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La Revue Scientifique de l’Aviculture SCIENCES & TECHNIQUES A VICOLES HORS SÉRIE - MAI 2004 LA PRÉVENTION DU EN AVICULTURE COUP DE CHALEUR

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SCIENCES & TECHNIQUES

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LA PRÉVENTION DU

EN AVICULTURECOUP DE CHALEUR

Garantie Coup de Chaleur élevages avicole

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La canicule de l’été 2003 a démontré que, malgré les mesures de prévention prises par les éleveurs, il est très difficile de se prémunir contre les coups de chaleur extrêmes. Dans ces circonstances, le recours à l’assurance apparaît indispensable pour garantir vos pertes.

C’est pourquoi, en concertation avec les responsables des organisations professionnelles agricoles concernées, Groupama a créé une nouvelle garantie Coup de Chaleur afin de protéger les élevages avicoles dans des conditions climatiques exceptionnelles.

La garantie coup de chaleur que nous vous proposons :

■ Intervient lorsque soit la température, soit l’enthalpie dépasse la valeur de référence propre au lieu où se situe l’élevage.■ Prend en charge la perte des volailles sur la base de leur prix de revient, sous

déduction d’une franchise variable selon le type d’élevage (1€/m2 pour des poulets de chair).

■ Indemnise également la perte de marge brute de l’éleveur sur les volaillessinistrées.

Nouveau : Groupama vous propose une garantie coup de chaleurpour indemniser la mortalité dans votre exploitation.

Pour en savoir plus, n’hésitez pas

à prendre rendez-vous

avec un Conseiller Groupama

L’experience agricole depuis quatre générations.

Ce document a été rédigé par :Gérard AMAND (ITAVI), Claude AUBERT (ITAVI), Chantal BOURDETTE (Chambre d'Agriculture de Vendée),Isabelle BOUVAREL (ITAVI), Dylan CHEVALIER (Chambre Régionale d’Agriculture des Pays de la Loire),Alexandre DUSANTER (ITAVI), Yves FRANCK (ITAVI), Marcel GUILLOU (Avipole Formation), Mélynda HAS-SOUNA (INRA), Roland LE BIAVAN (EDF Entreprises Ouest), Félix MAHE (GDS 22), Jean-Philippe PRIGENT(Avipole Formation), Paul ROBIN (INRA)

Merci à tous les techniciens et éleveurs qui nous ont fait bénéficier de leur expérience pour la réalisa-tion de ce document.Merci à Catherine CHARPENTIER (ITAVI) et Katell GALLOUET (ITAVI) pour leur précieuse collaboration.

La diffusion des éléments contenus dans ce document est fortement encouragée, sousréserve de citation de la source "Sciences et Techniques Avicoles - Hors série - Mai 2004”.

INTRODUCTION 7

QUE FAIRE EN CAS DE SINISTRE ? 64

CHAPITRE 1 - RAPPELS DE QUELQUESNOTIONS FONDAMENTALES

Rappels élémentaires

La thermorégulation chez les oiseaux

Le phénomène de coup de chaleur

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CHAPITRE 2 - PARAMÈTRES À RISQUESLa température

L’hygrométrie

Les vitesses d’air

Le renouvellement d’air

La quantité d’eau à vaporiser

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CHAPITRE 3 - AVANT LA SAISON CHAUDELa formation des intervenants

Optimisation de l’atelier pour la saison chaude

L’assurance du risque “Coup de Chaleur”

Les techniques de refroidissement utilisées en aviculture

Dimensionnement des installations

CHAPITRE 4 - PENDANT LA PÉRIODE CHAUDEAlerte météo

Gestion de l'élevage

L’adaptation et le réglage du bâtiment

Synthèse de la conduite à tenir

Les pratiques à risque et interventions inutiles

Les trucs et astuces et interventions utiles

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La Revue Scientifiquede l'Aviculture(Publication trimestrielle)

Adresse Postale :

ITAVI OUESTZOOPOLE BEAUCEMAINEBP 37 - 22440 PLOUFRAGANTél. 02 96 76 00 05Fax. 02 96 78 36 40e-mail : [email protected]

SCIENCES & TECHNIQUES

AVICOLES

Directeur de publication :P. LE LOUP,Directeur de l'ITAVI

Rédacteur en chef :C. AUBERT, (ITAVI)

Le comité de lecture de ce numéro hors-sérieétait constitué de :AMAND G. (ITAVI), AUBERT C. (ITAVI), BOURDETTE C.(Chambre d’Agriculture de Vendée), BOUVAREL I. (ITAVI),BREMOND G. (CRAVI des Pays de la Loire), CHEVALIER D.(Chambre Régionale d’Agriculture des Pays de la Loire),DAHIREL S. (CRAVI Bretagne), DREANO J. (CRAVI Bretagne),DUSSANTER A. (ITAVI), FRANCK Y. (ITAVI), GAUTRON B.(CRAVI des Pays de la Loire) GUILLOU M. (AvipoleFormation), HASSOUNA M. (INRA), LEBALLEUR I. (CRAVIdes Pays de la Loire), LE BIAVAN R. (EDF EntreprisesOuest), LENOIR J.Y. (CRAVI des Pays de la Loire), MAHE F.(GDS 22), MARTIN C. (CRAVI des Pays de la Loire), PRIGENTJ.P. (Avipole Formation), ROBIN P. (INRA), SIDANER J.N.(CRAVI Bretagne).

Publicité - Abonnement :C. CHARPENTIERC. AUBERTAbonnement (Tarifs 2004) :1 an : 4 numéros

– 25 % pour les adhérents ITAVI.– 25 % pour les abonnements groupés à partir de5 exemplaires.Règlement à l'ordre de ITAVI

Crédit photos : ITAVI, GDS 22, AVIPÔLE FORMA-TION, Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire.

ISSN : 1244-8699

Réalisation et impression :CALLIGRAPHY PRINT - 35000 RENNES

Tous droits de reproduction, même partielle,strictement réservés, sauf accord préalable dela Direction.

Hors série - Mai 2004

HT TTC

FRANCE Tarif normal 58,77 € 62,00 €

Tarif éleveur 55,92 € 59,00 €

ÉTRANGER 75,00 €

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Saint-François - 29270 Saint-HerninTél. 02 98 99 55 11Fax 02 98 99 55 47

Mail : [email protected] web : www.saint-francois.com/couvoir

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A retourner à A l’attention de Monique Gicquel.CS 77711. 35577 Cesson-Sévigné cedex. France.

☎ 33 02 99 32 21 21 Fax 33 02 99 32 89 20e-mail : [email protected]

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Je vous joins mon règlement par chèque à l’ordre de Filières Avicoles.Si vous souhaitez régler par carte bancaire ou par virement, contactez-nous.

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Tél . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fax . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Producteur volailles chairEspèce : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Surf. bât. : . . . . . . . . .m2

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Producteur d’œufs

Autre activité : merci de préciser

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Autre production : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ind. alimentaire : Secteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Fourn. d’élevage : Secteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Déjà en situation délicate, les aviculteurs ont dû, au cours de l’été 2003, faire face à une nouvelle difficulté entraînant des perteséconomiques : la canicule. Les hautes températures enregistrées début août ont en effet entraîné la mort de plusieurs millionsde volailles et des baisses de performances en élevage tous secteurs confondus, mettant en péril une filière déjà fragilisée. Unrecensement des problèmes rencontrés par les éleveurs au cours de l'été 2003 a été réalisé par les FDSEA/FRSEA et la CFA(Confédération Française de l’Aviculture) en liaison avec les organisations économiques et les Chambres d’Agriculture.

Des mortalités importantes ont été constatées :

• poulets : 3,5 millions d’animaux,

• dindes : 500 000 animaux,

• reproducteurs : 400 000 animaux,

• canards : quelques dizaines de milliers d’animaux,

• pintades : quelques milliers d’animaux,

• poules pondeuses : environ 1 million d’animaux,

• palmipèdes gras : 250 000 animaux,

• gibier : entre 80 et 1 000 animaux reproducteurs.

Des baisses de performances très importantes sont apparues :

• pertes de poids à l’abattage, déclassement, dégradation des indices alimentaires,

• diminution d’environ 15 % des volumes livrés sur les premières semaines qui ont suivi la canicule,

• une baisse de la fertilité et une augmentation de la mortalité entraînant des difficultés d' approvisionnement en ani-maux d’un jour,

• baisse du poids moyen des foies gras (20 à 80 g par foie),

• incidence sur la prolificité du gibier.

Les préjudices des éleveurs ont été estimés à 44,5 millions d’euros pour l’ensemble des éleveurs des filières avicoles, auxquelsil faudrait rajouter les préjudices subis par les entreprises d’amont et d’aval :

• volailles de chair : 22 millions d’euros,

• œufs de consommation : 10 millions d’euros,

• reproducteurs : 10 millions d’euros,

• palmipèdes gras : 2 millions d’euros,

• gibier : 0,5 million d’euros,

sans parler de l'impact sur la sécurité sanitaire et de l'augmentation des risques de santé publique liés à l'engorgement du ser-vice public d'équarrissage et à l'enfouissement des cadavres qui en ont découlé.

Élévation excessive de la température corporelle de l’animal, le phénomène de coup de chaleur est à l’origine de cette catastrophe,tant en terme de bien-être animal qu’en terme économique pour les éleveurs. Depuis quelques années des solutions préventivessont étudiées et répertoriées. Elles concernent pour l’essentiel l’élevage des poulets. C’est pourquoi, il semble que les éleveursde poulets les mieux préparés ont pu limiter les pertes. Cependant, en 2003, compte tenu des niveaux de températures et de leurdurée, d'autres productions ont été assez fortement touchées (dindes, pondeuses, reproducteurs, ...).

Il apparaît donc nécessaire de revenir sur ce phénomène de coup de chaleur, en étudiant pour un système d’élevage donné, lessolutions les mieux adaptées et les opérations préventives à privilégier. C’est l’objectif de ce numéro hors-série de Sciences etTechniques Avicoles.

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Avant toute chose, un rappel des para-mètres à risque, des principes d’unebonne ventilation, des exigences biocli-matiques des volailles est essentiel pourune bonne compréhension des pro-blèmes.

1. Rappelsélémentaires1.1. Physique de l’airL’air qui nous entoure (air ambiant) ren-ferme toujours une proportion d’eau sousforme de vapeur ; on qualifie cet air “d’airhumide” par opposition au cas d’un “air sec”

qui ne renfermerait pas de vapeur d’eau.L’air humide renferme une quantité devapeur d’eau variable mais limitée ; lorsquecette quantité est maximale, on parle “d’airsaturé”. La quantité maximale d’eau quepeut renfermer un air “saturé” augmenteavec la température et la pression de l’air.Toutes les variétés d’air humide se situententre le cas idéal d’un air parfaitement secet un air saturé. On peut donc considérerque l’air humide est un mélange entre l’airsec et la vapeur d’eau.

Les animaux, la litière ou le système derefroidissement évaporatif émettent de lavapeur d’eau. Le volume d'air (m3/h) quisort du bâtiment est donc supérieur à celui

qui y entre en raison de la vapeur d'eauajoutée. En revanche, la masse d’air secqui entre dans le bâtiment est égale à lamasse qui en sort. C’est pourquoi le “kg d’airsec” est souvent utilisé pour caractériserl’air humide et les transformations qu’ilsubit en traversant le bâtiment d’élevage.

Le diagramme psychrométrique (ou del’air humide) permet de connaîtrel’ensemble des paramètres physiques(enthalpie, températures, humidités...)retrouvés à chaque état de l’air humide.

Les définitions ci-après sont indispen-sables à la compréhension et à la lecturede ce diagramme :

Chapitre 1Rappels de quelques notionsfondamentales

■ Figure 1 : Diagramme de l'air humide

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• Température sèche (en °C) : il s’agit dela température réelle de l’air humide.C’est la température de l’air indiquée parle thermomètre. Les capteurs sont géné-ralement précis (0,3 °C). L’air doit être enmouvement autour du capteur pour quela mesure de la température de l’air soitcorrecte (thermomètre agité ou ventilé) ;si l’air est immobile, la mesure peut êtreinfluencée par les radiations arrivant surle capteur. La température sèche dimi-nue lors du refroidissement évaporatif.Elle n’est pas modifiée par le brassage.

• Température humide (en °C) : c’est latempérature enregistrée par un ther-momètre dont le bulbe est recouvertd’une mèche imprégnée d’eau et placéedans un courant d’air entre 3 et 8 m/s.Les températures humides sont tou-jours inférieures aux températuressèches et le seul cas où elles sont iden-tiques est celui de l’air saturé en eau. Latempérature humide n’est pas modifiéelors du refroidissement évaporatif.

• Température de rosée (en °C) : c’est latempérature d’une surface froide à par-tir de laquelle la vapeur d’eau contenuedans l’air humide commence à secondenser. En d’autres termes, c’est latempérature pour laquelle l’air est saturéen eau. La température de rosée nedépend pas de la température sèche(qui lui est toujours supérieure). Elledépend uniquement de la quantité devapeur d’eau présente dans l’air (et dela pression atmosphérique). La tempé-rature de rosée augmente lors du refroi-dissement évaporatif. Elle n’est pasmodifiée par le brassage.

• Humidité absolue ou Humidité spéci-fique ou Teneur en eau (en kg d’eau/kgd’air sec) : c’est la masse de vapeurd'eau contenue dans un kg d’air sec. Lepoids de vapeur d’eau reste constantlorsque la température sèche varie endessus de la température de rosée. Si latempérature tombe en dessous du pointde rosée, une partie de cette massed’eau va se condenser sous forme degouttelettes ou de cristaux de glace surles parois les plus froides, ce qui réduitl’humidité spécifique de l’air. Au coursd’un refroidissement évaporatif, l’humi-dité spécifique et la pression partiellede la vapeur d’eau restent constantes.L’humidité spécifique n’est pas modifiée

par le réchauffement de l’air (par l’enso-leillement par exemple). Elle augmentedans le bâtiment du fait de la vapeurd’eau produite par la respiration des ani-maux ou l’évaporation de la litière.

• Humidité relative ou hygrométrie (en %) :c’est le rapport entre la masse de lavapeur d’eau contenue dans une certainequantité d’air humide et la masse devapeur qu’elle pourrait contenir si elle étaitsaturée à la même température. A 100 %,l’air est complètement saturé. A 50 % l’aircontient la moitié de ce qu’il pourrait avoirs’il était saturé à la même température.Quand le taux d’humidité atteint 100 %,la formation de gouttelettes de liquide seproduit sur les objets. Comme la quantitéde vapeur d’eau que contient l’air à satu-ration augmente avec la température(sèche), on observe une diminution del’hygrométrie lorsque la température aug-mente et que l’humidité spécifique eststable. A l’inverse, lors du refroidissementévaporatif, l’hygrométrie augmente rapi-dement du fait de la baisse de la tempé-rature (sèche) et de l’apport de vapeurd’eau.

• Volume spécifique (en m3/kg d’air sec) :c’est le volume occupé par un kilo-gramme d’air sec (avec sa vapeurd’eau !). Ce volume augmente avec latempérature et l’air devient plus léger.Cet effet explique le tirage d’air dans lescheminées. Le volume spécifique aug-mente aussi avec la quantité de vapeurd’eau dans l’air. Par conséquent, le tiragethermique d’un bâtiment d’élevage sta-tique va dépendre à la fois de la chaleurproduite par les animaux et de la vapeurd’eau dégagée par la respiration. Lorsdu refroidissement évaporatif, l’effet dela baisse de température (baisse devolume spécifique) est opposé à l’effetde l’augmentation d’humidité spécifique(hausse du volume spécifique) mais lacombinaison de ces deux effetsn’annule jamais le renouvellement d’airdes bâtiments statiques.

• Enthalpie (en kJ/kg d’air sec) : c’estl’énergie (ou chaleur) totale contenuedans l’air humide. Elle inclut la chaleursensible et la chaleur latente contenuesdans l’air. Elle augmente avec la tempé-rature (sèche) et avec l’humidité (spé-cifique) de l’air. Elle est constante quandla température humide est constante.

Elle n’est pas modifiée par le refroidis-sement évaporatif, dans ce cas l’éner-gie libérée lors de la baisse de tempé-rature est compensée par l’énergieconsommée par l’évaporation de l’eau.

• Chaleur sensible (en w) : c’est la chaleur(énergie) qui conduit à une élévation detempérature. Elle est apportée par lesanimaux, la litière, le chauffage et l’éclai-rage, l’ensoleillement direct dans le bâti-ment et les apports à travers les paroisquand il fait plus froid à l’intérieur du bâti-ment. Elle est diminuée lorsque les gout-telettes d’eau s’évaporent dans l’air.

• Chaleur latente (en g d’eau) : c'est lachaleur (énergie) qui permet de fairepasser l’eau liquide sous forme devapeur ; c’est donc celle qui conduit àune augmentation de l’humidité spéci-fique. Elle est due à la respiration desanimaux, à l’évaporation par la litière etau refroidissement évaporatif. Pour unemême quantité d’énergie (même enthal-pie ou même température humide), l’airpeut donc être de l’air chaud et sec (cha-leur sensible élevée) ou de l’air frais ethumide (chaleur latente élevée) ; c’estle principe même du refroidissementévaporatif.

Pour être d’accord sur les termes :

• Brumisation : systèmes de refroidis-sement par injection d’eau à haute pres-sion dans l’air. Nous appellerons“Brumisation” les appareils fonctionnantà une pression supérieure à 70 bars.

• Pulvérisation moyenne pression : souscette appellation nous regroupons lessystèmes de refroidissement intérieurspar pulvérisation d’eau à des pressionsinférieures à 70 bars.

• Aspersion : nous désignons ainsi lesrampes utilisées à l’extérieur du bâti-ment pour injecter de l’eau dans la veined’air entrant. Ces dispositifs travaillentà des pressions variant de 3 à 5 bars.

• Filtre humide (Pad cooling) : ce sont lesappareils de refroidissement fonction-nant à partir d’un support d’échangeair/eau.

• Renouvellement d’air (en m3/h) : ils’agit du volume d’air extrait du bâtimentpar des ventilateurs fixes (extracteurs),encastrés dans les longs pans, la toitureou les pignons, permettant l’évacuationde calories, d’humidité et de gaz pro-

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duits au sein du milieu de vie des ani-maux. Dans les bâtiments statiques, l’airest extrait simplement à travers lesouvertures du bâtiment. Le renouvelle-ment augmente avec la surface d’ouver-ture, la différence de hauteur entrel’ouverture basse et l’ouverture haute,la différence de volume spécifique entrel’intérieur et l’extérieur du bâtiment. Ilaugmente fortement avec le vent, ce quiconduit à fermer les ouvertures. Leniveau de renouvellement d’air est basésur le poids des animaux, la litière et leclimat. Quand il augmente, l’écartd’enthalpie entre l’intérieur et l’extérieurdu bâtiment diminue.

• Débit d’air théorique (en m3/h) : en bâti-ments dynamiques, il s’agit de la capa-cité de ventilation maximale indiquéesur la notice technique d’un ventilateur.Autrement dit, c’est le débit d’air (idéal)que peut générer un ventilateur enl’absence d’obstacles sur le circuit d’air(cas du brassage). En bâtiments sta-tiques, il s’agit de la ventilation minimaledu bâtiment, en l’absence de vent, pourune ouverture maximale et en fonctionde l’écart de température et d’humiditéde l’air entre l’intérieur et l’extérieur dubâtiment.

• Débit d’air réel (en m3/h) : il s’agit de lacapacité de ventilation réelle d’un ven-tilateur en condition terrain. En bâti-ments dynamiques, la capacité de ven-tilation maximale est limitée par descontraintes physiques générées par lesvolets anti-retour, les grilles, etc. maisaussi par la dépression induite qui aug-mente quand la vitesse d’air de souf-flage d’air neuf augmente. En moyennele débit d’air théorique est réduit de20 %. Toutefois pour obtenir des valeursprécises, il conviendra de se référer auxvaleurs fournies par le fabricant auxdépressions considérées (débit à40 pascals par exemple). En bâtimentsstatiques, la capacité de ventilationréelle à travers les ouvertures augmenteavec le vent. Le refroidissement évapo-ratif a également pour effet d’augmen-ter le débit réel lorsque l’air intérieur estnettement refroidi.

• Pertes de charge (en pascal ou en mmde colonne d’eau) : c’est la résistance àl’écoulement de l’air (frottement sur lesmatériaux, turbulences, ...) ; elle explique

la différence entre débit d’air théoriqueet débit d’air réel dans les bâtimentsdynamiques. Dans les bâtiments sta-tiques, la perte de charge est négligeabledu fait de la grande taille des ouvertures.En général, lorsqu’on augmente lavitesse de l’air on augmente égalementles pertes de charge.

• Brassage d’air : il s’agit strictement dela création de vitesses d’air (en m/s)générée par des ventilateurs mobilesou suspendus (brasseurs) situés ausein du milieu de vie des animaux. Lesvitesses d’air sont indépendantes duchargement animal en bâtiment.

• Quantité d'eau vaporisée (l/h) : c’est laquantité d’eau évaporée dans l’air aprèsinjection par un système de refroidis-sement. L’évaporation est limitée par lasaturation de l’air. Elle augmente avecle débit d’air et avec l’écart d’humiditéspécifique entre l’intérieur et l’extérieur.

• Transformation adiabatique : on appelleainsi les transformations de l’air qui sefont sans échange de chaleur, ni sen-sible, ni latente. C’est le cas du refroi-dissement évaporatif puisque la chaleursensible est convertie en chaleurlatente ; ce n’est pas le cas de l’air quitraverse le bâtiment puisque de la cha-

leur sensible et de la chaleur latente sontapportées par les animaux et la litière.

1.2. ElectricitéIl n’est pas inutile d’effectuer un rappel surquelques données de base de l’électricité :

• l’unité de puissance est le watt (W)(1000 W = 1 kW et 1 CV = 0,736 kW),

• l’unité d’intensité est l’ampère (A),

• l’unité de tension est le volt (V),

• l’unité de consommation est le kilowattheure (kWh).

2. La thermorégulationchez les oiseaux

A l'âge d'un jour, au sortir des boîtes, latempérature corporelle (ou rectale) despoussins se situe entre 38 °C et 39 °C, lors-qu'ils ont été transportés dans de bonnesconditions. Progressivement, elle s'élève,puis se stabilise entre 40,5 et 41,5 °C, versl'âge de 21 jours.

Nous sommes en présence de “corpschauds” qui le plus souvent, dès la miseen place dans le bâtiment, vont se trou-ver dans une ambiance plus fraîche(exception faite des pays à climat tropi-cal).

■ Figure 2 : Représentation schématique du diagramme psychrométrique et sens de lecture desgrandeurs physiques

(a) lecture de la température(b) lecture de l'humidité spécifique(c) lecture de l'enthalpie

(a)

(b)

(c)

(1)

(2)

(3)

(1) hausses de température et d'humidité dues aux apports de chaleur sensible et latente par les animaux

(2) baisses de température et d'humidité dues à une augmentation du renouvellement d'air

(3) baisses de température et hausse d'humidité dues au refroidissementévaporatif

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Des transferts caloriques vont nécessai-rement s'établir avec plus ou moins d'im-portance entre le corps des jeunes pous-sins et l'ambiance :

• par convection, par les mouvements del'air, au travers des duvets, puis desplumes lorsque les animaux seront plusâgés ; la convection augmente avec lavitesse de l’air. Les volailles ne transpi-rent pas mais une sensation de fraî-cheur équivalente peut être créée enhumectant légèrement les plumes del’animal et en entretenant des vitessesd’air autour des animaux, c’est le caslorsque la brumisation d’eau est asso-ciée aux vitesses d’air dans l’ambiance ;

• par conduction, par contact de certainesparties du corps, les pattes et la poitrine,avec la litière ou le sol ; la conductiondiminue quand la densité animale aug-mente du fait des contacts entre ani-maux ; elle augmente lorsque les ani-maux boivent de l’eau froide ;

• par rayonnement, des surfaceschaudes vers les surfaces froides ; Lerayonnement est une perte de chaleurde l’animal vers les parois ou les litièresplus froides ; C’est un gain de chaleuravec la toiture ou la litière lorsqu’ellessont plus chaudes ;

• par l’excrétion fécale enfin.

2.1. La balance thermiquePour maintenir leur température corpo-relle, les oiseaux ne possèdent pas deglandes sudoripares, et leur seul méca-nisme pour accroître leurs pertes de cha-leur en situation chaude, est de vaporiserde l’eau au niveau des voies respiratoires.De jeunes poulettes exposées à 32 °C per-dent ainsi 60 % de la chaleur totale par

évaporation. Cette augmentation despertes évaporatoires en périodes chaudesest associée à un accroissement durythme respiratoire.

Une humidité relative élevée réduit lespossibilités d’évaporation et accroît doncla sensation de stress thermique : à 34 °Cet 40 % d’humidité, les poules perdent80 % de la chaleur par évaporation alorsqu’à la même température et avec 90 %d’humidité les pertes latentes ne repré-sentent plus que 39 %. Pour que les pertespar évaporation aient lieu, il faut que laconsommation d’eau soit optimale.

L'énergie apportée par l'aliment est uti-lisée :

• d'une part à l'entretien et à la produc-tion,

• d'autre part, à compenser les transfertscaloriques en situation froide, afin demaintenir la température corporelle del’animal; Ces derniers devront être bienmaîtrisés si l’on désire réduire lesindices de consommation.

Le maintien de cette température corpo-relle est nécessaire pour un fonctionne-ment optimal des organes vitaux del’oiseau. La chaleur produite doit corres-pondre à celle perdue (ou le contraire).

Comme l’oiseau produit constamment dela chaleur, il faut que celle-ci “s’évacue”régulièrement, sinon la température cor-porelle s’élève (notion de températured’ambiance critique supérieure).

Par contre si les transferts deviennenttrop importants, cette température cor-porelle aura tendance à s'abaisser (notionde température d'ambiance critique infé-rieure). Les animaux peuvent, dans lescas extrêmes, succomber par hyperther-mie (environ 47 °C de température rec-tale) ou hypothermie (environ 28 °C).

La zone de neutralité thermique de l'am-biance dans laquelle vit l'animal est défi-nie, pour un âge donné, par les tempéra-tures critiques inférieures et supérieures(voir plus loin, la définition de la tempéra-ture effectivement vécue). Les transfertsqui s'établissent dans cette zone corres-pondent à des dépenses énergétiquesfaibles, non influencées par l'environne-ment et égales à la production de chaleurdégagée lors de la transformation de l'ali-ment en muscle et graisse et lors de l’acti-vité des animaux. Leur confort thermiqueest optimal. Les oiseaux transforment alorsefficacement leur ration afin de produire.

2.2. Les fonctions duplumage

A un jour, le corps du poussin est recou-vert d'un duvet peu épais, de capacité iso-lante très réduite. De plus, la surface deson corps par rapport à son poids, atteintsa valeur maximale. De ce fait, ne possé-

■ Figure 3 : Principaux modes de transfert dechaleur entre l’animal et l’ambiance

Plumage

Corps chaud

41,5 °C

Evaporation

respiratoire

Aliment

Conduction

Rayonnement

Convection

Excrétion

fécale

Tableau 1 - Température centrale de quelquesespèces aviaires (en °C)

40,5 - 41,5

41,0 - 41,5

41,0 - 42,5

41,5 - 46,0

Poulet

Dindon

Canard

Oie

Mesure des vitesses d'air aux ventilateurs pour déterminer les débits réels.

phot

o GD

S22

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dant pas encore de facultés de thermo-régulation, sa température est totalementdépendante de celle de l'ambiance audémarrage. Progressivement l’emplume-ment apparaît. Sa fonction est double :

• assurer une protection physique de lapeau contre diverses agressions dumilieu, en provenance des litières prin-cipalement;

• isoler efficacement l'animal des déper-ditions caloriques superflues, en dimi-nuant ses dépendances vis-à-vis del'ambiance; de l’efficacité de cette fonc-tion isolante dépendra en partie la valeurde l’indice de consommation.

Vers sept jours, les plumes des ailes, lesrémiges, recouvrent la partie arrière ducorps et protègent partiellement les reins.Le dos est progressivement recouvertvers l'âge de 21 jours. Deux lignes d'em-plumement apparaissent alors de part etd'autre du bréchet. Leur croissance ter-minée vers 30 jours assurera dès lors uneprotection physique et thermique de cedernier, ainsi que de l'abdomen.

Pour les souches chair à emplumementlent et pour les dindonneaux, cette fini-tion de l'emplumement se fait unesemaine plus tard.

■ Figure 4 : Evolution de la zone de neutralité thermique chez le poulet

20 °C

18 °C

0 3 7 14 21 28 35 42Age en jours

33 °C

31 °C

T° ambiante

ZZoZZ e e neututututrarararalil tétttt eeeerm e

Zoned’hyperthermie

ned’h po ermie

■ Figure 5 : Association négative de paramètres de l’ambiance

� Température insuffisante� Vitesses d’air importantes� Humidité trop élevée

� Inconfort thermique (diarrhées - entérites)� Plumages humides, non isolants� Litière sale et froide

� Problèmes sanitaires� Taux de saisies élevé � Performances faibles

� Température élevée� Vitesses d’air insuffisantes� Humidité élevée

� Inconfort thermique� Qualité d’air dégradée, NH3...

� Problèmes sanitaires� Chute de la croissance� Mortalités

La zone de neutralité thermique desjeunes volailles évolue avec l'emplume-ment, se déplace, s'élargit donc en fonc-tion de leur âge.

Afin d'être à même d'assurer une protec-tion isolante efficace à l'oiseau, les plu-mages doivent être maintenus bien secset propres durant toute la durée de la viedes animaux.

2.3. L'importance des pertesde chaleur

Élevés dans leur zone de neutralité ther-mique, bien emplumés, les animaux per-dent environ 6 kCal par kg de poids vif etpar heure. Ce chiffre est plus importantdurant les premières semaines, car la sur-face par rapport au poids vif est plus éle-vée. Ces pertes se font dans les propor-tions suivantes :

• 75 % par radiation, conduction et convec-tion. Appelée encore chaleur sensible(chaleur qui élève la température del’environnement), elle devient intéres-sante en pays à climat tempéré car récu-pérable; elle contribue au maintien destempératures d'ambiance. En périodechaude, il sera impératif de l'extraire auplus vite : c’est la principale fonction de

la ventilation.

• 20 % par vaporisation de l'eau au traversdes voies respiratoires ou de la peau.Appelée chaleur latente (qui entraîneune augmentation de la vapeur d’eaudans l’air, sans augmentation de la tem-pérature de l‘environnement), elle n’estrécupérée que lors de la condensationde l’eau sur les parois froides.

• 5 % par les excréta.

Pour les poules pondeuses, il faut rajou-ter les pertes de chaleur par la productiond’œufs.

Ces proportions et ces quantités sontsusceptibles de varier avec :

• l'animal (âge, poids, gain de poids quo-tidien, état d'engraissement, emplume-ment, espèce) ;

• l'environnement de vie (paramètresd’ambiance, densité d'élevage : plus elleest élevée, plus les pertes par convec-tion et radiation diminuent) ;

• l’alimentation.

Certains paramètres de l'ambiance agis-sent sur le niveau de confort thermiquedes animaux et sont donc susceptiblesde le déplacer hors de la zone de neutra-lité thermique, citons :

• les températures (sous radiant, dansl'aire de vie...),

• l'hygrométrie de l'air,

• les mouvements de cet air,

• l’état des litières,

• la température des parois du bâtiment.

Ces différents éléments interviennent soitindividuellement ou, plus fréquemment,comme c'est le cas en élevage industriel,d'une manière combinée (exemple : tem-pérature, vitesse d'air et humidité).

3. Le phénomène decoup de chaleur

Au-delà des points qui sont développés ci-après, le phénomène de coup de chaleuraugmente les risques sanitaires au niveaude l'élevage (fragilisation des animaux,dégradation des litières, ou à l’inverse, aug-mentation du niveau d’empoussièrement).

3.1. DescriptionLe phénomène de coup de chaleur est dûà une élévation excessive de la tempéra-

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ture corporelle de l'animal aboutissant àune mortalité élevée et à des baisses deperformances zootechniques. Les aug-mentations de mortalité touchent dans80 à 90 % des cas les élevages de pouletsde chair et les baisses de performancesconcernent toutes les productions à desdegrés divers selon l’espèce.

Rappelons ci-après les principales étapesphysiologiques vécues par les volaillesen cas d’augmentation progressive de latempérature.

• A l’équilibre thermique (autour de 20 °Cpour le poulet adulte) : l’effort d’adap-tation thermique est minime à l’intérieurde cette zone de confort.

• Lorsque la température ambiantedépasse 23 °C, le premier réflexe de l'ani-mal est de limiter ses apports énergé-tiques en diminuant sa consommationalimentaire. Dans un environnementchaud, le métabolisme des oiseaux seréduit rapidement au niveau d'entretienle plus bas, les déplacements sont limi-tés et la consommation des alimentsdiminue. Il s’agit du premier niveau derisque de baisse de performances. Deplus, l’élimination de chaleur (convection,conduction et rayonnement) est favori-sée par l’intervention d’un ensemble deréactions végétatives et comportemen-tales : augmentation de la fréquence car-diaque, dilatation des vaisseaux au niveaude la peau et des zones d’échange privi-légiées car dépourvues de plumes iso-lantes (les pattes, les crêtes, les bar-billons...), recherche de zones froides etventilées, écartement des ailes pour aug-menter la surface d’échange et présen-ter des zones moins emplumées.

• A partir de 25 °C, l'animal engage unevéritable lutte contre la chaleur, il aug-

mente sa surface d'échange en écartantles ailes au maximum, modifie la dispo-sition de son plumage pour diminuer sonisolation, dilate ses vaisseaux sanguins.Au-delà de 25 °C, l'évaporation devient lemode d'élimination de chaleur le plusimportant. Plus la température ambianteaugmente, plus les pertes de chaleur parévaporation deviennent l'unique méca-nisme permettant de maintenir l'animalen vie. Le rythme respiratoire qui est del'ordre de 25 mouvements/minute dansun environnement thermique neutre peutmonter à 200 mouvements/minute lorsd'un stress thermique.

• Le risque de mortalité se situe surtoutau-delà de 30 °C. A partir d'une fré-quence respiratoire de 200 inspira-tions/minute, un emballement ther-mique irréversible se produit, modifiantl'équilibre acido-basique du sang (alca-lose), avec des conséquences sur lescellules cardiaques et nerveuses. Parailleurs si le rythme respiratoire atteintdes valeurs trop élevées, la productionde chaleur des muscles respiratoireslimite l'efficacité de l'élimination. Au-delàde 30 °C, les poulets ont tendance à bais-ser la tête vers la litière, ils respirentalors un air plus chaud et plus chargéen CO2, en vapeur d’eau et en NH3 ce quiréduit encore l’efficacité de la ventila-tion.

• La température corporelle augmentesoudain plus vite jusqu'à un maximumde 46-47 °C. A ce stade, les échangesgazeux respiratoires deviennent insuf-fisants, car l'air inspiré est rejeté avantd'avoir atteint les poumons. L'hypoxiequi s'installe alors, s'ajoute à l'alcaloseet provoque rapidement la mort par arrêtcardiaque ou respiratoire.

3.2. Impact sur lesperformances technico-économiques dans lesélevages de volailles

A travers les enquêtes sur la gestion tech-nico-économiques des élevages devolailles, on peut mesurer l'impact de lachaleur sur les principaux critères tech-niques et économiques des ateliers, maiscet impact va dépendre des conditions cli-matiques (importance du pic de chaleur),des types de productions et des types debâtiment dans lesquels sont élevées lesvolailles. Ainsi, dans la base de donnéesRENAVOL qui porte sur les années 1994 à1997, l'analyse de l'évolution des critèrestechniques en fonction du mois d'abattagedes animaux met en évidence les pointssuivants :

• en poulet standard, le gain moyen quo-tidien (GMQ) baisse pour les abattagesde juillet et août, notamment en 1994,1995 et 1997, de même la mortalitétechnique et l'indice de consommation(IC) augmentent de façon sensible pourles abattages d'été ;

• en poulet léger on observe pour lesabattages de juillet et août le même phé-nomène d'augmentation de la mortalitétechnique et de l'IC avec des effets mar-qués en 1995 et 1997 ;

• en poulet label, compte tenu de la duréed'élevage plus longue, c'est surtout surles bandes abattues en août, septembreet octobre, qu'on observe une baisse de

■ Figure 6 : EQUILIBRE THERMIQUE : 25 inspirations/minute

41,5 °C

70 %

30 %Evaporation

Conduction

Convection

Radiation

H20 CO2

02

Source CNEVA Ploufragan

■ Figure 7 : AUGMENTATION DE LA TEMPERATURE :le rythme respiratoire augmente

42,5 °C

50 %

50 %Evaporation

Conduction

Convection

Radiation

H20 CO2

02

■ Figure 8 : LIMITE DE RESISTANCE : 200 inspirations/minute

44 °C

20 %

80 %Evaporation

Conduction

Convection

Radiation

H20 CO2

02

Source CNEVA Ploufragan

Source CNEVA Ploufragan

■ Figure 9 : PHASE FINALE : Mortalité parhyperthermie

47 °C

Source CNEVA Ploufragan

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la croissance et une augmentation de lamortalité technique ; par contre onobserve en parallèle pour ces 3 moisd'abattage, une amélioration de l'IC ;

• en dinde, on observe des baisses decroissance en juillet, août, septembrepour les mâles, alors que pour lesfemelles, le phénomène est peu mar-

qué ; la mortalité technique et l'IC desbandes d'été sont peu différents desautres mois de l'année sauf en 1995 oùl'on note à la fois une augmentation dela mortalité et de l'IC.

• pour les canards de Barbarie, on notepeu d'effets de la saison sur la morta-lité et l'index de performance. Il en est

de même pour la pintade, oiseau quisupporte très bien la chaleur.

L'enquête annuelle des Chambresd'Agriculture de l'Ouest, montre pour laBretagne et les Pays de Loire, des effetssur les performances techniques et lamarge poussin-aliment (PA) par m2 de bâti-ment et par lot. Ainsi, on observe pour l'été

■ Figure 11 : Variations des performances techniques en poulet léger (RENAVOL 1994/1997) - incidence du mois d'abattage

90%

95%

100%%

105%%

110%%

115%%

120%%

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

mois d'abattage

indice de consommation mortalité technique

■ Figure 10 : Variations des performances techniques en poulet standard (RENAVOL 1994/1997) - incidence du mois d'abattage

90%

95%

100%

105%

110%

115%

120%

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

mois d'abattage

indice de consommation gain moyen quotidien mortalité technique

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1995 les diminutions exprimées en % de lamoyenne annuelle dans le tableau 2.

De même, pour l'été 2003 (lots abattusentre Juillet et Octobre), on observe enBretagne et Pays de la Loire, des diminu-tions des performances techniques parrapport à la moyenne des résultats2002/2003 (lots abattus entre le 1er juillet2003 et le 30 juin 2003) récapituléesdans le tableau 3. On constate pour l'été2003 des augmentations systématiquesde la mortalité, sauf en canard de Barbarie,

et des diminutions systématiques de laproductivité exprimée en kg/m2/lot. Onnote qu'en label, la baisse de croissanceet l'augmentation de la mortalité semblentcompensées par la diminution de l'IC.

Cependant, ces effets de la chaleur surles performances techniques dépendentdu type de bâtiment et des équipementsutilisés. Ainsi, pour la production de pou-let standard, l'effet de la chaleur est plus

■ Figure 12 : Variations des performances techniques en poulet label (RENAVOL 1994/1997) - incidence du mois d'abattage

85%

90%

95%

100%

105%

110%

115%

120%

125%

130%

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

mois d'abattage

indice de consommation mortalité technique gain moyen quotidien

■ Figure 13 : Variations des performances techniques en dinde (RENAVOL 1994/1997) - incidence du mois d'abattage

perf

orm

an

ce e

n %

de la m

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nn

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90%

95%

100%

105%

110%

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

mois d'abattage

mortalité technique indice de consommation gmq mâles gmq femelles

Tableau 2 - Effet de la chaleur durant l'été 1995 en Bretagne et Pays de la Loire(en % de la moyenne annuelle)

- 12 % - 3 % - 3 %

- 7 % + 1 % - 3 %

- 5 % 0 % - 2 %

Marge PA/m_/lot

kg/m2/lot

Densité

poulet standard dinde canard

Source : Chambres d’Agriculture de l’Ouest

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faible dans les bâtiments à ventilationdynamique (-10 % de marge pendant l'été1995 par rapport à la moyenne1995/1996), que dans les bâtiments àventilation statique (-15 % de marge).L'enquête réalisée en 2003 montre quele coup de chaleur peut, à des degrésdivers, avoir des conséquences sur lesperformances zootechniques de l'en-semble des espèces et des types de pro-duction (sauf le canard de Barbarie en pro-duction de chair). L'espèce dinde ainsique les productions certifiées et labeln'ont pas été épargnées par l'augmenta-tion du taux de mortalité.

Par ailleurs, suivant les types de ventila-tion, différents types d'équipements delutte contre la chaleur ont été suivis dansles enquêtes des Chambres d'Agriculturede l'Ouest au cours du temps :

• Équipement de brassage dans les bâti-ments en ventilation statique ou instal-lation de ventilateurs en pignons de bâti-ment : cette dernière technique semblenotamment intéressante dans les bâti-ments type “Louisiane” où les bâtimentséquipés n'enregistrent une perte demarge que de 9 % en poulet contre 16 %pour les bâtiments non équipés pendantl'été 1995 par rapport à la moyenneannuelle.

• Installation de rampe d’aspersion d'eaudans les jupes d'entrée d'air ou de sys-

tèmes de brumisation dans les bâti-ments en ventilation dynamique : ceséquipements permettent de réduirel'effet de la chaleur sur la croissance,l'efficacité alimentaire et la mortalité ;on observe globalement des améliora-tions de marge de 2 à 12 % dans lesbâtiments équipés de l'un ou l'autre deces systèmes par rapport aux bâti-ments dynamiques non équipés, avecun effet plus net du système de bru-misation intérieure que de l’aspersionextérieure.

En conclusion, les effets de la chaleur surles performances techniques et écono-miques sont variables selon les types deproductions, le type de ventilation etautres équipements installés ; ils sont,bien entendu, aussi liés au pic de chaleuratteint en été. Cependant, on peut retenirl'impact figurant au tableau 4 pour les prin-cipales productions par rapport à lamoyenne annuelle.

Le tableau 4 est issu d'une compilation desdifférentes enquêtes terrain évoquées pré-cédemment ; il montre que le poulet stan-dard est beaucoup plus sensible que ladinde, et que pour le poulet label il estobservé un impact surtout sur les perfor-mances techniques. A l’échelle nationale,c'est donc essentiellement en poulet stan-dard que l’on devrait constater des inves-tissements de prévention de la chaleurdans les prochaines années. Du point devue de l’éleveur, le choix entre investir etadapter ses pratiques devrait dépendre deson autonomie financière, de choix per-sonnels et du besoin d’investir dans le bras-sage, la ventilation ou le refroidissementselon la situation du bâtiment, son état etla production réalisée en été. Toutefois, siles investissements de prévention contrela chaleur se justifient pleinement pour lepoulet standard, ils peuvent égalements’avérer intéressant en dinde pour pallierla baisse de performances.

Tableau 4 - Synthèse des résultats technico économiques en volailles de chair (Résultats d'étéen % de la moyenne annuelle)

- 2,5 % - 1,5 % 0 %

- 7 % - 1,5 % - 2,5 %

+ 5 % - 1 % - 3 %

+ 24 % + 3 % + 25 %

- 8 % - 4,5 % - 4 %

- 12 % - 6,5 % + 1 %

Densité

Gain moyen quotidien

Indice de consommation

% mortalité technique

kg/m2/lot

Marge PA/m2/lot

poulet standard dinde médium Poulet label

Sources : Chambres d'Agriculture de l'Ouest et ITAVI

Tableau 3 - Effet de la canicule 2003 sur les performances techniques (en % des performances 2002/2003)

- 1 % 0 % - 3 % - 1 % - 1 % + 1 % + 1 % + 1 %

+ 1 % - 7 % - 4 % - 5 % - 2 % - 4 % - 3 % - 4 %

+ 1 % + 5 % 0% - 1 % - 2 % 102 % +1 % - 3 %

+ 32 % + 33 % + 26 % + 5 % - 6 % + 149 % + 27 % + 23 %

- 2 % - 9 % - 8 % - 6 % - 2 % - 7 % - 4 % - 4 %

Densité

Poids moyen

Indice de consommation

Mortalité

kg/m2/lot

poulet poulet poulet dinde canard poulet dinde pouletexport standard lourd médium de Barbarie certifié certifiée label

Source : Chambres d’Agriculture de l’Ouest

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En période chaude, il existe cinq para-mètres à hauts risques en élevage devolailles qui doivent faire l'objet de la plusgrande attention : la température, l’hygro-métrie, les vitesses d’air, le renouvelle-ment et la quantité d’eau à vaporiser.

1. La températureL'écart entre la température du corps del'animal et celle de l'air permet les trans-ferts caloriques par convection. Des essaisréalisés par le CNEVA ont montré qu'unetempérature n'excédant pas 30 à 31 °C dansl'après-midi n'est pas préjudiciable sur desanimaux en fin de bande à condition qu'ilssoient bien ventilés (qualités de l'air,vitesses d'air,...) et qu'ils puissent bénéfi-cier de conditions favorables pendant la nuit.Il est souhaitable que cette valeur ne soitpas dépassée lors des saisons chaudes.

2. L’hygrométriePlus l'hygrométrie de l'air ambiant (ouhumidité relative) est faible et plus l'effi-cacité de la thermorégulation par voie pul-monaire est bonne. Il conviendra donc dela conserver en dessous d'un certain seuil.Parallèlement, plus l'air est sec et plus letaux de poussières de l'air augmente ; ilest donc souhaitable de conserver un mini-mum d'humidité dans l'air. La valeur supé-rieure à ne pas dépasser se situe aux envi-rons de 70 % à la température de 30 °C.

3. Les vitesses d’airLa vitesse de l'air permet à l'animal d'aug-menter ses pertes de chaleur par convec-tion forcée. Des essais réalisés au CNEVAont montré qu'une vitesse d'air de l'ordrede 1 m/s utilisée à une température de33 °C (65 % d’hygrométrie) permet de limi-ter les taux de mortalités lors d'une aug-mentation de la chaleur dans le bâtimenten agissant sur la température effective-ment vécue par les animaux. Au-delà de0,3 m/s et en dessous de 30 °C, une aug-mentation de la vitesse de l'air de 0,1 m/séquivaut à une baisse de la températurevécue par l'animal de l’ordre de 1 °C.

Dans tous les cas, les vitesses d'air doi-vent-être adaptées à l'age de l'animal età la température de la veine d'air. Ainsil'utilisation de vitesses d'air élevées enclimat chaud permet de ramener la tem-pérature effectivement vécue par les ani-maux adultes plus près de leurs besoins.En revanche, l'utilisation de vitesses d'airtrop élevées sur de jeunes sujets ou à destempératures insuffisantes peut se révé-ler très dommageables pour les oiseauxd'un point de vue sanitaire.

L'entretien des vitesses d'air est déter-minant sur la conduite de la litière. Il favo-rise l'évacuation de la vapeur d'eau, duCO2 et de l'ammoniac émit. Il permet dece fait de limiter l'humidification de lalitière en fin de bande. En l'absence devitesses d'air entretenues en fin de lot,on constate une augmentation desconcentrations en CO2 et NH3 dans la zonede vie des animaux par rapport à l'am-biance moyenne.

4. Le renouvellementd’air

Le volume renouvelé agit sur la qualité del'air et notamment la teneur en ammo-niac, le niveau d'humidité relative, mais ilintervient également sur la températureintérieure, les vitesses d'air et par consé-quent sur la thermorégulation de l'oiseaupar convection forcée. Pour un bâtimentdynamique, les débits réels de renouvel-lement qui peuvent actuellement êtreconseillés se situent aux alentours de5 m3/h/kg de poids vif avec ou sans sys-tème de refroidissement.

Le renouvellement nécessaire diminue sila charge animale est plus faible (densitéanimale ou croissance moindres) ou si leclimat est moins chaud. Il augmente si leclimat est plus chaud ou si les apports dechaleur dans le bâtiment sont accrus (iso-lation moindre ou ensoleillement directsupérieur ou fermentation de litière accrue).

Le débit augmente avec la capacité deventilation dans les bâtiments dyna-

miques. Chaque bâtiment a donc unecharge animale maximale qui dépend desconditions climatiques les plus chaudes.Dans les bâtiments statiques, la ventila-tion augmente avec la largeur desouvrants (et la hauteur du lanterneau) etl’accroissement du différentiel de tem-pérature et d’humidité entre l’intérieur etl’extérieur du bâtiment. Le refroidissementévaporatif permet donc d’augmenter lerenouvellement d’air en augmentantl’écart entre température d’air intérieureet extérieure.

5. La quantité d’eau àvaporiser

Plus la température extérieure augmenteet plus l’écart entre la température inté-rieure et la température extérieure tend àdiminuer du fait de la baisse de chaleursensible et de la hausse de chaleur latentedues aux animaux. Le seul renouvellementd’air ne suffit plus, à maintenir la tempé-rature inférieure à 30 °C. Il devient indis-pensable de refroidir l’air. Le refroidisse-ment est réalisé en évaporant de l’eau, cequi consomme la chaleur sensible de l’airet la transforme en chaleur latente (vapeurd’eau). Une quantité d’eau suffisante per-met de ramener la température à un seuilcorrect pour les animaux. Néanmoins, lavapeur d’eau ainsi apportée doit être éva-cuée par un débit d’air suffisant. Pour faci-liter la thermorégulation de l’oiseau enabaissant la température d’ambiance aumaximum, il faut donc réduire le renou-vellement d’air de façon à “garder le froid”dans le bâtiment. Au contraire, pour éviterla dégradation de la qualité de la litière, ilfaut obtenir une hygrométrie faible, ce quisignifie que le débit d’air est maximumpour évacuer la vapeur d’eau apportée parle refroidissement. Compte tenu de cesdeux objectifs opposés, il convient doncde bien réfléchir au dimensionnement desinstallations (capacité de refroidissementet de ventilation) et au système de régu-lation de l’ambiance (basé sur la tempé-rature et l’hygrométrie).

Chapitre 2 Paramètres à risques

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1. La formation desintervenants

La politique de prévention du risque “Coupde chaleur” menée en 1996 a permis lamise en application d’une stratégie delutte satisfaisante au regard des condi-tions météorologiques constatées depuis8 ans en France. L’exceptionnelle caniculed’août 2003, avec les conséquences quel’on connaît, nous contraint d’avoir uneréflexion encore plus approfondie sur cequi n’a pas fonctionné et sur ce qui peutêtre amélioré.

La démarche menée en 1996 avait misl’accent sur la nécessité de formation del’encadrement technique des éleveurs etdes éleveurs eux-mêmes. Le résultat avaitété concluant ; les techniciens et les éle-veurs avaient appliqué avec succès surle terrain les pratiques préconisées,d’autant plus qu’ils avaient souvent par-ticipé à la rédaction de ces préconisations.

Malheureusement l’hécatombe liée à lacanicule 2003 a rappelé la nécessité etl’intérêt de la formation continue auprèsdes techniciens et éleveurs permettantune mise en application des principesessentiels de lutte contre le coup de cha-leur en fonction des différentes situationsterrain. Chaque élevage est unique, lecouple éleveur – bâtiment a ses proprescontraintes ; aussi la formation doit-ellepermettre de donner des points-clés pouranalyser et gérer le risque en fonction dechaque cas.

Former, c’est responsabiliser chacun(technicien, éleveur) face aux possibili-tés d’action de lutte contre le coup de cha-leur et au besoin d’évaluer la nécessitéd’actions.

La stratégie de lutte à adopter sera bienentendue différentes selon les conditionsmétéorologiques, le type de bâtiment, letype d’équipement, l’espèce, l’éleveur. Laformation doit permettre le choix dansl’utilisation des moyens de lutte dont ondispose en fonction de sa situation propre.

La formation doit mettre en avant 4 pointsprimordiaux :

• les pratiques à risques,

• le dimensionnement des équipementsde ventilation et de lutte contre le coupde chaleur,

• le réglage du bâtiment et la gestion dumatériel d’appoint,

• les mesures de prévention ainsi que lesmesures de gestion des imprévus.

La formation doit se faire dans la conti-nuité en s’adaptant aux nouvellescontraintes de production, de météo, ...

La formation est indispensable à 2 niveaux :

• au niveau des techniciens qui ont la res-ponsabilité de conseiller les éleveurssur les choix à faire et sur les mesuresadéquates à prendre ;

• au niveau des éleveurs qui doivent êtreen mesure d’anticiper et de répondreefficacement aux problèmes posés parle coup de chaleur (mal-être, mortalité).

2. Optimisation del’atelier pour lasaison chaude

2.1. L’isolation du bâtimentPour pouvoir lutter contre un réchauffe-ment par le soleil, le bâtiment doit êtrecorrectement isolé. Cette isolation doitêtre accompagnée d'une bonne ventila-tion de la lame d'air en sous-toiture.

Une isolation des entrées d’air exposéesau soleil (côté sud et ouest) pourra êtreréalisée, évitant ainsi un réchauffementde la veine d’air. C’est le cas notamment :

• des jupes d’entrée d’air au niveau des-quelles le réchauffement est d’autantplus important que le matériau estconducteur (tôle laquée par exemple) ;

• des caissons d’entrées d’air, sur les bâti-ments de type “Britannia”, qui sont par-ticulièrement exposés au soleil.

Ces éléments sont autant de fours qui

jouent un rôle d’échangeur et augmen-tent la température de l’air de quelquesdegrés avant qu’il n’ait atteint l’intérieurdu bâtiment.

Cette isolation devra être réalisée de pré-férence avec des matériaux non hydro-fuges, surtout si l’on utilise un systèmed’aspersion au niveau des jupes. La miseen place de plaques de mousses alvéo-laires en doublage des matériaux incri-minés pourra limiter ce réchauffement.

2.2. L’environnement dubâtiment (orientation,site, abords)

L'utilisation de matériaux de couleursclaires permet de réfléchir les rayonssolaires par conséquent de limiter leréchauffement du bâtiment. Il est doncconseillé de bien nettoyer les plaques decouverture des mousses et lichens quipourraient les assombrir.

Selon leur orientation, les bâtiments clairsà rideaux (type “Louisiane”), peuvent êtresensibles aux entrées de soleil par lesouvertures qui représentent une sourcede chaleur supplémentaire. Celles-ci peu-vent occasionner des mortalités dues aurayonnement solaire sur les animaux età leur fuite de ces zones trop chaudes quiva générer une sur densité dans le restedu bâtiment. Sur ce type de bâtiment, ilest souhaitable de pouvoir disposer d'untoit à large débord pour limiter ce phéno-mène.

Le maintien d’un couvert végétal(maïs, ...) à proximité du bâtiment per-mettra de conserver un niveau d’humi-dité relative plus important et donc debénéficier d’un air légèrement plus fraisautour du bâtiment. L’idéal serait de main-tenir un gazon ras, dense et humideautour du bâtiment et au niveau desjupes. Malheureusement ceci n’est pastoujours possible par rapport aux impé-ratifs d’écoulement des eaux le reste del’année (rigoles bétonnées, drainage,...).

Chapitre 3Avant la saison chaude

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2.3. Maintenance etpréparation du matériel

Pour permettre au bâtiment de “respirer”librement en période chaude, il est impé-ratif de dégager les entrées et sorties d'airde tout obstacle et poussières. Il faut s'as-surer que les grillages ne sont pas colma-tés au niveau des jupes et des sorties d'air.

L’efficacité du système de régulation del’ambiance des bâtiments repose sur lafiabilité des mesures relevées par lessondes et autres appareils. Les sondes et

les appareils de mesures doivent donc êtrerégulièrement étalonnés. Il convient de réétalonner les sondes une fois par an (idéaldeux fois par an pour l'hygrométrie). Ellespeuvent être étalonnées par un techni-cien équipé d’un instrument de mesure(thermomètre-hygromètre) lui-même réétalonné tous les ans, avant l’été. Un autreinstrument, le psychromètre à fronde, peutêtre utilisé. Il s’agit d’un dispositif consti-tué de deux thermomètres, l’un mesure latempérature sèche et l’autre, dont le bulbeest recouvert d’une gaze imprégnée d'eau,mesure la température humide. Cet appa-reil présente l'avantage d'être peu coûteuxet fourni toujours, dans des conditionsd'utilisation correcte, une mesure fiable. Ilprésente l'inconvénient de ne pas dispo-ser d'une lecture immédiate et de devoirse référer à un abaque ou au diagrammepsychrométrique.

Depuis plusieurs années, les systèmesde refroidissement se sont répandus etcouvrent des domaines d’utilisation plusou moins importants : le refroidissement,la désinfection,... Cependant ces disposi-tifs sont relativement sensibles et néces-sitent une maintenance et un entretien.Ceci est d’autant plus vrai que la qualitéde l’eau utilisée est mauvaise.

Il est donc nécessaire d’entretenir cesappareils en suivant les préconisationsdes constructeurs. Une vérifications’impose chaque année avant l’arrivéedes grosses chaleurs.

Le dispositif de refroidissement estvidangé après la saison chaude. Si lematériel est utilisé à d'autres fins que lerefroidissement (désinfection, désodori-sation, ....) pendant le reste de l'année, ilest important que les canalisations et lapompe soient vides d'eau en périodefroide pendant le vide sanitaire. Ceci évi-tera que le gel occasionne des dégâts surle matériel.

2.4. Gestion des animaux(chargement etacclimatation)

2.4.1. Le chargementLe chargement exprime le poids d’ani-maux par m2 de bâtiment.

Chaque animal produit de la chaleur qu'ilélimine par la respiration, par conduction(contact) par convection (échange avecl'air) et par rayonnement. Les animaux,à très forte densité, produisent doncbeaucoup de chaleur et forment un tapisdifficile à ventiler, ce qui signifie qu’enpériode à risque, l’augmentation du char-gement accroît également les risques demortalité et de baisses de performancesdu lot.

Le niveau de chargement pourra varier enfonction de la sensibilité à la chaleur del’espèce élevée. La dinde présente unesensibilité moins forte que le poulet, bienque les baisses de performances soientconstatées dans ces deux productions.Pour la production de dindes, les mortali-tés constatées en 2003 ont porté essen-tiellement sur la production de mâles.

Cependant, la rentabilité d’un lot dépendlargement du nombre de volailles pro-duites. Il faudra sur ce critère trouver uncompromis entre le risque de mortalité,de baisse de performances et le revenuattendu de l’éleveur, ceci en tenantcompte du potentiel présenté parl’ensemble éleveur + animal + bâtiment +équipements.

Le chargement pourra donc être précisé,au cas par cas, après une évaluation deces différents éléments.

Pour dimensionner les installations, c'estle chargement maximum qu'il convient deprendre en compte, associé aux condi-tions climatiques les plus difficiles quel'on risque de rencontrer.

En élevages avec parcours, la mise à disposition de zones ombragées mettra les animaux à l'abri dusoleil

L' étalonnage régulier de la sonde hygrométriqueest indispensable

Pour les volailles avec parcours, l'utili-sation de parcours plantés et ombra-gés permettra aux animaux de semettre à l'abri du soleil.

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2.4.2. L'acclimatation des animauxIl a été démontré qu’un stress thermiqueprécoce (24h à 36-40 °C à 5 jours) amé-liorait la résistance thermique des pou-lets lors d’un stress thermique à6 semaines d’âge.

Pour réduire le stress thermique chaudsur les volailles, il est également possibled’élever les animaux, à partir de l'âge de15 jours jusqu'à 35 jours, à des tempéra-tures supérieures de 2 à 3 °C par rapportaux préconisations habituelles. Cette pra-tique permet d'accroître leur résistanceà la chaleur lorsque surviennent les tem-pératures élevées. Le gain de résistanceainsi obtenu est à peu près du mêmeordre que l'élévation de température pro-voquée. Cette méthode ne semble pasgénérer de baisse de performance pourles animaux à condition qu'ils aient unepossibilité de compenser pendant la nuit(rechercher des températures plusfraîches de 2 à 3 °C par rapport aux pré-conisations usuelles).

Ces techniques sont relativement déli-cates à mettre en oeuvre et nécessitentde la part de l'éleveur une très bonne maî-trise des installations (risques de diar-rhées).

3. L’assurance durisque “Coup deChaleur”

Dans certains secteurs géographiques, lerisque coup de chaleur est assurable dans

le cadre des accidents d'élevage au mêmetitre que la mort de froid ou par asphyxieliée aux conséquences d'un dommageélectrique, coupure de courant, tempêteou l'étouffement consécutif à une frayeursoudaine. La garantie “accidents d’élevage”intègre alors le risque “coup de chaleur”.

Dans d’autres régions, les deux garantiessont dissociées mais la souscription à lagarantie “coup de chaleur” implique obli-gatoirement une souscription à la garan-tie “accidents d’élevage”.

Le coup de chaleur est défini par les assu-reurs comme une élévation brusque etanormalement haute de la températurepour la région à l'époque du dommage.L'indemnisation de l'éleveur se fait sur leprix de revient des animaux au(x) jour(s)du sinistre, estimé à dire d'expert, dèslors qu'un certain nombre de conditionssont remplies, ces conditions étant selonles cas déterminantes pour l'assurabilitédu risque, ou entraînant l'application defranchises sur le remboursement dusinistre (d'une façon générale une fran-chise de 5 % des animaux présents le jourde la mise en place est appliquée en casde sinistre, cette franchise pouvant mon-ter à 20 % des animaux mis en place).

Parmi ces conditions, appliquées notam-ment dans le Sud-Est de la France, le res-pect de densités d'élevage entre le 15 juinet le 15 septembre est impératif pour l'as-surabilité du risque : poulet standard30 kg/m2, dinde médium 40 kg/m2.

Cela suppose en poulet standard de

réduire la densité de mise en place pen-dant cette période ou de pratiquer un des-serrage. En dinde médium, compte tenude l'évolution des souches, le respect decette densité maximale est problématiqueavant l'enlèvement des femelles ou en finde bande pour les mâles.

Dans certains cas, l’assurance du risquecoup de chaleur est conditionnée par desniveaux d’enthalpie extérieurs importants(68 à 75 kJ/kg d’air sec) rencontrés lorsdu sinistre et correspondants à des condi-tions climatiques extrêmes. En outre,l’indemnisation peut être fonction du typede production (label et bio / standard etcertifié).

Les autres conditions concernent les équi-pements des bâtiments et entraînentgénéralement, en cas de non-respect, l'ap-plication d'une franchise plus forte entrele 15 juin et le 15 septembre, il s'agit :

• de la présence d'alarme dans les bâti-ments à ventilation statique ou dyna-mique,

• de la présence de brasseurs d'air dansles bâtiments à ventilation statique,

• d’un dimensionnement minimum desinstallations et/ou de la présence de pul-vérisation dans les bâtiments à venti-lation dynamique.

En Bretagne, compte tenu du désenga-gement du principal assureur entre 1995et 2003 sur le risque “coup de chaleur”,plusieurs groupements ont mis en placeune caisse “coup dur”. Celles-ci sont ali-mentées par les éleveurs et participentà l’indemnisation des adhérents lors demortalité par coup de chaleur. Dans cer-tains, cas elles permettent également definancer des actions de prévention (par-ticipation à l’équipement en matériel, ...).

4. Les techniques derefroidissementutilisées enaviculture

4.1. Descriptif et possibilitésd’utilisation

Le principe de fonctionnement de tousces appareils est basé sur l'échange air-eau : pour passer de l'état liquide à l'étatgazeux, un litre d'eau absorbe 678 watts

Plus le chargement est élevé, plus la chaleur produite est grande et les besoins de ventilationimportants

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à 25 °C ; cette énergie est prise à l'air etentraîne une diminution de la tempéra-ture.

Ce principe est d’autant plus intéressantque le climat est sec, ce qui rend son uti-lisation encore plus attrayante dans leSud-Est et le Centre de la France.

Les matériels de refroidissement peuventêtre classés en trois catégories :

• les systèmes de nébulisation (brumi-sation, pulvérisation moyenne pres-sion...),

• les filtres humides,

• les disques à humidifier.

4.1.1. Les systèmes de pulvérisationIls regroupent des matériels aux caracté-ristiques et aux performances variables.

Dans tous les cas, il s'agit de pulvériserl'eau en gouttelettes fines qui vont sevaporiser dans l'air. La surface d'échangeair-eau est donc constituée par l'ensembledes gouttelettes et l'objectif est de vapo-riser la totalité de l'eau pulvérisée, pouréviter de mouiller la litière. Le temps devaporisation de l'eau dépend essentielle-ment du diamètre de la gouttelette et dela vitesse de l'air. Pratiquement, onconseille de ne pas dépasser des taillesde 25 microns pour avoir une bonne vapo-risation.

La taille de la gouttelette à la sortie de labuse de pulvérisation dépend surtout dela pression de l'eau, mais aussi du typede buse utilisée. De la pression utiliséeva dépendre aussi le type de canalisationà utiliser (PVC, cuivre, inox). Un pointessentiel est le dispositif de traitementde l'eau de façon à éviter tout colmatagedes buses.

Enfin, compte tenu du risque d'humidifi-cation excessif, lorsque l’air extérieur estfrais, une surveillance de l’hygrométrieest indispensable. Actuellement, la plu-part des systèmes utilisent une régula-tion du fonctionnement de l'appareil tra-vaillant au débit d’air maximum etarrêtant le débit d’eau selon l'hygromé-trie intérieure (mise en marche au-des-sus d'une consigne basse de tempéra-ture, arrêt au-delà d'une consigne hauted'hygrométrie). Nous verrons plus loin l'in-térêt d'un doseur cyclique (ou tempori-sateur) pour un fonctionnement optimalde ces appareils. Les capteurs d’hygro-

métrie sont sensibles à une dérive versdes fortes hygrométries avec le vieillis-sement, l’empoussièrement et le dépôtde gouttelettes sur le filtre de protectiondu capteur. On pourrait donc penser quedes régulations basées sur l’hygrométrieextérieure et sur l’écart de températureintérieure-extérieure seraient plus per-formantes. Cependant les essais terrainsréalisés à ce jour en France sur ce dernierpoint n'ont pas donné satisfaction.

On peut distinguer les matériels de bru-misation (pression d’utilisation > 70 bars),les systèmes de pulvérisation moyennepression (pression de 25 à 70 bars) etdes dispositifs qui fonctionnent en injec-tant en même temps de l’eau et de l’aircomprimé. Ces derniers dispositifs sontapparus relativement récemment et nousne disposons actuellement que de peu derecul sur les performances de ces appa-reils.

Il ne faut pas confondre les appareils àpulvérisation d'eau. Les systèmes àmoyenne et haute pression se position-nent dans le bâtiment. Les systèmes àbasse pression se placent à l'extérieur dubâtiment car les retombées de goutte-lettes sont fréquentes.

Les systèmes à basse pression (asper-sion)

Ils se fixent à 60 à 80 cm à partir du basdes jupes vers l'extérieur. Leur efficacitéest limitée car une partie du refroidisse-ment reste à l’extérieur du bâtiment, lesgouttelettes absorbent une part d’éner-

gie solaire avant d’être évaporées, unepartie de l’eau tombe à terre et ne refroi-dit pas l’air. Cependant, ils demandent uninvestissement faible (matériel, installa-tion et traitement d’eau) et permettent degagner 3 à 5 °C suivant la pression d'eauqui varie selon les matériels de 3 à 5 bars.Il est important de bien veiller à ce que lesystème ne mouille pas les litières à l'en-trée.

Les systèmes à haute pression (brumi-sation)

Il s'agit d'appareils plus complexes queles précédents qui permettent d'obtenirdes tailles de gouttelettes d'eau beaucoupplus fines (moins de 10 microns). Letemps de contact avec l’air nécessairepour évaporer l’eau est donc réduit. L’effi-cacité accrue du refroidissement permetd’obtenir un abaissement de températuresupérieur à 10 °C lorsque l’air extérieurest suffisamment sec et les gouttelettessuffisamment fines. L’homogénéité durefroidissement est obtenue en pulvéri-sant l’eau de façon homogène dans le bâti-ment. Leur pression d'utilisation varie de25 à 70 bars pour les matériels “moyennepression” et 70 à 150 bars pour les maté-riels “haute pression”. La taille de la gout-telette d'eau est d'autant plus fine que lapression d'utilisation est importante. Plusles gouttelettes sont fines, plus le risquede retombées sur la litière et les animauxest faible.

La quantité d’eau nécessaire au refroi-dissement étant voisine de 1 m3/h/bâti-

Un système de refroidissement moyenne pression n’est pas le plus performant mais peut s'avérersuffisant pour certaines productions ou dans certaines zones

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Questions à se poser pour l'installation d'un système de brumisation haute pression

J’ai besoin de refroidir l’ambiance de mon bâtiment, La brumeme paraît intéressante ...... Peut–elle effectivement répondre à mes attentes ?

Pour le refroidissement de mon ambiance• Quelles sont les températures et hygrométries extrêmes ren-contrées en été ?• Est-ce qu’en périodes critiques je dispose d’un renouvelle-

ment d’air suffisant pour faire fonctionner ce type de maté-riel sans risque ?

• De combien de degrés je souhaite diminuer la températured’ambiance de mon élevage ?• Quelle quantité d’eau ai-je besoin de brumiser pour un telrefroidissement ?

Par exemple :Pour passer d’un air à 35 °C et 30 % d’humidité relative à un airde 28°C et 65 % d’humidité, il sera nécessaire d’apporter0,003 kg d’eau par kg d’air sec (d’après le diagramme de l’airhumide).

Le débit d’eau recherché sera alors :Débit d’eau = 0,003 x débit de l’air x 0,87(litre/h) (kg d’eau) (m3/h) (densité de l’air)• Est ce possible par la brumisation ?• Quel nombre de buses nécessaires ?• Quel type de cycle ?

Pour bien choisir son système de brumisation haute pres-sion.... Quelles sont les bonnes questions à se poser ?Le potentiel de refroidissement1 Quelle quantité d’eau dois-je apporter ?2 Comment apprécier les débits de ventilation de mon bâti-

ment ?3 Comment coupler ventilation et brumisation ?4 Comment mesurer la quantité d’eau réellement brumisée ?5 Quelle pression d’utilisation choisir ? 70, 85 ou 110 bars ?6 Quelle taille de gouttelettes ?7 Quel sera le temps d’évaporation de ces gouttelettes ?8 Quelle influence ont la température et l’hygrométrie sur

cette évaporation ? 9 Quel débit de buse nécessaire ?10 Quel type de buse choisir ?11 Puis-je brumiser dans toutes les conditions climatiques ?12 Quels cycles de brumisations sont proposés ?13 Quels sont les moyens pour piloter la brumisation ?14 Comment contrôler son efficacité ?

Positionnement du matériel15 Quel emplacement des buses sur les rampes ? d’un côté,

de l’autre, des deux côtés ?16 Quel angle de diffusion de l’eau choisir ?17 Quel emplacement des rampes de brume dans le bâtiment ?18 Comment adapter mon matériel à mon bâtiment à venti-

lation dynamique ? Ventilation statique ?

Qualité des matériaux19 Nature des canalisations ?20 Quel matériau pour les buses ?21 Quels types d’assemblage : soudures, joints et raccords ? 22 Quel type d’attache au plafond ?

>> choix de l’inox ?23 Quel type de surpresseur ? 24 Quel est le niveau de bruit du surpresseur ?25 Un dispositif anti-coup de bélier est-il nécessaire?26 Quel est le système antigouttage ?

Qualité de l’eau brumisée27 Quelle est la qualité de l’eau que je vais brumiser ?28 Quelles seront les conséquences de cette qualité sur lapérennité de mon matériel ?29 Ai-je besoin d’un traitement anti-calcaire ?30 Quel système de filtration de l’eau dois-je mettre en

amont ?

Importance de l’entretien31 Quel est l’entretien nécessaire ?32 Quelles pièces d’usure faut-il surveiller ?33 Quelle est la pérennité des différents matériaux ?34 Une maintenance est-elle proposée ?

Des utilisations complémentaires possiblesLes systèmes de brumisation peuvent être utilisés pourd’autres applications : détrempage, 2e désinfection, désin-sectisation, remplacement d’un nettoyeur haute pression, trai-tement de l’air...

35 Quelles sont les exigences spécifiques à ces utilisations ?

Lubac S., Martin-Peulet G.Novembre 2003

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Quelles réponses apporter aux questions posées

Température et hygrométrie extérieures extrêmes rencon-trées en étéIl s'agit de la température maximum atteinte en août 2003(moyenne sur 3 heures) et des hygrométries enregistrées à cemoment là : le service météorologique le plus proche de votrebâtiment peut vous renseigner.

Vérification d'un renouvellement d'air suffisantEn ventilation dynamique, vérifier que le débit réel de ventila-tion permet bien d'apporter 5 m3/h/kg de poids vif.En ventilation statique, l'efficacité d'un système de brumisationhaute pression est beaucoup plus aléatoire : moindre maîtrisedes temps d'évaporation. Préférer plutôt les systèmes de busesassociées à un brassage de l'air intérieur.

Abaissement de température désiréD'une façon pratique, rester en dessous d'une température de30 °C dans les élevages de volailles de chair et de pondeuses ;l'abaissement de température souhaité va donc être la diffé-rence entre la température extrême rencontrée et 30 °C.

Calcul de la quantité d'eau à apporterVoir chapitre 3 page 30 - 5.4.1. Systèmes de pulvérisation.

Comment déterminer la durée du cycle ?Celui-ci peut être basé sur le temps de renouvellement de l'airdu bâtiment : ainsi pour un bâtiment de 1 000 m2 et de3,5 mètres de haut, le volume est de 3 500 m3. Si le débit deventilation est de 180 000 m3/heure, ou 50 m3/seconde, le tempsde renouvellement de l'air du bâtiment est de 70 secondes.A l'intérieur de ce cycle, le temps de pulvérisation peut être de35 secondes, ce qui entraînera un débit de pulvérisation de 50 %du débit maximum.D'une façon générale, pour l'homogénéité du traitement de l'air,il vaut mieux prévoir des cycles courts et des temps de pulvéri-sation répétés pour assurer un bon traitement et une bonnevaporisation de l'eau dans l'air entrant.Plus la température sera élevée et plus le temps de pulvérisa-tion à l'intérieur du cycle sera important.

Mesure de la quantité d'eau brumiséeIl est extrêmement intéressant de mesurer la quantité d'eauréellement brumisée par l'installation d'un compteur d'eau enamont de la pompe haute pression. Cette mesure cependant,inclut l'eau perdue pendant la vidange de la rampe après le cyclede brumisation.

Comment coupler ventilation et brumisation ?Il n'y a pas de règles dans ce domaine, mais il est évident que sil'on brumise, on a intérêt à réduire le débit d'air chaud entrantet à refroidir, si l'on veut faire des économies d'eau et optimiserle refroidissement. Le débit d'air doit cependant être suffisantpour les animaux.

Quelle pression d'utilisation choisir ?Un brouillard efficace est un brouillard qui offre la plus grandesurface d'échange possible dans l'air. Cette surface sera d'au-tant plus grande que la taille des gouttelettes sera petite et lenombre de gouttelettes élevé. Cette taille et ce nombre dépen-dent de la buse d'une part et de la pression d'autre part. En pra-tique, une pression de 70 bars permet d'obtenir un brouillard dequalité. En augmentant la pression, on augmente encore la qua-lité du brouillard.

La taille des gouttelettesElle dépend de la pression, mais aussi du type de buse. Plus

cette taille est faible et plus l'évaporation est rapide ; par ailleurs,le poids des gouttelettes dépend de la taille, et donc va condi-tionner la vitesse de retombée du brouillard au sol.En pratique, on conseille de ne pas dépasser 25 microns de dia-mètre pour avoir une bonne vaporisation.

Positionnement du matérielDans les bâtiments à ventilation dynamique, les rampes de pul-vérisation doivent être situées au niveau des entrées d'air. Pourles bâtiments à ventilation transversale type “Colorado”, la rampeest donc située au niveau du volet d'entrée d'air avec les busesorientées dans le flux d'air entrant. Ceci afin de favoriser l'éva-poration de l'eau. Dans les bâtiments pondeuses, avec entréed'air par lanterneau et extraction bilatérale par turbine, on dis-posera une rampe centrale avec des buses orientées des deuxcôtés de la rampe dans le flux d'air entrant.En bâtiment en ventilation statique, préférer les systèmes debuses installées sur les brasseurs d'air intérieur.

Nature des canalisationsCompte tenu des pressions utilisées, préférer des rampes eninox. Les assemblages entre canalisation peuvent être des sou-dures ou des raccords haute pression, dans tous les cas, la qua-lité des assemblages est essentielle dans le fonctionnement del'installation. Les rampes doivent être suspendues au plafondpar câbles souples. Attention aux bâtiments canard où l'oxyda-tion est rapide : les attaches au plafond doivent aussi être enacier inoxydable.Enfin les buses doivent être de préférence vissées dans la rampepour permettre leur entretien régulier.

SurpresseurAttention au bruit du surpresseur. Veiller à ce que les fixationsau sol soit faites avec des joints caoutchouc qui amortissentvibrations et bruits, de même installer le surpresseur si possibledans une pièce isolée phoniquement.Pour amortir les chocs liés à la mise en pression des rampes,des dispositifs anti-coups de bélier sont indispensables. Enfin,les buses doivent être équipées de système antigouttage quiévitent les fuites pendant la baisse de pression.

Traitement de l'eau en amontPour les petites installations, un filtre avec un tamis de 5 micronsest généralement suffisant, avec un changement du filtre unefois par an. Pour les plus grosses installations, un traitement del'eau peut permettre la mise en solution des sels contenus dansl'eau et ainsi permettre de limiter le colmatage des buses.

Entretien du matérielPratiquement, un entretien du matériel est indispensable pourque le système soit efficace :• au niveau du surpresseur, changement de l'huile une fois par

an. Révision complète tous les 3 ans.• changement du filtre une fois par an.• dévisser les buses et les nettoyer (bains acides) avant la cam-

pagne d'été.Une vidange de la rampe après pulvérisation peut aussi per-mettre de réduire la sédimentation de minéraux au niveau desbuses et diminuer leur colmatage.

Utilisations complémentairesDes utilisations complémentaires sont possibles mais le plussouvent restent encore à tester sur le plan de leur efficacité(désinfection, traitement des odeurs...).

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ment, certains nettoyeurs haute pressionpeuvent être utilisés pour pulvériser del’eau dans l’ambiance intérieure. Toutefoiscette solution n'est pas utilisable avecn'importe quel appareil. Il est nécessairede disposer d'une pompe à haute pres-sion de bonne qualité, de s'assurer qu'ellepourra supporter une utilisation prolon-gée et des démarrages et des arrêts fré-quents. En outre il sera, dans la majoritédes cas, nécessaire de lui apporter cer-taines modifications (dispositif anti-coupde bélier, possibilités de régulation, ...) etde prévoir une filtration de l'eau en entrée.

Pour ces matériels, il est indispensablede filtrer l'eau en entrée et d'en maîtriserla diffusion dans la salle d'élevage (répar-tition, fréquence, etc.) par le biais d'unerégulation spécifique. L’alternance decycles de pulvérisation courts est préfé-rable pour obtenir une température et unehygrométrie régulière. Le matériel se pré-sente sous la forme de rampes muniesde buses qui s'installent dans la salled'élevage au niveau des entrées d'air, pourrefroidir l’air entrant, où de couronnes quise positionnent devant les ventilateursou brasseurs, pour refroidir l’air soufflévers les animaux. Pour dimensionner etinstaller un système de ce type, faitesappel à des personnes compétentes(techniciens et installateurs). Le systèmede pompage filtration régulation repré-sentant une part importante de l’inves-tissement, certains constructeurs pro-posent des équipements déplaçables,seules les rampes de pulvérisation étantalors installées dans les bâtiments.

Le brassage d’air dans la zone de vie desanimaux est nécessaire pour favoriserl’évaporation complète des gouttelettesen suspension dans l’air ou déposées surle plumage. Une ventilation suffisante estégalement nécessaire pour évacuer lavapeur d’eau et rester en deçà de la satu-ration. Il faut donc ventiler le bâtiment,contrairement aux climatisations avecpompe à chaleur. Lorsque l’évaporation

grométrie, le risque d'humidification delitière étant faible, voire nul. En contre-partie, le refroidissement maximum quel’on atteindrait après réchauffement del’air par les apports de chaleur sensibledu bâtiment et humidification jusqu’à 80 %d’hygrométrie, n’est jamais obtenu.

Un système de déconcentration de l'eaucirculant dans le pad est indispensable :l'eau non évaporée retombe dans le réser-voir et se concentre progressivement ;pour une bonne irrigation du pad sur toutesa surface, il est important de déconcen-trer régulièrement l'eau de refroidisse-ment en remplaçant l’eau du réservoir.

4.1.3. Les disques à humidifierIl s'agit d'un disque horizontal ou verticaltournant à vitesse fixe ou variable et dis-posant d’une admission d'eau à débitréglable au centre du disque, sous l'effetde l'énergie cinétique, ces gouttes d'eausont entraînées à l'extérieur du disque etviennent s'écraser sur une couronne fixe;on obtient un brouillard qui va permettre,par évaporation de l'eau, de refroidir l'at-mosphère.

Le réglage du débit d'eau est délicat, cequi peut entraîner un mouillage importantdes litières (dimension importante desgouttelettes d'eau). Notons cependantson intérêt à la fois pour sa fonction debrassage et pour sa fonction de refroi-dissement ; et son utilisation possibledans les élevages sans litière (poulespondeuses, canards sur caillebotis).

est incomplète, le refroidissement estmoindre et l’eau pulvérisée risque d’humi-difier la litière.

4.1.2. Les filtres humidesLe principe consiste à avoir une surfaced'échange, le pad, dans lequel circule del'eau et à travers lequel on fait passer l'air ;ce pad est généralement en celluloseimprégnée. Contrairement aux systèmesde pulvérisation, la surface d'échange estdonc bien matérialisée et l'air sortant dupad est refroidi et ne contient pas d'eausous forme liquide.

Ce système offre l'avantage d'être trèsperformant au niveau des gains en tem-pérature et d’être peu sensible à la qua-lité de l’eau à condition d’évacuer régu-lièrement l’eau chargée à la base du filtre.Des systèmes mobiles par surpressionexistent, ceux-ci peuvent être placés enpignon et déplacés en fonction des picsde chaleur et des stades physiologiquesdes animaux.

Pour être efficace, l'ensemble de l'airentrant doit passer par le pad, ce qui sup-pose des bâtiments étanches. Si ce n'estpas le cas, il faut éviter la mise en dépres-sion du bâtiment. L'adjonction de venti-lateurs derrière les pads qui soufflent l'airrefroidi dans le bâtiment permet de pal-lier au problème d’étanchéité.

Compte tenu du fait que l'air refroidicontient entre 70 et 80 % d'humidité, il estinutile de réguler avec une sonde d'hy-

Un filtre humide ou pad-cooling

Nous proposons un logiciel d’aide audimensionnement et au diagnostic dessystèmes de refroidissement en com-plément de ce numéro hors série.Pour vous le procurer, contactez l'ITAVI.

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4.2. Temps de retour surinvestissement dans unsystème de lutte contrela chaleur

A partir de l'impact de la chaleur sur lesperformances techniques et surtout éco-nomiques des élevages de volailles, nousavons étudié le temps de retour sur inves-tissement de quelques solutions de luttecontre la chaleur :

• le brassage de l'air dans les bâtimentsà ventilation statique. Le coût de l'in-vestissement est estimé à 5 euros/m2

pour l'installation de brasseurs verticauxespacés de 15 mètres dans le sens dela longueur du bâtiment et en 2 rangéesdans le sens de la largeur du bâtiment(brasseurs de 20 000 m3/h).

• l’aspersion pour les bâtiments à venti-lation dynamique. Le coût de l'investis-sement est estimé à 2 euros/m2 et est

le plus souvent installé au niveau de jupesd'entrée d'air. Ce système présente l'in-convénient d'être gros consommateurd'eau et il convient de s'assurer d'une dis-ponibilité en eau suffisante en été.

• la brumisation dans les bâtiments àventilation dynamique. Le coût de l'in-vestissement est estimé à 8 euros/m2

pour une pompe de 100 bars avec l'équi-pement de filtration de l'eau en amont,une rampe inox équipée de buses enaval dans le bâtiment, la rampe étantdisposée au niveau des entrées d'air.

D'après nos estimations antérieures, leseffets de la chaleur se traduisent par unebaisse de rémunération de l'éleveur esti-mée à 12 % en poulet et à 6,5 % en dinde. Letableau 7 montre l'impact économiqueannuel prévisible pour ces deux productions.

L'efficacité des systèmes de préventionde la chaleur est variable suivant le sys-tème adopté. Nous avons considéré que

par rapport à la perte annuelle estiméeliée à l'été, pour une température de 35 °Cet une hygrométrie de 40 % :

• le brassage intérieur permet de réduired'environ 50 % cette perte, en pouletstandard et de 40 % en dinde médium ;

• l’aspersion permet de réduire d'environ40 % cette perte, en poulet standard etde 30 % en dinde médium ;

• la brumisation permet de réduire d'en-viron 90 % cette perte en poulet stan-dard et de 80 % en dinde médium.

Compte tenu de ces éléments, sur la based'une utilisation annuelle de 30 jours enconsidérant que l'éleveur n'a pas recoursà l'emprunt, le temps de retour sur inves-tissement figure dans le tableau 8.

On observe des temps de retour situésentre 0,8 année et 1,3 années en poulet,ils sont beaucoup plus élevés en dinde(entre 2 et 3 ans).

Tableau 5 - Les différents systèmes de refroidissement utilisés en aviculture

gaspillage d’eau, inférieur à1,5 à 2 € / m2 3 à 5 bars faible coût faible VD(1) 35 °C

refroidissement

risque d’humidifier VN (2)

2,5 à 3 € / m2 20 à 70 bars bon rapport la litière, avec brassage supérieur àcoût/efficacité refroidissement ou 35 °C

moyen VD (1)

fort sensibilité à la VN (2) supérieur à5 à 8 € / m2 > 70 bars refroidissement et qualité de l’eau avec brassage 35 °C

homogénéité ou VD (1)

fort sensibilité auxrefroidissement entrées d’air VD (1) en supérieur à

5 à 8 € / m2 < 3 bars après le pad, faible parasite, risque dépression 35 °Csensibilité à la d’accumulation VD (1)

qualité de l’eau de pathogènes en surpression

Aspersion dans l’entrée d’air

Pulvérisation intérieure moyenne pression

Brumisation

Filtre humide

Systèmes Montant de Pression Avantage Inconvénient Domaine Zone de l'investissement d'utilisation de l'eau d'utilisation température

Tableau 6 - Coût annuel des équipements en fonction de la configuration retenue

5 5 1,00 0,09 1,09

2 5 0,40 0,14 0,54

8 5 1,60 0,44 2,04

Brassage intérieur en bâtiment statique

Aspersion en bâtiment dynamique

Brumisation en bâtiment dynamique

système de prévention coût durée d'amortissement coût annuel coût de coût total(€/m2) (ans) de l'investissement fonctionnement (€/m2/an)

(€/m2/an) (€/m2/an) (1)

(1) Ventilation dynamique – (2) Ventilation statique

(1) Brassage intérieurPour un bâtiment de 1000 m2, consommation électrique de 10 brasseurs de 600 W/h pendant 10 heures/jour pendant 30 jours, prix du kW/h de 0,05 euros.

AspersionPour un bâtiment de 1000 m2, 90 buses à 7 litres/heure pendant 10 heures/jour pendant 30 jours, prix de l'eau de 0,76 euros. (190 m3 d'eau consommée).

BrumisationPour un bâtiment de 1000 m2, consommation de 100 m3 d'eau à 0,76 euros plus une visite annuelle de maintenance à 150 euros, plus les produits de remplacement estimés à 150 euros(1 filtre par an, huile pour la pompe, trempage des buses, changement de pièces de la pompe tous les 3 ans). La consommation électrique est calculée sur la base d'une pompe de 5 cv fonc-tionnant 10 heures par jour pendant 30 jours et un prix de 0,05 euros du kW/h soit environ 55 euros par an.

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Cette analyse économique n'est cepen-dant pas le seul élément à prendre encompte dans le choix de l'investissement ;en effet, les assurances peuvent imposerde leur côté un certain nombre d'équipe-ments qui rendent le risque coup de cha-leur assurable, dans le cadre des acci-dents d'élevage. Par ailleurs, cetteapproche est à moduler par région comptetenu des différences climatiques. Enfin,bien sûr notre approche n'est basée quesur des moyennes statistiques alors quel'on sait que l'incidence de la chaleur esttrès variable selon les lots, en fonction del'âge des animaux au moment desgrosses chaleurs et selon les pratiquesdes éleveurs.

5. Dimensionnementdes installations

5.1. Principes dudimensionnement

On a vu précédemment que les para-mètres à maîtriser étaient la température,l’hygrométrie et la vitesse de l’air dans lazone de vie des animaux. Le dimension-nement des installations vise à rester endeçà des valeurs limites pour ces para-

mètres, pour des conditions donnéesd'espèce, de chargement, de climat exté-rieur et de bâtiment (isolation et apportsde chaleur par l’ensoleillement).

L’aviculteur dispose de trois niveauxd’intervention :

• la ventilation du bâtiment, elle permetd’évacuer la chaleur produite par les ani-maux et la litière ; l’augmentation dudébit d’air maximum donne la possibi-lité à l’aviculteur de réduire l’écartd’enthalpie (augmentation de tempéra-ture et d’humidité) entre l’intérieur etl’extérieur de son bâtiment ;

• la ventilation associée au brassage del’ambiance, lorsque la température inté-rieure dépasse 30 °C, l’augmentation desvitesses d’air vers 1 m/s au niveau desanimaux permet de réduire les consé-quences de la chaleur sur les volailles ;cette augmentation des vitesses d’airest d’autant plus nécessaire que la den-sité des animaux est élevée et la litièrehumide ;

• la ventilation associée au brassage etau refroidissement, lorsqu’en fin de lotla température dépasse 30 °C, l’avicul-teur devra refroidir l’air intérieur pouréviter la mortalité; le moyen le plus éco-nomique de refroidissement est l’éva-

poration d’eau ; pour que ce moyen soitefficace, il doit être associé à une venti-lation suffisante (pour évacuer la vapeurd’eau supplémentaire) ou à un brassagesuffisant là où l’eau est apportée (pourque l’eau à l’état liquide s’évapore le pluscomplètement possible).

Pour utiliser au mieux son refroidissementévaporatif lorsque l’air est plus chaud àl’extérieur qu’à l’intérieur du bâtiment,l’aviculteur doit choisir entre privilégierl’abaissement de température ou privilé-gier l’hygrométrie (figure 14) :

• s’il augmente le débit d’air, il va évacueren même temps le froid et la vapeurd’eau ; un débit d’air élevé doit donc êtrepréféré lors des journées chaudes encours de lot, pour maintenir une litière

■ Figure 14 : Variation de la température et del'hygrométrie intérieures lorsque l'air est pluschaud à l'extérieur

Renouvellement

d'air

Quantité d'eau

vaporisée

température

hygrométrie

température

hygrométrie

Tableau 7 - Impact économique annuel prévisible pour ces deux productions

6,83 12 0,82 2 1,64

13,83 6,5 0,90 1 0,90

Poulet standard

Dinde médium

marge moyenne % de perte estivale perte de marge/lot nombre de lots d'été perte de margeannuelle annuelle

(€/m2/lot) (€/m2/lot) (€/m2/lot)

Tableau 8 - Temps de retour sur investissement en fonction du type de configuration et de la production

1,64 50 % 0,82 1,09 1,3

1,64 40 % 0,66 0,54 0,8

1,64 90 % 1,48 2,04 1,4

0,90 40 % 0,36 1,09 3,0

0,90 30 % 0,27 0,54 2,0

0,90 80 % 0,72 2,04 2,8

PouletBrassage intérieur en bâtiment statique

Aspersion enbâtiment dynamique

Brumisation haute pression enbâtiment dynamique

DindeBrassage intérieur en bâtiment statique

Aspersion enbâtiment dynamique

Brumisation haute pression enbâtiment dynamique

perte de marge efficacité des gain estimé en coût des systèmes en temps de retour( €/m2/lot) systèmes ( €/m2/lot) ( €/m2/lot) (en années)

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sèche le plus longtemps possible à l’aided’une hygrométrie faible associée au bras-sage de l’air, quitte à ce que l’abaissementde température soit moindre ;

• s’il augmente le débit d’eau, le refroi-dissement maximum ne pourra êtreobtenu qu’en contrepartie d’une hygro-métrie élevée, en réduisant le débit d’airpour “garder le froid” à l’intérieur du bâti-ment ; cette situation doit être préféréelorsque la charge animale est maximale,dans les quelques jours qui précèdentle départ des animaux ; la litière n’a alorspas le temps de se dégrader.

Les mesures d’humidité en situation derefroidissement doivent être considéréesavec beaucoup de précautions : le capteurdoit être bien étalonné entre 70 et 100 %,le filtre de protection doit être bien propreet sec car les dépôts de poussières etd’eau créent des conditions plus humidesà l’intérieur du filtre, la mesure doit êtrefaite au même endroit que la températureet dans la zone de vie animale.

5.2. La ventilation

5.2.1. Les entrées d’air (trappes,rideaux…)

L’efficacité des ouvrants est cruciale pourles bâtiments statiques lors des journéeschaudes sans vent. S'ils sont limitantsdans les statiques à lanterneau, les pas-sages d'air au niveau des jupes serontagrandis. Un passage de 60 cm par rap-port au sol est souhaitable. L’entrée d’airpar les volets peut être complétée parl’ouverture des portails de pignon.

L'air sera introduit du côté le plus frais(côté nord, côté ombragé) pour bénéfi-cier de sa fraîcheur quand le bâtiment lepermet. Cette technique permet de gagnerquelques degrés (de 1 à 3 °C) sur la tem-pérature de l’air entrant. Cette techniqueest utilisable dans le cas :

• de bâtiments dynamiques à extractionhaute,

• de bâtiments dynamique à extractionlatérale si l'implantation du bâtiment lepermet,

• dans le cas de bâtiments statiques avecmise en place d'extracteurs.

Elle n’est pas utilisable en bâtiment statiquecar elle réduirait dramatiquement la venti-lation en condamnant une des rangées de

trappes. Les entrées d’air parasite empê-chent d’obtenir les vitesses d’air maximalesaux entrées d’air souhaitées (brassagetransversal ou ventilation tunnel). Elles sontencore plus gênantes en cas de refroidis-sement évaporatif par pulvérisation exté-rieure ou par filtre humide (pad) car ellesaugmentent l’entrée d’air non refroidi dansle bâtiment. Elles doivent être détectéesdans le cas des bâtiments dynamiques aumoyen de fumigènes, ou simplement enrepérant les points froids avec un thermo-mètre radiatif (infrarouge) en hiver ou lorsdes matinées fraîches lorsque la tempéra-ture intérieure est chaude.

5.2.2. Les sorties d’air(lanterneaux, rideaux,ventilateurs...)

L’efficacité des sorties d’air est aussi cru-ciale pour les bâtiments statiques quecelle des entrées d’air. Il faut s'assurer queles grillages ne sont pas colmatés auniveau des sorties d'air.

5.3. Le brassage

5.3.1. Brasseurs intérieursLes brasseurs génèrent des vitesses d'airqui sont plus ou moins homogènes en fonc-tion du nombre, du type, de la mobilité etde la disposition des appareils. Il existe plu-sieurs types de brasseurs d'air : horizon-taux, verticaux, à balayage, etc. Le besoinde brassage en été est supérieur à celuinécessaire en hiver dont le but est seule-ment d’éviter l’accumulation d’air chaud enpartie haute. L’avantage des brasseurs inté-rieurs est de réduire la consommationd’énergie pour les mêmes vitesses dansl’aire de vie des animaux et de permettreun brassage maximum sans être à la ven-tilation maximale, ce qui est essentiel ensituation de refroidissement maximum(débit d’eau maximum et débit d’air limité).

La difficulté avec les brasseurs d'air estd'obtenir un balayage total de la zone devie des animaux. L’homogénéité desvitesses n’est pas indispensable mais unminimum voisin de 1 m/s est conseillé.Avant tout équipement, l’aviculteur doits'assurer auprès du fabricant ou d'un tech-nicien, des possibilités d'obtention devitesses d'air supérieures à 0,8 m/s quelque soit l’endroit de la zone de vie des ani-maux, ce qui pourra être contrôlé à la miseen route. La seule contre indication àl’emploi de brasseurs est le cas des bâti-ments avec de nombreux obstacles (pon-deuses) ou ceux où l’on veut éviter lesobstacles dans le volume du bâtiment(circulation des matériels ou des per-sonnes).

Lorsque des extracteurs sont ajoutésen longs pans ou en pignons, veiller aurespect des réglementations (installa-tions classées, code de l'urbanisme;matériaux contenant de l'amiante,...).Il est également préférable de tenircompte des habitations proches du bâti-ment : les extracteurs vont augmenterles productions de plumes, poussières,odeurs et bruits dans leur axe de souf-flage. En cas de besoin, la pose deplaques ou grillages à quelques mètresdu ventilateur réduira cet effet local.

Un lanterneau mal dimensionné ne permet pas une ventilation efficace

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5.3.2. Ventilation “tunnel”La vitesse d’air dans la zone de vie ani-male est obtenue en faisant passer toutle débit d’air dans la section la plus petitedu bâtiment. Par conséquent l’air doitentrer par une extrémité et sortir par lepignon opposé. La vitesse d’air est dépen-dante de la section du bâtiment et du

débit d’air. Le calcul du débit nécessaireest réalisé selon la formule suivante :

D = (V x 3600) x Soù D est le débit réel à obtenir, en m3/h

V est la vitesse recherchée, en m/sS est la section du bâtiment, en m2

Pour éviter des vitesses d’air trop faiblesdans la zone de vie animale, il est néces-

saire d’enlever tous les obstacles présentsdans la section (cloisons pleines,planches de séparation,...). Pour l’élevaged’animaux en sexes séparés, il convien-dra d’utiliser des cloisons non pleines(grillagées par exemple). Pour éviter desvitesses d’air trop fortes dans la zoned’entrée d’air, il est possible de position-ner les entrées au-dessus de l’aire de viede animaux ou bien utiliser des “déflec-teurs”.

Ce mode de brassage présente un incon-vénient dans les bâtiments équipés d’unsystème de refroidissement par pad ouaspersion extérieure car il ne permet pasd’associer un brassage maximum au débitd’eau maximum lorsque le débit d’air estréduit pour obtenir un refroidissementmaximum.

Ce type de configuration présente uninconvénient dans les bâtiments équipésd’un système de refroidissement par padcooling car il ne permet pas de réduire ledébit d’air entrant sans diminuer le débitd’eau. Il convient donc d’en limiter l’usageaux climats modérément chauds (tem-pérature extérieure < 35 °C) ou d’associerune moindre charge animale dans lespériodes chaudes ou d’utiliser la brumi-sation dans tout le volume du bâtiment.

5.3.3. Vitesse de soufflage àl’entrée d’air

Dans le cas des bâtiments dynamiques,les trappes d’entrée d’air permettentd’assurer le soufflage d’air neuf. Lestrappes directionnelles permettentd’orienter la veine d’air en sorte de balayerau mieux les animaux et la litière. La por-tée de la veine d’air dépend principale-ment de la vitesse au soufflage, de sonépaisseur et de l’absence d’obstacles. Parexemple, pour une entrée d’air large de6 cm, la portée pour une vitesse résiduellede 0,6 m/s passe de 4 m si la vitesse desoufflage est de 2 m/s, à 12 m si la vitessede soufflage est de 6 m/s. La veine desoufflage crée en outre une circulationd’air dans l’ensemble du bâtiment.

L’avantage de ce système par rapport auprécédent est que la réduction du débitd’air et l’augmentation du brassage peu-vent aller de pair : en réduisant la sectiond’ouverture, on augmente la vitesse desoufflage et on réduit le débit. L’inconvé-nient est que cette possibilité demande

Exemple de brasseur vertical qui peut-être associé (notre photo) ou non à dela brumisation

En ventilation longitudinale (ventilation tunnel), le dimensionnement se faiten fonction de la section du bâtiment

Tableau 9 - Puissances d'extraction réelles à installer en fonction des vitesses d'air recherchées

105 000 m3/h 145 000 m3/h 165 000 m3/h 200 000 m3/h

130 000 m3/h 180 000 m3/h 205 000 m3/h 250 000 m3/h

155 000 m3/h 215 000 m3/h 245 000 m3/h 300 000 m3/h

0,8 m/s

1,0 m/s

1,2 m/s

Exemples de Statique Statique Statique Statique ventilation ventilation lanterneau lanterneau lanterneau

longitudinale transversale (1) (faible pente (bonne pente (grand de toit) (2) de toit) (3) volume) (4)

Surface du pignon (Section du

bâtiment) 36 m2 50 m2 57 m2 70 m2

Vitesse d'air recherchée

Source CNEVA Ploufragan(1) largeur intérieure = 12 m / hauteur intérieure du long pan = 2,20 m / Pente intérieure (sous-toiture) = 26 %(2) largeur intérieure = 15 m / hauteur intérieure du long pan = 2,20 m / Pente intérieure (sous-toiture) = 30 %(3) largeur intérieure = 15 m / hauteur intérieure du long pan = 2,20 m / Pente intérieure (sous-toiture) = 42 %(4) largeur intérieure = 17m / hauteur intérieure du long pan = 2,40 m / Pente intérieure (sous-toiture) = 40 %

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une bonne étanchéité du bâtiment pouratteindre la dépression nécessaire etqu’elle augmente la consommation d’éner-gie pour le même débit d’air. Ce systèmeconvient donc aux bâtiments dynamiquesbien étanches. Un autre inconvénient peutapparaître si le circuit d’air est trop court.Dans ce cas, la vitesse d’air peut devenirfaible sous la trappe. Il est donc particu-lièrement important de vérifier lesvitesses d’air sous les trappes lors de leurréglage, par exemple au moyen de fumi-gènes. Ce système convient donc auxbâtiments dynamiques bien étanches.

5.4. Le refroidissementLe calcul de la quantité d'eau à vaporiserest réalisé à l'aide du diagramme de l'airhumide. C'est cette valeur qui permettraensuite de déterminer la quantité d'eaunécessaire au niveau du dispositif derefroidissement.

La quantité d’eau à vaporiser dépend dudébit de ventilation du bâtiment, du cli-mat et de l’ambiance recherchée. La for-mule suivante permet de l’estimer :

E = (hsint – hsext) x D x 0,87

où E = quantité d'eau à apporter en l/hhsint – hsext = écart d’humidité spécifique(par exemple hsint = 0,016 kg eau/kg airsec à 30 °C et 60 % hygrométrie inté-rieure ; hsext = 0,011 kg eau/kg air sec à40 °C et 25 % hygrométrie extérieure ; soitun écart de 5 g d'eau/kg air sec)

D = débit réel de ventilation en m3/h (D = surface bâtiment x chargement x

5 m3/h/kg PV ; par exemple 160 000 m3/hpour 1 000 m2 et 32 kg PV/m2)

L'ambiance effectivement obtenue à l'in-térieur du bâtiment sera à la fois pluschaude et plus humide que les valeurs uti-lisées dans la formule. L'augmentation detempérature est due à l'apport de chaleursensible dans le bâtiment (animaux, litière,parois mal isolées, ...). L'augmentationd'hygrométrie est due à l'augmentation dechaleur latente (respiration des animaux; évaporation d'eau par la litière, ...).

Les valeurs d'humidité spécifique peu-vent être obtenues à l'aide du diagrammede l'air humide (cf. figure 1) sachant quela transformation est adiabatique.Déterminer le poids d'eau dans l'air pourles conditions extrêmes (exemple pour40 °C et 25 % d'hygrométrie intérieure, lepoids d'eau est de 0,011 kg d'eau par kgd'air sec). Sur le diagramme, suivre la dia-gonale (qui représente la transformationadiabatique de l'air) jusqu'à la tempéra-ture que l'on veut atteindre (exemple30 °C) et calculer le poids d'eau dans l'airà cette température (ex : 0,016 kgd'eau/kg d'air sec). Vérifier que le tauxd'hygrométrie à cette température n'estpas trop élevé (dans l'exemple, on obtien-drait plus de 60 % d'hygrométrie intérieurece qui est correct pour les volailles, ne pasdépasser 80 % d'hygrométrie).

La plupart des systèmes apportent entre400 et 800 litres d'eau par heure pour1 000 m2 de bâtiment. Si l’on applique laformule ci-dessus, on obtient un débitd’eau de 720 l/h. Pour économiser l’eau

tout en refroidissant, il est impératif quela régulation réduise le renouvellementd’air lors des pics de température.

Lors du dimensionnement de l'installa-tion, pour déterminer la quantité d'eauvaporisée, le débit maximal sera retenusur la base d'un fonctionnement continude la pulvérisation. En pratique, un doseurcyclique est utilisé dans lequel on peutprogrammer un temps de pulvérisationsur une période de cycle.

5.4.1. Systèmes de pulvérisationLes différents systèmes de nébulisation(aspersion, pulvérisation moyenne pres-sion et brumisation) se dimensionnenttous sur le même principe. Il convientjuste de déterminer le rendement desappareils c'est à dire la quantité d'eau quiva être effectivement évaporée.

Pour la brumisation, compte tenu de lafine taille des gouttelettes, on considèrequ'elle est proche de 100 %. Donc quetoute l'eau injectée est évaporée (dans lalimite de la saturation), ce qui est loind'être le cas pour les systèmes d'asper-sion. Dans ce dernier cas, compte tenu dela diversité des matériels rencontrés(débit des buses, pressions d'utilisation,taille des gouttelettes, positionnement,efficacité du système,...), il convient dese renseigner auprès du vendeur.

Lorsque la quantité d'eau à vaporiser estdéfinie, en divisant celle-ci par le rende-ment, nous obtenons la quantité d'eaunécessaire au système. Ainsi par exempleun dispositif d'aspersion qui présenterait

L'aspersion : un investissement moindre maisun résultat limitéPour dimensionner un système de refroidissement, il faut avant tout déterminer la quantité d'eau à évaporer

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un rendement de 20 à 30 % aurait besoind'un volume d'eau 3 à 5 fois supérieur(2 400 à 3 600 litres par heure) à un sys-tème de brumisation pour obtenir lamême quantité de vapeur d'eau.

Pour un système de brumisation, dont lerendement est de 100 %, il nous faut cal-culer le nombre de buses nécessaires. Sil'on reprend notre exemple ci-dessus,pour lequel nous devons évaporer720 litres/heure, le calcul est le suivant :

• dans le cas où les buses débitent enmoyenne 5 litres/heure, il faudra doncune installation comportant 144 buses(720/5) pour apporter 720 litres/heure,

• dans l'hypothèse où ces buses four-nissent 16 litres par heure, il sera néces-saire de disposer de 45 buses (720/16).

5.4.2. Pad coolingLe rendement du pad est défini par le rap-port entre l’humidité de l’air à la sortie dupad et l’humidité que l’air aurait s’il étaitsaturé à la température humide. Il aug-mente avec son épaisseur (5 cm à20 cm), il diminue quand la vitesse de l'airqui le traverse augmente (vitesse recom-mandée de 1 m/s), quand le taux d'hu-midité de l'air entrant diminue et quandl'état du pad se dégrade (régularité de l'ir-rigation, colmatage du pad par des concré-tions ou des poussières d’élevage).

Le dimensionnement des pads et des ven-tilateurs est basé sur la capacité de ven-tilation du bâtiment de façon à ce que l'airentrant traverse le pad à une vitesse del'ordre de un mètre par seconde : ainsi,pour une capacité de ventilation de150 000 m3/h, soit 42 m3/seconde, la sur-face de pad nécessaire est de 42 m2. Lessystèmes fixes nécessitent une puis-sance de ventilation importante pour fairepasser l’air à travers le filtre, une bonneétanchéité du bâtiment si le filtre est endépression (sinon l’air entre par les fuiteset non par le filtre), une bonne protectionintérieure du filtre pour éviter l’accumu-lation de poussières et de plumes sus-ceptibles de favoriser le développementde pathogènes. L’inconvénient des sys-tèmes utilisant la ventilation du bâtimentpar dépression est que le débit d’eau nepeut être maximum si le débit d’air tra-versant le bâtiment n’est pas égalementmaximum.

5.5. Sécurité desinstallations

5.5.1. Sélectivité électriqueDans de nombreux cas, les pannes d'ori-gine électrique sont liées à des installa-tions mal conçues ou mal réalisées.L'installation devra être conforme à lanorme NF C 15-100.

Un disjoncteur différentiel sera installéau moins avant chaque groupe de venti-lateurs. On s'assurera que le disjoncteurdifférentiel qui protège le circuit électriquede l'élevage est suffisamment bien cali-bré. Il sera choisi de telle façon que lesdispositifs terminaux de protection contreles surintensités agissent en priorité. Parexemple, on choisira un disjoncteur dif-férentiel à déclenchement “retardé” enprotection de l'élevage pour permettre auxprotections des circuits terminaux dejouer leur rôle et éviter qu'un ventilateurdéfectueux ne fasse disjoncter la totalitéde l'installation. Ceci sous-entend, biensûr, un circuit électrique indépendant pourchaque protection mise en place.

Les appareils électroniques craignent tousles températures élevées, il est donc inté-ressant de disposer d'un thermostat detype “bilame” installé en secours quipourra prendre le relais en cas dedéfaillance du régulateur.

5.5.2. Raccordement électriqueLa continuité de l’alimentation est àprendre en compte, si celle-ci présentedes faiblesses, il est indispensable dedimensionner largement la ventilation sta-tique de secours et il est préférable de pri-vilégier des moyens moins consomma-teurs de courant ou de réduire la chargeanimale en période chaude.

Pour garantir un bon fonctionnement dumatériel de lutte contre la chaleur (venti-lateurs et dispositifs de refroidissement),il faut s’assurer au préalable que vous dis-posez de la puissance suffisante auniveau du bâtiment. Cette puissance peus’obtenir par un redimensionnement del’installation électrique ou par une utili-sation plus rationnelle de l’électricitéconsommée. Il est en effet possible, danscertaines situations d’utiliser un déles-teur. Cet appareil permet de déterminerau niveau de l’exploitation les circuits prio-ritaires ou non. Il compare en permanencel’intensité du courant absorbée par rap-port à un seuil choisi. Lors d’un dépasse-ment de ce seuil, un ou plusieurs circuitsnon prioritaires sont coupés. Lorsque laconsommation passe de nouveau en des-sous du seuil, les circuits sont rétablis.L’utilisation du délesteur permet donc degérer au mieux la consommation auniveau de l’exploitation. Il faut cependant

Tableau 10 - Les rapports puissance / intensité

9 12 15 18 24 30 36 42 48 54 60

15 20 25 30 40 50 60 70 80 90 100

kW

Ampères

Changement du branchement Changement de tarif

Tableau 11 - Le tarif bleu (option tempo) prix du kWh en centimes d’euros

35,58 12,54 7,91 6,63 3,93 3,11

22 jours rouges 43 jours blancs 300 jours bleus

Entre 01/11 et 31/03 Répartis sur toute l’année Répartis sur toute l’année

Heures Heures Heures Heures Heures HeuresPleines Creuses Pleines Creuses Pleines Creuses

Tableau 12 - Le tarif jaune (option de base longues utilisations) prix du kWh en centimes d’euros

7,728 5,491 2,721 2,143

Hiver Été

Entre 01/11 et 31/03 Du 1/04 au 31/10

Heures Pleines Heures Creuses Heures Pleines Heures Creuses

Source EDF Entreprises – Tarifs publics en vigueur en avril 2004

Source EDF Entreprises – Tarifs publics en vigueur en avril 2004

Tarif bleu Tarif rouge

disposer de circuits qui puissent s’effacersinon il conviendra de redimensionnerl’installation.

Tarifs et contrats

La tarification de l’électricité repose surun binôme :

• l’abonnement ou prime fixe qui est fonc-tion de la puissance,

• le prix du kWh X la consommation.

Les tarifs, au nombre de trois, se struc-turent en fonction de la puissance

• le tarif bleu jusqu’à 36 kW (ou 60 A),

• le tarif jaune de 36 kW à 250 kW (ou400 A),

• le tarif vert au-delà de 250 kW.

Le tableau 11 et le tableau 12 reprennentdeux contrats EDF parmi les plus adaptésaux élevages avicoles.

Précautions d’installation

Il est bien évident que les équipementsde ventilation ou de brumisation mis enplace pour lutter contre les coups de cha-leurs vont nécessiter des modificationsélectriques plus ou moins conséquentesà l’aval et à l’amont du compteur.

Au travers de 2 exemples nous allons faireressortir les points importants à ne pasnégliger que se soit sur les raccordementsréseaux, les branchements et les instal-lations électriques intérieures.

Cas n° 1 : deux bâtiments de 1000 m2, ven-tilation statique, s’équipant de ventilationd’été (puissance supplémentaire estiméeà 2 X 6 kW = 12 kW)

Cas n° 2 : deux bâtiments de 1 000 m2,ventilation dynamique, renforçant leurséquipements de ventilation + brumisation(puissance supplémentaire : 2 X 6 kW =12 kW)

En résumé, les éléments majeurs àprendre en compte lors de modificationde la ventilation d’un bâtiment sont :

• le dimensionnement de l’installationélectrique intérieure, surtout

- si l’installation de départ est en sta-tique et ancienne,

- si le bâtiment est distant du dis-joncteur général.

Contacter votre électricien pour éva-luer les modifications à apporter

• les délais de renforcement du réseauélectrique de distribution (si besoin) qui

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la compréhensionla compréhensiondu comportement des animauxdu comportement des animaux

et de l’évolution de leurset de l’évolution de leursperformances doit être rapide.performances doit être rapide.

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dépendent le plus souvent des syndicatsdépartementaux d’électrification ;

• le disjoncteur général est à la charge duclient dans le cas d’un passage en tarifjaune (estimation de coût : de 1 000 à

1 200 €).

5.5.3. Alimentation en eauL’eau sert à l’abreuvement et éventuelle-ment au refroidissement évaporatif. Laconsommation du refroidissement peutdépasser 1 m3/h selon les systèmes. Plusl’eau est chargée, plus il sera nécessaire

de la traiter ou de prévoir un gaspillagedestiné à éviter le colmatage du systèmede refroidissement (systèmes de décon-centration des filtres humides).

5.5.4. Alarme Un système d'alarme doit permettre deprévenir l'aviculteur d'un défaut de sonsystème (eau, électricité) ou d'une élé-vation anormale de la température.Compte tenu des difficultés de mesurerl’hygrométrie, il est préférable que cettemesure ne soit pas considérée dans la pro-

cédure d’alarme. La présence de l’avicul-teur à proximité de son bâtiment est sou-haitable afin de veiller au bon fonctionne-ment de l’ensemble, d’affiner les réglagesen fonction du comportement des ani-maux et de disposer de plus de temps pourréagir en cas de déclenchement d’alarme.

Il est souhaitable que cette alarme puissealerter l'éleveur ou la personne qui assurela surveillance, sur le site (alarme locale)ou par téléphone (transmetteur télépho-nique).

Veillez à ce que l'installation électrique respecte les normes - faites appel à unprofessionnel

Une alarme fonctionnelle permet de réagir rapidement - attention à sonparamètrage

Tableau 13 - Exemples de modifications de l'installation électrique liées à la gestion de la période chaude

24 kW de 18 à 36 kW 260 € HT de 4 à 6 semaines

42 kW Passage en tarif jaune De 2165 € à 8200 € HT de 12 à 18 semaines

Cas n° 1 Puissance avant projet : 12 kW

Cas n° 2Puissance avant projet : 24 kW

Modifications changement de renforcement changement Estimation Estimationà entreprendre puissance (1) du branchement (2) de Tarif (3) du coût des délais

(1) il s’agit d’un réglage du disjoncteur (2) pour les puissances inférieures ou égales à 18 kW, il est nécessaire d’adapter la liaison allant du réseau ( dernier support ) au disjoncteur

(3) le coût est fonction de la distance entre le compteur et le transformateur le plus proche (un forfait de 2165 € jusqu’à 200 m et 15,09 € /mètre supplémentaire au-delà)

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1. Alerte météoUn épisode caniculaire n’arrive jamais àl’improviste. En effet, chacun, au cours deses diverses activités, peut se rendrecompte que la température s’élève (il fait“chaud”), et que le phénomène, au lieud’être circonscrit à une journée, prend pro-gressivement de l’ampleur, y compris lanuit (la température ne retombe pas oupas assez). Si l’on est à l’écoute des bul-letins météo diffusés par la radio et la télé-vision, sans compter ceux qui le sont parvoie de presse, il est relativement faciled’obtenir un minimum d’informations,mais celles-ci sont insuffisantes poursavoir s’il s’agit d’un phénomène “coup dechaleur” (température supérieure à 30 °C,hygrométrie faible, et souvent égalementvent faible voire absent). Par ailleurs, il estprimordial que les informations recueilliesconcernent la zone où l’on vit.

Il convient donc de s’informer le mieuxpossible de l’éminence d’un coup de cha-leur. Le service public Météo-France peutfournir des informations très précieuses.

1.1. La météo du particulierMétéo-France propose différents servicespour se procurer les prévisions pour lesheures ou les jours à venir. Ils sont acces-sibles de différentes manières :

• minitel : 36 15 METEO,

• téléphone : 32 50 ou 0 892 68 02 XX (XXcorrespondant au numéro minéralo-gique du département),

• SMS (variable selon les opérateurs),

mais les informations recueillies serontcelles que chacun peut interpréter facile-ment, surtout en période estivale. Il s’agitdonc d’une météo à destination du parti-culier ou du vacancier.

1.2. La météo duprofessionnel

Météo-France propose des services pro-fessionnels, plus complets et mieux aptesà répondre aux demandes profession-nelles, notamment celles du milieu agri-

cole. Ces services sont payants, mais don-nent une information beaucoup plus rigou-reuse. En prévision des coups de chaleur,deux produits peuvent être intéressants: le bulletin de prévision et l’atmogramme.

1.2.1. Le bulletin de prévisionsLe bulletin de prévisions est établi àl’échelle départementale. Il s’agit d’uneprévision à 7 jours. Ce bulletin décrit l’évo-lution de la situation météorologique jourpar jour, indique des fourchettes de tem-pérature et de vent, prévient de phéno-mènes particuliers (brouillards, orages...).Pour les quatre derniers jours, la tendancegénérale est décrite et accompagnée d'unindice de confiance de la prévision surune échelle allant de 1 à 5 (5 étant l'in-dice de confiance maximal). Réalisé aucœur du département, il est réactualisé3 fois par jour à heures régulières(07H30, 13H et 18H) et amendé lorsquela prévision est corrigée ou substantiel-lement affinée.

Accessibilité : consulter le sitewww.meteo.fr ; le service professionnelest consultable sur abonnement

1.2.2. L’atmogrammeL’atmogramme donne des prévisions syn-thétiques, sous forme de pictogrammesou de valeurs chiffrées qui en facilitent lalecture et la compréhension.

L'atmogramme complet est une prévision,par tranches de 3 heures, réactualiséetoutes les 3 heures, pour la journée et lelendemain. Pour le surlendemain et ledébut de la journée suivante, l'informa-tion est fournie par pas de 6 heures etréactualisée 2 fois par jour. Élaborée parles centres départementaux de Météo-France, elle permet en cas de situationmétéorologique instable, de suivre entemps quasi-réel l'évolution de la situa-tion et de prendre toutes les dispositionsnécessaires dans un délai très court.

Les paramètres météorologiques propo-sés sont les suivants : température, cou-verture nuageuse, direction et force duvent, rafales, temps sensible (pluie,brouillard, neige, etc.), humidité, tempé-

ratures minimale et maximale quoti-diennes, cumul quotidien de précipitations.

Chaque département a été divisé enzones climatiquement homogènes, defaçon à prendre en compte les spécifici-tés locales (vallées, zones maritimes, alti-tude...) susceptibles d’influer sur les varia-tions climatiques.

Accessibilité : consulter le sitewww.meteo.fr; le service professionnelest consultable sur abonnement. Ce ser-vice est également accessible parsimple appel à partir d’un téléphone-fax

Coût : le lot de 50 atmogrammes,consommables sur un an : 250 €

1.2.3. L’atmofaxDestiné notamment aux coopératives agri-coles, ce service de Météo-France se com-pose des deux produits précédents (atmo-gramme et bulletin de prévision) qui sonttrès complémentaires. Météo-France pro-pose Atmofax 100 (pour 5 adhérents) etAtmofax 500 (pour 25 adhérents). Si lademande porte sur un ou plusieurs sitesgéographiques dans un même départe-ment, il suffit d'adresser un message élec-tronique au centre départemental de Météo-France concerné. L'adresse électroniqueest de la forme : [email protected] (avec xx =numéro minéralogique du département).

Exemple :[email protected] est l'adresseélectronique du Finistère département 29.

Accessibilité : le service est accessiblepar télécopie. Le coût est de 347 € pourAtmofax 100 et 1 523 € pour Atmofax500 (plus 46 € par adhérent supplé-mentaire).

2. Gestion del'élevage

2.1. Conduite de la litièreLe sol du bâtiment est frais et les volailless’y couchent pour rechercher la fraîcheur.Pour privilégier les pertes de chaleur parle sol, il pourra être conseillé de réduirela quantité de litière pour les bandes d'été,

Chapitre 4 Pendant la période chaude

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celle-ci pourra être ramenée aux environsde 3 kg/m2 en élevage de poulets.

Il faut éviter une fermentation excessivede la litière. Celle-ci augmente la tempé-rature sous l’animal et gêne l’évacuationde sa chaleur. Elle augmente la produc-tion de dioxyde de carbone par la litièrece qui gêne la respiration de l’animal. Elleaugmente également les dégagementsd'ammoniac particulièrement sensiblesà l’élévation de température.

Pour garder une litière sèche le plus long-temps possible, il faut:

• un sol sec et sain, légèrement drainant ;

• le maintien d’une faible hygrométrie ;

• entretenir les vitesses d’air près de lalitière dès le début de l’élevage, pour éli-miner la vapeur d’eau, les gaz et la cha-leur produits par la litière ; en effet, cetteélimination sera de plus en plus difficileà mesure que les animaux couvrirontdavantage le sol ;

• lorsqu’une humidification exceptionnellede la litière se produit (système d'abreu-vement déréglé, diarrhée), il est préfé-rable de la compenser rapidement parun apport complémentaire de litièresèche ou un asséchant minéral ou végé-tal en surface ; en effet, dès que la litièreest moins poreuse, l’eau des déjectionsa tendance à s’accumuler au lieu d’êtrerégulièrement évaporée par la combi-naison des vitesses d’air et de la cha-leur métabolique produite par les ani-maux et la litière, créant des zones àpartir desquelles les fermentations sedéveloppent irréversiblement.

2.2. Conduite del'alimentation

Le stress thermique désigne la réaction del’animal à des températures ambiantes éle-vées. Néanmoins selon le type de stressthermique, les réponses des poulets sontdifférentes : en cas de coup de chaleur, deschangements immédiats et radicauxconvergent vers un seul objectif, la surviede l’animal, tandis qu’en cas d’expositionprolongée à la chaleur, les changementssont relativement faibles jusqu’à atteindreun nouvel équilibre (homéostasie) qui per-met à l’animal de s’acclimater.

Les mesures nutritionnelles ou deconduite d’élevage à prendre pour réduire

les effets négatifs de la chaleur dépen-dent du type de stress thermique auquelles animaux sont exposés. Lors d’un “coupde chaleur”, des mesures d’urgence doi-vent être prises, les solutions sont essen-tiellement techniques, passant par unegestion adaptée des principaux para-mètres à risque (température, hygromé-trie, débit de renouvellement et vitessed’air), et pouvant être complétées pard’autres stratégies telles que la mise àjeun et une bonne gestion de l’abreuve-ment. Lors d’une exposition prolongée àla chaleur, des solutions nutritionnellespeuvent être envisagées, sans toutefoisrétablir vraiment des résultats zootech-niques comparables à ceux obtenus enclimat tempéré.

Pour prévenir le coup de chaleur, desmesures de précaution sont à prendre auniveau de l’abreuvement des animaux etde l’alimentation.

2.2.1. La mise à jeun : une techniqueefficace, en respectantquelques règles

Cette technique consiste à mettre à jeunles animaux avant et pendant le coup dechaleur, dans le but de limiter le dégage-ment de chaleur dû à la consommationd’aliment, et ainsi de minimiser la mor-talité.

En production de volailles de chair, la miseà jeun doit être réalisée suffisamment tôtdans la matinée pour être efficace et dèsl’âge de 30 jours, quand les poulets sontsensibles aux températures élevées.Certains éleveurs pratiquent la mise à jeundès l’âge de 15-20 jours dès lors que lelot est élevé dans une période à risque decoup de chaleur. Cette pratique leur per-met d’habituer les animaux à un nouveaurythme alimentaire et diminue les risquesd’étouffement lors de la reprise de l’ali-mentation.

Dans les élevages de poules pondeuses,les dernières distribution d'aliment serontréalisées le plus tôt possible dans la mati-née de façon à ce que l'aliment soit digéréaux moments les plus chauds, pour évi-ter une production de chaleur supplé-mentaire. Il conviendra de tenir compte

Attention à la dégradationde la qualité de l’alimentEn raison d’éventuels phénomènes decondensation, il faut veiller à éviter toutedégradation de la qualité de l’aliment.Pour cela, il est nécessaire de disposerd’une ventilation suffisante au niveaudes silos, qui seront de préférence decouleur claire limitant ainsi le réchauf-fement par le rayonnement solaire.

En élevage de reproducteurs, distribuerle dernier aliment 4 heures avant le picde chaleur.

Par temps chaud, alimenter préférentiellement les animaux aux heures les plus fraîches.

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des programmes lumineux pour la miseà jeun de façon à ce que les animaux puis-sent recevoir leur ration quotidienne dansles meilleurs conditions.

Avec une chaîne d’alimentation au sol

Les assiettes sont relevées à 80 cm – 1 mde hauteur vers 7 – 8 h du matin. Cettesolution est préférable à la simple cou-pure des vis de reprise, car elle induitmoins de stress à la remise en alimenta-tion et moins d’obstacles à la ventilation.Ceci nécessite un bon ancrage de lachaîne d’alimentation sur la charpente dubâtiment. Les chaînes doivent être bienréglées à la même hauteur.

La remise en place des assiettes doit sefaire dès que la température a commencéà baisser de plusieurs degrés et/ou dès quequelques poulets cherchent à manger. Decette manière, les poulets les plus alertesvont se ré alimenter les premiers, puis lais-ser la place aux autres. Le jeûne de la jour-née est ainsi compensé par une prise ali-mentaire au cours de la nuit, favorisée parun éclairement continu jusqu’au matin.

Le relevage de la chaîne offre en outrel’avantage de libérer l’espace au sol pourles volailles.

Avec une chaîne d’alimentation aérienne

Le principe de mise à jeun reste le mêmeavec une chaîne aérienne, toutefois dansl’impossibilité de relever ses assiettes,

l’éleveur devra anticiper et interrompreson alimentation de façon à ce que lesmangeoires soient vides vers 7 à 8 heuresdu matin.

En fin de journée, pour la ré alimentationdes animaux, il faudra veiller à ce que lebruit de la chaîne n’entraîne pas un affluxtrop important des animaux aux man-geoires. Ceci pourrait être un facteurd’étouffement et de mortalité.

2.3. L'abreuvement(consommation etqualité de l'eau)

2.3.1. Favoriser la consommationen eau

Les animaux augmentent leur consom-mation en eau en période de chaleur afinde réduire leur température corporelle. Enélevage de reproducteurs, pendant lesjournées chaudes présentant un risquepour les animaux, on fournira un abreu-vement à volonté.

Pour que les volailles puissent boire àvolonté, il est donc important de :

• prévoir un nombre de points d’abreu-vement suffisant ;

• vérifier le débit d’eau, notamment pourles pipettes. Le débit habituel doit êtreà peu près doublé.

Privilégier une eau fraîche

Il convient d’alimenter les rampes d’abreu-vement en direct avec de l’eau la plusfraîche possible. Les eaux de forage sontgénéralement plus fraîches que celles duréseau. Pour ce faire, il est souhaitable depurger régulièrement les lignes d’abreu-vement, toutefois attention à ne pas intro-duire d’air dans les circuits et ainsi d’occa-sionner des fuites au niveau desabreuvoirs. Dans le cas de circuit d’abreu-vement avec bac, l’ajout de pains de glacedans l’eau peut être utilisé pour diminuersa température.Attention, avant de ré alimenter

les volailles, il est impératif de s’assurerque la température a suffisammentbaissé, pour ne pas engendrer de pertessupplémentaires. La technique de lamise à jeun permet de limiter lamortalité sans engendrer plus de pertesur la croissance que sa non mise enœuvre dans des conditions detempérature élevée (supérieure à30 °C). C’est pourquoi il est nécessaired’anticiper à bon escient, en disposantd’une alerte météo fiable !

Cette technique est conseillée notam-ment pour les bâtiments non équipésen système de refroidissement.

Attention toutefois, il semblerait quedans des conditions de températuresélevées en pratiquant une mise à jeunplusieurs jours consécutifs, les indicesde consommation peuvent se dégrader.

Tableau 14 - La mise à jeun permet de réduire lamortalité de plus de moitié

25

57

Mise à jeun 4 h avant le stress

Pas de mise à jeunSource : CNEVA Ploufragan, 1994

Chargement : 36,5 kg/m2, T° : 32 °C, Humidité relative : 67 %,Vitesse d’air : 0,20 m/s

Mortalité (en %)

Aux heures les plus chaudes, fournir à volonté l'eau la plus fraîche possible aux animaux

Attention au colmatageLes eaux calcaires ou chargées en fer,manganèse, sont susceptibles de col-mater les canalisations, et ceci surtoutpour l’élevage d’espèces à cycle longcomme la dinde, la pintade ou le canard.Dans ces conditions, les canalisationsdoivent être entretenues tous les 10-15 jours pour éviter un colmatage, etdonc une réduction du débit disponiblepour les animaux.

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Supplémentations en sels : avec modé-ration

L’apport de sels dans l’eau de boisson per-met de corriger l’alcalose respiratoireet/ou le déséquilibre électrolytique(concentrations faibles en HCO3- et K+

notamment) liés aux températures éle-vées. L’apport simultané du bicarbonatede sodium et du chlorure de potassiumpermet bien souvent d’améliorer les per-formances de croissance et de réduire lamortalité (cf. tableau 16), du fait d’uneaugmentation de la consommation en eau,permettant de diminuer la températurecorporelle.

Toutefois, cette technique est à utiliseravec précaution car l’utilisation de selspeut provoquer des diarrhées et la litièrerisque d’être dégradée.

2.3.2. Accentuer la surveillancede la désinfection de l’eau

Une température supérieure à 30 °C estparticulièrement favorable aux déve-loppements de germes bactériens, etnotamment des bactéries fécales. Uneattention particulière doit être portéeà la désinfection de l’eau, et cecid’autant plus qu’une température éle-vée va favoriser le dégagement duchlore (Cl2) et baisser l’efficacité de lachloration.

Il est donc recommandé d’accentuer lescontrôles de chlore libre en bout de ligneafin de s’assurer d’une bonne désinfec-tion de l’eau.

2.4. L'éclairement En production de volailles de chair : leniveau d’éclairement sera diminué, ilconviendra de garder une intensité suffi-sante pour que les animaux puissents'abreuver facilement. Au cours de la nuit,surtout lorsque la mise à jeun a été pra-tiquée dans la journée, il est souhaitableque les animaux soient éclairés en per-manence de façon à pouvoir s’alimenterà volonté.

En élevages de poules pondeuses : sipossible, il est souhaitable d'adapter leprogramme lumineux de façon à privilé-gier les phases d'obscurité pendant lespériodes chaudes de la journée. Il seraitsouhaitable que ce programme permetteégalement une alimentation des animauxtôt le matin.

En élevages de reproducteurs : les inten-sités et durées d'éclairement ne serontpas modifiées.

2.5. Enlèvement des animauxLa méthode d’attrapage utilisée et lesconditions du ramassage provoquent unstress important. Ce stress peut se tra-duire par des blessures et des étouffe-ments. En présence d’animaux affaiblispar la chaleur, l’étape du ramassage repré-sente un risque pour le lot et sa rentabi-lité.

2.5.1. L’heure du ramassage et lagestion des plannings

Avec l’accumulation de la chaleur dans lesbâtiments, le mal-être des animaux estau maximum en fin de journée entre 17et 21 heures. Cependant, il est préférabled’éviter toute intervention auprès des ani-maux lorsque la température dépasse26 °C dans le bâtiment.

Pour les enlèvements du soir, il est impé-ratif d’attendre la fraîcheur nocturne avantde commencer le ramassage. Les ani-maux doivent récupérer et se ré oxygé-ner pour éviter les arrêts cardiaques ou“coups de sang” lors de l’attrapage.

D’une manière générale, il est conseilléd’enlever les animaux tôt le matin. Demême, il faut prévoir des enlèvementspartiels et privilégier les bâtiments ou lechargement est faible (animaux détas-sés).

Pour les bâtiments à risque du fait d’unchargement élevé, il paraît souhaitableque l’abattoir puisse anticiper et propo-ser aux éleveurs des desserrages avantque survienne le pic de chaleur.

Il existe une sensibilité différente desvolailles face à la chaleur selon l’espèce :du plus risqué, le poulet standard, aumoins sensible, la pintade et le canard deBarbarie. Ainsi, la prévision de l’heured’enlèvement doit être décidée en fonc-tion des conditions climatiques, del’espèce, et du planning de l’abattoir.

2.5.2. Améliorer les conditionsd’ambiance

Avant le ramassage, l’éleveur rechercherades vitesses d’air pour améliorer lesconditions d’ambiance dans le bâtiment(cf. Chapitre 3 - 5). Dans les bâtiments oùla densité animale est réduite (ex :volailles label rouge), l’humidification deslitières juste avant l’enlèvement peutconstituer une technique intéressantepour rafraîchir l’ambiance et diminuer leniveau d’empoussièrement.

2.5.3. L’organisation du chantierLe ramassage des volailles est une étapedélicate. Même s’il est difficile d’éliminercomplètement toutes les sources destress associées au ramassage, il est pos-sible de les minimiser. Au préalable, lebâtiment devra être préparé soigneuse-ment pour l’enlèvement. Le mauvais par-cage des animaux (en dinde et canard

Tableau 15 - Une eau fraîche et un apport en sels (KCl à 5 %) améliorent la résistance à la chaleur

55,4 60,2 364 470 42,8 42,7

50,3 56,5 359 466 43,1 42,9

47 42,5 364 340 43,3 43,1

13 °C

31 °C

42 °C

T° eau GMQ (g/j) Consommation en eau (ml/j) T° corporelle (°C)

Témoin KCl Témoin KCl Témoin KCl

Source : Teeter et al, 1994

Tableau 16 - Fréquence des lots présentant des performances améliorées lors d'un apport enbicarbonate de sodium et chlorure de potassium par rapport à leur homologue témoin, en fonctionde la température du bâtiment

50 % 75 %

44 % 71 %

56 % 86 %

Poids plus élevé

IC diminué

Mortalité 28 jours – abattage diminuée

Performances T < 30 °C T > 30 °C

Source : Bouvarel et al, 1998.Étude réalisée chez 24 éleveurs, distribution en continu de NaHCO3 et KCl (2/3, 1/3) à raison de 1g/l, de 28 jours à l’abattage.

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maigre) ne facilite pas l’attrapage etstresse les volailles. Une mauvaise orga-nisation dans le bâtiment provoque unepanique des animaux et des étouffe-ments.

L’annonce erronée du poids moyen parl’éleveur entraînera un nombre insuffi-sant de cages ou de containers pour leramassage. Les animaux seront en sur-densités, le risque d’étouffement sera trèsélevé.

L’éleveur doit faire appel à un nombre depersonnes suffisant pour le ramassage.Le manque d’effectif joue directement surla qualité de l’enlèvement. Le temps dechargement est allongé avec le risqued’une mortalité élevée.

Le ramassage mécanisé améliore lesconditions de ramassage des volaillesdans la mesure ou les animaux sont pluscalmes.

2.5.4. Le chargement dans lescamions

L’état sanitaire et physique des animauxle jour du ramassage détermine, engrande partie, le nombre de morts encaisse observé à l’abattoir. Les animauxaffaiblis par la chaleur deviennent trèssensibles aux conditions du ramassage(animaux faibles, rachitiques ou car-diaques). Pour l’équipe d’attrapage, laconnaissance du comportement des ani-maux et de la façon de les manipuler estessentielle pour minimiser les risques de

blessures.

Au niveau du matériel, l’utilisation descontainers diminue le stress comparati-vement aux cages mobiles. Il existe deuxtypes de containers : à petit et à grandtiroir. Ces derniers sont plus pratiquespour les encageurs et le fonctionnementdes machines à ramasser mais le risqued’étouffements est plus élevé.

En période de forte chaleur, les densitésdans les caisses et les containers doiventêtre diminuées afin d’éviter les étouffe-ments et de réduire la mortalité. Le char-gement peut être adapté en fonction dela durée du transport des animaux jusqu’àl’abattoir.

Pour maintenir les animaux dans debonnes conditions d’ambiance, toutes lesprécautions devront être prises lors dutransport et à l’abattoir. Ces précautionspermettront de proposer au consomma-teur un produit de qualité.

3. L’adaptation et leréglage dubâtiment

Dans les exemples ci-après, nous avonsrepris pour différents types de bâtimentsun schéma de principe et deux tableaux,l'un tableau pour les caractéristiques etl'autre pour le niveau de performances dubâtiment dans diverses situations clima-tiques.

3.1. Les bâtiments statiquesUn bâtiment statique sans aucune assis-tance mécanique (ventilateurs ou bras-seurs d'air) est d'autant plus dépendantde la présence de vent que la différencede température entre l'intérieur et l'exté-rieur est faible. En période chaude, les ani-maux émettent essentiellement leur cha-leur métabolique sous forme de vapeurd'eau (la chaleur latente). Comme la cha-leur latente est moins efficace que la cha-leur sensible pour générer le renouvelle-ment d'air des bâtiments statiques, lesouvertures s'avèrent souvent trop petitespour assurer la ventilation. La charge ani-male dépasse alors la capacité de venti-lation du bâtiment. Pendant les périodesde forte chaleur, le vent est généralementfaible. L'éleveur peut augmenter la venti-lation de son bâtiment en s'équipantd'une assistance de ventilation méca-nique. En théorie, il est possible d'accroîtrenettement le renouvellement d'air d'unbâtiment statique en l'absence de ventpar l'utilisation d'un système de refroi-dissement évaporatif. Dans ce dernier cas,il conviendra de s'assurer que le renou-vellement ainsi créé est suffisant pourévacuer la chaleur latente dégagée dansle bâtiment.

Les appareils installés, bien qu'identiquesquelquefois (par exemple des ventilateursd’un débit de 40 000 m3/h), pourront don-ner des résultats relativement différentsen fonction de leur positionnement à l'in-

Attention, dans les tableaux decaractéristiques qui suivent, nousfournissons une valeur indicative duprix en euro hors taxe des différentséquipements non montés. Cesmontants ne tiennent pas compte desaccessoires, de l'installation deprotections, de la pose et duraccordement. Les frais éventuels liésà une augmentation de la puissance del’installation électrique souscrite auprèsd’EDF (cf. chapitre correspondant) nesont pas non plus inclus. Les fraisd'installation peuvent se révéler trèsdifférents d'un type de matériel à unautre. C'est pourquoi il est souhaitableavant tout choix définitif de faire établirdes devis détaillés par différentsfournisseurs.

■ Pour les tableaux des niveaux de performances des bâtiments en fonction des équipements dansdiverses situations climatiques, nous avons utilisé un code couleur dont la signification est lasuivante :

Très bonnes Performances : permet d’éviter la sur-mortalité et de maintenir le niveau de performances

Bonnes Performances : permet d’éviter la sur-mortalité avec un risque de dégradation des performances

Moyennes Performances : permet d’éviter la sur-mortalité mais avec une dégradation des performances

Mauvaises Performances : augmentation nette de la mortalité et dégradation importante des performances

Très mauvaises Performances : ne permet pas d’assurer dans des conditions fiables l’élevage des animaux.

La signification des pictogrammes utilisés dans la suite de ce document est la suivante :

Aspersion à l'extérieur du bâtiment (au niveau des jupes par exemple)

Rampe de Pulvérisation

Moyenne Pression

Couronne de brumisation

Rampe de brumisation

Filtre humide (pad cooling)

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térieur (brasseurs) ou sur les parois dubâtiment (extracteurs). Un choix doit-êtrefait sur le dispositif à mettre en place :

Des ventilateurs chargés d'extraire l'airvicié du bâtiment ou de pulser l'air neufdans le bâtiment. Ces appareils offrent ledouble service de créer des vitesses d'airet de renouveler l'ambiance du bâtimentquand ce dernier est bien étanche. Ils sontindispensables au fonctionnement desfiltres humides ou quand le renouvelle-ment d'air du bâtiment est trop faible.

Des brasseurs d'air qui ont pour rôle decréer des vitesses d'air et de brasser l'airdans la salle d'élevage pour homogénéi-ser les températures, améliorer leséchanges de chaleur des animaux, sécherla litière et accélérer l'évaporation desgouttelettes d'eau.

Dans le cas des bâtiments statiques, lerefroidissement évaporatif est théori-quement moins efficace sur le renouvel-lement d’air quand l’air est humide (parexemple 30 °C et 60 % HR comparé à 40 °Cet 25 % HR). Théoriquement, car on dimen-sionne les ouvrants pour la situation "sansvent". En réalité, on constate que dansdes conditions d'enthalpie identiques, levent est plus élevé lorsque l'air est plushumide, l'écart de température entre l'in-

térieur et l'extérieur est donc moinsessentiel puisque le vent va participer aurenouvellement d'air. Par conséquent ilest préférable de dimensionner lesouvrants sur la situation d'enthalpie maxi-mum avec un air chaud et sec.

Le tableau 18 illustre les caractéristiquesdimensionnelles de quelques situations.Il montre en particulier qu'a chargementégal un grand nombre de petits animauxdemande plus de renouvellement d’air etde refroidissement qu’un petit nombre degros animaux. Il montre aussi que le refroi-dissement évaporatif requiert des ouver-tures suffisantes dans le cas des bâti-ments statiques (de l’ordre de 1 m enbâtiment à lanterneau ; 1,8 m en bâtimentà ventilation transversale) pour pouvoirévacuer la vapeur d’eau produite par lesanimaux et par le refroidissement. Enconséquence, si ce type d’investissementest envisagé dans le cas d’un poulaillerde type label, il est préférable que la pul-vérisation s’effectue pour partie à l’exté-rieur du bâtiment, du côté ombragé. Onconstate également que le refroidisse-ment favorise le renouvellement d'air desbâtiments statiques et que le dimen-sionnement des ouvrants est élevé dansla situation d'un air chaud et humide 30 °Cet 60 % d'hygrométrie.

La notation utilisée dans le tableau 18 estla suivante :

• Lo = bâtiment statique à ventilationtransversale (type “Louisiane”) (bâti-ment 12 m largeur ; nous considéronsqu'au-delà de la nécessité d'une ouver-ture de 2 m de rideau sur chaque côté,il est préférable d'installer des extrac-teurs). Ce cas de figure est largementau-dessus des caractéristiques desouvertures des bâtiments de ce typerencontrés actuellement sur le terrain(1 m à 1,20 m) ; hauteur d'ouverture durideau en mètres ;

• La = bâtiment statique à lanterneau etfaible pente de toiture (bâtiment de12 m de largeur ; nous considérons que

Extracteur en long pan équipé de ses volets

Il existe plusieurs modèles de brasseurs. Ils n'ontpas tous la même efficacité. Ce modèle fournides vitesses à son aplomb mais elles seréduisent très rapidement

phot

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S 22

Attention, quelle que soit l'optionretenue, s'il s'agit d'un système desecours pour la période estivale, il estfortement déconseillé d'utiliser celui-cien dehors de la saison chaude.L’utilisation de ces appareils permet deréduire la température effectivementvécue par les animaux en augmentantles vitesses d'air. Leur emploi avec unair trop frais aurait des conséquencesnéfastes sur le confort des volailles etdonc sur les résultats du lot.

Tableau 17 - Quelques éléments de réflexion entre extraction et brassage

Extracteurs

Brasseurs

Oui

Oui

Oui

Non (*)

• Permet l’utilisation detous les systèmes derefroidissement

• Augmente lerenouvellement d'airdes bâtimentsstatiques (cas desouvrants trop étroits)

• Les vitesses d’airobtenues sonthomogènes sousréserve d’un bonréglage

• Possibilité d’installation“amovible”

• Plus grande sécuritépar rapport à unecoupure d’électricité

• Vitesses d'air obtenuessont supérieures auniveau des brasseurs

• Mise en placedéfinitive (à quelquesexceptions près).

• En cas de coupured’électricité laventilation estinopérante

• Obligationsréglementaires (ICPE,Code de l'urbanisme,amiante,...)

• Vitesses d'air faibles encas d'étanchéité faible

• Ne permet pasd'augmenter lerenouvellement d’air(*)

• Les vitesses d’airintérieures sont plushétérogènes

• Crée des obstaclesdans le volumeintérieur du bâtiment

Type Vitesses d’air Renouvellement Avantages Inconvénientsd’appareils de l’air intérieur

(*) excepté dans certaines configurations spécifiques

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s'il est nécessaire de disposer d'un pas-sage d'air libre supérieur à 1 m au lan-terneau et l'équivalent sur les 2 trappes,il est préférable d'installer des extrac-teurs) : largeur de passage d'air au lan-terneau en mètres ;

• Dy = bâtiment dynamique : débit d'air(m3/h).

Avec vitesses d'air supérieures à 0,8 m/set refroidissement (< 30 °C ; 70 %) signi-fie que nous sommes dans le cas d'uneconfiguration capable de générer desvitesses d'air, disposant d'un dispositifde refroidissement et qu'il est possibled'obtenir des conditions intérieures infé-rieures à 30 °C et à 70 % d'hygrométrie.

Dy (145 000 m3/h ; 150 l/h) on se situeici dans le cas d'un dynamique et dans

une situation ou la ventilation doit débi-ter au moins 145 000 m3/h et le systèmede refroidissement évaporer au moins 150l/h d'eau.

3.1.1. Utilisation de brasseurs d'airCes derniers génèrent des vitesses d'airqui sont plus ou moins homogènes enfonction du nombre, du type et de la dis-position des appareils. La difficulté avecles brasseurs d'air est d'obtenir unbalayage de la totalité de la zone de viedes animaux; l'existence de zones sous-ventilées est fréquente. Les brasseurspeuvent améliorer le renouvellement d'airlorsqu'ils créent un mouvement d'air sor-tant du bâtiment. Il existe plusieurs typesde brasseurs d'air : horizontaux, verticaux,à balayage,... Avant tout équipement avecces appareils, il est conseillé de s'assu-

rer auprès du fabricant ou d'un technicien,des possibilités d'obtention d'un renou-vellement d'air suffisant et de vitessesd'air minimales dans la zone de vie desanimaux.

Le choix du type d’appareil en fonction dela configuration du bâtiment détermineral’efficacité du brassage et donc de l'amé-lioration du confort thermique des ani-maux.

L'efficacité de ces équipements vadépendre du nombre d'appareils maisaussi de la puissance de chacun d'eux, ducaractère oscillant et de leur répartitiondans le bâtiment. Il est souhaitable d'ob-tenir du fournisseur les distances d'ins-tallation entre les brasseurs pour obtenirdes vitesses d'air suffisantes et homo-gènes.

Tableau 18 - Quelques indications de renouvellement d'air, de surface d'ouvrants et de débit d'eau de refroidissement en fonction du chargement et duclimat pour un bâtiment de 1000 m2

20 kg/m2

poulets (18x1,12 kg)

35 kg/m2

poulets (18x1,93 kg)

50 kg/m2

dindons (4,2 x 11,9 kg)

80 kg/m2

pondeuses (44 x 1,8 kg)

Sans brassage(< 31 °C ; 42 % HR)

Avec vitesses d'air (*)( < 32 °C ; 60 % HR)

Avec vitesses d'air (*) et refroidissement (< 30 °C ; 70 % HR)

Sans brassage (< 31 °C ; 42 % HR)

Avec vitesses d'air (*)(< 32 °C ; 60 % HR)

Avec vitesses d'air (*) et refroidissement (< 30 °C ; 70 % HR)

Sans brassage (< 31 °C ; 42 % HR)

Avec vitesses d'air (*)(< 32 °C ; 60 % HR)

Avec vitesses d'air (*) et refroidissement (< 30 °C ; 70 % HR)

Sans brassage (< 31 °C ; 42 % HR)

Avec vitesses d'air (*)(< 32 °C ; 60 % HR)

Avec vitesses d'air (*) et refroidissement (< 30 °C ; 70 % HR)

Lo (extracteurs) La (extracteurs)Dy (450 000 m3/h)

Lo (extracteurs)La (extracteurs)Dy (200 000 m3/h)

Lo (1,50 m ; 240 l/h)La (0,9 m ; 220 l/h)Dy (55 000 m3/h ; 220 l/h)

Lo (extracteurs)La (extracteurs)Dy (481 000 m3/h)

Lo (extracteurs)La (extracteurs)Dy (205 000 m3/h)

Lo (1,76 m ; 260 l/h) La (1,19m ; 240 l/h) Dy (65 000 m3/h ; 240 l/h)

Lo (extracteurs)La (extracteurs)Dy (270 000 m3/h)

Lo (2,04 m)La (extracteurs)Dy (110 000 m3/h)

Lo (1,58m ; 170 l/h)La (0,84m ; 150 l/h)Dy (45 000 m3/h ; 150 l/h)

Lo (extracteurs)La (extracteurs)Dy (731 000 m3/h)

Lo (extracteurs)La (extracteurs)Dy (228 000 m3/h)

Lo (extracteurs) La (extracteurs) Dy (161 000 m3/h ; 430 l/h)

Lo (extracteurs)La (extracteurs)Dy (200 000 m3/h)

Lo (extracteurs)La (extracteurs)Dy (156 000 m3/h ; 40 l/h)

Lo (extracteurs)La (extracteurs)Dy (205 000 m3/h)

Lo (extracteurs)La (extracteurs)Dy (205 000 m3/h ; 280 l/h)

Lo (extracteurs)La (extracteurs)Dy (265 000 m3/h)

Lo (extracteurs)La (extracteurs)Dy (145 000 m3/h ; 150 l/h)

Lo (extracteurs)La (extracteurs)Dy (537 000 m3/h ; 430 l/h)

Lo (1,32 m ; 420 l/h) La (0,79 m; 400 l/h) Dy (70 000 m3/h ; 390 l/h)

Lo (1,54 m ; 520 l/h)La (0,98 m ; 490 l/h)Dy (85 000 m3/h ; 430 l/h)

Lo (1,22m ; 320 l/h)La (0,69m ; 320 l/h) Dy (60 000 m3/h ; 300 l/h)

Lo (extracteurs)La (extracteurs)Dy (209 000 m3/h ; 900 l/h)

Lo (1,65 m ; 1010 l/h)La (0,94 m ; 850 l/h)Dy (142 000 m3/h ; 900 l/h)

Lo (1,84m ; 1150 l/h)La (extracteurs)Dy (173 000 m3/h ; 1060 l/h)

Lo (1,43m ; 760 l/h)La (0,97m ; 830 l/h)Dy (140 000 m3/h ; 800 l/h)

Lo (extracteurs)La (extracteurs)Dy (457 000 m3/h ; 2590 l/h)

Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Climat extérieur Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Débit d'air et débit d'eau de refroidissement (effectivement évaporée). (*) vitesses d'air supérieures à 0,8 m/s

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Voici à titre d'exemple cinq configurations

avec utilisation de brasseurs d'air parmi

les plus utilisées selon les types de bâti-

ments et de production.

Attention, l'utilisation de brasseurspar fortes chaleurs permet de créer desvitesses d'air hétérogènes, élevées auvoisinage des brasseurs qui permettentde ramener la température effectivementvécue par les volailles à des niveaux plusproches de leurs besoins. De plus,l'entretien des vitesses d'air favorisel'évacuation des gaz produits par lalitière. Cependant, en période froide ou(et) en démarrage de lot, lesconséquences sur les animaux peuvent-être catastrophiques. C'est pourquoi, ilconvient de la réserver uniquement pourla période chaude, sauf si la configurationa été aussi prévue pour l'utilisation horsde ce contexte, c'est à dire en permettantd'obtenir des vitesses d'air faiblesadaptées aux débuts de lots (< 0,3 m/s).

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Tableau 19 - Caractéristiques de la configuration “brasseurs en boucle”

Bâtiment statique à extraction haute (lanterneau) ou ventilationtransversale (type “Louisiane”) de 1200 m2.Ce type de configuration esttransposable au cas des productions de volailles de chair avec parcours.

6 brasseurs verticaux de 40 000 m3/h

Fermés ou ouverts (à partir de 30 °C) selon renouvellement d’air obtenudans le bâtiment

Conserver le fonctionnement habituel de la ventilation

Il doit être assuré par les organes habituels : lanterneau, trappesd’entrées ; rideaux ; le cas échéant additionnés des portes et portails sinécessaire

Elles sont obtenues à l’aide des brasseurs, vérifiez bien que la surface d’élevage bénéficie d’une vitesse d’air moyenne de l’ordre de 1 m/s avecun minimum de 0,8 m/s en tous points.

Possible sous réserve d’un renouvellement d’air minimum

Brasseurs 6 x 600 € 3 600 €

4 € / m2 (Groupe haute 4 800 €pression, couronnes, ...)

Configuration initiale

Adaptation

Portes et portails

Trappes et lanterneau ou rideaux

Renouvellement

Vitesses d’air

Refroidissement

Coût indicatif de l’équipement (*)

(*) Coût indicatif en € HT pour un bâtiment de 1200 m2

Brasseurs verticaux “en boucle”

■ Figure 15 - Bâtiment “statique” équipé debrasseurs “en boucle”

800 m

Brasseurs suspendus ou sur supports

30 m. maxi

15 m

Tableau 20 - Caractéristiques de la configuration “brasseurs en ligne”

Bâtiment statique à extraction haute (lanterneau) ou ventilation transversale (type “Louisiane”) de 1200 m2 (nécessite de disposer d'unportail à chaque extrémité)

6 brasseurs verticaux de 40 000 m3/h

Ouverts

Conserver le fonctionnement habituel de la ventilation

Il doit être assuré par les organes habituels : lanterneau, trappesd’entrées ; rideaux ; les brasseurs accroissent le renouvellement d'air dufait de l'ouverture des portails

Elles sont obtenues à l’aide des brasseurs, vérifiez bien que la surfaced’élevage bénéficie d’une vitesse d’air moyenne de l’ordre de 1 m/s avecun minimum de 0,8 m/s en tous points.

Possible sous réserve d’un renouvellement d’air minimum

Brasseurs 6 x 600 € 3 600 €

4 € / m2 (Groupe haute 4 800 €pression, couronnes, ...)

Configuration initiale

Adaptation

Portails

Trappes et lanterneau ou rideaux

Renouvellement

Vitesses d’air

Refroidissement

Coût indicatif de l’équipement (*)

(*) Coût indicatif en € HT pour un bâtiment de 1200 m2

Brasseurs verticaux “en ligne”

■ Figure 16 - Bâtiment "statique" équipé debrasseurs "en ligne"

15 m

1 m

4 à 5 m

80 m

Brasseurs suspendus ou sur supports

30 m. maxi

Portails ouverts

Attention, en cas d'ouverture des portails sur les bâtiments statiques, les animauxdoivent s'habituer. Prévoir la mise en place d'un cloisonnement du bâtiment pouréviter les regroupements (cloisons perméables à l'air)

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■ Figure 17 - Valeur des vitesses d'air dans la zone de vie des animaux à différentes distances dubrasseur en fonction de sa hauteur

1 m

2 m

3 m

4 m

5 m

6 m

1,05

m/s

0,58

m/s0,68

m/s1,11

m/s

1,38

m/s1,18

m/sap

pare

il po

sitio

nné à

0,9m

- 1

m d

e hau

teur

0,27 m/s

0,39 m/s

0,50 m/s

0,53 m/s

0,59 m/s

appareil positionné à

1,6m de hauteur

Brasseur horizontal à plaque diffuseuse

appareil positionné à 1,2 m de hauteur

1,33 m/s

0,48 m/s

0,74 m/s

0,83 m/s

0,75 m/s

0,65 m/s

0,87 m/s

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 21 - Niveau de performances du bâtiment “avec brasseurs en ligne” ou “en boucle” en production de poulet standard en fonction du climat etdu niveau d'équipement(*)

Sans brassage

Avec brassage et sans refroidissement

Avec brassage et

si renouvellement d’air suffisant(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Brasseur vertical oscillant, ici équipé d'unecouronne de brumisation

L'ouverture des portails en bâtiments statiquespermet souvent d'améliorer le renouvellement,mais nécessite quelques précautions

Mauvaises Très mauvaises Très mauvaises Très mauvaises

Moyennes Très mauvaises Très mauvaises Très mauvaises

Très bonnes Mauvaises Moyennes Très mauvaises

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 22 - Niveau de performances du bâtiment “avec brasseurs en ligne” ou “en boucle” en production de dindes en fonction du climat et du niveaud'équipement(*)

Sans brassage

Avec brassage et sans refroidissement

Avec brassage et

si renouvellement d’air suffisant(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Moyennes Très mauvaises Très mauvaises Très mauvaises

Moyennes Mauvaises Moyenne Très mauvaises

Très bonnes Moyennes Moyennes Mauvaises

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Tableau 23 - Caractéristiques de la configuration “brasseurs verticaux oscillants”

Bâtiment statique à ventilation transversale (type “Louisiane”) de 1200 m2

6 brasseurs verticaux oscillants de 20 000 m3/h

Fermés ou ouverts (à partir de 30 °C de T° intérieure et en fonction durenouvellement d’air obtenu dans le bâtiment).

Conserver le fonctionnement habituel de la ventilation. Les rideauxdoivent-être ouverts au maximum pendant les pics de chaleur.

Il doit être assuré par les ouvertures ; le cas échéant additionnés desportes et portails si nécessaire. Les brasseurs positionnés près desentrées d’air vont participer au renouvellement.

Elles sont obtenues à l’aide des brasseurs, vérifiez bien que la surfaced’élevage bénéficie d’une vitesse d’air moyenne de l’ordre de 1 m/s avecun minimum de 0,8 m/s en tous points. Le réglage de l’angle de rotationdes brasseurs sera effectué de façon à ce que toute la zone d’élevagesoit balayée.

Possible, assurez-vous de disposer en permanence d’unrenouvellement d’air minimum

Brasseurs 6 x 1 000 € 6 000 €

4 € / m2 (Groupe haute 4 800 €pression, couronnes, ...)

Configuration initiale

Adaptation

Portes et portails

Rideaux

Renouvellement

Vitesses d’air

Refroidissement

Coût indicatif de l’équipement (*)

(*) Coût indicatif en € HT pour un bâtiment de 1200 m2

Brasseurs verticaux oscillants

■ Figure 18 - Bâtiment statique à ventilationtransversale - mise en place de brasseursverticaux oscillants

100 m

Brasseurs pivotant à 180 ° sur un axe vertical

Exemple : bâtiment de 1200 m2

6 brasseurs de 20 000 m3/h

12 m

Côté ombre

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 24 - Niveau de performance du bâtiment en fonction du climat extérieur et du niveau d'équipement en production de poulets (*)

Sans brassage

Avec brassage et sans refroidissement

Avec brassage et

si renouvellement d’air suffisant(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Mauvaises Très mauvaises Très mauvaises Très mauvaises

Moyennes Très mauvaises Très mauvaises Très mauvaises

Très bonnes Moyennes Moyennes Très mauvaises

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 25 - Niveau de performance du bâtiment en fonction du climat extérieur et du niveau d'équipement en production de dindes (*)

Sans brassage

Avec brassage et sans refroidissement

Avec brassage et

si renouvellement d’air suffisant(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Mauvaises Très mauvaises Très mauvaises Très mauvaises

Moyennes Mauvaises Moyennes Très mauvaises

Très bonnes Moyennes Moyennes Très mauvaises

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Tableau 26 - Caractéristiques de la configuration “brasseurs horizontaux avec plaque diffuseuse”

Bâtiment statique à extraction haute (lanterneau) ou ventilationtransversale (type “Louisiane”) de 1200 m2

6 brasseurs horizontaux de 20 000 m3/h avec plaque diffuseuse.

Fermés ou ouverts (à partir de 30 °C de T° intérieure et en fonction durenouvellement d’air obtenu dans le bâtiment)

Conserver le fonctionnement habituel de la ventilation.

Il doit être assuré par les organes habituels : lanterneau, trappes d’entrées ;rideaux ; le cas échéant additionnés des portes et portails si nécessaire

Elles sont obtenues à l’aide des brasseurs, vérifiez bien que la surfaced’élevage bénéficie d’une vitesse d’air moyenne de l’ordre de 1 m/s avecun minimum de 0,8 m/s en tous points.

Possible sous réserve d’unrenouvellement d’air minimum

Brasseurs 6 x 700 € 4 200 €

2,5 € / m2 3 000 €

4 € / m2 (Groupe haute 4 800 €pression, couronnes, ...)

6 € / m2 7 200 €

Configuration initiale

Adaptation

Portes et portails

Trappes et lanterneau ou rideaux

Renouvellement

Vitesses d’air

Refroidissement

Coût indicatif de l’équipement (*)

(*) Coût indicatif en € HT pour un bâtiment de 1200 m2

Brasseurs horizontaux avec plaque diffuseuse

■ Figure 19 - Bâtiment statique - mise enplace de brasseurs horizontaux avec plaquediffuseuse

80 m

Brasseurs horizontaux avec plaque diffuseuse

15 m

1 m

Exemple : bâtiment de 1200 m2

6 brasseurs de 20 000 m3/h

Sans brassage

Avec brassage et sans refroidissement

Avec brassage et si renouvellement d’air suffisant

Avec brassage et si renouvellement d’air suffisant

Avec brassage et si renouvellement d’air suffisant

ou ou

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 27 - Niveau de performance du bâtiment en fonction du climat extérieur et du niveau d'équipement en production de poulets (*)

(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Mauvaises Très mauvaises Très mauvaises Très mauvaises

Moyennes Très mauvaises Très mauvaises Très mauvaises

Bonnes Très mauvaises Moyennes Très mauvaises

Très bonnes Mauvaises Moyennes Très mauvaises

Très bonnes Mauvaises Moyennes Très mauvaises

Le brasseur horizontal avec plaque diffuseusepeut lui aussi être équipé d'une couronne debrumisation

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Tableau 29 - Caractéristiques de la configuration “brasseurs verticaux oscillants”

Bâtiment statique à extraction haute (lanterneau) ou ventilationtransversale (type “Louisiane”) de 1200 m2

3 brasseurs verticaux de 40 000 m3/h

Fermés ou ouverts (à partir de 30 °C de température intérieure et enfonction du renouvellement d’air obtenu dans le bâtiment)

Conserver le fonctionnement habituel de la ventilation.

Il doit être assuré par les organes habituels : lanterneau, trappesd’entrées ; rideaux ; le cas échéant additionnés des portes et portails sinécessaire

Elles sont obtenues à l’aide des brasseurs, vérifiez bien que les animauxpuissent bénéficier d’une vitesse d’air moyenne de l’ordre de 1 m/s. Comptetenu des chargements beaucoup plus faibles en volailles reproductricesqu’en production de chair, la production de chaleur interne sera beaucoupplus faible et les animaux seront moins tassés ce qui facilitera leurventilation. Par contre, les pondoirs seront des obstacles supplémentairesà la bonne diffusion de l’air sur les animaux. L'utilisation de brasseursverticaux oscillants devrait encore améliorer la circulation de l'air.

Possible sous réserve d’un renouvellement d’air minimum

Brasseurs 3 x 600 € 1 800 €

3 € / m2 3 600 €

Configuration initiale

Adaptation

Portes et portails

Trappes et lanterneau ou rideaux

Renouvellement

Vitesses d’air

Refroidissement

Coût indicatif de l’équipement (*)

(*) Coût indicatif en € HT pour un bâtiment de 1200 m2

Brasseurs verticaux - exemple en poules reproductrices avec pondoirs à ramassage manuel

■ Figure 20 - Bâtiment “statique” équipé debrasseurs

12 m

1 m

100 m

Brasseurs suspendus ou sur supports

30 m. maxi

Pondoirs

Portail opposé au local technique

Sans brassage

Avec brassage et sans refroidissement

Avec brassage et si renouvellement d’air suffisant

Avec brassage et si renouvellement d’air suffisant

Avec brassage et si renouvellement d’air suffisant

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 28 - Niveau de performance du bâtiment en fonction du climat extérieur et du niveau d'équipement en production de dindes (*)

(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Moyennes Très mauvaises Très mauvaises Très mauvaises

Moyennes Mauvaises Moyennes Très mauvaises

Bonnes Mauvaises Moyennes Très mauvaises

Très bonnes Moyennes Moyennes Mauvaises

Très bonnes Moyennes Moyennes Mauvaises

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3.1.2. Utilisation d'extracteursVoici quelques-unes unes des installationsavec extracteurs qui peuvent être propo-sées comme solution dans le cas de bâti-ments statiques. Attention, dès lors quel'on utilise des ventilateurs pour assurerle renouvellement d'air, le bâtiment dis-posera des mêmes contraintes que lesbâtiments dynamiques (dépendanceénergétique, réglementation, ...) et il fau-dra donc le considérer comme tel.

Mise en place d'extracteurs ou turbinesen pignon

Elles peuvent être disposées en pignon,voire fixées dans un cadre à la place duportail, le fonctionnement du bâtiments'effectue alors par ventilation longitudi-nale en admettant l’air par les ouvrants(trappes ou rideaux) sur 1/3 à 1/2 de lalongueur du bâtiment côté opposé auxextracteurs. Concrètement, il s’agit de lapremière portion d’ouvrant régulée.

La mise en route et l'arrêt des turbinespeuvent être effectués manuellement enfonction du niveau des températures àl'intérieur du bâtiment. Ce type d'équi-pement peut être utilisé pour des bâti-ments statiques avec extraction par lan-terneau ou pour des bâtiments statiquesavec ventilation transversale (type"Louisiane"). Il est nécessaire d'obtenirune relativement bonne étanchéité surle reste des ouvrants (trappes, lanter-neau, rideau,...). De cette étanchéitédépendra la vitesse d'air obtenue dans lazone de vie des animaux. Dans cetteconfiguration c'est la section du bâtimentet la vitesse d'air à obtenir qui guide lechoix de la capacité d'extraction à instal-

ler et non le poids d’animaux présentsdans le bâtiment.

Attention,si l'utilisation d'extracteursest retenue pour prévenir le coup dechaleur, il est nécessaire d'habituer lesanimaux à leur fonctionnement. Il nefaudra pas attendre “le coup de chaud”pour mettre en route les extracteurs, cequi risque de provoquer un stress et unmouvement de panique chez les volailles.Au contraire, on commencera à habituerles animaux aux bruits générés par lesventilateurs à partir de 20 à 25 jours. Lorsde ces séances d'habituation, on veilleraà ne pas provoquer de vitesses d'air tropimportantes si les animaux sont jeunesou (et) la température extérieureinsuffisante.

Attention, l'utilisation de cetteconfiguration par fortes chaleurspermet de privilégier les vitesses d'airet par conséquent de ramener latempérature effectivement vécue parles volailles à des niveaux plus prochesde leurs besoins. De plus, l'entretien desvitesses d'air favorise l'évacuation desgaz produits par la litière. Cependant,en période froide ou (et) en démarragede lot, les conséquences sur lesanimaux peuvent-être catastrophiques.C'est pourquoi, il convient de la réserveruniquement pour la période chaude,sauf si la configuration a été aussiprévue pour l'utilisation hors de cecontexte. C'est à dire avec notammentun étagement des débits desventilateurs adapté aux démarrages etune régulation qui permette de gérerles petits et les gros débits aussi bienaux entrées d'air qu'au niveau desventilateurs.

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 29 - Niveau de performance du bâtiment en poules reproductrices (*)

Sans brassage

Avec brassage et sans refroidissement

Avec brassage et

si renouvellement d’air suffisant(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Moyennes Très mauvaises Très mauvaises Très mauvaises

Bonnes Moyennes Mauvaises Très mauvaises

Très bonnes Moyennes Moyennes Mauvaises

La ventilation longitudinale offre l'avantage de créer des vitesses d'airrelativement homogènes et un renouvellement de l'air

La “dynamisation” d'un bâtiment nécessite une réflexion préalable

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Tableau 30 - Caractéristiques de la configuration “ventilation tunnel” en volailles de chair

Bâtiment statique à extraction haute (lanterneau) ou ventilationtransversale (type “Louisiane”) de 1200 m2

6 extracteurs de 40 000 m3/h (débit théorique) en pignon.

Fermés (excepté si l’entrée d’air se fait par le portail opposé aux ventilateurs)

Ouverture des trappes ou des rideaux sur 1/3 ou la 1/2 de la longueur surles cotés opposés aux ventilateurs (excepté si l’entrée d’air se fait par leportail opposé aux ventilateurs)

Le renouvellement d’air est assuré par les extracteurs. En cas d’utilisationd’un dispositif de refroidissement, il conviendra d’adapter le niveau derenouvellement et les vitesses d’air aux exigences des animaux et auxconditions climatiques.

Elles sont obtenues à l’aide des extracteurs, vérifiez bien qu’au moment despics de chaleur la surface d’élevage puisse bénéficier d’une vitesse d’airmoyenne de l’ordre de 1 m/s (voire plus) avec un minimum de 0,8 m/s entous points. Ces vitesses d’air devront être modulées en fonction du stadephysiologique de l’animal et des conditions de température. S’assurerd’obtenir des vitesses d’air suffisantes sous les trappes et au niveau dupignon opposé aux extracteurs.

Extracteurs 6 x 800 € 4 800 €

2 € / m2 2 400 €

2,5 € / m2 (Groupe haute 4 800 €pression, couronnes, ...)

6 € / m2 7 200 €

6 € / m2 7 200 €

Configuration initiale

Adaptation

Portes et portails

Trappes et lanterneau ou rideaux

Renouvellement

Vitesses d’air

Refroidissement

Coût indicatif de l’équipement (*)

(*) Coût indicatif en € HT pour un bâtiment de 1200 m2

Mise en place d'extracteurs en pignon

■ Figure 21 - Bâtiment statique

15 m

80 m

6 turbines de 40 000 m3/h théorique soit 240 000 m3/h théoriquesou 192 000 m3/h réels

Ouverture des trappes ou des rideaux sur la première portion régulée (coté opposé aux turbines)Fermeture des autres trappes ou rideaux, du lanterneau et du portail.

ou ou ou

Procéder aux essais de réglage avant l'été

Faible dépression d'utilisation (de l'ordre de 20 à 30 Pascals)

exemple :Bâtiment de 1200 m2

Section de 50 m2

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 31 - Niveau de performance du bâtiment en fonction du climat extérieur et du niveau d'équipement en production de poulets (*)

Avec brassage et sans refroidissement

(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Moyennes Très mauvaises Très mauvaises Très mauvaises

Bonnes Mauvaises Mauvaises Très mauvaises

Bonnes Moyennes Moyennes Très mauvaises

Bonnes Bonnes Moyennes Moyennes

Très bonnes Bonnes Bonnes Moyennes

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Mise en place d'extracteurs ou turbinesen long pan

L'utilisation de cette technique entraînedans la majorité des cas une pose défini-tive des extracteurs ou des turbines. Cecinécessite de pouvoir obtenir une trèsbonne étanchéité au niveau des ventila-teurs lorsqu'ils ne fonctionnent pas(notamment en période hivernale). Lechoix du débit réel d'extraction à installersera déterminé par la plus grande desdeux valeurs entre un minimum de160 m3/heure/m2 ou un débit réel de

5 m3/h/kg de poids vif pour le chargementmaximum prévu.

Par exemple un bâtiment de 1200 m2 severra doté d’une ventilation de192 000 m3/h (160 x 1 200 m2) si le char-gement maximum prévu est d’environ30 kg/m2. A l’inverse on installera un débitde ventilation de 210 000 m3/h pour unchargement de 35 kg/m2 (35 x 5 x1200 m2).

Dans cette configuration le réglage dubâtiment sera l'une des conditions du suc-cès pour obtenir des vitesses d'air suffi-

santes en tout point au niveau des ani-maux.

Avec ce système, il est souhaitable de pré-lever l'air entrant du côté le plus frais(côté nord) il est ainsi possible de gagnerles premiers degrés. Attention, il n'est pastoujours possible d'adapter des turbinesde 40 000 m3/h sous les volets d'entréesd'air existants (bien vérifier les possibili-tés d'adaptation avant d'opter pour cetteconfiguration).

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 32 - Niveau de performance du bâtiment en fonction du climat extérieur et du niveau d'équipement en production de dindes (*)

Avec brassage et sans refroidissement

(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Bonnes Mauvaises Mauvaises Très mauvaises

Bonnes Moyennes Moyennes Moyennes

Très bonnes Moyennes Bonnes Moyennes

Très bonnes Bonnes Bonnes Moyennes

Très bonnes Bonnes Bonnes Moyennes

Dans tous les cas, procéder aux essais de réglage avant l'été, ceci permettrade ne pas tâtonner au moment crucial

Bâtiments dynamiques à extraction haute : il arrive souvent que lescheminées soient mal dimensionnées et réduisent les débits de ventilation

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Tableau 33 - Caractéristiques de la configuration “extraction monolatérale” en volailles de chair

Bâtiment statique à extraction haute (lanterneau) de 1200 m2

Elle consiste au passage du bâtiment en extraction monolatérale.L’adaptation peut-être utilisée uniquement pour la gestion des fins delots et notamment en été. Dans ce cas elle peut consister en la mise enplace de 6 extracteurs de 40 000 m3/h (débit théorique) sur un long pan,l’utilisation d’une régulation permettant de commander les trappes et lesventilateurs est alors souhaitable (mais pas indispensable). Lorsqu’il estenvisagé d’utiliser la nouvelle configuration en début de lots et enpériodes froides, il conviendra d’adapter le nombre et l’étagement desdébits des extracteurs en conséquence (par exemple : 4 x 40 000 m3/h +3 x 20 000 m3/h + 2 x 10 000 m3/h). Dans le cadre d’une utilisation pourles démarrages et en périodes froides, la pose d’une régulation estindispensable. Dans tous les cas, la fermeture et l’étanchéité dulanterneau et de la rangée de trappes située sur le long pan où sontplacées les turbines s’avèrent indispensables. Attention, le passage endynamique extraction monolatérale nécessite une très bonne étanchéitédu bâtiment (une étanchéité bonne à moyenne pourra être tolérée pourune utilisation pendant les seules périodes chaudes et les fins de lots).

La plus forte valeur entre 160 m3/h/m2 et 5 m3/h/kg de poids vif.

Fermés.

Ouverture des trappes sur le long pan opposé aux ventilateurs –Lanterneau fermé et étanche

Le renouvellement d’air est assuré par les extracteurs. En cas d’utilisationd’un dispositif de refroidissement, il conviendra d’adapter le niveau derenouvellement et les vitesses d’air aux exigences des animaux et auxconditions climatiques.

Elles sont obtenues à l’aide des extracteurs, vérifiez bien qu’au moment despics de chaleur la surface d’élevage puisse bénéficier d’une vitesse d’airmoyenne de l’ordre de 1 m/s (voire plus) avec un minimum de 0,7 à 0,8 m/sen tous points. Ces vitesses d’air devront être modulées en fonction dustade physiologique de l’animal et des conditions de température.

Si utilisation 6 x 40 000 m3/h et estivale volets anti-retour et 4 200 €et fins de lots volets d'étanchéité

Extracteurs 2 x de 10 000 m3/h à 650 €Si utilisation 3 x de 10 000 m3/h à 750 €continue 4 x de 40 000 m3/h à 800 € 6 750 €

(tous équipés de volet anti retour et volets)

Régulation 2 € / m2 2 400 €

2 € / m2 2 400 €

2,5 € / m2 4 800 €

6 € / m2 7 200 €

6 € / m2 7 200 €

Configuration initiale

Adaptation(ici calculs faits sur la base de 160 m3/h/m2)

Renouvellement d’air

Portes et portails

Trappes

Renouvellement

Vitesses d’air

Refroidissement

Coût indicatif de l’équipement (*)

(*) Coût indicatif en € HT pour un bâtiment de 1200 m2

Mise en place d'extracteurs ou turbines en long pan

■ Figure 22 - Bâtiment statique aveclanterneau - (cas de l’utilisationuniquement en périodes chaudes et en fin de lot).

80 m

15 m

6 turbines de 40 000 m3/h théorique soit 240 000 m3/h théoriquesou 192 000 m3/h réels

ou ou ou

Procéder aux essais de réglage avant l'été.

Dépression d'utilisation en période chaude : de l'ordre de 20 à 30 pascals

Exemple :Bâtiment de 1200 m2

(ici base 160 m3/m2/h de débit réel)

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3.2. Bâtiments dynamiquesDans les bâtiments à ventilation dyna-mique, les problèmes rencontrés sont sur-tout des problèmes de sous-capacité deventilation, cette sous-capacité est due àun mauvais dimensionnement de l'ins-tallation d'origine et (ou) à un vieillisse-ment des matériels utilisés. Il est alorspossible de compléter les équipementsexistants à l'aide de nouveaux ventila-teurs. Il conviendra de s'assurer que lesactions des ventilateurs ainsi rajoutés nes'opposent pas. Après ces rajouts, il fau-dra veiller au bon réglage du bâtiment,celui-ci devra permettre d'obtenir lesvitesses d'air souhaitées au niveau desanimaux en tout point du bâtiment.

Pour déterminer les débits réels de venti-lation à installer en bâtiments dyna-miques, nous prendrons la plus fortevaleur entre 160 m3/h/m2 et 5 m3/h/kg de

poids vif appliqué au chargement maxi-mum. Les débits maximum ne sont pastoujours utilisés, notamment lorsqu’unsystème de refroidissement est utilisé.Ces débits maxi représentent toutefois ungros intérêt aux moments ou l’utilisationdu refroidissement s’avère impossible(panne du système, temps chaud et très

humide, au moment des enlèvements,...).

Pour refroidir l’air entrant de 40 °C et 25 %vers 30 °C et 70 % il faudra vaporiser de 1à 1,8 kg eau/h/m2 selon le chargementpour refroidir. Ce qui représente entre 0,5et 3 m3/h pour un bâtiment. Il convient des’assurer en période chaude que la quan-tité d’eau prévue s’évapore effectivement.

Tableau 35 - Débits réels à installer(en m3/h) en fonction de la taille du bâtiment et du chargementmaximum du bâtiment (base 5 m3/h/kg de poids vif)

135 108 000 135 000 162 000 202 500

150 120 000 150 000 180 000 225 000

165 132 000 165 000 198 000 247 500

180 144 000 180 000 216 000 270 000

195 156 000 195 000 234 000 292 500

210 168 000 210 000 252 000 315 000

225 180 000 225 000 270 000 337 500

240 192 000 240 000 288 000 360 000

255 204 000 255 000 306 000 382 500

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Chargement par m2 pour 800 m2 pour 1000 m2 pour 1200 m2 pour 1500 m2

(Kg/m_)

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 33 - Niveau de performance du bâtiment en fonction du climat extérieur et du niveau d'équipement en production de poulets (*)

Sans refroidissement

(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Moyennes Très mauvaises Très mauvaises Très mauvaises

Bonnes Mauvaises Mauvaises Très mauvaises

Bonnes Moyennes Moyennes Très mauvaises

Bonnes Bonnes Moyennes Moyennes

Très bonnes Bonnes Bonnes Moyennes

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 34 - Niveau de performance du bâtiment en fonction du climat extérieur et du niveau d'équipement en production de dindes (*)

Sans refroidissement

(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Bonnes Mauvaises Mauvaises Très mauvaises

Bonnes Moyennes Moyennes Moyennes

Très bonnes Moyennes Bonnes Moyennes

Très bonnes Bonnes Bonnes Moyennes

Très bonnes Bonnes Bonnes Moyennes

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Dans certains bâtiments dynamiques, compte tenu des circuits d'air, il peut être intéressant, voire impératif de disposer undéflecteur dans la veine d'air de façon à rabattre celle-ci (ou une partie de celle-ci) pour ventiler une zone spécifique ou pourobtenir les circuits d'air recherchés.

Tableau 36 - Caractéristiques de la configuration “dynamique extraction haute” en volailles de chair

Bâtiment dynamique à extraction haute de 1020 m2

Mise en place de 2 extracteurs supplémentaires au niveau des pignons du bâtiment

La plus forte valeur entre 160 m3/h/m2 et 5 m3/h/kg de poids vif.

Fermés

Utiliser une dépression de l’ordre de 20 à 30 pascals pour le réglage destrappes de façon à obtenir les circuits d’air souhaités et des vitesses d’airsuffisantes en tous points (notamment sous les trappes). Attention lesvitesses d’air doivent tenir compte de l’âge des animaux et de latempérature de la veine d’air.

Le renouvellement d’air est assuré par les extracteurs. En cas d’utilisationd’un dispositif de refroidissement, il conviendra d’adapter le niveau derenouvellement et les vitesses d’air aux exigences des animaux et auxconditions climatiques.

Elles sont obtenues à l’aide des extracteurs, vérifiez bien qu’au momentdes pics de chaleur la surface d’élevage puisse bénéficier d’une vitessed’air moyenne de l’ordre de 1 m/s (voire plus) avec un minimum 0,8 m/sen tous points. Ces vitesses d’air devront être modulées en fonction dustade physiologique de l’animal et des conditions de température.

Extracteurs 2 x 800 € 4 200 €

2 € / m2 2 040 €

2,5 € / m2 2 550 €

6 € / m2 6 120 €

4 € / m2 4 080 €

Configuration initiale

Extracteurs

Renouvellement d’air

Portes et portails

Trappes

Renouvellement

Vitesses d’air

Refroidissement

Coût indicatif de l’équipement (*)

(*) Coût indicatif en € HT pour un bâtiment de 1200 m2

Dynamique extraction haute

■ Figure 23 - Bâtiment dynamique àextraction haute - ajout d'extracteurs outurbines en pignon

68 m

15 m

Origine : 10 ventilateurs de 12 000 m3/h soit 120 000 m3/h théoriques

Ajout de 2 extracteurs de 40 000 m3/h théoriques soit au total 200 000 m3/h théoriques ou environ 160 000 m3/h réels ou ou ou

Procéder aux essais de réglage avant l'été.

Exemple :Bâtiment de 1200 m2

(ici base 160 m3/m2/h de débit réel)

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 37 - Niveau de performance du bâtiment en fonction du climat extérieur et du niveau d'équipement en production de poulets (*)

Sans refroidissement

(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Moyennes Très mauvaises Très mauvaises Très mauvaises

Bonnes Mauvaises Mauvaises Très mauvaises

Bonnes Moyennes Moyennes Très mauvaises

Bonnes Bonnes Moyennes Moyennes

Très bonnes Bonnes Bonnes Moyennes

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 38 - Niveau de performance du bâtiment en fonction du climat extérieur et du niveau d'équipement en production de dindes (*)

Sans refroidissement

(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Bonnes Mauvaises Mauvaises Très mauvaises

Bonnes Moyennes Moyennes Très Mauvaise

Très bonnes Moyennes Bonnes Très Mauvaise

Très bonnes Bonnes Bonnes Moyennes

Très bonnes Bonnes Bonnes Moyennes

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Bâtiment type “Colorado” : comme pour tous les bâtiments un bon réglage des circuits d'air estnécessaire

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Tableau 39 - Caractéristiques de la configuration “extraction monolatérale basse” en volailles de chair

Bâtiment dynamique à extraction monolatérale basse de 1200 m2

2 x 10 000 m3/h 3 x 20 000 m3/h 4 x 40 000 m3/h

La plus forte valeur entre 160 m3/h/m2 et 5 m3/h/kg de poids vif.

Fermés

Utiliser une dépression de l’ordre de 20 à 30 pascals (en fonction del'étanchéité) pour le réglage des trappes de façon à obtenir les circuitsd’air souhaités et des vitesses d’air suffisantes en tous points. Attentionles vitesses d’air doivent tenir compte de l’âge des animaux et de latempérature de la veine d’air.

Le renouvellement d’air est assuré par les extracteurs. En cas d’utilisationd’un dispositif de refroidissement, il conviendra d’adapter le niveau derenouvellement et les vitesses d’air aux exigences des animaux et auxconditions climatiques.

Elles sont obtenues à l’aide des extracteurs, vérifiez bien qu’au momentdes pics de chaleur la surface d’élevage puisse bénéficier d’une vitessed’air moyenne de l’ordre de 1 m/s (voire plus) avec un minimum de 0,7 à0,8 m/s en tous points. Ces vitesses d’air devront être modulées enfonction du stade physiologique de l’animal et des conditions detempérature.Le dispositif de refroidissement sera placé dans la veine d'air.

2 € / m2 2 040 €

2,5 € / m2 2 550 €

6 € / m2 6 120 €

Configuration initiale

Extracteurs

Renouvellement d’air

Portes et portails

Trappes

Renouvellement

Vitesses d’air

Refroidissement

Coût indicatif de l’équipement (*)

(*) Coût indicatif en € HT pour un bâtiment de 1200 m2

Dynamique extraction monolatérale (type “Colorado”)

■ Figure 24 - Bâtiment dynamique àextraction monolatérale basse

80 m

15 m

6 turbines de 40 000 m3/h théorique soit 240 000 m3/h théoriquesou 192 000 m3/h réels

ou ou

Procéder aux essais de réglage avant l'été.

Exemple :Bâtiment de 1200 m2

(ici base 160 m3/m2/h de débit réel)

(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 40 - Niveau de performance du bâtiment en fonction du climat extérieur et du niveau d'équipement en production de poulets (*)

Sans refroidissement Moyennes Mauvaises Très mauvaises Très mauvaises

Bonnes Mauvaises Mauvaises Très mauvaises

Bonnes Moyennes Moyennes Très mauvaises

Bonnes Bonnes Moyennes Moyennes

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(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Bâtiment type “Britannia”

Phot

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ipôl

e Fo

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ion

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 41 - Niveau de performance du bâtiment en fonction du climat extérieur et du niveau d'équipement en production de dindes (*)

Sans refroidissement Bonnes Mauvaises Mauvaises Très mauvaises

Bonnes Moyennes Moyennes Très Mauvaises

Très bonnes Moyennes Bonnes Mauvaises

Très bonnes Bonnes Bonnes Moyennes

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Dynamique extraction bi latérale basse (type “Britannia”)

■ Figure 25 - Bâtiment dynamique àextraction bilatérale basse type“Britannia”

80 m

Ventilateurs :4 de 10 000 m3/h2 de 20 000 m3/h4 de 40 000 m3/hsoit 240 000 m3/h théoriquesou 192 000 m3/h réels

Procéder aux essais de réglage avant l'été.

Exemple :Bâtiment de 1200 m2

(ici base 160 m3/m2/h de débit réel)

Tableau 42 - Caractéristiques de la configuration “extraction bi latérale basse” en volailles de chair

Bâtiment dynamique à extraction monolatérale basse de 1200 m2

4 x 10 000 m3/h 2 x 20 000 m3/h 4 x 40 000 m3/h

La plus forte valeur entre 160 m3/h/m2 et 5 m3/h/kg de poids vif.

Fermés

Utiliser une dépression de l’ordre de 30 à 35 pascals pour le réglage destrappes de façon à obtenir les circuits d’air souhaités et des vitesses d’airsuffisantes en tous points. Attention les vitesses d’air doivent tenircompte de l’âge des animaux et de la température de la veine d’air. Comptetenu du fonctionnement particulier de ce type de bâtiment (entrée d’air enfaîtage et extraction au niveau des longs pans), il faut veiller à la bonneisolation des caissons d’entrée d’air qui risque de générer une élévation detempérature de la veine d’air avant son introduction dans le bâtiment.L’utilisation d’un dispositif de refroidissement de l’air au niveau du caissond’entrée d’air ou en sortie est souhaitable.

Le renouvellement d’air est assuré par les extracteurs. En cas d’utilisationd’un dispositif de refroidissement, il conviendra d’adapter le niveau derenouvellement et les vitesses d’air aux exigences des animaux et auxconditions climatiques.

Elles sont obtenues à l’aide des extracteurs, vérifiez bien qu’au momentdes pics de chaleur la surface d’élevage puisse bénéficier d’une vitessed’air moyenne de l’ordre de 1 m/s (voire plus) avec un minimum de 0,7 à0,8 m/s en tous points. Ces vitesses d’air devront être modulées enfonction du stade physiologique de l’animal et des conditions detempérature.

2 € / m2 2 040 €

2,5 € / m2 2 550 €

6 € / m2 6 120 €

Configuration initiale

Extracteurs

Renouvellement d’air

Portes et portails

Trappes

Renouvellement

Vitesses d’air

Refroidissement

Coût indicatif de l’équipement (*)

(*) Coût indicatif en € HT pour un bâtiment de 1200 m2

au niveau des caissons d'entrée ou (et) ou

(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 43 - Niveau de performance du bâtiment en fonction du climat extérieur et du niveau d'équipement en production de poulets (*)

Sans refroidissement Moyennes Mauvaises Très mauvaises Très mauvaises

Bonnes Mauvaises Mauvaises Très mauvaises

Bonnes Moyennes Moyennes Très mauvaises

Bonnes Bonnes Moyennes Moyennes

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(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 44 - Niveau de performance du bâtiment en fonction du climat extérieur et du niveau d'équipement en production de dindes (*)

Sans refroidissement Bonnes Mauvaises Mauvaises Très mauvaises

Bonnes Moyennes Moyennes Très Mauvaises

Très bonnes Moyennes Bonnes Mauvaises

Très bonnes Bonnes Bonnes Moyennes

L'anémomètre, un instrument très utile pour mesurer les vitesses d'air

Utilisation d'un système de refroidissement sous les volets d'admissionen “Britannia”

L’environnement du bâtiment n'est pas à négliger pour gagner quelquesdegrès

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Dynamique en extraction monolatérale (bâtiment de production d'œufs de consommation)

■ Figure 26 - Bâtiment dynamique àextraction monolatérale type “Colorado”

80 m

15 m

16 turbines de 40 000 m3/h théorique soit 640 000 m3/h théoriquesou 512 000 m3/h réels

Procéder aux essais de réglage avant l'été.

Exemple :Bâtiment de 50 000 poules pondeuses en cages(base 5 m3/h/ kg vif – soit 10 m3/h/place)

Tableau 45 - Caractéristiques de la configuration “extraction monolatérale basse” en pondeusesœufs de consommation

Bâtiment dynamique à extraction monolatérale (type “Colorado”)

On se basera sur une capacité de renouvellement de l’ordre de 5 m3/h/kgde poids vif soit environ 10 m3/h et par place.

En bâtiments dynamiques, surtout conserver les portes et portails bienfermés. Dans le cas contraire, les circuits d’air ne pourraient plus êtreassurés et les risques augmenteraient pour les cages du haut et celles dubas de ne plus avoir de vitesses suffisantes.

Ouverture des trappes sur le long pan opposé aux ventilateurs travaillersur une dépression de l’ordre de 20 à 30 pascals (en fonction del'étanchéité).

Le renouvellement d’air est assuré par les extracteurs. En cas d’utilisationd’un dispositif de refroidissement, il conviendra d’adapter le niveau derenouvellement et les vitesses d’air aux conditions climatiques.

Elles sont obtenues à l’aide des extracteurs, vérifiez bien qu’au momentdes pics de chaleur les animaux puissent bénéficier de vitesses d’air del’ordre de 1 m/s (voire plus) avec un minimum de 0,7 à 0,8 m/s en touspoints. Ces vitesses d’air devront être modulées en fonction desconditions de température.

Configuration initiale

Renouvellement d’air

Portes et portails

Trappes

Renouvellement

Vitesses d’air

Refroidissement

Coût indicatif de l’équipement (*)

(*) Coût indicatif en € HT pour un bâtiment de 1200 m2

ou ou ou

Compte-tenu de la variabilité importante des den-sités ramenées au m2 de bâtiment et de l'inci-dence de ces densités sur les besoins en équi-pements, nous vous invitons à consulter lesfournisseurs d'équipements et de leur demanderde réaliser une étude personnalisée

(*) Sous réserve d’une bonne gestion de l’élevage, du bâtiment et d’une absence de défauts majeurs sur le bâtiment

Climat extérieur Température 30 °C 30 °C 35 °C 40 °C

Hygrométrie 40 % 60 % 30 % 25 %

Enthalpie extérieure correspondante 57 kJ/ kg d’air sec 71 kJ/ kg d’air sec 62 kJ/ kg d’air sec 70 kJ/ kg d’air sec

Tableau 46 - Niveau de performance du bâtiment en production d’œufs de consommation (*)

Avec brassage et sans refroidissement Moyennes Très mauvaises Très mauvaises Très mauvaises

Bonnes Mauvaises Mauvaises Très mauvaises

Bonnes Moyennes Moyennes Très mauvaises

Bonnes Bonnes Moyennes Moyennes

Très bonnes Bonnes Bonnes Moyennes

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3.3. Régulation de labrumisation sur latempérature

Sur la base du dimensionnement suivant...

- Surface de bâtiment (dynamique) :1 000 m2

- Renouvellement d’air théorique :200 000 m3/h ou 160 000 m3/h de débitréel

- Capacité de refroidissement : 40 busesde 16 l/h

... voici quelques préconisations en termede régulation d’un système de brumisa-tion sur la température.

En période de très forte chaleur (sur labase des conditions climatiques rencon-trées dans les Pays de la Loire en août2003), ce système parvient à conserverune température intérieure maximum de32° C pour des poulets de plus de 25 jours

en réduisant le débit de ventilation lorsde l'utilisation de la brumisation. Il faudraitdisposer d’un dimensionnement encoreplus important si l'on souhaite obtenir desconditions de température intérieure plusfaible ou si les conditions climatiquesdevenaient encore plus défavorables(enthalpie très élevée).

Il existe des dispositifs permettant deréguler la brumisation sur l’hygrométrie.Ces derniers laissent généralement lapossibilité de réguler également sur latempérature, ce que nous conseillons ici.

Nous avons repris dans le tableau 47l'exemple d'une régulation sur laquelle ladurée de marche doit être modifiée en fonc-tion de la durée du cycle. Sur les dernièresgénérations de régulation, la tendance estd'avoir une durée de fonctionnement fixeet de régler la durée du cycle. Le principede régulation doit toutefois rester le même

: il convient de modifier la durée du cycleselon le volume du bâtiment.

Attention, il est fortement déconseillé dedescendre en dessous d'une durée mini-mum de fonctionnement à chaque miseen route (de l'ordre de 7 à 10 secondes).En dessous de ces valeurs, les consom-mations électriques sont accrues, le maté-riel risque de souffrir compte tenu d'unéchauffement plus important.

Il est souhaitable de réduire les débits derenouvellement lorsque la brumisationest en fonctionnement de façon à opti-miser l'efficacité du refroidissement. Pourobtenir ce résultat, il est nécessaire dedécaler l'enclenchement du ou des der-niers groupes de ventilateurs de quelquesdegrés vers le haut. Si le décalage degroupes isolés de ventilateurs n'est paspossible, la plage de ventilation pourraêtre élargie.

< 30 5 brumisation non déclenchée30 (TC) (1) 4 10

< 25 < 55 32 3 30 19 7034 3 28

> 34 3 dimensionnement insuffisant

< 28 5 brumisation non déclenchée28 (TC) (1) 4 10

> 25 > 55 30 3 30 19 7532 3 28

>32 3 dimensionnement insuffisant

< 26 5 brumisation non déclenchéeAbattage Abattage 26 (TC) (1) 4 10

– – 28 3 30 19 805 j 5 j 30 3 28

>30 3 dimensionnement insuffisant

< 30 5 brumisation non déclenchée30 (TC) (1) 4 5

< 25 < 55 32 3 15 9 7034 3 13

> 34 3 dimensionnement insuffisant

< 28 5 brumisation non déclenchée28 (TC) (1) 4 5

> 25 > 55 30 3 15 9 7532 3 13

>32 3 dimensionnement insuffisant

< 26 5 brumisation non déclenchéeAbattage Abattage 26 (TC) (1) 4 5

– – 28 3 15 11 805 j 5 j 30 3 13

>30 3 dimensionnement insuffisant

Volume Poulets âge Dindes âge Température Débit de Temps de Temps de Consignedu bâtiment (en jours) (en jours) intérieure ventilation réel Cycle total fonctionnement supérieure

(en °C) (en m3/h/kg (en s) (en s) d’hygrométrie (2)

de poids vif) (en %)

Tableau 47 - Exemple de régulation d'ambiance avec un bâtiment “dynamique” équipé d'un système de brumisation

Élevé (3500 m3)

Faible(3000 m3)

(1) TC : Température de consigne conseillée du système de refroidissement. Au-delà de la TC, le système se déclenche et en deçà, il se coupe.

(2) CSH : Consigne supérieure d’hygrométrie. Au-delà de la CSH, le système de brumisation se coupe.

Débit de ventilation réel : Débit d’air réel conseillé. En cas d’utilisation d’un système de brumisation, il convient de limiter le renouvellement d’air pour avoir moins d’air à refroidir et conserver une

marge en terme de capacité de ventilation en cas d’hygrométrie trop élevée.

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4. Synthèse de laconduite à tenir

Lors d'une journée à risques, comme tousles autres jours, l'observation du com-portement des animaux reste un bonguide sur la conduite à tenir.

Voici un rappel des principales opérationsà réaliser un jour de coup de chaleurannoncé.

La veille au soir :

• consulter les prévisions météorologiquespour le lendemain (cf. page 36 Chapitre4 - 1 Alerte météo), si une journée à fortetempérature est annoncée, prendre lesprécautions nécessaires à savoir :

Tout au long de la journée :

• vérifier régulièrement la températurede l'eau d'abreuvement et la maintenirdans la mesure du possible en dessousde 20 °C ;

• vérifier régulièrement le bon fonction-nement des équipements.

Le matin :

• ramasser les animaux morts durant lanuit ;

• pratiquer la mise à jeun (cf. page 37Chapitre 4 - 2.2.1 La mise à jeun : unetechnique efficace, en respectantquelques règles);

• si la litière est humide et croûtée,épandre un acidifiant pour limiter lesémissions d'ammoniac (cf. page 36Chapitre 4 - 2.1 Conduite de la litière) ;

• vérifier le débit d'abreuvement (cf.page 38 Chapitre 4 - 2.3 L'abreuvement(consommation et qualité de l'eau)) ;

• en l'absence de régulation automatique,enclencher progressivement les venti-lateurs et (ou) les brasseurs en fonc-tion de la température dans le bâtiment ;

• contrôler la mise en marche du systèmede refroidissement lorsque la tempéra-ture atteint la consigne d'enclenche-ment (ou l'enclencher si sa mise enroute est manuelle - aspersion).

Dans la soirée :

• lorsque la température a commencé àbaisser de plusieurs degrés à l'intérieurdu bâtiment, ré-alimenter les animaux ;

• lorsque la température le permet, arrê-ter le système de refroidissement (sison arrêt est manuel) ;

• en l'absence de régulation automatique,couper progressivement les brasseurset les extracteurs pour ajuster le débitde ventilation et les vitesses d'air auxbesoins des animaux.

Pendant la nuit :

• en volailles de chair : maintenir lalumière en permanence pour permettreaux animaux de se ré-alimenter ;

• rechercher des températures deconsignes de l'ordre de 17 à 20 °C aprèsemplumement (en fonction de l'âge desanimaux) avec des vitesses d'air del'ordre de 0,3 m/s.

5. Les pratiques àrisque etinterventionsinutiles

Il n’est pas inutile de récapituler les prin-cipales pratiques à éviter en périodechaude :

• Ne pas déplacer les pompiers pourarroser la toiture : cette pratique, sou-vent réalisée en désespoir de causen'abaisse que très faiblement la tem-pérature dans le bâtiment pour une iso-lation “normale”. Cet arrosage peut êtreà l'origine d'une stagnation d'eau en péri-phérie immédiate du bâtiment. Lesconséquences peuvent être une remon-tée par capillarité à l'intérieur du bâti-ment provoquant une fermentation dela litière et donc une élévation de tem-pérature, des productions de gaz nocifs.

• Ne pas utiliser de refroidissement sansl'assurance d'un renouvellement d’airsuffisant : pour éviter le risque impor-tant d’augmentation de l’hygrométrieintérieure en cas d’utilisation d’un sys-tème de refroidissement, il convientd’apporter un renouvellement minimum(au moins 3 m3/h/kg de poids vif en bâti-ments dynamiques). En bâtiments sta-tiques, le dimensionnement desouvrants est très souvent insuffisanten été (peu de vent). L’installation d’unsystème de refroidissement doit alorsêtre couplée à une augmentation dudimensionnement des ouvrants ou pré-férentiellement à l’installation d’extrac-teurs pour l’été (ventilation tunnel oumono-latérale).

• Proscrire l'ouverture des portes et por-tails en bâtiments dynamiques : cetteopération supprime toute possibilité derégulation du système de ventilation.Les bâtiments ne sont alors plus ensituation de dépression et les circuitsd’air sont modifiés et difficilementgérables.

• Ne pas intervenir dans le bâtiment aucours de la journée : sauf cas de forcemajeure, toute intervention humainedoit être proscrite en journée pour évi-ter de déranger les animaux ce qui pro-voquerait une production supplémen-taire de chaleur et des risques detassage puis d'étouffement.

• Ne pas arroser précocement les ani-maux : excepté lors des deux derniersjours avant le départ vers l’abattoir del’ensemble du lot, l’arrosage des ani-maux est à proscrire afin d’éviter l’aug-mentation trop importante de l’hygro-métrie intérieure et les problèmessanitaires liés à la dégradation très pro-bable de la litière. En dernier ressort,dans les 2 jours précédents le départde l’ensemble du lot, si tous les moyensde préventions ont été épuisés, l'arro-sage des animaux peut-être envisagé.

6. Les trucs et astuceset interventionsutiles

• Pour les bâtiments “dynamisés” (sta-tiques équipés de ventilateurs pour lapériode chaude) et les bâtiments dyna-miques, disposer préférentiellementd’un groupe électrogène en cas de cou-pure électrique (fréquent en été avecles orages), ou d’une génératrice (fonc-tionnant sur tracteur).

• Disposer d'un brasseur ou (et) d'un ven-tilateur d'avance qui permette de com-penser rapidement la défaillance d'unappareil qui tombe en panne (y comprisles week-end et les jours fériés).

• Avoir en stock des pièces détachées depremière urgence de manière à procé-der à une remise en marche rapide dumatériel défectueux (1 courroie de ven-tilateur, quelques têtes de brumisa-teur,...).

• Faire rentrer la fraîcheur dans le(s) bâti-ment(s) pendant la nuit, avant le début

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de la journée. Attention toutefois avecdes jeunes animaux, s'assurer que lestempératures et vitesses d'air obtenuescorrespondent à leurs exigences. Enbâtiments statiques, il est possible d'ou-vrir les portails pour faciliter l'évacua-tion de chaleur et l'introduction d'air plusfrais.

• En dépannage, il est possible d'obtenirun effet rafraîchissant en utilisant unnettoyeur haute pression. Il convientalors de l'équiper de la buse produisantles gouttelettes les plus fines (buse rota-tive par exemple) et de mettre celui-cien marche à l'intérieur du bâtiment, enorientant le jet dans le flux d'air entrant

et en ayant un maximum d'échange entre

l'eau et l'air.

• Fournir une eau fraîche.

• En dernier ressort, dans les 2 jours pré-

cédents le départ de l’ensemble du lot,

l'arrosage des animaux peut-être envi-

sagé.

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Voici quelques recommandations supplé-mentaires sur la conduite à tenir par leséleveurs en cas de sinistre :

• Ne pas pénétrer dans le bâtiment pen-dant le pic de chaleur, attendre lesheures fraîches pour ramasser lesmorts...

• Contacter la société d’équarrissage etpréciser l’étendue des pertes animales.

• Contacter l’organisation de productionafin que l’abattoir puisse connaître leplus rapidement possible l’importancedu manque en approvisionnementprévu, et puisse éventuellement modi-

fier l’heure du ramassage.

• Contacter l’assureur si un contrat a préa-lablement souscrit auprès d’une sociétéspécialisée d’assurance, ou l’organisa-tion de production si une cotisation estversée à une éventuelle caisse “coupdur “.

• Dans tous les cas, il est indispensableque l’éleveur évalue les conséquencesfinancières sur son élevage : les pertesdirectes (sur-mortalité) et les pertesindirectes de type baisse de perfor-mances (IC, poids, saisies et/ou chutede ponte, chute de fertilité...).

• Enfin, il est essentiel d’identifier lescauses d’apparition du problème :

- Vérifier que toutes les mesures pré-ventives ont été prises en amont duproblème (avant la saison chaude) etnotamment, si nécessaire, diagnosti-quer le bâtiment et l’équipement ins-tallé (dimensionnement, cohérenceglobale du système...)

- Vérifier également que toutes les opé-rations de lutte possible ont été assu-rées pendant la période chaude etnotamment vérifier le protocole deréglage des installations.

Que faire en cas de sinistre ?

Références bibliographiquesAMAND G., VALANCONY H., 1996 - Lutter contre le coup de chaleur. Recueilde recommandations. Le coup de chaleur et les paramètres à risques -Sciences et Techniques Avicoles - n° 15, 5-8

AMAND G., VALANCONY H., 1996 - Lutter contre le coup de chaleur. Recueilde recommandations. Gestion de l’élevage - Sciences et TechniquesAvicoles - n° 15, 15-18

AMAND G., VALANCONY H., 1996 - Lutter contre le coup de chaleur. Recueilde recommandations. Le bâtiment et le matériel - Sciences et TechniquesAvicoles - n° 15, 9-14

AMAND G., VALANCONY H., 1996 - Lutter contre le coup de chaleur. Recueilde recommandations. Le bâtiment: mise en application - Sciences etTechniques Avicoles - n° 15, 19-27

BOUGON M., LE MENEC M., LAUNAY M., 1994 - Influence de la températureet de l’alimentation sur les performances des poulets de chair et leursrendements à l’abattage - Sciences et Techniques Avicoles - n° 8, 4-6

BOUGON M., LE MENEC M., BALAINE L., LAUNAY M., 1996 - Influence d’unstress thermique à 5 jours et d’une mise à jeun des poulets, lors d’un coupde chaleur à 37 jours, sur la mortalité - Sciences et Techniques Avicoles -n° 14, 4-11

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BOUVAREL I., FARGEAS E., FERCHAL E., ROFFIDAL L., GUILLAUMIN J.M., deSAINT-JAN B. , TISSERAUD S., 1998- Distribution dans l’eau de boisson deNaHCO3 et de KCl à des poulets de chair en période estivale - Sciences etTechniques Avicoles - n° 24, 15-18

FRANCK Y., 1992 – Les étouffements de volailles en zone chaude. Quellessolutions ? - Sciences et Techniques Avicoles - n° 1, 4-9

FRANCK Y. et col., 1993 - Tests de fiabilité de différents systèmes derefroidissement intérieurs en poulets de chair - Deuxième partie - Scienceset Techniques Avicoles - n° 5, 27-38

FRANCK Y., GERARD A., LE MENEC M., SOULOUMIAC D., ALLARD F., BOU-TALBI O., 1993 - Tests de fiabilité de différents systèmes de refroidisse-ment intérieurs en poulets de chair - Sciences et Techniques Avicoles -n° 4, 13-28

FRANCK Y., 1995 - Analyse des équipements réalisés pour la lutte contreles coups de chaleur en zone méditerranéenne et efficacité pendant l’été1994 - Sciences et Techniques Avicoles - n° 12, 13-16

FRANCK Y., BOUTBALBI O., 1996 - Étude de l’amortissement d’un systèmede refroidissement en poulet de chair : effet de l’augmentation du char-gement en période estivale - Sciences et Techniques Avicoles - n° 14, 21-25

LE MENEC M., VALANCONY H., 1995 - Utilisation des vitesses d’air dans lalutte contre le coup de chaleur - Sciences et Techniques Avicoles - n° 11,28-30

VALANCONY H., BOUGON M., 1997 - Influence de la température d’élevagesur la croissance des dindons en finition - Sciences et Techniques Avicoles -n° 19, 16-20

VALANCONY H., BOUGON M., BALAINE L., 1998 - Reproduction expéri-mentale d’un coup de chaleur sur les dindons âgés de 15 semaines -Sciences et Techniques Avicoles - n° 24, 3-6

VALANCONY H.,BALAINE L., TAVAREZ M., 1999 - Utilisation d’un systèmede brumisation haute pression - Sciences et Techniques Avicoles - n° 27,12-16

SOULOUMIAC D., ROBIN P., 1995 - Maîtrise climatique en période de forteschaleur en bâtiments d'élevage avicole intensifs; travaux de l'unité I.N.R.A.de Bioclimatologie de Rennes : mesures en bâtiments réels de la profes-sion, mesures en élevages expérimentaux contrôlés, recommandationsdimensionnelles. Note pour la réunion professionnelle du 2 novembre,21p.

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ROBIN P., SOULOUMIAC D., DE OLIVEIRA P.A.V., 1998 - Misting systems forpoultry - Dimension and Application. International Environment and PoultryProduction Systems Symposium,Concordia, Brasil, 28-29 October 1998,Communication, 12p

SOULOUMIAC D., 1995 - Étude des microclimats réalisables dans desenceintes énergétiquement autonomes soumises à des flux de chaleurd'origine métabolique. Thèse de Docteur de l'Institut National AgronomiqueParis-Grignon, 24 janvier 1995, 191p.

SOULOUMIAC D., ITIER B., 1989 - Prise en compte des phénomènes dechaleur latente dans la ventilation. C.R.Acad. Sci., série 11, Tome 308 n~3,269-274.

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