la santé, un (super)marché comme un autre?

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La santé, un (super)marché comme un autre? www.svmed.ch Nouveau forum sur la Caisse unique en octobre Adaptation du tarif des mammographies 13 13 N o 5 - Août-septembre 2006

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La santé, un (super)marchécomme un autre?

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Nouveau forumsur la Caisseunique en octobre

Adaptation du tarif des mammographies

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Courrier du médecin vaudois • Août-septembre 2006 • 1

Sommaire

Dossier 3-11

Le marché de la santé se différen-cie en de nombreux points d’unmarché qui obéit aux lois écono-miques classiques. Voici les pointsde vue d’un médecin, d’un député, du chef du Service de lasanté vaudois et de la déléguéeromande de l’Organisation suissedes patients.

SVM Express 12-13 Football: les médecins ont battu les députés.

Le courriel du Comité.

Portrait de membre 15«Je me suis partiellement exprimédans ce que j’ai fait, mais tout êtreest plus riche que ce qu’il fait.»Portrait du Dr Christian Danthe,philosophe et artiste à Vallorbe.

Calendrier médicalvaudois 16

Editorial

A la veille de mon installation en pratique privée,

je passai auprès du banquier pour négocier un

prêt qui me fut accordé. Et le banquier de me sou-

haiter «bonne chance pour votre affaire»…

J’en suis encore aujourd’hui abasourdi. Mais la

vision du banquier ne se confond-elle pas avec

celle d’une majorité du politique, bien condi-

tionné par un certain lobbying efficace?

Le médecin ouvre sa boutique, reçoit ses «clients», offre «ses prestations»

au meilleur rapport qualité/prix, fait «des affaires». Tromperie!

Faut-il rappeler l’élémentaire et l’étymologie du mot patient? Le patient

est celui «qui supporte, qui souffre» et qui attend du médecin une guéri-

son, sinon un soulagement. Comme le rappelle avec force le Dr Robert

Dreyfuss dans un texte essentiel et magnifique: le malade ne choisit pas de

l’être et il n’est pas un client, un consommateur avec une liberté de choisir

dans le supermarché de la médecine. Cette perception est partagée à

l’unisson par les citoyens non-médecins, qui s’expriment dans ce CMV.

Et cela sans se concerter…

L’espoir est donc de mise. Car il est temps de monter aux barricades et de

faire front à ceux qui veulent enfermer la médecine dans la sphère de l’éco-

nomie, à ceux qui ignorent le patient mais qui désignent le consommateur

des prestations médicales d’un doigt culpabilisant, à ceux qui veulent

prendre le contrôle des patients et de leurs médecins, à ceux, enfin, qui

veulent le pouvoir.

Dr Jean-Pierre Randin

«Bonne chancepour votre affaire!»

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Courrier du médecin vaudois • Août-septembre 2006 • 3

Sommaire du Dossier

Les patients ne sont pas des consommateurs et n’obéissent pas aux lois du marché: réflexions philosophiques, éthiques et historiques. 3-5

Largement régulé, le marché de la santé se différencie des autresnotamment par le fait qu’on n’y «consomme» pas par plaisir. 7

Même sans «patient-abuseur» et «médecin-complice», l’évolutiondes coûts montre que notre système de santé s’emballe. 8-9

Dix ans après l’introduction de la LAMal, les confusions et les inégalités sont criantes pour les patients. 11

Dossier

L’idée a pris naissance tout natu-rellement dans les milieux del’assurance où tout se calcule etse conçoit en termes de coût etde réserves de fonctionne-

ment, de concurrence et de publicité. Lacause de l’augmentation régulière desprimes est toute trouvée: les patientsconsomment trop, les produits renchéris-sent et les prestataires de soins – on ne ditpas encore fournisseurs… – sont tropenclins à satisfaire la demande quand ilsne sont pas soupçonnés de l’encourager.

De tout temps, les médecins ont exercéune importante activité de préventiondans les thérapies individuelles et dans lesactivités médico-sociales. Il serait facile dedémontrer que les mesures de contrainteet les restrictions que les assureurs veulentimposer à l’activité des soignants vont àfin contraire. Mais c’est là un autre sujet.

Les patients n’obéissent pas aux lois du marché et ne sont pas des consommateurs

Dès lors que tout dans l’activité des soi-gnants serait prétendument quantifiable,comparable et rationalisable, le consom-mateur de soins perd toute spécificité.

Exit le patient, sa personnalité, son his-toire, son contexte familial et social etsurtout sa demande.

Le malade ne choisit pas de l’être Les patients ne sont pas des consomma-teurs parce qu’ils n’ont pas la liberté dechoisir. Ils sont poussés par une nécessité,non par un désir autre que celui d’un sou-lagement et d’une guérison. Ils ne recher-chent pas les soins, plutôt redoutés, ils s’ysoumettent. Malgré tous les éclaircisse-ments donnés par leur médecin, ce nesont pas eux qui prescriront le traitement.Cette position de dépendance et lanature même de la relation thérapeu-

Dr Robert DreyfussPsychiatre

Loin d’être seulement réductrice, la notion du patientconsommateur est au cœurd’un dispositif de désinforma-tion qui a pour but d’imposerl’idée d’un marché de la santé– accréditée par le pouvoirpolitique – en phase avec le Grand Marché Universel et obéissant aux mêmes lois.

La santé, un (super)marchécomme un autre?La première étape visible d’un changement en profondeur desrapports de force à l’intérieur du système de santé a commencéle jour où les médecins, et avec eux tous les autres soignants,sont devenus des fournisseurs de prestations en vertu de la loi.

Parallèlement la confusion s’est progressivement installée entreassurés et patients par un syllogisme réducteur qui voudraitque ce qui est bon pour l’assuré est bon pour le patient aussi.

C’est ainsi que l’on prétend vouloir appliquer à la médecine lesrègles de l’économie de marché qui pourraient régir l’assurancealors que tel est déjà loin d’être le cas.

Finalement on pourrait assister à un paradoxe de plus, révéla-teur de cette mystification: c’est dans le domaine de l’assurancecomplémentaire le plus proche des règles du marché que la spé-cificité de la relation médecin-malade pourrait être la mieuxreconnue et préservée. Mais à quel prix?

P.-A. Repond

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Courrier du médecin vaudois • Août-septembre 2006 • 5

tique sont incompatibles avec l’idée d’unchoix complètement libre et actif.

«La santé n’a pas de prix, mais elle a uncoût», répète-t-on. En réalité, c’est lapathologie qui a un coût. L’inversion n’estpas innocente.

Je suis d’une génération qui a connu lamédecine d’avant les antibiotiques et lesmaladies de longue durée, souvent invali-dantes. Les séjours hospitaliers – souventen sanatorium – pouvaient se compter enmois, parfois en années. Qui payait? Lecoût social était énorme, les inégalitéscriantes. Mais personne n’avait eu l’idéede supplanter l’éthique médicale par leslois de l’économie.

En isolant le calcul actuel du coût dessoins de leur histoire et de leur contextesocial, les tenants du marché total fontl’impasse non seulement sur les fabuleuxbénéfices de la santé – y compris écono-miques – mais aussi sur la réalité du statutet de l’identité des patients.

Après le serment d’Hippocrate, après luicelui de Maïmonide (XIIe siècle) quifixent les devoirs du médecin vis-à-vis dela personne qui souffre, la Déclarationde Lisbonne de l’Association médicalemondiale (1995) établit et détaille ledroit des patients.

Les médecins comme les autres personnesou organismes concernés par les soins auxpatients sont appelés à reconnaître leurresponsabilité conjointe et à défendre cesdroits. Parmi lesquels celui «de recevoir,sans aucune discrimination, des soinsmédicaux appropriés… dans le respect deson meilleur intérêt». Que le patient «a ledroit de choisir et de changer librementde médecin». Ou encore «il a le droitd’être traité par un médecin dont on saitqu’il peut porter un jugement clinique etéthique sans pression extérieure». Autre-ment dit: un médecin en qui il peut avoirconfiance. Remarquons à ce propos quece sont les hérauts du marché soi-disantautorégulé qui s’efforcent de le res-treindre en supprimant l’obligation decontracter et en empêchant les jeunesmédecins de s’installer. Le prétendu mar-ché de la santé n’est qu’un prétexte pourprendre le contrôle des patients et de

les grandes surfaces) ou à des menaces desanctions.

La confusion des cadres conceptuels, l’in-version des causes et des effets et les mys-tifications verbales ont pour objectif dedissimuler que le système actuel a atteintses limites et qu’il n’est pas réformable.Faut-il organiser, comme on cherche à lefaire, une régression de la qualité dessoins pour la très grande majorité de lapopulation?

Ou bien faut-il admettre qu’«on ne faitpas de promotion de la santé sans uneremise en question socio-politique»*?Voilà la vraie question. ■

*Déclaration du socio-pédiatre J.-P. Deschamps, cité par P.-A. Michaud (Revue médicale suisse du 7 juin 2006).

leurs médecins afin de les maintenir dansle système d’assurance actuel.

D’ailleurs, les patients n’ont rien à voiravec le marché, qui est une puissance abs-traite, indifférente aux personnes et dontles transactions s’expriment en valeurscomptables.

Confusion et inversion des prioritésPatients et médecins évoluent dans uneautre sphère. Les priorités y sont inver-sées et la question des coûts est subor-donnée aux besoins des uns et auxdevoirs des autres, en donnant auxpatients les meilleures chances de succèsthérapeutiques.Au lieu de cela, on recourt à des expé-dients, à des offres d’appel (comme dans

Dossier La santé, un (super)marché comme un autre?Les pat ients n’obéissent pas aux lois

du marché et ne sont pas des consommateurs

Même du temps où le coût social était énorme et les inégalités criantes, personne n’a imaginé supplanter l’éthique médicale par les lois de l’économie.

Sanatorium de Leysin en 1902, extrait de «La médecine à Lausanne du XVIe au XXe».

C’est la pathologiequi a un coût.

P U B L I C I T É

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Courrier du médecin vaudois • Août-septembre 2006 • 7

Dossier La santé, un (super)marché comme un autre?

Le patient n’est pas un consom-mateur comme les autres. Onne va pas chez un médecincomme on entre dans un super-marché, comme on loue un

appartement ni comme on achète unevoiture. Même en admettant que cer-tains malades consultent pour le plaisir,l’immense majorité d’entre eux recou-rent aux soins pour guérir une souf-france qui les empêche de vivre norma-lement ou qui menace leur existence.Cette dimension-là, qui imprègne pro-fondément la relation soignant-soigné,ne doit pas être oubliée quand on parledu marché des soins.

Deuxième élément particulier audomaine de la santé: elle coûte d’au-tant plus cher qu’on est gravementmalade et son prix devient alors insup-portable au commun des mortels. Pourdonner un ordre de grandeur, plus de50% des dépenses de santé sont occa-sionnées par 5% seulement de la popu-lation. La plupart de ces patients ne pourraient pas assumer la facture. L’as-surance maladie est née de ce constat etelle a permis de rompre le lien entre lamaladie et la misère.

Mais il en résulte une troisième particu-larité: le patient n’est pas un payeurcomme les autres. Abonné d’une cer-taine manière au système de santé parle paiement d’une prime mensuelle, ilne paie directement qu’une partie dessoins qu’il consomme: celle qui ne serapas remboursée au final par l’assurancemaladie.

En fait, la situation est encore plus com-pliquée. Car le système de santé estfinancé par trois sources complémen-taires. Par l’Etat et les subventions qu’ilalloue aux infrastructures, en particulier

aux hôpitaux publics ou reconnus d’in-térêt public, grâce aux impôts payés parles contribuables. Par les assurancesmaladie, grâce aux primes payées parles assurés, l’Etat prenant cependant lerelais de ceux qui n’en ont pas lesmoyens. Par les patients, pour la part deleur consommation personnelle quin’est pas remboursée.

Un marché largement régulé La complexité du système ne s’arrêtepas là. Les prix pratiqués relèvent le plussouvent de conventions, à l’instar deTarMed. L’offre médicale est limitée parun numerus clausus de fait dans lesfacultés de médecine. Etc. La santé estdonc un marché largement régulé. Cequi ne l’empêche pas d’aller à la dérive.Alors que des mouvements de fond sontà l’œuvre – le vieillissement de la popu-lation, le progrès des nouvelles techno-logies, les changements de société – quiexpliquent pour une très large partl’augmentation des coûts, l’opacité dusystème permet toutes les interpréta-tions. Un jour, ce sont les patients quisont soupçonnés de surconsommation.Ils ont l’impression que c’est gratuit,disent les uns. Pour les autres, le niveauélevé des primes les incite au contraire àen avoir pour leur argent. Un autre jour,ce sont les médecins qui sont accusés depousser à la consommation.

Une chose est sûre. Une plus grandeétatisation du système ne résoudraitrien, tout en portant atteinte à la qua-lité des soins dont nous bénéficions.C’est pourquoi toute réforme doit res-pecter les principes indispensables aumaintien d’une médecine de qualitédans notre pays:

1. Le libre choix du médecin par lepatient, principe auquel la popula-tion est fortement attachée.

2. L’autonomie des médecins dans lecadre de règles de bonnes pratiquesdéfinies par la profession.

3. La concurrence la plus large possible,compte tenu des particularités dumarché de la santé, entre les presta-taires de soins comme entre les assu-reurs. ■

Toute réforme doit respecter les principes

indispensables au maintiend’une médecine de qualité.

Le marché de la santé n’est pasun marché comme les autres.Mais s’il est juste de tenircompte de ses particularités,cela ne doit pas conduire à uneétatisation qui ruinerait la qua-lité de la médecine.

Olivier FellerDéputé au Grand Conseil vaudois

La santé n’est pas un simple marché

Qu’il le veuille ou non, le patient est «abonné» au système de santé.

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8 • Courrier du médecin vaudois • Août-septembre 2006

Dossier

L’évolution du coût de notresystème de santé metaujourd’hui en question lesmécanismes de son finance-ment et de sa régulation.

Tel un bolide dépourvu de freins, lesystème s’emballe: obligatoirementassuré, le patient requiert «de bondroit», puisqu’il paie ses primes, lesmeilleurs soins auprès du médecin oude l’hôpital de son choix. Le médecinles lui prodigue à sa manière en pre-nant garde de pratiquer une médecine«sur mesure», au plus près de saconscience, en mobilisant les connais-sances et les techniques les plusactuelles. Il peut le faire d’autant plusaisément qu’il sait que l’assurancemaladie prendra en charge les coûtsselon un tarif «à la prestation», et qu’iln’a pas à se soucier de la solvabilité deson patient. L’assureur, tout aussiconsciencieux, honore les factures nonsans avoir posé un œil critique sur lecontenu des notes d’honoraires pour y

déceler d’éventuels abus et en laissantl’assuré s’acquitter de sa franchise etde ses participations. Si l’équilibre descharges et des revenus de l’assureurn’est pas établi en fin d’exercice, il

augmente le niveau de sa prime etl’exercice se répète l’année suivante.En apparence, tout devrait fonctionnerde façon assez stable; mais c’est sanscompter avec d’autres ingrédients qui

Le supermarché de la méde-cine: le thème que la rédactiondu CMV proposait aux auteursde ce Dossier paraît, pour MarcDiserens, mettre l’accessoire enlieu et place de l’essentiel. Sonpostulat est donc ici que tousles acteurs du système desanté sont vertueux et que nulne gaspille ni n’abuse à sonprofit des mécanismes envigueur; le patient-abuseur etle médecin-complice ne sontpas nécessaires pour que lesystème s’emballe.

Marc DiserensChef du Service de la santé publique

La régulation doit êtrefondée sur le respect de nos valeurs et sur le constat que tous

les risques n’ont pas lamême importance.

Le système de santé

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Courrier du médecin vaudois • Août-septembre 2006 • 9

La santé, un (super)marché comme un autre?

P U B L I C I T É

élargissent sans cesse le champ du pos-sible : nouveautés dans les soins, lesbiotechnologies, les médicaments, lesfournitures et équipements médicauxauxquels s’ajoutent, en les attisant, lesattentes à l’égard de la médecine et lesbesoins accrus de confort d’une popu-lation qui, en vieillissant, ne peutqu’accentuer encore le phénomène.

Boulimie de soins par peur de la souffranceLes soins de santé, par nature illimités,sont pour la très grande majoritéd’entre nous, patients, parents ou soi-gnants, une parade à l’angoisse quesuscitent la souffrance et la mort. Et

cette boulimie de soins, qui sommeilleen chacun de nous si elle n’est pas déjàactivée par la maladie, doit se sou-mettre à une régulation sans laquellele système ne peut que suffoquer.Cette régulation doit être fondée sur lerespect de nos valeurs (équité, solida-rité entre riches et pauvres et entrebien-portants et malades) mais aussisur le constat que tous les risques n’ontpas la même importance. En ce sens, onpeut confier aux lois du marché (superou non) la régulation des seules pres-tations relevant du confort de son usa-ger, libre de consommer selon ses pré-férences et ses ressources, unique jugede l’efficacité de ce qu’il achète avecou sans assurance complémentaire.

Pour le reste, et la ligne de démarcationn’est certes pas simple à tracer, seulpeut fonctionner sans trop de risque dedérapage un système fortement enca-dré où l’Etat et les représentants desprofessionnels, des assurés et despatients négocient périodiquement leslimites et les règles d’une distributionéquitable des prestations. La confisca-tion, par les Chambres fédérales, dudébat sur ce thème de société à lafaveur de la révision LAMal ne peutmener nulle part. La démocratie sani-taire est nécessaire; elle exige l’ouver-ture de ce débat à l’échelle nationaleavec tous les partenaires concernés etselon un processus maîtrisé. ■

s’emballe

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Courrier du médecin vaudois • Août-septembre 2006 • 11

Dossier La santé, un (super)marché comme un autre?

Dix ans après l’introductionde la LAMal, on constate desconfusions et des inégalitéscriantes. Comme dans d’au-tres domaines (Poste, CFF,

télécoms par exemple), personne n’aencore trouvé la solution miracle pourmarier harmonieusement l’aspect «ser-vice public» et la part «marché» dans lasanté publique.

La vision économiste réductrice de lasanté a été plus ou moins intégrée par lesdifférents acteurs en fonction de leursituation et de leurs intérêts.

La complexité du secteur découragenombre de politiciens qui se rabattentalors sur un discours global et idéolo-gique qui les rassure, mais ne sert pas lacause des patients.

Les soignants naviguent à vue entre lesbesoins des patients, leur éthique profes-sionnelle et les conditions cadres de leuractivité dictées par d’autres. Ils sont priésde devenir le flic du patient-consomma-teur et de vivre du refus de «vendre» lesbiens et prestations exigés par ce dernier.

L’assurance est un business comme un autre, pas la santéLes assureurs sont ceux qui se sont lemieux adaptés, au point de ne plus voirque l’aspect marché de leur activité. Ilsmontrent clairement que pour eux, êtreassureur est un business comme un autre.Sauf que c’est le seul où les clients sontobligés de consommer, c’est-à-dire qu’ilssont tenus d’adhérer au système et d’enassurer collectivement le financement.

Et les assurés? Pour eux, la contributionfinancière exigée au nom de la solidaritéest de toute façon trop chère jusqu’au

jour où ils sont eux-mêmes en situationd’en dépendre. Alors, il s’agit d’exercerun droit, et rien n’est trop cher pourrecouvrer leur santé.

Peut-on leur en vouloir pour autant? Ilssont bassinés à longueur d’année par desdiscours les assimilant non pas à desmalades, mais à des consommateurs. Or,le consommateur est roi. Il peut donctout exiger, tout décider. Il a satisfait àson rôle lorsqu’il a obtenu un maximumde biens et de prestations aux conditionsles plus avantageuses. Quelle bêtise ensanté publique! Et comme on s’aperçoitque cela conduit à des exigences inadé-quates, on fait appel à son sens des res-ponsabilités pour freiner sa consomma-tion. Depuis quand l’objectif d’un marchéest-il de freiner la consommation?

La situation ne s’améliorera pas tant quele discours officiel entretiendra la confu-sion et que les décideurs (politiques etassureurs aujourd’hui) continueront àréduire les activités et les comportementsen santé publique à ceux du marché etaux règles de l’Economie. Mais certains yont trouvé un pouvoir qu’ils ne sont pasprêts à lâcher. Les différentes stratégiesdes caisses maladie montrent bien lesdérives découlant de cette vision: chasseaux bons risques, réduction des presta-tions de l’assurance de base pour lestransférer au domaine (privé) des assu-rances complémentaires, lobbying agres-sif au Parlement, diktats à l’égard desprestataires et des assurés. Où est l’inté-rêt de l’assuré et du patient dans cetteattitude? ■

Depuis quand l’objectifd’un marché est-il de

freiner la consommation?

Le soignant est prié de devenir le flic du

patient-consommateur.

“Certains tissent des lauriers àla Suisse qui aurait une visiond’avance sur les autres payseuropéens en ayant introduitla notion de marché et deconcurrence dans le domainede l’assurance sociale. Peut-être est-ce une bonne idée auniveau du concept, mais sur leterrain, c’est tout autre chose.

Anne-Marie BollierDéléguée romande de l’Organisation suisse des patients

Patient ou consommateur,il faut choisir

Photo: Portrait deMme Bollierà venir

Anne-Marie Bollier.

Page 11: La santé, un (super)marché comme un autre?

12 • Courrier du médecin vaudois • Août-septembre 2006

A l’heure où la pratique de la médecineest soumise à des instances écono-miques, juridiques et biopolitiques quilégitiment une déontologie défensive, ildevient nécessaire de revivifier lesvaleurs éthiques qui constituent le tissuinterne de la démarche médicale. L’ou-vrage de Lazare Benaroyo Ethique etresponsabilité en médecine cherche àrelever ce défi en menant une réflexionéthique sur la philosophie du soin pour

en explorer les fondements et mettre enlumière leur possible articulation avec lesnormes bioéthiques. (…)Cette approcheoffre la possibilité aux soignants d’iden-tifier les enjeux éthiques qui habitentune situation de soin et propose desmoyens d’aborder des conflits éthiques àl’aide d’une démarche délibérative.

Extrait de «Allez savoir» N° 35 Juin 2006Editions Médecine & Hygiène, 2006

Lu pour vous

Initiative du député Philippe Martinetet du Dr Jacques Cornu, le premiermatch de football opposant les méde-cins aux membres du Grand Conseilvaudois s’est déroulé le 4 juillet der-nier. L’équipe des médecins a battu

Nouveau programme cantonal de promotion de la santé et de prévention

primaire enfants – parentsLe canton compte 50000 enfants de moins de 6 ans et 7000 naissances par année.Les départements de la Santé et de l’action sociale (DSAS) et de la Formation et dela jeunesse (DFJ) ont lancé le 12 juin 2006 un Programme cantonal de promotion dela santé et de prévention primaire enfants (0-6 ans) – parents comportant un panierde prestations et de services inscrits dans un continuum grossesse – naissance – petiteenfance subventionnés par l’Etat et les communes.

Il s’agit du conseil en périnatalité, visites et consultations infirmières pour nourrissonset jeunes enfants, accueil enfants-parents, information sur l’accès des familles et desprofessionnels aux ressources, information aux parents sur le développement de leurenfant, et sur la prévention des accidents domestiques chez les jeunes enfants.

La mise en œuvre de ce programme se poursuivra grâce aux collaborations déjà exis-tantes entre l’Etat et les autres acteurs œuvrant auprès des enfants et de leursparents. Des séances d’information à l’intention des milieux concernés seront orga-nisées par le SSP et le SPJ cet automne. De plus, une démarche spécifique est prévuepour informer les familles.

Un dépliant et une brochure détaillée destinés aux professionnels sont téléchar-geables depuis www.vd.ch, rubrique Suite de l’actualité.

Valérie Holzer du Service de la santé publique et Caroline Alvarez du Service de protection de la jeunesse

Il va sans dire que le rôle du médecin est essentiel… (ndlr)

Le Groupement des Médecins Sco-laires Vaudois vous informe de saprochaine rencontre jeudi 28 sep-tembre à l’Hôtel de la Longeraie àMorges qui se déroulera en deuxtemps: 14h à 16h, Exclusion d’unélève du cursus scolaire: le médecinscolaire a-t-il son mot à dire? suivientre 16h30 et 17h30 de l’Assembléegénérale du GMSV.

Un nouveau président pour «Vaud Cliniques»Lors de leur 45e assemblée générale,les cliniques vaudoises ont porté àleur présidence M. Pierre-FrédéricGuex, directeur de la Clinique Cecil.Il succède à M. Michel Walther,directeur général de la Clinique dela Source, qui a présidé l’association«Vaud Cliniques» pendant 15 ans.En acceptant son élection, le nou-veau président a souligné qu’il allaitœuvrer dans la continuité à ladéfense des intérêts de la médecineprivée et indépendante. A la têted’un des principaux établissementsprivés de la capitale vaudoise, il s’estengagé à représenter dans touteleur diversité les 11 établissementsqui composent l’association.

NominationsLa Faculté de biologie et de méde-cine de Lausanne a nommé le pro-fesseur Patrick Francioli au poste dedoyen de la faculté. Il sera aidé danssa tâche par les professeurs AlainPécoud, nommé en tant que vice-doyen de l’enseignement, PierreMichetti en qualité de vice-doyen dela relève et Jean-Daniel Horisbergercomme vice-doyen de la recherche.

Un projet à soutenirL’Association Bandiagara-Sanékuy a besoin de vous pour parrainer un projet de santé au Mali. Ellerecherche des fonds et du matérieladapté aux besoins d’un hôpital etd’un centre de santé. Elle souhaiteégalement favoriser par ce biais les échanges entre étudiants en médecine maliens et suisses. Toutes les informations sur www.bandiagara.info.

Informations

SVM Express

Football: victoire pour les médecins

celle des députés 2 à 1. Succès pourcette manifestation, suivie d’un apéritifoffert par le Grand Conseil. Les organi-sateurs parlent déjà de renouveler l’ex-périence. Le début d’une nouvelle tra-dition? AF

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Courrier du médecin vaudois • Août-septembre 2006 • 13

Caisse unique – Politique fédéraleLa SVM organise, pour ses membres,un débat à propos de la future vota-tion sur la «Caisse unique» l’après-midi du jeudi 26 octobre 2006 auPolydôme de l’EPFL/Lausanne.Plus de détails vous seront commu-niqués dans quelques semaines surle site www.svmed.ch rubrique Actumembres, dans le prochain CMV etpar courrier.

Droit de la santé pour les médecinsFormation Blended learning, de nou-veaux modules de cours sur le droit dela santé. (cf. CMV No 2/2006, p. 11).Lieux et dates: Yverdon le 12 ou 26septembre, Lausanne le 18 septembre,2 octobre, 25 octobre ou 8 novembre2006. Programmes et inscriptionswww.academia-medica.org

Certificats d’accidentés de la route:message d’un confrère de l’Ain (France)Merci à mes confrères suisses de penser

à préciser, sur les certificats descriptifsqu’ils rédigent au bénéfice d’acciden-tés de la route traités en Suisse, lenombre de jours d’incapacité tempo-raire totale qu’entraîne l’importancede la blessure, ceci pour des raisonsd’évaluation de l’importance de lablessure, mais également pour situer lafaute pénale éventuelle lorsqu’il s’agitd’une conduite délictueuse.

Dr Jacques RasclePrésident de l’Ordre

des médecins de l’Ain

Prochaines parutionsNo 6/20064 octobre 2006(délai rédactionnel 1.9.2006)

No 7/200615 novembre 2006(délai rédactionnel 15.10.2006)

Forum

Société vaudoise de médecineCh. de Mornex 38 – 1002 LausanneTél. 021 651 05 05 – Fax 021 651 05 [email protected] – www.svmed.ch

Rédacteur responsablePierre-André Repond, secrétaire général

Secrétaires de rédactionCatherine Borgeaud Papi / CBPAgnès Forbat / AF (Rochat & Partenaires Lausanne)

Comité de rédaction du CMVDr Charles-A. Favrod-CouneDr Jean-Pierre RandinDr Patrick-Olivier RosseletDr Louis-Alphonse CrespoDr Georges BuchheimDr Francis ThévozDr Jean-Philippe GrobDr Henri-Kim De Heller

Réalisation et régie des annoncesinEDIT Publications SAChemin des Jordils 40Case postale 74 – 1025 Saint-SulpiceTél. 021 695 95 95 – Fax 021 695 95 51

IllustrationsPhotos et couverture: Fariba De Francesco Dessin: Yves Giroud

Le Comité de la SVM encourage ses membres à adresser un courrier de lecteurà la rédaction du CMV. Il prie toutefois lesauteurs de se limiter à un texte de 1500caractères au maximum, espaces compris.Si le texte devait dépasser cette longueur,des coupures pourraient être apportéespar la rédaction.Le Comité de la SVM rappelle que la pré-sence d’un encart publicitaire dans le CMVn’engage pas la SVM.

Le courriel du Comité de la SVMDe: Comité de la SVMDate: Mercredi 28 juin 2006A: La rédaction du CMVObjet: Dépistage du cancer du sein

Pour financer une technologie plus performante, les radiologuesvaudois demandent une adaptation du tarif des mammographies.

L’utilisation croissante d’une technologie numérique plus efficace mais plus chèrerepose la question du financement du programme vaudois de dépistage du cancerdu sein. Inchangé depuis 1999, le montant accordé par mammographie est devenutrès insuffisant pour couvrir les coûts des instituts de radiologie publics ou privés.Relayant les préoccupations des radiologues et inquiète pour l’avenir du pro-gramme vaudois, la SVM rouvre formellement la discussion: elle a dénoncé préven-tivement la convention passée avec la Fondation pour le dépistage du cancer dusein et santésuisse Vaud, qui fixe le montant alloué pour les mammographies.Renouvelable d’année en année avec un délai de résiliation de 6 mois, cette conven-tion fixe notamment le tarif auquel est rétribuée cette prestation; elle a été dénon-cée pour la fin de l’année.

C’est principalement la généralisation de la mammographie numérique, en lieu etplace de la mammographie analogique conventionnelle, qui a conduit le Groupe-ment des radiologues et pathologues vaudois (GRPV) de la SVM à vouloir rouvrir ladiscussion sur la convention actuelle. On peut estimer qu’à fin 2006, la moitié desinstituts vaudois publics ou privés de radiologie sera passée à la technologie numé-rique et que les appareils analogiques seront retirés du commerce d’ici quelquesannées. Or, si la mammographie numérique est plus fiable et comprend de nom-breux avantages, y compris pour les patientes, elle est également plus onéreuse.

Le tarif d’une mammographie de dépistage du cancer du sein est inchangé depuis ledébut du programme en 1999. Concrètement, sur les 140 francs facturés aux caisses-maladie par la Fondation, seuls 75 francs par mammographie sont jusqu’à mainte-nant rétrocédés aux instituts participant au dépistage pour la prestation technique,le solde étant dévolu aux honoraires médicaux pour les lectures et aux frais admi-nistratifs de la Fondation. Or, ce montant ne couvre même plus le coût de revientd’une mammographie analogique, et encore moins celui d’une numérique, environdeux fois plus chère.

Cette dénonciation ne remet nullement en cause l’engagement de la SVM et desradiologues en faveur du dépistage du cancer du sein, mais doit permettre de pro-céder aux ajustements indispensables après bientôt 10 ans d’activité. Il n’est parailleurs pas prévu de revoir les honoraires des radiologues, mais uniquement lasomme rétrocédée aux instituts de radiologie. De ce fait, la SVM a proposé de réunirrapidement les partenaires du programme de dépistage cantonal en vue de prépa-rer la convention 2007.

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Courrier du médecin vaudois • Août-septembre 2006 • 15

Christian Danthe naît en 1943à Prilly, dernier enfant d’unefamille chrétienne. Son père,ouvrier potier, vient de sereconvertir à la maçonnerie.

Les difficultés de l’époque et la religionlui donnent des valeurs et une struc-ture. Pourtant, se souvient-il, des ques-tions existentielles le préoccupent dèsl’âge de quatre ans. Enfant qu’on quali-fierait aujourd’hui à haut potentiel, ilvit entouré d’affection mais aussi dansun certain décalage. Dyslexique et trèsmanuel, il essuie des échecs scolaires.Son regard sur cette enfance, marquéepar une grande difficulté à mettre leschoses ensemble, est toutefois plein detendresse. Malgré «une faille fonda-mentale», Christian Danthe progresseet s’inscrit à l’Université de Lausanne. Ilchoisit la médecine, attiré notammentpar de longues études qui l’aideront àsurmonter «son immaturité et sa fragi-lité». Il se marie pendant cette périodeet ses enfants naissent dans les annéessuivantes. En 1977, le jeune docteurs’installe comme généraliste, au sens leplus large du terme, dans une régionqui lui convient parfaitement.

Vers la philosophie, en passant par la matièreDans l’exercice quotidien de la méde-cine, le Dr Danthe s’est toujours sentiintellectuellement bien armé mais seretrouve vite émotionnellement accablépar la souffrance humaine. Il cherchealors à renouer avec la matière et la tra-dition familiale en devenant céramiste:un nouvel équilibre et un deuxièmemétier auquel il se consacre avec pas-sion. Il côtoie de grands artistes et par-ticipe aux idées révolutionnaires quiagitent le milieu des arts à l’époque. S’ilpasse encore l’essentiel de ses loisirsdans son atelier d’Orbe, il pense aujour-d’hui à «quitter cet art du feu pour allervers d’autres expressions».

La philosophie reste le centre de sa vie.A travers son travail de l’argile, il atrouvé une certitude essentielle: «On netriche pas avec la matière.» Ce constat,qui sert de base à son approche fonciè-rement matérialiste, constitue para-doxalement aussi une piste de réponseà ses interrogations, voire à sesangoisses.

Soucieux d’inscrire sa pensée dans la réa-lité sociologique dans laquelle il évolue,Christian Danthe s’est aussi longtempsengagé dans la vie de sa commune. En1998, à la faveur des rencontres quijalonnent son existence, il crée les pre-miers Cafés philo à Vallorbe. Cinq ansaprès, il initie les Rendez-vous de Val-lorbe, cycles de conférences à thèmes.Actuellement, il organise des séminairesde réflexions. Le prochain sera consacréaux «Jardiniers de la paupérisation» et sedéroulera en septembre 2006.

Où ressentez-vous ce qui vous fait souffrir?Sans cesse, le Dr Danthe avance et pour-suit sa quête d’efficacité. Aujourd’hui, ilpratique l’hypnose eriksonnienne etdébusque les ressources de ses patients.«Je travaille avec eux la présence mou-vante de la souffrance vers un soulage-ment et non sur la représentation de ladouleur, allant toujours plus près duconcret, de la matière. En agissant ainsi,je ne renie en rien la médecine des faitset des preuves. Une consultation estune œuvre d’art dans laquelle diffé-rents cadres s’harmonisent.»

Pour Christian Danthe, la retraiten’existe pas, «c’est une inventionmarxiste pour ceux que le travail aliène,moi il me libère». Il continuera à pro-gresser dans la réconciliation de l’êtredans l’unité qui, pour lui, se trouve pro-bablement dans la virtualité, là oùfusionnent l’essence et l’existence. Maisça… c’est une autre histoire.

Agnès Forbat

Voir aussi le sitewww.christiandanthe.ch.

Polymorphe, le qualificatifvient du Dr ChristianDanthe lui-même: généra-liste à Vallorbe, il est à lafois scientifique, humaniste,céramiste et vidéaste. Sa vietourne autour de la philo-sophie, du questionnement,du paradoxe. Un besoinfondamental qui trouve ses sources dans l’enfanceet se nourrit parfois d’amusement intellectuel, mais surtout du travail de la matière.

Dr Christian DantheLe médecin polymorphe

Portrait de membre

L’artiste dans son atelier.

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16 • Courrier du médecin vaudois • Août-septembre 2006

• Jeudi 21 septembre 200614h-18h: Formation continue de pneumologie – Dr J.-D. Aubert: «Les Ateliers du pneumologue»,asthme/BPCO, test d’effort, hypoxie, réhabilitation àdomicile – Lausanne, Hôtel Alpha-Palmiers – Rensei-gnements: Mme Peyrusse Daroussos, tél. 021 323 3314, e-mail: [email protected] 18h-20h: Conférence de la clinique La Métairie – Prof.Jean-Nicolas Despland: «Un grand oublié de larecherche en psychothérapie: le psychothérapeute» –Nyon, Clinique La Métairie – Renseignements: [email protected]

•Lundi 25 septembre 20068h-17h: Cours de la Société suisse de nutrition cli-nique – Prof. Michel Roulet: «Cours de base de nutri-tion clinique» – CHUV, auditoire Matthias-Mayor –Renseignements: Sarah Dimarco, tél. 021 314 56 35,e-mail: [email protected]: Colloque du DSCA – Prof. HB Ris: «Chirurgiedu cancer pulmonaire chez les personnes âgées: justi-fication et adaptation des techniques chirurgicales» –Lausanne, CHUV, auditoire Tissot – Renseignements:Mme D. Kohler, e-mail: [email protected]

•Mardi 26 septembre 20068h-16h45: Cours de la Société suisse de nutrition cli-nique – Prof. Michel Roulet: «Cours de base de nutri-tion clinique» – CHUV, auditoire Matthias-Mayor –Renseignements: Sarah Dimarco, tél. 021 314 56 35,e-mail: [email protected]: Colloque du Nord vaudois – Dr P.-A. Michaud:«Nouvelles morbidités à l’adolescence: des enjeux cli-niques et de santé publique» – Yverdon, eHnv (Hôpi-tal d’Yverdon), salle de conférence, 3e étage – Rensei-gnements: tél. 024 424 40 45.

• Jeudi 28 septembre 20068h-17h: Cours de la Société suisse de nutrition cli-nique – Prof. Michel Roulet – «Cours de base de nutri-tion clinique - Pédiatrie» – CHUV, auditoire A.-Tissot –Renseignements: Sarah Dimarco, tél. 021 314 56 35,e-mail: [email protected]: Les Jeudis de la Vaudoise – Dr ThomasGiger et Jacques Laget: «Suicide à travers les âges» –CHUV, auditoire César-Roux – Renseignements et ins-criptions: Secrétariat de la Formation continue de laSVM, tél. 021 651 05 18, fax 021 651 05 00, e-mail:[email protected] 9h-17h30: Conférence de la Société suisse de géron-tologie – «Ostéoporose et chute chez l’âgé: état deslieux romand et tessinois de la prévention des chuteset des fractures» – Fribourg, Université Miséricorde,Av. Europe 20, Auditoire B – Renseignements et ins-criptions: Pia Graf-Vögeli, fax 031 970 78 05, e-mail:[email protected]: Formation continue d’immunologie &allergie – Profs G. Pantaleo et F. Spertini, Drs P.-A. Bartet A. Leimgruber: «Auto-immunité et pathologiesinflammatoires, Update diagnostique et thérapeu-tique» – CHUV, auditoire A.-Yersin – Renseignements:Mme Pierrette Braun, tél. 021 314 07 90,e-mail: [email protected]

• Jeudi et vendredi 28 et 29 septembre 2006

J/ 8h-19h45 – V/ 8h-16h30: 12e Cours de perfection-nement de la Société suisse d’hématologie – Organi-sation: Prof. Anne Angelillo-Scherrer et Mme ChristineHeumann – CHUV, auditoire César-Roux – Renseigne-ments: Mme Elisabeth Joss, tél. 031 722 07 20, e-mail:[email protected]

• Jeudi 5 octobre 20068h-17h15: 8e journée du Collège romand de méde-cine de l’addiction CoRoMA. Dresse Isabelle Gothuey,Profs. Jacques Besson, Olivier Amiguet et David Le Bre-ton: «Quels défis pour le futur?» – Pompaples, Hôpitalde Saint-Loup – Renseignements et inscriptions, Mme M. Schmutz, EHNV, tél. 021 866 56 68, e-mail:[email protected]

Période du 4 septembre au 22 octobre 2006

Calendrier médical vaudois

Formation continue en médecine d’urgence 2006Urgences à domicile

12 ateliers répartis sur 4 demi-journées de 13h30 à 18h et traitant les thèmes de: – Urgences psychiatriques (2 ateliers)– Arythmies– Douleurs abdominales– Dyspnée– Réaction anaphylactique

Dates du cours n° 4/06: 28.09.06, 2.11.06, 7.12.06 et 11.1.07Lieu: Centre de formation La Rama, Montheron Horaire: 13h30-18hFinance: Fr. 300.–/ensemble du coursRenseignements & Inscriptions:Secrétariat de la formation continue – SVMChemin de Mornex 38 – CP 7443 – 1002 LausanneTél. 021 651 05 18 – Fax 021 651 05 [email protected]édecins responsables:Dr Philippe Staeger, PMU Tél. 021 314 49 03 [email protected] Mathieu Potin, SVM Tél. 021 316 44 61 [email protected]

Accréditation: 12 points (3 pts/cours) SSMI/SSMG

Soutien par Takeda Pharma AG

– Douleurs thoraciques– Urgences neurologiques (2 ateliers)– Urgences médico-légales (2 ateliers)– Réseaux d’urgence/Triage/

Trousse d’urgence

Bulletin d’inscription au cours de médecined’urgence

❏ Oui, je souhaite m’inscrire au cours n° 4/06

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F o r m a t i o n c o n t i n u eJeudi de la VaudoiseCHUV, auditoire César-Roux

28 septembre 2006Suicide à travers les âgesOrganisatrice:Dresse Nadine KaufmannModérateur: Dr Mathieu Potin8h30 Accueil9h-10h Séance plénière:Prévention du suicide à l’âge avancéDr Thomas Giger, psychogériatrie, Fondation de NantConduite suicidaire des jeunes: malentendus et enjeux pour les soinsDr Jacques Laget, pédopsychiatre, Fondation de Nant10h-10h30 Pause10h30-12h Séminaires interactifsCe cours est soutenu par la firme MSD.

Prochain délai pour les annonces concernant la période

du 23.10 au 3.12.06: 11.09.06