L’EXCÈS D’ÉCLAIRAGES EN­GENDRE POLLUTION LUMINEUSE

ET IMPACTS ENVIRONNEMEN­TAUX

En Belgique, les éclairages ar­tificiels, qu'ils proviennent del'éclairage public, industriel,commercial ou résidentiel,sont chaque année de plusen plus nombreux. Non seule­ment ils ont un coût énergé­tique et financier mais ilsamplifient également de fa­çon dramatique le problèmede la pollution lumineuse.

Les éclairages nocturnes, sou­vent trop nombreux, trop puis­sants, mal orientés, malconçus et/ou mal utilisés ontévidemment un impact sur laqualité des observations as­tronomiques. Où que l’on soit,même au plus profond del'Ardenne, on n'échappe pasà la vision des halos lumineuxsur l'horizon.

Ils ont également des impactsnon négligeables sur les éco­systèmes et sur notre santé,notamment en perturbant laqualité de notre sommeil.

LA NUIT DE L’OBSCURITÉ À

BRUXELLES, EN WALLONIE ET

EN FLANDRE

Depuis 1995, des astronomeset des naturalistes du Nord dupays organisent chaque an­

née la « Nacht van de Duister­nis » (Nuit de l'Obscurité) dansle but de sensibiliser le grandpublic et les décideurs poli­tiques, et cela avec un succèsmanifeste. En 2008, pour lapremière fois, des astronomes,des naturalistes et des com­munes de Wallonie partici­pèrent à l’événement.

DES PARTENAIRES DU NORD AU

SUD DU PAYS

Des associations, de part etd'autre de la frontière lin­guistique, se sont regroupéesafin d'organiser en communcet événement au niveau na­tional.

ACTIVITÉS ASTRONOMIQUES ET

NATURALISTES

Ce samedi 12 octobre, pen­dant cette Nuit de l’Obscurité,le public pourra assister à desactivités d’observations duciel, des promenades de nuitdans la nature, des exposéssur l’astronomie et la vie noc­turne, des expositions, desprésentations de la faunenocturne...

Une manière ludique de rap­peler qu'il est possible, la nuit,de contribuer à économiserl’énergie, à produire moins deCO2 et à respecter l’environ­nement.

Parmi toutes les activités présentes vous pourrez trouver :

• ballades à la découverte de biodiversité nocturne :rapaces nocturnes et chauvessouris• observations astronomiques• conférences sur la PL• conférences sur la faune nocturne• exposition photos astro et animalières• ballades nocturnes• ballades aux flambeaux• ballades contées• concerts et animations musicales• trucs & astuces pour économiser l’énergie• activités bricolage pour enfants• etc…

Pour avoir plus de détails sur ces activités, vous pouvezconsultez www.nuitdelobscurite.be

uand on parle de pollution, onpense immédiatement aux dé­chets, à la pollution de l'air, des solsou de l'eau, voire à la pollution so­

nore. Par contre, il existe une forme depollution beaucoup moins connue et peumédiatisée : la « pollution lumineuse ».

Pour juguler sa peur du noir, l’Homme a in­venté la nuit illuminée. Avec un résultat in­attendu : un ciel presque totalement vidéde ses étoiles. L’entièreté de la populationbelge est privée de nuits vraiment noireset plus de la moitié ne peut plus admirer laVoie Lactée. La vraie nuit, comme le si­lence d'ailleurs, est devenue une denréerare.

Les commerces, les rues et les lieux publicssont trop souvent sur­éclairés. Les systèmesd’éclairages extérieurs trop nombreux,mal conçus ou trop puissants envoient unequantité importante de lumière dans l'at­mosphère en produisant des halos lumi­neux au­dessus de nos routes, de nos villeset de nos villages.

Ce phénomène de halos n'est qu’une desformes de ce que l’on nomme la pollutionlumineuse, qui gêne non seulement les as­tronomes, mais a aussi des impacts sur lesmilieux naturels. Il en existe d’autrescomme l’éblouissement, la lumière intru­sive et les suréclairages.

Dans les villes et les campagnes, les éclai­rages nocturnes sont partout, apparais­sant comme des champignons quigrignotent de plus en plus la nuit. En Eu­rope, on estime que la pollution lumineuseaugmente de 5 à 10% chaque année. Leciel peuplé de milliers d'étoiles qui nousfascinait dans les années soixante n’existeplus !

Toute cette abondance lumineuse a unprix. En euros d'abord : d’après les estima­tions, de 30 à 50% de la lumière estgaspillée au détriment de notre environ­nement. Il faudrait y penser à deux foisavant d'installer un de ces lampadaires.Est­ce vraiment nécessaire? Y a­t­il deséclairages moins dérangeants, commeceux qui comportent un détecteur demouvement ou des lampes plus faiblesavec des réflecteurs dont la lumière estmieux dirigée ?

Avec plus de deux millions de lampadairespublics en Belgique, sans compter tous leséclairages industriels, commerciaux et ré­sidentiels, n’est­on pas franchement passédu nécessaire au superflu ?

La perte de contact avec la vraie nuitétoilée nous appauvrit tous. La nuit ferait­elle peur à une société engourdie par la

facilité ou en manque de sécurité ? Pour­tant, une utilisation plus efficace et plusraisonnable de l’éclairage nocturne esttout à fait possible, dans le respect del’environnement et du développementdurable. Elle nous permettrait en plus defaire des économies d’énergie tout enproduisant moins de CO2, sans pour au­tant porter atteinte à notre sécurité.

C’est dans le but de faire prendreconscience du gaspillage énergétique quia lieu chaque nuit et des impacts environ­nementaux sur la faune et la flore qu'unévénement comme la « Nuit de l’Obscuri­té » a été organisé dans notre pays.

Ce que nous demandons, ce n’est pas la

suppression totale des éclairages exté­rieurs, mais une attitude plus raisonnableet plus raisonnée en cette matière :«  éclairer ce qu’il faut, quand il faut etcomme il faut » et éviter d’éclairer à tort età travers pendant plus de 4 200 heures paran.

Les bons éclairages sont loin d’être lanorme en Belgique. Un éclairage doit nor­malement éclairer le sol, pas les murs ni leciel. Mettre un réflecteur efficace sur unlampadaire pour que la lumière soit proje­tée sur sa cible et pas ailleurs permetd’utiliser une ampoule moins puissantepour obtenir le même éclairement au sol,sans disperser la lumière un peu partout.Donc on économise l’électricité. C’est cequi nous fait dire que la pollution lumi­neuse est une pollution qui permet de ga­gner de l’argent quand on la réduit.

Bien sûr, quand on parle de modérationdes éclairages publics, certains bran­dissent très vite le spectre de la sécurité,que ce soit la sécurité face à la criminalité

ou la sécurité routière. Leur leitmotiv est«  éclairer plus pour augmenter la sécuri­té  ». Pourtant, quand se donne la peinede lire différentes études publiées àl’étranger sur le sujet, on constate que l’ondoit plus parler de «  sentiment de sécuri­té  » que de réelles améliorations de lasécurité. Il s’agit tout au plus d’unecroyance démentie par les statistiques.

Au­delà d’un éclairage minimum, onn’obtient aucune amélioration sensible enmultipliant les éclairages. Ce qui estétrange en Belgique, c’est que l’on ainstallé deux millions de lampadaires pu­blics sans vraiment se préoccuper d’étu­dier si cela avait une incidence sur lasécurité.

Les tenants et aboutissants de ce derniertype de pollution sont encore trop souventméconnus par le grand public et par nosresponsables politiques. Ce qui expliqueque, malgré la Déclaration de l’UNESCOde 1992 («  le ciel étoilé fait partie inté­grante du patrimoine mondial à préser­ver  »), il n’existe pas encore dans notrepays de reconnaissance légale et/ou desrègles strictes en matière d’éclairagecomme il en existe dans d’autres régionset d’autres pays en Europe.

La pollution lumineuse est plus qu’unesimple gêne comme le prononcent cer­tains qui ne veulent surtout pas porter dejugement de valeur en cette matière, etqui préfèrent minimiser les problèmes. Eneffet, les éclairages mal utilisés peuvent

conduire à l'éradication de certaines es­pèces animales. Dans ses diverses formes,la pollution lumineuse porte atteinte à nosbiotopes et mérite qu’on la reconnaisseau même titre que les autres types depollutions.

En Belgique, les choses commencent àpeine à bouger en matière de lutte contrela pollution lumineuse. Pourtant réduirel’éclairage extérieur, c’est réduire la lumi­nosité et c’est intéressant à tout point devue : on peut voir le ciel, on consommemoins d’électricité, donc cela produitmoins de CO2 et moins d'effet de serre.Bien sûr, il faut que les gens voient clair,mais quand vous regardez ce qui se passedans nos villes et nos villages, l’éclairagepourrait être réduit dix fois et on verrait en­core suffisamment.

Notre plus cher désir, c'est de pouvoir lé­guer à nos enfants un ciel et une Natureauxquexl ils ont droit, dans le respect dudéveloppement durable :

«  nous n’héritons pas de la Terre de nosancêtres, nous l’empruntons à nos en­fants  ».Les impacts des excès de l'éclairagesur l'Environnement sont nombreux. Voici unpetit descriptif ­ qui est loin d'être exhaustif ­de ce que la pollution lumineuse peut causersur la faune nocturne.

Les oiseaux migrateurs sont très sensibles auxlumières des zones construites qui jalonnentleurs routes migratoires. II faut dire qu'ils em­pruntent les vallées et les littoraux de plus enplus urbanisés et donc de plus en plus lumi­neux.

Quand ils se déplacent la nuit, ils sont quelquepeu déboussolés s'ils discernent mal les étoilesauxquelles ils se fient pour migrer. Les zoneséclairées peuvent les dévier de leurs routes,soit en les attirant, soit en les repoussant. Lesoiseaux dépensent alors une énergieprécieuse pour venir à bout d'un périple déjàexténuant. En mer, la lumière des forages off­shore peut dépasser en intensité celle desfoyers côtiers lumineux et dérouter certains oi­seaux.

Le nombre de cadavres de chouettes etd'autres oiseaux nocturnes est élevé près desroutes. L'hyperacuité visuelle de ces oiseaux,plus poussée encore que celle des oiseauxdiurnes, les rend plus sensibles à l'éblouisse­ment et par la suite aux accidents.

Un seul réverbère peut attirer les insectes vo­lant dans un rayon de 700 m. L’effet d’aspira­tion est énorme. Avec un écart moyen de 30à 50 m entre chaque lampadaire, les routeséclairées représentent des barrières presqueinfranchissables pour certains insectes quifuient la lumière. Parmi les insectes se trouve lecas fort emblématique des vers luisants. Cesderniers sont en voie d'extinction car la multi­plication des éclairages artificiels prive l'in­secte de son milieu naturel : la nuit. L’excès delumière éclipse la luminescence du coléo­ptère jusqu'aux yeux de sa belle et l'empêchede se reproduire.

Les insectes attirés par les réverbères sont desproies faciles pour les chauves­souris. Mais àmoyen terme, la diminution de la diversité desinsectes pourrait également entraîner une ré­duction de l’offre de nourriture pour les es­pèces insectivores.

Par ailleurs, la lumière artificielle peut avoird’autres effets néfastes considérables sur cegroupe d’animaux. On sait par exemple quede nombreuses espèces de chauves­sourisdébutent leur activité avec l’arrivée de l’obs­curité. Or ces animaux tardent à quitter leursquartiers lorsque les orifices de sortie sontéclairés. Ils commencent donc à s’activer plustard dans la soirée et ont moins de temps pourchercher de la nourriture. Ils abandonnentfréquemment leurs habitats si ceux­ci viennentà être éclairés.

Les conséquences de la lumière artificiellepour les tortues marines son bien connues. Aumoment de l’éclosion des œufs, qui a lieu denuit sur les plages, les jeunes s’orientent vers lamer grâce à des stimuli visuels. La clarté de lamer – due à la réverbération de la Lune et desétoiles – les attire vers l’eau, leur milieu vital.Déviées par les lumières artificielles, des jeunestortues avancent dans la mauvaise directionet se retrouvent sur des routes, des parkings etmeurent de déshydratation ou d'épuisement.Ou alors finissent dans l'estomac d'un préda­teur ou sous les roues d'une voiture.

Il existe des solutions techniques et desrègles de bons sens pour améliorerl’éclairage nocturne tout en limitant lapollution lumineuse :

• Utiliser des lampadaires bien conçusoù l’ampoule est cachée dans lecapot (la lumière est envoyée totale­ment vers le bas)

• Éviter dans la mesure du possibled’éclairer du bas vers le haut et, si onle fait, employer des luminaires quiprojettent leurs lumières sur la cible etpas au­delà

• Essayer de ne pas abuser des éclai­rages notamment par l’utilisation de«  sky­tracers  » qui sont une véritablegêne pour les riverains et les astro­nomes

• Oublier les ampoules trop puissantesou trop nombreuses : un maximum de10 Lux est plus que suffisant pour laplupart des usages

• Là où le rendu des couleurs n’est pasprimordial, employer des ampoules ausodium, de préférence à basse pres­sion, parce qu’elles sont plus écono­miques à l’usage

• En matière de sécurité, les lampes avec détecteurde mouvement qui s’allument à l’approche d’unvéhicule ou d’une personne sont plus efficaces queles éclairages permanents

• Éviter d’éclairer toute la nuit des endroits où per­sonne ne circule ou des monuments que personnene regarde après une certaine heure. Par exemple,éteindre de 23 heures à 5 heures du matin permetd’économiser 50% d’électricité

Région Bruxelles­Capitale :1) Auderghem (Rouge­Cloître)2) Bruxelles (Stanhope Hotel)3) Forest4) Ucle5) Woluwé­Saint­Lambert

Région Wallonne :1) Ath2) Bastogne3) Bernissart4) Braine­l'Alleud5) Braives6) Charleroi7) Châtelet8) Chaumont­Gistoux9) Ciney (jeudi 10 au samedi 12)10) Eupen11) Fernelmont (vendredi 11)12) Flobecq13) Frasnes­Lez­Anvaing14) Grez­Doiceau15) Héron16) Hotton17) Jodoigne18) Le Roeulx19) Liège (vendredi 11)20) Messancy21) Mons (mercredi 9 et samedi 12)22) Neufchâteau23) Profondeville24) Saint­Ghislain25) Sambreville26) Sivry­Rance27) Sombreffe28) Spa29) Tubize30) Thuin31) Vaux­sur­Sûre32) Viroinval33) Visé34) Waremme35) Yvoir

Région Flamande :1) Lille2) Herentals3) Hove4) Kasterlee5) Meerhout6) Nijlen7) Putte8) Ravels9) Schoten10) Turnhout11) Vorselaar12) Willebroek13) Wuustwezel14) Zwijndrecht15) Dilsen­Stokkem16) Genk17) Ham18) Hasselt19) Heers20) Heusden­Zolder21) Kinrooi22) Sint­Truiden23) Tongeren24) Assenede25) Deinze26) Dendermonde27) Eeklo28) Hamme29) Kalken (Laarne)30) Kluisbergen31) Nazareth32) Wachtebeke33) Wetteren34) Beersel35) Boortmeerbeek36) Galmaarden37) Grimbergen38) Hoegaarden39) Keerbergen40) Kortenberg41) Langdorp (Aarschot)42) Merchtem43) Steenookerzeel44) Zemst45) Anzegem46) Damme47) Oostende48) Harelbeke49) Torhout

Mode d’emploi:

Pour orienter correctement la carte, il suffit detrouver le Nord, matérialisé par l’Étoile Polairequi se trouve dans la constellation de la PetiteOurse. Pour retrouver facilement l’Étoile Polaire,reportez vers le haut 5 fois la distance queforme le côté opposé au manche du poêlonde la Grande Ourse.

Quelques explications :

L'Écliptique est la trajectoire que suivent leSoleil et les planètes dans le ciel. L'Équateur estla projection dans le ciel de l'équateurterrestre. La Magnitude exprime la luminositéapparente d'un corps céleste : plus laMagnitude est faible et plus l'objet (étoile ouplanète) est lumineux.

12 OCTOBRE 2019 à 21h

Pour vous informer :