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BOUCHOT Virginie Concours de professeur des écoles La sensibilisation à la violence dans le cadre de l'école? IUFM de bourgogne: Centre de Nevers Directeur de mémoire : Mr OROBON Année 2004 -2005 N° de dossier : 0360266U 1

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Page 1: La sensibilisation à la violence dans le cadre de l'école? · l'éducation civique ». La prévention et le traitement de la violence doivent faire parti de la vie de la classe,

BOUCHOT VirginieConcours de professeur des écoles

La sensibilisation à la violence dansle cadre de l'école?

IUFM de bourgogne: Centre de Nevers

Directeur de mémoire : Mr OROBON

Année 2004 -2005 N° de dossier : 0360266U

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Page 2: La sensibilisation à la violence dans le cadre de l'école? · l'éducation civique ». La prévention et le traitement de la violence doivent faire parti de la vie de la classe,

Table des matières

Introduction................................................................................................................. 3I/ Apport théorique sur la violence à l'école............................................................ 4

A/ La violence dans les instructions officielles de 2002........................................ 4 B/ Définition de la violence .................................................................................. 5

1/ Selon les enseignants................................................................................. 6 2/ Selon les élèves.......................................................................................... 6 3/ Selon le ministère de l'Education Nationale................................................ 7

C/ Les sources de la violence............................................................................... 7 1/ Facteurs externes de la montée de la violence. .................................... 8

▪ Le contexte économique.......................................................................... 8 ▪ Le contexte social................................................................................... 8 ▪ Le contexte familial.................................................................................. 8 ▪ Le contexte médiatique............................................................................ 9

2/ Les facteurs internes de la violence............................................................ 9 ▪ Les valeurs transmises par l'école........................................................... 9 ▪ Inadéquation des attentes:Ecole - enfants - parents............................... 9 ▪ L'inégalité des élèves .............................................................................. 9

▪ L'échec scolaire................................................................................... ...9 3/ Les signes indicateurs de la violence........................................................ 10D/ Quelques solutions pour la classe pour sensibiliser, prévenir la violence.... 10 1/ La place de l'élève .................................................................................... 11 2/ La place de l'enseignant ........................................................................... 12 3/ L'organisation de la parole........................................................................ 12

4/ Le travail d'équipe......................................................................................1 3II/ Pratique professionnelle..................................................................................... 14

A/ Présentation du dispositif expérimental......................................................... 14 1/ Le cadre d'étude........................................................................................ 14 2/ Présentation de la classe.......................................................................... 14 3/ Les représentations des enfants sur le sujet............................................. 15 4/ Le dispositif utilisé..................................................................................... 15B/ Présentation de la séquence........................................................................ 16 1/ Séance 1................................................................................................... 16

2/ Séance 2................................................................................................... 18 3/ Séance 3................................................................................................... 19 4/ Séance 4................................................................................................... 22

C/ Bilan de la séquence..................................................................................... 24III/ Conclusion.......................................................................................................... 25Remerciements.......................................................................................................... 26Bibliographie.............................................................................................................. 27Annexes..................................................................................................................... 28

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IntroductionIntroduction

L'actualité quotidienne au niveau local, national et international expose enpermanence des cas de violence .Au niveau local, dans les quartiers, en particulier les plus défavorisés d'une ville etparfois même au sein de l'école, les faits divers relatent des situations déviantes quibafouent les droits de l'homme (violences gratuites contre les plus faibles,destruction de biens publics...)Au niveau national et international, les médias déversent chaque jour leur lot descandales et de violences entrainés par la misère, la guerre...Face à ce monde violent et parfois même injuste que les élèves découvrent jouraprès jour, l'école se doit d'enseigner aux élèves l'importance des droits de chacun,les valeurs du respect de l'autre et d'égalité. Mais elle se doit aussi de les sensibiliserà cette violence à laquelle ils seront confrontés un jour. L'école est un lieu protégéoù le recours à la violence n'est pas toléré, c'est donc un lieu privilégié pour enparler. Cependant une question se pose comment les enseignants peuvent-ilssensibliser les élèves à la violence dans le cadre de l'école?

C'est dans cet objectif que j'ai décidé d'orienter mon mémoire. En effet il mesemble très important que dès leur plus jeune âge les enfants soient attentifs à cetteviolence, qu'ils soient capables de s'interroger sur ce phénomène dont on parle deplus en plus et dont on veut être davantage protégé. Il me semble nécéssaire de leurapporter une attitude réfléxive sur ce thème, qu'ils apprennent à se poser les bonnesquestions (pourquoi peut-on être violent ? Quelles solutions avons-nous pourrésoudre un problème ?...)S'interroger sur la violence dans la classe est totalement légitime car ce n'est pas unphénomène marginal, comme nous venons de le voir. La violence est un problèmed'éducation comme un autre.

Cependant avant de donner quelques pistes pédagogiques nous essaieronsde définir, de préciser le terme de violence et de comprendre ce que chaquepersonne (enseignant, élève...)associe à ce mot. Puis nous essaieront de comprendre les raisons, les causes de la violence afin demieux pouvoir la prévenir. Nous constaterons qu'il est difficile de sensibiliser lesélèves à la violence car ils ont souvent du mal à se décentrer du discoursmoralisateur des adultes.Enfin l'analyse des réussites et des échecs d'activités menées en classe permettrontd'envisager des solutions efficaces pour sensibiliser les élèves à la violence.

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I/ Apport théorique sur la violence à l'écoleI/ Apport théorique sur la violence à l'école

A/ La violence dans les instructions officielles de 2002

Les programmes d'éducation civique font le choix de prendre le quotidiencomme tremplin pour découvrir les valeurs présentes dans notre société. C'est ainsique la lutte contre la violence quotidienne fait également partie des programmes etest clairement identifiée au cycle 3. Les élèves doivent être capable « de refuser tout recours à la violence dans la viequotidienne de l'école ». Ainsi les enseignants ont pour mission de faire réfléchir lesélèves sur la violence, les causes c'est à dire ce qui pourrait les pousser à devenirviolent. Mais ils doivent aussi engager leur réfléxion sur comment faire pour résoudreles conflits, quelles solutions peut-on employer?

Cependant les instructions officielles soulignent le fait que la lutte contre laviolence ne peut se limiter qu'à l'éducation civique « lutter contre la violence supposeune action de tous les instants qui déborde très largement du domaine del'éducation civique ». La prévention et le traitement de la violence doivent faire partide la vie de la classe, de la vie de l'école à chaque instant et dans chaque discipline,c'est en quelque sorte un travail à long terme qui commence dès la rentrée desclasses jusqu'à la fin de l'année scolaire. En effet prenons le cas de l'histoire géographie. Les enfants découvrent la violenceà travers les guerres et notamment celle contre l'Allemagne nazie. Dans ce cas trèsprécis les élèves vont menés une réflexion sur cette violence, pour finalementcomprendre que parfois la violence est juste, qu'elle est nécéssaire et qu'elle permetla paix. A travers cette exemple, l'école s'inscrit non seulement dans un lieu où onrefuse la violence mais bien plus que cela elle est lieu d'éducation à la paix.La violence à l'école a un statut ambigu car il faut la prévenir, la rejetter et d'autrepart, certaines périodes de l'histoire, (présentes dans les programmes) insistent à sedemander s'il y a une violence juste. De même on rejoint une ambiguité présentée par les parents. Il faut que les enfantsaient des rapports de camaraderies avec les autres enfants mais queparadoxalement ils se défendent lorsqu'ils sont attaqués.

Par ailleurs certaines notions abordées en cycle 3 tel que le règlement del'école de la classe, les lois républicaines, l'explication de la justice sont étroitementliées à la prévention et à la répression de la violence.

De plus dans les programmes il est précisé que les actes de violence nedoivent pas seulement être réprimés mais doivent amener « une réfléxionindividuelle et collective » pour pouvoir en faciliter la prévention. Nous verrons dansla partie pédagogique que le débat est un bon procédé, un bon support pour parler,envisager le conflit, ses causes, ses solutions.

Enfin les instructions officielles précisent que les élèves doivent êtresensibilisés aux violences directes, physiques(bagarres, vols..) mais aussi aux

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violences verbales ou passives (injustices...). « L'école doit demeurer un lieu où toutagression, même verbale, doit être impérativement combattue ». Il est important queles enfants soient mis en garde de toutes les formes de violence existantes, pourqu'ils comprennent qu'une exclusion, le rejet d'un camarade peut être vécu commeune souffrance, une douleur, en quelque sorte une violence de la part de cecamarade. L'accent doit être mis sur le fait qu'un acte peut être violent même s'iln'est pas visible de l'extérieur. Les enfants doivent apprendre à reconnaître dessignes de victimisation même s'ils ne sont toujours faciles à distinguer : un camaradereste à proximité de l'enseignant en récréation ou a peur d'aller en récréation, unélève est toujours choisi en dernier lors des jeux d'équipe...

En définitive on peut constater que la lutte contre la violence est très présentedans les programmes d'éducation civique. C'est un véritable enjeu pour lesenseignants de faire des élèves des citoyens capable de s'interroger, de réfléchir surdes phénomènes présents dans notre société comme la violence. Cependant avantde se demander comment les enseignants pourraient mener cette réfléxion avec lesélèves il est nécéssaire de préciser le terme de violence.

B/ Définition de la violence

Dans le dictionnaire le mot violence (dans un cadre général) est défini comme« un caractère de ce qui se manifeste , se produit ou produit ses effets avec uneforce intense, extrême, brutale ou le caractère de quelqu'un qui est emporté ,agressif, brutal. »Cependant cette définition est très reductrice car nous allons constater qu'il estdifficile de donner une définition objective de la violence.

Comme l'explique E.DEBARDIEUX la violence n'est pas forcément une sériede faits objectivables et totalement repérables par un observateur extérieur. Laviolence dépend du ressenti, de ce qui est perçu comme violent par la victime,comme les insultes par exemple.De plus une question se pose et revient souvent dans les enquêtes, les rapports :doit-on parler de la violence ou ne devrait-on pas s'interroger sur les violences ?Il existe plusieurs types de violence notamment la violence verbale, la violencephysique mais il y a aussi les violences visibles de l'extérieur (cris, coups..)et lesviolences peu visibles de l'extérieur (exclusion, rejet...)alors n'est-il pas légitime deparler « des violences » présentes dans la classe ?

De plus de nombreuses confusions entre les termes : agression, agressivité,violence...ne facilitent pas la définition de la notion de violence. Cependant commel'on montré de nombreuses auteurs l'agression et l'agressivité sont deux notions biendistinctes. L'agression comme la défini BUSS est un comportement qui blesse ou portepréjudice à autrui.L'agressivité quant à elle, est empreinte d'une représentation fixant chez l'individu,une irrépréssible pulsion de destruction de l'autre.

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Etant donné la difficulté à définir le mot violence je choisirai de parler de laviolence qui est ressentie comme tel par celui qui en souffre.De plus je m'attacherai à la représentation que les enseignants, les élèves etl'Education Nationale ont de la violence. Pour cela je m'appuyerai sur le rapport desexpériences menées en classe de E.DEBARDIEUX et de la circulaire n°98-194 du2/10/98 de l'Education Nationale.Nous allons constater qu'à l'école le mot violence est perçu de différentes manièresselon les personnes à qui l'on s'adresse: les enseignants, les élèves, l'éducationnationale.

1/ Selon les enseignants.

De manière générale, ce que les enseignants appellent la violence dans laclasse est ce qui les détourne de leur but, ce qui les empêche de mener à bien leurprojet pédagogique.

En effet prenons le cas des injures. Les enseignants réagissent par le bruitcausé par les injures bien plus que les injures elles-mêmes car ce bruit empêche lesélèves de travailler, obligeant l'enseignant à s'arrêter dans sa séance et détournantde ce fait l'ensemble de la classe de l'objectif.Les enseignants considèrent donc comme violence ce qui fait irruption dans laclasse, ce qui n'était pas prévu et qui désorganise le travail.De plus les enseignants se sentent agressés lorsqu'un élève refuse de travailler,d'agir. Ce qui est ressenti comme violence par le corps enseignant est ce quidésorganise la classe d'une part et ce qui désorganise le système mental, l'identitéd'enseignant, d'adulte en principe « fort » d'autre part.

En définitive, l'enseignant ressent la violence quand il y a un risque de se faireprendre sa place par un élève, de voir la classe détournée par un plus puissant, unleader qui deviendrait le véritable détenteur du pouvoir dans la classe.

2/ Selon les élèves.

Nous allons remarquer que la violence ressentie par les élèves est différentede la violence ressentie par les enseignants.Autant l'enseignant ressent la parole, le bruit de l'élève comme une violence tournéevers lui, autant les élèves ressentent la violence comme la privation de la parole, lemanque de communication dans la classe, le déni de la personne.L'élève perçoit avant tout comme violence la situation de non-communication et depassivité à laquelle il est assujetti.

Pour de nombreux élèves, la violence morale, celle qui n'est pas toujoursspécifiée dans les réglèments de l'école est ressentie comme la plus grave par lesélèves.Pour d'autres élèves la violence physique est plus importante car c'est celle quilaisse des marques.Cependant si on s'interroge plus précisement sur ces deux oppositions on constate

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un point commun. Pour les élèves la violence s'inscrit dans la longueur du passageviolent et ce qui est ressenti comme le plus violent, variable selon les individus qui« préférent »la violence verbale ou physique, est ce qui marque le plus durablementdans l'histoire personnelle.

3/ Selon le ministère de l'Education Nationale.

Selon le ministère de l'éducation nationale, dans la circulaire n°98-194 du 2octobre 1998, la violence est définie par « des violences verbales, intrusions,atteintes aux biens, violences physiques, racket, usage de trafics de stupéfiants,ports d'armes ou d'objets dangereux. Ces phénomènes présentent des degrés trèsvariable de gravité, allant des incivilités pertubant le climat de l'établissementjusqu'aux actes pouvant constituer des infractions pénales. »Ainsi on constate que le ministère de l'Education Nationale semble avoir adopté unpoint de vue objectif car il prend en compte toutes les gradations de la violencedepuis les inciviltés jusqu'à la violence pénalisable (crime, délits...)Cependantcomment peut-on quantifier les actes de violences de manières objectives lorsqueles acteurs y répondent de manière subjective comme nous venons de le voir ?

Pour ma part je choisirai de parler de la violence (au singulier et non au plurielce qui dramatise la situation) en terme de ce qui arrive à la victime et de ce qu'ildécrypte comme tel. Je m'interesserai donc à celui qui se pose comme victime de laviolence mais qui objectivement n'est peut être pas de la violence. De plus je limiterai mon étude à l'étude de la violence à l'école pour m'intéresser plusparticulièrement aux incivilités.

C/ Les sources de la violence

A l'école, selon ses acteurs, la violence est multiforme : comportement ouintention qui porte préjudice à l'autre ou à soi même (physiquement, verbalement oumatériellement) ou qui viole la norme. Chacune est différemment ressentie par lespersonnes qui en souffrent : cependant les incivilités, le bruit pour les enseignantscomme les bagarres ou les injures pour les élèves doivent être combattues. Pourcela il faut tout d'abord s'interroger sur les sources de cette violence.

Psychiques, sociales, culturelles, éducationnelles, institutionnelles les causesprofondes des comportement violents sont multiples. La cause immédiate est latension interne ressentie par le sujet avant « le passage à l'acte »

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1/ Facteurs externes de la montée de la violence.

▪ Le contexte économique

Une question se pose et à laquelle il est très difficile de répondre. La sociétéactuelle ne montre pas toujours des exemples de partage, d'entre aide. Les enfantssont plutôt confrontés à un monde où la compétition, la concurrence est trèsprésente. Alors est -il possible de grandir, de s'éduquer sans violence dans un telmonde ?

▪ Le contexte social

Devant l'étalage des richesses offertes par notre société de consommationcertains enfants peuvent ressentir une certaine frustration qui les poussent à laviolence et plus précisement au vol et au racket. Cependant il est important de noterque cette violence de « prédation » est peut être une explication mais ne peut enaucun cas être une justification.

De plus nous pouvons aussi parler de l'inégale répartition des enfants issusde milieux défavorisés dans les écoles. Ces enfants issus de milieux difficiles sontsouvent regroupés dans les mêmes quatiers où les infrastructures et notamment lesétablissements scolaires ne sont pas adaptés à ce type de public. Ainsi ils peuventressentir une injustice et cette injustice peut être génératrice de comportementsviolents.

▪ Le contexte familial

Souvent les enfants violents ont une histoire familiale difficile.Dans un contexte familial où l'usage de la violence (physique ou verbale) estcourante, l'enfant (victime ou témoin) peut être amené à reproduire cescomportements en classe.Les séparations et crises familiales affectent les enfants et peuvent les rendreagressifs.

De plus,dans les milieux défavorisés il n'est pas rare que les parents neparlent pas et n'écrivent pas le français, ainsi il est difficile pour l'enfant de faire lelien entre sa famille et l'école. Il éprouve des difficultés à trouver des repères, il sesent exclu ce qu'il peut exprimer sous forme de violence.

▪ Le contexte médiatique

Les médias et notamment les supports visuels, ont une responsabilité dans lephénomène de la violence. En proposant à profusion des scènes dans lesquelles la

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violence est disséquée, ils sont parvenus à la banaliser. Ces modèles decomportement agressif, violent ont un impact sur les enfants et peuvent les pousserpar imitation, identification, au passage à l'acte. Il n'y a pas de lien de causalitédirecte entre l'exposition aux médias et la violence, néanmoins il existe despassages de l'un à l'autre.

De plus nous pouvons souligner le problème des enfants livrés à eux mêmesdevant la télévision. Beaucoup d'enfants regardent la télévision sans« accompagnateur » c'est à dire sans un adulte qui précise, fait la part deschoses...Ainsi l'enfant peut être améné à voir des scènes extrèmement violentes oudes scènes totalement artificielles sans pouvoir faire la part des choses et plus tardsans inspirer dans d'autres situations.

2/ Les facteurs internes de la violence.

▪ Les valeurs transmises par l'école

L'école transmet des valeurs et des normes qui sont celles des classesmoyennes et supérieures, c'est à dire des milieux favorisés. Or pour les enfants desmilieux défavorisés, il arrive qu'ils soient incapables d'assimiler ces normes qui leursont imposées car trop différentes de celles présentent dans leur famille.Ainsi ils sont en marge de deux cadres de référence, celui de la famille, du milieud'origine et de l'école.

▪ Inadéquation des attentes:Ecole - enfants – parents

Il n'est pas rare que les attentes entre l'école et les parents soient de naturesdifférentes, ce qui peut entraîner de fortes tensions chez l'enfant et dans certainessituations, la violence. Souvent le personnel éducatif considère l'école comme unlieu de transmission des savoirs alors que les parents considèrent l'école comme unlieu où leurs enfants apprennent tout ce qui ce qui leur sera nécéssaire dans leur vied'adulte. Ainsi on constate un écart entre les attentes des parents et celles desmembres de l'école. L'enfant peut éprouver des difficultés à trouver des repères caril ne sait plus exactement l'objectif de l'école.

▪ L'inégalité des élèves

Les élèves ont conscience des inégalités dont ils sont vitimes. Laclassification des élèves, les mots blessants sur les cahiers, les mots ou actesbrutaux de l'enseignant peuvent provoquer chez les élèves un sentiment de mépris,de déni et donc une tension qui peut dans certaines conditions amener le passage àl'acte.

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▪ L'échec scolaire

Certes l'acquisition d'habilités sociales requalifie, mais la réussite scolairereste le rêve de tous les élèves ! Lorsqu'un élève est en situation d'échec il peut levivre comme une honte de n'être pas capable, de n'être pas à sa place et à ce stadealors le lien entre l'échec scolaire et la violence peut être clairement identifié.

En définitive, nous pouvons constater que les causes de la violence peuventêtre multiples. Si les causes de la violence sont si nombreuses on peut s'interrogersur la diversité des signes précurseurs de la violence, de quelles natures sont-ils ?Comment se présentent-ils ?

3/ Les signes indicateurs de la violence

Certaines conduites de déséquilibres peuvent être des symptômes àl'expression de la violence tels que : les pertubations physiques (expression decolère, bousculades, fatigue chronique révélatrice d'un état de nervosité, dépressif),les perturbations verbales (cris, injures...), le repli sur soi, l'inhibition des autres,l'absentéisme à répétition.Tous sont le résultat d'une non-communciation pouvantentraîner la violence.

Cependant on peut se demander « pourquoi la violence s'exprime-t-elle àl'école ? »A cette question on peut émettre l'hypothèse que l'école récupère lescomportements violents qui ne peuvent s'exprimer ailleurs.Mais une fois la violence repérée, que peut faire l'école pour la prévénir ? L'école nepeut bien sûr pas résoudre tous les problèmes mais elle peut définir ce qui dépendd'elle et prendre différentes mesures nécéssaire au progrès éducatif.

D/ Quelques solutions pour la classe pour sensibiliser,prévenir la violence.

Comme nous avons pu le voir prédémment la violence qui fait irruption dansla classe est différente selon le moment, le lieu, la personne qui la ressent...ainsi iln'est pas simple de canaliser, de prévénir cette violence. Malgré tout, nous avons trouvé un certain nombre de facteurs objectifs etrelationnels qui peuvent être des causes de la violence. La résolution du problème de la violence à l'école nécessite des pistes diversifiéesd'interventions, elle ne peut se limiter à une seule action. Trois grandes orientationsde l'action éducative peuvent être envisagées:

►La place de l'élève et de l'enseignant dans la classe

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►L'organisation de la parole►Le travail d'équipe

Toutes les interventions pédagogiques possibles que nous allons présentern'ont pu être testées durant mon stage par manque de temps, cependant nousdonnerons l'objectif et quelques grandes lignes de ces différentes orientationspossibles .

1/ La place de l'élève

Précédemment nous avons pu constater les élèves se plaignent du manquede communication avec l'enseignant dans les classes. En effet on constate tropsouvent que la relation entre le maître et l'élève est binaire c'est à dire que le maîtretransmet, agit sur l'élève. Dans ce type de relation on peut se demander si l'élève existe réellement car sonêtre n'a de valeur que par l'autre, ses paroles et ses pensées sont apprises parl'autre.La place du maître est englobante, il prend la parole, le savoir... il occupe toute laplace dans la classe. Ainsi dans la mesure où il n'y a pas de place pour les élèves ilest normale que ceux-ci veuillent sans faire une. Il existe alors une revendication dela part des élèves qui veulent avoir le droit de choisir une place et cesrevendications peuvent entraîner la violence.

L'espace vécu dans la classe est dangereux tant qu'il reste le lieu du maître etque son organisation reproduit cette dominance.Il est donc nécéssaire d'ouvrir cet espace par des activités extérieures, par leséchanges (correspondance scolaire) mais aussi de réorganiser l'espace interne de laclasse ( aménagement de la classe qui permette des échanges entre les élèves).

Certes une réorganisation de l'espace ne va pas résoudre tous les problèmesde violence mais elle peut contribuer à une meilleure cohésion de la classe grâceaux échanges qu'elle suscitera.

Nous pouvons remarquer que les élèves les plus violents ou les plus agités(qui font beaucoup de bruit) sont souvent ceux qui veulent être remarqués, rassurés.Ces élèves ne trouvent comme solution que la révolte et la tentative de destructiond'un système qui fonctionne sans eux. C'est pourquoi une pédagogie de la réussitequi n'hésite pas à prendre en compte les réussites, les qualités des élèves dans laclasse mais aussi en dehors de la classe est une composante très importante dansla prévention de la violence.

En définitive, il est très important que chaque élève trouve sa place, qu'ilpuisse faire part de son existence au sein de la classe de l'école. Cependant cetteexistence de l'élève ne dépend-t-elle pas de la place de l'enseignant ?

2/ La place de l'enseignant

Si la place de l'élève dans la classe est importante la place de l'enseignantl'est aussi dans la prévention de la violence.

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La plupart des élèves souhaitent des enseignants ni trop laxistes, ni trop sévères. Eneffet le laxisme peut paraître comme un abandon pour les élèves et à l'inverse lafermeté ne doit pas être confondu avec l'autoritarisme.Les élèves souhaitent un cadre clairement défini et un enseignant qui se préoccupeindividuellement d'eux, de leur travail et qui veille à la bonne organisation desapprentissages.Il est difficile pour l'enseignant de trouver cette place, d'instaurer ce climat deconfiance où les les élèves sentent des moments de respiration qui ponctuent letravail scolaire. Ce travail à long terme est primordiale dans la prévention de la violence dans la classe.

3/ L'organisation de la parole

Cependant même si on peut prévénir la violence en faisant attention à laplace de l'élève, à la place de l'enseignant, à l'organisation de la classe, parler de laviolence, susbsituer la parole à l'acte fait aussi partie de cette prévention.

Il est nécessaire que les enfants mettent des mots sur les maux, qu'ilsexpriment ce qu'ils ressentent, les malaises dans la classe...ainsi des groupes deparoles peuvent être mis en place, c'est à dire un moment, un lieu où peuts'exprimer, dire ce que l'on pense, ce qui ne va pas, on s'interroge sur les causes debagarres incéssantes...L'objectif de ces groupes de paroles est de créer un espace où les enfants peuventdonner quelque chose, apporter une contribution à l'amélioration de la vie de laclasse (ajout de règles au reglèment de la classe). Cette contribution est bienévidemment négociée avec l'enseignant (y compris dans les conflits que l'onapprend à gérer), mais aussi valorisée, prise en compte au sein de l'école. Lerèglement intérieur par exemple ne prend son sens que s'il est élaboré, que si laparole des enfants est authentiquement prise en considération dans les décisionsqu'il implique.Ainsi peu à peu, une équité des relations peut s'établir , et les enfants peuventdavantage trouver leur place au sein de la classe.

Les groupes de paroles aident l'individu à amorcer une mise en mots de saviolence, un dialogue avec ses pairs ou l'enseignant. Parler de la violence, réussir àsubstituer la parole à l'acte constitue une première victoire de la prévention de laviolence qui va dans le sens d'un meilleur contrôle de soi.

Cependant il ne faut pas oublier que ces groupes de paroles doivent êtrefréquent dans la classe afin d'exposer régulièrement les problèmes de cettedernière. De plus l'enseignant doit s'effacer au fur et à mesure des groupes deparoles pour que les échanges se fassent réellement entre les élèves.

Nous pouvons remarquer que la mise en mots de la violence peut éventuellementaussi passer par un travail d'écriture, par une production d'arts plastiques, par uneactivité physique.

En définitive quelque soit le procédé utilisé (écrit ou oral) l'objectif reste lemême : permettre aux élèves d'exprimer leur agressivité sans nuire à autrui.

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Par ailleurs s'il est important que les enfants mettent des mots sur leursémotions, il est aussi important qu'ils réfléchissent à leur acte, qu'ils s'interrogent.Pour cela des débats peuvent être mis en place. La spécificité du débat à l'école est qu'il a lieu dans un espace protégé, dans uncadre communicatif dont les règles sont fixées, négociées et garanties par l'adulte.Ainsi l'élève peut mettre en mouvement sa propre parole, son propre point de vueen prenant le risque de le confronter aux autres. Comme nous l'avons vuprécédemment la prévention de la violence passe par la mise en mots de celle-cicependant il est important que les élèves apprennent à réfléchir, à detecter unesituation de violence, les signes de victimmisation. C'est en ça que le débat peut êtreintérressant car il permet aux enfants de coconstruire, de coélaborer avec l'autre uneréponse, des significations, des représentations nouvelles. Ainsi les élèvescomprennent qu'ils ont besoin de l'autre pour apprendre, pour comprendre, pours'aider.

4/ Le travail d'équipe

Il ne faut pas oublier qu'une lutte efficace contre la violence passe de manièreincontestable par un travail d'équipe, un soutien dans l'équipe éducative. Il estnécéssaire que les enfants sentent une cohésion et de la cohérence au sein dupersonnel de l'école. Il est primordial dans les établissements où la violence estfortement présente, qu'un projet d'éducation commun soit mis en place.

Personnellement, j'ai senti cette cohésion au sein de l'équipe éducativeprimordiale lors d'un stage dans une classe difficile. Lorsqu'un problème de violenceapparaît c'est toute l'équipe qui est mobilisée, qui s'interroge, qui vient en aide àl'enseignant de la classe concernée. Les élèves savent que « les portes de chaqueclasse sont ouvertes » et que les enseignants se soutiennent ce qui permet delimiter certains conflits.

En définitive, nous pouvons constater que les actions qui peuvent êtremenées pour lutter contre la violence sont nombreuses. Cependant dans tous cesactions on retrouve des points communs : il nécéssaire qu'elles soient cohérentesles unes par rapport aux autres, et qu'elles concernent l'ensemble de l'équipeéducative. Ainsi les élèves évoluent dans un cadre défini où la parole, la confiancepeuvent s'établir afin de mieux sensibiliser les élèves à la violence.

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II/ Pratique professionnelleII/ Pratique professionnelle

A/ Présentation du dispositif expérimental

1/ Le cadre d'étude

Lorsqu'un acte de violence est présent dans la classe, dans la cour derécréation ou dans le couloir, le comportement des élèves est très souvent identiquequel que soit l'âge, le niveau: « c'est lui qui a commencé » « il m' a fait pareil ». Laplupart des enfants confrontés à la violence répondent par la violence, c'est pourquoiil est important de faire évoluer le comportement des élèves.J'ai donc choisi un dispositif pour aider les élèves à répondre à un conflit autrementque par la violence, mais aussi pour les sensibiliser à la violence qui parfois est trèsdiscrète, voire même invisible de l'extérieur.Il m'a tout d'abord semblé très important que les élèves apprennent à reconnaîtreune situation de conflit, de violence qu'elle passe par les coups, les injures ou qu'ellesoit plus incidieuse comme l'exclusion, le rejet. Puis que les élèves soient capablesde réfléchir, d'émettre des hypothèses sur les causes de ce conflit avant d'envisagerles solutions possibles pour résoudre un problème, notamment au moyen d'undébat.

2/ Présentation de la classe

Ce dispositif a été expérimenté dans une classe de cycle 3 à double niveauCE2/CM1 à St André en morvan. Cette classe est peu confrontée à des problèmesde violence mis à part pour quelques élèves, deux en particulier.En effet ces deux enfants sont très agités en classe et en récréation. L'un d'eux estun leader, il mène, ligue les élèves les uns contre les autres et est souvent l'auteurde bêtises, de bagarres, de désordre dans la classe.Quant au deuxième élève, son comportement en classe est particulier. Il embêtesans cesse sa voisine, lui dit qu'il ne l'aime pas, qu'il va la taper à la récréation....Ilcherche toujours un sujet de conflit avec les autres enfants. Il est important depréciser que cet enfant fait partie de la classe depuis cette année et qu'il était dansune autre école l'an passé. Ce changement semble être mal vécu par cet enfant quirépète que « dans son ancienne école, tout était beaucoup mieux, les maîtresses,les camarades... » Ce mal être se ressent énormément dans son travail scolaire cartrès souvent il refuse de se mettre au travail.Durant cette séquence, j'ai fait particulièrement attention aux réactions de ces élèveslors des différentes activités.

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3/ Les représentations des enfants sur le sujet

Lorsque j'ai demandé aux élèves de me dire ce que signifie la violence poureux ils m'ont répondu que « c'est lorsqu'on se bagarre, qu'on tape un de sescamarades, ou que l'on dit des méchancetés, des gros mots à un camarade ».De plus ils expliquent que « la violence ne résout pas les problèmes, qu'il faut le direà la maîtresse... »Dans ces propos on peut constater que les élèves ont du mal à se décentrer dudiscours moralisateur des parents, ils répètent ce que les adultes (parents,enseignants...)leur ont appris et répété depuis leur plus jeune âge ! Cependant cediscours n'est pas toujours le reflet de leur pensée car dans certaines situationsclairement identifiées (lorsque un élève met un coup à un autre, ou lorsque un élèvese fait bousculer dans le rang...) ils trouvent normal de taper, d'insulter un camarade.Lorsqu'ils sont réellement face à une situation de conflit, le discours moralisateur desadultes est bien loin...les élèves ont leur propre réaction, ils répondent à la violencepar la violence.Ainsi on relève une forte contradiction entre l'attachement au discours des adultesqui refuse toutes sortes de violence et le propre discours des enfants qui légitime,justifie l'acte de violence comme une réponse à une agression préalable.

4/ Le dispositif utilisé

Durant cette séquence sur la prévention de la violence, j'ai choisi d'utiliserdifférents moyens, différents supports : description d'image, débat, interrogation surles symboles d'une affiche fait par des élèves de collège (cf annexes).A travers ces dispositifs que je détaillerai dans les séances, j'ai voulu essayerd'apporter aux élèves une attitude réflexive, de leur apprendre à réfléchir,s'interroger sur les causes de la violence : « Pourquoi parfois il m'arrive de réagir demanière violente ? ».Il m'a semblé important de leur montrer que la violence a différentes causes (lesmoqueries, le manque de respect, l'influence de la télévision...)comme je les aiennoncées dans ma partie théorique, mais aussi que parfois la violence est gratuite,que l'on peut être violent par désir de détruire. De plus j'ai voulu faire comprendre aux élèves que même si la violence ne nousconcerne pas directement, il est nécéssaire de réagir, d'aider la victime, de ne pasrester indifférent.

Toutes les activités de la séquence ont été conçues dans le but de mettre lesélèves en activité, de les rendre acteur et non pas de leur « faire la morale ». Eneffet comme j'ai pu le constater les élèves ont retenu ce qui leur a été dit par leursparents, leurs enseignants cependant toutes ces règles n'ont pas de sens pour eux.Ainsi en multipliant les échanges entre les élèves, et en utilisant des supports variésj'ai essayé de donner aux élèves un sens à la violence et à ce qu'elle engendre...

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B/ Présentation de la séquence

1/ Séance 1 (cf annexe 1)

Objectifs:Identifier un acte de violence Refuser le recours à la violence dans la vie quotidienne

Lors de cette séance, j'ai présenté aux élèves le projet, ce sur quoi nousallions réflechir « ce qui peut nous rendre violent, comment faire lorsqu'on a ou quel'on voit un conflit avec un camarade... »L'objectif de cette séance est de faire identifier par les enfants un acte de violence àl'aide d'une image. Puis qu'ils émettent des hypothèses quant aux raisons quiauraient pu pousser les deux enfants à se battre, et enfin qu'ils proposent différentessolutions pour régler ce conflit. Grâce à une discussion collective, les élèves ont faitressortir les solutions les plus pertinentes et les plus adaptées à la situation.

Les constats et observations de la séance :

Dès l'annonce du projet, les élèves ont été très enthousiastes et lespremières réactions ont été: « Mais maîtresse c'est pas bien il faut pas se battre, laviolence n'avance à rien... ». Ils ont posé de nombreuses questions sur la manièredont nous allions procéder.

Dès lors que j'ai distribué l'image, les élèves ont très rapidement identifiél'acte de violence (un enfant donne un coup de poing à un autre). Ils ont réussi àtrouver facilement des explications, des hypothèses qui auraient pu amener les deuxélèves à se battre. Pour cela beaucoup d'élèves se sont identifiés à ces deuxenfants, ils se sont posés la question: « pour quelles raisons j'aurais donner un coupde poing à un camarade? »

Différentes hypothèses sont alors apparues (cf annexe 2) :

▪ Ils se sont échangés des gros mots (12 élèves sur 17)▪ Un élève a volé quelque chose à l'autre (goûter, affaire scolaire..) (6 élèves

sur 17)▪ Un des deux enfants a fait mal, a dit du mal d'une personne que l'autre aime

(3 élèves sur 17) ▪ Ils n'étaient pas d'accord sur quelque chose ( 1 élève sur 17 ) ▪ Un des élèves a embêté l'autre pendant la récréation (3 élèves sur 17 ) ▪ Un des deux élèves voulait être le premier dans le rang (1 élève sur 17)

De même ils ont trouvé différentes solutions que les deux élèves auraient pu utiliserpour résoudre leur conflit (cf annexe 2 ) :

▪ Aller le dire à la maîtresse ou un adulte (11 élèves sur 17)

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▪ Rendre les coups (2 élèves sur 17 ) ▪ Jouer chacun dans son coin (3 élèves sur 17) ▪ Faire la paix, se dire pardon ( 15 élèves sur 17) ▪ En parler ensemble (2 élèves sur 17) ▪ Ne plus se parler (4 élèves sur 17) ▪ Se serrer la main (4 élèves sur 17)

Lors de la mise en commun des solutions, les élèves ne parlent pas vraimenten leur nom, ils répètent ce que les parents et enseignants leur ont dit « on ne doitpas rendre les coups » mais « il faut en parler à la maîtresse »En définitive la solution la plus adaptée pour résoudre le conflit selon les élèves estla discussion : il ne faut pas avoir recours à la violence pour résoudre un conflit maisau contraire discuter ensemble ou avec un adulte.

Analyse de la séance:

Les élèves ont semblé adhérer au thème car même si la violence n'est pasleur moyen de communication, ils n'y sont pas insensibles.

Cependant durant la séance, le discours et les réactions des élèves ontprouvé qu'ils ont du mal à se décentrer du discours des adultes car ils ne parlent pasen leur nom mais en fonction de ce qu'on leur a dit. (Encore une fois la preuve estfaite qu'il ne suffit pas de répéter des règles pour qu'elles soient mises enapplication, un véritable travail autour du sens que l'on attribue à ces règles estnécéssaire). Par conséquent il est difficile de vraiment analyser leur comportementpuisqu'il n'est pas spontané et ne reflète pas réellement ce que les enfants pensent.Cependant certains élèves ont quand même un avis sur la question. Ils sontconscients et avouent que parfois il leur est arrivé de répondre à la violence par laviolence même si les réponses aux questions n'en témoignent pas (seul 2 élèvesl'avouent).De plus ils ont de nombreuses idées pour gérer un conflit cependant reste à savoirs'ils sont capables de choisir la solution la plus adaptée à la situation.

J'ai également pu constater à travers cette séance que dans cette classe laviolence cachée (celle qui n'est pas toujours visible de l'extérieur, mais peut être laplus grave ) n'est pas clairement identifiée, ils n'ont pas réellement conscience quel'exclusion, le rejet peuvent être ressentis comme une violence de la part de lavictime. Cependant par manque de temps, je n'ai pas pu approfondir cette notion. Dans un projet à plus long terme il serait nécessaire de faire un travail surl'identification d'un acte de violence passif en étudiant quelques signes devictimisation caractéristiques (un enfant éprouve des difficultés à parler en classe, ilreste vers les enseignants en récréation...). Comme nous l'avons vu dans la partiethéorique, les signes précurseurs, de victimisations sont nombreux et parfois difficileà dicerner. Ce travail est donc indispensable.

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2/ Séance 2 (cf annexe 3)

Objectif: établir les règles du débat

Cette séance qui a été très courte dans le temps a permis de définirensemble les règles, la charte qui serait mise en place lors des échanges dans ledébat. De plus les élèves ont essayé de se représenter ce qu'était un débat en quoicela consistait grâce aux représentations et au vécu des élèves.

Constats et observations de la séance :

Tout d'abord lorsque j'ai annoncé aux élèves que nous allions organiser undébat au sein de la classe sur le thème de la violence, les élèves ont été trèsentousiastes et très impatients.La plupart des élèves ont déjà vu des débats et ils se souviennent que les acteursparlent très fort, crient, se disputent, parfois même se battent. Ils ont donc trouvénormal que nous établissions des règles pour que notre débat se déroule dans lesmeilleures conditions.Plusieurs règles ont donc été établies grâce à des échanges.Ces règles ont étéreformulées plusieurs fois, d'autres ont été supprimées lorsque le reste de la classene voyait pas l'interêt de cette règle (Exemple: on n'a pas le droit de se lever)

Voici les règles que les élèves ont définis: « ▪ J'écoute les autres ▪ Je ne dois pas couper la parole auxautres

▪ Je respecte l'opinion des autres mêmes'il est contraire au mien ▪ Je justifie mon opinion

▪ Je lève la main pour demander laparole. »

Analyse de la séance :

Cette séance a été très importante pour la suite de la séquence. Les enfantsont pris conscience de l'importance des règles pour que le débat se déroule bien.Ceci a pu être possible car les élèves qui avaient vu des débats ont raconté dans lesdétails ce dont ils se souvenaient. Sans cela je pense que les règles ne se seraientpas imposées d'elles mêmes et surtout qu'elles n'auraient pas eu autant de senspour les enfants. Désormais les élèves ont compris que le débat est une opposition, une contradictionentre les opinions de plusieurs personnes et qu'il est régit par des règles de bonnesconduites.

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3/ Séance 3 (annexe 4)

Objectifs notionnels:Faire comprendre que le silence n'est pas une solutionlorsqu'on a assisté à une scéne de violence

Montrer que la loi du silence revient à cautionner les délits.

Objectifs méthodologiques: Etre capable de donner son avis et de le justifier Etre capable d'écouter les autres Etre capable de respecter l'avis des autres

Cette séance a été véritablement consacré au débat. En voici le sujet : « unenfant est victime de racket. Un de ses camarades est témoin de la scène mais iln'en parle pas. A-t-il tort ou raison ? »Les élèves ont d'abord réfléchi individuellement à la question, puis nous avonseffectué un vote pour connaître le nombre d'élèves qui était d'accord avec l'avis dutémoin (c'est à dire qui pensent que l'enfant a eu raison de ne pas en parler ) et lenombre d'élèves qui n'étaient pas d'accord avec l'enfant témoin de la scène.Puis le débat a été lancé, les élèves ont pu s'exprimer, donner leur avis.A la fin, nous avons de nouveau effectué un vote pour voir si certains élèves avaientchangé d'avis.

Constat et observations de la séance:

Tout d'abord lorsque j'ai distribué le sujet pour qu'ils réfléchissentindividuellement (cf annexe 5), des problèmes de compréhension se sont posés. Lesélèves parlent de la victime qui doit dénoncer ou non l'agresseur, ils jugent le racketen général et non la situation présentée. Ils n'arrivent pas à se représenter lasituation : un témoin voit la scène et se demande s'il doit ou non dénoncerl'agresseur. Des confusions se sont établies entre la victime et le témoin, certainsélèves n'avaient pas compris qu'il y a avait 3 personnes mis en question : la victime,l'agresseur et le témoin. J'ai donc réexpliqué la situation et j'ai aussi défini avec lesélèves le terme « racket », cependant la plupart des élèves le connaissait déjà.

Lors du 1er vote, j'ai pu constater que la plupart des élèves avaient le mêmeavis (qui d'ailleurs n'est pas forcément ce qu'ils pensaient réellement comme j'ai pule constater dans les échanges) mis à part 2 ou 3 élèves. La plupart des élèvesétaient d'accord pour dire que le témoin a eu tort, qu'il aurait dû en parler à unadulte. De ce fait le débat a été difficile à lancer et j'ai du énormément m'appuyer surles élèves qui n'étaient pas d'accord avec le reste de la classe pour faire avancerl'argumentation.Voici les arguments que les élèves ont avancé pour justifier leur opinion :

Arguments des élèves qui pensent que le témoin a bien fait de ne pas en parler : ▪ Ca pourrait se retourner contre le témoin

▪ Même après une punition l'agresseur pourrait recommencer donc ça ne sertà rien

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▪ Il est possible que les adultes ne croient pas le témoin.

Arguments des élèves qui pensent que le témoin aurait du en parler :▪ Les menaces peuvent aller de plus en plus loin, il pourrait menacer la famille

de la victime▪ L'agresseur pourrait faire la même chose à d'autres enfants si on n'en parle

pas.▪ La victime et le témoin pourraient être protégé

Durant le débat, j'ai pu constaté que ce sont toujours les mêmes élèves quiparlent et que certains n'ont pas du tout pris part aux échanges malgré messollicitations. Cependant à certains moments de véritables échanges se sontproduits, les élèves sont revenus sur ce qui avait été dit auparavant par leurcamarade, ils ont essayé d'argumenter, de défendre leur opinion.Quelques fois le sujet a dérivé, en effet les enfants se sont interrogés sur la manièredont la victime pourrait gérer la situation en envisageant les conséquences. Il a doncfallu que je recentre le débat à plusieurs reprises.De plus j'ai constaté que tout au long du débat les élèves ont rencontré desdifficultés à se justifier, argumenter leur choix. Beaucoup d'élèves se sont contentésde dire « il a tort » « il a raison ».A la fin du débat lorsque nous avons refait un vote j'ai pu constater que 2 élèvesavaient changé d'avis. Ils pensent désormais que le témoin a eu raison de ne riendire à causes des représailles.

Analyse de la séance :

► Du point de vue des problèmes de compréhension :

Les problèmes de compréhension mis en évidence dès le début de la séanceauraient peut être pu être évités si les élèves avaient réfléchi avant sur le sujet, sinous avions effectué un travail plus important de compréhension, de réprésentationde la situation avant le débat.

► Du point de vue de l'argumentation :

Les élèves ont eu peu de temps pour réflechir individuellement au sujet, c'estpeut être pour cette raison que les élèves ont du mal à justifier leur opinion.

De plus, l'argumentation est un exercice difficile, il est donc nécéssaire queles élèves apprennent à argumenter, notamment dans les séances de maîtrise de lalangue ce que je n'ai pas pu faire en raison de la durée du stage et des objectifs demaîtrise de la langue fixés par l'enseignante titulaire.De même, pour que les échanges entre les élèves soient plus nombreux, il estnécéssaire que le débat soit pratiqué régulièrement. Or les élèves de cette classen'avaient jamais pratiqué cet exercice auparavant ce qui peut expliquer le fait que leséchanges ont été parfois réduits.Comme nous l'avons vu dans la partie théorique, il est nécéssaire que les enfantsmettent en mots ce qu'ils pensent, ce qu'ils éprouvent. Le débat est un moyen pourles élèves d'arriver à cet objectif. Cepedant il est nécéssaire que cette prise de

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parole puisse être régulière, pour que chaque enfant prenne confiance, trouve saplace, ose faire part de ses opinions aux autres.

► Du point de vue de l'organisation du débat :

Le débat est une activité qui demande de gérer plusieurs tâches en mêmetemps : s'approprier le sujet, justifier son opinion, la communiquer aux autres ...Il est donc normal que les élèves aient rencontré des difficultés car ils avaient denombreuses tâches à réaliser en même temps.Le débat est un procédé pédagogique très intéressant mais qui demande unepratique régulière ce que je n'ai pas pu mettre en place étant donné la durée dustage.

Dans cette séance, le rôle de l'enseignant s'est posé notamment lorsque j'aidû recentrer le débat. En effet, l'enseignant doit distribuer la parole (quand ce rôlen'est pas confié à un élève) et dans le même temps il doit poser des questionsprécises lorsque le débat n'avance plus. Le rôle de l'enseignant est primordial etdifficile car il doit cadrer le débat tout en s'effaçant le plus possible afin de laisser laparole aux élèves et le faire avancer.

De plus, le choix du sujet lors d'un débat est important. Il est nécéssaire quele sujet soit suffisamment ouvert pour permettre des condradictions entre lesopinions des différents participants. Hormis le fait que les élèves soient influencésdans leur opinion par le discours des adultes, il est propable que le sujet présentén'était pas suffisamment ouvert et que par conséquent la majorité des élèves aienteu le même avis.

► Du point de l'acquisition des notions :

Au vue des résultats du vote fait après le débat, on peut dire que la plupartdes élèves ont compris qu'il est essentiel de parler de la violence lorsqu'on esttémoin d'une scène. Cependant j'ai pu constater que les élèves ont peur de parler,c'est à dire peur de dénoncer la violence. Même s'ils sont conscients qu'il faut parler,venir en aide, il n'est pas sûr que dans une situation réelle ils le fassent par peur desreprésailles. Ainsi une seule séance sur ces notions « Faire comprendre que le silence n'est pasune solution lorsqu'on a assisté à une scéne de violence, montrer que la loi dusilence revient à cautionner les délits. » n'est pas suffisante pour qu'elles prennenttous leur sens. Il est nécessaire de multiplier les activités sur ces notions : groupede parole (cf 1ère partie) sur les problèmes de la classe à la fin que la situation soitplus réelle, autres débats avec des situations différentes mais visant toujours lamême compétence.

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4/ Séance 4 (cf annexe 6)

Objectifs notionnels: Faire comprendre que le silence est la pire des solutionslorsqu'on assiste à une scène de violence

Montrer que la loi du silence revient à cautionner les délits Inciter chacun à être vigilant et courageux face à la loi du plus

fort

Objectifs méthodologiques : Prendre des informations sur une affiche et savoir lesinterpréter

Cette séance a permis de faire un retour sur le débat grâce à une affiche« Stop le silence balance la violence »(cf annexe 7) faite par des élèves de collège.Dans un premier temps les enfants ont observé seul l'affiche, cependant leursobservations ont été guidées par une fiche de questionnement (cf annexe 8) afin queles élèves repèrent les élèments importants (couleur, slogan...). Puis lors d'une miseen commun des réponses aux questions, nous avons insisté sur les pointsimportants de l'affiche : la loi du silence fait que chacun est complice desagresseurs, il faut être courageux même face aux plus forts et en parler à un adulte.Cette séance s'est achevée en accrochant l'affiche dans la classe en guise de traceécrite.En fin de séance nous avons fait un bilan sur l'ensemble de la séquence, ce qui leura plu, ce qui leur a déplu, ce qu'ils ont appris...

Observations et constats de la séance

Les élèves sont bien rentrés dans l'activité, ils se sont tout de suite interrogéssur l'affiche, les dessins...Ils ont tout de suite voulu la voir de près.

Lors de la refléxion individuelle, grâce à la fiche de questionnement, desproblèmes de compréhension se sont posés. Certaines tournures de phrases etcertains mots ont posé problème aux enfants, notamment le mot « sloggan ». Il afallu que j'explique de manière collective la signification de ce mot. Malgré ces problèmes de compréhension, la fiche de questionnement a été très utileChaque enfant a réfléchi personnellement aux différents symboles de l'affiche (cfannexe 9, 10), ce qui a permis une mise en commun très riche. En effet lesélements les plus importants ont été cité et explicité dans la mise en commun. Si lesélèves n'avaient pas effectué ce travail sur fiche ils n'auraient pas su quoi regarder etn'auraient sans doute pas compris aussi vite la « morale » de l'affiche.

Les élèves ont réussi à faire des parallèles avec les autres activités ménéesdans les séances précédentes. Plusieurs fois les enfants ont fait remarquer qu'il yavait des similitudes entre ce qui avait été dit dans le débat et le message queprésentait l'affiche. Notamment le fait que sur l'affiche, la main qui représente unetête soit celle de la victime (ou celle du témoin) ait les cheveux dressés sur la tête

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parce qu'il a peur. Dans le débat les enfants avaient également dit que souvent lavictime et le témoin n'osaient pas parler car ils avaient peur, (peur des represailles,peur que l'agresseur s'en prenne à quelqu'un de la famille...)Ils ont également noté une ressemblance entre la première séance (travail sur uneimage) où l'ensemble de la classe avait conclu qu'il fallait mieux parler plutôt que derépondre par la violence et la charte contre la violence présente sur l'affiche qui dit :« Préférer le dialogue à la violence ».

Tout à la fin de la séance, les remarques de deux enfants m'ontparticulièrement interpellé. Ces deux derniers sont les plus agités et les plus violentsde la classe. A plusieurs reprises un enfant a dit « de toute façon moi je ne suis par d'accord, sion me tape je ne vois pas pourquoi je ne devrais pas taper, si on me fais mal je faismal ». Cet enfant a senti que son comportement n'est pas le mode defonctionnement des autres élèves alors il a essayé par différents moyens de justifierle fait que parfois on peut être violent.Il a expliqué que la boxe est un sport violent et que pourtant elle est autorisé.L'ensemble de la classe a tout de suite réagit et lui a dit que c'était différent car laboxe était un sport et que dans le sport il y a un règlement, des règles qui codifientcette violence.

Puis un autre enfant a dit « Quand je me chamaille avec mon frère, qu'on sebagarre, c'est pas pour être méchant ». A cette remarque les enfants, lui ontrépondu que pour lui c'était peut être un jeu mais que pour son frère (qui est pluspetit que lui) ce n'est peut être pas vraiment un jeu, peut être qu'il prend mal et qu'ilen a assez que son frère « joue à la bagarre ».

Analyse de la séance

Cette séance m'a permis de constater que les élèves ont retenu les élèmentsimportants des différentes activités puisqu'ils ont réussi à mettre en parallèle lemessage divulgué par l'affiche et les autres séances. Ceci me fait aussi remarquerque l'affiche est un bon support pour conclure cette séquence sur la violence car ellerésume tout ce qui a été dit auparavant. Elle semble donc être une trace écritepertinente.

Les remarques faites par les deux enfants m'ont permis de voir qu'uneréfléxion a débuté, que des questions se sont imposées à eux. Certes tous lesproblèmes ne sont pas résolus. Un enfant persiste à dire que pour lui quand il y a dela violence il faut répondre par de la violence, cependant il prend conscience queson comportement est différent des autres. Il se peut que cet enfant est peuconfiance dans les formes de résolution de conflits utilisant la parole. La parole nelaisse pas de marques contrairement aux coups c'est pourquoi selon lui elle n'estpas efficace. De plus il serait nécéssaire de lui expliquer que la boxe est un sport violent mais quecette agressivité est canalisée grâce au règlement. Il ne semble pas faire ladifférence entre la violence comme résolution d'un conflit et la violence qui sedégage dans la pratique d'un sport, dans un cadre clairement défini. Ainsi il essaiede justifier le fait que l'on peut utiliser la violence pour régler les conflits puisque lesboxeurs le font et que c'est autorisé.Quand au second élève, il a entamé une reflexion sur le fait que ce qui pour lui neparaît pas comme violent pourrait peut être l'être pour l'autre. Il aurait fallu

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approfondir cette remarque car elle aurait pu permettre de montrer que par le jeu onpeut parfois blesser moralement les gens même si ce n'est pas notre intention.

Cependant ces remarques ne sont que des hypothèses, on ne peut pas êtresûr de ce qui s'est réellement passé dans la tête de ces deux enfants. Pour cela ilaurait fallu approfondir leurs remarques et que cette séquence se prolonge dans letemps.

C/ Bilan de la séquence

Durant cette séquence j'ai essayé d'utiliser différents procédés pédagogiquesqui ont eu chacun leurs avantages et leurs incovénnients afin de tester lesdifférentes situations que des enseignants pourraient utiliser pour sensibiliser à laviolence dans leur classe.

Cependant un constat très net a pu être tiré : la prévention de la violence estun phénomène qui demande un travail régulier et à long terme. Pour que les effetssoient visibles. Il faut que les élèves soient confrontés à une multitude de situations,afin qu'une réfléxion personnelle puisse s'établir et que de nouveaux comportementssoient observables. En effet, à travers cette séquence il m'a été très difficiled'observer les acquis des élèves car les indices de ces progrès restent trèssubjectifs. J'ai quand même pu constater que la plupart des élèves ont engagé une réfléxion. Ilsse sont posés des questions, ils ont remis en cause certaines de leurs conceptions.Cependant je ne sais pas si ces réfléxions leur permettrons de réagir différemmentdans une situation de conflit. Pour cela il aurait fallu mener ce projet plus longtemps.Les élèves ont compris qu'il est nécéssaire de parler lorsqu'on est témoin ou victimede violence même si parfois on a peur des représailles. Ils ont mis du sens sur le faitqu'il faut priviligier le dialogue dans un conflit.

Chaque activité présentée aurait pu trouver une évolution. Prenons le cas dudébat, au fur et à mesure les élèves auraient pu occuper de nouveaux rôles(secrétaire, président de séance...), les sujets pourraient être de plus en plusphilosophique, la préparation du débat pourrait se faire grâce à une recherchedocumentaire...D'ailleurs si j'avais pu faire une autre séance sur le débat, j'aurais priviligié un tempsde recherche pour que les enfants puissent contruire leur argument car c'est avanttout la base du débat.Ces débats auraient pu amener des conseils de classe ou des groupes de paroles,pour que des situations réelles de violences soient mises en évidence et que lesenfants réfléchissent aux causes aux solutions d'un cas bien précis.De plus il aurait été très interessant de poursuivre cette séquence en parlant de laviolence passive, celle qui n'est pas visible de l'extérieur notamment en rebondissantsur les propos de l'élève qui a dit « qu'il se chamaille, qu'il se bagarre souvent avecson frère mais pour rigoler ». En effet il aurait été intéressant de s'interroger sur lefait que ce qui paraît parfois comme un jeu pour certains peu paraître de la violencepour d'autres. D'autres situations, dans le vécu personnel des enfants, auraient puêtre recherchées pour mettre en évidence cette violence passive.

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Enfin nous aurions pu conclure la séquence en s'interrogeant sur le fait qu'il existepeut être des violences justes et en quoi elles le sont, qu'est ce qui permet dejustifier que parfois la violence est nécessaire. Ce point aurait pu être fait en faisantdes ponts avec l'histoire géographie notamment en parlant des guerres.

IIIIII // ConclusionConclusion Cette étude m'a permis de comprendre que la lutte contre la violence est une

lutte de tous les instants. Il est important que les enseignants mènent différentesactivités de front afin que cette sensibilisation soit efficace.J'ai retenu quelques grandes idées notamment l'importance du dialogue entre lesélèves, avec l'enseignant. La parole des enfants doit être écoutée, respectée etsurtout prise en compte pour prévenir la violence dans la classe. De plus la réflexioncollective sur une situation réelle permet à chaque enfant de se sentir concerné qu'ilsoit victime, témoin, ou acteur de la violence et d'être mieux protégé. Pour que les élèves soient réceptifs au message passé par l'enseignant il estnécéssaire de choisir des supports et des situations proches ou qui font partie deleur vécu.

De plus il me semble très important que chaque enfant trouve sa place ausein de l'école et se sente utile. C'est dans cette optique que j'aimerais mener mespratiques futures. J'envisage également d'ouvrir cette lutte contre la violence àd'autres domaines notamment l'EPS qui permet de canaliser l'agressivité etd'apprendre aux élèves à mieux vivre ensemble.

Cependant une question reste ouverte et à laquelle il m'a été difficile derépondre au travers de ce mémoire : comment faire pour évaluer l'impact desactivités ménées dans la sensibilisation à la violence ? L'action que j'ai mené s'est orientée vers la nécéssité de la parole, du témoignaged'un acte violent. Les élèves ont semblé en comprendre l'importance car ils ont misen évidence les conséquences de cette non communication (menaces en vers lafamille, actes de plus en plus violent), mais aussi l'interêt de ce dialogue (protectionde la victime et des autres personnes exposées, empêchement à l'agresseur denuire de nouveau).Cependant il serait intéressant à l'avenir de s'interroger sur d'autres indices quipermettent d'évaluer l'impact de cette sensibilisation en terme de comportements.

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Remerciements

Je remercie la classe de Cycle 3 de Mme LEMERLE et de Mme FILOMENKO(de St André en Morvan) ainsi que les élèves pour m'avoir permis de mener à bienmon projet.Je remercie également Mr OROBON pour son soutien et ses conseils précieux lorsde la mise en ouvre de mon projet et lors de la rédaction de ce mémoire.

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Bibliographie

Ouvrages FOTINOS Georges, FORTIN Jacques, Une école sans violences ? de l'urgenceà la maîtrise. Hachette éducation, 2000

DEBARDIEUX Eric, La violence dans la classe. ESF, 1999. 165 p

M.E.N, Qu'apprend-on à l'école élémentaire? CNDP, 2002

M.E.N B.O Hors série 14 Février 2002

Revues

BUCHETON Dominique, Trois bonnes raisons pour débattre en classe, Cahierspédagogiques, 2002, n°401, p 38 – 40

SEUX Bernard, Les incivilités, vues par les élèves, Cahiers pédagogiques, 1999,n°375, p 16 -17

AUGUET Gérard, Valoriser toujours, Cahiers pédagogiques, 1999, n°375, p 28

CLERC Françoise, Repères pour agir à court et à plus long terme, Cahierspédagogiques, 1999, n°375, p 43 – 44

CD – Rom

ADOSEN, Autonome de solidarité, M.G.E.N., Prévenir la violence scolaire, 2000

Site internet

http://www.education.gouv.fr, B.O, circulaire n°98 – 194, 2 octobre 1998

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Annexes

Annexe 1 : fiche de préparation de la séance 1 Annexe 2 : production d'élèves de la séance 1

Annexe 3 : fiche de préparation de la séance 2

Annexe 4 : fiche de préparation de la séance 3

Annexe 5 : productions d'élèves :quelques arguments d'élèves

Annexe 6 : fiche de préparation de la séance 4

Annexe 7 : affiche contre la violence

Annexe 8 : fiche de questionnement sur l'affiche

Annexe 9 : productions d'élèves sur les symboles de l'affiche

Annexe 10 : Réponses aux questions de l'affiche

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Annexe 1Séance 1

Objectifs: Identifier un acte de violence Refuser le recours à la violence dans la vie quotidienne

Objectifs d'apprentissage Mode deregroupement

Temps Situation: déroulement, présentation destâches...

Observations

Etre capable des'interroger seul sur unesituation de violence( ses origines, sesrésolutions possibles...)

Phase collective

Phase individuelle

5 min

15 – 20 min

Présentation du projet aux enfants: « nousallons ensemble parler de la violence,s'interroger sur la violence, qu'est ce que c'est,pourquoi on est violent...?, nous feronsdifférentes activités sur ce thème et enparticulier un débat. »

Etape 1Les élèves ont chacun une feuille avec uneimage (deux enfants se bagarrent, un enfantdonne un coup de poing à l'autre) et 3questions : ▪Faire la description de l'image ▪ Imaginer les causes du conflit ▪ Inventer différentes manières derésoudre le problème par forcement lesmeilleurs (exemples: la violence, la discussion,la négocaition, l'appel à une autre personne...)

Chaque élève répondindividuellement auxdifférentes questions.Les élèves peuvents'identifier aux deuxenfants pour répondreaux questions

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Faire part de son point devue aux autres.

Etre capable de menerune réfléxion collectivesur une situation deviolence.

Etre capable des'interroger sur la validitéd'une solution dansd'autres situations

Phase de mise encommun collective

Phase collective

15 min

10 min

Etape 2Les élèves répondent aux différentesquestions de manière orale. Les élèvesqui ne sont pas d'accord avec ce qui estdit interviennent pour faire part de leuropinion.Lorsque toutes les éventuelles causesde la bagarre ont été envisagées, lesenfants exposent les différentes façonsque l'on pourrait mettre en place pourrésoudre le problème.Puis grâce à une discussion collectiveles élèves décident de la solution la plusadaptée pour résoudre un conflit.►Il ne faut pas avoir recours à laviolence dans la vie quotidienne maispriviligier la discussion.

Etape 3L'enseignant pose des questions pourélargir le problèmeRéagirait-on toujours de la même façonsi le conflit était différent?Y-a-t-il une bonne et une seule solutionpour résoudre tous les conflits?Existe-t-il un conflit où la violence estnécéssaire? Pour aborder trèsrapidement le fait que dans certainessituations la violence est juste, commeles guerres pour avoir la paix.

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Etre capable dereformuler avec sespropres mots les chosesessentielles

Phasecollective

5 minEtape 4Faire un bilan de la séance pour savoirce que les élèves ont appris, ce qu'ilsont retenu et faire formuler la phrase« qu'il faut toujours priviligier le dialoguelors d'un conflit »

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Annexe 2

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Annexe 3

Séance 2

Objectifs: Etablir les règles du débat Comprendre l'intérêt des règles dans la mise en place d'un débat.

Objectifsd'apprentissage

Mode deregroupement

Temps Situation: déroulement, présentation destâches...

Observations

Faire part de son vécuau reste de la classe,utiliser lescannaissances desautres pour se fonderune représentationdu débat

Phase collective

Phase collective

5 min

10 min

Etape 1Présentation de l'activité: « Dans quelques joursnous allons faire un débat au sein de la classe,sur le thème de violence »Laisser les enfants poser des questions.

Etape 2Questionnement de la part de l'enseignant pourconnaître les représentations des élèves sur ledébat.Avez-vous déjà vu des débats?Qui participe à ces débats? De quoi parle-t-oncomment se déroulent-t-ils?

Le questionnement doit être orienté pour que lesenfants énoncent tous les problèmes rencontréslors des débats (problème de tolérance, respectdes autres...)

Le sujet du débat n'estvolontairement pasindiqué pour éviter queles enfants s'éloignent del'objectif de la séance.

A la fin de cette étape ilest nécéssaire que toutela classe est comprisqu'un débat est uneopposition entre lesopinions de plusieurspersonnes.

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Comprendre l'interêtde mettre en place etde respecter les règleslors d'un débatEtre capable de définirles règles nécéssaireau bon déroulementdu débat.

Phaseindividuelle puis

collective

15 minEtape 3Chaque enfant va réflechir individuellement surune feuille aux règles qu'il faudrait mettre enplace lors de notre débat au sein de la classepour qu'il se passe dans de bonnes conditions.

Lors de la phase de mise en commun, lesélèves vont établir grâce à la discussion (enaccepetant certaines règles, refusant d'autres...)la charte du débat.

Les règles sont écrites aufur et à mesure sur unefeuille qui sera affichéelors du débat.

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Annexe 4

Séance 3

Objectifs notionnels : Faire comprendre que le silence n'est pas une solution lorsqu'on a assisté à une scène de violence Montrer que la loi du silence revient à cautionner les délitsObjectifs méthodologiques : Etre capable de donner son avis Etre capable d'écouter les autres Etre capable de respecter l'avis des autres

Objectifs d'apprentissage Mode deregroupement

Temps Situation: déroulement, présentation des tâches... Observations

Comprendre les règlesde fonctionnement dudébat afin que chacuns'exprimeEtre capable de réfléchirseul et d'avoir un avissur un sujet

Phasecollective puis

individuelle

Phasecollective

15 min

5 min

Etape 1Présentation de la séance, rappel des règlesétablies pour le débat. Une affiche avec lesdifférentes règles est affichée au tableauPrésentation du sujet du débat grâce à un supportpapier et réfléxion personnelle afin de trouver desarguments pour justifier son avis.Il faudra éventuellement repréciser le terme deracketEtape 2Vote à main levée pour connaître l'opinion dechacunRq: les résultats sont inscrits dans un coin dutableau

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S'engager dans ledébat, donner son avisen respectant les règles

Phasecollective

Phasecollective

Phasecollective

25 – 30 min

5 min

5 min

Etape 3 : Le débatL'enseignant lance le débat. Il distribue la parole àtour de rôle pour que les élèves puissents'exprimer, donner leur avis, rebondir sur ce quedisent leur camarade...L'enseignant pose éventuellement des questionspour faire avancer le débat

Etape 4Vote à main lévée pour connaître l'avis de chacunà la fin du débat.Comparer les résultats du vote avant et après ledébat.Interroger les élèves qui ont changé d'avis pourqu'ils expliquent ce qui leur à fait changer d'avis.

Etape 5Bilan de la séance: les règles ont - elles étérespectés? Que faudrait - il améliorer ?...

Les arguments sontinsricts au tableau ( unecolonne « pour », uneautre « contre »)

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Annexe 5

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Annexe 6

Séance 4 : Affiche contre la violence

Objectifs notionnels : Faire comprendre que le silence est la pire des solutions lorsqu’on a assisté à une scène de violence Montrer que la loi du silence revient à cautionner les délits Inciter chacun à être vigilant et courageux face à la loi du plus fortObjectifs méthodologiques : Prendre des informations sur une affiche et savoir les interpréter

Objectifsd'apprentissage

Mode deregroupement

Temps Situation: déroulement, présentation destâches...

Observations

Prendre desinformations sur uneimage et les interpréter

Phase collective

Phase collectivepuis individuelle

5 min

20 min

Etape 1Rappel des séances précédentes:

« Qu’avons nous vu, appris depuis que nousavons commencé à parler de la violence ? »On a essayé de définir les raisons qui nouspoussaient à être violent et les différentes façonsque l’on pouvait utiliser pour résoudre un conflitNous avons fait un débat sur le racket pour savoirsi oui ou non l’enfant aurait dû en parler.

Etape 2

Présentation du travail de la séance .Mettre l’affiche au tableau et expliquer qui a faitcette afficheQuestionnement individuel sur l’affiche pour fairerepérer les points essentiels (couleur, slogan…)

Le questionnementindividuel se fait aumoyen d'une fiche dequestions distribuée àchaque élève.

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Comprendre que setaire c’est laisser faire,qu’il y a d’autresfaçons pour résoudreces conflits que laviolence, que l’on doitêtre attentif les uns auxautres afin de pouvoirleur venir en aide

Phase collective

Phase collective

15-20 min

5-10 min

Etape 3

Mise en commun des réponses aux questions etinsister sur les points important : il faut parler, ilfaut aider ceux qui sont en difficulté même sion a peur, il faut préférer le dialogue

Etape 4Bilan de la séquence sur la violenceQu’avez vous retenu de ce qu’on a faitensemble ?qu'est ce qu'il vous a plu? Déplu?

Afficher le poster dans la classe

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Annexe 7

Affiche contre la violence

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Annexe 8

La violence

1/ Quel est le slogan de l’affiche ?que signifie-t-il ?

2/ Décrivez l’image. Comment sur l’image le silence est-il symbolisé ?Que signifie la main qui représente une tête ?

3/ Quelles sont les couleurs de l’affiche ? Que représentent-elles ?

4/ Quels conseils donne-t-on sur l’affiche ?

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Annexe 9

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Annexe 10

La violence

1/ Quel est le slogan de l’affiche ?que signifie-t-il ?

Ce slogan signifie « ne pas se taire, parler »il ne faut pas laisser un de sescamarades seul face à la violence il faut l’aider, en parler à des adultes entrecopains...

2/ Décrivez l’image. Comment sur l’image le silence est-il symbolisé ?Que signifie la main qui représente une tête ?

Le silence est symbolisé par la fermeture éclair qui ferme la bouche de l’adolescent.(expression populaire « bouche cousue »)La main sur le fond rouge ressemble une personne terrifiée avec les cheveuxdressés sur la tête. Elle symbolise une personne qui a peur : la peur de la victimeou des témoins est la principal cause de la non communication.Pourquoi le témoin a t il peur ? :il a peur des représailles s’il parle mais il doit êtrecourageux et aider son ami car la violence peut aller plus loin.

3/ Quelles sont les couleurs de l’affiche ? Que représentent-elles ?

Le rouge et le noir évoque la violence. Plus précisément le rouge représentele sang et le noir l’angoisse, la peur, la panique….

4/ Quels conseils donne-t-on sur l’affiche ?

Les conseils rappellent : la nécessité de respecter les autres, de rompre laloi du silence et de résister à toutes formes d’entraînement vers la violence.

Questionnement : Quelles formes d’incivilités un enfant peu subir ? :injures,bagarres, racket, racisme, chantage, mauvais traitement des plus petits… Pourquoi faut-il parler ? Pour obtenir l’aide de ses camarades declasse, des adultes. La loi du silence fait de chaque témoin, un complice desagresseurs : tant que la victime est isolée, elle reste exposée à la violence.Le but n’est pas de « rapporter »,de dénoncer mais de permettre d’éviter lesinjustices.La loi exige le respect des autres et ceux qui ne la respectent pas doivent être puni.

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La sensibilisation à la violence dans le cadrede l'école

Résumé : Etant donné le monde violent dans lequel nous vivons, il estimportant de sensibiliser les enfants à la violence. Ceci est possible en donnant del'importance à la parole de l'enfant, à son vécu personnel et en diversifiant lesactivités, les supports.

Mots Clés : Violence – sensibilsation – écoute – communication – réflexioncollective.