la lutte contre le gaspillage alimentaire en ville

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

REMERCIEMENTS

Je tiens d’abord à exprimer ma reconnaissance aux membres du jury :

- Docteur RAZAFIMAMONJISON Dina Emile Nicolas Gaylor, Maître de Conférences,

Enseignant-Chercheur au sein de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, qui

a accepté d’être le président du jury de ce mémoire ;

- Docteur RAHOERASON Mamy, Enseignant-Chercheur au sein de l’Ecole Supérieure

des Sciences Agronomiques, qui a accepté d’encadrer ce mémoire, dont les directives

et les conseils m’ont permis de mener à bien ce travail.

- Madame RANDRIANTIANA Irina, Enseignante au sein de l’Ecole Supérieure des

Sciences Agronomiques, qui a bien voulu consacrer son temps pour examiner ce

mémoire ;

Je tiens également à remercier les personnes suivantes :

- La startup Manzer Partazer, pour leur collaboration ;

- Les enseignants de l’ESSA de ces trois dernières années ;

- Tous les membres de ma famille, à mes amis pour leur soutien inébranlable ;

- La promotion JIHARO.

Merci à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire.

Un très grand Merci à tous.

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ................................................................................................................... i

SOMMAIRE .............................................................................................................................. ii

LISTES DES TABLEAUX ...................................................................................................... iii

LISTE DES FIGURES ............................................................................................................. iii

LISTE DES ANNEXES ........................................................................................................... iv

LISTE DES ABREVIATIONS ................................................................................................. v

GLOSSAIRE ............................................................................................................................ vi

INTRODUCTION ..................................................................................................................... 1

PARTIE I : MISE EN SITUATION DU GASPILLAGE ALIMENTAIRE DANS LE

MONDE ..................................................................................................................................... 2

I.1. Définitions du gaspillage alimentaire .............................................................................. 2

I.2. Les chiffres clés du gaspillage alimentaire ...................................................................... 4

I.3. Conclusion partielle ......................................................................................................... 7

PARTIE II : CAUSES ET ENJEUX DU GASPILLAGE ALIMENTAIRE ET DES PISTES

DE SOLUTIONS ....................................................................................................................... 8

II.1. Les causes du gaspillage alimentaire .............................................................................. 8

II.2. Les enjeux du gaspillage alimentaire ............................................................................ 11

II.3. Hiérarchisation des solutions ........................................................................................ 15

II.4. Conclusion partielle ...................................................................................................... 16

PARTIE III : LA LUTTE CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE EN VILLE ........ 17

III.1. Les enjeux du gaspillage alimentaire en ville ............................................................. 17

III.2. Initiatives au niveau des ménages ............................................................................... 17

III.3. Initiatives au niveau des marchés, détaillants, grossistes et grandes surfaces ............ 21

III.4. Initiatives au niveau de la restauration ........................................................................ 23

III.5. Etude de cas : startup Manzer Partazer sis à Ivandry – Antananarivo ........................ 25

III.6. Conclusion partielle..................................................................................................... 27

CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 28

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 29

ANNEXES ............................................................................................................................... 32

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

LISTES DES TABLEAUX

Tableau I : Répartitions des pertes et gaspillage alimentaires par catégories d’aliments…......5

Tableau II : Comparaison des origines des pertes et gaspillage alimentaires lors de la

production entre les pays développés et les pays en développements……..…….8

Tableau III : Causes des pertes et gaspillage alimentaires lors stockage et transport dans pays

développés et les pays en développement………………….……...….…...…......9

Tableau IV : Origines des pertes et gaspillage alimentaires lors de la transformation dans les

pays développés et les pays en développement………………………..………...9

Tableau V : Causes des pertes et gaspillage alimentaires lors de la distribution dans les pays

développés et les pays en développement………………...…………….….…...10

Tableau VI : Comparaison des sources du gaspillage alimentaire lors de la consommation

dans les pays développés et les pays en développement………………...……..10

Tableau VII : Description du principe 3RV-E…………...……………………….………...…16

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Distinction entre pertes et gaspillage alimentaires dans la chaîne agroalimentaire.....2

Figure 2 : Du champ à la poubelle : les étapes du gaspillage alimentaire……………………....3

Figure 3 : Gaspillages primaires et secondaires par habitant et par région ………….………..4

Figure 4 : Répartition du gaspillage alimentaire en Europe en 2006…………………...……...6

Figure 5 : Les Impacts écologiques du gaspillage alimentaire……………………...………..11

Figure 6 : Besoin en eau des aliments……………………………………..……………....…12

Figure 7 : Relation entre gaspillage alimentaire et sécurisation alimentaire …………….......14

Figure 8 : Hiérarchie des actions de prévention et de gestion des déchets appliquée

au gaspillage alimentaire…………………………..……………….…………...15

Figure 9 : Les zones du réfrigérateur…………………………………...……………….…....18

Figure 10 : Exemples de slogans éducatifs lors du campagne anti-gaspillage en France ..…...21

Figure 11 : Illustration du fonctionnement du startup Manzer Partazer……………………....26

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Part du total des pertes et gaspillage alimentaires par région géographique……...31

Annexe 2 : Coût du gaspillage alimentaire mondial ……………………………………….....31

Annexe 3 : Astuces pour conserver ses aliments ………………………………….………….32

Annexe 4 : Outils de communication de la campagne « Ça suffit le gâchis » en France……..32

Annexe 5 : Fiches informatives su ra revalorisation des surplus…………….….…….....…....33

Annexe 6 : Fiche informatives sur la quantité idéale pour une personne et l’accommodation des

restes et surplus…………………………………………………………………………..…...33

Annexe 7 : Exemple d’outil d’évaluation du gaspillage au niveau des ménages…….…….…34

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

LISTE DES ABREVIATIONS

3RV-E : Réduire, Réemployer, Recycler, Valoriser, Eliminer

ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie

CO2 : Dioxyde de carbone

CPCP : Centre Permanent pour la Citoyenneté et la Participation

DLC : Date Limite de Consommation

DLUO : Date Limite d’Utilisation Optimale

EPA: United States Environmental Protection Agency

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

FIDA : Fonds International de Développement Agricole)

FUSIONS: Food Use for Social Innovation by Optimizing Waste Prevention Strategies

GES : Gaz à Effet de Serre

HLPE: High Level panel of Experts on food security and nutrition

INRA : Institut National de la Recherche Agronomique

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

PAM : Programme Alimentaire Mondiale

UNESCO : Organisation des Nations unies pour l'Education, la Science et la Culture

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

GLOSSAIRE

Alimentation durable : Alimentation à moindres conséquences environnementales et

contribuant à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi qu’à une vie saine pour les

générations présentes et futures.

Biodiversité : Diversité de la vie à tous ses niveaux d’organisation : la diversité des espèces,

la diversité génétique et la diversité des écosystèmes. Ces niveaux sont en dynamique et

interactions permanentes et sont le cadre de l'évolution du vivant.

Biométhanisation : processus biologique naturel de décomposition de la matière organique

par des microorganismes (bactéries) qui s’activent dans des conditions anaérobiques (sans

oxygène). La digestion de la matière organique génère à la fois du biogaz, une énergie

renouvelable riche en méthane, et du digestat, un résidu solide riche en éléments fertilisants.

Chaîne agroalimentaire : Ensemble des étapes de la production jusqu’à la consommation.

Elle est constituée par : la production, le stockage, la transformation, la distribution et

la consommation.

Disco soupe : Mouvement né à Paris en 2012 œuvrant pour la sensibilisation du grand public

à la problématique du gaspillage alimentaire. Les Disco Soupes sont des sessions collectives et

ouvertes de cuisine de fruits et légumes, de surplus ou d’invendus, dans une ambiance musicale

et festive. Les soupes, salades, jus de fruits ou smoothies ainsi confectionnés sont ensuite

redistribués à tous gratuitement ou à prix libre.

Doggy bag : Terme anglais qui désigne l’emballage dans lequel le client d’un restaurant

peut emporter les restes de son repas.

Empreinte eau d’un produit : volume total d’eau douce utilisé directement ou indirectement

pour produire le produit (alimentaire ou industriel), dans toutes les phases de sa fabrication, de

sa transformation. Il tient compte de la consommation d’eau et de l’eau polluée produite.

L’empreinte eau est constituée par trois sous-composantes : l’eau verte, l’eau bleue et l’eau

grise.

Eau bleue : Eau douce naturellement présente dans les écoulements d’eau

de surface (ruisseau, rivières et fleuves), dans les lacs et dans les nappes phréatiques.

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

INTRODUCTION

Un tiers des aliments produits pour la consommation humaine dans le monde sont jetés

ou gaspillés. Dans un contexte actuel où plus d’un milliard de personnes souffrent de

malnutrition et où la population mondiale ne cesse de croître, un tel gaspillage est inacceptable.

Il apparaît clairement que la lutte contre le gaspillage alimentaire doit faire partie intégrante

des objectifs de chacun et répondre à de nombreux autres enjeux tels que économiques et

environnementaux.

Dans les pays en développement, on estime que presque 65 % des pertes ont lieu lors

de la production, de la transformation ou après les récoltes. Le gaspillage alimentaire est surtout

observé dans les milieux urbains, notamment dans les pays développés mais il est aussi présent

dans les pays en développement.

L’objectif principal de cette synthèse bibliographique est d’identifier les solutions pour

réduire les pertes et gaspillage alimentaires en ville. Pour parvenir à cet objectif principal,

quelques objectifs spécifiques sont mis en place :

-Analyser les initiatives au niveau des ménages ;

-Proposer des actions permettant d’éviter les pertes dans les marchés et

-Réduire le gaspillage alimentaire en restauration

Afin de répondre à cet objectif principal, l’étude se divisera en trois parties. La première

procèdera à la mise en situation du gaspillage alimentaire dans le monde. La deuxième partie

abordera les causes et les enjeux du gaspillage alimentaire. La troisième sera axée sur les

solutions du gaspillage alimentaire en ville.

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

PARTIE I : MISE EN SITUATION DU GASPILLAGE ALIMENTAIRE

DANS LE MONDE

I.1. Définitions du gaspillage alimentaire

Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de consensus sur une définition officielle du gaspillage

alimentaire [24]. Ce manque de définition claire et commune a un impact sur les différentes

estimations du gaspillage alimentaire [6].

❖ D’après la FAO, le gaspillage alimentaire c’est « l’ensemble des aliments perdus ou

gaspillés dans la partie des chaînes alimentaires produisant des produits comestibles

destinés à la consommation humaine » [8].

Cette définition englobe également les « aliments initialement destinés à la consommation

humaine mais étant accidentellement exclus de la chaîne agroalimentaire humaine, y

compris quand ils font par la suite l’objet d’une réutilisation non alimentaire (aliments pour

animaux, bioénergie, etc.) » [8].

La FAO distingue les pertes alimentaires et le gaspillage alimentaire (fig 1) :

o Les pertes alimentaires correspondent à la diminution de la masse des denrées

alimentaires comestibles constatée de l’étape de production agricole jusqu’à l’étape

de la transformation.

o Le gaspillage alimentaire fait référence aux pertes constatées à la fin de la chaîne

agroalimentaire : aux étapes de la distribution et vente au détail et de la

consommation finale.

❖ Les pertes et gaspillage alimentaires en amont de la chaîne agroalimentaire, de la

production agricole jusqu’à la distribution (supermarchés, commerçants…) peuvent être

définis comme des gaspillage secondaires tandis que ceux situés en aval de la chaîne

agroalimentaire (consommation) sont considérés comme des gaspillages primaires [3].

Figure 1 : Distinction entre pertes et gaspillage alimentaires dans la chaîne agroalimentaire [4]

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

❖ En France, le Pacte National de lutte contre le gaspillage alimentaire définit le

gaspillage alimentaire comme toute nourriture destinée à la consommation humaine

étant perdue, jetée ou dégradée lors de toutes les étapes de la chaîne

agroalimentaire [15].

❖ L’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis d’Amérique définit le

gaspillage alimentaire comme : « la nourriture non mangée et les déchets issus de la

préparation des aliments par des établissements commerciaux et restaurateurs comme

les épiceries, les restaurants, les restaurations collectives et les cafétérias

institutionnelles » [2].

❖ Les déchets alimentaires correspondent aux aliments perdus au niveau de la

consommation et aux denrées qui auraient pu être consommées mais qui

ont été jetées [9].

Figure 2 Du champ à la poubelle : les étapes du gaspillage alimentaire [12]

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

kg/an

I.2. Les chiffres clés du gaspillage alimentaire

I.2.1. Dans le monde

Selon une analyse menée en 2011 par la FAO, on estime que le gaspillage alimentaire

dans le monde s’élève à 1,3 milliard de tonnes par an soit 30 % de la production

mondiale [8].

Le gaspillage alimentaire entraîne de nombreuses problématiques économiques,

sociales et environnementales. Les données du rapport de la FAO sur l’ampleur, les causes et

la prévention du gaspillage alimentaire reposent sur de nombreuses hypothèses et estimations.

Les pertes et gaspillage alimentaires dans le monde peuvent être classés :

o Selon l’étape de la chaîne agroalimentaire où ils surviennent.

o Selon la catégorie de denrée alimentaire.

I.2.1.1. Répartition par étape de la chaîne agroalimentaire

Selon l’étude de la FAO, 56% des pertes et gaspillage alimentaires au niveau mondial

ont lieu lors des phases de production, de manutention et de stockage, et 44% aux stades de la

transformation, de la distribution et de la consommation [9].

La quantité de denrées alimentaires perdues ou gaspillée lors des étapes de la chaîne

agroalimentaire est varié selon la région du monde (fig 3) [8].

Figure 3 : Gaspillages primaires et secondaires par habitant et par région [8]

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

Dans les pays développés (tels que : l’Amérique du nord, l’Europe et l’Asie

industrialisée), le gaspillage alimentaire a lieu lors de toutes les étapes de la chaîne

agroalimentaire. Entre 31 à 39 % des pertes et gaspillage alimentaires sont constatés lors de la

consommation [4].

Dans les pays en développement (tels que : l’Afrique du Nord, l’Asie occidental et

central, l’Amérique latine, l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud et du sud-est), l’essentiel

des pertes et gaspillage alimentaires se produit jusqu’à la distribution seulement. Cela peut être

dû aux techniques de culture et de récolte, aux conditions climatiques ou encore au manque

d’infrastructures. Le gaspillage au niveau des consommateurs ne représente que 4 % à 16 % de

toutes les pertes et gaspillage alimentaires [4].

I.2.1.2. Répartition du gaspillage alimentaire selon les catégories des

denrées alimentaires [8]

Dans son rapport, la FAO présente le pourcentage de pertes et gaspillage de denrées

comestibles selon sept catégories de produit (tableau I) [8]. La proportion totale des pertes et

gaspillage par an représente :

o En termes de poids : 1.3 milliard de tonnes.

o En termes de calories :1.5 quadrillion kilocalories (1.5 x 1024 Kcal)

Tableau I : Répartitions des pertes et gaspillage alimentaires par catégories d’aliments [8]

La catégorie des céréales représente plus de la moitié des calories perdues (53 %) tandis

que les fruits et légumes occupent la proportion en poids la plus importante des pertes de

denrées et gaspillage alimentaire (44 %).

Céréales 19 53

Racines et tubercules 20 14

Fruits et légumes 44 13

Oléagineux et légumineux 3 8

Viandes 4 7

Produits laitiers 8 4

Poissons et fruits de mer 2 1

Catégorie d’aliment Proportion selon le poids

en %

Proportion selon les

kilocalories perdues en %

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

I.2.2. En Europe

D’après une étude réalisée en octobre 2010 par la Commission Européenne,

89 millions de tonnes/an de déchets alimentaires seraient produits par les européens [1].

En France, selon l’ADEME, en moyenne de 20 kg par habitant et par an de déchets

alimentaires seraient produits par les ménages. Parmi ces déchets, 13 kg représenteraient les

restes de repas ou encore les fruits et légumes abîmés et 7 kg d’aliments seraient encore

emballés. [12].

La nourriture actuellement gaspillée en Europe pourrait nourrir 200 millions de

personnes.

I.2.3. En Afrique

Dans les pays africains, les pertes et gaspillage alimentaires sont estimés entre 120 et

170 kg par habitant par an. Une grande partie du gaspillage alimentaire est située après la

période post récolte jusqu’à la vente des produits [28].

Plus de 25 % des céréales récoltés sont perdues. Pour les cultures plus fragiles (fruits

et légumes, racines et tubercules), les pertes peuvent atteindre 50% [12].

En Tanzanie, 16% de la production laitière est perdue au cours de la saison sèche et

25% pendant la saison des pluies (pertes cumulées).

En Ouganda, les pertes s’élèvent à environ 27% de la production de lait [7].

Figure 4 Répartition du gaspillage alimentaire en Europe en 2006 [14]

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

En Afrique subsaharienne, les pertes et gaspillage alimentaires au niveau de la

consommation sont estimés à 6 kg par personne par an [28].

D’après la FAO, la quantité de nourriture perdue en Afrique pourrait nourrir 300

millions de personnes.

I.2.4. A Madagascar

« A Madagascar, comme dans beaucoup de pays du Sud, le gaspillage serait plus

important dans les zones rurales. » [33].

Les pertes et gaspillage alimentaires se rencontre également dans les villes.

A ce jour, aucune donnée statistique n’existe sur la quantification des pertes et

gaspillage alimentaires à Madagascar. Le manque d’informations démontre d’ailleurs le peu

d’intérêt accordé au gaspillage alimentaire [4].

I.3. Conclusion partielle

Il existe une multitude de définitions et de différences de conception entre pertes et

gaspillage alimentaires. De façon générale, les pertes alimentaires se produisent lors des

récoltes jusqu’à la transformation. Le gaspillage alimentaire survient quant à lui aux étapes de

la vente au détail et de la consommation.

Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de denrées alimentaires destinées à l’alimentation

humaine sont perdues ou gaspillées dans le monde. Les céréales représentent

plus de 50 % des calories perdues, tandis que les fruits et légumes occupent 44 % du poids total

des denrées gaspillées.

Le gaspillage alimentaire dans les pays développés représente 56 % du gaspillage

mondial et survient principalement aux étapes de vente et de consommation. Cependant, dans

les pays en développement, les pertes surviennent davantage aux étapes de production et de

post-récolte.

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

PARTIE II : CAUSES ET ENJEUX DU GASPILLAGE ALIMENTAIRE

ET DES PISTES DE SOLUTIONS

II.1. Les causes du gaspillage alimentaire

Les causes du gaspillage alimentaire sont réparties dans toutes les étapes de la chaîne

agroalimentaire :

II.1.1. Au niveau de la production

Au niveau mondial, certaines pertes minimes sont inévitables, notamment les produits

non récoltés ou détériorés suite aux opérations de tri et de manutention [31]. Les origines des

pertes alimentaires lors de la production sont différentes entre les pays développés et les pays

en développement (tableau II).

Tableau II : Comparaison des origines des pertes et gaspillage alimentaires lors de la

production entre les pays développés et les pays en développements [4,16,28,31]

− Surproduction

− Normes de qualité très exigeantes : calibre,

forme, couleur, traçabilité

− Imposition des quotas dans le domaine de

la pêcherie et de l’industries laitières

− Prix du marché non adapté au prix des

ventes. Les producteurs préfèrent ne pas

récolter leurs productions

− Manques d’outillage et d’infrastructure

− Maladies phytosanitaires et attaque des

ravageurs

− Impacts des catastrophes naturelles et du

changement climatique

− Manques de produits phytosanitaires

− Récoltes précoces à cause du manque de

liquidité ou récoltes tardives faute de

moyens de stockage

− Manque de formation des producteurs

− Manque de débouchés surtout dans les

zones enclavés

Les pertes au champ sont plus importantes dans les pays en développement à cause des

contraintes de l’environnement et du manque de moyens techniques et logistiques [16].

Pays développés Pays en développement

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

II.1.2. Stockage et transport

Pour l’étape de stockage et de transport, les causes des pertes et gaspillage alimentaires

diffèrent grandement entre les pays développés et les pays en développement (tableau III).

Tableau III : Causes des pertes et gaspillage alimentaires lors stockage et transport dans pays

développés et les pays en développement [4,6,28,31].

− Manipulations brusques ou accidentelles

− Emballages déficients

− Capacité de stockage insuffisants

− Inefficacité de la gestion des stocks

− Difficulté du maintien de la chaîne de froid

− Infrastructures routières déficientes

− Véhicules de transport inadaptés

− Zones de production éloignées des zones

de vente entrainant le non écoulement des

productions

− Transport et manipulation des stocks mal

organisés

− Frais de transport très couteux

II.1.3. Au niveau de la transformation

Le tableau ci-dessous représente une comparaison des origines des pertes et gaspillage

alimentaires lors de la transformation dans les pays développés et les pays en développement.

Tableau IV : Origines des pertes et gaspillage alimentaires lors de la transformation dans les

pays développés et les pays en développement [4,13]

− Rejets lors du triage

− Pertes liées aux procédés de fabrication

− Manque d’appareils et matériels

− Techniques de transformation limitées

− Manque d’infrastructures de stockage et de

conservation

− Manque de moyen au niveau des systèmes

d’emballage

Pays en développement Pays développés

Pays développés Pays en développement

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

II.1.4. Au niveau de la distribution

Lors de distribution, les causes des pertes et gaspillage alimentaires sont également différentes

entre les pays développés et les pays en développement (tableau V).

Tableau V : Causes des pertes et gaspillage alimentaires lors de la distribution dans les pays

développés et les pays en développement. [4,8,31]

− Dates de péremption fixées par les

industriels agroalimentaires trop courtes.

− Emballages endommagés ou des

étiquetages erronés

− Refus et retours des produits non

conformes aux normes de qualités

− Promotion marketing encourageant les

consommateurs à acheter davantage

− Ecartement des produits esthétiquement

imparfaits

− Manque de système de process pour limiter

la périssabilité des denrées

− Conditions de stockage et de conservation

inadéquates des produits commercialisés

− Mauvaise planification et gestion des

stocks

− Manutention peu soigneuse des produits

II.1.5. Au niveau de la consommation

Le tableau ci-dessous donne une comparaison des sources du gaspillage alimentaire lors de la

consommation dans les pays développés et pays en développement.

Tableau VI : Comparaison des sources du gaspillage alimentaire lors de la consommation

dans les pays développés et les pays en développement [4,7,13,28,31]

− Confusion des dates de péremptions : DLC

et DLUO

− Mauvaise planification d’achat : tendance

à trop acheter par rapport aux besoins réels

− Logistique des aliments inadéquates :

mauvaise gestion du réfrigérateur et du

placard

− Préparation de plat en trop grande quantité

− Rapprochement des comportements de

consommation des ménages aisés de ceux

des ménages dans les pays développés

− Produits locaux concurrencés par les

produits d’importations bons marchés

Pays en développement Pays développés

Pays développés Pays en développement

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

Dans les pays en développement, le gaspillage alimentaire chez les consommateurs

est minime [28]. En effet, les ménages n’achètent généralement que les aliments nécessaires à

leur consommation quotidienne à cause de leurs faibles pouvoir d’achats.

II.2. Les enjeux du gaspillage alimentaire

Le gaspillage alimentaire présente des impacts écologiques, éthiques et sociaux ainsi

qu’économiques [13].

II.2.1. Enjeux environnementaux

Les enjeux environnementaux liés au gaspillage alimentaire regroupent :

la consommation d’eau, les surfaces agricoles exploitées inutilement et l’empreinte carbone.

II.2.1.1. Consommation en eau

L’eau est essentielle à la vie, c’est la ressource naturelle la plus importante de toutes les

ressources. Pourtant, à cause de la mauvaise gestion de l’eau, le monde fait face à un déficit

croissant de cette ressource, risquant une crise mondiale de l’eau [4].

L’Agriculture est responsable de 92% de l’empreinte de l’eau de l’humanité. Il s’agit

ici de « l’eau bleue », prise dans le sol et/ou à la surface. L’empreinte eau représente

généralement la quantité d’eau utilisée pour l’irrigation des champs agricoles.

La FAO a estimé la quantité d’eau irriguée inutilement pour cultiver des aliments gaspillés à

250 kilomètres cubes (km3) soit une empreinte en eau mondiale près de 30 m3 par individu

par an [18,8].

S’il était un pays, ce gaspillage alimentaire serait le premier consommateur d’eau bleue au

monde [9].

Figure 5 Les Impacts écologiques du gaspillage alimentaire [13]

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

Finalement, outre la consommation d’eau pour les aliments, l’utilisation des différents

engrais dans l’agriculture contribuent à l’eutrophisation des lacs et des cours d’eau,

contaminant ainsi les sources d’eau potable [29]. Le gaspillage alimentaire participe donc à

plusieurs problèmes environnementaux reliés à la qualité et la disponibilité de l’eau.

II.2.1.2. Surfaces agricoles exploitées inutilement

Selon une étude de la FAO, la superficie des terres utilisées à des fins agricoles pour

des aliments étant finalement perdus ou gaspillés représente 1,4 milliard d’hectares

en 2007 [9], soit 28 % de la surface agricole mondiale [13]. Ces surfaces agricoles gaspillées

sont considérées comme une ressource naturelle limitée, dont l’utilisation est sujette à

compétition.

De leur côté, les productions animales nécessitent le plus grand nombre d’hectares car,

en plus de zone de pâturage, on a besoin de plus de terres pour faire pousser leur nourriture.

La pratique de l’agriculture moderne et intensive épuise progressivement les ressources

du sol. Environ 99 % de la production agricole mondiale est pratiquée dans des régions où les

sols connaissent déjà des pressions de dégradation [9]. Le gaspillage alimentaire, qu’on

pourrait considérer comme une production agricole inutilisée, contribue donc à la dégradation

du sol.

Figure 6 Besoin en eau des aliments [35]

| 13

Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

II.2.1.3. Perte de biodiversité

La production agricole exerce une pression importante sur l’environnement. La

conversion de grandes étendues de forêt en champs de culture constitue la principale

menace pour la biodiversité [9].

Le gaspillage de produits d’origine animale joue un rôle sur la perte de la

biodiversité [9]. En effet, les zones de pâturages fragmentent et dégradent les milieux naturels.

L’élevage intensif nécessite un approvisionnement important en nourriture,

essentiellement issue des productions céréalières.

La surpêche bouleverse l’écosystème marin provoquant la perte de la diversité

d’espèces de poissons et de mollusques.

Les pollutions (du sol, de l’eau et de l’air) causées par l’usage des pesticides en

agriculture menacent plusieurs espèces et participent à la perte d’insectes pollinisateurs et de

leurs services écosystémiques [29].

II.2.1.4. Empreinte carbone

L’empreinte carbone d’un produit est la quantité totale de gaz à effet de serre, mesurée

en équivalent kilogrammes (kg) de CO2, qu’il émet tout au long de son cycle de vie.

L’empreinte carbone du gaspillage alimentaire s’élève à 3,3 gigatonnes de CO2 par

an soit une empreinte moyenne de 500 kg de CO2 par personne chaque année.

S’il était un pays, ce gaspillage alimentaire serait le troisième producteur de CO2 au monde,

après la Chine et les USA [9].

La production et l’application d’engrais azoté sur les cultures céréalières ont un grand

impact sur l’environnement, au même titre que l’utilisation du diesel et de machines agricoles

nécessaires à la production de fruits et légumes.

Les émissions de CO2 des productions animales sont aussi concernées, même si une

distinction est à faire entre les monogastriques et les ruminants. La pollution due à l’élevage

d’animaux monogastriques (par exemple le porc) vient essentiellement de deux sources :

o La production de denrées alimentaires pour ces animaux émet des gaz à effets de serre.

o La gestion des lisiers de ces espèces peut poser des problèmes environnementaux

comme l’eutrophisation des rivières [19].

| 14

Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

II.2.2. Enjeux éthiques et sociaux

Selon les données les plus récentes, 795 millions de personnes sont sous-alimentées,

soit une personne sur neuf à l’échelle mondiale [10].

Le gaspillage de nourriture constitue un scandale éthique et social, dans la mesure où

la sécurité alimentaire de tous n’est pas assurée dans le monde. Pourtant, nous produisons assez

de denrées alimentaires pour combler les besoins énergétiques de chaque individu. En effet, la

moitié du gaspillage alimentaire serait suffisant pour combler ces besoins [25].

Finalement, le gaspillage alimentaire engendre une montée des prix des produits.

En effet, plus il y a de gaspillage, plus la demande sur le marché mondial augmente et plus le

prix augmente. Ainsi le gaspillage alimentaire rend difficile l’accès à la nourriture dans le

monde [13].

II.2.3. Enjeux économiques

Gaspillage alimentaire signifie aussi gaspillage économique puisque des ressources

naturelles, matérielles, financières et humaines, ont été investies inutilement [25]. À l’échelle

mondiale, le coût des aliments jetés ou gaspillés représente 936 milliards USD par année [9].

Les subventions ayant servi à financer une production agricole dont les aliments seront

finalement gaspillés représentent 119 milliards USD par année, en ne comptant que celles des

pays de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) [9].

Ainsi, les coûts économiques du gaspillage alimentaire sont de l’ordre de 1 055

milliards USD par année [4].

Figure 7 Relation ente gaspillage alimentaire et sécurisation alimentaire [21]

| 15

Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

II.3. Hiérarchisation des solutions [9]

La lutte contre ces problèmes du gaspillage alimentaire nécessite une mise en place de

stratégie adéquate. Le principe des 3RV-E est une hiérarchie de procédés de traitement des

déchets préconisant de prioriser les traitements ayant le moins d’impacts environnementaux.

Selon cette hiérarchie, les actions à privilégier dans la gestion des matières résiduelles

sont, dans l’ordre : la réduction (R) à la source, le réemploi (R), le recyclage (R), la valorisation

(V) (énergétique par exemple) et finalement, l’élimination (E), d’où le 3RV-E [9].

Ce principe est applicable dans le contexte du gaspillage alimentaire et la

hiérarchisation peut être enrichie (fig 8) [27].

Figure 8 Hiérarchie des actions de prévention et de gestion des déchets, appliquée au gaspillage alimentaire [27]

Réduction des pertes et gaspillage

Redistribution alimentaire

Alimentation animale

Valorisation

industrielle

Déchets

Recyclage

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

Tableau VII : Description du principe 3RV-E [4,23]

⬧ Eviter les achats excédentaires ;

⬧ Adapter la quantité de production en fonction de la demande ;

⬧ Améliorer les pratiques de récolte

⬧ Améliorer les infrastructures de transport, de stockage, de

transformation et de vente

⬧ Faire des dons alimentaires aux banques alimentaires, aux soupes

populaires ou aux refuges

⬧ Faire des dons alimentaires aux associations d’aides aux différents

démunis.

⬧ Transformer les surproductions

⬧ Utiliser les sous-produits et restes alimentaires en nutrition animale

⬧ Transformer en compost les déchets organiques ou résidus

alimentaires pour recycler en fertilisants

⬧ Convertir les déchets alimentaires (biodéchets dégradables) en

énergie par le processus de biométhanisation.

⬧ Incinérer ou enfouir les déchets alimentaires dans une décharge

II.4. Conclusion partielle

Les causes des pertes et gaspillage alimentaires sont identifiées à toutes les étapes de la

chaîne agroalimentaire. Les causes peuvent être variées selon les régions du monde.

Le gaspillage alimentaire pose de graves problèmes environnementaux, sociaux et

économiques. L’impact environnemental concerne la consommation d’eau, la dégradation des

sols, la perte de biodiversité, les émissions de gaz à effet de serre et la contribution aux

changements climatiques. Au niveau social, le gaspillage participe à l’insécurité alimentaire en

rendant difficile l’accès à la nourriture. Le coût économique du gaspillage alimentaire

représente la somme astronomique de 1055 milliards USD par an.

La hiérarchie des 3RV-E permet de prioriser les actions pour réduire les pertes et

gaspillage alimentaires. L’analyse des solutions pour lutter contre le gaspillage alimentaire en

ville sera basée sur cette priorisation.

Valorisation

industrielle

Réduction

Réemploi

Elimination

Recyclage

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

PARTIE III : LA LUTTE CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE

EN VILLE

III.1. Les enjeux du gaspillage alimentaire en ville

L’absence d’informations et le peu de solutions existantes pour lutter contre le

gaspillage alimentaire dans les villes constituent les preuves irréfutables de la négligence de

cette problématique à Madagascar et dans tous les pays en développement.

Cependant, l’urbanisation est une tendance mondiale : selon l’ONU, les deux tiers (2/3)

de la population mondiale résidera en zone urbaine en 2050 [18].

Madagascar connaît une urbanisation très rapide. Sur une population totale de

24,8 millions d’habitants en 2016, le pays compte aujourd’hui près de 7 millions de citadins,

contre 2,8 millions en 1993 [34]. Ainsi, la lutte contre le gaspillage alimentaire s’avère

nécessaire pour assurer l’alimentation durable de la population urbaine. La demande

alimentaire ne cesse de s’accroitre alors que l’offre devient de plus en plus rare.

De nombreux ménages urbains commencent à prendre les habitudes alimentaires des

pays développés. Le changement de comportement de consommation des ménages urbains

constitue également un enjeu important. En effet, les ménages urbains, surtout les ménages

aisés, adoptent des habitudes alimentaires favorisant le gaspiller alimentaire.

III.2. Initiatives au niveau des ménages

III.2.1. Réduire les pertes et gaspillage alimentaires

III.2.1.1. Achat et préparation selon les besoins [12]

Pour éviter le surplus lors de l’achat et la préparation, les gestes suivants sont

recommandés :

⬧ Planifier les achats ;

⬧ Préparer la juste quantité en fonction des besoins pour éviter les restes ;

⬧ Privilégier les produits de saison et locaux au lieu des produits d’importation.

III.2.1.2. Bonne conservation des denrées alimentaires

Les actions suivantes sont recommandées pour bien conserver les aliments :

❖ Mise en œuvre des bonnes pratiques de conservation

| 18

Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

Figure 9 Les zones du réfrigérateur [26]

⬧ Ranger les aliments selon une règle simple du First In First Out (FIFO) c’est-à-

dire les premiers entrés seront aussi les premiers sortis ;

⬧ Faire périodiquement un inventaire de ses placards et de son réfrigérateur et les

nettoyer régulièrement ;

⬧ Tenir compte de la durée de vie et de conservation des produits alimentaires ;

⬧ Appliquer une traçabilité des aliments en écrivant la date de consommation et

la date de stockage.

❖ Respect de la chaine de froid

⬧ Acheter les produits surgelés en dernier lieu lors des courses ;

⬧ Emballer les denrées avant de les ranger dans le réfrigérateur ;

⬧ Utiliser des boîtes de conservation réutilisables plutôt que des sacs ou films en

plastique ou en aluminium jetables ;

⬧ Ne pas laver les aliments avant de les mettre au réfrigérateur ;

⬧ Afin de maintenir la température dans le réfrigérateur, il faut limiter le nombre

d’ouvertures de la porte, vérifier son étanchéité (joints, charnières) et ne pas le

surcharger pour permettre la circulation du flux d’air à l’intérieur ;

⬧ Bien ranger chaque produit dans le réfrigérateur selon le zone adéquat (fig 9).

| 19

Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

❖ Conservation hors réfrigérateur

Pour les ménages ne possédant pas de réfrigération, il existe d’autres méthodes de

conservation des aliments comme :

⬧ L’utilisation de la chaleur (cuisson, pasteurisation),

⬧ L’élimination de l’eau : (déshydratation),

⬧ Le confisage

⬧ La conservation par le sel ou bien par saumurage

⬧ La conservation par macération au vinaigre ou à l’alcool

⬧ La fermentation

⬧ Le séchage

III.2.2. Réutilisation des restes et surplus aux niveau des ménages

Afin de valoriser les restes et les surplus, les gestes suivants peuvent être effectués :

❖ Recuisiner les restes pour préparer d’autres recettes [12]

Laisser les restes au frais s’ils ont été cuisinés, il ne faut pas dépasser deux heures

d’attente avant la réfrigération [24].

❖ Participer aux dons des surplus pour les gens démunis

Le don alimentaire permet à la fois d’éviter de gaspiller la nourriture et d’aider son

entourage. Cependant, beaucoup de gens voudraient donner, sans savoir comment faire.

Donner plutôt que jeter tout en respectant les dates de consommation : c’est l’enjeu des

collectes anti-gaspillages. Elles seraient organisées localement.

Les actions locales ont pour objectifs de :

➢ Sensibiliser les citoyens aux enjeux de la lutte contre le gaspillage alimentaire,

➢ Améliorer leur prise de conscience et

➢ Donner les clefs pour agir

La réussite des « disco soupes » montre l’intérêt suscité par une démarche associant et

convivialité. Outre le fait que les produits collectés contribuent à la constitution des

stocks des associations caritatives, les « disco soupes » permettront de mobiliser de

nouveaux acteurs de proximité tels que des restaurants, des commerces de détail etc.

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

III.2.3. Recyclage au niveau des ménages

Le compostage permet de recycler les biodéchets générés dans les ménages en

fertilisants.

⬧ Trier les déchets en vue de favoriser leur recyclage ;

⬧ Installer un bac à compost chez soi ou dans le voisinage ;

⬧ Utiliser déchets organiques de cuisine : épluchure, coquilles d’œufs ou de

fruits secs, restes de fruits et légumes ;

⬧ Interdire les matières synthétiques, plastiques, métaux et verre.

III.2.4. Campagne de Information, de Education et de Communication

sur le gaspillage alimentaire

Informer les consommateurs adultes sur les raisons de lutter contre le gaspillage

alimentaire des points de vue :

− Écologique : préserver les ressources et l’environnement pour les générations

futures

− Socio-culturel : manger sans gaspiller est bon pour le budget et pour les habitants

− Economique : jeter de la nourriture c’est jeter de l’argent à la poubelle

− Politique : lutter contre le changement climatique et promouvoir l’agroécologie

Eduquer tout au long de leur vie, les générations futures : écoliers, collégiens, lycéens

et universitaires à appliquer une alimentation durable.

Pour bien communiquer, il faut privilégier une communication :

− Informative : bien illustrée, chiffrée et concrète

− Percutante pour faire réfléchir et se remettre en question

− Positives : sans message trop moralisateur

− Adaptée aux publics : affiches colorées, slogans faciles à mémoriser, vidéos

La communication est indispensable pour conscientiser et mobiliser les consommateurs

à agir au niveau de leurs foyers respectifs. La diffusion via la masse média (radio, télévision,

réseaux sociaux, journal) est un moyen de communication efficace et adaptée à Madagascar.

| 21

Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

Les principales actions clés de la campagne d’Information, de Education et de

Communication aux habitants sur le gaspillage alimentaire sont :

➢ La diffusion des fiches de bonnes [11] ;

➢ Réalisation de kit de communication numérique sur les gestes et comportements

à adopter

➢ Organiser des ateliers éducatifs dans les établissements scolaires et les

universités

➢ La mise en œuvre de stands d’information sur les marchés, les supermarchés et

les foires avec les objectifs d’entrer en contact avec des passants, d’engager des

discussions et de les sensibiliser au problème du gaspillage alimentaire.

III.3. Initiatives au niveau des marchés, détaillants, grossistes et grandes surfaces

III.3.1. Optimisation la durée de conservation (shelf life) des produits [24]

La dégradation des produits périssables représente une des causes de gaspillages au

niveau de la distribution.

Deux méthodes peuvent être appliquées pour optimiser la durée de conservation ou

shelf life des produits :

o La mise en œuvre des bonnes pratiques de conservation et

o La transformation des produits périssables en vue de créer de la valeur ajoutée.

Figure 10 Exemples de slogans éducatifs lors du campagne anti-gaspillage en France [32]

| 22

Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

III.3.1.1. Bonnes pratiques de stockage et de manipulation

Les bonnes pratiques suivantes sont recommandées :

⬧ Mettre en œuvre des bonnes pratiques de gestion des stocks, via le respect des

conditions de stockage (hygiènes, température, humidité, plan de lutte contre les

insectes, zone de stockage étanche, etc.),

⬧ Privilégier le traitement des locaux contre les nuisibles et non du produit lui-même

(risque de résidus d’insecticides pouvant être source d’un refus de marchandises),

⬧ Prévoir un dispositif de secours en cas de panne de chambre froide (type

partenariat avec une entreprise proche ou groupe électrogène),

⬧ Appliquer le First In First Out (FIFO) dans vos zones de stockage et faire des

points réguliers pour éviter les péremptions,

⬧ Manipuler avec soin les produits fragiles (fruits et légumes, œufs, pain etc.).

III.3.1.2. Transformation et création de la valeur ajoutée

La transformation présente les avantages suivants [15] :

❖ Réduction des contraintes liées à la fragilité des produits en allongeant de

manière considérable leur durée de conservation ;

❖ Augmentation de la valeur ajoutée des produits transformés ;

❖ Possibilité de création de nouveaux emplois.

III.3.2. Mis en relation de l’offre et la demande des produits proches de la

péremption

Ce concept constitue un levier important pour réduire les invendus. En effet, les produits

proches de leur date de péremption sont regroupés et sont proposés à prix réduit.

En France, l’entreprise Zéro gâchis est un acteur important dans le développement de

cette initiative. Il met en liens via une application mobile et un site web, les consommateurs

avec les grandes et moyennes surfaces lorsque ces dernières font des offres promotionnelles.

Les remises annoncées vont de 50 à 70% du prix de vente des produits [15].

| 23

Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

III.3.3. Valorisation des invendus

III.3.3.1. Transformation des invendus

Les fruits, les légumes et la viande toujours comestibles, mais invendables sont

transformés pour être ensuite revendus. Dans une certaine mesure, la transformation induit un

travail de revalorisation de l’image des invendus.

Toutefois, la mise en place d’un système de transformation des invendus nécessite :

➢ L’application des règles d’hygiène et la sécurité sanitaire stricte et

➢ La maîtrise des techniques de transformation.

Entre gaspillage et sécurité sanitaire, tout est donc question d’arbitrage [33].

III.3.3.2. Don des invendus

Le don alimentaire permet d’éviter la destruction des aliments, en plus de nourrir ceux

étant dans le besoins. Il consiste essentiellement à récupérer les invendues et de les donner,

gratuitement, à des banques alimentaires ou d’autres organismes pour ensuite les distribuer aux

familles dans le besoin.

A Madagascar, environ 35.4% de la population sont sous-alimentés [17]. La solution

du don alimentaire est donc particulièrement pertinente puisqu’elle permet de lutter à la fois

contre le phénomène du gaspillage alimentaire et celui de l’insécurité alimentaire.

III.3.3.3. Récupération de produits dans les marchés

Les invendus au niveau des marchés peuvent être collectés par des organismes. En effet,

la création d’un partenariat entre les organisations et les membres du marché est envisageable

pour récupérer les produits toujours comestibles mais non vendable et auraient été ainsi jetés

aux ordures [5].

III.4. Initiatives au niveau de la restauration

III.4.1. Réduire les pertes et gaspillage alimentaires dans les restaurants

Les actions suivantes peuvent être effectués afin de réduire les pertes et gaspillage en

restauration :

❖ Optimiser la consommation d’eau

⬧ Gérer les fuites d’eau de manière efficace

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

⬧ Mettre en place des bonnes pratiques pour diminuer la consommation en eau

⬧ Sensibiliser son personnel aux économies d’eau

⬧ Récupérer l’eau de pluie

❖ Opter pour un approvisionnement plus responsable [2]

⬧ Respecter la saisonnalité des produits : renouveler sa carte en fonction des

saisons

⬧ Privilégier les produits locaux et issus de circuits courts

❖ Réduire la production de déchets alimentaires lors de la préparation en cuisine [13]

⬧ Mesurer les quantités de déchets alimentaires produites et identifier leur

sources (stockage des produits, préparation des repas, restes des clients …)

⬧ Mettre dans le menu du jour les produits arrivant en fin de durée de vie

⬧ Privilégier les saveurs plutôt que la quantité

⬧ Former les cuisiniers et les personnels sur les mesures contre le gaspillage

alimentaire

⬧ Améliorer la conservation des aliments et mieux gérer les stocks

⬧ Mieux prévoir la quantité à préparer en se rapportant sur les ventes

hebdomadaires ou journalières

❖ Réduire les pertes et gaspillage alimentaires générés par les clients [15]

⬧ Adapter les proportions pour les enfants

⬧ Faire des propositions aux clients en fonction de leur appétit : plats de tailles

et prix différents (portions normales et demi-portions)

⬧ Adopter une certaine flexibilité sur la modification des plats (si le client

n’aime pas un ingrédient d’un plat par exemple).

III.4.2. Réutiliser les surplus et les restes [15]

Les surplus et les restes peuvent être évités en mettant en œuvre les gestes suivants :

❖ Donner la possibilité aux clients d’emporter les restes

⬧ Emporter les restes dans des doggy bag

⬧ Proposer ce service aux clients qui n’osent pas toujours le demander

⬧ Expliquer au client qu’il est déconseillé d’emporter certains restes du fait de

leur fragilité (surtout les produits à base d’œufs ou de lait).

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

❖ Réutiliser les surplus et invendus

⬧ Transformer les produits restants

⬧ Utiliser les produits en fin de vie et les invendus pour les repas du personnel

⬧ Faire des dons alimentaires, notamment dans le cas de prestations traiteurs

⬧ Utiliser en alimentation animale

⬧ Composter des biodéchets

III.4.3. Diffusion des fiches de bonnes pratiques pour la restauration [22]

Les objectifs sont de mobiliser les restaurateurs sur l’opportunité à leur niveau (gains

économiques, exemplarité…) et de leur indiquer les mesures à prendre pour prévenir ou de

minimiser les pertes et gaspillage alimentaires.

La mise en œuvre de cette initiative est décrite en trois étapes :

1) La finalisation des fiches de bonnes pratiques : sur la base des différents retours

d’expérience. Elles décrivent concrètement les étapes de mise en œuvre d’une action

et les moyens de limiter les pertes et gaspillage.

2) La mobilisation des partenaires et relais : des réunions seront organisées avec les

différents partenaires envisagés, afin de leur présenter les fiches et de définir leur

mode de diffusion de manière efficace

3) La diffusion des fiches pratiques auprès des restaurants

III.5. Etude de cas : startup Manzer Partazer sis à Ivandry – Antananarivo [30]

L’entreprise Manzer Partazer est la première initiative de partage de nourriture à

Maurice et à Madagascar dans le but de sauver puis redistribuer les restes, invendus et surplus.

Le travail de base de l'organisation consiste à redistribuer, avant l'expiration, les restes

de buffet des hôtels ou des restaurants, des aliments de supermarché, des produits de

boulangerie et les invendus des marchés

Manzer Partazer utilise une approche de partage des aliments zéro coût qui vise à tirer

le meilleur parti des ressources existantes dans le cadre des exigences de sécurité alimentaire.

| 26

Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

III.5.1. Mode de fonctionnement de la startup

Le mode de fonctionnement à zéro coût de la startup présente 3 étapes :

1) Regroupement des nourritures par le personnel du donateur alimentaire.

2) Ramassage et la livraison gratuit effectué par un fournisseur ou un service de

messagerie au cours de leurs trajets de transport quotidiens en utilisant l'espace libre

dans leurs véhicules. Des coûts de transport et d’émission de CO2 supplémentaire

sont évités.

3) Réception de la nourriture par l'organisation caritative, pour ensuite être partagée

par cette dernière auprès des bénéficiaires finaux.

III.5.2. Les actions réalisées par depuis sa création [21]

Depuis son existence, Manzer Partazer a récupéré plus 7 tonnes de nourriture destinées

à la poubelle. Avec cela 28 548 repas ont pu être partagés aux orphelins et sans abris.

De plus, les denrées alimentaires gaspillées enfouis dans la décharge émettent du

Méthane, un gaz à effet de serre 21 fois plus dangereux que le CO2. La quantité de nourriture

sauvée par l’entreprise a permis d’éviter l’émission de 13,5 tonnes de CO2.

Figure 11 Illustration du fonctionnement du startup Manzer Partazer [21]

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

III.6. Conclusion partielle

Les besoins alimentaires en ville ne cessent de croître, pourtant la capacité à augmenter

notre production est limitée. Nos espoirs d’assurer la sécurité alimentaire en ville sont

intimement liés à notre capacité de réduire le gaspillage alimentaire.

Au niveau des ménages, l’application des bonnes pratiques de conservation,

l’adaptation des portions en fonction des besoins et la valorisation des restes permet de réduire

les pertes et gaspillage alimentaires.

Au niveau des marchés et grandes surfaces, la valorisation des invendus et surplus

constitue la première solution pour éviter les pertes alimentaires. Le don alimentaire représente

une alternative intéressant pour éviter de jeter les aliments. Il permet non seulement d’éviter

les déchets alimentaires mais offre également l’occasion de nourrir ceux étant dans le besoin.

Au niveau des restaurations, la sensibilisation des restaurateurs à mettre en œuvre des

mesures pour réduire les pertes et gaspillage alimentaires dans leurs établissements constitue

un levier très important lutter contre le gaspillage alimentaire en restauration [20].

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

CONCLUSION GENERALE

Notre capacité à augmenter notre production est limitée, mais les besoins ne cessent de

croître. Nos espoirs d’éviter une catastrophe alimentaire sont intimement liés à notre capacité

de réduire le gaspillage mondial des ressources.

Le gaspillage est universel et le Madagascar n’échappe pas à l’enjeu. En effet le

gaspillage alimentaire représente une grave problématique de développement durable. Du point

de vue environnemental, les pertes alimentaires engendrent un gaspillage d’eau, provoquent

une dégradation du sol et utilisent inefficacement plusieurs ressources énergétiques. Les

émissions inutiles de gaz à effet de serre (GES) générées par la production, le transport et

l’enfouissement des aliments gaspillés contribuent aux changements climatiques.

Du point de vue social et éthique, le gaspillage alimentaire participe aux problématiques

de la famine et de l’insécurité alimentaire, touchant près de 795 millions de personnes dans

le monde [10].

Le gaspillage alimentaire induit également la perte d’économique très importante

estimé à 1 055 milliards USD par année.

À Madagascar, un aperçu des initiatives de réduction du gaspillage alimentaire a permis

de distinguer trois grandes solutions : la mise en œuvre des bonnes pratiques de conservation ;

la transformation des surplus et des invendus ; la sensibilisation des restaurateurs à s’engager

pour réduire le gaspillage alimentaire. La lutte contre cette problématique est l’affaire de tous

et les plus petits gestes, accompagnés et rejoints progressivement par des gestes d’envergure

systémique, permettront de réduire le gaspillage alimentaire et ses conséquences.

Des études sur l’ampleur des pertes et gaspillage alimentaires pour le cas de

Madagasccar constituent des perspectives futures pour mieux remédier à ces problèmes en vue

d’assurer une alimentation durable.

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

BIBLIOGRAPHIE

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

WEBIOGRAPHIE

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http://www.rfi.fr/afrique/20160516-lutte-contre-le-gaspillage-alimentaire-madagascar

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| 32

Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

ANNEXES

Annexe 1 : Part du total des pertes et gaspillage alimentaires par région géographique [4]

Annexe 2 : Coût du gaspillage alimentaire mondial [29]

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

Annexe 3 : Astuces pour conserver ses aliments [12]

Annexe 4 : Outils de communication de la campagne « Ça suffit le gâchis » en France [26]

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

Annexe 5 : Fiches informatives sur la revalorisation les surplus [12]

Annexe 6 : Fiche informatives sur la quantité idéale pour une personne et l’accommodation

des restes et surplus [12]

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Lutte contre le gaspillage alimentaire en ville cas des ménages, marchés et restauration

Annexe 7 : Exemple d’outil d’évaluation du gaspillage au niveau des ménages [12]

TABLES DES MATIERES

REMERCIEMENTS ................................................................................................... i

SOMMAIRE ............................................................................................................ ii

LISTES DES TABLEAUX ....................................................................................... iii

LISTE DES FIGURES ............................................................................................. iii

LISTE DES ANNEXES ............................................................................................ iv

LISTE DES ABREVIATIONS .................................................................................... v

GLOSSAIRE ........................................................................................................... vi

INTRODUCTION ..................................................................................................... 1

PARTIE I : MISE EN SITUATION DU GASPILLAGE ALIMENTAIRE DANS LE

MONDE .................................................................................................................. 2

I.1. Définitions du gaspillage alimentaire .............................................................................. 2

I.2. Les chiffres clés du gaspillage alimentaire ...................................................................... 4

I.2.1. Dans le monde ........................................................................................................... 4

I.2.1.1. Répartition par étape de la chaîne agroalimentaire ............................................ 4

I.2.1.2. Répartition du gaspillage alimentaire selon les catégorie de denrée alimentaires

......................................................................................................................................... 5

I.2.2. En Europe .................................................................................................................. 6

I.2.3. En Afrique ................................................................................................................. 6

I.2.4. A Madagascar ............................................................................................................ 7

I.3. Conclusion partielle ......................................................................................................... 7

PARTIE II : CAUSES ET ENJEUX DU GASPILLAGE ALIMENTAIRE ET DES PISTES

DE SOLUTIONS ...................................................................................................... 8

II.1. Les causes du gaspillage alimentaire .............................................................................. 8

II.1.1. Au niveau de la production ...................................................................................... 8

II.1.2. Stockage et transport ................................................................................................ 9

II.1.3. Au niveau de la transformation ................................................................................ 9

II.1.4. Au niveau de la distribution ................................................................................... 10

II.1.5. Au niveau de la consommation .............................................................................. 10

II.2. Les enjeux du gaspillage alimentaire ............................................................................ 11

II.2.1. Enjeux environnementaux ..................................................................................... 11

II.2.1.1. Consommation en eau ..................................................................................... 11

II.2.1.2. Surfaces agricoles exploitées inutilement ....................................................... 12

II.2.1.3. Perte de biodiversité ........................................................................................ 13

II.2.1.4. Empreinte carbone ........................................................................................... 13

II.2.2. Enjeux éthiques et sociaux ..................................................................................... 14

II.2.3. Enjeux économiques .............................................................................................. 14

II.3. Hiérarchisation des solutions ........................................................................................ 15

II.4. Conclusion partielle ...................................................................................................... 16

PARTIE III : LA LUTTE CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE EN VILLE ...... 17

III.1. Les enjeux du gaspillage alimentaire en ville ............................................................. 17

III.2. Initiatives au niveau des ménages ............................................................................... 17

III.2.1. Réduire les pertes et gaspillage alimentaires ........................................................ 17

III.2.1.1. Achat et préparation selon les besoins ........................................................... 17

III.2.1.2. Bonne conservation des denrées alimentaires ................................................ 17

III.2.2. Réutilisation des restes et surplus aux niveau des ménages ................................. 19

III.2.3. Recyclage au niveau des ménages ........................................................................ 20

III.2.4. Campagne de Information, de Education et de Communication sur le gaspillage

alimentaire ........................................................................................................................ 20

III.3. Initiatives au niveau des marchés, détaillants, grossistes et grandes surfaces ............ 21

III.3.1. Optimisation la durée de conservation (shelf life) des produits .......................... 21

III.3.1.1. Bonnes pratiques de stockage et de manipulation ......................................... 22

III.3.1.2. Transformation et création de la valeur ajoutée ............................................. 22

III.3.2. Mis en relation de l’offre et la demande des produits proches de la péremption . 22

III.3.3. Valorisation des invendus ..................................................................................... 23

III.3.3.1. Transformation des invendus ......................................................................... 23

III.3.3.2. Don des invendus ........................................................................................... 23

III.3.3.3. Récupération de produits dans les marchés ................................................... 23

III.4. Initiatives au niveau de la restauration ........................................................................ 23

III.4.1. Réduire les pertes et gaspillage alimentaires dans les restaurants ........................ 23

III.4.2. Réutiliser les surplus et les restes ........................................................................ 24

III.4.3. Diffusion des fiches de bonnes pratiques pour la restauration ............................ 25

III.5. Etude de cas : startup Manzer Partazer sis à Ivandry – Antananarivo ....................... 25

III.5.1. Mode de fonctionnement de la startup ................................................................. 26

III.5.2. Les actions réalisées par depuis sa création ......................................................... 26

III.6. Conclusion partielle..................................................................................................... 27

CONCLUSION GENERALE ................................................................................... 28

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..................................................................... 29

ANNEXES ............................................................................................................. 32