la rÉcupÉration d’Énergie -...
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LA RÉCUPÉRATION D’ÉNERGIE :
quelques applications en microélectronique
Hervé [email protected]. en traitement du signal et télécommunications,Pr. Ag. de physique appliquée, à l’ENSSAT.
Conférence :
CPGE du lycée Dupuy-de-Lôme
Lorient
6 décembre 2012
www.enssat.fr
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Aujourd’hui ?
• Évolution de la technologie :– Diminution de la taille et de la « consommation ».– Nouveau paradigme technologique :
• petits dispositifs embarqués et communicants :– Systèmes portables.– Réseau de capteurs sans fil.
• Défi énergétique à relever :– Problème des batteries (taille et recharge périodique)…– ���� les SUPPRIMER !!
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Contexte ?
« ENERGY HARVESTING / ENERGY SCAVENGING / POWER HARVESTING »
• Objectif :– Autonomie des systèmes.– Protection de l’environnement : ressources énergétiques limitées,
pollutions dues aux piles…
• Contraintes : – Quelle ressource énergétique ambiante utiliser ?– Miniaturisation.– Inviolabilité des informations.– Biocompatibilité.– …
• Domaine émergent depuis la fin des années 1990 : – quelques solutions spécifiques astucieuses, – MAIS : aucune standardisation pour l’instant…
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Récupération de l’énergie de la marche à l’aide d’une genouillère (Donelan, fév. 2008) � P = 5 W (1 min de marche = 10 min de téléphone !)
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Applications ?
- Systèmes médicaux implantables. - Domotique.- Réseaux de capteurs autonomes.- Électroniques nomades…
Capteur sans fils (ENSSAT)
Récupération de l’énergie de la marche à l’aide d’une chaussure munie d’un récupérateur et conditionneur d’énergie et d’un émetteur radio 300MHz (MIT, 1998)
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Pourquoi en parler ici ce soir ?
• En CPGE � nombreux pré-requis.
• Épreuves de concours !..
• Orientation : secteurs d’activité, applications…
• L’ENSSAT : – Enseignement ?– Recherche ?– Lannion (22) ?
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5 décembre 2012
Plan
• I – Problématique de la récupération d’énergie
• II – Récupération d’énergie mécanique
• III – Récupération d’énergie thermique
• IV – Récupération d’énergie photovoltaïque
• V – Récupération d’énergie électromagnétique
• VI – Adaptation de l’énergie
• VII – Gestion de l’énergie
• Applications
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I – Problématique
• Grandeurs physiques : – l’énergie en Joules (J) � mesure de la capacité d'un système à
modifier un état :• au travers de deux formes d’échange :
– travail mécanique (mouvement),– transfert thermique (« quantité de chaleur ») : conduction, convection, rayonnement,
• et selon une certaine vitesse d’échange : la puissance en Watt (W), ou la densité de puissance en W/cm2 ou W/cm3.
( )( )
1 1 (1 1 )p t cstet
p t dtt
W J s J s
= =∆= → =
∆=
∫ P
EE P
par transféré en
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I – Problématique
• Propriété fondamentale :
– 1er principe de la thermodynamique : l’énergietotale d’un système isolé se conserve.
– Conséquences :
• l’énergie n’est ni produite ni « consommée », • elle subit seulement et uniquement des transformations d’une forme à une autre.
« Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis
se séparent de nouveau » (Anaxagore de Clazomènes : -500/-428).« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » (Lavoisier :
1743/1794).
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I – Problématique
• Quelques exemples historiques :
Moulin à vent : récupération de l’énergie éolienne
Barrage de la Rance : récupération de l’énergie marémotrice
Dynamo de vélo : récupération d’énergie cinétique
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I – Problématique
• Exemple technologique actuel typique :
– réseau de capteurs sans fils (WSN) à « très faible consommation » � l’autonomie énergétique est essentielle.
– solution durable : récupération d’énergie depuis des sources comme les vibrations mécaniques, la lumièreou un gradient thermique.
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I – Problématique
– Applications des réseaux de capteurs sans fils :• surveillance :
– médicale– environnementale : contrôle de pollutions– des conditions de stockage de denrées alimentaires– de troupeaux de bétails– du réseau électrique SNCF (détection d’intrus …)– …
• protection des personnes :– prévention de catastrophes naturelles– contrôle du trafic routier– contrôle d’édifices (barrages, centrales nucléaires, routes, ponts,…)
– …
• systèmes sans fils de télémesure énergétique (bâtiment)
• …
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I – Problématique
• Architecture d’un système autonome :
– système de récupération de l’énergie � physique
– gestion intelligente de la consommation �électronique
– protocoles efficaces et s’adaptant au trafic et àl’énergie disponible � informatique (temps réel)
– dispositif de stockage de l’énergie � physique, chimie
– architecture matérielle/logicielle à très faible énergie et utilisation de ressource � électronique & informatique
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énergie ambiante
I – Problématique
microgénérateur
circuit de gestion de l’énergie
module
RF
microcontrôleur capteurs MEMS
• MEMS (Microelectromechanical systems) : 1970-1980– microsystème comprenant un ou plusieurs éléments mécaniques,
utilisant l’électricité comme source d’énergie en vue de réaliser une fonction de capteur ou d’actionneur.
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I – Problématique
• Une gestion de l’énergie est nécessaire pour :– optimiser la récupération de l’énergie,– ne pas trop surcharger ni trop décharger l’accumulateur,
– optimiser la consommation d’énergie (veille…).
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II – Récupération d’énergie mécanique
• Origine de l’énergie mécanique récupérable :– Vibrations mécaniques de machines,– Ondes acoustiques,– Mouvement humain,– Rotation,– Contraintes,– Chocs.
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II – Récupération d’énergie mécanique
m
transducteur
suspension (élastique) : k
amortissement (visqueux) : λ
u(t)
y(t) : vibration
z(t)
Boîtier solidaire d’un objet (ex: corps humain, machines…) en mouvement.
• Modèle de récupérateur d’énergie de vibration :
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II – Récupération d’énergie mécanique
2
2
( , )
( )
mz z kz my
p j
Z mpH p
Y k p mp
λ
ω
λ
+ + = −
⇓ =
= = −+ +
ɺɺɺɺ ɺ
ℂ
PFD:
régime sinusoïdal :
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II – Récupération d’énergie mécanique
2
2 20
22
20 0
0
0
( )1 21
:
:2 2
pmp
H pp pmp
k pk k
k
m
k km
ωλ ξ
ω ω
ω
λ λξ ω
= − = − + ++ +
=
= =
dusystèmeinertiel
totalréduit
pulsationpropre
amortissement
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II – Récupération d’énergie mécanique
2
20
2 22
20 0
( ) sin( ) ( ) ( ) sin( )
( ) sin( )
1 2
y t Y t z t H j Y t
z t Y t
ω ω ω ϕ
ωω ω ϕ
ω ωξω ω
= ⇒ = −
= −
− +
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II – Récupération d’énergie mécanique
– Puissance instantanée récupérée dans le transducteur :
� �2
222 2
220
2 22
20 0
( ) ( ) ( ) ( )
cos ( )
1 2
p t z t z t z t
Y
t
λ λ
ω ωω
λ ω ϕω ωξω ω
= × =
= −
− +
ɺ ɺ ɺ|forced'amortissement vitesse
visqueux|
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II – Récupération d’énergie mécanique
– Soit, en moyenne :
0
0
2 422 2 2 2
20 0
2 2 2 22 20
22 20 0 0 0
3
3 2
02 22
20 0
21 2 1 2
1 2
k
k
m
Y Yk
m Y
λξ ω
ω
ω ωω ωω ωλ ξ
ωω ω ω ωξ ξω ω ω ω
ωξ ωω
ω ωξω ω
↑=
↑
=
= =
− + − +
=
− +
P
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II – Récupération d’énergie mécanique
– La puissance maximale récupérable est obtenue lorsque le système est à la résonance :
3 20
max 0; ;4 2
m Y k
mkm
ω λξ ωξ
= = =P
– La puissance maximale récupérable est donc maximisée :• en diminuant l’amortissement : diminuer λ et accroître k• en accroissant la fréquence propre : accroître k• en accroissant l’amplitude Y de l’excitation.
– Ordres de grandeurs actuels :• Quelques dizaines de µWà quelques mWpour des dispositifs de l’ordre de 1g et ayant une fréquence propre de quelques dizaines de Hz.
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II – Récupération d’énergie mécanique
• Conversion d’énergie mécanique de vibration :– transducteur utilisant un matériau piézo-électrique
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II – Récupération d’énergie mécanique
– L’effet piezo-électrique a été découvert par les frères Pierre et Jacques Curie en 1880 :• Propriété des corps possédant une anisotropie cristalline :– Effet direct : polarisation du matériau sous l’effet d’une contrainte mécanique.
– Effet indirect : apparition d’une déformation mécanique sous l’effet d’un champ électrique appliqué au matériau.
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II – Récupération d’énergie mécanique
– Exemple 1 : le générateur suivant, de dimensions 1,3m x 15cm, en polymères piézo-électriques, produit 250mW
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II – Récupération d’énergie mécanique
– Exemple 2 : implant cardiaque autoalimenté par les propres vibrations existant à proximité du cœur !
Nouveaux matériaux piézoélectriques(nanotechnologies) : nanotubes d'oxyde de Zinc, non toxiques pour l'organisme et plus sensibles.
Micro-générateur piézoélectrique de seulement 0,5 cm3 (contre 2,5 cm3
pour les piles alimentant les implants cardiaques actuels !).
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II – Récupération d’énergie mécanique
• Conversion d’énergie mécanique :– Transducteur utilisant des matériaux magnétiques (loi de Lenz,
1834) :
Efficace à fréquence élevée… mais miniaturisation difficile !
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II – Récupération d’énergie mécanique
• Conversion d’énergie mécanique :– Transducteur électrostatique : condensateurs variables
Adapté à la miniaturisation.
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II – Récupération d’énergie mécanique
– Exemples de transducteurs électrostatiques pour la récupération d’énergie de vibration mécanique :
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II – Récupération d’énergie mécanique
– Rendement global d’un dispositif de récupération d’énergie mécanique :
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III – Récupération d’énergie thermique
• Le transfert thermique par convection entre la peau du corps humain et l’air au voisinage est décrit par la loi de Newton (densité surfacique de flux thermique) :
( )
2
22 4 2
2
8 /( ) ; 27
80 / 80 / 100 80 10 /
8 /
h W m C T C
W m W cm W cm
mW cm
ϕ −
≈ ⋅° = °
= = = ⋅
=
air au repos ambsi alors:
�37
2( ) /C
Ph T T W m
Sϕ
≈ °
= = −amb peau
en
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III – Récupération d’énergie thermique
• Conversion d’énergie thermique :– Effet Seebeck (1821):
L’une des soudures entre Fe et Cu est chauffée.
Observation: l'aiguille d'une boussole est déviée lorsqu’elle est placée entre deux conducteurs de natures différentes et dont les jonctions ne sont pas à la même température.
Seebeck pensait à tort qu’il y avait une origine électromagnétique à ce phénomène.
En réalité : une ddp apparaît à la jonction de 2 matériaux soumis àune différence de température.
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III – Récupération d’énergie thermique
• Conclusion : soumis à un gradient thermique, certains matériaux (dits « thermoélectriques ») produisent une fem (effet Seebeck).– Il aura donc fallu attendre plus de 170 années l’arrivée de nanomatériaux prometteurs en termes d’applications de l’effet Seebeck !
• Remarque : inversement, ces mêmes matériaux, parcourus par un courant électrique, développent un gradient thermique (effet Peltier, 1834).
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III – Récupération d’énergie thermique
• Conversion d’énergie thermique (moteur ditherme)
hot coldCarnot
hot hot
W T Te e
Q T
− −= ≤ =efficacité:
Thu Tα= ∆
hot coldT T T∆ = −
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III – Récupération d’énergie thermique
• 1982 : Bulova sort la Thermatron, 1ère montre fonctionnant grâce à la chaleur corporelle du poignet :
Une différence de 1,5°C entre la peau/fond du boitier et la partie supérieure de la montre permet à chacun des couples thermiques de générer 0,25 mV.
700 couples thermiques sont arrangés en 4 groupes de 175 couples et produisent 175 mVau total.
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III – Récupération d’énergie thermique
Adaptation de cellules thermoélectriques sur les circuits d’échappement d’automobiles : le courant généré est suffisant pour alimenter le circuit électrique de la voiture �plus besoin d’alternateur !..
Montre Citizen (2001) : 1 242 couples,13,8 µW/K
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III – Récupération d’énergie thermique
• Vêtements thermoélectriques par tissage d’alliages thermoélectriques dans le tissus :
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III – Récupération d’énergie thermique
• Spatial : Générateur thermoélectrique SNAP RTG (Systems for Nuclear Auxiliary Power - Radioisotope Thermoelectric Generator) � source d'énergie pour la ALSEP (Apollo Lunar Surface ExperimentPackage), instruments scientifiques laissés sur la surface lunaire par chaque expédition Apollo.
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IV – Récupération d’énergie photovoltaïque
• Conversion photovoltaïque :
Jusqu’à 20mW/cm2. L’énergie libérée provient de la libération d’électrons faiblement liés au voisinage de l’interface entre deux couches de semi-conducteurs (P et N). Cette libération est due à l’énergie des photons (l’efficacité de conversion est de l’ordre de 10%).
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IV – Récupération d’énergie photovoltaïque
( )0 1 ; ; 25 25 ; 1 5D
T
u
VD PV Ph D p Ti I e i i i i V mV Cα α
= − = − − ≈ ° ≤ ≤
à
iPh : courant photoélectrique (traduit la conversion rayonnement lumineux en énergie électrique) ;
D : modélise la jonction PN dont la polarisation détermine la tension uPV ;
Rs et Rp: imperfections du module photovoltaïque.
PVuPVu
PVi PVi
Phi Di
D
2( )W m−Φ ⋅
pR
sRPi
Du
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IV – Récupération d’énergie photovoltaïque
PVi
PVu
PVu
PVP Maximum
Power Point
La tension, pour laquelle la puissance est maximale, varie !
Un des objectifs du « power management » de la cellule PV est de traquer ce MPP : « Maximum Power Point Tracking »(MPPT).
ΦրccI
COU
MPPI
MPPU
1/ Rcharge opt.
source
de tension
source
de courant
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V – Récupération d’énergie électromagnétique
• Ondes RF : alimentation des étiquettes RFID passives– étiquette RFID passive = antenne bobinée ou imprimée + mémoire ;
– lecteur RFID = antenne créant champ EM qui en traversant l’étiquette, alimente et active la puce lui permettant alors d’émettre son code d’identification.
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VI– Adaptation de l’énergie
• Convertisseur DC-DC : adapte le niveau de tension et la valeur du courant en sortie aux exigences de la charge.
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Applications
• Un condensateur déformable inséré dans la semelle d’une chaussure permet de transformer l’énergie mécanique, due à la pression répétitive du pied, en énergie électrique stockable.
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Applications
• Un dispositif électronique de gestion (un hacheur dévolteur ou Buck converter) permet de charger et de décharger en temps voulu le condensateur déformable de façon à en extraire l’énergie électrique avec le meilleur rendement possible.
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Conclusion
• Recherches sur les transducteurs :– À partir de :
• la connaissance du principe physique applicable• et d’une bonne modélisation
– géométrie et matériaux pour maximiser la puissance électrique récupérable ?
• Recherches en microélectronique :– Conception de circuits intégrés capables de mettre en œuvre des « power management techniques » efficaces !• Circuit : mise en veille et de réveil, faible tension d’alimentation, fréquence d’horloge variable en fonction de la charge de travail…
• Architectures reconfigurables automatiquement en fonction de l’activité.
• Algorithmique optimisée.
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Épilogue : l’ENSSAT ?
– École publique d'ingénieurs du concours Télécom INT.
– Classée 50ème / 110 au palmarès I&T (Industrie & Technologies).
– Pôle de recherche dans le domaine des télécoms et des technologies émergentes.
ENSSAT : École Nationale Supérieure des Sciences Appliquées et de Technologie à LANNION (22)
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Épilogue : enseignement à l’ENSSAT ?
• EII : électronique– conception de circuits intégrés– traitement numérique d’images et audio– communications numériques…
• OPT : photonique– spectroscopie par transformée de Fourier– LASER, fibres optiques – imagerie RMN…
• LSI : informatique– réseaux, codage– traitement de la parole– Cryptographie…
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Épilogue : recherche à l’ENSSAT ?
• 5 équipes de recherche dans 3 UMR (Irisa, Foton, IETR) dont 2 multi-sites :
– CAIRN : efficacité énergétique ; systèmes sur puces reconfigurables, communications sans fil, cryptographie appliquée et sécurité numérique.
– TSI2M : développement de méthodes et d’outils de traitement et d’analyse d’images multi/hyperspectrales pour l’aide à l’interprétation et à la décision.
– FOTON : fonctions optiques pour les technologies de l’information.
– PILGRIM : interrogation flexible de bases de données, gestion de données imprécises/incertaines, médiation, planification d’itinéraire.
– CORDIAL : technologies vocales et interaction.
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Épilogue : LANNION ?
• Lannion : siège du pôle de compétitivité Images & réseaux à vocation mondiale– nouveaux usages et nouveaux services, – convergence : audiovisuel, télécommunications, technologies de l'information.