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Elefant Films 10, Rue Jean-Jacquet - 1201 Genève [email protected] - +41 22 301 65 00

Filmcoopi Zürich AGHeinrichstrasse 114 - 8005 Zürich

+41 44 448 44 22

PRODUCTION DISTRIBUTEURJean-Yves Gloor

Route de Chailly 205 | 1814 La [email protected] | Tél. 021 923 60 00

PRESSE

Document d’information

Elefant Films présente

EMERGING SWISS TALENT AWARD - Zürich film festivalNOMINATION AU PRIX DU PUBLIC - Solothurner Filmtage

Une légende raconte que les vertus thérapeutiques de cette boue noire ont été découvertes par un vieux turc pauvre, aveugle et infirme, nommé Tekir. Celui-ci avait l’habitude de se déplacer sur le dos d’un vieil âne. Un jour, par erreur, ils se sont retrouvés perdus sur les bords marécageux du ghiol, «lac» en turque.

Durant des heures entières, il avait essayé de s’échapper de la boue mais son âne, têtu, ne voulait pas bouger de là, comme si une force mystérieuse l’empê-chait de sortir du lac. Une fois dégagé du marécage, le vieux Tekir réalisa que ses yeux apercevaient à nouveau la lumière, que ses pieds impuissants jusque-là, commençaient à reprendre force. Quant au vieil âne plein de squames et de blessures, il était plus jeune que jamais. Quand ils apprirent l’existence de cet endroit, les gens se précipitèrent en grand nombre au bord du lac pour étaler cette boue noire sur tout leurs corps.

LA LÉGENDE DE TEKIR

Mara, célibataire, tombe mystérieusement enceinte. Un problème pour les habi-tants de son petit village de pêcheurs du delta du Danube, là où l’eau et la terre, comme la religion et les superstitions, se mélangent. Bannie de son village, Mara trouve un emploi dans le spa d’un grand hôtel, qui accueille des femmes stériles pour les traiter avec la légendaire boue sacrée du Danube. Elle y fait la connais-sance de Lili, une riche citadine excentrique: le choc de deux mondes. Magie et pouvoir. Tradition et modernité. Mais cette rencontre va justement fournir une so-lution au problème de Lili – satisfaire enfin son désir d’enfant – et à l’«immaculée»

conception de Mara...

SYNOPSIS

A travers la rencontre de deux femmes et le pèlerinage d’un prêtre en quête de réponses, ce film nous plonge dans un voyage entre deux mondes, l’un in-visible et insaisissable et l’autre maté-riel et contrôlable.

Les racines mystiques et chamaniques de Mara ont été oubliées et effacées du monde moderne. L’intérêt qu’elle suscite auprès de Mme Lili, une femme moderne et riche va déstabiliser cette croyance.

Le prêtre Andrei, derrière l’autorité de sa mission, a perdu sa foi. Mara et son histoire le confronte avec une question essentielle pour un croyant: Si un mi-racle se produisait aujourd’hui, sau-rions-nous le reconnaître ? Sa propre quête, qu’il mène avec raison, va le pousser vers une réponse qui se pré-sente comme une révélation, une émo-tion très personnelle comme un écho au conseil de son maître, «Andrei,  n’ais pas peur d’aimer ».

Lorsque la science n’a plus de ré-ponse, les croyances surgissent à nou-veau. Sans prendre parti, mon ambition avec ce film est d’ouvrir un espace plus large que celui dans lequel le dualisme science / croyance à tendance parfois à nous enfermer, en opposant ce qui n’est pas opposable.

Car la vie, la création, reste un mys-tère qu’on peut difficilement saisir avec la raison pure.

D’autre part, la maternité de Mara et l’attrait qu’elle suscite chez Lili, fait apparaître l’enjeu des origines, d’une culture différente, de l’assimilation. Plus que l’enfant que Mara porte dans son ventre, les deux personnages vont se battre pour quelque chose en appa-rence inexistant, mais qui s’avère extrê-mement important et qui représente symboliquement notre richesse à tous : notre identité profonde, nos systèmes de valeurs. Si pour Mara cette lutte est une lutte existentielle, pour Lili elle semble être un caprice, un jeu de pou-voir, une « nouvelle colonisation » d’un espace qui lui échappe.

En définitif, la confrontation entre les deux femmes transcrit la lutte que nous portons chacune et chacun dans notre cœur, conflit qui existe parfois entre nos intuitions profondes et le besoin d’adaptation à la vie moderne. Ruxandra Zenide

NOTE D’INTENTION - THÉMATIQUES POSSIBLES

Comme l’héroïne de son film, «Le miracle de Tekir», Ruxandra Zenide est enceinte.Image: GEORGES CABRERA

Par Pascal Gavillet@PascalGavillet

04.04.2016

CritiqueDouceur et sensibilité

Nous sommes au bord de la mer Noire,dans une contrée à la fois magique etsauvage. C’est là qu’une jeune femmeaccusée de sorcellerie se réfugie, dansun hôtel de luxe où les femmes traitentleur infertilité. Elle va se lier d’amitiéavec une riche cliente et lui faireprofiter de ses dons. La rencontre estsingulière, entre noirceur et lumière.Pour son second film, Ruxandra Zenideconvoque la légende et l’emmène faireun tour dans des contrées où toutsemble possible à tout moment.L’aspect fantastique du récit,parfaitement assumé, vient ainsi segreffer sur les motifs de la chroniqueintimiste sans que l’un cède sous lapression de l’autre. Les deuxcomédiennes forment un duoharmonieux, et à travers leurs portraits,la cinéaste révèle sa sensibilité et unecertaine douceur qu’on sent poindresous des paysages plutôtapocalyptiques. Le miracle de Tekirparaît être une sorte de rempart ultimecontre la fin du monde, devenant à sontour une sorte de miracle autarciquelevant le voile sur un univers parallèleaussi trouble que fascinant.

Ruxandra Zenide, miracle sur grand écranCinéma La cinéaste genevoise d’origine roumaine évoque son deuxième film, «Lemiracle de Tekir».

Ce qui frappe lorsqu’on la rencontre, c’est que tout comme l’héroïne de son film,Ruxandra Zenide est enceinte. Hasard ou coïncidence? Ni l’un ni l’autre, Le miraclede Tekir ayant été tourné avant que l’heureux événement ne soit connu. Après Ryna,c’est le deuxième long-métrage de cette cinéaste genevoise d’origine roumaine qu’onsuit depuis plusieurs années.

Votre film parle d’une employée d’hôtel prodiguant des soins à desfemmes stériles grâce à une boue miraculeuse. D’où est venue cettesingulière idée?

En Roumanie, il existe une légende évoquant une boue qui traite les femmesinfertiles. Et j’avais envie de parler de deux femmes dont les convictions s’opposent.Cette part de mystère, voire de mysticisme, je la retrouve totalement dans ce scénariocoécrit par Alex Iordachescu et une écrivaine roumaine. Un scénario qui traduit mondésir de filmer le monde invisible.

Où avez-vous déniché l’hôtel incroyable où se situe le film?

C’était un casino désaffecté au bord de la mer Noire. Tout le reste est du travail dedécor. J’avais envie d’un espace un peu abstrait.

Et les sources de boue, elles existent telles que vous les avez filmées?

Oui, et elles bouillonnent même comme ça. Elles sont très profondes, jusqu’à 300 mètres. Et pendant la pleine lune, elles débordent.

Ces paysages étaient-ils faciles à filmer?

Oui, mais s’il pleuvait, on ne pouvait pas tourner.

Dans le rôle de Lili, on retrouve Elina Löwensohn, comédienne très cibléecinéma d’auteur. Pourquoi avoir pensé à elle?

Comme moi, elle est Roumaine d’origine et a quitté son pays à 14 ans. Je l’avaisdécouverte dans Amateur d’Hal Hartley. Puis je l’ai rencontrée à Namur, en 2005. Jelui ai montré mes films. Elle devait jouer dans un autre projet, qui ne s’est pas monté.Ensuite, j’ai écrit Le miracle de Tekir pour mes deux actrices, elle et Dorotheea Petre,qui était déjà dans Ryna. En plus, il y a eu une véritable alchimie entre les deux. Et jene m’y attendais pas forcément.

Quelles sont vos ambitions avec ce film?

J’espère bien sûr qu’il va toucher le public. Et qu’il tracera son chemin. Il est passédans plusieurs festivals et les gens l’aiment bien. J’ai un autre projet, depuis, quej’espère monter. Le cinéma d’auteur est à un carrefour en ce moment. Mais peut-êtreque le cinéma était l’art du XXe siècle et qu’il va changer du tout au tout.

«Le miracle de Tekir» A l’affiche au Scala dès demain; séance en présencede la réalisatrice et de la musicienne Aisha Devi: jeudi 7 avril à 20  h.

(TDG)

(Créé: 04.04.2016, 17h49)

Mara (Dorotheea Petre) et Lili (Elina Löwensohn).© Ruxandra Zenide/Elefant Films / Ruxandra Zenide/Elefant Films

4 minutes de lecture

Cinéma

Antoine Duplan

Publié mardi 5 avril 2016 à

20:35.

! «Le Miracle de Tekir» ou les femmesdebout de Ruxandra Zenide

La cinéaste genevoise retourne dans sa Roumanie natale pourtirer des bains de boue une histoire autour des mystères de laféminité

Au sud de la Roumanie, dans le delta du Danube, s’étend le lac

Techirghiol. La légende dit qu’un vieil aveugle et son âne s’y

étaient enlisés. Lorsqu’ils !nirent par s’arracher au limon, ils

avaient recouvré la vue, la santé, la jeunesse… La région est

devenue un haut lieu de la balnéothérapie et les siècles ont

entériné les vertus de la boue, notamment dans le traitement

de l’infertilité secondaire (94% de taux de réussite). Enceinte de

huit mois, Ruxandra Zenide rit de bon cœur: oui, la réalisatrice

du Miracle de Tekir est une réclame vivante pour le «fango»

(boue) roumain.

CINÉMA

Miracoul din Tekir (2015) TRAILER

Née en 1975 à Bucarest, Ruxandra Zenide avait 14 ans lorsqu’elle

est arrivée à Genève, où son père, chimiste, avait demandé

l’asile politique. Parfaite francophone, elle fait une licence en

Hautes Etudes Internationales. Au cours de ses études, elle

ressent un choc inouï en voyant Faces, de John Cassavetes. «Le

cinéma n’avait jamais été un rêve d’enfant, ni même

d’adolescent. Vers 20 ans, je me suis rendu compte que c’était

un outil métaphorique extraordinaire pour exprimer des

émotions accumulées avec l’immigration». Dans son panthéon

cinématographique !gurent Tarkovsky, Kubrick, Kurosawa, et

aussi Bergman et Jarmusch.

Elle étudie le cinéma à New York et Prague. Son premier court-

métrage, Dust, est primé à Locarno; le second, Green Oaks, est

remarqué dans nombre de festivals. En 2005, elle passe au

format supérieur avec Ryna. Une garçonne de 16 ans mène une

vie sans joie dans la station-service de son père, s’éveille à la

féminité, rêve de devenir photographe et court dans les herbes

folles bordant le delta du Danube. Les mutations de la

Roumanie, entre corruption communiste et émergence del’économie de marché, sous-tendent ce récit initiatique baigné

de lumière jaune et de mélancolie di"use.

Les secrets de la boue

Il a fallu dix ans à Ruxandra Zenide pour donner une suite à

ce#e première réussite. Un projet ne s’est pas concrétisé faute

de !nancement. Ce !lm avorté s’ancrait à Genève; Le Miraclede Tekir retourne en Roumanie et retrouve Dorotheea Petre, la

comédienne qui incarnait Ryna. Avec son visage plein, «son

mystère, sa sensualité», son regard d’une intensité rare, elle

tient le rôle de Mara. Ce#e jeune femme vit dans un village au

bord de la Mer noire. Elle est mystérieusement enceinte, elle

vit à l’écart, elle a des dons de guérisseuse. Ces singularités la

désignent à la vindicte des pêcheurs qui l’accusent de faire fuir

le poisson avec ses sorcelleries. Avant qu’ils ne lui fassent subir

un mauvais sort, le père Andreï la place à l’Hotel Europa.

Elle y prodigue des soins aux femmes stériles avec la boue aux

pouvoirs étranges qu’exsude la région. Elle rencontre la riche et

fantasque Madame Lili, accompagnée de son gigolo, et noue

avec elle une amitié ambiguë, où se mêlent secrets

immémoriaux et pouvoir de l’argent, fascination réciproque et

sensualité, peur et envie. Mara tente de répondre au désir

d’enfant de Lili. Elle passe une pierre sur son ventre – et

ressent une morsure. Elle l’emmène jusqu’à un petit cratère

bourbeux, véritable sphincter tellurique, dans lequel Lili

s’immerge craintivement.

Le visible et l’invisible

Pour la réalisatrice, le sujet du Miracle, ce sont «les mystères

du monde invisible qu’on n’arrive pas à saisir avec notre

raison, l’articulation du réel et de l’irréel, du visible et de

l’invisible, de la rationalité occidentale et d’une forme

À propos de l'auteur

Antoine DuplanSpécialiste cinéma

d’archaïsme». Avec leurs ori!ces menaçant d’engloutir les

femmes nues et de les broyer dans leurs entrailles, avec leurs

langues de boue léchant le paysage, les décors naturels

recèlent une dimension fantastique que rehausse une forme

d’atemporalité – le village de Mara stagne au Moyen Age,

l’Hôtel Europa évoque des villégiatures d’antan et la Ford

Mustang de Lili les folles années 60, jusqu’à ce que le

téléphone portable nous ramène dans l’époque contemporaine.

L’espace du rêve s’inscrit dans une géographie physique et

humaine – la vieille Gitane se mé!e des Lipovènes, c’est-à-dire

la population russophone, et plus encore des Tatars comme

Mara.

Inscrit à l’intersection de la terre et de la mer, Le Miracle deTekir est un !lm profondément féminin, approchant

l’énigme de la création par-delà celle de la maternité. Le jeu de

la vérité auquel s’adonnent Mara et Lili autour d’un feu ajoute

du mystère au mystère. Les personnages sont ambivalents: la

vieille Gitane cupide évoque quelque ogresse de conte, mais se

révèle sage-femme. Me#re en scène l’inexplicable implique des

ellipses et des questions sans réponses susceptibles de

dérouter le spectateur. Qui est le père de l’enfant que porte

Mara? Le fantôme d’un garçon qu’elle aima jadis? La boue

vivante? Le prêtre? Vers qui, vers quoi se tournent les

protagonistes au dernier plan d’une !n ouverte?

Croyez-vous aux miracles? A ce#e «bonne question» que pose

le !lm, Ruxandra Zenide répond «Oui. Il faut juste les voir. Je

ne crois pas forcément aux coïncidences, mais je crois qu’il y a

un sens à la vie». Comme disait Einstein: «Il n’y a que deux

façons de vivre sa vie: l’une en faisant comme si rien n’était un

miracle, l’autre en faisant comme si tout était un miracle».

Le Miracle de Tekir (Miracolul din Tekir), de Ruxandra

Zenide (Suisse, Roumanie, 2015) avec Dorotheea Petre, Elina

Löwensohn, Bogdan Dumitrache, George Pistereanu, 1h28

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