vivants. les événements qui se sont déroulés autour du procès de 1894, et dans les années suivantes, en France, me sont restés inconnus jusqu’au procès de Rennes».

RÉFÉReNCe : Desachy 213

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[108] 7592 hUReT, JulesTout yeux, tout oreilles. Préface d’Octave MirbeauParis, Charpentier, 1901

uN gRAND JouRNAlISte DReYFuSARD : JuleS HuRet. eNVoI À SoN AMI oCtAVe MIRBeAu, PRÉFACIeR De l’ouVRAge.eXeMPlAIRe De tÊte SuR PAPIeR De HollANDe ÉDItIoN oRIgINAle, avec une belle préface d’octave Mirbeau également en édition originaleIn-12. VII & 428 pp.tIRAge : un des 15 exemplaires numérotés sur papier de Hollande, seul tirage de têteCoNteNu : plusieurs textes traitent de l’Affaire : À la cour de Cassation, 1ère, 2e et 3e audience ; Le colonel Picquart libéré ; Le Voyage d’Alfred Dreyfus ; Dreyfus ; Dreyfus à CarpentraseNVoI AutogRAPHe signé : « À octave Mirbeau, ma tendre affection »RelIuRe De l’ÉPoQue. Bradel demi-percaline rouille, témoins conservés, couverture d’origine conservée

Jules Huret (1863-1915) est un journaliste littéraire réputé qui travailla pour L’Écho de Paris. on le considère comme l’un des premiers grands reporters. Il réalisa des entretiens avec soixante-quatre écrivains dont Zola et ses amis. en 1892, il rejoint Le Figaro. Dreyfusard de la première heure, il accompagna Alfred Dreyfus après sa libération. Mirbeau et Huret étaient proches amis surtout depuis le retrait de Jules Hervieux du cercle de Mirbeau. leur correspondance été publiée en 2009 aux Éditions du lérot.

[109] 7578 PÉgUy, CharlesJean Jaurès - Continuation des preuves. [Paris], janvier 1901

PÉguY DÉCouPe et ANNote uN ARtICle De JeAN JAuRÈS DeStINÉ À lA PuBlICAtIoN DANS SeS CAHIERS DE LA QUINZAINE.

JAuRÈS S’INSuRge CoNtRe le «FAuX IMPÉRIAl» DÉFeNDu PAR l’ÉtAt-MAJoR, lA DRoIte et HeNRI RoCHeFoRt 6 feuillets de MAQuette des Cahiers de la Quinzaine, au format in-4 (280 x 180mm, IIe Série, cinquième cahier, 28 janvier 1901). CoNteNu : sur cinq feuillets, Charles Péguy lui-même a découpé et contrecollé un article de Jean Jaurès intitulé «Évanouissement» publié dans La Petite République du 1er janvier 1901 ; le sixième feuillet, corrigé par Péguy lui-même, présente le sommaire de textes de Jaurès publiés à la Société nouvelle de librairie et d’ éditions fondée par Charles Péguy en 1898. CHAQue FeuIllet PoRte DeS ANNotAtIoNS AutogRAPHeS De CHARleS PÉguY, à l’encre noire et au crayon bleu, les premiers et les derniers feuillets sont plus annotés que les autres qui ne présentent que des instructions autographes de Péguy destinées à l’imprimeur. PIÈCe JoINte : (en tête) manuscrit autographe de Péguy recopiant une lettre du socialiste Michel Augé citant Jaurès (1 p.), écrit dans les marges d’un feuillet d’épreuves des Cahiers de la Quinzaine (I, 10, 20 mai 1900, sous la rubrique Communication). Avec trois corrections de la main de Péguy sur un texte d’Édouard laubier où il est question de Zola, Picquart et de «bandes antisémites». le texte d’Augé sera publié à la suite de celui de laubier

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BRADel, cartonnage de papier bordeaux

l’article de Jean Jaurès, ici transformé en maquette des Cahiers de la Quinzaine par Charles Péguy lui-même, avait été auparavant publié dans La Petite République du 1er janvier 1901. Ce journal représentait l’organe officiel de la gauche française et deviendra plus tard L’Humanité. Jaurès y répond à un article du polémiste Henri Rochefort publié dans L’Intransigeant du 25 décembre 1900.

Ce héraut des antidreyfusards y brandissait l’argument du « faux impérial » et de la lettre de guillaume II, prouvant tous les deux la culpabilité de Dreyfus. Jaurès, dès 1898, avait attaqué l’authenticité supposée de ces pièces «allemandes», soustraites à l’œil de la critique par leur soi-disant origine «impériale». Il poursuivra sa charge dans les débats parlementaires et publiera le Faux impérial en 1903.

l’intérêt principal de cette pièce annotée par Charles Péguy réside dans la mise en évidence de son travail de journaliste qui, plume et encre à la main, cherche par tous les moyens l’occasion d’enrichir ses Cahiers de la Quinzaine en défendant la cause de Dreyfus.

[110] 7605 ReINaCh, JosephLes Blés d’hiverParis, P.-V. Stock, 1901

Bel eXeMPlAIRe De tÊte SuR HollANDe, Seul gRAND PAPIeR.

AVeC uN eNVoI De l’AuteuR À SA Belle-SŒuR FANNY ReINACH, ÉPouSe De tHÉoDoRe ReINACH ÉDItIoN oRIgINAleIn-12 (185 x 125mm)tIRAge : eXeMPlAIRe De tÊte, l’un des 10 sur hollande, seul grand papier, justifié mais non numéroté ni signéeNVoI AutogRAPHe signé : «À ma très-chère & très-charmante Semeuse Fanny en tendre affection.»RelIuRe De l’ÉPoQue. Dos et coins de maroquin bleu, dos à nerfs, gardes de papier peigne, tranche supérieure doré, témoins conservés (sans la couverture)PRoVeNANCe : Fanny ReinachRÉFÉReNCe : Desachy 590

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[111] 7169 ReINaCh, JosephHistoire de l’Affaire DreyfusParis, Éditions de la Revue Blanche ; Charpentier et Fasquelle, 1901-1911

eXeMPlAIRe Du tIRAge De tÊte SuR HollANDe, Seul gRAND PAPIeR. eXeMPlAIRe tRÈS BlANC, PARFAIteMeNt CoNSeRVÉ. tRÈS Peu FRÉQueNt SuR le MARCHÉ

le MoNuMeNt INCoNtouRNABle De l’AFFAIRe DReYFuYS ÉDItIoN oRIgINAle7 volumes in-4 (224 x 150mm)tItReS et tIRAgeS : 1. Le Procès de 1894. tIRAge : à 30 exemplaires de tête sur papier de Hollande, seul grand papier, CeluI-CI NuMÉRotÉ 1. 2. Esterhazy. tIRAge : à 30 exemplaires de tête sur papier de Hollande, seul grand papier, celui-ci numéroté 25. 3. La Crise. Procès Esterhazy - Procès Zola. tIRAge : à 30 exemplaires de tête sur papier de Hollande, seul grand papier, celui-ci numéroté 19. 4. Cavaignac et Félix Faure. tIRAge : à 30 exemplaires de tête sur papier de Hollande,

seul grand papier, celui-ci numéroté 22. 5. Rennes. tIRAge : à 30 exemplaires de tête sur papier de Hollande, seul grand papier, celui-ci numéroté 19. 6. La Révision. tIRAge : à 30 exemplaires de tête sur papier de Hollande, seul grand papier, celui-ci numéroté 22. 7. Index général. tIRAge : à 30 exemplaires de tête sur papier de Hollande, seul grand papier, celui-ci numéroté 20 (reliure à l’imitation des précédentes)RelIuReS De l’ÉPoQue (pour les 6 premiers volumes). Dos de maroquin rouge, têtes dorées, non rogné, nombreux témoins conservés, les volumes ont été reliés sans les couverturesPRoVeNANCe : Benjamin Abraham (ex-libris)

Joseph Reinach (1856-1921) fut l’un des plus grands défenseurs d’Alfred Dreyfus. Il transforma le salon de Madame Strauss en véritable quartier général du dreyfusisme. Proust, qui fit sa connaissance chez cette dernière en 1896, emprunta certains des traits de Reinach pour son personnage de Brichot dans la Recherche.

RÉFÉReNCeS : Michel Drouin, L’Affaire Dreyfus de A à Z, Paris, 1994 -- Desachy 585

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[112] 7460 ZOla, ÉmileLa Vérité en marcheParis, Bibliothèque Charpentier, Eugène Fasquelle, 1901

leS gRANDS teXteS De ZolA. «uN MoMeNt De lA CoNSCIeNCe HuMAINe» SeloN le Mot CÉlÈBRe D’ANAtole FRANCe.

l’uN DeS VINgt HollANDe ÉDItIoN oRIgINAle

In-8 (182 x 118mm)tIRAge : l’un des 20 exemplaires sur papier de Hollande, celui-ci numéroté 14, comme mentionné à la justification. Carteret comme Clouzot donnent dix exemplaires de tête sur japon, non mentionnésRelIuRe SIgNÉe De DeVAuCHelle. Maroquin brun, encadrement de filets dorés, dos long, couverture et dos d’origine conservés, tranches dorées, témoins conservés. Étui

Recueil des articles publiés par Zola tout au long de l’Affaire Dreyfus, dont le célèbre J’accuse, paru en une du quotidien L’Aurore le 13 janvier 1898.

RÉFÉReNCeS : l. Carteret, Le Trésor du bibliophile romantique et moderne, II, p. 497 -- M. Clouzot, Guide du bibliophile français, p. 281

[113] 7228

L’Affaire Henry-Reinach devant le Tribunal de la Seine. Plaidoiries de

Me Chenu et de Me de Saint-Auban

[Paris], 1902

ouVRAge PuBlIÉ PouR lA VeuVe Du ColoNel HeNRY Au MoMeNt oÙ Il DeVIeNt l’IDole SACRIFIÉe DeS ANtIDReYFuSARDS ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (178 x 113mm). CollAtIoN : [1-3], 4-172. RelIuRe De l’ÉPoQue. Dos de maroquin brun à nerfs, doré. Dos passé

Peu de temps après avoir avoué au ministre de la guerre godefroy Cavaignac être à l’origine des faux, le colonel Henry se suicida. les antidreyfusards firent de lui un héros. la Libre Parole d’Édouard Drumont lance une souscription pour lui élever une statue et donner à sa veuve les moyens de poursuivre en diffamation Joseph Reinach (l’histoire remontait à son article du 7 novembre 1898 dans Le Siècle). Parmi les souscripteurs, on compte Jean lorrain, Pierre louÿs, Paul Valéry, Maxime Weygand, et Henry gauthier-Villars. les plaidoiries des défenseurs de Henry sont ici publiées. en septembre 1898, Charles Maurras avait déjà fait l’éloge de Henry dans le quotidien royaliste La Gazette de France, évoquant «ce serviteur héroïque des grands intérêts de l’État, ce grand homme d’honneur.»

[114] 7218 fRaNCe, anatoleFunérailles d’Émile Zola. Discours prononcé au cimetière

Montmartre le cinq octobre 1902

Paris, Édouard Pelletan, 1902

ReMARQuABle DISCouRS D’ANAtole FRANCe SuR ÉMIle ZolA, QuI Se ClÔt SuR lA PHRASe CÉlÈBRe : «Il Fut uN MoMeNt De lA CoNSCIeNCe HuMAINe» ÉDItIoN oRIgINAle

In-4 (245 x 185mm), titre de la couverture imprimé en rouge et noir avec marque typographique, lettrines en bistre. tIRAge : exemplaire numéroté 85 d’un tirage unique à 125 exemplaires. IlluStRAtIoN : quatre bois gravés d’après Steinlein par Fromet et Perrichon, dont un portrait de Zola. BRoCHÉ, sous sa couverture rempliée d’origine. Quelques piqûres. RÉFÉReNCe : Desachy 292

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[115] 7416 [ZOla, Émile]Testament officiel d’Émile ZolaParis, Léon Hayard, après le 29 septembre 1902

RePRISe De touteS leS ACCuSAtIoNS PoRtÉeS CoNtRe ZolA QuelQueS JouRS APRÈS SA MoRt SouS lA FoRMe D’uN PAMPHlet ANtIDReYFuSARD, MACABRe.

RARe ÉDItIoN oRIgINAle

In-folio (287 x 382mm)2 pages imprimées en vis-à-vis, texte entouré d’une large bordure noire, en feuille

un exemplaire à Harvard ; trois exemplaires sur le CCFr.

[116] 7179 aNDRÉ de BOIsaNDRÉ, françois-adrien-MarieSocialistes et Juifs. La Nouvelle internationaleParis, Librairie antisémite, 1903

uN ClASSIQue De l’ANtISÉMItISMe ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (153 x 103mm). Vignette caricaturale sur la page de titre, frontispice reprenant la vignette en plus grand. en 4e de couverture publicité caricaturale pour La Libre parole d’Édouard Drumont. BRoCHÉ sous sa couverture d’origine. Couverture légèrement défraîchie, avec un manque dans le dos

André de Boisandré (1859-1910) est un journaliste antisémite qui fut secrétaire de rédaction du journal d’Édouard Drumont dès sa création en 1892. Il est l’auteur du Catéchisme antijuif (1899) et d’une sorte de diptyque appelée Petites études sociales dont cet ouvrage forme le second volet après L’État-major socialiste, Millerand, Jaurès et Cie. Ses œuvres furent republiées sous l’occupation.

RÉFÉReNCe : Desachy 84

[117] 7239 JaURÈs, JeanLe Faux impérial. Discours prononcé à la Chambre des Députés.

Séances de 6 et 7 avril 1903

Paris, Société nouvelle de librairie et d’édition, 1903

PASSIoNNANt JAuRÈS ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (178 x 118mm)CollAtIoN : (1), 2-80BRoCHÉ sous sa couverture imprimée jaune d’origine

Légèrement dérelié

le colonel Henry, fabricateur de faux, avait avoué ses forfaits au ministre de la guerre godefroy Cavaignac le 30 août 1898. Auparavant, craignant d’être découvert, il avait confectionné le faux absolu, le «faux impérial» mis sous la responsabilité inquestionnable de guillaume II, soustrayant par là toute possibilité de vérification. C’est ce que souligne ici Jaurès : «il fallait imaginer

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une pièce fausse attribuée à un souverain étranger, de sorte qu’on pût tout ensemble s’en servir, mais la retirer de la discussion publique en alléguant le péril que cette communication formidable ferait courir à la paix» (p. 15).

la brochure présente ainsi l’intérêt de faire lire le débat parlementaire et donc les réactions des députés aux propos de Jaurès. la «Société nouvelle de librairie et d’édition» avait été fondée par Charles Péguy le 1er mai 1898. elle connut bien des vicissitudes malgré un actionnariat solide auquel participait léon Blum, Albert Monod et lucien Herr.

RÉFÉReNCe : Desachy 378

[118] 7191 OyON, DocteurPrécis de l’Affaire Dreyfus. Lettre à un ami qui ne sait pas. Préface

d’Anatole France

Paris, Pages libres, 1903

RARe «Septième mille» (mention fictive ?). In-12 (156 x 103mm). 70 pp. et la table. BRoCHÉ sous sa couverture d’origine. Couverture un peu défraîchie. RÉFÉReNCe : Desachy 537

le docteur oyon était membre de la Ligue des Droits de l’Homme. Malgré un tirage apparemment très important, on trouve bien peu d’information sur ce docteur oyon et le livre est rare. À moins qu’il ne s’agisse d’une mention fictive.

[119] 7465 ZOla, ÉmileLes Quatre Évangiles. VéritéParis, Bibliothèque-Charpentier, eugène Fasquelle éditeur, 1903

Bel eXeMPlAIRe De tÊte SuR JAPoN PARFAIteMeNt ÉtABlI PAR DeVAuCHelle ÉDItIoN oRIgINAle

2 volumes grand in-8 réimposés (230 x 140mm)tIRAge : l’un des trente eXeMPlAIReS De tÊte sur japon, celui-ci numéroté 29RelIuReS SIgNÉeS De DeVAuCHelle. Dos de maroquin, à coins bordeaux, dos à nerfs, couverture et dos violets d’origine conservés, tête dorée, nombreux témoins conservés

Dernier roman publié par Zola de son vivant, cet ouvrage évoque l’Affaire Dreyfus, le problème de la laïcité et celui de la séparation de l’Église et de l’État.

RÉFÉReNCe : l. Carteret, Le Trésor du bibliophile romantique et moderne, II, p. 493-494

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[120] 7168 DesaChy, PaulRépertoire de l’Affaire Dreyfus. 1894-1899[Paris], 1905

eXeMPlAIRe D’ÉPReuVe AVeC eNVoI De PAul DeSACHY À eugÈNe FASQuelle ÉDItIoN oRIgINAle

grand in-4 (280 X 190mm). Faux-titre, [1]-387 pp. imprimées au recto et ainsi foliotéestIRAge : exemplaire d’épreuve, avec le cachet «ÉPReuVe» sur la couverture et sur le faux-titre. Il semble que plusieurs exemplaires d’épreuves furent imprimés, formant ainsi une véritable édition à part entière

eNVoI AutogRAPHe signé :

À Eugène Fasquelle, en souvenir des grandes luttes, son dévoué, Paul Desachy

BRoCHÉ, sous couverture d’origine

Premier cahier légèrement déboîté

Paul Desachy (1872-1956), dreyfusard de 1898 et brillant bibliographe de l’Affaire, signera un certain nombre de volumes dont une biographie de leblois, l’ami de Picquart, qui fut publiée en 1934. en 1899, il était déjà chef de cabinet du ministre de la Marine, et fut l’un des collaborateurs puis rédacteur du journal Le Siècle.

Cet important ouvrage, d’un sérieux remarquable, relate jour après jour et par ordre chronologique tous les événements de l’Affaire. le moindre arrêt de justice, les circonstances de la détention à l’île du Diable, les occurrences de l’usage du papier quadrillé par esterhazy, etc. Bref tout ce qui touche à l’Affaire est ici scrupuleusement rapporté et décrit. le volume s’ouvre sur l’année 1876 avec cette phrase : «Henry devient débiteur d’esterhazy», phrase aussitôt référencée par un arrêt de la Cour de Cassation : «Cass. : I, 709». D’après le catalogue de la BnF, cet ouvrage, ici à l’état d’épreuves comme l’un des exemplaires de la BnF, fut par la suite imprimé au format in-18.

la dédicace est ici adressée au célèbre éditeur eugène Fasquelle (1863-1952) qui, associé à georges Charpentier, publia Flaubert, Zola, Vallès et Huysmans. Fasquelle fut l’un des fervents soutiens de Dreyfus et publia l’ouvrage de Joseph Reinach, Histoire de l’Affaire Dreyfus.

Ce livre est rare. on ne le recontre ni à la library of Congress ni à la British library. Manque à la Huntington library, à la New York public library, à la Newberry et à Yale. Deux exemplaires à Harvard, un à university of Chicago et un à Princeton.

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[121] 7192 fRaNCfORT, BernardGuide dans le Maquis de l’Affaire DreyfusParis, Édouard Cornély, 1904

ouVRAge NÉCeSSAIRe À toute ReCHeRCHe ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (183 x 115mm). 416 pp. RelIuRe De l’ÉPoQue. Dos de chagrin brun, décor doré. Reliure frottée. RÉFÉReNCe : Desachy 295

«C’est une très intéressante étude (...) dans laquelle se trouvent classés, d’une façon claire et précise, les principaux incidents qui se sont greffés les uns sur les autres dans cette passionnante affaire» (La Revue socialiste, 1903, vol. 39, p. 763).

[122] 7210 halÉVy, ludovicLe 4 Septembre 1870. Séances du Corps Législatif et du Sénat. Eau-

forte et dessins par A. Robida

Paris, H. Daragon, 1904

l’uN DeS CINQ eXeMPlAIReS De tÊte SuR JAPoN.

oN CoNNAIt lA RuPtuRe eNtRe HAlÉVY et PÉguY… ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (161 x 120mm). Vignette imprimée sur la couverture dont le titre a été imprimé en rouge et noir, titre imprimé en noir avec un état supplémentaire imprimé en rouge et propre aux exemplaires sur japon. tIRAge : exemplaire de tête, l’un des 5 premiers sur japon impérial, lettrés A à e, celui-ci lettré C avec les quatre états de l’eau-forte. IlluStRAtIoN : eau-forte par A. Robida imprimée par A. Maire en quatre états, vignettes imprimées dans le texte en double état. BRoCHÉ. Légère brunissure de la couverture inférieure

ludovic Halévy (1834-1908) avait été, de 1861 à 1867, secrétaire rédacteur au Corps législatif, présidé par le duc de Morny. Pour ce récit de la chute de l’empire, l’auteur de Trois dîners avec Gambetta puise donc aux meilleures sources : «Ces deux récits ont été recueillis par moi, au lendemain même du 4 septembre 1870. Je crois pouvoir me porter garant de leur exactitude et de leur authenticité». Vers 1878, ludovic Halévy ouvrit son fameux salon du 22 rue de Douai, où f lanqué de sa cousine geneviève Bizet, future Mme Strauss, il recevait le monde des arts, de Degas à Manet. Quant à l’Affaire Dreyfus, les opinions de ludovic Halévy et de Charles Péguy divergèrent totalement.

[123] 7173

L’Affaire Dreyfus. Le procès Dautriche. Compte rendu

sténographique in extenso.

Paris, Société nouvelle de librairie et d’édition, 1905

eXeMPlAIRe SuR gRAND PAPIeR ÉDItIoN oRIgINAle

In-8 (228 x 155mm)tIRAge : l’un des quelques exemplaires sur papier de Hollande, non justifié

BRoCHÉ, non coupé, sous sa couverture d’origine

grégoire Dautriche (1853-1931) était officier d’administration au service des Renseignements de l’Armée. Il fut accusé d’avoir fait disparaître des pièces comme d’avoir falsifié toute une comptabilité, à la demande des capitaines François et Maréchal.

RÉFÉReNCe : Desachy 562

[124] 7121 MORNaRD, henry[Cour de cassation, chambres réunies]. - Mémoire pour M. Alfred Dreyfus à l’appui de la demande de révision contre le jugement

du Conseil de guerre de Rennes rendu le 9 septembre 1899

[Paris], [Imprimerie G. Kadar], 1905

ReMARQuABle MÉMoIRe RÉCAPItulAtIF De HeNRY MoRNARD.

RARe AVeC eNVoI

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114 115

ÉDItIoN oRIgINAle

In-4 (280 x 220mm)CollAtIoN : faux-titre, titre, [I]-XII, [1]-634eNVoI AutogRAPHe signé : «À mon confrère et ami Me [laeke ?], Bien cordial souvenir»RelIuRe : broché dans ses couvertures d’époque

Quelques défauts à la couverture

Henry Mornard (1859-1928) fut l’un des ténors du barreau engagé dans la révision du procès de 1899.

«S’il déconseille, en juin 1901 et juin 1902, des pourvois sans faits nouveaux, il présente, en novembre 1903, la seconde requête en révision, dépose un mémoire en janvier 1904 et signe, le 25 avril 1905, le mémoire pour la seconde cassation, préparé en étroite liaison avec son client. Sur plus de 700 pages, Me Mornard demande à la Cour de statuer au fond sans renvoi puisque l’acquittement d’esterhazy empêche qu’il soit « procédé à des débats oraux entre toutes les parties » et puisqu’il ne peut être prononcé de renvoi « si l’annulation de l’arrêt à l’égard d’un condamné vivant ne laisse rien subsister qui puisse être qualifié crime ou délit ». Son argumentation, plaidée une dernière fois du 5 au 7 juillet 1906 devant les chambres réunies de la Cour de cassation, débouche sur l’arrêt de réhabilitation du 12 juillet 1906» (http://www.dreyfus.culture.fr/fr/bio/bio-html-henry-mornard.htm)

RÉFÉReNCe : Desachy 525

[125] 7442 [JOURNal OffICIel]. Édition des Communes[La Réintégration]. 19 Juillet 1906 - n° 11241906

CoNCluSIoN : DReYFuS et PICQuARt RÉINtÉgRÉS

grand placard (880 x 600mm)

Petits manques tout au long du grand pli horizontal du placard

Publication des «lois réintégrant dans les cadres de l’armée» Alfred Dreyfus, avec rang de chef d’escadron, et Marie-georges Picquart, avec rang de général. l’arrêt de la Cour de Cassation annulant le jugement du Conseil de guerre est ici publié sur cinq colonnes.

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116 117

[126] 7399 L’Action française.[affiche]. Appel au pays la loi faussée par la cour de cassation pour réhabiliter le juif DreyfusParis, Imprimerie de l’affichage Riché, 6 rue Papillon [1906]

tRÈS RARe AFFICHe De l’ACTION FRANÇAISE : AuX SouRCeS Du RÉVISIoNNISMe ÉDItIoN oRIgINAle

In-folio (1250 x 830mm)tIRAge : imprimée sur papier rose

Quelques modestes manques, très bon état

Cette très grande affiche ne se retrouve apparemment pas dans les catalogues de la BnF. elle ne figure pas au Catalogue collectif des bibliothèques de France. les seules institutions internationales qui la possèdent sont Harvard et Princeton. et encore, le catalogue de Princeton ne précise pas les dimensions, donne l’affiche comme imprimée des deux côtés et propose une date de 1899.

elle semble être l’ouvrage du pseudonyme Henri Dutrait-Crozon derrière lequel se cachent deux colonels de l’armée, Frédéric Delebecque et georges larpent, deux militants très connus de l’Action française et collaborateurs de sa revue (cf. le numéro suivant).

le titre même de cette affiche et une partie de son texte se retrouvent publiés sous forme de livre dans Appel au pays 1. Vérité, justice, patrie. La République de Dreyfus. La France trahie et mystifiée. La Loi faussée par la Cour de cassation pour réhabiliter un juif. Hommage national au général Mercier (Paris, Éditions de l’Action française, 1906). les différents Appel au pays, au nombre de cinq, publiés jusqu’en 1907 à la suite de l’arrêt de réhabilitation du 12 juillet 1906, constitueront la trame du fameux Précis de l’Affaire Dreyfus diffusé en 1909. Ce soi-disant Précis servira pendant longtemps de base doctrinale au révisionnisme antidreyfusard.

RÉFÉReNCe : The Dreyfus Affair in the making of modern France, reel 54, item 1j

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[127] 7238 DUTRaIT-CROZON, henriPrécis de l’Affaire Dreyfus avec un répertoire analytiqueParis, Nouvelle Librairie nationale, 1909

AuX SouRCeS Du CAtÉCHISMe ANtIDReYFuSARD De l’ACtIoN FRANÇAISe ÉDItIoN oRIgINAleIn-12 (160 x 102mm). Imprimé sur papier Bible sous forme d’un carnet souple de plus de 400 pp. RelIuRe D’ÉDIteuR. Basane brune, dos long. [Avec :] Capitaine Paul Marin, Histoire populaire de l’Affaire Dreyfus, Paris, P.-V. Stock, 1898. Broché, fatigué. Armand Charpentier, Les Côtés mystérieux de l’Affaire Dreyfus, Paris, les Éditions Rieder, s. d. Broché, très usé, mention de tirage sur la couverture. Dos fatigué

Cet ouvrage publié sous pseudonyme est l’œuvre de deux colonels, tous deux journalistes à l’Action française : Frédéric Delebecque (1870-1940) et georges larpent. le premier sera en 1925 l’auteur de la première traduction intégrale des Hauts de Hurlevent. le second finira dans la Collaboration. Cette étude, au caractère prétendument scientifique - par sa description minutieuse des faits, par ses nombreuses citations, sa bibliographie abondante ou par l’ampleur de son index analytique - masque habilement un vaste plaidoyer antidreyfusard.

[128] 7610 ReINaCh, JosephLa Réforme électoraleParis, Charpentier, 1912

eNVoI De JoSePH ReINACH À SA Belle-SŒuR FANNY ReINACH, FeMMe De tHÉoDoRe ReINACH

In-12 (187 x 134mm)eNVoI AutogRAPHe signé : « À ma chère Fanny très affectueux souvenir »RelIuRe StRICteMeNt De l’ÉPoQue SIgNÉe D’AFFolteR. Dos de chagrin bleu à coins, dos à nerfs, témoins et couverture conservés, tranche supérieure doréePRoVeNANCe : Fanny Reinach

[129] 7607 ReINaCh, JosephL’Armée toujours prêteParis, Nancy Berger-Levrault, 1913

eNVoI De JoSePH ReINACH À SA Belle-SŒuR FANNY ReINACH ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (187 x 134mm). Vignette gravée sur la page de titre

eNVoI AutogRAPHe signé : «  à ma chère Fanny, en grande tendresse son vieil ex-capitaine d’État-Major. »

RelIuRe De l’ÉPoQue SIgNÉe D’AFFolteR. Dos de chagrin bleu à coins, dos à nerfs, témoins conservés, couverture conservée, tranche supérieure doréePRoVeNANCe : Fanny Reinach

129 130

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120 121

[130] 7353 ChaReNsOl, georgesL’Affaire Dreyfus et la Troisième RépubliqueParis, Éditions Kra, 1930

l’uNe DeS BoNNeS ÉtuDeS SuR l’AFFAIRe. HANNAH AReNDt le DIt «BRIeF AND RelIABle» ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (190 x 125mm). BRoCHÉ sous sa couverture rouge, non rogné, non coupé. Petit accroc en queue du dos

georges Charensol, critique cinématographique reconnu, s’attache ici à étudier les nouvelles sources sur l’Affaire, celles apparues en Allemagne depuis la fin de la Première guerre mondiale. Il montre que l’Affaire constitue un jalon essentiel dans la naissance de la démocratie en France.

[131] 7313 DelhORBe, ClaireL’Affaire Dreyfus devant les écrivains françaisParis, Éditions Victor Attinger, 1932

uNe gRANDe tHÈSe et uN gRAND ClASSIQue ÉDItIoN oRIgINAle

In-4 (253 x 170mm). tIRAge : exemplaire sur papier vergé, mais sans aucune justification imprimée dans l’ouvrage. BRoCHÉ sous sa couverture d’origine

lors de la première publication de cette thèse d’une chercheuse d’origine suisse, Charles Maurras écrivit : «ce que l’innocente Vaudois nous reproche comme un moyen de parvenir, c’est dix ans de campagne contre Dreyfus, elle n’en connaît pas l’histoire ; elle ne sait pas ce qu’ils ont coûté aux écrivains nationalistes dans un monde où la Presse était aux mains des Juifs et des amis des Juifs» (in P. Renard, L’Action française et la vie littéraire (1931-1944), 2003, p. 138)

[132] 7197 ChaRPeNTIeR, armandHistorique de l’Affaire Dreyfus. Avec les fac-similés

des principale pièces secrètes

Paris, Fasquelle éditeurs, 1933

AVeC eNVoI ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (190 x 143mm)eNVoI : «À guy de Passilé, en souvenir de nos discussions passionnées, hommage bien amical, Armand Charpentier»PIÈCe JoINte : 1. l.a.s. de l’auteur au frère du destinataire de l’envoi ; 2. Coupure de presse de L’Œuvre, art. d’Armand Charpentier, 1933 (?) ; 3. Carte postale de l’auteur à guy de PassiléBRoCHÉ sous ses couvertures d’origine, non rogné

Armand Charpentier (1864-1949) fut un ardent partisan de la révision. Dans les années 1930, il faisait figure de témoin des années de lutte et publia plusieurs livres, dont celui-ci. Son

intérêt, principalement documentaire, réside dans son commentaire des Carnets de Schwartzkoppen. Fait étrange, Armand Charpentier appartient aux dreyfusards qui entrèrent dans la Collaboration. guy de Passillé fut auteur de pièces de théâtre au succès relatif.

RÉFÉReNCe : S. epstein, Les Dreyfusards sous l’Occupation, Paris, 2001

[133] 7352 MONTaNDON, george. Comment reconnaître le Juif ? Avec dix clichés hors texteParis, Nouvelles éditions françaises [Denoël], [Novembre 1940]

l’uN DeS INSPIRAteuRS De l’ANtISÉMItISMe FRANÇAIS, ADMIRÉ PAR louIS-FeRDINAND CÉlINe QuI le CIte DANS BAGATELLE ÉDItIoN oRIgINAle

In-8 (187 x 120mm), collection «les Juifs en France». IlluStRAtIoN : 4 pages de reproduction photographique. BRoCHÉ, sous sa couverture d’origine.[Joint :] lucien Pemjean, La Presse et les Juifs, Paris, Nouvelles éditions françaises, [mars 1941]. N° III de la même collection

george Montandon (1879-1944), anthropologue sulfureux d’origine suisse, organisa les tristes expositions itinérantes nommées «le Juif et la France» qui se tinrent de septembre 1941 à janvier 1942. Cet ouvrage, publié chez le cher Denoël dès novembre 1940, annonçait les thèses

effarantes qui y furent développées. Montandon comme Denoël furent tués à la libération, tous deux dans des conditions propres à la vie qu’ils avaient choisie.

[134] 7188

Un Bon FrançaisParis, Éditions G. Mazeyrie, [1941]

ÉDItIoN oRIgINAle

In-12 (140 x 111mm). Format papillon, 16 pp. IlluStRAtIoN de Raoul guérin

[135] 7180

Le Chancre... qui a rongé la France[S. l.], Institut des Questions juives, 1941-1943

RARe lIVRet De PRoPAgANDe ÉDItIoN oRIgINAle

In-18 (112 x 93mm). Papillon antisémite, forme accordéon en 6 volets recto-verso, édité par l’Institut des Questions juives

Distribué lors des expositions antisémites itinérantes «le Juif et la France» qui débutèrent en septembre 1941, ce document dessiné par un certain Apis accablait les juifs de tous les maux. l’Institut des Questions juives était largement financé par la Propagandastaffel et la gestapo ; la réconciliation nationale passait, pour eux, par la liquidation des juifs.

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